Vous êtes sur la page 1sur 45

DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

COURS DE FISCALITE DES ENTREPRISES

NIVEAU : B3

FILIERES : Management Gestion & Digital, Banque Finance

Volume horaire : 24H

OBJECTIFS DU COURS

Objectifs généraux :

- Faciliter la compréhension des mécanismes de base, indispensable dans un


domaine où la réglementation est complexe et contraignante ;
- Préparer à l’application des règles administratives et fiscales de futurs cadres des
entreprises ;
- Analyser quelques situations concrètes de la fiscalité ;
- Prendre conscience de l’importance de l’interaction entre la gestion des entreprises et
la fiscalité dans les décisions économiques.

Objectifs spécifiques :

Plus spécifiquement, ce cours devra permettre à l’étudiant :

- De définir et comprendre la notion de l’impôt et les notions voisines ;


- De connaître tous les éléments de salaire qui rentrent dans la détermination du salaire
brut taxable et du salaire cotisable ;
- De calculer L’IRPP et les autres impôts sur salaire ;
- D’être capable de calculer la TVA et les Droits d’Accise
- D’être capable de calculer le prorata de déduction de la TVA ;
- D’être capable de gérer les crédits de TVA ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 1


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

STRUCTURATION DU COURS ET CONTENU

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : LA NOTION DE L’IMPOT ET LES REGIMES D’IMPOSITION AU


CAMEROUN

I- GENERALITE SUR L’IMPOT


1- Définition
2- L’explication de la définition de Gaston JEZE
3- Les évolutions de la définition classique
4- La classification de l’impôt

II- LES DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION AU CAMEROUN


1- Le régime de l’impôt libératoire
2- Le régime simplifié
3- Le régime réel
4- Le régime des organismes à but non lucratif

Chapitre 2 : CALCUL DE L’IMPOT SUR LES REVENUS DES PERSONNES


PHYSIQUES (IRPP)

I- GENERALITES
1- Les Bénéfices Artisanaux Industriels Et Commerciaux (B.A.L.C)
2- Les bénéfices non commerciaux (B.N.C)
3- L’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM)
4- Formule générale de l’IRPP

II- LE TRAITEMENT DES SALAIRES

A- LES COMPOSANTES DU SALAIRE


1- Le salaire de base
2- Le salaire des heures supplémentaires
3- Le salaire exceptionnel
4- La Prime d’ancienneté

B- CALCUL DE L’IRPP
1- Base de calcul
2- Exemple d’application

Chapitre 3 : LES RETENUES ET CHARGES SALARIALES

I- LES RETENUES SUR SALAIRES


1- Les retenues fiscales sur salaires

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 2


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

2- Les retenues sociales sur salaires


3- Les retenues syndicales sur salaires

II- LES CHARGES PATRONALES SUR LES SALAIRES


1- Les charges patronales fiscales
2- Les charges patronales sociales

Chapitre 4 : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE ET LES DROITS D’ACCISES

I- GENERALITES
1- Champ d’application de la TVA
2- Le fait générateur et exigibilité

II- LE MECANISME DE LA TVA


1- Principe
2- Le calcul de la TVA et des DA
3- Les taux applicables
4- La relation à la valeur ajoutée
5- La notion de crédit de TVA
6- La notion de prorata de déduction

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 3


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

INTRODUCTION

La fiscalité est l'ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d'un pays.
Autrement, la fiscalité se résume aux pratiques utilisées par un État ou une collectivité pour
percevoir des impôts et autres prélèvements obligatoires. La fiscalité joue un rôle déterminant
dans l'économie d'un pays. Elle participe en effet au financement des besoins de ce dernier et
est à l'origine des dépenses publiques (couverture de certaines charges de l’Etat).

On peut distinguer plusieurs types de fiscalité :

- La fiscalité d'Etat : Elle comprend l'impôt sur le revenu (IR), l'impôt sur les sociétés
(IS) ou impôts sur les bénéfices, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) , la taxe sur les
produits pétroliers et miniers ;
- La fiscalité locale, qui permet de financer les collectivités territoriales (communes,
départements et régions). Elle dénombre plusieurs types d’impôts entre autres : l’impôt
libératoire, la patente, la licence, la taxe sur la propriété foncière, etc.

La politique économique d'un pays possède une grande influence sur la fiscalité avec le pouvoir
de taxer davantage certains agents économiques ou, au contraire, de défiscaliser certaines
opérations.

L'objectif principal de la fiscalité est la collecte ordonnée des ressources pour le


gouvernement. L'imposition doit être ordonnée, cohérente et proportionnelle. Les ressources
obtenues devraient être utilisées pour financer des activités gouvernementales qui
profitent à la population (le maintien de l'ordre et la sécurité des populations, travaux publics
d’intérêt général, l'aide aux personnes les plus défavorisées…).

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 4


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

CHAPITRE 1 : LA NOTION DE L’IMPOT ET LES REGIMES D’IMPOSITION AU


CAMEROUN

I- GENERALITE SUR L’IMPOT

1- Définition

De ce point de vue, l’impôt occupe une place centrale dans le développement des nations. Il
convient ainsi de préciser que la spécificité du prélèvement fiscal exige toujours de façon
substantielle des prérogatives de puissance publique pour concevoir, établir, contrôler et
recouvrer l’impôt. Cette vision semble s’inscrire dans la définition classique de l’impôt que l’on
doit à Gaston JEZE donnée notamment dans son cours de finances publiques en 1936 suivant
laquelle « L’impôt est une prestation pécuniaire, requise des particuliers par voie d’autorité,
à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».

Cette définition illustre à suffisance la place de l’impôt dans les prélèvements publics et
notamment les prélèvements fiscaux. Toutefois, cette définition a connu des évolutions.
L’impôt a également fait l’objet d’une classification.

2- L’explication de la définition de Gaston JEZE

La définition de Gaston JEZE se résume en cinq (5) points:

a) L’impôt est une prestation pécuniaire:

Dans l’Antiquité, l’Ancien Régime et les sociétés traditionnelles l’impôt existait en nature
notamment la livraison d’une quote-part de la récolte, les prestations de service telles que les
corvées et réquisitions. Aujourd’hui encore dans des chefferies traditionnelles, les pays sous-
développés de civilisation rurale et pastorale, il n’est pas rare que la remise au chef des dons
(produits agricoles, produits d’élevage etc.) par les sujets soit assimilable au paiement de
l’impôt. L’on note enfin dans les sociétés modernes la survivance de l’impôt en nature dans le
domaine pétrolier. Mais en général, l’impôt moderne se paie en argent et non en nature.

b) requise des particuliers par voie d’autorité:

L’impôt est d’abord un prélèvement obligatoire exécuté par une décision unilatérale de l’Etat
et des collectivités publiques. Le redevable ne peut pas se soustraire a’ l’obligation fiscale et il
ne peut pas la discuter et la fixer contractuellement avec l’administration, a’ l’exception de la
pratique des forfaits, des régimes de faveur et les contrats pétroliers.

c) à titre définitif:

Le paiement de l’impôt ne donne droit à aucun remboursement, ce qui permet de l’opposer a’


l’emprunt.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 5


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

d) et sans contrepartie:

Au niveau de chaque contribuable, il n’existe pas de contrepartie directe et personnelle émanant


des collectivités publiques qui perçoivent l’impôt. Il n’est jamais réclamé a’ l’occasion du
fonctionnement d’un quelconque service public et ne peut donc jamais être considéré comme
le prix d’une fourniture ou d’un service rendu au contribuable.

e) en vue de la couverture des charges publiques:

L’impôt que les citoyens payent contribue à couvrir les charges de l’Etat (paiement des agents,
construction des infrastructures tels que écoles, routes, hôpitaux, ponts, etc.),et non des
dépenses particulières au bénéfice d’un individu. L’impôt est un instrument par lequel l’Etat
remplit ses missions (voir les fonctions de l’impôt, infra).

3- Les évolutions de la définition classique

Le caractère forcé du prélèvement qui tient une place centrale dans l’approche classique de
l’impôt, d’après Olivier NEGRIN, n’est plus la seule catégorie de prélèvement obligatoire dans
la mesure où il existe d’autres prélèvements que certains considèrent comme fiscaux et non
fiscaux:

a) Les taxes

La taxe présente des analogies avec l’impôt par son caractère pécuniaire et autoritaire. C’est en
effet une somme d’argent versée par le bénéficiaire d’un service public alors que l’impôt
oblige tous les citoyens a’ subvenir indistinctement aux charges publiques.

La différence qui existe entre la taxe et l’impôt est que dans le cadre de la taxe, il y a rétribution
d’un service alors que dans le cadre de l’impôt, il y a contribution aux charges publiques. La
contribution dont il s’agit dans le cadre de l’impôt est sans contrepartie.

b) La redevance

La redevance est la rémunération de services rendus. Contrairement à l’impôt, la redevance


s’apparente à un prix. La redevance doit faire l’objet d’une contrepartie telle que l’utilisation
d’un ouvrage ou la prestation fournie par un service public à l’usager. En plus il doit avoir
équivalence entre le montant de la redevance et le service rendu comme le prescrit le Conseil
d’Etat français dans une espèce du 21 novembre 1958, Syndicat National des Transports
Aériens. Le produit de la rémunération doit être affecté au service qui a fourni la prestation.

La redevance s’apparente à la taxe, car dans les deux cas il y a rétribution d’un service ; la
confusion est donc possible entre les deux notions. Seulement, la taxe est différente de la
redevance sur au moins deux plans:

- D’abord la taxe peut être exigée non seulement des usagers effectifs, mais également
des usagers potentiels ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 6


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Ensuite, l’équivalence entre le service rendu et le prix à payer n’a pas à être
nécessairement absolue dans le cadre de la taxe.

c) La taxe parafiscale:

Ce sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique et social au profit des personnes
morales de droit public ou privé autre que l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et
des établissements publics administratifs ; exemple: Les prélèvements au profit du Fonds
National de l’Emploi (FNE) et les prélèvements au profit du Crédit Foncier du Cameroun
(CFC).

