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C"pital intellectuel
et création de valeur :
une lecture conceptuelle des
pratiques française et italienne
Monique LecnoIx, Stefano ZeMsoN
Rôsumo
intellectuel. Il ressort de ces érudes de. cas . Iinking ualae neadon witb intangiblc resoartss"
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valeur d?une part, la mesrue et le management
sations,
de la conuibution de I'organisarion à la valeur
actionnariale d' auue part.
Introduction
Savoir-faire marketing et technologique, capacité innovatrice, compétences et caPital humain sont
acnrellemenr l'objet d'attentions fréquentes dans la presse économique et les discours des managers
tandis que les recherches et les écrits se multiplient sur le knowbdge Tnanagement (Epstein, 1998 ;
Teece, 1998), les compétences organisationnelles (Prahalad et Hamel, 1990), I'apprentissage organi-
sationnel (Argyris, 1993), et de façon plus générale les investissements en immatériels. Ce thème
ffanwersal semble marquer la limérature managériale et professionnelle aujourd'hui, supposant que les
ressources durables fondamentales à la disposition des entreprises sont de plus en plus positionnées en
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tion de valeur emprunte la voie d'une logique plus financière, tandis que la littérature sur le capital
intellectuel répond d'une logique plus managériale et organisationnelle. Toutefois, des tentatives de
consrruire des liens conceptuels entre ces deux courants dominants émergent de la littérature. Ces
trois lectures vont être présentées dans les paragraphes suivants.
tlne autre façon de concevoir la thématique serait de faire appel atx études empiriques sur la perti-
nence de I'information comptable en termes de valeur (ualue releuance) dans la lignée des travaux
fondateurs de Ball et Brown (1968), Beaver (1968, 1981) et du Journal ofAccounting Research.Dans
la mesure oir les états financiers fournissent une information utile aux investisseurs, toute publication
comptable devrait entralner une réaction appréciable des cours boursiers (Dumontier, 1999). De ce
point de vue, les états financiers produits par le système comptable peuvent constituer un bon substi-
tut à l'évaluation de I'entreprise par les marchés financiers et fournir ainsi des indicateurs de création
de valeuÉ.
La plupart de ces recherches internationales présentées ici sur la mesure des sources de création de
valeur ont utilisé seulement des variables financières. Or l'hypothèse implicite que la création de
valeur repose sur des ressources intangibles (le u phénomène o entrepreneurial cité précédemment)
renvoie à d'autres cadres conceptuels et à d'autres modèles de repérage de l'ensemble des composantes
du capital intellectuel.
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Le débat théorique sur le capital immatériel remonte aux années 1990 avec une littérature à
connotation plus managériale que financière, qui pose les ressources intellectuelles au cæur du déve-
loppement durable des firmes. IJapproche stratégique o resource-based aiew , s'est raduite de façon
indissoluble sur la gestion de ces ressources et le management des connaissances entendues comme
méta-ressources de l'organisation. IJengouement actuel pour les pratiques managériales du o hnow-
ledge management ,' est le corollaire indissociable des approches théoriques développées par Barney
(1991), Stalk er aL (1992) et Têece et al. (1997). Ilentreprise est approchée comme un ensemble de
ressources dont la cohérence permet de développerles core competencies et la capacité organisation-
nelle, source d'avantage compétitil
Ces développements actuels de la limérature puisent leurs racines, dès les années 1940, dans les
travaux fondateurs de trois auteurs importants. Ilanalyse pionnière de H. Simon (1947) sur I'appren-
tissage organisationnel et les processus de prise de décision au sein des organisations trouve un écho
aujourd'hui dans l'importance donnée à la dimension cognitive du capital organisationnel. On
retrouve notamment, dans cette lignée, les développements de Nelson et'Winter (1982) sur les
routines organisationnelles. Penrose (1959), un autre auteur précurseur, a, quant à lui, explicitement
traité du rôle de la connaissance comme ressource distinctive dans la compétition des entreprises.
D'autres approches sous-iacentes aux travaux âctuels sur I'importance du capital humain dans la
croissance des systèmes économiques aux niveaux macro et micro ont été développées à la suite de
Becker (1964) , par des auteurs comme Flamholtz (1999) et Lev et Schwartz (197l).
