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PUBLIQUES
3ème année de la Licence
Pour Gaston Jèze, les finances publiques sont l’étude des moyens par
lesquels l’État se procure les ressources nécessaires à la couverture
des dépenses publiques et en réparti charge entre tous le citoyens.
Pour Pierre La Lumière, les finances publiques sont l’étude des moyens
par lesquels l’État cherche à réaliser des interventions dans le
domaine économique et social.
L’objet des finances publiques:
est souligné dans la définition par les termes : « phénomènes financiers ».
Il s’agit en réalité d’opérations financières : les recettes et les dépenses qui
s’inscrivent dans un cadre financier : le budget. Aussi peut-on dire que les
finances publiques étudient non seulement le budget considéré comme un
cadre financier mais aussi le contenu du budget c’est-à-dire les recettes et
les dépenses.
COMPOSITION DU BUDGET FRANCAIS
En finances publiques ne sont étudiés bien sûr que les budget publics,
celui de l’État, mais aussi ceux des collectivités territoriales et enfin
ceux de la Sécurité sociale.
Ces règles sont d’abord énoncées dans la Constitution (art 71, 79, 80
et 81 de la Constitution ivoirienne d’Août 2000) qui renvoie à une loi
organique.
L’ÉVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES
En effet, jusqu’à la Première guerre mondiale l’État n’exerce que des compétences
réduites. Celles qui manifestent classiquement la puissance régalienne : les relations
internationales par le canal de la diplomatie ou par le biais des armées ; la sécurité
intérieure grâce à la police et à la Justice.
Mais c’est de manière indirecte que l’intervention se fera le plus souvent, c’est-à-dire
par le biais de réglementations qui encadrent de plus en plus les activités
économiques et sociales.
Toutefois depuis une dizaine d’année, la tendance semble s’inverser puisque les
privatisations se multiplient, la déréglementation est à l’ordre du jour.
II– Le cadre économique
1 – La fin de la neutralité des finances publiques
À l’époque classique, les finances publiques sont neutres par rapport à l’économie. Cette
neutralité s’appréciant dans les deux sens.
Ainsi, elles doivent être inactives, c’est dire qu’elles ne peuvent influencer l’économie.
Mais elles doivent aussi être insensibles : l’économie ne devant pas influencer les
finances.
A – La fin du caractère inactif des finances publiques
Les responsables politiques utilisent sciemment les finances publiques pour
produire des effets économiques.
Ainsi les subventions, les avantages fiscaux pour ne citer que ces exemples sont
bel et bien destinés à encourager des activités ou à soutenir des secteurs
économiques.
Le budget est donc devenu un instrument au service de l’économie.
B– La fin du caractère insensible des finances publiques
• Ainsi lorsque la croissance redémarre les rentrées fiscales sont beaucoup plus
importantes que les prévisions ne l’indiquaient. Bien sûr la situation inverse est
vraie aussi.
• Mais la sensibilité des différents impôts n’est pas la même. Certains réagissent
plus rapidement que d’autres. La TVA est certainement celui qui est le plus
sensible.
III – Le cadre financier
1 – La fin de l’équilibre budgétaire
A – Le principe de l’équilibre
À l’époque classique, les finances publiques sont conçues comme les finances
privées. C’est pourquoi, on recommande que les recettes et les dépenses s’équilibrent.
Le déficit est interdit parce qu’il impliquerait le recours à l’emprunt que l’on estime
immoral. Quant à l’excédent il est proscrit dans la mesure où l’impôt ne peut servir
qu’à couvrir les charges publiques. Il ne peut donc pas financer des réserves.
C’est John Maynard Keynes qui est à l’origine de ce que l’on va appeler « la
théorie du déficit systématique ».
Pour cet auteur, l’équilibre économique est plus important que l’équilibre
budgétaire.
• Cette place particulière de l’impôt s’explique par des raisons politiques, mais
aussi par des raisons techniques.
• En effet, l’emprunt a pris une place d’autant plus grande que le déficit
augmentait, de plus les cotisations sociales représentent une part de plus en
plus grande.
• « Le budget est constitué par l'ensemble des comptes qui décrivent, pour une
année civile, toutes les ressources et toutes les charges permanentes de l'État
».
Toutefois, quiconque veut connaitre ou analyser avec précision la structure des sources de
financement du Trésor est confronté à un problème de définition en ce qui concerne les
éléments comptables à retenir pour encadrer la structure de ces sources, ainsi que
l’évolution de l’encours de la dette (stocks d’emprunts) qu’elles entrainent.
