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Évaluation de la performance
des managers : L’effet de
l’ordre de présentation
et de l’importance relative
des indicateurs financiers
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Résumé : Abstract
Le débat sur l’importance des indicateurs Debate on the weight of financial vs. non
non financiers et financiers dans le processus financial indicators in performance measu-
d’évaluation des performances est loin d’être rement process is still going on. The purpose of
clos. L’objectif de notre recherche est d’exami- this research is to examine, experimentally, fac-
ner, de façon expérimentale, les facteurs qui tors that influence whether corporate managers
influencent le choix des évaluateurs en faveur exhibit bias toward financial versus nonfinan-
des indicateurs financiers ou non financiers cial corporate performance measures. First, we
dans l’évaluation des performances d’un ma- manipulated presentation order of financial and
nager. Nous avons ainsi d’une part manipulé nonfinancial measures to test whether cognitive
l’ordre de présentation des indicateurs finan- processing limits result in decision makers pla-
ciers et non financiers dans le but de tester si cing more weight on the first few items presen-
les limitations cognitives conduisaient les éva- ted. Second, we manipulated the importance of
luateurs à considérer seulement les premiers the financial performance measures to examine
indicateurs qui leur étaient présentés. D’autre whether prior mixed results of financial measures
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Remerciements : Les auteurs remercient les deux réviseurs anonymes de la revue CCA pour leurs
remarques et critiques constructives.
Correspondance : Éric Cauvin Bruce R.Neumann – Michael L.Roberts
IAE Aix en Provence University of Colorado Denver
Université Paul Cézanne, Campus Box 165
Aix-Marseille III 1250 14th Street
Clos Guiot, Puyricard-CS 30063 P.O. Box 173364
13089 Aix-en-Provence CEDEX 2 Denver, Co 80217-3364
Eric.cauvin@iae-aix.com USA
Bruce.neumann@ucdenver.edu
et michael.roberts@ucdenver.edu
Introduction
En dépit de l’importance accordée aux indicateurs non financiers dans les modèles d’évaluation des
performances, Ittner et al. (2003) ont montré que dans la réalité les managers tendaient à ignorer
ces mesures souvent considérées comme trop subjectives et trop manipulables. Plus récemment, les
résultats d’une étude expérimentale conduite par Cauvin et al. (2007) ont montré que dans leurs
attitudes les évaluateurs considéraient les indicateurs financiers comme plus pertinents, plus fiables et
plus facilement comparables que les indicateurs non financiers. En revanche, dans leurs jugements ce
biais disparaissait, et il apparaissait même que les évaluateurs les plus expérimentés accordaient plus
d’importance aux indicateurs non financiers.
Se fondant sur les travaux des psychologues Slovic et MacPhillamy (1974), Lipe and Salterio
(2000), ont montré que dans l’évaluation comparative de la performance des managers, la surcharge
cognitive conduisait les évaluateurs à privilégier un nombre plus réduit d’indicateurs ; en l’occurrence
les indicateurs que les managers avaient en commun. Une étude plus récente dans le même domaine
de la psychologie a révélé qu’une surcharge cognitive pouvait avoir des implications sur l’analyse des
informations. En effet, Halford et al. (2005) ont montré qu’un être humain ne pouvait mentalement
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1. Revue de la littérature
Notre recherche s’appuie à la fois sur la littérature inhérente au choix des indicateurs de performance
financiers et non financiers ainsi qu’à celle développée autour de la prise de décisions.
performance des managers de différentes divisions d’une même entreprise. Lipe et Salterio ont en effet
montré que les évaluateurs privilégient les indicateurs de performance communs aux deux divisions
et ignorent les indicateurs qui leur sont uniques. Ils ont ainsi montré que la moitié des informations
contenues dans le Balanced Scorecard étaient ignorées. En effet, le Balanced Scorecard implique
généralement l’appréciation d’une vingtaine d’indicateurs3 différents avant de porter un jugement
holistique. Lipe et Salterio expliquent le biais en faveur des mesures communes en s’appuyant sur les
travaux menés par les psychologues Slovic et MacPhillamy (1974) qui ont montré que les évaluateurs
cherchaient à réduire la charge cognitive d’analyse des informations en sélectionnant celles qui étaient
communes aux évalués. Ce comportement en faveur des indicateurs communs peut aussi s’appliquer
aux indicateurs financiers. En effet, si les managers surévaluent les informations communes pour
réduire la surcharge cognitive, le biais en faveur des informations financières s’explique probablement
aussi par la même raison. Slovic (1975) a ainsi montré que les décideurs identifiaient et privilégiaient
les critères qu’ils considéraient comme les plus importants.
