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La transition
et le bilan de la première
application en France
des normes IFRS :
le cas des incorporels
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Résumé Abstract
Assiste-t-on à un véritable bouleversement Is there a real disruption in the accounting
des pratiques des entreprises françaises au practice of French firms related to intangibles fol-
regard des incorporels suite à l’application des lowing the application of IFRS from the 1st of
IFRS au 1er janvier 2005 ? Est-il possible de January 2005 ? Is it possible to identify a general
dégager une tendance générale dans l’évolu- trend in the evolution of information disclosure
tion de l’information relative à la présentation and evaluation of intangibles ?
et au traitement des incorporels ? After a study of the evolution of the accoun-
Après avoir présenté l’évolution de la régle- ting regulation related to intangibles, this paper
mentation comptable relative aux incorporels, presents an empirical analysis of the annual
une analyse empirique est réalisée à partir des reports of the firms listed on the CAC 40 finan-
rapports annuels des entreprises du CAC 40 cial market in order to identify the accounting
afin de rendre compte de l’évolution des practices related to intangibles. Three years are
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pratiques des entreprises françaises relatives considered in this study as a basis for compari-
aux incorporels. Trois années sont considérées : son : before the application of IFRS (2003), the
avant prise en compte des IFRS (2003), transition year (2004) and the first year in
pendant l’année de transition (2004) et lors de which the IFRS were applied (2005).
la première application des IFRS (2005).
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avec le référentiel comptable international, deux règlements ont été adoptés par le CRC. Le premier
règlement (CRC 2002-10), applicable par anticipation dès le 1er janvier 2002, redéfinit les notions
d’amortissement et de dépréciation et précise les situations dans lesquelles un test de dépréciation des
actifs corporels et incorporels doit être conduit. Le second (CRC 2004-06) traite de la définition, de
la comptabilisation et de l’évaluation des actifs. Il pouvait être appliqué par anticipation dès le 1er
janvier 2004.
L’analyse qui suit s’étend sur les exercices comptables 2003 à 2005. Les règles s’imposant aux entre-
prises présentant des comptes consolidés sont présentées, en distinguant le traitement comptable de
l’écart d’acquisition et celui relatif aux autres éléments incorporels. Comme l’illustre le schéma 1 ci-
dessous, trois périodes sont identifiées : la Période 1 pour les années 2003 et 2004 (normes françaises),
la Période de Transition et la Période 2 : année 2004 retraitée (en IFRS) et année 2005. La période de
transition concerne l’année 2004 : les entreprises publient leurs comptes consolidés en normes fran-
çaises avec éventuellement des informations retraitées selon le référentiel IFRS. Dans les rapports
annuels 2005, les comptes consolidés 2004 sont systématiquement retraités pour assurer une compa-
raison des informations. Une norme spécifique, l’IFRS 1, s’applique durant cette période. Elle précise
les dispositions à respecter lors de la première application des IFRS.
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31/12/2003 31/12/2004
TRANSITION° : IFRS 1
31/12/2004 31/12/2005
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Écart Écart d’acquisition négatif Écart d’acquisition négatif exis- Écart d’acquisition négatif
d’acquisition comptabilisé en provisions pour tant au moment de la transition décomptabilisé en début de
négatif risques au passif du bilan et décomptabilisé, avec un ajuste- période.
(Badwill) repris annuellement au compte ment correspondant du solde
de résultat sur une durée d’ouverture des résultats non
justifiée. distribués.
Selon l’IFRS 1, les principes comptables retenus pour l’établissement des comptes consolidés
doivent s’appliquer de manière intégrale et rétrospective sur le bilan d’ouverture de l’année de transi-
tion. Ceci constitue le principe général de retraitement : les IFRS sont appliquées comme si elles
avaient toujours existé.
L’IFRS 1 propose cependant quelques exceptions à ce principe, dont l’option de ne pas retraiter dans
le bilan d’ouverture à la date de transition, les regroupements d’entreprises (selon les modalités de l’IFRS
3) antérieurs au 1er janvier 20042 : les modalités de comptabilisation des regroupements d’entreprises
retenues dans le passé ne sont alors pas remises en cause. Dans ce cas, la valeur nette comptable des
écarts d’acquisition, telle qu’elle ressort en principes français, constitue la nouvelle valeur brute en IFRS.