La taxe parafiscale a ceci de particulier que si son produit n’est pas utilisé â bon escient, elle
devient tout simplement une contribution sans contrepartie c’est-à-dire un impôt.

d) Les cotisations sociales:

Ce sont des prélèvements obligatoires perçus par des organismes de droit public et de droit
privé dans un intérêt social (exemple: CNPS).

Les cotisations sociales ne sont pas des impôts parce qu’elles comportent une contrepartie : la
prestation sociale.

Après ces tentatives de définition de l’impôt, peut-être est-il important de présenter une esquisse
de classification de l’impôt.

4- La classification de l’impôt

D’une manière générale, il existe trois (3) classifications possibles: administrative, économique,
technique.

a) La classification administrative

Elle est utilisée par la comptabilité nationale chargée des questions de statistiques et perceptible
dans les lois de finances de l’année et de règlement.

Cette classification consiste à regrouper les impôts en fonction de la collectivité bénéficiaire,


exemple: Le premier groupe sera constitué des impôts revenant à l’Etat (IRPP, TVA, IS…), le
2e groupe des impôts revenant aux collectivités locales conformément a’ la loi du 15 décembre
2009 portant fiscalité locale (contributions des patentes, licences, CAC…); le 3e groupe des
impôts qui alimentent les organismes sociaux (CNPS) et dans certains systèmes, il peut exister
un groupe constitué des impôts qui reviennent aux organismes régionaux ou sous régionaux
(TCI).

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 7


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

b) La classification économique:

Dans cette classification, les théoriciens ont voulu regrouper les impôts en fonction soit des
éléments économiques taxés, soit en fonction des facteurs et acteurs économiques supportant la
taxation, soit enfin en fonction de l’objet et de la catégorie socio-économique visée par la
taxation.

 Classification en fonction des éléments économiques

L’on distingue l’imposition des revenus des personnes physiques ou morales (IRPP, IS), celle
qui frappe la dépense de consommation (TVA, droits d’accises), l’imposition du capital ou du
patrimoine et qui affecte les biens immobiliers ou mobiliers du contribuable (droits de mutation,
de succession, taxes foncières).

 Classification en fonction des facteurs et acteurs économiques

Elle distingue les impositions pesant sur les ménages (IR, CNPS) CF, RAV…), les impositions
à la charge des entreprises ainsi que les charges patronales (IS, patente, CNPS, RAV, CFC,
FNE…), et les impositions grevant les produits (TV, droits d’accises …).

 Classification en fonction des secteurs économiques

Elle est fonction des divers secteurs économiques fiscalisés (fiscalité de l’épargne, des
assurances, immobilière, boursière, forestière, pétrolière, minière…) : on parle alors de
fiscalités spécifiques.

c) La classification technique:

II s’agit de la classification la plus utilisée et la plus courante. Elle prend pour critères les
techniques et modalités administratives de la taxation. A la suite de Michel Bouvier, on peut
distinguer à cet effet :

 L’impôt direct et l’impôt indirect

L’impôt direct est celui que le contribuable acquitte directement au guichet de l’administration
fiscale (receveur des impôts). Il est perçu par voie d’AMR.

L’impôt indirect : Il est payé par exemple à l’occasion de la consommation de biens. Exemple:
Lorsqu’on achète une paire de chaussures, en plus du prix réel de la marchandise, on paye une
TVA. La TVA ici est un impôt indirect.

 L’impôt réel et l’impôt personnel:

L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur.
Exemple: La TVA est payée par tout le monde: riches comme pauvres, travailleurs comme
chômeurs etc.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 8


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

L’impôt personnel est censé prendre en considération l’ensemble de la situation économique,


financière et sociale du contribuable. Exemple: L’IRPP.

 L’impôt de répartition et l’impôt de quotité:

L’impôt de quotité s’applique à toute la base imposable et comporte un tarif déterminé à


l’avance. Exemple: TVA (19.25%).

II- LES DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION AU CAMEROUN

Au sens de l’article 93 ter du Code Général des impôts (C.G.I), Les personnes physiques ou
morales sont imposables suivant les régimes ci-après, déterminés en fonction du chiffre
d’affaires réalisé :

1- Le régime de l’impôt libératoire

Relèvent du régime de l’impôt libératoire, à l’exception des exploitants forestiers, et des


professions libérales, les entreprises individuelles (les producteurs, prestataires de services et
commerçants) qui réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 millions (CA annuel <
10 000 000).

Les tarifs de l’impôt libératoire s’établissent comme suit en fonction de la catégorie et du niveau
de chiffre d’affaires réalisé (art C 45 à C 47 du CGI).

Catégories Tranche du chiffre d’affaires (1) Tarifs de l’impôt libératoire (2)

Catégorie A CA annuel < 2 500 000 De 0 à 20 000 FCFA


Catégorie B 2 500 000 à 4 999 999 De 20 001 à 40 000 FCFA
Catégorie C 5 000 000 à 7 499 999 De 40 001 à 50 000 FCFA
Catégorie D 7 500 000 à 9 999 999 De 50 001 à 100 000 FCFA
(1) Les communes peuvent, à l’intérieur de chaque catégorie, appliquer des taux spécifiques à
chaque activité dans la limite de la fourchette concernée.

(2) Les tarifs de l’Impôt Libératoire sont arrêtés par les Collectivités Territoriales, bénéficiaires
du produit de cet impôt à l’intérieur d’une fourchette fixée par catégorie d’activité tel
qu’énuméré ci-dessus.

Relèvent d’office de la catégorie D :

- les exploitants de baby-foot dont le nombre de machines est inférieur à 10 ;


- les exploitants de flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est inférieur à 5 ;
- les exploitants de machines à sous dont le nombre de machines est inférieur à 3.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 9


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

A défaut de détermination du chiffre d’affaires, les activités relevant de l’impôt libératoire font
l’objet d’une classification par catégorie suivant l’annexe 1 du chapitre III du CGI, à la suite de
l’article C 47.

2- Le régime simplifié

Relèvent du régime simplifié, les entreprises individuelles et les personnes morales qui
réalisent un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à dix 10 millions et inférieur à cinquante
50 millions (10 000 000 </= CA < 50 000 000), à l’exception des transporteurs de personnes et
des entreprises de jeux de hasard et de divertissement visés aux articles 93 septies et 93 octies
du CGI.

3- Le régime réel

Relèvent du régime réel, les entreprises individuelles et les personnes morales qui réalisent
un chiffre d’affaires annuel hors taxes égal ou supérieur à 50 millions de F CFA.

Au terme des réajustements de la Loi de finances pour l’exercice 2023, relèvent également du
régime réel, sans considération de leur chiffre d’affaires :

- Les nouveaux contribuables qui relèvent des secteurs pétrolier, minier, gazier, du crédit,
de la microfinance, de l’assurance et de la téléphonie mobile ;
- Les nouveaux contribuables qui justifient d’un agrément à l’un des régimes de la loi
N°2013/004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en
république du Cameroun ;
- Les titulaires des charges notariales.

N.B. Les entreprises dont le chiffre d’affaires passe en-dessous des limites visées ci-dessus
sont maintenues dans leur régime initial pendant une période de deux ans (art 93
quinquies du CGI)

4- Le régime des organismes à but non lucratif

Relève du régime des organismes à but non lucratif, toute entité dotée de la personnalité
juridique ou non, publique, privée ou confessionnelle, y compris les fondations, qui n’a pas
pour but la recherche de bénéfices aux fins de distribution entre ses membres et dont l’activité
n’est pas en concurrence avec celles réalisées par les entités à but lucratif.

Les organismes sans but lucratif sont soumis à l’obligation d’immatriculation fiscale.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 10


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Chapitre 2 : CALCUL DE L’IMPOT SUR LES REVENUS DES


PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)

I- GENERALITES

Sous réserve des dispositions des conventions internationales et des articles de la loi, l’impôt
sur le revenu des personnes physiques est dû par toute personne physique ayant au Cameroun
une résidence habituelle, c’est-à-dire :

- Les personnes qui possèdent une habitation au Cameroun à titre de propriétaires,


d’usufruitiers ou de locataire ;

- Les personnes qui ont au Cameroun le lieu de leur séjour principal ou de leur Centre
d’intérêts ou d’affaires ;

- Les contribuables camerounais ou étrangers ayant leur résidence habituelle à l’étranger.

La réforme de l’IRPP au Cameroun, contenue dans les LF 2003 et 2004, a consacré un impôt
annuel unique qui frappe le revenu net global des personnes physiques. Cette loi précise
l’étendue des différentes catégories de revenus composant les principaux revenus des
personnes physiques à savoir :

- Des traitements, salaires, pensions et rentes viagères ;


- Des bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales ;
- Des bénéfices des professions non commerciales et assimilées ;
- Des bénéfices des exploitations agricoles ;
- Des revenus fonciers ;
- Et des revenus de capitaux mobiliers (RCM)

1- Les Bénéfices Artisanaux Industriels Et Commerciaux (B.A.L.C)

Sont considérés comme bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices réalisés par les
personnes physiques dans les entreprises exploitées au Cameroun et provenant de l’exercice
d’une profession commerciale industrielle, artisanale ou d’une exploitation minière.

2- Les bénéfices non commerciaux (B.N.C)

On entend par bénéfices non commerciaux, les profits tirés d’activités indépendantes ou
libérales telles que : Avocat, Expert-Comptable, Conseil Fiscal, Notaire,...

Des articles du code général des impôts régissent l’imposition de ces bénéfices.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 11


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

NB : Tous ces revenus supportent l’IRPP à l’exception des RCM qui suivent un traitement
fiscal particulier (c’est-à-dire la retenue à la source de l’IRCM par la partie versante).

