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Pr.

ABOULHOUDA Wiam

Année universitaire: 2016-2017


Plan du cours
 INTRODUCTION
 CHAPITRE PRELIMINAIRE :
 Les finances publiques classiques et les finances publiques
modernes
 Les finances publiques : expression du pouvoir politique
 Finances Publiques : De la pluridisciplinarité à l’autonomie
 Finances publiques et finances privées
 Chapitre I : Evolution historique : la conquête du
pouvoir financier par le parlement
 L’évolution en Angleterre
 L’évolution en France
 Les péripéties des finances publiques au Maroc
 Chapitre II : Le cadre conceptuel : L’influence des
écoles de pensées économiques sur les finances
publiques
 Les Mercantilistes : L’Etat garant de la richesse dʼun pays
 Les physiocrates
 Adam Smith
 L’apport de John Maynard Keynes
 Les conceptions actuelles
 Chapitre III : Les principes fondamentaux des
finances publiques
 La notion de budget
 La portée de l’autorisation budgétaire
 Les principes classiques de l’orthodoxie budgétaire et leur
aménagement
 Chapitre IV: Les apports de la nouvelle LOF130-13:
 La responsabilisation des gestionnaires
 Le renforcement des principes et règles financiers et de la transparence des
finances publiques
 Le renforcement du contrôle parlementaire

 Chapitre V : Les recettes et les dépenses publiques :


instruments de la gestion budgétaire
 Les dépenses publiques
 Les recettes publiques
Introduction
 Pour Gaston Jèze, les finances publiques sont l’étude des
moyens par lesquels l’Etat se procure les ressources
nécessaires à la couverture des dépenses publiques et en
réparti la charge entre tous le citoyens.
 Pour Pierre Lalumière, les finances publiques sont
l’étude des moyens par lesquels l’Etat cherche à réaliser
des interventions dans le domaine économique et social.
Dans cette approche, les finances publiques ne sont pas
neutres, mais agissent dans la vie des citoyens. On n’est
plus dans l’Etat gendarme, mais bien dans l’Etat
providence.
Trois fonctions des finances publiques

· Une fonction d’allocation des ressources ; c’est-à-


dire que les finances publiques servent à financer des
biens et des services publics.
. Une fonction de redistribution ; les dépenses
publiques servent à redistribuer les ressources pour
corriger les inégalités.
· Une fonction de stabilisation ; lisser les variations
cycliques des activités économiques.
 En gros, les finances publiques sont les finances des
administrations publiques : celles de l'Etat et des
organismes qui lui sont rattachés (établissements publics) ;
celles des collectivités territoriales (communes,
départements, régions) ; les finances de la Sécurité sociale
et de ses différentes branches.
 Ainsi, les finances publiques ne sont pas simplement la
description, l'analyse des recettes, des dépenses et des
règles qui permettent de les adopter mais, plus largement,
la façon dont sont décidées les différentes politiques
publiques. Donc, étudier les finances publiques c'est
étudier la façon dont les personnes publiques, et parfois
aussi les personnes privées, réalisent leur politique.
Chapitre préliminaire
I- Les finances publiques classiques et les
finances publiques modernes
Conception classique Conception moderne modernes

 les Finances Publiques sont « une  Selon M. Duverger : « la


science des moyens par lesquels science qui étudie l'activité de
l'État et les autres collectivités l'État en tant qu'il emploi des
publiques se procurent et utilisent techniques particulières dites
les ressources nécessaires à la techniques financières pour la
couverture des dépenses publiques, couverture de ses
par la répartition entre individus
dépenses,(taxes, impôts,
des charges qui en
emprunts, procédés monétaires,
résultent»(G.BAKANDEJA WA
MPUNGU, 2006, p.19). budget, etc.) ».
 Liée à l’Etat libéral ou Etat  Liée à l’Etat interventionniste
gendarme ou Etat providence
II- Les finances publiques : expression du
pouvoir politique

 Les finances publiques sont un élément essentiel de


l'affirmation d'une autorité politique. Ainsi, l’impôt est en
rapport direct avec la souveraineté d’un Etat.
 Plus les ressources propres sont importante, plus
l'autonomie de décisions est importantes.
 Un budget exprime avant tout un choix ou des choix
politiques.
III- Finances Publiques : De la
pluridisciplinarité à l’autonomie

 Les finances publiques sont récemment devenues la 4ème


branche du droit public avec le droit constitutionnel, le
droit administratif et le droit international. Il s’agit d’une
discipline carrefour.
La pluridisciplinarité des Finances Publiques
 L'économie
 La science politique : Les interventions financières ont
pour objectifs outre les mobiles économiques, le
renforcement de la souveraineté et l'indépendance
économique et politique sur le plan interne et mais aussi
sur la scène politique internationale
 Les disciplines juridiques ou le droit : le droit permet
d'harmoniser et règlementer les interventions financières
de l'Etat dans la vie économique du pays à travers des lois,
décrets, arrêtés, etc.
 Les rapports entre les Finances Publiques et le droit
particulièrement le droit public sont également étroits
actuellement et dus au fait que pendant longtemps les
Finances Publiques étaient inféodées au droit public, ce
qui, jadis les empêchait d'être considérées comme une
discipline autonome.
 L'histoire : elle nous permet d'étudier l'évolution de la
science des Finances publiques.
 La statistique : facilite la quantification et l'évaluation
des phénomènes financiers, l'élaboration des prévisions
budgétaires sur base des outils et techniques statistiques
 La sociologie: A travers la finalité humaine et sociale des
interventions financières
 La psychologie : qui nous permet de comprendre les
comportements des agents économiques vis-à-vis de
l’impôt, en termes de résistance à l’impôt, l’incivisme
fiscal…
 Les relations internationales : Aujourd’hui, la fiscalité
se trouve impactée par la mondialisation et l’ouverture des
frontières. Aussi, les fluctuations économiques
internationales influencent le niveau des dépenses et des
recettes au niveau national.
 · Etc.
L’autonomie des finances publiques
 les Finances Publiques sont actuellement une science
autonome qui a :
*Son objet d'étude : l'étude, l'analyse et l'évaluation des
problèmes financiers que connaissent l'Etat et, les
collectivités et organismes publics
*Sa méthodologie : qui regroupe les différentes méthodes
de diverses sciences qui sont en relations avec elles à
savoir : les méthodes statistiques, comptables,
économiques, etc
Finances publiques et finances privées

Eléments de distinction Eléments de rapprochement


 objectifs : profit / intérêt  objectifs : l’Etat se soucie
général désormais du coût et du
 moyens d’action : contrat/ rendement de ses opérations
imposition autoritaire, contrôle
du crédit et de la monnaie.
 conditions d’action : limite  conditions d’action :
des ressources, responsabilités évolution de la nature du
étendues/ pas de limites des contrôle d’un contrôle de la
ressources et possibilité de régularité vers un contrôle de
dépenser plus que les recettes, l’efficacité.
pas de possibilité de faillite
d’état, cadre comptable strict
qui encadre les procédures.
CHAPITRE I : Evolution
historique : la conquête du
pouvoir financier par le parlement
L’évolution en Angleterre
 Défaite de Bouvines en 1214
 Insuffisance des ressources
 Prélèvement de nouveaux impôts
 Les impôts étaient très impopulaires,
 La noblesse, qui les payait s’était appuyer sur le peuple
pour s'opposer au roi
 Signature d’un document que l'on appelle donc «
Magna carta »
 Apparition du premier principe de finances publiques:
le principe de consentement à l’impôt
Deuxième étape
 La seconde étape se constitue au XVIIe siècle : les
parlementaires vont décider de compléter Magna carta
par un deuxième document qui est la pétition des
droits de 1628, rédigé par le parlement et imposé au
roi et qui vient compléter Magna carta.
Il est dit dans ce document :
- Aucunes taxes, aucuns impôts ne peuvent être
institués sans le consentement du parlement.
- L'autorisation donnée ne peut être que provisoire,
donc le roi, l'exécutif, doit revenir régulièrement
devant le parlement pour obtenir le renouvellement
Signature d’un troisième document constitutionnel : le
Bill of rights de 1689. Il s’agit d’un document financier
comportant plusieurs points importants:

Ce n’est pas simplement Le consentement ne vaut


l’impôt qui doit être pas spécialement pour les
autorisé, mais l’ensemble recettes mais l’autorisation
des recettes de l’Etat est également nécessaire
quelque soit leur forme pour les dépenses. Ainsi,
juridique. apparaît l’idée de budget,
les recettes et les dépenses
discutées et autorisées. Le
budget est né donc en
1689.
L’évolution en France
 A partir du XVIe et XVIIe siècle le roi disposait,
complètement du pouvoir financier.
 la situation économique mauvaise en 1787 et 1788, où
les recettes furent très mauvaises, avait mis la
monarchie en difficultés financières et était à l’origine
de la révolution française.
 Apparition des principes budgétaires au moment de la
révolution.
Les péripéties des finances
publiques au Maroc
 Avant le protectorat
 Le système financier marocain, avant le protectorat se
fondait sur des règles de sources religieuse et
Maghzaniène.
 Le «Bit mal el Mouslimine» institution introduite sous
le règne du Sultan Moulay Slimane, consacrait la
séparation entre les finances privées du Sultan et les
Finances de la communauté.
- Le «Bit mal el Mouslimine» recevait les impôts d'origine
coranique, notamment, la Zakat et l'achour, alors que le
trésor de Dar Adeyel centralisait les contributions de
nature administrative (les Meks).
- La perception des recettes et le paiement des dépenses
étaient confiés au corps des «Oumana».
- C'est le Sultan Moulay El Hassan ler qui a réorganisé le
corps des Oumana et a entrepris une réforme de la
fiscalité.
 On distinguait principalement trois catégories
d'Amins (ou administrateurs).

Amin Dakhal ou administrateur des recettes


Amin El Kharaj ou administrateur des dépenses
Amin Lahsab ou comptable suprême chargé de la
gestion des finances et du contrôle des agents.
 A la tête des oumanas, il y avait Amin El oumanas qui
jouait le rôle du ministre des Finances.

 En matière fiscale, Moulay Hassan 1er a introduit le


Tertib à partir de 1884.
 Les Finances Publiques sous le protectorat
- certaines réformes financières et comptables, consacrées
par les dispositions financières de l'acte d'Algesiras, ont vu
le jour:
1- l'établissement d'un budget prévisionnel à partir de 1914,
2- la nomination du trésorier général en 1916,
3- la mise en place, à partir de 1917, du système de
comptabilité publique et
4- la création du contrôle des engagements des dépenses à
partir de 1921.
 Au niveau de la fiscalité, une réforme, dont les bases
ont été jetées par l'acte d'Algesiras, s'est traduite par la
création de plusieurs impôts

le nouveau Tertib en 1915,


la taxe urbaine en 1918,
la patente en 1920,
le supplément à l'impôt des patentes en 1941,
le prélèvement sur les traitements et salaires en
1948.
 Les Finances publiques depuis l'indépendance
 Le Maroc a réformé ses structures financières, son
système budgétaire et son système fiscal.
 En utilisant les finances publiques, comme levier du
développement, l'Etat a accru, d'une manière
démesurée, les dépenses publiques.
 La mise en place du plan quinquennal (1960-64)7 n'a
fait qu'accélérer cette tendance. De même la politique
ambitieuse de croissance économique que traduisait le
plan quinquennal (1973-77), avait entraîné une
aggravation du déficit budgétaire, qui a atteint 17,2 du
PIB en 1973.
solution
 Compression des dépenses de
fonctionnement

Une baisse du déficit, qui est


Plan passée de 10,4% du PIB en
d’ajustement 1983 à 5,4% en 1987.
 Une réforme fiscale a vu le
structurel jour.
CHAPITRE II : Le cadre
conceptuel : L’influence des
écoles de pensées
économiques sur les finances
publiques
I- Les Mercantilistes : L’Etat garant de la richesse d’un pays
(Bodin, Montchrestien, Richelieu, Colbert, Sully ), (XVI ème
siècle)
 Pour les mercantilistes lʼéchange international est un jeu à
somme nulle, si lʼun gagne à lʼéchange lʼautre perd .

 lʼEtat doit tout faire pour favoriser lʼapparition d’un solde


commercial positif.

