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La gestion stratégique des résultats : Le modèle anglo-

saxon convient-il au contexte suisse ?


Denis Cormier, Michel Magnan, Bernard Morard
Dans Comptabilité Contrôle Audit 1998/1 (Tome 4), pages 25 à 48
Éditions Association Francophone de Comptabilité
ISSN 1262-2788
ISBN 2711734064
DOI 10.3917/cca.041.0025
© Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 25/03/2023 sur www.cairn.info (IP: 160.177.175.254)

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Denis Convnn, Michel MacNaN et Bernard MoneÀ-o
tj' GEsrIoN srRATÉcIQUE DEs RÉsuLTArs - LE MoDÈLE ANGLo-SAXoN coNVTENT:IL AU coNTEXTE sulssn ?

La gestion strattstqcûe des résuhats :


Le modèle anglo-saxon conviençil
au contexte suisse ?
Denis Conunn, Michel MacNeN et Bernard Moneno

Rêruné fistseX Eorrtngs nnntgenenh ts tfu Arqh-


Saxon nodel relevmt to the Swûss (rprlext?
_ -La gestion stratQique des r6ultats peut se
définh conune une intervention de la part de Eo*iog m.anagcfri€nt may be drfined as
la direfiion dune firme dans le processus de rnanagernent interuention in
the mterprise
pr&entation de I'information financière en vue
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financial re?orting process for the purpoie of
d'obtenir un grn au déuiment d'auues aarying weahh disnibution. Management
parties. Dblors, la direction d'une entreprise thneby seehs either to increase or reduci profit,
tenrera tout aussi bien d augmenter le bénéfice the
-dzciçion
being a function of irnpàcit- or
que de le diminuer, la décision étant foncsion explicit contracts in wbich the enterprise and
des contrats implicites
r ou explicites auxquels la rndnagtwt.rt are mgaged. Tltree reasons moti-
f r.
hrme et sa direction sont parties prenantes. uate earning rnanagement: poktical cost mini-
Trois objectifs spécifiques p€uvenr amener une misation, financing cost rninintisation and
direction d'entreprise à gérer stratftiquement ma.nager weabh maxirnisation. Among the
ses r6ultats: (1) la minimisation des cotts contæts sadied, ute addras instances relited to
politiques, (2) la minimisation des cotts de regakmry.bodies, mterprises in financinl dffi-
financement et (3) la maximisation de la dat! and tukeouer atteTrz?ts. We ?resent an
richesse du dirigeans Parmi la contextes eamings rnand.gement modzl based on a sample
é1udie nous r€troulrons des cas d'enquêtes of Swisl companies. Our resuhs gt"nnlty
d'organismes de réglementation, des cas de support ltypothesesfound in the literature.
6rms en difficultCs financières et des tentatives
de prises de contrôle. Dans cet ardcle, nous
pr&entons un modèle de gestion des résultats
construit à panir d'un échantillon de sociét$
suisses. De frçon générale, nos râultats confor-
tent les hypoth&es avancées dans la littérature.

(onespondonce HEC-Montréal - 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine


Montréal, Qc, Canada -H3T 2N

CoMr.rÆrurÉ- CoNrRôrr-Auorr /Tome 4 -Volume I -mars l99B (p.25 à.48)


-- r,q. cEsïoN sr*rÉcreuE DEs irî,îFïil:i#ffiYtriîËià:ï#.K'SR.,,ENr:rl AU coNrEXrE surssE ?

26

Introduction
Les états financiers publiés par les directions d'entreprises servent chaque jour de point d'appui pour
de multiples décisiàns. Nous riavons qu à penser à I'analyste financier qui cherche à prévoir le
montant du bénéfice d'une firme pour la prochaine période, au banquier face à l'étude d'une
demande de prêt, à l'organisme de réglementation d'un service public analysant une demande de
hausse tarifaire ou à l'investisseur qui doit arrêter le choix d'un placement. Certaines estimadons
chiftent en dizaines de milliards de dollars les dépenses encourues à travers le monde pour la ptépa-
rarion et l'analyse des étars financiers des entreprises. Or, en dépit de I'importance potentielle des
états financiers er du nombre croissant de prises de position des organismes de normalisation comP'
table comme le FASB ou l'lASC, il n en demeure pas moins que la direction d'une ûrme jouit d'une
ceftaine flexibilité dans ses choix de pratiques et méthodes comptables à l'intérieur des principes
comptables généralemenr reconnus. D'ailleurs, depuis longtemps' les observateurs avettis de la scène
financière ,*pçorn.rt les directions d'entreprises d'utiliser cette flexibilité comptable à leur avan-
tage. Différer,io rapportées dans des publications telles que Fortune, Forbes,,Business Veek
"rr..dores
,iBanonlser dans des ouvrages tels que Barbarians at the Gate er Breaking Up the Bank : The Decline
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of Banh Americaillustrent ce point de vue
Toutefois, est-il possible de généraliser les cas anecdotiques décrits par la presse financière ? En
d'autres rermes, est-il possible de prédire systématiquement les choix comptables des directions d'en-
treprises selon les circonstances et les environnements auxquels ils font face ? Une réponse à cette
question repose sur l'identificadon des variables suivantes: (1) les avantages retirés Par les dirigeants
J'entr.pris., de leurs choix comptables ; (2) l'ampleur et la forme de la marge de manceuwe comp-
table que les dirigeants peuvent utiliser selon leurs besoins; (3) les circonstances amenant les diri-
geants à se ,.rvir de l.,ri -"rg. présumée de manæuvre comptable. Il sera intéressant de voir dans
{u.ll. m.rure les modèles de gestion des résultats, essentiellement développés dans les pays anglo-
Joorr, peuvenr s'appliquer dans un autre contexte, celui de la Suisse. Plus panict'lièrement, dans
cette étude, nous renrerons d'établir les déterminants des décisions comptables des firmes suisses et
d'évaluer dans quelle mesure les modèles de gestion stratégique des résultats, essentiellement déve-
loppés dans les pays anglo-saxons, peuvent convenir au ç$ de la Suisse, historiquement reconnue
pour sa flexibilité en matière de choix des pratiques comPables.

Wffi Les conséquences économiques


des choix comptables
Perspective historique
ft,l 'Lj#
Lihypothèse du nivellemenr (ou de lissage) des résultats est une des premières explications avancées
pour expliquer les choix comptables des dirigeants. Selon cette hypothèse, les dirigeants cherchent
â'abord et avant tout à présenter aux actionnaires et auûes utilisateurs d'états financiers un résultat
affichant une tendance stable et positive. Les choix comptables des dirigeants seront alors orientés
vers la minimisation de la volatilité perçue du bénéfice. I-ihypothèse du nivellement présuppose que
les dirigeants ne cherchent pas à tirer parti des circonstances et ne font pas preuve d'oppornrnisme.

CoMl"rABIurE - CoNTRôLE - Auon / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à 48)


Denis Cowrc& Michel MacNat et Bernard Moneno

27
l,a popularité de l'hypothèse du nivellement comme explication des choix comptables des dirigeants
rePose en grande Pâftie sur son étroite relation avec les préceptes de la normalisation comptable
qui,
elle aussi, privilégie la minimisation de la volatilité du bénéfice. Pensons aux nombre, o ,ror-o
favorisant le repon et l'amortissement de charges ou produits. Etant donné que la normalisation
comptable est issue de discussions où les panicipants sont essenriellement les auditeurc et les diri-
geants d'entreprises, il apparaît alors plausible de presumer que ces derniers préftreront les choix
comptables qui amènent un nivellement du bénéfice. En d'aurres rermes, le nivellement du bénéfice
serait l'objectif de l'entreprise en l'absence de considéradons conrractuelles susceptibles de faire fluc-
tuer le bénétce de la firme.

'Sâ
, La ttéorie politico-conractuelle

Vers la fin des années 1970, àla lumière de développements en sciences économiques, il est apparu à
plusieurs chercheurs que les dirigeants sont, pâr nature, rationnels et opportunirt., la poursuite d*,
de leurs intérêts personnels. Ces intérês sont essenriellement déterminJs par les rermes des contrats
conclus entre eux et I'entreprise, de même qu'entre I'entreprise et les parties avec lesquelles elle
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traite : fournisseurs, prêteurs, gouvernemenm ou organismes de réglementation, erc. Or, piusieurs de
ces contrats sont fondés de manière explicite ou implicite sur le bénéfice ou d'aurres iÀformations
financières publiés par I'entreprise : nous riavons qu à penser aux régimes de primes à court terme,
aux clauses restrictives des contrats de dettes, aux décisions de tarification des organismes de régle-
mentation. Par conséquent, un choix comptable dont les conséquences économiques pour les diri-
geants sont favorables sera préféré à un choix comptable dont là, conséquences économiques sonr
négatives: le dirigeant est présumé adopter un comporremenr suatégique dans ses choix comp-
tables. Létude des déterminants conûactuels des choix comptables effecrués par les entreprises ert
connue sous le nom de théorie politico-contractuelle de la comptabilité.

Iæs premières études en théorie politico-contractuelle ont mis I'accenr sur les raisons qui moti-
vent les dirigeants d'entreprises dans leurs choix individuels de méthodes comptables. Mentionnons,
à titre indicatif, le fait d'inscrire à I'actif plutôt que de pâsser en charge les intérêrs, l'utilisation d'une
méthode d'amortissement accéléré comparativement à I'utilisation L l'amortissement linaire et la
décision de capitaliser ou non des frais de recherche et développemenr. En général, les résultats obte-
nus Par les chercheurs, surtout américains, appuient I'hypothèse que les dirigeant choisissent des
pratiques comptables en vue de maximiser leurs intérêts personnels et leur mieux-être tels
qu identifiés selon les contrats sur lesquels une ûrme s'est engagée. r
Toutefois, il y a une dizaine d'années, cette voie de recherche a vite aneint certaines limites:
(1) les firmes ne semblent pas et ne peuvent pas changer consramment de méthode comptable;
(2) les dirigeants d'entreprises ne choisissent pas une méthode comptable sans considérer le n
porre-
feuille , de méthodes comptables utilisées pâr une firme ; (3) en vertu des normes comptables, le
bénéfice peut être influencé par d'autres moyens qu'un choix de méthode comptable. ies limites
ont alors amené les chercheurs à se tourner vers l'examen du traitement des n accruals r> 2, ces
derniers représentant la différence entre le bénéfice net et le flux de trésorerie d'activité. Une telle
a-pproche semble logique puisque les u accruals > représenrenr une mesure globale de la stratégie de
divulgation comptable de l'entreprise et, de ce fair, sont plus susceptibles de refléter une décision

CoMprABrurÉ - Cor.rrnôr-s - Auorr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à 43)


Denis Coprratrn, Michel Macr'uN et Bemard Monano
L{ GESTION STRATÉGrQUE pES RÉSUr|AIS - LE MODÈI-E ANGLO-SAXON COI{VIENÉIL AU CONTE)n-E SUISSE ?

