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Version 1.0
Décembre 2022
Le présent document a été élaboré par les membres de la commission des normes du
Conseil de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie
La présente note a été adoptée et approuvée par le Conseil de l’Ordre des Experts
Comptables de Tunisie à travers les résolution n°94/2022 du 07/07/2022 et n°130/2022 du
03/11/2022.
Cette note pratique entre en vigueur à partir de la date de sa publication par le Conseil de
l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie.
La commission des normes de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie élabore des
normes, des notes d’orientation et des notes pratiques couvrant le champ d’intervention des
experts comptables en Tunisie et applicables par l’ensemble des professionnels membres de
l’Ordre selon un processus de normalisation auquel prend aussi part le Conseil de l’Ordre,
qui supervise les activités de la commission des normes.
La commission des normes a pour objectif de servir l’intérêt public en établissant des normes
d’audit et d’assurance et des notes d’orientation connexes de haute qualité et en facilitant la
convergence des normes d’audit et d’assurance internationales et nationales, rehaussant
ainsi la qualité et la constance de la pratique et renforçant la confiance du public à l’égard de
la profession.
Copyright © 2022 Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT). Tous droits réservés.
Cette note pratique est publiée sur le site de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie qui
en détient les droits d’auteur.
L’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT) décline toute responsabilité en cas de
préjudice découlant d’un acte ou du non-accomplissement d’un acte en raison du contenu de
la présente publication, que ledit préjudice soit attribuable à une faute ou à une autre cause.
Sommaire
I. INTRODUCTION .................................................................................................... 1
II. CHAMP D’APPLICATION ........................................................................................ 1
III. NOUVELLE NORME COMPTABLE RELATIVE AUX IMMOBILISATIONS CORPORELLES...... 2
1. Le modèle de réévaluation ...................................................................................................... 2
1.1. La notion de la juste valeur.................................................................................................................. 2
1.2. La détermination de la juste valeur...................................................................................................... 3
1.3. Périodicité de réévaluation .................................................................................................................. 7
1.4. Comptabilisation de réévaluation : cas particuliers.............................................................................. 7
1.6. Traitement comptable de la fiscalité différée ....................................................................................... 7
1.7. Transfert de l’écart de réévaluation ................................................................................................... 10
2. Le modèle de dépréciation .................................................................................................... 11
2.1. La notion de la valeur récupérable .................................................................................................... 11
2.2. Périodicité d’examen de dépréciation................................................................................................ 11
2.3. La détermination de la valeur récupérable ........................................................................................ 12
3. Mesures transitoires .............................................................................................................. 14
IV. IMPACT SUR L’AUDIT .......................................................................................... 14
1. Impact sur l’approche d’audit................................................................................................. 14
2. Impact sur les honoraires d’audit........................................................................................... 16
3. Impact sur le rapport d’audit .................................................................................................. 16
3.1. Cas où la première application de la nouvelle norme est convenablement traitée et présentée au
niveau des notes aux états financiers....................................................................................................... 16
3.2. Cas où la première application de la norme n’est pas convenablement traitée ou présentée au niveau
des notes aux états financiers .................................................................................................................. 17
3.3. Cas où la juste valeur des biens réévalués ou/et la valeur récupérable ne sont pas convenablement
documentées par l’entité .......................................................................................................................... 17
3.4. Cas où la norme n’a pas été appliquée par l’entité............................................................................ 17
Note pratique sur le modèle de réévaluation et le modèle de dépréciation d’actifs corporels prévus par la nouvelle NCT 5
I. Introduction
01. Une nouvelle norme comptable relative aux immobilisations corporelles (NC 05
nouvelle) a été approuvée le 24 mars 2022 par la ministre des Finances afin d’adopter le
modèle de réévaluation, de définir la notion de juste valeur, d’instaurer un nouveau modèle
de comptabilisation du passif de démantèlement et de remise en état du site, et de
développer le test de dépréciation d’un actif corporel ou groupe d’actifs corporels.
