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Ghita Ibrahimi
Sidi Mohamed Ben Abdellah University
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Chapitre 14
Ghita Ibrahimi
Doctorante à l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah- Fès-
Laboratoire : ERMOT- Etudes et Recherche en Management des Organisations
et des Territoires
ghita.ibrahimi@usmba.ac.ma
Bouchra Benchekroun
-Professeur Chercheur-
Université Sidi Mohammed Ben Abdellah- Fès-
Laboratoire : ERMOT- Etudes et Recherche en Management des Organisations
et des Territoires
bouchra.aiboudbenchekroun@usmba.ac.ma
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Ouvrage collectif : Innovation Managériale et Changement Organisationnel
ISBN : 978-9920-41-564-4
Résumé
De nos jours, les entreprises se trouvent dans l’incapacité de répondre rapidement et
efficacement aux défis économiques, politiques, technologiques et sociaux auxquelles elles sont
exposées. Notamment, les défis relatifs à l'évolution de la demande des clients, l’intensification
de la concurrence, la succession des crises (La covid-19), … Il en est de même pour les
organisations publiques, d’où la nécessité d’agir et gérer les incertitudes autrement en mettant
la priorité sur un mode de fonctionnement agile. En effet, la transformation digitale fait partie
de ces défis entraînant des changements à la fois dans les processus, les pratiques et la culture
des organisations. Sa mise en place nécessite une flexibilité, et une agilité organisationnelle
pour tester, modifier, améliorer les processus, et rester en phase avec le nouvel environnement.
Par conséquent, fournir des services publics de qualité grâce au principe de l’apprentissage en
continu et aux boucles de rétroaction permettant de mieux répondre et satisfaire les besoins et
attentes des usagers….
ABSTRACT
Nowadays, companies are unable to respond quickly and effectively to the economic, political,
technological, and social challenges they face. Namely, the challenges related to changing
customer demand, growing competition, and successive crises (The covid-19), ... The same
goes for public organizations, hence the need to act and manage uncertainties differently by
prioritizing an agile operating mode. Indeed, digital transformation is one of those challenges
requiring changes in processes, practices, and organizational culture. Its implementation entails
flexibility and organizational agility to test, modify, improve processes and keep up with the
changing environment. Therefore, providing quality public services through continuous
learning and feedback loops to respond and meet users' needs and expectations…
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Introduction
Ces dernières années, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont connu
un véritable essor. Par conséquent, les organisations y compris celles du secteur public se voient
obligées de s’adapter aux changements possibles dans la gestion des services publics afin de
répondre aux attentes des citoyens qui sollicitent des services numériques en temps réel, et de
grande valeur (Mergel et al., 2019). C’est dans ce sens qu’intervient la transformation digitale
dans le secteur public. Elle signifie le redéploiement de nouvelles méthodes de travail avec les
différentes parties prenantes, de créer de nouveaux cadres de prestations de service, et de
nouvelles formes relationnelles (Al-Hujran et al., 2015). Ces changements institutionnels ont
conduit à l’émergence du concept e-gouvernement (E-Gov) comme instrument pour restaurer
la confiance des citoyens dans la chose publique. Il fait référence à l'utilisation des TIC par les
entités gouvernementales pour fournir leurs informations et leurs services de manière plus
optimale à leurs utilisateurs (citoyens, entreprises et autres organisations gouvernementales)
(Andersen & Henriksen, 2006). En améliorant ainsi la responsabilisation dans les procédures,
la gestion des organisations publiques (Gupta et al., 2008), et en standardisant les procédures
de travail (Saoud, 2013), …etc.
Sans doute, cette transition vers le digital a poussé les gouvernements à s’orienter vers
l’expérience citoyenne et placer les usagers du service public au cœur de leur priorités. Dès
lors, les organisations publiques cherchent à améliorer cette expérience en assurant une
meilleure exploitation des données, l’optimisation des processus documentaires, et la gestion
des connaissances, …etc. Conséquemment, ces organisations vont s’assurer de la traçabilité des
échanges, de la sécurité des données, et d’une meilleure communication omni canal qui
favorisera l’écoute active du public afin de répondre à ses attentes. De plus, ils vont atteindre
l’efficacité opérationnelle en termes de la qualité des services, la lutte contre la fraude, et
l’optimisation des délais de traitement sans alourdir leurs budgets.