 Politique protectionniste
Deux façons pour dégager un
solde commercial positif
1. Freiner les 2. Le système
importations par des prohibitions
les droits de (interdiction
douane dʼimporter ces
produits)
Les Etats sont enclins à taxer les
importations car cela constitue
lʼessentiel de leurs recettes
budgétaires

Les grandes avancées dans la


comptabilisation et les statistiques ont
été faites par les douanes.
II- Les physiocrates

La doctrine physiocrate s’est élaborée


au XVIII ème siècle sous l’impulsion
de François Quesnay (1694-1774),
médecin de Louis XV
Le contexte économique de
l’époque se caractérise par:
 une fiscalité forte qui frappe essentiellement l’agriculture,
 une multiplication des barrières de péages qui a rendu
difficile la circulation des produits principalement ceux de
l’agriculture,
 une agriculture en difficulté
 et enfin une crise des finances publiques.
Pour les physiocrates
 seule l’agriculture dégage un produit net, c'est-à-dire un
surplus de richesses,
 La fiscalité, quant, à elle, doit avoir pour unique assiette le
produit net agricole en reposant sur un impôt unique.
 un ordre harmonieux s’établie si on n’intervient pas dans
le circuit économique : le principe de la libre circulation
des biens
 L’Etat doit être un Etat monarchique fort mais aux
fonctions limitées respectueux de la liberté du travail et du
commerce.
III- Adam SMITH
C’est l’industrie qui est source de richesse et les
produits doivent pouvoir circuler librement à l’intérieur
comme à l’extérieur des Etats.

L’Etat doit assurer des tâches restreintes et


l’offre et la demande s’accordent naturellement et
s spontanément dans le cadre de la liberté du marché et
selon la main invisible d’Adam Smith.
 Plusieurs doctrines ont vu le jour, par la suite, sur la base
des théories proposées par les physiocrates et Adam
Smith.

 Puis, à la fin du XIX siècle jusqu’au début du XX siècle se


sont développées des doctrines qui ont permis d’asseoir
les principes essentiels du libéralisme économique
déterminant les politiques à mener dans le champ des
finances publiques:
● Le rôle de l’Etat doit être limité à la réalisation de certains
équipements collectifs et surtout à la sécurité des biens et
des personnes (police, justice, défense), et ce, dans le
cadre de l’Etat gendarme.
● L’impôt doit uniquement servir à couvrir les charges
publiques sans constituer un fardeau pour les échanges.
● La neutralité de l’Etat suppose également que les dépenses
publiques ne pèsent pas sur la vie économique et qu’elles
soient strictement couvertes par des recettes quasiment
fiscales. L’emprunt est jugé négativement.
● L’équilibre doit s’entendre aussi bien de l’absence de
déficit qui pousse l’Etat à emprunter que de l’absence
d’excédent qui se traduirait par des dépenses de l’Etat
donc par des interventions
IV- L’apport de John Maynard
Keynes
 Avant la crise des années 30 libéralisme

La gestion des finances


publiques a eu pour
principal objectif d’assurer
le financement des
services publics.
L’analyse de l’économiste britannique John
Maynard Keynes a modifié cette conception en
soulignant l’impact de la politique budgétaire sur
le niveau d’activité économique d’un pays

 Keynes a montré l’importance des finances


publiques. Cet élément autrefois neutre peut
être utilisé pour améliorer une situation
économique altérée.
Afin de stimuler la croissance

Augmentation des dépenses publiques


,
Augmentation du pouvoir d’achat des
agents économiques

Augmentation de la demande

L’offre va ainsi augmenter pour s’équilibrer

L’offre est de cette façon relancée.


 Mais cette relance ne peut se faire par le respect du
principe d’équilibre budgétaire

L’équilibre budgétaire est donc abandonné en pratique


(bien qu’il reste un principe budgétaire), et les dépenses
publiques explosent. Parallèlement, les recettes
augmentent également, par l’accroissement constant des
impôts.
Les facteurs explicatifs de l’explosion des dépenses
publiques
La « loi Wagner » :
► Historiques
► Complexification de la société humaine qui se
développe ; les actions des hommes doivent donc être
régulées et l’Etat ne peut rester neutre.
►Les guerres obligent les Etat à intervenir dans
l’économie pour soutenir l’effort de guerre.
►L’Etat démocratique a d’importantes missions
d’intérêt général, qui rendent nécessaire un plus grand
interventionnisme.(gratuité du service public).
Selon Keynes, en cas de forte dégradation de la
conjoncture économique, les gouvernements peuvent être
tentés de mener une politique budgétaire volontariste.

 soutenir l’activité  Les gouvernements


économique à court terme, peuvent également
en faisant jouer le soutenir l’activité en
"multiplicateur keynésien" réduisant les charges
par augmentation des fiscales et donc en
dépenses publiques.(pour augmentant le revenu des
faire face à la faiblesse des personnes privées.
dépenses privées. ( risque d’épargne)
Une politique budgétaire volontariste peut
néanmoins avoir des effets défavorables sur
l’activité économique:

 La hausse des emprunts de l’État et des taux d’intérêt

 Cette hausse des taux décourage une partie des achats des
consommateurs financés par l’emprunt, et réduit les
investissements des entreprises.
De plus, la demande supplémentaire permise par
l’augmentation des dépenses publiques doit
s’adresser en priorité aux producteurs nationaux.

 Avec la mondialisation et l’ouverture des frontières, ce


sont les producteurs étrangers qui en profitent.
l’accumulation des déficits budgétaires vient
gonfler l’encours de dette publique et augmente
les charges futures de l’État

Aussi, certaines dépenses publiques sont particulièrement


rigides, et donc, difficilement réversibles en cas de
retournement de la conjoncture.

une remise en cause de la théorie de Keynes notamment de


la part de Milton Friedman qui souhaite un retour au
libéralisme.
Les conceptions actuelles
On est dans une situation intermédiaire entre le
libéralisme de la période classique et un
keynésianisme absolu

on cherche un interventionnisme correcteur des effets


désastreux de la loi du marché tout en cherchant à
limiter le poids des dépenses publiques.
Chapitre III: Les principes
fondamentaux des finances publiques
I- La notion de budget
 Définition classique: Un acte de prévision et
d’autorisation à partir de la prévision

 Dans la conception classique: Budget Loi de


finances
À partir des années 50, cette définition est
devenue insuffisante, ainsi:

 Le budget est également un moyen d’intervention dans


la vie économique et sociale.

 Aujourd’hui, il y a une diversification des documents


de manière à faciliter, à clarifier la discussion et le
contrôle parlementaire.
Distinction entre budget et loi de finances
 La LF est définie par la LOF en date du 26
septembre 1998 et dans la nouvelle LOLF
130-13, entrée en vigueur en 2016, comme
étant celle qui prévoit, évalue, énonce et
autorise, pour chaque année budgétaire,
l’ensemble des ressources et des charges de
l’Etat, dans la limite d’un équilibre
économique et financier qu’elle définit.
Il n’existe pas une définition formelle du budget: Définition
matérielle: l’art 8 de la LOF
Article 8 DE la LOF 130-13
Il est fait recette du montant intégral des produits, sans
contraction entre les recettes et les dépenses, l'ensemble des
recettes assurant l'exécution de l'ensemble des dépenses.
Toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées au
budget général.
Peuvent être intégrées parmi les composantes du budget de
l'Etat, les recettes et les dépenses relatives à la gestion des fonds
publics résultant de certains comptes de trésorerie et qui sont
fixés par la loi de finances selon les conditions prévues par voie
réglementaire. Toutefois, certaines recettes peuvent être affectées
à certaines dépenses dans le cadre des budgets des services de
l'Etat gérés de manière autonome, des comptes spéciaux du
Trésor ou de procédures comptables particulières telles que
prévues aux articles 34 et 35 ci-dessous.
Les différentes LF
1- la loi de finances de l’année:
 Demande une année pour l’élaboration du projet par
le gouvernement et son adoption par le parlement

 Elle prévoit pour chaque année civile l’ensemble des


ressources et des dépenses de l’Etat et des personnes
publiques.

 Elle est votée par le parlement le dernier trimestre de


l’année.
2- LF rectificative
 Elle est élaborée lors de l’exécution de la LF de l’année
et non pas l’année N-1

 Le gouvernement n’est pas tenu de présenter un LFR,


mais il peut présenter autant qu’il peut sans limite

 Cette loi est votée par le parlement


3- Loi de règlement

 Ces lois interviennent l’année N+1

 Cette loi permet de mesurer l’écart entre ce qui avait


été prévu et autorisé par la LF et ce qui a été réellement
effectué

 Permet un contrôle parlementaire sur les opérations


financières effectuées par l’administration
II- La portée de l’autorisation budgétaire
1- Les autorisations budgétaires de recettes
 Chaque année, les impôts doivent être autorisés. Il
s’agit de l’autorisation de percevoir les impôts pour
l’année budgétaire à venir
 L’autorisation est une obligation pour le
gouvernement. Celui-ci est tenu de percevoir tous les
impôts prévus par le projet de LF
 Les sommes indiquées dans le projet de LF ne sont
qu’indicatives. Tous dépend des circonstances
économiques et sociales du pays.

 L’équilibre du budget n’est qu’une prévision


 Les recettes non fiscales doivent être
également autorisées et votées par le
parlement ( l’emprunt)

 Les autres recettes non fiscales notamment


les recettes domaniales sont prévues par les
textes, discutées et autorisées par les
parlementaires
2- Les autorisations budgétaires de dépenses

 Appelées « Crédits »: autorisation juridique de


dépense donnée à une personne publique par son
législatif. Nous avons:
- l’objet du crédit
- le montant
 On définit l’objet et on précise le montant c’est ce
qu’on appelle la règle de spécialité les autorisations
de dépenses sont toujours spécialisées.
Il convient de préciser que:
 Le crédit n’est pas une somme d’argent, c’est une
autorisation de faire la dépense.

 Un crédit ne fait pas naitre immédiatement une dette


pour la personne publique. Certains crédits ne seront
pas totalement utilisés.

 Un crédit est une autorisation non pas une obligation.


