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Finances publiques (Pr.

SAJID)

I-Questions obligatoires ;

1-Présentez les conceptions et les fonctions de l’Etat :

Historiquement, l’évolution des conceptions des finances publiques est fortement liée à l’évolution de la notion de l’Etat, une
conception libérale (classique) qui repose sur le modèle de l’Etat gendarme dont l’intervention est limitée aux fonctions
régaliennes (justice, police, diplomatie, défense, encadrer la concurrence sur les marchés), et une conception Keynésienne qui
repose sur le modèle de l’Etat providence qui intervient dans les domaines économique et social, la conception libérale repose sur
trois principes en matière budgétaire :
La neutralité budgétaire : le budget n’est pas utilisé pour agir sur la conjoncture économique. L’État n’intervient donc pas en
matière économique et sociale et le budget reste improductif (n’a pas d’effets sur l’activité économique).

La limitation des dépenses : Les dépenses du budget de l’Etat sont essentiellement liées aux besoins des fonctions régaliennes
(diplomatie, justice, armée, police…).

L’équilibre budgétaire : le déficit est proscrit (interdit), l’Etat de devait pas dépenser plus que ses recettes et l’augmentation des
dépenses doit être au même rythme que la croissance de la richesse, en vertu de ce principe l’Etat ne doit pas s’endetter que pour
financer des dépenses exceptionnelles (guerres, catastrophes naturelles…), la crise de 1929 a marqué le déclin (la fin) des
conceptions libérales en faveur des conceptions La conception Keynésienne, avec cette conception on assiste à une augmentation
des dépenses publiques et une acceptation du déficit budgétaire et une transformation radicale des fonctions de l’Etat(régulariser
les déséquilibres économiques, réduire les inégalités sociales… ), selon Richard Musgrave l’Etat a trois grandes fonctions
économiques :
La fonction d’allocation des ressources : Cette fonction consiste à établir un usage optimal des ressources en fonction des
objectifs déterminés par l’État. Dans le cadre de cette fonction, l’Etat remplit la fonction de producteur de services publics non
marchands (police, justice, éducation etc.).

La fonction de redistribution : Cette fonction vise à corriger la répartition primaire (spontanée) des revenus et des richesses pour
instaurer une « juste répartition » (allocation familiales, retraite, impôt sur la fortune…)

La fonction de stabilisation : l’Etat lutte contre les déséquilibres économiques en stabilisant l’activité économique de manière à
réaliser plusieurs objectifs : le plein emploi des facteurs de production (en particulier du travail) et la stabilité des prix (lutter contre
l’inflation et la déflation).

2-concernat le budget de l’Etat :

A-présentez ses trois composantes pour le cas du Maroc :


Le budget de l’Etat est formé de trois composantes : le budget général, le budget des SEGMA et les comptes spéciaux du trésor
(CST),

-le budget général(BG) :


Le BG représente la structure de base de budget de l’Etat puisqu’il concerne les opérations budgétaires
relatives aux institutions étatiques (Cour royale, Parlement, départements ministériels, etc.)
Ses recettes sont constituées par les recettes fiscales (IR, IS etc.), les recettes non fiscales (produits du
domaine et de la privatisation, revenus de monopoles et de participation etc.) et finalement les recettes
d’emprunt. Les dépenses du BG sont réparties en trois catégories : les dépenses de fonctionnement, les
dépenses d’investissement et le remboursement de la dette.
- budgets des SEGMA (Secteurs de l’Etat gérés de manière autonome) :
Sont des budgets alloués à des structures qui rempliraient les fonctions de l’Etat en offrant des prestations
dans les meilleures conditions moyennant des rémunérations qui couvrent le coût du service rendu. les
budgets SEGMA sont répartis selon plusieurs domaines d’intervention, notamment dans les domaines de la santé(cas
des CHU ) et de l’enseignement et de la formation professionnelle.
Les recettes des SEGMA proviennent des recettes d’exploitation, des recettes d’investissement mais
également des fonds de concours étatiques. Les dépenses SEGMA sont de deux natures : exploitation et
investissement.
- Les budgets des comptes spéciaux du trésor (CST) :
Ces comptes constituent des lignes budgétaires caractérisées par l’exceptionnalité et la flexibilité dans leur
gestion, et qui ont pour objet :
-décrire des opérations qui, ne peuvent être incluses dans le cadre du budget général.
- décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité d'une année budgétaire
sur l'autre.
- garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se poursuivent pendant plus d’une année.
Les ressources des CST comprennent des recettes diverses. Les dotations budgétaires, les produits d’impôt
et taxes, et des recettes des dons. Leurs dépenses prennent des formes spécifiques en l’occurrence la
couverture des coûts de certains programmes.
B-présentez les principes encadrant la loi des finances :
Plusieurs principes encadrent l’élaboration du budget de l’Etat et donc de la loi de finances. Il s’agit des principes
suivants:
Le principe de l’annualité budgétaire : L’exercice budgétaire correspond à un cycle annuel compatible avec une
année civile, L'année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la même année.