2g
strarégique de la part des dirigeants d'une firme que simplement l'étude du choix d'une pratique
.o-p.-.2||" .n p"rri".rli.r. l^a piochaine secdon envisage la problématique entourant la mesure de la
gesdon stratégique des résultaa.

ffi Mesure de la gestion stratégique des résultats


La gestion stratégique des résultats se définit comme * [...] une intervention délibérée dans le
proJor* de prâàniation de l'information financière dans le but de s'approprier des_q{ns Person-
nels o (Schipper, 1989, p. 92, traduction libre). La gestion des résultats est toutefois différente de la
manipulation d.r rerollats dans la mesure otr elle se fait dans le respect des règles-_comptables.
La gestion des résultats a pour effet de modifier les u accruals u de I'entreprise, soit la différence entre
le bénéfice net et les fonds générés par I'exploitation.
Lidentification d'un compoftement srratégique de la part des dirigeants d'entreprises dans la
présentation des bénéfices présuppose qu'on peut établir une distinction entre les composantes
âiscrétionnaires er non discrétionnaires des u accruals ,. llne brève démonstration rePosant sur
l'équation comptable fondamentale permeftra d'illustrer ce point :
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u Accruals u = Bénéfice - Flux de tr&orerie d'activité.

Les u accruals > représentent la différence entre la comptabilité dexercice et la comptabilité de


caisse 3. Il faut maintenant distinguer les composantes discrétionnaires et non discrétionnaires des
n

accruals, :

uAccrualso>+uAccrualsNDn=Bénéficeo+Bénéfice"o-Fluxdetrésoreried'activité
où D signifie discrétionnaire et ND non discrétionnaire.
I-iobjectif visé est alors I'identification de la composante discrétionnaire des u accruals ,. Or,
comme les composantes non discrétionnaires et discrétionnaires des u accrualt " 1: -Peuvent être
observées directement, cece démarche repose sur le choix dthypothèses réalistes et valides quant aux
facreurs influençant le bénéfice non discrétionnaire qui déterminent' Par conséquent, la composante
non discrétionnaire des o accruals ,. À dtre d'exemple, une augmentation de
comptes
d'u accruals ,, tels les stocks et les comptes clients résulant de conditions économiques favorables,
devrait être classée comme non discrétionnaire. Toute portion des n accruals , non expliquée par ce
facteur non discrétionnaire sera alors classée comme discrétionnaire.
Les études antérieures utilisent essentiellement uois approches pour mesurer la gestion des résultats.
Une première approche chiffre l'incidence des o accruals , en calculant la diftrence entre le bénéfice
,r., ., l. fl.r" d. ugrorerie d'activité. Selon cette approche, un niveau d'u accruals u plus élevé ou plus
bas pour une entreprise dans un contexte particulier indique une gestion stratégique des résultats de
l" prtt de la direction (Healy, 1985). Une deuxième approche considère quune variation dans le
niv."o d'n accruals D enrre deux périodes e$ entièrement à la discrétion des dirigeants. Cette
approche repose sur la prémisse que les facteurs économiques Pouvant affecter le niveau d'u accruals
o,

p"t .*.-pl. le chiffre d'"ff"it.r, sont reladvement smbles lorsque la période de temps considérée est

lo.r*., cLt-à-dire un an ou moins (DeAngelo, 1988; Pourciau, 1993; DeAngelo et aI, 1994).
Enfin, une troisième approche consiste à dégager, au moyen de régressions utilisant des données de
plusieurs périodes, la relation existant entre le niveau d'u accruals > et divers indicateurs de la

- Auorr Volume - mars 1998 (p. 25 à 48)


CoMrrÂBrLIrÉ - CoNTRôr-E / Tome 4 - 1
Denis Convren, Michel MacNaN et Bemard Monalo

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portion non discrétionnaire du bénéfice, tels le niveau du chiffre d'afâires, I'ampleur des immobili-
sations (charge d'amordssement) et la performance boursière. La difftrence enrre le niveau
d'n accruals , d'une période et le niveau prévu par le modèle s'appuyant sur les indicateurs non
discrétionnaires correspond à la partie discrétionnaire des o dit, pour l'étude
"c.ruals-u.'Autrement
d'une année en particulier, la diftrence entre le total des o accruals o et les n arcruals o à,i.ipé, p",
le modèle nous renseigne sur la gestion des u accruals o (Jones, 1991 et cahan, r99z) 4.

Plus récemment Dechow (1994) propose de considérer le flux de trésorerie d'activité de I'exer-
cice précédent comme un facteur imponant déterminant le niveau d'u accruals > non discrétion-
naires de l'année courante. La pertinence de cette variable se justifie par la corrélation négative très
forte observée entre le flux de trésorerie d'activité d'une période et le niveau toral des n acàruah , de
la période suivante. Dans la mesure où une poftion importante du niveau d'u accruals n semble prédé-
terminée par le flux de trésorerie d'activité de I'exercice précédent, il est raisonnable de penser qu il
s'agit d'une portion non discrétionnaire.

La prochaine section présente une syntlèse des résultats des principales études ayant porté sur la
gestion sûatégique des résultats.
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ffi Études antérieures
Les résultats des études réalisées dans le cadre de la théorie politico-contracruelle monrrenr que les
dirigeants procèdent à une gestion stratégique des résultas afin d'atteindre un des trois objectifs
suivants : (1) la minimisatio_n des coûts politiques auxquels leur firme pourrait être assujetti,
i e) l^
minimisation des cotts de financement de la firme ; (3) la maximisation de leur richesse et de leur
bien-être. La poursuite de ces objectifs amènera les dirigeants d'entreprises à gérer les o accruals u
dans plusieurs contextes différents. Le tableau 1 (p. 31) catégorise les études selon les objectifs pour-
suivis par les dirigeants et les contextes particuliers considérés. La discussion qui suit reprend
quelques-unes des études mentionnées.

i., $.î..i|, Minimisation des cotts politiques


Les dirigeants de ûrmes américaines qui jugent que la concurrence étrangère leur cause un préjudice
Peuvent Pofter plainte devant la Commission américaine de réglementa-tion du commerce inrerna-
tional. Parmi les facteurs considérés par la Commission dans r., dé.irion, en matière de arifs puni-
tifs à l'importation et de- contingentements, la rentabilité comptable des firmes domestiques du
secteur d'activité sujet de I'enquête joue un rôle de premier plan. Les entreprises porranr plainte ont
donc tout intérêt à présenter un portrait pessimiste de leur ienmbilité aÊn-d'influen.., l. jugement
de la Commission et de gagner leur cause face aux compétiteurs étrangers. Les études d. yon.,
(1991) et de Rayburn et Lenway (1992) montrent que des enrreprises, d"n, l. but de limiter la
concurrence étrangère, sous-évaluent leurs bénéfices en réduisant leurs n accruals n de manière
discrétionnaire. Dans le même ordre d'idées, Cahan (1992) obserye que les entreprises faisant I'objet
d'une enquête antitrust de la part du ministère américain de la Justice sous-évaluent leurs bénéfices
par une gestion stratégique des u accruals ,.

CoMprABrLrrÉ - CoNTRôLE - AuDtr / Tome 4 - Volume 1 - mars I99B (p. 25 à 4g)


Denis ConvIr.n, Michel MacNel et Bemard Monero
L{ cEs]]oN sTRr{TÉ,creuE DEs RIbutrATs - LE MODÈLE ANGLO-SAXoN coI.nfENT-IL AU coNTE'xTE sulssE ?

30

-jre - r Minimisation des coûts de financement


DeAngelo et aL (L994) ont étudié le componement des entreprises en difficultés financières en
madè; de gestion des résultas. Ils arrivent à la conclusion que les choix de pratiques comptables
visent esseniiellement à gérer une crise financière et à obtenir de meilleurs termes de la pan-des
créanciers lors de la renégociation d'emprunts. Il napparalt pas que le maintien du niveau de divi-
dende ou le respect des claures restrictives des contrats d'emprunt motivent les dirigeants à gérer le
bénéûce. En efÎ.t, les auteurs consrarenr que dans un contexte de difficultés financières, les diri-
geants réduisent de manière discrétionnaire les u accruals o de leur entreprise _afin d'afficher un
Égngfi". plus faible, noramment dans la période suivant une réduction du dividende. Cependant,
certaines études onr montré que les dirigeants peuvent émettre un signal quant à la rentabilité future
de leur firme en gérant les résultats à la hausse (Press et W'eintrop, 1990 ; Beneish et Press, 1993 ;
Sweeney, 1994) . Selon Defond et Jimbalvo (1994), cette gestion des résultaa à la hausse peut être
contréepar la qualité de I'audit. En effet, les firmes auditées Par un ( big six ,_ seraient limitées dans
leur flexibilité àn matière de gestion des résultas. En outre, il semblerait que la gesdon des résultats
à la hausse ne soir pas un phénomène constaté en période de crise financière. Les firmes confrontées
à des problèmes financieri majeurs opteraient plutôt pour une à la baisse de leurs résultats
_gestion
pour les raisons invoquées par DeAngelo et al. (1994), à savoir la nécessité de réduire les versements
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àes dividendes ou de procéder à des ienégociations d'emprunts. Il faut préciser que l'échantillon de
DeAngelo et aL (1994) est composé de firmes ayant subi au moins trois pertes annuelles sur une
périoJe de six ans, ce qui peut constituer une situation de crise financière majeure. Dans le contexte
'fr"nçair,
une étude récente de Chalayer et Dumontier (1996) montre une ge-stion des u accruals n
lorsque la variation anticipée du résultat net est uès supérieure ou très inférieure à la variation
moyenne des résultats nem d'un ensemble déterminé d'entreprises.
læs dirigeants de firmes effectuant un premier appel public à l'épargne ont intérêt à afficher des
bénéâces lL plus élwés possibles pour les périodes précédant l'émission d'actions puisque les
preneurs fermes s'appuient presque exclusivement sur l'information financière présentée par l'entre-
prise pour fixer le pii* d'e-ision. Les résultats des études sur cette question montrent une gesdon
iratégique des bgné6ces dans les derniers états financiers intermédiaires précédant le premier appel
pub[- à l'ép"tgtt. (Friedlan, 1994;Teoh et al. 1994).Toutefois, aucun indice de gestion stratégique
àes bénéfices tt p,, être observé dans les derniers états financiers annuels précédant l'émission d'ac-
"
tions.