Les parlementaires vont pouvoir dans la Loi de
règlement modifier le degré d’utilisation des crédits.
Il convient de distinguer entre:
 Crédit de paiement
 Crédit d’engagement

Article 18 de la LOF130-13
 Les crédits relatifs aux dépenses d'investissement
comprennent les crédits de paiement et les crédits
d'engagement qui constituent la limite supérieure des
dépenses que les ordonnateurs sont autorisés à
engager pour l'exécution des investissements prévus.
Il existe des exceptions à la règle de crédit

 Les virements et les dépassements de crédit


 Les crédits globaux qui n’ont pas de destination précise
et qui servent à financer des dépenses imprévues. Il
s’agit d’une exception à la règle de spécialité.
 III- les principes classiques de l’orthodoxie budgétaire et
leur aménagement
A- Le principe de l’annualité:

❖ La LF est établi pour une année. Au Maroc l’année


budgétaire coïncide avec l’année civile( 1er janvier au
31 décembre).
❖ L’autorisation parlementaire n’est valable que
pour une année.
❖ Tous les Etats adoptent l’annualité comme cadre
temporel pour l’exécution des opérations financières.
 Certains Etats font concilier l’année budgétaire à
l’année civile (1er Janvier au 31 Décembre): Maroc,
France, Tunisie.( entre 1996 et 2000: l’année
budgétaire commençait le 1er juillet au Maroc).
 Dans d’autres, l’année budgétaire commence le 1 er
Juillet: Italie, Sénégal, Soudan, Egypte)
 Dans d’autres, elle commence le 1er Avril: Australie,
Grande-Bretagne.
 Aux Etats –unis: 1er octobre.
Les objectifs du principe de l’annualité:

❖Maitrise de la gestion

❖Faciliter le contrôle par l’obtention de l’autorisation


parlementaire annuelle
Les dérogations au principe de l’annualité

- Les crédits d’engagement


- Lorsque la LF est votée avec retard, le gouvernement
ouvre par décret les crédits nécessaires au
fonctionnement des services public.
- LF rectificative
- Les reports de crédits( solde de chaque CST,
l’excédent de recettes au niveau des SEGMA, les crédits
paiement, les fonds de concours)
B- Le principe de l’unité
L’ensemble des recettes et des dépenses sont
groupées dans un document unique:

1. Sur le plan technique: Avoir une vision claire des


finances de l’Etat

1. Sur le plan politique: Faciliter le contrôle


parlementaire
Les dérogations au principe de l’unité
 La débudgétisation

 Cette technique consiste à alléger le budget général de


l’Etat en reportant certaines des dépenses, qu’il
supportait jusque là, vers les SEGMA et les comptes
spéciaux du trésor.

 Possibilité de contrôle car les dépenses restent dans les


comptes publics
Article 21 de la LOF130-13
 Constituent des services de l'Etat gérés de manière
autonome, les services de l'Etat, non dotés de la
personnalité morale, dont certaines dépenses, non
imputées sur les crédits du budget général, sont
couvertes par des ressources propres.
 L'activité de ces services doit tendre essentiellement à
produire des biens ou à rendre des services donnant
lieu à rémunération.
 Les services de l'Etat gérés de manière autonome sont
créés par la loi de finances. Cette loi prévoit les recettes
de ces services et fixe le montant maximum des
dépenses qui peuvent être imputées sur les budgets
desdits services.
 Les SEGMA sont un instrument de mise en œuvre des
politiques publiques notamment dans les domaines
tels la santé avec 89 services, L’enseignement,
formation professionnelle et formation des cadres avec
58 services, le transport, l’eau et autres infrastructures
économiques avec 15 services…
 En 2016, on compte 204 services pour prendre en
compte le nouveau découpage régional ( 12régions au
lieu de 16).
Les SEGMA
 les recettes et dépenses des SEGMA sont prévues par la LF
et sont exécutées et contrôlées dans les mêmes conditions
que celles appliquées aux autres opérations budgétaires de
l’Etat.
 Il y a plus d’autonomie et de souplesse dans leur gestion:
report automatique de l’excédent de recettes dégagé au titre
de l’exercice antérieur et de la possibilité de relèvement du
plafond des charges chaque fois que les recettes propres
dépassent les prévisions initiales contenues dans la LF.
 Les ministres restent ordonnateurs des recettes et des
dépenses des SEGMA qui leur sont rattachés.
 Le budget de chaque SEGMA comprend des recettes et
dépenses d’exploitation et des recettes et dépenses
d’investissement
 La création d'un service de l'Etat géré de manière
autonome est conditionnée par la justification de
l'existence de ressources propres provenant de la
rémunération de biens ou de services rendus.
 Les ressources propres doivent représenter, à
compter de la 3cmc année budgétaire suivant la création
desdits services, au moins trente pour cent (30%) de
l'ensemble de leurs ressources autorisées au titre de la
loi de finances de ladite année, et ce pour les services
de l'Etat gérés de manière autonome créés à partir du
1er janvier 2016. Les services de l'Etat gérés de manière
autonome qui ne répondent pas à cette condition sont
supprimés par la loi de finances suivante.
 Des versements peuvent être effectués, en cours
d'année, au profit du budget général, à partir du
budget d'un service de l'Etat géré de manière
autonome. Dans ce cas, des crédits d'égal montant
peuvent être ouverts en addition aux crédits accordés
par la loi de finances selon les modalités fixées par voie
réglementaire.
Le budget de chaque SEGMA comprend des recettes et
dépenses d’exploitation et des recettes et dépenses
d’investissement
 L'insuffisance des recettes d'exploitation est compensée par
le versement d'une subvention d'équilibre prévue au titre
1du budget général.
 L'excédent éventuel des recettes d'exploitation sur les
dépenses est affecté au financement des dépenses
d'investissement, le cas échéant.
 I 'insuffisance des recettes propres affectées aux dépenses
d'investissement est compensée par une subvention
d'équilibre prévue au titre II du budget général.
 Les services de l'Etat gérés de manière autonome peuvent
être dotés de crédits d'engagement correspondant à leurs
programmes d'investissement pluriannuels.
Exemples de SEGMA
 Complexes sportifs Prince Moulay Abdellah et
Mohammed V de Casablanca

 Le Centre National de Documentation

 Parc Zoologique National

 La Direction de la Météorologie Nationale relevant du


Secrétariat chargé de l’Eau
Selon l’art 25: Les comptes spéciaux du Trésor ont pour
objet :
 -soit de décrire des opérations qui, en raison de leur
spécialisation ou d'un lien de cause à effet réciproque
entre la recette et la dépense, ne peuvent être
commodément incluses dans le cadre du budget
général ;
 -soit de décrire des opérations en conservant leur
spécificité et en assurant leur continuité d'une année
budgétaire sur l'autre;
 -soit de garder trace, sans distinction d'année
budgétaire, d'opérations qui se poursuivent pendant
plus d'une année.
 Comptes hors budget général
 Retracent des opérations de dépenses n’ayant pas un
caractère définitif: sortie de fonds qui seront restitués

Les prêts et les avances remboursables

Il ne s’agit pas d’une véritable dérogation à la règle de


l’unité dans la mesure où leur solde figure dans le
budget de l’Etat
 En cas d'urgence et de nécessité impérieuse et
imprévue, des comptes spéciaux du Trésor peuvent
être créés, en cours d'année budgétaire, par décrets,
conformément à l'article 70 de la Constitution. Ces
nouveaux CST ainsi crées doivent être soumis au
parlement pour ratification dans la plus prochaine loi
de finances.
 Les CST sont au nombre de six:
1. Les comptes d’affectation spéciale. Ex : fonds d’appui à la
cohésion sociale en 2012
2. Comptes d’adhésion aux organismes internationaux.:
versements et remboursements au titre de la
participation du Maroc au organismes internationaux
3. Les comptes d’opérations monétaires: différences de
change relatives à l’achat et la vente de devises par l’Etat.
4. Les comptes d’avances sur les ressources du trésor et dont
la durée est inférieure ou égale à 2ans
5. Les comptes de prêts: prêts accordés par l’Etat sur les
ressources du trésor et dont la durée est supérieure à
2ans.
6. Les comptes de dépenses sur dotation: financement
assuré par des dotations budgétaires.
C- le principe de l’universalité (art 8 de la LOF130-13)
Les recettes et les dépenses doivent figurer dans le BG pour
leur totalité. L’ensemble des recettes doivent couvrir
l’ensemble des dépenses:

Non affectation, Non compensation.

Toutes les recettes de l’Etat les recettes et les dépenses


Doivent être fondues dans sont inscrites au budget
la même caisse sans distinction de l’Etat de façon séparée
entre une recette et une autre
d’où la règle de l’unité de caisse
Les objectifs du principe

1. Assurer la clarté et la sincérité des opérations


budgétaires
2. Faciliter le contrôle parlementaire et empêcher
l’administration de dissimuler certaines dépenses
derrière des recettes par la compensation
Les dérogations au principe de l’universalité
 CST
 Fonds de concours: fonds versés par des personnes
physiques ou morales, publiques ou privées pour la
réalisation d’une œuvre d’intérêt général.
 Le rétablissement de crédits: si l’Etat verse une somme
ou dépense indûment ou à titre provisoire. Le
reversement peut donner lieu à l’affectation de ces
sommes aux chapitres qui avait supporté la dépense
correspondante, d’où l’exception à la règle de non
affectation.
D- le principe de spécialité budgétaire
 Indiquer précisément le montant et la
nature des opérations prévues par la loi de
finances. Les crédits sont ainsi ouverts de
manière détaillée, spécialisées par
programmes et sont rattachés à une
destination spécifique qui ne doit pas être
dénaturée en exécution par le
gouvernement.
 Ce principe permet un meilleure contrôle de
l’activité du gouvernement par le parlement
 Le législateur marocain pose le principe de spécialité
comme suit: les dépenses du budget général sont
groupées sur trois titres:
1. Dépenses de fonctionnement
2. Dépenses d’investissement
3. Dépenses relatives à la dette publique
Dans chaque titre, il y a des chapitres:
DF deux chapitres
DI un chapitre par ministère ou institution
DD deux chapitres

Les chapitres sont subdivisés en programmes, régions,


projets ou actions.
Dérogations au principe de spécialité

 Le chapitre des dépenses imprévues et dotations


provisionnelles
 Le chapitre des charges communes

 Le virement de crédits: changement de la nature de la


dépense

 Le transfert de la dépense: changement du service


responsable de la dépense
 Le principe d’équilibre

 Dans la conception classique des finances publiques:


Dépenses publiques= ressources publiques

Refus de l’excédant et du déficit


l’équilibre financier

Après la crise des années 30, le déséquilibre s’imposait


▪ Au Maroc, dans les premières LOF( 1963, 1970, 1972)
on évoquait juste la notion d’équilibre financier
▪ A partir de la LOF 1978 on a commencé à parler
d’équilibre économique et financer( 1978, révision
1998,2015)
Équilibre économique

PNB+M= Consommations publiques et privées+


épargne+X
Le nouveau principe introduit par la LOF 130-13
 Pour renforcer la transparence budgétaire, La LOF 130-
13 propose d'introduire de manière explicite le principe
de sincérité budgétaire en vue de:
1. Conforter la pertinence des hypothèses qui président
à la préparation de la loi de finances,
2. Confirmer la qualité des prévisions de ressources et
de charges compte tenu des informations disponibles
au moment de leur établissement, et
3. Confirmer l'engagement de procéder à la
présentation de lois de finances rectificatives en cas
de modifications significatives des priorités et
hypothèses de la loi de finances.
Article 10 de la nouvelle LOF130-13

 Les lois de finances présentent de façon sincère


l'ensemble des ressources et des charges de l'État. La
sincérité des ressources et des charges s'apprécie
compte tenu des informations disponibles au moment
de leur établissement et des prévisions qui peuvent en
découler.
La structure budgétaire
 Deux parties de la loi de finances:
Première partie
➢ Les données générales de l’équilibre économique
➢ L’autorisation de perception des recettes publiques et l’émission
des emprunts.
➢ Les dispositions relatives aux ressources publiques(création,
modification ou suppression).
➢ Les dispositions relatives aux charges de l’Etat.
➢ Les dispositions relatives aux CST, SEGMA.
➢ Évaluation globale des recettes du BG, CST et SEGMA.
➢ Plafond des charges du BG par titre.
➢ plafond des charges des SEGMA(charges d’exploitation et
charges d’investissement).
➢ Plafond des charges des CST par catégorie.
➢ Le contrôle de l’emploi des fonds publics
 La deuxième partie
 Le détail des ressources et des dépenses dans le cadre
d’une nomenclature budgétaire appropriée.
 Elle répartie les évaluations de ressources et de
dépenses entre les différents ministères et institutions
Le budget de l’Etat
 Le budget de l’Etat est composé du :

Budget général

Budget des SEGMA

Les CST
 Le budget général comporte deux parties:

la première partie concerne les ressources

la seconde est relative aux charges.


