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ENCG-OUJDA
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BP-658 Université
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Mohammed Premier Oujda
60000
0536506983
Les auteurs n'ont pas connaissance de quelconque financement qui
Déclaration de divulgation :
pourrait affecter l'objectivité de cette étude.
Conflit d’intérêts : Les auteurs ne signalent aucun conflit d'intérêts.
CHAANOUN, J., RAHMOUNI, A., & ALAOUI, M. (2022). Le
changement organisationnel et la transformation digitale : Quelle relation
Citer cet article
?. International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management
and Economics, 3(5-1), 63-86. https://doi.org/10.5281/zenodo.7121136
Cet article est publié en open Access sous licence
Licence
CC BY-NC-ND
Abstract
In a disruptive world, digital transformation has become a major concern for organizations both
nationally and internationally. In order to exploit the potential of these new technologies, they need to
change their current model to adapt quickly to the changing environment, and to do so through the path
of digital transformation. To this end, we consider digital transformation to be a complex and difficult
process of change, a matter of the moment and an urgent necessity. This leads us to propose the
following research problem: to what extent do organizational change models enable digital
transformation to be carried out? The problematic raised by this article is firstly to establish a link
between the change management models from the literature on organizational change and the
management of digital transformation. Secondly, through this paper we contribute to the research on
change management models in a context marked by a strong orientation of organizations towards digital
transformation, by identifying a set of key factors from the existing models that can be used to manage
digital transformation. The results revealed by this study demonstrate that digital transformation leads
to organizational change. These results will be used as a benchmark to reflect on whether organizational
change models can be used to drive digital transformation in a future scientific contribution.
Keywords : digital transformation, organizational change, change management models, key success
factors
JEL Classification : H75, O30
Paper type: Theoretical Research
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Jihane CHAANOUN, Ali RAHMOUNI & Majda ALAOUI. Le changement organisationnel et la transformation digitale :
Quelle relation ?
1. Introduction
Les organisations évoluent dans un environnement en pleine mutation, la technologie est une
source de disruption majeure, à laquelle s’ajoutent la montée des exigences des clients et
usagers et la modification du paysage concurrentiel. Pérenniser leur modèle et rester
compétitives, appellent toutes les organisations à l’échelle internationale ou nationale à
s’adapter, voire même anticiper ces changements, pour ce faire elles doivent emprunter le
chemin de la transformation digitale. Cette dernière consiste à intégrer les innovations
technologiques au modèle opérationnel de l’organisation afin de créer la valeur et d’être plus
performante. (Stolterman & Fors, 2004) affirment que la transformation digitale affecte tous les
aspects de la vie humaine, cela montre qu’elle représente un maillon essentiel et un levier de
changement par excellence sur le plan social, politique, et même économique. L’instar des
autres pays, le Maroc n’est pas à l’abri de la vague du digital, il est parmi les premiers pays de
l’Afrique dans l’intégration du numérique dans ses structures publiques et privées. À cet effet,
il a accordé beaucoup d’importance à la transformation digitale, qui est perceptible dans son
modèle de développement durable à travers plusieurs stratégies de digitalisation afin de
moderniser toutes ses structures, et ce, à tous les niveaux dans le but de s’adapter au contexte
de changement permanent. Nonobstant, la crise sanitaire causée par la pandémie « Covid 19 »
a mis en exergue l’importance d’accélérer la digitalisation comme levier de sa transformation,
et ce dans le but de faciliter l’accès des services aux usagers dans une conjoncture pareille. De
surcroît, cette transformation digitale est devenue une préoccupation majeure pour toutes les
organisations. À cet effet (Gong & Ribiere, 2021) ont proposé la définition suivante : « la
transformation digitale est un processus de changement fondamental, rendu possible par
l’utilisation innovante des technologies digitales accompagnée d'un effet de levier stratégique
sur les ressources et les capacités clés, visant à améliorer radicalement une entité et à redéfinir
sa proposition de valeur pour ses parties prenantes ». La transformation est qualifiée comme un
changement radical qui touche l’organisation dans sa globalité. En effet, pour intégrer et
exploiter le potentiel de ces nouvelles technologies, elles doivent changer leur modèle pour
réagir rapidement face à la disruption des nouvelles technologies. L’évolution rapide et
imprévisible de l’environnement fait que le changement organisationnel est l'une des questions
les plus importantes. Certes, il s’agit d’un processus complexe et difficile à mettre en œuvre,
mais qui reste inévitable pour les organisations aspirantes pérenniser leur modèle et créer de la
valeur (Kotter & Schlesinger, 2008). Face à la complexité du changement et son caractère
inévitable, plusieurs modèles ont été développés pour conduire efficacement le changement, il
s’agit de déterminer la capacité de ces modèles à conduire le changement organisationnel dans
un contexte de digital, à travers cet article nous cherchons à répondre à la question de recherche
suivante : dans quelle mesure les modèles de changement organisationnel permettent de
conduire une transformation digitale ?
