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INTRODUCTION
Finances publiques : phénomène politique au sens d’organisation de la société,
mélange de droit (cadre juridique qui normalise les situations financières
publiques), de gestion et d’économie.
L’Etat est impliqué dans la crise, il la subit (moins de travail donc moins d’impôts
et plus de dépenses), il est obligé d’emprunter, essaie de la juguler en
intervenant.
Au moment de la crise de 1929, l’état a du intervenir pour rétablir la situation :
new deal de Roosevelt : l’état est la solution à la crise. Idée qui a duré jusqu’à
fin 1970 : nouvelle crise, 1.5 millions de chômeurs (à l’époque chiffre
catastrophique), augmentation du prix du pétrole (2 chocs pétroliers), crise
économique, impôts qui baissent et dépenses qui augmentent. Les méthodes de
29 ne fonctionnent pas, plus on injectait de l’argent plus ça allait mal : l’état est
le problème, la solution est le marché (en 1981, discours d’investiture de
Reggan « l’état n’est pas la solution il est le problème »).
Puis nouvelle crise, il faut revenir à l’état et à ses plans de relance qu’il
développe pour régler la crise (commission présidée par Rocard et Jupé).
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Prélèvements de la totalité ou quasi-totalité des biens possédés par les victimes
du pillage.
Prélèvement qui ne laisse pas le temps aux victimes de reconstituer leur
patrimoine, de reconstituer ce qui leur permet de produire des richesses
économiques.
En leur prenant la totalité de leurs biens, il les condamne à se délocaliser pour
disparaître : les pillards n’ont aucune vision stratégique, ni dans l’avenir, ni
dans l’espace, ils n’ont aucune idée de la manière dont ils pourraient maîtriser
leurs ressources.
SECTION 2. LE TRIBUT
Ancêtre de l’impôt, avec lui se créent les premières formes de pouvoir politique. Il
apparaît quand les conquérants comprennent qu’il est important de :
-laisser à la disposition des populations une partie de leur production ainsi que
leurs outils de production afin qu’ils puissent continuer à cultiver et à produire de
nouvelles richesses dont une partie pourra être plus tard prélevée.
-effectuer des prélèvements à date fixe, réguliers dans le temps et en général
après les récoltes.
Dans ce cadre, les conquérants laissent les populations libres de travailler et
avec de quoi entretenir leur force de travail (se nourrir, se vêtir, se loger).
A partir de là ils développent ce que l’on peut qualifier de conception
gestionnaire et stratégique. Cette conception se traduit par la capacité de se
projeter dans l’avenir, mais d’organiser l’espace.
Tribut : -prélèvement obligatoire qui peut être effectué par la force.
-intervient à date fixe.
-laisse aux individus de quoi produire plus qu’il ne leur est nécessaire
pour vivre, c’est-à-dire des surplus qui pourront être prélevés.
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Sous l’antiquité, des procédures très performantes et sophistiquées ont été
créées afin de déterminer très précisément le montant de la matière imposable
mais aussi la capacité des contribuables à payer l’impôt (=capacité contributive).
Par exemple, en Egypte, système de recensement des familles qui leur a permis
de connaître les contribuables ; un cadastre, plan de tous les terrains avec leurs
propriétaires, celui qui l’utilise, sa superficie, le type de culture et le rendement ;
création d’un corps spécialisé de fonctionnaires qui va asseoir l’impôt, le liquider
et le recouvrer.
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SECTION 1. LA REVOLUTION DE 1789 ET LA NAISSANCE DU DROIT
PUBLIC FINANCIER
1. LA REVOLUTION FISCALE ET LA NAISSANCE DU DROIT FISCAL
Le droit public financier se compose de 3 branches : doit fiscal, droit budgétaire
et droit de la comptabilité publique.
La fiscalité inquisitoriale de l’ancien régime est une des causes de la révolution :
dans les cahiers de doléance ce qui a été le plus réclamé en matière financière
est de fixer l’impôt (peu importait son utilisation).
Création de toute pièce d’un système fiscal nouveau. Ils mettent en place un
certain nombre de principes sur lesquels reposent encore aujourd’hui le droit
fiscal. Sur leur base va pouvoir se construire à partir du 18e un droit fiscal qui va
apporter aux contribuables une certaine sécurité juridique. Les contribuables
vont se voir accorder un certain nombre de garanties et donc une certaine
sécurité fiscale.