3- L’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM)

L’impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) est un impôt direct libératoire du
paiement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Ce dernier est assis
sur les revenus d'actions et assimilés ainsi que les revenus occultes.

Sont considérés comme des revenus des capitaux mobiliers :

- Les produits des actions et parts sociales et revenus assimilés (intérêts,


dividendes arrérages…) ;
- Les revenus des obligations ;
- Les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants, sauf
disposition expresse les exonérant ;

Sont également soumis à l’IRCM, les revenus distribués, assimilables à des produits
d’actions ou parts sociales

Conformément aux dispositions de l’article 70 alinéa 1 du CGI, il est appliqué un taux


libératoire de 15 % sur le revenu imposable sur le cas spécifique de l4IRCM.

Ce taux est porté à 30% pour les revenus de capitaux mobiliers versés à une personne
physique ou morale domicile ou établie dans un territoire ou un Etat considéré comme un
paradis fiscal au sens de l’article 8 ter du Code Général des Impôts (Loi des Finances pour
l’exercice 2023).

Toutefois, ce taux est de 10 % pour les revenus et bénéfices non commerciaux visés à
l’article 56 (2) d, e, f.

4- Formule générale de l’IRPP

La problématique principale de cette partie consiste en la détermination de l’assiette de chaque


catégorie de revenus.

Pour la détermination de l’assiette de l’IRPP, le CGI distingue les salaires, traitements,


pensions et rentes viagères des autres revenus catégoriels.

Pour les salaires, la définition de l’assiette ne subit aucune modification. En effet, on a :


Assiette Salaires = SBTm x 12 – (SBTm x 12 x 30%) – (PVIDm x 12) - 500.000 FCFA

Pour le BIC, BNC, BART, BA et RF, l’assiette est déterminée comme en matière de l’IS
Assiette : Produits – Charges

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 12


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Ces charges doivent être exposés dans l’intérêt de l’entreprise, appuyées sur des factures
justificatives authentiques et remplir toutes les conditions de déductibilités des charges (pour
des montants supérieurs ou égaux à 500.000.FCFA le paiement doit s’effectuer
obligatoirement par virement bancaire, chèque ou par voie électronique)

De plus, l’abattement forfaitaire de 500.000.FCFA n’est plus justifié pour ces dernières
catégories de revenus.

N. B : Dans la suite de l’étude, nous traiterons exclusivement la question de traitements et


salaires, notamment ses éléments les plus essentiels comme énoncés dans le dernier code
général des impôts et compte tenu des mises jour de la loi de finances 2023. C’est dire que le
lecteur devra lui-même se mettre à jour en fonction des textes de loi ultérieurs.

II- LE TRAITEMENT DES SALAIRES

A- LES COMPOSANTES DU SALAIRE

La fiche de paie qui rémunère la contrepartie de la force de travail de l’employé comporte un


certain nombre d’éléments. On peut y retrouver :

- Le salaire de base ;
- Le salaire des heures supplémentaires ;
- Le salaire exceptionnel ;
- Les primes.
- les avantages en nature ;
- Les Allocations familiales ;
- Les indemnités à caractère de remboursement de frais

1- Le salaire de base

Le salaire de base est la partie généralement fixe du salaire déterminé par le contrat de travail
ou la convention collective, plus rarement par la Loi.

Au Cameroun le salaire de base est fixé d'accord parties entre l'employeur et le salarié tout en
se conformant aux minima fixés par la loi et la convention collective du secteur d'activité
considéré.

Les minima conventionnels sont fixés par catégorie (12 catégories) et par échelon (de A-F à
l'intérieur de chaque catégorie).

Pour un mois, le nombre d’heures normales de travail est de 173,33 heures obtenus sur la base
de 40 heures par semaine.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 13


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

1 semaine → 40 H et 1an → 52 semaines

Nombre d’heure annuelle de travail : 40 x 52 = 2.080 Heures


et 1 an → 12 mois

2 080
D’où Nombre d’heure mensuelle de travail : = 173,33 Heures
12

En raison de la nature et du caractère intermittent de leur travail, certaines catégories de


travailleurs sont amenées à effectuer plus de 40 heures. On dit que leur durée du travail
consacrée comme équivalente à la durée légale. Ces heures équivalentes sont fixées comme
suit :

56 heures / semaine pour le personnel occupé exclusivement à des opérations


de gardiennage ou de surveillance, et au service d’incendie ;

54 heures / semaine pour le personnel des hôtels, restaurants, débits de boisson de


cafés autre que celui exerçant l’une des activités suivantes : cuisine et buanderie, les
domestiques et les employés de maison.

50 heures / semaine pour les personnels des hôtels ;

48 H / semaine pour l’agriculture ;

45 heures / semaine pour :

- Le personnel des hôpitaux, hospices, cliniques, dispensaires, maisons de


santé et tous les établissements de cure, soins, repos et/ou convalescence.
- Le personnel exclusivement affecté à la vente dans les établissements de vente
au délai de denrées alimentaires, dans les officines de détails, ainsi que dans les
stations-services ;
- Le personnel des salons de coiffure et instituts de beauté ;
- Le personnel de cuisine et de buanderie dans les hôtels et restaurants.

Quel que soit le type de rémunération, les sommes perçues au titre du salaire de base sont
totalement imposables, aussi bien pour les charges salariales que patronales, tout comme
les heures supplémentaires.

2- Le salaire des heures supplémentaires

Ce sont les heures qui sont effectuées au-delà de la durée légale du travail en cas de travaux
rendus nécessaires : par un surcroît exceptionnel ou saisonnier de travail et/ou par l’impossibilité
d’achever les améliorations et travaux dans les délais impartis.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 14


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Il ne peut y avoir d’heures supplémentaires donnant lieu à la majoration que si, dans la semaine,
le temps de travail a dépassé la durée légale de 40 heures.

En cas d’équivalence ou de prolongation permanente, les heures supplémentaires commencent


après accomplissement de la durée du travail considéré comme équivalente ou de la durée de
travail prolongé.

La base de calcul du salaire des heures supplémentaires est égale au salaire effectif perçu par
le travailleur et non le salaire minimum de la catégorie.

Ce salaire effectif est égal à : Salaire catégoriel échelonné + diverses primes assimilées au
salaire.

Sont exclus du calcul du salaire horaire à prendre en compte pour la majoration des heures
supplémentaires, les indemnités et primes ci-après :

- Indemnité de logement ;
- Indemnité de déplacement ;
- Indemnité de transport ;
- Indemnité de panier ;
- Indemnité d’outillage ;
- Prime d’ancienneté ;
- Prime d’assiduité.

Les salaires versés par l'entreprise constituent des charges déductibles de son revenu. Ces
charges, pour être acceptées en déduction par le fisc doivent remplir des conditions légales.

A cet effet, l'employeur ne doit faire effectuer les heures supplémentaires que s'il n'a pas la
possibilité de recruter une main d'œuvre supplémentaire.

L'employeur en question devra adresser une demande d'heures supplémentaires à l'Inspecteur


du Travail. Il est interdit de faire effectuer plus de 20 heures supplémentaires pour une semaine
donnée.

En somme, les montants alloués au titre des heures supplémentaires entrent totalement
dans la base de calcul des impôts et taxes sur salaire.

3- Le salaire exceptionnel

On peut ranger le salaire versé au salarié en raison de son départ en congé ou de la rupture du
lien contractuel, soit pour le départ à la retraite, soit pour décès du salarié, soit encore pour
licenciement.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 15


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Encore appelé derniers droits du salarié, on y range l'indemnité de fin de carrière, la prime de
bonne séparation, l'indemnité de licenciement, l'indemnité de préavis et les prestations pour
décès d'un salarié etc.

Les allocations congés : il s'agit d'une suspension annuelle du contrat de travail pendant
laquelle le salarié reçoit les allocations congés et non sa rémunération habituelle.

Les gratifications : l’entreprise peut 'attribuer des gratifications de fin d'année dans le cas où
aucune mesure particulière n'est accordée au personnel en fin d'année sous quelque forme que
ce soit. Les sommes ainsi allouées sont totalement imposables.

Treizième mois : Certaines conventions collectives recommandent la généralisation du


treizième mois. Il s'agit d'une rémunération exceptionnelle qui peut être allouée en fin d'année
ou répartie sur les douze salaires annuels. Elle est souvent égale à une fraction du salaire.
D’autres sociétés peuvent aussi accorder une autre prime dénommée 14e mois, ou 17è mois.
Quelle que soit leur forme de rémunération, le treizième, le quatorzième ou le dix-septième
mois sont totalement imposables.

L'indemnité de fin de carrière : elle est due lorsque le salarié a atteint l'âge limite de départ
à la retraite, ou en cas de retraite. Sauf pratique plus avantageuse en vigueur dans l'entreprise,
l'indemnité de fin de carrière est fixée selon une grille conventionnelle. Fiscalement cette
indemnité est taxable mais pas cotisable.

La prime de bonne séparation : contrairement à l'indemnité de fin de carrière, la prime de


bonne séparation n'est pas obligatoire. La convention collective peut ainsi fixée son montant
d'accord parties. La prime de bonne séparation est taxable mais pas cotisable.

La prestation lors du décès d'un salarié : En cas de décès d’un salarié, la société doit verser
aux ayants droits une indemnité de décès qui peut être égale à l'indemnité de fin de carrière
selon les conventions collectives. De plus, l'employeur fournit un cercueil, l'habillement, et
assure les frais de transport funéraires. Toutes les prestations au titre du décès d'un salarié
sont totalement exonérées.

L'indemnité de licenciement : elle est versée au salarié congédié sans avoir commis une
faute grave, alors qu'il compte une certaine ancienneté. Elle est calculée en fonction de cette
ancienneté. Le licenciement en lui-même est un malheur pour le salarié, il serait donc
injuste d'imposer la compensation qui en résulte. C'est pour cette raison que l'indemnité de
licenciement est totalement exonérée.

