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FACULTE DE DROIT
PREMIERE LICENCE
EPIGRAPHE
AVANT – PROPOS
L’activité fiscale se ramène, grosso modo, à une série d’opérations fiscales
comprenant à la fois des actes juridiques (notamment la réglementation des activités sujettes à
imposition) et des actes matériels d’exécution de la loi fiscale (constatation et évaluation de la
matière imposable, vérification des comptabilités à des fins de contrôle fiscal, communication
d’informations ou de renseignements, enquêtes fiscales, visites de locaux professionnels et saisies
de documents etc.).
Ces opérations de gestion fiscale sont : l’opération d’imposition, celle de recouvrement
et celle de contrôle impliquant des fois la répression des manquements à la loi fiscale.
Mais, on ne peut pas maitriser les mécanismes de mise en œuvre de ces différentes
opérations sans au préalable connaitre la théorie et la technique de l’impôt.
Historiquement, la fiscalité n’est qu’un aspect des finances publiques. Mais,
techniquement et suite à la frénésie affichée par les Etats modernes de tendre de plus en plus vers un
développement tous azimuts (aux plans socio-économique, culturel, politico-militaire, scientifique,
etc.), la fiscalité a pris une importance toute particulière, est devenue très complexe et justifie
qu’elle soit étudiée comme une discipline scientifique tout à fait autonome.
Le présent support est élaboré sur base des théories et concepts élaborés par la doctrine
en général ainsi que de la législation et de la réglementation actuellement en vigueur en RDC. Il
tient compte des récentes réformes du cadre institutionnel (de 2006 à ce jour) et fiscal (non
seulement le fruit de la grande réforme enclenchée et mise en œuvre depuis 2003 mais aussi de
toutes les améliorations apportées au cadre fiscal par les différentes lois de finances promulguées
chaque année).
Ce support a surtout l’avantage d’être présenté de manière moderne c’est-à-dire de
façon plus cohérente et plus proche des présentations courantes dans la plupart des pays à système
fiscal comparable (comme celui d’autres pays francophones d’Afrique). Ensuite, il prend
également en compte l’instauration en RDC, par le constituant de 2006, du régionalisme politique
dont la conséquence logique est celle de stratifier la fiscalité du pays la rendant ainsi un peu plus
complexe. En effet, le cadre constitutionnel congolais actuel reconnait des fiscalités spécifiques à
chaque palier d’exercice du pouvoir politique (Pouvoir Central - Niveau provincial et local).
Voilà pourquoi il nous a paru tout à fait indiqué et rationnel d’accorder des
développements spécifiques à la fiscalité nationale, provinciale et locale (Cf. Partie II, Titres I et II).
Ce qui permettra à l’apprenant, au chercheur et au lecteur occasionnel d’avoir une vue d’ensemble
de la structure de la fiscalité congolaise et de leur éviter les confusions découlant généralement de la
mauvaise assimilation de cette discipline très peu vulgarisée en RDC.
Enfin, dans une entreprise, toute gestion (financière, comptable, des stocks, des
ressources humaines, des matériels et équipements d’exploitation etc.) implique nécessairement la
connaissance de la matière à gérer, la planification de l’action (de gestion) et la maitrise des normes
à respecter pour que la dite gestion soit jugée conforme. C’est pour cette raison que dans le présent
support, il est prévu de rappeler d’abord quelques éléments de la théorie générale de l’impôt.
S’ensuivra une synthèse des régimes d’imposition prévus en droit fiscal congolais. Enfin, un aperçu
de la procédure fiscale et contentieuse mettra un terme à cette étude.
De manière générale, ce cours poursuit comme objectifs :
1. Objectifs
a. Objectif général
Faire connaitre aux apprenants la science et la technique de prélèvements d’impôts
c’est-à-dire leur faire connaitre les régimes d’imposition consacrés dans le système
fiscal congolais, les initier à la procédure fiscale (des grandes opérations fiscales :
imposition, recouvrement et contrôle) ainsi qu’au contentieux fiscal.
b. Spécifiques
1) Circonscrire, à travers la théorie générale de l’impôt, les notions de base et des
principes de droit fiscal généralement admis dans la plupart des systèmes
fiscaux modernes (Définition de l’impôt, les sortes d’impôts, les rôles de l’impôt, la
personnalisation de l’impôt, technique de l’impôt) ;
2) Présenter les régimes d’imposition en vigueur dans le système fiscal congolais, tant
du niveau national que provincial et local : impôts sur les revenus (mobiliers,
professionnels et locatifs), impôts sur les transactions (la TVA et les droits de
consommation et d’accises) et imposition de patrimoine (impôts réels)
3) Faire connaitre aux apprenants les procédures fiscales et les grandes articulations du
contentieux fiscal ;
4) Familiariser les apprenants, par des cas d’illustrations pratiques, au calcul des
différents types d’impôts (tant nationaux, provinciaux que locaux) et à
l’accomplissement des formalités fiscales (souscriptions des différents types de
déclarations).
c. Compétences et apprentissages visés par le cours
A la fin du cours, l’apprenant sera capable de :
1) S’exprimer correctement en utilisant les concepts de base usités en matière fiscale et
des principes généralement admis qui président à l’établissement et à la mise en
œuvre d’un système fiscal dans un Etat moderne donné ;
2) Distinguer les différents régimes d’imposition et de catégoriser les impôts constituant
les éléments de la stratification du système fiscal congolais actuel ;
3) Calculer aisément les différents impôts après en avoir maitrisé les différentes
modalités d’évaluation ;
4) Démêler les différentes procédures à suivre pour l’accomplissement des obligations
fiscales (souscription des déclarations - le système fiscal congolais étant déclaratif),
pour le recouvrement et le contrôle de l’impôt ainsi que de soutenir et de résoudre
un contentieux fiscal lorsqu’il s’agit de faire valoir les droits du
contribuable/redevable en cas de leur violation par l’Administration.
2. Formules pédagogiques de formation
a. Méthodes d’apprentissage
L’exégèse des textes sera privilégiée pour faciliter la traduction des textes en
chiffres et faciliter la compréhension mathématique de la fiscalité:
Le recours aux méthodes des sciences sociales ;
Recours à l’interaction entre enseignant et apprenants pour les amener à
participer activement à leur propre compréhension de la matière en prenant en
compte les prérequis assimilés.
b. Techniques d’apprentissage
Exercices d‘arithmétique : calcul des impôts en ateliers ou individuellement ;
Utilisation de la craie et du tableau noir ;
Conclusion générale.
INTRODUCTION GENERALE
Rappel des prérequis
Pour une meilleure assimilation du Cours de Droit fiscal, il est important de
rappeler aux apprenants qu’hormis les cours transversaux introduits ces dernières années
dans le programme d’enseignement supérieur et universitaire, plus spécialement les
matières portant sur Hygiène et Environnement, VIH/Sida, Anglais et Informatique, toutes
les autres matières enseignées depuis la 1ère année jusqu’en 3ème graduat sont des prérequis
indispensables. Il est donc recommandé aux apprenants d’aller revoir ces matières afin de se
rendre la vie facile par rapport au présent cours.
Hormis ces matières du niveau supérieur et universitaire, certaines disciplines
du niveau secondaire sont également indispensables telles que l’arithmétique, la géographie
physique et économique, l’histoire…
Introduction
La théorie générale de l’impôt s’articule autour de trois chapitres dont les objectifs
spécifiques poursuivis sont, d’abord les notions de base et les sources de Droit fiscal ; ensuite la
description des mécanismes d’élaboration de la loi fiscale, des principes qui président à son
interprétation et à son application et, enfin, l’étude de la technique universellement admise pour la
gestion de l’impôt (constatation de la matière imposable, liquidation et recouvrement/paiement de
l’impôt).
Ces trois chapitres portent ainsi sur :
1. Les notions de base et sociologie de l’impôt ;
2. Le droit de l’impôt ;
3. La technique générale de l’impôt.
(1) Ceulemans (Michel), Apprendre la T.V.A Initiation au fonctionnement u système de la TVA et notions de base,
Edipro (Editions des CCI SA), Liège, 2011 ; p.203.
(2) Barilari, A; Drapé, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 85.
(3) Buabua Wa Kayembe, Traité de droit fiscal zaïrois, P.U.Z., Kinshasa, 1993, p. 13.
(4) Ibidem p.13.
(5) Gaston, Jèze, Traité des sciences des finances, Budget, PUF, Paris, 1910
Neurisse, A, Histoire de l’impôt, que sais-je ? PUF, Paris, 1978, p. 3.
Deruel, Fr., Finances Publiques, Droit Fiscal, Mémentos, Dalloz, Paris, 1996, p.1.
contrepartie immédiate afin de couvrir les charges publiques et plus accessoirement de servir
d’instrument d’intervention économique et sociale » (6).
C’est ainsi que pour permettre aux habitants d’un pays, comme la République
Démocratique du Congo, de remplir adéquatement leur obligation civique de contribuer aux charges
publiques (7), le législateur a institué l’impôt qui est considéré comme « le procédé de répartition
des charges budgétaires entre les individus en fonction de leurs facultés contributives » (8).
Eu égard à ce qui précède, l’impôt revêt les caractéristiques suivantes :
Il est :
1) une prestation pécuniaire : l’impôt moderne est, sauf exception rarissime, toujours payé en
argent (espèces ou titres valant espèces) ;
2) prestation effectuée d’autorité : l’impôt est un versement obligatoire que font les agents
économiques (les ménages et les entreprises) qui, en cas de défaillance fautive, peut
entrainer le recours à la contrainte pour amener les redevables des dettes fiscales en s’en
acquitter par la force ;
3) perçu à titre définitif : l’impôt versé au Trésor public ne se rembourse pas comme on le
ferait en cas de paiement d’un indu ;
4) perçu sans contrepartie: le paiement des impôts par les agents économiques (les
contribuables/redevables) ne donne pas droit à des contreparties directes et immédiates. En
revanche, ces agents bénéficient des services publics qui sont fournis gratuitement par la
collectivité (éducation, routes, justice, défense, éclairage public, paix et bénéfices résultant
de la coopération et de la politique de bon voisinage etc. ( 9). En réalité, la valorisation de
tous les services rendus par la collectivité à un contribuable est de très loin supérieure au
montant de l’impôt payé au cours d’un exercice fiscal donné.
5) prélevé sur les revenus des individus, membres de la collectivité, l’est en tenant compte de
leurs capacités contributives : c’est la raison pour laquelle l’assiette en ce domaine n’est pas
la même et que plusieurs taux existent parce que l’assiette de l’impôt a plusieurs valeurs
différentes. Le taux appliqué est appelé « un barème d’imposition » ;
6) un instrument d’intervention économique et sociale : en modulant leurs taux, les impôts sont
souvent utilisés, par les gouvernements des Etats modernes, pour intervenir, positivement ou
négativement, dans certains secteurs économiques en vue soit de leur promotion (si elle
s’avère nécessaire ou indispensable) soit de leur restriction (si leur expansion est estimé
nuisible pour l’intérêt général. Par exemple, majoration des taux des Droits d’accises sur les
tabacs et cigares ou alcools pour dissuader l’expansion de l’industrie du tabac et des
spiritueux.
Dans le cadre de ce cours, l’impôt doit être compris dans son sens le plus large
possible. Monsieur Vincent SEPULCHRE signale « qu’on utilise, en Belgique, plusieurs termes
pour définir la même réalité. On parle en effet indifféremment d’impôts, de taxes, de cotisations, de
droits ou de contributions pour désigner le même type de prélèvement étatique » (10).
Ceci explique, en partie, pourquoi le système juridique congolais en général et le
système fiscal en particulier, tirant son origine du système juridique romano-germanique, ont hérité
leur substrat du système belge et utilisent divers termes pour désigner la même réalité.
« On peut donc en conclure que les termes utilisés pour dénommer un impôt n’ont
que peu de signification sur le contenu réel de cet impôt et qu’on peut donc regrouper tous ces
prélèvements obligatoires, opérés par les pouvoirs publics, sous le terme générique
d’« impôt », quel que soit le nom qui leur est donné légalement » (11).
Le recours à cette définition de l’impôt permettra au lecteur de comprendre
pourquoi sont abordés, dans le cadre de ce cours, les impôts intérieurs, les impôts frappant la
dépense (droits d’entrée, Droits d’accises et accises, Taxe sur la valeur ajoutée) et taxes en
appendice.
B. Sortes d’impôts
Plusieurs critères peuvent être retenus pour catégoriser les impôts. On distingue généralement :
- Impôt direct et impôt indirect ;
- Impôt général (ou universel) et impôt spécial (ou particulier) ;
- Impôt sur les revenus, impôt sur la dépense et impôt de solidarité sur la fortune ;
- Impôt spécifique et impôt ad valorem.
Exceptions : L’impôt mobilier et l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) pour lesquels le
contribuable réel et le redevable légal sont deux personnes distinctes.
L’impôt indirect, par contre, est celui dont la charge est répercutée sur autrui, le contribuable réel.
(11) Ibidem.
(12) En droit étranger, notamment français et belge, les revenus locatifs sont appelés « revenus fonciers ».
A l’inverse des impôts directs, « les impôts indirects sont supportés par certains agents et versés au
fisc par d’autres agents » (13).
Le recouvrement de cet impôt fait intervenir trois personnes : le fisc, chargé de la perception, le
redevable légal (l’opérateur économique, collecteur de l’impôt), qui collecte l’impôt en amont et le
verse au trésor public pour compte du contribuable réel (le consommateur) qui paye (ou supporte)
véritablement l’impôt ou en subit le poids. En effet, par le mécanisme de la translation (ou
répercussion) de l’impôt, à travers l’opération d’achat de la marchandise ou du service, l’impôt est
ainsi répercuté dans le prix de la marchandise ou du service rendu : cas des droits de douane, des
Droits d’accises, de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
L’illustration par un graphique donne la relation suivante entre l’Administration fiscale, le
redevable légal (collecteur d’impôt) et le contribuable réel (consommateur final):
Le fisc taxe le contribuable
légal (redevable)
Régie Financière
(13) Capul (Jean-Yves) et Garnier (Olivier), Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Nouvelle édition, Hatier,
Paris, 2011, p.237
(14) Attention : En droit étranger, belge et français par exemple, l’impôt sur le revenu est l’équivalent, en droit
congolais, de l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR).
(15) Barilari, A; Drapé, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 63.
(16) Capul (Jean-Yves) et Garnier (Olivier), Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Nouvelle édition, Hatier,
2011, p.240. Lire aussi Bienvenu (Jean-Jacques) et Lambert (Thierry), Droit fiscal, PUF, Paris, 2010, pp.435-443.
(17) Barilari, A; Drapé, R., Op. Cit. p. 102.
(18) Deruel, Fr., 1996, Op. Cit., p. 2.
ou ponctuelles, l’Etat moderne utilise souvent l’impôt à des fins protectionnistes, d’incitation ou
encore de dissuasion.
L’action de l’Etat porte alors à la fois sur les structures économiques et sur la
conjoncture. Ainsi, par l’impôt, il peut protéger un ou plusieurs secteurs économiques menacés par
la concurrence étrangère (protection). En accordant des exonérations fiscales ou des allègements
fiscaux (abattements d’impôts, réductions ou application des taux réduits, etc.), l’Etat cherche
notamment à promouvoir l’épargne ou l’investissement (incitation). Enfin, l’accroissement du taux
de l’impôt peut être utilisé comme moyen pour freiner l’expansion trop rapide d’un ou de plusieurs
secteurs économiques ou pour dissuader les consommateurs de certains produits non indispensables
comme les alcools, les tabacs ou certains parfums très recherchés mais non indispensables.
Parlant des aspects économiques de l’impôt, MASOIN (J) lui attribue trois rôles de
premier rang à savoir d’abord le rôle de régulateur, ensuite le rôle prohibitif et enfin, le rôle incitatif
(19).
Dans son rôle régulateur, l’impôt est utilisé pour organiser et répartir juridiquement les
activités économiques, lesquelles sont envisagées aussi bien sous l’angle du secteur public que sous
celui du secteur privé. D’autre part, dans ce même rôle de régulation, l’impôt se révèle être un
instrument puissant au service des pouvoirs publics pour l’orientation générale des activités
économiques nationales suivant l’idéologie politique qui sous-tend l’action du Gouvernement (ex.
idéologie capitaliste, socialiste, communiste ou néo-marxiste). Ainsi, le prélèvement fiscal sera-t-il
effectué d’après le modèle idéologique capitaliste ou socialiste par exemple, selon que le système
économique considéré est soutenu par les lois du libéralisme ou par celles du dirigisme.
Par ailleurs, dans son rôle prohibitif, l’impôt intervient dans le prélèvement des droits
d’accises et de consommation sur les produits de luxe ou, tout simplement, certains produits
déterminés. Ce rôle de prohibition se manifeste le plus souvent aux niveaux des entreprises –
individuelles ou sociétaires – dont les produits fabriqués sont passibles de TVA, avec la sur taxation
des produits jugés à vocation non sociale (ex. les tabacs, les bières, les spiritueux, les produits
cosmétiques).
En outre, dans son rôle incitatif, l’impôt intervient dans l’encouragement à la
promotion de certains secteurs négligés ou compétitifs de l’économie.
En résumé, le maniement habile et réfléchi de l’impôt (augmentation ou diminution
de son taux), sa suppression ou encore en faisant jouer un rôle discriminatoire à l’impôt, l’Etat peut
agir utilement sur la conjoncture ou sur les structures économiques : notamment encourager certains
secteurs de l’économie délaissés mais générateurs de revenus ; décourager certains autres secteurs
pour freiner leur expansion trop rapide et préjudiciable à l’économie générale du pays.
3) La fonction sociale
Dans sa fonction sociale, l’impôt apparaît comme un instrument de politique sociale
et d’équité entre citoyens.
Comme on le sait, l’impôt est l’expression de la solidarité nationale. Il est « quelque
chose de plus qu’un simple échange économique entre l’Etat (qui rend des services) et les
contribuables (qui les payent) ; c’est le lien social même entre les membres de la communauté ;
(19) Masoin, J., Théorie économique des finances publiques. Bruylant, Bruxelles, 1946, pp.308 et SS
c’est le tribut du citoyen à ses égaux ; c’est son apport ; c’est ce qui constate son droit de
participation à la cité » (20).
Considéré sous cet angle, l’impôt se voit attribuer par Maison J. (21) trois rôles
d’importance à savoir le rôle distributeur des richesses et des revenus nationaux, le rôle de
satisfaction de l’intérêt général et le rôle humanitaire.
Dans son rôle distributeur, l’impôt permet d’écrêter le haut de la pyramide des
revenus, pour les redistribuer aux catégories défavorisées de la société, en vue de réduire tant soit
peu sensiblement les inégalités et autres disparités sur le plan social.
En outre, l’impôt permet la réalisation de certaines tâches – ou travaux – profitables
à la collectivité nationale. C’est souvent le cas pour la satisfaction des besoins collectifs à caractère
économique (construction et entretien du réseau routier, érection des installations portuaires et
aéroportuaires, PTT, ponts, etc.), social (hospices des vieillards, hôpitaux publics), éducatif
(construction et entretien des écoles et universités officielles), sportif (construction et entretien des
stades, des gymnases), culturel (construction, entretien et ravitaillement des musées et bibliothèques
publics), etc. C’est le rôle d’intérêt général de l’impôt.
Par ailleurs, du point de vue de ses manifestations au plan social, l’impôt prend en
considération l’âge, la profession et surtout les conditions et genre de vie des personnes qui lui sont
assujetties. C’est le rôle qui apparaît le plus souvent en matière d’impôt professionnel où il est tenu
compte des majorations, des réductions et déductions selon que le contribuable est célibataire ou
que l’on a affaire à un couple sans ou avec enfants et autres personnes à charge.
Quoiqu’il en soit, un principe fondamental gouverne la fonction sociale de l’impôt à
savoir celui reposant sur la notion de justice fiscale, un principe universellement admis et lequel
veut que tous les citoyens membres d’une communauté donnée (nationale, provinciale ou locale)
s’acquittent de leur devoir de contribuer aux charges publiques en fonction de leurs capacités
contributives. C’est à ce titre que se justifie le rôle nataliste conféré aussi à l’impôt. Car, dans le
cadre d’une politique démographique, les pouvoirs publics peuvent encourager la procréation des
jeunes couples dans les régions à faible taux de natalité (ou à faible densité), en leur accordant de
grands avantages sur le plan fiscal. Dans les pays à taux élevé de natalité comme la République de
Chine, les pouvoirs publics imposent aux ménages la limitation des naissances (un enfant) à charge
de l’Etat avec exonérations fiscales y attachées. Les enfants à naître au-delà de cette limitation sont
à charge exclusive de leurs géniteurs avec des pénalités fiscales ou des accroissements fiscaux y
afférents.
En d’autres termes, nous pouvons dire que la fonction sociale de l’impôt touche la
redistribution des revenus ou des richesses.
En résumé, nous pouvons conclure avec J.M. ALBERTINI que : « Dans l’Etat
moderne, l’impôt n’a pas seulement pour but de procurer des ressources au Trésor. Il est souvent
utilisé pour obtenir certains effets économiques et sociaux regardés comme souhaitables. Parfois, le
but de l’impôt est moins de remplir les caisses du Trésor que de réduire les distorsions sociales, afin
de limiter leurs dépenses. Ainsi, l’impôt peut avoir, outre sa fonction financière, une fonction
économique et une fonction sociale » (22).
