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1. Objectif général

Donner des connaissances théoriques et pratiques sur la fiscalité,


particulièrement sur la science et la technique fiscales éveiller chez les étudiants,
futurs contribuables et gestionnaires des entreprises, un intérêt réel pour l’étude
de la fiscalité et un sentiment civique de respect du devoir fiscal.

2. Objectifs spécifiques

 Faire connaître les différents types d’impôts et taxes, les services


de l’Etat qui en sont les percepteurs
 Montrer la relation entre les impôts, les taxes, la parafiscalité et le
développement national congolais.
 Dégager les obstacles au paiement des impôts et taxes, et proposer
les pistes de solutions pour le vaincre.
 Eveiller la conscience civique des étudiants en tant que citoyens de
ce pays c'est-à-dire les inviter au civisme fiscal. « Le paiement
d’impôt est un devoir civique et non une corvée ».

3. Objectifs opérationnels

A la fin de ce cours, les étudiants doivent être capables de :

 Faire la différence entre impôt, taxe et parafiscalité.


 Comprendre l’utilité des impôts et des taxes
 Réaliser que le paiement des impôts et des taxes est un acte civique
dont le citoyen est en dernier ressort l’ultime bénéficiaire.
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INTRODUCTION

Rappelons que le citoyen est tout habitant d’un pays qui dispose de
ses droits et obligations vis-à-vis de ce dernier. C’est un homme libre. Parmi ces
droits, citons quelques-uns :

 Droit à la vie, qui appelle le droit à la sécurité civile, alimentaire, sanitaire,


etc.
 Droit à l’éducation dont le droit à la gratuité de l’enseignement
fondamental, etc.
 Droit au travail qui implique le droit à un salaire équitable et satisfaisant,
le droit à la protection sociale de travailleurs, etc.

Quant aux devoirs, relevons quelques-uns :

 Protéger le bien commun ;


 Veiller à la bonne marche de sa communauté ;
 Payer l’impôt ;
 Élire ses dirigeants.

Il en est de même de l’État qui est l’autorité qui s’exerce sur une
population donnée dans une aire géographique définie. Lorsque de manière
courante, on parle de l’État, on évoque cette autorité à travers les instances
d’exercice de son pouvoir ces instances constituent un système organisé que l’on
appelle Administration publique qui est le support de toutes les institutions
existant sur le plan national, institutions juridiques, politiques et administratives.

Quelques devoirs de l’État :

 Protéger les citoyens ;


 Défendre l’intégrité territoriale ;
 Organiser les services publics (transport, soins de santé) ;
 Organiser l’environnement de manière à favoriser le développement de la
population.

Quels sont les moyens dont dispose l’État pour remplir ces devoirs
et pour jouir de ses droits ?

1. Les moyens de l’État pour jouir de ces droits sont :


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a) Les lois qui lui reconnaissent le pouvoir de s’imposer sur des matières bien
précises
b) Les agents et fonctionnaires à sa disposition pour faire appliquer ces lois.
2. Les moyens de l’État pour s’acquitter de ses devoirs :

a) L’impôt qu’il prélève


b) Les agents et fonctionnaires à sa disposition pour exécuter ces devoirs.

Pour remplir ses devoirs, l’État doit faire face à la couverture des
charges publiques c’est-à-dire des dépenses publiques (les besoins des services
publics, le fonctionnement du gouvernement, etc.).

Ces dépenses peuvent être regroupées en deux catégories : les


dépenses ordinaires ou dépenses de fonctionnement et les dépenses
extraordinaires (dépenses d’investissement).
Les dépenses ordinaires sont celles qui ont un caractère permanent
(reviennent chaque année) et correspondent à l’activité habituelle et ordinaire de
l’État. Elles doivent être couvertes par les impôts c’est-à-dire par les recettes
ordinaires qui sont mises à la charge immédiate de la société qui en bénéficie.

Les dépenses extraordinaires ou dépenses d’investissement se


distinguent par le caractère exceptionnel, non renouvelable : construction d’une
route, d’un pont. Elles doivent être couvertes par les emprunts, c’est-à-dire les
recettes extraordinaires, qui seront remboursées par les impôts des années
futures (ce qui est logique, puisque ces dépenses extraordinaires bénéficient non
pas à la société d’aujourd’hui, mais à celle de demain).

Faisons remarquer que depuis la fin de la première guerre mondiale,


on observe un accroissement des dépenses publiques (Dans certains États, elles
atteignent des chiffres astronomiques) dû particulièrement à trois causes :

 L’augmentation de la population (augmentation des dépenses publiques en


fonction de l’importance de la population).
 Le développement du rôle de l’État : Extension du rôle de l’État à des cas
de domaines de la vie économique et sociale.
 Le progrès économique tant dans le secteur militaire que dans le secteur
civil :
- Le coût très élevé des armes modernes très sophistiquées ;
- Les budgets militaires ruinent de nombreux pays ou handicapent
leur développement économique ;
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- La généralisation de l’emploi des machines d’informatique (celles-


ci coûtent fort cher) ;
- Investissements coûteux exigés par les communications par
satellites, par la construction des ports, des aéroports et des
autoroutes modernes
Quelles sont les différentes dépenses de l’État ?

- Le remboursement de la dette publique

L’État contracte des emprunts pour des sommes parfois


considérables l’ensemble des emprunts de l’État s’appelle dette publique. Celle-ci
comprend deux parties : les charges d’amortissement des emprunts et les charges
d’intérêts. Chaque année, le budget de l’État doit prévoir des crédits pour le
paiement des unes comme des autres. Faisons remarquer que la dette publique
peut être intérieure ou extérieure.

- Les dépenses de personnel


- Les dépenses sociales
- Les subsides
- Les dépenses de matériel et d’entretien
- Les dépenses d’investissement
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PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR L’IMPÔT


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Chapitre Ier : GÉNÉRALITÉS SUR LA FISCALITÉ

1.1. DÉFINITION

La fiscalité est la discipline des sciences sociales qui a pour seul et


unique objet l’étude des problèmes relatifs à l’impôt, tant dans sa phase de
conception et d’élaboration que dans celle de sa mise en application.(1)

Le mot fiscalité vient du radical fisc ou fiscus en latin qui n’était


autre que le panier où étaient versées les contributions fiscales au profit de
l’autorité romaine qui avait occupé Israël.

« Nous pouvons aussi définir la fiscalité comme l’ensemble des lois


qui déterminent les impôts et leurs modalités de perception sur les personnes
physiques et morales résidant sur un territoire donné en vue de contribuer aux
charges publiques. »

Ainsi donc, nous distinguons :

 La politique fiscale
 La science fiscale
 La technique fiscale
 Le système fiscal

a) La politique fiscale

La politique fiscale se focalise sur l’élaboration d’un système fiscal


ou d’un projet de réforme. Le système fiscal est défini comme un ensemble des
lois, règlements, des instructions et usages administratifs qui fixent les
compositions et l’organisation fiscale en fonction des objectifs de l’État.

Ces objectifs peuvent être économique (ex. encouragement des


investissements) ou sociaux (ex. encourager les familles nombreuses. En Europe,
pour stimuler la croissance démographique, une série de mesures fiscales
incitatives ont été prises après la deuxième guerre mondiale).

b) La science fiscale

La science fiscale a pour objet l’étude de la principale source de


recettes des États modernes : l’impôt. Elle embrasse l’ensemble des problèmes
soulevés par le prélèvement fiscal :
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 Théorie générale, c’est-à-dire la définition, le but, la nécessité, la


légitimité de l’impôt ;
 Ses divers aspects : financier, politique, juridique, technique,
psychologique ;
 Ses conséquences économiques et sociales.

Elle est une branche de la science des finances publiques et une


branche de droit.

c) La technique fiscale(2)
Elle est l’art de traduire dans les faits une idée fiscale ; c’est
l’ensemble des règlementations d’ordre juridique et administratif, des méthodes
et des procédures sur le plan de l’organisation qui, par leur application pratique,
transforment en actes la volonté fiscale du législateur.
Elle couvre :
 Un secteur législatif : élaboration des lois déterminant les
éléments imposables, les redevables d’impôts, les tarifs, les
délais, modalités de paiement, etc.

 Secteur administratif : Les mesures d’organisation et


d’exécution pour atteindre les contribuables, établir la dette d’impôt et en
réaliser la perception.

 Un secteur pénal : Les sanctions et la procédure y relative

La Technique de l’impôt constitue une matière de droit fiscal


proprement dit. Nous pouvons la définir comme « l’ensemble des règles se
rapportant aux opérations d’établissement, de liquidation et de recouvrement des
impôts, et à la compétence des organes administratifs et judiciaires appelés à
intervenir dans ces opérations. »

Elle comprend l’ensemble des opérations par lesquelles l’impôt est


établi et perçu. L’établissement et la perception de l’impôt se font en quatre
étapes qui sont :

1. La détermination de la matière imposable


2. L’évaluation de la matière imposable
3. La liquidation
4. Le recouvrement.
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Bref, la technique fiscale est dès lors, une technique juridique(3)qui


consiste à établir l’imposition et à la recouvrer aussi aisément que possible, tout
en éliminant ou en atténuant les résistances éventuelles.

d) Système fiscal

Le système fiscal est l’ensemble des impôts et taxes en vigueur dans


pays, il tient compte également des modalités de gestion desdits impôts.

Importance, objectifs et rôle de la fiscalité

L’importance de la fiscalité peut se résumer par sa capacité à générer


les recettes en vue de couvrir les dépenses publiques. En d’autres mots, elle réside
dans le rôle et les fonctions que l’impôt joue dans l’économie d’un pays.
Il joue un triple rôle :

 Celui de promouvoir à l’État (ou procurer l’essentiel des


ressources budgétaires) des ressources financières
 Celui d’instrument privilégié d’intervention économique
 Celui de réducteur des inégalités sociales.

Quand on analyse le budget des États modernes, force est de


constater la prépondérance des ressources fiscales (parce qu’elles couvrent plus
de la moitié des recettes budgétaires et jouent un rôle important dans la
formation du produit intérieur brut d’un pays). Une fois ces recettes fiscales
réalisées, l’État peut faire face à ses dépenses (le remboursement de la dette
publique, les dépenses de personnel, sociales, les subsides, les dépenses de
matériel et d’entretien et les dépenses d’investissement).

Concrètement parlant, l’État pourra rémunérer régulièrement et de


manière satisfaisante ses fonctionnaires, équiper les bureaux en matériels et
fournitures, construire des autoroutes, chemins de fer, les ports, les routes, les
écoles, les hôpitaux, etc., accorder des subsides à tel ou tel autre secteur de
l’économie nationale sans trop recourir aux emprunts ou auprès des institutions
financières internationales comme le FMI, la B.M, la BAD, etc.

1.2. APERÇU HISTORIQUE

Cet aperçu se propose comme objectif de montrer que l’impôt tel que
nous le connaissons aujourd’hui a connu une grande évolution et qu’il n’est pas un
phénomène récent. Bien au contraire, il date depuis longtemps. Il s’est présenté
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sous différentes formes : impôt en nature, impôt en travail et impôt en espèces


avec l’introduction de la monnaie dans nos sociétés.

Les recherches entreprises dans ce domaine, en l’occurrence celles


de GABRIEL ARDANT, n’ont pas donné des précisions chronologiques quant à
l’apparition du phénomène fiscal. Il faut remonter dans la nuit des temps.(8)
Relevons toutefois les origines économiques, religieuses et origines de la forme
actuelle des impôts.

1.3.1. Origines économiques de l’impôt

Les mutations opérées dans le mode de production économique sont


à l’origine du phénomène fiscal et précèdent de ce fait la création de l’État. De
l’économie de prédation (chasse, cueillette, pêche) l’homme passe à celle de
l’agriculture et de l’élevage, ce qui facilitera sa sédentarisation.

Devenu sédentaire, il produit et peut stocker une partie de la


production pour faire face à des besoins de consommation pendant les périodes
de grande sécheresse, des guerres, maladies, hiver, etc.

Mais les produits stockés doivent être mis à l’abri des razzias des
pillards c'est-à-dire être protégés et sécurisés par toute la communauté c'est-à-
dire la charge devant être supportée par tous.

« C’est ainsi qu’il était exigé de chacun une contribution en nature


pour la mise en place de l’arsenal de protection. L’impôt était ainsi né, devançant
la naissance de l’État. Pour les apologistes de cette thèse, c’est cette fonction de
l’impôt qui est à la base de la formulation du pouvoir politique en État. L’impôt est
né, et de lui est né l’Etat ».(9)

1.3.2. Origines religieuses

Certains anthropologues et sociologues trouvent une origine


religieuse au phénomène fiscal. Leur postulat est que l’homme est par essence
débiteur de « l’au-delà », du surnaturel, de Dieu. Sa vie, il la doit à lui. Il doit
perpétuellement la « négocier ». C’est le prix de la conservation de cette vie sous
le soleil. Cet immanentisme se traduit par une certaine forme d’impôt à payer
consistant jadis en des rituels sacrificiels (Cfr Bible, l’Islam, le Bouddhisme, etc.)
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1.3.3. Traditions judéo-chrétiennes

En interrogeant l’histoire de la civilisation judéo-chrétienne, force


est de constater que « l’obligation de payer l’impôt a été instituée en Egypte par
le Pharaon sur conseil de Joseph pour protéger l’Egypte contre 7 années de famine
qui suivraient 7 années d’abondance (Genèse 41, 33-36). Avant le rêve énigmatique
de Pharaon, chaque citoyen égyptien vivait de son travail, y compris les prêtres.
Chacun était propriétaire des terres et les cultivait. On peut affirmer que le
Pharaon lui-même avait des terres qui étaient cultivées par les siens et les ouvriers
à son service. L’exigence de prélever une portion de la récolte de chacun vint d’un
besoin communautaire à savoir : prévenir les jours de disette. Et le taux fixé par
Joseph était le cinquième du revenu.

La survie des Egyptiens de l’époque était au prix de ce prélèvement,


de la conservation du produit ainsi prélevé et de sa redistribution.
Malheureusement, au moment de la redistribution, Joseph institua la vente des
produits au lieu de les donner gracieusement au peuple. Par cette vente, il obtient
pour le Pharaon le droit de propriété sur toutes les terres d’Egypte excepté
celles des prêtres. Tous les Egyptiens devinrent dépendants du Pharaon (Genèse
47, 13-26).

« De retour de l’Egypte, Israël institua l’impôt pour permettre le


fonctionnement des institutions que Dieu a créées. Ainsi naquit l’obligation de la
dîme et des offrandes. La dîme (Malachie 3, 10-12) est effectivement un impôt
qui permet aux prêtres d’Israël de vivre car ils sont entièrement occupés aux
charges sacerdotales au sein du peuple.
Dans le nouveau Testament, le Christ, en recommandant le respect des obligations
envers César (Mt 22, 17-22… rendez à César ce qui est à César) nous exhorte au
civisme en général et au civisme fiscal en particulier ».

1.3.4. En Europe

a) Dans l’Antiquité grecque et romaine

Les peuples occidentaux ont connu l’impôt comme on le pratique


aujourd’hui. Les citoyens versent à la caisse de la Cité une quotité de leur avoir.
Les fonds ainsi constitués servaient à assurer la sécurité des cités en
entretenant les soldats. Avec l’expansion des empires, les Grecs et les Romains
prélevaient l’impôt sur les peuples vaincus. L’impôt collecté en terre conquise
servait à garnir Athènes ou Rome (on retrouve cette tradition à l’époque
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coloniale. L’impôt tiré des colonies britanniques, françaises, belges servent à


bâtir les palais royaux).

b) Au Moyen-âge

L’Occident a connu le système de féodalité qui est un développement


de la royauté égyptienne tel que Joseph l’avait réformé en faisant de Pharaon le
propriétaire de toutes les terres d’Egypte. Les Seigneurs féodaux, propriétaires
des terres, les louaient à leurs sujets. Ces derniers dépendaient entièrement de
leurs seigneurs qui leur assuraient la sécurité et la protection dans un
environnement caractérisé par les conquêtes et les razzias.
c) Renaissance

Pendant la Renaissance, on assiste à la naissance d’un nouveau type


d’État débarrassé de l’absolutisme monarchique. Dans ces États modernes, les
individus cessent d’être des sujets du Roi et deviennent des hommes libres c'est-
à-dire des citoyens. Dans le même ordre d’idée, l’impôt commençait à avoir pour
fondement le service à rendre aux citoyens.

1.3.5. Dans les sociétés ou traditions africaines

Ici, l’impôt n’était pas inconnu. Distinguons d’entrée du jeu, les sociétés claniques
et celles qui avaient une organisation politico-administrative assez avancée, en
l’occurrence des royaumes et empires. Dans le premier cas, il n’était pas facile de
comprendre le système d’impôt. (Ex. certaines parties du corps du gibier abattu
étaient réservées au Chef du clan. Il en est de même d’une partie de la récolte).

Dans les royaumes et empires africains, les membres de cette


communauté remettaient des biens, des produits de la chasse, une partie de la
récolte à qui de droit. Quant aux travaux d’utilité publique comme la construction
d’un pont ou d’une maison de palabres, tous les individus y contribuaient. De ce qui
précède, on peut conclure que la cour royale abondait en biens apportés par les
sujets du Roi.

C’est avec ces biens que le Roi recevait ses hôtes, assistait les
personnes en détresse, gratifiait et récompensait quiconque posait un acte de
bravoure au profit de la société. Les impôts perçus servaient à constituer le
patrimoine de la Cour impériale ou royale pour ce qui est des objets de valeur, et
à nourrir la famille royale et assurer le fonctionnement de la cour.
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1.3.6. Les Origines de la forme actuelle des impôts

Elles sont à rechercher à la veille et au lendemain de la Révolution


française de 1789-1799. Peu avant, le système fiscal se présentait ainsi :

1. Les impôts directs comprenant la taille (impôt personnel et réel dont


étaient exemptés le clergé et la noblesse). S’ajoutaient à la taille la corvée
royale acquittée en journée de travail, ensuite la capitation (l’impôt
progressif frappant indistinctement roturiers, noblesse et clergé) ; enfin,
les Vingtièmes (impôts sur les revenus)
2. Les droits d’enregistrement et de transmission sur certaines propriétés
3. Les impôts indirects comprenant :

a) les Aides (droits sur la circulation des marchandises et denrées)


b) la gabelle ou l’impôt sur le sel
c) les Droits de douanes ou traites foraines (perçues aux frontières
nationales, mais aussi provinciales)
d) les Droits d’octroi sur certaines denrées (perçues par les villes)
et les Dîmes (collectées par le clergé)

1.3.6.1. Dans la société moderne

De nos jours, tous les contribuables reconnaissent la légitimité de


l’impôt qui repose sur deux théories. La théorie de l’impôt – échange et la théorie
de l’impôt – solidarité.
a) La Théorie de l’impôt – échange

Née au 18ème siècle, cette théorie s’inscrit dans le courant


économique libéral et défend la conception échangiste de l’impôt (impôt comme
assurance et impôt contrepartie des services rendus par l’État).

« Elle soutient l’impôt comme le prix payé par le contribuable pour la


sécurité et les services que lui apporte l’État ».(10)

b) La Théorie de l’impôt - solidarité

La théorie de l’impôt – solidarité établit que l’acceptation de vivre


dans la communauté nationale implique le devoir de participation aux charges de la
communauté sans nécessairement attendre d’elle un service en contrepartie
individuelle et directe.
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Les communautaristes soutiennent cette théorie pour renforcer


l’idée d’appartenance à une communauté politique.

Ecoutons ZUKA :

« La communauté nationale est perçue comme un système. Les


faiblesses d’une composante du système sont compensées par le renfort provenant
des forces des autres composantes.

L’impôt doit jouer un rôle à la fois répartiteur et égalisateur. Faisons


remarquer que l’homme est un être social ; il ne peut donc vivre en dehors de la
communauté, en marge de la société. Il a des droits, mais aussi des obligations. Il
a droit entre autres à une citoyenneté, à une patrie, à une protection, à un
épanouissement intégral de sa personne et de sa famille.

Par ailleurs, les droits entraînant les obligations, l’impôt en constitue


une. À travers cette obligation, l’impôt apparaît comme un tissu social entre les
membres de la communauté, une sorte de soudure de la société ».(11)
14

CHAPITRE II : NOTIONS DE L’IMPÔT

2.1. DÉFINITION DE L’IMPÔT

Nombreuses sont les définitions de l’impôt, car la conception de


l’impôt se modifie en même temps que les sociétés humaines.(12) Elle se rattache à
l’état de la civilisation, elle suit et s’adapte à l’évolution politique, économique et
sociale. Ainsi nos impôts actuels ont tout un autre caractère que les subsides et
les prélèvements des temps passés. Il en est de même du rôle des impôts dans les
pays communistes qui est différent de celui des pays à économie libérale.

Retenons ici deux définitions :

- Pour VAN HOUTTE :


L’impôt est un prélèvement, c'est-à-dire un paiement imposé par une
décision unilatérale de l’autorité publique qui se procure ainsi les
moyens nécessaires à la couverture de ses dépenses.

- BAUDHUIN :

Considère que l’impôt est une contribution exigée des citoyens en vue
de couvrir les charges des pouvoirs publics et conçue dans le cadre
d’une politique économique et sociale déterminée.

Nous avons porté notre préférence sur la définition de GASTON


JEZE, laquelle prend en compte les aspects financier, économique et social de
l’impôt.

« L’impôt est une contribution pécuniaire requise des personnes


physiques ou morales, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie
visible, en vue de couvrir les charges publiques, et de permettre à l’État
d’effectuer certaines interventions dans le domaine économique et social ».(13)

De cette définition, on peut ressortir ou dégager les caractères


essentiels de l’impôt moderne.
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2.2. CARACTÉRISTIQUES DE L’IMPÔT MODERNE

2.2.1. L’impôt est une prestation pécuniaire(14)

Dans ses modalités, l’impôt est un prélèvement sous forme pécuniaire


et ce, contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu exister dans
un passé lointain. Actuellement, l’impôt est acquitté en argent (monnaie
scripturale, fiduciaire ou divisionnaire).

2.2.2. Impôt : prestation perçue d’autorité

Quelle soit ses modalités de paiement, le prélèvement fiscal a un


caractère obligatoire, dès lors qu'’il est effectué par voie d’autorité par
l’administration sur le fondement des prérogatives de puissance publique qui sont
les siennes.

En conséquence, le contribuable n’a ni le droit de prétendre se


soustraire à sa dette, ni celui de vouloir librement fixer ou négocier sa
contribution. De plus, l’administration n’a nul besoin de son accord et s’il s’avérait
être récalcitrant, les procédures d’exécution forcées pourraient être utilisées à
son encontre.

2.2.3. L’impôt est payé à titre définitif

L’impôt est une ressource définitive pour les collectivités publiques


qui en bénéficient. Contrairement à l’emprunt, il n’y a ni paiement d’intérêts, ni
remboursement à attendre.

2.2.4. L’impôt est payé sans contrepartie immédiate ni affectation

Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. Le


paiement de l’impôt ne donne pas lieu à une contrepartie ou un avantage direct. On
ne peut donc pas exiger un avantage particulier parce qu'’on a payé ses impôts ; la
contrepartie est indirecte : éclairage public, sécurité, nettoyage des voies
publiques.

