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Karl Marx

Karl Marx est né en 1818 à Trèves en Allemagne dans une famille aisée. Le jeune Karl Marx étudie d’abord le
droit à Berlin, puis la philosophie dans la même université de Berlin où il soutient sa thèse en philosophie.
Il est influencé par Hegel alors philosophe incontesté et fréquente les « hégéliens de gauche ». Il se voit refusé
le poste de professeur de philosophie à cause de ses idées subversives. Il se tourne vers le journalisme et finit
par diriger la « Gazette Rhénane » et s’y distingue par de vives attaques envers le gouvernement prussien.
Marx décide cependant de poursuivre son combat politique, se sépare des « jeunes hégéliens »et s’établit en
France à Paris. A Paris, Marx fréquente les socialistes français (Proudhon et Fourrier). Il se lit d’amitié avec
Engels et développe avec lui une grande complicité intellectuelle. En 1845, son activisme politique vaut à Marx
d’être expulsé de Paris. Il se refugie alors à Bruxelles, il entreprend avec Hegel la rédaction de "l’idéologie
allemande". Ouvrage cependant important car les deux auteurs y posent les bases du matérialisme historique.
Fin de 1847, ils rédigent le « Manifeste du Parti Communiste » (Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !).
Marx est de nouveau expulsé de Bruxelles et s’établit à Londres où il meurt. Ces trois instruments constituent
la doctrine de Marx ou du marxisme:
 Le matérialisme dialectique et la loi du développement de l’histoire humaine (le matérialisme
historique).
 La plus-value et l’exploitation de l’homme par l’homme.
 La lutte de classes pour atteindre une société sans exploitation.
La théorie de la valeur et l’exploitation de la force de travail
La théorie marxiste de la valeur s’inspire de la théorie classique et notamment de la théorie de la valeur de
travail de Ricardo, mais la corrige et la développe différemment. C’est d’ailleurs pourquoi il était considéré
comme le dernier des classiques. Marx part du constat que le capitalisme se caractérise par l’échange
marchand. Les marchandises doivent avoir une caractéristique commune, un étalon de mesure commun pour
déterminer les rapports d’échange. Cet étalon, est le travail.
Marx adopte une théorie de la valeur-travail c’est-à-dire que la valeur d’une marchandise se mesure par le
temps de travail moyen (ou social) nécessaire à sa production.
La critique essentielle adressée par Marx à Ricardo est d’avoir considéré la valeur telle qu’elle est réalisée dans
la société capitaliste comme une réalité naturelle et non pas comme un rapport social (capitaliste-ouvrier).
Toute l’analyse sera polarisée autour de la marchandise. Dans le processus de production capitaliste, le travail
de l’homme devient lui-même une marchandise. Il s’agit donc de déterminer la valeur de la marchandise.
Pour Marx, la marchandise a deux pôles : Une valeur d’usage et valeur d’échange. Ce taux d’échange est
possible pour ces marchandises de nature différentes vu qu’elles ont toutes un élément en commun qui permet
de les comparer : le travail humain qui leur est incorporé ce qui permet d’avoir une unité de mesure de la
valeur.
Marx construit, relativement au travail plusieurs typologies:
 Travail concret/travail abstrait:
Le travail est concret du fait qu’il produit une chose utile. Il est abstrait du fait qu’il crée de la valeur. C’est une
dépense d’énergie humaine.
 Travail productif/travail improductif:
Dans un même laps de temps, le travail productif par rapport au travail improductif est celui qui crée de la
valeur, de la richesse.
 Travail simple/travail complexe:
Dans un même laps de temps, un travail non qualifié (simple) crée moins de valeur qu’un travail qualifié
(travail complexe). Par conséquent, la dépense d’énergie humaine ne peut pas être mesurée de la même façon
par le temps de travail.
Cette loi de la valeur travail s’applique à toutes les marchandises, y compris à la force de travail. Dans une
économie capitaliste, le travail est une marchandise vendue par les travailleurs et achetée par les
capitalistes. Comme toute marchandise, la force de travail a une valeur égale à la quantité de travail
socialement nécessaire à sa production, càd le temps que requiert la production de biens de subsistance
nécessaire à sa reconstitution.
Mais ; si la force de travail est une marchandise parmi les autres, elle n’est pas pour Marx une marchandise
comme les autres. En effet, lorsque le capitaliste a une quantité déterminée de FdT (par exemple un
certain nombre d’ouvriers) à son prix de Marché (soit V le capital variable qui augmente à la valeur de la

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Fde T) et qu’il met en œuvre cette force de travail, l’usage de cette dernière fait naitre une valeur
additionnelle ( la plus value ou survaleur).
