Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MAROCAIN
OUSTANI ABDERRAHMEN
S 3 DROIT BUDGETAIRE
INTRODUCTION
L’expression « droit budgétaire » signifie au sens large, un ensemble des
règles juridiques applicables aux budgets des personnes morales de droit
public.
Le droit budgétaire s’entend des dispositions présidant à l’élaboration du
budget de l’État et plus largement de l’ensemble des budgets publics :
répartition institutionnelle du pouvoir financier, procédures d’adoption du
budget, principes budgétaires applicable à cette procédure, exécution
budgétaire et contrôle de cette exécution.1
1-le droit budgétaire est une branche de droit public programmée en tant
que matière enseignée au troisième semestre du tronc commun de la licence
en Droit , elle sera complétée par le droit fiscal en semestre 4 et pour les
étudiants qui opteront au droit public, ils auront la chance d’approfondir leurs
connaissances par les modules de :Gestion budgétaire de l’État, Droit fiscal s5
et des finances locales s6.
Tous ces modules appartiennent à la discipline des finances publiques jadis
enseignée durant toute l’année en licence et au niveau supérieur sous le
fameux titre sciences et législations financières. D’ailleurs, c’est dans les
ouvrages des finances publiques qu’on trouve les chapitres relatifs du droit
budgétaire.
Les finances publiques sont une branche de droit public qui a pour objet
l’étude des règles et opérations relatives aux deniers publics, ces opérations
concernent les ressources et les dépenses de l’État des collectivités
territoriales, et certains établissements publics.
L’expression« finances publiques »renvoie non seulement à une législation,
mais aussi à une science relative aux phénomènes financiers, cette science est
le produit du travail commun des économistes et des juristes qui se sont
inspirés également des autres sciences sociales notamment la sociologie,
histoire et la psychologie.
Si les économistes ont participé à la genèse et à l’étude des mécanismes
économiques des finances publiques, les branches du droit public notamment
le droit administratif, le droit constitutionnel, et la science politique par la suite
sont les branches qui permettent la compréhension des normes des structures
et de la pratique des finances publiques.
1
DAMAREY Stéphanie, Termes de finances publiques, Gualino éditeur,2006p 102.
Contrairement aux branches dessciences économiques ou l’enseignement
des finances publiques est de plus en plus réduit en faveur des finances de
l’entreprise notamment, les derniers descriptifs des cours de droit public en
licence et au Master accordent plus de place aux finances publiques.
Toutefois, certaines matières financières, notamment la fiscalité, sont
toujours partagées par les branches de droit et d’économie (fiscalité de
l’entreprise, économie des finances publiques, gestion comptable et fiscale).
Finances publiques est une expression composée de ‘’finances’’ et
‘’publiques’’. Étymologiquement le mot finance dérive du latin
financiadésignant le paiement ordonné par une autorité, en relation avec le
verbe finer : c’est à dire mener à sa fin une transaction, ayant la même source
que le verbe finir,il signifie paiement d’une somme d’argent.
Le mot "finances" est aujourd’huiutilisé au pluriel, il englobe l’ensembledes
opérations de recettes et de dépenses qu’effectuent les personnes
juridiques(sujets de droit)2.
L’adjectif ‘’ publiques’’ limite le cadre d’étude des finances à la sphère
publique, c’est à dire qu’il ya des finances privées, publiques,sociales,
philanthropiques, religieuses…..
Il est difficile parfois de distinguer les finances publiques des finances privés
dans ce contexte de la mondialisation, et des transformations du rôle de l’État ,
notamment suite à la variété des modesde gestion des services publics,
privatisation, délégation ,partenariat public privé….
Les finances publiques sont une discipline traitant les ressources et les
charges de l’État et des administrations publiques en général.
Mais le périmètre des finances publiques qui nous intéresse est limité au
budget de l’État (les administrations centrales et leurs services extérieurs).Les
collectivités localeset les établissements publics ne font pas partie du cours.
3- Le mot budget a été utilisé en 1802 à propos des finances communales,
leGrand Robert fait remonter la première occurrence du mot àl’année 1764.
Ildérive de bougette qui désignait un sac ou un coffret, passé en Angleterre, Il
devient The Budgetqui était synonyme de sac dans lequel le trésorier mettait
les documents comptables et puis par extension l’État des dépenses et recettes
du Royaume3.
2
ISAII,p 27.
3
p37;Miche Paul
En 1806,le Budget a été officiellement utilisé comme prévision et
autorisation des recettes et dépenses,défini par le décret du 31 mai 1862
comme :« l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les
dépenses annuelles de l’Etat ».
En France, Depuis 1956 et notamment depuis la publication de l’ordonnance
du 2 janvier 1959,la notion la loi de finances a intégré la notion du budget,
ainsi, c’est la loi de finances de l'année qui prévoit et autorise, pour chaque
année civile, l'ensemble des ressources et des charges de l’État. Par contre, le
budget est constitué par l'ensemble des comptes qui décrivent, pour une
année civile, toutes les ressources et toutes les charges permanentes de l'État.
(Article 16 de l’ordonnance).
Contrairement á la LOLF Marocaine, La loi organique n° 2001-692 du 1er août
2001 relative aux lois de finances a précisé la notion du budget dans l’article 6 :
« Les ressources et les charges budgétaires de l'État sont retracées dans le
budget sous forme de recettes et de dépenses.
Le budget décrit, pour une année, l'ensemble des recettes et des dépenses
budgétaires de l'État.»
