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Fiscalité
Cours Magistral EG5
Cours assuré par M. Hassan KHALOUKI
FSJES-UMI MEKNES
M@facdéco
14/10/2014
Fiscalité 2014
Université Moulay Ismail
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociale
Meknès.
Champs d’application
Les charges, Les produits
Calcule de l’impôt
Paiement, Régularisation
Revenus catégoriels
Déductions sur impôt
NB : Le support du cours est disponible au guichet de la faculté gratuitement. L’usage de toute autre
référence bibliographique est recommandé pour d’éventuel approfondissement du contenu du support.
La fiscalité est le processus par lequel les pouvoirs publics s'assurent les fonds, prélevés par voie
obligatoire, afin de financer les dépenses publiques. Les impôts sont prélevés directement sur les personnes
physiques ou morales ou indirectement sur les transactions, sur des biens corporels ou prestations de
services.
La fiscalité est l'ensemble des lois et règles qui conditionnent l'impôt. Elle occupe une grande
importance dans les politiques étatiques grâce au besoin budgétaire et au souci d'interventionnisme dans la
vie économique.
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La fiscalité, tant par son ampleur que par la multiplicité des effets diversifiés qu'elle entraîne,
influence l'ensemble de l'activité économique, la production, la répartition, l'utilisation des biens et services,
des actifs financiers s'en trouvent profondément affectés.
Les agents économiques sont tout d'abord conduits à modifier leur comportement d'investissement, de
consommation, d'épargne, d'importation, d'exportation et plus généralement les choix des affectations des
ressources qu'ils opèrent.
La fiscalité est souvent perçue par les agents économiques comme une conséquence inéluctable de la
politique financière de l'état qui cherche à collecter le maximum de ressources pour financer ses besoins
croissants. Cette approche induit une certaine passivité chez les contribuables qui se limitent à subir l'impôt
sans chercher à faire du paramètre fiscal un élément à intégrer dans les processus de décision de gestion.
La fiscalité revêt un double aspect pour l'entreprise, elle constitue tout d'abord une charge financière
qui pèse sur la trésorerie et en suite une contrainte administrative et source de risque.
Les différentes étapes de la vie de l'entreprise marquent des choix fiscaux, et chaque fois des
solutions paraissent plus préférables à d'autres, surtout que le système fiscal ne cesse d'évoluer dans le sens
d'attirer le maximum d'investissements. Les entreprises doivent donc intégrer, de plus en plus la variable
fiscale dans leur décision de gestion dans le sens de réduire et de maîtriser le poids de cette contrainte.
Dans le volé théorique de ce cours sur la fiscalité des entreprises nous allons tenter de mettre l'accent
sur un certain nombre de notions clés dans le domaine fiscal afin de permettre une initiation des étudiants.
En effet, le champ fiscal est constitué de plusieurs disciplines, dont le droit fiscal entant que branche
juridique du droit des affaires, des finances publiques, mais aussi des procédés techniques de gestion des
entreprises et notamment du management financier.
La fiscalité n'est par tout à fait une discipline abstraite, elle consiste en la maîtrise des principes
de base mais également de savoir les appliquer tout en ayant des réponses aux différentes questions que
peut soulever le contribuable.
On s'inspirant du professeur Cozian qui la compare à l'arithmétique lorsqu'il dit que « l'important
est moins de savoir disserter sur l'art de faire les opérations que de savoir faire ces opérations », le volé
pratique de ce cours sera consacré aux principaux impôts du système fiscal national, ainsi qu'aux
calculs des principales situations fiscales rencontrées par les différents types d'entreprises contribuables.
Le champ fiscal étant très vaste et complexe, le présent cours, ne prétendant pas l'exhaustivité des
concepts, des situations et des solutions fiscales, ce n'est qu'une initiation à approfondir en matière de
fiscalité de l'entreprise.
L'impôt
Règles fiscales.
Dès 1776, A. Smith formule, très clairement dans la Richesse des nations, quatre règles fiscales
fondamentales qui préfigurent déjà des principes généraux de droit.
1. Règle de, Justice : « les sujets de chaque Etat doivent contribuer aux dépenses du
gouvernement autant que possible en raison de leurs facultés respectives, c'est-à-dire en
proportion des revenus dont ils jouissent sous la protection de l'Etat ».
2. Règle de certitude : « la taxe, ou portion d'impôt, que chaque individu est tenu de payer
doit être certaine et non arbitraire. L'époque, le mode, la quotité de payement, tout doit être
clair et précis, tant pour les contribuables qu'aux yeux de toute autre personne ».
3. Règle de commodité : «Tout impôt doit être perçu à l'époque et selon le mode que l'on peut
présumer les plus convenables pour le contribuable ».
4. Règle d'économie : «Tout impôt doit être perçu de manière qu'il fasse sortir des mains
du peuple le moins d'argent possible au delà de ce qu'il fait entrer dans le trésor de l'Etat ».
Principes de l'impôt.
- Le principe de légalité, défini par la Constitution, précisant que les règles concernant l'assiette, le
taux , et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures sont fixées par la loi, donc par
le Parlement ;
La création ou la modification d'un impôt sont toujours décidées par le Parlement. Si le
gouvernement souhaite la création d'un impôt, c'est le législateur, représentant le peuple souverain, qui le
vote.
