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ROYAUME DU MAROC

Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009


WILAYA DU GRAND CASABLANCA
DIRECTION DES AFFAIRES SOCIALES
INDH

GUIDE DU
TRAVAILLEUR SOCIAL
A l'usage des éducateurs dans la rue.

LAHLIMI Mohammed
Assistant Social Diplômé d’Etat
assistantsocialmaroc@yahoo.fr

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Avant propos

Ce modeste travail est le fruit d’une collaboration réussie entre les responsables
de la Division des Affaires Sociales à la Wilaya du Grand Casablanca, et moi-même, en
ma qualité de Formateur dans le domaine du travail Social, il est le fruit de 6 mois de
travail continu en parfaite concertation et coordination, ayant permis la sortie de ce
guide pratique que nous espérons tous qu’il apporte éclairage, orientation et
éclaircissements sur des questions cruciales que se posent tout travailleur social motivé,
fidèle, sérieux et en quête de l’amélioration de ses savoirs, savoir faire et soucieux du
devenir du Social au Maroc.

A notre connaissance, c’est le premier guide au Maroc, destiné au travail social,


notamment pour orienter les travailleurs sociaux qui se chargent des personnes en
situations de Rue, c’est un manuel pratique et précis, et c’est un outil dont l’utilisation
attentionnée, permettra d’améliorer la qualité des prises en charge sociales, et les
pratiques en générale.

Ce guide comprend cinq chapitres qui traitent des modes et des techniques
d’intervention les plus importantes pour un éducateur dans la Rue, à savoir :
o Le travail social
o Le Case Work ou le travail social individualisé
o L’étude de cas : l’enquête sociale, la planification et l’intervention
o Les Fiches des instruments et techniques d’intervention
o Le Group-Work

Le choix de ces chapitres est dû à la nature de l’intervention des éducateurs dans la rue,
qui sont amenés à travailler auprès d’une population en situations difficiles, soit des
personnes individuellement, soit des groupes de personnes, d’où le choix du Case-work
et du Group-work, le travail social communautaire est également important, mais il
nécessite des interventions plus large auprès d’un public plus important, avec des
équipes de travail nombreuses et spécialisées en communication communautaire.

Le but escompté à travers ce guide, est de doté les intervenants sociaux auprès des
personnes en situations de rue, de savoirs spécialisés, de principes, de techniques,
d’instruments, leur permettant d’appréhender l’être humain dans sa globalité, dans ses
spécificités uniques, dans sa situation particulière, et surtout de lui préserver son
humanité et sa dignité, conformément à une approche droit, et en parfait respect de la
philosophie et des orientations de Sa Majesté Mohammed VI exprimées lors du
lancement de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain en 2005, et en
conformité avec les règles générales du travail social, telles qu’elles ont été conçues et
adoptées par la fédération internationale des travailleurs sociaux.

Mohammed LAHLIMI
Assistant Social

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

DEFINITIONS DES CONCEPTS LIES AU

TRAVAIL SOCIAL

Le service social :
« Le service social est une activité organisée, visant á aider l´adaptation réciproque
des individus et de leur milieu social, cet objectif est atteint par l´utilisation de techniques et
de méthodes destinées á permettre aux individus, aux groupes et aux collectivités de faire
face aux besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation á une société en
évolution et, grâce á une action coopérative, d´améliorer les conditions économiques et
sociales ».
(Division des affaires sociales des Nations Unies en 1959)

Le travailleur social :
Une définition inspirée de l’OMS stipule que le travailleur social peut être défini
comme un professionnel œuvrant au sein d´un groupe de travail au moyen d´une
méthodologie précise á analyser les situations particulières et á identifier le moyen de venir
en aide en fonction de la personne en difficulté :
Il veille à faire participer le client à la recherche des solutions et assurer son indépendance du
service social, par la même, il veille à l´éducation des personnes et accomplit une tâche
d´orientation et de prévention.
Par ailleurs, sa connaissance des problèmes sociaux permet d´apporter des solutions
d´urgence, ou l´aide par groupe, au sein de l´équipe à laquelle il est intégré pour concrétiser
ou réaliser l´action sociale.

L´action sociale :
« Action volontaire de la collectivité pour assurer le mieux vivre et la cohésion
sociale de ses citoyens. L’action sociale est, par essence, d’ordre politique traduisant tout à la
fois un dessein et un effort collectif »
(Assistante sociale aujourd’hui 1999)

La profession du travailleur social :


« La profession d´assistant social ou de travailleur social cherche à promouvoir le
changement social, la résolution de problèmes dans le contexte des relations humaines, la
capacité et la libération des personnes afin d´améliorer le bien être général. Grâce à
l´utilisation des théories du comportement et des systèmes sociaux, le travail social intervient
au point de rencontre entre les personnes et leur environnement. Les principes des droits de
l´homme et de la justice sociale sont fondamentaux pour la profession ».

(Définition adoptée par la fédération internationale des travailleurs sociaux, "FITS" Montréal,
Québec, Canada, juillet 2000).

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Cette définition de la profession d´assistant social ou de travailleur social est celle qui est
valide actuellement, elle a remplacé celle adoptée par la Fédération Internationale du Travail
Social « FITS » en 1982.
Étant donné que le travail social au XXI siècle est dynamique et évolutif, Aucune définition
ne peut être considérée comme exhaustive et définitive.

LA DEONTOLOGIE DU SERVICE SOCIAL

Travailler auprès de services qui dispensent l’aide psychosociale, l’assistance et


l’accompagnement des enfants en situation de rue, suppose que les travailleurs sociaux,
notamment les éducateurs qui se chargent de cette tache, disposent d’une formation de base
qualifiante dans le domaine du travail social, et agissent en parfait respect des règles éthiques
et de la déontologie telle qu’elle a été conçues et adoptée à l’échelon international par La
fédération internationale du travail social…
Il faut reconnaître ici qu’aucun statut, code ou charte ne réglemente l’exercice du travail
social au Maroc jusqu’à ce jour, à défaut, on ne peut que adopter la déontologie internationale
en attendant la nationale.