Les ressources publiques
 Les recettes de l’Etat sont définies à l’article 11 de la LOF :
 « Les ressources de l'Etat comprennent:
 - les impôts et taxes ;
 - le produit des amendes ;
 - les rémunérations de services rendus et les redevances ;
 - les fonds de concours, dons et legs ;
 - les revenus du domaine de l'Etat ;
 - le produit de cession des biens meubles et immeubles ;
 - le produit des exploitations, les redevances et les parts de bénéfices ainsi
 que les ressources et les contributions financières provenant des
 établissements et entreprises publics ;
 - les remboursements de prêts et avances et les intérêts y afférents ;
 - le produit des emprunts ;
 - les produits divers.
 La rémunération des services rendus par l'Etat est instituée par décret pris sur
proposition du ministre intéressé et du ministre chargé des finances. »
Les charges du budget général comprennent : titres

 les dépenses de fonctionnement ,


 les dépenses d'investissement et
 les dépenses relatives au service de la dette publique.
Selon l’article 14 de la LOF, les dépenses de
fonctionnement comprennent:
-les dotations des pouvoirs publics;
-les dépenses de personnel et du matériel afférentes au
fonctionnement des services publics;
-les dépenses diverses relatives à l'intervention de l'Etat
notamment en matière administrative, économique,
sociale et culturelle et environnementale ;
-les dépenses relatives à l'exécution des arrêts et décisions
judiciaires prononcés à l'encontre de l'Etat;
-les dépenses de la dette viagère;
-les dépenses relatives aux charges communes;
-les dépenses relatives aux remboursements,
dégrèvements et restitutions, fiscaux;
-les dépenses imprévues et les dotations provisionnelles.
 Les dépenses de personnel comprennent:
-les traitements, salaires et indemnités,
-et les cotisations de l'Etat au titre de la prévoyance
sociale et de la retraite.

Les crédits ouverts au titre des dépenses de


fonctionnement sont annuels.
Les dépenses relatives aux charges communes
 L’ensemble des dépenses qui ne peuvent être imputées
sur les budgets des départements ministériels ou
institutions.

 Les crédits des charges communes sont ainsi ventilés


en « dépenses de fonctionnement » et des « dépenses
d’investissement » conformément aux dispositions de
l’article 43 de la LOF130-13.
 Les dotations des pouvoirs publics:
 Ces dotations sont dérogatoires aux "programmes" :
elles ne sont pas soumises aux exigences de
performance et ne distinguent pas les dépenses de
personnel des autres. Les dotations sont votées comme
les autres crédits et leur utilisation fait l’objet d’un
compte-rendu annuel.
 Les pouvoirs publics déterminent eux-mêmes le
montant des crédits dont ils ont besoin selon une
procédure encadrée, à l’issue de laquelle le
gouvernement inscrit le montant demandé dans le
projet de LF afin d’obtenir l’autorisation
parlementaire.
 Les crédits du chapitre de fonctionnement des charges
communes sont constitués essentiellement des
dépenses revêtant un caractère social et afférentes
notamment la couverture des dépenses de
compensation, au versement de la contribution de
l’Etat, en tant qu’employeur, aux régimes de retraite et
de prévoyance sociale, la prise en charge des
allocations, rentes et pensions diverses.
 À partir de 2015, le montant des crédits CC
fonctionnement a baissé en raison de la baisse des
charges de compensation suite à l’indexation des prix
de certains produits pétroliers.
 Pour les crédits CC investissement, ils sont destinés à
la couverture des dépenses afférentes au financement
de certains projets structurants, à l’appui à la mise en
œuvre de plusieurs stratégies sectorielles, à la
restructuration d’entreprises et établissements publics
à l’apurement de leurs dettes ainsi qu’à divers
transferts.
La dette viagère
 On distingue dans la dette publique entre la dette
flottante et la dette consolidée.
 Lorsqu’au moment de l’emprunt aucun terme n’est
déterminé pour son remboursement, la dette est dite
perpétuelle
 Elle est dite « remboursable » ou « amortissable »
lorsque le terme est fixé à l’avance
 Elle est dite viagère lorsque ce terme est lié à la vie du
créancier( dette de pension par exemple)
Les dépenses d’investissement
En vertu de l’article 17 de la LOF130-13
 Les dépenses d'investissement sont destinées
principalement à la réalisation des plans de
développement stratégiques et des programmes
pluriannuels en vue de la préservation, la
reconstitution ou l'accroissement du patrimoine
national.
 Elles ne peuvent comprendre des dépenses de
personnel ou du matériel afférentes au
fonctionnement des services publics.
Les dépenses relatives à la
dette publique
selon l’article 19 de la LOF130-13
 Les dépenses relatives à la dette publique
comprennent les dépenses en intérêts et commissions
et les dépenses relatives aux amortissements de la
dette à moyen et long termes
Les dépenses publiques
➢ Les dépenses de l’État représentent les moyens
d’actions dont dispose l’État pour réaliser les missions
qui lui sont confiées

➢ Principal moyen d’action de l’Etat. Ce sont les


dépenses de l’Etat votées chaque année.

➢ Les objectifs des dépenses publiques correspondent


aux fonctions relatées par Musgrave
Les facteurs explicatifs de l’explosion des dépenses
publiques
La « loi Wagner » :
► Historiques
► Complexification de la société humaine qui se
développe ; les actions des hommes doivent donc être
régulées et l’Etat ne peut rester neutre.
►Les guerres obligent les Etat à intervenir dans
l’économie pour soutenir l’effort de guerre.
►L’Etat démocratique a d’importantes missions
d’intérêt général, qui rendent nécessaire un plus grand
interventionnisme.(gratuité du service public).
Conséquences économiques et sociaux de l’amplification
des dépenses publiques:
la dépense publique fait aujourd’hui l’objet de plusieurs
critiques:
1. La dépense freine la croissance en favorisant une
allocation moins productive des ressources.
2. La dépense pèse sur la formation du capital puisque
toute dépense supplémentaire est financée soit par
prélèvement de nouveaux impôts soit par l’emprunt
3. La dépense ne joue pas un rôle redistributif
La loi organique des finances

 Le texte déterminant le cadre juridique des lois de


finances.
 C'est une loi organique, qui a une valeur supérieure à
la loi ordinaire .
 On peut l'assimiler à une « Constitution financière ».
 Le caractère structurel du déficit budgétaire+ déséquilibre de la
balance des paiements des retards des paiements publics
nouveau modèle changeant la culture de gestion des finances de
l’Etat
 l’approche budgétaire adoptée jusqu’ici, fondée sur les moyens et
la répartition des enveloppes entre les départements ministériels,
a montré ses limites.
 La refonte des lois organiques des Finances est intimement liée
aux réformes constitutionnelles:
La première LOF au Maroc, en novembre 1963, est le résultat de
la mise en place de la Constitution de 1962 qui a consacré le droit
financier de l’Etat.
Révisions en 1998, qui continue de réglementer le processus
d’élaboration des budgets annuels de l’Etat.
Aujourd’hui, la Constitution de 2011 a introduit de nouveaux
principes qu’il faudra décliner dans la réglementation des
finances publiques: une nouvelle philosophie de la gouvernance
basée sur la transparence, la performance et la reddition des
comptes.
L a LOF 130-13
Le cadre général
 la consécration de l'Etat de droit,
 la modernisation des structures de l'économie du
pays,
 le renforcement de la compétitivité du pays,
 le développement de la solidarité sociale et
 la consolidation des bases de la bonne gouvernance.
 La réforme constitutionnelle(la consécration des
principes de séparation et d'équilibre des pouvoirs,
l'adoption de la régionalisation avancée, et le
renforcement des principes de la bonne gouvernance)
Les objectifs stratégiques et les propositions de réforme
Les principaux objectifs stratégiques de la réforme de la loi
organique relative à la loi de finances sont les suivants :

 1. L'actualisation du contenu de la LOLF afin de permettre


son adaptation aux nouvelles dispositions
constitutionnelles dans le domaine des finances et son
accompagnement de la nouvelle dynamique de la
régionalisation avancée ainsi que sa contribution au
renforcement de la déconcentration administrative et la
synergie des interventions au niveau territorial ;
 2 Le renforcement du rôle de la loi de finances comme
principal outil de mise en œuvre des politiques
publiques et des stratégies sectorielles afin d'assurer le
développement économique et social durable et la
répartition équitable des fruits de la croissance tout en
conservant l'équilibre financier du pays ;
 3 Le renforcement de l'efficacité, l'efficience et la
cohérence des politiques publiques,
 4 l'amélioration de la qualité du service public fourni au
citoyen et la maitrise de la dépense y afférente, ainsi que
la responsabilisation des gestionnaires en ce qui concerne
la réalisation d'objectifs justifiant les moyens financiers
affectés ;
 5 L'amélioration de l'équilibre financier, le renforcement
de la transparence des finances publiques et la
simplification de la lisibilité budgétaire ;
 6 L'accroissement du rôle du parlement dans le contrôle
financier, dans l'évaluation des politiques publiques et
dans l'amélioration de la qualité du débat budgétaire.
 La nouvelle LOF permettrait d’accompagner la mise en
œuvre du chantier de régionalisation
 LOF= un levier indispensable pour la modernisation de
l’État, notamment dans le domaine des finances publiques.
 Son élaboration se réfère à l’article 75 de la Constitution
et a été guidée vers des objectifs de renforcement de la
performance de la gestion publique, l’édiction des
principes et des règles concernant l’équilibre financier de
la loi des Finances et la mise en place d’un ensemble de
règles visant l’amélioration de la transparence des
finances publiques ainsi que l’accroissement du rôle du
Parlement dans le débat budgétaire et dans le contrôle des
finances publiques.
Article 75: les lois organiques
 75.1. Les lois organiques sont votées et modifiées à la
majorité absolue dans chaque assemblée. Les lois
organiques ne peuvent être promulguées qu’après que le
Conseil Constitutionnel se soit prononcé sur leur
conformité à la Constitution.
 75.2. Outre celles prévues par la présente Constitution, les
lois organiques sont celles qui portent sur les libertés
publiques et les droits fondamentaux, sur l’intégrité
territoriale, le régime électoral
Les principales propositions de réforme de la LOLF
A- Le renforcement de la performance de la gestion publique:
 Le projet de réforme de la loi organique relative à la loi de
finances propose d'élaborer la loi de finances en référence à
une programmation triennale glissante actualisée annuellement,
et ce, afin de renforcer le cadre de gestion des finances
publiques et d'améliorer la cohérence entre les stratégies
sectorielles tout en préservant l'équilibre financier de l'Etat.
 Le projet propose également de se baser sur le principe
d'objectifs et de résultats dans la gestion des finances
publiques, ce qui exige la réforme de la nomenclature
budgétaire pour passer d'une approche normative des
dépenses à une présentation par programme et
projet/action, tout en évoquant la dimension régionale.
La LOF propose une plus grande
responsabilisation des gestionnaires
 des audits de performance seront réalisés par l'Inspection Générale
des Finances qui sera amené à présenter le rapport de son audit au
parlement.
 les départements ministériels seront chargés d'élaborer un Projet
Ministériel de Performance accompagnant le projet de la loi de
finances et qui présente des données sur leurs stratégies, leurs
programmes, leurs objectifs et indicateurs de performance.
 Chaque département sera amené également à préparer un Rapport
Ministériel de Performance joint au projet de loi de règlement de
l'année considérée, et qui compare pour chaque programme les
réalisations avec les prévisions initiales.(au plus tard à la fin de mois
de juillet de l’année qui suit celle de l’exécution de la LF
concernée)
 Ces rapports sont consolidés au niveau du Rapport Annuel de
Performance établi par le Ministère chargé des Finances et présenté
au Parlement à l'occasion de la préparation du projet de loi de
règlement
 Les gestionnaires disposent d’une plus grande marge
de manœuvre. Concrètement, ils ont la possibilité de
répartir les crédits, au moment de l’exécution, par
action ou projet, ou par destination économique. De
plus, ils ont une liberté totale de redéploiement des
crédits entre projets ou entre régions. Globalement, les
ressources sont allouées en fonction des priorités
stratégiques.
B- Le renforcement des principes et règles financiers et
de la transparence des finances publiques

