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Hervé Stolowy , Gaétan Breton
Dans Comptabilité Contrôle Audit 2003/1 (Tome 9), pages 125 à 151
Éditions Association Francophone de Comptabilité
ISSN 1262-2788
ISBN 2711734196
DOI 10.3917/cca.091.0125
© Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 22/07/2023 sur www.cairn.info (IP: 160.154.34.250)
La gestion
des données comptables :
une reuue dE /n littérature
Hervé STolovyx, Gaéan BRnToN**
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Remercienents : Hervé Stolowy aimerait *primer sa praritude pour le soutien financier fourni oar la Direction de la © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 22/07/2023 sur www.cairn.info (IP: 160.154.34.250)
rechendre du Groupe HEC (projetA 0013). tæs auterin remerci,ntQalement Squn lfdace aJ<ishua Ronen, einsi qus
les deux éraluateurs anonymes' pour leurs remarques. Enalemeng les alteurs dennent &alement à remercier pour legn
commenaires les panicipants des séminaires et ôngb zuivans : < Rire de lareôercËe en compubiliÉ fiian"ièr. o
oganisé par Ia Fnge (mars 2000), EAA (tvftrnich, arnil 2000), Groupe HEC (déaernbre 2000), Lâboraroire de finance
de llnstitut de rechendre en çstion de lécole supérieure des affains (unirænité Pais-Valde-lvlarne fffi:* 2ctri2) a.
Centre de recherrûe en contr,ôle et compabilité idternadonale (CRECCD de funirænité de Bodeaux IV (mai 2002).
Introduction
Iæs enueprises se livrent depuis fort longtemps à une gestion des données comptables que la littéra-
ture a qualifiée de plusieurs manières : gestion des résultats (eamings management), lissage des résul-
tats (income smoothinP, nettoyage des comptes (big bath accounting), habillage des comptes (uindtu,
dressing) et comptabilité créative (cteatiue accounting). I.e présent article a Pour objecdf de réaliser une
r.*t à. fitcérature conduisant à une proposition de cadre conceptuel permettant la dassitcation des
différentes formes de gestion des données comptables.
Pour les besoins de notre recherche, roures les formes de gestion ont été regroupées sous un seul
titre : la gesrion des données comptables (GDC, dans la suite de cet article). Cette approche se
distingue des revues de la littérature existantes (Imhoff, 1977 ; Ronen et aI, L977 ; Ronen et Sadan,
l98l ; Buckmaster, 1992, 1997 ; Healy et \ff'ahlen, 1999 ; Jeanjean, 2001 ; Fields, Lys et Vincent,
2001) qui se sonr généralement limitées à un seul aspect de la gestion des données comptables : le
lissage des résultats, la gestion des résultaa ou les choix comptables, ce qui rendait difficile le déve-
loppement d'une description complète du phénomène.
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Intégrant les acquis de la théorie positive de la comptabilité, à laquelle nous ajoutons la théorie du
componemenr non rationnel2 développée par Shefrin (2000) et la possibilité dinfluencer les investis-
seurs, nous avons consûuit un modèle qui permet d'expliquer et de classer les différentes formes de
GDC telles qtielles sonr décrites dans la littérature exisante. En effet, dans la plupart des cas, Cest le
désir d'influencer la perception, par les acteurs du marché, du risque de uansfert de richesses, associé
à une entreprise, qui pousse à effectuer de la gestion des données compubles. En tenant compte de
ceci, noûe modèle divise ce risque en deux composantes, comme les agents le perçoivent. La première
esr liée aux variarions du rendement, tel qu'on le mesure par le bénéÊce par action (BPA). Ia seconde
est liée au risque associé à la suucture financière de l'entreprise, tel qu'on le mesure par le ratio
< dettes/capitaux propres ,. Notre cadre classe les différentes formes de GDC par rapport à ces deux
aspects du risque.
Nous sommes aduellement dans un contexte otr la gestion des données compables est lourdement
critiquée. Par exemple, dans son discours du 28 septembre 1998 indftlé u The Numbers Game ) (u Le
jeu des ôiffres u), Arthur lrvitt, un ancien président de la SEC, a attaqué les pratiques de gestion et
li*"g. des résultaa dans certaines sociét& cotées (l.oomis, 1999). Avec laffaire Emon, la question de
la gestion des données comptables occupe le devant de la sêne de I'actualité américaine.