2.3. PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES AUTRES QUE LES IMPÔTS

Il s’agit bel et bien des taxes et redevances, des taxes parafiscales,


des cotisations sociales.
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2.3.1. Les taxes et redevances

D’un point de vue strict, la taxe s’entend d’une somme perçue lors de
la fourniture d’un service comme rétribution. C’est la différence essentielle avec
l’impôt qui est sans contrepartie.

Les taxes sont semblables aux redevances en ce sens qu'’elles sont


liées à l’offre d’une prestation. Elles s’en distinguent cependant sur deux points :
d’une part, la taxe peut être exigée non seulement des usagers effectifs, mais
également des usagers potentiels (taxe télé) ; d’autre part, l’équivalence entre le
service rendu et le prix à payer n’est pas nécessairement absolue. Il reste que
certains impôts portent le nom de taxe comme la TVA.

Les redevances, ou une rémunération pour services rendus,


s’apparentent à un prix. Aussi, font-elles l’objet d’une contrepartie, telle que
l’usage d’un ouvrage ou la prestation d’un service public. Par ailleurs, le montant de
la redevance et la valeur du service rendu doivent être équivalents. Enfin, son
produit doit être affecté au service qui a fourni la prestation ; exemple : les
péages autoroutiers.

2.3.2. Les taxes parafiscales

Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt


économique ou social au profit d’une personne morale de droit public ou privée
autre que l’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics
administratifs. Elles sont établies par décret pris en conseil des ministres : taxe
de développement touristique perçue au niveau des hôtels au profit de l’office
national de tourisme, taxes perçues à l’importation par la douane au profit de la
chambre de commerce.

D’une manière générale, les taxes parafiscales s’écartent très


sensiblement des critères relatifs à la définition dont elles diffèrent surtout de
par leur régime juridique.

2.3.3. Les cotisations sociales

Les cotisations sociales devraient en principe figurer dans la


catégorie des taxes parafiscales dans la mesure ou il s’agit de prélèvements
obligatoires perçus par des organismes de droit public ou privé dans un intérêt
social.
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Cependant, elles sont excluent du champ parafiscal. Ces


prélèvements obligatoires ne sont pas qualifiés d’impôts parce qu'’ils comportent
une contrepartie.

2.4. Rôle de l’impôt

L’impôt a 3 types de fonctions essentielles : une fonction financière,


une fonction économique et une fonction sociale.

2.4.1. Fonction financière

C’est la fonction la plus classique de l’impôt. L’impôt doit servir à la


mobilisation des ressources financières nécessaires à la couverture des dépenses
de l’Etat et des collectivités locales. Ex. : frais de fonctionnement des services
publics, salaires des fonctionnaires, frais liés à l’existence même de l’Etat et à la
protection de la nation (Police, Santé, Éducation, Défenses Nationale).

2.4.2. Fonction économique

Cette fonction s’est, tout comme la fonction sociale, développée avec


le passage du concept d’Etat-Gendarme (armée, police, justice et certains travaux
d’infrastructure) à celui d’Etat-providence, censé assurer l’intérêt général.

L’Etat-providence doit, entre autres, assurer une fonction de


stabilisation ou de régulation qui sert à lutter contre les déséquilibres
économiques (notamment le sous-emploi), qui ne peuvent être corrigés par le
marché seul. Dès lors, le prélèvement fiscal sera utilisé comme moyen de
régulation et de relance économique. Ex. : promotion des investissements à travers
des incitations fiscales (exonérations et autres facilités fiscales) ; subvention des
entreprises fournissant des biens et services d’intérêt général ; orientation de la
consommation en surtaxant ou en sous taxant certains produits, …

2.4.3. Fonction sociale

Cette fonction n’est pas négligeable même si elle n’est pas très
perceptible. Ce rôle social de l’impôt exige d’une part qu'’il soit tenu compte de la
capacité contributive de chaque citoyen (notion d’équité) et d’autre part des
produits de l’impôt, l’Etat procède à une redistribution des ressources en direction
des couches les plus défavorisées (à travers des bourses, allocations familiales,
aides sociales,…)
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Comme on peut l’imaginer, il peut y avoir conflit entre la fonction


financière et les fonctions économique et sociale. En effet, l’exonération de
certains contribuables ou de certains produits (pour des raisons économiques et
sociales) est de nature à réduire le montant des recettes fiscales (rendement
financier de l’impôt). Les pouvoirs publics doivent, en fonction de l’orientation
politique, effectuer un dosage entre ces différentes fonctions.

2.5. PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’IMPÔT

Quels sont les principes fondamentaux qui doivent régir le


prélèvement d’impôt ?

Quatre principes ou règles développées par Adam SMITH (1723 –


1790) dans son ouvrage « The wealth of Nations (recherche sur la nature et les
causes de la richesse des Nations paru en 1776) », régissent l’impôt :

2.5.1. La règle de justice :

Tous les citoyens d’un Etat doivent contribuer au soutien du


Gouvernement proportionnellement à leur capacité contributive (le riche paie plus
que le moins riche et le pauvre ne doit rien payer)

2.5.2. La règle de certitude :

L’impôt doit être certain et non arbitraire. L’époque du paiement, la


manière de payer, la quotité (ou quantité) à payer doit être clair et précis, et donc
déterminés à l’avance. Cette règle implique que les impôts doivent être établis par
une loi et que le contentieux fiscal doit être minutieusement organisé.

2.5.3. La règle de commodité :

Tout impôt doit être levé dans le temps et de la manière qui convient
le mieux aux imposés. Il faut réduire au minimum le sacrifice, la souffrance du
contribuable.

2.5.4. La règle d’économie :

Il faut éviter d’asphyxier fiscalement les assujettis qui


débourseront le moins possible au-delà de ce qui doit entrer dans le Trésor Public.
En d’autres mots, il ne faut pas que le paiement de l’impôt soit coûteux pour le
contribuable.
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2.6. Éléments constitutifs de l’impôt

On distingue généralement huit éléments constitutifs de l’impôt


parmi lesquels deux sont quantitatifs et six qualitatifs.

2.6.1. Les éléments quantitatifs

Les éléments quantitatifs sont :


- la base imposable
- le taux d’imposition ou le tarif

2.6.1.1. La base imposable ou assiette imposable

La base imposable est la quantité de la matière imposable sur laquelle


l’impôt est calculé. C’est sur cette base que s’applique le taux d’imposition.

D’où la formule : i = Bi x tx

2.6.1.2. Le taux d’imposition

Le taux d’imposition est le coefficient à appliquer sur la base


imposable pour déterminer l’impôt à payer.

Il existe plusieurs types de taux :

a) taux spécifique :

Lorsqu’il est exprimé en unité monétaire par unité de quantité ou de


mesure.

Ex. : 20Ff au m2

b) taux ad valorem :

Lorsqu’il est exprimé en pourcentage de la valeur imposable.


Ex. : 6 % du montant de la facture.

c) taux forfaitaire :

Lorsqu’il revient à un montant fixe quelle que soit la valeur de la base


imposable.
20

Ex. : 50 Ff pour la cordonnerie

d) taux proportionnel :

Lorsqu’il est exprimé par un pourcentage constant, quelle que soit


l’ampleur de la base imposable.

Ex. 30 % sur le bénéfice réalisé

e) taux progressif :

Lorsqu’il croit par rapport à la base imposable. Celle-ci est subdivisée


en tranches, chaque tranche ayant son taux proportionnel.
Ex. : I.P.R.

Les éléments qualitatifs sont :

2.6.2. Les éléments qualitatifs de l’impôt

- La matière Imposable : appelée aussi l’objet de l’impôt. C’est un élément

économique qui sert directement ou indirectement d’assiette à l’impôt. Ce

dernier peut être un bien, un produit, un revenu, un service ou un capital;

- La personne imposable : (ou sujet d’impôt); est celle qui doit payer l’impôt.

Elle peut être appelée redevable, assujettie ou contribuable. Le législateur

prend le soin de déterminer la personne imposable pour chaque impôt;

- Le redevable légal : C’est celui qui est désigné par la loi pour collecter

l’impôt et la reverser à la place du contribuable réel;

- Le contribuable réel ou effectif : C’est celui qui supporte l’impôt;

- Le contribuable légal : celui qui est désigné par la loi pour déclarer et

verser le montant de la TVA ;

- Le fait générateur : C’est la réalisation des évènements ou situations qui

donnent naissance à la dette fiscale.


21

2.6.3. Les Différentes espèces d’impôts

2.6.3.1. Impôts directs et impôts indirects

a) L’impôt direct est celui qui frappe directement :

- soit les revenus du contribuable, tels que les revenus professionnels,


les revenus locatifs ou les revenus mobiliers ;
- soit la fortune du contribuable (impôt foncier, taxe sur les véhicules,
impôt sur les successions)

Le mot direct signifie donc ici « perçu directement » ; l’impôt est


supporté par la personne qui le paie. Le débiteur de l’impôt s’identifie avec la
personne que le législateur a voulu atteindre.

Ex. : l’I.R.L, l’I.S

b) L’impôt indirect est celui qui frappe la dépense ou la consommation


du contribuable. Ici, les revenus et la fortune du contribuable ne sont plus frappés
directement, mais indirectement, à l’occasion de leur utilisation. (En fait, si l’impôt
direct frappe le gain des revenus, l’impôt indirect frappe la dépense des revenus).

Indirect veut dire « perçu d’une façon médiate, par une personne
interposée ».

Concrètement, le contribuable « payeur » n’est qu’un intermédiaire


qui en fait simplement l’avance pour le récupérer ensuite à charge d’autres
personnes, lesquelles supportent donc effectivement le fardeau de l’impôt.
Exemple : les droits d’accises sur la bière payés au Trésor par le brasseur ; celui-
ci en incorpore le montant au prix de vente de la bière, de sorte que l’impôt est
supporté par le consommateur (phénomène de la répercussion de l’impôt).

Ex. : les droits de douane et d’assises, T.V.A.

Faisons remarquer que l’impôt indirect est moins équitable que l’impôt
direct, car il ne tient pas compte de la fortune du contribuable. Pratiquement, il
frappe les riches et les pauvres de la même manière. Cela n’empêche pas les
contribuables de préférer l’imposition indirecte à l’imposition directe, car la
première n’est pas apparente, tandis que la seconde l’est.
22

2.6.3.2. Impôt global et impôts cédulaires

L’impôt global est un impôt synthétique frappant en bloc la totalité


des revenus du contribuable. L’impôt global, appelé souvent surtaxe, n’existe pas
au Congo.

Les impôts cédulaires(17)ou fragmentaires sont ceux qui atteignent


chacun une catégorie distincte de revenus, appliquant à chacun de ceux-ci une
imposition différente.

Ex. : Impôt sur les revenus


- matière imposable : les revenus
Catégorie de revenus : les revenus locatifs, les revenus des capitaux mobiliers ;
les revenus professionnels

- Impôts cédulaires sur les revenus correspondants :


L’impôt sur les revenus locatifs
L’impôt sur les revenus mobiliers
L’impôt sur les revenus professionnels

2.6.3.3. Impôt réel et impôt personnel

L’impôt réel est celui qui frappe la fortune ou le bien physique du


contribuable sans considération de sa situation personnelle.

Ex. : Véhicule ou immeuble

L’impôt personnel est celui dont le taux varie en fonction de la


situation personnelle et familiale du contribuable.

Ex. : - Impôt sur les revenus professionnels (salaire – charge familiale)


- impôt sur les successions

2.6.3.4. Impôt proportionnel et impôt progressif

L’impôt est dit proportionnel lorsqu’il frappe la matière imposable


suivant un taux constant, quelle que soit l’importance des revenus imposés.

Ex. : Impôt sur un revenu de 10.000 F : 1.000 F (10 %)


Impôt sur un revenu de 100.000 F : 10.000 F (10 %)
23

L’impôt proportionnel n’est pas équitable, car un même taux frappe


indistinctement tous les contribuables, quelle que soit la hauteur de leur revenu.

2.6.3.5 Impôt de répartition et de quotité

Impôt de répartition est celui dont le montant global à percevoir


est fixé à l’avance par le fisc et réparti ensuite entre les différentes divisions
administratives du pays, depuis les provinces jusque dans les territoires,
lesquelles répartissent alors entre les contribuables le montant qui leur incombe.

Avantage : le fisc connaît à l’avance le montant qu’il va percevoir.

Ex. : I.F. – construction foncière ou taxe sur les vélos.

L’impôt de quotité est celui dont le taux, mais non le montant global,
est déterminé à l’avance. Son application est plus simple et plus équitable, mais le
montant global qui sera perçu n’est pas connu à l’avance.

Dans de nombreux cas, certains dirigeants ont appliqué abusivement


la progressivité de l’impôt, laquelle a été utilisée comme un instrument de
redistribution des richesses entre les citoyens. « Quand certains taux atteignent
60 à 70 % des revenus du contribuable, on peut les considérer comme simplement
confiscatoires. À ce moment, loin d’être équitable, l’impôt progressif devient
injuste, mais dans l’autre sens ».

2.7. LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’IMPÔT

Ils sont au nombre de trois :

- le rendement
- l’égalité
- l’interventionnisme

2.7.1. Le Rendement

Le premier but d’un impôt est de rapporter le plus de ressources


possibles à l’Etat. Le rendement de l’impôt est fonction des critères suivants :
24

a) L’universalité :

Un impôt doit être payé par tous sur toute la matière imposable. Il
ne faut pas de privilège d’exemptions ;

b) La certitude :

L’impôt dont est frappé le contribuable doit être certain, c'est-à-


dire non arbitraire. L’époque, le mode, la quotité du paiement doivent être clairs
et nets pour le contribuable ;

c) L’absence de fraude :

Le contribuable ne peut échapper à l’impôt par fraude ;

d) L’invisibilité :

Un impôt est d’autant plus rentable que le contribuable ne le


remarque pas. À ce point de vue, les impôts indirects sont plus rentables que les
impôts directs ;

e) La modération du taux :

Au-delà d’un certain taux, l’impôt devient confiscatoire et incite le


contribuable à réduire son activité, et par conséquent la matière imposable ;

f) La stabilité :

Un impôt est dit stable s’il ne subit pas ou peu les variations de la
conjoncture, c'est-à-dire si son rendement est le même en période de prospérité
qu’en période de crise.

2.7.2. L’égalité

La répartition des charges publiques résultant de l’impôt doit être


aussi équitable que possible. En d’autres termes, l’impôt doit être réparti suivant
les facultés contributives de chacun.

Pour qu’il soit équitable, un impôt doit être personnalisé le plus


possible. Il y a trois formes de personnalisation de l’impôt :
25

- l’abattement à la base
- la prise en considération des charges familiales
- la progressivité de l’impôt.

a) L’abattement à la base est une réduction générale appliquée à tous


les contribuables, quelle que soit l’importance des revenus, et qui
correspond au minimum vital.

On appelle minimum vital la partie des revenus absolument


indispensables pour vivre. Il est normal que ce minimum échappe à l’impôt.

Si le minimum vital annuel est de 5.000 Ff et que le taux d’imposition


pour les revenus de 0 à 20.000 Ff est de 10 %.

Celui qui gagne 5.000 Ff ne paiera aucun impôt


Celui qui gagne 10.000 F paiera 500 F (10 % de 5.000 F)
Celui qui gagne 20.000 F paiera 1.500 F (10 % de 15.000 F)

b) La prise en considération des charges familiales

À revenus équivalents, le taux d’imposition sera plus élevé pour le


célibataire que pour le père de famille, car la portion des revenus affectés à des
dépenses de première nécessité est plus grande pour le deuxième que pour le
premier. De plus, l’imposition du père de famille tend à diminuer au fur et à mesure
qu’augmente le nombre de ses enfants.

c) La progressivité de l’impôt (cfr supra)

2.7.3. L’interventionnisme

Les partisans du dirigisme prétendent qu’il n’y a pas de véritable


égalité devant l’impôt sans interventionnisme. Dans la mesure où l’impôt peut être
utilisé pour orienter l’activité nationale dans telle ou telle direction, il est un
procédé efficace d’intervention dans la vie économique et sociale.

Distinguons :

- L’interventionnisme par pression ou dépression


- L’interventionnisme par discrimination
- L’interventionnisme par redistribution
26

a) L’interventionnisme par pression ou dépression

La dépression s’utilise en temps de crise. Dans ce cas, il est bon de


diminuer le poids général des impôts, de façon à alléger l’économie et à créer des
conditions favorables à la reprise.

La pression s’utilise en cas de prospérité. Lorsque celle-ci dégénère


en emballement, il faut temporiser l’activité économique par une imposition plus
lourde.

b) L’interventionnisme par discrimination

Dans ce cas, on diminue ou on augmente un impôt bien particulier, ceci


afin d’encourager ou de décourager telle ou telle activité.
Exemple : droit de douane favorable ou défavorable à tel ou tel
produit ; détaxes des exploitations agricoles ; surtaxes des magasins de luxe.

c) L’interventionnisme par redistribution

L’Etat ampute carrément les gros revenus et en utilise le produit à


augmenter les subventions aux revenus faibles. Il s’agit d’une intervention à but
égalitariste, qui vise à égaliser les niveaux de vie des individus et à redistribuer
la richesse entre les citoyens.

2.8. MODE DE PERCEPTION DES RECETTES FISCALES

La perception d’impôt se fait par le service de recouvrement en


passant l’impôt de mains de contribuables dans celles de l’Etat. Il y a plusieurs
procédés de recouvrement ou de perception : (au comptant, par voie de rôle et par
retenue à la source)

2.8.1. Au comptant :
Tel est le cas des impôts directs. Les droits de douane par exemple,
doivent être réglés dès qu’une marchandise passe la frontière ;

2.8.2. Par voie de rôle :

Le rôle est la liste des contribuables comprenant pour chacun d’eux


leur nom, la nature et le montant de l’impôt ainsi que le délai de paiement. Les rôles
sont établis annuellement par le service de gestion sur base de note de calcul
établi par le contrôleur des impôts et rendu exécutoire par visa de l’autorité
27

compétente reconnue par la loi. Les rôles sont alors remis aux receveurs qui
envoient un avis de mise en recouvrement (A.M.R) à chaque contribuable pour
le paiement de l’impôt.

L’avis de mise en recouvrement est la copie du rôle pour toute la partie


se rapportant à un contribuable déterminé. Les impôts directs font l’objet de
l’enrôlement parce que ce sont des impôts payables à posteriori. Mais, les impôts
indirects font l’objet d’enrôlement lorsqu’il y a défaut de paiement.

2.8.3. Par retenue à la source

Ici, c’est le redevable légal qui retient l’impôt du redevable réel à la


source dans le but de le reverser dans le compte du receveur des impôts.

Pour les impôts établis par voie de rôle, le contribuable est tenu de
verser les impôts anticipativement et spontanément sous forme d’acomptes. Ces
derniers représentent chacun 35 % de l’impôt déclaré en titre de l’exercice
précédent, augmenté des suppléments éventuels établis par l’administration des
impôts, que ces sommes fassent ou non l’objet de contestation. Ils sont versés à
l’aide d’un bordereau de versement d’acomptes provisionnels suivant le modèle fixé
par l’administration des impôts, avant le 1er août et avant le 1er décembre de l’année
de réalisation des revenus imposables.

Ces deux versements sont à déduire de l’impôt dû par le contribuable


pour l’exercice fiscal considéré, le solde de cet impôt devant être versé au moment
du dépôt de la déclaration y afférent.

Si les acomptes provisionnels ou les précomptes versés sont


supérieurs à l’impôt dû pour la même année par les contribuables, les crédits
constatés à son compte courant fiscal peuvent, à sa demande, servir au paiement
d’autres impôts et droits dus. Les crédits visés à l’alinéa 1er ci-dessous ne peuvent
faire l’objet de cession.

2.9. QUI DOIT PAYER L’IMPÔT ?

Avant la Révolution française (1789), il existait de nombreux


privilèges en matière d’impôts, lesquels ont d’ailleurs été combattus par de
nombreux écrivains comme BODIN (16ème siècle), BOISQUILLEBERT et
VAUBIN.
28

La Révolution Française a aboli tous les privilèges, a supprimé des


exemptions basées sur la noblesse ou la fortune. Tous les citoyens indistinctement
sont tenus de contribuer à la couverture des dépenses publiques. L’impôt devient
général.

Aujourd’hui, ce principe de la généralité ou d’universalité est repris


dans les constitutions de la plupart des Etats modernes. En RDC, nous relevons
deux articles, 65 et 174, de notre Constitution qui y font allusion :

Art. 65 : « Tout Congolais est tenu de remplir loyalement ses obligations vis-à-
vis de l’Etat. Il a, en outre, le devoir de s’acquitter de ses impôts et
taxes ».

Art. 174 : il ne peut être établi d’impôts que par la loi. La contribution aux
charges publiques constitue un devoir pour toute personne vivant en
République Démocratique du Congo. Il ne peut être établi d’exemption
ou d’allègement fiscal qu’en vertu de la loi.(18)

2.10. DEROGATIONS

En théorie, les indigents constituent la seule exception à la règle de


la généralité ou de l’universalité de l’impôt. Par indigents, il faut comprendre des
citoyens dont les ressources atteignent à peine le minimum vital (c'est-à-dire la
partie des revenus absolument indispensable pour vivre).

Le minimum d’existence ne désigne pas uniquement les ressources


nécessaires à la subsistance, à l’entretien de la vie physique des individus, mais
embrasse la somme des biens matériels qui, dans un pays possédant un certain
degré de civilisation sont indispensables à l’individu pour faire face aux besoins
(nourriture, vêtement, logement, etc. y compris un minimum de nécessité
culturelle) inhérents à une existence décente (niveau de vie minimum). Ceci exclut :

- les dépenses de luxe et convenance personnelle


- les exigences du rang social, dont le caractère plus ou moins nécessaire
varie d’une classe sociale à l’autre.

Dans la pratique

- Individus ou personnes morales jouissant d’exemptions ou d’immunités,


soit pour des motifs d’ordre social ou économique ;
29

- Soit à cause de leur caractère public (ex. : caisses de pension, des


institutions de bienfaisance)
- Soit en vertu d’une tradition internationale à base de réciprocité pour
éviter les doubles impositions (ex. : Agents diplomatiques)

Au Congo, la 3ème session extraordinaire du Conseil National du


Travail a porté à 3 $ le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) du
manœuvre ordinaire, soit 1.680 FC.(19)

La fixation d’un minimum d’existence marque simplement la limite ou


le seuil au-delà duquel commence la capacité contributive permettant la perception
de l’impôt.

2.11. MODALITÉS D’APPLICATION

1) On peut accorder à chacun l’exemption du montant jugé nécessaire à sa


subsistance.
Ex. : Supposons que le minimum d’existence soit de 500 : les revenus ne
dépassant pas 500 sont donc exempts. Un revenu de 600 n’est imposable
qu’à concurrence de 600 – 500 = 100 ;
Un revenu de 2.000 sera imposable à concurrence de 2.000 – 500 =
1.500, etc.
C’est le système adopté aux U.S.A

2) On peut n’accorder l’exemption qu’aux faibles revenus :

Ex. : minimum d’existence 500


Un revenu de 500 est exonéré mais un revenu de 501 est taxé pour sa
totalité.
3) Enfin, il existe un système d’exemption suivant une échelle dégressive,
où l’exonération s’atténue à mesure que les revenus s’élèvent.
Ex. : Maximum d’exonération 400 dont bénéficient les revenus ne
dépassant pas 400, pour un revenu de 750 l’exonération n’est que de 200
tandis qu’un revenu de 1.000 est entièrement imposable.
30

DEUXIÈME PARTIE : LA TECHNIQUE FISCALE


31

Chapitre III : DETERMINATION (CHOIX) ET EVALUATION DE LA


MATIERE IMPOSABLE

3.1. DÉFINITION DE LA MATIÈRE IMPOSABLE OU ASSIETTE DE


L’IMPÔT

D’après NGUYEN CHANH TAM, Philippe DARTOIS et Charles


SIMON, la matière imposable est l’élément économique dans lequel l’impôt prend
sa source ; directement ou indirectement. Cet élément peut être :

- un bien : terrain, véhicule ;


- un service : transport, lettre expédiée par la poste, opérations
bancaires, réparation d’une voiture par un garagiste
- un revenu : revenu locatif, revenu professionnel ;
- un produit : vins et alcools importés (droits d’entrée) ; vins et alcools
fabriqués sur place ou importés (droits d’accise)
- un capital.