 Marx appelle taux de plus value le rapport Pl/v :
Cette conception de la production est à la base de l’idée d’exploitation.
Un travailleur à un Fd T: une capacité à fournir une quantité de travail dans un temps donné. Pour entretenir
cette force, un travailleur doit consommer un panier de biens, ce panier peut se réduire en tenant compte des
rapports de forces entre deux classes. Ainsi, quand un non travailleur (le capitaliste) accapare la plus value
produite par un travail, le premier exploite le second.
La mesure de la valeur chez Marx :
La valeur de travail d’une marchandise est liée au temps de travail incorporé nécessaire pour la production du
bien. Marx estime qu’il y’a un problème à faire de ce temps de travail une source de valeur car écrit-il dans le
capital « si la valeur de la marchandise est déterminée par la quantité ou temps de travail dépensée pour la
produire, plus un homme est paresseux ou maladroit et plus sa marchandise a de la valeur puisqu’il emploi
plus de temps à sa fabrication » ce qui est absurde économiquement.
Ainsi, Marx pense que la valeur d’un bien est déterminée uniquement par le temps de travail nécessaire
socialement à la produire. Marx considère que la plus ou moindre valeur d’une marchandise dépend du
temps de travail socialement nécessaire pour la produire dans des circonstances sociales données.
L’exploitation capitaliste et la plus-value :
Le travailleur est exploité selon Marx, mais il l’est par ce que le salaire qui est perçu par celui-ci est
différent de celui qu’il aurait dû percevoir.
Le revenu ou salaire qui est à la contrepartie de la valeur créée par le travail, ne va pas uniquement au
travailleur, mais va au travailleur et au capitaliste. Le capitaliste bénéficie aussi de la valeur créée par le
travail alors qu’il ne créée aucune valeur.
Cette différence représente l’exploitation du travailleur par le capitaliste. On peut mesurer cette exploitation
puisqu’elle est égale à la différence entre la valeur créée par le travail et le salaire versé au travailleur. Cette
différence Marx l’appellera : La plus-value.
Si le travailleur travail 8h, il va recevoir un salaire correspondant à ces 8h, si le capitaliste emploie le
travailleur pour une durée équivalente (8h), alors il n’aura pas de plus-value. Si le travail a besoin de 6h
pour reconstituer sa force de travail (c'est-à-dire le salaire de subsistance nécessaire à la reconstitution de sa
force de travail), alors le salaire reçu va correspondre à 6h de travail.
Mais si le capitaliste emploie le travailleur pendant 8h, alors il va y avoir une différence entre le salaire payé
sur la base de 6h de travail et la valeur créée par le travail égale à 8h de travail. Les deux heures (8H-6H)
que le capitaliste n’a pas payé au travailleur, représente donc la plus value que réalise le capitaliste en
utilisant du travail mais pour Marx, il n’y a pas de « Vol » dans cette exploitation puisque le capitaliste
paie au travailleur ce qu’il doit payer le salaire de subsistance.
L’exploitation et la plus-value sont inévitables dans un système capitaliste parce que la société
capitaliste est divisée en classe et parce que les moyens de production ont été pris par les capitalistes.
La « survaleur » ou plus-value créée par les travailleurs et non rémunérée par les capitalistes correspond à
la différence entre la valeur d’échange des marchandises produites par la force de travail et la valeur
d’échange de la force de travail (l’ouvrier vend sa force de travail, le capitaliste l’achète en payant un
salaire, c’est donc un échange de la force de travail en contrepartie d’un salaire).
Cette dernière correspond au salaire de subsistance nécessaire à l’entretien de la force de travail = Salaire
perçu par le travailleur nettement inférieur à la valeur créée par lui. Lorsque la production et le commerce
atteignent un certain niveau de développement, la circulation des marchandises s’effectue selon le schéma
suivant :
Argent (A) Marchandise (M) Argent (A’)
L’objectif de la circulation de l’argent comme capital investi, n’est pas de produire des marchandises mais à
travers elles, l’obtention de l’excédent ∆A. Soit la production de ce que Marx appelle la plus-value.
Donc le travail est une marchandise qui possède cette particularité de créer de la valeur. Le point
fondamental est que le salaire reçus en échange du travail vendu ne correspond pas à la valeur créée
par ce travail. La valeur vendue par le salaire est la force de travail et non pas la valeur résultant de
cette force de travail, de cet usage de travail.
