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Cours de finances publiques 1

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Programme cours Finances publiques
( 2ère Année LMD- FSEG)

Octobre 2022
A- Présentation générale des finances publiques
1-Définition
2- Evolution ou historique,
3-Sources
Programme (suite)
B- Les Finances de l’Etat
1. Les règles de présentation budgétaire
• Distinction entre budget et loi de finance (loi initial, rectificatif et de règlement)
• Principes budgétaires
2. Élaboration et vote de budget
• Elaboration : phase technique ; politique et législative
• Vote
3. Exécution du budget
• Engagement
• Liquidation
• Ordonnance paiement
4. Contrôle de l’exécution du Budget
• Administrative
• Parlementaire
• juridictionnel
C. Les
1. Les règles de présentation budgétaire
• Distinction entre budget et loi de finance (loi initial, rectificatif et de règlement)
• Principes budgétaires
2. Élaboration et vote de budget
• Elaboration : phase technique ; politique et législative
• Vote
3. Exécution du budget
• Engagement
• Liquidation
• Ordonnance paiement
4. Contrôle de l’exécution du Budget
• Administrative
• Parlementaire
• juridictionnel
Bibliographie indicative

• Tiégoué Amadou Ouattara,« L’économie des finances publiques et le système


budgétaire malien », édition jamana, 2002;

• Stephanie Damarey « L’essentiel des finances publiques », 3ème édition 2015, les
Carrés

• Sekou Sissoko,«Les finances publiques : De la théorie générale des expériences du


Mali», édition M’Ballou , mars 2004;

• Franck Waserman « les finances publiques », 8ème édition 2016, Documentation


françairse.

• François Chouvel « Cadre juridique du Budget, Conception, vote, ressources et


dépenses, Exécution contrôle, Budget social de la nation », 14ème édition 2011 ;
Objectif pédagogique
• A la fin du cours l’étudiant doit être capable
de:
- définir les finances publiques selon les
différentes approches
- Connaitre les différentes directives
communautaires relatives aux FB
- Maîtriser les principes d’élaboration, d’
exécution, de vote et de Contrôle du Budget
A-Présentation générale des Finances
Publiques
Introduction
• Cette introduction a pour objet de présenter
l’objet et le contenu des finances publiques.

• Au début de l’essor du capitalisme, les dépenses


de l’Etat étaient moindres, mais avec l’évolution
du rôle de l’Etat, les finances publiques sont le
reflet de deux conceptions du rôle de l’Etat, celle
de l’Etat libéral et de l’Etat interventionniste.
1- Définitions
• Les finances publiques sont l’étude des règles et
des phénomènes financiers liés à la puissance
publique. Elles relèvent des sciences sociales et
ont pour objet l’étude du phénomène financier
public dans sa globalité ;

• (ressources, charges, trésorerie, procédure


budgétaire et comptable, politique
budgétaire...etc.). Il s’agit en réalité d’opérations
financières qui sont les recettes et les dépenses
s’inscrivant dans le budget de l’Etat.
Définitions (suite)
• Ce cours va être axer sur les finances de l’Etat. Le budget
est exécuté selon des règles de droit bien précises, et
l’ordonnance du 16 Novembre 1960 est le fondement
juridique du droit budgétaire malien.

• Le droit budgétaire consiste à réglementer l’élaboration, la


présentation, l’exécution, et le contrôle de l’exécution de
ce budget.

• Jean Bodin écrivait en 1956 dans la république : « Les


Finances Publiques sont le nerf de l’Etat ». Bodin
souhaitait montrer que les Finances Publiques étaient :
Définitions (suite)
- Miroir de l’Etat dans la mesure ou un Etat peut
apparaitre comme libéral ou interventionniste;
- Le moteur de l’Etat, dans la mesure ou les
Finances Publiques permettent à l’Etat d’agir dans
l’économie, ou à tout le moins d’en régulariser le
cours, mais également d’agir sur la vie politique.

