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La gestion des données comptables : une revue de la

littérature
Hervé Stolowy , Gaétan Breton
Dans Comptabilité Contrôle Audit 2003/1 (Tome 9), pages 125 à 151
Éditions Association Francophone de Comptabilité
ISSN 1262-2788
ISBN 2711734196
DOI 10.3917/cca.091.0125
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Hervé Srcrcvr, Gaétan BnBroN
IÂGESTION DES DONNÉES COMPTnBI-FS :
UNEREVUEDETALTITÉRAruRE

La gestion
des données comptables :
une reuue dE /n littérature
Hervé STolovyx, Gaéan BRnToN**
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Remercienents : Hervé Stolowy aimerait *primer sa praritude pour le soutien financier fourni oar la Direction de la © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 22/07/2023 sur www.cairn.info (IP: 160.154.34.250)
rechendre du Groupe HEC (projetA 0013). tæs auterin remerci,ntQalement Squn lfdace aJ<ishua Ronen, einsi qus
les deux éraluateurs anonymes' pour leurs remarques. Enalemeng les alteurs dennent &alement à remercier pour legn
commenaires les panicipants des séminaires et ôngb zuivans : < Rire de lareôercËe en compubiliÉ fiian"ièr. o
oganisé par Ia Fnge (mars 2000), EAA (tvftrnich, arnil 2000), Groupe HEC (déaernbre 2000), Lâboraroire de finance
de llnstitut de rechendre en çstion de lécole supérieure des affains (unirænité Pais-Valde-lvlarne fffi:* 2ctri2) a.
Centre de recherrûe en contr,ôle et compabilité idternadonale (CRECCD de funirænité de Bodeaux IV (mai 2002).

Conæpndonte: Hervésrolovr l, rue de la Libération


Groupe HEC 78351 Jôry-en-Josas Cedex, France
Département comptabilité
conuôle de gestiori
- E-mail : stolowv@hec.fr

* Groupe HEC - France. Université du Québec à Montréal, Canada.

C-oMrDABtrrrÉ - CoNrRôra - AuDrr / Tome 9 - Volume | - m^ 2003 (p. 125 à 152)


Hervé Srotovr, Gaétan BnsmN
LA GESTION DES DONNÉES COMPTABLES :
126 UNE REVUE DE I-A UTTÉRATURE

Introduction
Iæs enueprises se livrent depuis fort longtemps à une gestion des données comptables que la littéra-
ture a qualifiée de plusieurs manières : gestion des résultats (eamings management), lissage des résul-
tats (income smoothinP, nettoyage des comptes (big bath accounting), habillage des comptes (uindtu,
dressing) et comptabilité créative (cteatiue accounting). I.e présent article a Pour objecdf de réaliser une
r.*t à. fitcérature conduisant à une proposition de cadre conceptuel permettant la dassitcation des
différentes formes de gestion des données comptables.

Pour les besoins de notre recherche, roures les formes de gestion ont été regroupées sous un seul
titre : la gesrion des données comptables (GDC, dans la suite de cet article). Cette approche se
distingue des revues de la littérature existantes (Imhoff, 1977 ; Ronen et aI, L977 ; Ronen et Sadan,
l98l ; Buckmaster, 1992, 1997 ; Healy et \ff'ahlen, 1999 ; Jeanjean, 2001 ; Fields, Lys et Vincent,
2001) qui se sonr généralement limitées à un seul aspect de la gestion des données comptables : le
lissage des résultats, la gestion des résultaa ou les choix comptables, ce qui rendait difficile le déve-
loppement d'une description complète du phénomène.
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Au-delà de la thôrie de l'efficience des march&, la th6rie financière s'est élaqgie à l'exploration de
nouveaux domaines. Shefrin (2000) propose ainsi de nouveaux concepts pour analyser le comporæment
des acteurs du marché et expliquer la gestion des données compubles. Si, selon son h1'pothèse, les acteurs
du marché ne manifestent pas ce qdon a l'habitude d'appeler un compoftement rationnel, cela veut dire
qiil est possible de les induire en effer.rr, ce qui ouvre une voie pour la manipulation. Selon la théorie
financière béhavioristel, puisque la GDC peut se révéler efficace, il ny a aucune raison de croire que la
firme ne cherche pas à en profiter, en I'intQrant dans sa $ratégie de financement.

Intégrant les acquis de la théorie positive de la comptabilité, à laquelle nous ajoutons la théorie du
componemenr non rationnel2 développée par Shefrin (2000) et la possibilité dinfluencer les investis-
seurs, nous avons consûuit un modèle qui permet d'expliquer et de classer les différentes formes de
GDC telles qtielles sonr décrites dans la littérature exisante. En effet, dans la plupart des cas, Cest le
désir d'influencer la perception, par les acteurs du marché, du risque de uansfert de richesses, associé
à une entreprise, qui pousse à effectuer de la gestion des données compubles. En tenant compte de
ceci, noûe modèle divise ce risque en deux composantes, comme les agents le perçoivent. La première
esr liée aux variarions du rendement, tel qu'on le mesure par le bénéÊce par action (BPA). Ia seconde
est liée au risque associé à la suucture financière de l'entreprise, tel qu'on le mesure par le ratio
< dettes/capitaux propres ,. Notre cadre classe les différentes formes de GDC par rapport à ces deux
aspects du risque.

Nous sommes aduellement dans un contexte otr la gestion des données compables est lourdement
critiquée. Par exemple, dans son discours du 28 septembre 1998 indftlé u The Numbers Game ) (u Le
jeu des ôiffres u), Arthur lrvitt, un ancien président de la SEC, a attaqué les pratiques de gestion et
li*"g. des résultaa dans certaines sociét& cotées (l.oomis, 1999). Avec laffaire Emon, la question de
la gestion des données comptables occupe le devant de la sêne de I'actualité américaine.

Une définidon er une description du phénomène de gestion des données comptables ($ l) permet-
tront de mieux cerner les acteurs de cette gestion et suftout leurs motivations (S 2). ks techniques et

CoMprABrurÉ- CorcIRôLE-ÂuDrr /Tome 9 -Volume I -mai 2003 (p. l25Ll52)


Hecvé Srorowr, Gaéan BperoN
IâGESTION DES DONNÉES COMPIABI,ES
UNE REVUE DE iA LTTTÉMTURE
:
ru
les domaines de recherche (S 3) ont été largemenl il existe tout de même des orienta-
"'rplorés mais
tions possibles pour de fururs traveux de recherche (g 4).

W Définirions et conséquences de la gesrion


des données comptables
Plusieurs définitions concernant les différents aspects de la gestion des données comptables sont
proposées dans la littérature existante. Dans ce paragraphe, nous en examinons quelques-unes, et nous
enplorons les conséquences de la GDC.

Gestion des donnés comptables et efficience des march&


Les recherches sur la gestion des bénéfices se font dans un contexre d'efficience des marchés bien
qu elles en soient la négation. Dans une perspective d'efficience ex ante, comme le propose Fama
(1970),la gestion des données comptables est peine perdue. I-linvestisseur connati les u vraies
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o
données et les interprète correctement. Une telle gestion, si elle fonctionne, devient, à tour le moins,
une anomalie du marché.
Dans une perspective d'efficience ac post (Breton et Schatt, 2000), la gestion des données comp-
tables peut avoir plus ou moins de succès compte tenu du degté d'efficience atteint par le marché et
dans le secteur où la fume æuvre.
Pour noûe Part, nous ne prenons aucun parti dans la question de I'efficience, mais nous voulons
reconnaitre les descriptions alternatives du fonctionnement des marchés des capitaux qui reconnais-
sent I'humanité de l'investisseur. Ces approches semblent souvent mieux adaptées pour expliquer des
tentatives de modifier les perceptions des agents et la réussite de ces tentatives.

$lïtïiffi Une définition béhavioriste de la gestion des données comprables


Comme le suggère son nom, la finance béhavioriste traite principalement des aspects psychologiques
du comportement des acteurs du marché. Cette théorie tient compre de comportements définis
depuis longtemps par la psychologie, mais largement ignorés dans le domaine classique de la finance.
IJheuristique, par exemple, est I'ensemble d'habitudes que les gens développent;u cours de leur
uarail : ainsi, nous ùons fréquemment des conclusions sur la base d'un nombre insuffisant d'occur-
rences (anchoring). Souvent aussi, la façon dont une question est présentée en déterminera la réponse
(fn*;"g) (voir Shefrin,2OOO, pour des développemenm srrr ces comportements).