La légitimité sociale
Article 13 DDHC : principe d’égalité devant l’impôt qui interdit toute différence de
traitement, tout privilège en matière fiscale.
La contribution doit être également répartie entre tous les citoyens. Principe du
droit fiscal qui demeure fondamental.
La légitimité financière
Articles 13 et 14 : principe de nécessité de l’impôt. L’impôt est nécessaire pour
couvrir les charges publiques, « pour l’entretien de la force publique et pour les
dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable »
(article 13) ; « la nécessité de la contribution publique » (article 14).
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Les charges publiques dont il s’agit sont limitées aux dépenses régaliennes
(sécurité, voierie, justice).
Principe contemporain à portée constitutionnelle.
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Un premier impôt est créé : la contribution foncière, instituée par les lois du
23.11 et 01.12.1790, censée rapporter la totalité des sommes nécessaires pour
couvrir les charges publiques.
Devant les difficultés rencontrées pour collecter cet impôt une deuxième
contribution est créée : la contribution mobilière, instituée par les lois du
13.01 et 18.02.1791 qui avait pour objectif de taxer sur la base d’indices fonciers
de revenu du contribuable : le loyer qu’il paye pour l’appartement qu’il occupe ou
celui qui pouvait lui être demandé s’il était propriétaire. Ce loyer est estimé par
l’administration fiscale et est appelé valeur locative (terme toujours utilisé).
Impôt d’état qui a été donné aux collectivités territoriales (taxe d’habitation
depuis 1973).
Ces impôts entrant toujours mal on en créa un troisième, la contribution des
patentes, qui taxe les activités industrielles et commerciales (artisanales) sur la
base des locaux (donc encore sur une base foncière).
Puis, sous le directoire, un quatrième : la contribution sur les portes et
fenêtres (dure jusqu’en 1925) dont l’indice est la surface des ouvertures d’une
maison, plus il y en a et plus elles sont larges, plus on paye.
Ces 4 impôts on été appelés les « 4 vieilles contributions ».
En 1890, la contribution foncière a été scindée en 2 : sur les propriétés bâties et
sur les non bâties (terrains).
Ces impôts étaient prélevés au profit de l’état mais début 20e ils furent transférés
aux collectivités locales car pas assez intéressants pour l’état. Il créé à son profit
des impôts qualifiés de modernes tels que l’impôt sur le revenu des personnes
physiques puis celui sur les sociétés puis enfin, vers 1990 la TVA (=aujourd’hui la
moitié des produits des impôts de l’état).
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1. LES BASES THEORIQUES : LES DOCTRINES LIBERALES CLASSIQUES ET LES
FINANCES PUBLIQUES
A. Le père fondateur : Adam Smith (1723-1790)
Universitaire de Glasgow qui enseigne la philosophie, l’économie, le droit et les
sciences politiques. Etant précepteur il visite l’Europe et rencontre les
physiocrates. Il retient de leurs théories le principe de la liberté du marché et y
ajoute l’idée que la source de la richesse est le travail (et non plus la propriété
foncière). Il publie sa théorie en 1776 dans recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations. Il y développe 6 idées essentielles :
-la liberté est le principe de base de tout système économique et
l’interventionnisme de l’état est à condamner.
-la source de la richesse est le travail.
-il ne doit pas y avoir de règlementation ni des salaires ni des prix.
-toutes les frontières doivent être supprimées afin que les échanges se fassent
librement.
-l’activité économique de chaque individu doit être déterminée par intérêt
personnel et la confrontation de ces intérêts personnels est la source du progrès
économique.
-l’impôt doit être payé par toutes les classes de la société, doit être assis sur les
revenus du travail et doit être proportionnel (différent du progressif).
Smith considérait que si l’on suivait ces principes l’économie fonctionnerait de
manière harmonieuse, qu’il n’y aurait plus de pauvreté, « tout se passerait
comme si une main invisible régulait la vie économique » : base du libéralisme.
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-assurer le respect de la loi et pour cela financer une justice.
-assurer la circulation des marchandises d’un lieu à un autre en développant les
voieries.
Par ailleurs, selon ce principe de neutralité de l’état, son budget ne doit pas peser
sur l’économie, il doit être strictement équilibré : les dépenses ne peuvent pas
être supérieures aux recettes (pas de déficit) mais les recettes non plus ne
doivent pas être supérieurs aux dépenses (pas d’excédent).
L’impôt doit être strictement également neutre, il doit uniquement servir à
couvrir les dépenses liées aux fonctions régaliennes.