Le but de ce cadrage déontologique est de tracer des limites et des zones éthiques auxquelles
doivent se conformer tous les travailleurs sociaux, le service social étant l’une des activités
professionnelles qui portent sur les relations interpersonnelles, s’avère délicat par le danger de
glissements différents. Ainsi, pour éviter les éventuelles déformations professionnelles ou les
déviations hors le cadre de la profession, les professionnels ont crée et adopté une déontologie
dont le respect s’impose aux du service social, ce code soumit les travailleurs sociaux à
quatre obédiences:

1. La communauté
2. le service
3. la profession
4. le client

◙ LA COMMUNAUTE:

Le service social est une action concertée de la société en faveur des individus ou
des groupes qui sont dans le besoin, il concrétise l’action sociale prévue par
l’ensemble de la collectivité, des individus, des groupes, des communautés…il
personnalise toutes les institutions sociales, les travailleurs sociaux constituent le
canal par lequel passe cette action collective à des usagers, ils jouent donc
l’intermédiaire entre ces institutions sociales mandataires et les usagers, notamment
ceux qui sont en situations de rue. Ils ont la responsabilité de respecter
l’individualité, la dignité et l’autonomie de ces derniers… mais ils ont aussi celle de
veiller sur l’intérêt général de la communauté toute entière, les droits des individus

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sont légitimes au moment où ils ne sont pas contradictoires avec ceux de la


collectivité.
Le travailleur social a le devoir de promouvoir la socialisation de l’individu, sa
capacité de vie collective, et pour cela il doit, entre autres, le sensibiliser sur les
obligations qu’il a envers la communauté nationale et humaine de façon générale.

◙ LE SERVICE:

Le travailleur social est lié à son organisme employeur par un contrat de travail,
sinon par accord tacite… il doit respecter le règlement, les programmes, les
orientations et les fonctions de son organisme, il est évident que plus le travailleur
social approuve la politique sociale poursuivie et participe à son élaboration, plus il
est motivé pour promouvoir son service et pour réaliser ses tâches et ses attributions
convenablement, au service des usagers et conformément aux attentes de son
établissement employeur, dans ce sens, l’initiative et la créativité doivent être
encouragées, voire même sollicitées, exploitant ainsi le rapport du travailleur social
au terrain et ses contacts qui peuvent être plus fructueux dans la conception des
programmes et des plans de travail du service tuteur.

◙ LA PROFESSION:

Le travailleur social doit veiller sur le perfectionnement et le développement de sa


profession en manifestant une bonne conscience professionnelle, un goût envers la
recherche scientifique, et une prédisposition à défendre inlassablement les intérêts de
la profession.

◙ LE CLIENT:

Le client ne doit pas être considéré comme un problème, mais avant tout comme une
personne… en situation de problème, ayant un problème. Le travailleur social a le
devoir de l’aider et de le respecter, et ce en lui préservant toute son autonomie et sa
dignité, l’éducateur dans la rue doit respecter ses rendez-vous, réaliser ses promesses
sans en avancer de fausses, veillez sur l’intimité des entretiens.
De sa part le secret professionnel constitue l’une des valeurs fondamentales de la
profession, les secrets du client ne doivent pas faire l’objet de discussions non
professionnelles ou privées du travailleur social, les dossiers du client doivent être
soigneusement préservés et discrètement gardés, ils ne peuvent être dévoilés ou faire
objet de discussions même professionnelles sans son consentement.
Le travailleur social doit veiller à ce que les données très personnelles sur le client
soient strictement confidentielles et sous sa responsabilité exclusive.
En cas de nécessité des résumés sur les dossiers peuvent être transmis aux services
compétents et toujours avec l’accord de l’usager.
La communication par le travailleur social à ses collègues et aux tiers des
informations recueillies et de l’évaluation des situations sont nécessaires et rendues
possible dans l’intérêt de l’usager, dans les limites nécessaires à l’action du service
social. L’usager en sera tenu informé et devra donner son accord sur cette utilisation,

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sauf dans les cas où il est dans l’incapacité de l’exprimer en raison de son jeune âge,
d’un Handicap, ou de toute autre cause indépendante de sa volonté.

Ce secret professionnel développe et garantit une relation de confiance entre le


professionnel et l’usager, le but étant de protéger ce dernier contre tout dévoilement
d’informations concernant sa vie privée, et l’assurant ainsi du respect de la
confidentialité des informations qu’il aurait confiées au travailleur social dans
l’exercice de ses fonctions. Il s’agit d’une obligation légale dont le non respect
suppose conduire à des sanctions pénales et administratives.
Cependant, il y a lieu ici de se demander quelles sont les limites de cette obligation
de secret professionnel ???
Il faut reconnaître que dans certains cas, les travailleurs sociaux contraints au secret
professionnel sont libres de parler ou de se taire, ce qui leurs compliquent l’exercice
de leurs fonctions. Si ils choisissent de parler, ils peuvent être passibles de sanction
pour non respect du secret professionnel, si ils ne parlent pas, ils peuvent être
poursuivis pour non assistance à personnes en péril.
On voit là toute la difficulté pour les professionnels dés lors qu’ils sont confrontés à
certaines situations délicates.

Généralités sur le Travail Social


Individualisé (Case-Work)

HISTORIQUE
Le Case-Work est l’appellation moderne du travail social individualisé, c’est
une méthode d’intervention qui a été élaborée aux Etats-Unis, adopté en France à partir de
1950, reconnue comme une méthode révolutionnaire pour les Uns, comme atteinte à
l’originalité du service social pour les autres, et comme assise de la philosophie libérale et
méthode très fine de régulation sociale au sein des rapports sociaux du système Capitaliste.

Le Case-Work a évolué au sein de toutes les contradictions, malgré toutes les


contestations, les réactions positives ou négatives à son égard. On ne peut donc nier sa part
dans le travail social professionnel.

En effet, avec l’apparition de la révolution industrielle ; d’énormes problèmes sociaux ont vu


le jour, venant s’ajouter à ceux déjà existants, en l’occurrence : la misère, les maladies, les
inégalités socio-économiques, et les fléaux sociaux faisant souffrir le monde entier, et surtout
les pays désormais en voie de l’industrialisation.

De leur part, les guerres mondiales ont empiré les conditions de vie qui devenaient de plus en
plus déplorables. Ainsi, et pour atténuer les souffrances des individus, le travail social
commença à prendre des formes évoluées, de celles les plus élémentaires, il se transforma en
Assistance surtout Médico-sociale, rendue par les religieux(l’église), puis par les femmes
Nobles et bourgeoises qui assistèrent les travailleurs et leurs familles, jusqu’à ce que le corps

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de la santé fut intervenu étant obligé d’orienter son attention vers la vie sociale des malades,
et c’était le développement du premier courant en service social "Le Médico-social" exercé
par "des Infirmières Visiteuses" .