I-a fixation fonctionnelle


La fixation fonctionnelle est largement décrite dans la littérature. Selon Foster (1986), c'est la
tendance à accepter des chiffres comptables sans se poser de quesrions, surrout le chiffre du résultat,
auquel on atuibue des pouvoirs quasi magiques. Cette fixation foncrionnelle s'adapte parfaitement
alrx catégories de la finance béhavioriste. En conséquence, les acteurs du marché peuvent même ne pas

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H€rvé STol,ovY, Gâétân BREToN
tA GESTON DES DONNÉES COMPrABLES :

t28 UNE REVUE DEIÂ LTNÉRÂTURE

tenir compte de la méthode de calcul utilisée pour produhe les informations compables. Il est alors
possible d induire en erreur les investisseuJs, et dans de telles circonsences la GDC pourrait donner
des fruits (alors que dans le cadre d'un marché efficient, elle ne servirait à rien).

Définition de la gestion des données comptables


Bien que la comptabilité d'engagementrf se distingue de la compubiliÉ de uésorerie par le choix du
-o-.ttt de l'enregisuement des produits et charges, la différence enue les deux méthodes doit êre
inenisante sur la durée de vie entière d'une entreprise. À long terme, les résultats donnent une exPlica-
tion tout à fait satisfaisante du rendement (Degeorge et aL, 1999; Iamont, 1998). En revanche, à couft
rerme, la liaison enue les produia et les charges (matching) crée des écans. l^a gesdon des donnfu comp-
ubles, dans la mesure où elle ne constitue pas une fraude, représente un mode de uaitement de cet écart :
elle fait en général entrer les produits dans fexercice qui en a le plus besoin, tout en éloignant les charges.
Il s'agir essentiellement dun jeu, où I'entreprise es$re que les bénéfices ultérieurs seront suffisana pour
couvrir les charges différées. Du point de vue technique, les différentes formes de GDC sont par leur
substance une affaire de ffriode (ti*i"d. En conséquence, comme le soulignent Dechow et Skinner
(2000), ces pratiques sonr érroitement liées au principe même de la comptabilité d'engagements.
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Copeland (1968) utilise le rerme de u manipulation D et la définit comme une certaine caPacité à
.ogro.r,t r ou à réduire à volonté le résultat net publié. Toutefois, il reconnait implicitement que le
terme (( manipulation D compofte plusieurs sens, et admet que les u maximisatellrs ),, <( minimisateurs >
et autres u manipulateurs ) ne se compoftent pas comme des u lisseurs o. En conséquence, il voit une
différence enue la gestion des résultats et le lissage des résultats, en fonction du contexte.
À notre sens, les formes de GDC couvrent un terrain plus large que cette définition. Elles
comprennent les pratiques concernant la classification des éléments du compte de résultat, telles
qu elles sonr décites par Batna.et aL (1975,1970 et Ronen et Sadan (1975a,1981), mais s'étendent
aussi au dassement des éléments du bilan, beaucoup moins souvent examiné par les chercheurs (Black
et al.,l9g8). En fait, ces dernières pratiques représentent acnrellement un phénomène plus imporant
qrià l'époque otr Copeland a publié ses recherches. De plus, les motivations des u manipulateurs D et
le moment choisi pour la GDC sont également des facteurs à prendre en comPte.
Dans tous les cas de GDC, on reûouve certaines caractéristiques communes. Bien sfu, toute GDC
modifie des chiffres comptables, même si les raisons peuvent varier d'un groupe d'acteurs à l'autre. Ia
GDC se fonde toujours sur une conception de la comptabilité en tant qu'instrument de la suatégie
générale de I'enrreprise ou de ses dirigeants, et l'hypothèse sous-jacente est que les dlfférentes formes
de GDC effectuées auront tendance à augmenter ou déplacer les possibilités de uansfert de richesses.
IJexpression u comptabilité créative , a été développée stutout par des praticiens de la comptabi-
lité, et par les personnes qui rapponent et commentent les activités du marché (les journaliste"). I*ur
inquiétude râulte non pas d'une théorig mais de leurs observations du marché. I[s ont compris que
la motivation derrière la comptabilité crâtive est le désir d'induire des investisseurs en erreur' en leur
présentant ce qu'ils ont envie de voir (par exemple, des bénéfices en croissance constante).
ViribL-.trt, le terme compubilité crâtive
u d'usage général, prenant sa source dans des ûavallx
> est

de journalisres comme Griffiths (1986, 1995) ou Jameson (1938), qui parlent de u la manipulation,
la supercherie et la désinformation u, SmitÏ (1992), un analyste financier qui mentionne ,, la presti-
digitation compable > et Pijper (1994), un expeft-comptable qui commente le.s premiers succès et

C.oùrprArlt-trÉ - CoNTRôLI - AIDtr / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à 152)
Hervé Srorovy, Geétæ BpsroN
TAGESTION DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE REvtJE DE I.A LITTÉRATURE 129
échecs de I'ASB (Accounting Sunàzrds Board). Mathews et Perera (1996) associent à la comptabilité
crâtive des activités telles que le u trucage des comptes n, la u comptabilité esdrétique )) er la u comp-
tabilité de façade u (u I'habillage des comptes u).

INTEPORÉTAIIONS ET FRAUDE

La gestion des données comptables est-elle lftde ? Dans la plupart des pays, les principes comptables
généralement reconnus laissent un certain espece à l'interpréation. Une interprétation légale peut
rester fidèle à l'esprit de la norme, ou au contraire être < tirée par les cheveux >, rout en resta:nt aens
les limites de la loi. Elle peut être erronée, mù jamais frauduleuse.

En effet, la fraude résulte d'un acte ill€al. Dans le cadre des étaa tnanciers, par exemple, la fabri-
cation de fausses factures constitue une Êaude, alors que, dans les pays anglo-américains, là dassement
de ventes en consignation en chiffie d'affaires serait généralement considéré comme une erreur, qui
peut être de bonne ou de mauvaise foi. (Précisons à cet égard qu'en France il s'agirait du délit de
présentation de comptes annuels ne donnant pâs une image fidèle.) La différence enûe fraude et
erreur n'est pas évidente pour tout le monde. Pour la commission d'enquête sur les déclarations comp-
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tables frauduleuses créée aux Etats-Unis, la fraude est définie cornme to,rt r.t qui rend les états finan-
ciers u significativement ffomperus >. Dans son classement des comportements frauduleux, Merchant
(1987, cité par Belkaoui, 1989) définit ce qui, à noue sens, a le caractère d'une vériable fraude : la
falsification ou la modificadon de documlents, la suppression d'opérations dans les archives, I'enregis-
trement d'opérations faussées ou la dissimulation de données importantes. De plus, il cite âes
éléments correspondant à noue définition de la GDC, principalement des aspecrs relutifr à I'inteqpré-
tation des normes. Brown (1999), apr& une analyse de la différence enrre la gestion des résultats et la
fraude comptable, cnnclut que la différence entre les deux tient souvenr à peu de choses.
La gestion des données compables suwient lorsqu'on a le choix entre plusieurs procédures comp-
tables et la possibilité d'interpréter les règles. Le fait de se conformer aux normes ne garantit pas en soi
que les états financiers fournissent uqe présentation sincère de la position de l'enueprise. Shah (1996)
a proposé nn nouveau concept, celui de la u conformité crâtive > (creatiue cumpliance), terme qui
décrit la capacité de la comptabilité créative à rester dans les limites de la loi, to,rt.n en déformant
I'esprit ; d'où la nécessité de faire appel à un auditeur. l-a conformité crâtive englobe la panicipation
des Ëanquiers, qui ont tendance à fr"poser de nouveaux schémas de financement se siruant à la fron-
dère de la loi, et celle des avoc:rts, qui vériteront la légalité d'un tel schéma

OPÉRATIONS ( SUR MESURE ,,

La façon dont une enueprise comptabilise une opération dépendra de la forme de cette opération. En
conséquence, si l'entreprise a la possibilité de conférer à une opération, dès sa conceptior, forme *.
spéciÊque, Ies mouvements qui en résultent pouront être enregisués d'une manièie qui convient à
I'enueprise. C'est ce que Healy et'Wahlen (1999) ont appelé la u suucruration des opérations >. Par
exemple, dans les pays qui exigent l'inscription à l'acdf d'un bien détenu en crédit-bail, si certaines
conditions sont remplies, une rédaction < adéquate , du contrat permetua de ne pas remplir les condi-
tions de < crFitalisation >.