C’est aussi la quantité du patrimoine ou du revenu devant être


soumise au taux d’impôt.(20)

3.2. DÉTERMINATION DE LA MATIÈRE IMPOSABLE

Il faut que toute la matière imposable existant dans le pays soit


découverte, il faut que la quantité de la matière imposable existant chez chaque
contribuable soit exactement déterminée. À cela s’ajoutent le fait générateur ; la
base imposable et l’unité de mesure.

- Le fait générateur est l’acte qui donne naissance à la dette fiscale. Ex. :
pour un terrain ou un véhicule, le fait générateur de l’impôt est le fait d’être
propriétaire.
- La base imposable est la quantité de matières qui est prise en
considération par le calcul de l’impôt. Ex. : pour un terrain, la base imposable
dépend de la superficie de ce terrain. Pour chaque matière imposable, on
adopte dans le calcul de l’impôt une unité de mesure différente.
- L’unité de mesure. Pour un terrain, l’unité de mesure sera le m2, pour un
véhicule, le nombre de chevaux vapeur ; pour les revenus professionnels ; le
franc congolais.

Récapitulation : impôt foncier sur les propriétés bâties


- matière imposable : les propriétés bâties
32

- fait générateur : la détention d’un titre de propriété


- unité de mesure : superficie occupée par les constructions dont il est
question dans le titre de propriété
- unité de mesure : le m2

3.3. EVALUATION DE LA MATIÈRE IMPOSABLE

Évaluer la matière imposable, c’est établir l’existence de l’impôt et le


montant de la matière imposable. Cette évaluation doit être aussi précise que
possible pour éviter les dissimilations.

D’une manière générale, on distingue quatre méthodes pour la


détermination et l’évaluation de la matière imposable.
Citons :

- La méthode indiciaire
- Le forfait
- La déclaration contrôlée
- L’imposition d’office

3.3.1. La Méthode Indiciaire(21)

Cette méthode consiste à évaluer la quantité de la matière imposable


(ou la capacité contributive individuelle) en ne se basant que sur des signes
extérieurs, d’aisance ou de richesse qu’affiche le contribuable.

Exemples :

- Dépôts bancaires,
- Achats des titres,
- Le nombre de domestiques,
- Le nombre de maisons et d’immeubles,
- Le nombre de voitures,
- La consommation des produits de luxe (vin, champagne, cigare,
alcool, le nombre de voyage en Europe, etc.)

Dans ce cas, l’impôt serait dès lors d’autant de Fc par nombre de


voitures, de domestiques ou de maisons.

Au Congo, pays sans grande tradition fiscale (où de nombreux


hommes d’affaires ne souscrivent pas leur déclaration fiscale), l’Administration
33

fiscale aurait tout à gagner à recourir à la méthode indiciaire plutôt qu’à la


déclaration d’impôt, avec ce que cela représente comme manque à gagner.

3.3.2. Le forfait

L’évaluation forfaitaire est un procédé qui consiste non pas à


déterminer le chiffre exact de la matière imposable ou de l’un de ses constituants
mais à évaluer cette matière imposable par rapport à un ou à des éléments
connus.(22)

Cette méthode s’adapte mieux à certaines activités telles que les


activités agricoles (les bénéfices agricoles peuvent être évalués d’après la région,
la superficie cultivée, le genre de culture), commerciales (les bénéfices
commerciaux et industriels peuvent être évalués suivant les salaires payés, le
chiffre d’affaires, les achats, etc.).

Principal risque : cette méthode peut provoquer des injustices. Il


faut veiller à réévaluer les taux.

Avantage :

- Commodité pour l’Administration et pour le contribuable ;


- Réduction notable des travaux pour l’Administration et
économie par suite de la simplification de la procédure ;
- Élimination de nombreux facteurs de tension entre
l’Administration et une grande masse de petits et moyens
contribuables.

Inconvénients :

- la méthode implique l’aveu, par l’Administration, de son


impuissance à découvrir la matière imposable « réelle », car le
forfait n’atteint qu’une matière imposable présumée.
- Par sa nature, l’évaluation forfaitaire exprime une moyenne ; il
en résulte qu’elle doit léser l’une ou l’autre des deux parties en
cause, c'est-à-dire le contribuable et le Trésor.

En République Démocratique du Congo, cette méthode est appliquée


ou utilisée pour les impôts réels sur les bâtiments et les terrains, pour la taxation
des petites et moyennes entreprises, pour les revenus locatifs.
34

3.3.3. L’imposition d’office

D’après, BUABUA, l’imposition d’office est le droit que détient le fisc


à l’égard des contribuables de mauvaise foi, ne déclarant pas leur revenu ou ne
répondant pas à des demandes de supplément d’informations, à établir lui-même
la matière imposable à partir des éléments en sa disposition ou des signes
extérieurs de richesse affichés par le contribuable.(23)

Dans ce cas, la preuve du montant contraire appartient au


contribuable défaillant. Pour éviter les abus du fisc, la taxation d’office
s’effectue, dans les pays démocratiques, sous le contrôle du juge.
Comme la plupart de contribuables congolais s’abstiennent de
souscrire leur déclaration fiscale, le Ministère des Finances gagnerait à recourir
fréquemment à cette méthode.(24)

3.3.4. La Déclaration contrôlée

3.3.4.1. Définition

D’après le Professeur François DERUEL, la déclaration est un acte


par lequel le contribuable fait connaître à l’Administration l’existence de la
matière imposable, son montant, et éventuellement tous les éléments nécessaires
au calcul de l’impôt (situation de famille, charges déductibles, etc.) ou au contrôle.

Avantages

- pour l’Administration, les assujettis lui apportent toutes les


données nécessaires et elle n’a plus à découvrir elle-même la
matière imposable.
- Pour le contribuable, il ne doit plus redouter ni l’arbitraire
administratif, ni une taxation exagérée puisque, en principe,
l’imposition est établie sur le revenu (ou autre base) qu’il
détermine et déclare lui-même.

Force est de constater que ces avantages n’existent que dans la


mesure où les déclarations sont exactes et sincères.

Pour les non-salariés, ces conditions sont rarement remplies. Ainsi,


nous pouvons nous interroger combien de petits agriculteurs, commerçants,
artisans, etc., sont-ils, en l’absence d’une comptabilité, capables de déterminer
35

exactement leurs bénéfices ? D’autre part, l’expérience prouve qu’il n’est pas
possible de tenir pour sincères et exactes toutes les déclarations.

En d’autres mots, pour être efficace, le procédé de la déclaration


doit nécessairement s’accompagner d’un contrôle c'est-à-dire le fisc doit être
habilité à vérifier et, au besoin, à rectifier les déclarations des assujettis : c’est
ce qu’on appelle le régime de la déclaration contrôlée.

Avec TROTABOS, soulignons que la déclaration et le contrôle ne


parviennent pas à s’équilibrer exactement à l’égard de tous les contribuables.
Certains d’entre eux (et principalement les salariés) ne jouissent d’aucune option
(choix) entre la sincérité et la fraude, alors que d’autres, sous le couvert de la
déclaration jouissent d’une immunité fiscale plus ou moins large.(25)

Concluons en constatant que la déclaration, sans présenter les


avantages de la commodité, n’offre pas toujours les garanties d’exactitude qui
devraient la justifier.

Au Congo, la déclaration contrôlée est au cœur de notre système


fiscal. De plus, toute la technique de l’impôt repose sur elle.

3.3.4.2. Déclaration par des tiers

Pour certains impôts, la déclaration peut être souscrite par une


personne autre que le contribuable lui-même. On parle alors de déclaration par
tiers.
Exemples : pour la R.D.C. :

- l’impôt professionnel sur les rémunérations dont la déclaration est


souscrite dans les dix jours du mois suivant celui au cours duquel
les rémunérations ont été payées et déposées au service des impôts
par les sociétés et les personnes physiques qui paient ces
rémunérations.
- Le locataire déclare l’impôt qu’il paie au propriétaire.
- Les banques déclarent les dividendes et les intérêts payés aux
porteurs d’action ou d’obligations et aux déposants.
- Les employeurs déclarent les rémunérations de leur personnel.
- Les éditeurs déclarent les droits qu’ils ont versés aux auteurs, etc.
36

La méthode de la déclaration par des tiers ou de l’information à la


source, et éventuellement complétée par la retenue ou le stoppage à la source
présente deux grands avantages :

- limitation des possibilités de fraude ;


- assouplissement du contrôle à l’égard des contribuables
individuellement

De l’information à la source, on aboutit facilement à la retenue à


la source.

Écoutons KASIAM : « on s’adresse à un tiers non pas simplement pour


demander la déclaration de la matière imposable existant chez autrui, mais aussi
pour lui faire verser au Trésor l’impôt y afférent. Le tiers, débiteur du revenu,
paie l’impôt au fisc, pour le compte du contribuable, bénéficiaire de ce même
revenu.
Exemple : la retenue à la source, par l’employeur, de l’impôt afférent aux
rémunérations de son personnel ».(26)

Avantage :

Ce procédé réalise simultanément la perception et diminue encore


plus les possibilités de fraude. D’où extension de cette méthode.

Mais : garantie, celui qui effectue une retenue d’impôt la verse effectivement
dans les caisses de l’Etat.

Conséquence psychologique :

Salarié : Minimum de commodité et maximum d’imposition, considère son revenu


en terme de revenu net alors qu’il estime en terme de revenu brut (avant déduction
d’impôt) le bénéfice au profit des indépendants, source de tension entre les
classes sociales. Car, le salarié se sent défavorisé par rapport à l’indépendant
parce qu’il ne dispose pas des mêmes possibilités de fraude ou d’évasion fiscale

Vu sous un angle fiscal, la déclaration par un tiers est considérée


comme le mode idéal de détermination de la matière imposable. L’intervention
d’une tierce personne dans le circuit (autre que le contribuable) limite la fraude.

Malheureusement, la déclaration par tiers ou, la déclaration


contrôlée tout court n’est pas applicable à tout le monde, à tous les impôts, de par
37

leur nature intrinsèque. Car la plupart de ces impôts ne peuvent être déclarés que
par le possesseur de la fortune lui-même.

Bien plus, l’intervention d’une tierce n’est toujours pas la garantie


d’une déclaration correcte. « La déclaration efficace est celle qui émane d’un tiers
tenu de déclarer des sommes payées au contribuable, surtout lorsque celles-ci
sont déductibles de sa propre déclaration ‘mais il s’agit là d’une formule qui se
limite à quelques catégories des revenus et sa généralisation est impossible ».(27)

Dans son étude relative à la méthode de la déclaration par un tiers


au Congo, BUABUA WA KAYEMBE fait un constat amer dans ces termes : « …
l’impôt professionnel sur les rémunérations, et l’impôt sur les revenus locatifs,
dont les redevables sont respectivement l’employeur et le locataire (pour les
personnes morales) font l’objet d’une fraude très abondante. Ainsi les collusions
et accointances de toutes sortes peuvent fortement limiter la portée de ce
système »(28)

3.3.4.3. Caractères de la déclaration

Ils sont au nombre de trois :

- C’est, tout d’abord, un acte de collaboration au service public de


l’impôt, justifié par l’idée que l’obligation fiscale n’est pas une dette
ordinaire mais l’accomplissement d’un devoir civique ;
- C’est ensuite une base suffisante pour l’imposition et une pièce
justificative établissant la régularité budgétaire de la recette
correspondante ; d’où sa portée vis-à-vis du contribuable pour lequel
elle est un engagement et contre qui elle constitue une véritable
preuve ;
- Tout système de la déclaration repose sur la présomption d’exactitude
qui y est attachée et sur son contrôle.(29)

3.3.4.4. Quels sont les divers impôts perçus par déclaration au Congo ?

Citons :
- l’impôt foncier
- l’impôt sur les véhicules
- l’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures
- l’impôt mobilier
38

- l’impôt sur les revenus locatifs


- l’impôt professionnel sur les bénéfices des entreprises
- l’impôt professionnel sur les rémunérations
- l’impôt professionnel sur les profits des professions libérales
- l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés
- la taxe sur la valeur ajoutée.

Quant aux dates de dépôt de la déclaration, le code des impôts et du


guide fiscal fixent le calendrier.

À titre exemplatif :

 Impôt sur les revenus locatifs : avant le 30 avril de l’exercice d’imposition.


 Impôt professionnel (personnes physiques et morales) : avant le 30 avril de
l’année suivant celle de l’exercice d’imposition.
 Impôt foncier : les déclarations étant valables pour l’année suivante, il n’y a
pas lieu de les renouveler chaque année sauf dans le cas d’acquisition, de
constructions nouvelles ou de transformations où il est exigé que la
déclaration soit déposée un mois à compter de l’avènement d’un des cas ci-
dessus.

Précisons que le défaut ou le dépôt tardif de la déclaration sont


passibles des sanctions. (Sanctions pécuniaires telles que : les peines de prison, la
mise sous séquestre de l’entreprise, la fermeture de l’établissement ou fonds de
commerce, interdiction d’exercer une profession commerciale, industrielle ou
libérale, inéligibilité, radiations des listes électorales, perte de la nationalité,
interdiction de porter certaines décorations)

L’Administration fiscale dispose d’un large pouvoir de contrôle de


toutes les rubriques de la déclaration. Ce travail est effectué par un contrôleur
ou un vérificateur qui doit être doté des qualités morales, des connaissances
techniques et d’une grande intelligence dans l’interprétation des textes
juridiques. Il doit s’assurer de la conformité de la déclaration aux prescriptions
des impôts.

Il peut exiger des explications verbales ou écrites de la part du


contribuable, la présentation des livres, carnet ou journaux comptables, etc.

L’Administration fiscale jouit du droit de communication, celui de


requérir des Ministères, Parquets, la Banque Nationale du Congo, la DGDA, l’OCC,
39

l’OGEFREM, bref tous les organismes et institutions publics des renseignements,


des pièces, registres et documents.

Il vérifiera la sincérité et la clarté du bilan ; il comparera plusieurs


bilans successifs d’une entreprise, ce qui lui permettra de s’apercevoir des
augmentations ou des diminutions anormales.

Lorsque le vérificateur estime que tous ces contrôles ont été


correctement menés et qu’il dispose d’un faisceau des faits prouvant que le revenu
déclaré n’est pas exact, il peut alors, conformément à l’art. 110 du code, procéder
aux redressements qui s’imposent.

L’avis de rectification est envoyé au contribuable par pli


recommandé à la poste et ce dernier dispose de vingt jours pour mentionner ses
observations motivées sur l’avis.

En conclusion, le problème des modalités d’évaluation de la matière


imposable reste l’un des problèmes les plus ardus de la technique fiscale et de la
réalisation effective de la justice fiscale.

Force est de constater que l’Administration fiscale utilise


simultanément des différents procédés d’évaluation et de contrôle. Exemple :
méthode indiciaire avec la déclaration contrôlée.
40

Chapitre IV : LA LIQUIDATION DE L’IMPÔT

4.1. DÉFINITION

La liquidation est le calcul de l’impôt, c'est-à-dire la détermination


de la dette fiscale du contribuable. C’est pendant cette phase de la technique
fiscale que l’on doit définir le fait générateur ainsi que les modalités de taxation.

Faisons remarquer que c’est au moment de la liquidation que l’on fait


intervenir les éléments qui personnalisent l’impôt. Citons l’abattement à la base, la
prise en considération des charges familiales et la progressivité des taux.

Exemple de calcul de l’impôt : si un terrain a une superficie de 2.000 m2et que


le tarif est de 2Ff le m2, l’impôt sera de 2.000 Ff.

4.2. LE FAIT GÉNÉRATEUR

« C’est le fait matériel ou l’acte juridique qui donne naissance à la


dette fiscale… ; par le simple fait de sa réalisation, le fait générateur place le
contribuable dans le champ d’application de la loi fiscale et donne en même temps
naissance à la créance d’impôt au profit de l’Etat ».

Quelques exemples du fait générateur :


Droits de sortie : exportation des marchandises
Droits d’entrée : importation des marchandises
Véhicules : possession d’un véhicule
Achats et ventes (TVA) : livraison de la marchandise
Droits de succession : décès (date de décès)
Bénéfice des sociétés : clôture de la période de réalisation des bénéfices
Revenus : clôture de la période de la réalisation des revenus.

(30)
4.3. Les Modalités de la taxation

La taxation ou le calcul de l’impôt s’effectue selon l’un des procédés


ci-après :

4.3.1. Impôt de répartition et Impôt de quotité (cfr supra)


4.3.2. Impôt proportionnel et Impôt progressif

Distinguons deux sortes d’impôts progressifs :


- l’impôt progressif global
41

- l’impôt progressif par tranches

a) L’impôt progressif global

Dans cet impôt, les revenus imposables sont atteints, dans leur
totalité, par des taux d’imposition qui vont augmenter en même temps
qu’augmentent lesdits revenus d’autant plus élevés que s’élève la matière
imposable.

Exemple :
 0 % pour les revenus situés entre 0 et 1.000.000 Fc
 5 % pour les revenus situés entre 1.000.001 et 2.000.000 Fc
 10 % pour les revenus situés entre 2.000.001 et 3.000.000 Fc
 15 % pour les revenus situés entre 3.000.001 et 4.000.000 Fc
 20 % pour les revenus à partir de 4.000.001 FC

Autre exemple : Messieurs A, B, C, et D disposant de quatre revenus


respectifs de 990.000 Fc, 1.100.000 Fc, 2.950.000 Fc et 3.020.000 Fc.

De quel impôt chacun d’eux va-t-il s’acquitter auprès du fisc, au


regard des taux ci-haut indiqués ?

Réponse :

 Monsieur A est exempté d’impôt car son revenu se situe dans la


fourchette non imposée.
 Monsieur B : payera 55.000 Fc d’impôt, soit 5 % de 1.100.000 Fc
 Monsieur C : sera assujetti à 295.000 Fc d’impôt soit 10 % de
295.000 Fc
 Monsieur D : sera assujetti à 453.000 Fc d’impôt soit 15 % de
3.020.000 Fc

Le grand reproche fait à l’imposition progressive globale est


l’injustice qu’elle fait naître à l’égard des revenus situés aux frontières des paliers
fixés par la loi.

En effet, entre A et B, il n’existe qu’une différence de revenus de


100.000 Fc, cependant A est exonéré alors que B est assujetti à un impôt de
55.000 Fc. Et entre C et D, la différence de revenus n’est que de 70.000 Fc.
Néanmoins, C ne paie que 295.000 Fc tandis que D paie 453.000 Fc, soit un écart
42

de 158.000 Fc. D’où, dans un grand nombre des pays, la progressivité globale est
abandonnée au profit de la progressivité par tranches.

b) L’impôt progressif par tranches

Il comporte, non pas un taux uniforme, mais un barème gradué dans


lequel les taux applicables à chaque tranche de revenu s’élèvent par paliers
successifs, de telle sorte que la charge fiscale incombant en définitive au
contribuable représente une fraction d’autant plus importante de son revenu
imposable que celui-ci est plus élevé.

Il vise donc à frapper faiblement les revenus ou les tranches de


revenus nécessaires à la subsistance du contribuable et lourdement les revenus
ou les tranches supérieures, considérées comme inutiles à la survie.

En R.D.C., ce mode de calcul de l’impôt est notamment utilisé dans


deux importants impôts cédulaires sur les revenus, à savoir :

 L’impôt sur les revenus locatifs ;


 L’impôt sur les revenus professionnels ou impôt professionnel, avec ses
variantes qui sont : l’impôt sur les bénéfices des entreprises industrielles,
commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, et l’impôt
professionnel sur les rémunérations.

Illustrons ceci par un exemple (impôt global) :


Deux personnes, A et B, gagnent respectivement 49.500.000 Fc et
50.500.000 Fc. Pour les taux respectifs de 10 & 20 %

- L’impôt à payer par A sera de 4.950.000 Fc (10 % de 49.500.000 Fc)


- L’impôt à payer par B sera de 10.100.000 Fc (20 % de 50.500.000 Fc)
- Le revenu net, c'est-à-dire le revenu brut moins les impôts, sera de
44.550.000 Fc pour A, et de 40.400.000 Fc pour B, alors que le revenu brut
de ce dernier est plus élevé.

Ce qui constitue évidemment une situation anormale et injuste.

Impôt progressif par tranches :

Dans le cas, les revenus imposables sont divisés par tranches ;


affectées chacune d’un taux d’imposition de plus en plus élevé. On évite
l’inconvénient du premier système.
43

Ici, avec le même exemple :

- L’impôt payé par A sera de 3.950 000 Fc


* 5 % pour la tranche allant de 0 à 20.000 000 Fc = 1.000 000 Fc
* 10 % pour la tranche allant de 20.000 001 à 49.500 000Fc = 2.950.000 Fc
- L’impôt payé par B sera de 4.100 000 Fc
* 5 % pour la tranche allant de 0 à 20.000 000Fc = 1.000 000 Fc
* 10 % pour la tranche allant de 20.000 001 à 50.000 000 Fc = 3.000 000
Fc
* 20 % pour la tranche allant de 50.001 à 50.500 000 Fc = 100 000 Fc

Le revenu net de A sera de 45.550.000 Fc ; et celui de B sera de


46.400.000 Fc. Cette situation est parfaitement équitable. (850 000 contre
1 000 000) avant (5 150 000 contre 1 000 000)

4.4. LES ABATTEMENTS, LES DÉDUCTIONS ET LES RÉDUCTIONS

Les abattements à la base ou déductions sont des mécanismes


fiscaux utilisés en vue d’exonérer d’impôt une partie de la matière imposable,
considérée comme un minimum vital.

Quant aux réductions, ce sont des méthodes de personnalisation qui


permettent de diminuer le montant de la cotisation en valeur ou en pourcentage à
raison des charges de famille. L’Ordonnance-Loi n°91-003 du 25 février 1991
consacre l’application de ces réductions dans le système fiscal congolais.
44

Chapitre V : LE RECOUVREMENT DE L’IMPÔT

5.1. DÉFINITION

Ce recouvrement est l’opération qui consiste à faire passer l’impôt


des mains du contribuable dans celles de l’Etat.

5.2. PROCÉDÉS DE RECOUVREMENT OU DE PERCEPTION

Existence de plusieurs procédés de recouvrement de l’impôt :

a) Paiement au comptant : tel est le cas de la TVA

b) Paiement par voie de rôle : Ici, les impôts directs sur les revenus font
l’objet de l’enrôlement. Ils sont payables à posteriori, car avant d’imposer
ces revenus, il faut les connaître. Ex. : impôts locatifs d’une année sont
payables au cours du premier trimestre de l’année suivante.
Rappel : Etablis annuellement par le contrôleur des impôts directs et
rendus exécutoires1 par le visa du Directeur Général des Impôts, les rôles
sont remis aux percepteurs qui envoient un extrait de rôle, appelé
« avertissement », à chaque contribuable.

c) Paiement par retenue à la source (cfr supra)

d) Paiement par versement d’acomptes : l’impôt est payé anticipativement


et spontanément sous forme d’acomptes provisionnels calculés sur base de
l’impôt de l’exercice précédent.