(20) Mertens, J., Principes généraux de l’impôt In Revue belge des sciences commerciales, 1930, p.557.
(21) Masoin, J., Op. Cit, p.253.
(22) Albertini (J.M.), Cité par Mehl, L., Op. Cit. p. 84.
(23 ) Bifumanu Nsompi, D, La spiritualité de l’impôt, Editions Cadicec, Kinshasa, 2009, p.53.
(24) Baslé, M., Système fiscaux, Dalloz, Paris, 1989, pp. 84 – 96.
1. La typologie des systèmes fiscaux classiques n’est pas relevant parce que les critères
retenus ne permettent pas de dresser une typologie objective.
Ces critères sont :
a) L’ampleur du prélèvement fiscal qui considère les pays occidentaux comme pays à
systèmes fiscaux lourds et les pays en développement comme ayant des systèmes
fiscaux légers ;
b) Nature des impôts dominants (directs et indirects, généraux et particuliers, intérieurs ou
de douane).
2. La typologie moderne retient une variété de critères qui permettent de classer
objectivement les systèmes fiscaux sans les calquer sur la division des pays en bloc de pays
développés d’une part et en bloc de pays du tiers-mondiste ou moins développés d’autre
part. L’existence, aujourd’hui, des pays émergeants est venue battre pratiquement en
brèche les critères qui, jusque-là, étaient considérés comme pertinents.
Ces critères modernes sont :
a) La dominante : « impôts sur les produits » et « impôts sur les biens et services » ;
b) La dominante : « impôt sur les bénéfices des sociétés » ;
c) La dominante : « cotisations sociales et impôts sur l’emploi de la main-d’œuvre » :
d) La dominante : « impôts sur les revenus personnels »
e) La dominante : « impôt sur la propriété et le patrimoine ».
Conclusion
Que peut-on retenir du premier chapitre de cette première partie ?
Il y a lieu de relever, d’ores et déjà, que cette introduction nous met en face d’une
évidence prémonitoire : la corrélation qui existe entre le Droit fiscal et les sciences connexes de par
son caractère pluridisciplinaire : les sciences économiques, la sociologie, l’économie politique, la
psychologie, la philosophie, l’histoire, le Droit constitutionnel, le Droit administratif, le Droit
budgétaire, la statistique etc.
Pour permettre à l’étudiant d’arriver à comprendre le minimum de ce droit, le
caractère pluridisciplinaire du Droit fiscal nous conduira, inéluctablement, par la suite, à recourir
sporadiquement aux méthodes et techniques utilisées dans l’étude de ces différentes disciplines
scientifiques.
CHAPITRE 2 : LE DROIT DE L’IMPOT.
Ce chapitre est subdivisé en deux sections :
1) Les sources du Droit fiscal congolais
2) Les Régies Financières.
(25) Article 204 de la Constitution et article 47 de la loi n° 08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux
relatifs à la libre administration des provinces.
(26) Voir article 3 de la loi n° 13/008 du 22 janvier 2013 modifiant et complétant la loi n° 08/012 du 31 juillet 2008
portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces et article 9 de la loi n°11/011 du 13 juillet
2011 relative aux finances publiques.
Les lois fiscales nationales (ou lois ordinaires) sont prises en application des
dispositions de la Constitution. Exemple : cas de l’article 9 de loi n°11/011 du 13 juillet 2011
relative aux finances publiques qui reprend le principe constitutionnel de l’article 174 de la
Constitution.
Pour son existence et sa mise en œuvre, la loi fiscale soulève des problèmes quant à
son élaboration, à son interprétation et à son application.
§.1. L’élaboration de la loi fiscale.
L’impôt est décidé par la loi. Ceci découle du consentement à l’impôt, « principe
selon lequel l’impôt doit être décidé par le Parlement au moyen d’une loi et sa perception autorisée
tous les ans au moyen du vote du budget.
Historiquement, la volonté du Parlement britannique de faire admettre l’idée qu’il
devait se réunir annuellement pour voter l’impôt est à l’origine, au XVIIIe siècle, des institutions
parlementaires et de la démocratie en Grande Bretagne. En France, le principe du consentement
populaire à l’impôt a été adopté avec la Révolution française » (27).
Aujourd’hui, de manière générale et à travers le monde, l’établissement de l’impôt se
fonde, à quelques exceptions près, sur deux règles :
- l’impôt relève de la compétence du pouvoir législatif ;
- sa perception doit être autorisée annuellement par la même instance.
A. L’impôt est une matière réservée au législateur.
L’article 14 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de
1789 stipule que « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre
l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ».
Ce principe a été consacré dans la plupart des constitutions d’essence républicaine.
La constitution de la République Démocratique du Congo, promulguée le 18 février 2006
dispose, en son article 5 alinéa 1er que « la souveraineté nationale appartient au peuple. Tout
pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections et
indirectement par ses représentants ».
Par ailleurs, l’article 122 de la même Constitution précise que la loi fixe les règles concernant :
1. les finances publiques ;
2. l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature, le régime
d’émission de la monnaie ;
3. les emprunts et les engagements financiers de l’Etat.
Enfin, à sa promulgation en 2008, la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes
fondamentaux sur la libre administration des provinces avait disposé, en son article 47 que l’impôt
est établi conformément à la législation fiscale provinciale. Mais, en 2011, la loi n°11/011 du 13
juillet 2011 relative aux finances publiques est venue ôter cette prérogative aux Provinces en
disposant que « Les Assemblées provinciales, les organes délibérants des entités territoriales
décentralisées ne peuvent créer ni impôt, ni taxe, ni droit ou redevance. Toutefois, dans les
conditions prévues par la présente loi, l’Assemblée nationale et le Sénat peuvent, conformément à
l’alinéa 2 de l’article 205 de la Constitution, habiliter par une loi, les Assemblées provinciales et les
organes délibérants des entités territoriales décentralisées à fixer, par édit budgétaire ou par
décision budgétaire le taux et/ou les modalités de recouvrement de certains impôts provinciaux et
locaux » (28).
28
Article 9 alinéa 5 de la loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
(29) Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques In J.O.RDC n° spécial du 25 juillet 2011 p.4.
(30) Duverger, M., Finances Publiques, Coll. Thémis, PUF, Paris, 1968, pp. 423 – 425.
En conclusion, les définitions juridiques particulières adoptées par le droit fiscal vont
dans le sens des intérêts du fisc. Elles sont défavorables aux intérêts du contribuable qui aurait plus
d’avantages à obtenir l’application des définitions juridiques de droit commun. Ainsi, les
dispositions légales de droit privé ne pourront être prises en compte que si la loi fiscale elle-même y
revoie explicitement. Par exemple, en matière d’interruption du droit de prescription de l’action en
recouvrement, en son article 73 alinéa 2, la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des
procédures fiscales (telle que modifiée et complétée à ce jour) aux modalités prévues aux articles
636 et suivants du Code Civil Livre III (sous réserve de l’abrogation implicite de ces dispositions
par le Droit OHADA).
C. Portée de l’autonomie du droit fiscal.
Elle est bien limitée car elle ne joue que :
1) Dans le silence de la loi fiscale, c’est-à-dire elle ne s’applique que si la loi fiscale n’a pas
expressément décidé que la définition du droit commun devrait s’appliquer ;
2) Si elle est conforme à l’esprit de la loi.
§.3. L’application de la loi fiscale.
La loi fiscale, comme toute autre loi, s’applique dans le temps (passé – présent –
avenir) et dans l’espace (territorialité – extra territorialité).
A. Application dans le temps de la loi fiscale.
Elle répond à quelques principes dont les plus patents sont:
a) Le principe de l’application immédiate aux situations en cours, c’est-à-dire à celles non
encore sanctionnées par l’acquittement de la dette d’impôt dans le délai légal.
En matière d’impôt sur les revenus, la loi fiscale applicable est celle en vigueur au jour de la
clôture de la période de réalisation des revenus.
b) Le principe de non rétroactivité : la loi fiscale dispose pour l’avenir. Elle ne rétroagit pas
(31).
Cependant, de manière plus explicite, cette application de la loi fiscale dans le temps
soulève plusieurs préoccupations dont les plus évidentes concernent (1) la date à partir de laquelle
une loi fiscale nouvelle entrerait en vigueur ; (2) la loi de rattachement dans le temps des situations
fiscales en cours ainsi que (3) l’exécution dans le temps de la loi fiscale.
1° Entrée en vigueur et rétroactivité de la loi fiscale
Comme dit supra, la loi fiscale est, en principe, d’application immédiate (cas de lois
modificatives des dispositions préexistantes) sauf si elle en dispose autrement : cas
notamment de loi instituant un nouvel impôt. L’exemple le plus patent est celui de
l’ordonnance-Loi n°10/001 du 20 août 2010 instituant la TVA en RDC dont l’entrée en
vigueur ne devait intervenir que 18 mois plus tard (32). Dans certains cas l’entrée en vigueur
de la loi fiscale peut être subordonnée à la prise de textes d’application (33).
- L’amnistie fiscale : c’est une « mesure de clémence à l’égard des fraudeurs, (laquelle)
peut s’analyser juridiquement comme une prescription anticipée du droit de reprise
(rappel) de l’administration qui fait obstacle au redressement des droits éludés » (38).
L’amnistie fiscale (ou douanière) est en fait une mesure dont l’objectif est d’effacer a
posteriori les infractions fiscales (ou douanières). Elle constitue une incitation pour les
contribuables à se mettre volontairement en règle avec la loi fiscale sans que leur
attitude passée puisse leur être opposée (39).
(34) Bienvenu (Jean-Jacques) et Lambert (Thierry), Droit fiscal, PUF, Paris, 2010, p. 41.
(35) Idem, p.46.
(36) Article 43 de la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et
complétée à ce jour.
(37) Article 73 de la loi précitée.
(38) Bienvenu (Jean-Jacques) et Lambert (Thierry), Droit fiscal, PUF, Paris, 2010, p. 54. . N.B. Pour inciter les
redevables de l’impôt foncier à adopter un comportement empreint de civisme fiscal et en vue de les amener à
s’acquitter sans pénalités de cet impôt, les autorités compétentes de l’ex-Province du Katanga ont décrété, en 2012, une
amnistie fiscale. Mais, cette amnistie était subordonnée à la souscription, par les redevables de la déclaration y
afférente.
(39) (Lire aussi BARILARI A ; DRAPE, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 10.
(40) Bienvenu (Jean-Jacques) et Lambert (Thierry), Droit fiscal, PUF, Paris, 2010, p. 55.
Au niveau interne des Etats, l’évasion fiscale s’opère lorsqu’on arrive à « soustraire à
l’impôt tout ou partie de la matière imposable sans contrevenir formellement à la loi (41),
c’est-à-dire en exploitant les faiblesses ou les lacunes de la loi (42).
L’évasion fiscale peut être absolue ou relative. Elle est absolue lorsqu’elle résulte en un
manque à gagner pour le fisc. Elle est relative lorsque la charge fiscale est répercutée sur un
tiers. Elle revêt deux formes :
L’évasion fiscale non frauduleuse.
Elle est favorisée ou rendue possible par deux facteurs :
- L’évasion fiscale organisée par la loi : « celui qui exerce le pouvoir politique tend à
échapper à l’impôt par dissimulation ou camouflage » ; c’est l’évasion légale qui
fournit des justifications aux privilégiés : exonérations et exemptions légales) (43).
- L’évasion fiscale due aux lacunes de la loi. Ce sont des brèches, des insuffisances de
la loi que les contribuables exploitent pour échapper totalement ou partiellement à
l’impôt.
L’évasion fiscale frauduleuse ou la fraude fiscale.
C’est une forme de délinquance consistant à réduire de manière illégale les impôts dus.
C’est la manifestation d’une volonté délibérée d’enfreindre à la loi fiscale par :
- l’omission volontaire de déclaration ;
- la minoration de revenus ;
- la majoration de charges etc.
La fraude fiscale crée des inégalités entre contribuables. Voilà pourquoi une
prévention, notamment dans le système d’établissement des impôts et, en cas de
manifestation, une répression en vue de punir les fraudeurs et d’intimider les imitateurs.
c) Répercussion et incidence de l’impôt.
Notion.
La répercussion de l’impôt, c’est sa translation, du contribuable légal vers un tiers qui en
supporte la charge.
Par contre, l’incidence est le point de chute finale de l’impôt. Elle est directe lorsque
celui qui paie l’impôt le supporte ; elle est indirecte s’il y a répercussion.
Formes de répercussion.
1. La répercussion simple (= qui se fait une seule fois) et la répercussion à plusieurs
degrés (= plusieurs fois) ;
2. La répercussion en avant (la plus courante) et la répercussion en arrière (rare) ;
3. La double répercussion, c’est-à-dire celle qui, au lieu d’enlever de l’argent au
contribuable a pour effet de lui en faire gagner.
Exemple : Marchandise X - P.R. = 100 FC
1. M.B. = 20 %
2. P.V. = 120 FC
3. B = 20 FC
En cas d’institution d’une taxe indirecte à la production sur la marchandise (10 %) :
- Incorporation au Prix de revient. = 110 FC
- M.B. = 20 %
- Nouveau prix de vente = 110 FC x 20 : (100) = 122 FC
- B = 122 FC – 100 FC = 22 FC
- Constat : 2 FC de plus.
Facteurs de répercussion.
Les impôts indirects (impôts sur la dépense) sont plus faciles à répercuter et les
facteurs en sont les suivants :
1) La liaison avec l’offre et la demande ;
2) L’élasticité de l’offre et de la demande ;
3) Le degré d’organisation corporative et de protection des consommateurs
par l’Etat ;
4) Les variations de la conjoncture (pénurie – prospérité – inflation).
Sous-section 3 : les sources réglementaires
En droit fiscal congolais, il s’agit essentiellement du pouvoir réglementaire
d’exécution des lois fiscales, reconnu au Pouvoir Exécutif (44). Mais, au stade actuel du droit fiscal
congolais, ces sources ne sont pas génératrices d’impôts.
Sous-section 4 : les sources conventionnelles
Exceptionnellement, les conventions internationales ainsi que les accords bilatéraux
et multilatéraux ratifiés par la République Démocratique du Congo, contenant des dispositions
d’ordre fiscal ou douanier peuvent être sources de règles relatives aux impôts et, éventuellement,
génératrices d’impôts.
Si au stade actuel de la législation congolaise, les sources énumérées ci-avant
peuvent secréter des règles applicables aux impôts en RDA, néanmoins seules les sources
constitutionnelles et législatives sont seules génératrices d’impôts (45).
SECTION 2 : LES REGIES FINANCIERES.
Selon le régime politique et l’organisation administrative de chaque pays,
l’Administration fiscale peut être unique, compartimentée ou constituée de deux ou plusieurs entités
autonomes ou non.
En République Démocratique du Congo, la perception des droits, redevances et taxes
est confiée, au niveau national, à trois Régies Financières, à savoir :
- La Direction Générale des Impôts (DGI) ;
- La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) ;
- La Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participation
(DGRAD).
Il faut retenir que chaque Province a créé sa propre Régie Financière (46).
(44) Cas par exemple du Décret pris par le Premier Ministre référencé n° 011/46 portant mesures d’application de
l’Ordonnance-loi n° 10/002 du 20 aout 2010 portant code des douanes.
(45) Article 174 de la Constitution du 18 février 2006 telle modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de quelques articles de la Constitution de 2006.
(46) Quelles sont les dénominations des différentes Régies Financières provinciales de la RDC ?
Au niveau des ETD, il existe des services de mobilisation de leurs recettes propres,
provenant d’impôts locaux et des taxes leur reconnues par les textes légaux en vigueur.
Disons à présent, un mot sur l’organisation des trois Régies Financières nationales ainsi
que sur leurs prérogatives.
§.1. Organisation des Régies Financières.
L’organisation administrative des Régies Financières est conçue et agencée de
manière à leur permettre d’assurer la gestion du patrimoine et des ressources humaines, d’exercer
leurs prérogatives en matière de taxation, de recouvrement ou de perception des impôts et taxes, de
suivi de la législation et de la réglementation, de gestion fiscale et/ou douanière ainsi que de cas de
contentieux.
A. La Direction Générale des Impôts (DGI).
Créée par le Décret n° 017/2003 du 02 mars 2003 tel que modifié et complété par le
décret n°04/099 du 30 décembre 2004, la DGI jouit d’une autonomie administrative et
financière mais sans personnalité juridique. C’est un service public.
La structure de la Direction Générale des Impôts se présente actuellement comme
suit :
1. La Direction Générale : le Directeur général et son Adjoint
2. Sept directions de l’Administration Centrale : Ressources Humaines, Gestion budgétaire et
Services Généraux, Informatique, Etudes, Législation et Contentieux, Taxation et
Documentation, Contrôle Fiscal, Recouvrement. N.B. Ces directions sont structurées en
Divisions, Bureaux et un Secrétariat pour chacune d’elles.
3. Une Direction urbaine pour la Ville Province de Kinshasa et une Direction Provinciale
pour chaque Province. La même structuration retenue pour les directions de
l’administration centrale vaut, mutatis mutandis, pour les Directions Urbaines et
provinciales.
4. Des Services extérieurs : la Direction des Grandes Entreprises (DGE) qui est une Direction
Opérationnelle, les Centres des Impôts (CDI), les Centres des Impôts Synthétiques (CIS) et
une Inspection des Services.
Pour l’essentiel, les missions de la DGI comprennent les volets ci-après :
1) Exercer, dans le cadre des lois et règlements en vigueur, toutes les missions et prérogatives
en matière fiscale (= assiette, contrôle, recouvrement et contentieux des impôts, taxes,
redevances et prélèvements à caractère fiscal) ;
2) Etudier et soumettre à l’autorité compétente les projets de lois, de décrets et d’arrêtés en la
matière ;
3) Etre consultée pour tout texte ou toute convention à incidence fiscale ou tout agrément d’un
projet d’investissement à un régime fiscal dérogatoire.
De manière générale, les structures (ou directions) opérationnelles de la DGI sont
conçues de manière à lui permettre d’assumer pleinement les missions fiscales lui assignées.
B. La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).
Suite à la réforme des entreprises publiques, opérée en juillet 2008, l’Office des
Douanes et Accises (OFIDA), créé le 15 mai 1979 par Ordonnance n° 79-114, sous forme d’un
(49) Cabinet du Président de la République, Journal Officiel, numéro spécial, Kinshasa, 2009, p. 5.
(50) Il y a lieu de signaler que c’est en imitant servilement et erronément la Ville-Province de Kinshasa qu’un édit a été
pris. S’agissant d’une Régie Financière (c.-à-d. un service administratif), sa création devait se faire par un acte
réglementaire de l’Exécutif. Ceci est le résultat d’une simple querelle entre institutions provinciales. L’une des deux
parties n’a pas tout simplement eu l’humilité de reconnaitre son erreur.
(51) Cabinet du Président de la République, Journal Officiel, numéro spécial, Kinshasa, 2009, p. 29.
(52) Hormis la DGRK (Ville Province de Kinshasa) et la DRHKAT (de la Province du Haut-Katanga), comment se
dénomment les Régies Financières d’autres Provinces de la République ?
2. Le pouvoir de majoration.
C’est le pouvoir d’appliquer au contribuable/redevable défaillant des pénalités, des
accroissements, des intérêts moratoires (ou intérêts de retard) ou des majorations. Ces
pénalités sont prévues par la loi fiscale ou douanière.
D. Garanties et privilèges dans le recouvrement.
Il en existe quatre d’importance :
1. Le pouvoir d’exécution d’office : les administrations créent elles-mêmes le titre exécutoire
et procèdent à l’exécution (avis de redressement, etc.).
2. Le caractère privilégié des créances du Trésor : les créances du Trésor ont un privilège
général sur les biens du débiteur et viennent en préséance à toutes autres créances que le
débiteur doit régler, à l’exception des créances salariales lorsque le débiteur est en
liquidation.
3. La solidarité des débiteurs (articles 77 à 81 de la loi susmentionnée).
Pour certains droits, la solidarité des débiteurs est d’application quand leur recouvrement est
en péril.
Exemples :
a. Le de cujus et ses héritiers sont solidairement responsables du paiement des impôts et
droits de succession ;
b. Le bénéficiaire de l’assistance technique et le prestataire (TVA à l’intérieur)
c. Les officiels ministériels sont solidairement responsables avec le redevable des droits
d’enregistrement ;
d. Le liquidateur et la société en liquidation ;
e. Les transporteurs de marchandises et le destinataire (importateur – exportateur) pour les
droits de douane ;
f. La femme et le mari pour l’impôt établi à charge de ce dernier ;
g. Le représentant et la société étrangère représentée pour les impôts dus par elle si elle n’a
au Congo ni domicile, ni résidence, ni établissement quelconque.
4. Interdiction (dans le chef du débiteur d’impôt) de faire des compensations des dettes et des
créances de l’Etat (53).
Sauf dérogation expresse, les créances et les dettes de l’Etat ne font jamais l’objet de
compensation entre elles.
Pour assurer les missions leur confiées, les Régies Financières Provinciales et les
Services des Finances des ETD sont organisés, mutatis mutandis, à l’image des Régies Financières
nationales et jouissent, à quelques exceptions près, des privilèges et garanties ci-dessus développés
dans le recouvrement des droits et taxes.
(53) C’est le pendant de la « règle de non-affectation des recettes » selon laquelle une recette fiscale ne peut pas être
affectée à une dépense particulière mais fait partie de la masse des recettes permettant l’exécution de l’ensemble des
dépenses de l’Etat (Lire Barilari, A; Drapé, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 143).