Par ailleurs, la loi de finances pour la gestion de l’année 2022 et la loi de finances pour la
gestion de l’année 2019 ont autorisé le modèle de réévaluation des matériels industriels, des
immeubles bâtis et non bâtis qui constituent un élément d’actif immobilisé tangible, et ce
selon leur valeur réelle. À cet effet, les valeurs réelles, inscrites au bilan après leur
réévaluation, ne doivent pas dépasser la valeur obtenue par la réévaluation du prix d'achat
ou de revient tenant compte des indices indiqués par le décret présidentiel ou
gouvernemental selon le cas.
La notion de la juste valeur, telle qu’elle est définie par la nouvelle norme relative aux
immobilisations corporelles, est différente de la notion de la valeur réelle, telle qu’elle est
définie par la loi fiscale.
C'est pour ces raisons que le conseil de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT)
a jugé utile de diffuser à ses membres cette note pratique, qui tend d’une part de clarifier la
notion de la juste valeur et la notion de la valeur récupérable ainsi que leurs modalités de
détermination, et d’autre part, de rappeler les principales diligences des auditeurs en matière
d’audit des estimations comptables en ce qui concerne la juste valeur, et la valeur
récupérable conformément aux normes ISA.
02. Les dispositions de la présente note pratique s’appliquent pour toute opération de
réévaluation ou de dépréciation des immobilisations corporelles :
03. Les dispositions de la présente note pratique ne s’appliquent pas aux entreprises qui
n’appliquent pas le système comptable des entreprises et notamment la norme comptable 5
relative aux immobilisations corporelles.
04. Les dispositions de la présente note pratique relatives aux diligences de l’auditeur en
matière d’audit et de rapport s’appliquent pour toute mission d’audit, contractuel ou légal, des
états financiers élaborés conformément au système comptable des entreprises.
1. Le modèle de réévaluation
07. La notion de la juste valeur est définie par le §07 de la nouvelle norme comptable 5
comme le prix auquel un actif pourrait être échangé entre un acheteur et un vendeur,
normalement informés et consentants, dans une transaction équilibrée.
Au niveau de cette étape, il est nécessaire de distinguer entre le prix auquel un actif pourrait
être échangé et la valeur propre de l’actif.
Le premier est la valeur de l’actif dégagée par la règle de l’offre et demande exercée sur un
marché actif1 pour :
- un bien identique (dans le même état) sinon ;
- un bien similaire, ajusté en fonction de paramètres tels que l’emplacement ou
l’état dans lequel se trouve l’actif, son âge…etc.
Dans tous les cas, l’entreprise doit avoir un accès à ce marché le jour de l’évaluation.
La deuxième est la valeur de l’actif indépendamment de la valeur du marché qui pourrait être
définie par la règle de l’offre et la demande.
1.2. La détermination de la juste valeur
08. Le §31 de la nouvelle norme comptable 5 prévoit que la juste valeur des terrains et
constructions est habituellement fondée sur le marché et déterminée par une évaluation à
dires d’expert généralement effectuée par des évaluateurs professionnels qualifiés. Pour les
besoins d'audit et validation de l’opération de réévaluation, il est entendu qu’évaluateur
professionnel qualifié soit un expert en évaluation :
- spécialiste en matière d’évaluation du bien en question ;
- indépendant ; et
- compétent.
Le rapport d’évaluation de l’expert doit contenir une déclaration qu’il s’agit d’un expert
indépendant ; qu’il est autorisé par un organe professionnel ou via un texte légal d’exercer le
métier ; une description détaillée du (des) bien(s) objet d’évaluation ; la méthode d’évaluation
retenue « par référence au prix du marché »; la date d’évaluation ; la valeur marchande du
bien détaillée par composante et le cas échéant la valeur marchande globale ; et finalement
la signature de l’expert. Ces éléments pourraient aider les auditeurs, experts comptables, à
retenir le rapport de l’expert en tant qu’élément probant au sens de la norme ISA 500
« éléments probants ».