On ne veut pas que les finances publiques pèsent sur les acteurs économiques, il
faut donc encadrer l’action financière de l’état.
La notion de budget
Le budget est tout à la fois un acte juridique (voté par le parlement), un acte
politique et, plus récemment, un acte comptable et gestionnaire.
Le budget est un document où figurent d’un côté les dépenses et de l’autre les
recettes devant financer ces dépenses.
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-Acte de prévision : des dépenses et des recettes pour l’année à venir. Le budget
est adopté par une assemblée délibérante représentative des citoyens et
démocratiquement élue : le parlement pour le budget, le conseil des collectivités
territoriales pour les collectivités territoriales, le conseil municipal pour la
commune, le conseil général pour le département et le conseil régional pour la
région.
-Acte d’autorisation : l’assemblée délibérante, en adoptant le budget, autorise la
réalisation des dépenses et le recouvrement des recettes. On dit que l’assemblée
autorise l’exécution du budget.
Si le budget n’est pas voté, l’exécutif ne peut pas agir. De la sorte, le budget
exprime un partage de compétences entre l’exécutif et le législatif (ou encore
entre un organe délibérant et un organe exécutif). L’autorisation budgétaire doit
être préalable, elle doit précéder les opérations d’exécution. Il s’agit là d’une
nécessité juridique (acte condition). La sanction de cette règle est simple : si
aucun budget n’est voté l’exécutif ne peut assurer ni paiement des dépenses ni
recouvrement des recettes.
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Il existe 3 catégories de lois de finances :
-la loi de finances initiale : 1ere loi de finances de l’année. Doit être adoptée par
le parlement d’ici le 31 décembre. Par exemple le projet de loi de finances initiale
pour 2010 est actuellement discuté au parlement pour devenir ensuite la loi de
finances initiale pour 2010. Une seule.
-la loi de finances rectificative (=les collectifs budgétaire) : modifie en cours
d’année, lorsque cela est nécessaire, certaines dispositions, certains choix prévus
dans le cadre de la loi de finances initiale (par exemple, à cause de la crise
économique et financière, 2 lois rectificatives ont été prises pour modifier les
choix faits dans le cadre de la loi financière initiale). Il peut ne pas y en avoir
comme en avoir plusieurs.
-la loi de règlement : loi de finances mais pas une loi qui prévoit des recettes
et des dépenses. Il s’agit d’un texte législatif voté par le parlement et qui
constate et décrit les résultats de l’année écoulée. Cette loi décrit les
dépenses et les recettes qui ont été réellement effectuées, le budget n’étant
qu’un acte de prévision dont les dépenses et recettes ne sont pas forcément
réalisées.
Elle constate les différences entre les prévisions figurant aux lois de finances
initiales et rectificatives des réalisations effectives.
Nota : la notion de loi de finances n’existe pas pour les collectivités territoriales,
dans leur cas on parle seulement de budget. Elles produisent 3 catégories de
budget : le budget primitif (=loi de finances initiale), le budget supplémentaire et
les décisions modificatives (en cours d’année), et le compte administratif (les
opérations réellement effectuées, la loi de règlement).
De même, pas de loi de finances pour la sécurité sociale mais il existe des lois qui
s’en rapprochent : les lois de financement de la sécurité sociale.
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également des informations compréhensibles, lisibles : les comptes publics
doivent être transparents.
La recherche de la transparence est une constante de la vie financière publique
depuis son entrée dans une logique démocratique. Cette recherche s’appuie
principalement sue des principes qui mettent en avant la clarté des documents
budgétaires.
Par ailleurs, la transparence est également recherchée à un autre stade du
processus budgétaire : à celui de l’exécution, de la réalisation du budget. En
effet, si l’on veut suivre l’exécution du budget (=vérifier si ce que l’on avait prévu
a vraiment été réalisé) il est nécessaire que cette exécution soit effectuée selon
des procédés les plus clairs possible.
A cet égard, plusieurs règles on été posées au 19e :
-le principe de spécialité budgétaire : pendant tout le 19e, les parlementaires vont
s’efforcer de voter le budget de l’état de la manière la plus détaillée possible.
Après avoir obtenu le droit de voter le budget, ils vont obtenir celui de voter par
parties (au sein de chaque ministère), puis par sous-parties et les crédits
(=argent servant à financer les dépenses) seront finalement votés de manière
très détaillée sur la base de chapitres.
Le principe de spécialité consiste à spécialiser de manière la plus fine possible les
crédits par catégories de dépenses.
