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COURS DE
FISCALITÉ ET GESTION DE L’ENTREPRISE
Par
Trésor-Gauthier M. KALONJI
Doctorat/Ph.D en droit fiscal, Université de Neuchâtel (Suisse)
Executive Master/LL.M en droit européen et international, Université de Genève (Suisse)
Master en Droit public, Université de Rouen-Normandie (France)
Licence en Droit économique et social, Université de Lubumbashi (R.D. Congo)
Email : tgk720@gmail.com
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Introduction générale
I. Finalité du cours
Les théories générales sur la fiscalité renseignent que cette dernière est l’ensemble de
la législation et de la réglementation en matière fiscale, en vigueur dans un pays. Au
fait, c’est l’ensemble de mesures et pratiques relatives à l’administration fiscale (fisc),
aux prélèvements fiscaux (impôts) et aux autres prélèvements obligatoires. Elle joue
un rôle important permettant ainsi à l’Etat et ses collectivités, de se procurer des
ressources financières nécessaires au financement des dépenses publiques et autres
besoins d’intérêt général.
Par ailleurs, la fiscalité est une composante majeure de l’entreprise dont elle régit en
grande partie la vie. Mieux comprendre les principes fondamentaux en matière
fiscale permet au chef d’entreprise d’optimiser ses choix et de définir les contraintes
de gestion qui en résulteront. Ainsi, la fiscalité de l’entreprise est une préoccupation
majeure du chef d’entreprise, compte tenu de la diversité des impôts et taxes
existants et de la complexité de la législation fiscale.
1Tel qu’évoqué dans le cadre de ce cours, le terme « étudiants » est générique et désigne les deux
genres (hommes et femmes).
1
contribuable —personne physique ou morale— de payer le moins d’impôt possible
tout en respectant les dispositions légales, règlementaires ou conventionnelles.
2
Le cours est interactif, car, au-delà du caractère magistral, un échange direct
(questions-réponses) entre l’enseignement et les étudiants permet d’approfondir
des éventuelles « zones d’ombre » sur les matières traitées et de garantir ainsi une
meilleure assimilation du cours ;
Le cours est pratique, dans la mesure où il est prévu quelques études de cas ou
scénarios basés sur des situations de la vie réelle et auxquels on demandera aux
étudiants de réagir.
Dans l’optique de permettre aux étudiants d’approfondir les notions abordées dans
le cadre du présent enseignement, il leur est recommandé de consulter librement les
ouvrages généraux ci-après :
ALBERT JEAN-LUC/ PIERRE JEAN-LUC/ RICHER DANIEL (éds.), Dictionnaire de droit fiscal et
douanier, Paris, éditions Ellipses, 2007, 598 pages ;
ALBERT JEAN-LUC/ SAÏDJ LUC, Finances Publiques, Paris, éditions Dalloz, 2015, 874 pages ;
BOUVIER MICHEL, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, Paris, LGDJ, 2016, 272
pages ;
BUABUA WA KAYEMBE MATHIAS, Droit fiscal congolais. Législation fiscale et douanière en vigueur en
RDC, Kinshasa, Editions Universitaires Africaines, 2006, 264 pages ;
BUABUA WA KAYEMBE MATHIAS, Traité de droit fiscal zaïrois. Constats et propositions sur les
contributions et la douane, Kinshasa, Presses Universitaires du Zaïre, 1993, 278 pages ;
BUABUA WA KAYEMBE MATHIAS, Les Finances Publiques Congolaises. Pouvoir central – Provinces -
Entités Territoriales Décentralisées, Kinshasa, Editions Universitaires Africaines, 2013, 263 pages ;
CABRILLAC RÉMY (éd.), Dictionnaire du vocabulaire juridique 2018, Paris, éditions LexisNexis, 2017, 530
pages ;
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CASTAGNÈDE BERNARD, Précis de fiscalité internationale, Paris, Presses Universitaires de France,
2015, 708 pages ;
CAUSSADE THOMAS, La stratégie fiscale de l’entreprise : entre optimisation et fraude, Thèse de doctorat
en droit, Université Toulouse Capitole, 2017, 771 pages ;
CHARDONNENS JEAN-PIERRE, Comptabilité générale, Hünenberg See, Adoc Edition, 2011, 367
pages ;
DEDEURWAERDER GILLES, Théorie de l’interprétation et droit fiscal, Paris, éditions Dalloz, 2010, 486
pages ;
DE VRIES REILINGH DANIEL, Manuel de droit fiscal international. Introduction aux Conventions de double
imposition (CDI) sur la base du Modèle de Convention fiscale concernant le revenu et la fortune de l’OCDE,
Berne, éditions Weblaw, 2014, 302 pages ;
GAUDEMET PAUL-MARIE/ MOLINIER JOËL, Finances publiques, Paris, éditions Montchrestien, 1996,
577 pages ;
GOUTHIÈRE BRUNO, Les impôts dans les affaires internationales. 30 études pratiques, Paris, éditions
Francis Lefebvre, 2016, 1533 pages ;
GUEZ JULIEN, L’interprétation en droit fiscal, Paris, éditions LGDJ, 2007, 376 pages ;
GUINCHARD SERGE/ DEBARD THIERRY (éd.), Lexique des termes juridiques 2017-2018, Paris,
éditions Dalloz, 2017, 1214 pages ;
KALONJI TRÉSOR-GAUTHIER M., Précis de droit fiscal congolais, Sarrebruck, Éditions Universitaires
Européennes, 2014, 234 pages ;
KIRKPATRICK JOHN/ GARABEDIAN DANIEL, Le régime fiscal des sociétés en Belgique, Bruxelles,
éditions Bruylant, 2003, 608 pages ;
MALGOYRE ANTOINE, Montages juridiques et habileté fiscale, Paris, éditions Gualino, 2017, 240 pages ;
4
MALHERBE PHILIPPE, Éléments de droit fiscal international, Bruxelles, éditions Bruylant, 2015, 219
pages ;
MBOKO DJ’ANDIMA JEAN-MARIE, Code général des impôts, Kinshasa, Presses Universitaires du
Congo, 2007, 482 pages ;
OBERSON XAVIER, Droit fiscal suisse, Genève, éditions Helbing Lichtenhahn, 2012, 621 pages ;
OBRIST THIERRY, Introduction au droit fiscal suisse, Bâle, éditions Helbing Lichtenhahn, 2018, 461
pages ;
ORSONI GILBERT, Finances publiques – Dictionnaire encyclopédique, Paris, éditions Economica, 2017, 983
pages ;
THAMBWE MWAMBA ALEXIS, Droit douanier zaïrois, Kinshasa, Presses Universitaires du Zaïre, 1996,
191 pages ;
TIBERGHIEN ALBERT (éd.), Manuel de droit fiscal, Alphen aan den Rijn, éditions Wolters Kluwer,
2014, 1980 pages ;
TRAVERSA EDOARDO, Droit fiscal général, Cours de Master en droit, Université Catholique de
Louvain, 2018-2019, 234 pages ;
VERNIMEN PIERRE/ QUIRY PASCAL/ LE FUR YANN, Finance d’entreprise 2020, Paris, éditions
Dalloz, 2019, 1198 pages.
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Partie I :
Théories générales sur la fiscalité :
droit fiscal et impôt
En effet, il n’est, d’une part, pas possible que les institutions publiques mettent en
œuvre les missions qui leur sont confiées, telles, par exemple, l’enseignement, la
justice, la sécurité, la santé et la protection sociale, sans disposer des moyens
financiers nécessaires. La plus grande partie des ressources publiques provient ainsi
du produit des différents impôts que l’Etat et les autres collectivités politiques
perçoivent.
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commerce et d’industrie, en cas d’obstacles fiscaux injustifiés à la poursuite
d’activités économiques par les citoyens.
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Chapitre 1 : Notion du droit fiscal
Section 1. Définition du droit fiscal
Cela dit, nous pouvons retenir que la fiscalité est l’ensemble des lois, règlements,
procédures et pratiques administratives relatives à l’impôt et autres prélèvements
obligatoires. Elle joue un rôle important, permettant ainsi à l’Etat ainsi que ses
collectivités de se procurer des ressources financières nécessaires à l’action publique.
• La fiscalité directe touche le contribuable nommément, et est assise sur une assiette
constante (revenu, capital, etc.).
• La fiscalité indirecte est celle qui touche une matière imposable quel que soit le
contribuable. Elle repose sur une assiette irrégulière, intermittente, tout au long
de l’année. En d’autres termes, la fiscalité indirecte est celle dont la charge est
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répercutée sur autrui. Elle fait intervenir trois personnes : l’Administration fiscale,
le redevable légal et le contribuable réel.
L’ « Administration fiscale » s’entend de toute personne morale de droit public à
qui les pouvoirs publics ont attribué des prérogatives de percevoir ou collecter
l’impôt, pour le compte de l’Etat. C’est le « fisc » que nous avons évoqué
précédemment ;
La translation n’est pas à confondre avec la notion d’ « incidence », qui est le point de
chute finale de l’impôt. Elle est directe lorsque celui qui paie l’impôt le supporte ; elle
est indirecte s’il y a répercussion.
En tant que branche juridique destinée à régler les relations fiscales entre les
pouvoirs publics et les contribuables, le droit fiscal relève du droit public (T. Obrist).
• Le droit public est la branche du droit qui étudie les règles de l’organisation de
l’Etat, la situation juridique des pouvoirs et des personnes publiques ainsi que
leurs rapports avec les particuliers, c'est-à-dire des gouvernés, considérés comme
sujets de l’Etat ;
• Le droit privé est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre
les personnes physiques ou morales ;
• Le Droit économique est la branche du droit qui englobe divers textes inspirés
par le souci commun d’organiser harmonieusement la vie économique d’une
nation. Tous ces textes visent aussi à créer des structures juridiques susceptibles
d’encadrer les activités économiques.
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Cela précisé, selon les auteurs qui rattachent le droit fiscal au droit public
(notamment Gaudemet/Molinier), le premier est l’un des composants des « finances
publiques », aux côtés des autres disciplines, à savoir : législation financière, droit
budgétaire, droit financier, science financière… qui constituent les « finances
publiques », une branche du droit public. Les finances publiques complètent ainsi la
subdivision traditionnelle du droit public, à savoir le droit administratif et le droit
constitutionnel.
Droit constitutionnel
Droit administratif
Droit fiscal ;
Droit budgétaire ;
Législation financière ;
Finances publiques Science financière ;
(Droit financier public) Etc.
Par ailleurs, cette branche juridique (droit fiscal) entretient une large accointance
avec le droit privé, dans la mesure où il intervient dans les relations privées
génératrices de flux économiques. Ce qui nous fait dire que « le droit fiscal est une
matière de droit public baignant dans les eaux du droit privé ».
Ce postulat ne dénie tout de même pas au droit fiscal une autonomie par rapport aux
autres branches du droit public ainsi que celles du droit privé. Le débat sur
l’autonomie du droit fiscal a opposé notamment en France, dans la première moitié
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du siècle dernier, TROTABAS à GÉNY, le premier affirmant l’autonomie du droit
fiscal comme branche à part entière du droit et le second déniant toute quelconque
autonomie au droit fiscal, préférant l’idée d’un droit spécial. Dans le cadre du
présent cours, sans marquer le pas sur les débats houleux des juristes au sujet de
l’idée d’une éventuelle autonomie du droit fiscal, nous pouvons admettre que cette
discipline est une partie indépendante de l’ordre juridique à l’instar du droit public
et du droit privé, et ne se trouve donc pas dans un rapport de subordination avec
ceux-ci.
Selon la doctrine, la notion d’autonomie d’une branche juridique peut révéler deux
conceptions : d’une part, la branche autonome se défait complètement du droit
commun en se suffisant à elle-même, et rejette toute confluence avec une autre
branche juridique (« ostracisme ») ; d’autre part, la branche autonome procède par
une sélection de règles du droit commun et n’accueille que celles qui concordent avec
sa propre logique ainsi que ses objectifs (« particularisme »). De ce fait, la branche
autonome devient un droit spécial avec notamment pour conséquence que le juge
peut se permettre, en cas de mutisme de la loi spéciale, de se rapprocher du droit
commun pour trouver une solution nécessaire. C’est cette seconde conception —à
savoir celle qui conçoit une branche juridique autonome comme étant simplement un
droit spécial— à laquelle nous faisons allusion, en parlant de l’autonomie du droit
fiscal.
Les exemples de superposition du droit fiscal sur les autres disciplines sont légion,
notamment en ce qui concerne les définitions relatives aux notions de « personnalité
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morale », « salaire », « établissement public », « donation », « solidarité »,
« substitution », etc., pour lesquelles tout renvoi de la loi fiscale —vers une autre
discipline juridique mieux outillée— tient généralement en lisière le juge ou l’autorité
fiscale qui ne s’en écarte que très rarement.
Malgré sa posture extravertie aux allures intempestives, le droit fiscal sait très bien
adapter à sa propre logique les définitions et qualifications qu’il emprunte, en leur
conférant un contenu plus ou moins différent de celui qu’elles avaient dans les
disciplines originelles. Aussi est-il que le droit fiscal adopte parfois des
interprétations qui s’écartent de celles du droit administratif, du droit civil, du droit
commercial, etc. Ainsi, il qualifie certains meubles d’immeubles ; il considère comme
revenu ce que l’on appelle capital dans les rapports régis par le code civil ; il entend
les notions de domicile et de résidence ainsi que la nationalité de manière différente.
Ces différentes conceptions propres au droit fiscal confirment le caractère autonome
de celui-ci, qui se distingue ainsi des autres disciplines juridiques.
De manière générale, Il existe deux catégories de sources du droit fiscal : les sources
matérielles et les sources formelles. Les premières sont des faits qui ont incité les
pouvoirs publics à organiser ou à réglementer la fiscalité. Les secondes sont, en
revanche, les procédés par lesquels les règles relatives à la fiscalité sont élaborées.
§1. La constitution
La Constitution est une norme juridique supérieure qui définit les structures de l’Etat
et détermine les modes d’exercice du pouvoir.
De ce fait, elle est la source fondamentale du Droit fiscal. Elle donne à l’impôt son
fondement juridique et désigne les autorités habilitées à consentir l’impôt et celles
compétentes pour l’exécuter.
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§2. La loi
La loi est la principale source de référence du droit fiscal, dans la mesure où elle
autorise —conformément à la Constitution— le Gouvernement à prélever les impôts,
fixe les règles relatives à l’assiette, aux taux et aux modalités de recouvrement des
différents impôts.
Ainsi donc, le droit fiscal congolais est principalement constitué des textes de lois et
autres textes de l’Exécutif central, ayant force de loi par le mécanisme de
l’habilitation. Tous ces textes sont publiés au Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo. Il s'agit notamment de : ordonnance-loi n°69-006 du 10
février 1969 relative à l'impôt réel ; ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969
relative aux impôts cédulaires sur les revenus ; ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout
2010 portant institution de la Taxe sur la Valeur Ajoutée ; ordonnance-loi n° 13/001
du 23 février 2013 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des
provinces et des ETDs ainsi que leurs modalités de répartition ; ordonnance-loi
n°13/005 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi
n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales, etc.
Par ailleurs, il importe de relever que les provinces ne disposent pas, par voie d'édit,
du pouvoir créatif d’impôts.
§3. Le règlement
Ce sont les actes qui émanent du pouvoir exécutif, ayant pour fonction de préciser les
modalités d’application de la loi fiscale. Ce sont notamment les décrets, les arrêtés et
surtout les instructions administratives intervenant dans le domaine fiscal. Destinées
à préciser le sens de la loi fiscale, les dispositions règlementaires, jouent un rôle
déterminant dans le calcul de l’impôt.
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§4. La jurisprudence
Elle est l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux à l’occasion des
conflits qui sont portés devant eux et par lesquelles ils y apportent de manière
réitérée une solution de justice et d’ordre. C’est dans cette optique que les juristes
estiment que « les palais de justice sont des hôpitaux du droit malade ».
Par leurs décisions, les cours et tribunaux appliquent les règles de droit.
L’interprétation de celles-ci revêt une autorité et constitue l’expression du droit
applicable.
En droit fiscal congolais, la jurisprudence a la même portée qu’en droit privé, sauf
que l’Administration ne s’estime pas systématiquement liée par la jurisprudence.
Ainsi, lorsqu’une décision aura été rendue dans un litige entre l’Administration et un
contribuable, la solution jurisprudentielle ne s’appliquera pas systématiquement aux
autres litiges de même nature survenant entre l’Administration et d’autres
contribuables : si ceux-ci entendent se prévaloir de la première solution
jurisprudentielle, ils devront invoquer cette solution dans leur litige personnel,
jusqu’à ce que le juge leur donne satisfaction.
§5. La doctrine
La doctrine congolaise consacrée aux impôts a une autorité et incite le législateur, par
les commentaires qu’elle comporte, à améliorer des textes ambigus, incomplets ou
inadaptés.
La « convention » est un nom générique donné, au sein des actes juridiques, à tout
accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destiné à produire un effet de
droit quelconque. Sur le plan international, c’est un accord entre sujets de Droit
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international. C’est un terme parfois préféré, sans conséquences juridiques, à celui de
« traité », pour désigner des accords conclus sous les auspices ou dans le cadre
d’organisations internationales, ainsi que des accords à caractère technique.
Il sied d’indiquer que les conventions, accords et traités internationaux ont primauté
sur les règles du Droit fiscal congolais, en vertu du principe de « supériorité des
règles du droit conventionnel par rapport aux règles de droit interne » qui est
consacré par la Constitution de la RDC du 18 février 2006.
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Chapitre 2 : Notion de l’impôt
Section 1. Définition et variantes de l’impôt
De nos jours, l’impôt est donc une prestation pécuniaire requise des personnes
physiques ou morales par voies d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue
de la couverture des charges politiques et permettre à l’Etat d’effectuer certaines
interventions dans le domaine économique et social.
Cette dernière définition repose sur le principe de l’égalité devant l’impôt. Elle
exprime l’idée de solidarité et d’égalité réelle face aux charges publiques et justifie la
contribution des citoyens aux dépenses, indépendamment des avantages reçus.
• Une « taxe » est toute somme perçue par l’Etat lors de la fourniture d’un service
comme rétribution. C’est la différence essentielle avec l’impôt qui est sans
contrepartie.
Les droits sont des sommes d’argent payées par les citoyens ou entreprises à
l’Etat dans son pouvoir de commandement, qui parfois ont la même signification
que l’impôt (droits de douane, droits de consommation) ou à l’occasion de la
vérification et du contrôle de certains actes posés par les intéressés.
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Ainsi, on ne peut pas dire qu’il s’agit dans ce cas nécessairement de la
rémunération des services rendus par l’Etat à un usager, mais plutôt de la
facturation des actes que l’Etat pose dans son pouvoir de commandement.
