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DE L'AFRIQUE CENTRALE
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Services Centraux
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B. P. 1917 – YAOUNDE
République du Cameroun
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Direction de la Formation
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Sommaire :
EXERCICES D’APPLICATION
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LECON 1
PRESENTATION DU DISPOSITIF JURIDIQUE DE LA CEMAC EN
MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET
LE FINANCEMENT DU TERRORISME
1. 1. Contexte international
Plusieurs initiatives ont été prises, dont celle du GAFI qui a publié « Les quarante (40)
recommandations sur le blanchiment des capitaux », ainsi que « les neuf (9)
recommandations spéciales sur le financement du terrorisme ».
Les 40+9 recommandations du GAFI ont été reconnues par le Fonds Monétaire
International (FMI) et la Banque Mondiale comme normes internationales en matière
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de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
L’appréciation du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme fait ainsi partie intégrante de l’évaluation du système
financier dans le cadre des programmes d’évaluation du système financier menés par
les institutions de Bretton-Woods.
1. 2. Contexte régional
Dans la CEMAC, la lutte contre le blanchiment des capitaux (LAB) a été insufflée
par la Déclaration solennelle de la Conférence des Chefs d’Etat du 14 décembre 2000,
par laquelle les Chefs d’Etat expriment leur volonté commune de tout mettre en œuvre
pour lutter contre le blanchiment d’argent dans les Etats membres de la CEMAC,
notamment par l’adoption d’une législation harmonisée et la mise en place de
structures spécialisées.
L’adoption d’une législation harmonisée s’est matérialisée par la publication, en
avril 2003, par le Comité Ministériel de l’UMAC du Règlement CEMAC n°01/03-
CEMAC/UM/CM portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du
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financement du terrorisme. C’est un instrument juridique à portée communautaire qui
s'intègre dans le dispositif international de lutte contre le blanchiment.
Le cadre de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme dans le CEMAC s’articule autour d’un dispositif normatif et d’un dispositif
institutionnel.
Du point de son contenu, ce dispositif est caractérisé par une approche extensive du
blanchiment de capitaux ; l’érection du blanchiment en une infraction générale et
autonome ; la mise en place d’une politique de prévention ; la consécration d’un volet
répressif prévoyant la coexistence de mesures de type administratif et disciplinaire
d’une part et des sanctions pénales d’autre part ; et, enfin, la reconnaissance de la
responsabilité pénale des personnes morales.
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Plus précisément, le GABAC a pour missions de faciliter et d’encourager les
échanges d’expérience en mettant en place un réseau technique d’experts dans les
Etats membres ; de développer des analyses de typologie spécifiques à la zone ; et de
mettre en place les évaluations mutuelles.
Il faut rappeler que l'ANIF est un organe central duquel dépend la mise en œuvre
des dispositions contenues dans le dispositif de lutte contre le blanchiment des
capitaux. En effet, il est chargé de recevoir les déclarations de soupçon des
établissements assujettis, lesquelles sont effectuées dans l'un des cas suivants :
- les établissements assujettis ont des raisons de penser que les sommes ou tout
autre bien en leur possession pourraient être liées à un crime ou à un délit ou
s’inscrire dans un processus de blanchiment des capitaux. Toutes les opérations
effectuées sur ces sommes ou biens doivent être déclarées au même titre ;
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Cette incrimination se fonde sur la Convention des Nations Unies contre le trafic
illicite des stupéfiants et substances psychotropes de 1988 (la Convention de Vienne)
et la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée de
2000 (la Convention de Palerme) ainsi que le stipule expressément le préambule dudit
Règlement.
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LECON 2
PRESENTATION DU REGLEMENT COBAC RELATIF AUX DILIGENCES
DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT EN MATIERE DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU
TERRORISME
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Le Règlement COBAC vient renforcer les instruments de surveillance
prudentielle pour les superviseurs et contribuer ainsi à l’intégrité du système bancaire.
1. 2. Ossature du règlement
A l'égard des clients occasionnels, s’assurer dans les mêmes conditions de leur
identité et de leur adresse, pour toute transaction portant sur une somme supérieure à
un montant défini par le Comité Ministériel ou, à défaut, par l’Etat membre ;
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L'établissement de crédit doit par la même occasion requérir l'identité et
l'adresse des représentants ainsi que les documents attestant de la délégation de
pouvoir qui leur est accordée ;
Prévoir des dispositions rigoureuses vis-à-vis des clients qui se présentent sous
un faux nom ou exige l'anonymat ;
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- Obligation de déclarer à l’Agence Nationale d’Investigation Financière, tous
les paiements en espèces ou par titres au porteur d’une somme dont le montant
unitaire ou total est supérieur à un seuil fixé par le Comité Ministériel ou à
défaut par des dispositions prises par chaque État membre.
Les banques doivent disposer de systèmes permettant pour tous les comptes, de
déceler les activités à caractère inhabituel ou suspect, en recourant par exemple à des
limites par classe ou catégorie de comptes ;
Obligation de faire figurer les pratiques CC dans leurs systèmes de gestion des
risques et de contrôles internes dans la conception de leurs propres programmes de
gestion des risques pour leur conférer toute l'efficacité recherchée ;
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cinq ans au moins à compter de la clôture des comptes, de la cessation des relations
avec le client ou de l’exécution de l’opération ;
Protection des agents déclarants : pas de poursuite pénale en cas de bonne foi et
pas de responsabilité civile ;
Interdiction est faite aux dirigeants ou les agents des établissements de crédit de
porter à la connaissance du propriétaire des sommes ou de l’auteur de l’une des
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opérations incriminées, l’existence de la déclaration faite auprès de l’ANIF ou de
donner des informations sur les suites qui lui ont été réservées.
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2.2- Le contrôle sur place
Le contrôle sur place a pour objet, d’une part, de s’assurer que les
établissements disposent de procédures internes adaptées à leur activité, ainsi que d’un
système de surveillance leur permettant de vérifier le bon respect des procédures mises
en place et, d’autre part, de vérifier sur un certain nombre de dossiers, à titre de
contrôle, que les établissements respectent effectivement la réglementation et font
preuve d’une vigilance constante.
- enfin vérifier, à titre de contrôle, sur des opérations et des dossiers significatifs,
que l’établissement de crédit a respecté les obligations légales en matière
d’identification de la clientèle, de conservation des documents et des
caractéristiques des opérations, de déclaration de soupçon, de constitution de
dossiers de renseignements relatifs aux opérations importantes suspectes et
enfin de formation de ses agents.
Sur ce point, il y a lieu de souligner que le contrôle des opérations n’aura pas
pour objet principal de rechercher les infractions à la loi, mais de s’assurer, sur des
dossiers significatifs en matière d’exposition au risque de blanchiment, que les
établissements ont apporté toute la vigilance requise par la loi.
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L’article 60 stipule en effet que « lorsque, par suite, soit d’un grave défaut de
vigilance, soit d’une carence dans l’organisation interne de contrôle, un établissement
assujetti a omis d’accomplir les obligations mises à sa charge, la COBAC peut engager
une procédure disciplinaire sur le fondement des dispositions des textes régissant la
profession. Elle en avise le Procureur de la République de l’Etat sur le territoire duquel
a été relevée l’infraction aux dispositions réglementaires ».
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EXERCICES D’APPLICATION
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