ColætestrrrÉ - Colqrnôæ - Ar.nm I Tome 9 - Volume | -mai 2-003 (p. 125 à,152)
Hervé Srotovv, Gaéan BnBroN
LAGESTIONDES DONNEES COMPIABLES I
130 UNE REVUE DE LA LTTTÉRATURE

L,a littérature a idendfié plusieurs possibilités de ce genre : les filides strucffées pour ne Pas être
légdement incluses dans le périmètre de consolidation (Breton et Tâffler, 1995),les achats Purs et
simples de sociéré déguisés en firsions, etc.Laseule condition requise pour bénéficier de ces situations
est celle de pouvoir prévoir la forme légale de l'opération.

$ PRoPosIToN DE DÉ,FINIToN
En résumé, nous définissons la gestion des données compables comme l'exploitation de la discrétion
laissée aux dirigeants en matière de choix comptables ou de structuration des opérations, dans le but
de générer une modiÂcation du risque de transfert de richesses associé à I'enueprise, tel que ce risque
est perçu en pratique par le marché. Dans de tels cas, la situation financière et les résulats ne sont pas
présentés sinêrement, et cela laisse supposer que le bénéfice publié riindiquera pas la capacité à long
terme de l'entreprise de générer des bénéfices. Cette définition est résumée dans la figure l.

Figure 1

Cadre conceptuel poul la classification des différentes formes de gestion


des données comptables
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ation de la perception du risque Dans les limites des lois
de uansfert de richesses

Principaux Comptabilité crâtive


courants de ide facade)
redrerche

Nom du courânt Gestion Lissage des


de recherche des résultas résultats

Principal BPA
objeciif Ratio
dettes/capiaux propres

T?pe de Une ceraine quantité de


réherche recherches empiriques

Auteurs Schipper Copeland (1968) Dye (1988) fiveedie et


atifs (1989) lmhotr (1977) \ialsh a aL !Tb.ittington (t986, t995)
Eckel (1981) (1ee1) (1990) Smith (1992)
Jones (1991)
DeÂngelo æ Ronen et . Pourciau Naster (1993) Schilit (1992)
aL (1994) Sadan (1981) (ree3) Breton et Stolowv
Albrecht et Tâffler (1995) (2ooo)
Richardson Pierce-Brown
et Steele

CoMFTâBurÉ- Cæurnôæ-Auolr /Tome 9 -Volume 1-mai 2003 (p. l25rl52)


Hervé S:orovr, Gaétan BREToN
I.A GESTION DES DONNÉES COMPIABLES :
UNEREWEDETÂLITTÉMruRE r3l

'î. ffiffi Un cadre pour comprendre la gestion des données comphhles


Le principe fondamental sur lequel repo$e noue cadre est le suivant : I'objectif de la publication d'in-
formations financières est de réduire le cott du financement des projets de l'entreprise. Or cette
réduction dépend des risques de uansfert de richesses tels quils sonr perçus par les agenrs dans le
marché. [æs moyens pratiques d'opérer ces transferts passent notammenr pas les résultats et l'équilibre
enue les dettes et les capitaux propres. En cons{uence,le but de la GDC esr de modifier ces derx
mesures : lavariation du r&ultat par action et le rapport dettes/capitaux propres. On peut modifier le
résultat par action de deux façons : soit en y ajoutant ou enlsvant certains produia et certaines charges
(iest la modification du résultat net), soit en transféranr une rubrique en amonr ou en aval du r6ul-
at qui sen de base de calcul pour le résultat par action (iest la gestion par classification). Quant au
raPPort des dettes aux capiaux propres, il est possible de le modifi.er en eugmenent le bénéfice ou en
dissimulant cemains Ênancements par le moyen de dispositifs générant des engagements hors bilan.
k figure 2 présente noue cadre poru comprendre la GDC.

Figure 2
Définition de la gestion des données comptables
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Choix comptables Opérations conçues < sur mesure ))

Gestion des données comptables

OBJECTIF
Modifier le risque perçu de transfen coNsÉQUENCE
de richesses Image fidèle compromise

ObiectiÊ de la gestion des données çernptables


La direction d'une société peut gérer ses résultats de façon ardtcielle, afin d'arriver à un chiffre qui
correspond à une idée préconçue des résultaa < prévus , (par exemple, les prévisions des analystes, les
estimations déjà émises par la direction, ou bien la continuation d'une tendance dans l'&olution des
bénéfices) (Fern et al, 1994). Les dirigeane prennent de telles mesures afin d'influencer la façon dont
les investisseurs voient leur entreprise (Degeorge et aL,1999). Kellog et Kellog (1991), examinant
certe situation, identifient deux motivations principales pour la gestion des résulats : le désir d'en-
cour€er les investisseurs à acheter les actions de la société et le désir d'augmenter la valeur de marché
de ces actions.
Dans une étude purement théorique, Dye (1988) présente la gestion des résultats comme la consé-
quence logique d'une situation où les dirigeana profitent d'une asyméuie d'informations vis-à-vis des
actionnaires. Cette idée se trouve également au cæur de la définition donnée par Scort (L997).
Toutefois, Dye contibue au débat par au moins deux nouvelles considérations. Premièremenr, on a
recours à la gestion des résultats afin d'augmenter la rémunération des dirigeants, er on peut donc
suPposer que les investisseurs prennent cette possibilité en compte. Deuxièmement, les actionnaires

C-ourrenu.rrÉ - Corrnôrc -At;olr / Tome 9 - Volume | -nnr 2003 (p, 125 à 152)
Hervé Srrrtovv, Gaétan Bnsrol,l
I..âGESTION DES DONNÉES COMPXABI,ES :
L32 UNE REVTJE DE Iâ LTrTÉfu(ruRE

aduels souhaitent voir le marché attribuer une valeur plus élevée à l'entreprise. Il existe donc un
porcndel de transfert de richesse des nouveaux actionnaires vers les anciens, et cela crée une demande
externe pour la gestion des résultats (Schippea l9S9). l.es différena ôjectifs de la gestion des données
compables peuvent être synthétisés (ableau l).

Tableau 1
Objectifs de la gestion des données comptables et leurs contexteC
Ourcnrs CoNrpnes (nempus)

Minimisation Enquêtes ou surveillance par des organismes de réglementation (Jones, 1991 ; Rayburn et Lenway,
des cotts 1992 : US International Trade Commission ; Cahan, 1992 : division anti-trust du ministère américain
politiques de la Justice ; Key, 1997 : industrie de la télévision câblée dans des périodes de surveillance pâr le
Congrès ; Han et Wang, 1 998 ; Makar et Pervaiz, 1 998 : enquêtes anti-trust ; Lim et Matolcsy, 1999 ;
Magnan et al., 1999: enquêtes anti-dumping)

Réglementation environnementale (Cahan et al., 1997 ; Labelle et Thibault, 1 998)

Minimisation de l'impôt (Warfield et Linsmeir, 1992 ; Boynton et a1.,1992 ; Guenther, 1994;


Maydew 1997)
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Négociation avec des tiers : contrats de travail (Liberty et Zimmerman, 1986)

Réglementations spécifiques (Mensah et al., 1994 ; Ahmed et al., 1999)

Minimisation lntroductions en Bourse, fusiont LBO (Aharony et al., 1993; Friedlan, 1994 ; Cormier et Magnan,
des cots 1995 ; Magnan et Cormier, 1997 ; Teoh et a1.,1998; Erickson et Wang, 1999 ; Le Nadant, 1999)
de financement et al., 1994.; 1994;
Renfuociations d'emprunts et difficultés financières (DeAngelo Sweeney,
DeFond et Jiambalvo, 1994)

Contrats de dette, violations contractuelles et restrictions des dividendes (McNichols et Wilson,


1988 ; Press et Weintrop, 1990 ; Healy et Palepu, 1990 ; Beneish et Press, 1993)

Prise de contrôle flhauvron, 2000)

Maximisation Optimisation de la prime à court terme (Healy, 1985 ; Clinch et Margliolo, 1 993 ; Holthausen ef a/.,
de la richesse 1995 ; Gaver et a1.,1995)
des dirigeants
Changement de contrôle (DeAngelo, 1 986 ; Perry et Williams, 1994 ; DeAngelo, 1 988)

Changements de direction non routiniers (Murphy et Zimmerman, 1 993 ; Pourciau , 1993 ; Dechow
et Sloan, 1991).