5.3. MOYEN DE PAIEMENT

Actuellement, le paiement de l’impôt s’effectue en argent c'est-à-


dire en monnaie courante ou en monnaie scripturale (chèque, ordre de virement,
etc.) il peut parfois aussi être fait au moyen d’obligations de l’Etat et de
certificats de trésorerie.

Sous cet angle, on parle des droits au comptant et des droits


constatés.

Les droits au comptant, appelés aussi droits spontanés, sont des


impôts dont le paiement est exigé spontanément des redevables légaux dès que

1 L’exécutoire est un ordre pour le contribuable de payer l’impôt réclamé sous peine d’y être contraint.
45

survienne le fait générateur. Le paiement intervient en même temps que le dépôt


de la déclaration.

Quant aux droits constatés ou émis, ceux-ci font l’objet d’un


enrôlement et le paiement intervient un certain délai après le renversement fiscal.

5.4. DÉLAIS DE PAIEMENT

Rappel : les délais de paiement des impôts sont des délais de rigueur.

Lorsque le contribuable reste en défaut d’apurer sa dette dans le


délai prescrit, il lui est adressé généralement, en matière d’impôts directs, une
sommation, pour lui rappeler son obligation.

Si la sommation reste sans effet, le receveur des impôts décerne une


contrainte, c'est-à-dire un acte par lequel il enjoint à l’huissier de lui prêter son
ministère en vue de l’exercice des poursuites judiciaires. Celles-ci comprennent
le commandement, la saisie et la vente. On parle alors de recouvrement forcé.

Précisons que le commandement est l’acte par lequel il est fait


sommation au débiteur d’acquitter le montant de sa dette sans peine d’y être
contraint par la saisie et la vente forcée de ses biens par le huissier. Celle-ci
intervient huit jours après la signification au contribuable du procès-verbal de
saisie.
46

TROISIEME PARTIE/ LA FISCALITE CONGOLAISE


47

INTRODUCTION

Le système fiscal congolais repose sur la déclaration, c'est-à-dire


qu’il est déclaratif. Le contribuable doit déclarer la matière imposable.

Outre cette première caractéristique, ajoutons qu’il est aussi


cédulaire ou fragmentaire dans la mesure où à chaque catégorie de revenus
correspond un impôt, et les taux sont adaptés à la nature de ce revenu.

Par ailleurs, faisons remarquer que la loi fiscale congolaise prévoit


quatre types d’impôts, à savoir :

1. l’impôt réel
2. l’impôt cédulaire ou fragmentaire sur les revenus
3. l’impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié.
4. la taxe sur la valeur ajoutée
48

Chapitre VI : L’IMPÔT RÉEL

6.1. DÉFINITION

L’impôt réel est celui qui frappe la fortune ou le bien physique du


contribuable sans considération de sa situation personnelle.

6.2. BASES LÉGALES (cfr annexe n°1 : textes législatifs et réglementaires)

6.3. CATÉGORIES D’IMPÔTS RÉELS

Distinguons quatre types d’impôts réels :

- l’impôt foncier sur les propriétés bâties et non bâties.


- L’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures
- L’impôt sur les véhicules
- La taxe spéciale de circulation routière

6.3.1. L’impôt foncier sur les propriétés bâties et non bâties

a) Matières imposables

La superficie des bâtiments et des terrains

b) Contribuables et redevables (ou personne imposable)

Le propriétaire de ces biens (ou le titulaire du droit de propriété,


d’emphytéose ou d’usufruit)

c) Acte générateur

La possession, la jouissance ou l’occupation au 1er janvier d’un


bâtiment ou d’un terrain.

d) Base imposable
- la superficie occupée
- la superficie non bâtie
49

e) Déclaration

Elle doit s’effectuer avant le 1er avril de l’année de l’exercice, auprès


des centres des impôts synthétiques duquel se trouvent les éléments imposables.
Une fois souscrite, la déclaration est reconduite annuellement.

Dans le cas de mutation de propriété, le nouveau propriétaire doit en faire la


déclaration dans un délai d’un mois après sa réalisation.

Dans le cas de nouvelle construction, d’agrandissement ou de transformation, le


changement doit être déclaré dans un délai d’un mois après sa réalisation.

f) Taux d’imposition

Les localités sont définies par rang, et à chaque rang, (il y en a trois)
s’applique un taux différent, qui est forfaitaire.

g) Versement

Doit s’effectuer dans le mois suivant celui de l’envoi de


l’avertissement – extrait de rôle.

h) Sanction

Taxation d’office égale à 100 % de l’impôt éludé.

6.3.2. L’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures

Il repose sur les superficies de concessions octroyées par l’État dans


le cadre de la recherche ou de l’exploitation minière ou d’hydrocarbures.

a) Matière imposable

Les superficies des concessions ayant pour objet la recherche ou


l’exploitation minière ou d’hydrocarbures.

b) Personne imposable

Le titulaire d’une concession accordée soit pour la recherche, soit


pour la recherche à titre exclusif.
c) Acte générateur
50

C’est la possession, la jouissance ou l’occupation au 1er janvier de la


concession.

d) Base imposable : l’hectare

e) Taux d’imposition

36Ff par hectare pour les concessions d’exploitation et 18 Ff par


hectare pour les concessions de recherche. Pour cette dernière catégorie, les
taux sont augmentés de :

50 % à la deuxième année
75 % à la troisième année
100 % à partir de la quatrième année
Il n’existe pas d’exonération à cet impôt.

6.3.3. L’impôt sur les véhicules

Soulignons que le mot « véhicule » doit être pris dans son sens le plus
large à savoir tout moyen de transport.

Cet impôt est assis sur les véhicules.

a) Matières imposables

Les motocyclettes, les véhicules automobiles, les véhicules


tracteurs, les bateaux et embarcations à propulsion mécanique, les baleinières,
barges et autres embarcations. Remarqués, les bateaux et embarcation de
plaisance à propulsion mécanique.

Bref, tout moyen de locomotion par route ou par mer quel que soit le mode de
propulsion.

b) Personnes imposables (contribuables et redevables)

Ce sont les propriétaires de véhicules.

c) Acte générateur

C’est la mise en circulation effective du véhicule.


51

d) Base imposable

Catégorie, puissance, poids et qualité du véhicule.

e) Taux d’imposition

Variable en fonction du genre du véhicule et de sa puissance. Cet


impôt est matérialisé par une vignette automobile dont le prix varie entre 5 Ff et
44 Ff par cheval vapeur.

f) Modalités de paiement

- avant la mise en usage d’un véhicule neuf ;


- chaque année, avant le 1er avril, pour les autres véhicules ;
- le paiement s’effectue par l’achat de vignette.

g) Exemption et exonération

Les exonérations au titre de cet impôt sont prévues au profit des


véhicules appartenant :

- à l’État, aux provinces, aux villes, aux communes, aux circonscriptions


administratives ainsi qu’aux officiers et aux établissements publics de droit
congolais n’ayant d’autres ressources que celles provenant des subventions
budgétaires ;
- aux institutions, associations et établissements à caractère religieux,
scientifique et philanthropique ;
- aux États étrangers et affectés exclusivement à l’usage d’agents ayant
statut d’agents diplomatiques. Cette exemption n’est consentie que sous
réserve de réciprocité ;
- aux organismes internationaux et utilisés exclusivement pour les besoins
desdits organismes ;
- aux membres des corps diplomatiques étrangers de même aux agents
consulaires accrédités en R.D.C. ;
- aux dépanneuses ;
- aux véhicules servant la manutention, au transport ou à la traction dans
l’enceinte de gares, des ports et des aérodromes ;
- aux véhicules affectés à l’extinction des incendies (sapeurs-pompiers) ;
- autos ambulances et véhicules des personnes invalides ;
52

- aux véhicules utilisés par des personnes qui n’ont ni domicile, ni résidence, ni
établissement au Congo, et qui n’y exercent aucune activité lucrative (ex. :
Europe : mobil home)
- aux navires de mer voyageant au long cours et aux navires employés, au grand
cabotage c'est-à-dire tous ceux qui dans leurs voyages périodiques dépassent
la latitude du cap Lopez ou celle du cap Trio ;
- aux voiliers.

6.3.4. la taxe spéciale de circulation routière

La TSCR est un droit de péage2 qui a été institué en R.D.C depuis le


15 juillet 1988. Il est dû par les propriétaires des véhicules admis à circuler sur
le réseau routier public quelle que soit la qualité du propriétaire du véhicule.

a) Matière imposable
b) Contribuable et redevable
c) Acte générateur
d) Base imposable. « cfr l’impôt sur les véhicules »

e) Taux d’imposition

Le taux varie entre 6 Ff et 45 Ff par cheval vapeur

f) Modalités de paiement

Le paiement de la TSCR s’effectue au même moment que l’impôt sur


les véhicules affectés au transport public des personnes.

Faisons remarquer que les sociétés de transport public supportent


la moitié du taux de la taxe pour les véhicules affectés au transport public des
personnes.

Il existe également des exonérations pour l’impôt sur les véhicules


qui sont presque identiques à ceux de l’impôt foncier (art. 39 du code des impôts).

L’impôt foncier, l’impôt sur les véhicules et la TSCR sont cédés aux
entités administratives décentralisées (cfr la DGRK)

Exemple. :

2Le péage est un droit payé pour emprunter un pont, une autoroute, c’est aussi le lieu où est perçu ce droit.
53

L’entreprise SOMIDA a acquis un camion pour le transport des


cosettes de manioc de 15 C.V à 6 Ff/cheval vapeur.

Questions :

- Quel est l’impôt sur le véhicule auquel sera assujettie


l’entreprise SOMIDA ?
- Quelle est la TSCR que doit supporter ladite entreprise

Solution:

IV : 6 Ff x 15 CV = 90 Ff
TSCR : 6 Ff x 15 CV = 90 Ff

L’entreprise SOMIDA paiera 90 Ff + 90 Ff = 180 Ff au moment de


l’achat de la vignette fiscale.
54

Chapitre VII : L’IMPÔT CÉDULAIRE SUR LES REVENUS3 (ICR)

7.1. DÉFINITION

L’impôt cédulaire sur les revenus est un impôt qui repose sur les
revenus d’origine identique. Il vise ou frappe ce que le contribuable gagne, c'est-
à-dire revenus du travail, du capital ou de l’entreprise acquis sous forme de salaire,
d’intérêt ou de profits (Cfr Ordonnance-Loi n°69/009 du 10 février 1969). Cet
impôt est payable après l’exercice sur lequel il porte, car il n’est pas possible de
les calculer tant que les revenus ne sont pas intégralement connus.

7.2. L’IMPÔT CÉDULAIRE SUR LES REVENUS COMPREND QUATRE


CATÉGORIES :

- l’impôt sur les revenus locatifs


- l’impôt mobilier
- l’impôt professionnel
- l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés

7.2.1. L’impôt sur le revenu locatif (IRL)

Cet impôt repose sur les revenus annuels nets provenant de la


location des bâtiments et terrains situés en République Démocratique du Congo et
des profits de sous-location de ces propriétés, quel que soit le pays du domicile ou
de résidence des bénéficiaires.

N.B :
Les identités de logement accordées à des salariés, qui occupent leur
propre habitation ou celle de leurs épouses, sont assimilées à des revenus de
location.

a. Matière imposable :

Les bâtiments et terrains mis en location ou en sous-location.

b. Personne imposable :

Le propriétaire d’un bâtiment ou d’un terrain loué ou donné en sous-


location.

3Revenu = produit d’une activité du travail de l’homme qui a un caractère répétitif.


55

c. Fait générateur :

Le paiement du loyer ou du profit de la sous-location.

d. Déclaration :

Les contribuables doivent déclarer spontanément qu’ils sont


bénéficiaires de revenus locatifs et cela, avant le 1er avril de l’année qui suit celle
de la réalisation des revenus.

e. Base imposable :

Revenus nets de location c'est-à-dire loyer brut duquel on déduit 30


% des charges forfaitaires. Le revenu net ou loyer net s’obtient par la formule :

R.N.= Loyer brut – 30 % de charges forfaitaires

R.N.= Loyer brut de la sous-location –charges réelles de S/L

f. Taux d’imposition :

35 % à appliquer sur le revenu ou loyer net.

g. Mode de paiement :

Système de retenue à la source de 20 % sur le les loyers versés par


le locataire (personne morale).

h. Débiteur de l’impôt :

Toute personne physique ou morale locataire : retenue 20 %.

i. Pénalités pour défauts ou retard de paiement :

Le défaut ou le retard dans le paiement ou dans le dépôt des relevés


ainsi que l’insuffisance de paiement de la retenue (Retenue à la source R.A.S de
20 %) due seront sanctionnés par une amende4 à charge du débiteur des loyers,
dont les taux sont fixés comme suit :

1) 25 % de la R.A.S. en cas de non-paiement ou défaut de relevé

4Une amende est une charge (punition), donc non fiscalement déductible
56

2) 35 % de la R.A.S en cas de non-paiement et défaut de relevé


3) 20 % de la R.A.S en cas de paiement tardif ou dépôt tardif du relevé
4) 30 % de la R.A.S en cas de paiement et dépôt tardifs
5) 20 % du montant non versé en cas d’insuffisance du montant.

Exercice 1 :
La société SOMIDA est locataire du bâtiment de monsieur NZUZI
dans la Commune de la Gombe. Le loyer mensuel est de 1.000.000 Fc.
Déterminer l’IRL dû par Monsieur NZUZI ainsi que la R.A.S (retenue à la source)
versée par la société SOMIDA.

Solution :
Loyer annuel : 1.000.000 Fc x 12 = 12.000.000 Fc
Charge forfaitaire légale : 12.000.0000 x 30 % = 3.600.000 Fc
R N (revenu net) : 12.000.000 Fc – 3.600.000 Fc = 8.400.000 Fc
L’IRL à verser par SOMIDA : 8.400.000 x 35% = 2.940.000 Fc
Total de la RAS à verser au fisc : loyer annuel x 20 % par le locataire (personne
morale SOMIDA) : 12.000.000 x 20 % = 2.400.000 Fc

À la fin de l’année, Monsieur NZUZI doit payer, le solde : 2.940.000 Fc –


2.400.000 Fc = 540.000 Fc
7.2.2. Impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ou L’impôt mobilier

Cet impôt repose sur les revenus des administrateurs, des associés,
des actionnaires et des filiales des sociétés étrangères.

a) Matière imposable

Les revenus c'est-à-dire les dividendes et les revenus des parts des
associés des sociétés par actions ;
- Intérêts des obligations et des capitaux prêtés à des fins professionnelles par
des sociétés ou des personnes physiques possédant au Congo leur domicile, leur
établissement ou leur résidence.
- Les fonds publics ;
- Tantièmes allouées aux administrateurs des sociétés de droit national ;
- Redevance ou loyers sur leasing

b) Redevables
Ceux qui doivent payer l’impôt à l’État. Ce sont des entreprises et des
personnes physiques qui doivent retenir, à la source, le montant de l’impôt mobilier
57

sur les revenus mobiliers, avant de les distribuer aux bénéficiaires. Ces
entreprises et branches locales des sociétés étrangères paient ces revenus.

c) Contribuable

Ce sont les bénéficiaires de ces revenus.

d) Acte générateur

La date de paiement ou de la mise à disposition des bénéficiaires ou


dans un compte à vue.

e) Liquidation :

Les versements doivent s’effectuer entre les mains du responsable


du centre des impôts synthétiques ou à son compte, et cela, dans les dix jours qui
suivent le mois pendant lequel les revenus ont été payés.

f) Base imposable

- Montants bruts des dividendes, intérêts, tantièmes payés ;


- Redevance nette c’est-à-dire montant brut de la redevance diminuée de
30 % de charges forfaitaires comme c’est le cas de l’IRL.
- Pour les entreprises de droit étranger, une fraction de 40 % des
bénéfices nets réalisés est censée être redistribuée aux filiales locales
de ces sociétés.

g) Mode de perception :

Retenue à la source et versement au Trésor public.

h) Taux d’imposition : 20 %

N.B. : Les capitaux mobiliers investis à l’étranger sont exemptés.


Exercice :
Le premier album de Fally Ipupa, « Droit chemin » est vendu à 3.000
Fc. Jusqu’à ce jour, 10.000 CD ont été achetés par les fanatiques.
T.D. : Déterminer l’impôt mobilier que SONECA retiendra sur la redevance de
Fally.

Résolution :
58

Redevance brute : 3.000 Fc x 10.000 = 30.000.000 Fc


Charges forfaitaires légales 30 % : 30.000.000 x 30 % = 9.000.000 Fc
Redevance net = R.B. – Charges forfaitaires :
30.000.000 – 9.000.000 = 21.000.000 Fc
Impôt mob. à retenir par SONECA: 21.000.000 Fc x 20% = 4.200.000 Fc
Fally touchera 30.000.000 Fc – 4.200.000 Fc = 25.800.000 Fc

7.2.3. L’impôt professionnel ou Impôt sur les revenus professionnels

Cet impôt atteint les revenus réalisés par :


- les personnes morales
- les personnes physiques

7.2.3.1. Impôt sur les bénéfices

Parmi les impôts directs, les prélèvements assis sur le résultat de


l’entité ne sont pas considérés comme un impôt, mais comme une participation au
bénéfice.

a) Matière imposable

- Les bénéfices des sociétés ;


- Les profits des professions libérales, des artisans et des commerçants.

b) Personne imposable

Les sociétés qui réalisent les revenus et qui sont aussi les
bénéficiaires de ces revenus.

c) Acte générateur

La réalisation effective du revenu au 31 décembre.

d) Déclaration

À l’exception des personnes rétribuées par les tiers, les


bénéficiaires des revenus doivent souscrire annuellement une déclaration des
résultats réalisés à déposer au plus tard le 30 avril de l’année qui suit celle de la
réalisation des revenus.
59

e) Base imposable

- Le bénéfice net, à l’exclusion des revenus locatifs ;


- Le revenu net peut être diminué du montant de perte de cinq dernières
années ;
- Les charges considérées comme non déductibles par la loi fiscale doivent
être réintégrées au revenu ;
- Les plus-values sur les ventes des immeubles sont comprises dans le revenu
net ;
- L’amortissement est linéaire ou dégressif sur base des coûts d’acquisition.

f) Taux d’imposition

Selon la fiscalité congolaise, les entités et leurs sous-traitants sont redevables


d’un impôt sur les bénéfices et profits (IBP) frappant leur bénéfice au taux de 30
%. Cet impôt est réglé en quatre fois (20% du 30%) : un acompte prévisionnel au
31 mai, un deuxième au 31 juillet, un troisième prévisionnel au 30 septembre, et le
quatrième au 30 novembre, puis le solde en avril de l’année suivante, il y a une
souscription qui est faite pour pouvoir payer le solde.
Conformément à la législation fiscale en vigueur, tous les contribuables assujettis
à l’impôt sur les bénéfices et profits, quelle que soit leur taille, sont tenus de
déposer, au plus tard, le 30 avril de chaque année, leurs déclarations afférentes
à l’exercice comptable précédente et de s’acquitter du montant dû.
Il est précisé que cette obligation concerne également les entités bénéficiant
d’exonération, les entités ayant débuté les activités au cours de l’année précédant
l’exercice en cours, les entités en cessation d’activités et celles estimant avoir
subi une perte ou n’avoir réalisé aucun revenu imposable. Cette déclaration doit
être accompagnée des états financiers, ce qui permet au fisc de vérifier si la
déclaration est exacte, si elle n’est pas exacte, le fisc procède au redressement.
En aucun cas l’impôt minimum à payer dans le cadre de l’impôt sur les bénéfices et
profits, peut être inférieur à 750 000 F pour les moyennes entités et 2 500 000
F pour les grandes entités. Cet impôt minimum n’est dû que pour 1/12ème ou fraction
de mois si le contribuable a commencé ses activités après le mois de janvier.
Tous les contribuables sont invités à retirer les formulaires de déclaration de
l’impôt sur les bénéfices et profits de leurs services gestionnaires ou à les
télécharger sur le site web de la DGI à l’adresse www.dgi.gouv.cd.
60

EXEMPLES :

1) Impôt sur les bénéfices sans crédit


BEDIEL déclare l’IBP le 30 avril 2020, selon ses états financiers, son bilan
présente un résultat 50 000 000 F
IBP 2019 = 15 000 000 (50 000 000 x 30%)
Le 31 mai 2020 : 1er acompte d'impôt sur le résultat de 2019 : le 20% de 15000
000, représentant l'impôt de 2020), un minimum de 3 000 000,
Le 31 juillet 2020 : 2ème acompte d'impôt sur le résultat de 2019 : le 20% de
15 000 000, un minimum de 3 000 000,
Le 30 septembre 2020 : 3ème acompte d'impôt sur le bénéfice de 2019 : le 20%
de 15 000 000, soit un minimum de 3 000 000
Le 30 novembre 2020 : 4ème acompte d’impôt sur le bénéfice de 2019 : le 20% de
15 000 000, un minimum de 3 000 000,
Le 30 avril 2021 : déclaration de l’IBP de 2020, résultat réalisé 65 000 000, pour
un IBP de 65 000 000 x 30%, soit 19 500 000 : la régularisation 19 500 000 –
15 000 000 = 4 500 000, 19 500 000 – 12 000 000 (4 acomptes versés) = 7
500 000, c’est que le même 30 avril 2021, après avoir déclaré il faudra verser
3 000 000 + 4 500 000 = 7 500 000.

Écritures

1 Le 31 mai 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
1er acompte prévisionnel
2 Le 31 juillet 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
2ème acompte prévisionnel

3 Le 30 septembre 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
3ème acompte prévisionnel
4 Le 30 novembre
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
61

à Banque
4ème acompte prévisionnel
5 Le 30 avril 2021
891 Impôt sur le résultat 19 500 000
441 à Etat, impôt sur les 19 500 000
bénéfices
Constatation de l’IBP
6 Idem
441 Etat, impôt sur les 7 500 000
521 bénéfices 7 500 000
à Banque
Pour solde de l’impôt de
2019
7 31/12/21
13 Résultat de l’exercice 19 500 000
89 à Impôt sur le résultat 19 500 000
Pour solde du crédité

Présentation des comptes 441 et 89 :

441 Etat, impôt sur le bénéfice


89 Impôt sur le résultat
Débit Crédit
Débit Crédit
(1) 3 000 000 19 500 000 (5) (5) 19 500 000
19 500 000 (7)
(2) 3 000 000
(3) 3 000 000
(4) 3 000 000
(6) 7 500 000

Les deux comptes ont les soldes nuls.