• Les finances Publiques sont la Science de la


couverture des dépenses publiques selon Gaston
Jèse « Il y a des dépenses Publiques, il faut les
couvrir ».
Définitions (suite)
• Les Finances Publiques ainsi se définissent sous 3 points de
vue :
- Economique à travers les opérations financières des personnes
publiques qui sont les opérations de recettes et de dépenses
(opérations budgétaires) et des opérations de trésorerie
(emprunts et gestion de la dette);

- Juridique à travers des actes juridiques (contrat d’achat, de


vente, échanges sur le marché), les Finances Publiques
constituent une branche du droit public qui étudie les règles et
les opérations relatives aux deniers publics;

- Du droit à travers les normes juridiques (décrets, lois, et textes


relatifs aux lois des Finances), les Finances Publiques
constituent une branche du droit public;
2 -Evolution Historique

• Les Finances Publiques ont été à la fois cause et


conséquence de l’Etat.

• Cause, en tant qu’elles ont conduit à la création de


l’Etat, et conséquence de l’Etat en tant qu’elles ont
permis la construction d’un droit, le droit financier
qui se décline lui-même en plusieurs composantes
(droit budgétaire, droit de la comptabilité publique).

• Les finances publiques ont évolué dans un triple


cadre : politique, économique et bien sûr financier
Evolution Historique (suite)

A- Le cadre politique
1- De l’Etat libéral à l’Etat providence
a - L’Etat libéral
• Les finances publiques classiques se développent
dans le cadre d’un Etat libéral, c’est à dire un Etat
qui laisse le maximum de liberté aux particuliers
sur le plan économique.

b- L’Etat Providence
• l’Etat va intervenir de plus en plus dans le domaine
économique comme dans le domaine social.
L’Etat Providence
• Mais c’est de manière indirecte que l’intervention
est faite, et se fera par le biais de réglementations
qui encadrent de plus en plus les activités
économiques et sociales.

B-CADRE ECONOMIQUE

• La fin de la neutralité des finances publiques


A l’époque classique, les finances publiques sont
neutres par rapport à l’économie. Ainsi, elles ne
peuvent influencer l’économie et l’économie ne
devant pas influencer les finances.
Cadre Financier

C- Le cadre financier
1- La fin de l’équilibre budgétaire

a - Le principe de l’équilibre
• A l’époque classique, les finances publiques sont conçues
en équilibre. En conséquence on prohibe le déficit mais
aussi l’excédent.

b - L’abandon de l’équilibre
• L’abandon de la règle est justifié par un certain nombre de
théories, C’est John Maynard Keynes qui est à l’origine de
«la théorie du deficit systématique».
Cadre Financier (suite)
• Pour cet auteur, l’équilibre économique est plus
important que l’équilibre budgétaire, on pourra utiliser
«l’effet multiplication de la dépense » pour rétablir
l’équilibre économique.
• En bref, l’augmentation des dépenses et donc le déficit
provoqué va permettre de relancer l’économie et
lorsque l’équilibre économique sera rétabli l’équilibre
budgétaire suivra. Cette théorie va être appliquée
avec plus ou moins de succès ici et là.
3.Les sources des finances publiques
• Au Mali, les sources du droit budgétaire sont surtout
l’ordonnance n° 46 bis du 16 Novembre 1960 qui
porte loi organique relative aux lois des finances et
plusieurs autres lois et textes réglementaires.
• Les sources des finances publiques sont internes et
communautaires sous l’influence de l’UEMOA.
A- Les sources internes
1. La constitution de 1992
• Elle contient diverses règles et divers principes qui
affectent les Finances Publiques.
Sources internes (suite)
• Il s’agit surtout :
- de légalité devant la loi;
- de l’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle;
- de la compétence du parlement, en matière de loi de
finances et en matière fiscale et financière;

2- Les textes financiers


• Ils sont des lois dont le contenu est matériellement
constitutionnel. il s’agit notamment de la loi n° 96-060 du
04 Novembre 1996 relative à la loi des finances ; de la loi
n°96-061 du 04 Novembre 1996 portant principes
fondamentaux de la comptabilité publique ; du décret n°
97-192/P-RM du 9 juin 1997 portant règlement général de
la comptabilité publique.
Sources internes (suite)

3- Déclarations universelles du droit de l’homme et du


citoyen (art 13 et 14)

• Art 13 « pour l’entretien de la force publique et pour


les dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable.