Une définidon er une description du phénomène de gestion des données comptables ($ l) permet-
tront de mieux cerner les acteurs de cette gestion et suftout leurs motivations (S 2). ks techniques et
C-oùfirrasu:TÉ - Corrrnôls - AuDrr / Tome 9 - Volume t -mai 2003 (p, 125 à 152)
H€rvé STol,ovY, Gâétân BREToN
tA GESTON DES DONNÉES COMPrABLES :
tenir compte de la méthode de calcul utilisée pour produhe les informations compables. Il est alors
possible d induire en erreur les investisseuJs, et dans de telles circonsences la GDC pourrait donner
des fruits (alors que dans le cadre d'un marché efficient, elle ne servirait à rien).
de journalisres comme Griffiths (1986, 1995) ou Jameson (1938), qui parlent de u la manipulation,
la supercherie et la désinformation u, SmitÏ (1992), un analyste financier qui mentionne ,, la presti-
digitation compable > et Pijper (1994), un expeft-comptable qui commente le.s premiers succès et
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Hervé Srorovy, Geétæ BpsroN
TAGESTION DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE REvtJE DE I.A LITTÉRATURE 129
échecs de I'ASB (Accounting Sunàzrds Board). Mathews et Perera (1996) associent à la comptabilité
crâtive des activités telles que le u trucage des comptes n, la u comptabilité esdrétique )) er la u comp-
tabilité de façade u (u I'habillage des comptes u).
INTEPORÉTAIIONS ET FRAUDE
La gestion des données comptables est-elle lftde ? Dans la plupart des pays, les principes comptables
généralement reconnus laissent un certain espece à l'interpréation. Une interprétation légale peut
rester fidèle à l'esprit de la norme, ou au contraire être < tirée par les cheveux >, rout en resta:nt aens
les limites de la loi. Elle peut être erronée, mù jamais frauduleuse.
En effet, la fraude résulte d'un acte ill€al. Dans le cadre des étaa tnanciers, par exemple, la fabri-
cation de fausses factures constitue une Êaude, alors que, dans les pays anglo-américains, là dassement
de ventes en consignation en chiffie d'affaires serait généralement considéré comme une erreur, qui
peut être de bonne ou de mauvaise foi. (Précisons à cet égard qu'en France il s'agirait du délit de
présentation de comptes annuels ne donnant pâs une image fidèle.) La différence enûe fraude et
erreur n'est pas évidente pour tout le monde. Pour la commission d'enquête sur les déclarations comp-
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La façon dont une enueprise comptabilise une opération dépendra de la forme de cette opération. En
conséquence, si l'entreprise a la possibilité de conférer à une opération, dès sa conceptior, forme *.
spéciÊque, Ies mouvements qui en résultent pouront être enregisués d'une manièie qui convient à
I'enueprise. C'est ce que Healy et'Wahlen (1999) ont appelé la u suucruration des opérations >. Par
exemple, dans les pays qui exigent l'inscription à l'acdf d'un bien détenu en crédit-bail, si certaines
conditions sont remplies, une rédaction < adéquate , du contrat permetua de ne pas remplir les condi-
tions de < crFitalisation >.
ColætestrrrÉ - Colqrnôæ - Ar.nm I Tome 9 - Volume | -mai 2-003 (p. 125 à,152)
Hervé Srotovv, Gaéan BnBroN
LAGESTIONDES DONNEES COMPIABLES I
130 UNE REVUE DE LA LTTTÉRATURE
L,a littérature a idendfié plusieurs possibilités de ce genre : les filides strucffées pour ne Pas être
légdement incluses dans le périmètre de consolidation (Breton et Tâffler, 1995),les achats Purs et
simples de sociéré déguisés en firsions, etc.Laseule condition requise pour bénéficier de ces situations
est celle de pouvoir prévoir la forme légale de l'opération.
$ PRoPosIToN DE DÉ,FINIToN
En résumé, nous définissons la gestion des données compables comme l'exploitation de la discrétion
laissée aux dirigeants en matière de choix comptables ou de structuration des opérations, dans le but
de générer une modiÂcation du risque de transfert de richesses associé à I'enueprise, tel que ce risque
est perçu en pratique par le marché. Dans de tels cas, la situation financière et les résulats ne sont pas
présentés sinêrement, et cela laisse supposer que le bénéfice publié riindiquera pas la capacité à long
terme de l'entreprise de générer des bénéfices. Cette définition est résumée dans la figure l.