Cette structure peut être analysée selon différents critères: par groupe de créanciers, par
échéance, par devise, par type de taux d’intérêt, etc. Ceci est particulièrement vrai si on
prend en considération les novations possibles et continues de statut qui affectent certaines
ressources financières devenues aujourd’hui accessibles au Trésor.
Il est donc possible de distinguer entre deux types de sources de financement du Trésor :
des sources intérieures (Section I) et des sources extérieures (Section II).
Section I : Les sources intérieures de financement du trésor
Ces sources intérieures peuvent être ventilées de différentes manières : selon les
créanciers du point de vue de sa gestion (établissements financiers, bailleurs de fonds,
particuliers, institut d’émission, etc.) ; selon leurs échéanciers (long, moyen et court
terme) ; selon les types de produits (certificats à six mois, adjudications, etc.).
Mais, il est possible de distinguer ces sources de financement selon une classification
qui combine entres ces différents modes de ventilation et les regroupant en deux sous-
ensembles : sources à caractère non bancaire et d’autres à caractère bancaire.
1- Les sources à caractère non bancaire
Ce sont des sources recherchées d’une manière directe ou indirecte en dehors du circuit
monétaire, c’est-à-dire elles ne donnent pas lieu à une création monétaire. Il s’agit
notamment des emprunts intérieurs de l’État (a), du produit de la privatisation (b) et du
stock des arriérés de paiement des dettes de l’État (c).
L’opération est également sans ambiguïté pour le souscripteur, qui reçoit le montant du
capital prêté en une seule fois sans le capitaliser (sans produire des revenus jusqu’à
l’échéance) au fur et à mesure des échéances comme dans la technique précédente.
Si l’on se place d’un point de vue purement technique, l’amortissement par séries
permet d’obtenir un allégement considérable de la charge constituée par les arrérages
(retard de paiement) de la dette publique, au moins par rapport à la méthode dite de
l’échéance massive" sur une annuité unique.
Les intérêts et commissions
Les intérêts d’emprunt sont payables aux échéances fixées. Il s’agit de dépenses
obligatoires qu’on inscrit traditionnellement dans le budget général de l’État. Les
dépenses y afférents sont payées sans ordonnancement préalable sur simple présentation
des titres ou coupons au comptable ou à une banque agrée.
b- Le produit de la privatisation
D’ailleurs, on a toutes les raisons de croire que l’opération de privatisation obéit pour
l’essentiel à des préoccupations d’ordre budgétaire plutôt qu’à l’impérative, amplement
justifiée, de rationalisation du système économique.
c- Le stock des arriérés de paiement intérieurs de l’État
On entend par arriérés, l’ensemble des sommes dues par l’État vis-à-vis de ses
créanciers (entreprises privées, établissements publics, particuliers) et qui sont en
instance ou dont le paiement est suspendu. Ceux-ci peuvent être considérés comme un
moyen indirect de financement du Trésor, dans la mesure où leur enchevêtrement
général (accumulation) représente en réalité un rééchelonnement indéterminé et imposé
des créances sur le Trésor.
Pis, le recours à ce moyen déguisé pour financer, les déséquilibres de Trésorerie, en
ralentissant le rythme de paiement des dettes de l’État, n’est pas sans être onéreux
(présente des coûts pour l’Etat) , contrairement à ce qu’on peut imaginer. En effet, les
futurs créanciers de l’État ont tendance à réajuster, en amont, leurs offres financières à
l’État en fonction du supplément de coût financier implicite (coût voilé) que les retards
de règlement occasionneraient. Le résultat est qu’un bien ou un service collectif devient
coûteux.
2- Les sources à caractère bancaire
On peut distinguer dans cette catégorie : le financement par le marché obligataire des
titres négociables du Trésor (a) et les concours financiers de la BCEAO (b).
a- Le marché obligataire des titres négociables du trésor
L’AUT peut organiser, dans les conditions définies par son Conseil d’Orientation, des
émissions non prévues au calendrier annuel. Dix jours ouvrés au moins avant la date de
l’adjudication, le Trésor public émetteur saisit l’AUT pour l’organisation d’une
adjudication de bons ou d’obligations du Trésor, à l’aide du formulaire de demande.