IJobjectif du lissage des résultats est clair: il s'agit de produire des bénéfices qui suivent une courbe
de croissance régulière. En fait, on peut le considérer cornme une forme spécifique de la gestion des
résultats. Pour que cette forme de gestion existe, l'enueprise doit nécessairement dégager des bénéfices
sumsamment importants polu permettre le prélèvement de provisions qui réguleront les flux selon les
besoins. Au fond, le lissage des résultats correspond à une réduction de la variance des bénéfices.
Ia pratique du lissage des r&ultats est fondée sur la conviction qu'une progression rftulière dans
les bénéfices déclarés ûomp€ra les participants au marché des capitaux. Cette conviction relxrse sru
une observation non scientifique de la pratique du marché, d'une part, mais également sur la méthode
d'estimation du risque. la variation des bénétces est une des mesures du risque associé à ce bénéfice.
Il s'ensuit donc que lorsqu'on diminue cette veriation, la perception par le marché du risque associé
devrait à son tour êae modifiée.

CoMprâBrurÉ - CoNrRôæ - AIDtr / Tome 9 - Volume I - mai 2003 (p. 125à. 152)
Hervé STotovy, Gaéan BnrroN
IA GESTION DES DONNÉES COMPTABI.FS :
TINE REVUE DE hLTTTÉRATURE r33
H."ly (1985) décrit de la manière suivante une sûatégie appelée familièremenr ( prendre un
bain > : quand il riest pas possible d'atteindre efficacement la limite inférieure de la fourchene servanr
de base aux primes, il vaut mietrx viser aussi bas que possible, pour que le chemin ne soit pas encom-
bré par la suite.
Une des premières érudes à s'intéresser au concept du u grand bain , compable est celle de Moore
(1973).Moore a observé que les dirigeants fraichement arrivés dans une enrreprise ont tendance à
prendre une position uès pessimiste sur les valeurs de certaines immobilisations. Il a étudié les choix
compables effectués après un changement de direction et a montré que les modifications de choix
comptables interviennent de façon relativement plus Êéquente lorsqu'il y e. euchangement de direc-
tion que dans un échantillon de rapports annuels sélectionnés au hasard. Dans le même esprit,
DeFond et Park (1997) montrent que les dirigeana lissent les résultats pour des motifs concernant
non seulement la performance acntelle, mais aussi la performance relative future.
Prenant tout cela en compte, notre définition évolue comme suit : la gestion des données comp-
tables consiste en la conception d'une opération, ou le choix d'une norme ou d'une procédure comp-
able, qui modifiera la façon dont les intervenanc dans les marchés perçoivent le risque de uansfert
de richesses associé à I'entreprise, et fera donc varier la valeur de I'action, des obligations ou des autres
transferts. À la suite de telles opérations, les éats financiers ne présenreront plus un. image fidèle de
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la situation financière de l'entreprise.

llt;1i+l
t.::t::::
i:i:, Opportunisme ou signd ?

Selon Imhoff (I977),les recherches empiriques riont fourni aucune indicarion claire, que le lissage de
la courbe des résultats soit favorable ou défavorable à une entreprise ou à ses acrionnaires. Ball et \Fatrs
(1972), pour part, inteqprètent les conclusions de leurs recherches comme une indication que le
leur
marché est efficient en ce qui concerne les techniques de lissage. Pourranr, Gonedes (1,972)
-t tot
cette position, et Beidleman (1973) va plus loin, affirmant que le lissage des résultars proûte aussi aux
investisseurs et aux andystes du marché.
Alors que, depuis longtemps, le lissage des résultats a été considéré comme un acre d'oppornrnisme
Par une direction voulant u manipulen les états financiers, Ronen et Sadan (1980) afirment que le
lissage des résultaa rfest peut-être pas aussi néfæte. Plus spécifiquemenr, ils soutiennenr que c€ lirog.
peut élargir les capacités des utilisateurs extemes pour la pr&ision des résulats fururs. Dans le mêÀe
'lZang
domaine, et Villiams (1994) ont rnontré que, contrairement à I'opinion très répandue qui veut
que le lissage des résultaa consdtue u de la triche , et trompe le lecteur, le lissage enrichit la valeur
informationnelle des résultats publiés. læur étude conforte l'hypothèse selon laquelle les marchés font
bon accueil aux résultats u lissés >, et les enueprises ayanr des évolutions de résultats plus lisses sont
censées comPorter moins de risques. Ces constatations suggèrent que le lissage des résultats peur béné-
ficier aux actionnaires actuels mais aussi aux investisseurs porentiels.
læs condusions de ces recherches nous semblent discutables. En effer, si on est conscient que les
chiffres sont artificiellement lissés, le marché n'a pas de raison de préférer les r&ultats lissés. Dire que
le marché aime les résulats lissés revient à dire que le lissage est efficient pour la direcion, mais n est
pas dans l'intérêt des investisseurs. Suh (1990) rappelle que le lissage des résultats est souvenr vu
comme une tentative de duper les actionnaires et les investisseurs. Christensen et aL (199ù testent la
possibilité que les motivations potendelles ac ante de la gestion des résultats réduisent la valeur infor-

CotvrprABrurÉ - Cor*rRôl.e - Ar-rDrr / Tome 9 - Volume I - mai 2003 (p. n5 f $2)


Hervé Srorcvv, Gaétan BnB'roN
IâGESTION DES DONNEES COMPIABITS :
r34 UNE REWE DE LA LTTTEMTURE

mative des résultats déclarés, et leurs constatations soutiennent cette hypothèse. Arya et aL (1998), au
conrrahe, suggèrent que les propriétaires peuvent knéficier de la gestion des résultats.
Par rapport à ces positions conuadidoires sur les choix comptables stratégiques, ou le lissage des
résultats, les recherches effectuées plus récemment dans le cadre de la théorie de l'agence dans le
domaine compable ont identifié des modèles correspondant aux situations dans lesquelles ces
pratiques deviennent un comporcement d'équilibre rationnel (Hand, 1989 ; Subramanyam, 1996).
À nou. connaissance, peu de recherches publiées sont consacrées aux conséquences de la gestion
des données comptables (voir cependant Dechow et aI, 1996, et Beneish, 1999). Le domaine est
ouverr aujK trurvaun complémentaires. Par qillsur5, il faut rappeler que du point de vue du praticiel, la
GDC constitue une uicherie, et représente un comporrement fondamentalement oppornrniste, tota-
lement sans mérire (Smith, 1992).1,a perspective éthique qui commence à êue intégrée dans la forma-
tion comptable devrait aussi inclure l'étude de la GDC (DePree et Grant, 1999 ; Cohen et a1.,2000).

Aspecæ sociarx de la gestion des données comPtables


Si I'on considère que la raison pour laquelle une entreprise existe est de générer et de disribuer des
richesses dans la Sociétd (IV'ood, 1990), alors les états financiers sont publiés avant tout pour fournir
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des renseignements sur cet aspect de son activité. Cependant, lorsque la Société se mêle de la publica-
tion d'informarions aux actionnaires, iest parce que I'on croit que la somme linâire des mesures les
plus apres à bénéficier à chaque actionnaire produit le meilleur résultat pour la Société. Car, dans la
iogique capitaliste, la surveillance par les actionnaires des enueprises dans lesquelles ils détiennent des
participations se fait en râlité pour le bien de la Société. Ainsi, prenant une perspective sociale, la
façon dont on produit des comptes pour les actionnaires est importante. Tiicher sur les comptes, iest
ûomper la Société.

W Acteurs et motivations
La gestion des données comptables est une activité réservée aux dirigeants de société, même si les
autres ecteurs dans le domaine influent sur la décision par des dirigeants de r&Iiser une telle gestion.
S'il est possible de construire une théorie de la GDC, ce ne sera pas à panir des techniques utilisées
pour la gestion, mais sur la base des besoins, des occasions qui se présentent et des relations entre les
différents acreurs ou investisseurs. Comme le montre la figure 3, ily abeaucoup d'acteurs dans le jeu
delaGDC.