Le terme « redevance » est tiré du Moyen-âge français où les Rois soumettaient les
paysans à toutes sortes de corvées, notamment la construction des routes, le fait
de moudre son blé au moulin seigneurial, de faire cuire son pain au four
seigneurial contre paiement d’une lourde redevance, est plus proche du domaine
de l’impôt que la taxe.
La grande différence qui existe entre la parafiscalité et l’impôt réside dans le fait
que le revenu de celui-ci est destiné à être versé au Trésor Public, pour la
couverture des charges d’intérêt général non spécifiquement déterminées, tandis
que le revenu de la parafiscalité (ou taxes parafiscales) est destiné à entre dans
des caisses particulières, où il sert des dépenses particulières, bien que celles-ci
soient considérées comme d’intérêt public.
• L'impôt est avant tout une prestation, un transfert de moyen de paiement à l'Etat
ou aux autres collectivités publiques.
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• L’impôt a une destination d’utilité publique, en vue de la couverture des
charges publiques, il constitue donc la source principale des recettes de l'Etat lui
permettant de faire face aux dépenses publiques.
• L’impôt est établi et mis en recouvrement d’après des règles établis par le
pouvoir public. Nous pouvons certainement nous référer ici à l'arsenal juridique
de la République Démocratique du Congo pour affirmer ce pont à partir de la
constitution ainsi que d'autres lois.
• L’impôt est requis des membres de la collectivité, il est dû par les individus en
raison du fait qu'ils font partie d'une communauté organisée.
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En tant que reflet de la solidarité nationale, l’impôt traduit la volonté des
membres d’une collectivité nationale d’améliorer leur milieu ambiant par un
effort commun.
• L’impôt est perçu à titre définitif, le paiement de l'impôt ne peut faire l'objet d'un
remboursement. Donc quoi qu'il arrive, le contribuable ne se verra jamais être
restitué l'argent de l'impôt exceptionnellement dans le cas de double imposition
et d'erreur matérielle.
• L’impôt est sans affectation préalable, on ne peut déterminer par avance à quoi
servira cet impôt payé.
L’impôt est régi par certains principes juridiques, notamment la légalité, l’égalité, la
liberté, la nécessité, l’annualité et l’universalité.
Essayons de disséquer ces principes dans l’ordre normatif congolais, tout en les
étayant par quelques commentaires tirés de la doctrine :
• La légalité de l’impôt :
Par ailleurs, le principe de légalité fiscale peut donner une perspective erronée de ses
sources, puisque la loi n’est pas la seule à l’origine des textes en matière fiscale. La
représentation des sources du droit fiscal a été constamment faussée par
l’attachement à la valeur de la source législative. Un observateur non averti pourrait
à tort en déduire que les sources réglementaires, pourtant fort importantes, ne jouent
qu’un rôle secondaire, alors qu’une approche plus fine permet de faire ressortir la
longue et patiente édification d’un Droit fiscal à part entière au travers d’une
dialectique faisant intervenir non seulement les textes législatifs et réglementaires,
mais aussi l’important apport de la jurisprudence.
• L’égalité de l’impôt :
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Le principe de l’égalité de l’impôt, dit encore de « non-discrimination », s’oppose à
toute différence de traitement fiscal et notamment à celle qui serait liée à la
nationalité des personnes physiques ou morales.
Toutefois, pour être juste, l’impôt doit être établi selon la faculté contributive, la
capacité contributive ou les possibilités de chacun. Il n’est donc pas question, au nom
de l’égalité fiscale, de frapper aveuglement riches et pauvres, salariés et paysans,
ménages sans enfants et familles nombreuses, valides et invalides, etc.
Il est à la base de beaucoup de procédure du Droit fiscal, alors même que l’impôt
constitue le premier facteur de limitation des libertés individuelles. De toute façon, le
droit fiscal ne porte pas atteinte à la liberté de gestion de l’Entreprise en ce sens que
l’entrepreneur est libre de sa gestion et que les frais qu’il expose sont déductibles.
Fiscalement, ce principe signifie que le contribuable paye une fois pour toutes un
type bien déterminé d’impôt durant une année. A cet effet, si un individu payait
deux fois sur la même matière imposable, cela constituerait un double emploi et
violerait le principe « non bis in idem ». Cependant, ce principe ne s’oppose pas au
fait que de manière pratique, un impôt supposé être payé en une fois, soit payé par
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parts successives ou fractions sur plusieurs mois durant l’année (…) ou que des
acomptes provisionnels soient versés durant l’année (…) ».
En effet, en droit congolais, la perception des impôts est autorisée pour une année,
l’année civile, par le Budget ou la loi de finances. Ceci ressort de l’article 172 de la
Constitution de la RDC du 18 février 2006 qui dispose que « L'exercice budgétaire
commence le premier janvier et se termine le 31 décembre ».
Le budget est un état de prévoyance des recettes et des dépenses pendant une
période déterminée, un tableau évaluatif des recettes à réaliser et des dépenses à
effectuer ; c’est, en outre, une autorisation ou une injonction donnée par les pouvoirs
compétents à faire ces dépenses et à réaliser ces recettes.
Le budget est donc un acte politique revêtant la forme d’une loi. La loi de finances de
l’année, modifiée et complétée éventuellement par les lois de finances rectificatives,
se présente pour l’essentiel comme une série d’autorisations données par le législatif
à l’exécutif d’effectuer des opérations de recettes et de dépenses. Le budget relève
donc de la compétence exclusive du législateur, sauf exceptions prévues par la
Constitution.
Cependant, si le budget de l’Etat prend la forme d’une loi, cette loi se distingue de
plusieurs façons d’une loi ordinaire. Les différences sont d’ordre formel et
concernent la procédure : la loi de finances est préparée, discutée, votée selon des
modalités particulièrement restrictives. Mais elles sont aussi d’ordre matériel, et
concernent le contenu aussi bien que les effets de l’acte législatif. Le budget, en effet,
n’est pas constitué, pour l’essentiel, par un ensemble de dispositions générales et
impersonnelles qui s’appliqueraient sans limitation de temps (ce qui est la définition
de la loi au sens matériel). Les autorisations qu’il contient portent sur des opérations
nettement individualisées, dont la durée de validité est limitée. Il faut ajouter
cependant que certaines dispositions peuvent être incluses dans la loi de finances,
revêtir un caractère législatif, au double sens, formel et matériel du terme. Il en est
ainsi, par exemple, lorsque le législateur introduit dans le Budget des dispositions
modifiant le régime de la fiscalité, ou concernant le contrôle des finances publiques.
Le budget se distingue aussi d’une loi ordinaire par ses effets. Le champ
d’application de l’autorisation budgétaire est en effet limité, parce qu’elle définit des
rapports d’ordre interne entre Parlement et Gouvernement. Elle permet à l’Exécutif
d’effectuer une recette ou d’exécuter une dépense, mais elle ne peut avoir pour effet
de modifier les situations juridiques et les règles de droit en vigueur.
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Enfin, il sied de mentionner que le contenu du Budget est double : le contenu
juridique qui consiste à en définir le périmètre et le contenu financier réservé aux
chiffres essentiels. Ces deux dimensions sont indissociables.
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Partie II :
Système fiscal congolais
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Chapitre 1 : Régime fiscal commun
Le régime fiscal commun en vigueur en République Démocratique du Congo, est
constitué d’impôts réels, d’impôts sur les revenus et d’un impôt sur les biens et
services.
Il sied de rappeler ici qu’un impôt réel est celui auquel sont soumis un certain
nombre de biens physiques. Il frappe ce que le contribuable possède, contrairement
aux impôts sur les revenus qui frappent ce qu’il gagne.
Dans l’état actuel de l’ordre normatif congolais, les impôts réels trouvent
essentiellement leur fondement dans l’Ordonnance-loi n°69-006 du 10 février 1969,
telle que modifiée et complétée ultérieurement.
Ces impôts réels sont : l’impôt foncier, l’impôt sur les véhicules et taxe spéciale de
circulation routière et l’impôt sur la superficie des concessions minières et
d’hydrocarbures.
Par définition, l’impôt foncier est un impôt réel qui frappe la superficie des
propriétés foncières bâties et non bâties, comme la Taxe foncière en France.
En droit congolais, c’est un impôt direct qui concerne les propriétés bâties et non
bâties suivant la nature des immeubles et le rang des localités. Il est actuellement taxé
sur base d’une superficie et —conformément à l’article 204 prérappelé de la
Constitution de notre pays— relève de la compétence exclusive des provinces.
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immobiliers faisant partie du domaine privé de l’Etat. Il n’est pas son intérêt, pour les
étudiants, de rappeler la définition des concepts sus en gras, tels que définis en droit
civil :
• Le « droit de propriété » est le type le plus achevé de droit réel (droit sur un
bien) ; il comporte le pouvoir d’user, de jouir et de disposer d’une chose d’une
manière exclusive.
• L’« usufruit » est un droit réel, viager en vertu duquel son titulaire
(l’usufruitier) a le pouvoir d’user et de jouir de biens corporels ou incorporels
appartenant à une autre personne (nu-propriétaire), tout comme celle-ci en
jouirait, mais à charge d’en conserver la substance.
B. Taux de l’impôt
Les taux de l’impôt foncier varient suivant la nature des immeubles, le rang des
localités et, en ce qui concerne les villas, en fonction de la superficie bâtie.
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La superficie imposable est celle qui est déterminée par les parois extérieures du
bâtiment ou de la construction. Elle comprend également la superficie des vérandas,
des perrons, des galeries, des balcons, des terrasses, les caves, rez-de-chaussée,
étages, combles.
Par contre, en ce qui concerne les terrains non bâtis, seuls sont imposables ceux sis
dans les circonscriptions urbaines.
D’emblée, il convient de différencier une fois pour toutes, ces deux concepts qui ont,
chacun, une portée différente.
En effet, une exemption est une dispense d’une charge fiscale concernant des actes,
des opérations, des situations ou des événements pour des motifs le plus souvent
juridiques. En clair, celui qui est exempté est dispensé de toute obligation fiscale. Par
contre, une exonération est une dispense totale ou partielle d’impôt. Celui qui est
exonéré d’impôt remplit toutes les autres obligations fiscales (déclaration de la
matière imposable, etc.), mais il est seulement dispensé de payer l’impôt, totalement
ou partiellement.
Les exemptions :
L’Etat, les Provinces, les entités territoriales décentralisées ainsi que les offices et
autres établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources que
celles provenant de subventions budgétaires ;
Les associations sans but lucratif, confessionnels ou non confessionnels, ainsi que
les établissements d’utilité publique créées conformément à la loi n° 04/2001 du
20 juillet 2001 portant dispositions applicables aux associations sans but lucratif
et aux établissements d’utilité publique ;
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Que leurs revenus imposables à l’impôt cédulaires sur leurs revenus soient égaux
ou inférieurs au plafond de la 8e [?] tranche du barème IPR ;
Les exonérations :
L’impôt foncier n’est pas non plus établi en ce qui concerne la superficie des terrains
qu’un propriétaire, sans aucun but lucratif, aura affecté à l’une des fins visées ci-haut.
Enfin, les exonérations à l’impôt foncier peuvent également être accordées en vertu
des dispositions du code des investissements ou par les conventions spéciales.
La circulation des véhicules des privés sur la voie publique, construite avec les fonds
du trésor public, provoque une dégradation qui appelle réparation et entretien. C’est
au fait le fondement de cette double imposition réelle.
En ce qui concernant l’impôt sur les véhicules ou « vignette automobile », c’est une
taxe différentielle annuelle qui frappe tous les véhicules à moteur, sous réserve de
certaines exceptions.
Le terme « véhicule » est utilisé dans le sens le plus large possible puisqu’il ne
désigne pas uniquement les véhicules automobiles, mais aussi tout moyen de
transport par terre et par eau et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé.
27
Quant à la taxe spéciale de circulation routière, c’est un droit de péage annuel créé
par l’Ordonnance-loi n°88-029 du 15 juillet 1988 au profit du trésor public, et qui est
assis sur tous les véhicules admis à circuler sur le réseau routier public, quelle que
soit la qualité du propriétaire.
En parlant des véhicules admis à circuler sur le réseau routier public, Tshizanga
Mutshipangu en donne cette précision définitionnelle : Il s’agit de tout véhicule
circulant sur le sol, c'est-à-dire sur les routes en terre ou macadamisées, et
fonctionnant à l’aide d’une force mécanique. Sont ainsi concernés, les voitures, les
camions, les bus et les autocars, les motocyclettes et les vélomoteurs.
Par ailleurs, la différence entre les deux impôts sous analyse, est que la taxe spéciale
de circulation routière ne concerne que les véhicules admis à circuler sur le réseau
routier public, tandis que l’impôt sur les véhicules est assis sur tout moyen de
transport par terre et par eau, quel que soit le mode de propulsion utilisé.
L’impôt sur les véhicules est dû par l’utilisateur, tandis que la taxe spéciale de
circulation routière est acquittée par les propriétaires des véhicules assujettis. Mais,
en pratique, les deux impôts sont acquittés concomitamment par la personne qui
paye la dette d’impôt, propriétaire ou simple utilisateur. Buabua wa Kayembe estime
que c’est pour des raisons de commodité que les deux impôts sont perçus en même
temps.
Les taux de ces deux impôts sont fixés en fonction de la qualité du propriétaire
(personne physique ou morale), de la puissance du moteur, de la catégorie et du
poids du véhicule ou encore en fonction du jaugeage (capacité) de l’engin.
C. Exemptions et exonérations
28
Leur utilisation spécifique dans un cadre limité (engins de manutention dans les
gares, ports et aéroports) ;
Cet impôt réel porte sur les terrains concédés par l’Etat soit pour l’exploitation, soit
pour la recherche à titre exclusif. Le fait générateur est l’acte matériel de recherche ou
d’exploitation.
Il ressort de ce qui précède que les redevables de cet impôt sont les titulaires d’un
permis de recherche ou d’un permis d’exploitation. Généralement, ce sont les
personnes morales qui en sont redevables en droit congolais. Ceci s’expliquerait par
le fait que les activités minières et celles d’hydrocarbures sont majoritairement
exercées par des grandes Entreprises, notamment les sociétés des capitaux, capables
de mobiliser d’importants capitaux que requièrent lesdites activités.
B. Taux de l’impôt
Le taux de cet impôt est fixé en fonction de la superficie par hectare de concession
suivant qu’il s’agit de l’exploitation de mines ou d’hydrocarbures. Il dépend donc
des législations minières et d’hydrocarbures en vigueur.
29
Section 2. Les impôts cédulaires sur le revenu ou impôts sur le
revenu
§1. Remarques introductives
Les impôts cédulaires sur le revenu sont donc des impôts subdivisés en feuillets et
frappent toutes les ressources tirées d’un travail ou d’un capital. Ils sont répartis en
trois feuillets (catégories) donnant lieu, chacun, à une imposition spécifique : (i)
impôt sur les revenus locatifs ou impôt locatif ; (ii) impôt mobilier sur les revenus des
capitaux mobiliers ou impôt mobilier ; (iii) impôt sur les revenus professionnels ou
impôt professionnel ; et (iv) impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés.
Au regard des articles 4 et 5 de ladite loi, la matière imposable à l’impôt locatif est
constituée, d’une part, des revenus provenant de la location des bâtiments et des
terrains situés en République Démocratique du Congo, quel que soit le pays du
domicile ou de la résidence des bénéficiaires ; d’autre part, des indemnités de
logement accordées à des rémunérés occupant leur propre habitation ou celle de
leurs épouses, des bâtiments et terrains en faveur d’une Entreprise ou de toute autre
personne morale, pour usage professionnel.
L’impôt locatif est établi sur le revenu brut de l’année civile antérieure ou sur toute
somme proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à un an.
du loyer ;
des charges autres que les réparations locatives supportées par le locataire
pour compte du bailleur, et résultant ou non des conditions mises par le
30
second à la location de l’immeuble (cas de frais engagés pour les grosses
réparations).
L’on pourrait, non sans intérêt, s’interroger sur les raisons qui ont poussé le
législateur à décider, comme indiqué ci-haut, que l’impôt soit établi au nom du
mari ?
B. Taux de l’impôt
Le taux de l’impôt locatif est fixé à 22% du revenu brut de la location ou du profit
brut de la sous-location. Le mode de perception est la retenue à la source par le
locataire, à chaque terme, de 20% du loyer, et versement à l’administration fiscale au
nom et pour le compte du bailleur. Celui-ci ne paie que le solde éventuel au moment
du dépôt de la déclaration.
Enfin, il n’est sans intérêt d’indiquer, dans les termes de Buabua wa Kayembe, que
« c’est un impôt qui peut rapporter de nombreuses recettes, nonobstant la fraude
importante qui y est attachée ».
C. Exemptions
L’Etat, les provinces et les entités territoriales décentralisées ainsi que les offices
et autres établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources
que celles provenant de subventions budgétaires ou qui assurent, sous la
garantie de l’Etat, la gestion d’assurances sociales (cas de la CNSS) ;
31
décembre de la cinquième année qui suit celle de l’achèvement de la
construction.
L’impôt mobilier est aussi un impôt réel, car il vise à atteindre un élément
économique sans considération de la situation personnelle du contribuable.
Aux termes dudit article, la matière imposable de l’impôt mobilier est constituée des :
32
ou du conseil de surveillance d’une société anonyme, en rémunération de
leurs fonctions ».
De ce qui précède, l’on peut simplement déduire que les contribuables de l’impôt
mobilier sont les actionnaires et associés des sociétés commerciales, les obligataires et
les débiteurs sur intérêt, les administrateurs des sociétés commerciales ainsi que les
détenteurs des droits sur les œuvres de l’esprit et des droits voisins.
33
§4. L’impôt sur les bénéfices et profits
L’impôt sur les bénéfices des entreprises frappe les bénéfices réalisés par les
entreprises industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y
compris les libéralités et avantages quelconques accordés aux associés non-actifs
dans les sociétés autres que par actions.
Un bénéfice, en droit commercial, est tout gain pécuniaire ou gain matériel qui
s’ajouterait à la fortune des associés. Il n’est donc pas nécessaire que le gain soit
pécuniaire, pourvu qu’il soit appréciable en argent ; mais il doit consister en un
enrichissement positif, et non pas simplement en une économie d’une dépense.
Il y a lieu de faire remarquer, par ailleurs, que l’impôt sous examen s’applique
également aux bénéfices obtenus, d’une part, soit par la vente, la cession ou l’apport
d’éléments d’actif quelconques affectés à l’exercice de la profession, de fonds de
commerce, contrats, brevets d’invention, marques de fabrique, procédés ou formules
de fabrication, études ou connaissances commerciales, droits de vente, de façonnage,
de fabrication ou autres analogues ; d’autre part, soit en contrepartie de la cessation
totale ou partielle de l’activité, de l’annulation d’un contrat d’achat ou de fourniture
ou de l’abstention de l’exercice de certains droits, et tout cela même en fin
d’exploitation ou après cessation de celle-ci.