Figure 1
Principal BPA
objeciif Ratio
dettes/capiaux propres
Figure 2
Définition de la gestion des données comptables
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OBJECTIF
Modifier le risque perçu de transfen coNsÉQUENCE
de richesses Image fidèle compromise
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Hervé Srrrtovv, Gaétan Bnsrol,l
I..âGESTION DES DONNÉES COMPXABI,ES :
L32 UNE REVTJE DE Iâ LTrTÉfu(ruRE
aduels souhaitent voir le marché attribuer une valeur plus élevée à l'entreprise. Il existe donc un
porcndel de transfert de richesse des nouveaux actionnaires vers les anciens, et cela crée une demande
externe pour la gestion des résultats (Schippea l9S9). l.es différena ôjectifs de la gestion des données
compables peuvent être synthétisés (ableau l).
Tableau 1
Objectifs de la gestion des données comptables et leurs contexteC
Ourcnrs CoNrpnes (nempus)
Minimisation Enquêtes ou surveillance par des organismes de réglementation (Jones, 1991 ; Rayburn et Lenway,
des cotts 1992 : US International Trade Commission ; Cahan, 1992 : division anti-trust du ministère américain
politiques de la Justice ; Key, 1997 : industrie de la télévision câblée dans des périodes de surveillance pâr le
Congrès ; Han et Wang, 1 998 ; Makar et Pervaiz, 1 998 : enquêtes anti-trust ; Lim et Matolcsy, 1999 ;
Magnan et al., 1999: enquêtes anti-dumping)
Minimisation lntroductions en Bourse, fusiont LBO (Aharony et al., 1993; Friedlan, 1994 ; Cormier et Magnan,
des cots 1995 ; Magnan et Cormier, 1997 ; Teoh et a1.,1998; Erickson et Wang, 1999 ; Le Nadant, 1999)
de financement et al., 1994.; 1994;
Renfuociations d'emprunts et difficultés financières (DeAngelo Sweeney,
DeFond et Jiambalvo, 1994)
Maximisation Optimisation de la prime à court terme (Healy, 1985 ; Clinch et Margliolo, 1 993 ; Holthausen ef a/.,
de la richesse 1995 ; Gaver et a1.,1995)
des dirigeants
Changement de contrôle (DeAngelo, 1 986 ; Perry et Williams, 1994 ; DeAngelo, 1 988)
Changements de direction non routiniers (Murphy et Zimmerman, 1 993 ; Pourciau , 1993 ; Dechow
et Sloan, 1991).
IJobjectif du lissage des résultats est clair: il s'agit de produire des bénéfices qui suivent une courbe
de croissance régulière. En fait, on peut le considérer cornme une forme spécifique de la gestion des
résultats. Pour que cette forme de gestion existe, l'enueprise doit nécessairement dégager des bénéfices
sumsamment importants polu permettre le prélèvement de provisions qui réguleront les flux selon les
besoins. Au fond, le lissage des résultats correspond à une réduction de la variance des bénéfices.
Ia pratique du lissage des r&ultats est fondée sur la conviction qu'une progression rftulière dans
les bénéfices déclarés ûomp€ra les participants au marché des capitaux. Cette conviction relxrse sru
une observation non scientifique de la pratique du marché, d'une part, mais également sur la méthode
d'estimation du risque. la variation des bénétces est une des mesures du risque associé à ce bénéfice.
Il s'ensuit donc que lorsqu'on diminue cette veriation, la perception par le marché du risque associé
devrait à son tour êae modifiée.
CoMprâBrurÉ - CoNrRôæ - AIDtr / Tome 9 - Volume I - mai 2003 (p. 125à. 152)
Hervé STotovy, Gaéan BnrroN
IA GESTION DES DONNÉES COMPTABI.FS :
TINE REVUE DE hLTTTÉRATURE r33
H."ly (1985) décrit de la manière suivante une sûatégie appelée familièremenr ( prendre un
bain > : quand il riest pas possible d'atteindre efficacement la limite inférieure de la fourchene servanr
de base aux primes, il vaut mietrx viser aussi bas que possible, pour que le chemin ne soit pas encom-
bré par la suite.