09. Il est entendu par « un marché », le marché par lequel l’entreprise réalise
normalement ses transactions. Il est supposé être le marché principal2 ou le marché le plus
avantageux3, à défaut d'existence d'un marché principal. En outre, le marché principal (ou le
marché le plus avantageux) est nécessairement un marché auquel l'entreprise a accès au
jour de l'évaluation. À cet effet, nous citons ci-après deux types de marchés :
1 Un marché actif est un marché sur lequel ont lieu des transactions sur l’actif ou le passif selon une fréquence et
un volume suffisants pour fournir de façon continue de l'information sur le prix.(Cf. IFRS 13 : Évaluation de la
juste valeur ; Annexe A : définitions)
2 Le marché principal, c'est-à-dire celui ayant les volumes et le niveau d'activité les plus élevés pour l’actif ou le
ou qui minimise le montant qui serait payé pour le transfert du passif, après prise en compte des coûts de
transaction et des frais de transport. (Cf. IFRS 13 : Évaluation de la juste valeur ; Annexe A : définitions)
compte), et fournissent ainsi de la liquidité en utilisant leur capital pour avoir en main
une certaine quantité des éléments qu’ils négocient sur le marché. Habituellement,
les cours acheteur et vendeur (qui représentent respectivement le prix auquel le
contrepartiste est disposé à acheter et le prix auquel il est disposé à vendre) sont
plus faciles à obtenir immédiatement que les cours de clôture. Les marchés de gré à
gré (pour lesquels les prix sont rendus publics) sont des marchés de contrepartistes.
- les marchés de courtiers : sur ce type de marchés, les courtiers essaient d’apparier
les acheteurs et les vendeurs sans se tenir prêts à conclure des transactions pour
leur propre compte. Autrement dit, ils n’utilisent pas leur capital pour avoir en main
une certaine quantité des éléments qu’ils négocient sur le marché. Le courtier connaît
les prix offerts et demandés par les parties respectives mais, en général, chacune
des parties ignore le prix voulu par l’autre. Il est parfois possible d’obtenir le prix de
transactions conclues. Les marchés de courtiers comprennent les réseaux de
courtage électronique, sur lesquels les ordres d’achat et de vente sont appariés, et
les marchés immobiliers résidentiels et commerciaux.
Ça ne requiert pas de réaliser une analyse exhaustive de tous les marchés possibles pour
déterminer le marché principal, ou à défaut le marché le plus avantageux, mais d'utiliser
toutes les informations disponibles.
10. Le §32 de la nouvelle norme comptable 5 prévoit que dans le cas où la juste valeur
d’une immobilisation corporelle ne peut être fondée sur le marché en raison de la nature
spécifique de l’immobilisation et du fait qu’elle est rarement vendue, sauf dans le cadre d’un
transfert de l’activité, une entreprise peut être amenée à estimer la juste valeur en utilisant
l’approche par le résultat ou l’approche du coût de remplacement net d’amortissement.
Il est entendu par l’approche par le résultat, la somme actualisée des cash-flows futurs
attendus, calculés sur la base d’une utilisation optimale de l’actif corporel, y compris sa
valeur résiduelle de cession. L'évaluation de la juste valeur d'un actif corporel tient compte
de la capacité d'un intervenant du marché à générer des avantages économiques en faisant
une « utilisation optimale » de l'actif corporel ou en le vendant à un autre intervenant du
marché qui en ferait une utilisation optimale. L'utilisation optimale d'un actif corporel doit
présenter les caractéristiques suivantes :
11. Compte tenu de l’hypothèse d’utilisation optimale, les cash-flows futurs attendus sont
calculés en tenant compte de la probabilité de l’occurrence de chaque estimation de cash-
flows futurs liés à l’actif corporel. Il pourrait peut-être plutôt élaborer un nombre limité de
scénarios et de probabilités distincts reflétant l’éventail les cash-flows futurs possibles. En
raison de la difficulté à réaliser des prévisions sur une durée supérieure à cinq ans, les
projections des cash-flows au-delà de cette période sont définies à l’aide d’un taux de
croissance à l’infini.
