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Les finances publiques ont connu deux grandes périodes, celles des finances publiques
classiques et moderne.
L'évolution des finances publiques a concerné les deux périodes, mais avec des contextes de
naissance différents.
Nées dans le cadre de l'État libéral c'est-à-dire intervenant le moins possible dans la vie
économique « État gendarme », les finances classiques sont simplement destinées à financer
les activités essentielles dites souvent « régaliennes »de l’État (diplomatie, défense, police et
justice) et présentent, selon les théoriciens de l’époque, quatre caractéristiques.
Elles sont tout d'abord limitées quant à leur domaine d'intervention et ont, par conséquent, un
volume réduit (environ 8 à 12 % du produit national).
Par ailleurs, les finances publiques à l'époque sont neutres et insensibles. Par « neutres », on
veut dire qu'elles ne sont pas destinées à atteindre des objectifs financiers, pas plus qu'elles ne
doivent se porter au secours de secteurs en difficulté.
Les finances publiques modernes, quant à elles, sont celles qui ont caractérisé la situation des
finances publiques depuis l’après les deux guerres. Elles sont liées à la notion de l’État
providence.
La Première Guerre mondiale touche, pour la première fois, non seulement les militaires mais
aussi les civils. Gourmande en hommes et en matériel, elle va obliger les industries civiles à
se transformer pour contribuer à l'effort de guerre. C'est l'État qui va imposer ces
transformations, intervenant directement dans la définition des productions. Par ailleurs, pour
remplacer la main-d'œuvre partie au front, l'État va encourager le travail des femmes. Enfin, il
interdira certaines productions, répartira autoritairement les biens qui font le plus cruellement
Si, au XIXe siècle on pouvait prétendre assimiler finances publiques et privées, cela est
devenu impossible à notre époque. Les finances publiques (et tout spécialement les finances
de l'État) et les finances privées ne reposent pas sur les mêmes principes.
a) Au plan des objectifs d’action
Les entreprises privées recherchent le profit maximal, les personnes privées la satisfaction de
leurs besoins personnels. Au contraire, les personnes publiques tendent à la satisfaction de
l’intérêt général. Les notions de coût, de rendement n’ont pas en principe la même portée pour
les unes et les autres. Déterminantes pour les affaires privées, elles apparaissent secondaires
pour les affaires publiques.
b) Au plan des moyens d’action
Les opérations financières des personnes privées (physiques ou morales) se fondent sur le
contrat, alors que l’Etat met en œuvre des moyens de contrainte, d’autorité. Le principe de la
répartition autoritaire des ressources régit la gestion des finances publiques. Au-delà de son
pouvoir d’imposition, l’Etat contrôle le crédit (facilités d’emprunts, avantages dérogatoires à
la souscription de bons du Trésor...) mais plus la monnaie.
c) Au plan des conditions d’action
L’Etat n’est pas limité dans ses ressources, il évalue d’abord ses dépenses dont certaines sont
inévitables (justice, défense, police...) et détermine ensuite les moyens de les couvrir ; il peut,
au contraire du particulier, dépenser plus qu’il ne recouvre et recourir à la contrainte. Par
Les finances publiques est une discipline dont le contenu, les procédures, les techniques et les
outils résultent d’une approche pluridisciplinaire : juridique, économique, sociologique et
politique.
❖ L’approche juridique des finances publiques
Les règles juridiques sont les outils auxquelles le législateur fait appel pour mettre les règles
adéquates dans différents domaines dont les finances publiques.
Les finances publiques et la juridiction financière (qui appartient au droit constitutionnel et au
droit administratif) sont complémentaires et interagissent ensemble.
❖ L’approche économique des finances publiques
La conception économique des finances publiques aborde « l’étude des moyens par lesquels
l’Etat cherche à réaliser, en même temps que la couverture des dépenses publiques par
ressources publiques, des interventions dans le domaine économique et social ».
Partant de cette définition, les finances publiques s’intéressent alors à :
• L’impact productif ou improductif des dépenses publiques ;
• L’utilisation du déficit budgétaire et rôle de l’équilibre budgétaire sur la conjoncture ;
• L’effet du prélèvement fiscal sur le comportement et l’activité des agents
économiques.
❖ L’approche sociologique des finances publiques
La relation réciproque entre la finance publique et la situation sociale du pays est très forte.
Car toutes les décisions en relations avec le budget (la hausse des impôts, la gratuité des
services publics…) ont des retombés sur la situation sociale des citoyens.
❖ L’approche politique des finances publiques
Les finances publiques constituent l’image de la politique économique et sociale menée par
l’Etat. C’est le miroir des décisions politiques de l’Etat.