o Les souscripteurs éligibles au marché primaire
Au terme de l’article 4 du règlement n°06/2013CM/UEMOA sur les Bons et
Obligations émis par voie d’adjudication ou de syndication avec le concours de
l’Agence UMOA-Titres, la souscription primaire des Bons et Obligations du Trésor est
réservée aux:
Établissements de Crédit,
Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI)
ainsi qu’aux organismes financiers disposant d’un compte de règlement dans les
livres de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Les autres investisseurs, personnes physiques ou morales, quel que soit l’État sur le
territoire duquel ils sont établis, peuvent également souscrire aux Bons et Obligations
du Trésor sur le marché primaire par l’intermédiaire d’Établissements de Crédit et de
SGI implantés sur le territoire de l’Union.
o La mise en concurrence
La technique de l’adjudication utilisée dans l’émission des bons du Trésor est effectuée
"au prix demandé". Elle met en concurrence les soumissionnaires selon le principe
d’appel d’offres.
Simplement, il y a lieu de distinguer entre les offres compétitives et les offres non
compétitives: les premières concernent les établissements admis qui présentent des
soumissions, en formulant les offres qu’ils effectuent pour leur propre compte et pour le
compte de leur clientèle.
o L’attribution
Les soumissions doivent être centralisées auprès de la BCEAO (structure chargée de la
régulation monétaire). L’Agence UMOA-Titre établit une grille anonyme de
dépouillement, procède à l’analyse des résultats et soumet les propositions de seuils de
décision au Trésor Public de l’État émetteur qui arrête, en dernier ressort, le montant à
retenir pour l’adjudication.
o L’adjudication à la Hollandaise
Une adjudication à la hollandaise correspond à une technique d’émission qui consiste à
servir des titres (essentiellement des titres de créance) au prix ou au taux effectif de
soumission. Les offres des soumissionnaires dont les prix sont les plus élevés sont
servies en premier et celles de niveau inférieur le sont ensuite, jusqu’à hauteur du
montant souhaité par l’émetteur. Les participants payent des prix différents,
correspondant exactement aux prix qu’ils ont demandés. L’adjudication à la Hollandaise
est utilisée dans l’UMOA dans le cadre des émissions de bons et d’Obligations du
Trésor.
o L’adjudication à la Française
Après dépouillement des ordres d'achat, l'émetteur fixe le prix minimum à partir duquel
les ordres seront servis. Ainsi, les soumissions retenues seront servies au même prix et
pour le même montant.
En effet, l’émetteur retient les soumissions aux taux les moins élevés jusqu’au total
qu’il se propose de mettre en adjudication. Le taux marginal retenu est le taux appliqué
à l’ensemble des soumissions servies.
ii) Le marché secondaire des titres publics
Le marché secondaire des titres publics est celui sur lequel sont échangés entre
investisseurs des titres financiers déjà créés (sur le marché primaire). En assurant la
liquidité des investissements financiers, le marché secondaire assure la qualité du
marché primaire et l'évaluation des titres financiers. Marchés primaire et secondaire sont
donc très complémentaires. L’instruction n° 004/03/2011 du 18 mars 2011 relative à
l'organisation du marché secondaire des bons de la Banque Centrale des États de
l'Afrique de l'Ouest précise les modalités pratiques de l’organisation du marché
secondaire des bons de la BCEAO.
C’est donc sur le marché secondaire que chaque État membre peut procéder au rachat
anticipé de tout ou partie des titres qu'il a émis, soit en se portant acquéreur directement
sur ce marché, soit en organisant des offres publiques d’achat avec l'assistance de
l'Agence UMOA-Titres. Le rachat direct sur le marché secondaire s’effectue de gré à
gré avec les détenteurs de titres. À cet effet, l’État se fait représenter sur le marché par
ses mandataires, notamment des intermédiaires, à savoir les établissements de crédit, les
SGI ou les SVT. Les opérations d’offres publiques d’achat de titres s’effectuent par voie
d’adjudication, organisée avec l'assistance de l'Agence UMOA-Titres, selon les mêmes
procédures que les adjudications d’émissions de bons et obligations du Trésor.
b- Les concours financiers de la BCEAO aux Trésors publics
Il est de tradition que la Banque Centrale, investie par le pouvoir public du privilège de
l’émission monétaire, consente à l’État des concours financiers afin de lui permettre
d’assurer l’exécution de ses opérations budgétaires. Cet appui financier est d’ordre
statutaire et permet la couverture des besoins monétaires de trésorerie par les découverts
en compte courant et le financement des investissements dans le cadre de l’amélioration
de la production. Ces concours financiers ont été prévus aux articles 14 et 15 des statuts
de la BCEAO. Jusqu’en 1973, la BCEAO pouvait accorder des avances temporaires
pour une durée limitée de 240 jours équivalents à 10% des recettes fiscales du dernier
exercice budgétaire connu.