Analyse des changements majeurs :
Selon les normes comptables internationales, les regroupements d’entreprises doivent être comp-
tabilisés en appliquant la méthode de l’acquisition3. Sous référentiel français, la méthode du pooling
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est également autorisée bien que considérée comme la méthode dérogatoire. Dans ce dernier cas,
aucun écart d’acquisition n’est constaté : les actifs et passifs de l’entreprise acquise sont comptabilisés
à leur valeur comptable, l’objectif de la méthode étant de faire « comme si » les entreprises participant
au regroupement ont toujours constitué qu’une seule entité. L’application rétrospective de l’IFRS 3
conduit les entreprises ayant eu recours à la méthode du pooling à retraiter les acquisitions antérieures
au 1er janvier 2004 et à reconnaître des actifs incorporels : un écart d’acquisition mais également des
immobilisations incorporelles identifiables.
La suppression de l’amortissement de l’écart d’acquisition constitue un autre changement majeur
apporté par l’IFRS 3 « Regroupements d’entreprises ». Sous référentiel français, l’écart d’acquisition est
systématiquement amorti sans précision de durée. La COB (actuelle AMF) se montre cependant réti-
cente à l’idée d’accepter une période d’amortissement supérieure à 20 ans. Toute période au-delà de
40 ans étant proscrite.
La suppression du mode d’amortissement de l’écart d’acquisition (ou goodwill) rend donc inutile
toute tentative (ou tentation ?) d’arbitrage, autrefois classique, entre l’écart d’acquisition et certaines
immobilisations incorporelles non amortissables, visant à réduire les effets sur les résultats des groupes
de la charge d’amortissement.
L’écart d’acquisition doit alors faire l’objet d’un test de dépréciation suivant l’IAS 36
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Dans le référentiel international, une immobilisation incorporelle est définie comme un actif non
monétaire identifiable sans substance physique. Elle peut être comptabilisée seulement s’il est
probable que les avantages économiques futurs qui lui sont attribuables vont à l’entreprise et que son
coût peut être estimé de façon fiable. L’actif satisfait au critère d’identifiabilité lorsqu’il peut être
distingué séparément du goodwill ou qu’il résulte de droits contractuels ou d’autres droits légaux.
Une fois reconnues, l’IAS 38 autorise deux modèles d’évaluation des immobilisations incorporelles
à la clôture des comptes : le modèle du coût ou le modèle de la réévaluation. Dans ce dernier cas, les
immobilisations incorporelles sont comptabilisées à leur juste valeur à la date de la réévaluation, dimi-
nuée du cumul des amortissements et des pertes de valeurs éventuelles. La juste valeur étant détermi-
née par référence à un marché actif, ce modèle n’est cependant pas réellement applicable aux immo-
bilisations incorporelles, chacun de ces actifs étant unique (IAS 38, 2004 § 78).
À la date de transition, l’IFRS 1 propose l’option d’évaluer tout ou partie des immobilisations
incorporelles à la juste valeur, afin de déterminer leur coût présumé dans le bilan d’ouverture au 1er
janvier 2004. Ce coût présumé constitue la base d’amortissement de l’actif s’il doit être amorti. En cas
de perte de valeur, la dépréciation s’impute sur les capitaux propres d’ouverture (norme IAS 36).
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Parce qu’il est difficile d’apprécier si une immobilisation incorporelle développée par l’entreprise
remplit toutes les conditions pour figurer à l’actif du bilan, l’IAS 38 préconise de scinder la création
de l’immobilisation en deux phases : une phase de recherche et une phase de développement (§ 51 et
52). Elle rend ensuite obligatoire son activation lorsque toutes les conditions sont remplies7.
Analyse des changements majeurs :
Dans le référentiel français, les frais de recherche et développement sont répartis en trois catégo-
ries : la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement8. Les règles françaises lais-
sent la possibilité aux entreprises sous certaines conditions de porter à l’actif ou de passer en charges
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les frais de recherche appliquée et les frais de développement. L’activation relève alors d’une décision
de gestion (Tondeur, 2002). Ces frais doivent alors être amortis systématiquement, dans un délai qui
ne peut dépasser 5 ans, sauf cas exceptionnel.