En parallèle de ces travaux fondamentaux et afin de mieux appréhender la complexité des diffé-
rentes ressources immatérielles, une littérature jeune et magmatique et qui présente aussi de fortes
connotations pragmatiques tente de synthétiser les diftrentes approches du capital immatériel dans
un concept plus globalisant, celui de n capital intellectuel ,.
Les essais de conceptualisation relatifs au capital intellectuel sont portés par les auteurs de l'école
scandinave. Il est à noter avant toute chose que ces auteurs font référence selon le cas aux expressions
de capital intangible, d'actif intangible, de capital de connaissances ou hnowledge ca?ha.l, de capital
intellectuel pour traduire des concepts similaires. Pour Bontis (1996), comme pour Edvinsson et
Malone (1997), Roos et Roos (1997) ou Roos et al. (1997),on peut classer toutes formes de ressources
intangibles ainsi que leur interconnexion sous le nom de u capital intellectuel u.
Des premiers écrits de Sveiby (1986) émerge une théorie de la mesure des u acdfs inrangibles , qui
propose des indicateurs opérationnels de repérage et d'évaluation organisés autour de trois pôles : la
compétence individuelle (formation, apprentissage), la structure interne (comportement, recherche et
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Le modèle théorique d'Edvinsson et Malone (1997), mis en æuyre chez Skandia, suggère aussi une
déclinaison du capital intellectuel en trois composantes : le capital client, le capital humain et le capi-
tal organisationnel. Lobjectif de ce modèle est de fournir à la fois des éléments de contrôle managé-
rial et des informations externes à destination des actionnaires, clients, créanciers et toutes les autres
parties prenantes. Le schéma u Skandia Navigator u (voir figure 1) propose des indicateurs analytiques
de mesure et de contrôle des éléments constitutifs de la chalne de création de valeur. C'est un outil
tourné vers la prédiction des performances futures de l'entreprise par la mise en scène de cinq indica-
teurs qui se focalisent sur les résultats financiers acquis, qui par nature sont ex post, puis au temps
présent sur les clients, les processus opérationnels et les ressources humaines, et enfin sur les projets
futurs de développement et de renouveau de l'entreprise.
PASSÉ
CUSTOMER PROCESS
FOCUS FOCUS PRÉSEl/'7"
Même si I'influence des intangibles sur la valeur de la Êrme est reconnue, un problème se pose en
termes de communication quant à la cohérence et à la fiabilité des informadons comptables publiées
relatives au capital intellecmel. D'un côté, on ne peut que regremer l'asymétrie des informations entre
actifs corporels et actifs incorporels qui entraîne l'exclusion de ces derniers parce que non cessibles
donc non visualisables au travers d'une transaction et, d'un autre, on doit admettre les difficulrés
d'une mesure quantifiée et monétaire de ces actifs immatériels qui pénalisent I'offre d'information
financière à leur sujet. Devant ces insuffisances d'informations sur les intangibles pour les marchés
financiers, læv (2001) projene la construction d'un tableau de bord sur la chaîne de valeur spécifique
aux investissements immatériels pour appréhender la participation évolutive à la création de valeur
dans les phases d'apprentissage, d'installation et de commercialisâtion.
IJne autre méthodologie pour expliciter le lien entre intangibles et création de valeur est proposée
par Lev (1999). Dans cette approche, la valeur de la firme (comprehensiue ualue) est l'addition de la
valeur capitalisée des flux de revenus liés à l'ensemble des actifs présents ou non au bilan. Pour estimer
la valeur du capital intellectuel, il calcule le bénéfice résiduel imputable aux immatériels par différence
entre le résultat global de l'entreprise et la quote-part du bénéfice provenant des immobilisations
corporelles et financières. La création de valeur résulte ainsi de la valorisation du capital intellectuel,
c'est-à-dire de la capitalisation de ce bénéfice résiduel. Cette tentative de læv pour lier la création de
valeur au capital intellectuel présente cependant quelques faiblesses. La participation du capital intel-
lectuel à la création de valeur reste dépendante de mesures comptables passéistes et contingentes de
réglemenrations nationales spécifiques. Qui plus est, cette logique interne d'estimation du capital
intellectuel sans référence au marché rend le modèle moins crédible vis-à-vis des investisseurs. Ce
modèle dont la finalité affichée est d'estimer la participation du capital intellectuel à la création de
valeur ne permet pas de gérer le capital intellectuel et ses composantes, ni in fine de connaître réelle-
ment leur rôle dans [a création de valeur.