L'indemnité de préavis : Elle est due lorsque l'employeur choisit de ne pas faire effectuer le
préavis au salarié lors de son licenciement et vice versa. Cette indemnité suit le régime du
salaire, donc elle est totalement taxable et cotisable.

Médaille d'honneur du travail : l’employeur assure les frais d'achat des médailles d'honneur
du travail et verse à cette occasion à chaque récipiendaire une prime par médaille dont le

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 16


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

montant est fixé selon les modalités de calcul prévues par les conventions collectives. Somme
totalement exonérée.

L'arbre de noël : c'est une cérémonie organisée par l'entreprise dans la limite de ses
possibilités en accord avec les délégués du personnel. Il ne s'agit pas d'une obligation pour
l'entreprise mais cette cérémonie permet d'accroître la convivialité entre les employés, gage
du bon fonctionnement de l'entreprise. Somme totalement exonérée.

Tous ces éléments sont fixés par l’employeur à l’exception :

- Des allocations congés


- De l’indemnité de préavis ;
- Et de l’indemnité de licenciement.

Tableau : Les principales primes sur salaires

Types de primes Raisons


calculée conformément aux modalités des conventions
La prime d'ancienneté
collectives. Elle récompense la productivité du salarié résultant de
La prime de caisse payée
l’effet àd’expérience
tous les caissiers suivant leur catégorie (caissier principal,
caissier
versée aux magasiniers
secondaire en fonction de la taille ou de l’importance du
et caissier auxiliaire).
La prime de magasin
magasin.
La prime d'assiduité ou de Elle récompense les salariés pour leur assiduité au travail ou pour
rendement l'atteinte
Les gratifications Elles représentent
des objectifs lesmodalités
fixés. Les sommes sontd'argent
fixéesremises
d'accord par
parties.
l'employeur au
La prime de Elle est versée
personnel à l'employé
pour marquer qui remplace
sa satisfaction un autre
du travail pendant une
accompli.
remplacement période
La prime de sujétion - Elle est accordée
déterminée d’accord généralement
partie. aux agents gestionnaires, fixée
de d'accord parties.
gestion
Les congés payés il s'agit d'une suspension annuelle du contrat de travail pendant
laquelle le
prime de bilan Elle récompense
salarié les salariés
reçoit les allocations qui ont
congés contribué
et non à la confection
sa rémunération des
habituelle.
états
Le bonus de performance Il est accordé
financiers aux cadres qui ont contribué positivement à
de l’entreprise
l'accroissement des
La prime de fonction Elle rémunère
bénéfices lespar
réalisés fonctions de responsabilité ou de commandement.
l’entreprise
Elle est totalement imposable.
La prime d'installation Elle est accordée aux travailleurs déplacés du fait de l'employeur.

Il ne s'agit pas là de toutes les primes totalement imposables qui existent, d'autres sont
spécifiques aux entreprises.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 17


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Si la plupart de ces primes sont fixées d’accord parties, il n’est pas le cas pour la prime
d’ancienneté dont les calculs sont encadrés par les dispositions de la loi.

a) La Prime d’ancienneté

Elle permet aux salariés de rester longtemps dans une même entreprise. Ce qui permet
d’accroître leur expérience et par conséquent leur productivité. Elle est calculée par application
d’un taux sur le salaire minimum catégoriel du secteur d’activité de l’employé. Ce taux est de :

- 4% après deux années d’ancienneté ;


- 2% par année supplémentaire au-delà de la deuxième année.

Exemple : Reprendre le cas précédent

1) Calculer la Prime d’ancienneté de M. ABOUBACAR en supposant que le salaire


minimum de la 11è catégorie échelon A est de 150.000 FCFA.

Solution

1) M. ABOUBACAR jouit d’une ancienneté de 16 ans (soit 2 ans + 14 ans)

Taux de la prime : 4% + 14 x 2% = 32%

Prime d’ancienneté : 150.000 x 32% = 48.000 FCFA

a) Les avantages en nature

Les avantages en nature sont des biens, produits ou services servis gratuitement à un
salarié par l'employeur... et qui doivent être intégrés dans l'assiette des impôts et taxes
sur salaires.

Les avantages en nature sont de plusieurs ordres et variés selon l'entreprise dans laquelle
on se trouve ; mais nous traiterons ici uniquement des avantages en nature imposés par
l'article 33 du CGI. Il s'agit : du logement, de l'électricité, de l'eau, des domestiques, des
véhicules, et de la nourriture.

Lorsque l'employeur ne peut assurer des avantages en nature au salarié, il doit les
remplacer par des indemnités compensatrices. Ces indemnités suivent le régime fiscal
des avantages en nature, à savoir la limitation de l'imposition à un pourcentage fixé par
l’Art 33 du CGI. Ces pourcentages sont appliqués au salaire brut mensuel et varient selon
le type d'avantage considéré :

- Logement : 15 %
- Par véhicule : 10 %
- Nourriture : 10 %
- Par domestique : 5%
- Eclairage : 4%

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 18


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Eau : 2%

Selon les dispositions de l’al. 2 de l’Art 33 du CGI, les indemnités versées en espèces
et représentative d’avantages en nature sont plafonnées dans la base imposable selon
les taux ci-dessus.

Les autres avantages en nature ne sont pas plafonnés. Il s’agit par exemple des papiers
hygiéniques, du gaz etc.

b) Les indemnités à caractère de remboursement des frais

Il s’agit des frais inhérents à la fonction et à l’emploi. On peut citer :

L'indemnité de représentation : Elle est généralement attribuée aux cadres, et est


totalement exonérée par interprétation restrictive de l'article 31 alinéas 1 du CGI ;

La prime de salissure : elle est prévue en faveur des travailleurs employés à des travaux
salissants. Elle peut être allouée au personnel en uniforme ;

La prime de risque : La convention collective peut recommander aux employeurs de


souscrire une assurance vie complémentaire aux travailleurs affectés aux emplois à
haut risque (Sécurité, surveillance, incendie, chauffeurs et conducteurs d'engins, etc.) ;

L'indemnité d'usage de véhicule ou autre engin personnel : Elle est allouée à tout
travailleur autorisé à utiliser son moyen de transport dans l'intérêt du service et qui le
maintien en bon état. Elle est fixée d'accord parties ;

La prime caisse individuelle d'outillage : elle rémunère tout travailleur utilisant un


outillage qui lui est confié par l'employeur et le maintenant en bon état, sans détérioration
ni perte. Elle est fixée d'accord parties ;

L'indemnité de déplacement : elle couvre le déplacement du lieu d'embauche au lieu


d'emploi (et vice versa). Elle peut se confondre avec l'indemnité de logement, dans la
mesure où elle est allouée lorsque l'employeur n'a pas de logement pour l'employé
déplacé ; l'entreprise doit donc préciser son objet pour que son sort fiscal soit fixé ;

La prime ou indemnité de panier : c'est un avantage en espèce accordé aux salariés


contraints de prendre une collation ou un repas supplémentaire en raison des conditions
particulières de travail ou de leur horaire. Elle est attribuée au personnel qui travaille de nuit,
de 22 heures à 6 heures ;

L’indemnité de lait : il s’agit d’un avantage accordé aux salariés qui sont exposés à de l’air
pollué dans le cadre de leur profession, à l’instar des ouvriers d’Hysacam ;

L’indemnité d’habillement : C’est un avantage versé aux salariés dont la tenue vestimentaire
est une exigence : Exemple les journalistes de TV ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 19


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

La prime de transport : elle est taxable mais pas cotisable. Il ne faut pas la confondre
avec l'indemnité de déplacement. En effet cette dernière est attribuée au salarié qui ne travaille
pas dans le lieu de son recrutement. La prime de transport rémunère plutôt le salarié travaillant
dans son lieu de recrutement pour le déplacement de son domicile pour le travail et vice versa.

La liste de ces indemnités ne saurait être exhaustive dès lors qu’elles dépendent des
spécificités de chaque secteur d’activité. Il revient donc au fisc de les analyser pour savoir
si elles sont totalement taxables ou totalement exonérés ou encore partiellement exonérés.

Ainsi, on peut parler d'indemnité lorsque la rémunération en question a le caractère d'un


remboursement de frais ou le caractère d'une réparation de dommage et par conséquent
se trouve exonérée.

B- CALCUL DE L’IRPP

1- Base de calcul

Cet impôt a été institué en lieu et place de la taxe proportionnelle sur salaires (TPS) et
de la Surtaxe Progressive (SP) par la loi de Finance N° 2002 / 014 du 30 Décembre 2002.

Selon les dispositions des articles. 32 et suivants du CGI, la base taxable à l’IRPP est constitué
par :

- Le salaire mensuel des heures normales ou salaire de base ;


- Le salaire des heures supplémentaires ;
- Les indemnités à caractère de complément de salaire ou primes ;
- Le salaire exceptionnel ;
- Les avantages en nature (plafonnés par la loi) ;
- Les avantages en nature non plafonnés ;
- La prime de transport ;
- L’indemnité de préavis ;
- L’indemnité de licenciement ;
- Les indemnités et primes de fin de carrière.

