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Droit Fiscal Pr TBITBI

DROIT FISCAL
DROIT FISCAL

S4 / Droit Section Française

Pr TBITBI ELMOUKHTAR

Année Universitaire :2019-2020

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Droit Fiscal Pr TBITBI

Introduction

Le droit fiscal peut être défini comme l’ensemble des règles juridiques
relatives aux impôts. A première vue, les règles applicables aux impôts sont très
diverses, ce sont souvent des règles sui generis et déterminent le régime d’un
impôt en particulier. Règles aussi élaborées dans un simple substrat théorique.
On assiste malgré cette diversité à une mise en ordre progressive du droit fiscal.
Le droit fiscal connait donc avec un peu de retard le mouvement du droit
administratif au 19 ème siècle, c 'est-à-dire le passage de ce que l’on appelle une
littérature de répertoire à un système juridique organisé. Cela ne signifie pas
qu’on ne peut plus étudier le droit fiscal de cette façon, mais c’est plutôt le rôle
des ouvrages de fiscalité. Le droit fiscal étudie les règles applicables à
l’ensemble du système fiscal et ses règles théoriques.

Le droit fiscal est une branche du droit public dont l'objet est l'étude des règles
juridiques relatives à l’impôt. Il règle les rapports fiscaux qui s'établissent entre
le fisc doté de nombreuses prérogatives de puissance publique et les
contribuables débiteurs de l’impôt bénéficiant de garanties. Aussi
l'enseignement du droit fiscal implique t-il qu'une attention particulière soit
accordée à la règle du droit dans l'étude de la fiscalité qui reste un domaine des
"juridicisés" de l'action administrative.

Le droit fiscal ne saurait ,cependant ,être réduit aux seuls aspects juridiques
L'impôt constitue le principal prélèvement obligatoire qui assure les
financements des budgets publics .C'est quasi un instrument incontournable de
la politique économique et de la régulation de l'économie d'une part ,et des
politiques sociales et de redistribution des revenus ,d'autres part .Aussi, le choix
a été fait de ne pas privilégier l'étude du droit fiscal sous l'angle exclusif des
normes législatifs qui restent certes primordiales ,mais d'un point de vue plus
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Droit Fiscal Pr TBITBI

général et dynamique qui considère le fait fiscal comme un fait social


,économique et politique.

Plan du cours

 Les principes et sources du droit


fiscal
 Définition de l'impôt
 Les techniques de l'impôt
 Les acteurs du droit fiscal
 Le control fiscal
 Le contentieux fiscal

1. Les principes
1. du Droit Fiscal :

La levée de l'impôt doit être encadrée par des principes fondamentaux qui
puissent leur source dans la constitution : Principe de légalité, d’égalité qui
feront l'objet d'une brève présentation

Et d'autres principes seront évoqués tels ceux de la liberté et de la neutralité,


principes de nécessité et sanction fiscales ; ces principes sont nécessaires pour
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protéger les contribuables contre l'arbitraire fiscal et assurer un fonctionnement


juste du système des impôts.

A- la légalité fiscale :

Selon Rousseau :" les impôts ne peuvent être établis légitiment que du
consentement du peuple ou de ses représentants." Le principe de légalité en
matière fiscale est une réponse à cette conception, ce principe signifie que
l'essentiel du régime de l'impôt doit relever de la compétence du pouvoir
législatif.

C'est un principe fondamental du droit fiscal, tant comme ceux de l’égalité, de


nécessité de l’impôt, d’annualité, de non rétroactivité ou du non contradictoire,
ce principe a pour fonction de concilier impôt et démocratie politique et d'insérer
le droit fiscal dans la logique démocratique.

La légalité repose sur l'idée que les règles juridiques applicables en


matière fiscale sont d'origine législative et que les actes d’établissement, de
recouvrement et de contrôle de l'impôt pris par l'administration doivent être
conformes à la loi. Le principe de légalité résulte de deux sources ; de l'article 39
de la constitution qui dispose que :" Tous supportent, en proportion de leurs
facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut ......; Créer et
repartir........" ,l'article 39 comporte en fait trois idées; la première :la nécessité
de la contribution de tous ,citoyens, personnes physiques ou morales, au
financement des charges publiques, la deuxième que la contribution doit tenir
compte des capacités et faculté contributives de chacun, c'est à dire que la
charge fiscale est fonction des moyens économiques dont il dispose le
contribuable; troisième ,seule la loi peut créer et repartir les charges fiscales
.C'est le contenu de la deuxième source à savoir l'art 17 qui inclut dans le
domaine de la loi et donc de la compétence du législateur "le régime fiscal et
l'assiette ,le taux et les modalités de recouvrement des impôts ."

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Ces deux articles renvoient au principe du consentement de l'impôt par les


citoyens ou plus exactement par leurs représentants et qui constitue le
fondement du principe de légalité de l'impôt qui assoit une compétence
exclusive et large du législateur en matière fiscale. Cette compétence ne doit
s'offrir aucune concurrence et partage : le pouvoir fiscal est exercé par l'Etat à
l'exclusion des autres collectivités territoriales qui peuvent certes lever des taxes
mais sans pouvoir les instituer. Tout au plus elles peuvent se voir reconnaitre des
pouvoirs limités relatifs à la fixation des taux de quelques taxes.