Le principe d’unité ; Le principe d’unité recouvre deux règles :


La règle de l’unité, qui exige que le budget de l’État soit retracé dans un document unique (la loi de finances).
- La règle de l’exhaustivité (totalité), selon laquelle la loi de finances doit prévoir et autoriser l’ensemble des recettes et
des charges de l’État.

Le principe d’universalité

Le principe d’universalité, selon lequel l’ensemble des recettes couvre l’ensemble des dépenses et qui interdit la
compensation des dépenses et des recettes.et l’affectation d’une recette à une dépense déterminée.

Le principe de spécialité :
Ce principe impose d’indiquer précisément le montant et la nature des opérations prévues par la loi de finances, ce qui
implique une classement budgétaire appropriée. Les crédits (les dépenses) sont ainsi ouverts de manière détaillée,
spécialisés par programmes.
Principe de sincérité budgétaire : Ce principe implique l’exhaustivité (la totalité), la cohérence et l’exactitude des
informations financières fournies par l’État.
II-Question au choix :

Question 6 :

A- Présentez les principales réformes et caractéristiques du système fiscal marocain :

Un système fiscal se caractérise par deux caractéristique:


- Le caractère obligatoire: les individus sont soumis aux Etats, Ceux-ci (Etats) disposent d’un pouvoir de contrainte pour
se procurer leurs moyens d’action.
L’absence de contrepartie directe après le paiement des individus aux Etats.
Les réformes engagées depuis les années 1980 se poursuivent visant deux orientations:
- La libéralisation économique et l’amélioration du positionnement compétitif
- L’assainissement (normalisation) des finances publiques et des équilibres macroéconomiques.
Le processus de libéralisation économique se concrétise par des mesures qui ont pour but de favoriser un environnement
attractif aux investissements nationaux et internationaux:
- Processus de démonopolisation, privatisations;
- Adoption d’une loi sur la liberté des prix et la concurrence…
Dans le cadre d’amélioration du positionnement compétitif, des projets d’infrastructures économiques de base sont mis
en œuvre:
- Ports (Tanger Med, Autoroutes, zones industrielles..)

En matière des réformes visant l’assainissement des finances publiques, les chantiers visés par l’Etat concernent les
domaines suivants:
- La caisse de compensation;
- Le système des retraites;
- La réforme de l’administration;
- Lutte contre la corruption.

B-présentez les prélèvements obligatoires suivants :

L’impôt sur le revenu (IR) : L’impôt sur le revenu est un impôt direct qui s’applique aux revenus et profits des personnes physiques
et des personnes morales dont l'activité engendre des profits et n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés (Exp : sociétés des
personnes).

La taxe sur la valeur ajoutée : La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt sur la consommation. Il s’agit d’un impôt indirect,

C’est-à-dire qu’il n’est pas collecté directement par l’État mais par le vendeur qui le collecte et le reverse à l’État.

Question 7 :

A- Les différentes lois des finances ;