Il convient de reconnaître que l’objectif de cet article est d’établir un lien, entre les modèles de
conduite de changement organisationnel issu de la littérature, et la transformation digitale, ainsi
que leur capacité à conduire le changement dans un contexte marqué par l’orientation des
organisations vers la transformation digitale. Pour répondre à notre objectif, nous tacherons à
valider les deux hypothèses suivantes à savoir :
H1 : la transformation digitale conduit à un changement organisationnel ;
H2 : les modèles de conduite de changement permettent de conduire de la transformation
digitale.
L’exposé de cet article est construit en trois parties. Dans la première partie, nous allons
présenter un état de l’art sur le concept de la transformation digitale, son état actuel et un aperçu
sur les opportunités et les enjeux qu’elle présente. La deuxième partie, quant à elle, va porter
sur le changement organisationnel en partant de sa définition, ses types et son lien avec la
transformation digitale. Enfin, la troisième partie sera consacrée à la présentation, et l’analyse
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qui est selon (Hanelt et al.,2021) « qui est qualifié comme un changement organisationnel guidé
par les innovations technologiques ». Nous allons tenter de retracer un état de l’art sur le concept
de changement organisationnel comme résultat direct de cette transformation digitale et
d’expliquer avec plus de détails leur relation de complémentarité. Puisque le changement
organisationnel est dû en partie à l’accélération de la transformation digitale, nous allons
essayer d’apporter une réponse à notre hypothèse de recherche qui est la suivante :
H1 : la transformation digitale conduit à un changement organisationnel.
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changement organisationnel » on entend par ce concept, tout type de changement affectant une
des composantes d’un cadre organisationnel s’agissant de la : structure, culture, procédures,
technologie, conditions de travail, ou modalités de management. Ce concept de changement
organisationnel occupe une place capitale dans les établissements publics et privés. La
littérature avance que le changement organisationnel est un concept qui a fait l’objet de
plusieurs études, à la fois dans : ses processus (Pettigrew, 1987 ; Pichault, 2009), son pilotage
(Balogun et Hope-Hailey, 2005) et les tensions et contradictions qu’il suscite (Bernoux, 2004).
De son côté (Guilhon,1998), considère le changement organisationnel comme « le moyen qui
traduit le chemin à parcourir entre un état de départ et un état d’arrivée ». Quant à (Van de Ven
et Poole,1988 ;36), il définit le changement organisationnel comme étant « est une observation
empirique sur les différences dans le temps d’un système social et également une progression
des événements qui amène une entité existante sur une période, depuis un état initial à son état
final ou à sa destination ». Certes, on témoigne l’abondante littérature sur ce sujet et il existe
plusieurs définitions du changement organisationnel, mais sans pour autant que l’une d’entre
elles ne soit substantive. Aujourd’hui, le changement organisationnel est devenu inévitable pour
les organisations, et aucune d’entre elles ne s’y’échappe aujourd’hui au changement, en plus de
la concurrence qui est devenue de plus en plus acharnée. On parle aujourd’hui de redéploiement,
renouvellement, restructuration et réajustement. Ces éléments-là poussent les organisations à
se remettre en question. Elles doivent être dans l’obligation d’innover et d’adopter de nouvelles
pratiques managériales afin de s’adapter au contexte de changement rapide pour accompagner
la mondialisation. Nous qualifions alors le changement organisationnel « comme le passage
d’un état initial vers un état final désiré ». Cette transformation radicale exige une
déstabilisation de la zone de confort des individus et l’adaptation à ce changement constitue un
réel défi à relever. D’après (Kotler,1996 ; Schein,1995), le concept de changement
organisationnel s’articule autour de trois axes. Le premier axe concerne le développement du
sentiment d’urgence, en effet, les salariés changent d’autant plus que s’ils prennent conscience
de son importance pour l’avenir de leur métier. Le deuxième axe s’articule au fait de diminuer
l’anxiété ressentie face au changement, plus particulièrement il s’agit ici de faire face au
blocage d’apprentissage qui peut entraver la démarche du changement. Et finalement le
troisième axe vise à construire la confiance en vers l’organisme en question et sa capacité de
gérer ce changement. À l’heure actuelle, la littérature permet de distinguer trois types de
changements organisationnels. Le premier type concerne le Changement organisationnel
évolutif/émergent. Le changement est un phénomène émergent, permanent et continu.