2) Impôt sur les bénéfices avec crédit de l’impôt

BEDIEL déclare l’IBP le 30 avril 2020, selon ses états financiers, son bilan
présente un résultat 50 000 000 F, pour un IBP de 15 000 000,00
Le 31 mai 2020 : 1er acompte d'impôt sur le résultat de 2019 : le 20% de 15 000
000, représentant l'impôt de 2020), un minimum de 3 000 000,
Le 31 juillet 2020 : 2ème acompte d'impôt sur le résultat de 2019 : le 20% de
15 000 000, un minimum de 3 000 000,
Le 30 septembre 2020 : 3ème acompte d'impôt sur le bénéfice de 2019 : le 20%
de 15 000 000, un minimum de 3 000 000,
62

Le 30 novembre 2020 : 4ème acompte d’impôt sur le bénéfice de 2019 : le 20% de


15 000 000, un minimum de 3 000 000,
Le 30 avril 2021 : déclaration de l’IBP de 2020, d’un résultat de 35 000 000, soit
10 500 000 d’impôt des sociétés : la régularisation 10 500 000 – 15 000 000 = -4
500 000, 10 500 000 – 12 000 000 (4 acomptes versés) = -1 500 000, c’est que le
même 30 avril 2021, après avoir déclaré il ne faudra plus verser, car il se crée un
crédit de l’IBP de 1 500 000, somme qui ne sera jamais restituée, que BEDIEL
pourra récupérer dès la déclaration prochaine, c’est-à-dire toute somme qui doit
être versée à la DGI doit subir la déduction dudit crédit.

Écritures
1 Le 31 mai 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
1er acompte prévisionnel
2 Le 31 juillet 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
2ème acompte prévisionnel
3 Le 30 septembre 2020
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
3ème acompte prévisionnel
4 Le 30 novembre
441 Etat, impôt sur les 3 000 000
521 bénéfices 3 000 000
à Banque
4ème acompte prévisionnel
5 Le 30 avril 2021
891 Impôt sur le résultat 10 500 000
441 à Etat, impôt sur les 10 500 000
bénéfices
Constatation de l’IBP
6 31/12/21
13 Résultat de l’exercice 10 500 000
89 à Impôt sur le résultat 10 500 000
Pour solde du crédité
63

Présentation des comptes 441 et 89 :


441 Etat, impôt sur le bénéfice 89 Impôt sur le résultat

Débit Crédit Débit Crédit


(5) 10 500 000
(1) 3 000 000 10 500 000 10 500 000
(2) 3 000 000 SD 1 500 000
(3) 3 000 000
(4) 3 000 000

Sur les acomptes prévisionnels versés, soit 12 000 000, il s’avère que l’Etat doit à
BEDIEL 1 500 000, car l’impôt sur les bénéfices étant de 10 500 000, au lieu
12 000 000 ou 15 000 000, comme prévus, comme c’est 10 500 000, et que les
acomptes ont été versés pour 12 000 000, il s’est dégagé un crédit de l’IBP de 1
500 000, qui servira à la déduction ou à la compensation lors du versement du 1er
acompte au mois de mai 2021 (10 500 000 x0.2 = 2 100 000 – 1 500 000 = 600 000)
c’est 600 000 qui sera versé le 31 mai 2021.

g) Sanctions

L’attention de tous les contribuables est attirée sur le fait que toute absence de
déclaration donnera lieu à une taxation d’office assortie des pénalités fiscales.
Etant donné que cette échéance relève de la loi, aucune dérogation ne sera
accordée.

7.2.3.2. Impôt sur les revenus des personnes physiques

Sont classés dans cette catégorie d’impôts les revenus réalisés par
les entreprises individuelles (bénéfice indépendant, profits de professions
libérales) ainsi que l’impôt professionnel sur les rémunérations. Les rémunérations
de toutes les personnes rétribuées par les tiers, c'est-à-dire les salaires, les
appointements, les traitements, les indemnités, les primes, etc.

7.2.3.3. Impôt sur le bénéfice indépendant

a) Matière imposable

- les rémunérations que l’exploitant s’attribue pour son travail personnel lorsque
l’IPR n’a pas été déclaré ;
- les profits et autres avantages dont l’exploitant jouit en nature ;
- les bénéfices, les rémunérations, les profits et autres avantages quelconques
revenant à quelque titre et sous quelle forme que ce soit aux personnes
physiques ;
64

- les bénéfices des activités industrielles, commerciales, artisanales, agricoles


ou immobilières exercés par les personnes physiques.

b) Personne imposable

La personne qui touche effectivement ces revenus.

c) Acte générateur

C’est la réalisation effective du revenu clôturé au 31 décembre.

d) Base imposable

Ce sont les revenus nets (cfr base imposable de l’impôt professionnel


sur les revenus des sociétés)

e) Taux d’imposition

Il est fixé par l’Administration fiscale.


- En cas de perte, le taux de l’impôt à payer est le millième du chiffre d’affaires
réalisé ;
- Si l’impôt à payer est inférieur à 100 Ff, l’impôt est ramené à 100 Ff ;
- En cas de cessation d’activités, sans s’être fait radier du Nouveau Registre de
Commerce, il est exigé un impôt forfaitaire de 250 Ff.

7.2.3.4. Impôt professionnel sur les rémunérations

a) Matière imposable

Les rémunérations perçues par les employés (traitements, salaires,


gratifications, primes, les pensions de toute nature, etc.)

b) Revenus immunisés :

- les allocations familiales réellement accordées aux employés


- les pensions, rentes et indemnités en cas d’invalidité prématurée ou de décès
- les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le transport et
les frais médicaux dans la mesure où ils ne revêtent pas un caractère exagéré.
65

c) Personnes imposables
Les personnes physiques, les communautés, les sociétés et les autres
personnes juridiques (employeurs) qui attribuent des rémunérations diverses
(paient les impôts : redevables légaux), les bénéficiaires de ces revenus (employés)
sont des redevables réels.

e) Fait générateur :

Pour les acomptes, la date de paiement ou de mise à disposition des


salaires, pour le solde annuel, le 31 décembre.

f) Taux d’imposition

Le taux en application est celui du barème progressif de l’IPR des


personnes physiques. Après déduction des charges de famille, ce taux est
plafonné à 35 % du revenu imposable et ne peut, en aucun cas, être fixée à une
quotité de 2 % pour chacun de 9 personnes.

Néanmoins, cette réduction n’est pas accordée à l’impôt qui se


rapporte à la partie du revenu imposable qui excède la huitième tranche de
barème.

g) Modalité de paiement

L’employeur retient l’impôt à la source, le réverse dans les dix jours


qui suivent le mois au cours duquel les rémunérations ont été payées.

h) Exemption :

Sont exemptés de l’impôt professionnel sur les revenus dont ils


bénéficient :

1) l’Etat, les provinces, les villes, les communes, les circonscriptions


administratives ainsi que les offices et d’autres établissements publics ;
2) les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques ;
3) les associations sans but lucratif ayant pour but de s’occuper des œuvres
scientifiques ou philanthropiques ;
4) les employés des organismes internationaux ;
5) les diplomates et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires
accrédités au Congo.
66

7.2.4. L’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés

Cet impôt frappe les entreprises qui emploient une main d’œuvre
expatriée.

a) Matière imposable :

Ce sont les rémunérations versées par les employeurs à leur


personnel expatrié.

Sont cependant immunisés, les allocations familiales et les pensions.

b) Personne imposable

Les personnes physiques ou les entités qui emploient des travailleurs


expatriés. Contrairement à l’IPR, cet impôt est à charge de l’employeur et ne peut
être retenue à la source de la rémunération de l’expatrié.

c) Taux d’imposition :

Taux proportionnel de 33 % du revenu brut

d) Modalité de paiement

Dans les 10 jours qui suivent le mois au cours duquel les


rémunérations ont été versées.

e) Exemptions :

L’Etat, les provinces, les villes, les communes, les circonscriptions


administratives, les institutions religieuses, scientifiques, philanthropiques, les
employés des organismes internationaux.

D’autre part, soulignons que l’I.E.R.E ne s’applique pas aux expatriés


originaires des pays limitrophes à la RDC. De plus, l’I.E.R.E sert à protéger la
main d’œuvre et est un impôt exceptionnel parce qu’on ne peut pas imposer deux
fois un revenu. (Double imposition)
67

CHAPITRE 8 : TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

8.1. INTRODUCTION ET ORDONNANCE INSTITUA LA TVA

Taxe sur le chiffre d'affaires facturée par l'entreprise qui la


reverse à un Trésor public. La T.V.A. est supportée par le consommateur final. En
effet, le vendeur paie la T.V.A. sur ses achats à ses propres fournisseurs. Il
déclare la T.V.A. facturée, la T.V.A. qu'il a déjà payée sur ses achats et verse la
différence au fisc. Lorsque cette différence est négative (cas des exportateurs),
le vendeur dispose d'un crédit de T.V.A. Il peut utiliser ce crédit pour payer la
T.V.A. au cours des périodes suivantes ou en réclamer le remboursement.

Si elle est déductible, la T.V.A. n'est ni une charge, ni un produit :


elle est enregistrée dans les comptes de tiers.

Dans le cas où elle n'est pas “déductible”, elle est comptabilisée


dans les charges ou comprise dans le coût d'acquisition des immobilisations.

La Taxe sur la Valeur Ajoutée a été instituée par l’ordonnance-loi n°


10/001 du 20 aout 2010.

Ci-après, l’intégralité du texte dudit ordonnance :

Le Président de la République,

Vu la Constitution, spécialement en ses articles 129 et 221 ;

Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour, la Loi n°004/2003 du 13 mars


2003 portant réforme des procédures fiscales ;

Vu la Loi n° 10/012 du 23 juin 2010 portant habilitation du Gouvernement;

Revu, telle que modifiée et complétée à ce jour, l’Ordonnance-loi n°69/058


du 5 décembre 1969 relative à l’impôt sur le chiffre d’affaires ;

Sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des Ministres ;

ORDONNE :

Chapitre 1er : DE L’OBJET ET DES DEFINITIONS


Section 1ère : De l’objet

Article 1er :
68

Il est institué, conformément aux articles 122 point 10 et 174 de la Constitution,


un impôt général sur la consommation dénommé « taxe sur la valeur ajoutée », TVA
en sigle.

Section 2 : Des définitions

Article 2 :

Au sens de la présente Ordonnance-loi, on entend par :

- Activités économiques : les activités de production, d’importation, de


prestation de services et de distribution, y compris les activités
extractives, agricoles, agro-industrielles, artisanales et celles des
professions libérales ou assimilées ;
- Association momentanée : le mode économique de groupement entre des
personnes physiques ou morales pour réaliser une ou plusieurs opérations
bien définies ;
- Biens d’occasion : les biens ayant fait l’objet d’une utilisation et qui sont
susceptibles de réemploi en l’état ou après réparation ;
- Exportation : la sortie du territoire de la République Démocratique du
Congo d’un bien ou service ;
- Importation : l’entrée en République Démocratique du Congo d’un bien ou
service ;
- Mise à la consommation : le régime douanier qui permet aux marchandises
importées de circuler librement en République Démocratique du Congo
après l’accomplissement de toutes les formalités douanières et
l’acquittement des droits et taxes, s’il échait ;
- Promoteur immobilier : une personne physique ou morale qui effectue, de
manière habituelle, des opérations de construction et/ou de rachat
d’immeubles ainsi que de terrain en vue de les louer ou de les vendre ;
- République Démocratique du Congo : le territoire terrestre, l’espace
aérien, les eaux territoriales et autres zones maritimes sur lesquelles elle
exerce ses droits souverains ;
- Taxe sur la valeur ajoutée : un impôt indirect qui touche tous les biens et
services de toutes origines consommés ou utilisés en République
Démocratique du Congo ;
- Zone franche : une étendue de la République Démocratique du
Congo considérée au point de vue douanier comme hors frontières dans
laquelle les biens et services sont affranchis de tous droits et taxes à leur
entrée et à leur sortie pour la réexportation.
69

CHAPITRE II : DU CHAMP D’APPLICATION

Section 1ère : Des opérations imposables

Article 3 :
Sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations relevant d’une activité
économique et effectuées, à titre onéreux, par un assujetti agissant en tant que
tel.
Au sens de l’alinéa précédent, ces opérations concernent :
- les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers ;
- les prestations de services faites à des tiers.

Article 4 :
Les opérations visées à l’article 3 ci-dessus sont imposables lorsqu’elles sont
effectuées entre deux personnes distinctes, moyennant une contrepartie en
espèces ou en nature, quels que soient les buts recherchés ou les résultats
obtenus.

Article 5 :
Au sens de l’article 4 ci-dessus, sont considérées comme personnes distinctes :
- les personnes juridiques différentes, si toutes les parties à l’opération sont
établies en République Démocratique du Congo ;
- les personnes différentes ou les établissements, agences, bureaux,
succursales, si l’une des parties est située hors de la République
Démocratique du Congo, qu’ils aient ou non un statut juridique distinct.

Dans tous les cas où il y a contrepartie, l’association momentanée est considérée


comme une personne distincte de ses membres lorsqu’elle traite avec l’un d’entre
eux ou avec tous.

Article 6 :
La livraison d’un bien meuble corporel consiste en un transfert du pouvoir de
disposer de ce bien comme propriétaire, en ce compris le transfert opéré en vertu
d’une réquisition de l’autorité publique.

Les livraisons de biens meubles corporels sont notamment :


- l’échange de biens ;
- l’apport en société ;
- la location-vente ;
- la vente à tempérament ;
- les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par des professionnels ;
70

- les cessions d’éléments d’actifs ;


- la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz, d’énergie thermique et des biens
similaires ;
- les exportations de marchandises et opérations assimilées.

Article 7 :
Les opérations ci-après sont assimilées aux exportations de marchandises et de
services :

1. les opérations de construction, de transformation, de réparation,


d’entretien, d’affrètement portant sur des aéronefs utilisés par des
compagnies de navigation aérienne, dont les services à destination ou en
provenance de l’étranger ont représenté, au cours de l’année civile
précédente et en chiffre d’affaires, au moins 80% de l’ensemble des
services qu’elles exploitent ainsi que la fourniture de tous les articles et
produits destinés à être incorporés dans ces aéronefs ;
2. les livraisons de marchandises ou objets destinés à l’avitaillement de ces
aéronefs effectuant des liaisons internationales ;
3. les opérations de construction, de transformation, de réparation,
d’entretien, d’affrètement portant sur les bâtiments de mer congolais et
étrangers de la marine marchande, les bateaux affectés à la pêche
professionnelle maritime, fluviale ou lacustre, les bateaux de sauvetage et
d’assistance, ainsi que la fourniture de tous les articles et les produits
destinés à être incorporés dans ces mêmes bâtiments et bateaux ;
4. les opérations consistant en la livraison d’engins et filets de pêche ainsi que
la fourniture de tous les articles et produits destinés aux bateaux
pratiquant la pêche professionnelle maritime, fluviale ou lacustre ;
5. les opérations de manutention, de magasinage et d’aconage portant sur les
marchandises manifestées en transit international ainsi que sur les
marchandises exportées ;
6. les livraisons de biens effectuées sous un régime suspensif de droits de
douane ou avant dédouanement sous réserve de leur exportation effective.

Article 8 :

Les prestations de services sont toutes les opérations autres que les livraisons
de biens meubles corporels. Elles constituent toutes les activités qui relèvent du
louage d’industrie ou du contrat d’entreprise, par lequel une personne s’oblige à
exécuter un travail quelconque moyennant contrepartie.

Les prestations de services sont notamment :


71

- les locations de biens meubles ;


- les locations d’immeubles meublés ;
- les opérations portant sur des biens meubles incorporels ;
- les opérations de crédit-bail ;
- le transport de personnes et de marchandises, le transit et la manutention ;
- les opérations réalisées dans le cadre d’une activité libérale, de travaux
d’études, de conseil, d’expertise et de recherche ;
- la fourniture des télécommunications ;
- les opérations d’entremise ;
- les ventes à consommer sur place ;
- les réparations avec ou sans pose de pièces et le travail à façon ;
- les travaux immobiliers;
- les locations des terrains non aménagés et des locaux nus effectuées par
les promoteurs immobiliers ;
- les opérations concourant à la production ou à la livraison d’immeubles par
les promoteurs immobiliers.

Article 9 :

Sans préjudice des dispositions de l’article 3 de la présente Ordonnance-loi, sont


également imposables à la taxe sur la valeur ajoutée :

1. les livraisons de biens à soi-même ;


2. les prestations de services à soi-même;
3. les importations.

Article 10 :

Par livraison de biens à soi-même, il faut entendre les prélèvements et


affectations effectués par les assujettis pour :
- des besoins d’exploitation, en cas de production d’immobilisations ou de
biens exclus du droit à déduction ;
- des besoins autres que ceux de l’exploitation, à savoir ceux des dirigeants,
de son personnel ou des tiers.

Article 11 :
72

Les prestations de services à soi-même consistent en des services que les


assujettis réalisent :
- soit pour les besoins de leur entreprise ;
- soit pour d’autres besoins dans le cadre normal de leur activité.

Article 12 :

Sans préjudice des dispositions de l’article 14 ci-dessous, les importations sont


soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, quelle que soit leur valeur.

Section 2 : Des assujettis

Article 13 :

Sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, les personnes physiques ou


morales, y compris l’Etat, les provinces, les entités territoriales décentralisées et
les organismes de droit public, qui effectuent de manière indépendante, à titre
habituel ou occasionnel, des opérations visées aux articles 3 et 9.

Les personnes visées à l’alinéa précédent sont assujetties à la taxe sur la valeur
ajoutée, quels que soient leur statut, leur situation au regard des autres impôts,
la forme ou la nature de leurs interventions.

Toutefois, les personnes morales de droit public ne sont pas assujetties à la taxe
sur la valeur ajoutée pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux,
éducatifs, culturels et sportifs, lorsque leur non-assujettissement n’entraîne pas
de distorsions dans les conditions de la concurrence.

Article 14 :

Les personnes morales et physiques sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée
lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à 50.000.000
de francs congolais.

Sans préjudice de l’alinéa 1er, les membres des professions libérales sont
assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée, sans considération de leur chiffre
d’affaires.

Lorsque le chiffre d’affaires réalisé par un assujetti devient inférieur au seuil


fixé à l’alinéa premier, celui-ci conserve sa qualité les deux années suivant celle de
la constatation de la diminution du chiffre d’affaires.
73

Lorsque les circonstances l’exigent, le ministre ayant les Finances dans ses
attributions peut, par voie d’arrêté, modifier le seuil d’assujettissement à la taxe
sur la valeur ajoutée repris à l’alinéa premier ci-dessus.

Section 3 : Des exonérations

Article 15 :

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations de livraison de


biens et d’importation ci-après :
1. les ventes de biens meubles d’occasion effectuées par les personnes qui les
ont utilisés pour les besoins de leur exploitation lorsque ces biens n’ont pas
ouvert droit à déduction de la taxe lors de leur acquisition ;
2. les ventes et les importations réalisées par les associations sans but lucratif
légalement constituées lorsque ces opérations présentent un caractère
social, sportif, culturel, religieux, éducatif ou philanthropique conforme à
leur objet, dans les conditions prévues par voie réglementaire ;
3. les ventes et les cessions effectuées par l’Etat, les provinces, les entités
territoriales décentralisées et les organismes publics n’ayant pas le
caractère industriel et commercial dans les conditions définies à l’article 13,
alinéa 3, ci-dessus ;
4. les ventes et les importations de timbres officiels ou de papiers timbrés ;
5. les ventes et les importations des équipements agricoles ;
6. les opérations ayant pour objet la cession d’immeubles par des personnes
autres que les promoteurs immobiliers et passibles de droits
d’enregistrement ;
7. l’importation et la livraison des organes et du sang humains par les institutions
médicales ou organismes agréés ainsi que l’importation et les fournitures des
prothèses ;
8. l’importation et la vente de bateaux et filets de pêche ;
9. l’importation et l’acquisition des produits pharmaceutiques, intrants
pharmaceutiques et des matériels médicaux ;
10. l’importation et l’acquisition des équipements, des matériels, des réactifs et
autres produits chimiques destinés exclusivement à la prospection, à
l’exploration et à la recherche minière et pétrolière ;

11. l’importation des :


74

- échantillons sans valeur commerciale qui sont considérés par la douane


comme étant de valeur négligeable et qui ne sont utilisés que pour
rechercher des commandes de marchandises du genre de celles qu’ils
représentent ;
- biens mobiliers, à l’exclusion des matériels de caractère industriel ou
commercial, destinés à l’usage personnel d’une personne ou des membres de
famille qui sont amenés en République Démocratique du Congo en même
temps que cette personne ou à un autre moment aux fins du transfert de
sa résidence ;
- biens recueillis par voie de succession par une personne ayant, à la date du
décès du de cujus, sa résidence principale en République Démocratique du
Congo, à condition que ces biens aient été affectés à l’usage personnel du
défunt ;
- récompenses décernées à des personnes ayant leur résidence en République
Démocratique du Congo, sous réserve du dépôt des documents justificatifs
jugés nécessaires par la douane ;
- cercueils contenant les dépouilles mortelles et les urnes funéraires
contenant des cendres des dépouilles incinérées, ainsi que les objets
d’ornement qui les accompagnent ;
- produits en vue de subir des essais, à condition que les quantités ne
dépassent pas celles strictement nécessaires aux essais et que les produits
soient entièrement consommés au cours des essais ou que les produits non
consommés soient réexportés ou traités, sous le contrôle de la douane, de
manière à leur ôter toute valeur commerciale ;
- dons, legs ou matériels fournis gratuitement à l’Etat, aux provinces, aux
entités territoriales décentralisées et aux organismes de droit public ;
- bagages des voyageurs non passibles des droits et taxes prévus par la
législation douanière.

12. les ventes d’œuvres d’art originales par l’artiste créateur.

Article 16 :

Sont réputées «œuvres d’art originales », les réalisations énumérées ci-après,


lorsqu’elles sont entièrement exécutées de la main de l’artiste :

- tableaux, peintures, dessins, aquarelles, gouaches, pastels, monotypes;


- gravures, estampes et lithographies, tirées en un nombre ne dépassant pas
50 exemplaires directement de planches, quelle que soit la matière
employée ;
75

- productions, en toutes matières, de l’art statuaire ou de la sculpture et


assemblages;
- tapisserie tissée entièrement à la main, sur métier de haute ou de basse
lisse ou exécutée à l’aiguille d’après maquettes ou cartons d’artiste ;
- exemplaires uniques de céramique signés par l’artiste lui-même;
- émaux sur cuivre.

Sont exclus du régime des œuvres d’art originales :

- les articles d’orfèvrerie, d’horlogerie, de bijouterie et de joaillerie ;


- les objets manufacturés fabriqués par des artisans ou industriels dits
« artisans ou industriels d’art».