• Art 14 « tous les citoyens ont le droit de constater par


eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité
de la contribution publique, de la consentir librement,
d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité,
l’assiette, le recouvrement et la durée.
Sources communautaires
B- Les sources communautaires

• En matière de droit communautaire, le Mali s’inspire beaucoup des


directives (fixent les règles relatives aux contenus, à la
présentation, à l’élaboration, à l’adoption, l’exécution et le contrôle
des lois de finances) de l’UEMOA, des réformes pour une gestion
rigoureuse des finances publiques.
• Parmi ces réformes on peut noter :

- Le code de transparence de gestion des Finances Publiques (Loi


N°2013-031/du 23 juillet 2013 portant approbation du Code de
transparence dans la gestion des Finances publiques)
Sources communautaires (suite)

- La directive n°06/2009/CM/UEMOA portant loi des


Finances au sein de l’UEMOA, vise à harmoniser le cadre
juridique des finances publiques, afin de faciliter la
surveillance multilatérale des politiques budgétaires)
- Les lois de Finances (Loi N°2013-028/ du 11 juillet 2013
relative aux Lois de finances)
- La nomenclature de l’Etat (Décret N°2014-0694/P-RM du
12 septembre 2014 portant nomenclature budgétaire de
l'Etat)
- Le plan comptable de l’Etat (Décret N° 2014-0349/P-RM
du 22 mai 2014 portant règlement général sur la
Comptabilité publique)
Sources communautaires (suite)
• Le tableau des opérations financières de l’Etat (Décret
N° 2014-0350/P-RM du 22 mai 2014 portant tableau
des Opérations financières de l'Etat
• Décret N°2014-0607/P-RM du 13 août 2014 portant
modalités d'accès aux Informations et Documents
administratifs relatifs à la gestion des Finances
publiques et de leur publication
• Décret N° 2014-0774/P-RM du 14 octobre 2014 fixant
le Plan Comptable de l'Etat (PCE)
B- Les Finances de l’Etat

1. Les règles de présentation budgétaire


• Distinction entre budget et loi de finance (loi initial, rectificatif et de règlement)
• Principes budgétaires
2. Élaboration et vote de budget
• Elaboration : phase technique ; politique et législative (vote)
Vote
3. Exécution du budget
• Engagement
• Liquidation
• Ordonnance paiement
4. Contrôle de l’exécution du Budget
• Administrative
• Parlementaire
• juridictionnel
Les Règles de Présentation Budgétaire

1- Les Règles de Présentation Budgétaire


• Le document budgétaire dans sa présentation est
soumis à des règles permettant sa lisibilité et son
exhaustivité.
• Ces règles permettent distinguer le budget et la loi de
finances, et de préciser les principes budgétaires qui
régissent le droit financier.

1.1- Distinction budget et loi de finances


Dans le langage courant, les 2 notions sont largement
confondues même si la notion centrale a été le budget
Distinction budget et loi de finances
1.1.1- Budget
• Ainsi, le décret du 31 mai 1862 portant règlement général
sur la comptabilité publique en France disposait « le budget
est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes
et les dépenses annuelles de l’Etat ».

• Il présente 3 caractères : il est un acte de prévision,


d’autorisation, et il est annuel.

• Il ressort de cette définition que le budget constitue la


partie comptable (chiffrée) de la loi de finances. Le budget
se borne à décrire des recettes et des dépenses alors que la
loi de finances fixe et décrit la politique budgétaire du
gouvernement et de ses moyens.
Distinction Budget et loi de finances
1.1.2-Loi de finances
La notion de loi de finances va apparaitre avec le décret du 19 juin
1956 pour se dissocier de celle de budget.
Le budget est arrêté par le parlement dans la loi de finances qui
traduit les objectifs économiques et financiers du gouvernement.
La loi de finances fixe et décrit la politique budgétaire du
gouvernement et ses moyens d’action.

Il peut exister annuellement 3 sortes de lois de finances :

1.1.2.1-La loi de finances annuelle ou initiale


Elle prévoit et autorise pour chaque année civile l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat.
Elle comporte des aléas qui doivent être corrigés en cours
d’exécution.
Loi de finances initiale, la loi de finance rectificative ou
le collectif budgétaire, la loi de règlement

1.1.2.2- La loi de finance rectificative ou le collectif


Budgétaire
• Elle intervient en cours d’année pour modifier (ou
rectifier) les dispositions de la loi de finance de l’année
pour tenir compte des aléas non prévus ou
imprévisibles.