Quatre études expérimentales dans le champ de la comptabilité ont examiné l’utilisation relative
des indicateurs financiers par rapport aux indicateurs non financiers. Schiff et Hoffman (1996) ainsi
que Krumwiede et al. (2005) ont montré que les indicateurs financiers sont privilégiés lorsque les
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Balanced Scorecard est utilisé. En effet, l’explication causale d’Anderson de l’effet de primauté sur
l’analyse des informations repose sur les postulats suivants : d’une part l’information est analysée
séquentiellement, et d’autre part l’attention est décroissante, ce qui implique une importance relative
décroissante des informations analysées au fur et à mesure du processus. Ce dernier postulat de l’at-
tention décroissante est d’ailleurs cohérent avec les travaux d’Halford et al. (2005) sur l’incapacité
d’un être humain à se concentrer sur plus de quatre informations.
Einhorn et Hogarth (1992) se fondant sur les travaux d’Anderson ont développé le Modèle d’an-
crage-ajustement. Les auteurs supposent que les individus valident leurs opinions (beliefs) sur la base
d’un processus séquentiel d’ancrage et d’ajustement par lequel l’attitude courante (l’ancre ou opinion
initiale) est ajustée par l’impact d’informations successives. Einhorn et Hogarth ont analysé plus de
cinquante études antérieures sur l’effet d’ordre en utilisant les facteurs de classifications suivants :
d’abord la complexité relative de l’information (Simple signifiant un simple item pour chaque infor-
mation ; Complexe signifiant un grand nombre d’items [par exemple, 600 mots]), ensuite la longueur
des listes d’informations (Courte signifiant deux à douze informations ; Longue signifiant dix-sept
informations ou plus), et enfin le mode de réponse (Pas à pas, signifiant que les individus ajustent leurs
opinions en intégrant successivement chaque nouvelle information ; A posteriori, signifiant que les indi-
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H1 : dans l’ évaluation de la performance des managers, les évaluateurs accordent plus d’ im-
portance aux indicateurs présentés en premier, qu’ ils soient financiers ou non financiers.
Ensuite, toujours dans le but de réduire le nombre d’informations à analyser, les évaluateurs vont
plutôt privilégier les informations financières ou non financières selon l’importance relative qu’ils
accordent à ces informations. Nous avons analysé le paradoxe observé par Cauvin et al. (2007),
où les évaluateurs dans l’absolu considèrent les indicateurs financiers comme plus pertinents, plus
fiables, plus facilement comparables, et d’une manière générale plus importants que les indicateurs
non financiers en dépit du fait que dans leur jugement ils apprécient les deux types d’indicateurs de
manière égale. Nous expliquons ce comportement par la popularité relativement faible des indicateurs
financiers utilisés dans cette étude. En effet, Cauvin et al. (2007) utilisent les mêmes indicateurs que
ceux utilisés par Lipe et Salterio (2000) dont l’objectif était de s’assurer que l’importance relative
de leurs indicateurs communs et uniques était équivalente. Par conséquent, il aurait été incohérent
d’introduire des indicateurs ayant une plus forte popularité par rapport aux autres4. Par exemple,
le Balanced Scorecard utilisé par Lipe et Salterio (2000) n’inclut pas les ratios suivants : Return on
Investment, Return on Assets, ou Return on Equity. Ratios qui pourraient être jugés comme plus
importants que ceux utilisés dans leur recherche tels que : Return on Sales ou Sales Growth. D’où la
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2. Méthodologie
Dans cette partie nous présentons d’une part la démarche suivie dans notre étude, et d’autre part les
caractéristiques de nos participants.