Faisant suite à ces critiques, les travaux de Sullivan (2000) insistent sur I'intérêt stratégique d'un
modèle qui permettrait d'extraire les ressources immatérielles des éléments de création de valeur. La
présentation d'indicateurs internes de création de valeur serait d'autant plus pertinente qu il s'agirait
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En résumé, ceffe revue de la littérature montre qu'il existe une tension non résolue entre les
concepts de création de valeur et de capitd intellectuel qui se manifeste tant dans I'insuffisance de la
connaissance du processus de construction du capital intellectuel que dans sa représentation par des
sysrèmes d'information. Si la contextualisation théorique de la liaison entre capital intellecuel et créa-
tion de valeur reste problématique, voire ambiguë, quel rype de réponse peut-on trouver dans les
pratiques informationnelles et managériales d'entreprises particulièrement sensibles à la création de
valeur et au capital intellectuel ?
Ces études de cas approfondiess ont pour objectif d'analyser comment les entreprises A et B
étudiées ont identifié des indicateurs perdnents relatifs aux ressources intangibles en interrelation avec
la création de valeur afin de répondre au besoin de I'organisation de contrôler l'évoludon des élémenm
intangibles, tout en confrontant ces pratiques d'entreprises avec les propositions théoriques présentées.
Tableau 1.
Quelques chiffres clés de l'année 2000 permettant de situer rapidemênt I'entreprise
La mission de cette entreprise, telle qu elle a été présentée dans le message du président, n'esr pas
seulement de fournir des solutions innovatrices dans le secreur, mais aussi de créer de la valeur pàur
les cliens, les collaborateurs, les actionnaires, les fournisseurs et la collectivité en général. La culture
dominante de I'entreprise tournée vers la technologie se traduit par des investissements imporrants
dans le domaine de la recherche : 6 o/o du chiffre d'affaires sonr consacrés aux dépenses de recherche
et développement et 300 ingénieurs, soit l0 o/o de l'effectifl travaillent dans le département de la
recherche.
1) La grille d'analyse présentée ci-dessous (figure 2) a servi de guide a priori pour la démarche
afin d'explorer les modalités d'identification des ressources immatérielles chez A et la logique d'agré-
gation informationnelle retenue par l'entreprise en vue du management de ces ressources. La créa-
tion de valeur s'inscrit dans une démarche stratégique de I'entreprise conditionnée par les facteurs
clés de succès en relation avec le type d'activité et le secreur de référence er par les potentialités des
composanres du capital intellecnrel identifiées selon une vision proche de celle qui a été développée par
Sveiby (1997),Ainsi, la création de valeur est liée aux ressources immatérielles vnes au travers du concept
de capital intellecuel sans pour autant mettre en avant une vision déterministe de cette relation.
Vision et
Création
,'JBi',ii"!,);ii;q de valeur
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I 6 indicateurs
| (z en zooo)
La construction d'un tel système d'approche du capital intellectuel ne peut que concerner l'en-
semble de l'organisation. Il est clair que ce processus de construction du bilan de I'intangible, loin
d'être élitiste, est décliné en profondeur dans l'organisation jusqu'au chef d'atelier.
Dans I'analyse des indicateurs, les tendances prennent le pas sur les résultats ponctuels en valeurs
absolues. IJexploitation maximale des informations produites suggère une réflexion ultérieure en croi-
sant les informations obtenues (par exemple, la satisfaction des clients et la sarisfaction des salariés) et
en mettant en rapport des éléments qualitatifs avec des variables économiques et financières (par
exemPle' I'image externe de I'entreprise et le pourcentage de facturation auprès des nouveaux clients).