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En outre, cette transition vers le digital a témoigné également la naissance d’un nouveau profil
de citoyen consommateur ultra-connecté, exigeant, avisé, et attentif. Par conséquent, le secteur
public doit mobiliser tous ce qui précède pour l’accompagner dans ces évènements en toute
réactivité, efficacité, et efficience. Ainsi, en faisant recours à une démarche collaborative
favorisant l’intégration, l’échange, et la prise en compte du citoyen dans ce processus de
changement. D’où la formulation de la problématique suivante :
Le présent article (chapitre) propose une réflexion sur l’agilité, et sa contribution à relever les
défis auxquelles sont exposées les organisations publiques. Notamment, la mise en place de la
transformation digitale pour mieux répondre aux besoins des citoyens et gagner leur confiance.
À cette fin, la première partie va traiter l’agilité et la transformation digitale dans le secteur
public. Et, une deuxième va porter la contribution de l’agilité dans la transformation digitale,
qui implique par la suite l’amélioration de l’expérience citoyenne.
L’agilité n’est pas une mode née de la dernière pluie comme le pense plusieurs. Les
technologies d’information, et le manifeste agile en 2001 ne sont pas à sa base. En revanche,
les permises de l’agilité datent des révolutions industrielles qui ont permis l’apparition de
nouveaux modes d’organisations de travail tel que le taylorisme, le fordisme, la théorie de
l’entreprise agile, …etc. L’agilité s’est aussi inspirée des principes des nouvelles organisations
basées sur les modèles de l’adhocratie et l’entreprise libre (bennis et stlater, 1964). Ces
organisations étaient basées selon Leblond et paquet (1988) sur : la décentralisation dans la
prise des décisions, la minimalisation de la hiérarchie, l’auto-organisation des équipes,…etc.
Par conséquent, la transition de la production de masse a l’industrie agile. De plus, l’agilité tire
ses racines de plusieurs domaines : le système de production « Lean » de Toyota développé
(Conboy, 2009 ; Laramée, 2012), les livraisons itératives de la NASA (Sliger et Broderick,
2008 ; Williams et Cockburn, 2003), l'eXtreme Programming (XP), et bien d'autres sont à la
source du mouvement agile (Laramée, 2012).
Néanmoins, le mot agile en tant que tel n’est apparu qu’avec Roger N. Nagel (1991) dans son
livre de la théorie de l’entreprise agile. Ou, Roger a stipulé que « l’entreprise agile tend vers la
vente, à chaque client, de « solution totales » en mélangeant les biens, les services et les
informations, à un niveau de différenciation supérieur et au prix de série et ce, compte-tenu du
degré d’exigence occidental, depuis ces vingt dernières années (Nagel/Dove, 1991) ». Puis,
Roger (1992) a spécifié que: « The Agile Manufacturing Enterprise Forum seeks nothing less
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than the revival of America competitiveness through the adoption of agile manufacturing
strategies. The developers of this strategy believe that U.S. Industry does not have an unlimited
amount of time to make this transition » (Nagel, 1991).
De plus, des études ont montré qu’il existe un lien entre l’agilité et les travaux de l’armée
américaine en 1991. Ces études ont influencé les travaux de la société IBM dans la recherche
d’un moyen pour évincer la place occupée par les japonais dans l’industrie internationale. Ces
travaux on fait de l’agilité un moyen d'intégration du changement, ils ont mis le Client au cœur
de ce changement, et ils ont permis convertir (à reformuler) l’incertitude liée à ces changements
en opportunités. Par conséquent, le mot agile est né en 1991. Bien qu’en 2001, les entreprises
ont connu la naissance des méthodes agiles avec le fameux Manifesto agile. Ce Manifesto a
était mis en place en Etats-Unis par dix-sept consultants, et resté intacte jusqu’à sa
réactualisation en 2017.
Dans cette optique, plusieurs définitions de l’agilité ont été retenues au fil du temps compte
tenu de la multiplicité de ses dimensions et son évolution. Néanmoins, les définitions officielles
se sont apparues dans les dernières décennies selon Dingsyr et al. (2012) (à reformuler). A cette
fin, nous retenons la définition d’Erickson, Siau et Lyytinen (2005) qui a affirmé que l’agilité
permet d’éliminer autant que possible la complexité, généralement associée aux méthodologies
traditionnelles de développement de logiciels, afin de réagir rapidement aux changements
d'environnement, aux modifications des besoins des clients, à l'accélération des délais de
réalisation, etc.