A partir du moment où ce principe s’est imposé, le parlement a disposé d’un très
grand pouvoir de contrôle sur les finances publiques. Il peut décider en détails de
l’utilisation des crédits qui sont mis à disposition des différents ministères.
Situation favorable qui s’est poursuivie sous la 3e et 4e république mais qui s’est
considérablement limitée à partir de la 5e république.
-le principe de l’universalité budgétaire comprend 2 règles :
La première, la règle de non affectation consiste à imputer l’ensemble des
recettes sur l’ensemble des dépenses : on ne peut affecter une recette
particulière à une dépense particulière (principe pas strictement respecté car
certains crédits sont affectés à certaines dépenses).
La seconde, la règle de non compensation (également qualifiée de règle du
produit brut) consiste à interdire la compensation d’une dépense par une recette.
En effet, les recettes d’un côté et les dépense de l’autre doivent figurer pour
l’intégralité de leur montant au budget (par exemple si un contribuable est aussi
fournisseur de l’état, les opérations effectuées entre eux doivent rester bien
distinguées), sinon on ne pourrait pas lire la réalité des opérations.
-le principe d’unité budgétaire : toutes les dépenses et toutes les recettes doivent
figurer dans un seul document. Il s’agit là de permettre aux élus d’avoir une vue
globale (encore une fois recherche de la transparence).
L’application de cette règle engendre 2 catégories de problèmes : le premier,
l’unité du document budgétaire qui est présenté au parlement n’est pas
absolument parfaite. En effet, il existe ce que l’on appelle un budget général
(=essentiel des dépenses et recettes de l’état) auquel sont associées 2 autres
catégories de compte, l’un s’appelant les budgets annexes et l’autre les comptes
spéciaux. Chacune de ces catégories comporte des dépenses et recettes traitées
à part du budget général.
Le 2e problème est la question d’une présentation unifiée de l’ensemble des
dépenses et recettes publiques, soit celles de l’état, des collectivités locales et
des organismes de sécurité sociale. A l’heure actuelle, pas de document
regroupant la totalité des opérations financières publiques (question discutée
depuis quelques années).
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-le budget général : 95% des dépenses et recettes de l’état. Aucune recette
affectée à une dépense.
-les budgets annexes : constituent des opérations financières des services de
l’état que la loi n’a pas doté de la personnalité morale et dont l’activité consiste
essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu au
paiement d’un dû. Ont été créés pour traiter à part des opérations commerciales
et étaient très nombreux pendant la période interventionniste de l’état. Par
conséquent, il s’agit de services publics isolés dans un budget propre figurant en
annexe du budget général. Ils sont votés par le parlement en même temps que le
budget général. Aujourd’hui il n’en existe plus que 2 : l’un concerne les
publications officielles et l’autre les contrôles de l’exploitation du secteur aérien.
-les comptes spéciaux : enregistrent des opérations que l’on a décidé
d’individualiser soit parce qu’elles sont temporaires (par exemple les prêts), soit
parce qu’elles ont un mode de financement particulier.
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fiscalité. Mais ce qui a rendu sa pensée originale, c'est l'intérêt qu'il a
porté à l'étude des dépenses publiques. En effet, la quasi-totalité des
auteurs de l'époque ne s'intéressaient qu'à la fiscalité. Adolphe Wagner a
établi ce qu'on a qualifié de « loi de l'extension croissante de l'activité
publique ou de l'Etat » ou loi de Wagner. Il a exposé cette loi dans un
ouvrage appelé Fondement de l'économie politique. Cette loi signifie que,
du fait du développement industriel, les dépenses publiques augmenteront
inéluctablement car le secteur public sera obligé d'intervenir pour
rééquilibrer le système économique et social. Wagner écrivait « des
comparaisons dans l'histoire et dans l'espace montrent, chez les peuples
en voie de progrès, un développement régulier de l'activité
de l'Etat et de l'activité publique exercée à côté de l'Etat par les diverses
administrations
autonomes (collectivités territoriales). L'Etat et les corps autonomes se
chargent de plus en plus d'activités nouvelles, ainsi un nombre toujours
croissant de besoins collectifs sont satisfaits par l'Etat. Nous en avons la
preuve manifeste et mathématique dans l'accroissement des besoins
financiers de l'Etat et des communes ». Selon Wagner, le secteur public
doit aider le développement de l'économie et doit également corriger les
effets négatifs de ce développement.