34
Sont également redevables de l’IPB, les Petites Entreprises. En effet, l’article 5 de
l’ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux
entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits, dispose que
« les Petites Entreprises sont imposées, en matière d’impôt sur les bénéfices et profits,
sur le chiffre d’affaires annuel réalisé ou à raison de toute somme
proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à un an ».
En ce qui concerne le taux de l’impôt sur les bénéfices, jadis fixé à 35% du revenu net
des sociétés soumises au régime de droit commun2, c’est seulement récemment qu’il
a été ramené à 30% par la loi de finances de l’exercice 20193.
Quant au régime dérogatoire des entreprises de petite taille, le taux de l’impôt est
fixé, d’une part à charge des petites entreprises à concurrence de 1% pour les
activités de vente et 2% pour celles de prestation de services4, et d’autre part à charge
des micro-entreprises fixé à un forfait de 50 000 francs congolais par année5. Par
ailleurs, pour ce qui est des entreprises dont les revenus imposables sont constitués
totalement ou partiellement des bénéfices, et qui ne relèvent pas du régime
d’imposition des entreprises de petite taille, elles sont assujetties à un impôt
minimum fixé à concurrence de 1% du chiffre d’affaires déclaré, lorsque les résultats
sont déficitaires ou bénéficiaires mais susceptibles de donner lieu à une imposition
inférieure à ce montant 6 . Cette catégorie d’entreprises concerne notamment les
nouvelles entreprises innovantes (« startups ») qui, dotées d’un fort potentiel
de croissance économique, sont fréquemment à la recherche d’importantes levées
de fonds d’investissement et de spéculation financière sur leurs valeurs à venir.
Généralement, avant d’atteindre leur phase commerciale, les startups sont
caractérisées par un long cycle de recherche et de développement de leurs activités
l’optique où la petite entreprise exerce simultanément les activités de vente et de service, les chiffres
d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant l’activité principale.
5Article 11, alinéa 1er, de l’Ordonnance-loi n° 69/009 précitée.
6Voy. Article 92, litera 1), de l’Ordonnance-loi n° 69/009 précitée. Par ailleurs, les literas 2) et 3) du
même article disposent respectivement que « les personnes physiques ou morales en activité, qui ne réalisent
pas un chiffre d’affaires au cours d’une année, sont soumises au paiement d’un impôt forfaitaire au titre de
l’impôt sur les bénéfices et profits de : 2 500 000 francs congolais pour les grandes entreprises ; 750 000 francs
congolais pour les moyennes entreprises ; 30 000 francs congolais pour les entreprises de petite taille » et « les
personnes physiques ou morales en cessation d’activités, sans s’être fait radier, selon le cas, au registre du
commerce et du crédit mobilier conformément à l’article 97 de l’Acte uniforme de l’OHADA du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés commerciales et du regroupement d’intérêt économique ou de l’ordre de la
corporation, sont soumises au paiement d’un impôt forfaitaire fixé à : 500 000 francs congolais pour les grandes
entreprises ; 250 000 francs congolais pour les moyennes entreprises ; 30 000 francs congolais pour les
entreprises de petite taille.[…] ».
35
(produit innovant, test d’idée, validation de technologie ou de modèle économique,
etc.), avec pour effet d’avoir un niveau de risque d’échec très supérieur à celui
d’autres entreprises.
Quant aux modalités de paiement de l’impôt sur le bénéfice, elles sont déterminées
par la Loi n° 006/03 du 13 mars 2003 fixant les modalités de calcul et de perception
des acomptes et précomptes provisionnels de l’IPB, telle que modifiée et complétée
par l’ordonnance-loi n° 13/004 du 23 février 2013. En effet, le recouvrement de cet
impôt est effectué par voie d’ « acompte provisionnel». Le montant de l’impôt est
déclaré au titre de l’exercice précédent, augmenté des suppléments éventuels établis
par la DGI.
Les échéances sont d’un acompte avant le 1er août et un autre avant le 1er décembre
de l’année de réalisation des revenus imposables. Les deux versements sont à
déduire de l’impôt dû par le contribuable pour l’exercice fiscal considéré. Le solde de
l’impôt est versé au moment du dépôt de la déclaration y afférente.
Pour ce qui est des exonérations, elles concernent —sous réserve de réciprocité— les
bénéfices qu’une entreprise établie dans une juridiction étrangère retire dans
l’exploitation de navires ou aéronefs qu’elle détient en propriété ou en tant
qu’affréteur et qui font escale sur le territoire congolais pour le besoin de chargement
des cargaisons ou des personnes. Il en est de même des bénéfices qu’une entreprise
non-résidente ou non établie sur le territoire congolais retire en contrepartie d’une
souscription aux bons et obligations du trésor public. D’autres exonérations sont
également possibles en vertu du Code des investissements ou des lois particulières.
36
Quant aux déductions imputables sur l’impôt sous examen, elles concernent, sous
certaines conditions, notamment les pertes professionnelles d’un exercice comptable
—dont le cumul avec des exercices antérieurs (report des pertes limité à 5 exercices)
ne peut dépasser 60% du bénéfice fiscal avant imputations des toutes pertes— ainsi
qu’un certain nombre de charges professionnelles. En revanche, les provisions pour
faire face à des pertes, à des charges ou à des dépréciations d’éléments de l’actif, font
parties des dépenses non déductibles des revenus imposables, à moins qu’elles aient
été formées notamment pour reconstitution des gisements miniers ou si elles
cristallisent des provisions pour créances douteuses constituées par les
établissements de crédit (bancaires et autres institutions financières).
§5. L’impôt sur les revenus professionnels ou l’impôt professionnel sur les
rémunérations (IPR)
A. Remarques préliminaires
L’IPR est un Impôt cédulaire sur les revenus qui peut, en droit congolais, être
subdivisé en quatre parties, à savoir :
Dans les lignes qui suivent, les trois premières catégories de cet impôt professionnel
seront développées, l’IPB ayant déjà été développé au paragraphe précédent.
L’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) est un impôt retenu à la source,
qui est assis essentiellement sur les revenus ci-après, y compris certains avantages en
nature comptés pour leur valeur réelle :
(i) les rémunérations des personnes rétribuées par un tiers, de droit public ou de
droit privé, sans être liées par un contrat d’entreprise ainsi que celles des
associés actifs dans les sociétés autres que par actions comprenant notamment
les traitements, les salaires, les émoluments, les indemnités qui ne
représentent pas le remboursement des dépenses professionnelles effectives,
les gratifications, primes et toutes autres rétributions fixes ou variables, quelle
que soit leur qualification ;
37
(ii) les traitements des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des
sociétés, gouverneurs, régents, censeurs, et toutes personnes exerçant des
fonctions analogues ;
(iii) les traitements et jetons de présence des présidents délégués généraux, des
administrateurs et commissaires des entreprises publiques et sociétés
d’économie mixte, les traitements, salaires et avantages octroyés aux membres
des institutions publiques et aux agents de carrière des services publics ;
(iv) les traitements, salaires et avantages accordés aux membres des cabinets
politiques, les pensions de toute nature, quelles que soient les circonstances ou
les modalités qui en conditionnent l’octroi, ainsi que les sommes payées par
l’employeur ou le mandant, contractuellement ou non par suite de cessation
de travail ou de rupture de contrat d’emploi ou en louage de service ;
(v) la rémunération que l’exploitant d’une entreprise individuelle s’attribue ou
attribue aux membres de sa famille pour leur travail.
Ce sont les bénéficiaires des rémunérations qui sont contribuables réels de l’IPR ;
tandis que leurs employeurs en sont des redevables légaux.
Concernant le taux de cet impôt, il est calculé suivant un barème annuel à taux
progressif ci-après :7
38
A cet effet, le législateur énonce qu’en aucune manière, l’impôt dû ne peut excéder 30
% du revenu imposable. Il y a lieu de préciser que le revenu imposable est le revenu
brut après imputation des cotisations sociales et des déductions fiscalement
autorisées, telles que reprises dans la section précédente. C’est ce revenu imposable
qui sert de base au calcul des impôts à payer.
L’impôt établi en fonction du barème progressif ci-avant, est réduit d’une quotité de
2% pour chacun des membres de la famille à charge, avec un plafonnement fixé à 9
personnes. Les personnes considérées comme des membres de la famille à charge
sont (i) l’épouse, (ii) les enfants célibataires nés d’un ou de plusieurs mariages ou
hors mariage mais reconnus, ainsi que les enfants sous tutelle, (iii) les ascendants des
deux conjoints, à la condition qu’ils fassent partie du ménage du redevable.
Toutefois, les enfants célibataires et les ascendants ne sont considérés comme étant à
charge que pour autant qu’ils n’aient pas bénéficié personnellement pendant l’année
précédant celle de la réalisation des revenus, des ressources nettes ne dépassant pas
les revenus de la première tranche du barème progressif ci-avant. Au cas contraire,
ils feraient l’objet d’un foyer fiscal autonome.
les pensions, rentes et indemnités accordées en vertu des lois qui régissent les
pensions de vieillesse, l'octroi de secours en cas d'invalidité prématurée ou de
décès ; les pensions aux invalides, aux veuves, orphelins et ascendants de
combattants, aux victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles
et aux estropiés congénitaux ; les pensions alimentaires ;
8Texte non publié au Journal Officiel (jusqu’à ce jour), mais disponible sur le portail web de l’administration
fiscale : http://www.dgi.gouv.cd/documentation/arretes/407-arrete-ministeriel-n-cab-min-finances-020-du-12-
aout-2017.html (ressource consultée le 13 mars 2018).
39
les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le transport et les
frais médicaux pour autant que :
l’indemnité de logement ne dépasse 30% du traitement brut ;
l’indemnité journalière de transport soit égale au coût du billet pratiqué
localement avec un maximum de quatre courses de taxi pour les cadres et
quatre courses de bus pour les autres membres du personnel. Dans tous les
cas, la réalité et la nécessité du transport alloué à l'employé doivent être
démontrées ;
les frais médicaux ne revêtent pas un caractère exagéré.
La déclaration de l’impôt dûment remplie, datée et signée, est souscrite chaque mois,
dans les dix jours qui suivent le mois au cours duquel les rémunérations ont été
versées ou mises à la disposition des bénéficiaires.
Ces impôts sont reversés au moment du dépôt de la déclaration. Celle-ci est effectuée
auprès du service gestionnaire du dossier fiscal du redevable et la dette de l’impôt
reversée au compte du Receveur des impôts auprès d’une banque agréée ou de la
CADECO.
Illustration 1 :
Soit un salaire mensuel net imposable de FC 21 600 000,00 payé au mois de juillet 2019 à un employé
ayant 4 personnes à sa charge (épouse et 3 enfants). Avant réduction pour charges de famille, l’impôt
professionnel sur la rémunération correspondant à un salaire mensuel net imposable de FC 21 600 000,00
est de FC 3 240 000,00, selon le barème légal progressif tel que précisé ci-après :
Reprenons notre exemple en y appliquant la réduction pour charges de famille correspondante, soit pour 4
personnes, et la situation se présentera comme ci-après :
Soit un salaire mensuel net imposable de FC 23 350 000,00 payé au mois d’avril 2019 à un employé
ayant 3 personnes à sa charge (épouse et 2 enfants). Quid de l’impôt à payer effectivement ?
Soit un salaire mensuel net imposable de FC 35 410 000,00 payé au mois de janvier 2020 à un employé
ayant 8 personnes à sa charge (épouse, 5 enfants et 2 parents). Quid de l’impôt à payer effectivement ?
40
C. L’impôt professionnel sur les rémunérations des expatriés
Le taux de cet impôt est de 25%. Il est acquitté mensuellement dans les mêmes
conditions et délais que l’impôt professionnel sur les rémunérations.
Enfin, les modalités de perception de cette imposition sont les mêmes que celles de
l’IPR. Les exemptions concernent :
Par « professions libérales », on entend les professions exercées librement par les
membres des ordres (organismes professionnels) bénéficiant du monopôle pour
l’exercice desdites professions dans le territoire national et dont l’adhésion est
obligatoire au tableau de l’ordre.
Une profession libérale est celle où l’activité intellectuelle joue le rôle principal, qui
consiste dans la pratique personnelle d’une science ou d’un art, et dans laquelle il y a
absence d’un lien de subordination à un superviseur hiérarchique. C’est le cas des
professions d’Avocat, de Médecin, de vétérinaire, d’Architecte, d’Ingénieur-conseil,
d’Ecrivain, d’Artiste, etc.
41
libérales, charges ou offices, ainsi que les profits, quelle qu’en soit la nature, des
occupations lucratives.
• En provinces : 25% dans les villes et 50% dans les autres localités.
La TVA est l’impôt indirect sur la dépense que la plupart des pays ont intégré dans
leur législation, compte tenu de sa neutralité économique et de sa relative simplicité.
Mise en place en France en 1954, elle est devenue peu à peu l'impôt sur la
consommation dans plusieurs pays du monde (pratiquement 150 pays) y compris la
RDC depuis le 1er Janvier 2012, conformément à l’Ordonnance-loi n° 10/001 du 20
août 2010 portant institution de la Taxe sur la Valeur Ajourée, en remplacement de
l’Impôt sur le Chiffre d’Affaires institué par Ordonnance-loi n° 69-058 du 5 décembre
1969.
Il ressort de l’Ordonnance-loi n°10/001 du 20 août 2010 précitée ainsi que des
différents textes légaux et règlementaires y relatifs, que la TVA vise les buts et/ou
objectifs suivants :
• Moderniser le système d’imposition indirecte en palliant les faiblesses de
l’ICA (caractère cumulatif et étroitesse de la base d’imposition) ;
42
• Améliorer la compétitivité des produits de fabrication locale par rapport à
ceux importés ;
• Améliorer la rentabilité du système fiscal congolais ;
• Améliorer l’attractivité du pays à l’investissement ;
• Faciliter l’intégration de la RDC dans les regroupements économiques sous
régionaux.
La TVA est donc un impôt général sur la consommation qui frappe tous les biens et
services. Elle est un impôt unique. En effet, alors que l’ICA était un impôt cumulatif qui
frappe toute vente de produits à chaque fois qu’elle survient, augmente d’autant plus le
prix facturé au consommateur final que le nombre d’intermédiaire ; la TVA elle, quelle
que soit la longueur du circuit de distribution, toutes les fois qu’un opérateur
économique achète des biens ou des services, il peut déduire la TVA payée à ses
fournisseurs de la TVA qu’il facture à ses clients. La TVA pour lui ne constitue pas un
coût à incorporer dans le prix de revient du bien ou service.
De manière un peu particulière par rapport aux autres impôts que nous avons
analysés précédemment, en ce qui concerne la TVA nous seront légèrement très
explicite, étant donné qu’elle constitue une innovation en droit fiscal congolais. Dans
les lignes qui suivent, nous passerons en revue tour à tour : le champ d’application et
les exonérations (§2) ; les modalités du fait générateur et d’exigibilité (§3) ; la base
d’imposition et le taux (§4) ; le régime des déductions (§5) ; les obligations
administratives, déclaratives et contributives des redevables (§6) ; la liquidation, le
recouvrement et le remboursement (§7) ; enfin, les procédures et les pénalités (§8).
Sont assujettis à la TVA, les personnes physiques ou morales, y compris l’Etat, les
provinces, les ETD et les organismes de droit public qui effectuent de manière
indépendante, à titre habituel et occasionnel, des opérations économiques.
Sont exclus :
• les salariés ;
• personnes liées par un contrat de travail ;
• personnes concernées par tout autre rapport juridique créant un lien de
subordination.
43
Il importe de relever, pour les personnes physiques ou morales, que pour être
assujettis, il est tenu en compte le chiffre d’affaires annuel. En effet, les personnes
physiques ou morales sont assujetties à la TVA lorsqu’elles réalisent un chiffre
d’affaires annuel égal ou supérieur à un montant fixé par le Ministre ayant les
finances dans ses attributions. Lorsque le chiffre d’affaires annuel devient inférieur
au seuil, l’assujetti conserve cette qualité les deux années suivant celle de la
constatation de la diminution du chiffre d’affaires. Lorsque le chiffre d’affaires réalisé
par un assujetti devient inférieur au seuil fixé, la personne conserve sa qualité les
deux années suivant celle de la constatation de la diminution du chiffre d’affaires.
Notons qu’il existe aussi des cas particuliers des personnes morales de droit public
qui sont assujetties à la TVA. Précisons vite qu’elles ne sont pas assujetties à la TVA
pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et
sportifs, seulement lorsque leur non assujettissement n’entraine pas de distorsions
dans les conditions de la concurrence.
Par ailleurs, il est prévu une liste des exonérations limitativement établie par
l’Ordonnance-loi n° 10/001 précitée. Ces exonérations sont uniquement justifiées
par des considérations d’ordre social, fiscal (éviter la double imposition) et
diplomatique. Il est ainsi interdit de faire une interprétation par analogie ou
similitude ainsi que d’accorder d’autres exonérations par des lois spécifiques ou des
conventions particulières.
§3. Modalités du fait générateur et d’exigibilité
44
§4. Détermination de la base d’imposition et du taux
La base d’imposition de la TVA est constituée de toutes les sommes, valeurs, biens
ou services perçus en contrepartie de l’opération, y compris les subventions ainsi que
tous les frais, impôts, droits et taxes de toute nature y afférente, à l’exclusion de la
TVA elle-même.
Les impôts, droits et taxes concernés sont ceux constituant des charges d’exploitation
pour les redevables.
Le taux de la TVA est unique et est fixé à 16%. Un taux de 0% est applicable pour les
exportations, dans le but de maintenir les entreprises exportatrices dans le champ de
la déductibilité, en vue de garantir la compétitivité de leur production.
A cet effet, au fond, le droit à déduction prend naissance lorsque la taxe devient
exigible chez le fournisseur assujetti aussi, c’est-à-dire lorsque ce dernier commence
lui-même à collecter la TVA. Le droit à déduction est exercé jusqu’à la fin du
premier exercice fiscal qui suit au cours duquel la taxe est devenue exigible.
L’assujetti dispose de deux ans pour commencer à opérer cette déduction, sinon ce
droit est perdu et la taxe collectée devient totalement acquise au Trésor. Par contre,
lorsque l’on a commencé à opérer la déduction dans le délai, celle-ci continuera à être
effectuée indéfiniment.
La déduction de la TVA supportée lors des achats de biens et services s’effectue par
application d’un prorata pour les entreprises qui réalisent aussi bien les opérations
taxables (dans le champ) que les opérations non taxables (hors champ ou exonérées).
Ce prorata est le rapport entre le chiffre d’affaires annuel relatif aux opérations
ouvrant droit à déduction et le chiffre d’affaires total.
Dans la forme, pour être déductible, la TVA doit figurer sur une facture délivrée par
un assujetti immatriculé et mentionnant son « Numéro Impôt » ainsi que son code
d’enregistrement.