La méthode la plus simple est de pondérer trois scénarios des cash-flows futurs (optimistes,
réalistes, pessimistes) en fonction de la probabilité d’occurrence spécifique à chaque
scénario. Par ailleurs, les cash-flows doivent être déterminés sur la durée d’utilité restante à
courir de l’actif corporel.
12. Il est entendu par les « cash-flows futurs », les variations de trésorerie dégagées par
l’état des flux de trésorerie prévisionnel nets d’impôts sur les sociétés.
13. Pour le calcul des cash-flows, les charges financières ne doivent pas être prises en
compte. En outre, le taux d’actualisation applicable pour le calcul de la juste valeur d’un actif
corporel selon l’approche de résultat doit refléter la valeur temps et la prime de risque liée à
cet actif corporel. Il s’agit du taux de rendement net d’impôts, exigé par l’entreprise pour un
actif corporel similaire.
14. Le taux d’actualisation est un taux qui tient en compte l’effet temps et la prime de
risque liée à cet actif.
=( + ) × (1 − )
Tf est le taux sans risque = taux de BTA émis par l'État avec même durée de maturité que
l’actif en question.
Pr est la prime de risque d’un actif équivaut à l'écart entre le rendement observé sur le
marché d’un actif en tenant compte d'un indice de référence β et le taux sans risque.
= ×( ( )− )
[ ; ]
β=
[ ]
Le coefficient bêta « β » mesure le niveau de sensibilité d’un actif par rapport à son marché
de référence. À cet effet, l’indice de référence « β » est un coefficient qui se calcule comme
le ratio de la covariance entre le rendement de l’actif (Ra) et celle du marché d’un actif
similaire (Rm), par la variance de la rentabilité implicite du marché d’un actif similaire (Rm).
Tx est le taux d’impôt moyen applicable pour l’entreprise durant toute la durée d’utilité
restante à courir de l’actif corporel.
L’actif est-il
Oui
spécifique ou est-il
rarement
vendu ?
Non
Existe-t-il un
Approche par le marché
Non
Non
Approche par
le résultat
Non
les coûts
Dans tous les cas, la périodicité de réévaluation d’un actif corporel ne doit pas dépasser cinq
ans.
1.4. Comptabilisation de réévaluation : cas particuliers
À cet effet, les experts comptables doivent veiller à la bonne présentation, au niveau des
capitaux propres, dans le compte réserves de réévaluation ou écart de réévaluation, la
valeur totale des plus-values de réévaluation nette des moins-values pour le même actif
corporel.
Par ailleurs, les règles comptables sont définies par le §37 du cadre conceptuel comptable
en tant que conventions comptables qui guident la pratique comptable. À cet effet, il est
entendu par les règles comptables relatives à l’impôt sur les résultats, la convention de
rattachement des charges aux produits et la convention de l'information complète. De ce fait,
la charge (le produit) d’impôt doit être rattachée (rattaché) au bon exercice (à la bonne
période).
21. Pour des raisons d’harmonie entre les différents éléments des états financiers et pour
une meilleure application des principes fondamentaux du cadre conceptuel tunisien, la
méthode retenue pour la comptabilisation de l’effet des impôts sur le résultat, relative aux
différences temporaires générées au niveau de la rubrique « immobilisations corporelles »,
doit être généralisée pour toutes les différences temporaires générées au niveau des
autres rubriques de la situation financière « bilan ». Cette méthode doit être énoncée au
niveau des notes aux états financiers.
22. À cet effet, la charge (produit) d’impôt est égale (égal) au montant total de l’impôt
exigible4 et de l’impôt différé inclus dans la détermination du résultat net de la période.
ô é = ô + ô é é
L’impôt différé est une charge d’impôt différée et/ou un produit d’impôt différé rattaché à
l’exercice (période) concerné(e) suite à la comptabilisation initiale d’un passif5 ou d’un actif
d’impôt différé6.