La technique de l’impôt est l’ensemble des opérations par lesquelles l’impôt est
établi et perçu. C’est donc une description des différentes opérations d’établissement et de
perception de l’impôt (54).
Cette technique porte essentiellement sur quatre préoccupations :
1) Le choix de la matière imposable ;
2) L’évaluation de la matière imposable ;
3) La liquidation de l’impôt ;
4) Le recouvrement de l’impôt.
Section 1 : le choix de la matière imposable
Pour pouvoir établir un impôt, il faut avant tout choisir et cerner la matière
imposable, c’est-à-dire « l’élément sur lequel est assis l’impôt » (55). En d’autres termes, il s’agit de
cerner ce qui peut être imposé, assujetti à l’impôt.
A travers les âges, le choix de la matière imposable est passé de l’unicité (ou
unité) de l’impôt à la pluralité d’impôts.
(54) Deruel, Fr., Finances Publiques – Droit fiscal, Dalloz, Paris, 1996, pp. 10 – 30.
(55) Barilari, A; Drapé, R., Op. Cit. p. 113.
Le forfait est une méthode consistant à déterminer la matière imposable, avec ou sans
l’accord du contribuable, « lorsqu’une évaluation exacte apparaît comme pratiquement impossible
ou trop difficile ou trop compliquée ou lorsqu’une donnée moyenne est plus adaptée qu’une
évaluation moyenne » (57).
Dans l’état actuel de l’économie de la République Démocratique du Congo
caractérisée par une prolifération des petites activités artisanales et de petit commerce, le forfait s’y
adapte mieux et convient comme technique de fiscalisation des petites activités qui évoluent dans le
secteur dit « informel ».
Mais, cette technique doit être utilisée dans une perspective d’amélioration
progressive, car elle risquerait de déboucher sur de graves injustices fiscales entre contribuables.
§.3. La méthode indiciaire
Elle consiste à évaluer la quantité de la matière imposable en se référant aux signes
extérieurs de richesse affichés par le contribuable, tels que consommation des produits de luxe
(bijoux, alcools et vins, cigares…), la possession matérielle telle que les costumes ou vêtements de
luxe de la dernière mode, le nombre de véhicules, de biens immobiliers, etc.
Cependant, cette méthode est mieux utilisée dans les pays ayant une longue tradition
fiscale, ayant développé une sorte de « police fiscale » quadrillant chaque agglomération urbaine et
disposant d’un dossier pour chaque résidant dans ladite agglomération.
§.4. L’évaluation par l’administration
Pour une certaine catégorie d’impôts (impôts locaux, impôts sur les véhicules, impôts
fonciers, …) autrement dit, en matière de fiscalité directe locale, l’administration (ou mieux les
services fiscaux) évalue directement la matière imposable.
Par ailleurs, le fisc détient, à l’égard des contribuables de mauvaise foi (c’est-à-dire
ceux qui ne déclarent pas la matière imposable ou ne présentent pas les justificatifs ou
documentation leur demandés ou qui ne répondent pas aux demandes d’informations
supplémentaires leurs adressées…), le droit d’établir lui-même la matière imposable en se basant
soit sur des signes extérieurs de richesse soit sur des éléments à sa disposition.
Cet aspect de l’évaluation d’office est, en effet, une forme de sanction, car c’est au
contribuable défaillant de fournir des chiffres contraires avec preuves.
La recherche d’une plus grande justice conduit à la personnalisation d’un nombre croissant
d’impôts. C’est le cas, dans le système fiscal congolais, des impôts suivants : 1). Impôt sur le
revenu locatif et 2) Impôt professionnel sur les rémunérations.
2. Procédés de personnalisation de l’impôt (64).
Il existe, à ce jour, trois types de personnalisation de l’impôt avec des procédés spécifiques :
- La personnalisation d’après la quantité de la matière imposable ;
- La personnalisation à raison des charges de famille ;
- La personnalisation à raison de l’origine des revenus.
2.1. La personnalisation d’après la quantité de la matière imposable
Ce type de personnalisation recourt à deux procédés, la proportionnalité et la progressivité,
lesquels sont complétés par d’autres afin de les améliorer.
1) La proportionnalité
Elle donne naissance à l’impôt proportionnel : c’est un prélèvement fiscal qui est opéré
en appliquant à la base imposable un pourcentage, qui ne varie pas en fonction de
l’importance de cette base.
Ce procédé se caractérise par un taux constant ;
Il personnalise bien la charge fiscale parce que l’impôt croît régulièrement avec la
matière imposable ;
Mais, c’est une personnalisation incomplète car la proportion de matière imposable
prélevée par l’impôt reste la même. La représentation de cet impôt donne le
graphique ci-dessous.
Graphique 1 : la proportionnalité
I Tx = 20 %
IP
R
I = impôt
R = revenus
2) La progressivité
Elle donne naissance à l’impôt progressif. Dans sa technique, le procédé fait recours à des
taux variables. Il en résulte que :
la charge fiscale augmente lorsque la matière imposable augmente ;
la proportion de matière imposable prélevée augmente ;
Il existe deux types de progressivité : la progressivité globale et la progressivité par
tranches.
A. La progressivité globale.
Dans sa technique, ce procédé opère de la manière suivante :
les contribuables sont répartis par classes ou catégories, en fonction de leurs
revenus et on prévoit un taux d’impôt pour chaque catégorie, lequel s’applique à
la totalité des revenus
Inconvénient : ce procédé consacre des injustices au niveau des paliers.
3ème classe de
contribution
2ème classe de
contribution
1ère classe de
contribution
Dans ce procédé :
- La matière imposable est divisée en tranches de revenus et plusieurs taux progressifs
sont prévus ;
- Chaque taux s’applique à la tranche de revenus pour laquelle il a été prévu ;
- L’imposition totale à payer est constituée du total des impôts calculés pour chaque
tranche.
En définitive, l’impôt progressif se présente comme un « prélèvement fiscal dont
l’ampleur s’accroît plus que proportionnellement au montant des revenus ou bénéfices taxés.
R
R1 R2 R3
C’est ainsi que le barème de l’impôt sur les rémunérations est progressif. Ensuite des
tranches sont définies auxquelles sont appliqués des taux croissants, allant de 15% jusqu’à un
Zone de dégressivité
R1
L’abattement R2 R3 C’est une déduction générale appliquée à la matière
à la base.
imposable avant imposition et qui a pour effet d’exonérer la somme ainsi
déduite. C’est ce qu’on appelle le minimum vital.
R
Graphique 5 : abattement à la base.
R1 R2 R3
La différenciation des taux. C’est une façon d’atténuer les injustices qui peuvent se
dégager de l’application de la proportionnalité ou de la progressivité.
Exemple : L’impôt sur les rémunérations est normalement de 30 % maximum. Mais, le
taux est fixé à :
(65) Article 84 de l’Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour. Avec
l’ordonnance-loi n°69/009 du 10 février 1969 (Réforme fiscale de 1969), les revenus locatifs étaient également imposés
suivant un barème progressif. Cependant, suite aux difficultés pratiques et techniques d’appréhension de la matière
imposable et de détermination avec précision de la base imposable, l’imposition par tranches des revenus locatifs a été
abandonnée au profit d’une imposition ad valorem, passant ainsi d’un impôt progressif à un impôt proportionnel.
L’objectif spécifique poursuivi dans cette partie du cours est de présenter les
différents régimes d’imposition en vigueur dans le système fiscal congolais, tant du niveau national
que provincial et local : impôts sur les revenus (mobiliers, professionnels et locatifs), impôts sur les
transactions (TVA) et imposition des patrimoines (impôts réels).
Formules pédagogiques (méthodes et outils) utilisés :
Exposés ex-cathedra et recours à la méthode interactive ;
Travail individuel ou en groupes sur le calcul des impôts.
fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des Provinces et des Entités
Territoriales Décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition (70).
Voilà pourquoi cette partie sera articulée en deux titres à savoir :
1. La fiscalité nationale ;
2. La fiscalité provinciale et locale.
Schématiquement, la structure de ces deux types de fiscalité se présente comme suit (71):
I. Les impôts relevant de la fiscalité nationale sont :
a) Les impôts sur les revenus (impôt mobilier, impôt sur les bénéfices et profits, impôt
professionnel sur les rémunérations, impôt exceptionnel sur les rémunérations versées aux
expatriés);
b) La taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
II. La fiscalité provinciale et locale comprend les impôts ci-après :
a) les impôts réels (impôt foncier, impôt sur les véhicules automoteurs, la taxe de superficie sur
les concessions minières et forestières) ;
b) l’impôt sur les revenus locatifs ;
c) l’impôt personnel minimum (IPM) pour la fiscalité locale.
(70) Journal Officiel de la RDC, numéro spécial du 27 février 2013, pp. 2-20.
(71) S’agissant de l’étude du droit fiscal, les taxes, redevances et droits autres que les impôts classiques ne sont pas
traités dans ce support.
(72) Article 174, alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour.
(73) La dernière modification est celle apportée par la loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014,
In Journal Officiel, numéro spécial du 3 février 2014, Kinshasa, 2014.
(74) Lire Azama Lana, Droit fiscal zaïrois, Cadicec, Kinshasa, 1986 ; Buabua Wa Kayembe M, Traité de droit fiscal
zaïrois, constats et propositions sur les contributions et la douane, PUZ, Kinshasa, 1993 et Fiscalisation de l’économie
informelle au Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1995.
(75 ) Journal Officiel OHADA n° 2 du 1er octobre 1997.
(76) Lire notamment les articles 27, 30 et 30 bis de l’Ordonnance-Loi n°69-009 précitée.
n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017 (77), il faut entendre, au plan fiscal, par entreprise de
petite taille constituée en Microentreprise ou Petite entreprise, « toute entreprise, quelle que soit sa
forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel inférieur à 80.000.000,00 FC » (78).
Les entreprises de petite taille sont réparties en deux catégories :
1. La microentreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas
10.000.000, 00 de francs congolais.
2. La petite entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000 FC et inférieur à 80.000.000, 00 de francs congolais. Les entreprises de
petite taille relèvent de la compétence des Centres d’Impôts Synthétiques (CIS).
(77 ) Journal officiel de la RDC, 1ère partie, Numéro spécial du 05 juillet 2017.
(78) Article 2 de l’Ordonnance-loi n°13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite
taille, telle que modifiée et complétée par la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017.
(79) Communication du Directeur Général des Impôts à la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Kinshasa, 08
mars 2013, cité par Kashoba Denis, De la protection du contribuable vérifié en République Démocratique du Congo,
contribution à la recherche des mécanismes appropriés. Thèse de doctorat en Droit, Unilu 2013-2014, p.166.
(80) Journal Officiel de la RDC., Numéro Spécial, 15 mars 2003, p. 4 et Les Codes LARCIER/RDC, Tome V, Droit
Fiscal, Afrique-Editions, Bruxelles-Kinshasa 2003, p.4.
(81) Communication du Directeur Général des Impôts à la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Kinshasa, 08
mars 2013, cité par Kashoba Denis, De la protection du contribuable vérifié en République Démocratique du Congo,
contribution à la recherche des mécanismes appropriés. Thèse de doctorat en Droit, Unilu 2013-2014, p.165.
(82) Ordonnance-loi n°13/008 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits.
Introduction
Dans le cadre de ce titre, il sera principalement question de la fiscalité des
entreprises, laquelle va tourner autour des impôts qui frappent l’entreprise (au sens fiscal) dans ses
opérations, ses revenus déterminés à partir de ses résultats. Etant donné que la notion fiscale
d’entreprise englobe également les exploitations individuelles ainsi que les professions libérales
sous forme d’associations, nous ne manquerons pas d’examiner également le régime d’imposition
des rémunérés ainsi que celui des expatriés pour la simple raison que les obligations fiscales y
relatives incombent, à titre principal, aux entreprises.
En RDC, les revenus sont répartis en trois cédules (ou classes) donnant lieu, chacune,
à un type d’impôt, à savoir:
1. Les revenus mobiliers donnent lieu à l’impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier;
2. Les revenus professionnels donnent lieu à l’impôt sur les revenus professionnels ou impôt
professionnel (IBP et IPR);
3. Les revenus locatifs donnent lieu à l’impôt sur les revenus locatifs (IRL).
Les recettes provenant de impôt mobilier et de l’impôt professionnel reviennent au
Trésor public du Pouvoir Central tandis que celles de l’impôt sur les revenus locatifs (IRL)
reviennent au Trésor public des Provinces, conformément au prescrit des articles 202 point 10 et
204 point 16 de la Constitution du 18 février 2006 et de l’article 35 de la loi sur la libre
administration des provinces du 31 juillet 2008.
(83) Larousse, Le Petit Larousse Illustré, Editions Larousse VUEF, Paris, 2004, p. 827.
(84 ) Guinchard (Serge) et Debard (Thierry), Lexique des termes juridiques, 20ème édition, Dalloz, Paris, 2013, p.730.
8. Exemptions et exonérations ;
9. Modalités de perception ;
10. Echéances.
11. Dans la mesure du possible, un exemple sous forme d’un casus simple sera donné à titre
d’illustration afin de faciliter la compréhension du type d’impôt étudié.
Toutefois, pour des raisons de clarté de l’exposé, nous allons analyser l’impôt sur les
revenus cédulaires sous trois rubriques différentes :
1) L’impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier (IM) ;
2) L’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) ou la fiscalité des entreprises : l’IBP des Grandes et
Moyennes entreprises, l’IBP des petites entreprises et l’IBP des microentreprises ;
3) L’impôt professionnel sur les Rémunérations (IPR) ou le régime d’imposition des rémunérés
(ou des salariés) et l’impôt exceptionnel sur les rémunérations versées aux expatriés (IER) ou le
régime d’imposition des rémunérations versées aux expatriés.
Introduction
Comme déjà dit supra, cette imposition vise les revenus des personnes physiques et
morales résidant en RDC ou y exerçant une activité génératrice des revenus taxables quel que soit
leur domicile ou résidence.
Cette étude portera donc successivement sur :
L’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ou impôt mobilier (Chapitre 1) ;
L’impôt sur les bénéfices et profits ou IBP (Chapitre 2) ;
L’impôt professionnel sur les rémunérations – IPR- et l’Impôt exceptionnel sur les
rémunérations versées aux expatriés – IERE. (Chapitre 3).
« L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel, c’est-à-dire un impôt
qui vise à atteindre un élément économique sans considération de la situation personnelle du
contribuable » (85).
C’est un impôt direct.
(86) Article 1er, 2° de l’Ordonnance-Loi n° 69/009 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour, In Les
Codes Larcier RDC, Tome v, Droit fiscal, p. 29.
(87) Guillien, R ; Vincent, J., Lexique des termes juridiques, Dalloz, Paris, p. 199, Verbo « dividendes ».
(88) En droit de l’OHADA, constituant actuellement le Droit commercial congolais, les sociétés autres que par actions
sont : la société à responsabilité limitée (SARL), la société en commandite simple (SCS), la société en nom collectif
(SNC) et la société en participation.
(89) Guillien, R ; Vincent, J., Op. Cit. p. 361.
(90) Idem, p. 508.
(91) Article 21 de la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017, In Journal officiel de la RDC, 1ère
partie, Numéro spécial du 05 juillet 2017, p.11.
§.3. Le taux
a) Le taux normal de l’impôt (ou taux commun) est fixé à 20 % (93).
b) Le taux dérogatoire est de 10% sur les revenus mobiliers du secteur minier, précisément
sur les dividendes et autres distributions versés par le titulaire à ses actionnaires (94).
(100) Guinchard (Serge) et Debard (Thierry), Lexique des termes juridiques, 20ème édition, Dalloz, Paris, 2013, p.112,
Verbo « bénéfices ».
(101) Barilari, A. et Drapé R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, p.21
(102) Pour être lucrative, une occupation doit réunir les conditions suivantes : 1° Avoir un caractère de permanence ; 2°
être constituée d’actes répétitifs ; 3° être génératrice de revenus.
(103) Idem, p.136
moyennes entreprises d’une part et, d’autre part, en entreprises de petite taille (Cf. supra, p.39),
nous allons présenter ce régime d’imposition des bénéfices et profits en deux volets distincts :
1) Le régime d’imposition de droit commun ou régime d’imposition des bénéfices et profits des
Grandes et Moyennes entreprises ;
2) Le régime d’imposition des bénéfices et profits des entreprises de petite taille (les petites
entreprises et les microentreprises).
Section 1. L’IBP des grandes et moyennes entreprises ou régime fiscal de droit commun des
entreprises
Il s’agit de l’impôt qui frappe les bénéfices et les profits des entreprises relevant de la
catégorie des grandes et moyennes entreprises.
Après avoir défini l’impôt sur les bénéfices et profits, il sera abordé successivement,
dans la présente section, les points ci-après :
- la matière imposable ;
- la base (ou assiette) de l’impôt ;
- les charges professionnelles déductibles ;
- les exonérations et immunisations ;
- les contribuables/redevables ;
- le taux de l’impôt et les modalités de calcul;
- les modalités de paiement et échéances.
§.1. Le fondement légal et la matière imposable de l’IBP des grandes et moyennes entreprises
La base légale est l’ordonnance-loi n°69-009 précitée telle que modifiée et
complétée à ce jour.
L’impôt professionnel (IBP) atteint, sous réserve des dispositions des conventions
internationales, les revenus désignés ci-après (matière imposable) provenant d’activités
professionnelles exercées en République démocratique du Congo alors même que le bénéficiaire
n’y aurait pas son siège social, son principal établissement administratif, son domicile ou sa
résidence permanente, à savoir (104):
1°) les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou
immobilières, y compris les libéralités et avantages quelconques accordés aux associés non actifs
dans les sociétés autres que par actions;
2°) …..
3°) les profits, quelle que soit leur dénomination, des professions libérales, charges ou offices;
4°) les profits, quelle qu’en soit la nature, des occupations non visées aux 1° à 3° ci-dessus ;
5°) les sommes payées en rémunération des prestations de services de toute nature fournies par des
personnes physiques ou morales étrangères non établies en République démocratique du Congo ;
6°) les bénéfices ou profits provenant d’une activité professionnelle quelconque alors même que ces
bénéfices, ou profits sont recueillis après cessation de l’activité.
5°) les bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou immobilière sont
ceux qui proviennent de toutes les opérations traitées par ses établissements au Congo ainsi que tous
accroissements des avoirs investis en vue des susdites activités y compris les accroissements qui
résultent de plus-values et moins-values soit réalisées, soit exprimées dans les comptes ou
inventaires du redevable, quelles qu’en soient l’origine et la nature (105).
6°) les profits ou revenus des sociétés n’ayant comme objet social que la location des bâtiments
et/ou des terrains (106).
N.B. Les primes d’émission ne sont pas considérées comme bénéfices pour autant qu’elles soient
affectées à un compte indisponible ou incorporées au capital social.
Formule
Constitue la base de l’impôt, le montant net de tous les bénéfices et réalisés par une
entreprise. Le montant net (des bénéfices et profits) est obtenu en déduisant du montant brut des
revenus les charges professionnelles déductibles, les pertes des exercices antérieurs (maximum deux
années consécutives) et des revenus définitivement taxés (RDT).
Formules
Bénéfice Net = Bénéfice brut – Charges (dépenses professionnelles déductibles)
Bénéfice Net Imposable = Bénéfice Net – [Pertes des exercices antérieures (PEA) + revenus définitivement
taxés (RDT)]
Quelles sont alors les charges professionnelles déductibles des revenus imposables ?
Il s’agit des dépenses, dont les conditions sont déterminées par la loi fiscale précitée
en son article 29, qui peuvent être admises en déduction des bénéfices imposables à l’impôt
professionnel.
Ces conditions sont au nombre de trois :
1. La dépense doit être faite en vue d’acquérir ou de conserver les revenus ;
2. Elle doit se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise ;
3. La dépense professionnelle doit être faite pendant la période imposable.
Les articles 43 et 43 bis de l’O-L n° 69-009 énumèrent les différentes dépenses
considérées comme charges professionnelles déductibles.
10) Les versements faits en vue de la constitution au profit du redevable, d’une pension, d’une
assurance maladie ou d’une assurance chômage ;
11) Lorsque le redevable est une personne physique, les frais médicaux (frais médicaux
proprement dits, les frais chirurgicaux et pharmaceutiques ainsi que les dépenses pour soins
dentaires, à l’exclusion des prothèses) supportés tant pour lui-même que pour sa femme et
ses enfants célibataires à charge ;
12) Les provisions pour reconstitution des gisements miniers et les provisions pour créances
douteuses constituées par les établissements de crédit. Les provisions constituées par les
établissements de crédit sont déductibles si elles ont été constituées conformément à leur
objet, si elles sont justifiées par la situation du débiteur et si la perte est nettement précisée.
En aucun cas, il ne sera admis de provision sur les créances dont la compromission du
recouvrement ou du paiement n’est pas prouvée (Article 28 de la loi de finances n°17/005
du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017, In Journal Officiel, numéro spécial du 5 juillet 2017,
Kinshasa, 2014, p.14).