De leur tour, Lee et Xia (2010) l’ont défini comme : « [ ...] La capacité de l'équipe software à
répondre de manière efficace et efficiente aux modifications des besoins des clients et à les
intégrer au cours du cycle de vie du projet. » (p. 4). Puis, Kruchten (2013) l’a défini comme :«
[ ...] la capacité d'une organisation à réagir aux changements de son environnement plus
rapidement que le rythme de ces changements» (p. 1). Ensuite, Lothon (2017) l’a défini en tant
que moyen de réduire fortement, voire complètement l’effet tunnel en donnant plus de visibilité
en impliquant le client du début à la fin du projet grâce à un processus itératif et incrémental.
Étant donné que, le besoin du client est rarement figé, la méthode agile permet de s’adapter à
ses changements. En revanche, l’agilité n’est pas une fin en soi comme a stipulé Harrison
(2006). L’agilité est un moyen, un outil pour atteindre une fin, comme : l’évolution d’un
produit, l’optimisation des coûts,…etc. Elle présente aussi un gain de temps, de l’énergie, et
d’argent.
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Le Scrum (1996) : L’idée principale de SCRUM repose sur le développement des systèmes qui
impliquent plusieurs variables environnementales, et techniques (exigences, délais, ressources
et technologie). Ces variables sont susceptibles de changer au cours du processus (Fernandez
et al., 2013).
L’Extrême programming (XP) : c’est une méthode développée en 1999. Elle prend en compte
les aspects techniques du développement de logiciel avec des pratiques plus spécifiques :
l’intégration continue, la vision commune et partagée, le feedback rapide, …etc.
Le développement basé sur les fonctionnalités FDD (2003) : il regroupe plusieurs pratiques
issues d’une perspective de fonctionnalités valorisée par le client, extensive à plusieurs équipes,
…etc.
La Crystal Clear et d’autres méthodes Crystal tel que : Crystal yellow, orange, red (2004) : elles
représentent une famille personnalisée de méthodes dépendant de la taille de l’équipe,
l’importance de la communication face-à-face, la prise en considération des personnes, des
interactions, de la communauté, et des talents, …etc.
L’adoption d’une démarche agile permet aux entreprises non seulement de s’adapter
rapidement aux changements puisqu’elle facilite l’adoption des nouvelles technologies et la
réponse aux changements actuels externe et/ou internes. Mais encore, de limiter les risques (
pourquoi il est en italique) en optant pour des cycles, des initiatives, et des plannings à court
terme puisqu’ils comportent moins de risque par rapport à ceux à long terme. Puis, l’agilité joue
un rôle dans l’améliorer (l’amélioration) du retour sur investissement (ROI) en permettant aux
organisations de mesurer la performance de leurs actions à court terme. Attendu que, l’agilité
pousse les organisations à suivre le principe ‘Fail Fast, Learn Faster’, saisir les nouvelles
opportunités sur le marché pour éviter les investissements infructueux, mesurer la valeur crée
pour les clients pour améliorer leur expérience,…etc. Ensuite, l’agilité permet à l’organisation
de connaitre ses clients. Elle donne du sens aux données clients, de comprendre leur motivations
et leurs opinions,…etc. C’est pourquoi, les organisations doivent mobiliser un pack d’outils
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Le gouvernement agile
Les circonstances actuelles ont poussé les gouvernements à intégrer l’agilité non seulement
dans les projets software, mais dans la gestion des affaires publiques. Conséquemment, les
organisations publiques accusées de lentes, et moins innovantes sont devenues plus adaptatives,
anticipatives, et inclusives. Ainsi, elles ont pu développer un processus de prise de décision
plus rapide, et souple à travers la mise en place de :
L’exploitation de ces données en temps réel, ainsi que les technologies préventives, l'IA, les
scénarios, et les simulations permettent aux gouvernements d’anticiper, et de garder une avance
par rapport aux évènements perturbateurs. Cette approche de gouvernement anticipatif permet
de passer du traitement des problèmes à leur prévention.