45
Enfin, le crédit de TVA dégagé au cours d’un mois est à imputer sur la déclaration du
mois suivant ou sur les déclarations des mois suivants jusqu’à épuisement. Ce crédit
ne peut pas être cédé.
Le crédit de TVA n’est remboursable que pour : les entreprises exportatrices ; les
entreprises en cessation d’activités ; les entreprises ayant perdu la qualité d’assujetti ;
les entreprises qui réalisent les investissements lourds et dont les projets, agréés au
régime général du Code des investissements, dépassent un montant équivalent à
USD 200.000.
Tout redevable de la TVA est tenu de souscrire chaque mois, au plus tard le 15 du
mois qui suit celui de la réalisation des opérations, une déclaration en double
exemplaire, accompagnée du paiement de la TVA.
Toutefois, la déclaration doit être souscrite même si aucune opération imposable n’a
été réalisée au cours du mois concerné. Dans ce cas, elle est revêtue de la mention «
Néant ».
Toute personne assujettie à la TVA doit tenir une comptabilité régulière comportant
notamment un livre-journal, une balance des comptes, un journal de ventes, un
journal d’achats, un livre d’inventaire et un livre des immobilisations.
Par ailleurs, tout redevable de la TVA doit délivrer une facture ou un document en
tenant lieu pour les biens livrés ou les services rendus à un autre redevable.
La facture est donc indispensable car pour, être déductible, la TVA doit figurer sur
une facture ou un document en tenant lieu dûment délivré par un assujetti. En cas
d’importation, la TVA doit figurer sur la déclaration de mise à la consommation
établie par les services de douanes.
Au regard du caractère obligatoire des mentions qui doivent figurer dans la
facture, qu’adviendrait-il en cas d’erreur de bonne foi sur la facture et en cas des
factures fictives ?
Un assujetti peut effectuer des erreurs sur la facture, de bonne foi. Dans ce cas, le
législateur a prévu des mécanismes de correction si la bonne foi de l’émettrice de la
facture erronée est démontrée. En effet, les assujettis peuvent émettre une facture
rectificative qui leur permettra de rétablir la vérité des opérations effectuées.
Mais pour les cas de mauvaise foi, la situation est autre. En effet, il est tentant de
créer des factures fictives permettant d'alléger la charge fiscale, voire de se créer des
créances de TVA.
46
Concernant l’émetteur de la facture, l’Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010 déjà
citée, prévoit un certain nombre de règles qui sont exclusivement destinées à
combattre la fraude :
• Toute personne mentionnant la TVA sur une facture est redevable de cette
TVA du seul fait de sa facturation ;
• Lorsque la facture ne correspond pas à la livraison d'une marchandise ou à
l'exécution d'une prestation de service ou lorsque la facture fait état d'un prix
qui n'est pas celui effectivement acquitté par l'acheteur, la taxe est due par la
personne qui l'a facturée : pour les factures fictives ou celle avec un montant
surévalué, l'auteur supportera la TVA.
Concernant le destinataire de la facture, la règle générale consiste à ce que la TVA qui
ressort de cette facture ne pourra pas être déduite par le destinataire de la facture.
Enfin, l’obligation de reversement n’exclut pas l’application des sanctions liées à la
facturation illégale de la TVA prévue par la Loi.
L’Ordonnance-loi n° 10/001 prévoit, outre les pénalités fiscales prévues par la Loi n°
004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales, d’autres pénalités
spécifiques en matière de TVA pour sanctionner notamment: l’absence de déclaration
d’assujettissement dans le délai ; la mention abusive de la TVA sur une facture ou un
document en tenant lieu; l’émission d’une fausse facture comprenant la TVA; la
falsification d’une facture présentée en justification d’une déduction; l’absence de
facture ou de document en tenant lieu; l’utilisation d’une fausse facture pour le
remboursement du crédit de la TVA; toute déduction effectuée et ne correspondant
pas, en partie ou en totalité, à une acquisition de biens ou à une prestation de
services.
47
Section 4. Autres impôts indirects : droits des douanes et
droits d’accises
D’emblée, il convient de noter que l’étude des droits des douanes et ceux d’accises ou
de consommation, relève en principe du cours de « Droit douanier », « Législation
douanière » ou « Gestion douanière », selon la dénomination propre à chaque
université.
Le droit de douane est un impôt prélevé sur une marchandise importée lors de son
passage à la frontière. Ces droits peuvent être forfaitaires ou représenter un
pourcentage du prix (droits « ad valorem »).
En rendant plus chers les produits étrangers, cette pratique cherche à en décourager
la consommation et à favoriser les industries locales. C'est pourquoi le droit de
douane constitue l'un des principaux instruments du protectionnisme.
Historiquement, ce mécanisme de taxation des flux de marchandises est très ancien.
On le retrouve dans l’histoire de la fiscalité dans l'Antiquité, en Égypte, en Grèce, à
Rome, au Moyen-Orient et dans l'Europe du Moyen Âge. Les droits de douane
désignent les taxes perçues par l'administration douanière dans le cadre de ses
activités.
Les droits de douanes ne sont payés, en principe, qu'à l'importation. Dans certains
pays, des droits de douane existent cependant à l’exportation. C’est le cas, en
Afrique, pour des matières premières comme le bois par exemple. Une taxation est
aussi possible à la réexportation de produits importés en suspension.
Pour connaître le montant des droits à payer, l’administration se base sur quatre
éléments distincts, tels qu’indiqués dans ce tableau :
48
ÉLEMENT COMMENTAIRES
Les droits de douane doivent être distingués des taxes nationales, comme la TVA,
que l'importateur doit également payer. On peut préciser que l'assiette de calcul de la
TVA est la valeur de la marchandise (droits de douanes inclus).
49
TAUX EXEMPLE DE BIENS
Produits chimiques
5% Machines - outils
Matériel de transport de marchandises
Farines
10 % Agrégats
Essence, gasoil, kérosène
Vêtements
20 % Mobilier
cigarettes
Les biens importés sont également soumis lors du passage du cordon douanier aux
taxes suivantes :
La TVA à l'importation ;
Pour certains, les droits de consommation et d'accises ;
Diverses taxes parafiscales.
La règlementation douanière prévoit également certains suspensifs tels que
l'admission temporaire.
La valeur en douane à l'exportation desdites marchandises est fixée soit par Arrêté
ministériel sur proposition de l'administration des douanes, soit, à défaut d'Arrêté,
par référence à la valeur que les marchandises ont au moment où elles quittent la
RDC.
Les taux des droits de douane à l'exportation sont les suivants :
50
TAUX EXEMPLE DE BIENS
Café
1%
Energie électrique
Diamant d'exploitation artisanale
1,5 %
Or d'exploitation artisanale
Diamant d'exploitation industrielle
3%
Or d'exploitation industrielle
5 % Minerais (cuivre, nickel, plomb,...)
6 % Bois brut
Argent
10 % platine
A. Considérations générales
Le droit d’accise est un impôt indirect perçu sur la consommation, parfois aussi le
seul commerce de certains produits, en particulier le tabac, l’alcool et le pétrole et ses
dérivés.
L’accise est une taxe qui porte sur une quantité et non sur une valeur : ainsi la taxe
sur les alcools consiste à prélever n euros/dollars/franc par hectolitre d'alcool
vendu. Au contraire, une taxe ad valorem porte sur la valeur d’un bien ou d'un
service, comme la TVA. Le terme accise provient d'un impôt britannique, l'excise
prélevé sur les boissons en 1650, lui-même dérivé du terme néerlandais accijns, un
impôt sur la consommation. Il s'agit donc d’un droit à acquitter pour accéder à la
consommation de certains produits. Dans certaines régions de l'ouest de la France
par exemple, on connaît plus communément cette taxe sous le terme « acquis ».
En général, cette taxe frappe l'alcool et les boissons alcoolisées, les tabacs fabriqués
(cigares, cigarettes, etc.), les produits énergétiques (pétrole, gaz, etc.), les véhicules ou
les produits dits « de luxe ». Le but recherché par le législateur est de dissuader la
consommation de produits qu'il considère comme ayant une externalité négative ;
mais parfois aussi l’accise frappe le thé ou le café (bien que leur justification sur ces
produits soit aujourd'hui contestée car le but n'est pas d'en dissuader la
consommation).
51
Il s’agit de plus anciennes sources de revenu des gouvernements du monde entier.
Les droits de douane, quand ils existent, s’appliquent en sus aux produits importés
(sauf dans les unions fiscales et douanières comme l’Union européenne). En
revanche, les droits et taxes d'accise sont prélevés même sur des produits fabriqués
localement, en particulier tabac et alcool, et peuvent être prélevés indépendamment
de leur origine (que ces produits soient importés ou non).
Sont concernés par les droits de consommation et d’accises, les biens suivants :
Les alcools et les boissons alcooliques ;
Les boissons gazeuses ;
Les huiles minérales (essence, pétrole, jet A1, gasoil...) ;
Les tabacs ;
Les sucres ;
Les ciments hydrauliques ;
Les allumettes ;
Les parfums liquides alcooliques.
Le fait générateur des droits de consommation et d’accises est :
La production en République Démocratique du Congo des biens de
consommation soumis aux droits ;
L'importation desdits produits en RDC ;
52
Chapitre 2 : Les régimes d’imposition exceptionnelle
• La fiscalité pétrolière,
• La fiscalité minière ;
• La fiscalité forestière ;
• La fiscalité des investissements ;
• La fiscalité des services publics et d’établissements publics;
• La fiscalité des entreprises publiques ou services publics transformées en
sociétés commerciales ;
• La fiscalité des Associations Sans But Lucratif (ASBL) ;
• La fiscalité des Entreprises de petite taille, et
• Le régime fiscal et non fiscal applicable aux conventions de collaboration et
aux projets de coopération.
Il convient de noter que les pétroliers producteurs sont soumis tous aux mêmes
obligations, et ce, conformément à l’article 12 des conventions originaires qui dispose
que « l’Etat garantit aux sociétés le bénéfice de toutes dispositions législatives ou
réglementaires plus favorables qui seraient accordées à une autre entreprise exerçant
une activité similaire dans la République Démocratique du Congo ».
53
§3. Bénéficiaires et conditions d’éligibilité
Les sociétés pétrolières qui acceptent d’exploiter le pétrole en RDC, sont les
bénéficiaires de ce régime d’imposition.
Par ailleurs, il n’y a pas de conditions spéciales. La société qui accepte de mener des
recherches et d’exploiter le pétrole en RDC doit signer une convention avec l’Etat
congolais, laquelle déterminera les droits et les obligations des parties.
A. Obligations
54
2) Un impôt spécial forfaitaire sur les bénéfices
L’article 6 des conventions de base prévoyait un impôt spécial forfaitaire au taux de
50% sur les bénéfices nets imposables. Cependant, sous les avenants n° 5 du 08
janvier 1982 pour CHEVRON et n° 8 du 17 novembre 2001 pour PERENCO REP, cet
impôt est rabattu au taux de 40%.
3) Des impôts pour lesquels elles sont redevables légales, c’est-à-dire, des
simples collectrices d’impôts notamment
En dehors de la redevance et des impôts énumérés ci-haut, aucune autre taxe, impôt,
droit, redevable de quelque nature que ce soit, nationale, provinciale ou communale,
présente ou future ne sera supportée par les sociétés pétrolières ni par leurs
actionnaires et leurs acheteurs à l’exportation sur leurs revenus et leurs activités en
RDC.
B. Sanction : la déchéance
L’Etat peut prononcer la déchéance des sociétés titulaires des droits sur les
hydrocarbures au cas où celles-ci, après avoir été régulièrement mise en demeure,
n’auraient pas remédié dans les six mois à l’inexécution de leurs obligations.
55
Section 2. La fiscalité minière
§1. Fondement juridique
• Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier, telle que modifiée et
complétée par la loi n° 18/001 du 9 mars 2018 ;
Il importe de noter que le régime fiscal et douanier institué par le Code Minier est
Unique pour tous les exploitants miniers. C’est ce qui ressort des articles 219 et 220.
Le Code Minier a mis en place un régime fiscal et douanier unique applicable à tous
les exploitants miniers en ce sens que toutes les activités minières réalisées sur le
territoire national sont soumises uniquement au Régime fiscal et douanier défini par
le Titre IX du Code Minier.
Ce régime est :
• Fondé sur le principe de non exonération : Les avantages fiscaux accordés par le
Code Minier se limitent principalement au rabattement du taux d’imposition.
• Exhaustif : Le Code Minier présente l’avantage d’énumérer et de régir tous les
impôts perçus par la DGI et tous les droits perçus par la DGDA et la DGRAD.
• Exclusif : Le caractère exclusif signifie que seuls les impôts et droits de douane
prévus dans le Code Minier s’appliquent au titulaire des titres miniers à
l’exclusion de toutes autres formes d’impositions présentes et à venir.
• Extensif : Le Code Minier étend les avantages fiscaux du titulaire des titres
miniers aux sous-traitants et aux sociétés affiliées.
• Stable : Le Code Minier assure la stabilité du régime fiscal à travers certaines de
ses dispositions, en l’occurrence les dispositions des articles 221 et 276 qui
prévoient notamment que « l’Etat garantit que les dispositions du présent code
ne peuvent être modifiées que si, et seulement si, le présent code fait lui-même
l’objet d’une modification législative adoptée par le Parlement ».
§3. Bénéficiaires
56
• le titulaire des titres miniers, ses sociétés affiliées et les sous- traitants ;
• le détenteur d’une carte d’exploitant artisanal ;
• le détenteur d’une carte de négociant ;
• les comptoirs agréés.
§4. Conditions d’éligibilité
Il doit s’agir des personnes poursuivant comme objet social l’achat et la vente
des substances minérales d’exploitation artisanale
57
Exonérations :
1°) de l’impôt foncier pour les immeubles situés à l’intérieur de la superficie des
concessions minières assujetties à l’impôt réel y afférent.
3°) de l’impôt mobilier sur les intérêts payés par le Titulaire en vertu des emprunts
contractés en devises à l’étranger sous réserve du respect des conditions requises
quant à ce.
4°) de l’impôt sur le chiffre d’affaire à l’intérieur sur les produits vendus à une entité
de transformation située sur le Territoire National.
2°) de l’impôt mobilier sur les dividendes et autres distributions versés par le
titulaire ;
4°) de la TVA ; et
L’exploitant de la petite mine peut opter soit de demeurer dans le régime de taxation
unique soit d’être régi par les dispositions du Titre IX du Code Minier. Cependant,
l’option ainsi faite devient irrévocable.
58
1°) la redevance minière ;
2°) l’impôt mobilier ;
3°) l’impôt sur les bénéfices et profits ;
4°) l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ;
5°) l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur.
L’article 261 du Code minier prévoit que le régime fiscal de cette catégorie
d’exploitants est régi par voie réglementaire conformément aux modalités fixées par
le Règlement Minier.
En ce qui concerne les impôts, le Règlement Minier énonce comme principe dans son
article 538 que cette catégorie d’exploitants n’est pas soustraite des obligations
fiscales et du paiement des autres impôts ; et détermine de façon lacunaire, en son
article 537, la nature d’impôts sur lesquels ce régime fiscal doit porter.
En ce qui concerne aussi bien le taux d’assiette et les modalités de perception que les
sanctions applicables en cas de contravention, l’article 537 alinéa 3 prévoit que ceux-
ci sont conjointement fixés par voie d’Arrêté Interministériel des Ministres ayant les
Mines et les Finances dans leurs attributions.
Il importe de relever qu’il existe encore un vide juridique au sujet des textes
réglementaires appelés à régir le régime fiscal de cette catégorie d’exploitants. C’est
en définitive les dispositions du droit commun en matière des PME telles que
définies par le Code des Impôts qui sont d’application en vertu de l’article 538 du
Règlement Minier.
• Autres avantages
Le titulaire d’un droit minier est bénéficiaire d’un crédit d’impôt égal à un tiers de la
redevance minière payée sur les produits vendus à une entité de transformation
établie sur le territoire congolais.
59
est égal à 0,5% du bénéfice imposable au titre de l’exercice au cours duquel elle est
constituée.
Cette provision doit être utilisée avant l’expiration d’un délai de trois ans à compter
de la clôture de l’exercice au cours duquel la provision a été constituée, soit dans les
activités de recherche sur le territoire national soit dans des participations au capital
des sociétés qui détiennent exclusivement un ou plusieurs permis de recherche sur le
territoire national. Faute d’avoir été employée dans les conditions définies à l’alinéa
précédent, la provision pour reconstitution du gisement est réintégrée dans le
bénéfice imposable au titre du quatrième exercice suivant celui au cours duquel elle a
été constituée.
A. Obligations
Outre les obligations relatives à la validité du droit minier et de carrières ainsi que
celles relatives à la protection de l’environnement, les obligations d’ordre fiscal
incombant aux opérateurs miniers sont celles prévues par les dispositions de droit
commun contenues dans le Code des impôts et ses actes subséquents :
60
B. Sanctions
Le principal texte est la Loi n° 011/2002 du 29 août 2002 portant Code forestier.
Le Code forestier dispose d’un régime fiscal spécial par rapport à celui de droit
commun et à ceux sous analyse dans le présent chapitre. En effet, en son article 120, il
dispose : « aucun exploitant forestier, aucun exportateur ni transformateur des produits
forestiers ne peut, quel que soit le régime fiscal auquel il est soumis, être exonéré du paiement
des droits, taxes et redevances prévues par la présente loi ou ses mesures d'exécution ».
A première vue, on est tenté de penser que cet article est en contradiction avec la loi
n°004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements dont l’article 16. Il ne
s’agit pas du tout d’une contradiction. D’abord, il se n’agit non pas d’une concession
foncière, mais d’une concession forestière et les deux sont réglées par des lois
différentes. Ensuite, quelle que soit l'interprétation qu’on veut en faire, le code
forestier étant postérieur au code des investissements, le législateur d'une manière
61
expresse n’exonère pas le concessionnaire forestier des taxes et redevances prévues
par la loi.
Les droits, taxes et redevances dont il est question ci-haut sont imposables de
manière ci-après :
• Taxe d’abattage :
• Taxe de déboisement :
Enfin, il sied de relever que les taux des taxes et redevances sont fixés par Arrêté
Interministériel des Ministres ayant respectivement les forêts et les finances dans
leurs attributions, selon les modalités ci-après :
• taxe d'abattage : le taux varie selon les classes des essences forestières et les
zones de prélèvement ;
• taxes à l'exportation : les taux de taxes à l'exportation des produits bruts sont
supérieurs à ceux des taxes à l'exportation des produits transformés ;
62
Section 4. La fiscalité des investissements
§1. Fondement juridique et caractéristiques du régime
C’est la Loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Code des Investissements qui
détermine principalement le régime fiscal applicable au secteur des investissements.