1.1.2.3 -La loi de règlement


• Elle constate les résultats financiers de chaque année
civile et approuve les différences entre les résultats et les
prévisions de la loi de finance de l’année complétée par
les lois de finance rectificatives.
Les Principes budgétaires

1.2- Les principes budgétaires


• Au nombre de 6, les principes budgétaires ont pour
objet de permettre au parlement de contrôler dans le
détail l’activité financière de l’Etat.

1.2.1- Principe de l’unité budgétaire


• Ce principe, très simple, implique que l’ensemble
des recettes et des dépenses doit figurer dans un seul
document budgétaire .
Les Principes budgétaires
1.2.2- Principe d’annualité budgétaire
• Il signifie que la loi de finances est votée chaque année par le parlement pour
une durée d’un an et qu’elle doit ensuite être exécutée dans l’année par le
gouvernement.

• Le principe de l’annualité se justifie par des considérations d’ordre


politique, administratif et économique :

- le souci d’assurer un contrôle régulier par le Parlement des finances de


l’Etat et
- l’intérêt pour le gouvernement de prévoir ses recettes et ses dépenses sur
une durée qui ne soit ni trop longue, ni trop courte.
- L’administration est astreinte à produire ses comptes avec une périodicité
annuelle afin que les instances chargées de vérifications et de contrôles
puissent apprécier la bonne et régulière gestion des deniers publics;
- L’annualité correspond à un rythme de vie sociale et économique (bilans
annuels des entreprises …): l’extension de la période budgétaire rendrait
plus incertaines les prévisions économiques, qui sont déjà plus aléatoires
dans le simple cadre de l’année civile.
Les Principes budgétaires (suite)

• 1.2.2.1Les principales exceptions au principe de l’annualité


1.1-Les exceptions au vote annuel
• Pour une période inférieure à un an
- Pour une dérogation historique: les douzièmes
provisoires;
- Une dérogation actuelle: la loi de finance rectificative
• Pour une période supérieure à un an
- Les dérogations passées
- Le dispositif actuel
1.2-Les dérogations à l’exécution annuelle
- Les crédits de report
- Les opérations de régularisation
Principes budgétaires

1.2.3-Le principe de l’Universalité


• Il complète le principe d’unité, il est fait recette du
montant intégral des produits, sans contraction
entre les recettes et les dépenses.
• En d’autres termes, les recettes et les dépenses
doivent être présentées dans leur intégralité.

• L’universalité se décompose en deux règles


(produit brut et non affectation):
- Règle du produit brut: dans la confection et
l’exécution budgétaire, les recettes et les dépenses
seront traitées dans leur globalité.
Principes budgétaires
La logique budgétaire serait que toutes recettes et toutes
les dépenses devraient obligatoirement être inscrites
dans leur détail et leur intégralité;

-la règle de non affectation: le principe de l’universalité


voudrait que pour les recettes et les dépenses publiques
formant deux blocs séparés, il ne soit pas possible
d’affecter une recette précise à une dépense précise;

1.2.4- Principe de Sincérité Budgétaire


Les lois de finances présentent de façon sincère
l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat
Les principes budgétaires

1.2.5- Le principe de la spécialité


• La spécialité reposait sur l’idée que l’Etat était avant tout une
structure administrative, qui devait disposer de moyens devant
apparaitre de façon détaillée dans les chapitres budgétaires (le
chapitre était une subdivision des crédits d’un ministère).

•Autrement dit, le principe du choix d’une petite unité plutôt que


de grandes masses en bloc pour voter le budget est dit la règle de
spécialité.
• Les crédits sont spécialisés par programme ou par dotation.

• Un Programme « regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre


une action ou un ensemble cohérent d’actions relevant d’un même
ministère et auquel sont associés des objectifs précis.
Les principes budgétaires (suite)

• Il existe autant de sections que d’institutions des


départements ministérielles, de régions et d’établissements
publics à caractère administratifs.

• Chaque section est déterminée par un « code fonctionnel »


à l’intérieur duquel on trouve un ou plusieurs services
déterminés par « unités fonctionnelle ».