(Alter,2005) déclare que « l’innovation inscrit l’organisation dans un cycle de changement
continu ». Selon (Argyris,2003) « le changement est engendré par l’apprentissage individuel et
organisationnel ». Tandis que (Hatch,1993) déclare que « le changement est le résultat d’une
dynamique culturelle ». À partir de ce constat (March,1991) « le changement par
l’apprentissage expérientiel en alliant la stabilité et la créativité ». Ainsi, selon les propos de
(Nonaka et Takeuchi,1997) « le changement est le résultat de la création de la connaissance par
le passage de l’apprentissage individuel à l’apprentissage collectif ». Ajoutons à cela, que
(Sainsaulieu,1972) souligne « le changement par l’identité », (Senge,1990) souligne « le
changement par l’apprentissage », au moment où (Weick,1979) est orienté pour « le
changement par la création des fenêtres de sens ». (Orlikowski,2000) est orienté également pour
« le changement par le modèle de métamorphose pour adopter le nouveau système
d’information ». Pour (Kotter,1996), le changement est construit dans la relation entre les
managers les collaborateurs, le changement par les managers. (Kanter,1992) à son tour, avance
que « le changement est un processus continu, il est possible par le rôle de la direction, managers
et destinataires ». En guise de conclusion, le changement émergent est qualifié comme « Une
modification graduelle dans l’organisation, qui peut aboutir à des transformations majeures
comme elle peut aboutir à aucun changement » (Vas, A et Ingham, M, 2004 :27-28),
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outre, la prenne de risque et de l’expérimentation (Feher & Varga, 2017). Enfin, le leadership
constitue un acteur clé de la promotion d’une culture digitale (Cortellazzo et al., 2019). La TD
implique un changement des métiers et compétences est la cinquième dimension de notre étude.
Ainsi, la littérature sur le changement managériale montre que les nouvelles technologies
affectent à la fois le désigne du travail et le leadership (Schwarzmüller et al., 2018).
L’introduction des nouvelles technologies a conduit les organisations à créer le poste de Chief
Digital Officer (CDO) (Haffke et al., 2016). Ainsi que l’élargissement du rôle du Directeur des
systèmes d’informations (DSI) à un chef d’orchestre (Kohli & Johnson, 2011). La mise en
œuvre de la stratégie de la transformation digitale exige le soutien du PDG, l’évolution du rôle
du DSI et CDO et les compétences en leadership (Matt et al., 2015). Dans ce sens, les tâches et
le rôle du CDO se concentrent sur l’aspect stratégique et communicationnel de la TD, avec une
étroite collaboration avec le DSI (Horlacher & Hess, 2016). La sixième dimension traite la
transformation digitale sous l’angle de son résultat.La transformation digitale offre une
opportunité pour l’amélioration de la performance, la productivité, la diminution des coûts,
l’agilité et la flexibilité du système (Butt, 2020). La transformation digitale a un impact positif
sur la performance des banques commerciales vietnamienne (Do et al., 2022). La capacité
informatique influence la performance organisationnelle, et que la complexité de
l’environnement renforce l’effet de la capacité informatique sur l’agilité des processus
d’affaires (Chen et al., 2014). Les capacités informatiques ont des effets positifs sur la mise en
œuvre de stratégies environnementales proactives et que ces stratégies basées sur les
technologies de l'information pourraient également se traduire par des avantages commerciaux
directs (Do et al., 2022). L’analyse empirique confirme qu'il existe des relations positives entre
la mise en œuvre d'une stratégie environnementale proactive et la performance de l'entreprise,
que la capacité informatique est un bon déterminant de cette stratégie et qu'il existe une relation
prédictive positive entre l'informatique et la performance supérieure de l'entreprise grâce à
l'exploitation de cette stratégie environnementale (Benitez-Amado & Walczuch, 2012). L'étude