En transformant cette faculté en obligation, la norme IAS 38 supprime toute possibilité de choix
en matière de capitalisation des incorporels développés en interne, diminuant ainsi tout risque d’uti-
lisation discrétionnaire de la comptabilisation de ces éléments (Cazavan-Jeny, 2004).
Pour clarifier le cas de certains éléments incorporels crées ayant donné lieu à débats (et notamment le
positionnement français concernant les marques), l’IAS 38 souligne également une activation impossible
pour les marques, notices, titres de journaux et de magazines, listes de clients développés en interne et autres
éléments similaires en substance car ils ne peuvent être distingués du coût de développement de l’activité.
Lors de la transition, ces modifications conduisent à reconnaître en immobilisations incorporelles
des éléments antérieurement constatés en charges (frais de développement) ou à reclasser en écart
d’acquisition des éléments incorporels non reconnus en tant qu’actifs par les IFRS (parts de
marché…).
Tout comme pour le goodwill et les immobilisations incorporelles acquises, une part de jugement
est inévitable lors du contrôle de la valeur de ces immobilisations incorporelles, à la date de clôture
notamment. S’ajoute dans le cas des immobilisations développées en interne une difficulté supplé-
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Malgré ce manque d’anticipation, plus de 80 % des entreprises fournissent dans le rapport annuel
2004 des informations retraitées en normes IFRS. C’est ainsi que 54 % des entreprises publient un
retraitement complet de leurs comptes consolidés au 31 décembre 2004 tandis que 27 % d’entre elles
le font de manière partielle (bilan d’ouverture, par exemple, avec estimation des principales incidences
sur le compte de résultat). À une exception près, ces informations sont systématiquement auditées.
Les 19 % restantes ne communiquent que des informations diverses sur la suite du processus de
conversion aux normes IFRS.
Pour être en mesure d’apprécier le poids des actifs incorporels dans les comptes consolidés des
entreprises, les informations relatives à la présentation et au traitement de l’écart d’acquisition ( good-
will) ont été distinguées de celles relatives à des éléments incorporels identifiables (dénommées dans
ce qui suit immobilisations incorporelles). La somme de ces deux éléments formant ce qu’on appel-
lera ici les actifs incorporels.
Tableau 4
La stabilité du poids des actifs incorporels dans le total de l’actif non courant
Poids des actifs incorporels 2004 2004
2003 En % En % En % 2005 En %
dans l’actif non courant. CRC IFRS
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On constate que l’évolution du poids des actifs incorporels dans le total des actifs non courants est
stable tout au long des trois années étudiées (tableau 4)13. Les actifs incorporels représentent plus de
la moitié des actifs non courants, pour plus de 50 % des entreprises de l’échantillon étudié, avec des
pourcentages qui peuvent avoisiner les 80 % (PPR, Pernod Ricard). Pour 1 / 3 des entreprises, les actifs
incorporels représentent moins du tiers des actifs non courants. Néanmoins, ce montant ne représente
une part négligeable que pour une minorité d’entre elles (Michelin, Renault, Total), avec un pour-
centage passant en dessous de la barre des 10 %.
L’importance des actifs incorporels dans le bilan des groupes cotés justifie l’intérêt de l’étude. Il est d’au-
tant plus utile qu’on s’interroge sur l’impact des normes IFRS sur le traitement et la présentation de ces
actifs particuliers que la position française a parfois différé sensiblement des méthodes préférentielles
préconisées par l’IASB (Cf. 1re partie). Si ce n’est pas le poids des actifs incorporels dans le total des actifs
non courants qui est affecté par le passage aux nouvelles normes, la répartition au sein des actifs incorpo-
rels entre le goodwill et les immobilisations incorporelles peut, elle, s’en trouver modifiée.
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Tableau 5
Groupe 1 : Augmentation de la part du goodwill dans le total des actifs incorporels
Poids goodwill 4% 3% 82 % 81 %
Bouygues
Poids immobilisations incorporelles 96 % 97 % 18 % 19 %
Analyse : Affectation majoritaire des immobilisations incorporelles (parts de marché et fonds commerciaux
non protégés) vers le goodwill non amortissable.