Ex: Code Fonctionnelle (CF) 12: Présidence de la République


Unité fonctionnelle (UF) 1-101-000
Code Economique(CE) 11-00-00 personnel
12-00-00 fourniture de bureau
Classification Economique
Cette spécialisation des crédits par chapitre est faite
à l’intérieur de quatre compte suivants:
Classe I Dépenses de fonctionnement
Classe II Dépenses de transfert
Classe III Dépenses en capital
Classe IV Dépenses de la dette
Les dotations budgétaires sont spécialisées par
crédits. Les dotations budgétaires comportent des
crédits suivants: crédits globaux, évaluatifs,
provisionnels, et limitatifs,
Crédits budgétaires

• Les crédits globaux: ils sont spécialisés par chapitre selon leur
nature ou selon leur destination. Cependant, certains chapitres
peuvent comporter des crédits globaux destinés à faire face à des
dépenses éventuelles ou accidentelles.
• Les crédits évaluatifs: ils servent à acquitter les dettes de l’Etat
résultant de dispositions législatives spéciales ou conventions
permanentes approuvées par la loi. Ex: charges de la dette; frais
de justice
• Les crédits provisionnels: ils servent à acquitter les dépenses dont
le montant ne peut correspondre exactement à la dotation inscrite
dans la loi de finance. Ces dépenses ne sont engagées qu’en vertu
d’une loi ou d’un règlement contre signé par le ministre chargé des
finances. Ex: Besoins nouveaux, frais de transport (intérieur et
extérieur) etc.
• Crédits limitatifs: tous les crédits qui n’entrent pas dans les
catégories ci-dessus sont limitatifs. Ex: dépenses de personnel
Règle budgétaire (Suite)
1.2.6- Le principe de l’équilibre budgétaire
• A l’époque classique on recommande que les recettes et
les dépenses s’équilibrent. En conséquence on prohibe le
déficit mais aussi l’excédent. Cette règle de l’équilibre qui
deviendra un véritable dogme de la pensée financière
classique sera abandonné progressivement.

• Les théoriciens avancent une conception dite « budget


cyclique » selon laquelle l’équilibre du budget de l’Etat doit
être recherché, non pas dans le cadre du budget annuel,
mais sur un cycle budgétaire correspondant au cycle
économique.


Règle budgétaire (fin)
•La vision keynésienne soutient que l’équilibre peut être
maintenu au niveau des dépenses de fonctionnement de
l’Etat mais pas au niveau des dépenses en capital.

• Unanimement, les économistes s’accordent à dire que


l’équilibre budgétaire ne doit plus se cantonner à la
conception ancienne (classique). L’Etat peut, malgré ses
déficits, montrer une volonté de rigueur dans ses
dépenses. C’est ainsi qu’on vient à accepter des
financements du déficit par emprunts, par création
monétaire, à condition que les règles prudentielles soient
respectées.
Elaboration et vote du budget
2. Elaboration du Budget et vote du Budget
Le processus décisionnel de la loi de finances ou budget d’Etat
comporte trois phases: Technique, politique et législative.

2.1- Phase technique: Elle est la plus longue, et débute par la


lettre circulaire qui est ensuite adressée aux autorités
politiques et administratives.

- La lettre circulaire
Dans le cadre des directives arrêtées par le gouvernement et
sur la base d’études effectuées et d’hypothèses économiques
envisagées, une esquisse globale du projet de l’année à venir
est établie.
Lettre circulaire

• Cette esquisse comporte les perspectives d’évolution des


comptes budgétaires. Elle constitue le fondement de la lettre
circulaire envoyée chaque année par le Ministre chargé des
Finances.

L’objet de la lettre est de:


• Rappeler les responsabilités dans la préparation du budget;
• donner les directives sur les orientations de la politique
budgétaire de l’année à venir;
• Déterminer les formes dans lesquelles les propositions sont
présentées;
• Fixer le délai de dépôt des propositions:
Les éléments constitutifs de l’avant projet du budget
Les éléments constitutifs sont de deux parties: Recettes, et les
dépenses

- Recettes
La structures des recettes est la suivante:
• impôts et taxes;
• des amandes;
• Rémunérations des services rendus, redevances, fonds de
concours, dons et legs;
• Revenus du domaine et des participations financières ainsi que la
part de l’Etat dans le bénéfice des entreprises nationales;
• Produits des emprunts;
• Remboursement des prêts et avances;
• Recettes diverses, accidentelles ou exceptionnelles;

L’autorisation de percevoir les impôts est annuelle.