Comme toute marchandise, la force de travail ou valeur d’usage sera payée en fonction du temps de travail
nécessaire à sa production. Le salarié étant un être vivant, Marx parlera plutôt de temps de travail nécessaire
à sa reproduction.
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Lorsque la marchandise produite sera vendue, la plus-value se matérialise en monnaie et se transforme en
profit. C’est seulement à cet instant que le capitaliste « touche » la plus-value.
Le capitaliste peut accroitre la plus value de deux manières : augmenter pour le travailleur la journée
de travail. Il obtient ainsi la plus-value absolue. Et améliorer la productivité du travail par
l’utilisation croissante de machines par exemple. C’est la plus-value relative.
Selon Marx, ces deux manières traduisent, en fait, l’exploitation des travailleurs par les capitalistes. La plus-
value ainsi obtenue est capitalisée et se trouve donc à la base de l’accumulation capitaliste. Elle va se
transformer en PROFIT sur le Marché.
Le Capital :
Marx suit ici aussi la définition des économistes classiques. Le capital est composé de capital fixe et de
capital variable). Le capital est acheté par les individus (les capitalistes) et sera mis en œuvre dans le processus
de production.
En même temps, le capital reflète un rapport social particulier: d’un côté les propriétaires du capital, de
l’autre ceux qui ont vendu leur force de travail.
Dès que la séparation s’opère entre celui qui travaille et celui qui est le propriétaire de la F de T,
l’échange marchand apparait et l’appropriation privée de la plus-value est possible. En d’autre terme, dès
que la propriété privée des moyens de production est possible, dès que les facteurs sont achetés, donc
considérés comme marchandises, le capitalisme Nait.
Les contradictions du capitalisme :
Pour Marx, le capitalisme est un système historiquement daté et fondé sur l’exploitation de la force de
travail, qui est appelé à disparaitre, la disparition à causes de ses contradictions internes qui ne peuvent
être résolues que par le passage à un régime fondé sur la propriété collective des moyens de production .
Ces contradictions sont au nombre de trois:
 Prolétarisation et paupérisation de la classe ouvrière:
 Crises de surproduction
 Baisse tendancielle du taux de profit
Le fonctionnement du mode de production capitaliste (MPC) :
La loi de la concentration du capital -l’accumulation du capital :
Les lois tendancielles du mode de production capitaliste(MPC) :
La baisse du taux de profit :
Elle est due à l’évolution technologique et au comportement des capitalistes. Le taux de profit est égal à la
plus-value (profit) divisé par le capital mis en œuvre.
Taux de profit= Pv/ C+V intéresse par contre le capitaliste puisque dans don esprit le profit est issu
non seulement du capital variable V(qui correspond à la force de travail qui crée la plus-value), mais de
la totalité du capital investi (C+V). Or, si nous considérons que le taux de profit à tendance à baisser
et que cette tendance est une loi du système capitaliste. Quelle est alors l’explication de ce
phénomène ?
En divisant tous les termes par V, on obtient : Pv/V/C+V/V= Pv/V/C/V+ V/V = Pv/V/C/V+1. Cette
dernière correspond à la baisse du taux de profit.
La Pv/V est défini comme le taux de plus value ou taux d’exploitation du travail Ou lien entre le capital
variable mesure le rapport entre le travail non payé au travailleur par le capital (c’est la définition de la plus
value) et le travail payé qui correspond au salaire (le capital variable c’est la force de travail). Il intéresse
pour cela le travailleur puisqu’il mesure le degré d’exploitation de celui-ci.
C/V représente l’importance respective entre le travail et le capital-machine. On l’appelle communément
« intensité capitalistique » Marx l’appelle « Composition organique du capital ». Pour extraire le
maximum de plus value, pour accroitre la rentabilité, les capitalistes vont chercher à accroitre la
productivité du travail en utilisant le progrès technique qui sera incorporé dans les machines. C’est le
phénomène de substitution Capital-Travail. Les machines remplacent les salaires.
Cela explique l’ère de la mécanisation visant à démultiplier le travail humain, conséquence :
C/V augmente et si Pv/V n’augmente pas aussi vite le taux de profit diminue. Pour Marx, l’augmentation de
la Pv/V connait nécessairement des limites, ne serait ce que la limite physique. On ne peut pas faire
travailler toujours d’avantage les individus.
Ceci dit quelle est la signification de cette baisse ?