Au Maroc, le mot budget n’est pas défini par la LOLF n°130-13, mais on peut
adopter la définition donnée au budget local par les lois organiques relatives
aux collectivités territoriales.
Ainsi, la loi organique n°113-14 relative aux communes dans son 4article
152 définit Le budget comme étant :« l’acte par lequel est prévu et autorisé,
pour chaque année budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges de la
commune ».
Également,la loi organique n° 111-14 relative aux régions 5 reprend la même
définition.
Cependant lescollectivités territoriales n’ont pas de loi de finances, leurs
documents sont des actes préparés par les présidents et approuvés par les
élus.
Au niveau de l’État, on peut dire que le budget est la description chiffrée de
la loi de finances, les rubriques et les tableaux qui prévoient des crédits
4
Dahir n°1-15-85 du 20 ramadan 1436 (7juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n°113-14 relative aux
communes, Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)
5
Dahir n°1-15-83 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n° 111-14 relative aux
régions Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)l’article 165 :
« Le budget est l’acte par lequel est prévu et autorisé, pour chaque année budgétaire, l’ensemble des
ressources et des charges de la région ».
budgétaires et autorisent le gouvernement á les dépenser pour une année et
qui sont annexés à la loi de finances.
L’expression « droit budgétaire » signifie au sens large, un ensemble des
règles juridiques applicables aux budgets des personnes de droit public,
concrètement ces règles déterminent la structure, le contenu ainsi que
l’élaboration des budgets des personnes de droit public, leur exécution et leur
contrôle.
4-Le budget programme était une forme de présentation des dépenses
publiques qui se voulait scientifique, en application des expériences de
rationalisation des choix budgétaires en France. Inspirées de l’expérience
Américaine du Planning ProgrammingBudgeting Système. Les budgets
programmes ont été appliqués en France depuis 1973.
Outils d’informations, ils ont été oubliés pendant un certain temps, mais
en réalité ces budgets sont réhabilités par les réformes budgétaires actuelles,
qu’ils ont préparées.
Le budget ouvert est aussi une expression utilisée par les organisations non
gouvernementales nationales et internationales pour mesurer le degré de
transparence des finances publiques et L’accessibilité des citoyens à
l’ensemble des informations budgétaires pertinentes au moment opportun.
L’Organisation Internationale pour le Partenariat Budgétaire (IBP) a
construitun indice du budget ouvert qui permet d’évaluer l'état de la
transparence, de la participation du public au processus budgétaire et du
contrôle des budgets.
Cet indice classe les pays aprèsdes enquêtes réalisées une fois tous les deux
ans.
7 Différence Entre Budget, Trésor
La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) est le document statistique qui
présente, au nom du Ministère de l’Économie et des Finances, les résultats de l’exécution des
prévisions de la loi de finances avec une comparaison par rapport aux réalisations de la même
période de l’année précédente.
CHAPITRE 1
LES SOURCES DU
DROIT
BUDGÉTAIRE 6
6
Voir le thème « la législation budgétaire » au Google class room de la matière.
Ce droit puise ses sources fondamentales dans la constitution, la loi
organique des finances, les lois ordinaires,le règlementintérieurs du
parlement),la jurisprudence constitutionnelle financière.
5 Le cinquième axe
La nouvelle constitution a consacré les fondements constitutionnels des
finances locales8 et de la décentralisation financière, au niveau administratif
rappelant que la constitution 2011 affirme dès le premier article que
« L’organisation territoriale du Royaume est décentralisée. Elle est fondée
sur une régionalisation avancée »
7
Voir Chapitre relatif au contrô le des dépenses publiques(infra).
8
Les finances locales sont indépendantes du budget de l’É tat elles sont régies par d’autres textes
spécifiques aux budgets locaux.
Le Maroc a connu cinqLOLF, la loi organique relative à la loi de finances
(LOlF) n°130.139 de l’année 2015 est la loi en vigueur, Cette loi est la
cinquième loi organique des finances après celles de 1963,1970, 1972 et
1998. Elle remplace la loi n°7-98 modifiée par la loi n°14-00.
LaLOLF appelée aussi constitution financière vise à réaliser un ensemble
d’objectifs stratégiques et contient des techniques budgétaires pour les
atteindre. Selon la note de présentation qui a précédé la première version
de cette loi, ces objectifs sont :
La loi de finances est une loi spéciale qui est régie par la constitution,
notamment les articles 75-76-77, la spécificité de la loi de finances est
également précisée par la loi organique des finances. En termes de délai,
de procédure, de vote, la loi de finances est particulière.
Mais en tant que source de droit budgétaire, cela nécessite une analyse
du contenu matériel de cette loi, pour la comparer à la loi ordinaire.
10
TALLINEAULucille , la loi organique du 1 aout 2001 et le droit constitutionnel des publiques, RFFP
n°79,Septembre,2002 .
11
MËMENTOS LMD - Finances Publiques 2016,p23.
constitutionnalité : c'est-à -dire que le contrô le de constitutionnalité des lois
de finances ou des lois ordinaires s’exerce au regard des principes et
dispositions contenus dans la loi organique des finances. Toute loi de
finances qui n’est pas conforme à la lolf est aussi contraire à la constitution.
Les tribunaux administratifs ont été créé par dahir n° 1-91-225 (10
septembre 1993) portant promulgation de la loi n° 41-90, Les cours d'appel
administratives12 sont compétentes pour connaître, en appel, des jugements
rendus par les tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs
présidents.
