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Objectifs :
Acquérir le concept de finances publiques ;
Identifier l’importance des FP comme champs d’étude ;
S’enquérir de la relation des FP avec l’économie politique, sciences
politiques et d’autres disciplines ;
Identifier l’Intérêt de l’étude des finances publiques.
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I. Introduction générale
1 2
Lexique de Gestion, Dalloz, 6e édition, 2003, P.242.
personnes morales de droit public et sont, à ce titre, gestionnaires de finances
publiques.
Les établissements publics, nationaux et locaux, constituent également des
personnes morales de droit public mais le droit financier n’en tire pas toujours les
conséquences. Les établissements administratifs ne soulèvent pas, sauf
exceptions, de problèmes sérieux alors que les établissements industriels et
commerciaux suscitent davantage de difficultés.
La notion traditionnelle de finances publiques, née des conceptions de la
société libérale, néglige l’activité d’organisme de droit privé utilisés comme
instruments de gestion publique. Elle est inadaptée au cas d’organismes de nature
juridique incertaine (« mixte »), qui s’insèrent mal dans la dualité juridique
traditionnelle public/privé. Elle procède, enfin, d’un critère exclusivement
organique et exclut donc a priori toute différenciation et toute réflexion fondées
sur la nature, pourtant largement diversifiée depuis un siècle, des opérations que
prennent ou devraient prendre en charge les personnes morales de droit public.
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Les finances publiques sont soumises à des règles juridiques particulières
qui ont fait d’elles, à partir du XIXe siècle, une branche du droit public à côté du
droit constitutionnel et du droit administratif.
Les auteurs qui, à cette époque, abordèrent ce domaine avaient des
préoccupations strictement financières : ils étudiaient « les moyens par lesquels
l’Etat se procure les ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques
et en répartit la charge entre tous les citoyens ».
Les règles financières doivent donc permettre à l’Etat de disposer de
moyens financiers en quantités suffisantes (règles fiscales et d’emprunts), d’en
aménager les mouvements (règles de trésorerie), d’en assurer un emploi conforme
à la volonté populaire et à l’intérêt général (règles budgétaires).
Dans ce qui suit, nous allons voir les rapports entre d’une part les finances
publiques et le droit constitutionnel et d’autre part entre les finances publiques et
le droit administratif.
2.1 La multiplicité des approches des finances publiques
L'étude des phénomènes financiers constitue le point de rencontre de
multiples disciplines dont quatre jouent un rôle essentiel : le droit, l'économie,
l'histoire et la sociologie.
L’approche juridique est l'approche des finances publiques qui a prévalu
pendant longtemps jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Branche du droit
public, le droit budgétaire prend sa source dans le droit constitutionnel. En effet,
toutes les constitutions modernes entendent régir les finances publiques. Les
finances publiques ont également des liens étroits avec le droit administratif. Les
règles du droit administratif commandent la plupart des mécanismes financiers
(ex. contentieux fiscal, comptabilité publique...). L'agencement des opérations
financières influe largement sur le fonctionnement de l'administration (rôle
important du comptable public dans la gestion des services publics malgré son
rang modeste dans la hiérarchie administrative). Les mécanismes financiers
contribuent aussi donner aux institutions administratives leur véritable caractère.
S’est développée avec l'accroissement de l'intervention de l'Etat dans le
domaine économique et social. Les économistes se sont alors intéressés aux
justifications économiques de l'intervention publique, à ses modes de financement
et à son efficacité. Est donc apparue une discipline nouvelle : l'économie publique
qui a pour objet l'étude de l'économie des interventions publiques (c'est-à-dire
l'étude de l'activité économique issue des rapports de contrainte). Les finances
publiques et l'économie publique ont donc des liens étroits dans la mesure où les
interventions publiques ont des implications pour les finances publiques aussi
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bien pour les dépenses publiques que pour les recettes publiques. Toutefois,
l'intervention publique repose également sur d'autres instruments que les finances
publiques telles que la réglementation.