- Le principe d'annualité, selon lequel le Parlement doit donner chaque année au gouvernement
l'autorisation de percevoir l'impôt, la loi de finances;
Rôle de l'impôt
Etant donné l'objet propre de l'impôt : couvrir les dépenses publiques, la question de sa nécessité
ne saurait se poser. Pour que l'Etat remplisse sa mission, il faut qu'il accomplisse des dépenses. Pour
pouvoir payer ces dépenses, il faut qu'il recouvre des recettes, donc qu'il prélève l'impôt.
Le rôle essentiel de l'impôt est-il uniquement d'ordre financier ? Consiste-t-il seulement à procurer
des ressources au Trésor ? Ou bien convient-il de reconnaître à l'impôt un rôle économique et social ?
Cependant, le choix d'un nouvel impôt est nécessairement conditionné par les caractéristiques du
système fiscal dans lequel il s'intègre.
Il est nécessaire de tenir compte de considération de justice pour le choix d'un nouvel impôt qui doit
s'insérer dans tout le système fiscal. Ensuite, il s'agit d'éviter de laisser subsister des failles dans le système
fiscal. D'ailleurs, Pour orienter les grandes options de politique fiscale, quelques principes doivent être
rappelés car ils sont susceptibles de guider la décision d'introduction d'un nouvel impôt sur une même
matière imposable qui aboutirait à rendre l'impôt insupportable et pousserait à la fraude.
Un système fiscal est fortement redistributif lorsque les prélèvements progressifs y occupent une place
prépondérante, par rapport aux prélèvements proportionnels :
- un prélèvement progressif est un prélèvement dont le taux croît lorsque son assiette augmente ; le
taux de prélèvement est alors plus fort pour les hauts revenus que pour les bas revenus (ex : l'impôt sur le
revenu) ;
- un prélèvement proportionnel est un prélèvement dont le taux reste fixe, quelle que soit son assiette
; le taux de la TVA est le même pour tous les consommateurs, quels que soient leurs revenus mais,
globalement, elle peut être considérée comme un impôt dégressif car, compte tenu de la part plus forte de
la consommation dans les dépenses des ménages les moins aisés, les prélèvements sur leur consommation
seront proportionnellement plus importants.
M@facdéco | Support de cours fourni par le Professeur M. KHALOUKI Hassan
Fiscalité 2014
Les impôts élevés découragent les investissements, font fuir les travailleurs les plus compétents et
incitent à recourir au travail au noir et au marché noir. Au bout du compte, le gouvernement ne récolte pas
plus d'argent, parce que ses mesures fiscales s'appliquent à une économie moins productive. Cela étant
dit, l'impôt à taux fixe contient malgré tout une certaine dose minimale de «progressivité», c'est-à-dire
qu'il continue à favoriser proportionnellement ceux qui gagnent moins, à cause de l'exemption de
base.
Les phases de l'imposition
1-Détermination de« matière imposable ». La matière imposable est l'élément qui sert de support à
l'impôt (produit, revenu). Soit un cadre qui perçoit un salaire de 70000 DH, reçoit d'un locataire un loyer
de 2 000 DH et a 3 000 DH de dividendes. Cet ensemble de revenus constitue sa « matière imposable ».
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2-Fixation de l'assiette. La base imposable est la mesure quantitative qui permet le calcul de l'impôt,
Pour fixer « l'assiette », il faut déterminer ce que l'on considère comme imposable : par exemple, un
certain montant peut être déduit pour frais professionnels. Il faudra également tenir compte de la
situation familiale.
3-Liquidation de l'impôt. Une fois l'assiette déterminée, l'impôt sera calculé en appliquant un barème
d'imposition qui généralement s'élève avec le revenu (liquidation). Liquider l'impôt consiste à
déterminer son montant en appliquant un tarif (ou un taux) à une base d'imposition.
4-Recouvrement : La somme due au titre de l'impôt une fois fixée, on procède au « recouvrement »
(encaissement de l'impôt) selon des procédures dont la feuille d'avertissement du percepteur matérialise le
caractère impératif.
Le prélèvement à la source.
Le prélèvement ou retenue, à.la source est un mode de recouvrement de l'impôt, consistant à faire
prélever son montant par un tiers payeur, le plus souvent l'employeur ou le banquier, au moment du
versement au contribuable des revenus sur lesquels porte l'impôt. Au Maroc, près de la moitié des
prélèvements obligatoires, principalement les cotisations sociales et la contribution sociale généralisée,
sont aujourd'hui prélevés à la source.
Le débat porte aujourd'hui sur le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu (IR) des non
fonctionnaires d'état. Ce dispositif pourrait pourtant présenter des avantages pour l'administration fiscale,
comme pour les contribuables. En effet, il s'agit d'un mode de recouvrement relativement simple et «
indolore » pour le contribuable, favorisant l'acceptabilité de l'impôt. En outre, il permet de relier plus
étroitement les variations de l'impôt à celles du revenu, alors que l'IR est aujourd'hui payé avec un
décalage d'un an, car il porte sur les revenus perçus l'année précédant leur déclaration.