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24/04/2018 Le chèque en droit Marocain - Juridika.

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DROIT BANCAIRE
Cour de cassation
Le chèque en droit Marocain chambre civile 2
Audience publique du jeudi 27 février 2014
Par fares Wafaa | 2015-02-27 N° de pourvoi: 12-24873
sous le numéro 25 Publié au bulletin Rejet
La législation marocaine n’a pas défini le chèque, les différentes
Cour de Cassation
définitions données sont généralement d’origine doctrinales ou Chambre commerciale, financière et
jurisprudentielles. Nous retenons, à ce titre la définition donnée par économique
Michel CABRILLAC qui le défini comme suit : « c’est un écrit ou un titre Audience du 11 mars 2014
par lequel une personne appelée tireur ou émetteur donne l’ordre à une N° de pourvoi : 11-26915
banque ou un établissement assimilé, dit tiré, de payer à une troisième Cassation partielle
personne appelée bénéficiaire ou porteur ». La jurisprudence ne semble
pas s’éloigner de cette position puisque la Cour suprême a présenté, en Cour de cassation
Chambre pénale
date du 18 janvier 1962 , le chèque sous forme d’un mandat de paiement qui sert au
Audience du 16 novembre 1994
tireur à effectuer un retrait à son profit ou au profit d’un tiers de tout ou partie des
Dossier n°18721/1992
fonds portés au crédit de son compte chez le tiré. Arrêt n° 13190/1

Cette définition ne s’écarte pas trop de celle précisée dans un arrêt de la Cour de Cassation Cour de cassation
grançaise du 11 mai 1935 : « le chèque est l’écrit qui, sous la forme d’un mandat de paiement sert au chambre civile 1
Audience publique du mercredi 5 février
tireur à effectuer retrait à son profit ou au profit d’un tiers de tout ou partie des fonds portés au crédit
2014
de son compte chez le tiré ». N° de pourvoi: 12-23467
Bien que les banques existaient depuis fort longtemps, depuis le temps ou la Publié au bulletin Cassation
production était archaïque et la communication rudimentaire, le chèque ne s’était
répandu généralement qu’au 18ème siècle, d’abord en Angleterre puis dans d’autres pays Cour de cassation
d’Europe en France. chambre commerciale
Audience publique du mardi 14 janvier 2014
Les marocains n’ont connu l’usage du chèque que plus ta(rd, plus précisément avant
N° de pourvoi: 12-29807
l’instauration du régime du protectorat. Publié au bulletin Cassation
Historiquement, les gens utilisaient au 12ème siècle des titres qui ressemblaient aux
chèques modernes sous forme de reçu nominatif remis par le banquier à ses clients.
L’Europe connaissait au 16ème siècle l’évolution de la lettre de change sur toutes les
places financières, mais au 17ème siècle, les GOLDE SMITH NOTES qui constituaient de
véritable billets de banque autorisaient ainsi leurs clients à tirer sur eux des effets
nominatifs ou à ordre au profit du tiers.
En Angleterre, et surtout au 18ème siècle, le chèque se développait après la faillite
qui a frappé les GOLD SMITH et leurs finances et après la fondation de la banque
d’Angleterre.
Au Maroc, le chèque a vu le jour au 19ème siècle avec l’évolution des relations
commerciales au Maroc, les juifs marocains étaient en contact permanent avec les
banques étrangers tout en exerçant l’intermédiation et la représentation financière de
celle-ci au Maroc. Les historiens affirment également que des commerçants de Fés ont
ouvert des comptes à Londres et à Gibraltar en 1885. mais on ne peut guerre parle( d’une
introduction effective du chèque au sein de l’économie marocaine qu’après la
promulgation du dahir du 19 janvier 1939 notamment après l’instauration d’un système
bancaire au Maroc.
Après l’indépendance, le chèque était déjà connu par des marocains et son utilisation
devait se développer progressivement et relativement avec la création de la banque au
Maroc en 1939, la restructuration du système bancaire marocain, la promulgation de la loi
bancaire en 1967, telle qu’elle a été modifiée par la loi de 1993, l’extension du réseau
bancaire à travers le pays et enfin l’adoption du code de commerce de 1996 qui a été
modifié par la loi de 1997 relative au chèque.
L’utilité et les avantages du chèque ne sont plus à démontrer et qui se manifestent
comme suit :la sécurité dans les transferts des fonds, il demeure profitable à la banque
puisqu’il lui permet de mouvementer les comptes par de simples jeu d’écritures et de
diminuer ainsi les créances de ses guichets tout en travaillant avec un fond de roulement
réduit. L’utilisation du chèque dans une société donnée contribue également au
développement des dépôts en banque et donc au drainage de l’épargne public. Le chèque
demeure utile pour réduire l’émission de la monnaie fiduciaire et permet au tireur de se
décharger d’une partie de sa comptabilité à son banquier. Il permet, en outre à
l’administration fiscale de contrôler les dépenses et recettes des redevables des impôts.
Le code de commerce a traité, dans son livre III les effets de commerce qui
comprennent  : la lettre de change, le billet à ordre et le chèque. Il convient donc de
faire une distinction entre ces différents moyens de paiement.
A- Comparaison au niveau de la nature juridique
1- la nature juridique
a la différence de la lettre de change et à l’instar du billet à ordre, le chèque n’est
pas commerciale par la forme. Il n’est qualifié comme tel que s’il se rapporte à des

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relations commerciales ou s’il a été signé par un commerçant pour le besoin de son
commerce.
2- le rôle
la lettre de change et le billet à ordre sont à la fois des instruments de paiement et
de crédit, par contre, le chèque est exclusivement un instrument de paiement car il est
payable à vue et toute mention contraire est réputée non écrite. Certaines législations
imposent le paiement par choque de certaines transactions commerciales représentant
des montants importants.
La législation marocaine a prévu cette obligation dans son article 406 du code de
commerce au terme duquel  : «  entre commerçants et pour faits de commerce, tout
paiement d’une valeur supérieure à dix mille dirhams doit avoir lieu par chèque barré ou
par virement ». cette disposition n’est prévu pour les autres instruments.
B- Comparaison au niveau de la création
1- les parties
comme la lettre de change, le chèque suppose trois parties à savoir : le tireur, le tiré
et le bénéficiaire. Mais en matière de chèque et à la différence de la lettre de change, le
tiré est toujours un établissement de crédit. Alors que pour le billet à ordre, on relève
seulement deux parties à savoir le souscripteur et le bénéficiaire.
S’agissant de la lettre de change ou le billet à ordre, le tireur peut être en même
temps le tiré, mais cette dualité est exclue en matière de chèque.
2- la provision
Dans la lettre de change comme dans le chèque, la notion de provision et son
existence sont importantes mais à des degrés variables selon chaque effet.
Dans la lettre de change, l’existence de la provision n’est pas indispensable lors de sa
création, elle suffit qu’elle existe à l’échéance. Quant au chèque, la provision doit être
préalablement disponible lors de sa création, le défaut ou l’insuffisan,ce de cette
provision est sanctionnée pénalement. Dans un billet à ordre, il n’existe pas de provision
car le souscripteur est à la fois tireur et tiré.
Avant l’adoption du nouveau code de commerce, il a été courant de voir des
personnes commerçants ou non refuser purement et simplement le paiement par chèque,
il y avait même des magasins qui affichaient des pancartes indiquants clairement qu’ils
n’acceptaient les paiements par chèque.
On imagine mal les problèmes qu’un tel refus peut engendrer pour le client outre
l’embarras psychique dû à la mise en doute de sa solvabilité  surtout en présence des
tiers. Le client est ainsi privé momentanément d’un bien ou d’un service notamment dans
un jour férié ou au cours de la fermeture des guichets bancaires.
C’est pour donner plus de crédibilité au chèque que le législateur a enlevé plusieurs
lacunes qui existaient dans les anciennes lois pour donner plus de crédibilité au chèque et
pour inspirer de la confiance auprès des utilisateurs du chèque.
Alors on peut se demander, à ce niveau comment le législateur a réglementé le
régime du chèque ? et quelles sont les mesures prises por la nouvelle loi pour combattre
l’émission frauduleuse du chèque ?
On donnera réponse à ces questions à travers l’étude de deux grands chapitres : le premier sera
consacré à l’étude de la nature du chèque à travers sa création et ses modalités ; et le second sera
consacré à l’étude de sa fonction essentielle qui est un instrument de paiement.
 
Chapitre 1- La nature du chèque – un titre bancaire
Section 1- La création du chèque
La création du chèque consiste à rédiger les mentions obligatoires donnant à ce titre sa
valeur, c’est-à-dire en pratique à remplir les formules partiellement remises par le
banquier à son client. Cette opération doit être distinguée de l’émission du chèque qui
implique un dessaisissement irrévocable du tireur qui met le titre en circulation.
Comme la lettre de change, le chèque est un titre formaliste, son porteur doit
pouvoir s’assurer de sa valeur au premier coup d’œil. Cette ne peut être mise en cause
que par un vice apparent. C’est la raison pour laquelle on y voit parfois une variété
particulière d’effet de commerce. Ce caractère comporte deux conséquences : d’une part
le chèque est strictement lié aux mentions figurant sur lui, d’autre part, il est le fils
légitime d’une relation tripartite.
Paragraphe 1- Les mentions figurant sur le chèque
Pour la création d’un chèque, la législation marocaine dans son article 239 de la loi
publiée le 03.10.96 et suivant énonce un nombre considérable de mentions devant figurer
sur un chèque pour acquérir sa validité juridique et économique et qui sont de 3
catégories :
A- Les mentions obligatoires
L’article 239 du code de commerce prévoit des indications relatives à l’opération et
d’autres relatives aux parties.
1- Les mentions relatives à l’opération
- la dénomination du chèque insérée dans le texte même
du titre et exprimée dans la langue employée pour la rédaction
de ce titre
- le mandat pur et simple de payer une somme déterminée
- l’indication du lieu ou le paiement doit s’effectuer
- l’indication de la date et du lieu ou le chèque est crée
2- Les indications relatives aux parties
- le nom du tiré
- signature du tireur
La protection de cet arsenal juridique est très stricte dans la mesure ou la législation
a protégé ces mentions contre l’absence, la fausseté ou l’altération.
3- Absence d’une mention obligatoire
Selon l’article 307 –1 : le tireur qui émet un chèque ne portant pas l’indication du lieu
de l’émission ou sa date, celui qui revêt un chèque d’une fausse date, celui qui tire un