Cette loi organise un régime unique, à savoir le « régime général » avec quelques
dispositions particulières concernant les PME et PMI.
• les investisseurs agréés selon la procédure instituée par la Loi portant Code
des investissements. Cette procédure est décrite aux articles 5 à 7.
Par ailleurs, il existe des conditions de fond et de forme pour être éligibles au régime
fiscal du Code des investissements.
Les conditions de forme, quant à elles, sont déterminées aux articles 5 à 7 du même
Code. La demande d’agrément par l’investisseur doit être introduite en un
exemplaire, conformément aux formalités requises aux articles 5 et 6, auprès de
l’ANAPI qui, après examen, transmet la demande aux Ministres ayant le Plan et les
Finances dans leurs attributions pour approbation par Arrêté Interministériel.
63
§3. Avantages du régime
Il en existe de deux ordres : ceux liés au régime général et ceux particuliers aux PME
et PMI :
A. Avantages liés au Régime Général :
Les entreprises agréées sont exonérées de l’impôt foncier uniquement pour les
superficies liées au projet d’investissement agréé.
La TVA
Par ailleurs, ces avantages sont accordés, une seule fois, pour une durée de :
Trois (3) ans lorsqu’ils sont réalisés dans la Région économique A (Kinshasa) ;
Quatre (4) ans lorsqu’ils sont réalisés dans la Région économique B (Bas-
Congo, Villes de Lubumbashi, de Likasi, de Kolwezi) ;
Cinq (5) ans lorsqu’ils sont réalisés dans la Région économique C (Bandundu,
Equateur, Kasaï-Oriental, Kasaï-Occidental, Maniema, Nord Kivu, Sud Kivu,
Province-Orientale, Katanga)
Les PME et les PMI bénéficient également des exonérations prévues par le Régime
Général.
64
En outre, du point de vue comptable, elles ont l’avantage de déduire de leur bénéfice
imposable, les sommes dépensées au titre de formation, de perfectionnement du chef
d’entreprise ou de son personnel, de protection ou conservation de la nature d’une
part, et d’autre part, à calculer leurs amortissements selon un mode dégressif.
A. Obligations
B. Sanctions
Cette sanction est prononcée par voie d’Arrêté Interministériel des Ministres ayant le
Plan et les Finances dans leurs attributions, sur proposition de l’ANAPI, lorsqu’une
entreprise agréée commet un manquement aux engagements souscrits ou viole les
dispositions légales.
65
La décision du retrait doit avoir été précédée d’une mise en demeure préalable à
laquelle l’entreprise n’a pu donner une suite favorable dans les délais et conditions
fixés à l’article 34 du Code sous examen.
Dans ce cas, l’entreprise perd le bénéfice de mise en demeure préalable. C’est le cas
lorsque le programme d’investissement de l’entreprise n’a pas reçu un début
d’exécution dans un délai d’un an, à compter de la date de début de réalisation
stipulée dans l’Arrêté Interministériel d’agrément et que le promoteur du projet n’a
pas pu fournir des motifs valables justifiant le retard dans la réalisation du
programme d’investissement, le retrait est alors prononcé d’office par les Ministres
ayant le Plan et les Finances dans leurs attributions après avis de l’ANAPI.
Une fois le retrait opéré, l’entreprise rentre dans le régime de droit commun et perd
le bénéfice des exonérations lui accordées jadis, et ce, à partir du moment où prend
effet le retrait de l’agrément.
66
L’ « établissement public » constitue l’un des trois modes classiques de gestion d’un
service public, aux côtés de la régie et la concession de service public. Martine
Lombard l’appréhende comme un service public doté de la personnalité juridique et
doté de l’autonomie financière, pouvant être créé par l’Etat ou par une collectivité
territoriale, autre que l’Etat, auquel il est par conséquent attaché.
Le régime fiscal applicable aux Etablissements publics et Services publics, est défini
dans les statuts de chaque Etablissements publics et Services publics respectifs.
Néanmoins, tous les Etablissements publics et Services publics sont soumis au droit
commun pour les opérations qu’ils effectuent et, conformément à leurs statuts, ils
bénéficient d’un régime fiscal particulier.
L’Etablissement public a l’obligation de collecter les impôts, droits et taxes dont il est
redevable légal et de les reverser auprès de son service gestionnaire.
Toutefois, les Etablissements Publics et les Services Publics, peuvent bénéficier des
exonérations et exemptions de paiement d’impôts, droits et taxes, en vertu des textes
particuliers.
67
Pour ne parler que de la première loi n° 08/007, elle concerne la transformation des
Entreprises publiques en sociétés commerciales unipersonnelles dans lesquelles l’Etat
sera l’actionnaire unique ou en établissements publics administratifs, techniques,
scientifiques, culturels ou sociaux. Elle a prévu aussi la dissolution des entreprises
publiques en cessation de paiement ou dont l’activité économique est injustifiée. Au
total, ladite loi consacre la disparition du concept d’Entreprise publique dans
l’ordonnancement juridique congolais et la création des sociétés commerciales
unipersonnelles à capital public.
Il n’est pas sans intérêt d’indiquer qu’en application de l’article 13 de la loi n°08/007
prérappelée, un décret du Premier Ministre a été signé en date du 24 avril 2009,
établissant la liste d’Entreprises publiques transformées en Sociétés commerciales,
Etablissements publics et Services publics . Au total, 20 (vingt) Entreprises publiques
ont subi cette métamorphose.
Toutefois, le Titre VII, relatif à l’élection de domicile, droit commun et arbitrage des
statuts de ces sociétés stipule à l’article 53 que : « pour tout ce qui n’est pas prévu au
présent statuts, les parties entendent se conformer entièrement à la législation en vigueur en
République Démocratique du Congo et, en conséquence, les dispositions de cette législation
auxquelles il n’est pas dérogé licitement sont réputées inscrites dans les statuts et les autres
clauses qui seraient contraires aux dispositions impératives de cette législation sont réputées
non écrites ».
68
L’obtention d’un Arrêté Interministériel des Ministres ayant les Finances et le Plan
dans leurs attributions, portant octroi de certaines facilités à caractère administratif,
technique, financier après avis préalable des Ministres compétents concernés, est
nécessaire à l’éligibilité.
Il est à remarquer que ces exonérations ne visent que les associations ou institutions
qui s’occupent d’œuvres religieuses, scientifiques ou philanthropiques et qui sont
dotées de la personnalité civile.
§4. Obligations
A. Obligations fiscales
L’ASBL doit se faire connaître auprès de l’Administration Fiscale dans les quinze
jours qui suivent le début de ses activités en formulant une demande de numéro
impôt.
Elle doit également faire la déclaration des impôts collectés et les reverser dans les
délais.
B. Autres Obligations
La tenue d’une comptabilité conforme aux dispositions du Plan Comptable
Général Congolais (PCGC) ;
Le non procuration aux membres de l’ASBL d’un gain matériel ;
La déclaration par écrit au Ministre de la Justice avec copie au Ministre des
Finances, dans un délai de 3 mois à compter de la date de l’acte de réalisation,
les acquisitions et les aliénations d’immeuble ainsi que toute opération en
69
conférant l’usage ou la jouissance ou en entraînant la perte de l’usage ou de la
jouissance. Le prix d’acquisition ou d’aliénation doit être indiqué dans la
déclaration.
Le principal texte juridique est la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les
relations diplomatiques, telle que complétée en 1963 par la Convention de Vienne sur
les relations consulaires.
§2. Bénéficiaires
Ils concernent essentiellement les impôts réels, les impôts cédulaires sur les revenus
et l’impôt sur les biens et services :
70
A. En matière d’impôts réels
• Impôt foncier
Sont exemptés de l’impôt foncier les propriétés appartenant aux Etats affectés
exclusivement à l’usage de bureau d’ambassade ou de consulats, ou au logement
d’agents ayant le statut d’agent diplomatique ou consulaires. Cette exemption n’est
accordée que sous réserve de réciprocité.
Sont exemptés de l’impôt sur les véhicules appartenant aux Etats étrangers et affectés
exclusivement à l’usage d’agent ayant le statut d’agent diplomatique sous réserve de
réciprocité, les véhicules appartenant aux membres du corps diplomatique étranger
de même qu’aux consuls et agents consulaires accrédités en République
Démocratique du Congo à la triple condition :
Sont exemptés de l’Impôt Exceptionnel sur les Rémunérations des Expatriés, les
diplomates et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires accrédités en
République Démocratique du Congo pour les rémunérations payées aux employés
des organismes internationaux, des ambassades, consulats et mission diplomatiques.
Sont exemptés de la TVA, sous réserve de réciprocité et selon des quotas fixés par
arrêté conjoint des ministres ayant les Finances et les Affaires étrangères dans leurs
attributions, les biens et services destinés à l'usage officiel des missions
diplomatiques étrangères ainsi que des organisations internationales et dont la liste
71
est transmise au Gouvernement par le chef de mission. Toutefois, en application de
différentes conventions internationales en vigueur, les fonctionnaires internationaux,
les agents diplomatiques et assimilés en poste en République Démocratique du
Congo sont soumis à la TVA incorporée dans le prix des marchandises ou des
services.
§2. Bénéficiaires
Les bénéficiaires du régime sous étude, sont les entreprises de petite taille.
Ils concernent l’IBP et différent, selon qu’il s’agit des Petites Entreprises ou de Micro-
Entreprises :
Les Petites Entreprises sont imposées, en matière d’impôt sur les bénéfices et profits,
sur le chiffre d’affaires annuel réalisé ou à raison de toute somme
proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à un an.
72
Le taux de l’impôt sur les bénéfices et profits à charge des Petites Entreprises est de :
• 1% pour les activités de vente ;
• 2% pour les activités de prestation de services.
Lorsqu’un contribuable exerce à la fois les activités de vente et de service, les chiffres
d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant l’activité principale.
L’acompte dont question ci-haut est versé à l’aide d’un bordereau de versement
d’acompte, au plus tard le 31 janvier de l’année qui suit celle de la réalisation des
revenus. Le solde est acquitté à la souscription de la déclaration auto-liquidative, au
plus tard le 31 mai de la même année.
Par ailleurs, les Petites Entreprises dont le chiffre d’affaires vient à dépasser, au cours
de deux années successives, la limite de CDF 80.000.000,00, accèdent, sur décision de
l’Administration des Impôts, au régime de droit commun. En cas de minoration
avérée dans le chef de la Petite Entreprise ayant faussé sa catégorisation, celle-ci est
reclassée et imposée conformément au régime de droit commun, sans préjudice des
pénalités prévues par la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des
procédures fiscales.
Enfin, les Petites Entreprises peuvent opter pour l’imposition selon le régime de droit
commun, à condition de formuler par écrit cette option avant le 1er février de l’année
de réalisation des revenus, et de remplir toutes les obligations fiscales et comptables
prévues par ce régime. Cette option est définitive et irrévocable.
B. Pour la Micro-Entreprise
Par ailleurs, elles ne sont pas soumises à la vérification de comptabilité. Les activités
de l’Administration des Impôts se limitent au recensement, à l’immatriculation, à
l’éducation, à l’évaluation du chiffre d’affaires et à la facilitation en vue du paiement
de l’impôt forfaitaire.
73
Enfin, les Petites Entreprises dont le chiffre d’affaires vient à dépasser, au cours de
deux années successives, la limite de CDF 80.000.000,00, accèdent, sur décision de
l’Administration des Impôts, au régime de droit commun. En cas de minoration
avérée dans le chef de la Petite Entreprise ayant faussé sa catégorisation, celle-ci est
reclassée et imposée conformément au régime de droit commun, sans préjudice des
pénalités prévues par la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des
procédures fiscales.
Il s’agit de la récente loi n° 13/005 du 11 février 2014 portant régime fiscal, douanier,
parafiscal, des recettes non fiscales et de change applicables aux conventions de
collaboration et aux projets de coopération.
§2. Bénéficiaires
Ce sont les exonérations des impôts, droits, taxes, droits de douanes, redevances au
niveau national, provincial et municipal, directs ou indirects, à l’intérieur, à l’import
ou à l’export, payables en République Démocratique du Congo, pour autant qu’ils
soient strictement liés à la convention de collaboration et aux projets de coopération.
74
• Impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié ;
• Impôt sur les revenus locatifs ;
• Impôt sur les revenus mobiliers à l’exception de celui frappant les intérêts des
capitaux empruntés à des fins professionnelles en faveur des tiers prêteurs ;
• Taxe sur la valeur ajoutée ;
• Impôt professionnel sur les rémunérations ;
• Droits superficiaires ;
• Redevance minière ;
• Frais et paiements relatifs à la demande, à l’octroi, au transfert et à la cession
des droits et titres miniers ;
• Royalties ;
• Droits d’accises ;
• Marge distribuable ;
• Droit de participation de l’Etat ;
• Bonus prévus dans les secteurs des hydrocarbures et des mines ;
• Profit oil ;
• Pas de porte ;
• Redevances routières ;
• Droits, redevances et taxes des secteurs de la forêt, de l’eau et de l’électricité ;
• Droits, redevances et taxes du secteur de la télécommunication;
• Droits, redevances et taxes relatifs à la protection de l’environnement ;
• Taxe pour l’obtention de la carte de travail pour étranger.
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Chapitre 3 : LES DROITS, TAXES ET REDEVANCES
EN DROIT CONGOLAIS
Dans ce chapitre, nous passerons en revue les droits, taxes et redevances en vigueur
en droit congolais. Il sied de relever que les droits dont il est question dans cet
ouvrage, ne sont pas à confondre avec les droits de douane et les droits de
consommation ou d’accise, déjà analysés dans le deuxième chapitre.
• le fondement légal ; et
• les services d’assiette, les taux et la rétrocession;
Actuellement, il y a principalement deux textes qui régissent les recettes non fiscales
du pouvoir central. Il s’agit de :
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§2. Services d’assiette, taux et rétrocession
A cet effet, l’article 5 de la même Ordonnance-loi dispose qu’ « il ne peut être institué
d’autres droits, taxes et redevances au profit du Pouvoir central qu’en vertu d’une loi, après
avis préalable des ministres ayant le budget et les finances dans leurs attributions ».
Par ailleurs, l’assiette des droits, taxes et redevances sous analyse est fixée par chaque
ministère ; tandis que les taux le sont par Arrêté Interministériel du ministre ayant
les finances dans ses attributions et de celui qui constitue le service d’assiette. C’est ce
qui ressort de l’article 4 de l’Ordonnance-loi n° 18/003 prérappelée qui dispose que
« l’assiette des droits, taxes et redevances relevant du Pouvoir Central ainsi que les
procédures de sa constatation sont fixées par des législations sectorielles.
Les taux ainsi que la période de paiement des droits, taxes et redevances sont fixés
par arrêté conjoint du ministre ayant les finances dans ses attributions et celui dont
l’administration les constate et les liquide, conformément aux dispositions légales et
réglementaires en vigueur en la matière ».
Enfin, il ressort des articles 3 et 6 de l’Ordonnance-loi 18/003 précitée que les droits,
taxes et redevances du pouvoir central ne peuvent nullement faire l’objet d’une
quelconque perception au profit des Provinces et des ETDs. Toutes les recettes qui en
sont collectées sont versées intégralement au compte du Trésor public.
Cette rétrocession est de 10% et est allouée à la DGRAD et aux services d’assiette
comme suit :
• DGRAD : 5 % sur toutes les recettes réalisées ;
• Administrations et services d’assiette : 5 % au prorata des recettes réalisées.
77
Section 2. Droits, taxes et redevances à percevoir, à l’initiative
des administrations et services d’assiette, au profit
des Provinces et des ETDs
Les droits, taxes et redevances au profit des Provinces et des ETDs sont perçus par
les administrations fiscales et non fiscales qui relèvent de leurs tutelles et que nous
examinerons ultérieurement.
• le fondement légal ;
• la nomenclature ; et
• la répartition par Administration.
§2. Nomenclature
Elle comprend :
Toutefois, les taxes spécifiques à chaque Province sont prélevées sur les matières
locales non imposées par le Pouvoir central. Elles sont soit, rémunératoires, soit
fiscales conformément à la législation sur la nomenclature des taxes et droits
provinciaux.
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• Les impôts et taxes provinciaux et locaux d’intérêt commun qui comprennent
d’une part les impôts et, d’autre part, les taxes :
Les impôts sont:
l’impôt sur la superficie des propriétés bâties et non bâties;
l’impôt sur les véhicules automoteurs;
l’impôt sur les revenus locatifs;
l’impôt personnel minimum.
Ces impôts ont déjà été analysés précédemment, et nous avions bel et bien
relevé qu’ils rentraient dans la compétence des provinces et ETDs. Ils leurs
sont communs.
Les taxes, quant à elles, comprennent notamment :
la taxe spéciale de circulation routière;
la taxe annuelle pour la délivrance de la patente;
la taxe de consommation sur la bière, l’alcool, le spiritueux et le tabac;
la taxe de superficie sur les concessions forestières;
la taxe de superficie sur les concessions minières;
la taxe sur les ventes des matières précieuses de production artisanale;
Toutes autres taxes ou redevances instituées par la loi.
Enfin, en ce qui concerne les modalités de répartition, la part des recettes d’intérêt
commun allouée aux Entités Territoriales Décentralisées est établie à 40%. La
répartition des ressources entre les ETDs est fonction des critères de capacité de
production, de la superficie et de la population. L’édit en détermine le mécanisme de
répartition.
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Chapitre 4 : PROCEDURES FISCALES
Dans le système fiscal congolais, il existe deux sortes de constations des impôts,
droits, taxes et redevances :
Pour garantir la maximisation des recettes publiques, il serait mieux indiqué, pour le
fisc congolais, de recourir très souvent à la deuxième méthode, car le contribuable ou
le redevable a toujours tendance à dissimuler la matière imposable. Ainsi, dans
l’optique d’une bonne gouvernance financière publique, la constatation consécutive à
une enquête (…) serait la règle, tandis que celle consécutive à une déclaration
spontanée (…), l’exception.
Lors de l’examen des différents impôts, nous avons relevé leurs modalités
spécifiques de constatation et il n’est pas opportun de les décrire à nouveau dans ce
chapitre.
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Section 2 : Liquidation et ordonnancement des impôts
§1. Remarques préliminaires
De ce qui précède, il ressort que liquider un impôt, c’est calculer le montant exact de
la dette d’impôt à payer par le contribuable, définir le fait générateur, ainsi que les
modalités de taxation.
Le « fait générateur » est l’événement qui crée la dette fiscale. Il s’agit, soit d’un fait
matériel, soit d’un acte juridique, soit encore d’une situation économique qui donne
naissance à la dette.
La procédure fiscale congolaise est déclarative. Ainsi donc, tous les contribuables
sont tenus de souscrire dans les conditions et délais prévus par la loi, des
déclarations selon le modèle fourni par l’Administration des impôts. Elles
déterminent, dans ces déclarations et sous leur responsabilité, les bases d’imposition
et le montant des impôts et autres droits dus, conformément aux dispositions légales.