prouve que la qualité du système, l'utilisation et la facilité d'utilisation sont les facteurs les plus
importants pour la performance individuelle dans les environnements ERP (Kositanurit et al.,
2006). Les nouvelles technologies affectent à la fois le désigne du travail et le leadership, ces
changements concernent également l’aspect performance (Schwarzmüller et al., 2018). Le
comportement du leadership influence positivement la performance de l’équipe, c’est un leader
de type serviteur (Guinan et al., 2019). S’agissant de cette dimension qui a attiré l’attention de
plusieurs chercheurs, elle ne peut voir le jour sans la combinaison entre 3 facteurs clé à savoir :
le contexte, le contenu et le processus qu’on va détailler dans les lignes suivantes.Concernant
la septième dimension, elle s’articule autour de la transformation digitale sous l’angle de son
contexte. À cet effet, la transformation digitale trouve ses origines dans un environnement où
la technologie est devenue une source de disruption, ce qui va engendrer la modification des
comportements et attentes des clients, le changement du paysage concurrentiel et
l’accroissement de la Data (Vial, 2019). Ces facteurs externes sont de trois ordres, les
technologies disruptives, le changement des comportements des clients, les nouveaux acteurs
digital (Warner & Wäger, 2019). L’émergence d’un écosystème d’affaires numériques
(Kotarba, 2018).La transformation digitale trouve également ses déclencheurs au sein de
l’organisation, et ce par le développement de nouveaux produits et services, une nouvelle
culture, la modification des processus décisionnels, les capacités dynamiques, l’agilité
organisationnelle, le travail collaboratif, l’intégration des compétences digitales, la Co-création
avec les parties prenantes, l’évolution du rôle du leadership, la création des réseaux internes
(Kraus et al., 2021). La transformation digitale offre à la fois des défis à relever et des
opportunités à saisir (Kraus et al., 2021).Cependant, la huitième dimension concerne la
transformation digitale sous l’angle de son contenu. La transformation digitale engendre des
changements organisationnels au niveau de la stratégie, la valeur proposée aux clients, le
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business model, le modèle opérationnel, les ressources et les capacités, et enfin le leadership.
Ainsi que, des changements institutionnels et sociétales, et ce par l’émergence de nouveaux
acteurs qui modifient les pratiques, les croyances, les valeurs, les connaissances et les
compétences des individus (Hinings et al., 2018; Kraus et al., 2021). Finalement, la dernière
dimension traite la transformation digitale sous l’angle de son processus. La transformation
digitale est un processus continu d'utilisation des nouvelles technologies numériques dans la
vie quotidienne de l'organisation, qui reconnaît l'agilité comme le mécanisme de base pour le
renouvellement stratégique du (1) business model, (2) de l'approche collaborative, et finalement
de la (3) culture d'une organisation (Warner & Wäger, 2019). La TD consiste à transformer le
modèle opérationnel en utilisation les nouvelles technologies afin de proposer une nouvelle
valeur pour le client (Berman, 2012). La combinaison entre ces 3 variables indépendantes
permet de contribuer fortement à la performance des organisations à l’ère de la transformation
digitale. Toutefois, ces trois variables ont été étudiées minutieusement dans le modèle de
changement organisationnel de (Pettigrew,1987) qui figure parmi les grands modèles traités
dans la littérature. Ce constat, nous pousse une liste des modèles phares de changement
organisationnel dans la section suivante afin d’appréhender les différentes étapes permettant de
conduire un changement organisationnel dans un contexte de transformation digitale et par la
suite d’apporter une réponse scientifique à notre problématique de recherche.