Article 17 :

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les prestations de services ci-
après :

1. les opérations de composition, d’impression, d’importation et de vente des


journaux, livres et périodiques à l’exclusion des recettes afférentes à la
publicité ;
2. la location des livres, périodiques et autres supports magnétiques contenant
des informations à caractère scientifique, éducatif, culturel ou religieux
ainsi que les prestations de services fournies aux lecteurs des bibliothèques,
les services d’archives et de documentation ;
3. les recettes liées aux visites des monuments historiques et musées
nationaux, des parcs zoologiques et botaniques ;
4. les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité
des établissements d’enseignement national régulièrement autorisés selon le
cas, par le ministre ayant l’Enseignement primaire, secondaire et
professionnel ou l’Enseignement supérieur et universitaire dans ses
attributions ;
5. les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d’analyse et de
biologie médicale pour les humains ;
6. le transport des malades et des blessés par des moyens de transport
spécialement équipés à ces fins ;
7. les prestations faites par les pompes funèbres et le transport de corps ;
8. les prestations effectuées dans le cadre de leur activité normale par les
associations sans but lucratif légalement constituées, lorsque leur non
assujettissement n’entraîne pas de distorsion dans les conditions de la
concurrence;
76

9. les prestations de services ci-après, relatives aux aéronefs destinés aux


compagnies de navigation aérienne dont les services à destination ou en
provenance de l’étranger représentent au moins 80% de l’ensemble des
services qu’elles exploitent :

- atterrissage et décollage ;
- usage des dispositifs d’éclairage, du stationnement, de l’amarrage et de
l’abri des aéronefs ;
- usage des installations aménagées pour la réception des passagers et
des marchandises ;
- usage des installations destinées à l’avitaillement des aéronefs ;
- opérations techniques afférentes à l’arrivée, au stationnement et au
départ des aéronefs ;
- usage des dispositifs d’assistance à la navigation aérienne, de la mise en
œuvre des moyens mécaniques, électriques ou pneumatiques pour la mise
en route des moteurs des aéronefs ;
- transports de l’équipage sur l’aire des aéroports ;
- opérations d’entretien et de réparation des aéronefs ainsi que des
matériels et équipements de bord ;
- service de prévention et de lutte contre l’incendie ;
- visites de sécurité, des expertises techniques, du relevage et du
sauvetage des aéronefs ;
- expertise ayant trait à l’évaluation des dommages subis par les aéronefs
et des indemnités d’assurances destinées à réparer le préjudice en
résultant ;
- opérations réalisées par les consignataires d’aéronefs et agents aériens.
10. le transport aérien de personnes ou de marchandises à destination ou en
provenance de l’étranger ;
11. le transport terrestre, lacustre, fluvial, maritime et ferroviaire de
personnes ou de marchandises pour la partie du trajet accomplie hors des
limites du territoire national ;
12. les prestations de contrôle technique portant sur le poids et la qualité
des marchandises destinées à l’exportation effectuées par un organisme
public;
13. les prestations de services ci-après, effectuées pour les besoins directs
des navires de commerce maritime, des bateaux utilisés pour l’exercice
d’une activité industrielle en haute mer, des travaux de sauvetage et
d’assistance en mer :

- pilotage ;
- amarrage ;
77

- remorquage ;
- location des portiques ;
- séjour des bateaux ;
- utilisation des installations portuaires ;
- assistance et sauvetage de navires et de bateaux ;
- entretien du navire et du matériel de bord ;
- services de prévention et de lutte contre l’incendie ;
- usage des installations aménagées pour la réception des passagers et
des marchandises ;
- usage des installations destinées à l’avitaillement des navires ;
- visites de sécurité, examen des carènes, expertises techniques ;
- expertises ayant trait à l’évaluation des dommages subis par des
navires.
14. les intérêts relatifs aux crédits bancaires à l’investissement, aux
crédits-bails, aux crédits agricoles et aux découverts bancaires ;
15. les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;
16. les opérations de crédit social ou agricole effectuées par les caisses de
crédit mutuel, les coopératives d’épargne et de crédit.

Article 18 :

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les activités et prestations ci-
après, dès lors qu’elles sont soumises à des taxations spécifiques exclusives de
toute taxation sur le chiffre d’affaires :

1. les ventes de billets d’accès aux manifestations de loisirs dans les


installations sportives;
2. les droits d’entrée dans une manifestation culturelle ;
3. les opérations suivantes, soumises aux droits d’enregistrement :
- les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou
d’usufruit de biens immeubles, des fonds de commerce ou de clientèle,
de droit au bail, à l’exclusion des ventes d’immeubles neufs bâtis
effectuées par les promoteurs immobiliers ;
- les ventes publiques aux enchères.

Article 19 :

Sous réserve de réciprocité et selon des quotas fixés par arrêté conjoint des
ministres ayant les Finances et les Affaires étrangères dans leurs attributions,
sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée, les biens et services destinés à
78

l’usage officiel des missions diplomatiques étrangères ainsi que des organisations
internationales et dont la liste est transmise au Gouvernement par le chef de
mission.

Toutefois, en application de différentes conventions internationales en vigueur,


les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et assimilés en poste
en République Démocratique du Congo sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée
incorporée dans le prix des marchandises ou des services.

Article 20 :

En dehors des opérations reprises aux articles 15 à 19 ci-dessus, aucune


exonération ou exemption en matière de la taxe sur la valeur ajoutée ne peut être
accordée par des textes particuliers.

Section 4 : De la territorialité

Article 21 :

Sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, toutes les opérations réalisées en
République Démocratique du Congo, même lorsque le domicile, la résidence de la
personne physique ou le siège social de la personne morale assujettie est situé
hors des limites territoriales de la République Démocratique du Congo.

Article 22 :

Une opération est réputée réalisée en République Démocratique du Congo, s'il


s'agit de :

1. livraison de biens ou toute autre opération ayant pour effet de transfert de


propriété à un tiers, lorsque ledit bien se trouve sur le territoire national au
moment de la vente ou de toute autre opération ;
2. travaux immobiliers, lorsqu’ils sont effectués dans le pays ;
3. prestations des services, lorsque le service rendu, le droit cédé ou l’objet
loué, sont utilisés ou exploités au pays.

Les commissions sont réputées perçues en République Démocratique du Congo à


l’occasion des ventes de titres de transport par les agences de voyage ou les
entreprises ayant une activité de cette nature, quels que soient la destination ou
le mode de transport ou le siège de la société de transport.
79

Article 23 :

Lorsqu’un redevable de la taxe sur la valeur ajoutée est établi ou domicilié hors
de la République Démocratique du Congo, il est tenu de désigner par lettre
légalisée ou notariée, adressée à l’Administration des impôts, un représentant
agréé, résidant sur le territoire national, qui est solidairement responsable, avec
lui, du paiement de la taxe.

En cas de non désignation d’un représentant, la taxe sur la valeur ajoutée et, le
cas échéant, les pénalités y afférentes sont payées par la personne cliente.

CHAPITRE III : DU FAIT GENERATEUR ET DE L’EXIGIBILITE

Section 1ère : Du fait générateur

Article 24 :

Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est défini comme l’événement
qui donne naissance à la créance fiscale.
Il est constitué par :

1. la livraison de biens, pour les ventes de biens meubles corporels ;


2. l’exécution de services et de travaux ou de tranches de services et de travaux,
pour les prestations de services, y compris les travaux à façon et les travaux
immobiliers ;
3. le franchissement des frontières de la République Démocratique du Congo,
pour les importations et les exportations ;
4. la mise à la consommation, pour les marchandises placées sous régimes
douaniers suspensifs ;
5. la sortie des marchandises de la zone franche en vue de leur mise à la
consommation en République Démocratique du Congo ;
6. l’acte de mutation ou de transfert de propriété ou, à défaut d’acte, l’entrée
en jouissance, pour les opérations immobilières réalisées par les promoteurs
immobiliers ;
7. l’acte de mutation, de jouissance ou à défaut d’acte de mutation, l’entrée en
jouissance, pour les locations de terrains non aménagés ou de locaux nus
effectués par des promoteurs immobiliers;
8. la première utilisation ou la première mise en service, pour les biens ou les
prestations de services que les redevables se livrent à eux-mêmes;
9. l’expiration des périodes auxquelles se rapportent les décomptes et les
encaissements, pour les livraisons de biens, les prestations de services et les
80

travaux immobiliers donnant lieu à l’établissement de décomptes ou paiements


successifs, à l’exception de celles portant sur des biens faisant l’objet d’une
vente à tempérament, d’une location ou d’une location-vente;
10. l’encaissement du prix ou d’un acompte, pour les autres opérations imposables.

Section 2 : De l’exigibilité

Article 25 :

L’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est le droit dont disposent les services
de l’Administration des impôts de réclamer du redevable le paiement de la taxe à
partir d'une date donnée.
Elle intervient :

1. lors de la réalisation du fait générateur, pour les livraisons de biens, y compris


les livraisons à soi-même;
2. au moment de l’encaissement du prix, des acomptes ou avances, pour les
prestations de services et les travaux immobiliers;
3. au moment de l’enregistrement de la déclaration de mise à la consommation en
République Démocratique du Congo, pour les biens et marchandises :
- importés directement ;
- placés sous l’un des régimes suspensifs ;
- sortis d’une zone franche ;
4. à la date de l’échéance de l’effet, en cas d’escompte d’un effet de commerce ;
5. à l’échéance des intérêts ou des loyers, pour les opérations de crédit à la
consommation ou de crédit-bail réalisées par les établissements financiers ;
6. à la livraison de produits ou à l’occasion de perception du préfinancement s’il
en existe, pour les opérations liées aux cultures pérennes ;
7. à la date de mutation ou du transfert de propriété, pour les mutations de
propriété d’immeuble.

Toutefois, en ce qui concerne les locations ventes effectuées dans le cadre de


l’habitat social, les locations de terrains non aménagés et des locaux nus
effectuées par les promoteurs immobiliers, l’exigibilité intervient à la date de
chaque échéance.

Article 26 :

Sans préjudice des dispositions de l’article 25, point 2 ci-dessus, les


entrepreneurs de travaux publics et de travaux immobiliers ainsi que les
prestataires de services qui en font la demande et qui justifient de circonstances
81

particulières, peuvent être autorisée à acquitter la taxe sur la valeur ajoutée


d’après les débits sur décision du Directeur général des impôts ou son délégué en
province. Dans ce cas, l’exigibilité est constituée par l’inscription au débit du
compte du client.

L’autorisation demeure valable tant que le redevable n’a pas demandé, par écrit,
de revenir au régime de droit commun dans les conditions fixées par voie
réglementaire.

Elle ne dispense pas le redevable de s’acquitter de la taxe sur la valeur ajoutée


au moment de l’encaissement du prix ou de l’acompte si celui-ci intervient avant
les débits.

CHAPITRE IV : DE LA BASE D’IMPOSITION ET DU TAUX

Section 1ère : De la base d’imposition

Paragraphe 1er: Du régime général

Article 27 :

La base d’imposition est constituée par toutes les sommes, valeurs, biens ou
services perçus en contrepartie de l’opération, y compris les subventions ainsi que
tous frais, impôts, droits, taxes ou prélèvements de toute nature y afférente, à
l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même.

Elle est notamment constituée par :

1. la valeur CIF majorée des droits d’entrée et, le cas échéant, des droits de
consommation, pour les produits importés ;
2. la valeur FOB, pour les exportations de marchandises ;
3. la valeur des produits au moment de leur sortie de la zone franche ;
4. toutes les sommes ou valeurs, tous avantages, biens ou services reçus ou à
recevoir par le fournisseur en contrepartie de la livraison, pour les livraisons
de biens ;
5. toutes les sommes ou valeurs, tous avantages, biens ou services reçus ou à
recevoir par le prestataire en contrepartie de sa prestation et, le cas
échéant, la valeur des biens consomptibles, pour les prestations de services;
6. la valeur des produits reçus en paiement du bien livré, augmentée, le cas
échéant, du montant de la soulte, pour les échanges ;
7. le montant de marchés, mémoires ou factures, pour les travaux immobiliers;
82

8. le prix de revient des biens faisant l’objet de ces livraisons, pour les
livraisons de biens à soi-même;
9. les dépenses engagées pour leur exécution, pour les prestations de services
à soi-même;
10. la différence entre le prix de vente et le prix d’achat de chaque bien, pour
les ventes faites par les négociants de biens d’occasion, d’œuvres d’art,
d’objets de collection ou d’antiquité;
11. le montant des loyers facturés par les sociétés de crédit-bail, pour les
opérations de crédit-bail ;
12. le prix du marché, toutes taxes comprises, en ce qui concerne les marchés
publics.

Article 28 :

Sont inclus dans la base d’imposition définie à l’article 27 ci-dessus :

1. les compléments de prix acquittés à titre divers par l’acquéreur des biens ou le
client ;
2. les indemnités n’ayant pas le caractère de dommages-intérêts ;
3. les subventions qui représentent l’unique contrepartie d’une opération imposable
et qui constituent le complément direct du prix d’une telle opération ou sont
destinées à compenser globalement l’insuffisance des recettes d’exploitation
d’une entreprise ;
4. les frais accessoires aux livraisons de biens, tels que commissions, intérêts,
frais d’emballage, de gardiennage, de manutention, d’entreposage, de
transport et d’assurance demandés aux clients, même s’ils sont facturés
séparément.

Article 29 :

Sont exclus de la base d’imposition définie à l’article 27 ci-dessus :

1. les escomptes de caisse, remises, rabais et ristournes et autres réductions de


prix consentis à condition qu’ils bénéficient effectivement et pour leur
montant exact au client et qu’ils figurent sur une facture initiale ou
rectificative ;
2. les débours qui ne sont que des remboursements de frais et qui sont facturés
pour leur montant exact au client ;
3. les encaissements qui ne sont pas la contrepartie d’une affaire ;
83

4. les indemnités ayant le caractère de dommages-intérêts ;


5. les primes et les subventions d’équipement affectées au financement d’un bien
d’investissement déterminé ;
6. les sommes remboursées aux intermédiaires autres que les agents de voyage
et organisateurs de circuits touristiques, qui effectuent des dépenses sur
l’ordre et pour le compte de leurs commettants dans la mesure où ces
intermédiaires rendent compte à leurs commettants et justifient, auprès de
l’Administration des impôts, de la nature ou du montant exact de ces débours ;
7. les intérêts perçus lorsqu'ils ont le caractère d'intérêts moratoires ;
8. les sommes perçues à titre de consignation lors de la livraison d’emballages
identifiables, récupérables et réutilisables. Lorsque ces emballages n’ont pas
été rendus au terme des délais en usage dans la profession, la taxe sur la
valeur ajoutée est due sur le prix de consignation. Toutefois, si celui-ci est
inférieur au prix de cession, c'est ce dernier qui est pris en compte.

Article 30 :

Les réductions visées au point 1 de l’article 29 ci-dessus, qui constituent la


rémunération d’une prestation fournie par le débiteur à son créancier ou qui ne
bénéficient pas effectivement à l’acheteur pour leur montant exact, ne peuvent
venir en déduction de la base imposable chez le créancier ou le vendeur.

Paragraphe 2 : Des Régimes particuliers

Article 31 :

Les ventes de biens d’occasion réalisées par les négociants en biens d’occasion
sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée dans les conditions du régime général
prévu par la présente Ordonnance-loi. Toutefois, lorsqu’il s’agit de biens acquis
auprès de non-assujettis, ces négociants doivent payer la taxe sur la valeur
ajoutée sur la différence entre le prix de vente et le prix de revient.

Pour les biens d'occasion importés, la base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée
est déterminée conformément à la législation douanière.

Article 32 :

Pour les opérations d’entremise effectuées par les agences de voyages ou les
organisateurs de circuits touristiques, la base d’imposition est constituée par la
différence entre le prix total payé par le client et le prix facturé à l’agence ou à
l’organisateur par les entrepreneurs de transports, les hôteliers, les
84

restaurateurs, les entrepreneurs de spectacles et les autres assujettis qui


exécutent matériellement les services utilisés par le client.

Article 33 :

Les agences de voyages et les organisateurs de circuits touristiques ne peuvent


pas déduire la taxe sur la valeur ajoutée afférente au prix payé aux entrepreneurs
de transports, aux hôteliers, aux restaurateurs, aux entrepreneurs de spectacles
et aux autres assujettis qui exécutent matériellement les services utilisés par le
client.

Article 34 :

En ce qui concerne les transitaires, les commissionnaires de transports et les


commissionnaires en douane même traitant à forfait, la base d’imposition est
constituée par la rémunération brute, comprenant la totalité des sommes
encaissées, déduction faite de la taxe sur la valeur ajoutée et des seuls débours
afférents au transport lui-même ainsi que de ceux payés à l’occasion du
dédouanement, pourvu que lesdits débours soient justifiés.

Les dispositions du présent article sont applicables aux transitaires et aux


commissionnaires en douane même lorsque les opérations de dédouanement ont
été effectuées pour le compte de leurs confrères.

Section 2 : Du taux d’imposition

Article 35 :

Le taux de la taxe sur la valeur ajoutée est fixé à 16 %.


Sans préjudice des dispositions de l’alinéa précédent, il est de 0 % en ce qui
concerne les exportations et opérations assimilées.
85

CHAPITRE V : DU REGIME DES DEDUCTIONS

Section 1ère: Des principes

Article 36 :

La taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé en amont les éléments du prix d’une
opération imposable est déductible de la taxe applicable à cette opération pour
les assujettis.

Les assujettis visés à l’alinéa précédent sont autorisés à déduire du montant


d’impôt exigible sur les opérations, la taxe sur la valeur ajoutée payée lors de
l’achat ou de l’importation :

1. des matières premières, des biens intermédiaires et des consommables


entrant dans la composition des produits taxables ou qui, n’entrant pas dans
le produit fini, sont détruits ou perdent leurs qualités spécifiques au cours
d’une seule opération de fabrication des mêmes produits ;
2. des biens destinés à être revendus dans le cadre d’une opération imposable ;
3. des services entrant dans le prix de revient d’opérations ouvrant droit à
déduction ;
4. des biens meubles, immeubles et services acquis pour les besoins de
l’exploitation au titre des investissements et frais généraux.

Les assujettis sont autorisés à déduire la taxe sur la valeur ajoutée afférente aux
livraisons de biens à soi-même et prestations de services à soi-même visées aux
points 1, 2,3 et 4 ci-dessus.

Les biens d’investissement ouvrant droit à déduction sont inscrits dans la


comptabilité de l’entreprise pour leur coût d’achat ou de revient hors TVA
déductible.

Les amortissements relatifs à ces biens sont, pour l’assiette de l’impôt sur les
bénéfices, calculés sur base de leur coût d’achat ou de revient hors TVA
déductible.

Article 37 :

Le droit à déduction prend naissance lorsque la taxe devient exigible chez


l’assujetti.
86

Le droit à déduction est exercé jusqu’au 31 décembre de l’année qui suit celle au
cours de laquelle la taxe est devenue exigible. A l’expiration de ce délai, la taxe
sur la valeur ajoutée non déduite est acquise définitivement au Trésor public.

Article 38 :

Pour être déductible, la taxe sur la valeur ajoutée doit figurer :

1. de façon générale, sur une facture ou un autre document en tenant lieu,


dûment délivré par un assujetti et mentionnant son numéro impôt ;
2. en cas d’importation, sur la déclaration de mise à la consommation établie par
la douane ;
3. en cas de livraison de biens ou de prestation de services à soi-même, sur une
facture à soi-même.

Article 39 :

Sans préjudice des conditions prévues à l’article 38, point 1, les déductions
afférentes aux exportations ne sont définitivement acquises que lorsque la preuve
de l’effectivité de l’exportation est apportée par la production des documents
douaniers et de ceux relatifs au rapatriement des fonds sous réserve des
législations particulières et de la réglementation de change.

Article 40 :

La taxe sur la valeur ajoutée afférente aux biens qui ne constituent pas des
immobilisations et qui sont en stock à la date à laquelle l’entreprise devient
assujettie, est déductible lorsque ces biens sont destinés exclusivement à la
réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction et à condition que ce stock ait
fait préalablement l’objet d’une déclaration détaillée.

La taxe ayant grevé les immobilisations détenues par les entreprises qui entrent
nouvellement dans le champ d’application de la taxe sur la valeur ajoutée, n’ouvre
pas droit à déduction.

Section 2 : Des exclusions du droit à déduction

Article 41 :

N’ouvre pas droit à déduction, la taxe ayant grevé :


87

1. les dépenses de logement, d’hébergement, de restauration, de réception, de


spectacles, de location de véhicules de tourisme et de transport de
personnes à l’exclusion des dépenses supportées, au titre de leur activité
imposable, par les professionnels du tourisme, de la restauration, du
spectacle et les concessionnaires automobiles ;
2. les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par des tiers, les
dirigeants ou le personnel de l’entreprise à l’exclusion des vêtements de
travail ou de protection, les locaux et le matériel affectés à la satisfaction
collective des besoins du personnel ainsi que le logement gratuit sur les lieux
de travail du personnel salarié chargé spécialement de la surveillance ou de
la garde de ces lieux ;
3. les produits pétroliers, à l’exception des carburants destinés à la revente
par les grossistes ou acquis pour la production d’électricité devant être
revendue ;
4. les services de toute nature notamment la location, l’entretien, la réparation,
afférents à des biens, produits ou marchandises exclus du droit à déduction ;
5. les objets mobiliers autres que ceux utilisés par l’assujetti pour son
exploitation ;
6. les immeubles autres que les bâtiments et locaux à usage professionnel ;
7. les biens cédés et les services rendus gratuitement ou à un prix inférieur au
prix de revient, à titre de commissions, salaires, gratifications, bonifications,
cadeaux, quelle que soit la qualité du bénéficiaire, sauf quand il s’agit d’objets
publicitaires de faible valeur unitaire hors taxe.

Article 42 :

N’ouvrent pas également droit à déduction :

1. La taxe sur la valeur ajoutée sur les véhicules ou engins, quelle que soit leur
nature, conçus ou aménagés pour le transport des personnes ou pour les
usages mixtes, constituant des immobilisations ainsi que la taxe sur la valeur
ajoutée sur leur location, leurs pièces détachées et accessoires ou les
services afférents à ces mêmes biens.

Toutefois, l’exclusion visée ci-dessus ne concerne pas :


- des véhicules routiers comportant dix places assises ou plus, chauffeur
inclus, et utilisés par des entreprises pour le transport exclusif de leur
personnel ;
- des véhicules ou engins acquis par les entreprises de transport public de
voyageurs et affectés de façon exclusive à la réalisation desdits
transports ;
88

- des véhicules particuliers acquis par les entreprises de location de


voitures.

2. Les transports de personnes et les opérations accessoires auxdits


transports, à l’exclusion des transports réalisés, soit pour le compte d’une
entreprise de transport public de voyageurs, soit en vertu d’un contrat
permanent de transport conclu par les entreprises pour amener leur
personnel sur les lieux de travail.

Section 3 : De la limitation du droit à déduction ou du prorata

Article 43 :

Les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant droit à
déduction sont autorisés à déduire la taxe sur la valeur ajoutée par application
d’un prorata de déduction. Ce prorata s’applique tant aux immobilisations qu’aux
biens et services. Il est calculé à partir de la fraction du chiffre d’affaires
afférente aux opérations imposables qui ouvrent droit à déduction.

Cette fraction est le rapport entre :

- le montant annuel des recettes afférentes aux opérations ouvrant droit à


déduction de la taxe sur la valeur ajoutée, y compris les exportations et
opérations assimilées ;
- et le montant annuel des recettes de toute nature réalisées par l’assujetti à
l’exclusion des cessions d’éléments de l’actif immobilisé, des subventions
d’équipements, des indemnités d’assurance ne constituant pas la contrepartie
d’une opération soumise à la taxe sur la valeur ajoutée et des débours.

Les recettes s’entendent tous frais, droits et taxes compris, à l’exclusion de la


taxe sur la valeur ajoutée.

Le montant des livraisons et des prestations à soi-même est exclu des deux
termes du rapport.

Ce rapport exprimé en pourcentage est dénommé prorata. Il est arrondi à l’unité


supérieure.

Article 44 :

La déduction est de :
89

- 100% si le rapport est supérieur à 90% ;


- 80% si le rapport est supérieur à 70% et inférieur ou égal à 90% ;
- 60% si le rapport est supérieur à 50% et inférieur ou égal à 70% ;
- 40% si le rapport est supérieur à 30% et inférieur ou égal à 50% ;
- 20% si le rapport est supérieur à 10% et inférieur ou égal à 30% ;
- 0% si le rapport est inférieur ou égal à 10%.