Un fonctionnement fluide : L’agilité requiert un changement aussi structurel que culturel. Elle
favorise l'ouverture permettant une communication transparente en éliminant les silos de
données, et les cycles de prise de décision. L’agilité s’appuie sur le partage de connaissances,
et l’approvisionnement au besoin vu que l'agilité requiert le redéploiement rapide des ressources
(de financement, de technologie, d'infrastructure physique ou de personnel). Ainsi, l’agilité
privilégie le partenariat, et la collaboration. Elle met en œuvre des écosystèmes pop-up qui se
basent sur l’engagement, et la coordination entre les organisations opérant dans le secteur
public, privé ou même celui à but non lucratif (e.g. la COVID-19 a pu réunir les gouvernements,
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les citoyens, la communauté scientifique, et le secteur privé dans des écosystèmes pop-up pour
trouver des solutions adaptées). De plus, Cette pensée éco systémique a aidé les gouvernements
Une organisation flexible : Les organisations publiques peuvent garantir leur flexibilité
organisationnelle en s’orientant vers une main-d’œuvre ayant une formation polyvalente, les
embaucher, et les former rapidement afin d'accroître la capacité dans les domaines critiques de
surcharge tels que la santé. De plus, les organisations doivent assurer La double gestion des
opérations existantes tout en explorant les moyens nécessaires pour relever les défis à court et
à long terme, et en améliorant les réponses futures. Et, elles doivent s’investir dans Le
développement des solutions innovantes basées sur la technologie.
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Block Chain : C’est une structure de données qui permet de créer un registre de données
digitales, et de le partager entre un réseau de partenaires indépendants. Il existe trois types de
blockchains : les blockchains publiques (le Bitcoin), les blockchains à autorisation (Ripple), et
les blockchains privées. Ils utilisent la cryptographie pour permettre à chaque participant d'un
réseau donné de gérer sa base de données d’une manière sécurisée sans qu'une autorité centrale
ne soit nécessaire pour faire respecter les règles.
Et, puisque la transition vers le digital nécessite l’implication de plusieurs personnes qui doivent
nécessairement communiquer, collaborer, et réaliser des transactions en toute sécurité sans
intervention humaine. L’intégration de la technologie Block Chain est importante, vu qu’elle
permet d’assurer la sécurité, l’intégrité, la visibilité des transactions et des données
informatiques. Lorsqu’elles sont inscrites dans une base de données Blockchain, ces
informations deviennent permanentes, impossible de les supprimer ou de les modifier. De
surcroit, la technologie Blockchain présente d’autres avantages pour les organisations à savoir
l’optimisation des applications et des processus, le développement de la collaboration
numérique, l’accès à de nouvelles sources de données, l’amélioration de l’intégration des
systèmes tels que : IOT, AI, EDI, …
Le Big Data : Le Big Data peut-être lier à l'abondance de données générées par la technologie,
l'internet des objets, et ou toute information personnelle détenue par les banques, les
organisations du secteur public, etc. Il peut également désigner le mouvement adopté par les
grandes organisations pour utiliser les données afin de devenir plus productives, et rentables
(Leclerc & Cale, 2020). L’importance du Big Data dans la transformation digitale relève de sa
capacité de permettre aux organisations d’identifier les défis auxquels elle est confrontée. Cela,
en décomposant, et en analysant les données à leur disposition afin de procéder à des
ajustements stratégiques significatifs qui vont leur permettre d’atteindre l’efficacité, et
l’efficience souhaitable. Ainsi, le Big Data permet aux organisations de disposer d’une vision
360 sur les clients, et les employés. Ce qui va leur permettre par la suite de répondre à leurs
besoins et attentes, …
Le Cloud Computing : Rimal et al. ont défini le Cloud Computing comme un modèle de
prestation et d’accès aux services dans lequel les ressources sont fournies comme un service
sur Internet. Il fournit aux entreprises les bases solides pour mettre en place la transformation
digitale. Il fournit l'infrastructure, les plates-formes, et les capacités nécessaires aux entreprises
pour rester agiles et prêtes au changement. Attendu que, la transformation digitale requiert le
remplacement des systèmes existants, et des pratiques de travail obsolètes par des processus
agiles. De plus, le Cloud Computing offre un ensemble compatible d'API aux développeurs qui
réutilisent, et analysent les données de l'entreprise afin d’alimenter l’innovation, assurer une
prise de décision éclairée, etc. Ainsi, la possibilité de transfert de données vers le Cloud permet
de protéger l’entreprise des cybercriminels, et des risques de défaillance de système.
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Compte tenu de sa nature évolutive, l’e-gouvernement a été défini par plusieurs auteurs. Ces
définitions ont été regroupées en trois grandes catégories par Finger en 2004 : la première
catégorie est illustrée par la définition de Deloitte Research en 2000. Elle portait sur la
satisfaction des citoyens en tant qu’axe majeur du développement de l'e-gouvernement. La
deuxième catégorie est illustrée par Schedler & Scharf en 2001 qui a définit l'e-gouvernement
comme un processus d'interaction. Tandis que, la troisième et dernière catégorie est illustrée
par la définition de Gordon en 2002 qui définit l’e-gouvernement par le biais des outils
technologiques, et des possibilités qu'ils offrent aux utilisateurs.