L'exclusivité du parlement dans la création des normes fiscales est battue


en brèche par deux limitations .D'abord ,sur le plan interne ,le pouvoir
réglementaire exercé par le gouvernement intervient pour édicter des normes
juridiques sous forme de décrets ,applicables aux impôts .Mieux encore le
législateur vote certes les lois fiscales mais c'est le gouvernement plus
concrètement qui la direction des impôts ,qui est à l'origine des initiatives des
lois fiscales 'est elle qui "fabrique la loi" mais aussi qui l'interprète ,et sa guise et
aux dépens des contribuables et de la légalité .Au point où la doctrine
administrative représentée par les notes et circulaires devient ainsi dans la
hiérarchie des normes supérieures à la loi ou se substitue tout simplement à la loi
,dans l'esprit des agents des services fiscaux.

B- L’égalité fiscale :

Le principe d'égalité devant l'impôt découle du principe général de la légalité


des citoyens devant la loi y compris la loi fiscale et par conséquent les charges
fiscales. En effet "l'égalité devant les impôts ne s'impose pas seulement comme
une conséquence de la légalité de l'impôt : elle découle aussi du principe
d'égalité devant les charges publiques, principe fondamental du droit public". Ce

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qui implique que "Tous les contribuables qui se trouvent dans la même situation
définie par la loi fiscale doivent être soumis au même régime fiscal."

L'égalité ne signifie nullement que tous les contribuables supportent des


charges fiscales identiques ou doivent être soumis au même régime fiscal. A vrai
dire la portée du principe est loin d'être absolue. Il n'empêche pas non plus des
traitements différenciés. Au contraire, le système des impôts est marqué par la
différenciation. Celle -ci peut déboucher, lorsqu’elle est accentuée et injustifiée,
sur les discriminations synonymes d’inégalités.

Dans la conception classique d'égalité devant l'impôt devait se traduire par


le principe de la proportionnalité des impôts qui consiste à appliquer des taux
proportionnels à tous. Dans le conception moderne, l’égalité rime, au contraire,
avec la progressivité, la charge fiscale varie et donc augmente à mesure que les
capacités des contribuables augmentent. L'impôt devient instrument
d'égalisation où les préoccupations de justice et d'équité sont déterminants. La
justice fiscale est un idéal à forte teneur idéologique et une exigence morale et
politique qui doit présider aux choix fiscaux des politiques fiscales.

Clés autres principes de source interne :

Trois autres principes peuvent être évoqués : le principe d’annualité, le


principe général du respect des droits de la défense et le principe de
l’indépendance de l'instance fiscale et de l'instance pénale.

Le principe d’annualité :

Le principe de l’annualité de l’impôt est le corollaire du principe de l’annualité


budgétaire. Ainsi, l’autorisation de lever l’impôt doit être annuelle. De plus, le
principe d’annualité a un effet sur la méthode d’imposition elle-même : ainsi, les
impôts directs, tels que l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés, frappent
les gains réalisés par les contribuables au cours d’une année entière.

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L'indépendance de l'instance fiscale et de l'instance pénale :

Le Juge de l’impôt et le juge pénal peuvent être amenés à statuer sur la


même affaire. En la matière, le principe est l’indépendance des procédures.
Ainsi, et d’une part, la procédure contentieuse devant le juge fiscal ne lie pas le
juge pénal : ce dernier n’est pas lié notamment par les valeurs d’assiettes
déterminées par le juge fiscal. A l’inverse, et d’autre part, le juge de l'impôt
dispose d'une grande liberté d'appréciation vis-à-vis des faits constatés par le
juge pénal : ainsi, si celui-ci est lié par la constatation des faits opérée par le juge
pénal, il est, en revanche, libre quant à l’appréciation de ces mêmes faits. Enfin,
la règle non bis in idem, qui interdit le cumul des peines pour une même
infraction, n'est pas appliquée par le juge de l'impôt : ainsi, des sanctions fiscales
peuvent venir s'ajouter aux sanctions prononcées par le juge répressif. Mais, le
Conseil constitutionnel a posé, en 1997, un principe de proportionnalité : en
conséquence, en cas de cumul des sanctions, leur montant global ne doit pas
dépasser le montant le plus élevé de l'une des sanctions encourues.

Le principe général du respect des droits de la défense

La procédure fiscale confère de nombreuses garanties au contribuable. Le


respect de ces garanties est assuré par des règles et formalités auxquelles
l'Administration est tenue de se conformer. A défaut, elle commet des erreurs
dont certaines, qualifiées de substantielles, justifient la décharge de l'impôt. Il
sera donc particulièrement utile à toutes les personnes qui ont à faire face à un
contentieux fiscal.

Les sources du7 Droit Fiscal


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La loi fournit l'essentiel des règles du droit fiscal. La constitution d'ailleurs


réserve ce domaine au législateur. Le pouvoir réglementaire intervient aussi
mais à la marge, pour préciser certaines dispositions ou pour régler les modalités
d'application de la loi.