Cependant, en dépit de l'étroitesse des liens entre l'économie publique et les
finances publiques, les deux disciplines ne doivent pas être confondues.
L'économie publique étudie les justifications, les mécanismes et l'efficacité de
l'intervention publique. Les finances publiques étudient au contraire les
mécanismes des opérations financières et notamment les règles suivant lesquelles
doit être assis un impôt, les voies de recours ouvertes à un contribuable et les
techniques de contrôle d'une opération de dépense.
L’approche historique est également importante mais difficile. L'histoire
financière est une discipline négligée dans la mesure où elle nécessite des
connaissances techniques qui rebutent beaucoup d'historiens.
L’approche sociologique privilégie l'étude des processus d'élaboration et
d'exécution des décisions dans les finances publiques. Cette approche a renouvelé
complètement les études de science financière en englobant l'analyse des règles
juridiques, du jeu politique et des impératifs économiques qui pèsent sur la
décision financière comme l'illustre la rationalisation des choix budgétaires.
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La frontière entre ces disciplines n’est, selon toute évidence, pas étanche.
À cet égard, les finances publiques sont véritablement une discipline charnière et
carrefour.
2.5 Les liens entre finances publiques et la politique
Gaston Jèze écrivait en 1922 que : « le budget est essentiellement un acte
politique…Le budget est, avant tout, la mise en œuvre d’un programme d’action
politique »2. Ainsi, les finances publiques ont une influence considérable sur la
politique.
Que de révoltes et mêmes de révolutions trouvent leur origine dans les
décisions financières ! On peut prendre comme exemple, les révolutions
françaises sur la IIIe et la IVe République, la révolution américaine de 1776 etc…
Par ailleurs, toute décision politique importante a presque toujours des
conséquences financières.
2
Frank Waserman, Les finances publiques, Coll. Découverte de la vie publique, La documentation française, 8 e 8
édition ,Paris, 2,p.22.
En effet, le prélèvement fiscal engendrait – d’après les classiques- une
diminution de l’épargne et de l’investissement privés, car l’impôt amputerait une
part des revenus que des particuliers auraient pu investir dans des activités
productives. De même l’emprunt public absorberait une part de l’épargne privé la
détournant ainsi de son emploi productif et entrainerait une hausse des taux
d’intérêt.
Les classiques considéraient également que l’accroissement des dépenses
de l’Etat, qui traduisaient une demande de biens et de services, ne pouvaient
provoquer un supplément d’activité, car la demande est déjà satisfaite par le jeu
du marché. En se livrant à une compétition avec le privé, l’Etat risquerait de
compromettre l’équilibre économique.
De même, l’intervention de l’Etat par le biais de ses finances engendrerait
des effets budgétaires non désirables. En effet, e financement de dépenses
publiques de plus en plus importantes pour la satisfaction des besoins pourraient
entrainer le déficit budgétaire, situation où les dépenses dépasseraient les recettes,
notamment d’origine fiscale et domaniale ; ce qui risquerait de présenter un
double danger : celui de la banqueroute et celui de l’inflation.
La banqueroute exprime la faillite de l’Etat, qui en recourant à l’emprunt,
se trouverait dans l’incapacité de rembourser ses dettes ce qui risquerait
d’entretenir le déficit et de déclencher ainsi un cycle d’endettement. Quant à
l’inflation, qui résulterait de l’émission de monnaie, risquerait d’entraîner un
accroissement de la masse monétaire en circulation, sans rapport avec la
production de richesse.
Ces arguments justifiaient les principes financiers défendus par les
théoriciens classiques à savoir ;
- Le respect de l’équilibre budgétaire ;
- La limitation des dépenses publiques ;
- La prohibition de l’émission de monnaie et de l’emprunt.
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ignoré par la politique financière de l’Etat, il était sous-jacent dans les choix
budgétaires.
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social. De même l’emprunt et l’émission de monnaie ne sont plus prohibés, au
contraire ils sont mis au service de la politique économique et financière de l’Etat.