Lorsque ces deux limites de temps et de montant s’avéraient insuffisantes, seul le
conseil d’administration de la BCEAO est habileté à prolonger le délai ou à augmenter
le montant jusqu’à concurrence de 15% des recettes fiscales. Depuis les réformes de
1973, la BCEAO peut consentir des avances à 12 mois à chaque État membre à
concurrence de 20% du montant des recettes fiscales du dernier exercice connu.
Notons qu’avec la nouvelle réforme de statuts de la BCEAO en 2010 consacre la
suppression du système des avances directes aux États dans son article 36 dans les
termes suivants : « la Banque Centrale ne peut accorder des financements monétaires
aux Trésors publics, aux collectivités locales ou à tous autres organismes publics des
États membres de l’UMOA. ».
Section II : Les sources extérieures de financement du trésor
Les sources extérieures de financement du Trésor désignent les engagements
contractuels de l’État en cours et ayant donnés lieu à un versement par un non-résident
au Trésor ivoirien, comportant une obligation de remboursement du principal avec ou
sans paiement d’intérêts, ou de paiement d’intérêts avec ou sans remboursement du
principal.
La structure de ces sources extérieures du Trésor est diversifiée et admet différentes
formes de ventilation: par groupe de créanciers, par structure de l’encours, par devise,
par type de taux d’intérêt, par type d’engagement, etc. Mais pour en faciliter la
compréhension, il est possible de regrouper ces sources en deux sous-ensembles: d’une
part des sources à caractère traditionnel ou l’État recourt directement à ses bailleurs de
fonds internationaux (§1), d’autre part des instruments plus actifs où l’État cherche un
retraitement de sa dette extérieure (§2).
1- Les recours aux financements extérieurs directs
Traditionnellement, l’État emprunte directement auprès de trois types de bailleurs de
fonds extérieurs : les créanciers multilatéraux (a), les créanciers bilatéraux (b) et les
créanciers commerciaux (c)
a- Les créanciers multilatéraux
Il s’agit des institutions financières internationales. Elles sont dirigées par les États
membres, ce qui équivaut virtuellement à l’ensemble des États du monde. Parmi
lesquelles figurent notamment le Groupe de la Banque Mondiale (i), le Fonds
Monétaire International (ii) et les banques régionales de développement (iii).
i) Le concours financier de la Banque Mondiale (BM)
La Banque Mondiale constitue un groupe d’institutions qui accordent des prêts qualifiés
de crédits ou de garanties. Il s’agit, d’une part de la Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement (BIRD) qui accorde aux Gouvernements des
prêts portant intérêts à des taux normaux (proches de ceux du marché) pour l’exécution
des projets économiques prioritaires. Toutefois, la BIRD ne peut accroitre le volume de
ses garanties, participations et prêts directs au-delà du montant de son capital souscrit,
diminué des pertes et augmenté des réserves.
Il s’agit, d’autre part de l’Association Internationale de Développement (AID), qui a
pour mission d’octroyer des crédits à des conditions très concessionnelles aux pays
pauvres. Les prêts de l’AID sont assortis d’un taux d’intérêt nul. En principe, l’attention
de la Banque devait être souvent portée sur l’impact économique des projets en termes
de développement du pays ou de bien-être des citoyens plutôt que sur les grands
équilibres macroéconomiques. L’intervention intense de la Banque témoigne, d’ailleurs,
le degré de sa coopération au financement des besoins des pays débiteurs.
ii) Le concours financier du Fonds Monétaire International (FMI)
Le FMI a pour mission principale d’assurer la stabilité du système monétaire
international et faire de sorte que les liquidités internationales disponibles permettent la
croissance continue de l’économie mondiale.
C’est ce schéma qui s’est appliqué, en général, avec succès, durant les trois premières
décennies où l’activité du FMI a été essentiellement tournée vers les pays industrialisés.
Jusqu’en 1975, la part des pays en développement dans les activités du Fonds est restée
marginale; elles ne sont devenues significatives qu’après 1975.
Après 1980, le FMI ne s’est pratiquement occupé que des pays en développement. En
effet, face aux difficultés persistantes du problème de la dette, le FMI et la Banque
Mondiale ont dû accroitre leurs modalités d’intervention, en jonglant avec leurs propres
règlements pour éviter les situations de rupture et en soutenant finalement les initiatives
de réduction de la dette.