 Les sources nationales :

1. la constitution et lois fiscales : sont une source très importance du


droit fiscal. Les lois fiscales nationales fixent les règles d’assiette, de liquidation
de recouvrement ou du contentieux des impôts.

La constitution du 1996 précisait clairement que le pouvoir de création des


impôts qui relève du domaine législatif. Ainsi l'art 17 dispose que :" Tous
supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques
que seule la loi peut …créer et repartir" la constitution de 2011 reprend dans
sont article 39 le même principe de la compétence législative en matière fiscale.

De même l'article 75 de la constitution précise que le parlement vote la loi de


finances dans les conditions prévues par la loi organique. Or souvent les normes
et obligations fiscales sont insérées dans les lois de finances annuelles.

Les principales lois régissant aujourd'hui la matière fiscale sont le code général
des impôts, la loi n° 47-06 relative à la fiscalité locale ou encore le code de
recouvrement des créances publiques.

2.le règlement :la doctrine administrative, circulaire,


instructions.

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Il est admis qu'en matière fiscale la compétence législative est


exclusive .Cependant le gouvernement peut intervenir par voie réglementaire
pour apporter des aménagements au droit fiscal .D'abord par ce que le
gouvernement ayant un pouvoir d'exécution des lois peut prendre des règlements
d'exécution afin de mettre en œuvre les dispositions budgétaires et fiscales
.Assez souvent les lois fiscales sont inapplicables immédiatement .Elles
renvoient à des décrets ou arrêtés pour appliquer ou préciser les modalités
d'application de tel ou tel dispositif fiscal .Ces règlements ne sauraient ,en
principe, avoir une portée normative ou créer ce nouvelles normes ou déroger
aux règles législatives dont ils assurent l'application .

Le gouvernement peut aussi exercer son pouvoir réglementaire autonome


en matière fiscale. Toutefois, le principe de la hiérarchie des normes oblige, les
règlements autonomes doivent être conformes aux lois fiscales. De même que le
gouvernement ne saurait prendre dispositions qui seraient plus rigoureuses que
celles prévues par la loi. La jurisprudence fiscale du conseil d'Etat français, a eu
à déclarer illégaux certains règlements qui prétendaient étendre le champ
d'application de la loi (en incluant des éléments d'assiette non prévus par la loi),
ou restreindre le champ d'application d'une exonération ou encore un règlement
qui subordonne l'octroi d'un avantage à une condition non prévue par la loi.

3. La jurisprudence :

Le contentieux fiscal relève des juridictions administratives .la jurisprudence


émane ainsi des tribunaux administratifs et la chambre administrative de la cour
de cassation. Compte tenu du caractère peu développé du contentieux fiscal au
Maroc la place de la jurisprudence comme source du droit fiscal est plutôt
limitée. D'abord la loi fiscale est assez souvent méticuleuse et détaillée de telle
sorte que la place laissée à l'interprétation du juge est réduite ; d’autant plus de
l'interprétation doit se faire en principe restrictivement. Ensuite par ce que la

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culture du contribuable est de chercher à " transiger " avec le fisc au lieu de
placer litige sur le terrain de la confrontation juridique.

 Les sources internationales ou conventionnelles :

Les conventions fiscales constituent une source non négligeable du


droit fiscal. Elles ont pour but de prévenir les doubles impositions ou à
l’inverse, l’évasion fiscale. Il existe aussi des accords internationaux (de
libre-échange, accords culturels et de coopération technique) dont l'objet
n'est pas fiscal mais qui peuvent avoir des incidences fiscales (pertes de
recettes fiscales douanières) et prévoir des régimes fiscaux particuliers
dérogeant à la loi nationale. Le Maroc a conclu des conventions fiscales
avec ces principaux partenaires de l'Union Européenne, de l'Amérique du
nord, des pays arabes, d’Afrique et d'Asie.

La place des conventions fiscales en droit interne selon les dispositifs


constitutionnels propre à chaque pays. En général, la convention se place au-
dessus de la loi.

Au Maroc

2. La notion de l'impôt
2. La notion de l’impôt :

Selon les définitions les plus couramment admises, nous allons retenir
celle qui consiste à définir l’impôt comme suit" un prélèvement pécuniaire
opéré par voie de contrainte par la puissance publique sans contrepartie
nettement déterminée pour objectif essentiel de couvrir les charges publiques et
les repartir en fonction de facultés contributives des citoyens."

L’impôt étant un prélèvement forcé, imposé à l’individu, l’obligation fiscale ne


peut être instituée et établie que par une intervention législative. Ce principe à

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une valeur constitutionnelle. Il est proclamé par les articles 39 et 71 de la


constitution. Il a été posé plus de siècles par la Déclaration Universelle des
droits de l'homme de 1789.

Par ailleurs l'impôt n'implique pas de contrepartie nettement déterminée de la


part l'Etat bien que cette dernière offre des prestations de services publics,
indistinctement, pour tous les contribuables abstraction faite des impôts
supportés.