ru[Ï Maximisation de la richesse des dirigeane


Alors que pour les deux objectifs précédents, les intérêts des dirigeants et des actionnaires de I'entre-
pris. càin"ident, il y a des événements ou des situations spécifiques pour lesquels les dirigeants
irocéderont à une gestion srrarégique des résultats afin de maximiser leur
richesse, vraisemblable-
111.rr, détriment des actionnaires. Ainsi, lorsque la firme fait I'objet d'une tentative de prise de
",,
contrôle de son conseil d'administration (proxy les dirigeants peuvent essayer de masquer une
fghr),
u
mauvaise performance en gérant à la hausse les accruals , des résultats trimestriels publiés durant
cette périàde (DeAngelo, 1988). IJimpact anticipé de cette mesure est d'inciter les actionnaires
de la trme à conseryer leurs actions et à garder contance dans la direction actuelle: une
".t.r.I,
réducdon du risque de prise de contrôle permet aux dirigeants d'améliorer leurs chances de conser-
ver leurs fonctions.

CoMrrABturÉ - CoNrRôrr - AuDIr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à 48)


LAGEsïoNSrRArEGreuEpEs-?i#:H'i#ïâ'iffi iffi l3îÂtr"ëË'.vrENr:rLAUCoNrEx
Ut
Comme r" ré-un*
à court terme, lesquels sont fondés sur le bénéfice, il peut être tentanipour le dirigeint de gérer stra-
tégiquement le bénéfice afin d'optimiser sa rémunération. Toutefois, plusieurs de ces régimes
comportent des bornes en dehors desquelles aucune prime n est versée (borne inftrieure) ou
h frime
versée est limitée à un montant maximum (borne supérieurQ. Si le bénéfice de la firme
se situe à
l'extérieur de ces deux bornes, il peut alors être optimJ pour les dirigeants de réduire le bénéfice
de
la période courante afin d'augmenter le niveau anticipé de bénéfice des périodes futures. En effet,
comPte tenu des particularités des écritures comptables, toute réduction à court terme d.es n
accruals
n s'inverse d'elle-même dans les périodes futures. Par ce geste, les
dirigeants augmentent leur proba-
bilité d'obtenir une prime dans les périodes futures. HeJy (1985) et McNichols et lù7ilson (19gg),
en examinant la rémunération des cadres dirigeants, onr démontré que les caracéristiques
des régimes
de primes influencent la gestion des u xsçruals ,. Plus spécifiqueme.i, ,rr. diminution
des u accruals o
est observée lorsque les bénéfices d'une entreprise excèdent ie plafond fixé par les
clauses du régime
ou lorsque les bénéfices sont inférieurs au seuil minimal fixé pàur avoir droit à la prime. Les auteurs
constatent une augmentation dans le niveau des n accruals u lorsque les bénéfices se situent entre
les
deux seuils, ce qui Permet aux dirigeants de maximiser leur prime. Toutefois, des recherches plus
récentes ne confirment qden partie ces résultats (voir Holthausen er aI,1995 et Gaver et
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al.,1995).
En bref;, les conclusions des recherches en gestion stratégique des résultars semblent indiquer que
I'environnemenr contracruel de I'entreprise incite les dirigeLts à gérer les u xçç1ual5 , d.ans le but
de
maximiser leur bien-êue etlou celui de leur entreprise. Le tableau 1 résume les principales études
antérieures poftant sur la gestion stratégique des résulrats.

Tableau 1
Objectifs visés par la gestion stratégique des résultats et contextes étudiés

Minimisation des coûts politiques Renégociations d'emprunB et difficultés financières


Enquêtes ou surveillance par des organismes de DeAngelo et al. (1994); Sweeney (j994); DeFond er
réglementation Jiambalvo (1994).
Jones (1991); Rayburn et Lenway (1992): US Contrats de deffe (violations contractuelles
International Trade Commission. et restrictions des dividendes)
Cahan (1992) : Division anti-trust du ministère américain
McNichols et Wilson (1988); Press et Weintrop (1990);
de la Justice.
Healy et Palepu (1990); Beneish et press (.l993); Hall
Petroni (1992): Bureaux américains de surveillance des (1ee4).
assureurs des États,
Magnan et Nadeau (1995) : Tribunal de commerce cana- Maximisation de la richesse (ou mieux-être)
dien, enquêtes anti-dumping. des dirigeants
Minimisation de fimpôt Optimisation de Ia prime à court terme
Warfield et Linsmeir (1992); Boynton et a/. (1993); Healy (1985); Holthausen et a/. (j995); Gaver et a/.
Guenther (1994). (1995) ; Clinch et Magliolo (1993).

Négociations ayec des tiers: contrab de travail Changements de contrôle


Liberty et Zimmerman (1986). DeAngelo (1986); Perry et Williams (1994) : offres d,ac-
quisition par la direction.
Minimisation des coûts de financement DeAngelo (1988) : luttes pour l'élection au conseil d,ao-
Premierc appels publics à l'épargne ministration.
Friedlan (1994); Aharony et a/. (1993); Teoh et a/. ChangemenB de direction non routinien
(994: Cormier et Magnan (1995); Magnan et Murphy et Zimmerman (1993); pourciau (1993);
Cormier (1997). Dechow et Sloan (1991).

CoMt'tasrr-rTÉ - Covrnôr.r - Auorr / Tome 4 - Volume I - mars I 99g (p. 25 ù 4S)


Denis Convmn, Michel MecNal et Bernard Moneno
,ô tA GESTTON STMrÉ,crQUE DES nÉsurrars - rE' MODÈLE ANGLO-SAXON CONVIENI-IL AU CONTDffE SUISSE ?

JZ-

Hffi Le contexte suisse


La Suisse nous semble un cas intéressant à étudier puisque ce Pays est reconnu Pour son système
comptable historiquement permissif, On n a qu à penser aux réserves latentes que peuvent toujours
.ré., lo entr.prises suirres. b.puis 1993, les règles ont quelque peu changé de sorte- qu il y a lieu de
croire que les normes .o-pa"bl.t .rssurent désormais une plus grande uniformité dans la présenta-
tion des comptes annuels. Èn .ff.t, pour les comptes consolidés publiés après le 1" juillet 1993, les
nouvelles règl.s .omptables s'appliquent (Code suisse des obligations, loi ftdérale du 4 octobre
1992). C.pàd"rrt, une plus St*aà uniformité dans la présentation des comptes ne signifie pas
forcément une mesure plus juste du résultat.
Parmi les principales exigences ou modifications prévues dans les nouvelles règles comptables, il y
a rout d'abord la comptabilisation des réserves latentes. Même si les nouvelles règles riinterdisent
pas formellement la création et la radiation de réserves, elles restreignent I'amortissement ou la
iadiation des réserves. Au paragraphe66g III du Code des obligations, il est spécifié que o [...] de
nouvelles réserves latentes iont permises à condition quelles soient justifiées pour assurer une crois-
sance continue de l'entreprise ou la disrribution constante de dividendes et que ce soit dans I'intérêt
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des actionnaires ,. Larnortissement ou la radiation des réserves devront être divulgués si les

montants sont substantiels.


Les règles de consolidation sont également précisées. Contrairement aux anciennes règles comp-
tables, la"consolidation est maintenÀt obligatoire, sauf pour les banques (paragraphe 663e, Code
des obligations). Seules les firmes de faible taille pourront être exemPtées (actif inférieur à 10
millions de francs suisses, revenus inftrieurs à 20 millions de francs suisses et moins de 200
employés). De plus, aucune exemption riest prévue pour les firmes qui ont. fait appel public,à
l'ep"tjne (actions ou obligations). il faut toutefois mentionner qu'aucune méthode particulière de
consolidation n'est requise.
(para-
Les règles de présentation des éléments des états financiers ont également été précisées
graphes 6él ,t 663^, Cod.des obligations). On doit dorénavant distinguer dans le comPte de résul-
i* t.r éléments d exploiration .our*t., les éléments exceptionnels et les éléments extraordinaires.
Les charges doivent ètre séparées selon les catégories suivantes : matières, main-d'æuvre, finance-
ment et amorrissements. Le bilan doit maintenant montrer séparément l'actif à couft terme et l'actif
à long rerme, de même que les deres et les capitaux propres. Ces rubriques doivent à leur tour être
décoÀposées : encaisse, comptes clients, stocks, comptes fournisseurs, etc. Enfin, plusieurs
pratiques sonr maintenant interdites (paragraphe 662a, Code des obligations), qu il
"r.i.rr.,
s'agisse d'annulei un compte de passif contre un compte d'actif ou une defte contre un revenu' ou
.nlor. le fait de ,.groop., une sèrie de comptes qui pouvaient à leur tour être radiés. Il sera égale-
ment intére.r"nt Jél,rJrrer si on peut constater un changement dans le niveau de gestion des
n accruals > pour les firmes suisses, suite à I'adoption de ces nouvelles règles comptables.
laissent toujours une
Quoi qu il en soit, il y a lieu de croire que les normes comptables suisses
pl,rr lt"nd. latirude aux dirigeants d'entreprises suisses dans le choix des politiques comptables que
-,lont
c.ll. disposent les dirigeants d'entreprises des pays anglo-saxons. Il faut préciser que c'est seule-
ment en 1984 que la Suisse s'est dotée d'un organisme de normalisation de la comptabilité, la
Fondation po., i., recommandations relatives à la présentation des comPtes (RPC). À ce jour, cet
organisme, dont les recommandadons sont facultatives' a publié douze énoncés.