Les déclarations, dûment remplies, datées et signées par les redevables ou leurs
représentants, sont déposées auprès des services compétents de l’Administration des
impôts.
Les impôts et autres droits établis par les redevables dans leurs déclarations doivent
être payés au moment du dépôt de celles-ci. Elles sont auto liquidatives.
Les déclarations doivent être souscrites même si le redevable est exonéré. C’est ce qui
ressort de l’article 1 de la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des
procédures fiscales qui dispose que « toute personne physique ou morale, exonérée
ou non, redevable d’impôts, droits taxes, acomptes ou précomptes perçus par
l’Administration des Impôts est tenue de se faire connaître, dans les quinze jours qui
suivent le début de ses activités, formulant une demande de numéro conforme au
modèle fixé par l’Administration des Impôts après certification de la localisation
effective du contribuable ».
Par ailleurs, le redevable de l’impôt qui n’aurait pas reçu le formulaire de déclaration
ne peut se prévaloir de cette omission pour se soustraire à l’obligation de déclaration
dans les délais impartis. Il est tenu, dans ce cas, de demander le formulaire auprès de
l’Administration des Impôts.
Tout redevable qui s’est abstenu de souscrire sa déclaration dans le délai fait l’objet
d’une lettre de relance valant mise en demeure de déclarer. Dans ce cas, il dispose
81
d’un délai de cinq jours à compter de la réception de la lettre de relance pour
régulariser sa situation, le cachet de la poste ou le bordereau de remise faisant foi.
Cette disposition ne s’applique pas en cas de récidive. Toutefois, en ce qui concerne
les missions diplomatiques et les organismes internationaux, la lettre de relance
valant mise en demeure de déclarer est adressée directement à leurs engagés locaux.
Voici à présent les modalités de déclaration spécifiques à chaque type d’impôt :
Le redevable de l’impôt sur les véhicules souscrit une déclaration par véhicule,
préalablement à la mise en usage. Il lui est délivré un certificat d’immatriculation.
En cas de vente, de cession, de remplacement, de modification ou de mise hors
d’usage temporaire ou définitive d’un véhicule imposable, le redevable doit, dans les
trente jours de la survenance de l’événement, en faire la déclaration.
Le certificat d’immatriculation visé ci-dessus sert au paiement de l’impôt annuel sur
les véhicules et de la taxe spéciale de circulation routière.
§4. Déclaration de l’impôt sur la superficie des concessions minières et
d’hydrocarbures
Le redevable de l’impôt sur les revenus locatifs suscrit chaque année une déclaration
au plus tard le 1er février de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus.
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§6. Déclaration de l’impôt sur les bénéfices et profits
Toute personne physique ou morale redevable de l’impôt sur les bénéfices et profits
est tenue de souscrire chaque année qui suit celle de réalisation des revenus, une
déclaration de ses revenus.
Sous réserve des dispositions particulières applicables aux petites et moyennes
entreprises, la déclaration doit être appuyée du bilan, du tableau de formation du
résultat et du tableau économique, fiscal et financier complet conformes aux modèles
diffusés par le Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo, de la déclaration
spéciale des résultats de la réévaluation, pour les entreprises procédant à la
réévaluation, ainsi que toutes autres pièces justificatives que le contribuable jugerait
nécessaires. Elle est contresignée par le conseil ou le comptable du redevable.
Il est également joint à la déclaration, un relevé récapitulatif des ventes réelles
effectuées au cours de l’année précédente à des personnes physiques ou morales
réputées « commerçants » ou « fabricants ».
Les personnes morales devront aussi fournir une copie des procès-verbaux notariés
des assemblées générales ordinaires et extraordinaires approuvant les états financiers
joints à la déclaration fiscale ou ayant entraîné la modification des statuts.
Les documents et pièces justificatives visés ci-dessus certifiés exacts par le redevable
ou son représentant et contresignés par son comptable ou son conseil. Ils doivent être
présentés dans la langue officielle.
La déclaration doit être souscrite même si le redevable estime qu’il a subi des pertes
ou qu’il n’a pas réalisé des revenus imposables.
En cas de dissolution, de liquidation de société ou de cessation d’affaires, la
déclaration doit être remise dans le mois et, en tout cas, avant que le dirigeant ne
quitte la République Démocratique du Congo.
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Il est joint à la déclaration afférente au dernier mois de l’année un état récapitulatif de
tous les éléments imposables de l’exercice, une fiche individuelle pour chacun des
rémunérés et un relevé nominatif récapitulant l’ensemble des fiches individuelles.
Ces fiches sont classées par province et par ordre alphabétique.
Les fiches individuelles ainsi que le relevé nominatif à l’alinéa premier du présent
article sont conformes aux modèles fixés par l’Administration des Impôts.
§8. Déclaration de l’impôt mobilier
84
convient comme technique de fiscalisation des petites activités qui évoluent dans le
secteur informel. Mais, cette méthode doit être utilisée dans une perspective
d’amélioration progressive, car elle risquerait de déboucher sur de graves injustices
fiscales entre contribuables.
Les impôts et autres droits établis par les redevables dans leurs déclarations doivent
être payés au moment du dépôt de celles-ci.
Les acomptes provisionnels sur l’impôt sur les bénéfices et profits sont versés aux
échéances fixées par loi, à l’aide d’un bordereau de paiement conforme au modèle
fixé par l’Administration des Impôts.
La retenue sur loyers est versée dans les dix jours du mois qui suit celui du paiement
de loyer, à l’aide d’un relevé conforme au modèle fixé par l’Administration des
Impôts.
Les impôts, suppléments d’impôts et autres droits établis par l’Administration des
Impôts sont recouvrés par l’émission d’un avis de mise en recouvrement.
L’avis de mise en recouvrement est signé par le Receveur des Impôts compétent et
doit contenir les mentions obligatoires clairement déterminées à l’article 59 de la loi
n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales, telle que
modifiée et complétée à date.
Cet avis est envoyé au redevable sous pli recommandé avec accusé de réception ou
remis en mains propres sous bordereau de décharge.
Les redevables sont tenus d’acquitter les montants dus dans un délai de quinze jours
à compter de la réception de l’avis de mise en recouvrement.
85
Les factures émises par le Gouvernement, les Entreprises et Services Publics et
rendues exigibles par l’Administration des Impôts sont recouvrées conformément
aux dispositions du présent Titre.
La prise en compte de tout paiement d’un impôt ou autre droit effectué
conformément aux dispositions de la présente Loi donne lieu à une quittance établie
par l’Administration des Impôts.
§3. Action en recouvrement
Les poursuites s’exercent en vertu des contraintes décernées par le Receveur des
Impôts.
86
A défaut, pour ces tiers-détenteurs de satisfaire à cette demande dans un délai de
huit jours à dater de la réception de la demande, ceux-ci sont poursuivis comme s’ils
étaient débiteurs directs.
Le paiement ne peut toutefois être exigé des fermiers ou locataires qu’à mesure de
l’échéance des loyers ou fermages, mais il n’est pas nécessaire de renouveler la
demande aussi longtemps que les impôts et autres droits, objets de ladite demande,
restent couverts par le privilège du Trésor et n’ont pas été intégralement acquittés
avec les pénalités et frais y afférents.
Lorsque les sommes, revenus ou valeurs en mains de tiers-détenteurs ne sont pas
affectés au privilège du trésor, ces détenteurs ne sont pas obligés personnellement et
il est procédé contre eux par voie de saisie-arrêt. Celle-ci s’effectue en suivant les
formalités prescrites par les articles 105 à 119 du Code de Procédure Civile.
Après expiration du délai fixé dans le commandement, le Receveur des Impôts
procédera la saisie des biens mobiliers et immobiliers du débiteur.
L’huissier, après avoir effectué l’inventaire des biens saisissables, dresse procès-
verbal de saisie selon les formes prescrites par la Loi.
Huit jours au moins après la signification au contribuable du procès-verbal de saisie,
l’huissier procède à la vente des biens mobiliers saisis jusqu’à concurrence des
sommes dues et des frais. Les ventes des biens immobiliers saisis sont faites par le
notaire.
Si aucun adjudicataire ne se présente ou si l’adjudication ne peut se faire qu’à vil
prix, l’huissier ou le notaire peut s’abstenir d’adjuger ; il dresse, dans ce cas un
procès-verbal de non-adjudication, et la vente est ajournée à une date ultérieure. Il
pourra y avoir plusieurs ajournements successifs.
Le produit brut de la vente est versé au compte du Receveur des Impôts, lequel,
après avoir prélevé les sommes dues, tient le surplus à la disposition de l’intéressé
pendant un délai de deux ans à l’expiration duquel les sommes non réclamées sont
acquises au trésor.
Les dispositions en vigueur quant aux saisies et aux ventes par l’autorité de justice,
en matière civile et commerciale sont applications aux saisies et vente opérées pour le
recouvrement des impositions dues, mais seulement entant qu’il n’y est pas dérogé
par les dispositions de la présente Loi.
Toutefois, le Receveur des Impôts peut, dans tous les cas où les intérêts du trésor
sont en péril, faire saisir de manière conservatoire, avec l’autorisation du Directeur
des Impôts compétent, les objets mobiliers du redevable.
La saisie conservatoire visée à l’alinéa précédent est convertie en saisie-exécution par
décision de ce fonctionnaire. Ladite décision doit intervenir dans un délai de deux
mois prenant cours à partir de la date de la saisie conservatoire.
87
Les héritiers d’un redevable décédé sont tenus, à concurrence de leurs parts
héréditaires, au paiement des impôts dues par le de cujus.
Toutes les contestations relatives au paiement des cotisations et aux poursuites sont
instruites par le Receveur des Impôts. En cas de contestation au sujet de la validité et
de la forme des actes de poursuites, l’opposition suspend l’exécution de la saisie
jusqu’à la décision judiciaire. Celle-ci doit être rendue dans un délai de trente jours à
dater de la saisine du tribunal. A défaut, la suspension de l’exécution de la saisie est
levée.
Il y a prescription pour le recouvrement des impôts et autres droits dus après quinze
ans à compter du dépôt de la déclaration ou de l’émission de l’avis de mise en
recouvrement.
Ce délai peut être interrompu de la manière prévue aux articles 636 et suivants du
Code Civil Livre III et par renonciation au temps couru de la prescription. En cas
d’interruption de la même manière, est acquise quinze ans après le dernier acte
interruptif de la précédente prescription s’il y a instance en justice.
Lorsque le débiteur n’est pas en mesure de payer une dette fiscale, compte tenu de
l’état de sa trésorerie, une suspension des poursuites peut être consentie par le
Directeur compétent ou son délégué, en contrepartie de l’engagement du débiteur
d’acquitter sa dette majorée des pénalités selon un plan échelonné.
Le délai d’échelonnement du paiement des sommes dues visé ci-dessus ne peut
excéder six mois.
La suspension des poursuites peut être révoquée en cas de non-respect d’un délai
d’échelonnement.
B. Garanties du Trésor Public
88
desquels ils ont été acquis proviennent de succession, de donation par des personnes
autres que son (sa) conjoint(e) ou de ses revenus personnels.
Ce privilège s’exerce avant tout autre et pendant deux ans à compter de la date de
dépôt de la déclaration ou de l’émission de l’avis de mise en recouvrement.
La saisie des biens, avant l’expiration de ce délai, conserve le privilège jusqu’à leur
réalisation. Est assimilée à la saisie, la demande du Receveur des Impôts adressée aux
tiers-détenteurs des biens des redevables.
II. Hypothèque du Trésor
En droit civil des biens, l’hypothèque est un « droit réel sur un immeuble affecté à
l’acquittement d’une obligation ».
Pour le recouvrement des impôts, factures, et autres droits ainsi que des pénalités et
frais de poursuite, le Trésor a également droit d’hypothèque légale sur les immeubles
du redevable.
L’hypothèque grève également les biens meubles et immeubles du (de la) conjoint(e)
du (de la) redevable dans la mesure où le recouvrement des impositions peut être
poursuivi sur lesdits biens, à moins que ce (cette) conjoint(e) prouve qu’il (elle)
possédait ces biens avant son mariage ou que lesdits biens ou les fonds au moyen
desquels ils ont été acquis proviennent de succession, de donation par des personnes
autres que son (sa) conjoint(e) ou de ses revenus personnels.
Le Trésor peut exercer ce droit dès le moment où les droits deviennent exigibles et ce,
au plus tard le 31 décembre de l’année qui suit celle de l’exigibilité des sommes dues.
Le Receveur des Impôts requiert l’inscription et accorde la levée des hypothèses
légales ou conventionnelles garantissant paiement des sommes dues.
Pour autant qu’il n’y soit pas dérogé par le présent article, les dispositions générales
relatives aux hypothèses restent applicables en matière des impôts, factures, et autres
droits ainsi que pénalités et frais de poursuites.
III. Solidarité
Le recouvrement de l’impôt établi à charge de la personne qui effectue les prestations
d’assistance peut être poursuivi sur tous les biens, meubles et immeubles, du
bénéficiaire desdites prestations, lequel est solidairement responsable de l’impôt
éludé.
Les sociétés étrangères, de même que les redevables qui, sans avoir au Congo leur
domicile ou leur résidence, y possèdent un ou plusieurs établissements quelconques,
doivent avoir un représentant au Congo qui est tenu solidairement avec eux au
paiement des impôts, des pénalités et frais de poursuites.
En cas de cessions complète de l’ensemble des éléments d’actif de l’ensemble ou d’un
secteur d’activité pouvant être considéré comme constituant une exploitation
89
autonome, le cédant et le cessionnaire sont tenus d’en aviser l’Administration des
Impôts. Il en est de même de dissolution ou de liquidation de société dont le
liquidateur est tenu d’en aviser le fisc. A cet effet, l’article 2 de la Loi n° 004/2003 déjà
citée, dispose que « toutes les modifications relatives à l’identité, à la direction, à
l’adresse ou affectant un élément imposable ou l’exploitation, ou y mettant un terme,
feront l’objet d’une déclaration auprès de l’administration des Impôts, dans les
quinze jours de la survenance de l’événement ».
A défaut de notification par le cessionnaire ou le liquidateur, celui-ci est tenu au
paiement des impôts et autres droits dus, solidairement avec le cédant ou la société.
Le recouvrement de l’impôt établi à charge du mari, peut être poursuivi sur les biens,
meubles et immeubles de la femme, à moins qu’elle prouve qu’elle possédait ces
biens avant son mariage ou que lesdits biens ou les fonds au moyen desquels ils ont
été acquis proviennent de succession, de donation par des personnes autres que son
mari ou de ses revenus personnels.
IV. Autorisation de sortie
Pour protéger le fisc contre certaines fraudes fiscales, le législateur a subordonné la
sortie du territoire national de tout contribuable ou redevable à la présentation, au
service de la sûreté de l’Etat, d’un document délivré par le Receveur des Impôts,
attestant que le redevable est quitte des impôts en République Démocratique du
Congo.
La loi n° 004/2003 déjà citée ne définit pas expressément le contrôle, mais son article
29 dispose que « les opérations de vérification consistent à confronter la comptabilité
présentée à certaines données de fait ou matérielles afin de contrôler la sincérité des
déclarations souscrites et de procéder le cas échéant, à l’établissement des impôts ou autres
droits éludés. Le contrôle peu également consister en l’examen de la cohérence entre éléments
déclarés et la situation du patrimoine, la situation de trésorerie et/ou autres indices d’où
résulte une aisance supérieure à ces éléments ».
Le contrôle fiscal constitue la contrepartie normale de l’obligation faite aux
contribuables de produire des déclarations sincères et exactes de la matière
imposable. Il permet à l’Administration de s’assurer du respect de cette obligation et
de pouvoir procéder le cas échéant aux rectifications des bases d’imposition
nécessaires.
Le contrôle fiscal est, au regard de la Loi n° 004/2003 telle que modifiée et complétée
par la Loi n° 005 / 2012 du 21 septembre 2012, constitué par : le droit de contrôle, le
droit de communication, le droit d’enquête et le droit de visite et de saisie :
90
§2. Droit de contrôle
L’Administration des impôts a le pouvoir exclusif de vérifier sur pièces ou sur place,
l’exactitude des déclarations de tous les impôts et autres droits dus par les
redevables, conformément aux dispositions légales en vigueur.
En guise de précision, le contrôle sur pièces est celui qu’effectue l’administration, sur
la base des dossiers dont elle dispose ou des éléments d’information qu’elle a pu
recueillir, mais sans procéder à des investigations sur place. Très souvent, le contrôle
fiscal sur pièces se déroule sans que le contribuable soit informé. D’ailleurs, moins le
contribuable est informé de ce type de contrôle, mieux il se porte : si l’administration
fiscale ne prend pas contact avec lui, c’est qu’elle n’a décelé aucune anomalie qui
justifierait des investigations complémentaires.
91
vérification signé par le fonctionnaire compétent, de pouvoir vérifier, sur place,
l’exactitude des déclarations souscrites par les redevables.
La vérification peut être générale ou ponctuelle. La première porte sur tous les
impôts et taxes sur toute la période non prescrite ; tandis que la seconde consiste au
contrôle d’un seul impôt sur une période inférieure à un exercice fiscal.
Le contrôle proprement dit ne pourra commencer que dans les conditions et délai
prévus à l’article précédent, afin que le contribuable puisse se faire assister par un
conseil de son choix.
La vérification inopinée peut également porter sur l’impôt professionnel sur les
rémunérations et l’impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié,
en cas de dissimulation d’éléments imposables devant servir mensuellement de base
de calcul de ces impôts.
Lorsque l’ordre de vérification ne comporte pas de précision sur les impôts ou autres
droits ou l’indication des années ou périodes années ou périodes soumises à la
vérification, l’Agent de l’Administration des Impôts peut vérifier l’ensemble des
92
impôts et droits dont le contribuable est redevable au titre des exercices non encore
vérifiés, sans préjudice du droit pour le fisc de rappeler les impôts ou suppléments
d’impôts dus par les redevables au titre de l’exercice en cours et de cinq années
précédentes.
En cas d’insuffisances, inexactitudes ou omissions constatées, l’Administration des
Impôts qui estime devoir rectifier les éléments servant de base au calcul des impôts et
autres droit dus, notifie les redressements chiffrés qu’elle se propose d’effectuer dans
le cadre de la procédure contradictoire, en indiquant les motifs de la rectification.
Dans ce cas, la charge de la preuve incombe à l’Administration.
Au terme du contrôle, les redressements effectués sont notifiés au redevable sous
forme d’avis de redressement, envoyé sous pli recommandé avec accusé de réception
ou remis en mains propres sous bordereau de décharge. Le redevable est invité à
faire à l’Administration des Impôts, dans un délai de vingt jours, soit sa
confirmation, soit ses observations motivées. Le défaut de réponse dans le délai vaut
acceptation et les suppléments d’impôts et autres droits ainsi notifiés sont mis en
recouvrement.