Les éléments constitutifs de l’impôt :

1. Un prélèvement pécuniaire : L’assiette est plus souvent constituée d’élément


monétaire. L’impôt est alors prélevé sur une certaine somme d’argent ou sur une
valeur convertie en termes monétaires. La liquidation : a pour objet de
déterminer le montant de la dette fiscale par application, à la base d’imposition
du tarif de l’impôt c’est à-dire l’exigibilité. Le recouvrement : à ce stade
qu’apparaît les caractères pécuniaires de l’impôt celui-ci est perçu en argent
(espèces ou chèques)

2. Un prélèvement de caractère obligatoire : Prélèvement imposé


unilatéralement, une obligation qui pèse sur les contribuables. L’obligation
découle directement de la loi. Aucun acte de volonté du contribuable n’est
susceptible d’intervenir dans ce rapport juridique, qui dans son principe et son
contenu est déterminé unilatéralement.

3. Un prélèvement effectué en vertu de prérogatives de puissance publique :

Extension des prérogatives conférées à l’administration fiscale pour contrôler les


déclarations et évaluer les bases d’imposition.

4. Un prélèvement effectué à titre définitif : L’impôt ne peut faire l’objet d’une


restitution de la part de la personne publique qui en est bénéficiaire.
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5. Un prélèvement effectué sans contrepartie déterminée : Le paiement de


l’impôt n’est pas une condition de l’accès aux services publics. Aucun ne peut
contester les conditions dans lesquelles les produits de l’impôt sont utilisés.

6. Un prélèvement destiné à assurer le financement de charges publiques :

L’impôt est perçu exclusivement au profit des personnes morales de droit


public : l’Etat, les collectivités territoriales. L’impôt a toujours pour objet de
procurer à l’Etat les ressources financières pour couvrir les dépenses publiques.

 Le rôle de l’impôt :

Il y a trois types de fonctions essentielles : une fonction financière, une fonction


économique et une fonction sociale.

 La fonction financière :c 'est la fonction la plus classique de l’impôt,


l’impôt doit servir à la mobilisation des ressources financières nécessaires
à la couverture des dépenses de l'Etat et des collectivités territoriales. Ex :
frais de fonctionnement des services publics, salaires des fonctionnaires,
frais liés à l'existence de l'Etat lui même et à la protection de la nation
(police, santé, éducation, défense nationale, enseignement…)

Ce rôle classique est de nos jours encore prédominant.

 La fonction économique : cette fonction s'est tout comme la fonction


sociale, développée par le passage du concept de l'Etat -Gendarme (armé,
police, justice et certains travaux d’infrastructure) à celui de l'Etat
providence, censé assurer l’intérêt général.

L’Etat providence doit, entre autres, assurer une fonction de stabilisation


ou de régulation qui sert à lutter contre les déséquilibres économiques
(notamment le sous-emploi) qui ne peuvent être corrigés par le marché seul. Dès
lors, le prélèvement fiscal sera utilisé comme moyen de régulation et de relance

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économique (ex : promotion des investissements à travers l'incitation fiscales :


exonérations et autres facilités fiscales) ; subvention des entreprises fournissant
des biens et des services d'intérêt général ; orientation de la consommation en
surtaxant ou en sous taxant certains produits….

 La fonction sociale : cette fonction n'est pas négligeable même si n'est


pas très perceptible. Ce rôle social de l'impôt exige d'une part qu'il soit
tenu compte de la capacité contributive de chaque citoyen (notion
d'équité) et d'autre part qu'à partir des produits d'impôt, l'Etat procède à
une redistribution des ressources en direction des couches les plus
défavorisées (à travers des bourses, des allocations familiales, aides
sociales…)

Comme on peut l’imaginer, il peut y avoir conflit entre la fonction


financière et les fonctions économiques et sociales). En effet, l’exonération de
certains contribuables ou de certains produits (pour des raisons économiques et
sociales) est de nature à réduire le montant de recettes fiscales (rendement
financier de l’impôt). Les pouvoirs publics doivent, en fonction de l'orientation
politique, effectuer un dosage entre ces différentes fonctions.

Classification des impôts et taxes : Typologie fiscale

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La diversité des impôts et leurs mécanismes n'exclut pas leur classement


par grandes catégories. Cependant, leur multiplicité rend particulièrement
difficile une classification absolument pertinente.

Les impôts peuvent être classés de multiples façons : habituellement,


quatre grandes catégories de classifications sont retenues : administrative,
économique, juridique et générale.

 Classification administrative :

Cette classification se fonde sur le fait de savoir si un impôt alimente le


budget de l'Etat ou des collectivités territoriales.

Au Maroc, les collectivités territoriales sont les régions, les provinces et


préfectures et les communes étant donné qu'elles bénéficient d'une autonomie
financière : les impôts locaux sont l'exception par rapport aux impôts d'Etat. On
a par exemple :la taxe sur le bétail, la patente, la taxe de stationnement.

 Classification économique

Cette classification est basée sur l'origine de la richesse : possession ou


transmission d'un capital ou d'un patrimoine, perception d'un revenu lié au
travail ou à la propriété et ses emplois par la dépense soit du revenu, soit du
capital lui-même. Elle permet de définir l'élément sur lequel la contribution est
assise, ce qui revient à préciser la matière imposable.

On part de la distinction suivante : le capital produit le revenu, lequel sert à la


dépense.