CoMprABu.ITÉ - CoNTRôLE - Auott / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à' 48)
Denis Conunn, Michel MacNeN et Bernard Moneno
I/, GEsroN STRATEGIQUE DEs RÉstrLTArs - LE MoDÈLEANGLo-sAXoN coNVIENT:ILAU coNTEn E Sr-ISSE ?
33

W Léchantillon er les variables de l'étude


Léchantillon comPose de 60 firmes suisses dont les dtres sont corés en Bourse. La période
-se
couverte est de 1990 à 1994, soit cinq exercices et une possibilité de 300 observations-années. Les
données proviennent des rapports annuels et du guide des actions suisses (Union des banques
suisses). Les dix secteurs de l'économie identifiés par l'indice boursier suisse (indice
global SpI,
Finanz und'\tr7irtschaft, 1_995) sont représentés dans l'échantillon à l'exception des baniues et des
sociét& d'assurances- lléchantillon représente 35 o/o de la population de li2 firmes suisses dont
les
titres sont traités en Bourse (601172). Toutefois, en rerme de valeur boursière, l'échantillon repré-
sente 8l o/o delapopulation.
La variable expliquée est le niveau des n accruals , de la firme pour une année en particulier
que
nous normalisons par le solde des capitaux propres du début de I'exercice. Llutilisation d.s capitaux
Propres comme déflateur nous apparalt plus approprié que l'actif total, étant donné que le mod.e de
présentation de l'actif a été modité au cours de la période étudiée. À titre d'exempie, il n est plus
permis de présenter le net de cenains actifs et passifs.
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i 5.1, j ( Accruals > discrétionnaires

*rï.!. ,",r DrFFrculrÉs rwaNcrÈREs (RENDEMENT BouRsrER NÉ,cATrF,_ r)


Une situation de difficultés financières constitue un conrexte propice à la gestion des r&ultats
(DeAngelo et al., 1994). La variable de forme dichotomique suivanle servira de variable
de substitu-
tion pour la difficulté financière de I'enreprise: la firme a obtenu un rendement boursier négatif
I'année précédente (1) ou non (0). Une perte boursière peut commander une réduction des divi-
dendes et cette réduction est susceptible d'amener les dirigeants à gérer le résultat à la baisse afin de
justifier ce geste. Il faut noter qu'en Suisse, le code des àbfigations prévoit spécifiquement
que le
dividende est fonction du bénéfice déclaré par l'entrepris. et que ..tt. d.rn'ièr. u ^o, justifiZe de
consdtuer des réserves latentes pour assurer la répanition d'un dividende aussi constanr que possible ,
(article 674).

[j}iæ.s coûrs polrrreuEs


_ nib Gyacttfl.' Les coûts politiques sont habiruellement mesurés par la taille de I'entreprise.
Cette hypothèse repose sur la prémisse que les grandes enrreprises ,on. pl.r, sensibles aux pressions
politiques que les petites et sont ainsi assujetties à un plus grand tr*rf.n de richesse. plus la taille
de I'entreprise est importante, plus le résultat est susceptibl. d'êtr. géré à la baisse (effet négatif sur
les n accruals ,). L€ logarithme naturel de I'actif sert de
-.rur. do cotts politiquo. ù'",r.r.,
variables de substitution sont également utilisées pour mesurer la visibilité politique.
Secteur d'actiuité (Secteur).' Certains secteurs sonr susceptibles de représenter un risque de cotts
politiques plus élevés que d'autres. Des variables indicatrices (1/0) seronr utilisées à c.t eifet.
(Bêta) : De façon générale, une firme dont la performance économique est élevée
__Risqae devrait
oftir des niveaux plus élevés de bénéfices. Toutefois, ces bénéfices pourraient eL excessifs, et
lugés
par conséquent augmenter les coûts politiques (Hagerman et Zmijewski, I97g). Puiquil nous esr

CoMrTABILTTÉ - CoNrnôrr - Auorr / Tome 4 - Volume I - mars l99B (p. 25 \ 4S)


Denis Convrcn, Michel Macserq et Bernard MoncRD
r-A GESïoN STMIÉGreUE DES RÉSULTAIS - LE MoDÈLE ANGLO-SAXoN CONVIENT:IL AU CONTEXTE SUISSE ?

34
difficile d'évaluer priori si l'obligation d'offrir des résultats en fonction du risque (effet positif sur
a
(effet
les u accruals o) l'eÀporte sur leJcotts politiques que risque d'engendrer une telle stratégie
négatif sur les ( accruals o), nous traiterons cette variable comme une variable de contrôle, c'est-à-
diË ,ans prévision du signe de la relation. Le coefficient bêta du modèle du marché sert de représen-
r"tiol pou, le risque. ies données de bêta proviennent du guide des actions suisses, lequel est
produit annuellement par I'Union des banques suisses.
Bourse étrangère (Boarse énangèr); Le fait pour une firme d'être cotée à une Bourse érangère
"<lirigeants
peut inciter les d'entreprises à publier des données comptables seryant à rassurer les inves-
,irr..rr,étrangers srir la qualité du bénéfice. Cette attitude de prudence des dirigeants d'entreprises
en madère d-e pratiques comptables aura pour effet de réduire le bénéfice par la gestion des
u accruals >. l;ne variable dichàtomique (1/0) sera employée. Les cotts contractuels associés à une
information financière non fiable soni plus élevés dans un contexte international. Nous n avons qu à
penser aux nombreuses poursuites dont font I'objet les firmes cotées à une Bourse américaine, même
de la part de la SEC.

,'.,p"mil sTRUCTURE DE LACTIoNNARIAT (ACTIoNNARTAT DIFFUS)


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l^a théorie politico-contractuelle avance l'hypothèse que les dirigeants des Êrmes.managériales,
c'est-à-dire à actionnariat diffi.rs, choisissent plus fréquemment des méthodes comptables dans le but
d'augmenrer le résultat que les dirigeants des firmes entrepreneurides, oir les dirigeants possèdent
.r.r.1". importante du capital de la firme. Nous utiliserons une variable dichotomique (1/0) pour
,ignifi., qu. l'".don.rariat est diffirs, c'est-à-dire qu'aucun actionnaire ou grouPe ne détient plus de
20 o/o de l'actionnariat de l'entreprise. Ce pourcentage s'appuie sur la norme IAS no 28, laquelle
spécifie la notion d'influence notable.
Cette variable sera également employee sous forme interactive avec la variable dichotomique
perte boursière,- 1. En .-ff.t, dattt un contexte de perte boursière, nous prévoyons que les Êrmes
àont l'actionnariat est diffirs auront moins la possibilité de gérer le résultat à la baisse - et ainsi
iustifier une réduction du dividende que celles dont I'actionnariat est concentré.
-
i..,itli*ffi NIVEAU D'ENDETTEMENT (^ DETTE/CAPITAUX PRoPRES)
Deux variables peuvent être utilisées, le ratio dette/capitatrx ProPres et la variation dans le ratio
dette/capiratx ptopt t. Dans le cas du premier ratio, la théorie prévoit une relation positive par
rapporr; h g.rtio.r des résukats. Plus la firme est endettée, plus elle est susceptible de gérer à la
h"*r. les réJultats aÊn d'être à même de respecter les clauses restrictives des contrats d'emprunts.
De même, une firme qui désire augmenter son niveau d'emprunt a intérêt à gérer ses résultats à la
hausse afin de négocier de meilleuies conditions d'emprunt. Dans cette étude, nous utiliserons la
variation dans le niveau d'endeftement érant donné qu'en Suisse le concept de clauses restrictives
semble moins répandu que dans le monde anglo-saxon.

}.IJ. AUTRES VARIABLES SUSCEPTIBLES D'INFLUENCER LE NIVEAU


D'U ACCRUALS " DISCRÉTIONNAIRES
qaalité dz I'audit(frrme d'audit)
Le choix de la firme d'audit peut influencer le niveau de gestion des résultaa. La qualité de
I'audit, mesurée par la taille du caÈinet peut constituer un frein à la gestion des résultaa (DeAngelo,

CoMrresntrÉ - CoNII'ÔLE - Auolr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à 48)


Denis Cowlrn, Michel MacNaN et Bernard Monelo
lA GEsrIoN srRATÉcIQUE DEs RÉSLJLTATs - LE MoDÈLE ANGLo-aAXoN ôr.rvrsNl-Il AU coNTEXTE surssE ?
^ -
1981 ; Davidson et Neu, 1993). Nous anticipons un niveau plus
faible de gestion des u accruals o
pour les firmes auditées Par un cabinet d'experts-comptabla faisanr
partie d., u big six-J)
o. Une
ufi+tt dichotomique (1/0) servira d. m.r.rre de la quiite de I'audit.'Nou, prévoyoi, dorr. ur.
relation inverse entre les n accru ils > etla qualitéde l,auàit.