2.1. La démarche
Il s’agit d’une étude expérimentale dans laquelle les participants devaient résoudre un cas d’éva-
luation des performances de deux unités géographiques de l’entreprise RadWear, une division de
WCS Incorporated, une entreprise de détail spécialisée dans les vêtements féminins5. Les participants
devaient assumer le rôle du manager de division RadWear dont la mission est la vente de vêtements
originaux sur le marché du prêt-à-porter réservé aux adolescents. Les participants avaient à leur dis-
position un tableau annuel d’évaluation des performances des deux managers régionaux ainsi que
les objectifs qui leur avaient été fixés en début d’année. Le tableau contenait huit indicateurs : quatre
étaient des indicateurs financiers et les quatre autres des indicateurs non financiers (cf. Annexe 1).
Kaplan et Norton (1996) suggèrent l’utilisation de quatre catégories d’indicateurs : les indicateurs
financiers, les indicateurs liés aux clients, les indicateurs liés aux processus internes et les indica-
teurs liés à l’apprentissage organisationnel. Néanmoins, ces quatre axes peuvent aussi être classés en
deux catégories : les indicateurs financiers et les indicateurs non financiers. Ainsi, dans les Balanced
Scorecards utilisés par Lipe et Salterio (2000), les ratios financiers ainsi que les indicateurs liés aux
processus internes représentent les indicateurs traditionnellement appelés financiers. En revanche, les
ratios liés aux clients ainsi que ceux liés à l’apprentissage organisationnel représentent les indicateurs
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des indicateurs ; sur la pertinence, la fiabilité, et la comparabilité des indicateurs financiers comparés
aux indicateurs non financiers ; sur la difficulté, le réalisme et la compréhensibilité du cas ; et à des
questions démographiques.
Indicateurs financiers N = 26 N = 19 N = 45
présentés en tête de
liste
Indicateurs non N = 28 N = 19 N = 47
financiers présentés en
tête de liste
Total N = 54 N = 38 N = 92
Dès lors, quarante-cinq participants ont reçu le cas avec les indicateurs financiers présentés en tête
de liste ; quarante-sept participants ont reçu le cas avec les indicateurs non financiers présentés en tête
de liste. Cinquante-quatre participants ont reçu les indicateurs financiers les plus importants, contre
trente-huit qui ont reçu les indicateurs financiers les moins importants.
Globalement, les participants considèrent que le cas est facile à comprendre, n’est pas difficile à
résoudre, et est réaliste. Sur la base d’une échelle de –5, pas du tout d’accord, à 5, tout à fait d’accord, le
score moyen pour le réalisme est de 1,4 ; le score moyen pour la compréhensibilité est de 2,7, et le score
moyen pour la difficulté est de –2,5. Toutes ces moyennes sont significativement différentes de zéro (p
< 0,0001). Les participants ont confirmé que le rapport d’évaluation des performances de RadWear
contenait à la fois des informations financières et non financières (3,9 ; p < 0,0001), que le manager de
la région 1 avait réalisé une meilleure performance sur les indicateurs financiers que sur les indicateurs
non financiers (3,4 ; p < 0,0001), et ont infirmé que le manager de la région 2 avait réalisé une meilleure
performance sur les indicateurs financiers que sur les indicateurs non financiers (-2,7 ; p < 0,0001).
Les participants devaient classer les huit indicateurs de performance utilisés par RadWear sur
une échelle de 1 (les indicateurs les plus importants) à 8 (les indicateurs les moins importants). La
moyenne de la somme des quatre indicateurs financiers pour les participants ayant reçu les indica-
teurs financiers les plus importants était 13,7 (écart type : 4,9). La moyenne de la somme des quatre
indicateurs financiers pour les participants ayant reçu les indicateurs financiers les moins impor-
tants était 16,9 (écart type : 4,8). La différence des moyennes est de 3,2, différente de 0 (t = 3,13 ;
p = 0,002). Par conséquent les participants prennent en considération notre classement des ratios
financiers importants et moins importants.