Ne sont pas déductibles des revenus imposables :
a) les dépenses autres que celles énumérées ci-dessus, ayant un caractère personnel (Ex. : frais
d’entretien du ménage, d’instruction, de congé et de toutes autres dépenses non nécessitées
par l’exercice de la profession) ;
b) les impôts sur les revenus et l’impôt réel si celui-ci n’a pas le caractère d’une charge
d’exploitation ;
c) les amendes judiciaires ou administratives fixées, à titre transactionnel ou non, de quelque
nature qu’elles soient, ainsi que les honoraires et frais relatifs aux infractions quelconques
relevées à charge du bénéficiaire des revenus ;
d) les tantièmes alloués dans les sociétés par actions aux membres du Conseil Général ;
e) les dépenses relatives aux biens donnés en location, y compris les amortissements desdits
biens, sauf lorsque ceux-ci sont donnés en location par une institution de crédit-bail dûment
agréée par la Banque Centrale du Congo ;
f) les provisions constituées en vue de faire face à des pertes, à des charges ou à des
dépréciations d’éléments de l’actif ;
g) les frais exposés à l’étranger par la personne physique ou morale étrangère.
Addendum : les plus-values, les moins-values et les amortissements
Parlant de la détermination du bénéfice de l’entreprise, il a été fait allusion supra aux
amortissements en tant que charges professionnelles déductibles des revenus imposables et des
plus-values et moins-values en tant qu’élément d’appréciation du bénéfice de l’entreprise à
soumettre à l’impôt professionnel
Un bref survol de ces deux éléments s’avère nécessaire pour éclairer la lanterne du
lecteur.
1. Les plus-values et moins-values sur actif immobilisé
Notions
« Les plus-values et moins-values sur actif immobilisé sont celles qui portent sur les éléments
de l’actif autres que ceux qui constituent l’objet même de l’activité de l’entreprise.
La plus-value ou la moins-value correspond à la différence entre la valeur d’un bien à un
moment donné et sa valeur comptable » (109), c’est-à-dire celle qui figure dans la comptabilité
de l’entreprise.
Si la valeur du bien augmente ou diminue sans qu’il y ait cession (d’éléments d’actif), le droit
(fiscal) congolais autorise la modification de la valeur comptable pour l’ajuster sur la valeur
nouvelle : la plus-value ou la moins-value est alors « constatée ».
Ceci se fait en application de l’ordonnance-loi n° 89-017 du 18 février 1989 autorisant la
réévaluation de l’actif immobilisé des entreprises (110).
Cette réévaluation peut être effectuée :
1. pour tous les éléments immobilisés corporels et incorporels, propriété de l’entreprise ;
2. pour le montant maximum autorisé par l’application des coefficients de réévaluation
fixés par le Ministre ayant les finances dans ses attributions.
Les augmentations d’actif constatées à l’occasion de la réévaluation doivent être inscrites
directement au bilan et rester sans influence sur les résultats de l’exercice.
Leur contrepartie doit être inscrite au passif du bilan dans un compte « écart de réévaluation »
ayant le caractère d’une réserve.
La réévaluation des bilans (actifs immobilisés) permet d’accroître la sincérité des bilans et
dégager de nouvelles marges d’amortissement (111).
2. Les amortissements
Définition
L’amortissement est la constatation comptable de la dépréciation subie par les éléments
qui s’usent avec le temps (immeubles, machines, véhicules…).
De manière concrète, l’amortissement résulte en un prélèvement opéré sur le bénéfice
brut pour compenser, dans le patrimoine de l’entreprise, cette dépréciation.
Objectif poursuivi : permettre la reconstitution du bien à l’expiration de sa durée probable
d’utilisation.
Toutefois, il importe de préciser successivement les biens susceptibles d’amortissement,
la valeur d’amortissement à prendre en ligne de compte, la durée d’amortissement, le
point de départ des amortissements ainsi que les techniques d’amortissement.
a) Biens susceptibles d’amortissement
Les biens énumérés par la loi (article 43 ter E de l’Ordonnance-loi n° 69-009) sont ceux
qui constituent des immobilisations et qui se déprécient : machines, installations. C’est
ainsi que les terrains sont exclus.
b) Valeur d’amortissement
- Valeur d’achat ou de réalisation ;
- Valeur vénale (acquisition à titre gratuit) ;
- Valeur d’apport ;
- Coût d’acquisition des matières.
c) Durée d’amortissement
C’est la durée probable d’utilisation, conformément aux usages de chaque nature
d’industrie, de commerce, d’exploitation. Exemples :
Bâtiments industriels : 20 ans ;
Mobilier de bureau : 10 ans
Véhicules : 4 à 5 ans.
d) Point de départ de l’amortissement
La date d’acquisition ou de mise en service du bien.
(110) Codes Larcier/RDC Tome III, Vol.2: Droit économique. Larcier-Afrique Editions, Bruxelles, 2003, pp.499 –501.
(111) Cf. Ordonnance-loi n° 89-017 du 18 février 1989 autorisant la réévaluation de l’actif immobilisé des entreprises.
1 20 20 50 50 50 60 60
2 40 20 75 25 25 40 :4=10 20 80
3 60 20 87,5 12,5 12,5 20 :3=6, 10 90
66
4 80 20 93,7 6,25 6,25 10 :2=5
5 95
5
5 100 20 100 6,25 6,25 5 100
§.4. Les exonérations, immunisations et lutte contre l’évasion fiscale internationale
1) Exonérations
Des exonérations peuvent être accordées en vertu des dispositions du Code des
Investissements (112) ou des lois particulières comme le Code minier.
Des exonérations spécifiques sont accordées notamment :
a) Aux organismes étrangers ou internationaux, dans l’exercice de leurs activités en RDC.
C’est le cas de :
Coopération Technique Belge ;
Etablissements français d’enseignement en RDC (René Descartes à Kinshasa et
Blaise Pascal à Lubumbashi) ;
MONUSCO (Mission d’Observation des N.U et de Stabilisation au Congo ;
Société BIVAC International RDC.
b) Aux Etablissements publics conformément à l’article 24 de la loi n°08/09 du 07 juillet
2008 portant dispositions générales applicables aux établissements publics.
2) Immunités
Par dérogation aux dispositions de l’article 30 de la loi, précisant la base de l’impôt
(comme explicité ci-avant), sont immunisés les accroissements qui résultent des plus-values
non réalisées mais que le redevable a néanmoins exprimées dans ses comptes ou inventaires
sans les traiter aucunement comme bénéfices. Ce sont les plus-values de réévaluation des
entreprises.
(112) Article 39 de l’ordonnance-loi n°69/009 précitée. Depuis la réforme fiscale de 1969, quatre Codes des
investissements se sont succédés, consacrés par les lois ci-après : Loi n° 69-032 du 26 juin 1969 ; l’Ordonnance-loi n°
79-027 du 28 septembre 1979, l’Ordonnance-loi n° 86-028 du 5 avril 1986 et la Loi n° 004/2002 du 21 février 2002.
(113) Article 23 de la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017, In Journal Officiel, numéro spécial
du 5 juillet 2017, Kinshasa, 2014, pp.11-14.
- la sous-capitalisation ;
- des paiements de redevances excessives ou sans contrepartie ;
- des renonciations à recette (vente à prix minoré, fourniture de prestations gratuites,
octroi de prêts sans intérêts ou assortis d’un intérêt insuffisant) ;
- des abandons de créances ou de commissions ;
- des remises de dettes ;
- des avantages hors proportion avec le service rendu et tout autre moyen.
Illustrations
Fig.1.Une société congolaise en liens de dépendance avec une société multinationale étrangère.
N.B. La société Congo Minerals SA est en lien de dépendance avec la société anonyme BIDS International Co
(étranger) laquelle contrôle plusieurs filiales qui traitent, sous ses directives avec Congo Minerals sa.
Etranger
RDC
Congo
Minerals SA
Fig.2.Une société congolaise payant des revenus à des sociétés installées dans les paradis fiscaux.
4 sociétés étrangères actionnaires dans Socomines SA.
TRANSMINERALS
(DUBAI)
SOCOMINES SA
(RDC)
International
Mining Corp
(Bermuda)
FreeTrade
corp AllTRades
(Ile de Man) company
(Andorre)
E. Prix de transfert
Les prix de transfert désignent les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels,
des actifs incorporels ou rend des services à des sociétés d'un même groupe et résidentes dans
des Etats différents.
Eu égard à ces nouvelles notions introduites par la législateur, de nouvelles
dispositions en matière de détermination de l’impôt sur les bénéfices et profits ont été prises :
a. Pour l’établissement de l’IBP dû par les entreprises qui sont sous la dépendance ou qui
possèdent le contrôle d’entreprises situées hors de la RDC, les bénéfices indirectement
transférés à ces dernières soit par majoration ou diminution du prix d’achat ou de vente,
soit par sous-capitalisation, soit par tout autre moyen, sont incorporés aux résultats
accusés par les comptabilités. Il est procédé de même pour les entreprises qui sont sous
la dépendance d’une entreprise ou d’un groupe possédant également le contrôle
d’entreprises situées hors de la RDC (article 31 bis, par. 1).
b. La condition de lien de dépendance ou de contrôle n’est pas exigée lorsque le transfert
s’effectue avec des entreprises établies dans un Etat étranger ou dans un territoire situé
hors de la RDC dont le régime fiscal est privilégié ou dans un pays non coopératif
(article 31 bis, par.2).
c. Les avantages ou aides accordés à des sociétés appartenant au même groupe ne peuvent
être considérés comme relevant d’une gestion normale que si l’entreprise qui les consent
démontre l’existence d’un intérêt propre à agir de la sorte. L’intérêt général du groupe
ne suffit pas à lui seul à justifier de telles pratiques (article 31 bis, par. 4).
d. Les sommes versées par une entreprise de droit national à une personne physique ou
morale de droit étranger avec laquelle elle est liée soit par la voie d’une participation
directe dans son capital social, soit par l’intermédiaire de participations détenues par
une ou plusieurs autres entreprises du même groupe, en rémunération d’un service
rendu, ne sont susceptibles d’être admises dans les charges professionnelles de
l’entreprise qu’à la triple condition :
1°) que la réalité du service rendu soit clairement démontrée ;
2°) que le service en cause ne puisse être rendu en RDC;
3°) que le montant de la rémunération corresponde à la rémunération pratiquée dans les
transactions entre entreprises indépendantes (article 43 bis A).
f. Les intérêts payés à l’étranger aux associés ou à toute autre personne qui se trouve
directement ou indirectement dans des liens quelconques d’interdépendance avec la
(114) Cette situation de complexité d’intérêts économiques et financiers est illustrée de manière évidente par le cas des
dossiers « Panama Papers » et « Paradise Papers ». A consulter sur internet.
(115) Articles 40 et 41 de loi de finances n° 17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017
2) qui bénéficient des sommes payées en rémunération des prestations de services de toute
nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République démocratique du Congo ;
3) les personnes physiques ou morales étrangères qui exercent une activité en RDC pour les
bénéfices réalisés par leurs établissements permanents ou leurs établissements fixes qui y
sont situés. Est considéré comme établissement en RDC:
Une installation matérielle telle que siège de direction effective, succursales,
fabriques, usines, ateliers, agences, magasins, bureaux, laboratoires, comptoirs
d’achats ou de vente, dépôts, immeubles donnés en location ainsi que toute autre
installation fixe ou permanente quelconque de caractère productif ;
En l’absence d’une installation fixe, lorsqu’elles exercent directement sous leur
propre responsabilité sociale, une activité professionnelle pendant une période au
moins égale à six mois.
Ces personnes sont soumises au régime d’imposition de droit commun, c’est-à-
dire celui qui impose la déclaration fiscale des bénéfices, appuyée par les documents
réglementaires suivants : le bilan, le compte de résultat, le tableau financier des ressources et
des emplois, l’état annexé et l’état supplémentaire statistique conformément à l’Acte uniforme
de l’OHADA du 24 mars 2000 portant organisation et harmonisation des comptabilités des
entreprises, ainsi que de toutes autres pièces justificatives que le contribuable jugerait
nécessaires. Elle est contresignée par le conseil ou le comptable du redevable. Est également
joint à la déclaration, un relevé récapitulatif des ventes réelles effectuées au cours de l’année
précédente à des personnes physiques ou morales réputées commerçantes ou fabricants (116).
Sont concernées, les personnes physiques, les communautés, les sociétés et les autres personnes
juridiques classées grandes entreprises (celles dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à
2.000.000.000,00 FC) et moyennes entreprises (celles dont le chiffre d’affaires annuel est
supérieur à 80.000.000,00 FC mais inférieur ou égal à 2.000.000.000,00 FC. (117)
§.6. Le taux et calcul de l’impôt sur le bénéfice et profit (IBP)
Il existe trois taux de l’impôt sur les bénéfices et profits :
- Un taux de droit commun de 35 % (118) sur les bénéfices (nets imposables) et profits
des grandes et moyennes entreprises ;
- Un taux dérogatoire de 30% sur les bénéfices (nets imposables) et profits des
entreprises minières (119) ;
- Un taux exceptionnel de 14% sur les coûts des prestations faites par une personne
physique ou morale étrangère c.-à-d. celle n’ayant ni siège social ou représentation en
RDC.
(116) Article 8 de la loi de finances n° 14/027 du 31 décembre 2014 pour l’exercice 2015.
(117) Communication du Directeur Général des Impôts à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Kinshasa, 08
mars 2013, pp.30 et 31.
(118) Article 83 de l’ordonnance-loi n°13/008 du 23 février 2013 précitée. Toutefois, le taux est de 30% pour les
bénéfices réalisés par les entreprises éligibles au régime du Code Minier (La loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant
Code Minier). A titre comparatif, les taux de l’IBP (ou de l’impôt des sociétés – ISOC) en vigueur dans certains pays
voisins de la RDC sont : 35% en Angola, 38% au Congo-Brazza, 35% au Rwanda et au Gabon, 38,5% au Cameroun.
Et, Selon le site web site http://www.paradisfiscaux20.com/ (consulté le 10 juin 2014), le taux de l’impôt des sociétés
(équivalent IBP) dans certains pays européens est respectivement de 37% en France, 30% en Allemagne, 27% en Italie,
23% au Royaume-Uni et 15% seulement en Irlande
(119) Art. 247, alinéa 1 de la loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.
Toute personne physique ou morale redevable de l’impôt professionnel sur les sommes
payées en rémunération des prestations de services de toute nature fournies par des
personnes physiques ou morales non établies en RDC est tenue de souscrire une déclaration,
au plus tard le quinze du mois qui suit celui du paiement des factures (122).
(120) L’ordonnance-loi n°13/004 du 23 février 2013 a abrogé certaines dispositions de la loi n° 006/03 du 13 mars 2003
fixant les modalités de calcul et de perception des acomptes provisionnels et précomptes de l’impôt sur les bénéfices et
profits. Elle a supprimé le précompte BIC comme mode de recouvrement de l’IBP. La suppression du précompte BIC a
eu pour raisons majeures d’une part l’accumulation des crédits d’impôt à la suite des paiements systématiques de
précompte BIC sans possibilité pratique de récupération par les contribuables concernés et, d’autre part, l’impératif
d’amélioration du climat des affaires.
(121) Art. 6 de la loi de finances n° 14/027 du 31 décembre 2014 pour l’exercice 2015.
(122) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 8), In Journal Officiel, numéro spécial,
Kinshasa, 3 février 2014, p.8.
Le défaut de souscription de déclaration dans le délai est sanctionné par une amende de
200.000 Francs congolais pour les déclarations d’un contribuable exonéré ou réalisant les
opérations exonérées et pour les déclarations avec mention « Néant » (123).
Section 2. Le régime d’imposition (ou IBP) des entreprises de petite taille (124)
1. Les micros entreprises sont celles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel (CAA)
inférieur à 10.000.000, 00 FC.
2. Les petites entreprises sont celles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000, 00 FC et inférieur à 80.000.000, 00FC.
C. Les taux et bases de calcul de l’IBP dû par les entreprises de petite taille
2. Les petites entreprises sont soumises à un impôt dont le taux est de 1% ou 2% du chiffre
d’affaires brut annuel selon qu’elles opèrent dans les activités de vente de biens ou se livrent
aux prestations de services.
3. Les professions libérales ainsi que celles instituées en charges et offices sont alignées en
micros entreprises ou petites entreprises en fonction de leur chiffre d’affaires.
2) Pour les petites entreprises, l’impôt est payable en deux quotités de 60% et
40%. L’acompte de 60% est à verser au moyen d’un bordereau, au plus tard le 31 janvier de
l’année suivant celle de la réalisation des revenus. Le solde de 40% est à verser au moyen de
la souscription de la déclaration, au plus tard le 30 avril de la même année.
1) Les personnes physiques ou morales, dont les revenus imposables sont constitués, en
tout ou en partie, des bénéfices ou profits, et ne relevant pas du régime d’imposition des
entreprises de petite taille, sont assujetties à un impôt minimum de 1% du chiffre
d’affaires déclaré, lorsque les résultats sont déficitaires ou bénéficiaires mais
susceptibles de donner lieu à une imposition inférieure à ce montant ;
2) Les personnes physiques ou morales en activité qui ne réalisent pas un chiffre d’affaires
au cours d’une année sont soumises au paiement d’un impôt forfaitaire au titre d’IBP
de :
- 2.500.000,00 FC pour les grandes entreprises ;
- 750.000,00 FC pour les moyennes entreprises ;
- 30.000,00 FC pour les entreprises de petite taille.
3) Les personnes physiques ou morales en cessation d’activités, sans s’être fait radier,
selon le cas, au RCCM (registre du commerce et du crédit mobilier) conformément à
l’Acte uniforme de l’OHADA du 17 avril 1997 ou de l’ordre de la corporation, sont
soumises au paiement d’un impôt forfaitaire fixé à (128):
- 500.000,00 FC pour les grandes entreprises ;
- 250.000,00 FC pour les moyennes entreprises ;
- 30.000,00 FC pour les entreprises de petite taille.
(126) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 19), In Journal Officiel, numéro spécial,
Kinshasa, 3 février 2014, p.11
(127) Article 10 de la loi de finances n°14/002 précitée.
(128) Article 23 de la Loi de finances n° 15/021 du 31 décembre 2015 pour l’exercice 2016.
(129) Pour des raisons purement pédagogiques, les casus sont présentés sous une forme très simplifiée. La réalité
comptable sur terrain est généralement de loin plus complexe que cela.
Exercice n°3
L’exercice comptable de l’entreprise BONBERGER s’est soldé par des résultats déficitaires. Pour ce
faire elle paye un impôt minimum conformément au prescrit de la loi fiscale. Avant le 1er août
2018, elle verse un acompte provisionnel de 5.000.000,00 FC.
Calculez :
a) Le montant de l’impôt forfaitaire que cette entreprise a déclaré et payé pour compte de
l’exercice fiscal 2017 ;
b) Le montant de son chiffre d’affaires cumulé à fin 2017.
(130) Décret n°11/19 du 14 avril 2011 portant modalités de calcul et de recouvrement de l’Impôt Professionnel sur les
Rémunérations des membres des institutions politiques et assimilés.
(131) Article 47 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, complété par l’article 1 er du Décret n° 109-2000 du
19 juillet 2000.
(132) Cf. même article 47 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 précitée.
(133) La mise en application de cette rubrique a été précisée par le Décret n° 011/19 du 14 avril 2011 portant modalités
de calcul et de recouvrement de l’Impôt Professionnel sur les Rémunérations des membres des institutions politiques
et assimilés – voir Journal officiel de la République Démocratique du Congo du 1er mai 2011
7. les pensions de toute nature ainsi que les sommes payées par l’employeur ou le mandant,
contractuellement ou non, par suite de cessation de travail ou de rupture de contrat d’emploi
ou de louage de service ;
8. la rémunération que l’exploitant d’une entreprise individuelle s’attribue ou attribue aux
membres de sa famille pour leur travail ;
9. les avantages en nature (logement, transport et soins médicaux), comptés pour leur valeur
réelle, s’ils revêtent un caractère exagéré.
Une fois calculé, l’impôt total ne peut excéder 30 % du revenu imposable (137).
Pour les traitements, salaires et avantages accordés par un tiers de droit public,
notamment aux membres des institutions publiques et agents de carrière des services publics ainsi
qu’aux membres des Cabinets politiques, dont les montants ne sont généralement pas ventilés, le
taux de l’impôt est de 30% du montant total des émoluments.
Par ailleurs, l’impôt établi est réduit d’une quotité de 2 % pour chacun des
membres de la famille à charge, avec un maximum de 9 personnes (138). Ces personnes à charge du
redevable sont :
1) l’épouse,
2) les enfants célibataires nés d’un ou de plusieurs mariages ou hors mariage, mais
reconnus, ainsi que les enfants sous tutelle ;
3) les ascendants des deux conjoints à la condition qu’ils fassent partie du ménage du
redevable (139).
En aucun cas, l’impôt professionnel individuel, après déduction des charges de
famille prévues à l’article 89 de l’ordonnance-loi n°69/009 précitée ne peut être inférieur à 1.500
francs congolais par mois (140).
Attention :
- L’impôt professionnel (IPR) est de 20% sur les bénéfices, profits ou rémunérations réalisés
ou perçus par des personnes physiques après cessation des activités professionnelles,
lorsqu’ils sont recueillis après l’expiration d’une année pendant laquelle les activités ont pris
fin ;
- Il est fixé à 10% sur le capital-pension payé au travailleur en partance à la retraite par son
employeur à travers la caisse de pensions de retraite complémentaire (141).
§.4. Les redevables
Les employeurs des travailleurs concernés ont l’obligation soit de retenir à la
source les montants forfaitaires prévus et de les payer, en ce qui concerne l’imposition forfaitaire
par quotités trimestrielles (142), soit de calculer l’impôt suivant le barème progressif par tranche de
revenus.