Au Maroc, pour longtemps, l’assistance sociale n’était fournie que par la famille ou la
communauté… soit sur la base des liens de consanguinité, soit en s’inspirant des incitations
religieuses considérant l’humanité comme une seule famille dont les membres doivent
s’entraider mutuellement.

On peut affirmer que l’assistance sociale a toujours existé au Maroc sous multiples formes
plus au moins institutionnalisées :
◙ La ZAKAT :
Principe fondamental de l’Islam qui consiste à ce que les plus riches de la société
fournissent aux plus pauvres annuellement une part de leurs biens.

◙ La KAFALA:
Par laquelle un couple ayant des enfants ou non adopte un Enfant orphelin,
abondonné, ou en situation précaire.

◙ Le WAQF :
Système Islamique permettant aux institutions religieuses, d’exploiter et d’investir des
biens immobiliers ou financiers légués par des bienfaiteurs, pour servir les affaires
religieuses et les nécessiteux de la communauté.

◙ Les ZAWAYAS :
Centres de prières, de formation théologique, d’hébergement pour les démunies et les
sans domiciles fixes.

Cependant, le travail social dans ses formes contemporaines structurées et


professionnalisées, a été introduit par les Français vers la fin du protectorat, il était
exercé par les religieuses missionnaires chrétiennes d’une part, et par des assistantes
sociales coloniales d’autre part.

Il est à signaler que souvent ces chargées du social, exerçaient plutôt de l’assistanat
social au profit des populations démunies, et non pas de l’assistance sociale, elles
avaient comme préoccupation principale, d’embellir l’image du colonisateur aux yeux
des citoyens marocains (dons de produits alimentaires, de vêtements, de
médicaments…Etc.).

Après l’indépendance, le travail social fut l’apanage des ministères de la santé, des
Affaires sociales, et de l’entraide nationale.

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

définitions
De nos jours, on reconnaît universellement l’extrême importance des relations
personnelles entre les individus sollicitant l’aide du service social, et le travailleur
social qui en a la charge.
Cette relation de confiance est l’âme du Casework social, c’est elle qui anime le
processus d’étude, de diagnostic et de traitement des cas approchés.
C’est elle qui fait du Casework une expérience riche et vivante, non seulement la
qualité de la relation est essentielle à l’efficacité de la prise en charge, mais encore elle
applique la mise en pratique de nos convictions concernant la valeur et la dignité de la
personne humaine.

En effet, il s’est avéré fondamental d’introduire au service social certains principes de


la psychologie et de la psychanalyse, l’instrument fondamental de cette approche est
"La relation d’aide " qui est une relation interpersonnelle entre client et travailleur
social, ce dernier doit grâce à son savoir, son savoir faire et être, maîtriser cette
relation humaine de la manière la plus efficace possible, cela consiste en gros à déceler
l’histoire individuelle et familiale du client, les émotions exprimées ou pas, les
solutions et sollicitations formulées ou sous-jacentes, les comportements clairs ou
esquissés.
Par ailleurs, et malgré l’importance que présente cette relation, elle n’a jamais été
définie avec précision car on dit que la relation d’aide doit être vécue pour être
comprise.
En effet, la nature des rapports, leurs limites imprécises, et les charges émotionnelles
et affectives amorcées rendent cette relation de confiance imperceptible et
indéfinissable.

Néanmoins, des tentatives de définitions ont vu le jour depuis l’apparition, en 1930,


du livre de Miss Virginia ROBINSON « A changing psychology in Social Work »,
ainsi, le concept « Relation de confiance » a remplacé des termes tels que
« Amitié », « Sympathie », « Rapport » et « Transfert » pour désigner les rapports
entre Caseworker et usager.

Quelques tentatives de définitions :

 "C’est ce libre jeu des personnalités, grâce à quoi on aide l’individu à désirer et à
réaliser le développement le plus complet possible de sa personnalité"
American Association of Social Workers, 1929.

 " Le but est toujours d’établir entre le Caseworker et le client un pont par lequel
puissent communiquer mutuellement leurs vies intellectuelles et affectives"
Pauline V. YOUNG,1935.

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 " La relation est un moyen, on ne doit pas la considérer comme fin en soi, mais
comme un instrument, une fonction"
Herbert H. APTEKAR ,1941.

 " La forme la plus simple d’une relation est la réunion de deux personnes visant des
satisfactions ou des buts communs. Une relation de Casework est une rencontre
Professionnelle entre deux personnes dans le but d’aider l’une d’entre elles, le client,
à réaliser une meilleure adaptation. L’échange affectif qui rend le traitement possible
se place dans ces limites.
La relation est la résultante de tous les échanges entre les deux participants : de toutes
les paroles prononcées, de tous les sentiments, attitudes, actions et pensées exprimées,
de tout ce que font en fait le caseworker et le client que ce soit directement et
ouvertement, ou indirectement et en secret" Benjamin H. LYNDON, 1948.

A travers ces diverses définitions, un trait commun se dégage: c’est par l’interaction entre
clients et Case-Workers que sont mise en action toutes les ressources disponibles pour une
solution du cas, et que s’effectue son étude, son diagnostic, et son traitement. La relation
d’aide en Case-Work est donc une relation professionnelle, interpersonnelle temporaire
chargée d’une affectivité limitée, quant à sa profondeur : son but est d’aider le client à
dépasser une situation donnée avec son libre consentement, et sa participation active à la
résolution du problème.

Selon Marie-Antoinette RUPP, pionnière du travail social :

"Pour appréhender l’Homme dans sa totalité, il nous faut revenir à son mystère, à son
inéxplicabilité… il faut admettre que la vie est un courant frémissant qui se moque bien des
constructions de notre esprit. Et renoncer à la logique au profit d’une attention extrême
pour voir les autres de façon plus complète sans idées préconçues, sans refus systématique,
il convient de bien les regarder eux et leurs situations…".

OBJECTIFS DE LA RELATION d’aide


On peut distinguer deux types d’objectifs selon leurs finalités :

Objectifs à court terme :


Qui consiste à la réalisation de la libération du client de ses malaises et faciliter sa
participation au traitement.

Objectifs à long terme :


Aider le client à mieux s’adapter à son milieu, s’efforcer à désangoisser le client, et à former
des progrès constructifs vers une amélioration de sa situation, en fonction des moyens

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disponibles. On encourage le client à mobiliser ses capacités latentes, afin de dépasser sa


situation difficile et de créer un futur meilleur.