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chèque sur une personne autre qu’un établissement bancaire est passible d’une amende
de 6% du montant du chèque sans que cette amende ne puisse être inférieure à 100 Dh.
Dans la législation française, certaines mentions obligatoires ne sont pas
indispensables à la validité du chèque et à la mise en œuvre des droits qui y sont
attachés. Il s’agit d’abord du lieu de paiement qui, à défaut de son indication, est réputé
être le lieu désigné à côté du tiré ; si plusieurs lieux sont indiqués à cet emplacement, le
chèque est payable au premier lieu indiqué. A défaut de toute indication, le chèque est
payable au lieu ou le tiré a son établissement principal.
Si l on excepte ces suppléances tolérées par les textes, le titre dans lequel une des
énonciations indiquées par l’article 239 fait défaut ne vaut pas comme chèque sauf dans
les cas suivantes (article 240) :
- A défaut d’indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du
tiré est réputé être le lieu de paiement. Si plusieurs lieux sont indiqués à
côté du tiré, le chèque est payable au premier lieu indiqué.
- A défaut de ces indications ou de tout autre indication, le chèque
est payable au lieu ou le tiré a son établissement principal
- Le chèque sans indication du lieu de sa création est considéré
comme souscrit dans le lieu désigné à côté du nom du tireur.
Enfin, le droit pénal manifeste ici son autonomie puisque la nullité du chèque
consécutif à l’omission d’une mention obligatoire n’excluait pas l’incrimination
d’émission de chèque sans provision lorsque cette infraction existe.
4- Fausseté ou altération d’une mention obligatoire
Concrètement, deux mentions sont susceptibles d’être faussées dés l’origine : la date
de création du chèque et la signature du tireur.
L’indication d’une fausse date est sanctionnée par une amende de 6% du montant du
chèque. Cette irrégularité ne porte pas atteinte à la validité du chèque alors que la
fausseté de la signature du tireur est sanctionnée par la nullité du titre. Elle constitue à
la fois une irrégularité de forme et une grave irrégularité de fond en l’absence du
consentement du prétendu tireur.
B- Les mentions facultatives
Un certain nombre de mentions peuvent figurer sur le chèque. Il s’agit tout d’abord
de la désignation du bénéficiaire qui ne figure pas au rang des mention obligatoires et
que rien n’interdit de payer un chèque en blanc ou au « porteur », ce dernier est réputé
être le bénéficiaire.
S’agissant du numéro de compte, elle n’est pas obligatoire et sa parution n’est pas
indispensable pour affecter l’opération correctement et faciliter les traitements
bancaires.
Il existe, de surcroît, des mentions ayant pour objet de modifier le régime du chèque
ou de renforcer les garanties du porteur  : visa, certification, aval, barrement, clause
interdisant l’endossement etc.
C- Les mentions interdites
Ces mentions comportent deux séries de prohibitions  : certaines mentions sont
interdites parce qu’elles dénatureraient le chèque en lui enlevant les traits
caractéristiques qui lui permettent de remplir sa fonction d’instrument de paiement à
vue :
- l’indication d’une date d’échéance qui
transformerait le chèque en un titre de crédit
- stipulation d’intérêts qui impliquerait
également une idée de crédit et serait, en outre
contraire à l’exigence de détermination du
montant du chèque
la présence sur le chèque d’une mention prohibée n’est jamais san,ctionnée par la
nullité du titre. Cette mention est seulement réputée non écrite.
Fort heureusement, le tireur n’a pas à retenir toutes ces mentions puisque sa banque
lui fournit des formules pré imprimées qu’il lui suffira de compléter par les mentions qui
nécessitent son intervention (somme, signature, date, lieu de création etc).
 
Paragraphe 2- Les parties qui interviennent dans le circuit du chèque
Ils sont au nombre de 3 à savoir : le tireur, le tiré et le bénéficiaire
A- Le tireur
Le tireur est à la fois celui qui crée matériellement le titre et qui le remet à un client
ou mandant qui établit le chèque.
Cependant, la création de ce titre est un acte juridique qui reste soumis aux
conditions de validité du contrat imposées par le droit commun. L’émission requiert le
consentement du tireur qui doit être exempt de vice et doit reposer sur une cause réelle
et licite qui doit être recherchée dans l’opération fondamentale en vue de laquelle le
chèque est crée. Il est à noter que l’existence d’un vice de consentement ou illicite de la
cause ne sont pas un obstacle au paiement du chèque car ces irrégularités ne justifient
pas une opposition au paiement de la part du tireur.
Le tireur doit avoir la capacité nécessaire pour effectuer le transfert de fond en vue
duquel le chèque est crée. Ce transfert peut correspondra à un paiement au sens
technique du terme, c’est-à-dire au règlement d’une dette et aussi à la réalisation d’un
prêt, d’un dépôt, d’une sûreté ou d’une libéralité. Il y a donc lieu d’appliquer ici le droit
commun des incapacités  : un mineur non émancipé ne peut accomplir, en principe un
acte juridique, ce qui exclut tout paiement par chèque. L’on admet, cependant une
exception à cette règle en ce qui concerne les actes de la vie courante accomplis par un
mineur seul et qui n’encourent qu’une rescision en cas de lésion sur ces fondements.
Certaines banques autorisent les mineurs proches à la majorité de tirer des chèques pour
effectuer des paiements courants. Tandis qu’un mineur émancipé à la même capacité
qu’un majeur et peut donc émettre des chèques, il reste incapable d’exercer une activité
commerciale, ce qui porte atteinte à la validité du chèque tiré dans le cadre d’une telle

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activité. Le majeur en tutelle est dans la même situation que le mineur émancipé à la
seule différence que les actes de la vie courante qu’il accomplirait seul n’échappent pas
à la nullité de sorte qu’il ne peut en aucun cas émettre un chèque. Le majeur sous
sauvegarde de la justice peut accomplir tous les actes de la vie juridique, ce qui lui
permet de tirer valablement des chèques sous la seule remise en cause de l’opération
fondamentale en cas de lésion.
Contrairement à la nullité fondée sur un vice de consentement ou sur l’illicite de la
cause, la nullité résultante de l’incapacité du tireur est opposable au porteur même si
celui-ci est de bonne foi. Le porteur ne peut donc en aucun cas se prévaloir des droits
attachés à ce titre. En revanche, la nullité de l’engagement d’un signataire incapable ne
porte pas atteinte à la validité de l’engagement des autres signataires. En cas d’émission
de chèque en bois, c’est-à-dire sans provision, c’est le tireur qui porte la plus lourde
sanction.
L’émission d’un chèque implique que le tireur ait le pouvoir de disposer des fonds
déposés au compte sur lequel il est assigné. Ce pouvoir appartient normalement au
titulaire du compte, mais ce dernier peut en être privé dans certaines circonstances. A
l’inverse, par le jeu de la représentation, ce pouvoir peut être dévolu à une autre
personne que le titulaire de compte.
D’un autre côté, le tireur ne doit pas être sous le coup d’une mesure d’interdiction
d’émettre des chèques de paiement, qu’elle soit d’origine bancaire ou judiciaire.
B- Le tiré
Le tiré est celui qui détient des fonds appartenant au tireur, le tiré ne peut être une
personne quelconque puisque contrairement à la lettre de change et selon les dispositions
de l’article 241 du code de commerce  : «  le chèque ne peut être tiré que sir un
établissement bancaire ayant au moment de la création du titre des fonds à la disposition
du tireur conformément à une convention expresse ou tacite d’apr_s laquelle le tireur a
droit de disposer de ses fonds par chèque ».
Au sens de la présente loi, on entend par «  établissement bancaire  » tout
établissement de crédit et tout organisme légalement habilité à tenir des comptes sur
lesquelles des chèques peuvent être tirés.
La provision doit être faite par le tireur ou par celui pour le compte de qui le chèque
sera tiré sans que le tireur pour le compte d’autrui cesse d’être personnellement obligé
envers les endosseurs  et le porteur seulement.
Le tireur seul est tenu de prouver, en cas de dénégation que ceux sur qui le chèque
était tiré avait provision au moment de la création du titre, sinon, il est tenu de le
garantir quoique le protêt ait été fait après les délais fixés. Les titres tirés et payables au
Maroc sous forme de chèque sur toute personne autre qu’un établissement bancaire ne
sont pas valables comme chèques.
Il convient de noter que le tiré qui ne peut accepter le chèque n’a pas stricto sensu la
qualité de débiteur. Ses obligations sont essentiellement fondées sur le mandat de payer
qu’il reçoit du tireur et sur ses obligations professionnelles.
C- Le bénéficiaire
C’est toute personne au profit duquel le titre a été émis, il reçoit le paiement de la
somme prescrite dans le titre par le biais du tiré.
Dans ce sens, l’article 243 détermine qui peut en profiter du chèque  : «  le chèque
peut être payable :
- à une personne dénommée, avec ou sans clause
expresse –à ordre-
- à une personne dénommée avec la clause –non à
ordre-ou une clause équivalente
- au porteur
le chèque au profit d’une personne dénommée avec la mention « ou au porteur » ou
un terme équivalent vaut comme chèque au porteur. Il en est de même du chèque sans
indication du bénéficiaire. D’un autre côté, l’article 244 du code de commerce précise la
partie bénéficiaire et stipule  : «  le chèque peut être à l’ordre du tireur lui-même, le
chèque peut être tiré sur le compte d’un tiers »
d’après le code de commerce, le bénéficiaire pourra être le tireur lui-même s’il retire
une somme pour son propre usage, il pourra être un tiers s’il règle une dette par émission
d’un chèque. Ce bénéficiaire doit avoir la capacité de recevoir un paiement et doit
justifier comme suit  : de son identité au moyen d’un document officiel portant sa
photographie pour les personnes physiques. Tandis que pour une personne morale, elle
doit justifier de son identité de la ou des personnes physiques habilitées à effectuer
l’opération précitée ainsi que le numéro d’inscription à l’impôt sur les sociétés, au
registre de commerce ou à l’impôt des patentes.
 