Poids goodwill 60 % 38 % 90 % 93 %
Cap Gemini
Poids immobilisations incorporelles 40 % 62 % 10 % 7%
Analyse : Parts de marché reconnues par le groupe reclassées en écart d’acquisition.
Poids goodwill 90 % 89 % 93 % 92 %
Carrefour
Poids immobilisations incorporelles 10 % 11 % 7% 8%
Analyse : Disparition de la rubrique fonds commerciaux de magasins. Pas d’information explicite.
Poids goodwill 58 % 56 % 74 % 78 %
Danone
Poids immobilisations incorporelles 42 % 44 % 26 % 22 %
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Pour les entreprises du groupe 2 (tableau 6), et contrairement à celle du groupe 1 (tableau 5), le
passage aux normes IFRS a un impact significatif sur le poids des immobilisations incorporelles qui
augmente visiblement dans le total des actifs incorporels des entreprises, et ce au détriment du poids
du goodwill. Une des raisons de cette évolution est liée au fait qu’une majorité d’entreprises de cette
catégorie ont capitalisé des frais de développement sous référentiel international. D’autres explications
peuvent être trouvées pour des entreprises appartenant à des secteurs particuliers (secteur pétrolier ou
encore secteur exploitant des concessions de services). Ces deux points sont étudiés successivement.
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Tableau 7
Impact du changement de référentiel sur les pratiques en matière de traitement
des frais de recherche et développement
Sous référentiel français Sous référentiel IFRS
Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage
d’entreprises d’entreprises d’entreprises d’entreprises
Activation 3 11 % 13 ou 14 54 %
Passage en charge 5 19 % 6 23 %
Pas d’information 18 70 % 6 23 %
En 2003, sous référentiel français, seules trois entreprises activaient déjà des frais de développe-
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Tableau 8
Groupe 3 : Stabilité dans la répartition entre immobilisations incorporelles et goodwill
Entreprises 2003 2004 2004 IFRS 2005
Poids goodwill 82 % 83 % 81 % 81 %
Accor
Poids immobilisations incorporelles 18 % 17 % 19 % 19 %
Analyse : Reclassements de parts de marché en écart d’acquisition. Annulation des frais d’établissement.
Poids goodwill 79 % 83 % 85 % 87 %
Air liquide
Poids immobilisations incorporelles 21 % 17 % 15 % 13 %
Analyse : Reclassement de fonds de commerce en écart d’acquisition.
France Poids goodwill 61 % 62 % 64 % 64 %
Telecom Poids immobilisations incorporelles 39 % 38 % 36 % 36 %
Analyse : Reclassement de parts de marchés en bases d’abonnées amortissables.
Poids goodwill 65 % 64 % 66 % 70 %
Michelin
Poids immobilisations incorporelles 35 % 36 % 34 % 30 %
Analyse : Pas d’impact IAS 38. Les frais de développement restent en charges.
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Pour d’autres enfin (Michelin et Thalès), les nouvelles normes n’ont apparemment que peu d’inci-
dence sur les actifs incorporels, compte tenu des principes déjà appliqués. Thalès activait déjà les frais
de développement et faisait référence, dès 2003, à des tests de dépréciation sur les écarts d’acquisition
conformes à l’IAS 36.
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place toute particulière accordée aux marques à durée de vie indéterminée distinguées des marques
amortissables (L’Oréal).
Si le mode de dépréciation est systématique précisé, les entreprises ne sont cependant pas
nombreuses à fournir des informations précises quant aux durées d’amortissement retenues (seule une
entreprise sur deux), se contentant de mentionner la durée d’utilité ou d’usage des immobilisations
incorporelles. En revanche, pour celles qui donnent ce type d’information, près de la moitié d’entre
elles communiquent sur la durée de vie indéterminée de certaines immobilisations incorporelles (les
marques en général) permettant ainsi de justifier leur non amortissement.