12
Dahir n° 1-06-07 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006) portant promulgation de la loi n° 80-03
instituant des cours d'appel administratives, Bulletin Officiel n° 5400 du 1er safar 1427 (2 mars 2006).
réglementation des pensions et du capital-décès des agents de l'É tat, des
collectivités locales, des établissements publics et du personnel de
l'administration de la Chambre des représentants et la chambre des
conseillers, de la législation et de la réglementation en matière électorale et
fiscale, du droit de l'expropriation pour cause d'utilité publique, des actions
contentieuses relatives aux recouvrements des créances du Trésor.
La cour des comptes vérifie et juge les comptes présentés par les
comptables publics, La cour exerce une fonction juridictionnelle en matière
de discipline budgétaire et financière à l'égard de tout responsable, de tout
fonctionnaire ou agent de l'un des organismes soumis au contrô le de la cour
qui enfreint la législation budgétaire et comptable ou celle relative aux
marches publics ou ceux qui ont procuré à eux-mêmes ou à autrui un
avantage injustifié en espèces ou en nature.
Les arrêts de cour relatifs à la discipline budgétaire constituent
certainement un enrichissement du droit budgétaire.
La gestion des finances publiques des É tats fait l’objet des rapports d’évaluation
et analyses comparatives, car les bailleurs de fonds ont besoin de suivre la bonne
utilisation des emprunts et dons accordés aux pays en développement, la
soutenabilité des budgets des pays bénéficiaires de l’aide.les investisseurs ont
besoin d’informations fiables sur les déficits budgétaires, l’inflation, la pression
fiscale. D’ailleurs, la comparaison nécessite une certaine uniformisation des
normes de statistiques et de présentation des budgets, la classification des
dépenses et recettes.
Les standards internationaux en matière des finances publiques sont
focalisés surla bonne gouvernance des finances publiques. La bonne
gouvernance est une gestion basée sur la participation, la transparence, la
responsabilité et la reddition des comptes.
Ces principes sont nés en France au 19 siècle, ils ont été consacrés par
les différentes lois organiques des finances et ils ont évoluéau fil des temps
selon les conceptions politiques et économiques relatives aux politiques
budgétaires.
Ces principes sont traduits par des obligations concrètes aux pouvoirs
publics aux administrations et aux gestionnaires.
I -L’UNITÉ
15
GASTON jeze, cours de science des finances et de législation financière françaisethéorie générale du
budget,sixième édition, Paris, 1922, p192.
16
Ibid, p193.
des charges et des ressources de l'Etat dans la période envisagée ; or les
budgets spéciaux sont établis de telle façon que d'habitude — c'est du
moins le cas en France — la totalisation est très difficile. Gela tient à ce
que les divers budgets se pénètrent mutuellement et s'enchevêtrent ;
certains budgets spéciaux reçoivent des subventions du budget ordinaire,
d'autres, au contraire, y versent leurs excédents, ce qui entraîne
naturellement des doubles emplois en dépense et en recette(….)
Budget général de l'É tat comprenait trois parties ;La première partie
concerne les dépenses ordinaires de l'É tat et aux ressources nécessaires
pour les couvrir.
17
Edgard ALLIX,science des financeset de législation financière française 1907, p 67- 68
La deuxième partie comprend les dépenses financées par des emprunts
au cours de l'exercice et les prélèvements opérés pour y faire face sur le
compte hors budget de la réalisation des emprunts.
La troisième partie comprend les autres ressources exceptionnelles ou
spéciales et les dépenses correspondantes.
AMÉNAGEMENTS DE L’UNITÉ
18
Manuel des finances publiques ;
documents budgétaires ou même parfois des budgets séparés du budget
étatique pour d’autres personnes morales de droit public.
LES BUDGETS PRÉSENTÉS DANS LA LOI DE FINANCES : LE BUDGET
DE L’ETAT
Au Maroc, le budget de l’É tat réunit le budget général, des comptes
spéciaux et services de l’É tat gérés de manière autonome.
Avec des ressources différentes,des dépensesdifférentes et même des
nomenclatures variées.
Les charges de l'É tat comprennent:
-les dépenses du budget général;
-les dépenses des budgets des services de l'É tat gérés de manière
autonome;
-les dépenses des comptes spéciaux du Trésor
Les opérations des budgets des services de l'Etat gérés de manière
autonome et les comptes spéciaux du Trésor sont prévues, autorisées et
exécutées dans les mêmes conditions que les opérations du budget général.
Ces trois budgetssont insérées dans la loi de finances ce qui limite leur
exception au principe de l’unité.
a- Le budget général
Principal document budgétaire de l’É tat, il contient les ressources fiscales
et non fiscales perçues par l’É tat et qui servent à financer toutes les dépenses
publiques, Il contient des ressources qui sont pas réservésa un objectifs
précis ou Paul (M)
b- Comptes spéciaux du trésor :
Lescst sont des budgets crées dans le but :
- de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un
lien de cause à effet réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent être
commodément incluses dans le cadre du budget général ;
- de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant
leur continuité d'une année budgétaire sur l'autre;
- de garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se
poursuivent pendant plus d'une année.
Ces opérations comptables sont liées à l'application d'une législation,
d'une réglementation ou d'obligations contractuelles de l'É tat, précédant la
création du compte
La loi organique des finances organise le régime juridique et les types de
ces comptes mais leur ressources et dépenses sont précisées par les loi de
finances qui les ont créés. Selon l’article 27 de la LOLF : Les CST
comprennent les catégories suivantes:
a- les comptes d'affectation spéciale
b- Ies comptes d'adhésion aux organismes internationaux
c- les comptes de financement
d- Ies comptes d'opérations monétaires qui décrivent les mouvements de
fonds d'origine monétaire.
e- les comptes de dépenses s r dotation qui retracent des opérations
relatives à une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré
par des dotations du budget général.
c- Services de l’État gérés de manière autonome(SEGMA)
En vertu de l’article 21 de la LOLF les services de l'É tat gérés de manière
autonome sont services de l'É tat, non dotés de la personnalité morale, dont
certaines dépenses, non imputées sur les crédits du budget général, sont
couvertes par des ressources propres. L'activité de ces services doit tendre
essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à
rémunération.