23. Par ailleurs, les plus-values provenant de la cession des immobilisations réévaluées
ne sont pas soumises à l'impôt sur les sociétés, et ce, à concurrence du montant de la plus-
value provenant de leur réévaluation. Les moins-values provenant de la cession des
éléments de l'actif réévalués, ne sont pas déductibles des bénéfices nets, et ce, à
concurrence du montant de la plus-value provenant de leur réévaluation. Toutefois, le
bénéfice de cet avantage est subordonné aux points énoncés ci-dessous, et ce,
conformément aux dispositions de l'article 48 decies du code de l'impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés :
4
L’impôt exigible est le montant des impôts sur le résultat payables (recouvrables) au titre du bénéfice
imposable (perte fiscale) d’une période. (Cf. §5 IAS 12 : Impôts sur le résultat)
5
Les passifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat payables au cours de périodes futures au
titre de différences temporaires* imposables. (Cf. §5 IAS 12 : Impôts sur le résultat)
6
Les actifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat recouvrables au cours de périodes futures
au titre : (a) de différences temporaires* déductibles ; (b) du report en avant de pertes fiscales non utilisées ; et
(c) du report en avant de crédits d’impôt non utilisés.
* Les différences temporaires sont les différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif dans l’état
de la situation financière et sa base fiscale**. Les différences temporaires peuvent être : (a) des différences
temporaires imposables, c’est-à-dire des différences temporaires qui généreront des montants imposables dans
la détermination du bénéfice imposable (perte fiscale) de périodes futures lorsque la valeur comptable de l’actif
ou du passif sera recouvrée ou réglée ; ou (b) des différences temporaires déductibles, c’est-à-dire des
différences temporaires qui généreront des montants déductibles dans la détermination du bénéfice imposable
(perte fiscale) de périodes futures lorsque la valeur comptable de l’actif ou du passif sera recouvrée ou réglée.
** La base fiscale d’un actif ou d’un passif est le montant attribué à cet actif ou passif à des fins fiscales.
(Cf. §5 IAS 12 : Impôts sur le résultat).
A ce titre, il est à préciser que la réévaluation a pour effet de créer un passif d’impôt différé
qui sera rattaché aux résultats des exercices (périodes) d’utilisation de l’actif pour le cas des
actifs amortissables, ou au résultat de l’exercice (période) de cession de l’actif pour le cas
des actifs non amortissables.
25. Le taux d’impôt à utiliser est égal au taux d’impôt exigible sur le résultat pondéré sur
toute la période restante à courir de l’utilisation de l’actif pour le cas des actifs amortissables
ou le taux d’impôt exigible sur le résultat prévu légalement de l’exercice fiscal de cession de
l’actif pour le cas des actifs non amortissables.
26. Le §42 de la norme comptable générale prévoit qu’une bonne présentation requiert
que les produits et les charges ayant des caractéristiques spécifiques, tels que les charges
et produits financiers, ou les impôts sur les bénéfices soient divulgués séparément. À cet
effet, une présentation séparée de la charge d’impôt exigible, charge d'impôt différé et
produit d’impôt différé au niveau de l’état de résultat est nécessaire pour une bonne
présentation.
Par ailleurs, une note aux états financiers est nécessaire afin d’exposer l’origine de la
différence temporaire, le(s) taux d’impôt applicable(s) et le cas échéant le passif d’impôt
différé et le produit d’impôt différé par type d’immobilisation corporelle à savoir :
Tant que l’immobilisation corporelle est encore à l’actif de l’entreprise, l’écart de réévaluation
ou réserves de réévaluation telle qu’elle est présentée au niveau des capitaux propres ne
peut être distribuée ou utilisée pour n’importe quelle raison, par exemple, augmentation de
capital, affectation aux résultats reportés, affectation à un autre compte de réserve...etc.
Toutefois et dans la mesure où l’actif corporel est amortissable, le surplus de la dotation aux
amortissements de l’actif en question, qui a été supporté par l’entreprise suite à l’adoption du
modèle de réévaluation et qui a été comptabilisé en charge de l’exercice, pourrait être
transféré au bénéfice distribuable sans passer par les comptes de résultats.