Le bilan de l'intangible ne veut pas être un simple oudl comptable ou de valorisation du capital
intellectuel de l'entreprise, mais est aussi un instrument de contrôle et de management dans le temps
des principaux facteurs immatériels qui engendrent de la création de valeur. Il joue un rôle fonda-
mental dans le processus de contrôle sûatégique et dans la prise de conscience des éléments inrangibles
comme facteurs clés de succès. Toutefois, on doit remarquer qu il n y a pas (encore) un lien clair et
explicite avec la création de valeur au nom de laquelle cet outil de gestion a été introduit. La logique
de repérage du capital intellectuel semble rester éloignée de la logique plus financière de la création de
valeur. lr lien entre ces deux conceprs resre problématique, si ce n'est allusiÊ
du CA de 2000 onr éré réalisés hors d'Europe occidentale). Cette situation est le résultat conjoint
d'une strarégie de croissance exrerne et de recentrage des activités sur les trois métiers de base du
groupe, mais aussi d'une forte capacité d'innovation orientée vers la satisfaction des consommateurs.
En effet, le groupe mobilise des moyens financiers importants axés sur la force des marques et la
recherche et le développement (9 o/o du chiffre d'affaires).
Tableau 3.
Quelques chiffres clés de l'année 2000 permettant de situer rapidement I'entreprise B
Résultat de l'exercice
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Création de valeur
o/o), lié à la
Par ailleurs, le capital du groupe est caractérisé par un flonant important (plus de 80
srrucrure de l'acdonnariat. Au 31 décembre 2000, sa répartition était la suivante :67 o/o d'actionnaires
institutionnels6, 15 o/o d'actionnaires individuels,13 o/o d'actionnaires membres du conseil d'adminis-
ffarion et 5 o/o d'aurocontrôle. Deux actionnaires détiennent 5 o/o ou plus du capital et des droits de
votet. Toutefois, par décision d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, corroborée par
un pacre entre les deux actionnaires principaux et la société, il a été décidé qu'aucun actionnaire ne
peut exprimer, au titre des droits de vote, plus de 6 o/o du nombre total des droits de vote attachés aux
actions de la société.
Dans ce conrexte d'actionnariat atomisé, le groupe a conçu un système d'information tourné vers les
parries prenanres, qui se doit de proposer des informations qualitatives et financières non seulement aux
actionnaires, mais aussi aux consommateurs et clients, aux salariés, aux fournisseurs, à la société civile et
à I'environnemenC. lrs systèmes d'information et de reporting orientés de façon explicite vers l'inrerna-
lisation des indicateurs susceptibles d'améliorer la valeur actionnariale cherchent aussi à appréhender et
à mobiliser les compétences humaines, commerciales et organisationnelles de I'entreprise.
Néanmoins, les indicateurs de performances explicites utilisés par B, tant dans sa communication
externe que dans son système de reporting interne et de rémunérarion des managers sont, pour I'es-
sentiel, des critères financiers de conribution à la valeur acdonnariale et de retour sur capitaux inves-
tis. Les banques de données de parage des connaissances sont plus des instruments d'animation et
d'inrégration des hommes dans un groupe de culture multinationale variée que des outils de manage-
ment du capital immatériel. Seules les informations relatives aru( marques qui ont un rôle stratégique
fondamental sont très détaillées. En revanche, la logique financière de la création de valeur est parfai-
tement déclinée en interne. Toutefois, faute d'une identification sur la base des processus du potentiel
immatériel de I'entreprise, la relation entre création de valeur et capital intellectuel riest pas appro-
fondie. Il n en demeure pas moins que le contrôle de gestion, sous l'emprise de la création de valeur,
offre une structure intégrée de la prise de décision stratégique et financière et de l'interprétation des
performances sous l'angle des processus opérationnels et de I'avantage compétitif (Teller, 1999). Cette
dilution de la responsabilité du résultar économique global dans I'organisation marque une évolution
de la fonction de contrôle (Besson, L997).
Conclusion
En se focdisant sur le repérage du capital intellectuel et de ses composantes, l'étude a montré les poæn-
tidités et les aspects problématiques - conceptuels et empiriques - liés aux tentatives de visualisation
du phénomène. Les différences constatées entre les detrx entreprises ne semblent pas expliquées par des
facteurs culturels ou nationaux. Une explication plausible serait plutôt à envisager dans I'analpe de la
srrucrure du capital des deux sociétés étudiées. Au-delà d'un discours paradoxal, la société A, dont le
capital e$ détenu pour l'essentiel par un actionnariat familial, parle de création de valeur et utilise le
bilan de l'intangible afin, semble-t-il, d'asseoir sa réussite technologique et organisationnelle et sa
compétitivité sur du long terme, indépendamment de toutes préoccupâtions liées aux marchés finan-
ciers. la société B, quant à elle, parle de compétences dans ses rapports sociaux et mesure de façon
sophistiquée la contribution de I'entreprise à la valeur actionnariale afin de communiquer à l'ensemble
de ses actionnaires une vision stratégique étafe sur des indicateurs de performance accept& par le
marché, les investisseurs ne semblant pas (encore) sensibles au concept de capital intellectuel.