Ces services sont créés par la loi de finances qui prévoit leurs recettes et
leurs dépenses.
La création d'un SEGMA est conditionnée par la justification de
l'existence de ressources propres provenant de la rémunération de biens ou
de services rendus ces redevances ou prix payés par les citoyens sont
souvent la contrepartie des services offerts aux citoyens-usagers ce qui
réduit la gratuité de plusieurs services publics de base comme la santé, la
culture et le sport…...
Un tableau annexé à la LDFprévoit et autorise les ressources et dépenses
des SEGMA, un rapport important décrit l’activité de ces services est jointà
au projet de loi de finances annuelle.
21
FONDAFIP (fondation internationale de finances publiques) section Maroc, rapport sur « la consolidation
des comptes publics au Maroc, un levier de cohérence des finances publiques et d’optimisation des politiques
publiques » ,2012.
22
ibidem,p 7
23
ALLIX Edgard,op.cit,p54.
la seconde manière : c'est la méthode de universalité, elle n'opère aucune
compensationentre les recettes et les dépenses. Tous les chiffres sont bruts.
C'est la règle du budget brut.Elleconsiste à inscrire au budget d'uncô té toutes
les dépenses, et de l'autre toutes les recettes, sans rien fairedisparaître par
compensation, par « contraction ».
L’auteur ajoute que la compensation rend en grande partie illusoires les
droits du Parlement qui ne voit pas la totalité des recettes et des dépenses
mais la différence entre elles.
La compensation appelée aussi « méthode sommaire » par l’auteur
facilite á l’administration de masquer au contrô le du Parlement :
- des dépenses derrière des recettes ;
- des recettes derrière des dépenses.
Il faut donc :
- inscrire toutes les dépenses au budget (en particulier, inscription
des frais de perception de l'impô t, règle du produit brut).
- Inscrire tous les produits au budget
Exceptions au principe
si l’impô t est globalement versé au budget général, certaines ressources
(redevances, taxes, produits des cessions des terrains domaniaux,
dons…)sont versés a des budgets spécifiques en relation directe avec la
recette et le texte créant la ressource.
24
JEZE Gaston l budget p 83.
L’affectation des recettes est appliquée pour certaines recettes, et ces
exceptions sont autorisées par la loi organique des financesou par la loi de
finances
a- SEGMA
Ces services dérogent également au principe de la non affectation, car
leurs ressources ne sont pas versées au budget général, mais elles sont
réutilisées pour couvrir leurs dépenses.
b- CST
Certaines taxes et redevances sont versées aux CST, ces comptes sont une
exception au principe de la non affectation, ainsi Les comptes d'affectation
spéciale retracent les recettes affectées au financement d'une catégorie
déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces recettes.
les lois de finances versent une partie des impô ts de l’É tat aux
collectivités territoriales à travers des CST. Ces recettes affectées constituent
des prélèvements sur recettes du budget général il s’agit,entre autres, des
parts suivantes :
30% de la taxe sur la valeur ajoutée, 5% de l’impô t sur les sociétés, 5% de
l’impô t sur le revenu.
c- FONDS DE CONCOURS
Selon l’article 34 de la loi organique de finances : Les fonds de concours
sont des sommes versés par des personnes morales autres que l'Etat ou
physiques pour concourir avec ceux de l'É tat à des dépenses d'intérêt public
sont directement portés en recettes du budget. Un crédit d'égal montant peut
être ouvert en addition aux crédits accordés par la loi de finances.
L'affectation des fonds de concours et les modalités de leur utilisation
doivent être conformes à ce qui est convenu avec la partie versante ou le
donateur. (C’est le cas aussi pour les dons et legs).
d- Enfin signalant l’existence de certains prélèvements qui ne sont pas
verses á l’É tat ou aux collectivités locales ni certains établissements publics,
il s’agit de la parafiscalité, ces taxes parafiscales constituent une exception
injustifiées pour le principe, elles ne sont pas recensées ni mesurées, elles
échappent au pouvoir législatif.
III- LA SPÉCIALITÉ DES CRÉDITS
Laspécialité des dépenses publiques ou des crédits est un principe
classique des finances publiques, il concerne les modalités de l’autorisation
budgétaireaccordée au parlement.
Historiquement la question s’est posée sur forme et le contenu de la
dépense, s’agit-il d’autoriser globalement un montant à dépenserau
Gouvernement ou de détailler l’autorisation selon des rubriques et suivant
les Ministères et les structures administratives.
une autorisation globale a été appliquée sous forme ‘’d’abonnement’’
:« Le Parlement passe alors avec l’exécutif une sorte d'abonnement; moyennant
une somme fixéeà forfait sur le vu d'un état estimatif présenté par les ministres,
lesAssemblées s'en remettent entièrement au gouvernement du soind'assurer le
fonctionnement des servicespublics ; à la seule condition de ne pas dépasser le
chiffre global qui lui a été alloué, le Gouvernement a toute latitude pour
déterminer le moulant de la dépenseà faire pour chaque service’’jeze)p121.