 Pour renforcer la transparence budgétaire, le projet de


réforme propose d'introduire de manière explicite le
principe de sincérité budgétaire.
 Le projet propose également de réduire le nombre de
catégories des Comptes Spéciaux du Trésor, de
rationaliser la création et la gestion des Services de l'Etat
Gérés de Manière Autonome et des Comptes Spéciaux du
Trésor ainsi que de renforcer la transparence dans la
gestion du patrimoine de l'Etat.
 Le projet établit de nouvelles règles financières pour
renforcer l'équilibre financier et améliorer la transparence
budgétaire, dans la mesure où il propose de conférer le
caractère limitatif aux crédits de personnel, d'interdire
d'inscrire les dépenses de fonctionnement ou personnel au
niveau du chapitre d'investissement, d'interdire de
procéder au report des crédits d'investissement et
d'orienter la dette publique vers le financement de
l'investissement.
C- L'accroissement du contrôle parlementaire au niveau des
finances publiques
 Avec la promulgation de la nouvelle Constitution, en date du 29 juillet
2011, on assiste à une véritable responsabilisation du parlement dans les
questions budgétaires de l’Etat.

le parlement doit veiller à la qualité des débats ayant trait aux finances
de l’Etat, à la rationalisation des charges publiques et au meilleur suivi
de l’exécution des prévisions budgétaires.
+
 La LOF 130-13 a créé un cadre juridique permettant de « Renforcer le
rôle du contrôle du Parlement sur l’action du Gouvernement, par
l’enrichissement qualitatif de l’information sur la Loi de Finances
communiquée au Parlement et par l’orientation du débat
parlementaire davantage vers la performance du budget et ses
retombées sur la qualité de vie des citoyens ».
Les objectifs de ces réformes:
1. Réformer les structures financières et économiques du
pays, afin d’en consolider la compétitivité
2. établir les bases juridiques et institutionnelles d’une
bonne gouvernance financière.
3. Renforcer le contrôle de l’efficacité de la dépense
publique qui est lacunaire,
4. Accroitre la responsabilité des gestionnaires qui n’étaient
pas tenus de rendre des comptes mettant en évidence les
résultats obtenus au regard des moyens mobilisés. Ainsi,
le Parlement reste cantonné dans une approche
quantitative des budgets reposant sur le seul volume des
crédits, sur leur taux d’évolution et leur taux de
consommation.
 Le fait que le parlement marocain dispose d’une marge
de manœuvre lui permettant « (…) d’autoriser,
d’exécuter et de contrôler les actions publiques », à
travers notamment les pouvoirs dont il dispose en
matière budgétaire, procède de cette dynamique de
réforme et de modernisation que nécessite
l’intégration dans la mondialisation. Il n’en demeure
pas moins que la mise en place de cette gouvernance
financière profite en premier lieu à la population
marocaine, d’autant plus que ce sont ses représentants,
élus au suffrage universel, qui en sont responsables.
Les mesures prises
• dans le cadre de la LOF130-13
 l'enrichissement des informations communiquées par
le gouvernement,
 le réaménagement du calendrier de la préparation des
lois de finances,
 la révision des modalités de vote de la loi de finances
 la clarification du droit d'amendement et de la notion
de charge publique.
 L’obligation pour le chef de gouvernement, selon
l’article 101 de la Constitution 2011, de présenter aux
députés un état des lieux mensuel des politiques
publiques ce qui permet à ces derniers d’évaluer
régulièrement leur mise en œuvre et de procéder aux
ajustements nécessaires, avant qu’il ne soit trop tard.
l'enrichissement des informations communiquées par le
gouvernement

 le projet propose d'associer le parlement dès les premières


étapes de préparation du projet de loi de finances et de
mettre à sa disposition des données précises et de qualité
afin de lui permettre d'exercer son rôle de contrôle des
politiques publiques et des conditions de leur mise en
œuvre.
 les informations communiquées au Parlement sont
enrichies par l'élaboration de 14 nouveaux rapports et
2 annexes afin d'améliorer la qualité du débat sur la
loi de finances. En outre, le projet de loi de règlement
est accompagné des Rapports Ministériels de
Performance, du Rapport Annuel de Performance
préparé par le ministre chargé des finances, des
Rapports d'Audit de Performance établis par
l'Inspection Générale des Finances, et du Rapport sur
les Finances des Collectivités Territoriales. D'autant
plus que les Projet Ministériels Annuels de
Performance accompagnent les budgets sectoriels
présentés au Parlement.
le réaménagement du calendrier de la préparation des lois de
finances
 l'introduction d'une phase de préparation du cadre de
programmation pluriannuelle de référence dans lequel la
loi de finances doit s'inscrire ainsi qu'une phase de
concertation avec le Parlement avant la fin du mois de
juillet pour discuter des grandes orientations et du cadre
général qui sous-tendent le projet de loi de finances,
notamment le contexte international, l'évolution de
l'économie nationale, ainsi que l'exécution de la loi de
finances de l'année en cours et la programmation triennale
globale de l'Etat qui fera l'objet d'un rapport préparé par le
gouvernement et pouvant être discuté au Parlement
Au niveau de la loi de règlement

 Pour ce qui est de la loi de règlement, le projet propose de


réduire les délais de sa préparation et de sa présentation au
Parlement dans le cadre des dispositions
constitutionnelles, c'est ainsi que le processus de vote par
le Parlement de la loi de règlement doit être bouclé dans
les six mois suivant son dépôt par le gouvernement sur le
bureau de la Chambre des Représentants.
la loi de règlement doit être présentée annuellement au du
plus tard à la fin du premier trimestre du 2e exercice qui
suit l’exécution (article 76 de la constitution et 65 de la
LOF). Cette nouvelle culture de gouvernance entend mettre
fin à l’essoufflement des finances publiques à travers la
modernisation de la gestion axée sur le renforcement de la
performance et de l’évaluation.
Article 65 de la LOF
 Conformément à l’article 76 de la Constitution, le projet de
loi de règlement de la loi de finances est déposé
annuellement, en priorité, sur le bureau de la Chambre des
Représentants, au plus tard, à la fin du premier trimestre
du deuxième exercice qui suit celui de l’exécution de la loi
de finances concernée.
Au niveau des lois rectificatives

 réhabiliter le rôle dévolu aux lois de finances rectificatives


et encadrer son calendrier d'examen et d'adoption, à
travers le vote par le Parlement de son projet dans un délai
global de 15 jours, et ce, étant donnée le caractère urgent
que revêtent ce type de lois de finances.
Article 51 de la LOF
 Le projet de loi de finances rectificative est voté par le Parlement
dans un délai n’excédant pas quinze (15) jours après son dépôt
par le Gouvernement sur le bureau de la Chambre des
Représentants.
 La Chambre des Représentants se prononce sur le projet de loi de
finances rectificative dans un délai de huit (8) jours suivant la
date de son dépôt.
 Dès le vote dudit projet ou à l'expiration du délai prévu à l'alinéa
précédent, le Gouvernement saisit la Chambre des Conseillers du
texte adopté ou du texte qu'il a initialement présenté, modifié, le
cas échéant, par les amendements votés par la Chambre des
Représentants et acceptés par lui.
 La Chambre des Conseillers se prononce sur le projet dans un
délai de quatre (4) jours suivant sa saisine.
 La Chambre des Représentants examine les amendements votés
par la Chambre des Conseillers et adopte en dernier ressort le
projet de loi de finances rectificative dans un délai n’excédant pas
trois (3) jours
En dépit des efforts déployés, l’article 77 de la constitution
2011 limite le pouvoir financier du parlement
Le droit d’amendement des parlementaires reste limité.

 En matière de recettes, ils ne peuvent proposer des


diminutions, notamment en matière fiscale, car ceci
priverait le budget de moyens d’action et
hypothèquerait les projets de développement.
 En matière de dépenses, les députés ne peuvent
proposer la création d’une nouvelle dépense ou
l’augmentation d’une dépense existante.

Eviter le gaspillage des deniers publics + aggravation


du déséquilibre budgétaire.
 l’ensemble des dispositions du décret d’application de
la LOF (publié au BO fin juin 2015) est entré en vigueur
le premier janvier 2016, sauf une disposition qui ne le
sera que deux ans après (janvier 2018). Il s’agit de
l’article 23 relatif aux «virements de crédits entre
programmes d’un même chapitre». Un virement qui
ne peut excéder un plafond 10% des dotations initiales.
Il y a lieu de distinguer entre:
 Mission: ensemble de programmes concourant à la
réalisation d’une politique publique définit. À la
différence des programmes, les missions peuvent être
interministérielles.
 Programme: ensemble d’action relevant d’un même
ministère. Il a des objectifs et résultats et une
évaluation de ceux-ci.
 Action: découpage du programme
EX: mission: sécurité, comporte deux programme: police
nationale et gendarmerie. Le programme PN comporte
plusieurs actions: ordre public, sécurité et paix
publique, sécurité routière…
Budgétisation par programme
 Restructuration du budget autour de programme:

Consiste à présenter les dépenses du BG, des SEGMA


et des CST en programmes subdivisés en régions et
projets ou actions.
OBJECTIFS
1. Assurer une meilleure lisibilité des choix budgétaires
2. Favoriser l’allocation des ressources
3. Permettre au parlement d’apprécier la totalité des moyens
déployés pour la mise ne œuvre des politiques publiques
4. Permettre une meilleure préparation de la LF en
projetant ses grands agrégats sur un horizon de 3 ans(
l’évaluation sur 3ans des ressources et charges de l’Etat)
Désignation d’un responsable de programme qui dure
3ans (PBT actualisée chaque année). Ce programme fera
l’objet d’audit et d’évaluation de la performance
Responsabilisation des gestionnaires

Le PBT a donné naissance au cadre de dépense à moyen


terme
La procédure d’élaboration et de présentation de la LF

 Le projet de LF projet annuel d’une importance


capitale qui retrace la politique économique du pays
dans les 12 mois à venir.
 Notons que la LOF 130-13 prévoit un grand
réaménagement dans le calendrier de la préparation
des LF. La loi de Finances de l’année sera élaborée, à
partir de 2019, par référence à une programmation
budgétaire triennale, «actualisée chaque année».