C-orÂp.DAlurrÉ- CoNrRôIr-AuDrr/Tome 9 -Volume I -mai 2003 (p.125ù152)


Hervé STol,ovr, Gaétan BRE'roN
IÂ GESTON DES DONNÉES COMPThBLES :
UNE R.EVUE DE TA UTTÉRAruRE 135
Figure 3
Les acteurs dans le domaine de la gestion des données comptables

Investisseurs Intermédiaires
-Actuels - Courtiers
- Potentiels - Syndicataires
(indut les -Analptes < sell side >
actionnaires, -Agents de chanç
les créanciers - Auditeurs
et les analystes
u buy side n)

Autres parties pren,rntes


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- Syndicats
- Cliena
- Fournisseurs
- Etc.

Les investisseurs peuvent se répanir en quatre sous-groupes : les actionnaires acnrels et potentiels,
et les obligataires actuels et potentiels. Leurs intérêts respectifs sont ffès variés, et des transfefts
de richesses Peuvent s'opérer entre ces solrs-groupes. En conséquence, ils râgissent différemment
àlaGDC.
[æs analystes aussi interviennent dans le domaine. Robb (1993) et Kasznik (199ù ont mené des
études qui intdrent le rôle des analystes ftnanciers. Plus précisément, les analystes financiers émettent
des recommandations et des prévisions, s'efforçant en général de prévoir les chiftes qui seront présen-
tés, tenant compte de l'effet de la GDC. Iæs qFndicataires fixent le prix des émissions qu'ils vendent,
et si les prix sont trop élevés à la suite d'une GDC, ils en profitent.
Les diriçants peuvent croire ou ne pas croire à l'efficience du marché. S'ils ny croient pas, ils
essaieront peut-être d'effecuer une GDC. læurs motivations seraienr de réduire le cott du capital,
d'augmenter leur propre rémunération, de faire baisser le risque global perçu de l'enrreprise, et d'évi-
ter d'être en violation d'une clause restrictive dans un contrat de dette ou de supporter des cotts
politiques.
Les auditeurs ont deux objeaifs contradictoires. Premièrement, ils souhaitent donner satisfaction
à leur client ; mais en même temps, ils veulent éviter un risque uop grand vis-à-vis des tiers. l,a qualité
des auditeurs peut aussi influer sur le degré de gestion des résultats. Becker et aI (1995) se sont inté-
ressés à cette relation et montrent que les alients des cabinets autres que les u Big Six > enregistrent des
accruak 6 qui, en termes relatifs, augmentent les produits davantage qu. lo pàbilir* p"" **b.o
les clients des plus gros cabinets. Bien que les entreprises auditées par les u Big Six > présentent un
niveau globalement plus élevé d'accntak totanxr, Francis et aL (1999) trouvent qu'ils ont moins

CoÀ'tprABrurÉ - CoNrRôr.B - AuDrr / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à 152)
Hervé Srotovv, Ga&en BRE'roN
LA GESTION DES DONNEES COMPIABLES :
136 UNE REVI.JE DEI..A LTMÉR,{TURE

d'acmtals discrétionnaires. Cette observation est cohérente avec l'idée que les auditeurs des < Big Six >
posenr des conuaintes à l'utilisation agressive et potentiellement oppornrniste dæ acmtah. D'ailleurs,
DeFond et Subramanyam (1998) ont remarqué que les accnnk drscrétionnùes font en fait baisser les
résultats au cours du dernier er<ercice avânt un changement d'auditeur.
Société s'intéresse à I'optimisation de la répartition des ressources, ce qui nécessite des prix qui
Ia
reflètent lavaleur réelle des produits. Si la GDC est efficiente, alors, comme nous l'avons vu plus haut,
il en résulte un problème social dans la mesure otr elle peut engendrer une répanition non optimale
des re.ôsources.
Nous voyons ainsi que différentes forces exercent une influence sur les comptes, et plus fofternent,
sur les résulats. Iæ cenue d'intérêt de chaque groupe d'acteurs génère une motivation Pour la gestion
des chiftes comptables. Un grand nombre d'auteurs ont érudié ces motivations, directement et indi-
reccemenr (voir en particulier Chdayer, 1994 et1995). Plusieurs motivations ont été identifiées, des
raisons que peuvent avoir les dirigeants de gérer les résultats jusqu aux raisons proprcs aur autres
acreurs (Merchant et Rockness, L994).Iæs principarx travaux effecués dens cette catégorie sont ceux
de'Watts et Zimmerman (1986), qui proposent une théorie du choix des procédures comPables,
prenant en compre certaines motivations de base : la suucture du salaire, les clauses restrictives dans
les conuats de prêt et les cotts politiques. Enfin, Dye (19S8) et Schipper (1939) suggèrent quelques
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explications pour le comportement de gestion adopté par les actionnaires et même les obligataires.
Pour I'instant, à notre connaissance, les ûanatx n'ont pas encore pris en considération les motivations
des autres ecrcurs concernés. Le ableau 2 ci-après examine les intérêts potentiels de chaque groupe
dans la GDC.
Certains de ces groupes risquent aussi de se retrouver perdants à cause de la GDC. Mêtne si
Revsine (1991) affirme que rout le monde est gagnant, ce riest pas toujours vrai. Iæ tableau 3 (p. 138)
illustre le fait que peu d'études portent sur les pertes potentielles pour les différents grouPes d'acteurs.

CoMprôBrurÉ- Corsrnôrr-ÂuoIr /Tome 9 -Volume I -mai 2003 (p. L25rl52)


Hervé Srr,ovy, Gaéten BRE'roN
IÂ GESTON DES DONNÉES COMPTABLES :
TJNER.EVI.'EDEIALTTTÉRAruRE I37
Tableau 2
Gains potentiels attribuables à la gestion des données comptables
Acnum Gnrns (rnlvlux nÉlusÉs)
Dlrigeants i Réduction du cott du capital (Watts et Zimmerman, 1986 ; Dechow et at.,1996)
r Communication de signaux (Ronen et Sadan, 1980)
r Conservation de leurs postes (Fudenberg et Tirole, 1995)
Gestion de leur propre rémunération (watts et Zimmerman, I978 ; Ronen et sadan, 19g1 ; Lambert,
1984 ; Healy, 1985 ; Moses, 1987 ; McNichols et Wilson, 1988 ; Brayshaw et Eldin, 19g9 ; Fern et
a1.,1994; Gaver etal,, 1995 ; Holthausen eta/., '1995 ; Balsam, 199g ; Guidry et al.,1ggg)
Respect des clauses restrictives des contrats de dettes (Watts et Zimmerman, 1 986 ; Sweeney, 1994
DeFond et iiambalvo, 1994 ; DeAngelo et a1.,1994 ; Fern et al., j994)

Examen officiel (Jones, 1991 ; Hall et Stammerjohan,lggl; Magnan et al., j999)


Minimisation de l'impôt sur le revenu (Scholes et a1.,1992; Guenther, 1994; Maydew, 1997
Eilifsen eta/., 1999)
C réation d'avanta ges f iscaux (Hepworth, 1 953)
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Réduction du coût des actions dans le cadre d'un rachat de l'entreprise par ses dirigeants (Wu, 1997)

Amélioration des relations avec les créanciert les salariés et les investisseurs (Hepworth, 1953 ;
Godfrey et Jones, 1999)

Stabilisation des dividendes (Kasanen et al., i996)


Elimination des coCrts politiqrues (Hall, 1993 ; tern et al., 1994)
Actionnaires Augmentation de leur richesse (Iitman et rrueman, 1986 ; Datar et al., 1991 ; Aharony ef a/. , 1993 i
d'origine Neill et a/., 1995 ; Friedlan , 1994 ; Teoh ef a/., 1 998)

Actionnaires Augmentation de la valeur de leurs actions sur le marché ; maftrise des réclamations des salariés ;
avec contrôle réduction du coût du capital ; réduction du volume des transactions (Dye, 1988 ; schipper; j9g9)

Actionnaires Augmentation de la valeur de leurs actions sur le marché ; réduction du cott des transactions
sans contrôle