Outils DE LA RELATION
Il s’agit d’un ensemble d’attitudes et d’émotions, le travailleur social utilise ses
potentialités humaines pour établir la relation de confiance :
Sa sensibilité, ses émotions, ses sentiments, ses attitudes, et son intelligence…Il utilise son
savoir faire, son savoir être, ses savoirs, et ses capacités à se faire approuvé et aimablement
intégré comme partie active de la relation d’aide.

LES SEPT PRINCIPES FONDAMENTAUX DE


LA RELATION:

1. Individualiser:
En effet, chaque cas se concrétise par des circonstances particulières, d’une situation
particulière, et au centre de notre intérêt se trouve un individu unique avec un vécu et une
mentalité exclusifs, Individualiser signifie donc la reconnaissance et la compréhension de ce
caractère unique de chaque usager, c’est ensuite l’utilisation des principes et des méthodes
différentes pour aider chacun à une meilleure adaptation.
L’individualisation est fondée sur le droit de chacun à être traité non pas seulement comme un
être humain, mais plutôt comme un être humain unique, souffrant d’une situation
spécifique, ayant ses caractéristiques personnelles et individuelles, ses expériences propres,
ses souvenirs , ses intérêts, ses pensées, son affectivité, et son comportement unique.

2. Favoriser l’expression des sentiments :


La personnalité humaine se caractérise par des éléments rationnels tels que l’intelligence, la
logique…etc. et des éléments irrationnels émanant de l’instinct et des tendances comme les
sentiments, tous ces éléments sont liés par un système d’interdépendance qui rend l’affectivité
indispensable à l’épanouissement harmonieux et à l’équilibre de la personnalité.
Certaines disciplines comme la psychologie et la psychiatrie ont pris en considération la
composante émotionnelle dans les difficultés d’un individu face à une situation donnée, et les
techniques de l’aide sociale ont profité également de ces facteurs de l’affection, la sécurité, et
la stabilité qui sont donc des besoins psychologiques pour l’aboutissement de la prise en
charge sociale.
La psychologie sociale a découvert d’autres principes : la participation à des expériences
collectives, la conformité aux normes du groupe, le droit à l’expression et à la
communication… ce dernier principe s’avère primordial dans la relation d’aide car il consiste
à inciter et à encourager le client à exercer certains de ses droits tels que s’exprimer librement
et révéler ses sentiments qu’ils soient positifs ou négatifs, alors que le travailleur social

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oul’éducateur doit écouter intentionnellement et activement sans bloquer ou condamner


aucune expression.

3. Répondre aux sentiments :


L’éducateur ou le travailleur social encourage le client à s’exprimer, puis il participe
émotionnellement en répondant de façon adéquate aux sentiments dégagés, ce qui favorise la
bonne conduite de l’entretien avec l’usager et renforce l’instauration de la relation de
confiance. En effet, le travailleur social doit savoir répondre de façon convenable aux
sentiments, il s’agit donc de fournir aux clients une réponse émotionnelle contrôlée :
La réponse la plus efficace possible.
Aussi le travailleur social doit parallèlement faire appel à ses qualités de réflexion et de bon
sens pour répondre aux idées du client afin d’établir les liens de communication adéquats.
Sur le plan des faits, le Case-Worker est censé apporter une connaissance détaillée et parfaite
sur les règlements et la marche de son propre service.
En somme, le travailleur social doit avoir tous les éléments de réponse nécessaires à
l’établissement et à la bonne gestion de la relation d’aide.

4. L’acceptation de l’usager :
L’acceptation est un concept qui n’a fait l’objet d’aucune définition systématique mais
seulement de certaines explications :

☻ Nous acceptons le client quand nous sommes capables de le comprendre tel


qu’il est, de le respecter en tant que être humain semblable à nous.

☻ Selon le principe de l’acceptation, les travailleurs sociaux doivent voir,


connaître et admettre le client.

Le mécanisme de l’acceptation consiste alors à avoir une ferme volonté d’aider tout en
résistant à toutes les tensions de blâmes ou d’hostilité vis-à-vis du client ou de ses
actes, une volonté assez chargée d’émotion et d’affection pour permettre une meilleure
compréhension agissante.

Mais une remarque s’impose dans ce principe :


L’acceptation du client ne signifie nullement donner son accord ou son approbation
aux déviations du client, il s’agit plutôt de voir celles-ci, les reconnaître en tant que
faits concrets, les comprendre dans un but thérapeutique, sans toutefois les considérer
comme honnêtes et bonnes.

☻ Obstacles à l’acceptation :

→ L’amputation au client de ses propres sentiments :


C’est le fait de projeter et d’attribuer ses propres sentiments au
client, ce qui inhibe l’expression des idées et des sentiments, et
perturbe la communication.

→ La sur-identification :
L’identification peut être excessive si le travailleur social, en
découvrant chez l’usager un élément très proche de sa vie

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propre, réagit d’une manière qui satisfait plus ses propres


besoins que ceux du client.

→ Les inclinations et les préjugés :


Les préjugés, les convictions, et les idées préalables chez le
travailleur social peuvent entraver son objectivité lors de la
relation d’aide.

→ Les paroles rassurantes mais sans fondement :


Rasurer est une forme de soutien psychologue, cependant il faut
éviter l’emploi de paroles non fondées dans ce sens afin de
sauvegarder la crédibilité du Case-Worker face à l’usager.

→ La confusion entre acceptation et approbation :


Le travailleur social ne doit jamais approuver les déviations du
client en opposition à la loi et à la morale.

→ Le manque du respect pour le client :


Ce manque entrave le principe de l’acceptation, voire même le
processus du traitement.

→ Le manque de connaissances en psychologie :


En effet, une bonne culture psychologique doit être inculquée au
Case-Worker aussi bien sur le plan du savoir que sur le plan du
savoir faire, surtout, les types de comportements, les réactions
émotionnelles, et les mécanismes de défense chez un individu.

5. Le non jugement :
Ne pas juger est l’un des principes fondamentaux du Case-Work, il implique que le travailleur
social doit rejeter toute pensée ou envie d’évaluer dans quelle mesure le client est responsable
de sa situation actuelle. La fonction du service social est d’aider et non de juger ou de
sanctionner, par exemple, l’éducateur dans la rue n’a pas à se demander si son client sans
domicile fixe, sous liberté surveillée, est coupable ou non d’avoir transgresser la loi… le
pouvoir de juger appartient aux autorités compétentes.