1. l'impôt sur le capital :

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Le capital dans le sens économique peut être défini comme l'ensemble des
investissements durables, les biens équipement ou la production, il convient d'y
ajouter les biens composant la fortune : immeubles voitures, bijoux ….

L’imposition du capital peut être réalisée soit à l'occasion de sa


transmission, soit à raison de son existence même. Elle est peu conseillée et
même déconseillée dans la mesure où elle peut faire disparaitre le capital lui-
même. Elle peut être permanente (impôt sur les revenus fonciers) ou réclamée
lors de certaines opérations réputées conduire à un enrichissement (mutation ou
successions) de plus son taux est faible.

2. l'impôt sur le revenu :

L'imposition du revenu consiste à imposer les gains d'une personne ou


d'une entreprise des gains sont acquis et quel que soit leur emploi ultérieur.

Ont défini le revenu comme étant une somme d'argent provenant d'une
source permanente d’une manière périodique. Cette conception est restrictive au
plan fiscal dans la mesure où elle ne permet pas de prendre en considération les
gains non périodiques et notamment les gains en capital, mais également les
avantages en nature.

Aussi, s’est-on tourné vers une définition plus large prenant en compte
l'enrichissement net du contribuable pendant un laps du temps déterminé,
autrement dit la variation de son patrimoine.

Peuvent être retenus des lors pour l'imposition des revenus, les revenus
des capitaux.

(Plus-values de cession), ainsi que les revenus non monétaires (avantages en


nature), voire même les gains exceptionnels (profits en bourse)

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3.Les impôts sur la dépense ou sur la consommation :

Les impôts sur la dépense consistent à taxer le revenu lors de son


utilisation par la majoration du prix des biens que les contribuables achètent.
Trois sous classifications sont retenues :

- selon l'objet :il ya d'une part les impôts spécifiques sur la consommation qui
portent sur des produits déterminés comme par exemple la taxe sur les boissons,
les produits pétroliers, les assurances. D’autres parts, il Ya un impôt général sur
la dépense, la TVA qui frappe toutes les transactions sans retenir les impositions
sans tenir compte de la nature du produit ?

- Selon la base de taxation, on peut retenir les impositions selon le volume, le


poids, le nombre d’unités, ou la valeur.

-Selon le stade de perception, on distingue la taxe à la production, à la


consommation, la taxe en cascade cumulative ou non cumulative.

Leur caractéristique principale est qu'ils sont des impôts rentables, de


perception facile, sensibles à la conjoncture. Cependant, ils sont injustes et ne
tiennent pas compte des facultés contributives. C'est pourquoi on essaye de
trouver des palliatifs en fixant des taux en fonction du caractère du produit ;
première nécessité, grande consommation ou de luxe.

 Classifications juridiques :
La distinction entre les impôts directs et indirects est certainement la plus
importante au plan juridique.

1. les impôts directs : la distinction entre impôts directs et impôts


indirects est la plus ancienne et la plus communément utilisée.

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L’incidence de cet impôt vise exclusivement la personne qui paye. Il s'agit de


déterminer si l'impôt est bien supporté par celui qui y est assujetti ou si la charge
repose sur un tiers.

Ils correspondent à une situation stable : par exemple l'exploitation d'une


entreprise. Il est perçu à date fixe, généralement une fois par an. Ils portent sur le
revenu ou le capital.

Les impôts directs sont personnalisés par la prise en compte des charges
familiales et l'utilisation de la progressivité par tranche, ce qui fait dire que
l'impôt direct est plus juste.

Cependant, ils sont plus ressentis par le contribuable car il n'y a pas
d'intermédiaire entre celui qui paye et celui verse au trésor public.

2. Les impôts indirects : Apriori, tout impôt qui n'est pas direct et indirect.

Ils correspondent généralement à des opérations, actes ou faits intermittents,


constatés au jour le jour et dépendants souvent de la volonté du contribuable ; ils
portent sur la dépense ou la consommation.

Les impôts indirects sont indolores : ils ont un effet anesthésiant du fait qu'ils
sont incorporés dans le prix. Celui qui paie n'est pas celui qui verse au trésor
public, d’où la notion de redevable réel et de redevable légal.

Les impôts indirects sont très rentables et rapportent beaucoup à l’Etat.

Ils ont pour inconvénient majeur d'être injustes, car on demande la même
contribution à des personnes ayant des revenus différents.

Autres classifications :

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 Impôt unique et impôts multiples :

L’impôt unique aurait l'avantage de la simplicité et d'une grande prévisibilité ;


les inconvénients sont cependant nombreux :il serait difficile à mettre en vigueur
et entrainerait de grandes pertes pour l’Etat, ce qui a fait dire à Maurice
COZIAN :"impôt unique est un mythe"

 Impôt de quotité, impôt de répartition

L’impôt de répartition est celui dont le produit total est connu à l’avance. Par la
suite on procède à des répartitions. Actuellement, seuls les impôts de quotité
sont en vigueur. Avec ce système seul le taux est fixé est non le produit.

 Impôts réels et impôts personnels :

Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens, les actes ou opérations
ou éléments déterminés du patrimoine, de l'activité de l’exploitation. On ignore
le contribuable, c’est à dire celui qui doit supporter l’impôt.