Éléments constitutifs de l’avant projet de
budget
-Dépenses
Les charges de l’Etat comprennent:
• les dépenses ordinaires
• les dépenses en capital
• Les prêts et avances

-Les dépenses ordinaires sont regroupées sous quatre titres:


(charge de la dette; dotation des pouvoirs publics; dépenses de
personnel, matériel et d’entretien courant; transferts autres que
ceux qui ont fait l’objet des dépenses en capital).

Les dépenses en capital sont regroupées sous deux titres:


(les investissements; les transferts affectés aux investissements)
La responsabilité des ordonnateurs dans
l’élaboration du budget de l’Etat

• Dès la réception de la lettre circulaire, les ordonnateurs


et les administrateurs doivent s’assurer si l’exécution du
budget précédent a été faite conformément aux
autorisations données par le parlement.

Ils doivent veiller sur:


• L’effectif de leur département ou de leur structure;
• Le crédit de fonctionnement des services relevant de
leur structure;
• s’assurer du paiement effectif de leurs contributions;
Responsabilités des ordonnateurs (suite)
• Veiller à l’exécution correcte des dépenses d’investissement;

• Poser des questions aux responsables des différentes structures


sur les difficultés rencontrées dans l’exécution du budget;

• informer les chefs de services sur les objectifs du département par


rapport à l’action gouvernementale.

• Toutes ces données sont récapitulées pour faire une note de


présentation jointe aux propositions des recettes et des dépenses qui
sont adressées au Ministre chargé des finances(DNB).

• La vérification et la correction de ces propositions sont assurées par


une commission technique
Responsabilité du Ministre des finances
L’intervention du Ministre des finances se situe à deux niveaux:
• Le conseil de cabinet;
• L’arbitrage avec ses collègues et les présidents des institutions ou leur
représentants;

2 .2- Phase politique


• Elle se déroule essentiellement dans le cadre du conseil des Ministres ou les
arbitrages du Premier Ministre et du Président de la république sont sollicités.

• Ces arbitrages peuvent être demandés avant le conseil des Ministres sur les
points très importants faisant l’objet de désaccord persistant.

• Le conseil des Ministres présidé par le président de la république arrête: ( les


grandes orientations budgétaires; le déficit prévisionnel soutenable; les
plafonds de crédit susceptibles d’être retenus par chaque département; le
projet de loi de finances qui sera soumis à l’assemblée Nationale
Phase législative ou vote du budget
• 2.3-Phase législative ou vote du budget
• Le vote de la loi de finance par l’Assemblée Nationale
(AN) comporte une double signification:

- décision souveraine fondée sur le consentement des


citoyens sur le budget;

- l’autorisation donnée par le parlement aux


gouvernement d’exécuter cette décision;

• Le projet de budget doit être déposé a l’AN au plus tard


le 1er lundi du mois d’octobre, et l’AN dispose de 3 mois
pour voter.
L’exécution du budget

3- L’exécution du budget
Le processus d’exécution du budget de l’Etat obéit à deux
phases principales: la phase administrative et la phase
comptable.
3.1-La phase administrative
Elle comprend trois étapes:
3.1.1- L’engagement :
C’est un acte qui crée ou constate une dette à l’endroit de
l’État.
Exemples : le recrutement d'un agent ; un marché de
fourniture de biens ou de prestation de services, la
réalisation de travaux, etc.
L’exécution du budget (suite)
3.1.2- La liquidation :
• Au sens large, elle a pour objet de reconnaître les dettes
publiques dans leur existence (services faits, livraison de
fournitures, réalisation de travaux, etc.) et dans leur montant.
• Au sens strict, elle porte sur la confirmation de l'évaluation de la
dépense (fixer le montant des dettes à payer).
• Dans la pratique, elle s'effectue en même temps que la phase
d'ordonnancement.

3.1.3- L'ordonnancement :
C'est l'acte administratif par lequel l'ordonnateur donne l'ordre au
comptable de payer la dette de l'organisme public conformément
aux résultats de la liquidation.
Exécution du budget (fin)

3.2-La Phase comptable


- le paiement
• C’est la dernière phase de l’opération de
dépense.