Norrnes MS (IAS)

.
N"ï prévoyons que les- firmes suisses qui ont fait le choix de présenter I'information financière
selon les normes comptables internationJes sonr d.avanrage limitées
dans les choix de méthodes
comptables quelles peuYent exercer. Ainsi, nous utiliserons-une
variable dichotomique pour évaluer
l'impact de I'emploi des normes internationales sur la gestion des o
accrual, u. No,r, ,r.r.
relation inverse entre le niveau d'n accruals n et le fait d utiliser les "rrri.iporr,
normes internationales de comp-
tabilité.

i'. 5râ.,-,j ( Accruals ) non discrétionnaires

j
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-l,?i.L "..i PERFORMANCE DE I-a FIRME (RENDEMENT BOURSTER)
lr
niveau des n accruals-, riest pas entièrement à la discrétion
des dirigeants, une variation non-
discrétionnaire des n accruals o po.t',r*t résulter de changemenrs dans
l. ,rË."u p.rror-*ce de la j.
firme sont considérés non discrétionnaires..Deux variaLles peuvent servir
d.e substitution pour Ie
niveau de performance de la firme : la variation dans le chiffrà
d'affaires et le rendement boursier. La
relation entre ces deux variables et le niveau des o açç1pls ) esr
positive. Nous utiliserons le rende_
(\,J car cette variable offre une relation d'indépindance plus grande que le
ï:l:,b:tttier
d affarres par rappoft aux < accruals o (Murphy et Zimmerman, rgg3).
chiffre

i*5ldt NIVEAU D'rMMoBrLISATroNs (TMM.BTLISATT.NS)


Le niveau des immobilisations affecte la charge d'amortissement
et donc le niveau des n accruals ,.
La relation entre le montant des immobilisationi et les o accruals o
est inverse.

i: t,t.i ' rux DE TREsoRERTE D'ACTrvrrÉ G,rux DE TREsoRERIE _ :


1)
Les études en gestion des résultats monûenr que le flux de trésorerie
.
rieure est inversement
d'activité d.e l'année anté-
corrélé avec le niveau d'u accruals , de I'année couranre (DeAngelo
et al.,
r,99!)'À titre d'exemple, les comptes clients de l'année précédenre (réduction
du flux de trésorerie)
deviennent un flux de tr&orerie I'année suivante.
Le modèle d'analyse peut être résumé par l'équation suivanre (cp : capitaux propres) :
Accruals roraux = 0o * B, Bourse étrangère;,r (1/0) +
B, Bêtq,, * F: &,, + B4 Immoblisations/
cP,- r + B5 Flux de uésorerie,- r/cp,- 1 + B6 Rendement boursier négatifi,,_, (uô) +
B, Rendement
boursier négati{-l (l/0)* conuôle diffirs (r/0) * Fa eualité de |audit n big six ,,,, (r/0)
* Fs Âi Dette/Cpq,, + Fro LogActi{,, + Frr IASi,. (t/0) +
B,, Contrôle diffirs;., + e.

CoupuorrÉ- CoNTRôr_E-Auon/Tome 4 _Volume I _mars l99S (p. Zrà48)


Denis Cowlr& Michel MacNaN et Bemard MoRARD
DES RÉSUrïArs - LE MODÈLE ANGLO-SAXON CONVIENT-IL AU CONTE)ffE
SUISSE ?
rA GESïON STMIÉGIQUE
36

ffi Résultats
lj;tffii Analyses univariées

Le tableau 2 présente les moyennes des u accruals , en fonction des différentes


variables binaires :
étrangère, la ûrme
rendemenr boursier négatif tLnée précédente, le fait d'être coté à une Bourse
fait de présenter I'infor-
d,audit (, big six u oo ri.), le rype d'actionnariat (diffus ou concentré) et le
mation ûnarrcière selon les normes internationales (IAS)'

Ibbleau 2
Moyennes des a accruals n/capitaux proprest-1

MovtnHr DU GRoUPE MovrHne DU GRoUPE


VATEUR P TE5I BIDIRECTToNNEI
cARAcTÉilmQUES oour n canacrÉntmQur DoMr n cARAcIÉmsnQUE
(nsr or Sruomn)
EST PRÉSENTE EST ABSEiIIE

- 0,133 0,014
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Rendement boursier -0,209
(n : 153) (n : 134)
négatif l'année précédente
(e. t.: 0,300)
_ 9 L:9ï?
- 0,1 56 0,1 70
Bourse étrangère -0,223
(n : 57) (n : 230)
(e. t. :o,Ua; (e. t. : 0,228)

- 0.18 0,860
Firme d'audit - 0,168
(< big six >) (n : 254) (n : 33)
(e. t. : u,z5o, (e. t. : 0,382)

- 0,1 69 0,990
Actionnariat diffus - 0,1 69
(n : 168) (n:119)
(e. t. : 0,242)
9lj:?19
- 0,181 0,210
Normes IAS - 0,147
(n : 103) (n : 184)
(e. t. :0,171) (e. t. :0,293)

Dans le tableau 3, nous présentons le niveau d'n accruals > Par secteur d'activité'
Nous pouvons consrater qu existe peu de différences sectorielles quant à la gestion des
il
n accruals > puisque seul le r..*o, de l'énergie est siatistiquement diftrent des
autres secteurs selon
(la statistique t de
les deux mesures statistiques utilisées, à savoir la différence des moyennes
expliquant le
Student) et feffet sectori.itel que mesuré par les variables binaires dans une régression
politiques pour un
niveau des u accruals >. Le ,..i..r, énergétique est souvent la cible de pressions
a été démontrée dans plusieurs études
transfert de richesses. Or, I'hypothèse àes coûts politiques
Collins, Rozeffet Dhaliwal,
porrant sur le secteur pétrolier iD.rkir, 1979 ;Liûen et Pastena,1982;
1981 ; Lys,1984; Malmquist' 1990).
des capitaux
læ niveau d'u accruals n varie quelque peu d'une année à l'autre. Ainsi, en fonction
moyenne
propres, ils sont pour la moyenne de féchantillon de 0,169. Sur une base annuelle' leur
-
est-0,122en 1990, -0,136en 1991, -0,203 en1992,-0,229 en1993 et-0,146
en1994'

CovrnÔrr - Auon / Tome 4 - Volume I - mars 1998 (p' 25 à 48)


CovprastrrrÉ -
Denis Convnn, Michel MacNaN et Bernard MoMRD
l"t GEsroN srRArÉcIQUE DEs RÉsLrLTArs - LE MoDÈLE ANGLo-sAXoN coNVIENT:-IL AU coNTEXT E SUTSSE ?
37
Tableau 3
Moyenne des c 66çlsals D par secteur d'activité

Vennru : ( AccRUAts r/caprnux pRopnfst_r

Srcnun o'acrrunÉ lMovrHrur DEs rr AccRUArs n


NorritgRr or Veuun p I Vauunr
Rnmes/anuÉrs nsT autnEcnounEt* | rrsr eonrcnontet**
Alimentation - 0,117 25 0,022 0,407
Chimie et pharmacie - 0,071 59 0,001 0,461
Construction - 0,099 18 0,035 0,811
Distribution - 0,142 10 0,690 0,788
Électrochimique - 0,1 33 5Y 0,290 0,802
et électronique

Énergie - 0,387 30 0,008 0,001


Machinerie - 0,107 40 0,006 0,868
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Transport - 0,147 10 0,390 0,743
Autres industries - 0,207 48 0,170 0,13'l
Autres services - 0,262 28 0,230 0,029
* Résultat d'un test de Student comparant la moyenne d'un secteur d'activité avec la moyenne de tous
les autres secrerus
combinés.
** Iæ test statistique correspond à une régression multiple oir des variables binaires servent de variables
explicatives pour
les seceurs d'acivité (R3 : 9,2 %o ; p : 0,0001).

Pour compléter les analpes univariées, nous avons divisé l'échantillon en deux sous-groupes en
-
fonction de la médiane des u accruals o/capitaux propres. læs résultas sonr présenr& dans lJtabieau 4.
la moyenne des n accruals , de chacun des sous-groupes est de - 0,34ô pour le groupe dont les
u accruals o sont inférieurs à la médiane et de 0,042 pour l'autre ,o*-gro.rp. t.
- De fadn générale,
les n accruals D sont de signe négatif; c'est-à-dire que le résultat ner est iÀfgriËut au flux
de uésorerie
d'activité. Nous constatons que pour deux des trois variables d'n accruals , non discrétionnaires, les
résultats vont dans le sens des hypothèses développées à la secrion précédente. Plus le niveau d'im-
mobilisations est élevé (influ_ence la charge d'amordssement), plus le niveau d'n accruals , est négtif
Il en est de même pour le flux de trésorerie d'activité de l'exercice précédent. Quant au niveau de
performance, la différenï enïe les deux groupes n'est pas statistiquement ,igÀifiotive lorsqu on
utilise le rendement boursier alors que les résultats sont signiÊcatifr
iour lu v"ràtion dans le chiffre
d'affaires. Parmi les variables d'o accruals > discrétionnaiies, le faii d'avoir généré un rendement
boursier négatif I'exercice précédenr augmenre le niveau d'u accruals o dans le ùut de réduire le résul-
tat de I'exercice courant alors que l'émission de nouvelles dettes amène une réduction des
u accruals o aûn de présenter un résultat plus optimiste aux investisseurs. Les autres
variables ne
monûent pas de différences statistiques significadves entre les deux sous-groupes.

CoMrrÂBruTÉ - CoNrRôr-E - Auor:r / Tome 4 Volume I - mars l99g


- (p. 25 à 4g)
Denis Cown& Michel MacNeN et Bemard Moneno
r cgsrroN srBATÉcIer.JE DEs RÉsu;rÂrs - r^E MoDÈIr ANGLo-sAxoN coNvIENr-IL AU coNTDfiE sÛIssE ?