Section 2- Le Chèque – monnaie de papier
Paragraphe 1- La provision et la prescription du chèque
A- La provision
1- Définition
Le législateur s’est abstenu de donner une définition de la provision, celle-ci est
aisément déduite et sans controverse tant des règles qu’il a édicté que du rôle
d’instrument de paiement à vue ou d’instrument de retrait dévolu au chèque. C’est ainsi
que la provision peut être défini comme l’ensemble des sommes portées sur un compte
bancaire ouvert au nom du tireur, et ce à concurrence d’un montant au moins égal à celui
du chèque tiré. Il s’agit d’une créance de somme d’argent du tireur contre le tiré dont il
est convenu qu’il peut disposer par chèque.
Le mécanisme du chèque postule impérativement l’existence de la provision qui
constitue l’élément primordial de la sécurité du porteur et lui donne l’assurance du
paiement.
En dépit de son importance, la provision n’est pas une condition de validité du
chèque, mais la question qui se pose : pour qui est faite la provision ?

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La provision doit être faite par le tireur ou par celui pour compte de qui le chèque
sera tiré sans que le tireur pour le compte d’autrui cesse d’être personnellement obligé
envers les endosseurs et le porteur seulement.
2- Les caractères généraux de la provision
le tireur ne peut créer un chèque que s’il est titulaire, à l’encontre du tiré, d’une
créance pécuniaire présentant certains caractères. A défaut le chèque n’est pas nul mais
le porteur ne peut en obtenir le paiement auprès du tiré et le tireur s’expose à certaines
sanctions.
Les caractères requis de la provision sont précisés dans le code de commerce. Le tiré
doit avoir «  au moment de la création des fonds à la disposition du tireur et être lié à
celui-ci, une convention expresse ou tacite d’après laquelle le tireur a le droit de
disposer de ses fonds par chèque  ». on peut déceler de cette formule une double
exigence  : d’une part la provision doit être disponible, d’autre part cette disponibilité
doit exister préalablement à la création du ch-que et subsister jusqu’à son paiement, elle
est préalable et irrévocable.
a- disponibilité de la provision
le tireur doit avoir chez le tiré des fonds à sa disposition dont «  il a le droit de
disposer par chèque conformément à une convention expresse ou tacite avec le tireur ».
ainsi, est formulé le principe dit traditionnellement de la disponibilité de la provision,
principe qui est le corollaire inévitable d’instrument de paiement à vue dévolu au
chèque.
L’expression  : disponibilité de la provision est une réalité une expression elliptique
qui amalgame deux exigences différentes  : celle d’une créance de somme d’argent
payable immédiatement et celle d’une créance qui doit être payable à un porteur de
chèque.
Il s’agit d’une somme qui doit être constituée en monnaie du lieu de paiement et non
en devises étrangères. Cependant, une créance simplement éventuelle ou affectée d’une
condition suspensive ne peut pas constituer une provision disponible. De même,
l’ouverture de crédit ne peut valoir provision que si l’engagement du tiré est formel et
préalable et a pour effet de constituer dans les comptes de la banque, au profit du tireur
un avoir dûment constaté dont il puisse disposer comme d’un avoir propre au profit de
tiers ou de lui-même.
Pour que l’ordre de paiement à vue qui est le chèque soit respecté, il faut que la
créance sur le tiré soit exigible, donc qu’elle ne soit pas affectée d’un terme, qu’elle
même ou le compte où elle est entrée ne soit pas l’objet d’une saisie arrêt. Il faut
également qu’elle soit liquide, qu’aucune opération ne soit nécessaire pour en faire
apparaître le montant.
Les conditions d’exigibilité et de liquidité interdisent de considérer que la provision
est constituée au moment ou le tireur dépose des valeurs mobilières ou de l’or en vue de
leur vente ou passe un ordre sur des valeurs déjà déposées.
Une difficulté peut surgir si le tireur est titulaire de plusieurs comptes chez le
banquier  : doit-on prendre en considération la position globale de ces comptes pour
apprécier l’existence de la provision ?
En principe, une réponse négative s’impose car les comptes sont indépendants. La provision
existe donc si le compte sur lequel est tiré comporte un solde créditeur ,suffisant sans qu’il y ait lieu
de se préoccuper de la situation des autres comptes.
b- Préexistence et irrévocabilité
v Préexistence
La provision doit être disponible «  au moment de la création du titre  ». il ne suffit
donc pas que le chèque soit approvisionné au jour de sa présentation au paiement. Il
s’agit d’une exigence purement théorique car si la provision est constituée  au jour de la
présentation du chèque au paiement, son éventuelle absence antérieure ne sera pas
sanctionnée, seul le refus de paiement par le tiré qui met en œuvre les règles
sanctionnant l’émission de chèque sans provision.
v Irrévocabilité
Il existe, en revanche une autre exigence qui reste implicite et dont la
méconnaissance est sanctionnée. La provision doit exister avant la création du chèque et
doit subsister jusqu’au paiement, elle est donc irrévocable. Ce qui a pour effet
d’interdire au titulaire de compte le retrait et le blocage, c’est à dire faire disparaître ou
rendre insuffisante la provision,, ou encore faire défense au tiré de payer le chèque, son
opposition est permise dans des cas très limités.
B- La prescription
La prescription du chèque signifie la fin de la date limitée d’un chèque pour produire
des effets économiques et juridiques.
Cette limitation de la date de la prescription varie selon la nature de chaque
législation en prenant en considération la lenteur du système ou sa vitesse.
La législation marocaine dans son article 295 du code de commerce dispose  :
« l’action du porteur du chèque contre le tiré se prescrit par un an à partir de l’expiration
du délai de présentation, il subsiste une action contre le tireur qui n’a pas fait provision
ou les autres obligés qui se seraient enrichis injustement ».
En récapitulant, on remarque que la législation marocaine et notamment le code de
commerce a donné une marge de temps assez suffisante pour le porteur d’un chèque qui
doit se prévaloir de ces droits patrimoniaux, et cela entre dans le cadre de la motivation
vers l’utilisation du chèque et sa crédibilité.
 
Paragraphe 2- Le chéquier et les dérivés du chèque
A- Le chéquier
Le chéquier est le petit carnet qui doit être délivré à un titulaire ou mandataire d’un
compte après avoir passé la commande auprès d’une banque. C’est ce carnet qui lui
permet de se prévaloir de ses droits sur son compte.

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Les formules de chèque délivrées par les banques sont normalisées et leur délivrance
est gratuite. L’établissement qui fournit le carnet doit inscrire à l’avance sur chaque
formule le nom du client et son numéro de compte, ce qui renforce un peu l’obligation
pour le banquier de vérifier l’identité de celui à qui il délivre un chéquier. Un même
chèque ne peut pas être crée en plusieurs exemplaires sauf si le titre n’est pas au
porteur, émis dans un pays et payable dans un autre. Le banquier, préalablement à
l’ouverture d’un compte doit vérifier le domicile et l’identité du postulant. Ce dernier
doit alors présenter un document officiel dont les caractériellement et les références
doivent être enregistrées par le banquier. Par ailleurs, le banquier devra vérifier auprès
de Bank Al Maghrib si le client demandeur d’un chéquier n’est pas sous le coup d’une
interdiction bancaire ou judiciaire.
Le banquier qui ne procéde pas aux vérifications engage sa responsabilité mais n’a
qu’une obligation de prudence et de diligence. Le document d’identité doit être officiel,
mais ce n’est pas forcément la carte d’identité. La vérification du domicile se fait
généralement par la production d’une quittance de liyer, d’impôt, d’électricité ou d’eau.
Le banquier n’est pas obligé de vérifier la profession et l’honorabilité du client, par
contre, il est obligé de demander au commerçant les documents nécessaires justifiant de
sa situation financière. Généralement, la procédure suivie pour la délivrance d’un
chéquier est la suivante : avant de délivrer un 1er chéquier, la banque doit attendre la
réponse du service central des incidents de paiement. Toutefois, la banque peut délivrer
exceptionnellement et sous sa propre responsabilité un premier chéquier de 10 vignettes
à certains clients ayant dépose des fonds importants et jouissant d’une bonne moralité,
sans attendre la réponse du SCIP.
A réception de l’état de réponse, le banquier :
- vérifie les informations reçues,
- inscrit sur la main courante des demandes
de 1er chéquier la date et la réponse du SCIP, la
date et la décision de l’agence de délivrer ou non
le chéquier et le visa du responsable.
- Reporte sur les cartons de signature les
numéros d’identifiant attribuant par le SCIP aux
personnes morales.
- Remet les demandes de chéquier dûment
visées à l’agent chargé de la confection des
chéquiers.
- Etablit les documents de mise à jour client
afin d’introduire les numéros d’identifiant SCIP
pour les personnes morales.
- Met à jour le code opposition (pas
d’incident) ou (interdit de chéquier).
Lorsqu’il s’agit de délivrer le chéquier au lient, le banquier vérifiera si le solde du
compte est suffisant ou si aucune opposition n’est intervenue depuis la commande, il
examinera si le nombre de chéquier demandé est en harmonie avec le fonctionnement du
compte (beaucoup d’escrocs commencent par constituer des réserves avant d’agir), il
contrôlera, en cas de doute, l’identité et le pouvoir de la personne qui se présente, il
fera signer un accusé de réception attestant que le client a bien pris possession de son ou
de ses chéquiers complets et vérifiera que la signature est conforme à celle déposée sur
le carton d’ouverture et lui remettra, s’il en dispose une plaquette d’information sur
l’utilisation des chéquiers. La délivrance du chéquier obéit à une réglementation stricte
et rigoureuse.
B- Les dérivés du chèque
  Le chèque, grâce à son développement et son interaction avec d’autres modes de
paiement, a pris plusieurs formes.
 