Obligataires Augmentation de la valeur de leurs obligations sur le marché; maltrise des réclamations des salariés
actuels (Schipper, 1989)

Salariés Conservation de leurs emplois ; augmentation de leur rémunération (Liberty et Zimmerman, 1986)

Fournisseurs Fidélisation du client

Clients Continuité des services; respect de la garantie


État lmpôts à recouvrer; existence d'emplois

Banquiers Remboursement du prêt et paiement des intérêts

Société Conservation des emplois ; production de richesse

CoMprABuTÉ - CoNTRôr-B - .i{LrDn / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (F,, 125 à l!'2)
Hervé SrotovY, Gaétan BRE'roN
I.A GESTION DES DONNÉES COMPTABLES :
138 IJNE REVUE DE I.A LITTÉRATURE

Tableau 3
Pertes potentielles attribuables à la gestion des données comptables
Acnuns Penres (ruvnux nÉausÉs)

Diriqeants Leur emploi et leur réputation

Actionnaires La confiance du marché


actuels

Actionnaires llaugmentation de la wleur détenue par les actionnaires actuels à la suite de la manipulation (Dye, 1988)
potentiels

Obligataires Le transfert d'une partie de leur valeur aux actionnaires actuels


actuels

Obligataires faugmentation de la valeur détenue par les obligataires actuels à la suite de la manipulation
potentiels (Schipper, 1989)

Salariés Leur emploi, après une faillite inattendue

Fourniseurs De l'argent, après une faillite inattendue

Clients uintenuption des services ; le non-respect de la garantie


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État Plus d'impôt recouwable ; chômeurs à prendre en charge
Banquien De l'arqent. après à une faillite inattendue

Société Des pertes d'emplois et un gaspillage des ressources

WW Techniques et domaines de recherche


la liaérature traiant de la gestion des données comptables n'est pas strucnrrée en fonction des diffé-
il
'Per de gestion. En ourre, existe
renrs rypes un faceur géographique à prendre en cornpte dans la typo-
logie. exemple, les études américaines se sont développées autour des tests sur le niveau des
accntak comptabilisés, alors qu'au Royaume-Uni, les &udes ont générdement pris une approche plus
analytique, regardant en déail les états financiers afin de déceler des mauvaises interprétations des
I
norrnes comptables. Si I'on se réfère à la figure (p. 130), les différents courents de recherche sont
identifiés.

Gestion des résultats


Si l'on regroupe les chercheurs dans le domaine de la gestion des résultats selon leur méthodologie,
nous découvrons deux catégories d'articles fondateurs : ceun qui définissent le domaine des
recherches, notamment l'étude de Schipper (1939), et ceux qui proposent un modèle (ou affinent un
modèle précédent).
En ce qui concerne la méthodologie, beaucoup d'études ultérieures font référence àJones (1991).
En théorii les résulats diffèrent des flux de uésorerie par les accnnls (profit = cash flow + acmtals).
Les flux de trésorerie étant considérés comme inaltérables, toute gestion du bénéfice doit donc Passer
par les atmtab. Cependant, ces acaq.ak varient pendant le cyde normal de factivité, æ qui Pose un

C.or/rprABnrrÉ - CoNTRôII - AUDII / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à' 152)
Hervé Srolo\ry, Gaéan BnE'roN
IA GESTTON DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE RE\/I.JE DE I.A LTTTÉMTURE 139
problème : la détermination de la pan desacmr,ak ayant une relation normale avec le niveau d'acti-
vité (les acmrak non discrétionnaires) et de la part ouverte à la gestion (les acmtals discrétionnaires).
Des travaux publiés avant ceux de Jones ont suggéré que cerains postes spéciûques sont davantâge
susceptibles d'être utilisés pour la gestion des r&ultats. McNichols et\tr7ilson (1938) rfexaminent que
l'ajusternent de la provision poul créances douteuses. Jones considère que tous les afiruak (sauf les
écritures liées aux impôts) sont susceptiblçs d'inclure une gesrion des résultats. Toutefois, afin de
prendre en comPte la différence dans le niveau dactivité de l'enueprise, Jones pondère les variations
des arçuls par I'actif total, pour éviter de faire l'hypothèse que le niveau ds acmtaknon discrétion-
naires est constant. Par ailleurs, læ acmuk discrétionnaires sont définis de manière dlfférente par les
nombreux auteurs.
Pour une description plus détaillée et une comparaison des modèles et de leur évolution, il faut se
tourner vers Dechow et al. (1995), dont l'étude compare I'efficacité de cinq modèles différents concer-
nant la détection de la gestion des r6ultats. Les caractéristiques de chaque modèle sont présentées,
avec leurs points forts et faibles. Il s'agit des modèles de Healy (1985), de DeAngelo (198O, deJones
(1991), d'une version modifiée du modèle deJones et du modèle de l'indusuie.Dechow et al arrivenr
à la conclusion que le modèle de Jones modité est le meilleur modèle pour la détection de la gestion
des résultats, bien que les résultats donnés par ce modèle restenr assez modesrcs. Cependant, ils obser-
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vent dans tous les modèles une tendance à interpréter des variations du niveau des atmtak non discré-
tionnaires comme une indication de gestion. De plus, le meilleur des cinq modèles riidentifie que
28 o/o des 35 enueprises montrées du doigt par la SEC comme ayant exagéré leurs résultats.
McNichols (2000) cla"se la conception des recherches concernanr la gestion des résultats en trois caté-
gories : les travaux qui utilisent le montant global dæ acmtals, tels que ceux décrits parDechow et aI
(1995) ou Kang et Sivaramalrishnan (1995), ceux qui utilisent les acctuak spécifiques, comme
McNichols et STilson (1938), et enfin ceux qui étudient les propriétés statistiques des r&ultats afin de
définir des seuils (Degeorge et a1.,.1999).
D'autres études plus récentes affinent le modèle deJones, augmenant ainsi le degré de sophistica-
tion dans la distinction enue les acmtak discrétionnaires et non discrétionnaires. Par enemple, Teoh
et aI (1998) ProPosent de séparer les provisions à long terme et à court rerme à cause de leurs compor-
tements différents.

Lissage des résultarc


Peu de théories ont été construites autour du concept de lissage des résultats. Hepwonh (1953) a été
le premier à proposer I'hypothèse que la direction puisse lisser les résultats, hypothèse reprise plus ard
par Gordon (l9g+). Des allusions plus anciennes ont pouftant été trouvées par Buckmaster (1992,
1997). Depuis, le lissage des r&ultats a surtout été étudié aux É,tats-Unis (avec quelques rravarxr
publiés aussi au Canada, au Royaume-Uni et en France). Il -riste plusieurs re,\rues de la littérature :
Ronen et aL (1977), qui examinent la motivation pour le lissage, les instruments du lissage, et les
problèmes méthodologiques dans les tests ; Imhoff (1977); Ronen et Sadan (1931) et Chalayer
(1994).

Corapra$r.rrÉ- CortrRôr.E-ArDrr /Tome 9 -Volume I -mâi 2003 (p, l25rl52)


Hervé Srotovr, Gaétar BRB'IoN
I. GESTION DES DONNÉES COMPrABLES :
UNE REVUE DE I. LTTTE3ATURE

DIFFÉ,RENTS TYPES DE LISSAGE

Michelson et aL (1995) font remarquer que plusieus études se sont concentrées sur trois questions :
l'existence d'un comportement de lissage, les propriétés lissantes d'une variété de techniques comp
tables, et les conditions dans lesquelles le lissage est efficient (Iæv et Kunitzky, 1974). Des &udes ont
également examiné les objectifs du lissage (les motivations des dirigeants), les objets du lissage Gé""1-
tat d'exploitation, résultat net), les dimensions du lissage (réelles ou artificielles), et les variablCI du
lissage (les produia er charges exceptionnels, les crédits d'impôts) (Ronen et Sadan, 1981). Il existe
plusieurs types de lissage (voir figure 4, d'après Koch, 1981, et Eckel, 1981).