Ce système enlève le pouvoir au parlement et réduit son contrô le sur le
gouvernement, ce système a été abandonné pour un système de la
spécialitédes crédits c’est-á -direque l’autorisation parlementaire est
accordée selon des chapitres des paragraphes lignes, qui précisent le
montant et la destination des crédits.
Cetterépartition doit être respectée par le gouvernement et toute
modification nécessite une autre autorisation.
la structure du budget est ainsi déterminée d’une façondétaillée, sous
forme d’une nomenclature qui doit êtreexécutée par l’administration sous le
contrô le des comptables de l’É tat.
Certes on ne peut pas tout prévoir, la législationbudgétaire a prévu des
mécanismes de modification de la répartition des crédits par la loi de
finances de l’année. Ainsi, déjà le doyen allixa posé la problématique au
début du siècle dernier :
« Il faut que la spécialité dans le vote des dépenses pénètresuffisamment loin pour que
les Chambres indiquent avec assez deprécision les usages auxquels elles entendent que les
crédits soient employés.
Il faut, d'autre part, que la spécialité n'aille pas jusqu'à enleverà l'administration toute
espèce de libre disposition des fonds qui luisont accordés. Le tout revient à grouper les
dépenses par catégories demôme nature, ni trop larges ni trop étroites, qui feront, chacune,
l'objetd'un vote»p22.
Le budget de l’É tat comme il sera exposé dans les pages suivantes, est
reparti sur trois titres chaque titre est repartie sur des chapitres subdivisés
en articles paragraphes et lignes.
Depuis 2015, la loi organique des finances a prévu assouplissement de
cette nomenclature en supprimant les articles, les paragraphes et les lignes.
Ainsi, l’’article 38 : « Les dépenses du budget général sont présentées, à
l'intérieur des titres, par chapitres, subdivisés en programmes, régions et
projets ou actions »
Actuellement dans l’objectif de responsabiliser les gestionnaires, les
reformes budgétairestendent a globaliser les crédits et réduire le principe de
la spécialité des crédits qui était jugée trop compliquée par les contrô les
formels et la rigidité d’une nomenclature basée sur les moyens au détriment
des résultats et objectifs attendus de l’administration.
Virements de crédits
En principe, les virements de crédits entre chapitres sont interdits
(Article 45).Mais des virements de crédits peuvent être effectués à
l'intérieur d'un programme et entre les programmes d'un même chapitre
par décision du Ministre chargé des finances
OUVERTURE ET SUPPRESSION DES CREDITS SUPPLEMENTAIRES
Legouvernement peut changer la répartition des créditsprévue par la loi de
finances par des mesures radicales allant de l’ouverture des
créditssupplémentaires jusqu’à la suppression, mais cette fois il faut informer
préalablementles commissions parlementaires et surtout il faut que des
circonstances exceptionnelles soient présentes :(en casde nécessité impérieuse et
imprévue d'intérêt national, ou lorsque la conjoncture économique et financière
l'exige,
À côté de la gestion des crédits, la LOLF a prévu des crédits globaux ou
non spécialisés qui peuvent être gérés librement par le gouvernement.
I- L’ANNUALITÉ
Article 3
La loi de finances de l'année prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque
année budgétaire, l'ensemble des ressources-et des charges de l'État
25
Dahir n° 1-00-195 du 19 avril 2000 portant promulgation de la loi organique n° 14-00 ; B.O. n° 4788 du
20 avril 2000.
gouvernement par les lois de finances annuelles et loi de finances de
règlement. Une année est suffisante pour renouveler l’autorisation.
Techniquement, l’exécution doit suivre l’annualité de la loi de
finances ainsi les agents chargés de l’exécution du budget doivent clore
un exercice dans 12 mois qui correspondent au cycle économiques et
agricoles.
Mais certaines ressources ou dépenses peuvent se rapporter á des
années différentes, ce qui pose le problème de leur rattachement
comptable.
Deux méthodes sont utilisées pour rattacher les opérations financières:
-un système de l’exercice :on rattache les opérationsbudgétaires á
l’année de leur naissance juridique l’engagement pour les dépenses et la
constatation pour les recettes.
-un système de la gestion :qui consiste à rattacher les opérations a
l’année de leur réalisationmatérielle, imputer les dépenses à l’année de
leur paiement et les recettes á l’année de leur encaissement.ce système
est adoptée par la législation marocaine toutefois depuis 2015 la LOLF
a prévu d’appliquer en parallèle le système de l’exercice dans le cadre
de la comptabilité d’exercice.
Ainsi pour la comptabilité budgétaire :
-les recettes sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au
cours de laquelle elles sont encaissées par un comptable public;
-les dépenses sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au
cours de laquelle les ordonnances ou mandats sont visés par les
comptables assignataires; elles doivent être payées sur les crédits de
ladite année, quelle que soit la date de la créance. (Article 32)
Quant à la comptabilité générale elle est fondée sur le principe
de la constatation des droits et obligations. Les opérations sont
prises en compte au titre de l'exercice auquel elles se rattachent,
indépendamment de leur date d'encaissement ou de paiement
Si cette dernière pratique constitue un prolongement de l’annualité,
en réalité ce principe a été entement remodelé par la loi organique des
finances.
Programmation triennale :
Le cadre annuel ne permet pas d’avoir une visibilité claire sur les
politiques publiques et empêche une meilleure performance des
dépenses publiques, ainsi la LOLF a consacré la programmation
triennale (sur trois ans) pour faciliter le pilotage des finances publiques
afin de garantir la soutenabilité budgétaire.