Article 45 :

Le prorata prévu à l’article 43 ci-dessus est déterminé provisoirement en fonction


des recettes réalisées l’année précédente pour les assujettis existants ou en
fonction des recettes et produits prévisionnels de l’année en cours, pour les
nouveaux.

Le montant du prorata définitif est arrêté au plus tard le 31 mars de l’année


suivante. Les déductions opérées sont régularisées en conséquence dans le même
délai.

Le prorata prévisionnel ne peut être accepté pour les entreprises existantes que
sur justification du prorata définitif de l’exercice antérieur lui servant de base,
ou pour les entreprises nouvelles, sur les éléments prévisionnels de comptabilité.

Article 46 :

Lorsque le prorata définitif afférent à chacune de quatre années qui suit celle de
l’acquisition ou de la première utilisation d’un bien constituant une immobilisation
varie de plus de 10% par rapport au prorata définitif retenu pour effectuer la
déduction précédente, il est procédé, soit au reversement, soit à la déduction
complémentaire d’une fraction de la taxe ayant grevé initialement l’immobilisation.

Lorsque la variation du prorata est inférieure ou égale à 10%, aucun reversement


ni déduction complémentaire n’est admis.

Article 47 :

Les dispositions des articles 43 et 44 ci-dessus s’appliquent également aux


redevables qui cessent leur activité ou qui perdent la qualité d’assujetti.

Article 48 :
90

Pour l’application des articles 43 à 45 ci-dessus, l’année au cours de laquelle ont


eu lieu l’acquisition ou la cession des biens, le début ou la cessation d’activités ou
la perte de la qualité de redevable est comptée pour une année entière.

Article 49 :

Lorsqu’un assujetti exerce des activités qui ne sont pas soumises à des
dispositions identiques au regard de la taxe sur la valeur ajoutée, il peut être tenu
compte des secteurs distincts d’activités.

Le bénéfice de cette option doit être expressément demandé à l’Administration


des impôts par le contribuable avant le 31 janvier de l’exercice de l’option ou au
plus tard dans les quinze jours du début de l’activité imposable. Cette option est
subordonnée à la tenue de comptabilité séparée par secteur d’activités. Dans ce
cas, la taxe sur la valeur ajoutée est intégralement déductible ou non selon le
secteur d’activités.

L’option est irrévocable. Le non-respect des conditions sus définies remet en


cause l’option et le prorata est applicable de plein droit.

Section 4 : Des régularisations

Article 50 :

L’assujetti est redevable d’une fraction de la taxe antérieurement déduite, en cas


de sortie des actifs de l’entreprise d’un bien ayant fait l’objet d’une déduction au
titre d’immobilisation, ou en l’absence de cette sortie, en cas, soit de modification
de la situation de ce bien au regard du droit à déduction, soit de changement de
réglementation, soit de changement d’utilisation du bien avant la fin de la
quatrième année suivant celle de l’acquisition, pour les biens meubles, ou avant la
fin de la dix-neuvième année suivant celle de l’acquisition, pour les immeubles.

La fraction visée à l’alinéa ci-dessus est égale au montant de la déduction, diminué,


selon le cas, d’un cinquième ou d’un vingtième par année ou fraction d’année depuis
l’acquisition des biens.

En cas de cession, si le bien constitue une immobilisation pour l’acquéreur, ce


dernier peut opérer la déduction de la taxe sur la valeur ajoutée correspondant
au montant reversé par le vendeur au titre de la régularisation, à condition qu’il
soit lui-même assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée.
91

Cette déduction est subordonnée à la délivrance par le vendeur au bénéficiaire


d’une attestation mentionnant le montant de la taxe reversée.

Le reversement de la taxe sur la valeur ajoutée initialement déduite est


intégralement exigé en ce qui concerne les services et biens ne constituant pas
des immobilisations lorsque ceux-ci ont été utilisés à des opérations non soumises
à la taxe sur la valeur ajoutée.

Article 51 :

En cas de vente à perte, la déduction de la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé
l’achat de biens est limité au montant de la taxe sur la valeur ajoutée dû sur la
vente. La déduction initiale, dans ce cas, doit donc être régularisée à due
concurrence.

Le reversement de la taxe sur la valeur ajoutée déduite doit également se faire


dans les cas de disparition ou de changement d’affectation des biens ou produits
destinés à l’exploitation.

Article 52 :

La taxe sur la valeur ajoutée acquittée à l’occasion des ventes ou des services qui
sont par la suite résiliés, annulés ou restent impayés peut être récupérée par voie
d’imputation sur l’impôt dû pour les opérations faites ultérieurement.

Pour les opérations annulées ou résiliées, la récupération de la taxe acquittée est


subordonnée à l’établissement et à l’envoi au client d’une facture nouvelle ou note
de crédit annulant et remplaçant la facture initiale.

Pour les opérations impayées, lorsque la créance est réellement et définitivement


irrécouvrable, la rectification de la facture consiste en l’envoi d’un duplicata de la
facture initiale avec des indications réglementaires surchargées de la mention du
montant de la facture demeurée impayée au prix hors taxe sur la valeur ajoutée
et pour le montant de la taxe sur la valeur ajoutée correspondante qui ne peut
faire l’objet d’une déduction.

CHAPITRE VI : DES OBLIGATIONS DES REDEVABLES

Article 53 :
92

La taxe sur la valeur ajoutée est à charge des consommateurs de produits ou


bénéficiaires de services. Elle est collectée et acquittée par les personnes
effectuant les opérations imposables.

Article 54 :

Toute personne assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée doit souscrire une
déclaration d’assujettissement auprès de l’Administration des impôts, avant le
début de ses activités.

Article 55 :

Toute personne morale ou physique, dont le chiffre d’affaires cumulé atteint en


cours d’année le seuil d’assujettissement prévu à l’article 14 de la présente
Ordonnance-loi et qui devient de ce fait, redevable de la taxe sur la valeur
ajoutée, doit souscrire une déclaration d’assujettissement auprès de
l’Administration des impôts avant le quinze du mois qui suit celui au cours duquel
ce seuil a été dépassé.

Article 56 :

Pour exercer le droit à déduction, l’assujetti est tenu de présenter un état détaillé
joint à la déclaration mensuelle de la taxe sur la valeur ajoutée. Le modèle de cet
état est déterminé par voie réglementaire.
Le défaut de production de l’état visé à l’alinéa 1er ci-dessus entraîne la
réintégration d’office des déductions opérées.

Article 57 :

Toute personne assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée doit tenir une
comptabilité régulière comportant :
- un livre-journal;
- un grand livre des comptes ;
- une balance des comptes ;
- un journal de ventes ;
- un journal d’achats ;
- un livre d’inventaire ;
- un livre des immobilisations.
La comptabilité doit être disponible en République Démocratique du Congo, au
siège social ou au principal établissement de l’entreprise. En cas de désignation
93

d’un représentant agréé, les documents et justificatifs comptables doivent être


disponibles chez ce dernier.
Les pièces justificatives relatives à des opérations ouvrant droit à déduction
doivent être des documents originaux.

Article 58 :

Tout redevable de la taxe sur la valeur ajoutée qui livre des biens ou rend des
services à un autre redevable ou réclame à ce dernier des acomptes donnant lieu
à exigibilité de la taxe doit lui délivrer une facture ou un document en tenant lieu
dont les mentions sont déterminées par voie réglementaire.

Article 59 :

Toute personne, qu’elle ait ou non la qualité d’assujetti à la taxe sur la valeur
ajoutée, qui mentionne cette taxe sur une facture ou tout autre document en
tenant lieu, est redevable de cette taxe du seul fait de sa mention.

Le fait pour un redevable légal de ne pas inclure, pour quelque cause que ce soit,
le montant de cette taxe dans le prix de ses produits ou services ne le dispense
pas du paiement de celle-ci.

Lorsque la facture ou le document en tenant lieu ne correspond pas à la livraison


d’une marchandise ou à l’exécution d’une prestation de services ou fait état d’un
prix qui ne doit pas être acquitté effectivement par l’acheteur, la taxe est due
par la personne qui l’a facturée. Cette taxe ne peut faire l’objet d’aucune
déduction par la personne qui a reçu la facture ou le document en tenant lieu.

L’obligation de reversement n’exclut pas l’application des sanctions liées à la


facturation illégale de la taxe sur la valeur ajoutée prévue par la présente
Ordonnance-loi.
94

CHAPITRE VII : DE LA LIQUIDATION, DU RECOUVREMENT ET DU


REMBOURSEMENT

Section 1ère : De la liquidation

Article 60 :

Tout redevable de la taxe sur la valeur ajoutée est tenu de souscrire chaque mois,
au plus tard le quinze du mois qui suit celui de la réalisation des opérations, une
déclaration conforme au modèle prescrit par l’Administration.

La déclaration doit être souscrite en double exemplaire et accompagnée du


paiement de la taxe sur la valeur ajoutée.

La déclaration doit être souscrite même si aucune opération imposable n’a été
réalisée au cours du mois concerné. Elle doit, dans ce cas, être revêtue de la
mention "Néant".

Article 61 :

En cas d’importation, la taxe sur la valeur ajoutée doit être déclarée et versée
avant l’enlèvement de la marchandise.

La déduction de la taxe sur la valeur ajoutée est subordonnée à la production, pour


chaque opération, d’une déclaration en douane mentionnant le numéro impôt de
l’assujetti.

Section 2 : Du recouvrement

Article 62 :

Le recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée est assuré par l’Administration


des Impôts.

Toutefois, à l’importation, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue par


l’Administration des douanes.

Section 3 : Du remboursement

Article 63 :
95

Lorsque le montant de la taxe sur la valeur ajoutée déductible au titre d’un mois
est supérieur à celui de la taxe exigible, l’excédent constitue un crédit d’impôt
imputable sur la taxe exigible du ou des mois suivants jusqu’à l’épuisement.

Le crédit d’impôt ne peut pas faire l’objet d’un remboursement au profit de


l’assujetti et ne peut être cédé.

Article 64 :

Sans préjudice des dispositions de l’article 63 ci-dessus, les exportateurs et les


entreprises en cessation d’activités peuvent, sur demande expresse adressée à
l’Administration des impôts obtenir le remboursement de leur crédit d’impôt
résultant de l’acquisition des biens meubles et des services, à l’exception de la
taxe ayant grevé les immobilisations dont le remboursement s’effectue à la fin de
chaque année civile.

Le montant de la taxe sur la valeur ajoutée à rembourser est limité au montant de


la taxe sur la valeur ajoutée calculé au taux normal sur le montant des
exportations réalisées au cours du mois.

Article 65 :

Lorsqu’un redevable perd la qualité d’assujetti, son crédit de taxe sur la valeur
ajoutée est imputé sur les sommes dont il est redevable réel au titre des autres
impôts et taxes.
Si le crédit subsiste, il est remboursé.

Article 66 :

Le crédit de la taxe sur la valeur ajoutée dont le remboursement a été demandé


ne peut donner lieu à imputation dans la déclaration du mois suivant.

Article 67 :

Les modalités pratiques de remboursement du crédit de la taxe sur la valeur


ajoutée sont déterminées par voie réglementaire.

CHAPITRE VIII : DES PROCEDURES

Article 68 :
96

Sans préjudice des dispositions de procédure prévues par la présente


Ordonnance-loi, les dispositions fiscales en vigueur en matière d’assiette, de
contrôle, de recouvrement, de contentieux et de prescription sont applicables à
la taxe sur la valeur ajoutée.

Toutefois, à l’importation, la liquidation et le recouvrement de la taxe sur la valeur


ajoutée s’effectuent conformément à la législation douanière.

CHAPITRE IX : DES PENALITES

Article 69 :

L’absence de déclaration d’assujettissement auprès de l’Administration des impôts


dans le délai est sanctionnée par une amende de 500.000 francs congolais pour
les personnes morales et de 250.000 francs congolais pour les personnes
physiques.

Article 70 :

Sans préjudice des poursuites pénales, toute mention abusive de la taxe sur la
valeur ajoutée portée sur une facture ou un document en tenant lieu est
sanctionnée par une amende fiscale égale au triple du montant de la taxe
illégalement facturée.

Article 71 :

Sans préjudice des poursuites pénales, le contribuable qui émet une fausse
facture comprenant la taxe sur la valeur ajoutée ou qui falsifie une facture
présentée en justification d’une déduction est soumis au paiement d’une amende
fiscale égale au triple de la taxe ainsi facturée.

Article 72 :

L’absence de facture ou de document en tenant lieu, en cas de livraison de biens


et de prestations de services effectués par un redevable de la taxe sur la valeur
ajoutée, est sanctionnée par une amende fiscale égale au double du montant des
droits compromis.

En cas de récidive, l’amende est triplée.

Article 73 :
97

Tout remboursement de crédits de la taxe sur la valeur ajoutée obtenu sur la base
de fausses factures donne lieu à restitution immédiate des sommes indûment
perçues, assorties d’une amende égale au même montant.

Article 74 :

Toute déduction effectuée et ne correspondant pas, en partie ou en totalité, à


une acquisition de biens ou à une prestation de services, est sanctionnée par une
amende fiscale égale au montant des droits indûment déduits.
Article 75 :

Les infractions en matière de la taxe sur la valeur ajoutée découlant de


l’importation des marchandises sont constatées, poursuivies et sanctionnées
conformément à la législation douanière.

Article 76 :

Sans préjudice des dispositions de la présente Ordonnance-loi, le régime général


des pénalités prévues par la Loi n°004 du 13 mars 2003 portant réforme des
procédures fiscales s’applique.

CHAPITRE X : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

Article 77 :

Sont abrogées, l’Ordonnance-loi n° 69/058 du 05 décembre 1969 relative à l’impôt


sur le chiffre d’affaires, telle que modifiée et complétée à ce jour, ainsi que
toutes les dispositions antérieures contraires à la présente Ordonnance-loi
contenues dans les législations spécifiques et conventions particulières.

Article 78 :

La présente Ordonnance-loi entre en vigueur endéans dix-huit mois à dater de sa


signature.
8.2. CALCUL DE LA TVA

Comme l’indique la loi pour la RDC le taux de la TVA est de 16%.

Exemple :
98

Le 5 janvier, SIFORCO a vendu les bois à l’atelier des meubles INZOBAYA pour
10.000.000 FC prix hors taxe,
Le 20 janvier, INZOBAYA fabrique des armoires avec ces bois où les frais de
fabrication ont couté 8.000.000 FC (transport 2.000.000, entretien
2.000.000 et main d’œuvre 4.000.000
Le 25 janvier, ces armoires sont vendues à CTS avec une marge bénéficiaire de
50% sur le prix de vente,
Le 2 février, CTS a monté une antenne de communication au profit d’ELIOS.

Le taux de TVA est de 16%. Calculer le montant de la TVA que le fisc doit attendre
le 15 du mois.

Solution :

Facture de SIFORCO
Prix de vente hors taxe 10.000.000
TVA 16% (10.000.000 x 0,16) 1.600.000
Prix de vente Toute Taxe Comprise 11.600.000

TVA facturée 1.600.000


TVA à verser par SIFORCO 1.600.000

Facture d’INZOBAYA
Prix de vente hors taxe (18.000.000*2) 36.000.000
TVA 16% (36.000.000*0,16) 5.760.000
Prix de vente TTC 41.760.000

TVA facturée 5.760.000


TVA à verser par INZOBAYA 4.160.000

Facture CTS
Prix de vente hors taxe 40.000.000
TVA 16% de 40.000.000 6.400.000
Prix de vente TTC 46.400.000

TVA facturée 6.400.000


TVA à verser 640.000

Les opérations partant de SIFORCO jusqu’à CTS, nous montrent que le fisc doit
jouir de 6.400.000 FC de TVA, où SIFORCO a versé 1.600.000 FC ; INZOBAYA a
versé 4.160.000 FC ; et CTS 640.000 FC. Ce qui donne un total de : 1.600.000 +
99

4.160.000 + 640.000 = 6.400.000 FC. Ceci s’explicite à travers les opérations


comptabilisées.

8.3. COMPTABILISATION

Chez SIFORCO

N° D C LIBELLE D C
1 05 janvier
4100 Client INZOBAYA 11.600.000
702 à Vente de bois 10.000.000
443 TVA facturé (collectée) 1.600.000
n/facture n° (Vente des bois)
2 15 janvier
4431 TVA collectée 1.600.000
4441 à TVA due 1.600.000
déclaration de la TVA
3 Idem
4441 TVA Due 1.600.000
52 A Banque 1.600.000
Versement du montant de la
TVA

Chez INZOBAYA
N° D C LIBELLES ET DATES D C
1 05 janvier
602 Achat des bois 10.000.000
4451 TVA récupérable sur achat 1.600.000
40 à Fournisseur SIFORCO 11.600.000
SIFORCO S/FACTURE
2 Idem
32 Bois 10.000.000
6032 à variation des stocks des 10.000.000
matières (bois)
stockage des bois
3 15 janvier
4449 Etat, crédit de TVA à 1.600.000
445 reporter 1.600.000
à TVA récupérable sur achat
100

déclaration de la TVA
4 20 janvier
6032 Variation des stocks des bois 10.000.000
32 à Matière première (bois) 10.000.000
fiche de stocks
5 Idem
61 Transport 2.000.000
62 Services B 2.000.000
66 Charges De Personnel 4.000.000
À
40 Fournisseurs 2.000.000
42 Personnel 4.000.000
57 Caisse 2.000.000
Frais de production
6 Idem
36 Produit fini (armoires) 18.000.000
73 à Variation des biens et 18.000.000
services produits
7 25 janvier
73 Variation des biens et services 18.000.000
36 produits 18.000.000
à produits fabriqués (bois)
fiche des stocks
8 Idem
41 Client CTS 41.760.000
à
702 vente des armoires 336.000.000
4431 Etat, TVA collectée 5.760.000
9 15 février
4431 Etat, TVA collectée 5.760.000
à
4441 Etat, TVA due 4.160.000
4449 Etat, crédit de TVA à 1.600.000
reporter
Déclaration de la TVA
10 Idem
4441 Etat, TVA due 4.160.000
52 à Banque 4.160.000
N/chèque (versement du
montant de la TVA)
101

Chez CTS
N° D C Libelle date D C
1 25 janvier
2444 Mobilier de bureau 36.000.000
4451 Etat, TVA récupérable sur 5.760.000
401 achat 41.760.000
à fournisseur INZOBAYA
INZOBAYA S/Facture
2 2 février
411 Client ELIOS 46.400.000
705 à Vente (travaux facturés) 40.000.000
4433 Etat, TVA facturée sur 6.400.000
services
N/Facture
3 15 février
4433 TVA collectée sur services 6.400.000
4441 à TVA due 640.000
4451 TVA récupérable sur achat 5.760.000
Déclaration de la TVA
4 Idem
4441 TVA due 640.000
521 à Banque 640.000
paiement de la TVA par banque
(N/chèque)

RANGS DES LOCALITES ET EXERCICES

CODE GENERAL DES IMPÔTS


CHAPITRE III :
DE LA DETERMINATION DU TAUX DE L'IMPOT

Article 13 :(modifié par l'O.L. n°87-075 du 4 octobre 1987 et par le D.-L


n°111/2000 du 19 juillet2000). Il est institué, à titre d'impôt foncier sur les
propriétés bâties et non bâties, un impôt forfaitaire annuel dont le montant varie
suivant la nature des immeubles et le rang des localités. Toutefois, en ce qui
concerne les villas situées dans les localités de 1er, 2ème, 3ème et 4ème rang,
l'impôt foncier est imposé en fonction de la superficie bâtie.

DISPOSITION COMPLEMENTAIRE
102

[Créées par l'article 26 de l'O.-L. n°81-009 du 27 mars 1981]


Lorsque la conjoncture économique et budgétaire l'exige, le ministre ayant les
Finances dans ses attributions est habilité à modifie les taux en matière de
l'impôt foncier.
Taux de l’impôt [fixés en Franc fiscal par l'A.M. n°081du 26 février 2002]
Par.1. L'impôt foncier sur la superficie des villas est calculé aux taux ci-après,
par mètre carré de superficie :
I. Dans les localités dites de premier rang : 1,50 Ff/m2.
II. Dans les localités dites de deuxième rang : 1,00 Ff/m2.
III. Dans les localités dites de troisième rang : 0,50 Ff/m2.
IV. Dans les localités dites de quatrième rang : 0,30 Ff/m2.
Par.2. L'impôt forfaitaire annuel est fixé comme suit :

I. PROPRIETES BATIES

A. En ce qui concerne les localités de 1er rang :


75,00Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes morales ;
37,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à Kinshasa;
30,00 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à l'intérieur du pays ;
75,00 Ff pour les appartements ;
11,00 Ff pour les autres immeubles.
B. En ce qui concerne les localités de 2ème rang :
37,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes morales ;
22,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à Kinshasa;
19,00 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à l'intérieur du pays ;
37,50 Ff pour les appartements ;
7,50 Ff pour les autres immeubles.
C. En ce qui concerne les localités de 3ème rang :
30,00 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes morales ;
11,00 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à Kinshasa;
7,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à l'intérieur du pays ;
18,75 Ff pour les appartements ;
7,50 Ff pour les autres immeubles.
D. En ce qui concerne les localités de 4ème rang :
103

22,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes morales ;
7,50 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à Kinshasa ;
4,00 Ff par étage pour les immeubles appartenant aux personnes physiques et
situés à l'intérieur du pays ;
11,00 Ff pour les appartements ;
1,50 Ff pour les autres immeubles.

II. PROPRIETES NON BATIES

A. 30,00 Ff pour les terrains situés dans les localités de 1er rang ;
B. 7,50 Ff pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à Kinshasa ;
4,50 Ff pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à l'intérieur du
pays ;
C. 2,00 Ff pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à l'intérieur
du pays ;
3,00 Ff pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à Kinshasa ;
D. 1,50 Ff pour les terrains situés dans les localités de 4ème rang.

CHAPITRE VII : RANG DES LOCALITES


Article 88 :Le ministre des Finances peut modifier le rang des localités tel qu'il
résulte des dispositions de l'article 13.
CLASSEMENT DES LOCALITES

[Fixé par l'A.D. n°049 du 28 octobre 1987 et modifié par l'A.M. n°019 du 8
octobre 1997]
Le classement des localités est fixé comme suit :

II. Localités dites de premier rang

a) Ville de Kinshasa

- Commune de la Gombe: tous les quartiers ;


-Commune de Limete : tous les quartiers, à l'exclusion des quartiers Mombele,
Mososo, Salongo et Kingabwa village ;
- Commune de Ngaliema: Les Quartiers Ma-Campagne, U.P.N., Binza Pigeon, Monts
Fleuris, avenue des Ecuries, Quartier Mampenza, Quartier Golf, Quartier Mimoza,
Quartier Utexafrica, Quartier G.B. et Baramoto, Quartier Chanic et environs ;
- Commune de Barumbu: Quartier Bon-Marché (de l'avenue de l'aérodrome
jusqu'au pont Bitshaku Tshaku) ;
- Commune de Lemba : Quartier Gombele ;
104

b) Autres provinces

- Bas-Congo : Matadi : - Quartier Soyo(Ville haute),


- Centre commercial (Ville basse) ;
- Katanga : Lubumbashi : Commune de Lubumbashi
- Sud-Kivu : Bukavu : Commune d'Ibanda ;
- Nord-Kivu : Goma : - Centre commercial et résidentiel,
- Quartier Himbi ;
- Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi : Quartier Miba ;
- Province Orientale : Kisangani : - Commune de Makiso,
- Quartier Industriel Tshopo,
- Quartier Mangobo.

c) Les aéroports internationaux et les ports maritimes.