§.5. Exemptions (143) et exonérations
Sont exemptés de l'impôt professionnel sur les revenus dont ils bénéficient:
1) l’État, les Provinces, les ETD, les circonscriptions administratives, ainsi que les offices et
autres établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources que celles
provenant de subventions budgétaires;
2) les associations sans but lucratif et les établissements d’utilité publique créés conformément
à la loi n°04/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux dites
associations (144) ;
3) les fonctionnaires et agents internationaux des organisations internationales, du chef des
rémunérations touchées par eux et payées par lesdites organisations ;
Section 2 : L’Impôt Exceptionnel sur les rémunérations versées aux expatriés (IERE)
§.1. Base légale et fondement politique de l’IERE
Le législateur a créé, par ordonnance-loi n° 69-007 du 10 février 1969 telle que
modifiée et complétée à ce jour, un impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié
ou I.E.R (147). Cet impôt a été institué « dans le but de favoriser l’embauchage de la main-d’œuvre
nationale en décourageant celui des étrangers » (148). C’est la raison pour laquelle cet impôt « ne
peut être mis à la charge du bénéficiaire des rémunérations mais doit être supporté par l’employeur
lui-même, personne physique ou morale » (149).
(145) Dans le souci de rendre plus fiables et uniformes les données statistiques de la main d’œuvre utilisée en RDC, un
formulaire unique (système de Guichet Unique) a été conçue pour les calculs et déclarations des versements dus par les
employeurs aux organismes publics de l’Etat, à savoir DGI, INSS, INPP et ONEM.
(146) Article 17 de la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et
complétée à ce jour par l’article 6 de la loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 In Journal Officiel, numéro spécial,
Kinshasa, 3 février 2014, p.7.
(147) Les Codes Larcier/RDC Tome V – Droit fiscal, Larcier- Afrique Editions, Bruxelles, 2003, p. 6.
(148) Azama Lana, Op. cit., p. 255.
(149 ) Azama Lana, Op. cit., p. 255.
Cet impôt est assis sur le montant brut des rémunérations payées par
l’employeur à son personnel expatrié. Ce montant comprend non seulement la rémunération en
numéraire mais également tous les avantages sociaux exprimés en argent (articles 2 et 4) dont
l’agent expatrié est bénéficiaire.
La déclaration fiscale y afférente est la même qui est utilisée pour l’IPR. Les
deux impôts sont acquittés au même moment et dans les mêmes conditions de délais (art. 6 et 9 de
l’ordonnance-loi n° 69-007 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour).
Exercice n°1
Messieurs Benjamin Bavu et Claude Bwanakutcha sont agents de la société minière Congo Minerals Au cours de
l’exercice fiscal 2016, leurs rémunérations mensuelles ont été respectivement de 150.000 FC et 200.000 FC.
Benjamin Bavu est veuf et père de quatre enfants en âge scolaire ; Claude Bwanakutcha est marié et a, en plus, cinq
enfants à charge.
Questions : 1) Calculez le montant annuel de l’IPR que chacun d’eux a supporté à la fin de l’exercice 2016 et
l’IPR mensuel que l’employeur retenait à charge de chacun d’eux.2) Souscrivez la déclaration afférent à cet IPR.
Exercice n°2
Monsieur Indra Ghandi, de nationalité indienne est agent de la société minière KCC et a bénéficié
au cours de l’exercice fiscal 2015 d’une rémunération annuelle de 120.000 $US. De plus, on a mis
à sa disposition une villa (logement en nature) prise en location par l’entreprise pour un loyer
(150) Art. 260 de la loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.
(151) Article 6 de la loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 In Journal Officiel, numéro spécial du, 3 février 2014,
Kinshasa, 2014, p.7.
mensuel de 1.500 $US et des services d’un jardinier, d’un cuisinier et d’un chauffeur rémunérés
globalement et annuellement par l’entreprise à 3.600 $US/an. (N.B. Parité : 1$ = 1.600 FC).
Questions
1. Quels sont les éléments à prendre en considération pour le calcul de l’IPR à charge de cet
expatrié et de l’impôt exceptionnel sur les rémunérations (IERE) à charge de l’employeur?
2. Calculez le montant de l’IPR annuel de l’exercice 2016 ainsi que de l’IERE.
3. Souscrivez la déclaration afférente à ces deux impôts.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation.
C’est une taxe unique assise sur le chiffre d’affaires, donc sur les transactions de biens et services,
(152) Extrait d’un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Barilari, A; Drapé, R., Op. Cit., p. 178; Ord-loi n°10/001 du
20 août 2010 instituant la TVA, article 2 cf. Journal Officiel numéro spécial du 25 août 2010, p. 6.
La TVA s'applique aux activités économiques à titre onéreux et exercées de manière indépendante.
La TVA a été élaborée et mise au point en 1954, par monsieur Maurice LAURE,
un haut fonctionnaire du service des impôts français. C’était une réponse aux multiples réclamations
des opérateurs économiques consécutives aux problèmes de répercussion, sur eux, des taxes sur les
affaires qui devraient normalement être supportées par les consommateurs. Malheureusement, suite
aux perturbations dues aux crises économiques, les opérateurs économiques ont été amenés à les
supporter, par répercussion, en lieu et place des consommateurs. Ces taxations ont même été à la
base des révoltes fiscales, notamment celles des hommes d’affaires (le poujadisme) de 1954.
Par l’effet de contagion et du fait des avantages qu’elle présente, beaucoup d’Etats
asiatiques, africains et d’Amérique Centrale et du Sud ont introduit la TVA dans leurs systèmes
fiscaux respectifs, en remplacement des taxes sur les chiffres d’affaires. Les pays anglo-saxons
comme les USA, le Canada et la Grande Bretagne ne l’ont pas fait. Mais, beaucoup d’anciennes
colonies britanniques l’ont adopté : c’est le cas de la plupart de ces pays membres de la
Communauté de Développement des Etats d’Afrique Australe ou la South African Development
Community (SADC) dont la RDC est parmi les derniers à instituer, en 2010, la taxe sur la valeur
ajoutée.
Le principe central de la TVA est d'éviter les impositions cumulatives dites "en
cascade" qui conduisent à intégrer dans l'assiette de l'impôt à chaque stade de la commercialisation
d'un bien ou d'un service la valeur des taxes cumulatives récoltées au stade précédent. L'assiette est
toujours la valeur ajoutée et ne contient aucune part de taxe sur les ventes, contrairement à la
plupart des systèmes de taxes sur le chiffre d'affaires.
(153) À l'heure actuelle, parmi les pays développés, seuls les États-Unis n'ont pas adopté la TVA, leur préférant un
système proche des « impôts ou taxes sur les ventes » appelé « sales taxes ». La « sales tax » est fixée par chaque État
fédéré et va de 0 % (Delaware, Alaska ou Oregon) à 8,75 % (Californie). Le Canada utilise quant à lui, au niveau
fédéral, une taxe très similaire à la TVA, « la taxe sur les produits et services ». Mais, certaines provinces ont défini un
système supplémentaire d'imposition sur la consommation. Certaines d'entre elles suivent le principe des sales taxes,
tandis que d'autres ont une taxe sur la valeur ajoutée similaire à la TPS fédérale (ainsi la Taxe de vente du Québec de
7,5 % qui s'applique au-dessus du 5 % fédéral).
Sur le plan comptable, les assujettis enregistrent leur prix hors-taxe (HT). Ce
qui signifie qu'ils jouent en fait auprès de leurs clients le rôle de collecteurs d'impôt pour le compte
de l'État sans que cette charge ne les touche personnellement. On décrit ce mécanisme comme la
« neutralité économique » de la TVA.
Exemple
Un magasin, à Lubumbashi, achète une bouteille d’eau minérale de 1,5 litre de marque Dasani à
900 FC HT à son fournisseur. Il lui coûtera réellement 1.044 FC TTC avec une TVA à 16%. Ce
même magasin revend la bouteille (avec une MB de 20%) à 1.080 FC HT, soit 1.252,80 FC TTC.
Le magasin ne reverse que la différence entre la TVA grevant l'achat de la bouteille d’eau minérale
et celle prélevée lors de la revente.
Par rapport aux anciennes taxes, ce système présente des avantages en termes
d'équité et de simplicité, tout en assurant l'État d'un bon rendement.
L'équité :
Quelle que soit la complexité des systèmes de production et de ventes, aucun intermédiaire ne
supporte la TVA, qui n'est payée que par le consommateur final. La TVA est neutre à l'égard
des modes de production (sous-traitance ou non ; importation de composants ou non). Chaque
produit est taxé de la même façon qu'il soit importé ou produit dans l'Etat concerné. Raison
pour laquelle son taux est généralement unique sauf exceptions.
Par ailleurs, l'Administration fiscale dispose d'une information fiable sur toutes les ventes, à
tous les niveaux de la chaîne économique : chaque entreprise déclare non seulement ses
ventes, mais aussi ses achats, qui sont les ventes de ses fournisseurs, ce qui limite les risques
de fraude.
Pour les entreprises, l'enregistrement de la TVA perçue sur les ventes se fait aussi
simplement que celle grevant les achats. Elles ont intérêt à faire ce travail avec application
pour pouvoir bénéficier du remboursement de la TVA qu'elles auront payée en amont, à
Pour l'État, il est possible de moduler la pression fiscale à l'aide de quelques paramètres
(taux d'imposition, assiette déductible, etc.) ou d'influencer la consommation en changeant la
catégorie fiscale d'un groupe de produits ou services.
Rendement de la TVA
Pour les finances publiques, la TVA est de fort rendement pour un coût de collecte très
faible. Dans certains pays, comme la France, la TVA est la principale source de revenu
des finances publiques. Les recettes de la TVA sont fortement corrélées à l'activité
économique.
La TVA est un impôt indirect sur la consommation. D'un certain point de vue,
ceci lui donne plusieurs caractéristiques qui peuvent être vues comme autant des inconvénients que
des défauts:
1. La TVA est un impôt indirect sur la consommation. A ce titre, elle pèse d'autant plus sur un
agent économique qu'il consomme une fraction plus importante de son revenu. Le reproche
associé à celui-ci est celui de peser plus sur les pauvres, qui consomment une grosse fraction
de leur revenu (en épargnant peu), que sur les riches, qui ont plus de moyens d'épargner plus
tout en consommant peu.
2. La TVA est considérée comme un impôt non redistributif car, le taux payé est le même pour
tous les consommateurs, quelle que soit la hauteur de leurs revenus. La TVA peut donc
exposer ses auteurs (souvent les dirigeants au pouvoir lors de son institution) aux critiquée
par certaines forces politiques de l’opposition qui pourraient leur préférer les impôts
progressifs. Heureusement pour la RDA, la plupart des dirigeants ne s’intéressent
généralement qu’au rendement de l’impôt et, accessoirement à la pression fiscale mais
rarement à la technique de l’impôt.
3. Pour les entreprises, la TVA réduit leurs marchés et les pénalise, même si elles ne payent
pas directement la TVA, car elle augmente le prix final ou prix au consommateur du bien.
4. Pour l'État, la TVA génère des recettes qui dépendent de la consommation, donc de
l'importance des flux économiques. Cela met les finances publiques en corrélation avec
l'activité économique. Il y a accroissement fiscal proportionnellement avec la croissance, et
inversement réduction des ressources en cas de récession économique. Ce qui peut être vu
comme un inconvénient.
Sur les deux premières critiques, les États qui ont adopté la TVA reconnaissent
explicitement la validité de l'argument, puisqu'ils ont développé des mesures qui donnent
de fait à la TVA une certaine progressivité :
a) des taux réduits de TVA sur les biens de première nécessité, et inversement des
taux "de luxe" pour d'autres biens. De plus, certains biens peuvent être exclus du
champ de la TVA, par exemple le logement en France.
b) des biens mis à disposition gratuitement et qui, par conséquent, ne supportent pas
la TVA, dont profitent les plus pauvres.
Pour la RDA, nous avons deux taux : 0% en ce qui concerne les exportations et
opérations assimilées et 16% en ce qui concerne toutes les autres opérations et
prestations.
La troisième critique est également admise, et les États en jouent ponctuellement pour
stimuler un secteur qui leur parait souhaitable, mais leur besoin de financement est
généralement trop important pour qu'ils renoncent à une TVA significative dans le cas
général.
- L’ordonnance-loi n°10/001 du 20 août 2010 instituant la taxe sur la valeur ajoutée. Cette
ordonnance-loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2012 ;
- L’ordonnance-loi n°13/006 du 23 février 2013 modifiant et complétant l’ordonnance-loi
n°10/001 du 20 août 2010 instituant la taxe sur la valeur ajoutée ;
- Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (articles 12 à 17) ;
- La loi de finances n° 14/027 du 31 décembre 2014 pour l’exercice 2015 ;
- La loi de finances n° 17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017 ;
- La loi de finances n° 17/014 du 24 décembre 2018 pour l’exercice 2018.
- Le Décret n° 011/42 du 22 novembre 2011 portant mesures d’exécution de l’Ordonnance-loi
instituant la TVA ;
- l’Arrêté Ministériel n° 037/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 11 aout 2011 portant modification
du seuil d’assujettissement à la TVA ;
- L’Arrêté ministériel n° 065/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 28 novembre 2011 fixant les
modalités complémentaires de remboursement des crédits de TVA ;
- L’Arrêté ministériel n° 067/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 29 novembre 2011 fixant les
conditions d’agrément des représentants fiscaux des redevables de la TVA établis ou domiciliés
hors de la RDC;
- L’Arrêté ministériel n° 071/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 30 décembre 2011 portant
suspension de la perception de la TVA sur certains produits de première nécessité ;
- Instruction n° DGDA/DG/DGA.T/dg/2011/005 du 28 décembre 2011 relative à la taxe sur la
valeur ajoutée à l’importation et à l’exportation.
1. les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers (c.à.d. le transfert du pouvoir
de disposer de ces biens comme propriétaire, en ce compris le transfert opéré en vertu
d’une réquisition de l’autorité publique) ;
2. les livraisons de biens à soi-même ;
(154) En application des dispositions de l’article 129 de la Constitution du 18 février 2006, le Parlement a voté le 23 juin
2010, la loi d’habilitation du Gouvernement à prendre l’Ordonnance-loi n°10/001 du 20 août 2010 portant institution de
la TVA, et ce, par dérogation au principe consacré par son article 122.
Par personnes distinctes (Cf. article 5 LTVA), il faut entendre des personnes
juridiques différentes établies en RDC ou des personnes différentes ou établissements, agences,
bureaux, succursales, si l’une des parties est située hors du territoire de la RDC, qu’ils aient ou non
un statut juridique distinct.
- l’échange de biens ;
- l’apport en société ;
- la location-vente ;
- la vente à tempérament ;
- les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par des professionnels ;
- les cessions d’éléments d’actifs ;
- la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz, d’énergie thermique et des biens similaires ;
- les exportations de marchandises et opérations assimilées.
des besoins autres que ceux de l’exploitation, à savoir ceux des dirigeants, de son propre
personnel ou des tiers.
a) les personnes physiques ou morales y compris l’Etat, les provinces, les ETD et les
organismes de droit public qui effectuent de manière indépendante, à titre habituel ou
occasionnel, des opérations visées aux articles 3 à 9, quels que soient leur statut, leur
situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leurs interventions ;
b) les personnes morales et physiques sont assujetties à la TVA lorsqu’elles réalisent un chiffre
d’affaires annuel égal ou supérieur à 80.000.000, 00 de francs congolais (155). Ce qui signifie
qu’hormis les assujettis repris au point c) ci-dessous, ceux qui réalisent un chiffre d’affaires
annuel inférieur à 80.000.000,00 FC ne sont pas assujettis à la TVA (156);
c) les membres des professions libérales sont assujetties à la TVA sans considération de leur
chiffre d’affaires ;
d) lorsque le chiffre d’affaires réalisé par un assujetti devient inférieur au seuil
d’assujettissement à la TVA (seuil actuel : 80.000.000, 00 FC), l’assujetti perd cette qualité
pour l’exercice suivant (157).
(155) Aux termes des articles 42 et 43 du Décret n°011/42 précité, il s’agit du chiffre d’affaires hors TVA de l’année
précédente pour les entreprises existantes ou du chiffre d’affaires prévisionnel pour les nouvelles entreprises.
(156) Initialement fixé à 50.000.000 FC par l’ordonnance-loi, le seuil a été porté à 80.000.000 FC par l’Arrêté Ministériel
N° 037/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 11 aout 2011 portant modification du seuil d’assujettissement à la TVA.
(157) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 12), In Journal Officiel, numéro spécial
du 03 février 2014, Kinshasa, 2014, p.10.
La question que l’on peut se poser à ce stade est celle de savoir pourquoi les
entités publiques (Etat, provinces, ETD et organismes de droit public) sont également assujetties à
la TVA. La réponse est simple. La TVA est considérée comme étant économiquement « neutre ».
En conséquence, si ces entités se livrent à des opérations ou prestations susceptibles d’entrainer des
distorsions dans les conditions de la concurrence, elles doivent collecter la TVA auprès de leurs
clients (consommateurs) et l’acquitter.
A. Du régime général
La base d’imposition est constituée par toutes les sommes, valeurs, biens ou services
perçus en contrepartie de l’opération, y compris les subventions ainsi que tous frais,
impôts, droits, taxes ou prélèvements de toute nature y afférente, à l’exclusion de la
TVA elle-même. Elle est notamment constituée par :
1. la valeur CIF majorée des droits d’entrée et, le cas échéant, des Droits d’accises, pour
les produits importés ;
2. la valeur FOB pour les exportations de marchandises ;
3. la valeur des produits au moment de leur sortie de la zone franche (158);
4. toutes les sommes ou valeurs, tous avantages, biens ou services reçus ou à recevoir
par le fournisseur en contrepartie de la livraison, pour la livraison de biens ;
5. toutes les sommes ou valeurs, tous avantages, biens ou services reçus ou à recevoir
par le prestataire en contrepartie de sa prestation et, le cas échéant, la valeur des
biens consomptibles, pour les prestations de services ;
6. la valeur des produits reçus en paiement du bien livré, augmentée, le cas échéant, du
montant de la soulte (159), pour les échanges ;
7. le montant de marchés, mémoires ou factures, pour les travaux immobiliers ;
8. le prix de revient des biens faisant l’objet de ces livraisons, pour les livraisons de
biens à soi-même ;
9. les dépenses engagées pour leur exécution, pour les prestations de services à soi-
même ;
10. la différence entre le prix de vente et le prix d’achat de chaque bien, pour les ventes
faites par les négociants de biens d’occasion, d’œuvres d’art, d’objets de collection
ou d’antiquité ;
11. le montant des loyers facturés par les sociétés de crédit-bail, pour les opérations de
crédit-bail ;
12. le prix du marché, toutes taxes comprises, en ce qui concerne les marchés publics.
1. les compléments de prix acquittés à titre divers par l’acquéreur des biens ou le client ;
(158) Région frontière où les marchandises étrangères pénètrent librement, sans paiement de droits ni formalités.
(159) Somme d’argent qui, dans un partage ou un échange, compense l’inégalité de valeur des lots ou des biens
échangés.
4. les frais accessoires aux livraisons de biens , tels que commissions, intérêts, frais
d’emballage, de gardiennage, de manutention, d’entreposage, de transport et
d’assurance demandés aux clients, même s’ils sont facturés séparément ;
6. les débours qui ne sont que des remboursements de frais et qui sont facturés pour leur
montant exact au client ;
10. les sommes remboursées aux intermédiaires autres que les agents de voyage et
organisateurs de circuits touristiques, qui effectuent des dépenses sur l’ordre et pour
compte de leurs commettants dans la mesure où ces intermédiaires rendent compte à
leurs commettants et justifient, auprès de l’Administration des impôts, de la nature
ou du montant exact de ces débours ;
Par dérogation au régime général, la loi sur la TVA a prévu également des régimes
particuliers pour la détermination de la base d’imposition. Ces régimes particuliers sont
les suivants :
1. Les ventes de biens d’occasion réalisées par les négociants en biens d’occasion sont
soumises à la TVA dans les conditions du régime général sus-décrit. S’il s’agit des
biens d’occasion acquis auprès de non assujettis, ces négociants doivent payer la
TVA sur la différence entre le prix de vente et le prix de revient. Pour les biens
d’occasion importés, la base à la TVA est déterminée conformément à la législation
douanière ;
2. Pour les opérations d’entremise effectuées par les agences de voyages ou les
organisateurs de circuits touristiques, la base d’imposition est constituée par la
différence entre le prix total payé par le client et le prix facturé à l’agence ou à
l’organisateur par les entrepreneurs de transports, les hôteliers, les restaurateurs, les
entrepreneurs de spectacles et les autres assujettis qui exécutent matériellement les
services utilisés par le client ;
Formules de calcul
TVA/Intérieur : Prix de vente HTVA x 16% (Att. multiplicité des bases de calcul)
Le fait générateur de la TVA est défini comme l’évènement qui donne naissance à la
créance fiscale. Il est constitué par :
L’exigibilité de la TVA est le droit dont disposent les services de l’Administration des
impôts de réclamer du redevable le paiement de la taxe à partir d’une date donnée. Elle
intervient :
1. lors de la réalisation du fait générateur, pour les livraisons de biens y compris les
livraisons à soi-même ;
2. au moment de l’encaissement du prix, des acomptes ou avances, pour les prestations de
services et les travaux immobiliers ;
3. au moment de l’enregistrement de la déclaration de mise à la consommation en RDC,
pour les biens et marchandises :
- importés directement ;
- placés sous l’un des régimes suspensifs de droits douaniers;
- sortis d’une zone franche ;
Ne sont pas assujetties à la TVA (= en sont exemptées) les personnes de droit public pour
l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs, lorsque
leur non-assujettissement n’entraine pas de distorsions dans les conditions de la
concurrence (Ex : les prestations de sécurité sociale de la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale - CNSS, les prestations d’éducation et d’enseignement, les activités sportives, les
prestations des soins de santé etc.).