38
Tableau 4
Moyenne des variables en fonction de la médiane des <t accruals >/capitaux propres
MovtNnt eRoupt Movnug enoupt
Movrmr DONT IIS ( ACCRUATS D DONTtts ( AC(ÎUAIS t) Vluun p

soNT NFÉRIEURS TEST BIDIREO1ONNEL


Poun L'Étta,fiuoN SOM SUPÉRIEURS

ET{TIER À |Â MÉDUNE À |â MÉDIANE (nn or Sruonn)


(a accnurus r mons uÉemrs) (c acouau n ptus nÉcmrs)

Bourse étrongère (l /01 0,20( 0,1 99 0,202 0,850


RÂfa 0,814 0,827 0,797 0,ô80

Rendemenf boursiert 0,144 0,09ô 0,209 0,il0


A Ventes/æpitotx FoPre\- 0,08 r 0,129 0,0r8 0,076
r

lmmobilisotions,,/ 0,004
|,407 1,240 |,637
copitoux proprest - t
Flux de irésorerie,- 1/
0,221 0,1 84 0,271 0,002
copiloux propres,- I

Rendemenl boursier
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0,51ç 0,M] 0,626 0,070
negoli[- 1
(l/01
(1/0) 0,881 0,860 0,901 0,1 50
Firme d'qudit

Toille (lnActifl 20,91( 20,924 20,89r 0,800

 Defles,/copitoux propres 0,041 0,081 - 0,014 0,1 02

Conhôle diffus (l/01 0,579 0,5s9 0,60ô 0,420

0,348 0,345 0,3ô9 0,670


rAs {r/0)

ffi.ffi Analyses multivariées

F 6[illÏ ESTIMATIoN DE m RÉ,cRESSIoN


Dans le tableau 5, nous présentons I'analyse de régression multiple au sens des moindres carrés. Il
s'agit d'une régression temporelle en coupe instantanée (pool"d regression). Le modèle semble bien
spàcifié ù coefficienfde détermination ajusté de35 Vo:.t y. statistique de Fisher de 11,5.
Ûrr"
"rr." de la matrice de corrélation de même que le test d'inflation de la variance riindiquent
"r,1p.
aucun pioblème relié à la multicolinéarité entre les variables explicatives. Enfin, la statistique de
Durbin'Watson nous monrre l'absence de corrélation des résidus dans le temPs- la taille de l'échan-
tillon est de235 observation-années. Ia mauice de données comprend des observations ponant sur
cing exercices pour 60 firmes pour une possibilité de 300 observations. De ce nombre, il faut sous-
uaire 60 observations correspJndant à lLannée 1990 puisque la régression comprend la variable flux
de uésorerie de I'exercice prtcédent et nous ne disposons pas des données de l'exercice 1989. Si I'on
sogsrrait cinq données menquantes, l'échantillon correspond à 235 observations.
6. Par rapport aux variables déterminant les
Tous les coefficients ont les signes prévus initialement
u accruals r non discrétionnairesles flux de trésorerie de l'exercice précédent de même que le niveau
des immobilisations sont statistiquement significatifs et reliés négativement aux ( accruals u alors

Corraprasu.trÉ - CoNrRôLE - ÂuDrr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 \ 48)


Denis Coruurn, Michel MecNet et Bemard Monenp
I"t GEsroN STRATEGIQUE DEs RÉsujrafs - LE MoDÈLE ANGLo-sAxoN ôxvrnn-rrll AU coNTDc E SUTSSE ?
39
que le rendement boursier, variable de substitution pour la performance
de la firme, nest pas
significatif, bien que le signe soit dans le sens prévu.
En ce qui concerne les variables déterminant les u accruals > discrétionnaires,
les firmes qui ont
subi une peme boursière.l'exercice précédent sont portées à gérer leur
r&ultat I f" É"i*"ip < 0,001) 7,
ce qui va dans le sens de l'étude
{e peapao ei al. eg94. Ce componement serait guidé par un
désir de montrer un portrait pessimiste de'la situation financière d. i" fi;;;;;;";.*ple, de
pouvoir justifier une réduction du dividende. Une simple analpe de corrélation
tion de 22 o/o entre le dividende courant et la pene bourrière d.l'*er.i".;;ilil; -orr*" une corréla-
E; ourre, les
qui ont enregistré un rendement boursiei négatif ont vu leurs dividendes
{rmes réduia dans 25 o/o
*t.*. a]oI qul pour les firmes dont le rendement"boursier " ete poJtiiil;;;d" dt"tdende se
limite à 8,6 o/o des cas (P 3 0,0003). Ce comportement est limiré pàur lo firmes dont l,actionnariat
est diffirs puisqu'une réduction du dividend. o..orrrt"rée
dans ti o/o des (p S 0,0001), plutôt
que dans 25 o/o des cas. Enfin, nous avons été à même de constater "",
l'imporanJau diuil"rra. po*
les investisseurs suisses puisque le dividende annuel explique à
lui seul 6g o/o dela variance de la
valeur boursière des firmes de notre échantillon.
De même, les variables,Bourse éuangère (p S.0,059), Bq (p < 0,001),
Firme d,audit (p ( 0,037)
et variation dans la dette (p < 0,001) tott rignifiotives et dan,l.
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sens prévu. En outre,lavariable
année influence la-régression jusquà l'année !993,, année au cours
de laquelle les nouvelles règles
suisses en matière de normalisation comptable sont entrées-en
v_igueur. D'autres analpes sonr cepen-
dant requises avant de. conclure que l. compoftement des diîg.*r en
matière d" g"tiorr'de.
n accruals , est modi6é par les nouvelles tnd:-*,"lonr..o-priblo
.'' sri*.,-d;";;;, plus que
lorsque les variables du modèle sont normalireo p"t la.valeur d.
i"r.he do plotot que par
la valeur aux livres, aucun coefficient pour les rnnfes. riest significatii
À .;; .tr""tiors
;;Lii"pro"tr"ir.
section, nous Présenterons les tests de vérification de la stabili"té
d; h,;;;ion dans
des coefficien*
le temps' Enfin, la variable.de.substitution pour les cotts politilues,
la taille de I'enuôrise mesure
par le logarithme naturel de I'actif, de même que les'rr"ràblo ai.rr"r"Àiq"o
internationales (lAS) et conuôle diffirs ont été enlevées de la régression
p'uisqu"orï.rt.omptables
elles ne possèdent
aucun pouvoir explicatif t.

. lr tableau 5 P^g, srfvalte présente également les résultats de la régression une fois les observa-
tions abeffantes éliminées, c'est-à-dire celâ dont la satistique DFITS (differ.rr..
dans l,estimation)
excède 2,0' Cette statistique développée par Belsey, Kuh et Varl (1980)
consisre à calculer la diffé-
rence dans la valeur esdmée de la variable dépeniante (i) lorrqu.
ie modèle est estimé sans l,obser-
vation, puis de diviser cette différence par l'écart-type dé la valâu estimée (î _
Les résultats sont similaires, à I'exception de la variable rendemenr îdft;q?iii,;j
Doursrer qtu ceme fois est
significative.

fûeæ ANALvsES DE sENsrBrlrrÉ


Dans la s59t!on précédente, nous avons estimé la régression à partir
d'observations-années (pooted
regresion)' Nous procéderons à présent à des analyses de sensibiiité
afin de nous assurer à. h borrr,.
spécification du modèle que ttout venons d'estimer. Deux méthodes
seront utilisées: d,abord, nous
estimerons des régressions. annuelles- (quatre années), puis nous
calculerons l; ;;.""es des
coefficients de ces- 9!atr9 régressions de même q,r. ler'mâyennes des
satistiques de Stujent. De là,
nous,Pourrons calculer la statistique Z e qui nàus indiquera le niveau
d. ,Lbilitg des coefficiena
dans le temps. ,

CoMl'rÆrurÉ-Covrnôn-Auprr/Tome4-Volume I _mars 1998 (p. Zi'f 4g)


Denis ConuIrn, Michel MacNaN et Bernard Mon'rno
- LE MODÈIX, ANGLO-SAXON CO\MENI:IL AU CONTDffE
SUISSE ?
LA GESïON STRATÉGIQUE DES RÉStTLTATS
,
fl
-
Tableau 5
Régression temporelle en coupe instantanée
(au sens des moindres carrés)
Éanmuon Eo{ANnttoN
Vlru,lau B(PUQUÉE
( SANS ITS OBSERVATONS ASERRANÏE5
ACCRUATS I /Cmnux PRoruE-l ENTIER

SreHr
Cormorrur VluuR p* Cotrnsrmt VluuR pi
VÆnsus ExPucATnEs
PRÉVIJ

0,083 0,214 0,1 43 0,020


Conslonle

0,059 - 0,047 0,083


Bourse étrongère (1/0) - 0,058

RÂtn é 0,099 0,00 r 0,020 0,040

1 0,023 0,263 0,067 0,052


Rendement boursier,

lmmobilisotionst/
- 0,0ô0 0,001 -ôôo? 0,001
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copiloux propresl- 1

Flux de trésorerie,- 1/ - 0,254 0,002


- 0,334 0,001
copitoux proPresr- I

Rendement boursier
- 0,1ôr 0,001 - 0,1 ô0 0,001
négotif,- 1 (l/0)

Rendement boursier
* + 0,042 0,1 53 0,04ô 0,r0ô
négotif, - 1
Contrôle diffus {l/01

(l/0) - 0,08 r 0,037 -ôôo5 0,0r2


Firme d'oudit

+ 0,220 0,001 0,1 41 0,002


À Dette,/copitoux propres

6 - 0,07s 0,070 - 0,064 0,087


1992

- 0,044 0,357 - 0,048 0,272


I 193

6 - 0,052 0,269 - 0,0ô6 0,126


1994

R' ajusté '.29,8


o/o
* Test unidirectionnel si prédiction R'zajusté :35,1 o/o

p < 0,0001 p < 0,0001


de signe, bidirectionnel sinon.
DW: 1,95 DW: '1.93
F:11,5 F:9,0
n:235 n:221

o non discrétion-
deuxième analyse de sensibilité consistera à estimer un modèle d'u accruals
la
(1990, l99l et 1992)
naires à partir d'un sàus-échantillon, les trois premières années dbbservations
afin de àgduir. les n accruals discrétior,rr"iro ,
pour la période de 1993 et 1994. Les variables

CoMr'IABILITÉ - CoNrnôre - AupIr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p' 25 t 48)


Denis Convnn, Michel MacNaN er Bernard Moneno
l GEsroN srMrÉcIQUE DEs itÉsultets - rr NaooÈrn eNcro-sexoN coNvlgNl:tr eu coNTEnE sulsse I
a,
d'n accruals o non discrétionnaires (flux de trésorerie de I'exercice précédent, niveau des immobilisa-
tions et rendement boursier du titre) servent à estimer un modèle d'u accruals ,> dits norrnaux. lJne
fois estimé, ce modèle sera appliqué au sous-échantillon de firmes pour les années 1993 et 1994.
Ainsi, pour chaque observation, l'u accrual n normal estimé sera soustrait de l'u accrual > total pour
donner l'u accrual ,, Anormal. Cette dernière variable servira de variable expliquée alorc que les
variables d'n accruals, discrétionnaires (Rendement boursier négati{_1, Bourse étrangère, Bêta,
Firme d'audit et changement dans le niveau de la dette) serviront de variables explicatives.