 
1- Le chèque barré
Le titulaire d’un compte peut, pour effectuer un règlement établir un chèque et le
remettre ou l’envoyer au bénéficiaire. Ce chèque peut ne pas parvenir au destinataire,
être trouvé et utilisé frauduleusement. Il y a un moyen simple de limiter le risque
d’utilisation frauduleuse : c’est le barrement du chèque.
La loi est claire la dessus, l’article 280 du code de commerce précise qu’il suffit pour
cela de tirer deux barres parallèles au recto du chèque, de préférence dans l’angle
supérieur gauche. Le barrement peut être fait par le tireur, le bénéficiaire ou sa banque.
Un chèque barré ne peut être payé par le tiré qu’à un banquier, à un chef de bureau des
chèques postaux ou à un client du tiré.
S’il n y’a aucune indication entre les deux barres, le barrement est général et ne peut
être payé par le tiré qu’à l’un de ses clients ou à un établissement bancaire. Si le nom
d’une banque est inscrit entre les deux barres, le barrement est spécial et le chèque ne
peut être payé par le tiré qu’au banquier désigné ou, si celui-ci est le tiré, qu’à son
client.
Le bénéficiaire d’un chèque barré doit, pour pouvoir l’encaisser être titulaire d’un
compte bancaire ou postal, à défaut, il doit se faire ouvrir un compte et donner son
identité. Cela devra décourager les utilisateurs malhonnêtes de chèque perdu ou volé.
Seront également traités comme chèque barré « les chèques à porter en compte émis à
l’étranger et payable au Maroc ».
2- Chèque non endossable
Afin de conserver les avantages du chèque barré, tout en supprimant les porteurs
intermédiaires. La loi a institué des formules de chèque pré barrés et non endossable. Il
peut ^être délivre des formules de chèque barré d’avance et rendues, par une mention
expresse du banquier, non transmissibles par voie d’endossement, sauf au profit d’une
banque, d’une caisse d’épargne ou d’un établissement assimilé.

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3- Le chèque visé
Il contient, de plus de toutes les autres mentions, un visa du tiré (banque) attestant
de l’existence de la provision. Mais le fait que la provision existe le jour du visa ne prouve
pas qu’elle existera le jour du paiement.
4- Le chèque certifié
La protection se révèle plus efficace que la précédente car la banque s’engage à
bloquer au profit du porteur la provision jusqu’au terme du délai de présentation. La
certification résulte de la signature du tiré au recto du chèque. Elle ne peut être refusée
que pour insuffisance de provision.
5- Le chèque de banque
Dans certains cas, le bénéficiaire peut exiger qu’on lui remet non  pas un chèque
extrait du carnet du titulaire de compte, mais un chèque émis par la banque elle-même.
6- Le chèque postal
Est tiré sur le bureau de poste par le titulaire d’un compte courant postal ou par un
usager qui a versé au guichet d’une poste la provision correspondante.
 
7- Le chèque de casino
Est celui rédigé sur un papier quelconque, notamment par un joueur désirant régler sa
dette alors qu’il n’a pas son chéquier sur lui. S’il est bien rédigé, il est valable comme
chèque à moins que la banque n’ait imposé à son client de se servir uniquement de
chèque détaché du chéquier, à l’exclusion de toute rédaction manuscrite.
 
 
Chapitre 1- La fonction du chèque – Instrument de paiement
Une fois crée, le chèque est remis à son bénéficiaire qui, à son tour, pourra le
transmettre à in nouveau porteur. Le chèque fait partie du patrimoine du bénéficiaire,
celui-ci peut le transmettre. En pratique, les chèques circulent peu, néanmoins, ils font
toujours l’objet d’une transmission, le bénéficiaire remet le titre à son banquier qui se
charge de l’encaisser ou parfois le prendre à l’escompte.
Le chèque est essentiellement un titre payable à vue, sa fonction économique même
ne le destiné pas à une aussi longue vie que la lettre de change.
Le vœu du législateur n’est pas de lui assurer une circulation prolongée car on
pourrait craindre qu’il ne fasse de la concurrence à la monnaie légale surtout en période
de trouble monétaire.
Le législateur a prévu les modes et les effets de cette transmission. Le chèque peut
être transmis en propriété ou bien, simplement, à titre de procuration en vue de son
encaissement.
 
Section 1- La transmission du chèque
Il convient de distinguer entre les deux modalités de transmission :
- si le chèque est transmis à titre de
propriété, les conditions de capacité exigées pour les
deux parties sont celles requises chez le tireur et le
bénéficiaire. En effet, le cédant par la provision chez
le tiré et d’autre part le cessionnaire reçoit la
propriété de ces sommes.
- Si le chèque est seulement remis pour
encaissement, le remettant doit avoir la capacité de
toucher le montant du chèque. Celui qui prend le
chèque doit avoir seulement la capacité requise en
droit commun pour un mandataire.
La transmission d’un choque s’effectue normalement par endossement, le porteur
apposant sa signature au dos du chèque et remettant celui-ci à l’endossataire,
l’endossement peut cependant matérialiser deux opérations juridiques fondamentalement
différentes  : l’endossement translatif et de l’endossement de procuration. Nous
analyserons au premier point la circulation du chèque et ensuite son endossement.
 
Paragraphe 1- La circulation du chèque
L’émission d’un chèque est le premier acte de sa mise en circulation, or, si le chèque
circule généralement peu, rien n’interdit qu’il soit transmis à des porteurs successifs
jusqu’à sa présentation au paiement. La circulation du chèque résulte du dessaisissement
irrévocable du tireur qui remet le chèque au bénéficiaire ou à un intermédiaire sur lequel
il n’exerce aucun contrôle.
Compte tenu des risques que comporte l’acceptation d’un chèque en paiement,
plusieurs dispositions permettent au bénéficiaire d’exercer un contrôle minimal sur la
régularité de l’émission. Cette dernière comporte plusieurs effet de droit, elle emporte
transfert de la provision, elle met à la charge du tireur un engagement de nature
cambiaire et elle n’est pas non plus sans incidence sur l’opération fondamentale en vue
de laquelle le chèque a été crée.
A- Le transfert de la provision
On dit couramment que l’émission du chèque trasmet au bénéficiaire «  la propriété
de la provision ». ces termes sont contestables car on conçoit mal comment on peut être
titulaire d’un droit de propriété sur une créance, donc d’un droit réel sur un droit
personnel, ils ont néanmoins le mérité d’exprimer très clairement une réalité juridique :
le bénéficiaire devient directement créancier du banquier, tiré du chèque.
La jurisprudence s’est souvent prononcée sur cette question dans l’hypothèse ou le
chèque a fait l’objet d’une opposition de la part du tireur. Elle estime que le tiré, étant
au courant de l’existence du chèque, doit alors en immobiliser le montant au profit du
porteur jusqu’à ce qu’il soit statué sur la validité de l’opposition. Cette situation bien
établie est cependant contestée car difficilement compatible avec la réglementation du
visa. On admet, en effet que le banquier ayant apposé son visa sur un chèque atteste
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l’existence de la provision à un moment donné, mais n’est pas tenu de l’immobiliser par
la suite. Or, si la loi n’oblige pas le banquier à bloquer la provision lorsqu’il est informé
de l’émission du chèque pour l’avoir visé, on voit mal pourquoi il en irait autrement
lorsqu’il est informé de l’émission par une opposition.
Ainsi, et puisqu’il est titulaire d’un droit direct à l’encontre du banquier de l’émission
du chèque, le bénéficiaire peut obtenir le paiement en dépit des événements qui, entre
temps, affectant la personnalité du tireur ou la créance de celui-ci à l’égard du tiré. Le
décès du tireur, la survenance de son incapacité ou l’ouverture d’une procédure de
redressement judiciaire contre lui postérieurement à l’émission ne font pas obstacle à
l’encaissement du chèque.
De même, si la provision est constituée par une ouverture de crédit, la révocation de
celle-ci par le banquier après l’émission est sans conséquence pour le bénéficiaire
puisque celui-ci a acquis antérieurement son droit au paiement du titre.
En effet, le principe selon lequel l’émission transfère la propriété de la provision va
encore permettre de résoudre le conflit naissant de la présentation simultanée au
paiement de plusieurs chèques dont le montant total excède la provision disponible.
Cette situation n’est pas rare puisque les sont présentés chaque jour au même moment
en chambre de compensation. Le principe évoqué en haut conduit à payer les chèques
selon leurs dates d’émission en suivant l’ordre chronologique. Lorsque les chèques en
conflit portent la même date d’émission, ils sont payés dans l’ordre de leur numéro de
série car cet élément est un indice du moment précis de l’émission, le chèque portant le
numéro de série le plus faible a sans doute été détache du carnet (donc émis avant le
chèque portant un numéro subséquent). Il faut cependant réserver l’hypothèse ou la
preuve contraire serait rapportée.
 
B- L’engagement cambiaire du tireur
 Ayant apposé sa signature sur le chèque, le tireur est garant du paiement de ce titre
tant à l’égard du bénéficiaire qu’à l’égard de tout porteur ultérieur selon les modalités
propres à l’engagement cambiaire, cette garantie est d’ordre publique.
L’article 250 de la loi 15-95 dormant le code de commerce stipule que : « le tireur est
garant du paiement, toute clause par laquelle le tireur s’exonère de cette garantie est
réputée non écrite  ». au terme de cet article, est réputé non écrite, toute clause par
laquelle le tireur prétendrait s’en exonérer , si d’autres personnes (endosseurs ou
avalistes)apposant également leur signature sur le chèque, elles seraient tenues
solidairement aux côtés du tireur, précision utile puisque n’est nécessairement
commercial.
C- Incidence de l’émission sur l’opération fondamentale
L’émission d’un chèque sert souvent à réaliser un paiement au sens technique du
terme, c’est à dire à éteindre une dette. La question qui se pose est donc de savoir si la
remise du chèque par le débiteur à son créancier vaut paiement.
L’article 305 du code de commerce répond à cette question de façon négative : « la
remise d’un chèque en paiement acceptée par un créancier n’entraîne pas novation. En
conséquence, la créance originaire subsiste, avec toutes les garanties y attachées jusqu’à
ce que le dit chèque soit payé ».cette solution est fondée car la remise d’un chèque ne
comporte pas les traits caractéristiques du paiement tant que le chèque n’est pas
encaissé, le bénéficiaire n’obtient pas satisfaction pare la remise de la chose qui lui est
due (même si, en pratique, son propre banquier lui fera à l’avance du montant du
chèque), iol conserve donc sa créance contre le tireur.