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Pour développer ces politiques, l'Etat ne doit pas hésiter à présenter des
budgets en déficits. Ce déficit budgétaire permet d'injecter dans le
système économique un supplément de pouvoir d'achat du fait des
dépenses publiques. Autrement dit, il permet de relancer la demande et
par conséquent de relancer l'économie.
Toutefois, Keynes estimait également que, s'il le fallait, un budget pouvait
être voté en équilibre ou en excédant afin de réduire la demande et de
rétablir l'équilibre avec la production. Pour Keynes, ce qui compte ce n'est
pas l'équilibre du budget en soi c'est l'utilisation du budget pour réaliser
l'équilibre de l'économie. Il estimait que c'était là le seul moyen de sauver
l'économie libérale, l'économie de marché.
Keynes écrivait « l'élargissement des fonctions de l'Etat apparaît comme le
seul moyen d'éviter une complète destruction des institutions
économiques actuelles et comme la condition d'un heureux exercice de
l'initiative individuelle ».
John Maynard Keynes a marqué la pensée économique des générations de
l'après 2nd guerre mondiale. Cet auteur a permis de refondre le droit
budgétaire et de repenser l'Etat.
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nécessité. C’est au contraire au développement d’un état interventionniste que
l’on assiste.
Il faut donc que les textes prennent en compte ce changement : réalisé au cours
des années 1950.
A. la reconnaissance juridique de la fonction économique de l’état
au cours des années 50, on commence à repenser et à vouloir réformer le droit
budgétaire. Le démarrage de ce processus fut lancé par un décret du 19.06.56
déterminant le mode de présentation du budget de l’état (cf document). Ce
décret définit 2 objectifs majeurs :
-il est indispensable de resituer le budget dans un contexte économique et
financier.
-il est nécessaire de centrer les débats parlementaires sur la loi de finance qui
constitue la traduction d’un point de vue budgétaire, des politiques et objectifs
économiques et financiers du gouvernement (en plein dans l’interventionniste).
Il s’agit la d’une reconnaissance formalisée (dans un texte) du rôle très actif que
l’on veut faire jouer de l’état dans l’économie.
L’interventionnisme de l’état est donc légitimé juridiquement.
Selon le décret, « le temps n’est plus ….. son devenir social ».
Les objectifs économiques et financiers chiffrés apparaissent désormais dans le
budget de l’état.
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Ce texte qui contient l’essentiel du droit budgétaire fait une distinction devenue
aujourd’hui majeure : d’une part les lois de finances et d’autre part le budget
(=expression comptable et chiffrée de la loi de finance).
L’autre texte important est le décret du 29.12.62 portant règlement général de la
comptabilité publique.
Il a complété l’ordonnance de 59 en ce qui concerne le droit de la comptabilité
publique.
Ce décret fait actuellement l’objet de réflexion ayant pour but de le réformer pour
l’adapter à la nouvelle conception des finances publiques telle qu’elle a été posée
par une réforme de 2001 (LOLF du 01.08.01 qui abroge l’ordonnance de 59).
En conclusion, à partir de la fin des années 50, et sous la pression des réformes
budgétaires on est en présence d’un nouveau cadre institutionnel. Le droit public
financier est nouveau, les pouvoirs du parlement, et ceux de gouvernement
également répartis d’une autre façon. Mais aussi, l’administration est
techniquement beaucoup plus experte qu’autrefois (en matière financière)
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Ces sommes qui sont transférées du budget de l’état à un autre budget
apparaissent en dépense dans le budget de l’état mais en recettes dans le
budget des collectivités qui les reçoivent : dépenses de transfert dont l’essentiel
concerne le secteur économique ou le secteur social.
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obligé pour les années à venir de prévoir les dépenses de fonctionnement liées à
cet équipement.
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2E PARTIE. LES FINANCES PUBLIQUES ET L’ETAT : LE PROBLEME
Au milieu des années 70, commencent à apparaître un certain nombre de
difficultés économiques et les observateurs se rendent compte qu’elles laissent
présager une crise profonde de l’économie. Le taux de croissance baisse, l’état
intervient sans succès, il voit ses ressources se réduire, ses dépenses augmenter
et il comble l’écart en commençant à s’endetter considérablement.
A partir de là, un certain nombre d’économistes ont remis en question les
théories keynésiennes interventionnistes. Ils ont critiqué les postulats
budgétaires et les théories financières suivies jusqu’alors.
L’état, considéré comme la solution à tous les problèmes, est alors très fortement
critiqué.