Ne pas être jugé est pour le client un véritable besoin, il craint être étiqueté et se réfugie dans
une attitude de défense qui entrave le bon établissement de la relation d’aide qui le lie à
l’éducateur, ce dernier est sensé:
→ Contrôler la façon avec laquelle il s’entretient avec le client.
→ Lutter pour se libérer de ses préjugés.
→ Connaître et contrôler ses propres inclinations.
→ Développer sa capacité de regarder les autres objectivement comme
ils sont, et non pas comme ils lui apparaissent être.
→ Eviter les convictions prématurées d’avoir compris parfaitement le
problème.
→ Eviter des comparaisons avec des cas similaires.
→ Le Case-Worker peut heurter à une hostilité de la part du client, il
doit savoir que c’est un mécanisme de transfert et de défense…

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l’hostilité manifestée ou non est un moyen très précieux pour la


compréhension du client et du problème.

6. Respecter l’autonomie du client:


Le client lorsqu’il est face à l’éducateur ou au travailleur social, recherche en lui un certain
appui, et une certaine mise en valeur de ses propres potentialités qui sont susceptibles de lui
permettre de renforcer son autonomie et son sens de responsabilité pour prendre en charge ses
problèmes et répondre à ses besoins.
Le travailleur social doit favoriser la mise en action des ressources latentes du client en le
libérant de son angoisse et des tensions qui le perturbent.

Cependant le droit à l’autonomie peut devenir une absurdité s’il n’est pas adapté d’une façon
réaliste aux limites de la liberté individuelle, les droits du client sont limités par ceux
d’autrui :
→ Les limites liées à la loi civile et à la réglementation en vigueur à
laquelle doit se conformer à la fois le client et le Case-Worker.

→ Les limites liées à la morale où à la religion, en effet, le travailleur


social ne doit pas rester indifférent vis-à-vis des transgressions par le
client des normes de la morale et de la religion, il doit intervenir pour
éviter au client d’autres problèmes.

7. Respecter le secret professionnel: Durant toute la relation professionnelle,


le client fait des déclarations, voire des confidences au travailleur social, celles-ci touchent ses
sentiments, son présent, son vécu et son existence future, parfois il révèle des secrets dont la
publication peut porter atteinte à sa réputation, il ne faut jamais oublier que l’usager est
contraint de donner des renseignements secrets en vue d’obtenir de l’aide, il s’attend donc à
ce que ces données soient garder municieusement et discrètement.

La discrétion répond ici à une double exigence :

→ C’est une règle déontologique de la profession.


→ C’est un principe fondamental du Case-Work.

Par définition, le secret professionnel signifie:


"Le respect et la sauvegarde des droits des individus
exige que soit préservé leur caractère privé, leurs
contacts avec le service, et l’usage confidentiel et prudent
des renseignements qu’ils ont fourni"

Cependant, les droits du client à la discrétion se limitent au confrontement avec :

→ Un autre de ses droits ou devoirs.


→ Les droits des autres.
→ Les droits du travailleur social.
→ Les droits du service social.
→ Les droits de la société.

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L’ETUDE DE CAS EN Travail social


individualisé
(Enquête sociale, planification et intervention)

L’approche de tout cas en case-work passe par deux étapes principales qui sont
successivement: le diagnostic et le traitement, le long de ces étapes, l’éducateur doit
faire jouer impérativement et en permanence, la notion de partenariat à travers
l’établissement d’un contrat pour la relation d’aide, qui se réfère à tous les principes
du travail social individualisé, qui s’impose à la fois à l’éducateur et au client.

Ce contrat concrétise et cadre la relation d’aide, l’éducateur s’oblige devant le client, à


respecter tous les principes éthiques et professionnelles du travail social individualisé :
l’autonomisation, le secret professionnel, le non jugement, l’acceptation, l’intérêt et le
partage affectif, l’écoute…ceci d’une part, et en même temps, il s’accorde d’autre part,
avec l’usager sur les obligations qui s’imposent à lui au termes de ce contrat, et qui
l’incitent au respect, à la participation, à l’autonomie, à l’intervention, et à la
coordination…etc.

Ce partenariat apporte des clauses tacites qui délimitent la nature de la relation d’aide
entre le professionnel et le client, permettent la convergence des efforts, et tracent le
contour institutionnel de l’intervention.

Les clés de l’efficacité:

o Le sens très développé de l’observation


o La qualité de l’analyse
o La méthode et la rigueur
o La traçabilité

Le diagnostic:
Il constitue l’acte le plus important en travail social individualisé, il concrétise
la compréhension du problème en dévoilant ainsi les causes, son but est de trouver le
remède le plus efficace et le plus adapté possible.

Le Diagnostic s’appuie sur l’observation, la compréhension du problème et de la


personne en situation, il s’appuie aussi sur les connaissances théoriques scientifiques,
psychologiques, sociales et juridiques du travailleur social, le diagnostic s’appuie
également sur le savoir faire du case-worker, et ses expériences personnelles et
professionnelles.

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

☻ TYPOLOGIE du Diagnostic : Les théoriciens de l’approche


psychosociale ont distingué entre trois sortes de Diagnostics :

→ Le Diagnostic étiologique:
Qui consiste en la recherche des facteurs étiologiques actuels
ou passés qui ont contribué au problème et ceci à travers l’étude
du vécu du client.

→ Le Diagnostic de classification:
Son objectif n’est pas de classer le client dans une catégorie bien
précise, mais de savoir à partir de la typologie utilisée quel but
se posera le traitement, et par quels moyens d’action on
l’atteindra.
La typologie peut faire appel à certaines caractéristiques du
client: l’âge, le sexe, l’appartenance, la culture, la
profession…Etc.

→ Le Diagnostic dynamique:
Il cherche à exprimer l’interaction des forces qui sont en
œuvre pour la création du problème ou dans son traitement,
il s’agit de détecter l’interaction entre le client et les autres
personnes ou systèmes de façon à voir quel changement
portant sur quel élément peut affecter la situation dans son
ensemble, c’est donc la recherche des causes dynamiques du
problème.

Le Diagnostic est en général un processus qui se veut la compréhension


du cas pour pouvoir entretenir un traitement approprié, et pour cela le
Diagnostic doit se fixer des zones d’intérêt bien déterminées.

☻ ZONES D’INTERET du Diagnostic :

→ La Situation:
C’est l’état pathologique ou la perturbation de la fonction
sociale.