La loi de finances prend plusieurs formes selon l’objet pour lequel elle a été créée. On distingue trois types de loi de
finances :
La loi de finances de l’année :
C’est l’acte légal à travers lequel s’effectue la prévision, l’évaluation, l’énoncé, et l’autorisation pour
chaque année budgétaire des ressources et des dépenses de l’Etat en respectant l’équilibre économique et
financier dans lequel elle a été élaborée.
-La loi de finances rectificative :
Est une loi de finances qui est élaborée en cours d’année budgétaire et qui vise à apporter des changements
à la loi de finances de l’année par rapport aux ressources et aux dépenses préalablement établies. Elle est
mise en place suite à une conjoncture particulière ayant un impact sur la loi de finances de l’année.
-La loi de règlement :
Est une loi qui constate les résultats financiers de chaque année budgétaire et mesure les différences entre les résultats
obtenus et les prévisions de la loi de finances de l’année, est un moyen qui permet au parlement d’évaluer la qualité de la
gestion des politiques publiques et leurs performances.
B- les objectifs de la loi organique relative à la loi des finances :
La loi organique relative à la loi de finances a été adoptée pour assurer la performance au niveau de la gestion des deniers
publics et pour changer profondément le sens des lois de finances et leur rôle pour en faire un outil principal de mise en
œuvre des politiques publiques ainsi que de leur efficacité et cohérence. Aussi, parmi les principaux objectifs de la loi
organique des lois de finances, il convient de mentionner le souci de son adaptation aux nouvelles
dispositions de la constitution dans le domaine des finances publiques ; l’amélioration de la situation financière de l’Etat
ainsi que le renforcement des principes de l’efficience et de la transparence des finances de l’Etat.
C- Le mode de préparation et l’élaboration de la loi des finances pour le cas du Maroc :
Le processus de préparation du projet de loi de finances de l'année englobe les étapes suivantes :
• Avant le 15 mars, le Chef du gouvernement invite par circulaire, les ordonnateurs à établir leurs propositions de program
budgétaires assorties d'objectifs et d'indicateurs de performance.
• Avant le 15 avril, les départements ministériels et institutions transmettent, au ministère des finances, les propositions de
programmations budgétaires se rapportant à leurs budgets, aux budgets des
services de l'Etat gérés de manière autonome qui leur sont rattachés et aux comptes d'affectation spéciale dont ils sont ordo
• Avant le 15 mai, Ces propositions sont examinées en commissions de programmation et de performance.
• Avant le 15 juillet, le ministre chargé des finances expose, en Conseil du gouvernement, l'état d'avancement de
l'exécution de la loi de finances en cours et présente la programmation des ressources et des charges. de l'Etat ainsi que les
grandes lignes du projet de loi de finances de l'année suivante.
• avant le 31 juillet, le ministre chargé des finances expose devant les commissions des finances du Parlement, le cadre
général de préparation du projet de loi de finances de l'année suivante. Cet exposé comporte aussi l'évolution de
l'économie nationale, l'état d'avancement de l'exécution de la loi de finances en cours à la date du 30 juin.
• Invitation, par circulaire du Chef du gouvernement, des ordonnateurs à établir leurs propositions de recettes et de
dépenses pour l'année budgétaire suivante.
• Septembre-début octobre: Centralisation et examen des propositions des départements ministériels en particulier en ce
qui concerne les recettes, les dépenses.
• Début octobre : Suivi de l'adoption des orientations générales du projet de
loi de finances de l'année au conseil des ministres et ensuite au conseil du gouvernement.
• Au plus tard le 20 octobre de l'année budgétaire en cours : dépôt du projet de loi de finances de l'année au bureau de la
chambre des représentants ;
• Les 30 jours suivants le dépôt du projet : La Chambre des représentants se prononce sur le projet de loi de finances de
l'année.
• Les 22 jours suivants le vote du projet par la chambre des représentants ou l'expiration du délai imparti : le
Gouvernement saisit la Chambre des conseillers qui se prononce sur le projet.
• Les 6 jours suivants le vote du projet par la chambre des conseillers ou l'expiration du délai imparti : Adoption finale
du projet de loi de finances par la chambre des représentants dans le cadre de la deuxième lecture.
• Si au 31 décembre, la loi de finances de l'année n'est pas votée, le gouvernement ouvre, par décret, les crédits
nécessaires à la marche des services publics et à l'exercice de leur mission.
Question 9 :
Le contrôle supérieur des finances publiques est passé d’un simple contrôle administratif des comptes publics à un véritable
dispositif de contrôle. La Cour des comptes en tant qu’institution indépendante de contrôle supérieur des finances
publiques, son travail est orienté en faveur de la performance des finances publiques et la bonne gouvernance. Pour une
bonne gestion des fonds publics, leur rationalisation et optimisation, la Cour des comptes œuvre à la mise en place d’un
dispositif efficace de contrôle des finances publiques au niveau des différentes organismes publiques (Etat, collectivités
territoriales, établissements publics)
Cette juridiction financière est chargée aussi du contrôle supérieur des dépenses publiques et particulièrement l’exécution
de la loi de finances. Le contrôle qu’elle effectue concerne la régularisation des opérations de recettes et de dépenses des
organismes soumis à son contrôle, la Cour des comptes audite tous les organismes ayant bénéficié du concours étatiques
ou reçus des fonds publics quelque soit sa forme.

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