6.2.20. Analyse de la stabilité des coefficients dâns le temps


Dans le tableau 6 (p"g. suivante), nous retrouvons les moyennes des coefficients de quatre
régressions annuelles (1991 à 1994),1'année 1990 étant exclue pour la même raison que pour la
régression temporelle en coupe instantanée, c'est-à-dire que pour chaque firme, nous utilisons la
variable flux de trésorerie,de I'exercice précédent et les données de 1989 ne sonr pas disponibles.
À la lumière de cette analyse, .ro* po.rlrons accorder plus de crédibilité à l'analyse de régression
précédente (temporelle en coupe instantanée) car il semble bien que I'effet temporel ne bilise pas
nos r&ultats. D'abord, les coefficients obtenus à partir des régressions indiviJueles onr en très
grande majorité le même signe au fil des ans. En outre, les moyennes des coefficients des quatre
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régressions annuelles sont de même signe que les coefficients de la régression temporelle en coupe
instantanée. Enfin, les coefâcients sont significatifs pour toutes les variables à l'exception de I'ins-
cription à une Bourse étrangère, ce qui signifie que les résultats sont stables au fil des ans to.
6.2,2b Estimation des < accruals >, anormaux
Dans un premier temps, nous procéderons à l'estimation des n accruals > non discrétionnaires.
Les résultats de la régression sont les suivants (les valeurs p enrre parenthèses, tests unidirectionnels
sauf pour le coefficient constant) :
n Accruals , non discrétionnaires (normaux) :

- 0,04I - 0,028 * Immobilisations/capitaux propresr_ r


(0,237) (0,025)
+ 0,126 * Rendeme nt boursier, *4,441 Flux de trésorerie, _ /capitaux proprest
, _ l
(0,038) (o,oo1)
Le résultat de cette régression (119 observations pour les années 1990, lggl et 1992) nous
montre que les variables servant à mesurer la partie non discrétionnaire des n accruals , sont perti-
nentes car elles sont toutes significatives. Il faut préciser que le coefficient de détermination est de
15 o/o, ce qui se compare atx résultats obtenus parJones (1991) par I'approche de la régression de
séries chronologiques ".
IJétape de l'estimation des n accruals u non discrétionnaires nous permer maintenant d'estimer le
modèle d'n accruals ) anormaux. Ainsi, les n accruals )) totaux moins l'estimation des u accruals > non
discrétionnaires équivaut aux u accruals > anormaux. Le tableau 7 (page43) présente les r&ultats de
la régression estimée à partir des observations pour les années 1993 et L994. Cette analyse confirme
les résultats de la régression temporelle en coupe instantanée car les variables déterminant les
n accruals > discrétionnaires sont pertinentes pour expliquer la différence entre les u accruals > totaux
et les o accruals , non discrétionnaires.

CoMrTABIUTÉ- CoNrRôLE-AuDrr /Tome 4-Volume l -mars l99g (p.25 à49)


Denis Convrrn, Michel MacNaN et Bernard Moneno
t
o cEsTtoN sTRArÉcrQuE DES RÉSULIAIS - LE MODÈI F ANGLO-SAXON CONVIENËIL AU CONTEXTE suIsSE ?

Tableau 6
Régression par année
(méthode des moindres carrés)

Vmnru ÉoltQu&: ( AcGUAts t,/câPrAUx PRoPREST-r

Coemcrur
RÉcRrsston
IEMPOREI.IT
NoMSRE Cotmscut
EN COUPE
VAilAnr omlcAlm r 5rcHr
DE COETHOENTS Movnrnrs z1 ** 22*,,
pnÉvu TNSTANTANÉt
+l- ANNUEII.ES
(sens
TEs OBSERVANONS

mrnmms)

t/3 - 0,019 _ 7A'1 _nAol - 0,047


Bourse étrongère [ /0) ^
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Bêlo ? 3/l 0,057 1,779 0,870 0,070

Rendement boursier, T 4/0 0,03 r 1,380 3,330 0,067

lmmobilisotions,,/
copitoux propresr -
0/4 - 0,075 - 5,210 - 1 ,810 - 0,093
I

Flux de fésorerie,- 1,/


copitoux proprest
2/2 -0,292 - 4,540 - l,t5r - 0,254
- I

Rendement boursier _ J,/ JU


nfuofif,-
0/4 -0,249 - 4,330 - 0,1 ô0
1 [1/01

Rendemenl boursier
* + t/3 0,225 4,910 1,270 0,046
n{;ofif,-1
Contrôle diffus (1/0)

Firme d'oudif {l /0) z/z - 0,1 01 - 2,3 r0 - t, tô5 - 0,095

 Dettes,/copiloux propres + 4/0 0,264 5,9.|0 3,380 0,1 4r

* Le coefficient constant R':ajusté moyen :49,5 o/o


R'?ajusté: 29,8 %

n'apparalt pas dans le tableau.


** 7= 1,64 (p < 0,10)
7 = 1,96 (p < 0,05)
Z=2,57 (p s 0,01)
Test bidirectionnel

C,oMpraBtrrrÉ - CoNTRôE - AIDrr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à 48)


Denis Convnn, Michel MacNAN et Bernard MoMRD
l GEsroN srRATÉcIQUE DEs RÉsuLTArs - LE MoDÈLE ANGLo-sAxoN coNvTENFIL AU
_43
coNTDoE sulssE ? , ^

Tableau 7
Modèle d'estimation des a accruals D anormaux
(régression au sens des moindres carrés)

vÆnsustpuQuÉt:(AccRuAtsuanonmaux(nAcGUArsDANoRMAlrx:(AccnuÆsDTorAtx-cAccnuArDNoilDrcnftoltunEsEsrîmÉs]

Vmnru ExpucÂrrvr SrcHr pnÉw Cormcnn Vnuun p ù

Conslonte 0,i03 0,187


Bourse étrongère {l/0) - 0,039 0,252
Bêto 0,146 0,002
Firme d'oudir (l/01 - 0,1 82 0,005
Rendement boursier
nésoti[- 1
(1/0) - 0,271 0,001
Rendement boursier
néootil , * + 0,1 03 0,083
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Contrôle diffus (l/0)
 Dettes,/copitoux propres - 0,1 35 0,026
r * Test unidirectionnel
f R? ajusté :22,6 o/o

si prédiction de signe, F : 6,59


bidirectionnel sinon. p : 0,0001
n: 116

Conclusion
Nous pouvons ffouver dans la limérature des positions tout à fait opposées quanr âu rôle et à I'utilité
de la normalisation de l'information financière. Selon la théorie poritilr. de la comptabilité, tous les
intervenants auprès de l'enueprise, y compris les organismes de normalisarion, .onido individus ou
des groupes d'individus qui ont pour objectif la maximisation de leurs intérêts personnels. Ainsi, la
normdisation serait un processus politique et les normes découlant d'un tel p.o"oru. seraient le
fruit de l'influence des individus ou groupes d'individus les plus touchés par les normes. Dès lors,
comme les dirigeans d'entreprises ou les auditeurs de ces mêmes enueprises représentent des
grouPes d'influence très bien organisés, il y a de fortes chances que les normes comptables permer-
tent une gestion des résultats si iest le désir de ces deux groupes. À la lumiere des résulats des
études antérieures menées pour la plupart en Amérique du Nord et de la présente étude conduite à
partir d'un échantillon de firmes suisses, il semble que la théorie positive de la comptabilité s'ap-
pligue à plusieurs éæt& En outre, il est particulièrement intéressant de constater qoe l" logique
politico-contractuelle semble s'appliquer tout aussi bien à un conto(re oùr les dirigeants jouissent
d'une plus grande marge de manæuwe en matière de choix comptables, la Suisse, que danr un pays
à fone normalisation comptable, les É,ats-Unis. Doit-on drer comme conclusion qu. lo entreprises
parviennent à gérer leurs n accruals , quel que soit le cadre de normalisation comptable auquei elles
sont astreintes ?

Coturrasurf - CoNrnôr-s - ADn / Tome 4 - Volume I - mars l99g (p. 2j à 4g)


Denis Convlrn, Michel MacNarl et Bernard Monano
LA GESTIoN sTRATÉcIeuE DEs RÉsuLTArs - LE MoDÈLE ANGLo-sAxoN CONVIENT-IL AU CONTD(TE sulssE ?