Il s’agit ici d’un cas typique de l’application du principe de Droit civil « qui ne dit
mot consent ».
Toute opération conclue sous forme de contrats ou d’actes juridiques quelconques
dissimulant une réalisation ou un transfert d’éléments imposables effectué
directement ou par personnes interposées n’est pas opposable à l’Administration des
Impôts. Celle-ci dispose du droit de restituer à l’opération son véritable caractère et
de déterminer en conséquence les bases imposables des impôts et autres droits dus
par des personnes physiques ou morales.
En ce qui concerne les impôts ou suppléments d’impôts dus par les redevables au
titre de l’exercice en cours et de cinq années précédentes, le législateur accorde au fisc
le droit de rappeler. Ce délai est interrompu par la notification de redressement, par
la déclaration ou tout autre acte comportant reconnaissance de l’impôt de la part du
redevable ou la notification d’un procès-verbal de constat d’infraction fiscale. Il cour
à compter de l’existence de fraudes à incidence fiscale révélée par une instance civile,
commerciale ou pénale ou toute administration.
En outre, lorsqu’une imposition a été annulée pour n’avoir pas été établie
conformément à une règle légale, le fisc peut établir à charge du même redevable,
une nouvelle cotisation à raison de tout ou partie des mêmes éléments d’imposition,
dans les six mois soit de la date de la décision administrative, soit de la décision
judiciaire coulée en force de chose jugée.
Enfin, il ne peut être procédé à une nouvelle vérification portant sur un même impôt
au titre d’un exercice déjà contrôlé, sauf en cas d’agissements frauduleux révélés
93
dans le cadre d’une instance sanctionnée par une décision judiciaire ou suite à une
enquête destinée à établir la réalité des faits dénoncés. Toutefois, cette disposition ne
s’applique pas lorsque le contrôle a porté sur un impôt au titre d’une période
inférieure à un exercice fiscal ou s’est limité à un groupe d’opérations.
94
§4. Droit d’enquête
De ce qui précède, nous pouvons déduire que le droit d’enquête fiscale est la
prérogative reconnue au fisc de découvrir le contribuable coupable d’une infraction
fiscale ; de rassembler les preuves de sa culpabilité, notamment en posant tous les
actes nécessaires quant à ce.
Selon la procédure fixée par le législateur fiscal congolais, les agents des impôts,
munis d’un ordre de mission, peuvent se faire présenter et prendre copies des
factures ainsi que des livres, registres et documents professionnels pouvant se
rapporter à des opérations ayant donné lieu ou devant donner lieu à facturation. Ils
peuvent également se faire présenter et prendre copies de tous les documents
douaniers justifiant la perception de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation, la
réalité d’une exportation ou l’application d’un régime suspensif.
A l’exception des locaux affectés au domicile privé, ils peuvent, à cet effet, avoir
accès, durant les heures d’activité professionnelle, aux locaux à usage professionnel,
aux terrains, aux entrepôts, aux moyens de transport à usage professionnel et à leur
chargement, et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de
l’exploitation.
Ils peuvent recueillir sur place, des renseignements ou justifications relatifs aux
opérations visées ci-dessus.
Lors de la première intervention, une copie de l’ordre de mission est remise à l’une
des personnes suivantes : en ce qui concerne les personnes physiques (soit au
contribuable ; soit aux employés ; ou à toute autre personne travaillant avec le
contribuable) ; en ce qui concerne les personnes morales (soit au gérant ; soit au
représentant légal ; soit aux employés ; ou à toute personne travaillant avec le
contribuable).
95
En cas de refus d’accuser réception, mention en est faite au procès-verbal établi sur le
champ, dont une copie est remise à la personne trouvée sur place.
Par ailleurs, chaque intervention fait l’objet d’un procès-verbal relatant les opérations
effectuées. A l’issue de l’enquête, un procès-verbal consignant les manquements
constatés ou l’absence de tels manquements est établi. La liste des pièces ayant
permis la constatation des infractions est, le cas échéant, annexée au procès-verbal.
Le procès-verbal est signé par les agents ayant participé à l’intervention et par le
contribuable ou son représentant. Mention est faite de son éventuel refus de signer.
En droit pénal, la perquisition (visite) et la saisie sont les pouvoirs par lesquelles un
Officier de Police Judiciaire, sur permission du Ministère public, peut se transporter
dans un domicile privé pour se saisir des preuves d’un suspect ou des preuves d’une
infraction.
Ainsi donc, en ce qui concerne le droit de visite fiscal, le législateur congolais a prévu
que le fisc peut saisir le Procureur de la République territorialement compétent pour
l’autoriser à effectuer des visites en tous lieux, même privés, où les pièces et
documents nécessaires à ses investigations sont susceptibles d’être détenus, et
procéder à leur saisie, quel que soit le support, lorsqu’elle estime qu’il existe des
présomptions qu’un contribuable se soustrait à l’établissement ou au paiement des
impôts, droits et taxes.
Seuls les Agents des Impôts revêtus de la qualité d’officier de police judicaire
peuvent procéder à la recherche de la preuve des actes poursuivis.
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qui en reçoit copie intégrale contre récépissé. En leur absence, l’autorisation est
notifiée, après la visite et, le cas échéant, la saisie, par lettre recommandée avec
accusé de réception, par remise en mains propres contre bordereau de décharge. Le
refus de prendre copie est mentionné dans un procès-verbal établi à cet effet.
C’est dans cette logique que l’article 56 quarto G de la loi n° 004/2003 telle que
complétée par la Loi n° 005 / 2012 du 21 septembre 2012, dispose qu’en cas
d’urgence laissée à l’appréciation de l’Administration, le Procureur de la République
peut autoriser les visites et saisies avant six heures du matin et après vingt et une
heures.
Les Agents des Impôts habilités, l’occupant des lieux ou son représentant peuvent
seuls prendre connaissance des pièces et documents avant leur saisie.
Les originaux du procès-verbal et de l’inventaire sont, dès qu’ils ont été établis,
adressés à l’Administration des Impôts ; une copie de ces mêmes documents est
remise à l’occupant des lieux ou à son représentant ainsi qu’au Procureur de la
République qui a autorisé la visite.
97
intérêts moratoires, les astreintes, les amendes administratives et les sanctions
pénales.
L’article 84 de la même Loi entend par :
A. Pénalités d’assiette :
98
Dans les autres cas de taxation d’office, l’impôt dû est majoré de 25 %. En cas de
récidive, l’impôt est majoré de 50 %.
En cas de redressement, il est mis à charge du contribuable une majoration égale à 20
% du montant de l’impôt éludé.
En cas de récidive, la majoration est de 40 % du même montant.
B. Pénalités de recouvrement :
Tout retard dans le paiement de tout ou partie des impôts et autres droits donne lieu
à l’application d’un intérêt moratoire égal à 4 % par mois de retard.
L’intérêt moratoire est décompté du premier jour du mois au cours duquel l’impôt
aurait dû être payé au jour du mois du paiement effectif, tout mois commencé étant
compté intégralement.
Le Ministre ayant les Finances dans ses attributions est habilité à modifier le taux
repris à l’alinéa 1er du présent article par voie réglementaire.
C. Astreintes
99
Le défaut de retenue sur les loyers ou de reversement de celle-ci est sanctionné d’une
amende égale au montant de la retenue due.
Dans les conditions prévues pour l’astreinte, la communication de faux
renseignements est sanctionnée par une amende de CDF 1.500.000 pour les
personnes morales et de CDF 250.000 pour les personnes physiques.
Toute omission d’une mention obligatoire constatée dans une facture ou document
en tenant lieu entraîne l’application d’une amende de CDF 750.000 pour les
personnes morales et de CDF 250.000 pour les personnes physiques, par omission.
L’opposition au droit d’enquête ou au contrôle inopiné est sanctionnée par une
amende de CDF 1.000.000. En cas de récidive, cette amende est doublée.
La communication de renseignements incomplets est sanctionnée par une amende de
CDF 750.000 pour les personnes morales et de CDF 125.000 pour les personnes
physiques.
Toute omission d’une mention obligatoire constatée dans une facture ou document
en tenant lieu entraîne l’application d’une amende de CDF 750.000 pour les
personnes morales et de CDF 250.000 pour les personnes physiques, par omission.
L’opposition au droit d’enquête ou au contrôle inopiné est sanctionnée par une
amende de CDF 1.000.000. En cas de récidive, elle est doublée.
L’exercice d’une activité soumise à l’impôt sans au préalable remplir les formalités
légales ou réglementaires, est sanctionné par la fermeture provisoire ainsi que par
une amende de CDF 1.000.000 pour les personnes morales, de CDF 100.000 pour les
personnes physiques exerçant le commerce ou une profession libérale et de CDF
50.000 pour les personnes physiques bénéficiaires de revenus locatifs.
L’amende dont question à l’alinéa précédent est établie et recouvrée lors de la
réouverture de l’établissement qui intervient après attribution du Numéro Impôt.
En sus de la fermeture provisoire, la situation fiscale du contribuable défaillant est
régularisée d’office par la structure en charge de sa gestion, conformément au droit
de rappel prévu à l’article 43 de la législation sous analyse.
Les mêmes sanctions sont applicables en cas d’absence d’indication, sur la facture, du
numéro impôt de la partie contractante à une transaction entre professionnels.
Le défaut de paiement de l’acompte provisionnel donne lieu à l’application d’une
amende égale à 50 % du montant de l’acompte non versé.
Lorsque les circonstances l’exigent, le Ministre ayant les Finances dans ses
attributions peut, par voie d’arrêté, modifier les montants des pénalités sus-repris.
Les pénalités prévues par la présente loi sont établies et recouvrées selon les mêmes
modalités et sous les mêmes garanties que les droits auxquels elles se rapportent.
100
Partie III :
Financement de l’entreprise
Dans les deux précédentes parties de ce cours, nous nous sommes intéressés à la
fiscalité en général et celle congolaise en particulier, ce qui a permis notamment de
déceler les impôts, droits, taxes et redevances applicables aux entreprises (fiscalité de
l’entreprise). Dans cette dernière partie, l’accent est mis sur le financement de
l’entreprise, en vue de permettre aux étudiants —chefs d’entreprises actuels et en
puissance— d’appréhender quelques mécanismes d’optimisation financière, qui rime
évidemment avec l’optimisation fiscale.
Lors de sa création, puis au cours de son développement, l’entreprise doit —au
moment opportun— détenir les ressources financières nécessaires pour faire face à
ses échéances, et utiliser au mieux les moyens dont elle dispose. Pour exercer son
activité, l’entreprise doit d’abord engager des dépenses avant de percevoir des
recettes : réalisation des investissements matériels (terrains, installations,
constructions) ; achats des matières et fournitures ; prévision de la rémunération de
la main d’œuvre ; etc. Ce n’est qu’ultérieurement, à l’issue de la production et de la
commercialisation, que des recettes seront encaissées après la réalisation des ventes.
Il y a donc un décalage dans le temps entre les paiements et les encaissements
concernant aussi bien les investissements que l’exploitation. Ce décalage crée des
besoins de financements que l’entreprise devra couvrir en se procurant des fonds
selon différentes modalités.
En partant du fait que l’entreprise est une entité économique combinant les facteurs
de production (capital, travail, matières premières) dans le but de produire des biens
et services destinés à être vendus sur un marché solvable, le financement peut être
défini comme lui permettant de disposer des ressources qui lui sont nécessaires sur le
plan pécuniaire. Ce financement conditionne la survie de l’entreprise.
101
Chapitre 1 : QUELQUES GENERALITES SUR
L’ENTREPRISE
L’entreprise peut être définie comme étant une « unité économique qui implique la
mise en œuvre de moyens humains et matériels de production ou de distribution des
richesses reposant sur une organisation préétablie » (GUINCHARD et DEBARD).
C’est aussi l’ensemble des « établissements réunissant, sous une direction commune,
des moyens tant humains que matériels en vue de l’accomplissement d’activités
économiques, commerciales, industrielles ou de services » (CABRILLAC).
§3. Caractéristiques :
Une organisation technique : elle produit des biens et services à partir d’une
combinaison de moyens (capital sous différentes formes, compétences) ;
Une organisation économique : la création et la répartition de la valeur est une
finalité centrale de l’entreprise ;
Une organisation sociale, une cellule sociale et humaine : l’entreprise est
composée de 3 acteurs principaux, à savoir les Apporteurs de capitaux, les
Dirigeants et les Salariés. Ces 3 acteurs ont des objectifs et des stratégies
individuelles différentes ;
Un centre de décision relativement autonome : calcul économique, gestion et
décisions.
Pour fonctionner et atteindre ses objectifs, l’entreprise entreprend des relations avec
plusieurs parties qui —elles aussi— s’intéressent au fonctionnement de l’entreprise et
à son efficacité. Il s’agit notamment de :
102
Clients : le marché de l’entreprise dépend des ventes qu’elle réalise donc des
achats de ses clients (ménages, administrations, autres entreprises, banques…). Le
client peut être qualifié de « pilier de l’affaire dans la mesure où il est le seul à
donner du travail à l’entreprise ». De ce fait, le seul but de l’entreprise est de
satisfaire les besoins du client et à travers lui les besoins de la société toute
entière.
Autres entreprises : Elles peuvent être des fournisseurs dont le prix d’achats des
matières premières, prix d’énergie fournie, installations, services… conditionnent
le prix de vente des produits de l’entreprise. Elles peuvent également être des
concurrents que l’entreprise prend en compte (prix appliqués par les concurrents,
caractéristiques de leurs produits).
Administrations : Etat et les collectivités locales qui lui réclament des impôts et
des taxes ainsi que les organismes sociaux à qui elle doit verser des cotisations
sociales. Mais elle s’adresse à ces administrations pour obtenir des aides ou
utiliser des biens et services collectifs que ces administrations créent et
entretiennent.
A. Organisation et Entreprise :
L’Organisation est définie comme étant une unité sociale mise en place pour
atteindre certains objectifs. Elle suppose un but formel, une division des tâches et une
attribution des rôles, un système de communication, un mécanisme de prise de
103
décisions, un ensemble de règles d’évaluation de l’activité. Cette définition
s’applique aux administrations, clubs, associations, partis politiques, entreprises …
Donc, toutes les entreprises sont des organisations mais pas l’inverse. L’entreprise est
une organisation mettant en œuvre différents moyens dans le but de produire et
commercialiser des biens et services. Elle est finalement une organisation capable de
s’adapter à l’évolution de l’environnement en changeant les procédures. Donc
l’entreprise est dynamique elle évolue en permanence elle détient un système ouvert.
B. Établissement et Entreprise :
C. Administration et Entreprise :
Dans ce cas, l’entreprise joue deux rôles principaux : un rôle économique et un rôle
social. Avant d’esquisser ces deux rôles, il convient de dire un mot sur le but et
finalité de l’entreprise, de manière globale :
Le but de l’entreprise est la raison pour laquelle elle a été créée. Son objectif varie
selon la type d’entreprise et le système social dans lequel elle exerce son activité. Un
but est un objectif à atteindre dans l’accomplissement d’une activité donnée. Il
exprime le résultat qu’un individu ou une entité doit s’efforcer d’obtenir dans la
réalisation des opérations qu’ils ont pour mission d’effectuer ou de diriger.
104
Réaliser des profits, satisfaire le consommateur et pérennité pour les
entreprises privées ;
Satisfaire les usagers/clients et mettre en place les missions du services
publiques (Etat, collectivités locales et entreprises publiques) ;
Partager un loisir entre les membres (Club) ;
Exercer un rôle humanitaire (ONG ; association caritative) ;
Promouvoir l’expression et la diffusion d’idées politiques, culturelles ou
religieuses (parti politique, association culturelle).
Le profit n’est pas le seul objectif des entreprises. Malgré l’importance de la notion
du profit (elle représente le moyen principal pour assurer la survie et la pérennité de
l’entreprise), il ne peut être considéré comme seul et premier objectif des firmes.
D’autres critiques ont été faites à l’hypothèses de maximisation des profits sur
la base de la constatation que l’entreprise ne vit pas un avenir certain. Cette
incertitude ou cette incapacité à maitriser suffisamment l’évolution des
marchés et l’environnement est suffisante pour empêcher l’entrepreneur de
maximisation ses profits.
Pour arriver à maximiser les profits, il serait nécessaire —dans une grande
entreprise moderne— que toutes ses composantes soient tendues vers un but
unique. Il faudrait qu’aucune erreur ne soit commise, que l’information
105
venant de la direction soit parfaitement transmise, comprise et acceptée. La
réalité tend à montrer que la complexité de l’entreprise rend un tel modèle de
fonctionnement impossible.
106
§2. Rôle économique de l’entreprise :
A. Remarque préliminaire :
Lorsque l’entreprise vend la production, elle réalise la valeur qu’elle a créée par son
activité en transformant différents produits semi-finis.
Valeur ajoutée = valeur des biens et services produits − valeur des consommations
intermédiaires + marges commerciales (valeur des ventes de marchandises
revendues en l'état moins leur valeur d'achat)
107
Exemple :
Les téléphones ainsi fabriqués sont vendus à un montant global de 100.000 USD.
Quelle serait la valeur ajoutée générée respectivement par les trois entreprises
sous examen ?
108
§3. Rôle social de l’entreprise :
A. Progrès social :
L’entreprise est une source du progrès technique qui conditionne la vie des êtres
humains. Elle s’investie également dans des missions de lutte contre l’exclusion et
participe à des compagnes d’intérêt national (financement d’associations,
construction d’écoles, aides aux familles et catégories nécessiteuses, forages de puits
et ouvertures de pistes dans des régions isolées).
B. Éducation :
L’entreprise joue un rôle important dans l’éducation. il faut savoir que l’individu
passe un temps considérable de sa vie au travail. De ce fait, il reçoit de l’entreprise
qui l’emploi l’éducation par la formation professionnelle et les promotions. Mais
aussi l’accueil de stagiaires, visites d’écoliers et parrainage.
L’entreprise influence également l’état d’esprit (habitudes et mentalités) de certains
employés, dans ce sens qu’en passant beaucoup plus de temps avec les autres, il est
fort probable qu’on s’approprie leurs modes de vie.
109
Chapitre 2 : QUELQUES MOYENS DE
FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE
Dans une première section, nous aborderons les différents financements possibles
pour une entreprise puis, dans un deuxième temps (section), nous nous intéresserons
avec détails à l’un des moyens de financement actuellement très prisé par les jeunes
entreprises, en l’occurrence le « financement participatif » (Crowdfunding).
Voyons les besoins (A) puis les moyens (B) de financements de l’investissement.