Paragraphe 2- L’endossement
Le caractère essentiel du chèque c’est d’être un titre payable à vue, il n’est pas
appelé à circuler longuement.
La transmission est le plus souvent effectué pour permettre sa présentation au
paiement par l’intermédiaire d’un banquier. Modalité à laquelle tend la législation qui
impose de régler certaines dettes par chèque barré et qui pénalise l’usage des chèques
endossables à d’autres qu’à des banquiers.
En pratique, le mode de transmission le plus courant est l’endossement. Le porteur
appose sa signature au dos du chèque et le remet à l’endossataire.
Un chèque est en principe endossable même si la clause «  à ordre  » n’y figure pas,
voir s’il a été émis à l’origine au porteur. Cette faculté peut toutefois être exclue ou
limitée :
- Elle peut être exclue par une clause dit
«  non à ordre  », on parle alors de chèque
nominatif. Celui-ci ne pourra être transmis que
selon les modalités de cession de créance de droit
commun.
- Celle faculté est le plus limitée par une
clause interdisant l’endossement sauf au profit
d’un banquier.
Combinée à un barrement qui oblige à faire encaisser le chèque par un banquier, les
hypothèses de transmission du chèque sont limitées puisque le chèque ne fait l’objet que
d’un seul endossement au profit de la banque du bénéficiaire en vue de son
encaissement.
L’endossement doit être pur et simple, l’endossement partiel ou l’endossement du
tiré est nul. L’endos doit être inscrit sur le chèque ou sur une feuille qui y est attaché
(allonge) et doit être signé par l’endosseur. L’endossement peut comporter des mentions
facultatives  : outre la date, il faut signaler la clause «  sans garantie  », c’est à dire
l’interdiction d’un nouvel endossement. En revanche, l’endossement ne peut pas, comme
l’ordre de payer émanant du tireur et pour les mêmes raisons, être assorti d’une
condition, elle serait réputée non écrite.

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L’endossement sans indication de l’endossataire est précisé par l’article 256 du code
de commerce envisage l’hypothèse d’un endossement en blanc. L’endossataire peut alors
remplir le blanc de son nom, ce qui revient à un endossement à personne déterminée, ou
du nom d’une autre personne, ce qui revient à un endossement direct du précédent
porteur au profit de cette personne, l’endossataire initiale ne supportant aucune
garantie.
Il existe 3 modalités distinctes d’endossements :
- L’endossement translatif a pour objet de
transmettre la propriété du titre à l’endossataire.
- L’endossement de procuration n’ayant
pour objet que de conférer à l’endossataire (le
banquier du bénéficiaire) un mandat de
recouvrement.
Il s’agit la des deux modalités les plus fréquents d’endossements qui, seules méritent
une attention particulière et on négligera, parce qu’il rarissime, l’endossement pignoratif
qui consiste à une mise en gage du titre bancaire.
A- L’endossement translatif
A pour objet de transmettre la propriété du chèque à l’endossataire. Lorsque
l’endossement est fait à un banquier. L’opération s’analyse en un escompte. Dans la
pratique, l’escompte de chèque tend à supplanter la remise à l’endossement. Donc, la
banque autorise de manière tacite son client à disposer immédiatement des fonds
correspondant au montant du chèque sans attendre l’encaissement effectif. La banque
qui prend un chèque à l’escompte n’est pas tenu de s’assurer que le chèque endossé à
son nom est suffisamment approvisionné. Il convient de s’interroger successivement sur
ses modalités et sur ses effets.
1- Modalités de l’endossement translatif
Tout chèque y compris le chèque barré peut faire l’objet d’un endossement translatif
dés lors qu’il n’a pas été stipulé « non à ordre ». cet endossement peut être effectué par
toute personne, qu’il s’agisse du tireur ou d’un autre porteur (sous réserve des conditions
restrictives mises à l’endossement).
Toutefois, le chèque est remis par voie d’endossement au tiré, ce dernier ne peut à
son tour l’endosser. La solution est logique : si le tiré est en possession du chèque, c’est
de toute évidence parce qu’il doit le payer. Seules les banques, caisses d’épargne et les
établissements assimilés peuvent bénéficier de l’endossement translatif d’un chèque
barré.
En principe, cet endossement se manifeste par une signature effectuée au dos du
chèque et accompagnée par la mention «  payer à l’ordre de  », et ce, pour distinguer
l’endossement d’une signature pour aval (article 265 du code de commerce). Si le
bénéficiaire du chèque est une société ou une personne morale, son représentant doit
indiquer dans l’endossement qu’il intervient en cette qualité. Sinon, le tiré ne pourrait
pas vérifier la régularité de la chaîne des endossements.
Le chèque endossé en blanc peut être mis en circulation selon plusieurs modalités :
- le porteur peut remplir le blanc par son nom,
dans ce cas, sa signature n’aura jamais figuré sur le
chèque, il n’aura ainsi aucune responsabilité dans le
paiement.
- Il peut endosser le chèque, sa signature figurera
sur le titre, ainsi, il deviendra garant du paiement.
- Il peut remettre purement et simplement le
chèque à une autre personne, le titre alors circulera
comme un chèque au porteur.
Pour la date, il n’est pas obligatoire de dater l’endossement, mais il doit être
effectué avant l’expiration du délai de présentation ou avant le protêt. Sinon, cet
endossement ne produit que les effets d’une cession ordinaire. L’article 263 – 3 punit des
peines de faux l’antidate des ordres ayant pour objet d’empêcher un commerçant à la
veille de sa cessation de paiement de réaliser des endossements frauduleux.
Cependant, l’endossement doit être qualifié, accompagné d’une mention indiquant qu’il est à
titre de procuration ou même de gage. S’il n y’a aucune mention, il serait présumé fait à titre de
procuration. Toute clause interdisant un nouvel endossement est valable, elle a pour effet de
supprimer pour tout porteur de chèque postérieur à cet endossement toute garantie du signataire. Si
malgré la clause, un nouveau porteur effectue un nouvel endossement, il serait responsable de tout
préjudice causé par cette transmission, mais cette clause n’interdit pas au porteur de faire un
endossement simplement afin d’encaissement qui ne peut porter aucun préjudice au signataire de la
clause.
L’endossement du tiré est nul, une fois que le chèque est arrivé entre les mains du
tiré, il ne vaudra que comme quittance, donc sa circulation doit être arrêtée. Cependant,
si le tiré a plusieurs établissement, l’endossement fait au profit d’une agence qutre que
celle sur laquelle le titre est tiré constituera un véritable endossement (article 254).
Au cas ou le chèque a été endossé par un mandataire qui a dépassé ses pouvoirs ou
qui n’avait aucun pouvoir, ce dernier est engagé personnellement.
2- Effets de l’endossement translatif
v Transmission de
propriété
D’une manière générale,l’endossement transmet tous les droits attachés au chèque et
particulièrement la propriété de la provision avec toutes ses conséquences. Il s’agit d’un
effet inéluctable de l’endossement translatif qui renforce considérablement les droits du
porteur du chèque.
Un endossement biffé est réputé non écrit, il faut que le bénéficiaire de
l’endossement biffé ait repris la transmission régulière du chèque.
En outre, lorsqu’un endossement en blanc est suivi d’un autre endossement, le
signataire de celui-ci est réputé avoir acquis le chèque par l’endossement en blanc, mais

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la régularité antérieure de la chaîne des endossements ne suffit pas pour rendre le droit
au porteur inattaquable, il faut encore qu’il ait acquis le titre de bonne foi. Un porteur
de mauvaise foi pourra être obligé de se dessaisir du chèque au profit de tout porteur
légitime qui en a été dépossédé. Il sera de mauvaise foi s’il a connu l’irrégularité du droit
du porteur légitime  et du droit qu’avait l’endosseur précédent. L’article 260 assimile à la
mauvaise foi la faute lourde commise dans l’acquisition du chèque.
Conformément à une règle caractéristique des effets de commerce, l’endossataire
bénéficie de l’inopposabilité des exceptions.
v L’inopposabilité des exceptions
L’endossement translatif du chèque permet au porteur de bénéficier de la règle de
l’inopposabilité des exceptions posées par l’article 261 du code de commerce qui
dispose  : «  les personnes actionnées en vertu du chèque (le tiré et tous endosseurs
successifs) ne peuvent opposer au porteur les exceptions fondées sur leurs rapports
personnels avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs, à moins que le porteur, en
acquérant le chèque, n’ait agi sciemment au détriment du débiteur  ». l’application de
cette règle qui, en pratique troue moins de d’occasions de s’appliquer à propos du
chèque qu’elle n’en a, en matière de lettre de change suppose au premier ligne que les
poursuites fondées sur le droit cambiaire soient diligentés par un porteur légitime, c’est à
dire qui pourra justifier en vertu de l’article 258 de son droit par une suite ininterrompue
d’endossement formellement irréguliers. De la sorte, le bénéficiaire ou l’endossataire
qualifié de porteur légitime auront plus de droit que la personne de qui ils tiennent leurs
droits.
Encore faut-il au terme de l’article 261 que l’on se trouve en présence d’exceptions,
c’est à dire de moyens de défense tirés des rapports personnels avec le tireur ou les
porteurs antérieurs et que le porteur soit de bonne foi.
v Responsabilité solidaire des endosseurs
Le second effet de cet endossement  résulte du fait que l’endosseur a sa propre
signature sur le titre, sauf clause contraire. Il s’engage donc solidairement avec les autres
signataires à garantir le paiement.
La garantie solidaire de paiement profite non seulement à l’endossataire mais encore
à tous les porteurs ultérieurs du chèque (article 283). Mais la question qui se pose  :
l’endosseur d’un chèque eut-il valablement stipuler une convention de non garantie ? la
réponse est donnée par l’article 257 – 2 qui dispose  : «  il peut interdire un nouvel
endossement, dans ce cas, il n’est pas tenu à la garantie envers les personnes auxquelles
le chèque est ultérieurement endossé  ». cet article admet que l’endosseur, par celle
clause législative, n’interdit pas que le chèque puisse circuler par endossement, mais
s’exonère de la garantie qui pourrait peser sur lui à la suite des endossements
irrégulièrement effectués.
B- L’endossement de procuration
L’endossataire est investie de mandat de recouvrement d’un chèque pour le compte
de l’endosseur. S’agissant d’un simple mandat, il ne saurait transmettre la propriété de la
provision à l’endossataire.
v Conditions de l’endossement de procuration
A la différence de l’endossement translatif, l’endossement de procuration est possible
pour tous les chèques, même ceux qui seraient stipulés non endossables. Si dans la
pratique, cet endossement est effectué au profit d’un banquier, le droit commun du
mandat conduit à affirmer que toute personne capable de recevoir un mandat peut
bénéficier de l’endossement de procuration. Il s’agit alors d’un simple acte
d’administration, donc la capacité et le pouvoir exigé pour donner tel mandat sont
uniquement ceux requis pour accomplir valablement des actes d’administration.
L’article 262 impose que cet endossement contient soit la mention «  valeur en
recouvrement » « pour encaissement » « par procuration » ou encore toute autre mention
impliquant un simple mandat. A défaut de l’une de ces mentions, l’endossement sera
réputé translatif. Il conviendra donc de faire tomber la présomption simple
d’endossement translatif pour établir que l’endossement a été effectué à titre de
procuration. En tout état de cause, cette démonstration n’est possible qu’entre les
parties à l’endossement, la présomption d’endossement translatif étant irréfragable vis-à-
vis des tiers. 
v Effets de l’endossement de procuration
L’endossataire qui reçoit un chèque en vertu d’un endossement de procuration n’est
qu’un mandataire chargé de recouvrement. L’article 262 – 1 en tire une conséquence
logique en disposant que l’endossataire ne peut, par voie d’un nouvel endossement,
transmettre la propriété du chèque. Il lui est uniquement possible de confier, à son tour
un nouveau mandat de recouvrement. Ce qui revient à une hypothèse de substitution
dans le mandat à laquelle les dispositions du code civil paraissent devoir s’appliquer.
L’article 262 – 3 du code de commerce crée ainsi une exception dans l’application du
droit commun du mandat. Le décès ou l’incapacité du mandant n’anéantissent pas le
mandat de recouvrement.
Cet endossement est généralement effectué au profit d’un banquier. Ainsi, plusieurs
obligations s’imposant à lui  : le banquier doit avan,t d’accepter le mandat de
recouvrement vérifier la régularité apparente du chèque, à défaut, il engage sa
responsabilité. Il est considéré comme « un véritable garant de la régularité du titre ». de
même, il sera reconnu responsable le banquier qui ne vérifie pas que la chaîne des
endossements est ininterrompue ou ne comporte aucune altération.
Tout banquier investi d’un mandat de recouvrement doit présenter le chèque au
paiement, il engage sa responsabilité en cas d’erreur dans cette présentation, d’absence
totale de présentation ou présentation tardive. En fat, comme tout mandataire, le
banquier doit rendre compte de sa mission, c’est à dire aviser son client dans un délai
raisonnable en cas de non paiement du chèque, faute le plus souvent de provision
suffisante et il a l’obligation contractuelle de préserver les recours cambiaires de son
client. Mais la remise d’un chèque à l’encaissement donne généralement lieu à une