Ceci vient conforter les résultats publiés par PriceWaterHouseCoopers (2007) qui met en évidence
de grandes disparités entre les sociétés dans la mise en place de la norme IAS 36 relative aux déprécia-
tions d’actifs, avec une absence totale d’information pour les unes et une information extrêmement
détaillée pour les autres. Dans une note publiée en 2006, l’AMF insiste sur la nécessaire qualité de ces
informations, en distinguant les informations requises par la norme et celles pouvant relever des esti-
mations clés de la direction.
Conclusion
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Annexe 1
Normes internationales
Normes et projets de normes antérieurs
existantes depuis mars 2004
IFRS 3 « Regroupements d’entre- IAS 22 : norme relative aux regroupements d’entreprises, adoptée en novembre
prises », norme publiée en mars 1983, révisée en 1993 et 1998, retirée en 2004
2004 par l’IASB et homologuée ED 61 : projet de norme sur les regroupements d’entreprises, publié en août 1997
par le règlement CE ED 3 : projet de norme sur les regroupements d’entreprises, publié en décembre
n° 2236 / 2004 du 29 décembre 2002
2004
IAS 38 « Immobilisations incorpo- IAS 9 : norme relative aux frais de recherche et développement, adoptée en mars
relles », norme publiée en mars 1978, applicable le 1er janvier 1980, révisée en novembre 1993 et retirée en 1998
2004 par l’IASB et homologuée E50 : projet de norme relatif aux immobilisations incorporelles, publié en juin 1995
par le règlement CE E60 : projet de norme relatif aux immobilisations incorporelles, publié en août 1997
n° 2236 / 2004 du 29 décembre IAS 38 : norme relative aux immobilisations incorporelles, approuvée en juillet 1998
2004. (en même temps que le retrait de l’IAS 9 et de l’IAS 4, qu’une révision limitée de la
norme IAS 22 et que l’élaboration de l’IAS 36) et révisée en 2004
IAS 36 « Dépréciations des IAS 4 : norme relative à la comptabilisation des amortissements, adoptée en 1976,
actifs », norme publiée en mars retirée en 1998
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Des modifications de ces normes peuvent être attendues dans les prochaines années. Elles résulteraient
notamment du projet de convergence mené entre les US GAAP et les IFRS.
Annexe 2
Nom entreprise 2003 2004 CRC 2004 IFRS 2005
Chiffres en millions d’euros (montants nets fin de période)
Total actif non courant
Total actif
Total chiffre d’affaires
Total écarts d’acquisition
% dans total actifs incorporels
% dans actif non courant
% dans total actif
Total immobilisations incorporelles
% dans total actifs incorporels
% dans actif non courant
% dans total actif
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* Il a été créé autant de rubriques que de catégories d’immobilisations incorporelles identifiées par les entre-
prises.
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TONDEUR H. (2002), « Mise en place de l’IAS 38 : d’un projet interne) doit être comptabilisée sous
une comparaison avec la pratique française », certaines conditions. L’entreprise doit pouvoir
Revue Française de Comptabilité, N° 350, démontrer :
Décembre, p. 27-30. – la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement
WALLISER E. (1999), « La mesure comptable des de l’immobilisation incorporelle en vue de sa mise
marques à l’heure de l’intégration européenne », en service ou de sa vente ;
Comptabilité-Contrôle-Audit, Tome 5 Vol. 2, – son intention d’achever l’immobilisation incor-
Mars, p. 47-60. porelle et de l’utiliser ou de la vendre ;
WALTON P. (2005), « La convergence IASB-FASB et – sa capacité à utiliser ou à vendre l’immobilisa-
ses implications », Revue Française de Compta- tion incorporelle ;
bilité, Septembre, n° 380, p. 10-12.
– la façon dont l’immobilisation incorporelle géné-
rera des avantages économiques futurs probables ;
Notes – la disponibilité de ressources techniques, finan-
1. Règlement 1606 / 2002 du 19 juillet 2002 adopté cières et autres, appropriées pour achever le déve-
par l’Union Européenne. loppement et utiliser ou vendre l’immobilisation
2. L’AMF, en 2005, souligne qu’en cas d’application incorporelle ;
anticipée de la norme IFRS 3, les entreprises doi- – sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses
vent également appliquer les normes IAS 36 et attribuables à l’immobilisation incorporelle au
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COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Numéro thématique – décembre 2007 (p. 219 à 246)
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