Une des premières érudes à s'intéresser au concept du u grand bain , compable est celle de Moore
(1973).Moore a observé que les dirigeants fraichement arrivés dans une enrreprise ont tendance à
prendre une position uès pessimiste sur les valeurs de certaines immobilisations. Il a étudié les choix
compables effectués après un changement de direction et a montré que les modifications de choix
comptables interviennent de façon relativement plus Êéquente lorsqu'il y e. euchangement de direc-
tion que dans un échantillon de rapports annuels sélectionnés au hasard. Dans le même esprit,
DeFond et Park (1997) montrent que les dirigeana lissent les résultats pour des motifs concernant
non seulement la performance acntelle, mais aussi la performance relative future.
Prenant tout cela en compte, notre définition évolue comme suit : la gestion des données comp-
tables consiste en la conception d'une opération, ou le choix d'une norme ou d'une procédure comp-
able, qui modifiera la façon dont les intervenanc dans les marchés perçoivent le risque de uansfert
de richesses associé à I'entreprise, et fera donc varier la valeur de I'action, des obligations ou des autres
transferts. À la suite de telles opérations, les éats financiers ne présenreront plus un. image fidèle de
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llt;1i+l
t.::t::::
i:i:, Opportunisme ou signd ?
Selon Imhoff (I977),les recherches empiriques riont fourni aucune indicarion claire, que le lissage de
la courbe des résultats soit favorable ou défavorable à une entreprise ou à ses acrionnaires. Ball et \Fatrs
(1972), pour part, inteqprètent les conclusions de leurs recherches comme une indication que le
leur
marché est efficient en ce qui concerne les techniques de lissage. Pourranr, Gonedes (1,972)
-t tot
cette position, et Beidleman (1973) va plus loin, affirmant que le lissage des résultars proûte aussi aux
investisseurs et aux andystes du marché.
Alors que, depuis longtemps, le lissage des résultats a été considéré comme un acre d'oppornrnisme
Par une direction voulant u manipulen les états financiers, Ronen et Sadan (1980) afirment que le
lissage des résultaa rfest peut-être pas aussi néfæte. Plus spécifiquemenr, ils soutiennenr que c€ lirog.
peut élargir les capacités des utilisateurs extemes pour la pr&ision des résulats fururs. Dans le mêÀe
'lZang
domaine, et Villiams (1994) ont rnontré que, contrairement à I'opinion très répandue qui veut
que le lissage des résultaa consdtue u de la triche , et trompe le lecteur, le lissage enrichit la valeur
informationnelle des résultats publiés. læur étude conforte l'hypothèse selon laquelle les marchés font
bon accueil aux résultats u lissés >, et les enueprises ayanr des évolutions de résultats plus lisses sont
censées comPorter moins de risques. Ces constatations suggèrent que le lissage des résultats peur béné-
ficier aux actionnaires actuels mais aussi aux investisseurs porentiels.
læs condusions de ces recherches nous semblent discutables. En effer, si on est conscient que les
chiffres sont artificiellement lissés, le marché n'a pas de raison de préférer les r&ultats lissés. Dire que
le marché aime les résulats lissés revient à dire que le lissage est efficient pour la direcion, mais n est
pas dans l'intérêt des investisseurs. Suh (1990) rappelle que le lissage des résultats est souvenr vu
comme une tentative de duper les actionnaires et les investisseurs. Christensen et aL (199ù testent la
possibilité que les motivations potendelles ac ante de la gestion des résultats réduisent la valeur infor-
mative des résultats déclarés, et leurs constatations soutiennent cette hypothèse. Arya et aL (1998), au
conrrahe, suggèrent que les propriétaires peuvent knéficier de la gestion des résultats.
Par rapport à ces positions conuadidoires sur les choix comptables stratégiques, ou le lissage des
résultats, les recherches effectuées plus récemment dans le cadre de la théorie de l'agence dans le
domaine compable ont identifié des modèles correspondant aux situations dans lesquelles ces
pratiques deviennent un comporcement d'équilibre rationnel (Hand, 1989 ; Subramanyam, 1996).
À nou. connaissance, peu de recherches publiées sont consacrées aux conséquences de la gestion
des données comptables (voir cependant Dechow et aI, 1996, et Beneish, 1999). Le domaine est
ouverr aujK trurvaun complémentaires. Par qillsur5, il faut rappeler que du point de vue du praticiel, la
GDC constitue une uicherie, et représente un comporrement fondamentalement oppornrniste, tota-
lement sans mérire (Smith, 1992).1,a perspective éthique qui commence à êue intégrée dans la forma-
tion comptable devrait aussi inclure l'étude de la GDC (DePree et Grant, 1999 ; Cohen et a1.,2000).