La PBT : « permet, primo, d’assurer la discipline budgétaire globale à
travers la conformité du budget avec les possibilités financières de l’Etat
et les contraintes du cadre macroéconomique.
Secundo, d’allouer efficacement les ressources, en conformité avec
les priorités stratégiques nationales ainsi qu’avec les politiques
sectorielles. Tertio, de garantir la prestation des services publics de
qualité au moindre coû t.
-Accroitre la responsabilisation des gestionnaires et leur offrir une
meilleure prévisibilité : La PBT fournit aux gestionnaires un cadre pour
le suivi de la performance de leurs programmes en termes d’efficacité,
d’efficience et de qualité de service »26.
La LOLF précise dans sonarticle 5 :
« La loi de finances de l'année est élaborée par référence à une
programmation budgétaire triennale actualisée chaque année en vue
de l'adapter à l'évolution de la conjoncture financière, économique et
sociale du pays.
Cette programmation vise notamment à définir, en fonction d'hypothèses
économiques et financières réalistes et justifiées, l'évolution sur trois ans de
l'ensemble des ressources et des charges de l'État ».
Chargé d'une part de centraliser les budgets des dépenses de ses collègues, en y
ajoutant le sien, et d'autre part de dresser lui-même le budget général des recettes, il
lui appartient de faire cadrer les évaluations de dépenses et les évaluations de recettes,
de réaliser, en un mot, l'équilibre du budget, en cherchant les économies possibles ou
les compléments de recettes nécessaires pour l'obtenir. Voilà la mission essentielle et
redoutable du ministre des finances. Il est, comme on l'a dit, le Ministre de l'équilibre»
Edgard ALLIX,1907
Lasincérité comme terme a été utilisée par plusieurs auteurs des finances
publiques dans le début du 20 siècle, en tant que concept il a été construit
pas la jurisprudence du conseil constitutionnel français avant sa
consécration par la loi organique relative aux lois de finances française en
2001, puis par la loi organique relative à la loi des finances marocaine en
2015.
La sincérité budgétaire
Le projet de loi de finances présente une évaluation des ressources et des charges,
cette prévision est basée souvent sur des hypothèses économiques qui prennent en
considération les données nationales et internationales ce afin de concevoir un équilibre
prévisionnel proche de la réalité.
« Les lois de finances présentent de façon sincère l'ensemble des ressources et des
charges de l'État. La sincérité des ressources et des charges s'apprécie compte tenu des
informations disponibles au moment de leur établissement et des prévisions qui peuvent en
découler ».
Pour qu’une loi de finances soit sincère, il faut qu’elle soit basée sur des
informations fiables et actualisées qui ne sous-estiment pas les dépenses et
qui ne surestiment pas les ressources. Si des changements ont affecté
l’équilibre prévu dans le budget, il faut procéderá une loi de finances
rectificative.
Le conseil constitutionnel a estimé,aussi : « la sincérité ‘’budgétaire’’ se
caractérise par une absence d'intention de fausser les grandeslignes de
l'équilibre déterminé par la loi de finances»27.
DOCUMENT Note de présentation PLFR 2020
C'est ainsi qu'il a été procédé à la création d'un Compte d’Affectation Spéciale
intitulé"Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus - Le
Covid-19" pour faireface aux dépenses exceptionnelles et soutenir les secteurs
sinistrés par la crise. Cecompte a pour objet de prendre en charge les dépenses
de mise à niveau du dispositifmédical, de soutenir l’économie nationale pour
faire face aux chocs induits par cettepandémie, de préserver les emplois et
d'atténuer les répercussions sociales de la crisesanitaire. De même, un Comité De
Veille Economique a été mis en place pour assurerun suivi rigoureux de la
situation économique, accompagner les secteurs touchés,anticiper les
répercussions sociales et économiques directes et indirectes de la crisesanitaire
et préparer la redynamisation de l’économie nationale.
27
Décision n° 2001-448 DC du 25 juillet 2001, Loi organique relative aux lois de finances, 2001.
principalement pour la composante fiscaledont les recettes devraient
enregistrer une baisse de 18,59%.
La sincérité comptable
Ce principe est applicable ainsi aux lois des finances de règlements et non pas
aux lois de finances initiales ou rectificatives. Car les lois de finances sont
accompagnées des états financiers de l’État.
« La certification est une opinion écrite et motivée que la Cour formule sous sa
propre responsabilité. Elle consiste à collecter les éléments nécessaires à l’obtention
d’une assurance raisonnable sur la conformité descomptes de l’État, dans tous leurs
aspects significatifs, aux règles et principes comptables qui lui sont applicables » 28
Récemment, le droit budgétaire s’est enrichi par d’autres principes qui
traduisent certes des normes internationales mais qui répondent aussi aux
exigences démocratiques consacrées par la constitution de 2011.
28
Certification des comptes de l’Etat exercice 2016 – mai 2017,p 11
taux et l’assiette des impôts et des autres prélèvements restent relativement stables.
CHAPITRE III
STRUCTURE DU BUDGET DE L’ÉTAT
LE BUDGET DE L’ETAT
Ressources de L’État - Charges de l’État
- Budget Général : Budget Général
- Dépenses en Intérêts et
Commissions se rapportant à la dette
publique
- Dépenses relatives aux
Amortissements de la Dette à moyen
et long termes
Les charges de l'É tat comprennent les dépenses du budget général; les
dépenses des budgets des services de l'É tat gérés de manière
autonome; les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.