Figure 4
Les différents types de lissage des résultats

Lissage naturel (e processus


de génération des produits
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Lissage artificiel Lissage réel génère de lui-même une
(< Lissagecomptable >) uansactionnel
(< Lissage évolution lisse des résultaa)
(choix comptables) ou économique >)
(décisions de gestion :
sélection d'un plan de publicité
ou d'un projet de REcD)

Dans la limérature, plusieurs auteurs donnent des définitions des deux concepts. Albrecht et
Richardson (1990) afÊrment que Imhoff (1977) était le premier chercheur à essayer de séparer le
lissage naturel (causé par les événements économiques) et le lissage intentionnel. Pour Imhoff 0977),
il paralt impossible de déterminer si les résultats ont été lissés intentionnellement ou si le lissage
résulte d'événemenrs survenant naturellement. Pour le même auteur, l'hypoth&e sous-jacente à ces
tentarives didentification des ., lisseurs , naturels est la suivante : le niveau des bénéfices dépend, dans
une certaine mesure, du niveau des ventes.

OBJETS ETVARIABLES DE LISSAGE

ks études empiriques sur le lissage des résultats montrent que le concept de < résultat > est interprété
de différentes façons par les nombreux auteurs : résultat net, r&ultat par action, résultat (sans préci-
sion), résultat ordinùe par action avant éléments extraordinaires, résulat ordinaire avant impôt et
éléments extraordinaires, résultat opérationnel, etc.
Les instrumenrc de lissage, également appelés < dispositifs de lissage > (Moses, 1987) sont les
'
variables utilisées par les dirigeants qui essaient de lisser des données comptables spécifiques (3Gmin
er Ronen, L978). Selon Copeland (1968), il faut nécessairement qu'une pratique comptable ou une
règle de mesure pr&ente certaines possibilités pour servir de dispositif de lissage.
Parmi les variôles qui ont fait l'objet d'investigations, on trouve le crédit d impôt pour investisse-
ment (Gordon et aL,I966),la classification des éléments extraordinaires (Ronen et Sadan, 1975a,

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Hervé SrlrcvY, Gaétan Bnsrol.r
IAGESTON DES DONNÉES COMPIABLES:
UNE REVIJE DE lA LTTTÉRATURE t4r
1975b ; Gibbins, 1977 ; Godfrey et Jones, 1999),les produits sous la forme des dividendes
(Copeland, 1968 ; Copeland et Licastro, 1968),les plus-values et moins-values sur titres (Dopuch et
Dralce, 1966),les provisions pour retraites, la REcD et les frais de vente et de publicité (Beidleman,
L973 ; Dascher et Mdcolm, I970),le choix enue la comptabilisation à la valeur d'acquisition ou la
mise en équivalence (Barefield et Comiskey, 1972), et les changemen$ de méthode d'amoftissement,
du dégressif au linâire (Archibald, 1967) (voir également Breton et chenail, r.997).
Jusqu à présent, plusieurs études empiriques sur le lissage n'ont examiné qu'une variable de gestion
à la fois. Gordon et aL (1966) et Copeland et Licastro (1968), cependant, reconnaissent la faiblesse
inhérente à cette concentration sur une seule variable. Zmijewski et Hagerman (1981) suggèrent que
les sociétés ne choisissent pas leurs procédures compables individuellemenr, meis prennenr en consi-
dération I'effet global sur les résultats de l'ensemble des procédures. À I'inverse, Ma (19SS) présume
que la difficulté de tester plusieurs variables du lissage simultanémenr peur erpliquer l'absence appa-
rente d'évidence significative de lissage.

#ji$$]ffi DrMENSroNS DU LrssAGE


Les dimensions du lissage sont les méthodes par lesquelles on suppose que le lissage s'accomplir
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(lGmin er Ronen, 1978 ; Beattie et aI, 1994). Barnea et aL (1976), Ronen et Sadan (1975u I975b,
1976) et Ronen et aL (1977) indiquent que le lirog. peut se faire à ûavers plusieurs dimensions :
. Dimension intertemporelle :

Lissage par le choix du moment où un événement se produit et/ou sa reconnaissance (calendrier


des opérations fixé de façon à réduire la variation du résulat dans le temps).
Lissage par la répartition dans le temps (détermination du nombre d'enercices futurs concernés,
et de l'impact sur chaque exercice).

' Dimension de classiûcation (réduction de la variance des r&ultats aurres que le résultat net).
Concernant l'évolution des résultaa, Imhoff(1981) explique que le modèle utilisé pour mesurer
le lissage ou la variation dans les résultaç change avec le rcmps. Une étude fondée sur un modèle à
u deux exercices o présume que le chiffre cible pour le résultat est identique au chifte de l'exercice
passé (Copeland et Licastro, 1968). Autrement dit, on mesure le degré de lissage par la magnitude des
variations des résultats d'un exercice à I'autre. Les études qui évaluent les résultats selon des tests
multi-exercices se fondent sur I'hypothèse que les résulats devraient augmenrer de façon consrente
(lisse) (Gordoî et al.,1966).Ils utilisent des modèles exponentiels (Dascher et Malcolm, 1970), des
modèles linâires de séries temporelles (Barefield et Comiskey, 1972), ou la tendance temporelle semi-
logarithmique (Beidleman, 1973), enûe auûes. Dopuch et V'atts (1972) suggèrent que les techniques
de Box etJenkins pourraient êue utiles pour déterminer quel modèle de lissage doit êue utilisé.

Nettoyage des comptes


QueQues études concernent cette question spécifiquement (comme Holy, 1985, déjà cité précédem-
ment). l^a comptabilité du < grand bain u (big bath accounting) a généralement des liens proches avec
le lissage des résultaa. Un des défis majeurs dans ce cas est de reconnaltre la présence du phénomène.
Sans le nommer directement, Pourciau (1993) teste le niveau de gestion des résultaa dans les cas de
changement non routinier de direction, un événement qui, typiquement, crée un terrain favorôle

C-ourrarurrÉ - C-rrNrRôt.g - AuDrr / Tome 9 - Volume | -mci 2003 (p. 125 à,152)
Hervé SroIovY, Gaétân BFe'IoN
II,GESTION DES DONNEES COMPIABLES :
r42 UNE REVUE DE lA LTTTÉRATURE

pour le nenoyage des comptes. Elle observe que le nouveau dirigeant adopte des politiques destinées
à réduire les résultats du premier exercice, afin de mieux les augmenter dans les exercices suivants.
C" qri est cohérent avec l'hypothèse du nettoyage des comptes.
Après un u grand bain n, les résultats divergent de façon importante des résultats normaux. IJn
,, grand bain , est censé préparer le chemin pour des bénéfices futurs, constants et bien lisses pendant
des années. Valsh et aL (1991) analysent une série de résultas (39 ans dans les meilleurs cas) pour
identifier ceux qui s'écartent de la norme. En dépit d'un échantilltrn limité (23 enueprises), fu uou-
vent des indications convaincantes de ces comportemenc.

Comptabilité crâtive
Ilexiste un double critère de regroupement dans ce domaine : critère géographique, puisque la plupart
des érudes existantes sont britanniques, et critère méthodologique, c:u ces études se servent d'une
méthodologie alternative à fexamen des atmr.ak. Au vu du nombre de livres publiés au Royaume-Uni
sur la u compgbiliré crâtive u, on pourrait facilement croire que ce peys est peut-être le seul à la prati-
quer. Blake et Amat (1996) réfutent cette idée. Ils présentent les résultaa d'un sondage sur l'étendue
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de la comptabilité crâtive en Espagne, tout en suggérant que le modèle comptable utilisé en Europe
continentale se prête moins facilement à la GDC que le modèle anglo-saxon.
En France, plusieurs journalistes comparent la compabilité financière à un art, par exemple :
< rnrquer un bilan , (Benolus, l9S8). D'autres journalistes (Feitz, 1994, noletrrment) ont conféré des
atcributs humains à la comptabilité : il faut u nettoyer )) et (< habillen les comptes. On peut également
les u maquiller r.
Selon Craig et \ff'alsh (1989), des références par les entreprises australiennes aux u pratiques de la
comptabilité crâtive ) sont apparues ces dernières années dans la presse financière. Cette inquiérude
concernanr le calcul des bénéfices publiés est un phénomène qui n'est ni récent, ni réservé exclusive-
ment aux pratiques des entreprises eusûaliennes. On peut aussi inclure dans le groupe de commenta-
teurs qui font des remarques peu flatteuses sur la comptabilité crâtive Schilit (1993), qui fait aux
États-Unis ce que les auteurs mentionnés précédemment (notamment Smith, 1992) ont fait au
Royaume-Uni.
Même s'il rt'inclut pas de ûevauix empiriques, Naser (L993) synthétise un grand nombre des
recherches effectuées dans ce domaine, et tente de déterminer les c:[$es et les conséquences du phéno-
mène. Ies érudes recensées vont au-delà de l'effet sur les râulats : elles examinent aussi l'impact sur
l'effet de levier (le rappoft enue les dettes et les capitaux propres, qui exprime aussi le risque stnrctu-
rel de I'entreprise, un élément pas forcément visible pour l'investisseur dans la variation des bénéfices).
Les chercheurs travaillant dans ce coufilnt de recherche effectuent des analyses approfondies des
états financiers afin de déceler des applications douteuses des procédures et normes comptables. la
qualité de leurs analyses dépend de l'orpérience et des connaissances du chercheur, qui doit pouvoir
distinguer les pratiques accepables des pratiques inacceptables. Les r&ultats de ces études laissent
supposer que les comptes font bien l'objet d'une gestion, afin de donner une meilleure image de I'en-
treprise et de convaincre les investisseurs d'accepter un taux de rendement plus bas (Simpson, 1969).
Twedie et \7'hittington (1990), dans une perspective de normalisation, ont éildié cerains schémas
de la comptabilité crâtive. Ils ont découvert un grand potentiel, facilité par le manque de précision