3. Les résultats
Dans un premier temps, nous avons testé si l’ordre de présentation des informations ou si la présenta-
tion d’informations financières communément perçues comme importantes affectaient l’évaluation
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Tableau 2
Analyse de la variance et Tests-t sur les effets de l’ordre de présentation
et de l’importance des indicateurs financiers sur les différences
dans l’évaluation de la performance des managers
Source DL Type III SS Carré moyen Test-F Pr > F
Total 91 11 295,65
Ordre indique si les quatre indicateurs financiers étaient présentés avant ou après les quatre indicateurs non financiers.
ImportIndFin renvoie au test des indicateurs financiers communément perçus comme importants tels que : Net Income
Growth et ROI versus les indicateurs financiers les moins importants tels que : Return on Sales et Market Share. Les indica-
teurs non financiers étaient les mêmes dans les deux conditions.
La variable dépendante de l’ANOVA est la différence dans les évaluations des deux managers régionaux (Région 1 – Région
2) où le manager de la Région 1 excellait sur les performances financières et le manager de la Région 2 excellait sur les per-
formances non financières.
L’ordre de présentation des informations (Ordre) affecte l’évaluation des deux managers régio-
naux (f = 4,98 ; p < 0,01). Selon que les indicateurs financiers ou que les indicateurs non financiers
apparaissent en premier, la performance du manager qui excelle sur l’un des deux types de mesure est
évaluée de façon significativement plus élevée (notre hypothèse H1 est donc confirmée). Ce premier
résultat montre l’impact que peut avoir l’attention décroissante suggérée par Anderson (1981) ainsi
que Einhorn et Hogarth (1992) sur l’évaluation des performances. En effet, les participants à notre
étude surévaluent le manager le plus performant sur les indicateurs financiers ou non financiers seule-
ment en fonction du type d’indicateur qui leur est présenté en premier. Cet effet de primauté montre
que l’attention décroissante des évaluateurs les conduit à sous évaluer (voire ignorer) les informations
présentées au-delà des quatre premières.
L’importance relative des indicateurs financiers (ImpIndFin) affecte également l’évaluation des
deux managers régionaux (f = 3,70 ; p < 0,03). Les deux managers régionaux ont donc été évalués
différemment selon que les participants possédaient les indicateurs financiers communément perçus
comme importants ou comme moins importants. Lorsque la liste des indicateurs inclut des indica-
teurs financiers communément perçus comme plus importants plutôt que communément perçus
comme moins importants, la performance du manager qui excelle sur les mesures financières est
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Tableau 3
Les différences moyennes dans l’évaluation de la performance des managers
selon les groupes définis par l’importance relative des indicateurs financiers et
l’ordre de présentation des indicateurs
Groupes Différence
*p < 0,05
IndFinImpH (haute) /F (faible) renvoie au test des indicateurs financiers communément perçus comme importants tels que :
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Lorsque les mesures financières perçues comme les plus importantes sont présentées en premier
(IndFinImpH, FinPrem), le manager de la Région 1 (qui excelle sur les indicateurs financiers) est
surévalué par rapport au manager de la Région 2 (+3,46 ; p < 0,05). Notre hypothèse H3a est donc
validée (les évaluateurs surévaluent le manager aux excellentes performances financières par rapport au
manager aux excellentes performances non financières lorsque les indicateurs financiers communément
perçus comme plus importants sont présentés en premier).
Lorsque les mesures non financières sont présentées en premier et que les mesures financières sont
communément perçues comme moins importantes (IndFinImpF, NonFinPrem), le manager de la
Région 2 est surévalué par rapport au manager de la Région 1 (-6,05 ; p < 0,05). Notre hypothèse
H3b est donc validée (les évaluateurs accordent un score plus élevé au manager de la Région 2, qui excelle
sur les indicateurs non financiers, lorsque (a) les indicateurs non financiers sont présentés en premier et (b)
lorsque les indicateurs financiers présentés sont communément perçus comme moins importants).