→ Les renseignements particuliers:


Qui concernent la personne, la situation et ses spécificités.

→ La personnalité:
C'est-à-dire essayer de déceler les points forts et les points
faibles de l’usager.

→ Le milieu:
C'est l’environnement où vit l’usager et les facteurs de tensions
qui y existent.

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

→ Les capacités d’adaptation:


Que possède l’usager et qui sont susceptibles de contribuer
positivement à la résorption du déficit social et psychologique.

→ Les causes:
Qui doivent être décelées et classifiées selon leurs importances.

→ L’évaluation des ressources d’aide:


Qui peuvent être soit sociales, soit psychologiques.

Par rapport à ces zones, il revient à l’éducateur ou au travailleur


social, à ses aptitudes, ses attitudes, ses compétences et à sa lucidité de
distinguer les domaines les plus pertinents en fonction de chaque
situation, de bien les présenter, les analyser et les argumenter afin que le
Diagnostic débouche sur un plan de traitement réaliste et efficace.
Cependant, des obstacles au Diagnostic peuvent se présenter et entraver
son déroulement.

☻ OBSTACLES AU Diagnostic : Dans certaines situations, le


travailleur social ne peut réaliser un Diagnostic complet qui englobe les
différents facteurs intervenants au problème pour des causes dépassant sa
volonté et celle de l’usager.

→ L’incapacité d’expression chez l’usager


→ L’absence d’une personne très importante dans la
famille
→ Le manque des moyens d’équipement et des locaux
adéquats dans certaines institutions
→ La réticence ou le blocage de l’usager
→ Le manque de formation du travailleur social

Le traitement:
Le traitement est un acte qui doit être planifié à l’avance et conçu
conjointement entre l’éducateur et le client pour permettre une meilleure adhésion des
deux parties au processus de la résolution du problème, la notion de partenariat ne se
détache aucunement des étapes de l’étude et l’intervention sur le cas.

A l’issue de l’établissement d’un diagnostic efficace et adapté, il y a deux volets


principaux pour tout traitement social selon les exigences de chaque situation :

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

☻ Intervention sur l’environnement :


On oriente les efforts vers les forces latentes dans le milieu de l’usager afin
d’améliorer sa capacité d’adaptation sociale, ces efforts prennent deux
tendances:

→ La première a pour objectif d’abolir les tensions de destruction


provenant de l’environnement, et qui menacent l’équilibre
psychologique et social de l’usager, c’est une opération de modification
de l’environnement..

→ La deuxième a pour objectif l’exploitation des forces et des points


forts de l’environnement telles que les ressources d’aide, cela s’appelle
Service Pratique.

☻ TRAITEMENT DE LA PERSONNALITE :
Son objectif est de renforcer la personnalité de l’usager afin de maintenir un
certain équilibre entre les attentes de la société et ses propres besoins, ce
renforcement consiste à minimiser les tensions entre les différents désirs, par
exemple : minimiser la pression d’une conscience trop exigeante et rigide. Il
est possible d’aider le moi à trouver des solutions valables liées à la réalité en
vue d’assurer un équilibre de la personnalité en réconciliant entre ses
différentes composantes.

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Fiche technique 1: Entretien.


LA PHASE DE PREPARATION

 La préparation de la salle d’accueil:


L’environnement physique (Aération, ensoleillement, cadre agréable, confort,
température, propreté, sonorisation, salle isolée non ouverte…)

 La préparation du soi:
Le vestimentaire, l’aspect physique, la préparation psychologique, la préparation
professionnelle, les documents nécessaires... (Eviter le dérangement des collègue de
travail…)

LA PHASE D’INTRODUCTION

 La mise en place de la relation d’aide


 Le bon accueil
 Le sourire
 La spontanéité
 Le contact visuel
 L’attention
 Les mots de politesse et de respect
 Le choix des mots de bienvenue
 La mise en route de l’entretien

LE CORPS DE L’ENTRETIEN

 La présentation du soi et du service


 L’identification du client
 Le développement de la relation d’aide
 L’instauration du partenariat (Le contrat)
 La collecte des données pertinentes

 La détermination du problème ou de la requête


 L’analyse de la situation
 La formulation des objectifs (conjointement)
 La planification des démarches et l’élaboration du plan d’intervention

LA PHASE DE CONCLUSION

 La récapitulation: synthèse
 La reformulation
 Insister sur le partenariat (le contrat)
 Évaluer l’entretien...
 Rappel accords conjoints et RDV
 La prise de congé

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Fiche technique 2: Visite à domicile

OBJECTIFS DE LA VAD

Etablir le contrat de l’aide et développer la relation de confiance


Compléter les informations manquantes sur le client et vérifier celles déjà
recueillies
Etablir le diagnostic social (compléter l’enquête sociale)

LES ETAPES DE LA VAD

1°) Phase préparatoire (Avant la visite):


S’assurer des coordonnées
Enregistrer l visite à domicile sur le cahier de sortie, l’agenda, et le cahier
journalier des activités
Prévoir le moyen de transport
Fixer un rendez-vous
Préparer les imprimés
Demander au client, la préparation des documents nécessaires

2°) Déroulement de la visite à domicile (Pendant la visite):


Recherche de l’adresse avec tact et respect du secret professionnel
Etre présentable
Etre ponctuel
Bien expliquer l’objet de la visite à domicile
Développer l’entretien vers une relation de confiance
Respecter l’intimité et la culture de la famille
Faire prévaloir le sens de l’observation
Faire de l’éducation pour la santé en cas de besoin
Compléter les informations manquantes
Vérifier les documents nécessaires
Assurer l’enregistrement des informations collectées
S’accorder avec le client sur la suite à la visite à domicile
Prendre congé avec tact

3°) Phase d’évaluation (Après la visite) :


Instruire le dossier administratif et social
Evaluer les résultats des démarches
Etablir le diagnostic social
Fixer les étapes à venir à la lumière de l’accord avec le client et des résultats des
étapes précédentes
Finaliser le compte rendu de la visite à domicile

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Fiche technique 3 : fiche sociale

CENTRE LES FLEURS


Pour enfants en situation de Casablanca le
Rue

FICHE SOCIALE

Nom de l’Enfant: ..................................................................................................................................


Adresse familiale: ……………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………….TEL: …………………………………………..……….

Nom du père: ...........................................................................................................................................