L’assiette de l’IRS est constituée du salaire taxable annuel après déduction des frais
professionnel forfaitaires de 30%, des cotisations versées à la CNPS (PVID), d’un
montant forfaitaire de 500.000 FCFA

Définition des différentes variables :

- SBTm : le salaire brut taxable mensuel


- SBTa : le salaire brut taxable annuel. SBTa = SBTm x 12
- PVIDm : Pension vieillesse Invalidité Décès mensuel
- PVIDa : Pension vieillesse Invalidité Décès annuel. PVIDa = PVIDm x 12
- SNC : Salaire Net Catégoriel.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 20


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- SNC = SBTa ± SBTa x 30% - PVIDa Assiette IRS (A) = SNC - 500.000

Assiette Salaires = (SBTm x 12) – (SBTm x 12 x 30%) – (PVIDm x 12) - 500.000 FCFA

Barème de calcul sur la base annuelle

Fourchette de revenus Taux Assiette taux


De 0 à 2.000.000 10% A1 t1
De 2.000.001 à 3.000.000 15% A2 t2
De 3.000.001 à 5.000.000 25% A3 t3
Plus de 5.000.000 35% A4 t4

2- Exemple d’application

M. KAMDEM est cadre à la SBT depuis bientôt six ans. Son bulletin de paie
mentionne les éléments de salaire suivants :

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 700 000
Allocation familiale 5 400
Logement 100 000
Gaz 12 000
Indemnité d’outillage 50 000
Prime de transport 50 000
Allocation de salaire unique 30 000
Prime d’assiduité 45 000
Indemnité de représentation 100 000
Total 1 092 400

Travail à Faire :

1) Déterminer le montant de l’IRPP retenu à la source


2) Calculer les autres charges et retenues sur salaires

NB : Salaire catégoriel du 1er échelon : 37.800.FCFA


Nombre de jours de travail effectué dans le mois par M. KAMDEM : 26 jours

Solution

1) Calcul du montant de l’IRPP

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 21


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

 Calcul du salaire brut intermédiaire

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 700 000
Allocation familiale -
Logement -
Gaz 12 000
Indemnité d’outillage -
Prime de transport 50 000
Allocation de salaire unique -
Prime d’assiduité 45 000
Indemnité de représentation -
Salaire Brut Intermédiaire 807 000

 Evaluation des avantages en nature plafonnés

Principe :
- Si le montant calculé selon le taux de plafonnement de l’avantage en nature est
supérieur au montant alloué dans le bulletin de paie de l’employé, le montant à retenir
est celui du bulletin ;
- Par contre, si le montant calculé selon le taux de plafonnement de l’avantage en nature
est inférieur au montant alloué dans le bulletin de paie de l’employé, le montant à retenir
est le montant calculé.

Avantage en nature Taux Calcul Montant


807 000* 15% = 121 050
Le montant du logement alloué est de
Logement 15% 100 000 F donc inférieur au montant
100 000
calculé de 121 050. Dans ce cas on
retient le montant alloué

 Salaire Brut Taxable

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 700 000
Allocation familiale -
Logement 100 000
Gaz 12 000
Indemnité d’outillage -
Prime de transport 50 000
Allocation de salaire unique -
Prime d’assiduité 45 000
Indemnité de représentation -
Salaire Taxable mensuel 907 000

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 22


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

 Assiette de l’IRPP

Assiette IRPP : (907 000 x 12 x 70%) - (750 000 x 4,2% x 12) - 500.000

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 700 000
Allocation familiale -
Logement 100 000
Gaz 12 000
Indemnité d’outillage -
Prime de transport 50 000
Allocation de salaire unique -
Prime d’assiduité 45 000
Indemnité de représentation -
Salaire Taxable mensuel 907 000
Salaire Taxable annuel 10 884 000
Abattement frais professionnel 30% 3 265 200
Abattement forfaitaire 500 000
PVID (750 000 x 4,2% x 12) 378 000
Total réduction 4 143 200
Assiette IRPP 6 740 800

On arrondit au millier de francs inférieur, Assiette = 6.740.000.FCFA


 Calcul de l’IRPP

Fourchette de revenus Taux Calcul Montant


De 0 à 2.000.000 10% 2 000 000 x 10% 200 000
De 2.000.001 à 3.000.000 15% (3 000 000 -2 000 000) x 15% 150 000

De 3.000.001 à 5.000.000 25% (5 000 000 - 3 000 000) x 25% 500 000

Plus de 5.000.000 35% (6 740 000 -5 000 000) x 35% 609 000
IRPP principal Somme des tranches 1 459 000
CAC 10% (1 459 000 x 10%) 145 900
IRPP global annuel IRPP principal + CAC 1 604 900
IRPP mensuel (1 604 900 / 12) 133 742

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 23


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Chapitre 3 : LES RETENUES ET CHARGES SALARIALES

I- LES RETENUES SUR SALAIRES

Ces retenues peuvent être fiscales, sociales ou syndicales

1- Les retenues fiscales sur salaires

Ce sont :

- L’impôt sur les revenus salariaux (IRPP) ;


- La taxe de développement local (TDL) ;
- La contribution au Crédit Foncier (CF) ;
- La Redevance Audio ± Visuelle (CRTV)

1.1- L’Impôt sur les Revenus Salariaux (IRPP)


Voir supra

1.2- La Taxe de Développement Local (TDL)

Les articles. C57 et suivants du CGI ont institué au profit des communes, une taxe communale
directe appelée « taxe de développement local ». Cette taxe est perçue en contre partie des
services de base et des prestations rendus aux populations, à l’instar de l’éclairage public,
l’assainissement, l’enlèvement des ordures ménagères, le fonctionnement des ambulances
municipales, l’adduction d’eau, l’électrification.

Cette taxe est fixée comme suit :

Tranches de salaires Montant TDL


Salaire de base mensuel compris entre 62.000 et 75.000 3.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 75.001 et 100.000 6.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 100.001 et 125.000 9.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 125.001 et 150.000 12.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 150.001 et 200.000 15.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 200.001 et 250.000 18.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 250.001 et 300.000 24.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel compris entre 300.001 et 500.000 27.000 FCFA / an
Salaire de base mensuel supérieur à 500.000.FCFA 30.000 FCFA / an

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 24


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

1.3- La Contribution au Crédit Foncier

Elle a été instituée par la loi N° 77/10 du 13 Juillet 1977 modifiée par la loi N° 90/050 du 19
décembre 1990 qui confirme cette contribution au CFC et fixe la quote part affectée au Fonds
National de l’Emploi (FNE).

Sa base de calcul est le salaire brut taxable mensuel. Ce montant doit être arrondi au millier
de francs inférieur.

CFC = Salaire Brut Taxable Mensuel x 1%

1.4- La Redevance Audio - Visuelle (RAV)

L’ordonnance N° 89/004 du 12 Décembre 1989 institue une RAV au profit de la CRTV. Elle
est prélevée par l’employeur et reversée à l’administration fiscale pour le compte de la CRTV.

Sa base de calcul est le salaire brut taxable mensuel. Le prélèvement obéit à un barème qui
indique pour chaque tranche de salaire, le montant à retenir au titre de la RAV.

Tableau : Barème de la redevance audiovisuelle

Tranches de salaires mensuels RAV


De 0 à 50.000 0
De 50.001 à 100.000 750
De 100.001 à 200.000 1 950
De 200.001 à 300.000 3 250
De 300.001 à 400.000 4 550
De 400.001 à 500.000 5 850
De 500.001 à 600.000 7 150
De 600.001 à 700.000 8 450
De 700.001 à 800.000 9 750
De 800.001 à 900.000 11 050
De 900.001 à 1.000.000 12 350
Plus de 1.000.000 FCFA 13 000

2- La retenue sociale sur salaires

Elle constitue la participation des salariés à la caisse de retraite gérée par :


- Le trésor public pour les fonctionnaires et les contractuels d’administration ;
- La CNPS pour les salariés du secteur privé.

Elles concernent essentiellement l’assurance pension vieillesse, d’invalidité et de


décès

La base de contribution à la CNPS comprend :


- Le salaire mensuel des heures normales ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 25


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Le salaire des heures supplémentaires ;


- Les indemnités à caractère de complément de salaire ou prime ;
- Les avantages en nature (à 100% de leur montant) ;
- Le salaire exceptionnel ;
- L’indemnité de préavis.

N’entrent pas dans cette base de cotisation à la CNPS :


- Les indemnités à caractère de remboursement de frais ;
- Les indemnités et primes de fin de carrière (indemnité de licenciement, prime de
bonne séparation, indemnité de départ en retraite, prime de reconversion etc.) ;
- Les allocations à caractère familiales
- La prime de transport
N.B. La base d’imposition à la PVID ne peut être inférieure à 336.000 F / an soit 28.000 F /
mois. Cette base ne doit pas excéder 9.000.000 F / an soit 750.000 F / mois. La base de
cotisation doit tenir compte du prorata temporis de travail effectué

Exemple :

M. KAMGA a été recruté à la SBT le 15 janvier 2023. Sachant qu’il gagne 800.000 F / mois,
calculer sa base de cotisation à la CNPS. Reprendre cette question en supposant qu’il gagne
1600.000 F / mois

Solution

Hypothèse 1 : calcul du plafond correspondant au salaire de 16 jours

800.000 x 16
Plafond 1 : ------------------------- = 412.903,23 FCFA
31

1.600.000 x 16
Hypothèse 2 : Plafond 2 : --------------------- = 825.806,45 F ; Plafond 2 = 750.000 FCFA
31

Si un salarié perçoit exceptionnellement au cours d’un mois un salaire supérieur à 750.000.F,


alors que son salaire annuel est inférieur à 9.000.000.F, la règle du plafond ne s’appliquera pas
pour ce mois exceptionnel.