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Une idée s’est imposée : l’état, quelle que soit la puissance des instruments
financiers dont il dispose, ne peut pas décréter la croissance. Il doit laisser la
place au marché économique et financier.
D’une part il convient de privatiser les services publics et d’autre part que le
service public adopte des méthodes de gestion empruntées à la gestion des
entreprises (idées émises par les économistes néolibéraux classiques et relayées
par les décideurs politiques principalement Thatcher et Reagan).
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la critique de la dépense publique
très sévère fin des années 70. on a considéré qu’elles sclérosaient, empêchaient
la croissance économique.
Particulièrement visées celles de fonctionnement (notamment les salaires des
fonctionnaires). On a tenté de mener des politiques de réduction de la masse
salariale dans le secteur public : on a développé à partir de là la règle d’or :
l’équilibre entre les recettes de fonctionnement et les dépenses de
fonctionnement.
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« l’inéluctable ignorance de la plupart des données qui entrent dans l’ordre de la
grande société est la racine du problème de tout ordre social, des millions
d’hommes réagissent les uns sur les autres », dans droit, législation et liberté./
la théorie
Les points forts sont d’une part l’anti-étatisme et d’autre part l’hyper-
individualisme.
Ils sont favorables à :
-une organisation décentralisée de la société, ils estiment que les collectivités
locales et les associations doivent remplacer l’état.
-les Services publics doivent être tous et totalement privatisés et confiés soit à
des entreprises soit à des associations.
-la petite entreprise doit être soutenue car elle est d’une part le moteur de
l’économie et d’autre part une protection de l’individu contre l’état.
-il convient de déréglementer de manière radicale la société. Le droit ne doit pas
être produit par l’état mais doit naître des conventions, de contrats librement
consentis entre les individus.
-l’impôt doit être supprimé. Toutefois, certains libertariens se montrent
actuellement favorables à la mise en place d’un impôt sur la consommation tel
qu’une TVA, à un taux réduit.
-toutes les frontières doivent être supprimées pour que les échanges s’effectuent
librement.
D’un point de vue économique, ils reprennent les thèses d’Hayek.
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Elle va notamment analyser la manière dont se prennent les décisions qui
concernent les dépenses publiques.
Pour cela, elle va non seulement étudier les administrations mais également les
partis politiques et le système électoral.
Son point de départ est que les citoyens sont aussi des consommateurs qui
désignent leur choix, en ce qui concerne les biens publics, en votant pour des
représentants politiques qui ont un objectif : se faire élire ou réélire.
Les élus vont chercher à augmenter leur nombre de voix, à conquérir de
nouveaux électeurs comme une entreprise cherche à acquérir de nouveaux
marchés, à accroître le nombre de clients.
L’électeur est considéré comme un consommateur qui agit d’une manière
rationnelle sur un marché, c’est-à-dire en fonction de ses intérêts.
Cet électeur va voter rationnellement, en fonction des avantages économiques
qu’il compte retirer des programmes qui lui sont proposés par les partis
politiques.
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La théorie de la croissance endogène recherche qu’elles pourraient être les
conditions d’une croissance économique auto-entretenue : croissance qui ne
nécessite pas l’action de facteurs extérieurs.
Les recherches de cette école ont conservé initialement des études sur le rapport
entre le niveau de dépenses publiques et la croissance, la compétitivité de
l’entreprise.
Principe de base : la condamnation de toute dépense publique constitue peut-
être une erreur. Il s’agit de se demander si certaines dépenses ne peuvent pas
aider les entreprises à se développer. Le constat a été fait que certaines
dépenses d’infrastructures étaient nécessaires au développement économique.
Cependant, l’école ne revient pas vers les conceptions interventionnistes
classiques. Elle estime qu’il est nécessaire de trier les dépenses publiques pour
évaluer les dépenses susceptibles de stimuler la croissance : concept de
dépenses d’avenir.
Les dépenses d’avenir ont un effet stimulant pour la croissance : dépenses
d’investissement pour l’avenir.
L’école a initialement dégagé 2 grandes catégories de dépenses : celles
d’éducation et celles de recherche.
Aujourd’hui on y ajoute celles d’environnement et de santé.
Elle s’est notamment appuyée sur l’étude de Barro qui portait sur 98 états, sur
une période de 25 ans par laquelle il a montré qu’il existait une relation positive
entre la progression des dépenses d’éducation et le taux de croissance du PIB.