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24/04/2018 Le chèque en droit Marocain - Juridika.net
inscription immédiate du montant du chèque au crédit du compte du remettant ou d’un
prêt à court terme qui se dénouera soit par l’encaissement effectif du chèque permettant
au banquier de se rembourser, soit par une contre passation au compte du commettant si
le chèque revient.
 
Paragraphe 3.- Les garanties du droit au porteur
Le porteur d’un chèque bénéficie de plein droit de certaines garanties inhérentes au
titre qu’il détient : transfert de la provision, engagement cambiaire du tireur, caractère
dissuasif de la répression du chèque sans provision. Il peut néanmoins exiger certaines
garanties supplémentaires.
 
A- L’aval
L’aval d’un chèque est extrêmement rare sous réserve de la technique qui consiste à
avaliser, par un acte séparé, toute une série de chèque. L’aval fait cependant l’objet des
articles 264 à 266 du code de commerce aux termes desquels l’aval peut être fourni soit
par un tiers qui garantit ainsi le paiement du chèque. Il en résulte qu’un endosseur
pourrait parfaitement garantir le paiement par un aval. L’intérêt de cet aval est toutefois
réduit puisque tout signataire du chèque est – par sa seule signature – garant solidaire du
paiement du titre. Seul le tiré se voit interdire d’avaliser un chèque et ceci pour les
mêmes raisons que celle qui interdisent de l’accepter.
En la forme, l’aval se matérialise par la formule « bon pour aval » soit apposée sur le
chèque ou sur une allonge soit par acte séparé indiquant le lieu ou il est intervenu
(article 264 du code de commerce et il est signé par le donneur d’aval.
La portée de l’aval est variable, il peut être donné par tous les signataires ou par
certains d’entre eux, il peut garantir le montant total du chèque ou être limité à un
montant inférieur. Toutefois, l’engagement de l’avaliste est valable alors même que
l’obligation principale qu’il garantit serait nulle.
Enfin, ses effets sont les mêmes qu’en matière de lettre de change, il s’agit de
l’application du principe de l’indépendance des signatures, selon l’article 266 s’il paye le
chèque, l’avaliste acquiert les droits résultant du chèque contre le garanti et contre ceux
qui sont tenus envers ce dernier en vertu du chèque.
B- Le visa
C’est une mention apposée sur le chèque par le tiré ayant pour effet de constater
l’existence de la provision à la date à laquelle il est donné. Cette mention peut être
demandé par le tireur ou par le porteur. Elle comporte la signature du tiré et la date. La
portée de cette garantie est faible, le tiré atteste que la provision est constituée à la
date du visa. On en déduit que le banquier ne s’engage pas à bloquer cette provision.
Il convient de préciser que le «  visa  » réglementé par l’article 242 du code de
commerce ne doit pas se confondre avec le «  visa  » pour paiement déplacé. C’est une
création de la pratique bancaire consistant à apposer sur le chèque une mention
permettant l’encaissement auprès d’une agence ou d’une banque autre que celle du
tireur. Donc le compte du client a été débité et la provision du chèque a été transféré à
l’établissement ou aura lieu le paiement indirectement
C- La certification
C’est une modalité par laquelle le tiré prend l’engagement de bloquer la provision au
profit du porteur. Elle peut être demandée par le tireur ou le porteur, le tiré peut et doit
la refuser en cas de défaut de provision pour éviter des fraudes toujours possibles.
La formule de certification doit comporter le montant pour lequel le chèque a été
établi et la désignation du tiré. Cette formule qui doit être signée et datée, doit être
portée sur le chèque.
 La certification oblige le tiré à bloquer la provision correspondante pendant le délai
légal de présentation du chèque. A l’expiration du délai de blocage, la provision
correspondante retourne dans le compte du tireur. Ce titre confère au porteur une 
garantie du fait encore plus forte que le visa.
Section 2- Le paiement du chèque
Le paiement du chèque va mettre en présence le bénéficiaire ou le dernier porteur du
chèque d’une part, et le tiré d’autre part. Mais leur rapport ne sera pas exactement ceux
d’un créancier et d’un débiteur ordinaire. Un certain nombre d’obligations leur
incombent qui tiennent à la nature particulière et à la fonction économique du chèque et
qui s’imposent à eux lorsqu’ils ont accepté ce mode de libération. De même, un certain
nombre de devoir et mesure devraient être prises en considération pour éviter tout
incident pouvant nuire au processus de paiement.
A- La présentation du chèque
1- Délai de présentation
 Le chèque est essentiellement un instrument de paiement à vue et non un instrument
de crédit. Le législateur a voulu qu’il ait une vie brève et il a donc fixé un court délai de
présentation. Ce délai est de 20 jours pour les chèques émis et payables au Maroc (article
268 – 1 du code de commerce, tandis que le chèque émis hors du Maroc et payable au
Maroc doit être présenté dans le délai de 60 jours. Le point de départ des délais sus-
indiqués est le jour porté sur le chèque comme date d’émission. Cependant, selon
l’article 270 la présentation à une chambre de compensation équivaut à la présentation
au paiement, c’est une disposition qui évite au porteur les conséquences de retard
imputables au seul fonctionnement de ladite chambre. L’article 269 réglemente ainsi
l’hypothèse ou un chèque payable au Maroc est émis dans un pays qui utilise un
calendrier différent.
Le jour d’émission sera ramené au jour correspondant au calendrier en usage au
Maroc. Ainsi, selon l’article 267 : le chèque présenté au paiement avant le jour indiqué
comme date d’émission est payable au jour de la présentation. Le non-respect du délai
de présentation n’est assorti que de la perte des recours cambiaires contre les signataires
du chèque. Cette règle n’a que peu de conséquence pratique puisque non seulement le
tiré doit dater le chèque approvisionné malgré une présentation tardive, mais encore les
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recours contre le tireur qui na pas constitué provision sont maintenus au délà même du
délai de présentation.
2- Lieu de la présentation au paiement
La présentation du chèque  doit être effectué chez le banquier tiré. En pratique,
cette règle se présente peu puisque compte tenu du nombre important de chèques remis
par la clientèle, payable dans différentes banques et dans diverses villes.
La profession a organisé sur les principales places des chambres de compensation ou
les banques se réunissent quotidiennement pour échanger entre eux les chèques. Chaque
établissement remet au tiré les chèques qu’ils doivent régler (puisque établis par leurs
clients) et recevra, pour sa part, ceux émis par sa clientèle et qu’il devra payer. Chaque
banque fera ainsi le compte de ce qui lui est dû par chacune de ses confrères et de ce
qu’elle leur doit. Les règlement(s se feront par différence entre ces montants sur les
comptes ouverts auprès de Bank Al Maghrib par les participants. d’autre part, rien ne
s’oppose à ce que le chèque soit revêtue d’une mention de domiciliation, en ce cas, le
paiement se fera au domicile de la personne désignée.
 