L’impôt personnel ou personnalisé est celui qui tient compte de la matière


imposable, mais aussi la situation du contribuable essentiellement les charges
familiales : Exemple les droits de mutation par décès.

 Impôts proportionnels, impôts progressifs

Cette distinction est aujourd'hui l'objet de vifs débats, tant l'un peut être
aisément substitué à l’autre.

L'impôt proportionnel est celui qui a un taux unique par tranche du montant
global

L’impôt progressif à un taux progressif suivant la tranche de revenu considéré

 Impôts analytiques et impôts synthétiques


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L’impôt analytique est assis sur les éléments d'un patrimoine ou sur une
opération isolée ou encore une stratégie unique de revenu appelée cédule.

L'impôt synthétique consiste à appréhender un ensemble d'opération ou de


revenu et à taxer l'ensemble en un seul fois : Ex ; l’impôt sur le revenu des
personnes physiques qui frappe le revenu global du foyer fiscal.

Les techniques de l'impôt

Il s'agit des opérations fiscales successives qui permettent d'obtenir


l'encaissement de l’impôt. Elles consistent, d’abord, à rechercher, identifier et
qualifier la matière imposable (revenu, richesse, activité) : l’assiette de l’impôt.
Des lors que l'opération d'assiette est effectuée, il est procédé, ensuite, à
l'application des tarifs ou taux d'imposition pour calculer le montant de l'impôt
dû. C’est l'opération de liquidation de l'impôt. La dette fiscale ainsi liquidée
doit être acquittée et encaissée : l’opération de recouvrement de l'impôt.

Section I : l'évaluation de l'assiette :


A : l’assiette :
Les opérations de l'assiette consistent à établir l'existence et la valeur des
éléments qui doivent être soumis à l’impôt. Asseoir l’impôt, c’est déterminer les
bases de l’impôt.

L'assiette peut apparaitre comme un fait générateur de l’impôt, c’est à dire


l'événement qui provoque l'obligation de collecter l'impôt (TVA à l'occasion de

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la facturation d'une opération ou l'encaissement d'une créance, la retenue à la


source à l'occasion du versement des dividendes au titre de l'IR)

la définition de l'assiette pose le problème de détermination des facultés


contributives en définissant la richesse ,l'activité ou le revenu à retenir pour
asseoir l'impôt .Les règles d'assiette consistent d'abord à identifier les éléments
imposables et à en qualifier avec le plus de précision possible la valeur qui sera
soumise au tarif ou aux taux d'imposition .La maitrise de l'assiette constitue un
défi majeur pour les services fiscaux dans leur lutte contre la soustraction fiscale
.En effet "la connaissance immédiate de la matière imposable dans sa
consistance authentique n'est ni générale ni absolue."

B. Les modes d'évaluation :

 L'évaluation directe ,mode normal ,consiste à tenir compte de


l'intégralité des revenus ,des biens et services pour appliquer les tarifs
d'imposition .Elle ambitionne d'appréhender la base imposable réelle dans
le cadre notamment des régimes de la déclaration contrôlée .La
déclaration se présente comme le moyenne normal pour atteindre la réalité
de la matière imposable .Autrement dit, le contribuable est tenu de
déclarer tous les éléments imposables servant au calcul de l'impôt .Les
éléments ainsi déclarés doivent être complets et sincères .Compte tenu de
la montée en puissance de la pression fiscale et la prolifération des
obligations déclaratives ,les risques d'insuffisance ou d'omission de
déclaration sont réels .Aussi ,l'administration des impôts se réserve t-elle
le droit d'exiger des justifications ,des éclaircissements ou des documents
comptables pour éviter les risques de sous évaluation de l'assiette .Elle
peut même remettre en cause les évaluations faites par les contribuables si
à la suite des contrôles fiscaux qu'elle opère des éléments d'assiette ne
sont pas déclarés ou sous évalués.

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L'évaluation directe par le contribuable constitue le régime de droit commun


applicable en matière de l'impôt du revenu, de l'IS et de la TVA. En matière des
bénéfices imposables à l'IS par exemple.la société dépose la déclaration du
résultat fiscal appuyée de différents documents justificatifs. La déclaration et
l'impôt correspondant bénéficie d'une présomption d'exactitude qui peut,
cependant, être remise en cause par le fisc grâce aux vérifications de la
comptabilité et recoupements.

Pour certains revenus ou contribuables la loi prévoient des regimes d'évaluation


certes plus souples et plus favorables mais qui n'appréhende la matière
imposable que de manière approximative. Il s'agit de régime d'évaluation
indirecte ou forfaitaire.

Evaluation indirecte : il s'agit de différents régimes forfaitaires dans lesquels le


contribuable est tenu de fournir à l'administration des éléments d'appréciation
tels que les chiffres d’affaires, nombres de salariés, certains actifs immobilisés,
et éléments de train de vie. A partir de ces données ou indices, les services
fiscaux vont estimer la valeur forfaitaire de la matière imposable et le montant
de cotisations dues. Les régimes du forfait sont approximatifs, les évaluations
ainsi faites ne reflètent pas la réalité de la matière imposable. Ils concernent, en
particulier, les revenus professionnels des personnes physiques et les revenus
agricoles. Ils sont peu contraignants pour les contribuables, adaptés pour les
artisans, les petits producteurs et prestataires de biens et services et les
agriculteurs. Les forfaits ont la préférence des contribuables qui s'y accrochent
en dépit des tentatives de la loi et de l'administration pour les amener à migrer
vers les régimes d'imposition réels basée sur la comptabilité normale.