Exemple :

M. FANSI est chef comptable à la SBT où il gagne 725.000.F / mois. Au cours du mois de
décembre 2022, il a bénéficié d’une gratification de 900.000.F au titre d’allocations congés.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 26


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Travail à Faire : Calculer :

1) Le salaire annuel cotisable de M. FANSI


2) Le salaire cotisable du mois de décembre 2022.
3) Reprendre les mêmes questions en supposant que son salaire mensuel est de 600.000.F

Solution :

Pour un mois, le SCP est de 750.000.F et pour un an 9.000.000.FCFA

Hypothèse 1

1) salaire annuel de M. FANSI :

(725.000 x 12) + 900.000 = 9.600.000 > 9.000.000.F D’où salaire annuel cotisable =
9.000.000.F

2) Salaire cotisable du mois de décembre 2022

725.000 + 25.000 = 750.000.FCFA

La gratification est prise en compte seulement pour 25.000.FCFA

Hypothèse 2

1) Salaire annuel cotisable :

(600.000 x 12) + 900.000 = 8.100.000 < 9.000.000.FCFA

2) Salaire cotisable du mois de décembre 2022 :

(600.000 + 900.000) = 1.500.000.FCFA

La liquidation de la cotisation sociale est donnée par la formule suivante :

PVID = Salaire Cotisable Plafonné (SCP) x 4,2%

Soit 750.000 x 4,2% = 31 500 FCFA

3- Les retenues syndicales sur salaires

Les salariés syndiqués peuvent demander à leur employeur par écrit sur un formulaire approprié
d’effectuer des retenues sur leur salaire au profit des syndicats désignés par leur soin. Ce
montant est versé par l’employeur au Comité National des Cotisations Syndicales. La
base de cotisation comprend uniquement le salaire de base des heures normales ou
salaire de base.

Pour les salariés rémunérés à l’heure, la base ne comprend pas le salaire des heures effectuées
au-delà de 173,33 heures dans le mois.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 27


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Retenue syndicale = Salaire des heures normale x 1%

II- LES CHARGES PATRONALES SUR LES SALAIRES

Les charges patronales sont les charges salariales supportées par l’employeur.

Elles portent sur :

- Les charges patronales fiscales ;


- Et les charges patronales sociales

1- Les charges patronales fiscales

Les charges patronales fiscales portent sur :

- La contribution au Crédit Foncier (CFC);


- La contribution au Fonds National de l’Emploi (FNE)

a) la contribution au Crédit Foncier (CFC)

Sont assujettis au CFC, tous les employeurs des secteurs privés et publics, à l’exclusion de :

- l’Etat ;
- Les Chambres consulaires ;
- Les missions diplomatiques ;
- Les associations et organismes à but non lucratif (Exemple ; les ONG) ;
- Les particuliers utilisant les domestiques pour leur service privé
- Les exploitants agricoles et éleveurs industriels (personnes physiques uniquement) ;
- L’établissement hospitaliers confessionnels lors qu’ils ne poursuivent pas un but
lucratif ;
- Les établissements sociaux confessionnels et laïcs à but non lucratif.

La base d’imposition au CFC est constituée par :

- Le montant des salaires des heures normales ;


- Le salaire des heures supplémentaires ;
- Les indemnités à caractère de complément de salaire ;
- Les avantages en nature pour leur montant réel

Sont exclus de la base d’imposition :

- les prestations familiales (allocations familiales, Allocation de salaire unique) ;


- les salaires du personnel domestique ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 28


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- les pensions et rentes viagères servies aux anciens membres de l’entreprise

Liquidation du CFC

CFC = Base CFC x 1,5% (cette base est arrondie au millier de francs inférieurs)

b) La contribution au FNE

Elle a été instituée par la loi N° 90 / 050 du 19 Décembre 1990. Son traitement est identique à
celui de la contribution patronale au CFC à l’exception de son taux qui est de 1%.

FNE = Base CFC x 1%

2- Les charges patronales sociales

Ce sont des cotisations patronales de prévoyance sociale. En effet, les employeurs des
entreprises privées doivent verser à la CNPS sur la base des salaires payés à leurs employés non
fonctionnaires, les cotisations de prévoyance sociale au titre de :

- Prestations Familiales (AF) ;


- Assurance Pension de Vieillesse, d’Invalidité et de Décès (PVID) ;
- Prévention des Accidents de Travail et des Maladies Professionnelles (ATMP).

a) Les Allocations Familiales

Elles diffèrent selon la profession :


- Pour les salariés relevant du régime général …………..Taux de 7% ;
- Pour les salariés relevant du régime agricole ………….Taux de 5,65% ;
- Pour les salariés relevant de l’enseignement privé …….Taux de 3,70%
- Pour le régime domestique …………………………….Taux de 7%

La base d’imposition comprend :

- Le salaire des heures normales ;


- Le salaire des heures supplémentaires ;
- Les indemnités à caractère de complément de salaire ;
- Les avantages en nature évalués à 100% ;
- Le salaire exceptionnel ;
- Les indemnités de préavis etc.

Sont exclues :

- Les indemnités à caractère de remboursement des frais ;


- Les primes et indemnités de fin de carrière

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 29


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Cette base d’imposition est plafonné à 9.000.000.F / an soit 750.000.F.CFA / mois.

Liquidation des Prestations Familiales :

Allocations Familiales = Salaire Cotisable Plafonné (SCP) x 7% (cadre général)

Allocations Familiales = Salaire Cotisable Plafonné (SCP) x 5,65% (cas du régime agricole)

Allocations Familiales = Salaire Cotisable Plafonné (SCP) x 3,70% (cas du régime de


l’enseignement)

b) La Pension Vieillesse, Invalidité, Décès (PVID)

Son taux est de 4,2% à appliquer sur la même base que celle des Prestations Familiales

PVID = SCP x 4,2%

N.B. La CNPS a ouvert ses portes aux particuliers qui peuvent désormais souscrire une
assurance individuelle. Leur taux de contribution est de 8,4%.

c) La Prévention des Accidents du Travail et des Maladies


Professionnelles (P.A.T.M.P.)

Son taux est fonction de la gravité des risques et de leur fréquence. Le Décret N° 78 / 283 du
1er Juillet 1978 modifié par celui de 2016 classe les entreprises en trois groupes :

Groupe A : Risque Faible, Taux : 1,75%

Il s’agit :

- Agences immobilières ;
- Agences de voyage ;
- Des Associations professionnelles, syndicats professionnels, chambres consulaires,
partis politiques ;
- Associations sportives, Assurances, micro-finance et transfert d’argent ;
- Blanchisseries, nettoyage et teinture des vêtements ;
- Cabinets d’architecture des professions libérales ; cabinets comptables et fiscaux,
conseils juridiques, officiers ministériels des entreprises de distribution ;
- des banques et autres établissements financiers ;
- des promoteurs immobiliers et des architectes ;
- Cinémas, théâtres, organisations et installations de sport ou loisir ;
- Collectivités territoriales décentralisation ;
- Commerce, ensemble du personnel affecté aux bureaux, à la vente, à la manutention,
voyageurs et représentants de commerce ;
- Entreprises d’entretien et de nettoyage d’immeubles ;
- Entreprises audio ± visuelles, entreprises de téléphonie, agence de publicité,
entreprises et agences de presse, studios photographiques ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 30


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Etablissements publics administratifs


- Hôtels, restaurants, cafés, bars et dancings ;
- Médecins, pharmaciens, dentistes ;
- Missions diplomatiques et consulaires ;
- Organisations religieuses ;
- Organismes de santé, maison de retraite, maison de repos, personnel domestique
- Salons de coiffure, instituts de beauté, établissements de massage ;
- Stations-service d’essence ;
- Assistance technologique aux entreprises.

Groupe B : Risque Moyen, Taux : 2,5%

Ce sont :

- Abattoirs
- Adductions et distribution d’eau ;
- Bâtiments et Travaux Publics ; entreprises générales de bâtiment
- Entreprises de peinture, d’installations sanitaires, d’installations électriques, de
zinguerie, de plomberie, de vitrerie ;
- Construction et entretien des routes, de voies ferrées, canalisation d’eau (ouvrages
d’art exclus) ;
- Boulangeries, pâtisseries, biscuiteries ;
- Entreprises de voirie ;
- les entreprises de gardiennage et de surveillance ;
- les entreprises de fabrication d’objets en bois, ivoire et or ;
- les entreprises de production, de transport et de distribution d’électricité ;
- Entreprises d’études topographiques et géophysiques, géomètres, industries
polygraphiques ;
- Opérations de transit, consignation de navires ;
- Prospection minière ;
- Tous travaux de manutention,
- Transitaires et agréées en douane ;
- Transport aérien, sécurité et navigation aérienne, transports maritimes, transports
fluviaux, bacs, transports urbains etc.

Groupe C : Risque élevé, Taux : 5%

Il regroupe :

- Les entreprises de pêche ;


- les entreprises forestières, les scieries ;
- Hydraulique agricole ou pastorale ;
- Industries de transformation, grosse métallurgie, Recherches d’hydrocarbures ;
- Raffinage de pétrole ;

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 31


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Transports routiers de marchandises ou de voyageurs ;


- Travaux publics ; génie civil ; travaux de carrière à ciel ouvert, travaux souterrains
dans la construction et entretien des égouts et canalisation d’eau ;
- Construction et entretien d’ouvrage d’art (ponts, aqueducs, quais, jetées, digues et
barrages),
- Entreprises de construction et d’entretien de lignes extérieures de transport d’énergie ;
- Entreprises de démolition ;
- Construction de tunnels
- Travaux de fond dans les mines ;

La base d’imposition est constituée du salaire cotisable non plafonné

PATMP = Salaire Cotisable non Plafonné x 2,5% Si le risque est moyen

Exemple d’application N°1 : Cas SBT

M. TADAH est un cadre commercial de la 9è catégorie à la SBT. Les éléments de sa


rémunération mensuelle sont définis tel que suit pour le mois de novembre 2022 :

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 700 000
Heures supplémentaires 45 000
Prime d’assiduité 70 000
Indemnité de représentation 60 000
Indemnité d’électricité 30 000
Indemnité de Nourriture 50 000
Logement 100 000
Véhicule 50 000
Indemnité de fonction 50 000
Allocation familiale 9 000
Allocation de salaire unique 20 000
Total 1 184 000

Il a perçu une gratification de 50.000.F au cours de ce mois de novembre uniquement

Travail à Faire :

1) Déterminer le salaire brut taxable de M. TADAH


2) Calculer les différentes retenues salariales
3) Calculer les charges patronales sur salaires
4) Calculer la retenue syndicale sachant que M. TADAH est syndiqué à l’ULSC depuis
trois ans