Nota : les dépenses d’avenir ne sont pas seulement constituées par des
dépenses d’investissement mais aussi par celles de fonctionnement.
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Cet agent fait également l’objet d’un contrôle de ses performances.
Par ailleurs, il doit produire un rapport de performance. Ce rapport décrit les
résultats obtenus par l’agent.
D’un autre côté, le décideur a le souci de s’assurer qu’une fois que le contrat a
été signé le mandaté respecte ses engagements, c’est-à-dire qu’il s’efforce
d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés.
On parle d’un risque de hasard pour le décideur ou encore d’un aléa moral.
Pour prévenir ce risque, il va mettre en place d’une part un dispositif de
surveillance, de contrôle du travail de l’agent et d’autre part un dispositif
d’incitation.
C’est ce modèle qui est adapté aujourd’hui au secteur public, si bien que les
différences entre gestion publique et gestion privée s’estompent
progressivement.
La gestion publique se caractérise progressivement par le fait qu’elle adopte la
culture de performance qui est celle de l’entreprise.
Cela amène la gestion publique d’une part à considérer les fonctionnaires comme
des agents mandatés et d’autre part à établir des rapports fournisseur/client
entre l’état et les administrés.
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conception gestionnaire, marchande du secteur public, constitue un véritable
défi.
CHAPITRE 1. LA DECONSTRUCTION DE L’ETAT PROVIDENCE
Dans la période actuelle, les structures publiques sont en pleine transformation.
Des réformes sont mises en place et toutes vont dans le sens d’une
rationalisation de la gestion publique et d’un meilleur contrôle de l’argent public.
Cette évolution va dans le sens d’une libéralisation du secteur public.
Les mesures les plus fortes qui ont été prises depuis environ 30 ans en France
furent la mise en place de la décentralisation à partir de 1982.
Pendant le même période s’est développé un phénomène de privatisation. Puis,
une réforme d’ampleur a concerné l’état : une réforme budgétaire qui a
radicalement modifié les procédures utilisées jusqu’alors et institué par une loi
organique, la loi organique relative aux lois de finances du 01.08.01 (mise
complètement en place depuis le 01.01.06).
Toutes ces réformes ont profondément et fondamentalement progressivement
transformé l’état. Il s’agit d’une véritable révolution.
SECTION 1. LE DESENGAGEMENT DE L’ETAT PROVIDENCE AU PROFIT
DES COLLECTVITES TERRITORIALES
Un processus de décentralisation s’est engagé au début des années 80 un peu
partout dans les pays développés. La France s’y est engagée en 1982. Il s’agit de
responsabiliser financièrement les collectivités territoriales. La
responsabilisation financière est au centre de toutes les réformes concernant les
finances publiques qui ont été ou qui sont mises en œuvre dans les différents
états dans le monde.
Avec la crise de la fin des années 70, l’état n’a plus les moyens de diriger les
politiques menées par les collectivités territoriales. C’est alors qu’il fait jouer le
principe de subsidiarité (=faire faire plutôt que faire)
Par ailleurs, on a supprimé le contrôle a priori exercé par l’état sur les
collectivités locales et on le remplace par un contrôle a posteriori, ce qui
signifie que l’on confère aux collectivités locales une liberté de gestion et que
l’état vérifiera ensuite la régularité ou l’efficacité de la gestion locale.
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Les collectivités locales, en vertu de leur compétence générale, ont développé
leurs actions dans tous les secteurs de la société.
2. LA RESPONSABILISATION FINANCIERE
A. L’ACTE I DE LA REFORME DES FINANCES LOCALES
La réforme des finances locales s’est mise en place avec le développement de
l’autonomie financière. Elle peut se résumer à l’autonomie de gestion.
Cette autonomie signifie que la collectivité locale a le droit de gérer tout à fait
librement les fonds qui sont mis à sa disposition, par exemple de gérer librement
les subventions qui leur sont versées par l’état.
Cette autonomie de gestion ne leur a pas toujours été reconnue. Autrefois et
jusqu’à la fin des années 70, les collectivités locales bénéficiaient de subventions
qu’elles étaient obligées d’utiliser pour réaliser des opérations qui leur étaient
désignées par l’état. On appelait ces subventions des subventions spécifiques.
L’autonomie de gestion consiste à leur accorder des subventions que l’on appelle
subventions ou dotations globales dont elles ont la possibilité d’utiliser
librement.