• Avant de payer le comptable vérifie la régularité


de la dépense:
- s’assure que le paiement à un caractère libératoire
en vérifiant la qualité du créancier et la règle la dépense
selon les modalités prévues ( chèque, espèce, mandat ou
virement);
Contrôle de l’exécution

4. Contrôle de l’exécution du budget


Le contrôle se déroule en trois étapes , le contrôle
administratif, le contrôle parlementaire et le contrôle
juridictionnel
4.1- Le contrôle administratif
Il apparaît sous la forme:
d’un contrôle financier;
d’un contrôle exercé par un corps de contrôleur(
l’Inspection des Finances, le Contrôle General des Services
Publics);
Contrôle de l’exécution (suite)

4.2- le contrôle parlementaire


L'Assemblée Nationale exerce un contrôle
concomitant à travers :
– les commissions d'enquêtes parlementaires durant
l'exécution de la Loi des Finances ;
– la communication des situations d'exécution
périodiques
Elle exerce un contrôle à posteriori à travers:
- le vote de la loi de règlement;
Contrôle de l’exécution (fin)

4.3-le contrôle juridictionnel


• Ce contrôle externe et à posteriori est assuré par la Section
des Comptes de la Cour suprême à travers:
 Son rapport sur l’exécution du budget d’Etat;
 Sa déclaration générale de conformité entre les comptes de
gestion et la comptabilité administrative;

• La Section des Comptes :


 Juge les comptes des comptables publics ;
 Vérifie la gestion financière des agents de l’ordre
administratif chargés de l’exécution du budget d’Etat;
 Exerce à tout moment tout contrôle de sa propre initiative
soit à la demande du Président de la République , du
Premier Ministre ou du Président de l’Assemblée Nationale;
Les acteurs du processus budgétaires

- Les agents de l’exécution budgétaire


 Les administrateurs de crédits
 Les ordonnateurs
 Le contrôleur financier
 Les agents comptables
Les acteurs du processus budgétaires

 Les administrateurs de crédits


Sont administrateurs de crédits les responsables des structures identifiées
dans le budget.
L’opportunité des dépenses inscrites au niveau de leur structure leur
appartient.

Les administrateurs de crédits expriment leurs besoins et c’est


l’ordonnateur secondaire délégué (DAF) qui est seul habilité à procéder à
des engagements budgétaires et à informer les administrateurs de crédit
de la situation de leurs inscriptions budgétaires et de l’état d’exécution des
crédits consommés.

Ex: les Directeurs Nationaux, les Directeurs généraux et les chefs des services
centraux ou rattachés
Les acteurs du processus budgétaires
(suite)
 Les ordonnateurs

• Est ordonnateur public, toute personne ayant


qualité au nom des organismes publics pour
prescrire l'exécution de leurs recettes et de leurs
dépenses.
• A cet effet, il constate les droits, liquide les
recettes, émet les titres de créances, engage,
liquide et ordonnance les dépenses.
Les acteurs du processus budgétaires
(suite)
 Les ordonnateurs principaux
Les ordonnateurs appartiennent à l’une des catégories
suivantes :
• l’ordonnateur principal du budget d'État : le Ministre
chargé des Finances ou ministre chargé du Budget ;
Il peut déléguer certains de ces pouvoir au
Directeur national du budget appelé ainsi
ordonnateur délégué du budget de l’Etat.
Au niveau des établissements publics nationaux
« sauf dispositions contraire, l’ordonnateur
principal est le Directeur de l’établissement
Les acteurs du processus budgétaires
(suite)
• Au niveau des collectivités :
- région: le président du conseil régional;
- Cercle: le président du conseil général;
- Commune: le maire;
Les ordonnateurs secondaires : les autres Ministres, les
Présidents des Institutions de la République et les
gouverneurs des Régions ;

• Ils sont chargés de la gestion des crédits ouverts ou


délégués à leur département, services ou
circonscription administrative.
Les acteurs du processus budgétaires
(suite)

• Les ministres peuvent déléguer leur pouvoir


aux ordonnateurs secondaires délégués
• des ordonnateurs secondaires délégués : les
Directeurs Administratifs et Financiers (DAF)
et les Directeurs Régionaux du Budget (DRB).