CoMrteBtl..trÉ - CorirrRôr.e - AuDn / Tome 9 - Volume I -mai 2003 (p. 125 à' 152)
Srptovr, Gaéan BpcroN
Hervé
IÂ GESTON DES DONNÉES COMPIABLES :
UNE REVUE DE IALTTÉMruRE r43
dans les normes, polu une mauvaise utilisation des données compables dans le but de uomper les
destinataires. Breton etTâffler (1995),après avoir effectué une expérience en laboratoire, ne ûouvent
rien qui indique que les analystes prennent en compte fhabillage des comptes dans leurs évaluations
des entreprises et corrigent leurs positions en conséquence. Enfin, Pierce-Brown et Steele (1999) ont
mené une étude des politiques compables chez les principales enueprises au Royaume-Uni, analysées
par Smith (1992). lls démontrent que la aille de l'enueprise, le rapport demes/capiaux propres, l;exis-
tence d'un organisme régulateur pour l'industrie et le type d'industrie sont tous de bons indicateurs
pour la prévision des choix de politiques compables.
En pratique, il existe des opérations < réelles n destinées à modeler I'image comptable : par exemple
les strucnres de cantonnement, les véhicules bancaires ad hoc,le portage, etc. Stolàwy (20-00) en four-
nit une liste relativement détaillée, bien que non exhaustive.

W Pistes de réflexion et de recherche


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Dans cet article, nous avons fait référence à plusieurs domaines otr le besoin de uavaux complémentaires
se fait sentir. I,es modèles pour la détection de la gestion des r&ultats sont à améliorer, les taux d'erreurs
de type A et de q'pe B resant assez élevés. Les modèles pour la détecrion du lissage des râulars peuvenc
fualement s'améliorer. Dans les deux cas, les conclusions sont fondées sur des preuves indireàes, qui
fonctionnent ainsi : en pr&ence d'une motivation (une enquête spéciale, la strucnrre de la rémunération
du PDG, etc.) et de quelques élémena objectifs (e niveau des aîcnu.ls,une variation inférieure au niveau
aftendu, etc.), on conclura quil y a forcément eu gestion des résulaa ou lissage des résultats. Il est
probable que quelques connaissances en psychologie compoftementale et cognitive feraient arssi avan-
cer les recherches. En outre, les recherches qui andysent des postes comptables st'cifiques révèlent les
limites inhérentes à la définition d'un point de référence artificiel afin de distinguer les pratiques acær_
ables et non accepables, sans savoir gand-chose d'auue sur la situation de I'enueprise.
Il serait intéressant de mener une étude associant les deux méthodes. D'abord, on pourrait identi-
fier les enueprises qui gèrent leurs résultats, à partir d'une analyse des accruab, Ensuite, on procéde-
rait à un examen des états financiers pour détecter la méthode pratique de gestion.
læs recherches sur la gestion des données comptables devraient mieux intégrer les perspectives du
marché. Par exemple, il serait intéressant d'opérer une distinction entre les investisseurs à court rerme
et à long terme, pour étudier leur comportement par rapport à la gestion des données comptables.
Lihypothèse des signaux est loin d'être prouvée. Par exemple, à notre connaissance, il y a eu peu de
recherches conc€rnant les sanctions encourues pour l'émission d'un faux signal. Dans le même esprit,
il rfy a pas de recherches portant sur l'exercice suivant. Normalement, si le but de la gestion des r&ul-
tets est d'indiquer des informations secrètes, les résulats de l'exercice suivant devraient êue meilleurs.
Il serait intéressanr de voir si c'est effectivement le cas.
Comme le montrenr les tableaux 2 et3, il reste beaucoup de possibilités de recherche sur les moti_
vations pour la GDC. On a déjà examiné les motivations des dirigeants de société, mais les moriva-
dons des autres acteurs n'ont pas été étudiées en profondeur. Il y aurait également besoin de uavaux
sur l'impact négatif de la GDC pour les différents acreurs.

CoMpxABnrTÉ - C,oNrRôr"E - ArDrr / Tome 9 - Volume I -mei 2003 (Ft. 125 à. l1,l)
Hervé SrorcvY, Gaétan Bns'IoN
r GESTION DES DONNÉFS COMPIABLES :
lA+ UNE REVUE DE LA LITTÉRATTIRE

Conclusion
Iiobjectif de cet article était d'examiner une littérature abondante sur les différents aspects de la
gotion des données comptables : la gestion des résultats, le lissage des résultats, le nettoyage des
compres et la comptabilité créative. Contrairement à des revues précédentes de cette littérature, nous
avons essayé de couvrir tout le domaine de la GDC. Nous avons proposé un cadre conceptuel mettant
en association les principales composantes de la GDC, fondé sur le désir des dirigeana de société et
des actionnaires actuels d'influencer la perception, par les acteurs du marché, du risque de transfert
des richesses lié à l'enueprise. Nous avons tenté également d'expliquer le phénomène de la gestion des
données comptables à travers les théories de la finance béhavioriste, qui présument que les acteurs du
marché ne sont pas toujours au courant de toutes les informations disponibles, et que leurs décisions
ne sonr pas prrrement rationnelles. Malgré les nombreux écrits déjà publiés sur ce thème, la gestion
des données comptables constitue un champ de recherche prometcerrr où de nouvelles méthodes sont
requises pour augmenter les niveatrx de détection.
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llotes Nous préférons mettre une majuscule à u Societé n

lonqtfelle repr&ente I'ensemble des individus


1. l* Petit Robert rccnnnalt cet anglicisme. Atrssi d'un pays, par opposition à une société (forme
avons-nous préféré l'utiliser, plutôt que de recou- juridique particulière d'une entreprise).
rir à un terme français approximatif comme
( compoftemental u. 6. læ terme acmtab est parfois appelé < variôles
Nous faisons ici référence à la rationdité écono- comptables de régularisations n (VCR). Nous
mique qui veut que le sujet fasse toujours les choix avons toutefois préféré conserver le terme anglais.
qui optimisent son utilité, et non Pas à la rationa- Il s'agit des charges et produits calculés (dotations
lité mimétique (Keynes, 2002) qui postule qden aux amortissements et provisions, reprises sur pro-
I'absence d'informations, le sujet sera enclin à visions), ainsi que des éléments de la variation du
adopter le comportement commun. besoin en fonds de rouleàent. Ia littérature intro-
3. la limérature anglo-américaine fait référence au duit une distinction entre les acmrals toteux et les
principe d'acmul accounting, que nous avons tra- acavals discrétionnaires. la portion non discré-
duit par compubilité d'engagements dans cet tionnaire des acmtah est liée au niveau d'activité
article. Ce concept peut également être dénommé de la firme alors que la ponion discrétionnaire
u comptabilité d'exercice n. conespond directement à la gestion des données
4. Adapté et mis à jour de Conumn æ aL (1998). comptables.

CoMprâBrurÉ- CoNrRôB-AlrDIr/Tome 9 -Volume I -mai 2003 (p. 125à152)


Hervé Srotovy, Gaétan BRE'roN
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