III. Localités dites de deuxième rang

a) Ville de Kinshasa :

- Commune de Matete : Quartier des Marais ;


- Commune de Lingwala : - Quartier Boyata,
- Quartier Golf ;
- Commune de Lemba : Camp riche, Cité Salongo ;
- Commune de Limete : Quartier Salongo ;
- Commune de Selembao : - Cité verte,
- Quartier Ngafani I (500 m de la grande route à partir de l'avenue l'Ecole,
jonction avec l'avenue Lilas),
- Quartier Ngafani II (500 m de la grande route à partir de Fwakin jusqu'à
l'entrée Habitat),
- Quartier Ngafani III (500 m de la grande route à partir d’Habitat jusqu'au
début Cité verte) ;
- Commune de Mont-Ngafula : - Cité Maman Mobutu,
- Quartier Mama Yemo, (1,50 kmde la grande route depuis le triangle jusqu'au
domaine Liyolo),
- Quartier Munongo (300 m de la grande route),
- Quartier Masanga Mbila (1,50 km de la grande route depuis le domaine Liyolo
jusqu'à l'avenue des Ecologistes) ;
- Commune de Kintambo : Quartier Jamaïque et Centre commercial.

b) Autres provinces
105

- Bas-Congo : Matadi : Commune de Matadi ;


- Province Orientale : - Bunia : Centre commercial,
- Isiro : Quartier Raquette ;
- Nord-Kivu : - Goma,
- Butembo : Centre commercial, Quartier M.G.L.,
- Beni : Centre commercial, Quartier Boeken ;
- Equateur : - Gbadolite: Centre commercial,
- Mbandaka : Centre-ville ;
- Katanga : - Lubumbashi : Commune de Kapemba,
- Likasi : Centre-ville,
- Kolwezi : Centre-ville ;
- Bandundu : Kikwit : Commune de Kikwit (Plateau et Ville Basse) ;
- Kasaï-Oriental : Kananga: - Quartier Kananga II,- Quartier Industriel,- Centre-
ville.

c) Les ports fluviaux de Kinshasa et de Kisangani

IV. Localités de troisième rang

a) Ville de Kinshasa

- Commune de Kalamu : tous les quartiers ;


- Commune de Kasa-Vubu : tous les quartiers
- Commune de Kintambo : tous les quartiers, à l'exception de ceux repris aux 1er
et 2ème rangs et le Camp Luka ;
- Commune de Limite : Quartier Musoso ;
- Commune de Lemba : tous les quartiers, à l’exception des quartiers Gombele,
Camp riche et Salongo ;
- Commune de Bandalungwa : tous les quartiers ;
- Commune de Kinshasa : tous les quartiers ;
- Commune de Barumbu : tous les quartiers, à l’exception du quartier Bon Marché
;
- Commune de Lingwala : tous les quartiers, à l'exception des quartiers : Boyata
et Golf ;
- Commune de Matete : tous les quartiers, à l'exception du quartier des Marais ;
- Commune de Ngiri-Ngiri : tous les quartiers ;
- Commune de Masina : Quartier Sans fils ;
- Commune de Ndjili : Quartiers 1, 2, 3, 4, 7 et 12 ;
- Commune de Mont-Ngafula: tous les quartiers, à l’exception des quartiers Mama
Yemo et Cité Maman Mobutu.
106

b) Les autres ports et aéroports aménagés en matériaux durables

c) Autres provinces

- Bas-Congo : Muanda (1 km à partir du littoral),Mbanza-Ngungu, Inkisi, Boma


(Commune de Nzadi);
- Sud-Kivu : Uvira : Quartier Mulongwe Bukavu (Communes de Bagira et Kadutu) ;
- Nord-Kivu : Goma (Quartier Katindo gauche) ;
- Maniema : Kindu (Centre-ville),Kalima : (Cité Kalima) ;
- Katanga : Ville de Kipushi, Kamina/Ville, Kalemie et Lubumbashi (Commune de
Rwashi);
- Bandundu : Ville de Bandundu (Quartier Salongo), Kikwit (à l’exception de la Ville
Basse et du Plateau) ;
- Kasaï-Occidental : Kananga (Quartier Bianchi),Ilebo et Tshikapa ;
- Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi (Nouvelle ville et Commune de Bipemba, à l'exception
du Quartier Miba), Mwene-Ditu (Centre-ville),Lusambo, Ngandajika,Kabinda et
Lodja ;
- Equateur : Bumba (Centre commercial),Boende (Centre commercial),
Basankusu (Centre commercial),
Mbandaka (à l'exception du
(Centre-ville) et Gemena (Centre-ville) ;
- Province Orientale : Bunia (Quartier de Nyakasanza,
Quartier Yabiyaya et Quartier Mujipela.

V. Localités de quatrième rang

Toutes les localités ou parties de localités non reprises ailleurs.


[Note : En vertu de l'article 226, alinéa 2, de la Constitution du 18février 2006,
la République Démocratique du Congo continue à être composée, de manière
transitoire, de la Ville de Kinshasa et de dix Provinces ci-dessus].
107

EXERCICES DE FISCALITE
IL FAUT RESOUDRE TOUS LES EXERCICES EN GROUPE ET NE
REMETTRE QUE LES REPONSES FINALES
LES EXERCICES SUR LA TVA SONT A REMETTRE INDIVIDUELLEMENT

IMPÔT DES SOCIETES OU IMPÔT SUR LES BENEFICES

1. La société WINNER a réalisé un bénéfice comptable de 100.000 Fc.


Pendant l’année, elle a fait des dons de 25.000 FC, elle a été condamnée à
des amendes judiciaires de 30.000 Fc qu’elle a payés par la caisse. En
retour, elle a une activité secondaire agricole, dont la vente des produits a
rapporté 40.000 FC, exonérée par la loi fiscale. Elle est dans la catégorie
des entreprises qui paient l’impôt des sociétés 10.000 FC si impôt à payer
est inférieur audit forfait.
Travail demandé :
 Calculer le résultat fiscal de cette entreprise et commentez-le
 Quel est le montant de l’impôt qu’elle doit déclarer avant le 1er avril
2. La société ROPY a réalisé un bénéfice comptable de 20.000 Fc. Pendant
l’année, elle a fait des dons de 15.000 FC, elle a été condamnée à des
amendes judiciaires de 20.000 Fc qu’elle a payés par la caisse. En retour,
elle a une activité secondaire agricole, dont la vente des produits a rapporté
50.000 FC, exonérée par la loi fiscale. Elle est dans la catégorie des
entreprises qui paient l’impôt des sociétés 7.000 FC si impôt à payer est
inférieur audit forfait.
Travail demandé :
 Calculer le résultat fiscal de cette entreprise et commentez-le
 Quel est le montant de l’impôt qu’elle doit déclarer avant le 1er avril
IMPÔT FONCIER

3. Monsieur KIMPALA est titulaire de trois titres de propriété. Le premier


concerne un immeuble de quatre étages situés dans la localité de 3ème rang
imposé à 15 Ff/étage. Le deuxième titre se rapporte à une concession
foncière non bâtie située dans la localité de 1er rang. Tandis que le troisième
a trait à deux villas situées dans la localité de quatrième rang d’une
superficie de 17 m² chacune.
T.D. : De quel impôt foncier, Monsieur KIMPALA va-t-il s’acquitter auprès du fisc
au regard des taux ci-hauts indiqués ?
IMPÔT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS MINIERES ET
D’HYDROCARBURE
108

4. La société MIBA est titulaire d’un titre de propriété d’une concession de


80 hectares dont le quart est en exploitation et le reste affecté à la
recherche.
T.D. : Calculer l’impôt sur la superficie des concessions minières exploitée et celle
destinée à la recherche à la troisième année ?

IMPÔTS SUR LES REVENUS LOCATIFS


Exercice
Monsieur MPANGI est propriétaire d’un immeuble donné en location
à Monsieur KIESE, coût du loyer 1.000 $ par mois. Monsieur KIESE donne en sous-
location à Mademoiselle MBO une partie de cet immeuble, le coût de la S/L 500 $
par mois.
T.D. Calculer le R.N. imposable et le P.N. imposable sachant que Monsieur MPANGI
a dépensé 1.500 $ pour les charges ou réparation de la toiture de l’immeuble.
Monsieur KIESE a lui dépensé 4.500 $ pour réparer les murs de la partie
occupée par Mademoiselle MBO.
Exercice
Cas de la R.A.S. lorsque le loyer est versé par le locataire ou sous-
locataire personne morale.
La société MIDEMA est locataire du bâtiment de Monsieur SALA à
Matadi. Le loyer mensuel est de 1.000 $.
T.D. Déterminer l’I.R.L. dû par Monsieur SALA ainsi que la R.A.S. versé par la
société MIDEMA ?
IMPÔTS MOBILIERS
Exercice
L’album KANGA NGAI PHOTO de José NZITA a été vendu à 2.500
Fc l’exemplaire (ex SONECA paie ce jour, à l’intéresser le montant de 10.000
albums.
T.D. Déterminer l’impôt mobilier à retenir sur la redevance du musicien José
NZITA ?
Exercice. :
L’entreprise SOMIDA a acquis un camion pour le transport des
cosettes de manioc de 15 C.V à 6 Ff/cheval vapeur.
Questions :
- Quel est l’impôt sur le véhicule auquel sera assujettie
l’entreprise SOMIDA ?
- Quelle est la TSCR que doit supporter ladite entreprise
Exercice 1 :
La société SOMIDA est locataire du bâtiment de monsieur NZUZI
dans la Commune de la Gombe. Le loyer mensuel est de 1.000 Fc.
109

Déterminer l’IRL dû par Monsieur NZUZI ainsi que la R.A.S (retenue à la source)
versée par la société SOMIDA.
Exercice 2 :
Le premier album de Fally Ipupa, « Droit chemin » s’est vendu à 3.000
Fc. Jusqu’à ce jour, 10.000 albums ont été achetés.
T.D. : Déterminer l’impôt mobilier que SONECA retiendra sur la redevance de
Fally.
110

TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE


Exercice :
Ropy est un industriel qui achète ses matières premières à la Société Winner qui
est un grand fermier. Ropy a vendu à Fernand des produits finis avec une marge
bénéficiaire de 50 %. Fernand vend la moitié des marchandises achetées chez
Ropy avec une marge bénéficiaire de 20%. Avec le taux de la TVA de 16%.Il sied
de signaler que les Matières premières achetées ont coutées 120.000 FC, la main
d’œuvre a couté la moitié de la commande.
- Déterminer le montant de la TVA que le fisc va devoir jouir
- Quel est le montant de la TVA que :
 Winner versera
 Ropy versera
 Fernand versera
- Associer la comptabilité à la fiscalité et présenter de façon comptable et
fiscale toutes les opérations chez les différents commerçants.
111

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1) ARDANT, G, Fiscalité des EAD au Congo-Zaïre, Ed. Finances,


Management et Développement, Kinshasa, 1998.
2) AZANA LAMA, Droit fiscal congolais, édit. CADICEC, Kinshasa, 1986.
3) AZANA LAMA, La fiscalité au zaïre, Etude des cas, CADICEC, Kinshasa,
1975, 8 p
4) AZANA LAMA et NGUYEN CHANH TAM, La fiscalité au Zaïre, Kinshasa,
1975
5) BAKANDEJA WA MPUNGU, G., Finances publiques pour une meilleure
gouvernance économique et financière en RDC, Ed. De BOECK-LANCIER,
Kinshasa, 2005, 375p.
6) BAUDOUIN, Précis des Finances publiques, EBB, 1966.
7) BERNARD, Y. et COLLINS, Vocabulaire économique et financier, Ed. Seuil,
Paris, 1984.
8) BIFUMU NSOMPI, Les réformes fiscales actuelles en RDC. La remise
en question, Presse de l’université libre de LUOZI, 2006.
9) BOKIE NDWAYA, N., Ce qu’il faut savoir pour une bonne gestion des
entreprises en RDC, 2e édition, INADOF, Kinshasa, 2005, 375 p.
10) BOUVIER, M, Introduction en droit fiscal général et à la théorie de
l’impôt, 6e édition, Paris, 2004, 450p.
11) BOBE, B., Fiscalité et choix économique, éd. Col. Wanley, France, 1978.
12) BUABUA WA KAYEMBE, Traité de droit fiscal zaïrois, constats et
propositions sur les contributions et la douane, PUZ, 1993.
13) BUABUA WA KAYEMBE, La fiscalisation de l’économie informelle au
Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1995, 79p.
14) CHAMBAS GERARD, Fiscalité et développement en Afrique
subsaharienne, paris, 1994, 152 p.
15) CHIRISHUNGU, D., Organisation politico-administrative et
développement, cas de la République du Zaïre, ed. BUSIRU, Kinshasa,
1993.
16) DE BRUYNE, P., Politique et gestion des finances publiques congolaises,
Louvain, 1969.
17) DUVERGER, M., Finances publiques, PUZ, Paris.
18) EGRET, G., La TVA, Paris, PUF, que sais-je ?, 1979.
19) IKAS KASIAM, Code fiscal annoté. Compilation, mise à jour et
commentaire des textes légaux, théoriques et cas pratiques, édit. WANG
NGOM, Kinshasa, juillet 2002.
112

20) LAUFENBURGER, M., Histoire de l’impôt, ed. que sais-je ?, PUF,


Paris, 1959.
21) LAURE, M., Traité de politique fiscale, éd. PUF.
22) MERCLER, J.Y., et PLAGNET, B., Les impôts en France, Ed. Francis
LEFEVRE, Paris, 2003.
23) MUZELEC, R., Finances publiques, 4e édition, Paris, 2001, 714 p.
24) NDAYWEL E NZIEM, I., Histoire générale du Congo. De l’héritage
Ancien à la République démocratique, Duculot, Paris, Bruxelles, 1998, pp
336-342.
25) NERISSE, A., Histoire de l’impôt, Que sais-je ? PUF, Paris, 1978.
26) NGAOSYVATHN, P., Le Rôle de l’impôt dans les pays en voie de
développement, T.1 (1974), T2 (1988), Paris
27) NOT, P.J., et RAFINO, M., La nouvelle politique économique en
Afrique, édit. AUPELF, 1993, 59p.
28) PHILIPPE, J.J., La TVA, Paris, 1977.
29) VAN LIERDE, Chr., Notion de législation de finances publiques et
de droit fiscal, Kinshasa.

II. ARTICLES

1) BAKUMANYA, B., et NOUN EL HARMAOUZI, « Une forte pression


fiscale, source de stagnation, de la pauvreté et du chômage », in le
potentiel, le 24 juin 2008, p.11.
2) KALENGA NSANA, V., "La DGRK peut-elle réussir ?, in Congo fiscalité",
n°003, 2009, pp 6-11.
3) KUEDIASALA, F., « Le gouvernement rénove avec l’IPR des membres
des institutions politiques », In le potentiel, le 07 avril 2009, p.2.
4) MAWETE, D., « Les taux d’imposition jugés trop élevés », In
Entreprendre, n°3, juin 2006, p.30.

III. TEXTES JURIDIQUES

1) Arrêté ministériel n°083/CAB/Min/ECO-FIN et BUD/2002 du 26 janvier


2002.
2) Code des contributions, Kinshasa, 1979.
3) Journal officiel de l’OHADA n°10, 4ème année, 2010
4) Loi n°015/2002 du 16 octobre 2002 portant code du travail.
5) Ordonnance-Loi N° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la taxe
sur la valeur ajoutée
113

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) ZUKA, G., Cours de fiscalité, dispensé en 3e graduat ISGEA, IPAM,


ISTC, Kinshasa, 1995-1996, inédit.
2) IKAS KASIAM, Code fiscal annoté. Compilation, mise à jour et
commentaire des textes légaux, réglementaires et divers avec notions
théoriques et cas pratiques, éd. WANG NGOM, Kinshasa, juillet 2002,
p.102.
3) Juridique dans la mesure où elle agit d’après les règles juridiques, utilisent
la technique du droit. Quant à son application pratique, elle constitue un
problème d’organisation administrative.
4) ZUKA MONDO, G., Fiscalité des entités administratives décentralisées
au Congo-Zaïre, Ed. Finances, Management et développement, Kinshasa,
1998.
5) La troisième raison est décisive à cause de l’absence du but financier de la
parafiscalité (caractère essentiel de l’impôt) ; les cotisations versées
n’appartenant pas juridiquement à l’autorité publique et ne faisant que
transiter par la caisse de celle-ci pour être intégralement reparties entre
les bénéficiaires d’allocations sociales.
6) IKAS KASIAM, op. cit, p.70
7) BWABWA WA KAYEMBE, Traité de droit fiscal zaïrois, constats et
propositions sur les contributions et la douane.
8) ARDANT, G., Histoire de l’impôt, éd. Fayard, T.2, paris, 1972.
9) ZUKA MONDO, G., Fiscalité des entités…., op. cit, p.7.
10) Pour le Congo (Kinshasa), on lira avec intérêt :
 GEORGES, A., Pionniers méconnus du Congo Belge, Bruxelles, 2007,
p.119.
 NDAYWEL E NZIEM, I., Histoire générale du congo. De l’héritage
ancien à la République démocratique, Duculot, Paris, Bruxelles,
1998, pp 336-342.
11) BOUVIER, M., ESCLASSAN, M.C et LASSALE, J.P., Finances publiques,
Paris, 1996, p.523.
12) ZUKA MONDO, G., Cours de fiscalité, cours cité.
13) Pendant longtemps, l’impôt était un acte d’assujettissement ou d’allégeance
à une autorité temporelle.
14) VAN-LIERDE, Notions de législation sociale des finances publiques et de
droit fiscal, CPR, Kinshasa, 1983, p.17.
15) Pécuniaire vient du latin « pecunia » qui signifie argent. De nos jours, l’impôt
en nature est quasiment rare.
114

16) Un étranger peut être assujetti à l’impôt dès lors qu’il a dans le pays son
domicile ou sa résidence, y possède des biens ou y exerce une activité
curative.
17) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.16.
18) Le mot cédulaire est emprunté à la législation anglaise qui range les
revenues possibles de l’income tax en schedules (cédules) ou chapitres
19) Fondation KONRAD ADENAUER et LINELIT, constitution de la République
démocratique du Congo, CEDI, Kinshasa, 2005, 85 p.
20) DOM, « le SMIG porté à 3 dollars américains », in le Phare, n°3302, le
09/04/2008, p.3. ce SMIG est échelonné de la manière suivante : 1120 FC
payables au 1er juillet 2008 et la totalité au 1er semestre 2009. N.B : La
totalité n’a pas encore été payée, alors que nous sommes en janvier 2010.
21) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.18.
22) D’après LITRE, l’indice est un signe apparemment qui indique avec
probabilité, ce qui correspond, au point de vue juridique, à l’idée de
présomption.
23) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.26.
24) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.27.
25) Il en est de même de la méthode indiciaire. Faisons remarquer que le code
de l’impôt congolais prévoit expressément l’imposition d’office.
26) IKAS KASIAM, Op. cit, p.112.
27) IKAS KASIAM, Op. cit, p.112.
28) IKAS KASIAM, Op. cit, p.113.
29) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.28.
30) BUABUA WA KAYEMBE, Op. cit, p.29.
31) La rédaction de cette section s’est largement inspirée du livre de BUABUA
WA KAYEMBE intitulé : « Le droit fiscal congolais ».
115

TABLE DES MATIERES

1. Objectif général .................................................................................................................1


2. Objectifs spécifique .........................................................................................................1
3. Objectifs opérationnel ....................................................................................................1
Introduction .......................................................................................................................... 2
Première partie : Généralités sur l’impôt ......................................................................... 4
Chapitre 1er : Généralités sur la fiscalité ....................................................................... 5
1.1 Définition .......................................................................................................................... 5
1.2 Aperçu historique ........................................................................................................... 7
Chapitre 2 : Notions de l’impôt ......................................................................................... 11
2.1. Définition de l’impôt .................................................................................................... 11
2.2 Caractéristiques de l’impôt moderne ....................................................................... 11
2.3. Prélèvements obligatoires autres que les impôts ................................................. 12
2.4 Rôles de l’impôt ............................................................................................................ 13
2.5 Principes fondamentaux de l’impôt ........................................................................... 14
2.6 Eléments constitutifs de l’impôt .............................................................................. 14
2.7 Les principes généraux de l’impôt ............................................................................ 18
2.8 Mode de perception des recettes fiscales ........................................................... 20
2.9 Qui doit payer l’impôt ................................................................................................. 21
2.10 Dérogation .................................................................................................................. 22
2.11 Modalités d’application ............................................................................................. 22
Deuxième partie : la technique fiscale ......................................................................... 24
Chapitre 3 : Détermination et évaluation de la matière imposable ....................... 25
3.1 Définition de la matière imposable ou assiette de l’impôt ................................. 25
3.2 Détermination de la matière imposable .................................................................. 25
3.3 Evaluation de la matière imposable ........................................................................ 25
Chapitre 4 : La liquidation de l’impôt ............................................................................ 32
4.1 Définition ....................................................................................................................... 32
4.2 Le fait générateur ...................................................................................................... 32
4.3 Les modalités de la taxation .................................................................................... 32
4.4 Les abattements, les déductions et les réductions ........................................... 34
Chapitre 5 : Le recouvrement de l’impôt ....................................................................... 35
5.1 Définition ...................................................................................................................... 35
5.2 Procédés de recouvrement ou de perception ....................................................... 35
5.3 Moyen de paiement ..................................................................................................... 35
5.4 Délais de paiement ..................................................................................................... 35
Troisième partie : La fiscalité congolaise .................................................................... 37
Introduction ....................................................................................................................... 38
Chapitre 6 : L’impôt ............................................................................................................ 39
6.1 Définition ...................................................................................................................... 39
116

6.2 Bases légales ............................................................................................................... 39


6.3 Catégories d’impôts réels .......................................................................................... 39
Chapitre 7 : L’impôt cédulaire sur les revenus ........................................................... 44
7.1 Définition ...................................................................................................................... 44
7.2 L’impôt cédulaire sur les revenus (4 catégories) ................................................ 44
Chapitre 8 : La taxe sur la valeur ajoutée ................................................................... 52
8.1 Introduction et ordonnance institua la TVA.......................................................... 52
Ch. I : De l’objet et des définitions .............................................................................. 52
Ch. II : Du champ d’application ....................................................................................... 53
Ch. III : Du fait générateur et de l’exigibilité .......................................................... 60
Ch. IV : De la base d’imposition et du taux ................................................................. 62
Ch. V : Du régime des déductions .................................................................................. 65
Ch. VI : Des obligations des redevables ....................................................................... 70
Ch. VII : De la liquidation, du recouvrement et du remboursement ...................... 71
Ch. VIII : Des procédures ............................................................................................... 73
Ch. IX : Des pénalités ....................................................................................................... 73
Ch. X : Des dispositions transitoires et finales ......................................................... 74
8.2 Calcul de la TVA ........................................................................................................... 75
8.3 Comptabilisation ........................................................................................................... 76
Rangs des localités et exercices ..................................................................................... 77
Bibliographie ....................................................................................................................... 84
Références bibliographiques ........................................................................................... 86
Table des matières ............................................................................................................ 88

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