• Les ordonnateurs sont soumis aux différents


contrôles prévus par la réglementation,
notamment les contrôles administratifs et
juridictionnels.
Les acteurs du processus budgétaire
• Les acteurs du contrôle de l’exécution budgétaire
Le ministre des finances et de l’économie exerce une surveillance
budgétaire sur chacun des ministres « dépensiers » par l’intermédiaire
d’un contrôle financier . Ce contrôleur est le représentant personnel
du ministre auprès de chaque de ministre.
 Les acteurs du contrôle administratifs : Le contrôle financier, la
Direction générales des marchés publics, l’Inspection des
finances, des corps d’inspection interne aux administrations
financières ou externes
 Les acteurs du contrôle juridictionnel: Section des comptes
 Le contrôle parlementaire : députés
Les acteurs du processus budgétaire
Les comptables
• Le comptable est tout agent ayant qualité pour
exécuter au nom des organismes des opérations de
recettes et de dépenses ou maniement de titre , soit au
moyen des fonds et valeurs dont il a la garde.

• Les différents catégories de comptables publics:


- Les comptables de l’Etat;
- Les comptables des établissements publics nationaux;
- Les comptables des collectivités décentralisées et
établissement qui leur sont rattachés;
Les acteurs du processus budgétaire

• Les comptables de l’Etat:


1-Les comptables directs du trésor
Ils peuvent être soit principaux, soit secondaires; lorsqu’ils sont principaux, ils
centralisent les opérations faites pour le compte du trésor par d’autres
comptables publics (les régisseurs, les correspondants du trésor).

Les comptables principaux sont: - l’agent comptable central du trésor (ACCT);


- le payeur général du trésor (PGT); - le receveur général du district (RGD);
- Les Trésoriers Payeurs régionaux (TPR);

Les comptables secondaires (ou subordonnés): - les receveurs - percepteurs;


Ils sont comptables principaux pour les opérations de budget d’Etat, des
comptes spéciaux, et des opérations financières qui leurs sont assignées ainsi
que des collectivités décentralisées de leur résidence
Les acteurs du processus budgétaire
• Les comptables de l’Etat (suite)
2- Les comptables des administrations et régies
financières;
• Ils sont placés auprès des services d’assiette et
recouvrement sous l’autorité du ministres chargés des
finances (Direction Générale des Impôts, Direction Générale
des Douanes, Direction Nationales des domaines et du
Cadastre);

• Son réseau comprend les receveurs des impôts et les


receveurs des droits de douanes. Ils sont des comptables
secondaires et leurs opérations sont centralisées par les
comptables principaux du trésor.
Les acteurs du processus budgétaire
• Les comptables de l’Etat (suite)
3- les comptables des comptes spéciaux
Ils sont chargés par arrêté signé par le ministre chargé des
finances et le cas échéant par les ministres intéressés,
d’exécuter des catégories particulières de recettes et de
dépenses.

Ils s’agit :
- Droit de traversée routière;
- Programme de développement des ressources minérales;
- Fonds pour l’équipement et l’octroi d’indemnités aux agents
de sécurité chargés du contrôle routier.
Les acteurs du processus budgétaire
• Les comptables de l’Etat (suite)
4- Les comptables des budgets annexes
Ils peuvent également être chargés d’opérations de recettes et
de dépenses et de trésoreries découlant de l’exécution de
ces budgets pour le compte du trésor.

Ils s’agit:
- Entrepôts maliens au Sénégal(EMASE);
- Entrepôts maliens au côte d’Ivoire(EMACI);
- Entrepôts maliens au Togo(EMATO);
- Entrepôts maliens en Guinée(EMAGUI);
- Entrepôts maliens en Mauritanie(EMAMAU);
Les acteurs du processus budgétaire
• Les comptables des établissements publics nationaux
Il existe, pour chaque établissements publics, un agent
principal à la tête duquel est placé un agent comptable
chef de services de la comptabilité.

Sauf dérogation, l’agent comptable est nommé par arrêté


conjoint du ministre chargé des finances et du ministre
de tutelle.

L’agent comptable a qualité de comptable principal;


Les acteurs du processus budgétaire
- Les comptables des collectivités territoriales
Principe: les comptables des collectivités territoriales sont
des comptables de l’Etat.

Ils sont principaux justifiables de la section des comptes de la


Cours Suprême.

Le comptable de la commune peut être comptable de l’Etat.

• C’est d’ailleurs en pratique le plus souvent le cas, le chef de


poste connu sous le nom de percepteur, assure tout à la fois
les fonctions de comptable secondaire de l ’Etat c’est-à-dire
qu’il assure notamment le recouvrement des impôts directs
et de comptable principal des communes.
• MERCI POUR VOTRE AIMAIBLE ATTENTION

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