2.2.3 Les modèles de changement organisationnel et la conduite de la transformation
digitale
La littérature sur le changement organisationnel met en évidence un ensemble de modèles
prescriptifs, ces modèles servent à conduire le changement. La capacité de la conduite de
changement est une reconnue comme une compétence organisationnelle par excellence, pour
la conduite de changement, il existe plusieurs modèles qui s’inscrivent dans l’approche de
changement planifié, ou le changement émergent ou bien encore le changement contingent
(Burnes, 1996). (Lewin,1947) propose un modèle de changement comportant trois phases : la
déconstruction, la transformation et la reconstruction. La phase de la déconstruction des
normes, selon Lewin l’équilibre doit être déstabilisé pour se débarrasser des anciennes
pratiques, il est rendu possible grâce à la discussion du groupe. La phase de la transformation,
le changement aura lieu par la réduction des forces de résistance individuelles en expérimentant
les nouvelles pratiques. La phase de la reconstruction c’est-à-dire la stabilisation de
l’organisation à un nouvel équilibre en intégrant des nouvelles pratiques (Burnes, 2004). Lewin
considère le changement comme épisodique dans la vie de l’organisation, et qu’il est possible
de le contrôler et le manager, c’est-à-dire que le changement des comportements des individus
est possible par le partage des pratiques au sein du groupe, donc nous pouvons dire que le
mécanisme de conduite de changement est attribué au groupe. Cependant (Beer,1980) a
développé une approche de conduite de changement composée de six phases. (1) Mobiliser
l'engagement en faveur du changement par une situation problématique clairement définie. (2)
Développer une vision commune de l’objet de changement, en définissant de nouveaux rôles et
les responsabilités afin d’enlever les obstacles fonctionnels et hiérarchiques au partage de
l'information et à la résolution des problèmes. (3) Favoriser le consensus autour de la nouvelle
vision, la compétence pour la mettre en œuvre et la cohésion pour la faire progresser. Cela
nécessite un leadership fort de la part du directeur général. (4) Diffusez la revitalisation dans
tous les services sans y pousser depuis le sommet. (5) Institutionnaliser le changement, en
l’intégrant aux systèmes et aux structures formelles. (6) Surveiller le changement, en l'ajustant
en fonction des problèmes, créer une organisation apprenante pour s’adapter avec
l’environnement changeant (Beer et al., 1990). Dans le même ordre d’idée, (Cooperrider et
Srivasta, 1987) ont proposé un modèle composé de trois phases. La découverte, le devenir et le
déploiement. (1) La phase de découverte consiste à identifier les expériences positives et
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apprécier le succès de l’organisation. (2) La phase de devenir (rêve), les parties prenantes
développent une conception commune pour une organisation encore meilleure. (3) La phase de
déploiement (destin) consiste à créer des plans d’actions pour implanter le changement
(Cooperrider & Srivastva, 1987). En outre (Pettigrew, 1985,1987) considère le changement
comme étant un processus très complexe qui transforme la politique et la culture des entités
concernées par le changement. Son modèle de changement s’appuie sur un processus très
complexe ayant pour objectif la transformation de la politique, la structure et la culture de
l’entité concernée par le changement. « Son modèle est axé sur trois variables à savoir : primo,
il s’agit du contexte interne et externe qui désigne l’environnement économique, social et
politique ainsi que la structure organisationnelle de l’établissement. Secundo, on parle du
contenu qui permet à son tour une vraie formulation du processus de changement qui est in fine
le troisième paramètre de nature très complexe » (Chaanoun. J & Alaoui. M, 2022).Dans la
même veine, le modèle du (Lemoigne,1990) distingue quatre types de changement à savoir :
régulation qui consiste à réguler les comportements face au changement, dans un
environnement stable sans pour autant modifier la structure ; adaptation, il s’agit de chercher
des actions d’adaptation dans un contexte stable, sans une modification de la structure ;
adaptation structurelle, il s’agit de s’adapter dans un environnement instable tout en modifiant
la culture et finalement l’évolution structurelle : on parle d’une évolution structurelle dans un
environnement instable. (Judson,1991) quant à lui, a développé un modèle de conduite de
changement composé de cinq phases. La première phase de l’analyse et la planification du
changement. La deuxième phase de la communication du changement. La troisième phase
consiste à faire accepter les changements requis, en particulier au niveau du comportement. La
quatrième phase de la transition vers la nouvelle situation. Et finalement, la dernière phase de
la consolidation et les nouvelles conditions pour institutionnaliser le changement (Armenakis
& Bedeian, 1999). Ainsi (Kanter et al., 1992) ont proposé un modèle de conduite de changement
reposant sur dix phases. (1) l'analyse de l'organisation et du besoin de changement. (2) La