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 32


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Informations annexes

- le salaire de base catégorielle du premier échelon dans ce secteur est de 37 800


FCFA ;

Exercice d’application N°2 :

Vous êtes comptable à la SA SOCADI. Pour votre dernier test de confirmation, le DAF de
cette société vous donne les éléments de salaire de M. BOME (chef de service financier)

Pour le compte du mois de décembre 2022 et à la lecture de sa fiche de paie, il ressort que ce
dernier bénéficie des éléments de salaire suivants :

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation 100 000
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Total 1 636 939

Travail à Faire :

1) Calculer son salaire brut taxable et son salaire cotisable


2) Calculer les retenues sur salaires
3) Calculer les charges patronales sur salaires
4) Calculer le salaire net perçu par M. BOME en décembre 2022
5) Reprendre ces questions en supposant que la SA SOCADI est une entreprise agricole

NB :

- La SA SOCADI est une entreprise commerciale ;


- Dans son secteur d’activité, le salaire catégoriel du 1er échelon est de 37 800 F/ mois
- Nombre de jours de travail décembre 2022 : 24 jours

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 33


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Solution exemple N°2

1) Calcul du salaire brut taxable et du salaire cotisable

 Salaire brut taxable

Salaire taxable intermédiaire

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation -
Logement -
Véhicule -
Salaire Brut Intermédiaire 1 296 939

Evaluation des avantages en nature

Avantage en nature Taux Calcul Montant


1 296 939 x 15% = 194 541
Le montant du logement alloué est de
Logement 15% 150 000 F donc inférieur au montant
150 000
calculé de 194 541. Dans ce cas on
retient le montant alloué
1 296 939 x 10% = 129 694
Le montant du logement alloué est de 90
Véhicule 10% 000 F donc inférieur au montant calculé 90 000
de 129 694. Dans ce cas on retient le
montant alloué

Salaire brut taxable

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation -
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Salaire Brut Taxable mensuel 1 536 939

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 34


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

 Salaire cotisable

Le salaire cotisable ne tient pas compte :

- Les indemnités à caractère de remboursement des frais ;


- Les primes et indemnités de fin de carrière

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation -
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Salaire cotisable 1 536 939

2) Calcul les retenues sur salaires

- Calcul du montant de l’IRPP

Assiette

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation -
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Salaire Brut Taxable mensuel 1 536 939
Salaire Taxable annuel 18 443 268
Abattement frais professionnel 30% 5 532 980
Abattement forfaitaire 500 000
PVID (750 000 x 4,2% x 12) 378 000
Total réduction 6 410 980
Assiette IRPP 12 032 288

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 35


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

IRPP

Fourchette de revenus Taux Calcul Montant


De 0 à 2.000.000 10% 2 000 000 x 10% 200 000
De 2.000.001 à 3.000.000 15% (3 000 000 -2 000 000) x 15% 150 000
De 3.000.001 à 5.000.000 25% (5 000 000 - 3 000 000) x 25% 500 000
Plus de 5.000.000 35% (12 032 288 - 5 000 000) x 10% 2 461 301
IRPP pricipal 3 311 301
CAC 10% 331 130
IRPP global annuel 3 642 431
IRPP mensuel (12 032 288/12) 303 536

- La Contribution au Crédit Foncier

CFC = 1 536 939 x 1% = 15 369

- RAV : 13 000
- TDL : 2 500
- PVID :

Salaire cotisable mensuel : 1 536 939 > 750 000.

PVID part salariale = 750 000 x 4.2% = 31 500

- Cotisation syndicale

Cotisation syndicale = Salaire des heures normale x 1%

Cotisation syndicale = 1 536 939 x 1% = 15 369

3) Calcul des charges patronales sur salaires


- La contribution au Crédit Foncier (CFC) et Fond National de l’Emploi (FNE)

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures suppléméntaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation 100 000
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Total 1 636 939
CFC (taux 1,5%) 24 554
FNE (taux 1%) 16 369

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 36


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Les charges patronales sociales

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures supplémentaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation -
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Salaire Cotisable 1 536 939
PVID (taux 4,2% plafond 750 000) …………………. 750 000 x 4,2% 31 500
Allocation Familiale (tauc général 7%) ……..………. 1 536 939 x 7% 107 586
Accidents de Travail et Maladies Professionnelles (taux risque faible
26 896
1,75%) …………………………………………….. 1 536 939 x 1,75%

4) Calculer le salaire net perçu par M. BOME en décembre 2022

Eléments de salaires Montant


Salaire de base 650 000
Heures suppléméntaires 346 939
Gratification pour 13è mois 250 000
Indemnité de responsabilité 50 000
Indemnité de représentation 100 000
Logement 150 000
Véhicule 90 000
Salaire brut 1 636 939
Retenues sur salaires
IRPP principal 275 942
CAC / IRPP 27 594
CFC salariale 15 369
PVID part salariale 31 500
RAV 13 000
TC 2 500
Cotisation syndicale 15 369
Total des retenues 381 275
Salaire Net mensuel 1 255 664

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 37


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

CHAPITRE 4 : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE ET LES


DROITS D’ACCISES

I- GENERALITES

La TVA est un impôt sur la consommation. Son assiette générale est constitué par le chiffre
d’affaires réalisé par les entreprises (ou les assujettis) à l’occasion de la vente de biens ou de
prestations de services. En cela, la TVA est un impôt indirect dont l’assiette est liée à l’activité
économique.

La TVA tient une place prépondérante dans les systèmes fiscaux contemporains. En effet, bien
que de création récente, son rendement et son recouvrement aisé ont largement contribué à sa
mise en place.

Le succès de la TVA tient pour beaucoup à la relative simplicité de ses mécanismes ainsi qu’à
sa neutralité vis-à-vis des entreprises et par rapport aux différents circuits économiques, qu’ils
soient nationaux ou internationaux.

Comme tout impôt l’étude de la TVA nécessite la connaissance :

- Du champ d’application,
- Des régimes d’imposition,
- Du Fait générateur et de l’exigibilité,
- De la base d’imposition,
- Des taux,
- Des conditions de déductions,
- Des obligations des redevables

1- Champ d’application de la TVA

L’étude du champ d’application de la TVA s’analyse au regard :

- Des personnes imposables à la TVA ou assujetties,


- Des opérations imposables,
- Des opérations exonérées,
- Du cas particulier des exportations,
- De la territorialité.
a) Personnes imposables à la TVA ou assujetties (art 125 du CGI)

Les personnes imposables à la TVA s’entendent de toute personne physique ou morale, ce qui
inclut également les collectivités publiques et les organismes de droit public, qui réalisent à titre
habituel ou occasionnel et d’une manière indépendante les opérations imposables à la TVA et
dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 50 millions.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 38


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Ces personnes sont assujetties à la TVA, quel que soit leur statut juridique. Leur situation au
regard des autres impôts ainsi que la forme et la nature de leurs interventions dans le processus
économique.

Dans le cas des personnes soumises à la TVA, deux notions sont essentielles :

 Le redevable réel de la TVA,

C’est la personne physique ou morale de droit privé ou public tenue de par la loi de s’acquitter
du paiement de la TVA. Dans la généralité des cas, le redevable réel se confond avec le
bénéficiaire de l’opération encore appelé client.

 Le redevable légal de la TVA

C’est la personne physique ou moral de droit public ou privée tenue par la loi de collecter la
TVA et de la reverser à l’Etat.

Au Cameroun, certains contribuables pour une même opération sont à la fois redevable réel et
redevable légal de la TVA lorsque la loi leur fait obligation de retenir la TVA pour la reverser
directement au trésor public (c’est le système de la retenue à la source).

b) Opérations imposables (art 126 du CGI)

Les opérations imposables s’entendent des livraisons de biens meubles et des prestations de
services effectués à titre onéreux dans le cas d’une activité économique.

On peut distinguer les opérations imposables par nature et les opérations imposables par une
disposition expresse de la loi.

 Les opérations imposables par nature

On peut les classer en deux (2) catégories, il s’agit :

- des livraisons de biens à des tiers et des livraisons de biens à sois même
- des prestations de service à des tiers et des prestations de service à sois même ;

En toute autre hypothèse, l’imposition n’est exigible que si le bien concerné ou ses éléments
constitutifs, en ce qui concerne les livraisons à soi-même, ont fait l’objet d’une déduction total
ou partielle.

Les livraisons à soi-même de ses biens ne sont imposables que lorsque l’entreprise les a elle-
même fabriqués ou qu’elle les acquis et ses les est livrés en l’état.

 Operations imposables par une disposition expresse de la loi

Outre les cas généraux de livraison de biens et de prestations de services, la loi a soumis à la
TVA :

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 39


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

- Les importations : les produits importés sont taxés sauf dans l’hypothèse où ils font l’objet
d’exonération, y compris les achats effectués auprès des entreprises en zones franches
industrielles ou des points francs industriels :
- Les travaux immobiliers ;
- Les opérations concourant à la production ou à la livraison d’immeubles par les
promoteurs immobiliers ;
- Les opérations de leasing et de crédit-bail avec ou sans option d’achat ;
- Les subventions à caractère commercial, quelle qu’en soit la nature, perçues par les
assujettis à raison de leurs activités imposables ;
- Les remises de prêts et les abandons de créances à caractère commercial ;
- Les commissions perçues par les agences de voyage ;
- Les ventes d’articles et de matériels d’occasion faites par les professionnels ;
- Les cessions d’éléments d’actif non compris dans la liste des biens exonérés visés à
l’article 241 du code des douanes ;
- Les locations des terrains non aménagés et des locaux nus effectués par les professionnels
de l’immobilier.
- Les personnes qui louent ou sous-louent en meublé des locaux à usage d’habitation leur
appartenant ou qu’elles exploitent.

c) Les exonérations (art 128 du CGI)

Sont exonérés de la Taxe sur la Valeur Ajoutée :

- les opérations immobilières de toutes natures réalisées par des non-professionnels


- les mutations de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce soumises
au droit de mutation ou à une imposition équivalente
- les opérations liées au trafic international
- les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité des
éétablissements d’enseignement scolaire et/ ou universitaire régulièrement autorisés
- les biens de première nécessité ;
- les intérêts rémunérant les prêts immobiliers contractés par les personnes physiques à
l’occasion de l’acquisition des logements sociaux, sous réserve qu’il s’agisse de la
première maison d’habitation et ce, sur la base d’un quitus délivré par l’Administration
fiscale

d) La territorialité (art 129 du CGI)

Sont soumises à la Taxe sur la Valeur Ajoutée, les opérations réalisées au Cameroun, non
comprises dans la liste des exonérations ci-dessus, même lorsque le domicile ou le siège social
du redevable réel est situé en dehors des limites territoriales du Cameroun.