liidée que les gestionnaires ont, à travers leurs pratiques, un rôle essentiel dans la construction de
la valeur nous a conduits à nous intéresser aux représentations des sources de création de valeur d'en-
treprises : pour les uns I'essence de la valeur se trouverait dans les composântes du capital immatériel,
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Annexe 1
- CA par manager
2. Stabilité
1-?srir*:
4. Tendance
25
20
Htu
5
3ro
SCORE
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
SCORE DE
11 SCORE DE LA
LA MARQUE MARQUE IDÉALE
Sintesi
Know-how tecnologico e di mercato, capacità innovativa, competenze e capitale umano sono anual-
mente oggetto di frequente attenzione nelle riviste economiche e nei dibattiti manageriali, tanto che
le ricerche e i lavori si stanno moltiplicando sul knowledge management (Epstein, 1998 ; Teece,
1998), le core corn?etenciet (Prahalad e Hamel, 1990),I'apprendimento orgarizzativo (Arryris, 1993),
e, piir in generale, le risorse intangibili. Questo tema di natura trasversale sembra caratterizzarc
l'odierna letteratura manageriale e professionale sulla base dell'ipotesi che le risorse durevoli fonda-
mentâli a disposizione delle imprese sempre piir da rintracciarsi negli elementi intangibili, tra i quali
la conoscenza gioca un ruolo fondante (Nonaka, 1994 ; Cohendet e Llerena, 1999).
A fronte dei cambiamenti di contesto legati alla dematerializzazione crescente dell'attività delle
imprese, uriulteriore questione di carattere preliminare sembra profilarsi, owero quella della rappre-
sentazione del capitale intellettuale. Dd nostro punto di vista, il tentativo di dar visibilità e di misu-
rare il capiale intelletnrale non passa necessariamente attraverso le variabili di natura finanziaria. Con
tutta probabilità sarebbe invece opporruno considerare alcuni indicatori nell'ottica dei processi e della
catena del vdore, senza pur tuftavia marginalizzare I'analisi delle variabili finanziarie, owero le infor-
mazioni interne o esterne tradizionalmente messe a disposizione dalle imprese.
In considerazione di questo duplice punto di vista, si puô dunque affermare che il presente pro-
gemo di ricerca si situa all'interfaccia tra un approccio teorico-concettuale e le prassi emergenti delle
imprese.
Nell'ambito degli approcci teorici correnti, le risorse intangibili vengono poste al centro della crea-
zione di valore. A ben vedere, tuttavia, il concetto di n creazione del valore , - che pur mova negli
intangibili la propria fonre - e la nozione di capitale intellettuale - che sintetizza un insieme eteroge-
neo di risorse immateriali - non sembrano sottendere le medesime visioni teoriche, né tanto meno
appaiono condividere le stesse ascendenze concettuali. Ilapproccio della creazione del valore presup-
pone una logica maggiormente finanziaria, mentre la letteratura sul capitale intellenuale pare ris-
pondere piir a una logica organizzativo-manageriale. A tale proposito, occorre anche sotolineare che
stanno emergendo in letteratura interessanti tentativi di costruire ( ponti u concettuali entro queste
due impostazioni di fondo (ad esempio, I.ey,1999).
Lo studio empirico condotto fa riferimento a due imprese industriali, la società italiana "A" quo-
tata sul mercato borsistico di Milano, e il gruppo francese "8" quotato principalmenre alla borsa di
Parigi. Le imprese 'rArr e
I'8, costituiscono, per I'Europa del sud, dei precursori nel campo in esame.
"4" ha iniziato a produrre dd,1999 un bilancio dell'intangibile, mentre "8" ha concepito dal 1998
un sistema di reporting interno fondato sulla contribuzione alla creazione del valore. Questi studi
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