L’interventionnisme budgétaire a ébranlé les bases de la doctrine classique
des finances publiques. Le budget peut être, désormais, utilisé comme moyen
d’action conjoncturelle et structurelle.
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4.2 Finances publiques sous le protectorat
Sous le protectorat, certaines réformes financières et comptables,
consacrées par les dispositions financières de l’acte d’Algésiras, ont vu le jour.
Il en est ainsi de l’établissement d’un budget prévisionnel à partir de 1914,
de la nomination du trésorier général en 1916, de la mise en place à partir de 1917,
du système de comptabilité publique et de la création du contrôle des engagements
des dépenses à partir de 1921.
Ces mesures ont permis de restructurer les institutions financières de l’Etat
de réglementer la gestion budgétaire et de renforcer le contrôle financier
notamment par le biais du contrôle des engagements des dépenses, de la cour des
comptes française et de la commission locale marocaine des comptes.
Par ailleurs, une réforme de la fiscalité, dont les bases ont été jetées par
l’acte d’Algésiras, s’est traduite par la création de plusieurs impôts, notamment le
nouveau Tertib en 1915, la taxe urbaine en 1918, la patente en 1920, le supplément
des patentes en 1941 et le prélèvement sur les traitements et salaires en 1948.
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II. Sources juridique régissant les FP
Comme toutes les branches du droit public, les sources du droit financier
sont diversifiées. Les principes généraux de cette branche trouvent appui dans ce
qui forme le bloc constitutionnel. Il s’agit d’abord de la Constitution puis de
certaines lois organiques fixant des règles en relation avec la loi de finances et qui
constituent de ce fait la Constitution financière.
Ceci n’empêche pas que d’autres textes d’un niveau infra-constitutionnel
ne gardent toute leur importance en tant que source juridique régissant les finances
publiques.
1. Sources relevant du bloc constitutionnel
Dans ce qui suit, nous tenterons d’identifier des textes du bloc
constitutionnel en relations avec les finances publiques.
1.1 Constitution
La Constitution de 2011 dans son article 39 dispose que : « Tous supportent,
en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la
loi peut, dans les formes prévues par la présente Constitution, créer et répartir ».
L’importance de cet article réside d’une part dans l’obligation, subie par tous, de
supporter dans le financement des charges publiques et d’autre part dans la
consécration du rôle à jouer par le Parlement à travers la loi qui a le monopole de
créer et répartir les charges publiques.
Le fondement juridique de la préparation et de l'adoption de la loi de
finances est posé par :
- Les articles 49, 92, de la Constitution portant respectivement sur la
délibération des orientations générales du projet de loi de finances en
Conseil des Ministres et de la délibération du projet de loi de finances
en Conseil du Gouvernement ;
- les articles 68, 75, 77 de la Constitution définissant les conditions
procédurales légales régissant le vote de la loi de finances par le
parlement.
La constitution dans son titre X réservé à la Cour des Comptes, qualifie
celle-ci d’institution supérieure de contrôle des finances publiques et de ce fait
elle est chargée notamment d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution des lois
de finances (Article 147 de la constitution). Il est à noter que conformément aux
dispositions de l’article 148 de la Constitution,, la Cour des Comptes :
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- assiste le Parlement dans le domaine de contrôle des finances
publiques ;
- apporte son assistance aux instances judiciaires ;
- assiste le gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence
en vertu de la loi.
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L’importance de ces règlements en matière de finances publiques, réside
dans les dispositions qui concernent l’exercice du pouvoir financier du parlement.
En effet, ces dispositions portent notamment sur les conditions du dépôt et du vote
du projet de la loi de finances auprès de l’une des deux chambres et par leurs
commissions compétentes.
2. Sources infra-constitutionnelles
Les finances publiques sont régies par une multitude de sources infra-
constitutionnelles dont il y a lieu de distinguer entre les sources législatives et
réglementaires.