Maurice DUVERGER: « l’établissement du budget


constitue l’acte fondamental de la vie de l’Etat ».
 Élaborer le budget c’est dresser le programme de
l'action du gouvernement pour une année
 Le cycle du budget
 Le cycle budgétaire est le processus par lequel passe le
budget, à savoir:
 1-préparation,
 2-adoption,
 3-exécution
 4-contrôle d’exécution
 Les pouvoirs exécutif et législatif se partagent les rôles
dans le processus budgétaire selon un cadre juridique
et un calendrier définis par la Constitution et la loi
organique relative à la loi de finances. Ainsi, le pouvoir
exécutif est chargé de la préparation du projet de
budget et le pouvoir législatif de son adoption
Les organes et les personnes chargés de la
préparation du projet de LF
 Le conseil des ministres en vertu de l’article 49 de la
constitution. Le conseil délibère sur les orientations des
politiques publiques et sur les orientations générales du
PLF.
 Le conseil du gouvernement selon l’article 92 de la
constitution. Le conseil délibère sur les projets de lois y
compris le PLF avant le dépôt au bureau de la chambre des
représentants
 Le ministre des finances: ainsi selon l’article 46 de la
LOF130-13 « Sous l'autorité du Chef du Gouvernement, le
ministre chargé des finances prépare les projets de lois de
finances conformément aux orientations générales ayant
fait l'objet de délibérations au Conseil des ministres
conformément à l'article 49 de la Constitution. »
 Le ministre chargé du budget: selon le décret du 7
mars 2012 le ministre chargé du budget prépare le PLF
sous l’autorité du ministre chargé des finances.
 Les autres ministres: individuellement en évaluant
les besoins de leurs services et en présentant les
propositions budgétaires au ministre des finances et
ensuite collectivement dans le cadre du programme
du gouvernement et en vertu de l’article 88 de la
constitution 2011.
L’article 88 de la constitution 2011
Les rapports qui accompagnent le PLF

 Le rapport économique et financier:


✓ le Maroc dans son environnement mondial et régional
✓ Concurrence internationale et le prix des matières
premières
✓ Appui à l’intégration
✓ Position du Maroc dans la compétitivité
✓ Les projets de développement et les défis à relever
✓ Les réformes des finances publiques
✓ Projet de LF
 Le rapport sur les CST

o Les ressources et les charges des CST


o Les prévisions des ressources et des charges des CAS
o Le rôle des CAS dans le développement local et la
performance des finances publiques( habitat, santé,
logement, secteur agricole, la pêche, la culture…)
 Le rapport sur les SEGMA:

➢ Bilan d’exécution des budgets des SEGMA


➢ Évolution du nombre des SEGMA
➢ Réalisation au tire des SEGMA par domaine
➢ Dispositions prévues au titre de l’année en cours
 Le rapport sur la dette publique intérieure et
extérieure Le niveau réel de la dette a
atteint en 2015 82,2% du PIB
 Le rapport sur les ressources humaines
 Le rapport sur la compensation
 Le rapport sur les établissements et entreprises
publiques
 Le rapport sur le budget genre (2005)
 Le rapport sur les dépenses fiscales:
1. les exonérations
2. Les déductions d’impôt

3. Taux d’impôt favorable

 En 2016: 407 dispositions dérogatoires dressées:


115 au titre de la TVA
93 au titre de l’IS
92 au titre de l’IR
97 au titre des droits d’enregistrements et de timbres
7 TIC
3 Droits de douane
Les étapes d’élaboration

Avant le 1er Mai, le ministre des finances expose:


 les conditions d’exécution de la LF en cours
 Le cadre macroéconomique
 Orientations du PLF
 Avant le 1er Juillet, les propositions des différents
ordonnateurs son centralisées et présentées au ministre des
finances
 Elaboration des masses budgétaires en recettes et en
dépenses
 Répartition des masses de crédit et l’établissement de la
circulaire du chef de gouvernement(lettre de cadrage)
relative à la préparation de la LF
 Dans ce cadre, la lettre de cadrage, sous forme de
circulaire, adressée par le Président du gouvernement
aux différents départements ministériels, reflète les
orientations arrêtées de façon consensuelle entre les
différentes composantes du Gouvernement

 Après réception de la lettre de cadrage, les


départements ministériels formulent leurs
propositions budgétaires au ministère chargé des
finances
 La répartition des crédits au niveau de chaque
ministère s’effectue dans le cadre des commissions
budgétaires.
 Après l’élaboration des projets sectoriels par les
ministres, le conseil des ministres délibère sur les
orientations générales du PLF
 Le PLF est examiné et approuvé par le conseil du
gouvernement pour arrêter la version définitive à
soumettre au parlement accompagnée des différents
rapports.
 Vote du parlement

1. Le projet de LF est déposé sur le bureau de la chambre


des représentants au plus tard 58 jours avant la fin de
l’année budgétaire en cours.
2. La chambre des représentants a un délai de 30 jours pour
exprimer son vote sur le projet.
3. La chambre des conseillers dispose de 22 jours pour
l’examen et le vote du projet de LF.
4. Une deuxième lecture est faite par la chambre des
représentants dans une durée de 6 jours.
Au cas où la 1ère chambre rejette le projet et impose des
modifications, une nouvelle version doit être établie à la
lumière de ces modifications avant d’être déposé au
bureau de la seconde chambre
 Le vote de la première partie « recettes » est prioritaire, car
cette partie qui évalue et autorise des recettes, fixe les
plafonds globaux de dépenses et arrête les données
générales d'équilibre économique et financier;

 Les recettes sont votées de manière unique et globale.


quant aux dépenses, le vote porte sur chaque titre :
fonctionnement, investissements, dette publique. À
l'intérieur d'un même titre, le vote porte sur les dépenses de
chaque ministère.

La seconde partie de la LF ne peut être votée qu’après


adoption de la 1ère partie;
 Les dispositions du PLF sont votées par articles
 Les évaluations de recettes font l’objet d’un vote
d’ensemble pour le budget général, budget des SEGMA
et par catégorie de CST
 Les dépenses du budget général sont votées par
chapitre
 Les dépenses des SEGMA font l’objet d’un vote
d’ensemble par département ministériel ou
institutions auxquelles ils sont attachés
 Les dépenses des CST sont votées par catégorie de
compte
 Au cas ou le projet n’est pas voté au 31 Décembre, le
gouvernement ouvre par décret les crédits nécessaires
à la marche des services et prend un décret relatif aux
recettes.
1964, 1965,1984,1998,1999,2012, 2017
 Dans ce cas, les recettes continuent à être perçues
conformément aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur les concernant à l'exception,
toutefois, des recettes dont la suppression est proposée
dans le projet de loi de finances. Quant à celles pour
lesquelles ledit projet prévoit une diminution de taux, elles
seront perçues au nouveau taux proposé.
 Pour l'application de l'alinéa précédent, les dispositions
relatives aux recettes dont la suppression est proposée dans
le projet de loi de finances ainsi que celles pour lesquelles
ledit projet prévoit une diminution de taux sont reprises
par décret.
 Il est mis fin à l'application desdits décrets dès l'entrée en
vigueur de la loi de finances.
 Les propositions d’amendements formulées par le
Parlement ne sont pas recevables lorsque leur
adoption aurait pour conséquence par rapport à la
L.F proposée ,soit une réduction des ressources
soit la création ou l’aggravation d’une charge. (art
77 de la constitution 2011)
En vertu de l’article 50 de la constitution,
l’intervention du Roi est nécessaire pour achever
l’approbation du PLF après le vote par le parlement
sinon le PLF ne sera pas exécuté l’autorisation du
parlement n’est pas suffisante à elle seule.

l’article 42 de la constitution confère au Roi la


possibilité d’approuver seul le PLF en cas d’urgence. Le
Roi peut demander également une nouvelle lecture.
Les méthodes de prévision budgétaire
1- les aspects économiques de la prévision

 Prise en compte de l’évolution de  Les perspectives d’évolution interne(Les


l’environnement international: responsables du département des finances):
1. Croissance économique internationale, 1. Le module « économie réelle »
2. Taux d’intérêt L'« économie réelle » est une expression
3. Cours des matières premières employée pour désigner l'activité
4. Niveau des échanges internationaux… économique locale et concrète pour les
habitants, citoyens, des ménages, des
entreprises, des collectivités qui produisent
ou consomment réellement des biens et
services (y compris par des échanges non
marchands), en dehors de sa partie
spéculative, c'est-à-dire hors de la finance
et de la bourse
1. Le module « environnement
international »( balance des paiements+
évolution économique des partenaires du
Maroc
2. Module « finances publiques » établit à
partir des deux modules précédents
2- les aspects financiers et pratiques de la prévision
 Évaluation prévisionnelle des dépenses
Les dépenses de fonctionnement

Les dépenses de personnel les dépenses de matériel


Et dépenses diverses

Le tableau des effectifs budgétaires


Les crédits du personnel( titulaire,
temporaire, besoin en personnel,
personnel occasionnel)
Les dépenses d’investissement
 Les dépenses d’investissement sont prévues dans les
plans de développement économique et social.
Toutefois, les objectifs ne sont pas toujours réalisés.

Les autorisations de programmes ne constituent plus


le « coût global d’un projet » mais « la limite
supérieure des dépenses que les ordonnateurs sont
autorisés à engager ».
Évaluation prévisionnelle des recettes

Méthodes de prévision indirecte Méthode de prévision directe

 La règle de pénultième année:  Évaluer directement le


reconduction automatique rendement probable de
des résultats effectifs du chaque impôt
dernier exercice  Méthode plus complexe
 La méthode du tantième de
majoration: pénultième
année+ la moyenne des plus
values de recettes des
dernières années
3- Les aspects techniques de la prévision
 Cette aspect vise à améliorer la gestion
budgétaire par une rationalisation en
précisant la finalité des actions à
entreprendre et en choisissant les moyens
les plus adéquats permettant d’atteindre
d’une manière efficace et efficiente les
objectifs planifiés.
A- planing programming budgéting systèm (PPBS)

Les objectifs de
l’action gouverne - intégration au budget
Mentale( LT)
mettre au point des
programmes(MT)+ les moyens pour y parvenir
 Les résultats vont permettre d’évaluer la pertinence
des choix et des moyens mis en œuvre.
 Le choix des moyens est fonction des coûts et
avantages
L’expérience du PPBS a rencontré de nombreux obstacles
1. Les objectifs étaient définis en termes généraux
2. La quantification des données faisait défaut
3. Le choix des indicateurs n’était pas de nature à
permettre une correcte évaluation des résultats
4. Milieu administratif et politique
B- la gestion par objectifs( MBO)( annuel)
Ce système a les mêmes fondements que le PPBS, il
vise la rationalisation de la gestion à travers:

1. Définition des objectifs en termes de résultats


réalisables et mesurables
2. Fixation des priorités
3. La mesure des performances

Ce système a rencontré les mêmes difficultés que le


PPBS
C- le budget base zéro (BBZ) ( président Carter)
 Le BBZ repose sur les mêmes principes que le PPBS car il cherche à optimiser
l’action de l’Etat en analysant chaque activité ou programme en termes de
coûts, d’avantages et de solutions alternatives.