En revanche, lorsque les mesures non financières sont présentées en premier et que les mesures
financières sont communément perçues comme plus importantes (IndFinImpH, NonFinPrem), il n’y a
pas de différence dans l’évaluation des deux managers (0,18 ; p > 0,10). De même, lorsque les mesures
financières communément perçues comme moins importantes sont présentées en premier (IndFinImpF,
FinPrem), il n’y a pas de différence dans l’évaluation des deux managers (0,53 ; p > 0,10). Ces deux der-
nières observations s’expliquent par le fait qu’il existe une forte interaction entre les effets, caractérisée
d’interaction non ordinale, qui empêche de considérer les effets principaux (Hair et al. 1998).
Conclusions
Cette étude avait pour objectif d’examiner d’abord dans quelles conditions les managers surévaluent
les indicateurs financiers aux dépens des indicateurs non financiers, ensuite si la surcharge cognitive
engendre un effet de primauté et, enfin si le paradoxe mis en évidence par Cauvin et al. (2007) peut
être expliqué par le choix d’indicateurs de performance spécifiques.
D’abord, nos résultats montrent que l’évaluation des performances est affectée à la fois par l’ordre
de présentation des informations, et par l’importance perçue des indicateurs financiers. Ainsi, selon
que les indicateurs financiers ou non financiers apparaissent en premier, la performance du manager
qui excelle sur ces types de mesure est évaluée de façon significativement plus élevée.
Ensuite, nous avons montré l’impact que pouvait avoir l’attention décroissante des évaluateurs
sur leur analyse. La surcharge cognitive conduit les évaluateurs à accorder un score plus élevé au
manager qui excelle sur les indicateurs financiers, lorsque les indicateurs financiers perçus comme les
plus importants sont présentés en premier. En revanche, ils accordent un score plus élevé au manager
qui excelle sur les indicateurs non financiers, lorsque les indicateurs non financiers sont présentés en
premier et lorsque les indicateurs financiers présentés sont perçus comme les moins importants.
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en considération. La façon dont l’information est présentée à l’évaluateur, ainsi que sa densité vont
influencer son jugement. Il est par conséquent important d’en tenir compte dans la conception des
systèmes d’évaluation des performances des entreprises.
Nos conclusions se doivent toutefois d’être nuancées. D’une part elles sont limitées à l’utilisation
des indicateurs spécifiques que nous avons choisis et à leur nombre. Ainsi il aurait été intéressant
d’interroger les sujets de l’expérimentation sur l’importance relative qu’ils accordent aux indicateurs
proposés afin de valider notre choix a priori. Par ailleurs le nombre d’indicateurs présentés pourrait
affecter nos conclusions. Selon Halford et al. (2005) l’être humain ne peut pas traiter simultané-
ment plus de quatre informations. Il serait dès lors intéressant de tester le poids relatif qu’accorde-
raient les évaluateurs aux indicateurs financiers et non financiers si seulement quatre indicateurs leur
étaient présentés. D’autre part elles sont limitées aux caractéristiques des sujets de l’expérimentation.
En effet, il s’agit d’étudiants ayant une expérience en entreprise moyenne de 6 ans, parmi lesquels
60 % seulement déclarent avoir déjà participé à un processus d’évaluation.
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Annexes
Annexe 1 : rapport de performance de la Région 1, Indicateurs financiers relativement impor-
tants et relativement peu importants
Region 1 Strategic Performance Evaluation, Targets and Actuals for 2005
– Net income growth ([2005 NI – 2004 NI]/ 2004 NI) 18,3 % 14,58 %
– Market share relative to retail space (sales/total teen-wear retail $91,7 14,63 %
square footage in 5 mile radius of stores)
Note 1 : the Mystery Shopper program sends unidentified inspectors into stores. The inspectors are disguised as buyers and
provide several « tests » of the store and its personnel. The inspectors rate the stores on ten dimensions ; perfect scores in all
categories would lead to a score of 100 points. The dimensions include the store and personnel’s appearance, the demeanor
of the personnel, the efficiency and effectiveness of the check-out system, among other things.
Note 2 : NI means net income ; # means number of ; % means percentage.