2- Le fait générateur et exigibilité

La connaissance du fait générateur et de l’exigibilité est nécessaire pour la collecte et la


déduction de la TVA.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 40


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

a) Fait générateur

Le fait générateur de la TVA se définit comme évènement par lequel sont réalisées les
conditions légales nécessaires pour l’exigibilité de la TVA.

Le fait générateur de la TVA se produit au moment où la livraison, l’achat ou la prestation de


service est effectué(e)

b) L’exigibilité

L’exigibilité de la TVA est définie comme le droit que le trésor public peut faire valoir à un
moment donné pour obtenir le paiement de la TVA.

L’exigibilité détermine :

- La période au titre de laquelle le fournisseur doit déclarer la TVA ;


- Le droit à déduction chez le client.

En principe le fait générateur et l’exigibilité de la TVA interviennent au même moment.


Cependant ce principe supporte un certain nombre de dérogations.

II- LE MECANISME DE LA TVA

1- Principe

En théorie, l’entreprise doit encaisser pour le compte de l’Etat la TVA sur ses ventes. A
contrario, elle doit payer la TVA incluse dans le prix de ses achats de matières, marchandises,
services et immobilisations.

La TVA sur les ventes représente une dette vis à vis de l’Etat, c’est la TVA collectée ;

La TVA sur les achats et acquisitions d’immobilisation ; elle est appelée TVA déductible car
elle représente une créance de l’entreprise sur l’Etat ; elle est en réalité déductible de la TVA
collectée

Tous les mois, l’entreprise assujettie doit procéder au calcul de sa position en matière de TVA,
vis à vis de l’Etat. Trois situations sont possibles :

SITUATION
POSITION DE L’ENTREPRISE
L’entreprise doit payer la différence à l’Etat,
TVA collectée > TVA déductible
on parle de TVA à payer

TVA collectée < TVA déductible Il y a crédit de TVA

TVA collectée = TVA déductible Pas de créance ni dette envers l’Etat

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 41


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Quelle que soit la situation, l’entreprise doit faire sa déclaration périodique de TVA.

2- Le calcul de la TVA et des DA

La TVA est calculée en appliquant aux éléments de la facture soumis à la taxe le taux prévu par
la loi.

Les éléments de la facture sont :

 le prix de vente hors taxes

 les frais accessoires de ventes facturés (commissions, frais de transport, assurance etc.)
elle ne prend pas en compte les rabais, remises et ristournes ainsi que les débours

 certaines taxes parafiscales.

Le taux en vigueur prévu par la loi camerounaise est de 19,25% et 0% pour les opérations
d’exportation

3- Taux (article 142 du CGI)

Les taux de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et du Droit d’accises sont fixés de la manière suivante
:

a) Taxe sur la Valeur Ajoutée :

- Taux général …………....……17,5 %


- Taux zéro ……………………... 0 %

b) Droit d’accises :

- Taux super élevé :…………... ..50 %


- Taux élevé :……………………. 30 %
- Taux général ………………….25 %
- Taux moyen ……………….. 12,5 %
- Taux réduit ………………….…. 5%
- Taux super réduit ……………...2 %

Les taux sont applicables aussi bien pour les biens et/ou services produits localement que pour
les biens importés.

Les centimes additionnels communaux inclus au taux général s’appliquent aux biens et/ou
services locaux et aux biens importés.

Le taux général de la TVA s’applique à toutes les opérations non soumises au taux zéro.

Le taux zéro s’applique aux exportations de produits taxables.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 42


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Voir l’article 142 alinéas 2 du CGI pour l’application des taux du Droit d’accises.

4- La relation à la valeur ajoutée

Pour le mois de mai 2022, une société a réalisé un chiffre d’affaires hors taxes de 90.000 F, les
achats et charges externes hors taxes s’élèvent à 50.000.

TVA collectée = 90.000 x 19,25% = 17 325

TVA déductible = 50.000 x 19,25% = 9 625

TVA à payer = TVA collectée - TVA déductible = 7 700

En terme économique, on pourrait traduire cet exemple comme suit

Ventes 90.000

Achats et charges externes 50.000

Valeur ajoutée 40.000

Si nous appliquons le taux de TVA de 19,25% à la valeur ajoutée, on obtient :

40.000 x 19,25% = 7 700

Ainsi, l’expression Taxe sur la Valeur Ajoutée est parfaitement justifiée

5- La notion de crédit de TVA (art 149 du CGI)

Quand la TVA déductible est supérieure à la TVA Collectée alors le redevable doit exiger un
crédit de TVA à l’Etat. Deux cas de figure peuvent se présenter :

- Crédit de TVA exceptionnel ;


- Crédit de TVA structurel ou chronique

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 43


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

Crédit de TVA
Crédit structurel de TVA
exceptionnel

 Ventes exclusivement à
l’exportation
 Ventes exclusives aux
clients habilités à retenir
la TVA à la source
 Ventes à des entreprises
bénéficiant du régime
 Achats importants
des achats en franchise
 Acquisition
MOTIFS (cas des sociétés
d’immobilisations
pétrolières, des
 Retenues à la source sur
exportateurs … qui
les prestations
achètent HT)
 Cessation d’activité
(crédit détenu à la date
de la cessation
correspondant à la
TVA/Achats acquittée
non récupérée

 Demande de
remboursement du crédit
PROCEDURE DE  Report du crédit de TVA
de TVA
REMBOURSEMENT DU sur les déclarations
NB : les conditions de
CREDIT DE TVA suivantes sans limitation
remboursement sont
de délai
prévues aux dispositions
de l’article 149 du CGI

6- La notion de prorata (art 147 du CGI)

Quand l’activité d’une entreprise est soumise en totalité à la TVA, on dit que cette dernière est
un assujetti total. Mais dans la réalité des cas, on constate que plusieurs entreprises ont une
activité mixte, c’est-à-dire qu’elles réalisent à la fois des activités taxables à la TVA et des
activités non taxables à la TVA. C’est le cas des pharmacies, des boulangeries – pâtisseries
etc…

Face à cette situation, ces entreprises ne peuvent déduire qu’une fraction de TVA payée en
amont aux fournisseurs. Cette fraction n’est autre que le prorata.

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 44


DIGITAL COLLEGE 14/03/2023

𝐏𝐫𝐨𝐫𝐚𝐭𝐚 𝐝𝐞 𝐝é𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧
𝐂𝐀𝐇𝐓 𝐭𝐚𝐱𝐚𝐛𝐥𝐞 (𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥 𝐞𝐭 𝐳é𝐫𝐨) + 𝑪𝑨𝑯𝑻 𝒕𝒂𝒙𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒆𝒙𝒐𝒏é𝒓é 𝒑𝒂𝒓 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
= 𝑿 𝟏𝟎𝟎
𝒄𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒈𝒍𝒐𝒃𝒂𝒍

Chiffre d’affaires exonéré par destination (achats des Ambassades et Consulats, des
Organisations internationales ayant reçu un accord de siège, les ONG reconnues d’utilité
publique, les entreprises privées ayant signé une convention d’exonération avec le MINFI)

Exemple :

Une société de droit camerounais créée en 2010, opère dans deux branches d’activités
distinctes, à savoir la commercialisation des mobiliers de bureau et des produits de première
nécessité. Au cours de l’année 2022, elle a eu à réaliser les opérations suivantes :

 Ventes des produits de première nécessité ………………….. 5.000.000 FCFA ;


 Ventes des mobiliers de bureau aux privés ………………… 8.000.000 FCFA ;
 Ventes de mobiliers à une ONG reconnue d’utilité publique 2.000.000 FCFA ;
 Ventes mobiliers au Consulat d’Espagne au Cameroun 4.000.000 FCFA ;
 Ventes mobiliers à la SA SODICAM (Exonérée de TVA selon une convention avec le
Cameroun) …………………………………………… 6.000.000.FCFA

Travail A Faire :

1- Calculer le prorata prévisionnel de déduction pour l’année 2022:


2- Calculer le montant de la TVA à reverser en mars 2022 sous l’hypothèse que le montant
des ventes de février 2022 s’élève à 50.000.000.FCFA tandis que les achats de la même
période se chiffrent à 25.000.000.FCFA.

Solution :

𝐏𝐫𝐨𝐫𝐚𝐭𝐚 𝐝𝐞 𝐝é𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧
𝟖 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟐 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟔 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎
= 𝑿 𝟏𝟎𝟎 = 𝟖𝟎%
𝟓 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟖 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟐 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟔 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎

TVA collectée : 50.000.000 x 19,25% = 9.625.000.FCFA

TVA déductible : 25.000.000 x 19,25% x 80% = 3.850.000.FCFA

TVA à Payer : 9.625.000 – 3.850.000 = 5.775.000.FCFA

Fiscalité des entreprises - préparé par M. DJUIMO Harold James 45

Vous aimerez peut-être aussi