Section II : Liquidation et calcul de l’impôt.

 Définition : C 'est l'opération qui consiste à déterminer la dette fiscale du


contribuable, et plus concrètement à calculer le montant exact de l'impôt

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Droit Fiscal Pr TBITBI

dû. Dans le système déclaratif, les questions de liquidation sont effectuées


par les contribuables et les redevables eux mêmes. L'administration n'est
pas amenée à agir qu'en cas d'abstention ou de refus du contribuable
d'accomplir ses obligations fiscales. Pour certains autres impôts (taxe
professionnelle et taxe d'habitation notamment) la liquidation est
effectuée par les services des impôts.

C'est une opération simple qui consiste à appliques à la matière imposable


nette (revenu, bénéfice, chiffres d’affaires) un taux. Le taux se définit comme
pourcentage arithmétique utilisé pour déterminer un impôt par application à une
base imposable. A cette occasion, des déductions et de réductions sur impôts
peuvent, aussi être effectuées, divers types de taux sont applicables.

 Les taux :
 Les taux proportionnels : l'impôt proportionnel est un impôt dont
le taux est un pourcentage fixe qui s'applique à une base imposable
quel que soit son montant. Autrement dit la matière imposable
(bénéfice par exemple) est soumise à un taux constant. La charge
fiscale relative n'augmente avec le revenu, le taux étant unique, il
ne croit pas avec la matière imposable.

Dans la conception classique le taux proportionnel permettait d'assure l'égalité


de tous devant l’impôt. La plupart des impôts sont à taux proportionnel. Il en est
ainsi de l'IS (30%) de la taxe sur les services communaux (10.5%) et de la TVA
(20% : taux normal).

 taux progressifs :le taux progressif va consister à soumettre la base


imposable servant au calcul de l'impôt à un taux croissant avec la
matière imposable .Les taux progressifs se présentent sous forme
d'un barème .En effet ,l'impôt progressif n'a pas un seul taux
d'imposition mais plusieurs taux appliqués à la matière imposable

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Droit Fiscal Pr TBITBI

découpée en tranches représente un seuil d'exonération qui


correspond à un revenu minimal nécessaire aux besoins essentiels
biologiques de l'individu que l'Etat ne doit pas taxé .Elle est
imposable à un taux zéro ,c'est à dire exonérée. Les tranches
suivantes sont soumises à des taux qui augmentent d'une tranchent à
l’autre. L’impôt progressif est présenté pour être le mieux à la
même de tenir compte des capacités contributives réelles des
contribuables. La technique de la progressivité rend possible la
fonction redistributive de l'impôt dans la mesure où les revenus
faibles sont soumis à une charge fiscale nulle ou faible tan dis que
les hauts revenus se voit ponctionnées plus lourdement.

Exemple le barème de l'IR

Tranches de revenus DHS Taux%


0-30000 0
30001-50000 10%
50001-80000 20%
80000-180000 30%
+180000 38%

En plus des impôts ad valorem ( selon la valeur ) à taux proportionnel ou


progressif ,il existe des impôts spécifiques qui sont calculés ,non sur la valeur de
l'assiette ,mais sur une unité physique de l'assiette imposable ,et qui peut être le
poids exprimé en kilogramme ou tonne(TIC sur les produits pétroliers ) ,sur la
surface exprimée en mètre carré (taxes locales immobilières ) ou encore le
volume (hectolitre) ;aussi leur rendement est -il insensible à la hausse des prix
puisque calculé sur la base d'une unité matérielle.

Section III : Le recouvrement de l'impôt :

 Définition :

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Droit Fiscal Pr TBITBI

Par recouvrement, on entend l'ensemble des actions et opérations entreprises


pour obtenir des contribuables le paiement de l'impôt une fois que celui ci est
liquidé. Recouvrer revient à assurer le perception effective des montants dus
.L'opération de recouvrement obéit à la règle de séparation des ordonnateurs et
des comptables .L'impôt est établi par les services fiscaux et recouvré par les
comptables de la trésorerie .Il en est ainsi des impôts recouvrés par voie de
rôle .Cette opération met en présence le contribuable ou le redevable de l'impôt
et le comptable habilité à obtenir l'encaissement à l'amiable ou, le cas échéant
par la mise en œuvre des procédures du recouvrement forcé.

 Les modalités de recouvrement

Il existe plusieurs modalités de recouvrement :

A.les recouvrements par voie de retenue à la source et paiement des


droits au comptant :

La retenue à la source est une technique commode utilisée pour la


perception des impôts sur les revenus salariaux. Elle consiste pour l’employeur,
appelé débirentier, à liquider la dette fiscale sur les salaires à verser et retenir
l'impôt dû pour reverser ensuite au trésor dans un délais déterminé (dans le mois
qui suit la retenue). Les employeurs participent ainsi à la gestion de l'impôt et de
sa collecte.