Auteurs Année Définition
L’e-gouvernement est l'utilisation des technologies de
Hart et Teeter 2000
l'information et de la communication (TIC), en particulier
Koh et al., 2005 l'Internet, pour améliorer l'efficacité des systèmes
gouvernementaux
Srivastava et 2008
Ils envisagent l’e-gouvernement comme une perspective plus
Teo ; large de réforme des systèmes et de réingénierie des processus
2005 gouvernementaux
Grant et Chau
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diverses et innovantes. Ensuite, les ‘Policy stimulations’ qui aient lieu avant de mettre en place
les politiques en s’aidant des technologies digitales (e.g. l’Irlande). Et, les ‘Digital-Ready-
Policies’ qui sont élaborées d’une manière flexible pour tenir en compte l’évolution permanente
des technologies digitales. Enfin, les ‘User-Centred-policies’ qui prennent en considération le
feedback des citoyens, et leur permettent de faire parties des initiatives gouvernementales.
De surcroit, nous pouvons remarquer le rôle de l’agilité dans l’e-gouvernement en s’orientant
vers le coté juridique. Dans ce sens, les gouvernements ont mis en place une règlementation
plus agile. Cette réglementation a favorisé l’innovation, et l’utilisation des technologies
digitales dans les secteurs prioritaires tel que : la santé, le tourisme, et l’éducation, … à travers
des ‘Regulatory SandBoxes’ (e.g. le plan de relance économique post-Covid de la Malaisie).
De plus, cette règlementation agile a permis de suivre l’évolution rapide des technologies en
mettant en place des lois plus souple ‘Soft Laws’. Ainsi, elle a permis d’évaluer les innovations,
et appliquer les règles sur la base du degré de risque ou ce que nous appelons ‘Risk-Based
regulations’.
En sus de la réglementation, l’approvisionnement agile a contribué de sa part dans la
transformation des organisations publiques. Attendu qu’il a offert la possibilité de
s’approvisionner en matière de technologie en fonction du besoin, et pouvoir les évaluer avant
de trop s’investir. Dans ce sens, L'Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis a créé le “Pilot
IRS” pour accélérer le processus d'acquisition des nouvelles technologies. Ce processus aide
l'IRS à déterminer si une solution, une technologie, ou un service est adapté à l'agence avant de
recevoir un financement supplémentaire.
De plus, les gouvernements se servent aussi du développement agile promu comme approche
itérative, et incrémentale de développement de logiciel pour concevoir les plateformes
présentant un point de contact entre les organisations publiques, et leurs usagers tel que : les
sites web, les applications, …etc. Dans cette optique, le gouvernement britannique a conçu son
site web Gov.uk gouvernemental en utilisant le développement agile. En trois ans, le site avait
remplacé les sites Web de 1 882 organisations gouvernementales et continue toujours à évoluer
en prenant en compte le feedback des usagers.
Enfin, les gouvernements peuvent se servir des DevOps comme méthode complémentaire
favorisant la collaboration entre les opérationnels, et ceux chargés de développement. Ils
peuvent même intégrer le DevSecOps pour plus de sécurité. Néanmoins, les gouvernements ne
peuvent réussir cette transformation sans la mise en place d’une main-d’œuvre agile,
multidisciplinaire, qualifiée, et flexible capable de faire face à ces changements structurels que
culturels.
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En outre, les piliers mentionnés au-dessus ont fait l’objet d’une étude réalisée par KPMG
Luxembourg en 2019. Cette étude a examiné en détail l’ensemble des secteurs (privé ou public)
constituant le marché luxembourgeois, attendu que les citoyens s’attendent à la même
expérience proposée par les entreprises privées. Selon cette étude, le secteur public est classé
en dernière place avec une moyenne globale de -8,8%, d’où une performance globale en dessous
de la moyenne dans l’ensemble des piliers comme l’illustre le diagramme suivant :
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- Associer les start-ups et les usagers à la création et l’amélioration des services publics :
Les organisations publiques doivent collaborer avec les startups pour développer des solutions
digitales innovantes capables de répondre aux besoins, et aux attentes des citoyens.