Au départ, les prêts accordés par le FMI sont limités par le montant des quotes-parts.
Jusqu’à une date récente, aucune accumulation d’arriérés et aucun rééchelonnement
n’étaient tolérés. La justification avancée tient, d’une part au statut spécial du fonds
comme prêteur en dernier ressort, d’autre part au maintien d’un rating optimal pour la
Banque Mondiale.
Par la suite, l’adaptation des conditions de financement aux problèmes de la crise s’est
faite progressivement par la création au fil du temps d’un certain nombre d’instrument –
ou "facilités" – de prêt qui sont adaptés aux conditions spécifiques de ses divers pays
membres: un prêt du FMI facilite les politiques d’ajustement structurel (PAS) et de
réforme qu’un pays doit mettre en œuvre pour corriger ses déséquilibres de paiements
et restaurer les conditions d’une croissance économique durable.
De même, les pays à faible revenu peuvent emprunter à des taux concessionnels
(inférieur au taux du marché) par l’intermédiaire de la facilité pour la réduction de la
pauvreté et pour la croissance (FRPC).
Les prêts non concessionnels relèvent de quatre grandes facilités : accords de
confirmation; mécanisme élargi de crédit; facilité de réserve supplémentaire (FRS) ;
facilité de financement compensatoire (FFC). Le FMI propose aussi une aide
d’urgence, parfois assortie de taux d’intérêt concessionnels, à l’appui des programmes
de redressement des pays ayant subi une catastrophe naturelle ou un conflit.
iii) Le concours des banques régionales et sous régionales de développement
Les banques régionales de développement (BRD) constituent aujourd’hui de puissantes
forces dans la communauté financière internationale, ayant accordé pour plus de 100
milliards de dollar US de prêts au pays en développement au cours du dernier demi-
siècle.
Les BRD les plus importantes avec lesquelles la Côte d’Ivoire entretient des relations de
coopération considérables sont :
o Banque Africaine de Développement (BAD)
La mission de la BAD est de stimuler la croissance économique et le progrès social
en Afrique. Résumant les examens qui ont été faits des portefeuilles de chaque BRD
en faveur de la Côte d’Ivoire, il est remarqué que la BAD est la BRD la plus présente
en Côte d’Ivoire.
o Banque Ouest Africaine pour le Développement (BOAD)
o Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC)
o Banque islamique de développement (BID)
o Banque Européenne d’Investissement (BEI)
La BEI est l’institution financière de l’Union Européenne, créée par le Traité de Rome.
En dehors de l’Union, la BEI intervient principalement sur ses ressources propres, mais
aussi sur mandat, à partir de ressources budgétaires de l’Union ou des États membres.
Le FMI joue, en effet, un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club
de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomique pour mettre
en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris ; la conditionnalité.
Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du
FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de
développement.
De même, les créanciers du Club de Paris conviennent sur un certain nombre de règles
et principes qui garantissent l’efficacité de l’accord, à la fois entre pays créanciers et
pays débiteurs :
- aucune décision ne peut être prise en Club de Paris si elle ne reflète pas un consensus
des pays créanciers participants ;
- le Club de Paris prend ses décisions au cas par cas de façon à ajuster aux situations de
chaque pays débiteur;
- les traitements de la dette ne s’appliquent qu’aux pays qui ont besoin d’un
rééchelonnement et qui se soumettent à la conditionnalité de mettre en œuvre les
réformes destinées à résoudre leurs difficultés de paiement ;
- les créanciers conviennent solidairement de mettre en œuvre les termes agréés dans le
cadre du Club de Paris ;
- le Club de Paris préserve la comparabilité des traitements entre les différents
créanciers ; le débiteur ne pouvant octroyer à un autre créancier des conditions moins
favorables pour le débiteur que celles octroyées dans le cadre du consensus au Club de
Paris.
ii) Les autres créanciers bilatéraux
Les autres bailleurs de fonds de la Côte d’Ivoire ne faisant pas partie du Club de Paris
en l’occurrence les États arabes, la Chine, etc. qui accordent des prêts principalement
concessionnels par l’intermédiaire d’institutions spécialisées, telles que le Fonds d’Abu
Dhabi de développement, le Fonds koweïtien pour le développement économique, etc.
c- Les créanciers commerciaux
Ce sont les banques commerciales privées qui consentent des prêts à taux d’intérêt
commercial (au prix du marché). Les négociations et renégociations de dettes se font au
sein des comités consultatifs que les milieux médiatiques les assimilent généralement
comme des "accords du Club de Londres".