création d'une vision partagée et d'une direction commune dans laquelle l'accent est mis sur (3)
la séparation du passé et (4) la création d'un sentiment qu'un changement important est
nécessaire. (5) Un rôle de leader fort devrait soutenir le changement afin d'accroître sa
légitimité, (6) où le parrainage politique est recherché pour créer une base solide pour le
changement, puis prépare le terrain pour (7) le développement d'un plan de mise en œuvre. (8)
Des structures doivent être mises en place pour faciliter la mise en œuvre du changement,
comme des essais pilotes, des formations et des programmes de récompense. (9) La
communication du changement doit être ouverte et honnête et impliquer toutes les parties
prenantes dans le processus de changement. (10) Enfin, le changement doit être renforcé et
institutionnalisé pour incorporer les nouveaux comportements dans les opérations quotidiennes
(Stouten et al., 2018). Ensuite vient le modèle de (Vandageon-Derumez,1998) qui propose les
étapes suivantes. Nous avons la phase de maturation, cette phase correspond à la prise de
conscience de la nécessité de changer. À ce stade, un projet de changement est formalisé avec
une vision, un cadre organisationnel et une démarche à suivre. Deuxièmement vient l’étape de
déracinement qui marque la diffusion, la communication et la mise en œuvre du projet de
changement au sein de l’organisation. À ce niveau, des actions d’accompagnement deviennent
nécessaires avec une attention qui doit se porter sur les initiatives et les nouvelles idées émises
par les acteurs. Et finalement, vient l’étape d’enracinement qui traduit l’ancrage du changement
au niveau de l’activité quotidienne de l’organisation. Le changement n’est plus un projet, mais
une réalité imposée avec un nouveau cadre du travail qui est mis en place.Selon les propos de
(Kotter, 1996), il a élaboré un modèle de conduite de changement en huit phases. (1) Créer un
sentiment d’urgence, et ce par un diagnostic de l’environnement pour identifier déceler les
menaces et les opportunités. (2) Former une coalition puissante, en créant une équipe avec un
engagement commun et suffisamment de pouvoir pour mener l'effort de changement. (3)
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Développer une vision future pour orienter l'effort de changement, et une stratégie pour
concrétiser cette vision. (4) Communiquer la vision en utilisant tous les moyens nécessaires (5)
inciter à l’action par la modification des structures et l’encouragement des prises d’initiatives.
(6) Générer des victoires à court terme pour renforcer la mise en œuvre du changement, en
récompensant les contributeurs aux améliorations. (7) Consolider le succès pour booster la
légitimité du changement, et redynamiser le changement par de nouveaux acteurs et projets. (8)
ancrer le changement aux structures et systèmes de l'organisation (Kotter, 1997, 2006).(Jeff
Hiatt,2006) a élaboré le modèle de changement sous l’appellation de ADKAR, dont l'acronyme
signifie conscience, désir, connaissance, capacité et renforcement. (1) La phase de prise de
conscience de la nécessité du changement, et de créer une vision du changement et de la
communiquer. (2) La phase du "désir" implique le soutien et la participation active au
changement en vue de concrétiser la vision. (3) Les connaissances et les compétences sont
développées favoriser l’implication au changement. (4) La capacité à mettre en œuvre le
changement. (5) Enfin, la phase de renforcement, le changement est ancré dans les processus et
structures de l'organisation (Hiatt, 2006). Selon les travaux (Armenakis et al., 2009), ils ont
proposé un modèle composé de quatre phases. (1) La phase de diagnostic organisationnel
efficace qui consiste à identifier les problèmes et leurs causes profondes. (2) La phase de
création d’un état de préparation au changement comme un précurseur cognitif des
comportements de résistance. (3) La phase de l’adoption du changement par les bénéficiaires
en prenant en compte les cinq croyances favorisant l’adhésion au changement. (4) La phase de
l'institutionnalisation du changement souhaité dont l’accent est mis sur les stratégies que le
leadership peut en servir pour influencer ces croyances et ancrer le changement dans les
comportements (Armenakis & Bedeian, 1999; Armenakis & Harris, 2009). Finalement, nous
allons présenter le modèle de changement développé par (Autissier et Mautot, 2015) et qui est
composé de trois phases à savoir : définir, expérimenter et ancrer. (1) la définition commence
par un diagnostic du contexte à l’aide des ateliers avec les parties prenantes. (2)
L’expérimentation du changement dans les lieux de travail sous forme des cycles d’atelier en
mode collaboratif. (3) Enfin, la dernière phase consiste à ancrer les expériences d’apprentissage
accumulé sur le changement dans la gestion quotidienne de l’organisation (Autissier et al.,
2018). Nous présentons le tableau suivant qui donne une vision globale sur les différents
modèles de conduite de changement :
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La séparation du
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Quelle relation ?