W Acteurs et motivations
La gestion des données comptables est une activité réservée aux dirigeants de société, même si les
autres ecteurs dans le domaine influent sur la décision par des dirigeants de r&Iiser une telle gestion.
S'il est possible de construire une théorie de la GDC, ce ne sera pas à panir des techniques utilisées
pour la gestion, mais sur la base des besoins, des occasions qui se présentent et des relations entre les
différents acreurs ou investisseurs. Comme le montre la figure 3, ily abeaucoup d'acteurs dans le jeu
delaGDC.
Investisseurs Intermédiaires
-Actuels - Courtiers
- Potentiels - Syndicataires
(indut les -Analptes < sell side >
actionnaires, -Agents de chanç
les créanciers - Auditeurs
et les analystes
u buy side n)
Les investisseurs peuvent se répanir en quatre sous-groupes : les actionnaires acnrels et potentiels,
et les obligataires actuels et potentiels. Leurs intérêts respectifs sont ffès variés, et des transfefts
de richesses Peuvent s'opérer entre ces solrs-groupes. En conséquence, ils râgissent différemment
àlaGDC.
[æs analystes aussi interviennent dans le domaine. Robb (1993) et Kasznik (199ù ont mené des
études qui intdrent le rôle des analystes ftnanciers. Plus précisément, les analystes financiers émettent
des recommandations et des prévisions, s'efforçant en général de prévoir les chiftes qui seront présen-
tés, tenant compte de l'effet de la GDC. Iæs qFndicataires fixent le prix des émissions qu'ils vendent,
et si les prix sont trop élevés à la suite d'une GDC, ils en profitent.
Les diriçants peuvent croire ou ne pas croire à l'efficience du marché. S'ils ny croient pas, ils
essaieront peut-être d'effecuer une GDC. læurs motivations seraienr de réduire le cott du capital,
d'augmenter leur propre rémunération, de faire baisser le risque global perçu de l'enrreprise, et d'évi-
ter d'être en violation d'une clause restrictive dans un contrat de dette ou de supporter des cotts
politiques.
Les auditeurs ont deux objeaifs contradictoires. Premièrement, ils souhaitent donner satisfaction
à leur client ; mais en même temps, ils veulent éviter un risque uop grand vis-à-vis des tiers. l,a qualité
des auditeurs peut aussi influer sur le degré de gestion des résultats. Becker et aI (1995) se sont inté-
ressés à cette relation et montrent que les alients des cabinets autres que les u Big Six > enregistrent des
accruak 6 qui, en termes relatifs, augmentent les produits davantage qu. lo pàbilir* p"" **b.o
les clients des plus gros cabinets. Bien que les entreprises auditées par les u Big Six > présentent un
niveau globalement plus élevé d'accntak totanxr, Francis et aL (1999) trouvent qu'ils ont moins
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Hervé Srotovv, Ga&en BRE'roN
LA GESTION DES DONNEES COMPIABLES :
136 UNE REVI.JE DEI..A LTMÉR,{TURE
d'acmtals discrétionnaires. Cette observation est cohérente avec l'idée que les auditeurs des < Big Six >
posenr des conuaintes à l'utilisation agressive et potentiellement oppornrniste dæ acmtah. D'ailleurs,
DeFond et Subramanyam (1998) ont remarqué que les accnnk drscrétionnùes font en fait baisser les
résultats au cours du dernier er<ercice avânt un changement d'auditeur.
Société s'intéresse à I'optimisation de la répartition des ressources, ce qui nécessite des prix qui
Ia
reflètent lavaleur réelle des produits. Si la GDC est efficiente, alors, comme nous l'avons vu plus haut,
il en résulte un problème social dans la mesure otr elle peut engendrer une répanition non optimale
des re.ôsources.