Profession: ……………………………………………………..………………………….
Date et lieu de naissance:………………………………………………………….
Niv. D’instruction: ….………………………………………..………………………….

Nom de la mère:
...........................................................................................................................................
Profession: ……………………………………………………..………………………….
Date et lieu de naissance:………………………………………………………….
Niv. D’instruction: ….………………………………………..………………………….

Enfants:

Noms des Enfants Date Lieu Occupations


de naissance de naissance

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

 Conditions de l’Habitat:
………………………............................................................................................

……………..………………………….……….………………………………………….

 Charges familiales:
………………………………............................................................................................

…………………..………..………………………….…………………………………
……….

 Revenus Familiaux:
………………………………............................................................................................

…………………..………..………………………….………………………………………….

 Autres personnes à
charge:……………………………............................................................................
…………………..………...…..………………………….……………………………
……………

 Antécédents
médicaux:…………..…………………………......................................................................

SITUATION SOCIALE
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………..

Avis Signature :

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Généralités sur le Travail Social De


Groupe (Group - Work)

DEFINITION:

Dans le cadre du Group-work, qui est un mode d’intervention en travail social, utilisé par les
travailleurs sociaux et les éducateurs, notamment auprès des groupes de personnes en
situation de rue, le Groupe est défini de manière opérationnelle comme « un ensemble de
personnes qui ont besoin les unes des autres pour résoudre leurs problèmes par l’exécution
de certaines tâches communes, ces personnes ayant des problèmes communs et se trouvant
dans des situations sociales semblables, sont rassemblées par un travailleur social qui offre
l’aide de son institution et procure une structure pour réaliser ces objectifs», ce mode est
destiné dans le cadre du travail social, aux groupes d’individus à problèmes spécifiques ayant
comme but la résolution des problèmes similaires sur un court terme.

Ce mode d’intervention s’inspire principalement des disciplines qui se sont consacrées à


l’étude et l’analyse du comportement humain au sein du groupe, en l’occurrence : la
psychologie, la psychosociologie, la sociologie, la dynamique des groupes, et le travail
social…etc.
Les résultats probants du Group-work ont attiré l’attention des professionnels de toutes les
disciplines, qui s’y sont inspirés pour concevoir de nouveaux modes d’intervention permettant
de résoudre des problèmes communs à des groupes de personnes : l’exemple le plus répondu
est le « Coching » utilisé par les entreprises, destiné aux cadres et aux employés pour absorber
les fâcheuses conséquences du Burn-out, dû à la pression, et à la charge du travail sur les
personnels, et dont l’objectif est de renforcer le sentiment d’adhésion aux équipes de travail,
et d’apprendre à gérer les relations inter-personnels, surtout celles conflictuelles.

Le Group-work est un mode d’intervention en travail social, dont l’évolution fulgurante,


malgré son apparition relativement contemporaine, témoigne de sa pertinence et de son
efficacité, en effet, Le Group-work ou le travail social de groupe, s’emploi de plus en plus
fréquemment et s’impose comme mode d’intervention au profit d’une large gamme de
bénéficiaires:

OBJECTIFS:

Le travail social de groupe vise « la transformation simultanée de la personne et de son


environnement social », il puise ses principes et ses fondements de la dynamique des
groupes, surtout la participation et les échanges pour enrichir la personnalité, et inciter aux

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

changements individuels et sociaux en quête d’une meilleure qualité de vie et d’une


adaptation sociale plus adéquate.

Il s’agit ici d’une double dimension d’aide mutuelle, de solidarité, d’échange et d’interaction
influençant positivement à la fois l’individu et le groupe, ces objectifs constituent une
résultante recherchée par tout travailleur social ou éducateur, intervenant dans le cadre de ce
mode dit Group-work.

Tous ces différents objectifs sont réalisés à la fois à travers les activités et l’ensemble des
interactions et des interrelations au sein du groupe.

Le Travailleur social ou l’éducateur a pour fonction le soutien et la stimulation de l’aide


mutuelle et va aider le groupe, librement constitué, à s’organiser lui-même, à définir ses
objectifs, tout en s’attachant à résoudre les conflits entre membres il joue le rôle de facilitateur
de l’action du groupe, et travaille « Avec » le groupe plutôt que « Pour » le groupe, il cherche
avant tout à donner aux personnes la capacité d’arriver à un résultat par elles-mêmes.

CARACTERISTIQUES DU GROUPE:
Pour atteindre les objectifs escomptés, les groupes doivent répondre à certaines normes :

◙ Nombre limité.
◙ Homogénéité des situations
◙ Intérêts individuels et collectifs communs.
◙ Hétérogénéité des membres donnant la vitalité et la dynamique permettant le
soutien et l’émulation.
◙ Régularité des réunions.
◙ Présence effective et active de l’éducateur ou du travailleur social.
◙ Durée optimale du groupe en fonction du programme envisagé.
◙ Cadre adéquat et conditions de travail convenables.

MODELES D’INTERVENTION EN
GROUP-WORK:

On distingue plusieurs forme de travail social de groupe correspondant aux objectifs visés, on
doit souligner ici que le travailleur social peut utiliser partie ou totalité de l’un ou l’autre

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

modèle en fonction des cas et des adaptations qu’il opère, les différents modèles de travail
social de groupe les plus largement utilisés sont:

☻Le modèle de traitement social (R.D Winter) :


Le modèle de traitement social est un modèle clinique qui s’inspire du modèle médical, il est
centré sur la personne, et non sur l’activité du groupe; il s’agit d’aider les individus à utiliser
le groupe pour leurs propres besoins, qu’il s’agisse du développement de leur personnalité, de
leur équilibre ou de leur intégration sociale.
Dans ce modèle, le groupe est vu comme un moyen et un contexte pour le traitement social
de l’individu qui souffre d’une certaine forme de mal-adaptation ou de dysfonctionnement
social.

☻Le modèle de médiation (L. Shulman) :


Le modèle de médiation porte sur l’interdépendance individu/société, le petit groupe est le
champ par excellence de la médiation entre les exigences de l’individu et les obligations de
la vie en société, il est conçu comme système/usager.
Le travailleur social a un rôle de médiateur entre les personnes et les systèmes avec lesquels
ces dernières sont en relation à tous les niveaux. Il s’agit de trouver par la négociation un
terrain d’entente entre les exigences des membres du groupe et celles des systèmes, le
travailleur social encadre ce processus d’adaptation individu/groupe, il oriente et accompagne
les membres du groupe vers une meilleure assimilation et acceptation de la nature adéquate et
adaptée de leurs relations au groupe.