B- La réalisation du paiement
Le tiré est obligé de payer le chèque dés lors qu’il est suffisamment approvisionné
sauf s’il a reçu, à la présentation au paiement une opposition de la part du tireur. Cette
double exigence de vérification préalable du chèque et de paiement en présence d’une
provision est imposée pour tous les chèques.
1- Le paiement du chèque ordinaire
a- Obligation de vérification
Le tiré a l’obligation préalable de vérifier que la chaîne des endossements n’a pas été
interrompue pour déterminer si le porteur qui présente le chèque au paiement a bien la qualité de
porteur légitime. L’article 274 précise en effet que le banquier n’a pas à vérifier la signature des
différents endosseurs.
Une autre obligation de vérification se pose : c’est l’obligation de vérification de la
régularité de la formelle du chèque. Cette obligation impose au banquier – s’il y a
provision- de payer tout chèque régulièrement assigné sur ses caisses.
Avant de décaisser, la banque vérifie les mentions obligatoires complétées par le
client, le spécimen de signature déposé et l’identité si elle ne connaît pas suffisamment
le client, , la mention du bénéficiaire «  moi-même  », le montant de la provision
disponible ensuite , elle fait apposer au verso la mention « pour acquis » suivie de la date
et de la signature du client (c’est la preuve qu’il reconnaît avoir encaissé les fonds
retirés) et l’opération sera inscrite immédiatement au débit du compte.
Toutefois, le client peut effectuer un retrait même s’il n,’a pas de chéquier en
utilisant une formule de chèque non personnalisé que les banques tiennent à la
disposition de leur clientèle au guichet «  chèque omnibus  ». aussi, pour conférer à sa
banque le recouvrement du chèque dont il est bénéficiaire, le clien remplit un bordereau
de versement de chèques, endosse le chèque c’est à dire donne à sa banque un mandat
d’encaisser le chèque pour son compte et le banquier portera son attention sur la
conformité du bordereau et des chèques ainsi que la présence des mentions complétées
par le tireur.
Le banquier n’est jamais obligé de payer un chèque incomplet qui ne vaudrait pas
comme chèque, s’il le paye en présence d’une irrégularité apparente, il engage sa
responsabilité. Cette dernière sera partagée entre le banquier et le tireur s’il se révèle
que ce dernier a facilité la fraude en n’ayant pas refusé le paiement.
b- Obligation de payer le
chèque
Le banquier n’a l’obligation de payer le chèque que dans les limites de la provision
disponible et suffisante et après avoir effectué une vérification du chèque. Un
quelconque retard dans l’exécution du paiement entraine la responsabilité civile du
banquier à l’égard du tireur. Le tiré peut exiger une fois payé que lui soit remis un
acquitté par le porteur par une mention apposée sur le chèque suivie d’une signature car
l’endossement ainsi fait au profit du tiré vaut acquis.
2- Le paiement du chèque barré
L’importance des particularités entourant le paiement du chèque barré a
considérablement augmenté outre les exigences générales applicables à tous les chèques.
Le paiement du chèque barré est soumis à certaines règles spéciales provenant des
articles 280 – 281 de la loi 15-95. ce particularisme du régime juridique s’explique par la
volonté de renforcer la sécurité du paiement par chèque. Si le barrement obéit à un
certain formalisme, les obligations du banquier auxquelles est présenté un chèque barré
sont définies de manière stricte, or, il engage sa responsabilité. Le chèque barré ne peut
être payé par le tiré qu’à l’un de ses clients. Cette restriction s’explique par la volonté
de faire du barrement du chèque une protection contre les risques de détournement dont
le titre pourrait faire l’objet.
C- Autres notions affectant le paiement par chèque
1- Le paiement obligatoire par chèque
Il existe des hypothèses dans lesquelles le législateur impose l’exécution de certains paiement
par remise d’un chèque, des préoccupations fiscales n’en étant absentes, outre l’avantage d’une
absence de manipulation d’espèces. Ainsi, le code de commerce et la loi fiscale existent pour définir
et sanctionner l’utilisation obligatoire du chèque. En effet, le code instaure l’obligation pour les
commerçants (personnes physiques ou morales) d’effectuer pour fait de commerce tout paiement
d’une valeur supérieure à 10.000 Dh par chèque barré ou par virement bancaire. C’est ce qui ressort
de l’article 306 qui dispose : Entre commerçants et pour fait de commerce, tout paiement d’une
valeur supérieure à 10.000 Dh doit avoir lieu par chèque barré ou par virement ». tout inbservateur à
cette disposition est passible d’une amende fiscale dont le montant ne peut être inférieur à 6% de la
valeur payée, le créancier et le débiteur sont solidairement responsable du paiement de cette amende.
Il importe de noter que la loi de finances de 1999 avait préalablement au code de commerce et
indirectement instauré à partir du 01 janvier 1991 une obligation de paiement par chèque barré non

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endossable, effet de commerce ou virement bancaire dans les achats, travaux et services dont le
montant est égal ou supérieur à 10.000 Dh. Par ces mesures, l’administration fiscale vise une
incitation du chèque comme moyen de paiement conditionnant le bénéfice de da déductibilité
intégrale de la charge et de la TVA afférente.
2- Le paiement partiel du chèque
Si la provision est insuffisante pour régler le montant total du chèque, l’article 273
nous a donné une série de règles qui tendent à favoriser le paiement partiel. Ainsi,
l’article 273 – 2 oblige à accepter le paiement partiel de chèque offert par le tiré.
Inversement, si le tiré ne lui offre pas ce paiement, le porteur peut l’exiger, le tiré est
obligé d’indiquer le montant exact de la provision entre ses mains.
Le porteur conserve le chèque,  le tiré justifie de sa libération par une quittance
donnée sur acte séparé par le porteur (article 273 - 5).
L’alinéa 4 du présent article donne simplement la faculté au tiré d’exiger que
mention de ce paiement partiel soit faite sur le chèque et qu’une quittance lui en soit
donné de paiement partiel  comme décharge d’autant tiré et endosseur qui restent
tenues pour la seule différence, le porteur doit faire dresser protêt pour cette différence
non payée intégralement qui pourra être représenté au cas ou le supplément de provision
remis au tiré  ne permettait pas encore un paiement total . il faudrait appliquer les
mêmes règles que pour la première présentation. Le paiement partiel peut n’avoir pas
été réclamé par le porteur ou proposé pour le tiré. Faut-il considérer comme toujours
obligatoire le blocage de la provision (chose non prévue par la loi 15-95), bien que cette
disposition ne se trouve pas dans l’article 273 qui est interprété strictement et son
silence implique l’absence de toute obligation de blocage pour le banquier tiré.
3- La garantie de paiement
Par garantie de paiement, nous entendons l’engagement pris par la banque ou mis à
sa charge par un texte de loi de payer des chèques jusqu’à un certain plafond nonobstant
l’insuffisance ou l’absence de provision.
Cette garantie ne remet pas en cause le caractère d’instrument de paiement à vue
qu’à le chèque et n’équivaut pas à l’acceptation du chèque qui est interdite par la loi.
L’avantage d’une telle garantie est de responsabiliser les banques en matière de
délivrance des chéquiers et de diminuer le nombre des chèques sans provision et en
conséquence les affaires portées devant la justice. Cette garantie peut être légale ou
conventionnelle.
a- La garantie légale
A l’instar de ce qu’ont prévu certaines législations dans des pays étrangers comme la
France par exemple, il est concevable que le texte de réforme du dahir du 19.01.1939
instaure l’obligation pour les banques de payer tout chèque dont le montant ne dépasse
pas un seuil à déterminer que la provision existe ou non.
Analysée comme une ouverture de crédit irrévocable, une telle garantie ne nous
semble pas être adaptée à la réalité marocaine et à l’objectif de développement des
paiements par chèque. On pourrait en effet craindre que les clients prennent l’habitude
de payer une seule opération avec plusieurs chèques dont le montant ne dépasse pas le
plafond garanti et risquent de multiplier ainsi les contentieux avec les banques en cas
d’absence prolongée de mouvements au crédit du compte du client concerné pour la
couverture des chèques en question.
b- La garantie conventionnelle
La garantie conventionnelle de paiement du chèque peut se présenter principalement
sous deux formes avec ou sans carte de garantie.
Il est possible de concevoir un système conventionnel à travers lequel la banque
s’engage conventionnellement à payer tout chèque émis par le client réputé solvable et
de bonne moralité à concurrence d’un certain montant par chèque et un global pour une
durée donnée.
Il s’agit d’une ouverture de crédit qui peut être utilisé par le moyen du chèque. C’est une
ouverture de crédit à durée déterminée renouvelable de commun accord entre les parties et peut être
révoquée par la banque à tout moment moyennant préavis à déterminer dans la convention. Il ne
s’agit pas d’une acceptation du chèque, légalement interdite, ni même d’un aval, mais d’une
ouverture de crédit soumis à un certain nombre de conditions conventionnelles pour son utilisation en
matière des paiements par chèque.
Section 3- La protection législative du chèque
Le chèque, instrument de paiement, souffre actuellement d’une crise de confiance se
traduisant le plus souvent par le refus pur et simple de sa réception en contrepartie d’un
bien ou d’un service immédiatement livré, car à la différence de la monnaie fiduciaire, la
remise d’un chèque n’est pas libératoire par définition et ne vaut donc pas paiement[1].
Jadis, aucune incrimination spécifique n’existait en la matière. La répression en était
pourtant assurée, mais mal. En effet, la contrefaçon ou la falsification de chèque était
selon les cas un faux en écriture de commerce ou en écriture privée et de toute façon un
crime  ; qualification excessive et donc inutilisée, au profit souvent de celle
d’escroquerie. Des dispositions législatives se sont accentuées pour mettre un terme au
phénomène de falsification des chèques[2].
Le premier - et le plus ancien - délit est la contrefaçon ou la falsification de chèque
(art 67-1° du décret-loi de 1935) Toutes les  falsifications de chèques obéissent à une
réglementation bien particulière, mais la fausse signature par un procédé non manuscrit
est un faux[3]
La protection législative marocaine résulte de l’article 316 du Code de commerce
marocain de 1996 qui ne se limite pas à incriminer la seule falsification ou contrefaçon du
chèque, mais étend l’incrimination à l’usage, la tentative d’usage d’un chèque contrefait
ou falsifié et à l’acceptation, l’endossement ou l’aval d’un chèque contrefait ou falsifié.
A priori, les principales atteintes qui affectent le plus le monde des affaires
concernent des altérations constituant l’élément matériel d’une falsification qui peut
prendre la forme d’un faux matériel ou d’un faux intellectuel. Le faux matériel qui est
l’hypothèse la plus fréquente se produit par exemple quant il y a imitation de la signature