Ces exonérations sont limitatives et ne peuvent être étendues en vertu des similitudes ou
analogies entre les opérations exonérées et les opérations non exonérées (160).
B.1. Sont exonérées de la TVA, les opérations de livraison de biens et d’importations ci-
après :
a) les ventes de biens meubles d’occasion effectuées par les personnes qui les ont utilisées
pour les besoins de leur exploitation lorsque ces biens n’ont pas ouvert droit à déduction
de la taxe lors de leur acquisition ;
b) les ventes et les importations réalisées par les A.S.B.L légalement constituées lorsque
ces opérations présentent un caractère social, sportif, culturel, religieux, éducatif ou
philanthropique conforme à leur objet, dans les conditions prévues par voie
réglementaire ;
c) les ventes et les cessions effectuées par l’Etat, les provinces, les ETD et les organismes
publics pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et
sportifs, lorsque leur non-assujettissement n’entraine pas de distorsions dans les
conditions de la concurrence (Ex : les prestations de sécurité sociale de l’INSS) ;
d) les ventes et les importations de timbres officiels ou de papiers timbres ;
e) les ventes et les importations des équipements agricoles ;
f) les opérations ayant pour objet la cession d’immeubles par des personnes autres que les
promoteurs immobiliers et passibles de droits d’enregistrement ;
g) la vente locale du blé, du pain, du maïs, de la farine de froment et de la farine de maïs
(161) ;
B.2. Sont exonérées de la TVA, les prestations de services ci-après (article 17 LTVA):
Les commissions sont réputées perçues en RDC à l’occasion des ventes de titres de
transport par les agences de voyage ou les entreprises ayant une activité de cette
nature, quels que soient la destination ou le mode de transport ou le siège de la
société de transport ;
Lorsqu’un redevable de la TVA est établi ou domicilié hors de la RDC, il est tenu de
désigner par lettre légalisée ou notariée, adressée à l’Administration des impôts, un
représentant agréé, résidant sur le territoire national, qui est solidairement
responsable avec lui du paiement de la taxe. En cas de non désignation d’un
(162) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 16), In Journal Officiel, numéro spécial
du 03 février 2014, Kinshasa, 2014, p.10.
(163) Article 32 de la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017, In Journal Officiel, numéro spécial
du 05 juillet 2017, Kinshasa, 2017, p.16.
représentant, la TVA et, le cas échéant, les pénalités y afférentes, sont payées par la
personne cliente.
Comme dit supra, la TVA est un impôt indirect sur la consommation. En clair, c’est
celui qui consomme les biens ou utilise les services fournis qui supporte le poids de l’impôt, la
charge de la TVA.
C’est pour cette raison que le législateur a prévu un système de déduction de la TVA
que nous développons ci-dessous.
A. Des principes
La TVA qui a grevé en amont les éléments du prix d’une opération imposable est
déductible de la taxe applicable à cette opération pour les assujettis.
1. des matières premières, des biens intermédiaires et des consommables entrant dans la
composition des produits taxables ou qui, n’entrant pas dans le produit fini, sont détruits
ou perdent leurs qualités spécifiques au cours d’une opération de fabrication des mêmes
produits ;
2. des biens destinés à être revendus dans le cadre d’une opération imposable ;
3. des services entrant dans le prix de revient d’opérations ouvrant droit à déduction ;
4. des biens meubles, immeubles et services acquis pour les besoins de l’exploitation au titre
des investissements et frais généraux.
- Les assujettis sont autorisés à déduire la TVA afférente aux livraisons de biens à soi-
même et prestations des services à soi-même visées aux points 1, 2, 3 et 4 ci-dessus ;
- les biens d’investissement ouvrant droit à déduction sont inscrits dans la comptabilité de
l’entreprise pour leur coût d’achat ou de revient hors TVA déductible ;
- les amortissements relatifs à ces biens sont, pour l’assiette de l’impôt sur les bénéfices,
calculés sur base de leur coût d’achat ou de revient hors TVA déductible.
3) Autres
C. Des régularisations
Les régularisations sont des opérations diverses dont la finalité est de remettre soit
l’Administration des Impôts soit le redevable dans ses droits au regard de la TVA
acquittée ou déduite sur base des opérations économiques ayant subi, par la suite, des
changements justifiant valablement son paiement (au bénéfice du Fisc) ou sa déduction
par le redevable : cas de ventes annulées ou résiliées, cas de disparition ou de
changement d’affectation des biens ou produits destinés à l’exploitation, etc.
Ainsi :
Réponse : « La TVA est à charge des consommateurs de produits ou bénéficiaires de services. Elle
est collectée et acquittée par les personnes effectuant les opérations imposables. Toutefois, cette
taxe est retenue à la source par les entreprises minières assujetties à la TVA, pour compte des
entreprises publiques dans lesquelles l’Etat détient la totalité du capital social » (article 53).
Pour rappel, la TVA est à charge des consommateurs de produits ou bénéficiaires de services.
Elle est collectée et acquittée par les personnes effectuant les opérations imposables. Ces
personnes sont les assujettis ou redevables. Quelles sont leurs obligations ?
6) tout redevable de la TVA qui livre des biens ou rend des services à un autre
redevable ou réclame à ce dernier des acomptes donnant lieu à exigibilité de la taxe
doit lui délivrer une facture ou un document en tenant lieu dont les mentions sont
déterminées par voie réglementaire ;
7) toute personne, qu’elle ait ou non la qualité d’assujetti à la TVA, qui mentionne cette
taxe sur une facture ou tout autre document en tenant lieu, est redevable de cette taxe
du seul fait de sa mention ;
8) le fait pour un redevable légal de ne pas inclure, pour quelque cause que ce soit, le
montant de cette taxe dans le prix de ses produits ou services ne dispense pas du
paiement de celle-ci.
Dans la partie introductive de notre cours, nous avons déjà expliqué les termes
« liquidation » et « recouvrement » (de l’impôt ou de la taxe).
(164) Les dispositifs électroniques fiscaux sont des appareils électroniques qui sont fabriqués pour être utilisés par des
personnes physiques ou morales assujetties à a TVA dans leurs transactions.
- Tout redevable de la TVA est tenu de souscrire chaque mois, au plus tard le quinze du mois
qui suit celui de la réalisation des opérations, une déclaration conforme au modèle prescrit
par l’Administration ;
- La déclaration doit être souscrite même si aucune opération imposable n’a été réalisée au
cours du mois concerné. Elle doit, dans ce cas, être revêtue de la mention « Néant » ;
1) lorsque le montant de la TVA déductible au titre d’un mois est supérieur à celui de la
taxe exigible, l’excédent constitue un crédit d’impôt imputable sur la taxe exigible du
(ou des) mois suivant(s) jusqu’à l’épuisement ;
2) Par principe, le crédit d’impôt ne peut pas faire l’objet d’un remboursement au profit de
l’assujetti et ne peut être cédé ;
3) Par dérogation au point (2) ci-dessus, « les exportateurs, les entreprises réalisant des
investissements lourds, les entreprises minières et pétrolières en phase de recherche ou
de développement et construction du projet minier ou pétrolier et celles en cessation
d’activités peuvent, sur demande expresse adressée à l’Administration des Impôts,
obtenir le remboursement de leur crédit d’impôt sur la TVA résultant de l’acquisition
des biens meubles et des services » (165).
(165) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 14), In Journal Officiel, numéro spécial
du 03 février 2014, Kinshasa, 2014, p.10.
Les infractions et fautes fiscales en matière de TVA et qui sont sanctionnées d’amendes sont les
suivantes :
Des pénalités :
1. De manière générale, le régime général des pénalités prévues par la loi n°04/2003 du 13 mars 2003
portant réforme des procédures fiscales s’applique (Cf. chap.4 supra) ;
2. Les infractions en matière de la TVA découlant de l’importation des marchandises sont constatées,
poursuivies et sanctionnées conformément à la législation douanière ;
3. De manière spécifique :
(166) Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 17), In Journal Officiel, numéro spécial
du 03 février 2014, Kinshasa, 2014, p.11.
(167) Article 38 de la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017, In Journal Officiel, numéro spécial
du 05 juillet 2017, Kinshasa, 2017, p.18.
(168) Idem, p.18.
La TVA est un impôt neutre pour l’entreprise car elle ne constitue pas un élément du prix de
revient;
L’introduction de la TVA en RDC induit la fiscalisation progressive de l’économie
informelle ;
La TVA encourage les investissements dans le pays du fait de l’allègement des coûts de
production des entreprises ;
La TVA n’augmente pas le prix des biens et services du fait de son caractère non cumulatif ;
La TVA garantit la compétitivité des produits locaux destinés à l’exportation ;
La gestion de la TVA induit la modernisation des entreprises.
La TVA est un impôt transparent du fait que le taux affiché est celui réellement supporté par
le consommateur.
locatifs, est frappée de l’impôt sur les revenus locatifs (IRL) relevant de la compétence
exclusive des Provinces.
Voilà pourquoi cette partie comprendra deux chapitres :
Chapitre 1 : Régime fiscal de la patente
Chapitre 2 : L’imposition des revenus locatifs.
B. IMPOSITION DE PATRIMOINE
1. L’impôt sur les véhicules (IV) et la taxe spéciale de circulation routière (TSCR);
2. L’impôt foncier (IF);
3. La taxe de superficie sur les concessions minières (TSCM);
4. La taxe de superficie sur les concessions forestières (TSCF).
Introduction
Avant la promulgation de l’ordonnance-loi n°13/001 du 23 février 2013 fixant la
nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales
Décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition (171), il était reconnu aux Provinces non
seulement la compétence de délivrer la patente aux postulants pour l’exercice du petit commerce
conformément à l’ordonnance-loi n°90-046 du 8 août 1990, mais également la compétence de
recouvrer et de jouir des recettes de l’impôt forfaitaire que les petits exploitants devaient acquitter
en quatre quotités trimestrielles respectivement les 31 mars, 30 juin, 30 septembre et 31 décembre.
En date du 23 février 2013 deux textes fiscaux ont été promulgués simultanément :
les ordonnances lois n°13/001 et n°13/006, la première fixant la nomenclature des impôts, droits,
taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leurs
modalités de répartition et la seconde portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille
en matière d’impôt sur les bénéfices et profits (172).
Consécutivement à cela, l’impôt sur les revenus des petits exploitants (appelés dans
le nouveau texte « entreprises de petite taille ») antérieurement reconnu aux provinces a été
récupéré au profit du Pouvoir Central, les Provinces devant se contenter seulement de percevoir la
taxe rémunératoire sur la délivrance de la patente.
Dès lors, seuls les revenus locatifs demeurent sous le pouvoir fiscal des provinces.
(172) Journal Officiel de la RDC, numéro spécial du 27 février 2013, pp. 114-115
(173) Art. 4 et 5 de la loi n° 83-004 du 23 février 1983 In Les Codes Larcier/ RDC, Tome V, Op. Cit., pp. 29-30.
Les exonérations peuvent être accordées dans le cadre des régimes fiscaux
d’exception (cas du code des investissements).
Formules de calcul
1) Calcul de la retenue à la source 2) Calcul de l’IRL/annuel
L’IRL est perçu par retenue à la source de 20 % du loyer dû par le locataire (ou
le sous-locataire), à chaque terme du loyer suivi de son versement au Trésor provincial, au nom et
pour compte du bailleur.
La retenue de 20% doit être déclarée et versée par le locataire ou le sous-
locataire, au compte du trésor provincial, au plus tard dans les 10 jours de la date de paiement du
loyer (176).
En fin d’exercice fiscal, le bailleur souscrit une déclaration fiscale et verse au
Trésor provincial le solde de l’impôt (2%) au moment du dépôt de ladite déclaration.
La déclaration doit être souscrite au plus tard le 10 janvier de l’année qui suit
celle de la réalisation des revenus locatifs (177).
Exercice 2
(176) En vue de réduireLeau 31.12.2016, messieurs Thierry
minimum la multiplicité Banza et(bailleur)
des échéances et Paul
des formalités Mutoba (locataire)
des déclarations d’impôts, la loi de
concluent un contrat de bail dont le loyer mensuel convenu est de
finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 a fixé comme échéance de déclaration 500 USD. Calculezet :dea)versements
le de
montant de la retenue mensuelle et des retenues annuelles à opérer par Paul Mutoba et à verser
l’IM, de l’IPR et de l’IER, au plus tard le 15 du mois qui suit celui du paiement des revenus (articles
au Trésor Provincial ; b) le solde de l’IRL à déclarer et à verser par le bailleur en fin d’exercice 6 à 8). Le souci
étant celui d’améliorer
fiscal. le climat d’investissement en RDC en général, nous présumons que, dans les jours à venir, le
versement de la retenue de l’IRL devrait suivre la même règle que celle applicable aux impôts nationaux précités. La
retenue de l’IRL devrait
Exercice 3 donc être déclarée et versée au Trésor provincial, au plus tard, le 15 du mois suivant celui au
cours duquel la retenueEna été
fin opérée.
d’année 2010, le bailleur Vincent fait le point de ses comptes et note qu’il a
encaissé,
(177) La loi de financespour toute l’année,
n°14/002 936 $US
du 31 janvier 2014depour
revenus locatifs
l’exercice netsa fixé
2014 d’impôts.
comme Calculez le de
échéance montant
déclaration et de
versement debrutl’IBP ou revenus
de ses de son solde ainsile que
ainsi que l’impôt
montant forfaitaire
du loyer mensuel.des entreprises de petite taille, soit au 31 janvier
(paiement de la première tranche de 60% de l’impôt forfaitaire calculé), soit au 30 avril de l’année qui suit celle de la
réalisation des revenus (solde de 40% de l’IBP de la petite entreprise et de l’impôt forfaitaire de 50.000 FC des
microentreprises). Il faudrait logiquement étendre cette logique à l’échéance pour la déclaration et le versement du solde
de l’IRL, laquelle devrait être celle du 31 janvier.
taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leurs
modalités de répartition ainsi que la loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi
n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier (180).
Ces impôts sont :
L’impôt sur les véhicules (IV) et la taxe spéciale de circulation routière (TSCR);
L’impôt foncier (IF);
La taxe de superficie sur les concessions minières (TSCM);
La taxe de superficie sur les concessions forestières (ISCF).
Section 1 : L’impôt sur les véhicules (IV) et la taxe spéciale de circulation routière (TSCR)
La construction des routes ou voies de communication terrestres ainsi l’aménagement
des débarcadères le long des cours d’eau nécessitent la mobilisation des sommes importantes pour
ce faire.
De même, la circulation des véhicules sur la voie publique, construite avec les fonds du
Trésor, provoque une dégradation qui appelle réparation et entretien régulier.
C’est le fondement même de cet impôt sur les véhicules (ou vignette automobile) ainsi
que de la TSCR.
1. La vignette automobile
A. la base légale
C’est l’Ordonnance-loi n° 69-006 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à
ce jour.
B. La matière imposable.
L’impôt sur les véhicules ou vignette automobile est une taxe différentielle annuelle qui
« frappe tous les véhicules à moteur, sous réserve de certaines exceptions ». Le terme « véhicule »
est utilisé dans le sens le plus large possible puisqu’il ne désigne pas uniquement les véhicules
(178) Voir l’ordonnance-loi n°13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances
des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition.
(179) Art.204 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006.
(180) Taxe de superficie sur les concessions minières In Journal Officiel, numéro spécial, du 28 mars 2018.
automobiles mais aussi « tout moyen de transport par terre et par eau et ce, quel que soit le mode de
propulsion utilisé (181).
C. La base d’imposition
Elle peut être :
soit la puissance du moteur exprimée en cheval-vapeur (CV);
soit la capacité ou le jaugeage (exprimé en M3);
soit la catégorie et le poids du véhicule (exprimée en Kg ou en Tonnes).
D. Le fait générateur
C’est l’immatriculation ou la mise en circulation du véhicule.
E. Les exonérations.
Les exonérations à ces deux impositions sont accordées à certaines catégories de
véhicules, en fonction de plusieurs critères notamment :
1) La qualité du propriétaire : Etat et ses subdivisions administratives (ETD) ;
2) L’application des conventions internationales : Ambassades, Consulats, Organismes
Internationaux ;
3) Leur utilisation spécifique dans un cadre limité (engins de manutention dans les gares, ports et
aéroports) ;
4) Leur utilité sociale : ambulances, véhicules anti-incendie, véhicules pour personnes handicapées
(invalides et infirmes) ;
5) Leur utilisation aux opérations de dépannage : les dépanneuses et les machines-outils ;
6) L’inexistante ou l’insignifiance de la puissance imposable : cyclomoteurs de moins de 50 cm3 et
véhicules à traction ou à propulsion humaine ou animale ;
7) Véhicules à l’essai, et véhicules des touristes étrangers en visite en RDC;
8) L’absence de moteur et l’évolution habituelle hors du territoire national : voiliers, navires de
haute mer ou de grand cabotage (182).
(181) Nguyen Chanh Tam et alii, Guide juridique de l’entreprise, Faculté de Droit, Kinshasa, 1973, p.161.
(182) Article 39 de l’Ordonnance-loi n° 69-006 du 10 février 1969 relative aux impôts réels et articles 3 bis de l’O-L. n°
88-029 du 15 juillet 1988 portant création de la taxe spéciale de circulation routière.
(183) Les Codes Larcier/RDC, Tome V, Op. Cit., pp. 69 – 70.
L’impôt sur les véhicules est dû par l’utilisateur (184) tandis que la taxe spéciale de
circulation routière est acquittée par les propriétaires des véhicules assujettis (185).
H. Echéance
La vignette automobile est généralement acquittée au moment de la déclaration du véhicule
lorsque celui-ci est mis en service pour la première fois en RDA. Par la suite, la vignette est
payée lors des différentes campagnes de recouvrement de cet impôt.
A. La matière imposable
Ce sont les véhicules terrestres circulant sur la voie publique
B. Les taux
Motocycles : 6 USD (188)
Véhicules automobiles utilitaires
D’un poids inférieur à 2.500 kg : 20 USD
De 2.500 kg à 10.000 kg : 25 USD
De plus de 10.000 kg : 45 USD
Véhicules de tourisme
1° appartenant aux personnes physiques :
De 01 à 10 CV : 6 USD
De 11 à 15 CV : 11 USD
De plus de 15 CV : 12 USD
2° appartenant aux personnes morales :
De 01 à 10 CV : 12 USD
De 11 à 15 CV : 25 USD
De plus de 15 CV : 37 USD
C. Les redevables
La taxe est à charge des propriétaires des véhicules.
D. Les exemptions
Les exemptions à la taxe concernent les véhicules appartenant :
1° à l’Etat, à la Province, aux ETD ainsi qu’aux offices et aux établissements publics de droit
congolais n’ayant d’autres ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
2° aux institutions, associations et établissements classés associations sans but lucratifs et
établissements d’utilité publique ;
3° aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage d’agents ayant le statut d’agents
diplomatiques sous réserve de réciprocité ;
4° aux organismes internationaux et utilisés exclusivement pour leurs besoins ;
5° aux membres du corps diplomatique étranger ainsi qu’aux consuls et agents consulaires
accrédités au Congo à la condition :
- Qu’ils soient sujets de l’Etat qu’ils représentent ;
- Que les gouvernements dont ils sont les mandataires accordent la même immunité aux
agents diplomatiques ;
- Qu’en ce qui concerne les agents consulaires, ils n’exercent aucune autre activité
professionnelle ;
6° aux sociétés bénéficiaires d’une convention particulière les exonérant directement ou
indirectement de ce type de taxe.
N.B. les entreprises de transport public devraient supporter la moitié du taux de la taxe pour les
véhicules affectés au transport public des personnes. Mais, sur le plan pratique, cette disposition
n’est pas appliquée.
En pratique, la TSCR est perçue dans les mêmes conditions que l’impôt sur les véhicules.
En d’autres termes, elle est acquittée concomitamment avec la vignette automobile par la personne
qui paie la dette d’impôt, propriétaire ou simple utilisateur.
ou locataires d’immeubles
du domaine privé de l’Etat
Taux Plusieurs taux Plusieurs taux Voir arrêté interministériel
Finances et Environnement
Exemptions Voir loi ad hoc Néant Néant
Exonérations Voir loi ad hoc Néant Néant
Modalités de Déclaration fiscale Déclaration ad hoc Déclaration ad hoc
perception
Echéance Du 2/01 au 1er février de Du 2/01 au 1er février de Du 2/01 au 1er février de
l’exercice fiscal considéré l’exercice fiscal considéré l’exercice fiscal considéré
(sauf disposition contraire) (sauf disposition contraire)
occupant en vertu d’un bail, des biens immobiliers faisant partie du domaine privé de l’Etat (au
sens large) sont redevables de l’impôt foncier (191).