ryr
l.a théorie des signaux postule qu'une certaine flexibilité dans I'application des règles comPtables
peut permettre à I'Jntreprise d'érnettre un signal pertinent au lecteur des états financiers- À titre
d'.*.mple, une firme peut choisir d'utiliser une méthode d'amortissement accéléré dans le but de
présenter un bénéfice plus faible et ainsi démontrer qu elle n'a aucune difficulté à respecter les
.l"or.. restrictives de ses contrats de dette (fixées par rappoft au bénéfice) et qu'elle n'a donc pas à
augmenter artificiellemenr son bénéfice. En revanche, la firme dont le bénéfice suffit à peine à assu-
r€r le respect des clauses restrictives ne Pourra pas imiter la première firme.
Quant à la ttréorie des mandats (ou théorie de la délégation), le seul critère retenu en ce qui
concerne la qualité de l'information financière, Cest qu elle soit utile aux différents intervenants et
susceptible di perm.ttre un meilleur parmge du risque. Pour ce faire, des règles comptables simples
suffisent. Ce qui importe, iest que les règles soient connues des parties qui sont liées par contrat
(ex. :le dirigeant par rapport aux actionnaires), quelles soient objectives, donc vériÊables et que les
moditcadons des règles soient peu fréquentes et connues d'avance. Dès lors, bien que le dirigeant
puisse procéder à une certaine gesdon des données publiées, le cadre de références des pratiques
comptables étant bien connu, ce componement est prévisible et les contrats entre les parties sont
préparés en conséquence.
au fait
Quelle devrait être la réaction des organismes de normalisation de I'information financière
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que les dirigeants d'entreprises, du moins dans certaines circonstances, puissent procéder à une
gestion stratégique des résultats I À la lumiere du paragraphe qui précède, on Peut répondre que
tout dépend du rôle que l'on attribue à I'information financière. Il va de soi que certains seront
scandalisés d'apprendre que le résultat d'une entreprise pourrait être n géré ,. Pour d'autres' il s'agit
d'une réalité connue des diftrentes parties qui s'en remeftent atx données comPables dans leur
processgs décisionnel. Pour d'autres, enfin, il y aurait même un avantage à la gestion des résultats,
celui d'offrir des signaux intéressants à diftrents intervenants.
Il nous apparait importanr que les normalisateurs, les auditeurs et les commissions des opérations
boursières soienr conscients que le phénomène de la gestion des résultats existe et qu il peut y avoir
lieu de demeurer vigilant dans certaines circonstances. Nous avons fait état de plusieurs contextes
propices à une gestion des bénéfices. Il serait, par exemple, tout à fait de mise que les auditeurs ainsi
q". to commissions des valeurs mobilières demeurent vigilants atn de s'assurer de la qualité de l'in-
formation financière durant une période de tentative de prise de conuôle ou lorsque la firme
connalt des ennuis financiers. Le risque inhérent est susceptible d'être plus élevé dans les contextes
mentionnés dans cet article qu'en temps normal. Dès lors, les auditeurs devraient être plus prudents
dans leur collecte d'éléments probants pour suPPorter leur raPPoft.
En guise de conclusion, la présente étude a tenté de tester dans quelle mesure un modèle de
gesdon des résulta* dans le cadre de la théorie positive de la comptabilité peut s'appliquer au
conrexre suisse. É,tant donné qdà ce jour la plupart des recherches ont été menées dans les pap
anglo-saxons, le âit de démonuer que les hypothèses de la théorie positive peuvent s'appliquer dans
un cadre moins contraignant en matière de présentation de I'information financière nous apparait
intéressanl Il reste maintenant à étendre l'étude à d'autres pays européens afin d'être en mesure de
tirer des conclusions plus définitives.

CroMprABIurÉ - CoNrRôrr - ArDrr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 25 à. 48)


Denis Convtrn, Michel MacNeN et Bernard Monalo
I.A, GESTON STRAIEGIQUE DES RESULTATS _LE MODÈLEANGLo-SAXON CoNVIENT:"ILAU coNTExTE sUIssE ?

45
Renerciements Q3 : Dépenses d'exploitation, _ 1/Immobili-
sâtions brutes. _ 1.
læs auteurs tiennent à remercier HEC-Genève qui a
grandement facilité la collede des données. Un grand Iæs auteurs procèdent à des simularions er
merci fualement aux professeurs André Bender et Pierre- obtiennent des résultats supérieurs à ceux obte-
André Dumont de cette même institution. nus par le modèle de Jones pour un même échan-
tillon, tant en terme d'erreur de rype I que de
l{oles type II. Le manque de disponibilité des données
fait en sorte que nous ne pouvons pas âire repo-
'Watts
1 et Zimmerman (1990) procèdent à une ser noffe étude sur ce modèle.
revue des principales études ayant porté sur les
5. Notons qu'une analyse discriminante effectuée en
déterminants des choix de méthodes comptables.
fonction de la médiane des u accruals ) nous
Boland et Gordon (1992) font une synthèse
permet de classer dans le bon groupe 70 o/o des
critique de cette limérature.
observations.
À notre connaissance, le terme anglo-saxon
u accruals , n'a pas d'équivalent en français. Les Nous avons également estimé la régression en
n accruals o englobent tous les ajustements qui normalisant les variables par I'actif romll _ 1 ou
permettent de passer d'une comptabilité de caisse par la valeur de marché des actions, - 1. Les
à une comptabilité d'exercice, qu'il s'agisse des résultats sont sensiblement les mêmes.
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dotations, des provisions ou encore des change' 7. Les résultats sont les mêmes lorsqu'on utilise
ments de méthodes comptables. Les variations comme variable une perte boursière excédant
dans les comptes hors caisse du fonds de roule- 25 o/o pour I'exercice précédent. Nous avons
ment font également panie des u accruals u. également estimé la régression en utilisant les
3. Il faut préciser que cette forme de mesure des données brutes de rendement de I'exercice précé-
u accruals ) pent ne pas englober toutes les possi- dent. Iæs résultats restent les mêmes : le
bilités de gestion des résultats. Les dirigeanrs onr coefficient de rendement, - 1 est 0,278
encore la possibilité de modifier la présentation (p S 0,000) et le coefificient du rendement
d'un élément, soit à titre de flux de trésorerie bousierr- 1 X
contrôle diffus (1/0) est - 0,166
d'activité ou à titre de flux de trésorerie d'inves- (p < 0,004) ; enfin, les coefficients des autres
tissement. À titre d'exemple, une entreprise peut variables de même que le coefficient de détermi-
changer le seuil à partir duquel les frais de répara- nation ajusté demeurent identiques. Dès lors,
tion des immobilisations seronr inscrits à I'actifl nous avons décidé de conserver la variable dicho-
Comme cette information n'est pas communiquée tomique afin de faciliter les comparaisons entre
dans les étaa financiers, cela constitue une limite les analyses univariées et les régressions multiples.
des études en gestion stratégique des résulats.
8, la taille de la firme est corrélée à 40 o/o avec le
4. Plus récemment, Kang et
Sivaramakrishnan
Bêta et à 40 o/o avec le fait d'utiliser les normes
(1995) proposent un modèle alternatif au modèle
IASC. Cette dernière variable est corrélée à 3l o/o
de Jones (1991) pour estimer la parrie non
avec le Bêta. Le Bêta est également une mesure
discrétionnaire des n accruals u. læ modèle est le
des coûts politiques et les deux variables (taille et
suivant :
< Accruals > totaux :
IASC) expliquent les mêmes phénomènes.
lorsque la régression est réestimée en remplaçant
ô6 + ô1 (Q1 Ventesl + ôz (02 Dépenses d'exploi-
le Bêta par le logarithme de I'actif, le R3 est légè-
tationt) * ô: (0; Immobilisations brutesr).
rement plus pas (32,7 o/o) et le coefficient de la
où Q1 : Comptes clients, 1/Ventes. 1 ;
- - variable des cotts poliriques est positif er non
Q2 : Stocks + Acdfs à court rerme aurres que significatif (0,017, p < 0,16 bidirectionnel).la
I'encaisse, les clients et les stocks - les théorie politico-contractuelle pose l'hypothèse
comptes fournisseurs), - 1 /Dépenses d'une relation inverse entre la taille de la firme et
d'exploitation, - 1; le niveau des u accruals n. Le fait que les grandes

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Denis Convnn, Michel MecseN et Bernard Monano
t { cEsTIoN sTRATÉctQUE DES RÉSULTATS - LE MODÈLE ANGLO-SAXON CONVIENFIL AU CONTDfiE SUISSE ?

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firmes suisses montrent un Bêta plus élevé fournit tout de même opté pour le rendement boursier
peut-êue une explication au fait que la relation comme variable de substitution de la perfor-
soit positive. mance de la firme c:r son degré d'indépendance
9. Ia statistique Z pose I'hypothèse que les statis- par rapPort à la variable expliquée, les n accruals ,,
tiques de Student pour chacune des années sont est suPérieur.
indépendantes. Elle se calcule comme suit :
Bibliogrophie
n = -.1-> ri
N K,t(Kj-2)
"/V AcurslrNnn A.K. (1995), n Latest Developmena in
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sion de I'année j ; Earnings Management >, Contem?orary Accoun-
N : nombre d'années. ting Research, l0(l), p. 61-81.
Iorsque les paramètres ne sont pas indépendants
BnNnsH M. et Pnrss E.G. (1993), u Cost andTechni-
d'une année à fautre, la satistique Zl est suscep-
cal Violation of Accounting-Based Debt Cove-
dble d être sur&aluée (Barth et McNichols, 1994).
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nants n, The Accounting Rnitu,68(2), p.233-257.
Toutefois, I'hypothèse d'indépendance n'est pas
une condition nécessaire pour la statistique 22. Bnsuv D.4., KUH E. et'Wmss RE. (1980), Regres-

Elle se calcule comme suit : John'!7iley & Sons, New York.


sion Diagnostics,

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régressions individuelles. Jo arnal ofAcco unting Res earch, 30, p. I3I-I 60.
10. Ilest plus logique de comparer les moyennes des CAHAN S.F. (1992), n The Effect of Antitrust Inves-
coefficients des régressions annuelles avec les tigations on Discredonary Accruals : A Refined
coeÊÊcients de la régression temporelle en coupe Test of the Political-Cost Hypothesis ,, The
instantanée en enlevant les observations aber- Accounting Reuiew, 67 (1), p. 77 -96.
rantes. En effet, le fait d'utiliser des moyennes
CHarnven S. et DuuoNrrER P. (1996), Poformance
annuelles réduit substantiellement I'impact des
économique a mznipahtions comptabbs : ane
observations aberrantes.
approche empirique, Actes du XVII" congrès de
ll.Jones (1991) obtient un RP moyen de 23,2 o/o l'Association française de comprabilité, p. 803-
pour 23 régressions individuelles (23 firmes) 818, Valenciennes.
ponant sur 14 années. Le modèle d'estimation
des n accruals unon discrétionnaires est composé ClanrsoN P., Dovtou A., RtcrmnosoN G. et
de deux variables explicatives : la variation dans
Srrcx S. (1992), u The Voluntary Inclusion of
les ventes et le monant des immobilisations
Earnings Forecasts in IPO Prespectuses r,
Contemporary Accounting Research, 8(2) (prin-
brutes. Ces deux variables, de même que la
temps), p.601-626.
variable expliquée, les u accruals ) totaux sont
normalisées par I'actif totd, - 1. En utilisant la Ct-tNcH G. er Mncuoro J. $993), u CEO
variation des ventes plutôt que le rendement Compensation and Components of Earnings in
boursier, nous obtenons un R de 31 %o, ce qui Bank Holding Companies ,, Journal of Accoan-
est supérieur atx résultats de Jones. Nous avons ting and Economics, 16, p.241-172.

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