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du tireur ou altération de la somme altérée sur le titre ou faux endossement sur un
chèque volé. Le faux intellectuel est réalisé s’il y a antidate ou postdate.
Un autre élément constitutif qui est le préjudice est très largement conçu par les
tribunaux puisqu’il suffit qu’il soit éventuel. Il existe dès lors qu’il y’a intention coupable
ou intention de nuire qui consiste en la connaissance de l’altération de la vérité ‘ dol
général’ et la conscience d’un préjudice possible ‘ dol spécial’.
A partir de l’élément matériel constitutif, la loi distingue trois délits :
F La contrefaçon ou la falsification d’un chèque, délit qui peut être le fait du
tireur ou d’un tiers,
F L’usage ou la tentative d’usage, en connaissance de cause d’un chèque
contrefait ou falsifié, délit du tireur,
F Le fait d’accepter, en connaissance de cause, de recevoir ou endosser un chèque
contrefait ou falsifié, délit du porteur.
La banque tirée doit, en l’absence d’opposition et vu l’existence d’une provision,
payer le chèque régulièrement assigné sur ses caisses. A défaut, elle engage sa
responsabilité[4] tant de l’inexécution de son ordre que de l’atteinte portée à son client.
Elle a l’obligation de payer un chèque dans un délai d’un an du jour de son émission sauf
des cas bien déterminés par la loi :
- S’il y a absence ou insuffisance de provision[5],
- En cas d’opposition du tireur dépossédé par perte ou vol. Il n’est
admis d’opposition au paiement du chèque qu’en cas de perte, de vol,
d’utilisation frauduleuse ou de falsification du chèque, de redressement
ou de liquidation judiciaire du porteur. Le tireur doit immédiatement
confirmer son opposition par écrit quel que soit le support de cet écrit et
appuyer cette opposition par tout document utile.
- En cas de prescription pour présentation en paiement[6],
- En cas de refus de paiement du banquier[7] : a priori le banquier doit
s’assurer de la validité du titre, cela implique qu’il vérifie sa régularité formelle,
c’est-à-dire la réunion des mentions obligatoires fixées par la loi. Mais son
contrôle doit être d’autant plus vigilant que quelques anomalies tenant au titre ou
à la personne du bénéficiaire éveille sa méfiance. Ce sont souvent des sources de
litige entre le tireur et son banquier surtout si le client s’aperçoit qu’il était
victime de l’émission d’un chèque faux (émis par une personne qui n’est pas
titulaire des formules) ou falsifié (régulier à l’origine, mais sa falsification s’est
produite au cours de sa circulation)[8].
En cas de refus de paiement sur la demande formée en vertu de l’article 276 du Code
de commerce, le propriétaire du chèque perdu ou volé conserve tous les droits par un
acte  de protestation qui, comme pour la lettre de change, est un acte authentique
dressé par les agents du secrétariat-greffe du tribunal au domicile de celui sur qui le
chèque était payable ou à son dernier domicile connu. Ces agents sont tenus sous leur
responsabilité personnelle de laisser copie exacte des protêts[9] et de les inscrire en
entier, jour par jour et par ordre de dates, dans un registre particulier coté, paraphé et
vérifié par le juge. Nul acte de la part du porteur du chèque ne peut suppléer l’acte du
protêt qui subit l’application des dispositions relatives aux actes authentiques.
Il s’agit généralement d’un détournement de sa destination par un endos irrégulier ou
d’une falsification du nom du bénéficiaire, encore de la modification par addition ou
surcharge de la somme portée sur le chèque ou autre méthode…etc. En général, tout
chèque présentant sur quelque point un caractère anormal doit être rejeté, sauf
confirmation du tireur. Les anomalies qui méritent d’être prises en considération sont les
plus diverses  ; lavage, grattage, signature de l’endosseur non précédée de la mention
qu ‘il intervient en qualité de représentant d’une personne morale[10], absence du greffe
ou de cachet de la société pour l’endos au nom de celle-ci etc.
En n’opérant pas ces vérifications, le banquier engage sa responsabilité[11] envers le
tireur. Cependant, la jurisprudence considère que ce contrôle ne dispense pas le banquier
tiré de relever une  anomalie dans les endos [12]. Par suite, en cas de chèque détourné
et revêtu d’une chaîne d’endossements irréguliers, les deux banques peuvent être
responsables in solidum envers la victime[13]. Dans leur rapport entre elles, la
responsabilité est partagée, le rôle causal du banquier tiré est parfois jugé moindre que
celui du banquier présentateur qui, dés lors, supporte la majeure part de la
responsabilité.
C’est au contraire, le titulaire de compte qui supporte la charge du paiement des
chèques faux ou falsifiés quand le préjudice découle de sa propre faute (tel que par
exemple : signature d’un chèque incomplètement libellé, retard mis par le client à aviser
son banquier de la disparition de son chéquier, imprudence du client dans la garde de son
chéquier qui a été exposé au vol etc.)
Il faut cependant tenir compte du fait que le chèque met en présence un tireur et un
porteur ou bénéficiaire du chèque, et que l’un et l’autre sont susceptibles de commettre
le délit et, sont donc passibles des peines de l’escroquerie. 
§ S’agissant du paiement des chèques faux dés l’origine, c’est-à-dire ceux qui
n’ont été jamais signés par le titulaire de compte. C’est le banquier tiré qui en
supporte la charge tant qu’il ne prouve pas la faute de son client ou d’un préposé
de celui-ci ;
§ S’agissant du paiement des chèques crées régulièrement, mais falsifiés par
la suite, c’est le titulaire de compte qui en supporte la charge, sauf à prouver la
faute du banquier.
Il incombe au juge de rechercher les circonstances matérielles de la remise du titre
falsifié. C’est ce qui explique la s

[1]- Mohamed JAOUHAR, « Le nouveau droit pénal du chèque »  In : R.M.D.E.D, n° 42- 1998,
Université Hassan II- Ain Chock, Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à
Casablanca, p 32.

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[2]- En France, la législation pénale en matière de chèque faux ou falsifié a subi une
évolution fondamentale qui a commencé par un décret-loi du 24 mai 1938 qui a
correctionnalisé l’infraction en matière de chèque et créa une infraction voisine, celle
d’acceptation en connaissance de cause d’un chèque contrefait ou falsifié ; et une loi du
5 janvier 1972 compléta le dispositif en incriminant l’usage ou la tentative d’usage d’un
chèque contrefait ou falsifié relatif à la réglementation du chèque. Le délit de
contrefaçon ou falsification de chèque est en réalité plus proche des délits de faux que
des autres incriminations définies à propos du chèque : ainsi que l’article 67 du décret-loi
de 1935, modifié par la loi du 3 janvier 1975 a repris tous ces délits punis des peines de
l’escroquerie.  
[3]- Pierre GAUTHIER – Bianca LAURET, Droit pénal des affaires, ouvr. cité. p 313.
[4]- Le bon accomplissement de sa mission commande au banquier de vérifier l’identité
du présentateur du chèque afin de s’assurer qu’il est bien celui qui est désigné comme
bénéficiaire. Cette obligation disparaît pour les chèques au porteur puisque le droit du
bénéficiaire résulte alors de la seule détention du titre (Cour d’appel de paris, 28 octobre
1931) De ce fait, le banquier n’est autorisé à débiter le compte du tireur que s’il a réglé
le chèque après avoir vérifier que l’ordre de payer est valable et qu’il émanait bien de
son client.
[5]- L’article 313 du Code de commerce stipule  : «  L’établissement bancaire tiré qui a
refusé le paiement d’un chèque pour défaut de provision suffisante doit enjoindre au
titulaire du compte de restituer à tous les établissements bancaires dont il est le client,
les formules en sa possession et en celle de ses mandataires et de ne plus émettre
pendant une durée de dix ans, des chèques autres que ceux qui permettent le retrait de
fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés. L’établissement bancaire tiré
en informe dans le même temps les mandataires de son client ainsi que les autres
titulaires du compte. Toutefois, le titulaire du compte recouvre la possibilité d’émettre
des chèques lorsqu’il justifie : qu’il a réglé le montant du chèque impayé ou a constitué
une provision suffisante et disponible pour son règlement par les soins du tiré et qu’il
s’est acquitté de l’amende fiscale (c’est-à-dire 5% du montant du chèque lors d’une
première injonction, 10% lors de la seconde et 20% pour les injonctions suivantes »
[6]- D’après l’article 268 du C.Com.  : le chèque émis et payable au Maroc, doit être
présenté au paiement dans le délai de 20 jours. Le chèque émis hors du Maroc et payable
au Maroc doit être présenté dans un délai de 60 jours. Le point de départ des délais sus-
indiqués est le jour porté sur le chèque comme date d’émission. L’article 271du C. Com.
ajoute : le tiré doit payer même après l’expiration du délai de présentation… 
[7]- L’article 309-2 du C.Com. stipule : « tout établissement bancaire qui, ayant provision
et en l(absence de toute opposition, refuse de payer un chèque régulièrement assigné sur
ses caisses, est tenu responsable des dommages résultant pour le tireur, tant de
l’inéquation de son ordre que de l’atteinte portée à son crédit »
[8]- D’après l’article 39 du C. Com.  : le chèque contient  : la dénomination de chèque,
insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la langue employée pour la
rédaction de ce titre, le mandat pur et simple de payer une somme déterminée, le nom
du tiré, l’indication du lieu ou le paiement doit s’effectuer, l’indication de la date et du
lieu où le chèque est crée, le nom et la signature du tireur.
[9]- D’après l’article 298 du Code : «  l’acte de protêt contient la transcription littérale
du chèque et des endossements ainsi que la sommation de payer le montant du chèque. Il
énonce en sus de l’adresse complète la présence ou l’absence de celui qui doit payer, les
motifs du refus de payer et l’impuissance ou le refus de signer et, en cas de paiement
partiel, le montant de la somme qui a été payée, les agents du secrétariat-greffe sont
tenus de faire, sous leur signature, mention sur le chèque du protêt avec sa date »
[10]- En revanche, un double endossement réalisé par la même personne n’est pas une
anomalie.
[11]- le paiement peut mettre en présence deux banques, la responsabilité des banques
tirées et présentatrices s’additionne, celle de l’une n’exclue pas celle de l’autre.
Lorsqu’un chèque endossé et présenté au paiement par un autre banquier chez qui le
bénéficiaire a un compte, ce banquier doit vérifier la chaîne des endossements antérieurs
et de contrôler l’identité de l’accisien.
En n’opérant pas ces vérifications,  il engage sa responsabilité envers le tireur,
cependant, la jurisprudence considère que ce contrôle ne dispense pas le banquier tiré de
relever une anomalie dans les endos. Par suite, en cas de chèque détourné et revêtu
d’une chaîne d’endossement irrégulière, les deux banquiers peuvent être responsable in
solidum envers la victime. Dans leurs rapports entre elles, la responsabilité est partagée,
le rôle causal du banquier tiré est parfois jugé moindre que celui du banquier
présentateur qui, dés lors, supporte la majeure partie de la responsabilité.
[12]- Tribunal commercial de Seine, 24 juillet 1958, Gaz. Pal 1958 – CA de paris, 25 mai
1963.
[13]- CA de paris, 21 février 1980, Gaz. Pal. 1980.

Écrit par fares Wafaa


Docteur en droit privé
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