2. L’agilité et la transformation digitale au service de l’expérience citoyenne
La digitalisation a profondément changé nos styles de vie et notre quotidien. Le secteur public
comme celui privé doit revoir sa façon d’interagir avec ses clients, dont les attentes et les
exigences ne cessent pas d’évoluer. Par conséquent, le secteur public doit s’adapter et repenser
la manière dont les services sont livrés aux usagers. Il doit chercher à offrir une expérience de
plus en plus agréable en combinant efficacité, l’agilité et la proximité par le biais du digital.
Dans ce sens, nous citons le document ‘Government Trends 2021’ du Deloitte Center for
Government Insights qui a présenté neuf tendances transformatrices du gouvernement actuel, à
savoir : l’agilité, la transformation digitale, et l’orientation client. Conséquemment, il est
relativement évident qu’un e-gouvernement agile et Used-Centred permettra d’améliorer
l’expérience des citoyens.
Tout d’abord, la transformation digitale et l’agilité sont conçues comme deux approches Data-
Driven. La combinaison entre ces dernières permettra l’amélioration des prestations de service
des organisations publiques. Cela, en dotant ces organisations des outils leur permettant de
devenir plus :
- Prédictives : les systèmes agiles permettent aux organisations publiques d’améliorer la
qualité de l’expérience offerte aux citoyens. Par conséquent, ces organisations cherchent à
mieux exploiter, à exécuter, et à partager les données recueillies par le biais du digital avec les
partenaires, les organisations à but non lucratifs et le secteur privé (par exemple : la technologie
blockchain).
- Proactives et Préventives : les organisations publiques utilisent les données en temps
réel (Real time data analytics) pour une prise de décision informée et éclairée. En effet,
transformer la manière dont ces données sont utilisées à travers les outils d’analyse ‘Analytics’
permet d’exploiter proprement les données transactionnelles. Ainsi, il permet de tirer des
conclusions améliorant les rapports : taches/ employés, employés/citoyens, citoyens/perception
de service, et transformer le cycle de prestation de ces services. Néanmoins, les organisations
publiques doivent veiller sur la sécurité de ces données pour prévenir les menaces de violations
de vie privée auxquelles elles sont exposées.
- Exclusives : les organisations publiques doivent recueillir et disposer des informations
adéquates pour fournir aux partenaires des services transformationnels et créateurs de valeur.
Puis, les organisations publiques cherchent à devenir Customer-Centric en adoptant des
approches telles que l’agilité qui leur permet de recentrer leurs opérations autour d’une stratégie
orientée vers la compréhension des clients et l’exploitation des technologies pour exécuter cette
vision. Ceci en impliquant les utilisateurs à chaque étape de l’élaboration des politiques
publiques. Le ministère britannique de la justice a créé une unité de conception des politiques
axée sur les utilisateurs. Cette unité a travaillé sur des politiques visant à moderniser les
systèmes judiciaires, à créer des prisons de réadaptation et à réduire le taux de récidive des
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jeunes délinquants. Ainsi en utilisant le Design Thinking promu comme un processus créatif et
Human- centred destiné à résoudre les problèmes, garantir une bonne expérience et ajouter de
la valeur pour les citoyens.
Ensuite, l’agilité favorise la conception des structures permettant la prise et la mise en œuvre
rapide des décisions des organisations publiques. L’agilité permet à ces organisations d’être
présents dans l’ensemble des points de contact, de libérer les fonctionnaires des tâches
quotidiennes qui peuvent être automatisés pour se concentrer sur les citoyens, comprendre leur
besoin, et recueillir leur feedback. De plus, les organisations publiques doivent accroître leur
flexibilité afin d’acquérir les talents clés, de mettre en œuvre de nouveaux modèles hybrides
permettant aux fonctionnaires de travailler à domicile, …
Enfin, les organisations publiques sont devenues conscientes de l’importance de la
collaboration et le partenariat avec l’ensemble de l’écosystème. Cette collaboration peut
résoudre les problèmes qui menacent le gouvernement, encourager l’innovation dans le secteur
public, favoriser la cocréation des politiques et des solutions avec les citoyens, ….
CONCLUSION
En somme, les gouvernements doivent être aptes de s’identifier, agir et apprendre en changeant.
Conséquemment, les organisations publiques doivent devenir agiles. Cela, va leur permettre
non seulement de s’adapter, d’adopter de nouveaux modèles qui peuvent s’intégrer dans leur
large écosystème, de disposer d’un processus de décision rapide et souple, …etc. Mais encore,
soutenir le déploiement de la transformation digitale qui requiert ces caractéristiques.
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