Nous voyons ainsi que différentes forces exercent une influence sur les comptes, et plus fofternent,
sur les résulats. Iæ cenue d'intérêt de chaque groupe d'acteurs génère une motivation Pour la gestion
des chiftes comptables. Un grand nombre d'auteurs ont érudié ces motivations, directement et indi-
reccemenr (voir en particulier Chdayer, 1994 et1995). Plusieurs motivations ont été identifiées, des
raisons que peuvent avoir les dirigeants de gérer les résultats jusqu aux raisons proprcs aur autres
acreurs (Merchant et Rockness, L994).Iæs principarx travaux effecués dens cette catégorie sont ceux
de'Watts et Zimmerman (1986), qui proposent une théorie du choix des procédures comPables,
prenant en compre certaines motivations de base : la suucture du salaire, les clauses restrictives dans
les conuats de prêt et les cotts politiques. Enfin, Dye (19S8) et Schipper (1939) suggèrent quelques
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Amélioration des relations avec les créanciert les salariés et les investisseurs (Hepworth, 1953 ;
Godfrey et Jones, 1999)
Actionnaires Augmentation de la valeur de leurs actions sur le marché ; maftrise des réclamations des salariés ;
avec contrôle réduction du coût du capital ; réduction du volume des transactions (Dye, 1988 ; schipper; j9g9)
Actionnaires Augmentation de la valeur de leurs actions sur le marché ; réduction du cott des transactions
sans contrôle
Obligataires Augmentation de la valeur de leurs obligations sur le marché; maltrise des réclamations des salariés
actuels (Schipper, 1989)
Salariés Conservation de leurs emplois ; augmentation de leur rémunération (Liberty et Zimmerman, 1986)
CoMprABuTÉ - CoNTRôr-B - .i{LrDn / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (F,, 125 à l!'2)
Hervé SrotovY, Gaétan BRE'roN
I.A GESTION DES DONNÉES COMPTABLES :
138 IJNE REVUE DE I.A LITTÉRATURE
Tableau 3
Pertes potentielles attribuables à la gestion des données comptables
Acnuns Penres (ruvnux nÉausÉs)
Actionnaires llaugmentation de la wleur détenue par les actionnaires actuels à la suite de la manipulation (Dye, 1988)
potentiels
Obligataires faugmentation de la valeur détenue par les obligataires actuels à la suite de la manipulation
potentiels (Schipper, 1989)
C.or/rprABnrrÉ - CoNTRôII - AUDII / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à' 152)
Hervé Srolo\ry, Gaéan BnE'roN
IA GESTTON DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE RE\/I.JE DE I.A LTTTÉMTURE 139
problème : la détermination de la pan desacmr,ak ayant une relation normale avec le niveau d'acti-
vité (les acmrak non discrétionnaires) et de la part ouverte à la gestion (les acmtals discrétionnaires).
Des travaux publiés avant ceux de Jones ont suggéré que cerains postes spéciûques sont davantâge
susceptibles d'être utilisés pour la gestion des r&ultats. McNichols et\tr7ilson (1938) rfexaminent que
l'ajusternent de la provision poul créances douteuses. Jones considère que tous les afiruak (sauf les
écritures liées aux impôts) sont susceptiblçs d'inclure une gesrion des résultats. Toutefois, afin de
prendre en comPte la différence dans le niveau dactivité de l'enueprise, Jones pondère les variations
des arçuls par I'actif total, pour éviter de faire l'hypothèse que le niveau ds acmtaknon discrétion-
naires est constant. Par ailleurs, læ acmuk discrétionnaires sont définis de manière dlfférente par les
nombreux auteurs.
Pour une description plus détaillée et une comparaison des modèles et de leur évolution, il faut se
tourner vers Dechow et al. (1995), dont l'étude compare I'efficacité de cinq modèles différents concer-
nant la détection de la gestion des r6ultats. Les caractéristiques de chaque modèle sont présentées,
avec leurs points forts et faibles. Il s'agit des modèles de Healy (1985), de DeAngelo (198O, deJones
(1991), d'une version modifiée du modèle deJones et du modèle de l'indusuie.Dechow et al arrivenr
à la conclusion que le modèle de Jones modité est le meilleur modèle pour la détection de la gestion
des résultats, bien que les résultats donnés par ce modèle restenr assez modesrcs. Cependant, ils obser-
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Michelson et aL (1995) font remarquer que plusieus études se sont concentrées sur trois questions :
l'existence d'un comportement de lissage, les propriétés lissantes d'une variété de techniques comp
tables, et les conditions dans lesquelles le lissage est efficient (Iæv et Kunitzky, 1974). Des &udes ont
également examiné les objectifs du lissage (les motivations des dirigeants), les objets du lissage Gé""1-
tat d'exploitation, résultat net), les dimensions du lissage (réelles ou artificielles), et les variablCI du
lissage (les produia er charges exceptionnels, les crédits d'impôts) (Ronen et Sadan, 1981). Il existe
plusieurs types de lissage (voir figure 4, d'après Koch, 1981, et Eckel, 1981).