Il s’agit, en fait, des banques "chefs de file" qui négocient pour le consortium parfois
composé de certains établissements financiers à la fois l’accord conclu, chacune des
banques créancières doit l’approuver. L’accord n’entre en vigueur que lorsqu’un
pourcentage préalablement fixé des créanciers aura signé l’accord et que les autres
conditions à remplir ont été satisfaites (par exemple le paiement des arriérés).
2- Le recours aux instruments de la gestion active de la dette extérieure
De nouveaux instruments de la gestion active de la dette extérieure sont adoptés par le
Trésor, afin d’alléger le coût de son financement ; il s’agit notamment du
rééchelonnement (a), de la conversion de dette en investissement (b), du
refinancement de la dette onéreuse (c) et des opérations de swaps (d).
a- Le rééchelonnement
Le rééchelonnement est une technique selon laquelle le contrat d’emprunt est modifié
pour étaler l’échéancier des paiements d’intérêts et du capital dus aux créanciers. En
d’autres termes, le rééchelonnement consiste à modifier les conditions d’amortissement
de la dette existante, en poussant dans le futur les échéances d’un prêt.
Ces transferts se traduisent – toutes choses étant égales par ailleurs – par une
contradiction de même montant du revenu national disponible, ce qui permet de dégager
un surplus d’exploitation prélevé sur la consommation.
Or en poussant le service de dette dans le futur pendant une période donnée, le
rééchelonnement risque d’en alourdir davantage le coût : il permet de dépasser des
"pics" ; il ne s’attaque pas à la racine du problème. Si les recettes futures ne permettent
pas d’assurer le service de la dette après rééchelonnement, le problème n’est que
repoussé de quelques années. Sinon on tomberait dans des pratiques qui semblaient
auparavant inacceptables pour des créanciers (rééchelonnement d’intérêts,
rééchelonnement de montants déjà rééchelonnés, etc.).
Peu à peu, il est donc apparu que le diagnostic d’illiquidité qui avait été porté sur la
crise est erroné. L’économie d’endettement international où les nouveaux crédits
permettraient d’assurer le service de la dette s’est effondrée. C’est la raison pour
laquelle d’autres modalités plus actives de renégociation de la dette ont été
recherchées, telles que la conversion de dette en investissement.
b- La conversion de dette en investissement
Ce mécanisme a été, au départ, arrêté lors du cinquième et sixième accord de
rééchelonnement de la dette à l’égard des pays créanciers membres du Club de Paris.
Mais pour des fins d’une gestion active de la dette, ce mécanisme s’est étendu à d’autres
pays créanciers en définissant, dans un cadre conventionnel, le principe (i) et les types
de conversion possibles (ii) ainsi que les modalités de mise en œuvre (iii).
i- Le principe de conversion
La conversion de la dette est un mécanisme financier qui permet à la fois d’alléger la
dette de l’État et d’encourager les investissements étrangers au pays débiteur. Les
entreprises souhaitant investir au pays débiteur peuvent ainsi réduire le coût de leurs
investissements en capital en bénéficiant de monnaie locale à des conditions
avantageuses.
Ce mécanisme de conversion-investissement permet au pays débiteur de racheter par
anticipation, avec décote et en monnaie locale, sa dette vis-à-vis d’un pays créancier à
des investisseurs, qui l’ont préalablement achetée au pays créancier et cherchaient à la
convertir en projets d’investissements locaux. Les créances sont cédées à des
investisseurs privés et revendus à l’investisseur à un prix convenu entre le pays
créancier et le pays bénéficiaire (ce prix est appelé le taux de redénomination), en
échange d’un montant en monnaie locale à investir dans le pays.
L’État débiteur peut, grâce au mécanisme de conversion de créances, racheter sa dette en
bénéficiant d’une décote de marché agréée avec le pays créancier. Aussi, l’opération
permet-elle aux entreprises de réduire le coût de leurs investissements en bénéficiant de
monnaie locale à des conditions avantageuses. L’investisseur bénéficie, en effet, d’une
marge résultant de la différence entre le prix d’achat de la créance et le prix de rachat de
cette créance par le pays débiteur, marge qui vient conforter la rentabilité du projet
d’investissement.
ii- Les types de conversion
On distingue deux types de conversion : la dette convertie en investissement public et
celle convertie en investissement privé.