En d’autres termes, les redevables de l’impôt foncier sont :
1) Le concessionnaire perpétuel ou ordinaire (l’emphytéose, la superficie, l’usufruit,
l’usage, la location) ;
2) Le titulaire d’un droit de propriété (Certificat d’Enregistrement) ou le possesseur ;
3) Le locataire occupant, en vertu d’un bail, un immeuble faisant partie du domaine
immobilier privé de l’Etat.
c) Les taux.
Les taux de l’impôt foncier, varient suivant la nature des immeubles, le rang des
192
localités ( ) et, en ce qui concerne les villas, en fonction de la superficie bâtie. La superficie
imposable est celle qui est déterminée par les parois extérieures du bâtiment ou de la
construction. Elle comprend également la superficie des vérandas, des perrons, des galeries, des
balcons, des terrasses, les caves, rez-de-chaussée, étages, combles.
Par contre, en ce qui concerne les terrains non bâtis, seuls sont imposables ceux situés
dans les circonscriptions urbaines (193).
Ces taux sont fixés à :
1. En ce qui concerne les villas (194) : 1,50 $US/m2, 1 $US/m2, 0,50 £US/m2 et 0,30 $US/m2
respectivement pour les villas situés dans les localités de 1er rang, 2ème rang, 3ème rang et 4ème
rang.
2. Pour les autres immeubles bâtis, un impôt forfaitaire annuel de 1,30 $US à 75 $US, selon les
localités et selon qu’il s’agit des immeubles simples, des appartements, des immeubles à
étages appartenant aux personnes physiques de l’intérieur ou de Kinshasa ou des immeubles
à étages appartenant aux personnes morales.
3. Pour les propriétés non bâties, le taux varie de 1,5 $US à 30 $US selon le rang des localités
(195).
§.5. Les exemptions et exonérations (196).
A. Les exemptions
1. Sont exemptées de l’impôt foncier, les propriétés appartenant :
(191) Buabua Wa Kayembe, Traité de droit fiscal zaïroise, P.U.Z., Kinshasa, 1993, pp. 47-48.
(192) AM. n° 19/CAB/MIN/FIN/97 du 8 octobre 1997, article 1er.
(193) Idem., article 2.
(194) A.M. n° 62/CAB/MIN/FIN/99 du 19 octobre 1999, article 1 er.
(195) Quoiqu’exprimés en monnaie étrangère, ces taux seront très prochainement exprimés en monnaie ayant cours légal
(FC) en application de la décision gouvernementale de dédollariser l’économie congolaise. Tout ce qui est exprimé en
dollar américain doit être remplacé par le franc congolais (FC). Par ailleurs, l’impôt foncier ayant été laissé par le
constituant de 2006 à la compétence exclusive des Provinces, il n’est pas impossible que chaque Province puisse
établir, par un édit provincial, une nouvelle catégorisation des localités en tenant compte de ses propres réalités et de
ses besoins financiers.
(196) Prévus à l’article 2 de l’Ordonnance-loi n° 69-006 du 10 février 1969, les termes exemption et exonération ont
chacun une portée différente. Une exemption est une dispense d’une charge fiscale concernant des actes, des opérations,
des situations ou des événements pour des motifs le plus souvent juridiques. En clair, celui qui est exempté est dispensé
de toute obligation fiscale. Par contre, une exonération est une dispense totale ou partielle d’impôt. Celui qui est
exonéré d’impôt remplit toutes les autres obligations fiscales mais il est seulement dispensé de payer l’impôt, totalement
ou partiellement.
- à l’Etat, aux Provinces, aux entités administratives décentralisées ainsi qu’aux offices et
autres établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources que celles
provenant de subventions budgétaires ;
- Aux associations sans but lucratif, confessionnelles ou non confessionnelles, ainsi
qu’aux établissements d’utilité publique créés conformément à la loi n° 04/2001 du 20
juillet 2001 (197) ;
- aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage de bureaux d’Ambassades ou de
Consulats ou au logement d’agents ayant le statut d’agents diplomatiques ou consulaires
(sous réserve de réciprocité) ;
- aux personnes physiques dont les revenus nets imposables annuels sont égaux ou
inférieurs au plafond de la 8ème tranche de revenus du barème de l’impôt professionnel
sur les rémunérations (IPR).
2. Sont également exemptées, pour l’immeuble ou l’un des immeubles affecté à l’habitation
principale, les personnes qui, au 1er janvier de l’année d’imposition, sont âgées de plus de 55
ans et les veuves à la triple condition :
a. Qu’elles occupent leur habitation principale seules ou avec des personnes à charge ou
avec toute autre personne de même condition d’âge ou de situation ;
b. Que leurs revenus imposables à l’impôt cédulaire sur leurs revenus soient égaux ou
inférieurs au plafond de la 8ème tranche du barème IPR ;
c. Qu’elles souscrivent chaque année leurs déclarations fiscales (198).
B. Les exonérations
L’exonération est consentie aux immeubles ou parties d’immeubles (199) :
1) Affectés par le propriétaire, exclusivement à l’agriculture ou à l’élevage, y
compris les bâtiments ou parties de bâtiments servant à la préparation de produits
agricoles ou d’élevage provenant de l’exploitation du contribuable ;
2) Qu’un propriétaire, ne poursuivant aucun but lucratif, aura affecté :
- à l’exercice d’un culte public, à l’enseignement, à la recherche scientifique, à
l’installation de centres hospitaliers, médicaux, sociaux ou d’œuvres de
bienfaisance ;
- à l’activité normale de chambres de commerce personnalisées ;
- à l’activité sociale des sociétés mutualistes et des unions professionnelles
personnalisées
L’impôt foncier n’est pas non plus établi en ce qui concerne la superficie des terrains
qu’un propriétaire, sans aucun but lucratif, aura affecté à l’une des fins visées au point 2°
ci-dessus.
Enfin, des exonérations à l’impôt foncier peuvent également être accordées en vertu des
dispositions du Code des Investissements ou par des conventions spéciales.
§.6. Echéance
L’impôt foncier est déclaré et payé au plus tard avant le 1 er février de l’exercice fiscal
concerné.
(197) Loi n° 04/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif et
aux établissements d’utilité publique, In Journal Officiel n° Spécial du 15 août 2001.
(198) Article 2 de l’Ordonnance-loi n° 87-075 du 4 octobre 1987.
(199) Article 3 de l’O-L. n° 87-075.
De la notion de taxe
Barilari, A et Drapé, R. soutiennent (200) qu’ « au sens strict, la taxe est la contrepartie
monétaire d’un service rendu par une personne publique sans qu’il y ait correspondance entre son
montant et le prix réel de la prestation. Elle se distingue de l’impôt qui est censé couvrir, sans
affectation particulière, l’ensemble des dépenses publiques. En fait, il est courant d’utiliser le terme
‘’taxe’’ comme synonyme d’impôt : cas de la taxe sur la valeur ajoutée. L’habitude a également été
prise de le réserver aux impôts distincts des impôts d’Etat, en particulier aux impôts locaux (cas des
taxes professionnelle et d’habitation en France ou taxes fiscales en RDC). Enfin, il désigne
systématiquement les prélèvements effectués dans un intérêt économique ou social au profit
d’organismes divers – cas de taxes parafiscales ».
A la lumière de ce qui précède, les taxes de superficie sur les concessions minières et
forestières sont des impôts réservés exclusivement aux Provinces.
§.7. Echéance
La taxe de superficie sur les concessions minières est déclarée et payée au plus tard avant le
1 février de l’exercice fiscal concerné.
er
(181) Les Codes Larcier/RDC, Tome V. Droit public et administratif, Vol. 2, Droit administratif. Larcier-Afrique
Editions, Bruxelles, 2003, pp. 167 – 179.
(204) Journal Officiel de la RDC, numéro spécial du 27 février 2013, p. 5.
1. La loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et
complétée à ce jour ;
2. Le Décret n° 07/2002 du 2 février 2002 relatif au mode de paiement des dettes envers l’Etat et
ses mesures d’application ;
3. L’Arrêté Ministériel n° 076/CAB/MIN/ECO – FIN & BUD/2002 du 11 février 2002 portant
mesures d’application du Décret n° 07/2002 ;
4. La note circulaire ministérielle n° 002/CAB/MIN/ECO – FIN & BUD/2002 relative au mode de
paiement des dettes envers l’Etat. Pour les détails sur les modalités de perception. Cf. Supra.
5. Les édits et arrêtés provinciaux.
(205) Journal Officiel de la RDC, numéro spécial du 27 février 2013, pp. 2-20.
(206) En RDC, la notion fiscale de résidence avait été introduite par l’ordonnance-loi n°71-87 du 14 septembre 1971 (en
son article 4).
Introduction
L’objectif spécifique poursuivi dans cette partie est celui de circonscrire et d’examiner
les relations entre le Fisc et le Contribuable et/ou le redevable.
Depuis 2003, la gestion fiscale est organisée par la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003
portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et complétée à ce jour successivement
par :
la loi n°06/003 du 27 février 2006 ;
(207) L’autorité compétente pourra surement mettre sur pied une nouvelle réglementation (dès que les ETD deviendront
opérationnelles) en remplacement de l’ancienne réglementation tombée caduque, parce que datant de plus de 4à ans et
n’étant pratiquement plus appliquée.
(208) Ce chapitre ne concerne pas les droits de douane (DGDA) et les taxes administratives perçues au profit de l’Etat
par la DGRAD ou celles reconnues aux ETD (Cf. Infra Annexe 1 pp. 140-145), lesquels sont régis par des dispositions
particulières. Seuls les impôts relevant de la compétence de la DGI et des Provinces sont concernés par ce chapitre. Il va
sans dire que les édits provinciaux peuvent prévoir quelques particularités de procédure qui sont propres à chaque
Province, le tout dans le respect de la législation nationale.
(209) Journal Officiel/RDC n° spécial du 3 février 2014, pp.11 et suivantes.
(210) Journal Officiel/RDC n° spécial du 5 janvier 2015, article 6 et suivants.
(211) Guinchard (Serge) et Debard (Thierry), Lexique des termes juridiques, 20ème édition, Dalloz, Paris, 2013, p.722.
(212) Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réformes des procédures fiscales In Journal Officiel Numéro Spécial, du
30 avril 2003 (p. 5) et Journal Officiel numéro spécial du 27 février 2013, pp.78-90). Cette loi a été modifiée et
complétée pour la 1ère fois par la loi n°06/005 du 27.02.2006 (Cf. J.O. n° spécial du 15.03.2006, pp. 12 à 35), par la loi
de finances n° 14/027 du 31 décembre 2014 pour l’exercice 2015, par la loi de finances n° 15/021 du 31 décembre 2015
pour l’exercice 2016 et, enfin, par la loi de finances n° 17/005 du 23 juin 2017 pour l’exercice 2017.
1. En début d’activités :
(213) Article 7 de la loi n° 15/021 du 31 décembre 2015 pour l’exercice 2016 In Journal Officiel Numéro Spécial, du 11
janvier 2016, p. 8
(214) Kakonge Kamangu, Vade-mecum du contribuable, Kadis New Press, Likasi, 2000, pp.85 – 86.
(215) Article 3 de la loi n° 004/2003 précitée.
(216) Articles 6 à 22 de la loi n° 004/2003 précitée.
(217) Cf. notes de bas de pages supra 157 et 158.
(218) Art. 6 de la loi de finances n° 14/027 du 31 décembre 2014 pour l’exercice 2015.
(219) Article 23 de la loi précitée.
(220) Depuis 2013, suite au cumul dans les Régies Financières, des notes de perception non apurées (signe que les
redevables font semblant de se soumettre à leurs obligations fiscales mais sans aller jusqu’au bout de leurs devoirs
civiques), les redevables sont autorisés à aller directement payer leurs impôts sur base de leurs déclarations souscrites.
4. Les suppléments d’impôts et autres droits établis par l’administration des Impôts sont recouvrés
par l’émission d’un avis de mise en recouvrement (AMR) signé par le Receveur des Impôts et
envoyé au redevable sous pli recommandé avec accusé de réception ou remis en mains propres
sous bordereau de décharge (art. 58).
L’AMR contient les mentions suivantes (art. 59):
- Identification précise et NIF (numéro Impôt) du redevable ;
- Nature de l’impôt ou autres droits dus ;
- Base imposable ;
- Montant en principal des droits mis à sa charge ;
- Montant des pénalités ;
- Délai de paiement.
Le redevable dispose de 15 jours pour payer l’impôt (art. 60) à dater de la réception de l’avis de
mise en recouvrement.
Section 2 : L’action en recouvrement (Art. 63 à 82).
A. Les modalités d’exercice des poursuites (Art. 63 – 74)
Les poursuites s’exercent en vertu des contraintes décernées par le Receveur des Impôts. Celui-
ci, en sa qualité de comptable public assignataire des recettes, est désigné et prête serment
avant son installation dans les conditions déterminées par voie réglementaire (art.63);
En cas de déclaration sans paiement ou avec un paiement insuffisant, le redevable fait l’objet
d’une mise en demeure l’invitant à payer dans un délai de huit jours. Cette mise en demeure est
envoyée au redevable, soit sous pli recommandé avec accusé de réception ou remis en mains
propres sous bordereau de décharge, soit par voie électronique, dans les conditions fixées par
arrêté du Ministre ayant les finances dans ses attributions. (art. 64);
Si les délais prévus respectivement dans l’AMR (15 jours) ou dans la mise en demeure (08
jours) ne sont pas suivis d’effet, un commandement est signifié au redevable lui enjoignant de
payer dans les huit jours, sous peine d’exécution des mesures de poursuite. Le commandement
est signifié par l’Agent de l’Administration des Impôts commissionné en qualité d’huissier du
Trésor par arrêté du Ministre ayant les finances dans ses attributions et porteur de contraintes
à la requête du Receveur des Impôts. Toutefois, les huissiers de justice peuvent également
exercer les mêmes poursuites à la demande du Receveur des Impôts (art. 65).
Les mesures de poursuites comprennent (art. 66) :
les avis à tiers-détenteurs ;
les saisies mobilières, immobilières et les ventes qui en découlent ;
la fermeture provisoire d’établissement par l’apposition des scellés.
Tous fermiers, locataires, receveurs, agents, économes, banquiers, notaires, avocats, huissiers,
greffiers, curateurs, représentants et autres dépositaires et débiteurs de revenus, sommes, valeurs
ou meubles, affectés au privilège du Trésor public, sont tenus, sur demande du Receveur des
Impôts, de payer à l’acquit des redevables et sur le montant des fonds ou valeurs qu’ils doivent
ou qui sont entre leurs mains jusqu’à concurrence de tout ou partie des impôts dus par ces
derniers. Ladite demande est faite par pli recommandé avec accusé de réception ou remis en
mains propres sous bordereau de décharge. Le redevable en est dûment informé par les soins du
Receveur des Impôts (Article 67 al. 1) ;
Le tiers-détenteur, saisi par le Receveur des Impôts, informe ce dernier de la situation des fonds
ou du patrimoine du redevable qu’il détient (art.67 al 2) ;
Si les tiers-détenteurs ne satisfont pas à la demande du Receveur des Impôts dans un délai de
huit jours à dater de la réception de la demande, ils sont poursuivis comme s’ils étaient
débiteurs directs (art. 67 al.3);
Le paiement ne peut toutefois être exigé des fermiers ou locataires qu’à mesure de l’échéance
des loyers ou fermages, mais il n’est pas nécessaire de renouveler la demande aussi longtemps
que les impôts et autres droits, objet de ladite demande, restent couverts par le privilège du
Trésor et n’ont pas été intégralement acquittés avec les pénalités et frais y afférents (art.76 al
4) ;
Après expiration du délai fixé dans le commandement, le Receveur des Impôts fait procéder à la
saisie et à la vente des biens mobiliers et immobiliers du débiteur. L’huissier, après avoir
effectué l’inventaire des biens saisissables selon le droit commun, dresse un procès-verbal de
saisie selon les formes prescrites en matière civile et commerciale (art. 68);
Huit jours au moins après la signification au contribuable du PV. de saisie, l’Huissier procède,
à la vente des biens mobiliers saisis jusqu’à concurrence des sommes dues et des frais. Les
ventes des biens immobiliers saisis sont faites par l’Huissier en vertu d’une autorisation
spéciale du Directeur Général des Impôts ou du Directeur des Impôts compétent sur délégation.
Si aucun adjudicataire ne se présente ou si l’adjudication ne peut se faire qu’à vil prix,
l’Huissier peut s’abstenir d’adjuger ; il dresse, dans ce cas, un procès-verbal de non-
adjudication, et la vente est ajournée à une date ultérieure. Il pourra y avoir plusieurs
ajournements successifs (art. 69);
Après avoir prélevé, sur le produit de la vente, les sommes dues au Trésor et à l’Administration
des Impôts et les avoir virées aux comptes correspondants, le Ministre ayant les finances dans
ses attributions ou le Directeur Général des Impôts sur délégation tient le surplus à la
disposition du contribuable pendant un délai de deux ans et peut procéder, à la demande de
celui-ci, au virement de ce surplus au profit de son compte. A l’expiration de ce délai, les
sommes non réclamées sont acquises au Trésor (art.70).
Dans tous les cas où les intérêts du Trésor sont en péril, le Receveur des Impôts peut faire
procéder à une saisie conservatoire, avec l’autorisation du Directeur des Impôts compétent, des
objets mobiliers du redevable. Cette saisie conservatoire est convertie en saisie-exécution par
décision du Receveur des Impôts dans un délai de deux mois prenant cours à partir de la date
de la saisie conservatoire (art. 71 al.2 et 3);
B. Contestations et prescription du recouvrement (art.72-73)
Toutes les contestations relatives au recouvrement des cotisations font obligatoirement l’objet
d’une réclamation préalable. Elles sont formulées par le redevable ou par son mandataire qui
justifie d’un mandat général ou spécial en vertu duquel il agit. Elles sont instruites par le
Receveur des Impôts. Les contestations en matière de recouvrement ne peuvent porter que :
- Sur la régularité en la forme de l’acte de poursuites qui exige le paiement de l’impôt ;
- Sur l’existence de l’obligation de payer, sur le montant de la dette compte tenu des
paiements effectués, sur le délai de l’exigibilité de la somme réclamée, ou tout autre motif
ne remettant pas en cause l’assiette et le calcul de l’impôt.
Le Receveur des Impôts doit se prononcer dans le délai de huit jours à compter de la réception
de la réclamation.
En cas d’absence de décision dans le délai précité ou si la décision rendue ne lui donne pas
satisfaction, le redevable doit, sous peine de forclusion, porter l’affaire devant le Tribunal
administratif du ressort dans un délai d’un mois à partir :
- Soit de la notification de la décision du Receveur des Impôts ;
- Soit de l’expiration du délai de huit jours ouvrables prévu pour la prise de décision par
le Receveur des Impôts.
En cas de recours juridictionnel, les mesures de poursuites sont suspendues jusqu’à la
décision judiciaire dès que le tribunal se déclare saisi.
Le tribunal se prononce exclusivement au vu des seules justifications qui ont été présentées à
l’appui de la demande réclamation adressée à l’Administration. La production de nouvelles
pièces ou l’invocation de faits nouveaux est non avenue.
La décision du tribunal doit être rendue dans un délai de trente jours à dater de la saisine. A
défaut de décision dans ce délai, la suspension de l’exécution de la mesure de poursuites est
levée (art.72).
Il y a prescription pour le recouvrement des impôts et autres droits dus après 15 ans à compter
du dépôt de la déclaration ou de l’émission de l’AMR. Ce délai peut être interrompu par tous
actes comportant reconnaissance de la dette de la part du contribuable et par tous autres actes
interruptifs de la prescription (mise en demeure de payer, commandement, actes de poursuites,
mesures conservatoires, action en justice). En cas d’interruption de la prescription, une
nouvelle prescription est acquise quinze ans après le dernier acte interruptif de la précédente
prescription (art.73).
Lorsque le débiteur n’est pas en mesure de payer une dette fiscale, compte tenu de l’état de sa
trésorerie, une suspension des poursuites peut être consentie par le Directeur compétent ou son
délégué, en contrepartie de l’engagement du débiteur d’acquitter sa dette majorée des pénalités
selon un plan échelonné. Le délai d’échelonnement du paiement des sommes dues visé ci-dessus
ne peut excéder six mois. La suspension des poursuites peut être révoquée en cas de non-respect
d’un délai d’échelonnement (art.74).
C. Les garanties du Trésor (Articles 75 – 82).
Pour le recouvrement des impôts, factures émises par l’Etat et rendues exécutoires par
l’Administration des Impôts, et autres droits dus ainsi que des pénalités et frais y afférents, le
Trésor a :
1. Privilège général sur tous les biens meubles et immeubles du redevable en quelque lieu qu’ils se
trouvent. Ce privilège grève également les biens meubles et immeubles du conjoint. Il s’exerce
avant tout autre et pendant deux ans à compter de la date de dépôt de la déclaration ou de
l’émission de l’AMR. La saisie des biens, avant l’expiration de ce délai, conserve le privilège
jusqu’à leur réalisation. La demande du Receveur des Impôts adressée aux tiers-détenteurs des
revenus, sommes, valeurs ou meubles des redevables est assimilée à la saisie. Le privilège du
Trésor est conservé par l’exercice de tout acte ou mesure de poursuites. (art. 75 et 81);
2. Droit d’hypothèque légale sur tous les immeubles du redevable (et du conjoint) (art. 76);
3. Droit de faire appliquer la solidarité (art. 77 à 81 bis):
- entre celui qui effectue les prestations et le bénéficiaire desdites prestations ;
- entre le représentant au Congo d’une société étrangère et cette dernière ;
- entre le cédant et le cessionnaire des éléments d’actif de l’entreprise ou d’un secteur
d’activités constituant une exploitation autonome ;
- entre le liquidateur et la société en liquidation ;
- entre le mari et sa femme ;
- entre un redevable décédé et ses héritiers, à concurrence de leurs parts héréditaires pour le
paiement des impôts dus par le de cujus.