28. Dans ce sens et pour des raisons purement pratiques, il est recommandé :
29. Illustration 1 :
Au 31.12.202X, la société Y a procédé à la réévaluation de son siège social pour une valeur
globale de 1.140 KDT. À la date de réévaluation, la valeur comptable nette du siège s’élève
à 950 KDT, soit 1.000 KDT sa valeur historique et 50 KDT la somme des amortissements
constatés à l’application d’une durée d’utilité du siège de 40 ans, soit un taux
d’amortissement annuel de 2,5%. La société Y est soumise à un taux d’impôt sur les
sociétés de 15% et 1% au titre de Contribution Sociale de Solidarité.
Dans ce cas, la société constate une écriture de reclassement du crédit du compte « 14420
Réserves de réévaluation non distribuables » au crédit du compte « 14410 réserves de
réévaluation distribuables » pour un montant de 4,2 KDT.
2. Le modèle de dépréciation
31. Il est entendu par l’approche par l’actualisation des cash-flows futurs pour les besoins
de détermination de la valeur récupérable, la somme actualisée des cash-flows futurs
attendus, calculés sur la base des données propres de l’actif corporel, y compris sa valeur
résiduelle de cession. Cette méthode consiste à utiliser les données internes spécifiques à
l’actif corporel concerné et l’intérêt de l’entreprise indépendamment de l’hypothèse de
l’utilisation optimale basée sur les données du marché.
2.2. Périodicité d’examen de dépréciation
32. Le §57 de la nouvelle norme prévoit que lorsque des circonstances ou événements
particuliers laissent à penser que la valeur comptable ne pourra pas être récupérée par les
résultats futurs provenant de son utilisation, auquel cas il y a lieu de ramener la valeur de
l'actif à sa valeur récupérable. Cette réduction est une perte de valeur et doit être
comptabilisée immédiatement en charges, à moins qu’elle ne compense une réévaluation
antérieure, auquel cas elle doit être imputée aux capitaux propres conformément au §38.
33. le §58 de la nouvelle norme prévoit que la valeur récupérable de l’actif corporel
correspond à la valeur actualisée des cash-flows futurs. Lorsque la valeur actualisée des
cash-flows futurs est difficile à déterminer, la valeur récupérable de l’actif correspond, alors,
à sa juste valeur. La juste valeur est déterminée par référence au prix de marché, s'il existe
un marché actif pour l’immobilisation, ou si ce prix ne peut être obtenu, par référence à un
prix d'un actif équivalent, ou par référence à d'autres techniques d'évaluation, s'il n'est pas
possible de se référer à un prix de marché.
‥ Arbre de décision n° 2
Test de dépréciation
Non
Non
Non
méthodes
Autres
35. Il est entendu par les « cash-flows futurs », les variations de trésorerie dégagées par
l’état des flux de trésorerie prévisionnel bruts des charges financières décaissées.
36. Le taux d’actualisation7 est un taux qui tient en compte l’effet temps et la prime de
risque liée à cet actif.
3. Mesures transitoires
37. Le passage du modèle du coût historique au modèle de réévaluation doit être traité
d’une manière prospective. Le changement est traité comme une réévaluation dans
l’exercice au cours duquel le modèle de la réévaluation est appliqué pour la première fois et,
par conséquent, les périodes antérieures ne sont pas ajustées. En d’autres termes, il n’est
pas nécessaire de retraiter les chiffres des périodes antérieures de manière à refléter la
valeur comptable et les dotations aux amortissements et les pertes de valeur des éléments
réévalués.
38. Par ailleurs, les experts comptables dont leurs clients ont adopté, avant la date
d’entrée en vigueur de la nouvelle norme comptable relative aux immobilisations corporelles,
au modèle de réévaluation conformément à d’autres dispositions comptables comparables,
sont tenus de traiter les dispositions de la nouvelle norme comme un changement de
méthode comptable conformément à la norme comptable 11 relative aux modifications
comptables. De ce fait, les dispositions du §15 au §20 de la norme comptable 11 sont
applicables.