110
Investissements incorporels :
Investissements financiers :
L’entreprise peut financer ses investissements par ses propres ressources (fonds
propres) ou par des ressources extérieures (ressources étrangères) :
111
L’autofinancement :
C’est la forme préférée de financement des entreprises, en effet, c’est la plus facile à
mettre en œuvre car il n’y a pas à obtenir l’accord des personnes extérieures à
l’entreprise et qu’elle n’entraîne pas de frais. Toutes les entreprises l’utilisent y
compris les plus grandes.
L’augmentation de capital :
Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de nouveaux
apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources.(capital risque : pour
des PME en forte croissance grâce à des innovations technologiques).
Les fonds propres sont le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L’entreprise doit donc recourir à des sources de financement
externe, notamment :
112
Le crédit-bail :
Ici également, il convient d’esquisser les besoins (A) puis les moyens (B) de
financements de l’exploitation de l’entreprise.
Le fonds de roulement est défini comme l'excédent de capitaux stables, par rapport
aux emplois durables, utilisé pour financer une partie des actifs circulants.
La trésorerie
113
B. Moyens du financement du cycle d’exploitation :
Il s’agit de l’octroi de délais de paiement. Les délais de règlement accordés par les
fournisseurs constituent une forme de crédit inter-entreprises qui permet le
financement des stocks immobilisés et d’une partie des délais de paiement accordés
aux clients.
Mobilisation de créances :
Pour se procurer des liquidités l’entreprise qui a accordé des délais de paiements
peut mobiliser ses créances sans attendre leur échéance : Escompte d’effets de
commerce ; Loi DAILLY ; l’affacturage ; etc.
Crédits de trésorerie :
C’est une avance d’argent consentie par la banque pour financer des déficits de
trésorerie. Ils sont destinés à faire face aux difficultés temporaires de trésorerie :
Découvert bancaire ;
Facilité de caisse ;
Crédits relais ;
Crédit de campagne.
Dans la première section du chapitre sous examen, nous avons relevé que les fonds
propres sont le plus souvent insuffisants pour financer la totalité des investissements,
et que l’entreprise est parfois tenue de recourir à des sources de financement externe
(ressources étrangères), parmi lesquelles : les emprunts à long ou moyen
terme (emprunts obligataires et emprunts indivis) et le crédit-bail. En dehors de ces
moyens traditionnels, un nouveau type de financement est de plus en plus en vogue
et connait un grand succès auprès de jeunes entreprises (start-up). Il s’agit du
financement participatif.
114
Cette pratique se fait essentiellement par le biais d’internet et a d’ailleurs connu un
essor grâce aux réseaux sociaux.
Il convient de faire remarquer que le Crowdfunding ne remplace bien sûr pas les
solutions traditionnelles de souscription ni même d'investissements, mais il participe
à une nouvelle forme de diversification en termes d'épargne et de placements
rentables. Plus largement, on peut voir dans le développement du Crowdfunding une
tendance naturelle et légitime dans un contexte mondial où la consommation
collaborative et la production participative jouent un rôle de plus en plus important.
La forme de financement la plus ancienne est souvent assimilée à celle des business
angels, ou investisseurs providentiels. Les premières bribes de financement
participatif apparaissent dès le 18ème siècle, sous un aspect communautaire et
concernent le plus souvent des actions de charité.
115
Liberté. Comme souvent, ce sont donc les américains qui ont été les premiers à
introduire un tel concept. Ce sont alors plus de 160 000 contributeurs de toute
condition et tous âges, français et américains, qui financent la construction de la
statue symbolisant la liberté bien sûr, mais également l'amitié entre les États-Unis et
la France.
En 2008, Barack Obama utilise la collecte de fonds pour financer une partie de sa
campagne présidentielle qui le mènera à la Maison Blanche. En 2011, il réitère
l'opération dans la course au bureau ovale. Il récolte ainsi sur son propre site environ
118 000 000$ avec 49% de ses donateurs ayant apporté des sommes de 200$ ou moins.
Un an plus tard, Obama met en place le JOBS Act (Jumpstart Our Business Startups
Act) afin d'établir un premier cadre légal à cette méthode de financement
désintermédiée. Une distinction est notamment établie entre le financement
participatif dans une optique caritative et celui qui implique un retour sur
investissement.
Les projets personnels des particuliers peuvent être financés par l’intermédiaire du
prêt entre particuliers (Younited Credit) ou encore par l’intermédiaire des plateformes
de micro-crédit ou de finance solidaire.
116
Les entreprises sont aussi des utilisateurs de cette forme de financement idéale pour
tester de nouveaux produits, communiquer autour de leur projet ou encore financer
des développements non couverts par les banques traditionnelles.
A. Le don :
Le premier type de Crowdfunding —et le plus ancien— est celui du don dit sans
contrepartie. Les anglo-saxons parlent aussi de Crowdgiving. Le principe est simple,
une personne physique ou morale (entreprise) fait don d'une certaine somme pour
financer un projet ou produit sans rien attendre en retour. Cette pratique s'applique
le plus souvent aux domaines associatifs ou personnels. Certaines plateformes se
sont spécialisées dans la collecte de dons pour les associations. Mais en soi, chaque
association lançant des campagnes de dons, est finalement un acteur du
Crowdfunding.
Il existe aussi des plateformes qui fonctionnent sur le principe du don avec
contrepartie, mais non financières. Dans ce modèle, une personne (physique ou
morale) donne une somme au porteur de projet en échange d'une récompense. Celle-
ci peut prendre 2 formes :
Pré-achat : Souvent les donateurs sont prévenus que le produit ne sera créé et
reçu que si une certaine somme est atteinte.
Cadeau : Un simple cadeau de remerciement pour le geste.
117
C. Le prêt ou crowdlending :
E. La production communautaire
C’est lorsque les investisseurs sont aussi coproducteurs. A ce titre, ils vont percevoir
des royalties sur les ventes à venir (parfois, cela peut être plus symbolique et ne
consister qu’en des invitations ou cadeaux promotionnels). Mais dans tous les cas, il
y a contrepartie.
Il est souvent utile dans le cadre de microprojets : les internautes donnent de petites
sommes afin de favoriser l’essor de l’activité concernée. On retrouve beaucoup cela
dans les pays en développement.
A. Avantages :
D’une part, il permet de financer un projet en se passant des banques et dans des
délais relativement courts pour les petits projets.
118
D’autre part, cette stratégie de collaboration communautaire, au-delà de la simple
participation financière, permet de fédérer et se faire entourer pour accompagner
son projet, ce qui est idéal pour des associations ou jeunes créateurs d’entreprises.
Cette pratique s’appuie sur un critère autre que la simple recherche du profit
(comme le ferait une banque) : on a ici une relation de personne physique à
personne physique, d’où cette désintermédiation avec les banques et acteurs
traditionnels de financement.
Enfin le crowdfunding permet indirectement de réaliser une étude de marché. En
effet les donateurs ou prêteurs peuvent donner leur opinion sur le projet. Si la
campagne de « levée de fonds » échoue, il conviendra de déterminer pourquoi et
d’en tirer les leçons. Si elle réussit, les participants deviendront de véritables
ambassadeurs.
B. Inconvénients
119
Table des matières
120
§4. L’impôt sur les bénéfices et profits ................................................................................................................. 34
A. Base légale et matière imposable ............................................................................................................ 34
B. Taux de l’impôt et modalités de perception ......................................................................................... 35
C. Exemptions, exonérations et déductions ............................................................................................... 36
§5. L’impôt sur les revenus professionnels ou l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) ............. 37
A. Remarques préliminaires......................................................................................................................... 37
B. L’Impôt professionnel sur les rémunérations des salariés. ................................................................. 37
C. L’impôt professionnel sur les rémunérations des expatriés ............................................................... 41
D. L’impôt professionnel sur les rémunérations des prestations libérales ou l’impôt sur les
professions libérales........................................................................................................................................... 41
Section 3. L’impôt sur les biens et services : la TVA ............................................................................. 42
§1. Remarques introductives ................................................................................................................................. 42
§2. Champ d’application et exonérations............................................................................................................. 43
§3. Modalités du fait générateur et d’exigibilité ................................................................................................. 44
§4. Détermination de la base d’imposition et du taux........................................................................................ 45
§5. Régime des déductions .................................................................................................................................... 45
§6. Obligations administratives, déclaratives et contributives des redevables ............................................... 46
§7. Liquidation, recouvrement et remboursement de la TVA........................................................................... 47
§8. Régime des pénalités ........................................................................................................................................ 47
Section 4. Autres impôts indirects : droits des douanes et droits d’accises ....................................... 48
§1. Droits de douane ............................................................................................................................................... 48
A. Considérations générales sur les droits de douane.............................................................................. 48
B. Le régime douanier congolais ................................................................................................................. 49
1) Droit de douane à l'importation ........................................................................................................ 49
2) Droit de douane à l'exportation ......................................................................................................... 50
§1. Droits d’accise ou de consommation .............................................................................................................. 51
A. Considérations générales......................................................................................................................... 51
B. Matières imposables, faits générateurs et taux ..................................................................................... 52
CHAPITRE 2 : LES REGIMES D’IMPOSITION EXCEPTIONNELLE ........................................................................................... 53
Section 1. La fiscalité pétrolière ............................................................................................................... 53
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 53
§2. Caractéristiques du régime .............................................................................................................................. 53
§3. Bénéficiaires et conditions d’éligibilité ........................................................................................................... 54
§4. Avantages du régime........................................................................................................................................ 54
§5. Obligations et sanction ..................................................................................................................................... 54
A. Obligations ................................................................................................................................................ 54
1) Une royaltie ou royalty ....................................................................................................................... 54
2) Un impôt spécial forfaitaire sur les bénéfices .................................................................................. 55
3) Des impôts pour lesquels elles sont redevables légales, c’est-à-dire, des simples collectrices
d’impôts notamment :................................................................................................................................... 55
B. Sanction : la déchéance ............................................................................................................................ 55
Section 2. La fiscalité minière ................................................................................................................... 56
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 56
§2. Caractéristiques du régime .............................................................................................................................. 56
§3. Bénéficiaires ....................................................................................................................................................... 56
§4. Conditions d’éligibilité ..................................................................................................................................... 57
§5. Avantages du régime........................................................................................................................................ 57
A. Pour l’exploitant minier industriel ......................................................................................................... 57
B. Pour l’exploitant minier à petite échelle ................................................................................................ 58
C. Pour l’exploitation artisanale .................................................................................................................. 59
§6. Obligations et sanctions ................................................................................................................................... 60
A. Obligations ................................................................................................................................................ 60
B. Sanctions .................................................................................................................................................... 61
121
Section 3. La fiscalité forestière ................................................................................................................ 61
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 61
§2. Caractéristiques et taux d’imposition ............................................................................................................. 61
Section 4. La fiscalité des investissements.............................................................................................. 63
§1. Fondement juridique et caractéristiques du régime ..................................................................................... 63
§2. Bénéficiaires et conditions d’admission ......................................................................................................... 63
§3. Avantages du régime........................................................................................................................................ 64
A. Avantages liés au Régime Général : ....................................................................................................... 64
B. Avantages particuliers aux PME et PMI................................................................................................ 64
§4. Obligations et sanctions ................................................................................................................................... 65
A. Obligations ................................................................................................................................................ 65
B. Sanctions .................................................................................................................................................... 65
Section 5. Le régime fiscal des services publics et des établissements publics ................................. 66
§1. Notion définitionnelle de service public et d’établissement public ........................................................... 66
§2. Caractéristique de ce régime fiscal ................................................................................................................. 67
Section 6. Le régime fiscal des entreprises publiques ou services publics transformées en sociétés
commerciales .............................................................................................................................................. 67
§1. Notion d’Entreprises publiques transformées en sociétés commerciales .................................................. 67
§2. Caractéristique de ce régime fiscal ................................................................................................................. 68
Section 7. Le régime fiscal applicable aux Associations Sans But Lucratif (ASBL) .......................... 68
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 68
§2. Bénéficiaires et conditions d’éligibilité ........................................................................................................... 68
§3. Avantages de ce régime fiscal ......................................................................................................................... 69
A. Les impôts Réels : ..................................................................................................................................... 69
B. Les impôts Cédulaires sur les revenus : ................................................................................................ 69
§4. Obligations ......................................................................................................................................................... 69
A. Obligations fiscales................................................................................................................................... 69
B. Autres Obligations ................................................................................................................................... 69
§5. Les pénalités ...................................................................................................................................................... 70
Section 8. La fiscalité des missions diplomatiques et consulaires....................................................... 70
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 70
§2. Bénéficiaires ....................................................................................................................................................... 70
§3. Avantages de ce régime fiscal ......................................................................................................................... 70
A. En matière d’impôts réels ........................................................................................................................ 71
B. En matière d’impôts sur les revenus ...................................................................................................... 71
C. En matière d’impôts sur les biens et services........................................................................................ 71
Section 9. La fiscalité des Entreprises de petite taille............................................................................ 72
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 72
§2. Bénéficiaires ....................................................................................................................................................... 72
§3. Avantages de ce régime fiscal ......................................................................................................................... 72
A. Pour la Petite Entreprise : ........................................................................................................................ 72
B. Pour la Micro-Entreprise ......................................................................................................................... 73
Section 10. Les régimes fiscal et non fiscal applicable aux conventions de collaboration et aux
projets de coopération............................................................................................................................... 74
§1. Fondement juridique ........................................................................................................................................ 74
§2. Bénéficiaires ....................................................................................................................................................... 74
§3. Avantages de ce régime fiscal ......................................................................................................................... 74
CHAPITRE 3 : LES DROITS, TAXES ET REDEVANCES EN DROIT CONGOLAIS ........................................................... 76
Section 1 : Droits, taxes et redevances à percevoir, à l’initiative des administrations et services
d’assiette, au profit du Gouvernement central ...................................................................................... 76
§1. Fondement légal ................................................................................................................................................ 76
§2. Services d’assiette, taux et rétrocession .......................................................................................................... 77
122
Section 2. Droits, taxes et redevances à percevoir, à l’initiative des administrations et services
d’assiette, au profit des Provinces et des ETDs ..................................................................................... 78
§1. Fondement légal ................................................................................................................................................ 78
§2. Nomenclature .................................................................................................................................................... 78
§3. Répartition par Administration ...................................................................................................................... 78
CHAPITRE 4 : PROCEDURES FISCALES...................................................................................................... 80
Section 1 : Constatation des impôts ........................................................................................................ 80
Section 2 : Liquidation et ordonnancement des impôts ....................................................................... 81
§1. Remarques préliminaires ................................................................................................................................. 81
§2. Déclaration de l’impôt foncier ......................................................................................................................... 82
§3. Déclaration de l’impôt sur les véhicules ........................................................................................................ 82
§4. Déclaration de l’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures .......................... 82
§5. Déclaration de l’impôt sur les revenus locatifs ............................................................................................. 82
§6. Déclaration de l’impôt sur les bénéfices et profits ........................................................................................ 83
§7. Déclaration de l’impôt professionnel sur les rémunérations et de l’impôt exceptionnel sur les
rémunérations du personnel expatrié .................................................................................................................. 83
§8. Déclaration de l’impôt mobilier ...................................................................................................................... 84
§9. Déclaration de la TVA ...................................................................................................................................... 84
Section 3 : Recouvrement de l’impôt ...................................................................................................... 85
§1. Remarques introductives ................................................................................................................................. 85
§2. Modalités de paiement ..................................................................................................................................... 85
§3. Action en recouvrement ................................................................................................................................... 86
A. Modalités d’exercice des poursuites ...................................................................................................... 86
B. Garanties du Trésor Public ...................................................................................................................... 88
I. Privilège du Trésor .............................................................................................................................. 88
II. Hypothèque du Trésor ........................................................................................................................ 89
III. Solidarité .......................................................................................................................................... 89
IV. Autorisation de sortie ..................................................................................................................... 90
Section 4 : Contrôle fiscal ......................................................................................................................... 90
§1. Remarques préliminaires ................................................................................................................................. 90
§2. Droit de contrôle ............................................................................................................................................... 91
§3. Droit de communication .................................................................................................................................. 94
§4. Droit d’enquête.................................................................................................................................................. 95
§5. Droit de visite et de saisie ................................................................................................................................ 96
Section 5 : Régimes de pénalités .............................................................................................................. 97
§1. Portée des pénalités fiscales ............................................................................................................................. 97
§2. Taux des pénalités............................................................................................................................................. 98
A. Pénalités d’assiette :.................................................................................................................................. 98
B. Pénalités de recouvrement : .................................................................................................................... 99
C. Astreintes ................................................................................................................................................... 99
D. Amendes .................................................................................................................................................... 99
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Section 3 : But et rôle de l’entreprise ..................................................................................................... 104
§1. But et finalité de l’entreprise :........................................................................................................................ 104
§1. Autres aspects :................................................................................................................................................ 105
§2. Rôle économique de l’entreprise : ................................................................................................................. 107
A. Remarque préliminaire : ........................................................................................................................ 107
B. Définition de la valeur ajoutée (VA) .................................................................................................... 107
C. Calcul de la valeur ajoutée (VA) ........................................................................................................... 107
§3. Rôle social de l’entreprise : ............................................................................................................................ 109
A. Progrès social : ........................................................................................................................................ 109
B. Éducation : ............................................................................................................................................... 109
C. Autres activités sociales : ....................................................................................................................... 109
CHAPITRE 2 : QUELQUES MOYENS DE FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE ........................................................... 110
Section 1 : Différents financements ....................................................................................................... 110
§1. Financement du cycle d’investissement : ..................................................................................................... 110
A. Besoins de financement du cycle d’investissement ........................................................................... 110
B. Moyens de financement du cycle d’investissement ........................................................................... 111
§2. Financement du cycle d’exploitation : .......................................................................................................... 113
A. Besoins du financement du cycle d’exploitation : .............................................................................. 113
B. Moyens du financement du cycle d’exploitation : ............................................................................. 114
Section 2 : Financements participatif ou « Crowdfunding » ............................................................. 114
§1. Remarques préliminaires ............................................................................................................................... 114
§2. Notion et historique ........................................................................................................................................ 115
A. Financement par foule, financement participatif ou sociofinancement ?........................................ 115
B. Historique et évolutions du Crowdfunding ....................................................................................... 115
C. Besoins susceptibles d’être financés au moyen du crowdfunding ..................................................... 116
§3. Formes de financement participatif .............................................................................................................. 117
A. Le don : .................................................................................................................................................... 117
B. La récompense, aussi appelée don avec contrepartie : ...................................................................... 117
C. Le prêt ou crowdlending : ........................................................................................................................ 118
D. L’investissement en capital ou equity : ................................................................................................. 118
E. La production communautaire ............................................................................................................. 118
F. Le microcrédit ou microcrédit solidaire .............................................................................................. 118
§4. Avantages et inconvénients pour une entreprise de recourir au financement participatif ................... 118
A. Avantages : .............................................................................................................................................. 118
B. Inconvénients .......................................................................................................................................... 119
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