Figure 4
Les différents types de lissage des résultats
Dans la limérature, plusieurs auteurs donnent des définitions des deux concepts. Albrecht et
Richardson (1990) afÊrment que Imhoff (1977) était le premier chercheur à essayer de séparer le
lissage naturel (causé par les événements économiques) et le lissage intentionnel. Pour Imhoff 0977),
il paralt impossible de déterminer si les résultats ont été lissés intentionnellement ou si le lissage
résulte d'événemenrs survenant naturellement. Pour le même auteur, l'hypoth&e sous-jacente à ces
tentarives didentification des ., lisseurs , naturels est la suivante : le niveau des bénéfices dépend, dans
une certaine mesure, du niveau des ventes.
ks études empiriques sur le lissage des résultats montrent que le concept de < résultat > est interprété
de différentes façons par les nombreux auteurs : résultat net, r&ultat par action, résultat (sans préci-
sion), résultat ordinùe par action avant éléments extraordinaires, résulat ordinaire avant impôt et
éléments extraordinaires, résultat opérationnel, etc.
Les instrumenrc de lissage, également appelés < dispositifs de lissage > (Moses, 1987) sont les
'
variables utilisées par les dirigeants qui essaient de lisser des données comptables spécifiques (3Gmin
er Ronen, L978). Selon Copeland (1968), il faut nécessairement qu'une pratique comptable ou une
règle de mesure pr&ente certaines possibilités pour servir de dispositif de lissage.
Parmi les variôles qui ont fait l'objet d'investigations, on trouve le crédit d impôt pour investisse-
ment (Gordon et aL,I966),la classification des éléments extraordinaires (Ronen et Sadan, 1975a,
CoupteslurÉ - CoNTRôE - AIDIT / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à 152)
Hervé SrlrcvY, Gaétan Bnsrol.r
IAGESTON DES DONNÉES COMPIABLES:
UNE REVIJE DE lA LTTTÉRATURE t4r
1975b ; Gibbins, 1977 ; Godfrey et Jones, 1999),les produits sous la forme des dividendes
(Copeland, 1968 ; Copeland et Licastro, 1968),les plus-values et moins-values sur titres (Dopuch et
Dralce, 1966),les provisions pour retraites, la REcD et les frais de vente et de publicité (Beidleman,
L973 ; Dascher et Mdcolm, I970),le choix enue la comptabilisation à la valeur d'acquisition ou la
mise en équivalence (Barefield et Comiskey, 1972), et les changemen$ de méthode d'amoftissement,
du dégressif au linâire (Archibald, 1967) (voir également Breton et chenail, r.997).
Jusqu à présent, plusieurs études empiriques sur le lissage n'ont examiné qu'une variable de gestion
à la fois. Gordon et aL (1966) et Copeland et Licastro (1968), cependant, reconnaissent la faiblesse
inhérente à cette concentration sur une seule variable. Zmijewski et Hagerman (1981) suggèrent que
les sociétés ne choisissent pas leurs procédures compables individuellemenr, meis prennenr en consi-
dération I'effet global sur les résultats de l'ensemble des procédures. À I'inverse, Ma (19SS) présume
que la difficulté de tester plusieurs variables du lissage simultanémenr peur erpliquer l'absence appa-
rente d'évidence significative de lissage.
' Dimension de classiûcation (réduction de la variance des r&ultats aurres que le résultat net).
Concernant l'évolution des résultaa, Imhoff(1981) explique que le modèle utilisé pour mesurer
le lissage ou la variation dans les résultaç change avec le rcmps. Une étude fondée sur un modèle à
u deux exercices o présume que le chiffre cible pour le résultat est identique au chifte de l'exercice
passé (Copeland et Licastro, 1968). Autrement dit, on mesure le degré de lissage par la magnitude des
variations des résultats d'un exercice à I'autre. Les études qui évaluent les résultats selon des tests
multi-exercices se fondent sur I'hypothèse que les résulats devraient augmenrer de façon consrente
(lisse) (Gordoî et al.,1966).Ils utilisent des modèles exponentiels (Dascher et Malcolm, 1970), des
modèles linâires de séries temporelles (Barefield et Comiskey, 1972), ou la tendance temporelle semi-
logarithmique (Beidleman, 1973), enûe auûes. Dopuch et V'atts (1972) suggèrent que les techniques
de Box etJenkins pourraient êue utiles pour déterminer quel modèle de lissage doit êue utilisé.