40. Au niveau de la mise en place des procédures d’évaluation des risques et activités
connexes, l’auditeur est tenu de procéder à la compréhension de l’entité et son
environnement. Dans ce sens, le §A25 de la norme d’audit ISA 540 relative à l’audit des
estimations comptables prévoit que pour acquérir cette compréhension, l’auditeur peut
7 Cf. § 14 de la présente note pratique
41. Ainsi, le §A31 de la même norme prévoit que l’auditeur peut se demander, dans le
cadre de compréhension de l’entité et son environnement y compris son système de contrôle
interne, si le caractère complexe des modèles nécessaires à l’application des exigences
pertinente du référentiel d’information financière applicable, comme dans le cas de certains
types d’évaluation notamment les justes valeurs déterminées selon l’approche par le
résultat (approche fondée sur l’actualisation des cash-flows futurs), font augmenter la
probabilité que la direction doive retenir les services d’un expert.
42. Dans ce sens, le §7 de la norme ISA 500 relative aux éléments probants indique
lorsque l'auditeur définit et met en œuvre des procédures d'audit, il doit apprécier la
pertinence et la fiabilité des informations qui seront utilisées comme éléments probants. Par
ailleurs, le §8 de la même norme ajoute, si les informations qui seront utilisées comme
éléments probants ont été produites à partir des travaux d'un expert désigné par la
direction, l'auditeur doit, dans la mesure du possible et en tenant compte de l'importance
des travaux de cet expert pour les besoins de l'audit :
Ces diligences supplémentaires, qui pourraient être nécessaires, entrent dans le cadre de
l’article 3 de l’arrêté des ministres des finances et du tourisme, du commerce et de l’artisanat
du 28 février 2003 portant homologation des honoraires des auditeurs des comptes des
entreprises de Tunisie.
44. Si la norme ISA 701 est applicable (cas des entités cotées ou cas des entités pour
lesquelles l’auditeur choisit d’appliquer cette norme) et si l’auditeur considère que la
première application de la norme constitue un élément important d’audit des états financiers
de la période considérée, cet élément doit être communiqué aux responsables de la
gouvernance au sein de l’entité auditée et une question clés d’audit doit être ajoutée au
niveau de son rapport.
Dans les autres cas, un paragraphe d’observation, qui met en évidence la première
application de la norme et renvoie aux notes aux états financiers y relatives, doit être ajouté
au niveau du rapport de l’auditeur.
3.2. Cas où la première application de la norme n’est pas convenablement traitée ou
présentée au niveau des notes aux états financiers
46. Si l’auditeur estime que la valeur comptable nette d'un actif corporel ou groupe
d’actifs corporels est significative au regard de son seuil de signification et qu’il n’a pas été
en mesure de collecter des éléments probants suffisants et appropriés nécessaires pour
déterminer sa juste valeur (s'il est évalué à la juste valeur) ou sa valeur récupérable, ou que
l’entité n’a pas convenablement documenté la juste valeur (valeur récupérable) de ses
immobilisations objet de réévaluation(s) (dépréciation(s)), l’auditeur doit modifier son opinion
et décrire au niveau du paragraphe fondement de l’opinion l’incidence éventuelle de cette
erreur sur les états financiers de l’entité auditée.
3.4. Cas où la norme n’a pas été appliquée par l’entité
47. Si la nouvelle norme comptable 5 n’a pas été convenablement appliquée dans tous
ses aspects, l’auditeur doit, sous réserve du seuil de signification fixé selon le jugement
professionnel et dans le respect des normes professionnelles, modifier son opinion et décrire
au niveau du paragraphe fondement de l’opinion que le référentiel comptable applicable pour
l’élaboration des états financiers n’a pas été entièrement appliqué notamment les
dispositions de la nouvelle norme comptable 5 relative aux immobilisations corporelles prises
dans leur ensemble.