☻Le modèle à buts sociaux (H. Winer) :


Le modèle à buts sociaux postule que chaque individu est capable d’une certaine forme de
participation significative à l’action sociale et politique, et fait appel à la conscience sociale et
la responsabilité sociale.
L’objectif dépasse les personnes, le groupe, pour atteindre la communauté, les structures, et
les institutions sociales.
La responsabilité du travailleur social est alors de faire évoluer la conscience sociale des
groupes, de stimuler les comportements qui visent le changement social, de faire progresser le
groupe vers des objectifs socialement désirables comme par exemple l’attention envers
l’environnement et le voisinage, la compréhension mutuelle entre les membres du groupe et la
promotion des formules d’aide entre les divers éléments d’une population, l’amélioration des
ressources sociales locales existantes.. Etc.

☻Le modèle de pratique pour l’appropriation ou la


réappropriation de pouvoir (L. Guttierez, R. Ortega)
L’objectif ici est l’appropriation ou la réappropriation d’un pouvoir de participation à la
gestion de leur vie pour les groupes dominés ou à statut social peu élevé.
C’est un modèle dont le développement des principes, a donné naissance au concept très à la
mode actuellement, qui est « l’empowerment », conformément à ce modèle, le changement
individuel est considéré comme un but aussi important que l’action sociale elle même.

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

L’éducateur ou le travailleur social situe son intervention à trois niveaux :

♠ Le niveau personnel ou individuel en vue de développer un sentiment de


pouvoir et d’efficacité.

♠ Le niveau interpersonnel pour s’approprier le pouvoir d’influencer les autres


et de résoudre les problèmes sociaux.

♠ Le niveau politique visant le changement social aboutissant à la réalisation et


à l’estime du pouvoir sociopolitique du soi.

Par cette méthode les membres du groupe se soutiennent, découvrent par l’effet du groupe
comment leur vie personnelle est influencée au plan politique, expérimentent de nouveaux
comportements et développent leur conscience critique.

Principale techniques employées en


group-work
Les principales techniques employées en Group-Work sont celles utilisées couramment en
animation de groupes, la particularité à prendre en considération impérativement, c’est qu’il
s’agit dans ce contexte de l’établissement de relations d’aide, et par conséquent, il faut
respecter tous les principes de la relation d’aide déjà vus dans les chapitres précédents.

Le group-work utilise selon les situations, selon les clients et selon les besoins, l’une ou
plusieurs des techniques suivantes :

1°) Le tour de table :


Poser un thème ou problème
Donner la parole aux présents à tour de rôle
Respecter un timing bien défini

2°) La discussion en panel :


Un ou plusieurs participants exposent leurs expériences aux autres membres du
groupe
Des questions et des discussions suivent l’exposé
Des conclusions sont tirées du débat

3°) Le brainstorming :
Poser un problème à débattre
Veiller au respect de la liberté des interventions
Eviter la sélectivité des idées ou la critique en premier temps
L’éducateur se contente de faciliter les discussions
Les idées avancées sont classées et traitées en deuxième temps

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

La synthèse est présentée à la fin pour validation et pour en tirer profit par le
groupe

4°) L’étude de cas :


Un cas est une situation concrète problématique exposée au groupe
Le cas est précisé clairement
Des solutions sont proposées, examinées et confrontées
Retenir une et bien la clarifier

5°) Le Phillips 6/6 :


Le problème à discuter est marqué au tableau
Des sous groupes de 6 personnes le discutent et sortent par des conclusions en 6
minutes
Les rapporteurs des groupes exposent les résultats et débattent des conclusions
devant les autres membres, jusqu’à consensus
Les leaders et les rapporteurs des groupes changent à tour de rôle

6°) La simulation
C’est une situation concrète reconstituée par les membres du groupe
Des observateurs sont désignés pour faire le point
Des réactions sont suscitées
Des analyses suivent l’exposé des observations
Cette technique permet au groupe de mieux se connaître, et aux membres de
réajuster leurs réactions grâce aux échanges

7°) Les jeux de rôle


Faire jouer aux membres du groupe des rôles inhabituels
Déterminer les éléments de la situation à analyser : lieu, temps, contexte,
personnages et rôles
Laisser place à l’improvisation et au volontarisme
Des discussions et analyses suivent les jeux de rôle et des conclusions sont faites

8°) Le photolangage
Un support visuel sert de plate forme de discussion et d’analyse
Chaque participant réagit à la visualisation du support
L’éducateur fait la synthèse à la fin

9°) Les questions-réponses


1er temps le travailleur social propose un thème et les membres du groupe posent
des questions autour du thème
2ème temps les questions sont tirées au sort par des sous groupes qui essaient d’y
répondre
3ème temps chaque groupe échange les résultats avec les autres
La synthèse est faite par l’éducateur

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Mohammed Lahlimi / Wilaya de Casa / 2009

Rôle pratique de l’éducateur dans


la rue en group-work

1. Assurer de manière participative l’organisation des séances et la gestion des échéances


2. Assurer le meilleur cadre adéquat possible pour les séances
3. Veillez sur l’atteinte des objectifs communs par le groupe
4. Veillez sur la réalisation des objectifs thérapeutiques individuels
5. Favoriser le respect des normes et valeurs de la communauté
6. Jouer le rôle de facilitateur actif organisant les séances de groupe
7. Veillez sur le respect de la discipline, des échéances, et assurer la gestion du temps
8. Développer l’échange et l’interaction influençant positivement à la fois l’individu et le
groupe.
9. Favoriser l’aide mutuelle entre les membres de groupe
10. Promouvoir l’esprit de solidarité
11. Evaluer les résultats et réajuster en fonction
12. Assurer la traçabilité

Conclusion

A la fin, j’espère que ce guide puisse remplir les objectifs auxquels il a été destiné,
je souhaite également qu’il soit profitable, à tous les intervenants dans le domaine du
travail social, et je reste à la disposition de toutes les institutions désireuses de
développer le travail social au Maroc, et d’humaniser l’intervention sociale sous toutes
ses forrmes.

Merci à la Wilaya du Grand Casablanca, merci à l’INDH, et merci à la société


Licorne, nous pouvons ouvrir d’autres chantiers, et nous sommes capables d’aller de
l’avant, il suffit qu’on le veuille.

Mohammed LAHLIMI
Assistant Social
assistantsocialmaroc@yahoo.fr

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