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Hervé SroIovY, Gaétân BFe'IoN
II,GESTION DES DONNEES COMPIABLES :
r42 UNE REVUE DE lA LTTTÉRATURE
pour le nenoyage des comptes. Elle observe que le nouveau dirigeant adopte des politiques destinées
à réduire les résultats du premier exercice, afin de mieux les augmenter dans les exercices suivants.
C" qri est cohérent avec l'hypothèse du nettoyage des comptes.
Après un u grand bain n, les résultats divergent de façon importante des résultats normaux. IJn
,, grand bain , est censé préparer le chemin pour des bénéfices futurs, constants et bien lisses pendant
des années. Valsh et aL (1991) analysent une série de résultas (39 ans dans les meilleurs cas) pour
identifier ceux qui s'écartent de la norme. En dépit d'un échantilltrn limité (23 enueprises), fu uou-
vent des indications convaincantes de ces comportemenc.
Comptabilité crâtive
Ilexiste un double critère de regroupement dans ce domaine : critère géographique, puisque la plupart
des érudes existantes sont britanniques, et critère méthodologique, c:u ces études se servent d'une
méthodologie alternative à fexamen des atmr.ak. Au vu du nombre de livres publiés au Royaume-Uni
sur la u compgbiliré crâtive u, on pourrait facilement croire que ce peys est peut-être le seul à la prati-
quer. Blake et Amat (1996) réfutent cette idée. Ils présentent les résultaa d'un sondage sur l'étendue
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Srptovr, Gaéan BpcroN
Hervé
IÂ GESTON DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE REVUE DE IALTTÉMruRE r43
dans les normes, polu une mauvaise utilisation des données compables dans le but de uomper les
destinataires. Breton etTâffler (1995),après avoir effectué une expérience en laboratoire, ne ûouvent
rien qui indique que les analystes prennent en compte fhabillage des comptes dans leurs évaluations
des entreprises et corrigent leurs positions en conséquence. Enfin, Pierce-Brown et Steele (1999) ont
mené une étude des politiques compables chez les principales enueprises au Royaume-Uni, analysées
par Smith (1992). lls démontrent que la aille de l'enueprise, le rapport demes/capiaux propres, l;exis-
tence d'un organisme régulateur pour l'industrie et le type d'industrie sont tous de bons indicateurs
pour la prévision des choix de politiques compables.
En pratique, il existe des opérations < réelles n destinées à modeler I'image comptable : par exemple
les strucnres de cantonnement, les véhicules bancaires ad hoc,le portage, etc. Stolàwy (20-00) en four-
nit une liste relativement détaillée, bien que non exhaustive.
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Hervé SrorcvY, Gaétan Bns'IoN
r GESTION DES DONNÉFS COMPIABLES :
lA+ UNE REVUE DE LA LITTÉRATTIRE
Conclusion
Iiobjectif de cet article était d'examiner une littérature abondante sur les différents aspects de la
gotion des données comptables : la gestion des résultats, le lissage des résultats, le nettoyage des
compres et la comptabilité créative. Contrairement à des revues précédentes de cette littérature, nous
avons essayé de couvrir tout le domaine de la GDC. Nous avons proposé un cadre conceptuel mettant
en association les principales composantes de la GDC, fondé sur le désir des dirigeana de société et
des actionnaires actuels d'influencer la perception, par les acteurs du marché, du risque de transfert
des richesses lié à l'enueprise. Nous avons tenté également d'expliquer le phénomène de la gestion des
données comptables à travers les théories de la finance béhavioriste, qui présument que les acteurs du
marché ne sont pas toujours au courant de toutes les informations disponibles, et que leurs décisions
ne sonr pas prrrement rationnelles. Malgré les nombreux écrits déjà publiés sur ce thème, la gestion
des données comptables constitue un champ de recherche prometcerrr où de nouvelles méthodes sont
requises pour augmenter les niveatrx de détection.
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ColvrPresttrTÉ - CoNrRôæ -ArDrr / Tome 9 - Volume | -ntat 2OO3 (p, 125 ù 152)
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