D’après l’analyse de ces modèles de conduite de changement, nous constatons une évolution,
cette évolution est marqué par un changement de paradigme, a commencé par le paradigme
sociologique qui trouve son point de départ avec les travaux de (Lewin, 1947) le changement
est possible par le groupe, et puis le paradigme instrumental avec les travaux de (Kantter,1992)
la roue de changement s’inscrit dans une démarche de changement en mode projet, ensuite le
paradigme managérial qui considère que le changement est une alternance en changement
continu et de rupture rendue possible par le leadership des managers, en outre, le paradigme
stratégique-organisationnel avec notamment les travaux de (Pettigrew,1987) , Rondeau et
Bareil, ou encore les stratégies de (Autissier et Mautot,2015) pour ces auteurs la conduite de
changement est internalisée dans les organisations avec un pilotage différencié de la
transformation, et enfin, le paradigme expérientiel avec les travaux de (Armenakis, Autissier et
Giraud, 2009) pour eux le changement n’est pas un obstacle à dépasser, mais il doit être traité
comme des capacités organisationnelles à développer par une approche expérientielle.
H2 : les modèles de changement organisationnel permettent de conduire la TD.
L’analyse des modèles de conduite de changement organisationnel montre le passage d’une
approche basée sur la conduite de changement organisationnel vers une autre approche basée
sur le développement des capacités de changement. Les modèles les plus récents mettent
l’accent d’avantage sur les capacités organisationnelles qui permettent de réagir, d’être proactif
et agile face aux bouleversements de l’environnement (Rondeau, 2008). Aujourd’hui, les
initiatives des organisations aspirant emprunter le chemin de la transformation digitale sont
entravées par des barrières qui se résument à l’inertie et à la résistance (Vial, 2019). En effet,
ces barrières qui entravent le développement des capacités dynamiques nécessaires pour la
conduite de la transformation digitale sont liées à la planification stratégique rigide, la résistance
aux changements et le niveau de la hiérarchie élevée (Warner & Wäger, 2019). Ainsi que la
difficulté d’exploiter l’apport de l’innovation. Conformément au constat précédent, les
organisations en pratique ont trouvé le passage à la transformation digitale extrêmement
difficile pour plusieurs raisons, notamment l'absence d’un modèle de mise en œuvre
standardisé, l'accent mis sur l'introduction de nouvelles technologies sans évaluer leur rôle au
sein de l'entreprise, le cloisonnement des initiatives des projets digitaux par rapport au reste de
l'entreprise, et la mise en œuvre à grande échelle de la digitalisation sans une vision réaliste du
retour sur investissement (Butt, 2020). Dans ce sens, pour conduire la transformation digitale,
il est nécessaire de développer des capacités dynamiques et des capacités informatiques, dans
le cadre d’une approche contingente d'utilisation continue des nouvelles technologies digitales
dans la vie quotidienne de l'organisation, dont l'agilité est reconnue comme une capacité
dynamique pour un renouvellement stratégique continu du (1) business model, (2) de l'approche
collaborative, et finalement de la (3) culture d'une organisation (Warner & Wäger, 2019).Outre
les capacités dynamiques, les organisations doivent développer des capacités organisationnelles
en liaison aux technologies d’informations, parce que plusieurs études ont montré qu’'il existe
des relations positives entre la mise en œuvre d'une stratégie environnementale proactive et la
performance de l'entreprise, et que la capacité informatique est un bon déterminant de cette
stratégie et qu'il existe une relation prédictive positive entre la technologie et la performance
supérieure de l'entreprise grâce à l'exploitation de cette stratégie environnementale (Benitez-
Amado & Walczuch, 2012). Dans ce sens, les capacités informatiques ont des effets positifs sur
la mise en œuvre de stratégies environnementales proactives et que ces stratégies basées sur les
technologies de l'information pourraient également se traduire par des avantages commerciaux
directs (Do et al., 2022). Finalement, après avoir exposé les modèles les plus célèbres de la
conduite de changement organisationnel, en mettant en évidence le type changement propre à
chaque modèle que ce soit émergent, planifié ou encore contingent, ainsi que les leviers de
changement appropriés. Par la suite, nous avons pu déduire que l’évolution de la conduite de
changement organisationnel d’une approche classique vers une autre approche basée sur les
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méthodes agiles, cela nous amène à conclure que la conduite de la transformation digitale par
les modèles de changement organisationnel est limitée, à l’exception du modèle de (Autissier
et Moutot 2015) qui permet de conduire le changement dans un contexte marqué par une
orientation forte vers le digital, en misant plus sur le développement des capacités dynamiques
et informatiques.