 Le BBZ est basé sur le principe que rien n’est acquis. La reconduction d’un
budget d’une année à l’autre est donc exclue

Toutes les dépenses doivent donc être justifiées ab initio puisqu’on attribue à
chaque poste budgétaire une valeur 0 et que l’on ne l’augmente qu’au vu des
résultats attendus.

 ce système met l’accent sur la nécessité de revoir annuellement la totalité des


programmes et des actions pour vérifier l’utilité des différentes dépenses ou
recettes afin d’en supprimer certaines ou d’accroitre l’intensité d’autres
Objectifs

 L'objectif initial du BBZ, mis en œuvre au début des


années 1970 aux États-Unis , est d’améliorer la gestion
publique en mettant en évidence les corrélations entre
les budgets alloués et les performances réalisées. On
vise ainsi la réduction des frais généraux et la mise en
place d’indicateurs de mesure permettant d’avoir un
contrôle de gestion efficace.
 Le BBZ comporte trois phases:

1. Identification des propositions budgétaires


2. Evaluation et hiérarchisation des
propositions
3. Attributions des ressources humaines et
financières nécessaires
Les avantages attendus
 Une allocation rationnelle des ressources, basée sur les
besoins réels plutôt que l’habitude. On élimine ou on
sous-traite plus facilement les opérations obsolètes ou
peu efficaces.
 La motivation des personnes, qui sont poussées à bien
définir leur missions, à chercher des manières plus
efficaces de fonctionner et à travailler ensemble pour
établir et défendre leur budget
 Un coup d’arrêt à l’inflation des budgets et l’incitation
à trouver des alternatives.
 Une aide à la mise en place des indicateurs permettant
l’analyse des écarts.
Inconvénients
 Consomme beaucoup plus de temps à établir qu’un
budget incrémental (également appelé "budget par
reconduction"), d’autant plus que l’organisation
concernée est de grande taille. Souvent l'analyse BBZ
n'est pas annuelle, mais se renouvelle tous les 3 à 5 ans.
 Certains résultats (immatériels notamment) peuvent
être difficile à mesurer et donc à justifier
 Demande une formation des personnes
 Système lourd et coûteux
D- la rationalisation des choix budgétaires

 Cette rationalisation a commencé aux Etats-Unis en


1965 sous la présidence de Johnson et a gagné en
France depuis 1970 au niveau de plusieurs ministères et
s’est achevée en 1985.
 Cette rationalisation a pour but de répondre à la
question : les services publics sont-ils efficaces ? et de
conduire à de meilleurs choix budgétaires
Les étapes d’analyse de type R.C.B.

 1) Détermination des objectifs qui doivent être


structurés.
 2) sélectionner les moyens en fonction des objectifs.
 3) Évaluation des actions ou, en termes plus courants,
des programmes. Il s'agit de choisir un critère pour
classer les moyens par rapport aux objectifs. Il y a deux
grands axes : coûts, efficacité.
 — au niveau des coûts, l'évaluation est relativement
facile. Certains éléments sont cependant assez
complexes à chiffrer (coût de la perte de temps).

 — l'efficacité est souvent plus difficile à chiffrer dans


les services publics.
L’exécution de la LF
 L'exécution de la loi de finances comporte deux
catégories de tâches.

 Assurer l'exécution des autorisations budgétaires


contenues dans la loi de finances. Il s'agit d'un problème
essentiellement juridique régi par les règles de la
comptabilité publique.

 Assurer la disponibilité des fonds nécessaires aux


dépenses publiques, c'est-à-dire trouver les moyens
financiers nécessaires aux objectifs de la loi de finances.
Cette mission est remplie par le Trésor et ses alliés.
 Les opérations d'exécution du budget sont ainsi
divisées en deux phases distinctes, confiées à deux
cadres d'agents publics, indépendants l'un de l'autre,
les ordonnateurs et les comptables

 Décret royal n° 330-66 du 10 moharrem 1387 (21


avril 1967) Portant règlement général de
comptabilité publique.
 AGENTS D'EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES
 A. Les ordonnateurs
 a) Statut et rôle des ordonnateurs

 un ordonnateur est un agent d'autorité placé à la tête d'un


ministère, d'une collectivité territoriale, d'un établissement public
ou d'un service qui a, outre ses fonctions d'administrateur, la
compétence du pouvoir de décision financière. Cependant, selon le
principe d'indépendance entre les ordonnateurs et les comptables,
il n'a pas la compétence de manier directement les deniers publics

 L'ordonnateur est la personne qui, à la tête de chaque service, a le


pouvoir de faire naître la dépense, d'en déterminer le montant et
d'en prescrire le paiement.

 Les ordonnateurs qui sont normalement des administrateurs sont


divisés en deux, catégories: les ordonnateurs principaux et les sous-
ordonnateurs.
 On distingue en effet les ordonnateurs principaux des
ordonnateurs secondaires. Les ordonnateurs
principaux disposent directement d’une ligne
budgétaire. Dans le cas des finances étatiques, le
Parlement vote des crédits spécialisés par programme ;
chaque programme étant rattaché à un ministère,
 les crédits correspondants sont directement confiés au
ministre. Les ordonnateurs secondaires sont
délégataires de crédits de la part des ordonnateurs
principaux. Les préfets sont ordonnateurs secondaires
de l’État. Il n’y a pas d’ordonnateurs secondaires au
niveau local
 B) RESPONSABILITÉ DES ORDONNATEURS

 Les possibilités de sanctions sont différentes selon qu'il


s'agit des hommes politiques ou de fonctionnaires. Les
uns et les autres encourent une responsabilité soit
politique, financière, civile ou encore pénale.

 Mais c’est toujours une responsabilité difficile à mettre


en œuvre;
 LES COMPTABLES

 D’après l’art 3 du décret Royal du 21 avril 1967«est


comptable public des recettes et des dépenses toute
personne ayant qualité pour exécuter au nom d’un
organisme public des opérations de recettes et de
dépenses...»

 L’ensemble du corps des comptables de l’Etat est placé


sous l’autorité directe ou indirecte du ministère des
finances.
 RESPONSABILITÉ DES COMPTABLES

 Les comptables sont responsables personnellement et


pécuniairement d'opérations dont ils sont chargés. C'est
une responsabilité objective, la seule constatation d'une
irrégularité la met en cause, qu'elle soit imputable à un
comptable ou à un subordonné.

 La responsabilité du comptable ne peut être mise en jeu


que par le ministre des Finances ou le juge des Comptes.
L’exécution des recettes et des dépenses
 A- l’exécution des recettes
L’ordonnateur est chargé de trois opérations :

1. Il doit d’abord constater les droits au profit de l’Etat, c’est-


à-dire vérifier l’existence d’une créance au profit de ce dernier.
Précisons ici que l’ordonnateur ne crée pas la recette, dans la
mesure où celle-ci résulte de l'application du droit.

- L’ordonnateur doit vérifier que l’imposition en cause est bien


prévue par les lois fiscales et de finances.
-L’ordonnateur doit, par ailleurs, s’assurer que le fait
générateur de l’impôt, tel que la mise à disposition des
revenus en matière d’impôt sur le revenu des personnes
physiques, s’est bien produit. (le fait générateur de l'impôt est
l'acte juridique ou l'événement qui fait naitre une dette fiscale)
2
2. L’ordonnateur doit, ensuite, liquider la créance, c’est-
à-dire en arrêter le montant de la recette.

3. Enfin, intervient l’ordonnancement proprement dit,


c’est-à-dire l’émission de l’ordre de recettes en vertu
duquel le comptable pourra recouvrer la créance. Cet
ordre doit indiquer les bases de la liquidation.
 Les titres d'ordonnancement sont datés et portent, par
ordonnateur, un numéro d'ordre d'une série unique et
ininterrompue par année budgétaire. Ils doivent comporter les
indications suivantes :

- désignation de l'ordonnateur ;
- imputation budgétaire ;
- année d'origine de la créance ;
- désignation précise du créancier : nom, prénoms,
raison sociale, le cas échéant, adresse ;
- montant et objet de la dépense et, le cas échéant,
référence au titre auquel les justifications ont été
jointes ;
- s'il y a lieu, la référence à l'engagement.

L'ordonnancement peut se traduire par l'émission d'un titre


d'ordonnancement ou de mandatement et d'un titre de
paiement.
La phase comptable
 Le comptable est, ensuite, chargé de la prise en charge
et du recouvrement des ordres de recettes qui lui sont
remis par les ordonnateurs.
 Préalablement à la mise en recouvrement, le
comptable doit procéder au contrôle de la régularité de
ceux-ci, en vérifiant notamment l'existence de
l'autorisation parlementaire.
 En comptabilité publique les créances constatées et
liquidées font l'objet d'ordre de recettes émis par
l'administration elle même. C'est une manifestation
de son privilège d'action. Les ordres de recettes ont
des formes diverses suivant la nature des créances:
 -Les impôts directs: Ils font l'objet de rôles nominatifs, titres
collectifs qui comportent la liste des contribuables et
l'indication de la dette fiscale de chacun d'eux.
 -Les impôts indirects et taxes assimilées font l'objet d'avis de
mise en recouvrement et d'ordre de recettes.
 -Certaines créances publiques font l'objet d'ordres de
versement ou de reversement, d'autres sont recouvrées en
vertu des arrêts de jugement (amende, condamnation
pécuniaire).
 Les ordres de recettes émis par les ordonnateurs sont
adressés par eux aux comptables qui sont chargés de
les recouvrer. Les comptables qui prennent en charge
les recettes doivent assurer:
 -Le contrôle de l'autorisation de percevoir les recettes.
 -Le contrôle de la régularité des réductions et
annulations.
 Les comptables doivent faire, sous leur responsabilité,
toutes les diligences nécessaires pour que les créances
publiques qu'ils ont pris en charge soient acquittées par
les débiteurs (recouvrement à l'amiable, ou forcé,
privilégiés et hypothèques).
B-L’exécution des dépenses
 Le processus de l'exécution des dépenses publiques se
déroule en quatre phases: trois d'ordre administratif et une
d'ordre comptable
Trois opérations incombent à l’ordonnateur :
1. l’engagement de la dépense, c’est-à-dire créer ou
constater une obligation pesant sur l’Etat de laquelle
découlera une charge. l'engagement est « l'acte par
lequel l’organisme public crée ou constate une obligation
de nature à entraîner une charge)... Exemple: Nomination
d'un fonctionnaire, contrat de marché.

 A ce titre l'ordonnateur doit respecter dans cet engagement


les règles de la comptabilité publique (autorisation,
contrôle, règlement...).
2 - la liquidation. Il s’agit ici de vérifier la réalité de la
dette, notamment en contrôlant que le service a bien
été effectué en vertu de la règle du service fait, et d’en
arrêter le montant. Ces opérations peuvent être
réalisées matériellement par des fonctionnaires.