4. La garantie d’une attestation fiscale délivrée par le Receveur des Impôts et qui doit être
présentée par tout redevable en instance de sortie du territoire de la République Démocratique
du Congo (art. 82).
Section 3 : La répression des manquements et des infractions fiscales
Les manquements aux obligations fiscales entraînent l’application des pénalités fiscales
à savoir (articles 83 – 99) :
1) Les pénalités d’assiette : sanctionnent le défaut des déclarations au regard des délais légaux, les
déclarations inexactes, incomplètes ou fausses ;
Elles sont assises sur le montant de l’impôt dû, éludé, reconstitué ou fixé forfaitairement par
la loi ;
Elles sont appliquées, en cas de taxation d’office pour absence de déclaration, de
régularisation tardive, de redressement ou de défaut de paiement de l’acompte provisionnel ;
Taux (221):
- Cas de régularisation dans le délai de 5 jours après forclusion du délai réglementaire :
majoration de 25% ;
- Cas de taxation d’office pour absence de la déclaration servant au calcul de tout
impôt, première infraction : majoration de 50% ;
- En cas de récidive (absence de déclaration entrainant taxation d’office): majoration
de 100% du montant.
- Tous les autres cas de taxation d’office : impôt dû majoré de 25 % ;
- Cas de récidive autres cas de taxation d’office : impôt majoré de 50%.
- En cas de redressement : majoration égale à 20 % du montant de l’impôt éludé.
- En cas de récidive (redressement): la majoration est de 40 % du même montant.
2) Les pénalités de recouvrement : sanctionnent le retard dans le paiement des impôts et autres
droits dus.
Elles ont pour base de calcul le montant des droits et des pénalités d’assiette pour lesquels le
paiement n’est pas intervenu dans le délai légal ;
Taux d’intérêt moratoire de 4 % par mois de retard (222) ;
L’intérêt moratoire est décompté du premier jour du mois au cours duquel l’impôt aurait d
ûêtre payé au jour du mois du paiement effectif, tout mois commencé étant
compté intégralement.
3) Amendes administratives : répriment le non-respect des formalités comptables et fiscales ainsi
que le mauvais comportement du contribuable, du redevable ou de toute autre personne, tendant
à faire perdre au trésor public les droits dus, soit par le contribuable ou le redevable légal, soit
par les tiers.
Taux:
Absence d’annexes à la déclaration de l’impôt sur les bénéfices et profits :
sanctionnée par une amende de 100.000 FC par annexe et 200.000 FC/annexe
en cas de récidive (223) ;
Absence d’une déclaration ne servant pas au calcul de l’impôt (c as d e relevé
trimestriel des sommes versées aux tiers et relevé mensuel des précomptes) est
sanctionnée par une amende de 500.000 Francs congolais pour les personnes
morales et de 250.000 Francs congolais pour les personnes physiques ;
4) Les astreintes : sont des sanctions pécuniaires frappant les personnes mises en demeure pour
n’avoir pas donné suite, dans le délai, à une demande de renseignement de l’administration des
Impôts dans le cadre du droit de communication.
750.000 Francs congolais pour les personnes morales et de 125.000 Francs congolais
10) L’exercice d’une activité soumise à l’impôt sans au préalable remplir la formalité prescrite
à l’article 1er de la présente loi est sanctionné par la fermeture provisoire ainsi que par une
amende de 1.000.000 de Francs congolais pour les personnes morales, de 100.000
Francs congolais pour les personnes physiques exerçant le commerce ou une profession
de revenus locatifs.
11) Le défaut de paiement de l’acompte provisionnel donne lieu à l’application d’une amende
égale à 50 % du montant de l’acompte non versé.
13) Les frais de poursuites, en matière de recouvrement forcé, sont fixés à :
- 3 % pour le commandement et la vente ;
- 5 % pour la saisie.
Sans préjudice des peines portées aux articles 123 et 124 du Code Pénal, les auteurs
d’infractions fiscales qui procèdent manifestement d’une intention frauduleuse sont passibles des
peines ci-dessous :
2. En cas de récidive :
L’intention frauduleuse consiste à poser des actes en vue de se soustraire ou de soustraire des
tiers à l’établissement ou au paiement total ou partiel de l’impôt dû.
Les agents du fisc sont habilités pour procéder à des vérifications fiscales (chapitre 1). Ces
vérifications peuvent entrainer des contentieux mettant en jeu les intérêts tant du fisc que des
redevables (chapitre 2).
CHAPITRE 1 : LA VERIFICATION FISCALE.
Le contrôle fiscal est l’action de l’Administration qui consiste à vérifier a posteriori les
déclarations des contribuables/redevables d‘impôts.
Il est la nécessaire contrepartie du système déclaratif en vigueur en RDA. Il permet de
sanctionner les fraudes ou de corriger les erreurs des contribuables/redevables. Il a également un
effet dissuasif » (225).
En fait, l’organisation du contrôle fiscal est supposée fournir des réponses notamment
aux questions suivantes :
Qui a qualité pour procéder à la vérification fiscale ?
L’agent de l’administration fiscale doit-il prévenir de sa visite ?
Doit-il être muni d’un document d’identification ?
A-t-il droit d’accès à tous les documents professionnels ? Peut-il les emporter pour
besoin d’examen hors des bureaux des contrôlés ?
Peut-on opposer le secret professionnel à l’agent du Service des Impôts ?
Dans le cadre des opérations de contrôle, il est aussi reconnu à l’Administration des
Impôts une compétence d’exercice de la vérification fiscale (section 1), le droit de communication
(section 2), celui d’enquête (section 3) et celui de visite et de saisie (section 4).
Section 1 : Compétence et modalités d’exercice
A. Compétence (Articles 25 – 27).
- Le Fisc est investi du pouvoir exclusif de vérifier, sur pièce et sur place, l’exactitude des
déclarations des impôts et autres droits dus par les redevables.
- Il peut aussi inviter tout redevable à lui fournir, verbalement ou par écrit, des explications,
éclaircissements ou justifications, ses écritures et documents comptables (sans déplacement) aux
fins de vérifier les renseignements demandés ou fournis.
- La vérification peut être générale ou ponctuelle.La vérification générale porte sur tous les impôt
s et taxes sur toute la période non prescrite. La vérification ponctuelle consiste au contrôle d’un
seul impôt sur une période inférieure à un exercice fiscal.Elle s’exerce au siège de l’entreprise
ou au lieu de son principal établissement, pendant les heures de service. La vérification
générale est un contrôle des comptabilités tandis que le contrôle inopiné de l’IPR/IERE est le
type de la vérification ponctuelle.
B. Modalités d’exercice (Articles 28 – 40).
1. Vérification, sur place (siège social, lieu du principal établissement ou à un autre lieu choisi par
le redevable) et aux heures de service, de l’exactitude des déclarations souscrites par les
redevables (art. 25) :
- Confrontation de la comptabilité présentée à certaines données de fait ou matérielles ;
- Examen de la cohérence entre les éléments déclarés et la situation patrimoniale, la situation
de trésorerie et/ou autres indices
2. Envoi au redevable, au moins huit jours avant la date de la première intervention (dont le
redevable peut solliciter le report), de l’avis de vérification qui l’informe de son droit de se faire
assister d’un conseil de son choix, et précise la nature des impôts ou autres droits ainsi que la
période soumise au contrôle (art. 30) ;
3. La vérification peut être inopinée et porter sur l’IPR et l’IERE en cas de dissimulation
d’éléments imposables devant servir mensuellement de base de calcul de ces impôts (art. 31);
4. L’Administration des Impôts peut vérifier l’ensemble des impôts et droits dont le contribuable
est redevable au titre des exercices non encore vérifiés lorsque l’ordre de vérification ne
comporte pas de précision sur les impôts ou autres droits ou l’indication des années ou périodes
soumises à la vérification (art. 32) ;
5. L’Administration des Impôts peut recourir aux conseils techniques d’agents de l’Etat ou des
Etablissements publics en cas de vérification de comptabilité ou de procédure de redressement
requérant des connaissances techniques particulières (art. 33) ;
6. Tout redevable dispose d’un délai de vingt jours pour répondre à une demande écrite
d’explications, d’éclaircissements, de justifications ou de renseignements (art. 35) ;
7. La procédure étant contradictoire, si l’Administration des Impôts exprime devoir rectifier les
éléments servant de base de calcul des impôts et autres droits dus (en cas d’insuffisances,
inexactitudes ou omissions constatées), elle notifie au redevable les redressements chiffrés
proposés avec les motifs de la rectification (art. 36) ;
8. Au terme du contrôle, les redressements effectués sont notifiés au redevable sous forme d’avis
de redressement, auquel il doit réagir, dans un délai de vingt jours en le confirmant ou en y
portant ses observations motivées :
- Si les observations formulées sont motivées, l’abandon est possible de tout ou partie des
redressements notifiés ;
- Dans le cas contraire, il y a maintien des redressements initiaux. (Art. 37).
9. La taxation d’office est appliquée dans les cas de (article 41) :
- Absence de déclaration ou de comptabilité ;
- Défaut de remise des pièces justificatives, des renseignements demandés ou de réponse dans
les délais prescrits ;
- Rejet d’une comptabilité considérée par le Fisc comme irrégulière ;
- Opposition au contrôle fiscal.
10. Sauf preuve contraire, l’évaluation de la base imposable peut être faite, tant pour les sociétés que
pour les personnes physiques, soit d’après les signes ou indices d’où résulte une aisance
supérieure à celle qu’attestent les revenus déclarés, soit eu égard aux bénéfices normaux d’un ou
de plusieurs redevables similaires et compte tenu, suivant le cas, du capital investi, du chiffre
d’affaires, du nombre d’établissements, d’employés, d’ouvriers ainsi que de tous les autres
renseignements utiles (Article 41 bis).
11. A défaut d’éléments précis pour opérer les redressements prévus à l’article 31 bis de
l’Ordonnance- loi n°69//009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus,
les produits imposables sont déterminés selon la méthodologie la plus appropriée, notamment
l’une des méthodes ci-après :
- la comparaison avec ceux des entreprises similaires exploitées normalement ;
- l’appréciation du niveau du profit.
Dans ce cas, lorsque le contribuable conteste les redressements opérés par l’Administration des
Impôts, la charge de la preuve lui incombe (Article 41 ter).
12. L’Administration dispose du droit de rappeler les impôts ou des suppléments d’impôts dus par
les redevables au titre de l’exercice en cours et de quatre années précédentes (article 43)
13. Pour le recouvrement des impôts, sont assimilés au redevable (article 44) :
- ses héritiers ;
- son conjoint ;
- les associés d’une société autre que par actions à charge de laquelle l’imposition primitive a
été établie et réciproquement.
- Toutes les entreprises publiques, les services publics, les entités administratives
décentralisées, les établissements publics, les organismes semi-publics, les associations sans
but lucratif et les établissements d’utilité publique sont tenus d’adresser à l’Administration
des Impôts, dans les dix jours qui suivent la fin de chaque trimestre, un relevé de toutes les
sommes versées à des tiers, à quelque titre que ce soit, à l’exclusion des salaires ;
- On ne peut pas opposer le secret professionnel aux agents des Impôts ;
- Les banques intervenant dans les opérations d’exportation doivent adresser au Fisc, dans les
10 jours du mois qui suit celui de leur réalisation, un relevé des opérations d’exportation
effectuées par les entreprises ainsi que les volets des licences lui réservés ;
- L’Autorité judiciaire doit donner connaissance au Fisc de toute indication qu’elle peut
recueillir, de nature à faire présumer une fraude commise en matière fiscale ou une
manœuvre quelconque ayant pour objet ou résultat, de frauder ou de compromettre un
impôt, qu’il s’agisse d‘une instance administrative, civile, commerciale ou pénale même
terminée par un acquittement. Il en est de même d’une instruction pénale terminée par une
décision de classement sans suite. Dans les quinze jours qui suivent le prononcé de toute
Ils peuvent également se faire présenter et prendre copies de tous les documents
douaniers justifiant la perception de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation, la réalité
d’une exportation ou l’application d’un régime suspensif.
A l’exception des locaux affectés au domicile privé, ils peuvent, à cet effet, avoir accès,
durant les heures d’activité professionnelle, aux locaux à usage professionnel, aux terrains, aux
entrepôts, aux moyens de transport à usage professionnel et à leur
chargement et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de
l’exploitation.
Ils peuvent recueillir sur place, des renseignements ou justifications relatifs aux opérations vis
ées ci-dessus. Ils peuvent, s’il échet, procéder à l’audition du contribuable ou de toute
personne afin d’obtenir des renseignements ou des justifications sur la facture reçue ou émise p
ar l’entreprise (Article 56 bis) ;
2) Lors de la première intervention, une copie de l’ordre de mission est remise à l’une des
personnes suivantes :
1° en ce qui concerne les personnes physiques :
a) soit au contribuable ;
b) soit aux employés ;
c) ou à toute autre personne travaillant avec le contribuable.
2° en ce qui concerne les personnes morales :
a) soit au gérant ;
b) soit au représentant légal ;
c) soit aux employés ;
d) ou à toute personne travaillant avec le contribuable.
En cas de refus d’accuser réception, mention en est faite au procès-verbal établi sur le champ,
dont
une copie est remise à la personne trouvée sur place (Article 56 ter A).
3) Chaque intervention fait l’objet d’un procès-verbal relatant les opérations effectuées.
A l’issue de l’enquête, un procès-verbal consignant les manquements constatés ou
l’absence de tels manquements est établi. La liste des pièces ayant permis la constatatio
n des infractions est, le cas échéant, annexée au procès-verbal.
Le procès-verbal est signé par les agents ayant participé à l’intervention et par le
contribuable ou son représentant. Mention est faite de son éventuel refus de signer
(Article 56 ter B)
4) Le droit d’enquête ne peut en lui-même donner lieu à une notification de redressement.
Les constatations du procès-verbal ne peuvent être opposées au contribuable ainsi
qu’aux tiers impliqués que dans le cadre des procédures de contrôle fiscal (Article 56 ter C)
- Erreur de calcul, le cas où la base et le taux de l’impôt sont exacts, mais le résultat
de l’opération est erroné ;
- Erreur dans l’établissement de l’avis de mise en recouvrement, le cas où les
éléments d’identification, la base imposable ou les taux portés dans l’avis de mise en
recouvrement sont erronés par rapport à l’avis de redressement, de régularisation ou
de taxation d’office.
- Il y a double emploi lorsque, pour le même impôt, sur la même base et au nom du
même contribuable, deux cotisations ont été établies à des articles différents de l’avis
de mise en recouvrement.
Si l’impôt est déjà payé, le surplus est inscrit au crédit du compte courant fiscal du redevable
si la surimposition est constatée ou signalée dans un délai de trois ans à compter de la prise
en recettes.
La décision de dégrèvement est prise par :
le Directeur Général pour tout montant excédant 500.000.000 de Francs congolais;
le Directeur urbain ou Provincial des impôts pour les contribuables
relevant des Centres des Impôts, lorsque le montant à dégrever se
situe entre 50.000.000 et 500.000.000 Francs congolais ;
Les montants ci-dessus peuvent être réajustés par voie d’arrêté du
Ministre ayant les Finances dans ses attributions, lorsque les
circonstances l’exigent ;
En cas d’indigence ou de gêne le mettant dans l’impossibilité de se libérer de sa dette envers
le Trésor, le contribuable peut solliciter, auprès du Ministre des Finances, la remise ou la
modération des pénalités fiscales régulièrement mises à sa charge.
Pour l’instruction de la réclamation, l’administration fiscale peut procéder à la vérification
des écritures comptables du redevable et à la confrontation de tous extraits et documents
produits et se faire présenter toutes les pièces justificatives. Tout moyen de preuve de droit
commun, à l’exception du serment, peut être utilisé.
Aux fins d’assurer l’instruction de la réclamation, l’Administration des Impôts peut exiger
communication de tous les renseignements par les divers services publics, les créanciers ou
débiteurs du redevable et notamment les services, administrations, organismes,
établissements et personnes citées aux articles 47 à 52 et 67 de la loi sur les procédures
fiscales.
La réclamation auprès du Directeur ou du Chef de Centre compétent est préalable à toute
instance devant une juridiction ;
L’Administration des Impôts peut proposer au redevable, dans le cadre d’une transaction,
une modération des pénalités, après leur mise en recouvrement. La proposition de
transaction en matière de pénalité relève ;
Du Directeur des Grandes Entreprises, du Directeur provincial des Impôts ou du
Directeur urbain des Impôts dans la limite de 500.000.000, 00 FC ;
Du Directeur Général des Impôts dans la limite de 2.500.000.000, 00 FC ;
Du Ministre des finances au-delà de la dernière limite.
En cas d’acceptation, le redevable s’engage expressément, dans un procès-verbal signé
par lui et par l’Administration (227):
a) à ne pas introduire une réclamation ultérieure ;
(227) Loi de finances n°15/021 du 31 décembre 2015 pour l’exercice 2016, article 17.
Il est obligatoire pour toutes les opérations entre les contribuables et les services de l’Etat y compris
les ETD.
Il est le seul identifiant de toute personne physique ou morale redevable d’impôts et autres droits
dus à l’Etat.
Il doit être porté sur tous les documents émis par les contribuables et destinés aux services de l’Etat
et des ETD.
II. Les attestations fiscales
Attestation de situation fiscale
C’est un document délivré à tout requérant, par la DGI, attestant qu’il est en règle avec le
fisc, c.-à-d. sans dettes fiscales dues à l’Etat. Elle a une validité de six mois.
Elle est requise pour toutes personnes physiques et morales effectuant des opérations
requérant l’intervention ou la décision de l’Etat, des ETD, des établissements publics
préalablement à ces opérations.
Ces opérations sont notamment : les marchés de travaux et de fournitures ; les marchés de
gré à gré de travaux ou fournitures ; les paiements effectués par l’Etat aux tiers créanciers ;
les mutations portant sur les biens immeubles pour les personnes morales ; le
renouvellement du visa d’établissement ou l’autorisation de sortie du territoire national.
Attestation de gestion par la DGE : elle est délivrée par le Directeur des Grandes
Entreprises de manière à permettre aux entreprises gérées par la DGE de n’être ni soumises
au paiement du précompte ni obligées de présenter une attestation de situation fiscale lors
de l’accomplissement de certaines opérations. Elle est délivrée gratuitement et a une
validité d’une année civile.
Quels sont les impôts relevant de la compétence de la DGI, de la DGDA ? Des régies
financières provinciales (DGRK, DPR, DRHKAT, DRLU, DRHL, DRTANG,
DIREMA etc.) ?
Quels sont les éléments de différence et de ressemblance entre l’impôt mobilier et
l’impôt sur le revenu locatif ?
Qu’est-ce que la TVA ?
Qui doit appliquer la TVA et qui ne doit pas le faire ?
Quelles sont les opérations soumises à la TVA ? et celles qui ne le sont pas ?
Que signifie gérer un contribuable ou u impôt ?
L’agent de l’administration fiscale doit-il prévenir de sa visite en cas de contrôle ?
Doit-il être muni de documents d’identification ?
L’agent de l’administration fiscale doit-il prévenir de sa visite ?
Doit-il être muni d’un document d’identification ?
A-t-il droit d’accès à tous les documents professionnels ? Peut-il les emporter pour
besoin d’examen hors des bureaux des contrôlés ?
Peut-on opposer le secret professionnel à l’agent du Service des Impôts ?
Suivant quelles modalités les dettes d’impôts sont-elles réglées ?
Quelles mesures et sanctions l’agent du Service des Impôts peut-il prendre à l’endroit
du redevable défaillant ?
Doit-il donner préalablement un avertissement avant de prendre une éventuelle
sanction ?
Peut-il recourir à la police ? Dans quelles circonstances ?
Peut-il apposer des scellés aux locaux professionnels et autres ?
Le contrôlé peut-il introduire une réclamation ou un recours administratif et dans quel
délai ?
Dans quel délai l’autorité fiscale compétente doit-elle donner suite à une réclamation ?
Le contrôlé peut-il introduire un recours judiciaire et devant quelle juridiction ? Dans
quel délai peut-il le faire ? A quelles conditions ?
1. Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011
portant révision de certains articles (de la constitution de la République Démocratique du
Congo du 18 février 2006), In Journal officiel de la RDC, numéro spécial du 05 février
2011, Kinshasa, 2011;
2. Ordonnance-loi n°68-058 du 05 décembre 1968, telle que modifiée et complétée à ce jour,
relative aux Droits d’accises et régimes des boissons alcooliques, In Les Codes Larcier
RDC, Tome V, Droit fiscal, Afrique – Editions, Bruxelles, 2003;
3. Ordonnance-loi n°69-006 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour
relative aux impôts réels, In Les Codes Larcier RDC, Tome V, Droit fiscal, Afrique –
Editions, Bruxelles, 2003;
4. Ordonnance-loi n°69-007 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour
relative à l’impôt exceptionnel sur les rémunérations versées aux expatriés, In Les Codes
Larcier RDC, Tome V, Droit fiscal, Afrique – Editions, Bruxelles, 2003.
Fin du cours