PARAGRAPHE 1LES DÉPENSES DU BUDGET GÉNÉRAL
Le budget général comporte deux parties: la première partie
concerne les ressources et la seconde est relative aux charges. Les
charges du budget général comprennent les dépenses de
fonctionnement, les dépenses d'investissement et les dépenses relatives
au service de la dette publique.Ces trois éléments sont repartis sur trois
titres.
ldf 2018
Ministère de la sante
Note sur les dépenses relatives aux charges communes : la note déjà
présentée qui contient une partie fonctionnement et une partie
investissement. Cette note est très importante au niveau de l’investissement
en raison des montants colossaux qui lui sont accordés.Elle permet de
comprendre différents transferts effectués par le BG aux autres CST et
établissements dans le cadre de l’appui à plusieurs politiques publiques.
les crédits d’investissement des Charges Communes peuvent être
ventilés en 3 grandes catégories de dépenses :
Financement des grands projets structurants ;
Appui au financement des politiques et stratégies sectorielles ;
Apurement des dettes, restructuration et transferts divers.
La limitation du plafond de report des crédits d'investissement
(30% des crédits ouverts)
Selon l’article 63 de la LOLF les crédits ouverts au budget général au
titre d'une année budgétaire donnée ne peuvent être reportés sur l'année
suivante.Toutefois, les crédits de paiement ouverts au titre des dépenses
d'investissement du budget général et les reliquats d'engagement, visés et
non ordonnancés, sont reportés, sauf dispositions contraires prévues par la
loi de finances, dans la limite d'un plafond de trente pour cent (30%) des
crédits de paiement ouverts au titre du budget d'investissement pour
chaque département ministériel ou institution au titre de l'année
budgétaire.
CHAPITRE
ÉLABORATION DE LA LOI DE FINANCES
Le budget porte par la loi de finances est l’acte fondamental de la vie de
l’État, préparer le budget c’est dresser le programme de l’action
gouvernementale pour une année, décider le budget, c’est rendre ce
programme exécutoire et prendre les décisions politiques les plus
importantes qui soient29.
LE CHEF DU GOUVERNEMENT
LES MINISTÈRES
D’une gestion basée sur les moyens a une gestion basée sur les résultats,
la consommation des crédits par les Ministères doit répondre se faire selon
les objectifs, et la réalisation de ces objectifs doit être faite avec performance.
La traduction de cette nouvelle culture de gestion est menée par trois axes
:32
32
voirCirculaire N°: 6/2016 du chef du gouvernement du 23 mai 2016 Lancement de la quatrième
vague de la budgétisation par programme axée sur la performance dans le cadre du déploiement de
la loi organique relative à la loi de finances
Pour mettre en œuvre les programmes les ministères doivent les traduire
par des projets ou actions.
Selon l’article 40 de la lolf :
« Un projet ou une action est un ensemble délimité d'activités et
d'opérations entreprises dans le but de répondre à un ensemble de besoins
définis de même un projet ou une action est décliné en lignes budgétaires qui
renseignent sur la nature économique des dépenses afférentes aux activités
et opérations entreprises.
a- la consultation du parlement
Le projet du budget doit être adopté par les hautes instances exécutives ;
le conseil des ministres et le conseil du gouvernement.
Les constitutions et les lois organiques suivantes avaient repris les mêmes
pouvoirs et ajouté d’autres au profit du parlement toutefois l’approbation du
budget reste marquée par un ‘’parlementarisme rationalisé’’ (1).
Les pouvoirs du parlement ont été réduits de plus en pluspar la pratique
budgétaire, face à ce déclin, les récentes réformes budgétaires au niveau
international tendent à réhabiliter le pouvoir des assemblées législatives en
finances publiques mais sans beaucoup de résultats. Au Maroc, la loi organique
des finances n130-13 a essayé également de rénover les pouvoirs du parlement
en matière des finances publiques(2).
-Les objectifs d'un programme et les indicateurs y afférents sont repris dans
le projet de performance élaboré par le département ministériel ou l'institution
concerné.
Pour information la programmation pluriannuelle des départements
ministériels ou institutions, ainsi que celle des établissements et entreprises
publics soumis à leur tutelle et bénéficiant de ressources affectées ou de
subventions de l'État, est présentée, aux commissions parlementaires concernées
en accompagnement des projets de budgets desdits départements ministériels ou
institutions.
Comme toute loi ordinaire le projet de loi de finances passe par les
mêmesétapes de l’examen en commission et en plénière toutefois vu
l’importance des questions budgétaires, la procédurerelative à laloi de finances
est un peu spécifique.
La constitution consacre la priorité de la chambre des représentants lors du
dépôt et sa supériorité en matière du vote définitif.
Le projet de loi de finances de l'année est déposé sur le bureau de la Chambre
des représentants, cette priorité est consacrée par leconstitution et la loi
organique des finances avant les anciens textes(loi organique 7-98 et la
constitution de 1996) laissaient le choix au gouvernement de la déposer sur l’une
des deux chambres.
En réalité, c’est une règle générale consacrée par la constitution article 78 :
Les projets de loi sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des
Représentants. À l’exception des projets de loi relatifs particulièrement aux
Collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales
sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des Conseillers.
Le renforcement de la chambre des représentants par la constitution de
2011 est aussi visible à travers le vote définitif des lois en deuxième lecture, y
compris la loi de finances.
La phase parlementaire commence du 20 octobre jusqu’à la fin de l’année, ce
délai englobe les durée des deux chambres ainsi qu’une éventuelle deuxième
lecture. ce délai comprend 30 jours pour les represenants,22 jours pour les
conseillers avec une possibilité d’une deuxième lecture qui ne doit pas dépasser
6 jours.