3. Conclusion
Dans un premier temps, nous avons mis en lumière le concept de la transformation digitale,
comme étant un phénomène universel, qui manque d’une définition claire, mais nous pouvons
le définir à notre sens comme un changement de l’organisation à plusieurs niveaux provoqués
par les nouvelles technologies, et que la transformation digitale constitue une opportunité pour
rendre les organisations plus performantes. Dans un deuxième temps, nous avons mis en
évidence le concept du changement organisationnel, qui devient la règle dans un environnement
turbulent, et qui marque le passage en permanence d’un état vers un autre état organisationnel
désiré, tout en prenant en considération les exigences internes et externes de l’organisation, le
contenu et le processus de changement. En relation avec la transformation digitale,
l’exploitation de l’apport des nouvelles technologies conduit à changement organisationnel
global et étendue à plusieurs dimensions de l’organisation. Dans un troisième temps, nous avons
abordé les modèles de changement organisationnel afin de déterminer leur capacité à conduire
le changement dans un contexte de digitalisation, d’après l’étude comparative des différents
modèles présentés par la littérature, nous avons constaté un changement de paradigme vers une
approche de changement basée sur les méthodes agiles et le développement des capacités
dynamiques, et par conséquent une capacité limitée des modèles classiques à conduire la
transformation digitale. La transformation digitale est considérée comme un changement
organisationnel radical guidé par les nouvelles technologies et qui touche l’organisation dans
sa globalité, notamment au niveau des modèles d’affaires, des structures, de la culture, des
pratiques et des métiers et compétences. Malgré que la transformation digitale conduit à un
changement organisationnel, sa conduite par les modèles de changement classiques est limitée
dans le sens où le recours aux méthodes agiles et le développement des capacités dynamiques
s’avèrent une nécessité pour l’organisation dans un contexte de changement rapide, complexe
et incertain. Cet article de recherche présente un apport théorique qui réside dans l’étude
comparative entre les modèles de changement, et qui marque une évolution d’un changement
micro qui touche des aspects particuliers de l’organisation à un changement plus macro qui
touche l’organisation dans sa globalité, ainsi que le passage d’une logique de changement
instrumental vers une logique de changement expérientiel basé sur le développement des
capacités dynamiques de l’organisation afin d’exploiter aux maximums le potentiel des
nouvelles technologies. En conséquence, nous avons pu élaborer un ensemble de facteurs clés
de succès qui peuvent servir aux professionnels à la construction d’un modèle de changement
adapté à la transformation digitale, et qui peuvent être énumérés comme suit. (1) le diagnostic
de l’environnement interne et externe, (2) évaluer l’état de préparation au changement, (3) créer
une entité pour la conduite de changement, (4) créer une vision et une stratégie de changement,
(5) communiquer la vision, (6) implique, (7) développer l’apprentissage, (8) évaluer et corriger,
(9) institutionnaliser le changement. Quant aux limites de la recherche, la principale contrainte
que nous avons rencontrée réside dans l’existence d’un seul modèle de changement
organisationnel permettant de conduire une transformation digitale, mais qui n’est pas
standardisée. D’où l’importance de tester ces facteurs clés dans un contexte pratique pour
vérifier si les modèles récents de changement organisationnel dans un contexte digital ont pris
en considération les leçons apportées par la théorie.
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