2.1 Sources législatives
Au niveau des sources législatives en relation avec les finances publiques, on
peut citer à titre indicatif les textes suivants :
- Le Code Général des Impôts (CGI) objet de la loi ;
- Le Code de recouvrement des créances publiques (CRCP) objet de
la loi n° 15-97 ;
- Le Code de Juridictions financières (CJC) objet de la loi n° 62.99 ;
- La loi relative à la responsabilité des ordonnateurs et comptables
publics.
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III. Principes des FP
Les finances publiques sont régies par les principes du droit budgétaire
classique (l’unité, l’annualité, l’universalité et la spécialité), auxquels il
conviendrait d’ajouter principes de sincérité consacrés par la LOF du 2 juin 2015
et d’équilibre (inscrit dans l’article77 de la Constitution)3.
Ces principes vont non seulement assurer un assainissement des finances
publiques mais également aboutir à un renforcement du régime parlementaire.
1. Principe de l’annualité
Le principe de l’annualité vise à obliger le gouvernement à se présenter
devant le Parlement de façon périodique afin de confirmer les autorisations qui
lui sont accordées pour lever des fonds publics et rendre compte de l’usage qui en
a été fait. L’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31
décembre de la même année.
2. Principe de l’unité
Le principe de l’unité du budget répond à l’exigence de l’appareil législatif
de voir l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat groupées dans un
document unique de façon à lui permettre d’avoir une vision précise et globale de
la situation des finances publiques.
3. Principe de l’universalité
Le principe de l’universalité exige que les ressources et les charges soient
comptabilisées chacune de son côté de façon à ce qu’il n’y ait pas de compensation
entre les recettes et les dépenses. Ce principe a également pour conséquence la
non affectation des recettes aux dépenses, en vertu duquel les recettes définies ne
devraient pas être affectées à la couverture de dépenses déterminées. Ainsi,
l’ensemble des recettes devrait servir à la couverture de l’ensemble des dépenses.
3
Ouafaa Khallouk, "La modernisation des principes budgétaires", Revues des Etudes Multidisciplinaires en 17
Sciences Economiques et Sociales, Vol 4-Numéro 3 , 2019
4. Principe de la spécialité
Ce principe procède du souci du Parlement de ne pas conférer à
l’autorisation de dépenses consentie au Gouvernement un caractère absolu,
permettant à ce dernier de disposer des crédits ouverts en toute liberté. Cette
autorisation est liée à l’obligation d’affecter ces fonds à la couverture de dépenses
déterminées.
5. Principe de la sincérité
Le principe de la sincérité renvoie à la sincérité budgétaire et à la sincérité
comptable :
5.1 La sincérité budgétaire
La sincérité budgétaire exige la pertinence des hypothèses qui président à
la préparation de la loi de finances, et la présentation sincère au niveau de la loi
de finances de l'ensemble des ressources et des charges de l'État. Dans le même
sens, la sincérité budgétaire sollicite l’engagement de procéder à la présentation
des lois de finances rectificatives en cas de modifications significatives des
priorités et des hypothèses de la loi de finances ;
5.2 La sincérité comptable
Les comptables publics sont chargés de veiller au respect des principes et
des règles comptables en s’assurant notamment de la sincérité des enregistrements
comptables et du respect des procédures et de la qualité des comptes publics. En
outre, La cour des comptes certifie la régularité, la sincérité et la fidélité des
comptes de l’Etat
6. Principe de l’équilibre
Le principe malgré sa présence dans la théorie économique et financière, il
n’a pas un fondement juridique très contraignant pour les pouvoirs législatifs et
exécutif. A cet égard, l’article 77 de la Constitution dispose que : « Le Parlement
et le gouvernement veillent à la préservation de l'équilibre des finances de l'État ».
Formulé ainsi, cet article laisse une marge de manœuvre tolérant un déficit lors
du vote de la loi de finances.
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Tableau synoptique des principes budgétaires
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Thèmes des travaux de recherche par groupe
1. Note de présentation du projet de la Loi de Finances ;
l'aspect Genre ;
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