Le capitaliste pour rester sur le marché est obligé de maintenir un taux de profil élevé. Il recourt pour cela à
une accumulation de la plus value absolue (obtenue par l’allongement de la durée de la journée de
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travail), ensuite de la plus value relative (s’obtient en diminuant la valeur de la force de travail
notamment grâce aux progrès technique qui permet un grain de productivité=production=mécanisation
du processus de production).
Ayant épuisé cette voie et voyant que le taux de plus value à tendance à être constant, le capitaliste n’a plus
qu’une seule solution, augmenter le rapport C/V de manière à récupérer sa quantité du capital accumulé (C)
ce qu’il perd sur le taux du profit.
Le système se trouve donc en contradiction avec lui-même puisque le capital source de richesse, en
s’accumulant, fait baisser le taux de profit et se dévalorise ainsi. Il prépare par conséquent la survenue
(l’avènement) de crises.
Marx distingue deux moyens pour accroître la plus value, d’une part, en augmentant la productivité du
travail (quantité fournie en 1 heure par exemple), ce qu’il appelle la plus value relative.
Pour Marx, il faudra toujours d’avantage de capital fixe (C) pour obtenir une augmentation constante de
plus value. Le taux de profit est donc condamné à baisser sur une longue période : le système est en crise et
bloque l’accumulation du capital.
Pourquoi les capitalistes ne se rendent pas comptent qu’ils provoquent la crise ? Parce qu’ils sont
obnubilés (obsédés) par la soif de profit et par l’accumulation du capital.
La baisse du taux de profit les conduira à mettre en œuvre d’avantage de progrès technique et à
accélérer encore la substitution Capital-Travail.
En résumé sur la loi de la baisse tendancielle du taux de profit :
Pour comprendre le mécanisme de la baisse tendancielle du taux de profit chez Marx, nécessite de modifier
le taux de profit. Nous avons :
Taux de profit π= Plus value/ Capital employé investi= Pl/ C+V
Si on divise le numérateur et le dénominateur par V, on peut alors modifier l’expression du taux de profit.
On aura :
Taux de profit = Pl/V/C+V/V= Pl/V/C/V+1 = taux de la plus value/ C/V (Taux de plus value qui tend
à être constant) et C/V (augmentation de la composition organique du capital.
La loi de la paupérisation croissante :
Marx considère comme Ricardo que le taux de salaire est déterminé par des conditions sociales de production.
Il ne peut pas être durablement inférieur à la valeur de la force de travail, le salaire de subsistance nécessaire à
la survie et maintien de celle-ci. Mais l’accumulation de la part relative du capital constant (les machines-
bâtiment-matière première- outils) utilise pour acheter les machines par rapport au capital variable utilisé par
l’achat de la force de travail.
Cela a une conséquence qui la diminution de la demande de travail (par les capitalistes). Cela est dû à la
hausse du capital constant qui remplace le capital variable (c'est-à-dire les ouvriers et à la nouvelle
génération de machine plus performante ce qui conduit à l’accroissement du chômage et à la paupérisation).
Le remplacement continu du travail par le capital fixe conduit à freiner ou réduire la quantité de main d’œuvre
employée. Le chômage se développe et avec lui la précarité et la misère et « l’armée industrielle de réserve»
dans laquelle les capitalistes pourront puiser de la force de travail en cas de revendications salariales de ceux
qui conservent leur emploi. on a alors un accroissement de la pauvreté du salarié qui précipitera (…) la crise du
capitalisme car la paupérisation se manifeste par une crise de sous-consommation ou crise de
surproduction, le développement de l’offre lié à la baisse drastique du pouvoir d’achat.
La loi du développement des moyens de production du capital (les crises)
La surproduction :
Marx rejette l’idée selon laquelle les produits peuvent toujours être vendus et affirme que le système
capitaliste ne peut être à l’abri de crises de surproduction.
Ces crises résultent d’un développement disproportionné entre le secteur qui fabrique les biens de production et
celui qui fabrique les biens de consommation qu’il nome (secteur 1 et secteur 2).
Conclusion
L’apport de Marx en matière d’analyse économique est considérable, on ne peut pas comprendre le
fonctionnement du monde contemporain en l’ignorant.
Cependant, pour ce qui est de ses prédictions concernant l’évolution du système capitaliste, on ne peut que
constater un écart entre les prévisions de Marx et la réalité historique: d’une part, la révolution qui devrait
toucher les pays capitalistes avancés n’a pas vu le jour, mais au contraire ce sont d’autres pays comme l’URSS
qui ont connu des bouleversements ; d’autre part, la paupérisation n’a pas touché les pays capitalistes
développés où les conditions de vie de la classe ouvrière se sont améliorées.
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