Ainsi,selon l’article 49 de la LOLF :
« La Chambre des représentants se prononce sur le projet de loi de finances
de l'année dans un délai de trente (30) jours suivant la date de son dépôt.
Dès le vote du projet ou à l'expiration du délai prévu à l'alinéa précédent, le
Gouvernement saisit la Chambre des conseillers du texte adopté ou du texte qu'il
a initialement présenté, modifié, le cas échéant, par les amendements votés par
la Chambre des représentants et acceptés par lui.
La Chambre des conseillers se prononce sur le projet dans un délai de vingt-
deux (22) jours suivant sa saisine
La Chambre des représentants examine les amendements votés par la
Chambre des conseillers et adopte en dernier ressort le projet de loi de finances
dans un délai n'excédant pas six (6) jours.
la chambre des représentants vote le budget, les députes peuvent modifier les
dispositions du projet de loi de finances , toutefois , Conformément au alinéa de
l'article 77 de la Constitution, le Gouvernement peut opposer, de manière
motivée, l'irrecevabilité à des articles additionnels ou amendements ayant pour
objet soit une diminution de ressources publiques, soit la création ou
l'aggravation d'une charge publique.
Dès le vote du projet ou à l'expiration du délai prévu à l'alinéa précédent, le
gouvernement saisit la chambre des conseillers du texte adopté ou du texte qu'il
a initialement présenté, modifié, le cas échéant, par les amendements votés par
la chambre des représentants et acceptés par lui.
LE VOTE PAR LA CHAMBRE DES CONSEILLERS :
La Chambre des conseillers se prononce sur le projet dans un délai de
vingt-deux (22) jours suivant sa saisine.
Le projet doit être déposé dans les mêmes formes á la chambre des
conseillers, les documents accompagnant le projet et les documents réservées
aux commissions.
L’examen et le vote passent par les mêmes étapes en commissions et en
plénière.
La chambre est composée de six commissions permanentes,
La commission des finances de planification et développement reçoit le
projet de loi de finances pour examen et vote. Elle peut demander tous
documents et informations au gouvernement concernant le l’exécution de la loi
de finances en cours ou le projet prochain.
L’examen commence par la présentation du projet par le Ministre des
finances suivi d’une discussion générale sur les grands axes de la prochaine loi
de finances notamment ses hypothèses,ses nouveautés ; le Ministre répond aux
questions et commentaires des conseillersaprès discussiondes amendements ; le
projet est voté.
Le rapporteur de la commission doit élaborer un rapport relatant les travaux
de la commission.
Enparallèle,les autres commissions examinent les projets des budgets
ministériels
Chaque Ministre présente son budget devant la commission concernée par
son secteur.il doit en outre déposer à la commission :
-Une note de présentation du budget
- les budgets de fonctionnement et d’investissement détaillés
- Document et informations demandées par les conseillers.
Les commissions discutent le budget dans sa globalité puis articles par
articles,le Ministre répond aux observations et aux questions des conseillers.
L’EXAMEN EN SÉANCE PLÉNIÈRE :
Les rapports des commissions doivent êtreremis aux conseillers pour examen
et vote à la séanceplénière.
Après la présentation du projet par le Ministre des finances, les rapporteurs
des commissions ouvrent le débat par la présentation de leurs travaux puis les
députés discutent le projet dans sa globalité et article par article, ils ont le droit
de présenter leurs amendements á condition qu’ils soient déjà exprimés en
commission des finances et qu’ils ne modifient pas l’équilibrebudgétaireprévu
par le gouvernement.
Le gouvernement peut accepter ou refuser les amendements selon l’article
77 de la constitution (irrecevabilitéfinancière).
Finalement,les conseillers doiventvoter la première partie avant la deuxième
partie, les mêmes règles les modalités du vote de la loi de finances doivent
êtrerespectées par les conseillers (articles 54,55 de la LOLF ).
Le projet de loi de finances de l’année ne passe pas directement à la
promulgation et la publication, souvent il est renvoyéà la chambre des
représentants pour une deuxième lecture ou à la cour constitutionnelle pour
contrôle de sa conformité à la constitution.
LESDÉPENSES PLURIANNUELLES:
L’IRRECEVABLITÉ FINANCIÈRE
Puisque c’est l’équilibre qui justifie ces irrecevabilités, il est permis aux députés
de modifier certaines dispositions de la LDF dans le respect de l’équilibre, en effet
la loi organique des finances dans son article 56 précise la portée de cet
assouplissement.
Ainsi, conformément au 2éme alinéa de l'article 77 de la
Constitution, le Gouvernement peut opposer, de manière motivée,
l'irrecevabilité à des articles additionnels ou amendements ayant
pour objet soit une diminution de ressources publiques, soit la
création ou l'aggravation d'une charge publique.
S'agissant des articles additionnels ou amendements, la charge publique s'entend
des crédits ouverts au titre du chapitre.
À l'intérieur d'un même chapitre, des articles additionnels ou amendements, qui
doivent être justifiés et accompagnés des ajustements nécessaires aux objectifs et
indicateurs relatifs aux programmes concernés, peuvent augmenter ou diminuer les
crédits afférents à un programme, dans la limite des crédits prévus au titre dudit
chapitre. Tout autre article additionnel ou amendement doit être justifié.
Donc, les parlementaires peuvent modifier les crédits au sein des
programmes á l’intérieur d’un chapitre.
Cependant la LDFR n’a pas encore reçu l’importance qu’elle mérite entant
que moment d’évaluation et de reddition des comptes.