 L’objet de la liquidation, contrairement à l'engagement,


est d'ordre purement financier permettant d'évaluer le
montant final des dépenses occasionnées par la
décision de l'ordonnateur.
3- l’ordonnancement : il s’agit là de l'acte administratif
donnant au comptable l'ordre de payer la dette. Il
relève du seul ordonnateur.
L’on distingue ici les ordonnances de paiement émises
par les ordonnateurs principaux des mandats de
paiements émis par les ordonnateurs secondaires qui
doivent respecter la limite des crédits délégués par les
premiers.
la phase relevant du comptable
 le contrôle de la régularité de l'ordre de dépense et de la
présence des pièces justificatives.
 Plusieurs éléments sont, ainsi, examinés :
1. qualité de l’ordonnateur,
2. bonne imputation budgétaire de la dépense,
3. disponibilité des crédits,
4. validité de la créance (notamment, au regard de la règle
du service fait).
5. Exactitude des calculs de liquidation.
6. Intervention préalable des contrôles réglementaires et la
production des justifications.
7. Le respect des règles de prescription et de déchéance.
8. Le caractère libératoire du règlement.(qui éteint la dette)
 En cas d’irrégularités, le comptable doit suspendre le
paiement et en informer l’ordonnateur qui peut, alors,
procéder à une réquisition du comptable, cette
réquisition ayant pour effet de transférer la
responsabilité de la dépense du premier au second.
 Le comptable doit, cependant, outrepasser cette ordre
de réquisition dans certains cas:
1. l’indisponibilité des crédits,
2. l’absence de service fait ou encore
3. le caractère non libératoire du règlement
 Le comptable doit, par ailleurs, vérifier la non
application de la prescription quadriennale des dettes
des personnes publiques : en d’autres termes, lorsque
l’Etat n’a pas payé une dépense dans un délai de quatre
ans à compter du premier jour de l’année suivant celle
au cours de laquelle les droits ont été acquis par le
créancier, la dette est prescrite et le comptable doit
refuser de payer la dépense.
Principe de séparation des ordonnateurs et des comptables
 Ce principe revêt plusieurs significations. C’est d’abord une
déclinaison en matière de finances publiques du principe de
séparation des pouvoirs existant au plan politique.
 Au plan économique, ce principe assure une certaine division du
travail. L’intérêt d’une telle séparation est, alors, d’assurer que les
agents qui décident des mouvements de fonds ne pourront eux-
mêmes procéder à l’exécution desdits mouvements, et
inversement, de manière à garantir la régularité des maniements
de fonds publics et à éviter des malversations.

Plus généralement, cette séparation permet d’assurer un meilleur


contrôle des deniers publics, tant par le contrôle réciproque
entre ordonnateurs et comptables que par la comparaison des
écritures comptables de chacun de ces agents.
 les fonctions d'ordonnateurs sont incompatibles avec
celles des comptables. L'intérêt de cette règle est de
faciliter les contrôles et par là même de lutter contre la
fraude, en interdisant que le même agent puisse
engager une dépense et la payer, ou décider d'une
recette et la recouvrer
Le contrôle des opérations budgétaires

 On distingue plusieurs classifications des contrôles.


 Le contrôle a priori: s'efforce de prévenir les
irrégularités. Son but est d'empêcher qu'une
irrégularité soit commise. Il constitue cependant
un facteur de paralysie de l'action administrative.
 Le contrôle a posteriori : intervient pour
sanctionner les irrégularités commises. Il évite la
paralysie générée par le contrôle a priori mais il est
beaucoup moins protecteur des deniers publics, car
les conséquences d'une irrégularité budgétaire sont
souvent difficilement réparables.
 les contrôles en matière d’exécution budgétaire
portaient sur la régularité des opérations de dépenses
et de recettes
 Avec l'exigence de performance, de nouveaux contrôles
sont apparus qui rapprochent le contrôle budgétaire
du contrôle qui s'applique aux entreprises

Les contrôles opérés sont donc indissociables d'une


logique de performance et de résultats.
Trois types de contrôle

Contrôle interne ou administratif

Contrôle juridictionnel

Contrôle parlementaire
Le contrôle administratif

 L’administration vise à rectifier ses propres erreurs.

1. Contrôleurs des engagements des dépenses


2. Contrôleurs financiers des établissements et
entreprises publics
3. Comptable de la TGR
4. IGF
5. Supérieurs hiérarchiques des comptables
1- Le contrôle des engagements des dépenses( CED)

 C'est un mode particulier de contrôle, exercé sur les


ordonnateurs en cours d'exécution de la loi de finances, et qui
relève exclusivement du ministère des finances.
 Porte sur la régularité des actes d’engagement des dépenses et
vise à assurer l’intégrité des deniers publics
 Intervient avant tout engagement
 Effectué par les contrôleurs centraux, régionaux, préfectoraux et
provinciaux
 Un contrôleur général, nommé par dahir sur proposition du
ministre des finances, assure la coordination des activités des
contrôleurs et veille à l’unité d’interprétation des textes par les
CC, CR, CP et CP.
 Ce contrôle ne s’exerce pas sur les dépenses sans
ordonnancement préalable
 Le CED consiste à vérifier:

1. La disponibilité des crédits


2. L’imputation de la dépense à une rubrique budgétaire
3. L’exactitude des calculs des propositions
d’engagements
4. Le respect des dispositions financières d’ordre
législatif et réglementaire
 Le contrôleur général et les contrôleurs disposent d’un
délai de 5jours pour accorder leurs visas, les refuser ou faire
connaitre des observations

 Irrégularité refus de visa avec justifications

 Ordonnateur ou sous-ordonnateurs maintient sa proposition


d’engagement de la dépense

 Le ministre concerné saisit le contrôleur général pour infirmer


ou confirmer le refus de visa
 Si le refus est confirmé: le ministre concerné sollicite
l’intervention du chef du gouvernement qui peut passer outre
la décision de refus sauf si celui-ci est motivé par
l’indisponibilité des crédits ou de postes budgétaires ou le non
respect de la loi
 Le refus de visa, soulève un certain nombre de
problèmes et ne saurait intervenir que dans les cas
suivants:
 -imputation irrégulière de la dépense;
 -absence ou insuffisance du crédit disponible;
 -inexactitude flagrante de l'évaluation de la dépense;
 -violation des dispositions d'ordre financier résultant
des lois et textes réglementaires; d'exemple le cas où le
taux d'une subvention dépasse le maximum fixé en
valeur absolue ou en pourcentage; -non application ou
violation des textes concernant le statut de la fonction
publique.
2- le contrôle financiers des EEP
 Ce contrôle vise :

 À assurer le suivi régulier des actions


 le respect de la régularité des opérations économiques
et financières
 l’appréciation de la qualité et des performances de la
gestion
 À améliorer le système d’information et de gestion
Les organes de contrôle
1. Le contrôleur d’Etat: habilité à effectuer tous les contrôles
et peut se faire communiquer tous les documents utiles.
Il rend compte de sa mission dans un rapport annuel qu’il
adresse au ministre des finances
2. Le commissaire du gouvernement: habilité à effectuer des
contrôle conventionnels
3. Le trésorier payeur: comptable public détaché qui signe
avec le directeur de l’organisme les moyens de paiements.
Il peut effectuer un contrôle des recettes
4. Le comité d’audit: adresse directement au directeur de
l’organisme un rapport retraçant le résultat de chaque
intervention effectuée ainsi que les recommandations
qu’il estime utiles pour l ’amélioration de la gestion et la
maitrise des risques économiques et financiers de
l’organisme
3- le contrôle exercé par les comptables

 Les comptables exercent un contrôle en


matière de recettes et de dépenses à
l’occasion de l’exécution des opérations
budgétaires
 l'article 10 du décret de 1967: «en matière de recettes les
comptables assignataires sont tenus d'exercer le
contrôle de la régularité de la perception et de
l'imputation, ainsi que la vérification des pièces
justificatives »
 L'article 2 du Décret Royal de 1967 stipule qu'en
matière de dépenses les comptables assignataires sont
tenus d'exercer le contrôle de la validité de la créance
 Le contrôle des recettes s’étale essentiellement sur la
légitimité de la recette.

 Ce contrôle exercé essentiellement par les comptables


publics qui en principe recouvrent les créances publiques.

 Ces comptables doivent s’assurer que la recette en


question est prévue par des textes législatifs ou
réglementaires en vigueur sous peine de poursuites
judiciaires pénales.
 chaque loi de finances (art1) stipule que: «…. Toutes
contributions, directes ou indirectes, autres que celles
prévues par les dispositions législatives et
réglementaires en vigueur et par la présente loi de
finances à quelque titre et sous quelque dénomination,
qu’elles se perçoivent, sont formellement interdites, à
peine, contre les autorités qui les ordonneraient, contre
les employés qui confectionnent les rôles et fixeraient
les tarifs, contre ceux qui en feraient le recouvrement,
d’être poursuivis comme concussionnaires, sans
préjudices de l’action en répétition, pendant trois
années, contre les receveurs, percepteurs ou autres
personnes qui auraient fait la perception…»
 C'est ainsi que le contrôle des recettes est un contrôle
général qui porte sur la régularité de la perception de
toutes les recettes c'est ce que confirme l'article 10 du
décret de 1967: «en matière de recettes les comptables
assignataires sont tenus d'exercer le contrôle de la
régularité de la perception et de l'imputation, ainsi que
la vérification des pièces justificatives »
4- L’IGF
 Ce corps qui relève directement du ministre des
finances exerce un contrôle sur:
1. Les administrations de l’Etat
2. Les CL
3. Les établissements publics
4. Tout organisme bénéficiant du concours financier de
l’Etat ou des CL

Ce contrôle s’exerce sur les ordonnateurs et comptables


5- le contrôle hiérarchique
 Ce contrôle est exercé sur les comptables soumis à
l’autorité du TGR
 Ce contrôle se présente sous trois formes:

1. Les arrêtés de caisse


2. Contrôle sur pièces
3. Contrôle sur place effectué par les inspecteurs du
ministère des finances
Le contrôle juridictionnel ou le contrôle
supérieur: la cour des comptes
 Il s’agit d’un contrôle externe
 La Constitution de 2011 a renforcé le rang de la CC en tant
qu’institution supérieure de contrôle des finances
publiques du Royaume, qui garantit son indépendance
(article 147 de la Constitution)
 la Constitution prévoit la possibilité pour le parlement de
recourir à l’assistance de la cour des comptes pour
l’évaluation des politiques publiques.

La CC est appelée à évaluer les politiques publiques et non


pas uniquement les finances publiques
 La CC est chargée d’assurer le contrôle supérieur de
l’exécution des LF
 Elle assure la régularité des opérations de recettes et de
dépenses des organismes soumis à son contrôle en
vertu de la loi et apprécie la gestion
 Elle sanctionne les manquements aux règles qui
régissent les dites opérations
 Elle assiste le parlement et le gouvernement dans les
domaines relevant de sa compétence
 Elle rend compte au Roi de l’ensemble de ses activités
 Elle vérifie et juge les comptes des comptables qui sont
tenus de produire annuellement à la CC les situations
comptables des services qu’ils gèrent
 En vue de promouvoir la politique de décentralisation,
la Constitution a institué des Cours régionales des
comptes qu'elle a investies des missions de contrôle
des comptes et de la gestion des collectivités
territoriales.
 la Cour a développé ses attributions dans le domaine
de contrôle de la gestion, visant à participer activement
à la rationalisation et l'optimisation de la gestion des
deniers publics, dans un contexte économique et
financier en quête de la performance. De même, le
souci de la transparence et la moralisation de la vie
publique a poussé le législateur à élargir le mandant de
la Cour à de nouvelles missions portant notamment
sur le contrôle des dépenses des partis politiques, le
financement des campagnes électorales et la
déclaration obligatoire de patrimoine.
Le contrôle parlementaire

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