La retenue à la source est utilisée pour le recouvrement des impôts au titre


des produits, des actions et parts sociales, des produits de placements à revenus
fixes, ou encore sur les produits versés par des contribuables résidents au Maroc
à des personnes bénéficiaires dont la résidence fiscale est à l’étranger.

 La méthode du droit au comptant : le paiement au comptant des droits


au comptant a lieu lorsque l'impôt encaissé au moment précis du fait
générateur. L’en est ainsi de l'acquittement des droits d'enregistrement et

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Droit Fiscal Pr TBITBI

des droits de timbre sur les contrats de vente. Il est de même lorsque le
paiement de certains droits se fait par l'apposition de timbres fiscaux ou
vignettes sur des actes, commerciaux ou judiciaires par exemple.
 Le paiement spontané par les contribuables eux mêmes sur la base des
déclarations : mode de paiement s'applique notamment pour les impôts
déclaratifs, il en est ainsi de l’IS, c’est la société qui procède, sur la base
des résultats fiscaux, à la liquidation de sa dette fiscale et au versement du
montant dû au receveur de l'administration fiscal avant l'expiration du
délai de déclaration du résultat et de paiement, et ce compte tenu des 4
acomptes provisionnels acquittés au cours de l'exercice.

 B. Recouvrement par voie de rôle.

L'administration fiscale émet un titre de perception qui permet au comptable


d'encaisser l’impôt. Le rôle est un acte administratif revêtant la force exécutoire
qui précise la base d’imposition, le montant de cotisation et l'identification du
contribuable.

Le rôle constitue un titre exécutoire en vertu duquel les comptables publics


prennent en charge le recouvrement en diligentant les mesures nécessaires pour
amener les débiteurs à payer les cotisations exigibles.

Ce mode de recouvrement s'applique à certaines taxes notamment la taxe


professionnelle, la taxe d'habitation et la taxe sur les services communaux mais
aussi pour les revenus professionnels ou locatifs, soumis à l’IR, le rôle est un
ordre de recettes individuel émis par les services fiscaux. Le contribuable est
avisé du montant de l'impôt et de la date de mise en recouvrement. L’impôt
devient exigible à l'expiration du deuxième mois suivant la date de mise en
recouvrement.

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Droit Fiscal Pr TBITBI

Le recouvrement par voie de rôle est le mode normal de recouvrement des


impositions supplémentaires établis suites aux procédures de redressement ou de
taxation d'office.

 Les procédures de recouvrement forcé :

Lorsque le débiteur de l'impôt ne s'acquitte pas de la dette fiscale due, le


comptable chargé de recouvrement forcé après avoir adresser au contribuable
des appels de paiement restés infructueux.

Le code de recouvrement des créances publiques prévoit diverses mesures de


poursuite qui doivent être exécutés dans l'ordre énoncé.

 La première phase est le commandement, c’est un acte de poursuite


signifié au débiteur par l'intermédiaire d'un agent de notification et
d'exécution du trésor ou toute personne commissionnée à cet effet ou par
voie postale avec accusé de réception, l’invitant à payer sa dette sous
peine d'être saisie. Le commandement ne peut intervenir qu'après une
lettre sans frais adressée au débiteur et restée vaine. C'est ce qui
permettra, en effet, le comptable peut procéder à la saisie -vente, la saisie
immobilière. Les saisies -ventes sont soumises à des règles particulières
qui selon la nature des biens objets de la saisie (véhicule automobile,
navires....... ) De plus, le code de recouvrement des créances publiques
apporte des limitations à cette procédure en décrétant certains biens
insaisissables.
 L'administration chargée du recouvrement peut encore entreprendre la
procédure de l'avis à tiers détenteur qui permet, sur demande de
l’administration, d’obliger les personnes de verse au fisc, sur les fonds
qu'elles détiennent et revient aux redevables. Cette procédure et surtout
utilisée pour faire opposition sur les comptes bancaires et les salaires.

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Droit Fiscal Pr TBITBI

Elles méritent d'être davantage précisée quant aux conditions


d'application.
 Enfin, la procédure, la plus extrême, de contrainte par corps est prévue
par le code des créances publiques. A la demande du comptable public,
âpres autorisations de sa hiérarchie, le tribunal peut prononcer des peines
d'emprisonnement à l'encontre du débiteur fiscal solvable pour des
montants supérieurs à 8000DH. Soumises à des conditions restrictives
cette procédure est destinée surtout à faire pression sur le contribuable
pour l'amener à payer ses impôts. La contrainte par corps peut être
utilisée contre les contribuables qui organisent leurs insolvabilités par la
dissimulation de leurs actifs ou la banqueroute.

Le recours à la contrainte par corps s'avère inévitable ; lorsque les voies


d'exécution sur les biens des contribuables ne suffisent à recouvrer l'impôt. Il est
fait recours à ce procédé grave à l'encontre des contribuables solvables et ceux
qui organisent leur insolvabilité. La contrainte par corps ne saurait toutefois, être
mise en œuvre si le débiteur est âgé de moins de 18 ans et 60 ans et plus, ou s'il
s'agit d'une femme enceinte ou qui allaite.

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