A cette autonomie de gestion peut être associée ce que l’on appelle une
autonomie fiscale. Cela signifie que non seulement les collectivités locales
bénéficient de subventions ou ont également la possibilité d’emprunter auprès
des banques, mais également qu’elles possèdent un certain nombre d’impôts
dont elles ont la possibilité, par exemple, d’en fixer les taux : elles ont une
fiscalité propre.
Dans ce cas, l’autonomie financière s’entend comme une autonomie de gestion
et une autonomie fiscale. C’est par conséquent une autonomie financière plus
importante.
les premiers pas vers l’autonomie financière
Dans un premier temps, au cours des années 70, les collectivités locales ont
obtenu une autonomie de gestion puis dans un second temps elles ont obtenu
une autonomie fiscale importante.
- la responsabilisation financière a commencé par l’autonomie de gestion et plus
particulièrement par une responsabilisation en matière d’emprunt puis en
matière de subventions.
En ce qui concerne les prêts, jusqu’à la seconde moitié des années 70, les prêts
accordés aux collectivités locales étaient des prêts spécifiques : elles devaient
réaliser avec l’argent une opération spécifique précise. A partir de 1976, on a
mené une expérience de globalisation des prêts : 3 institutions financières
contrôlées par l’état (la caisse d’aide à l’équipement des collectivités locales, la
caisse des dépôts et les caisses d’épargne) ont fait l’expérience d’accorder des
prêts globaux à des communes de plus de 10.000 habitants.
Cette expérience s’est révélée positive et a été généralisée à partir de 1979
(toujours pour celles de plus de 10.000 habitants).
- on a également globalisé les subventions en 1979 en instituant la dotation
globale de fonctionnement.
Une loi du 03.01.79 a institué une dotation globale importante (la DGF).
Avec les prêts et subventions globales a commencé à se développer l’autonomie
de gestion financière des collectivités locales, qui a ensuite été renforcée par une
certaine autonomie fiscale.
Depuis les lois de 1973, 1974 et 1975 les collectivités locales se sont vues
attribuer des impôts propres : la taxe d’habitation, la taxe foncière sur les
propriétés bâties et non bâties ainsi que la taxe professionnelle.
Une loi du 10.01.80 a considérablement accru l’autonomie fiscale des
collectivités locales. En effet, elle leur a permis de voter les taux des 4 impôts
locaux.
27
On a là un début d’autonomie de décision en matière fiscale.
Nota : la taxe professionnelle est un impôt local qui est mis à la charge des
entreprises (des professions libérales). La taxe d’habitation est à la charge des
locataires ou propriétaires qui occupent un appartement. La taxe foncière sur les
propriétés bâties est à la charge des propriétaires d’immeubles, de maisons ou
d’appartement. La taxe foncière sur les propriétés non bâties est à la charge des
propriétaires de terrains. La taxe professionnelle devrait être supprimée par la loi
de finances pour 2010.
28
Les dispositions essentielles de la loi de révision constitutionnelle sont les
suivantes : « la libre administration des collectivités territoriales est garantie
par des ressources dont celles-ci peuvent disposer librement. Elles peuvent
recevoir tout ou partie des impositions de toute nature. La loi peut les autoriser à
en fixer le taux et l’assiette dans les limites qu’elle détermine ».
Il ne faut pas oublier que le pouvoir fiscal (=créer un impôt, le supprimer ou
modifier les règles d’imposition) n’appartient qu’au législateur en vertu de
l’article 34 de la constitution. Par conséquent, le parlement peut autoriser les
collectivités locales par exemple à fixer des règles d’assiette. Autrement dit, le
pouvoir fiscal local est un pouvoir dérivé de celui du parlement.
La révision constitutionnelle a ancré le principe de libre administration
des collectivités territoriales dans l’autonomie financière de ces
collectivités.
Selon l’article 72-2 de la constitution, les recettes fiscales et les autres ressources
propres des collectivités territoriales doivent représenter pour chaque catégorie
une part déterminante de l’ensemble de leurs ressources.
la loi organique du 29.07.04
Cette loi organique a pour objectif de mettre en œuvre concrètement la révision
constitutionnelle en matière financière.
- les catégories de collectivités territoriales concernées :
La constitution garantit une autonomie financière non pas à chaque collectivité
locale mais à la catégorie commune, département, région.
- la définition des ressources propres :
= le produit des impôts, celui des redevances (pour services rendus), celui du
domaine de la collectivité (par exemple, si la commune est propriétaire d’un
immeuble elle peut le louer, ou encore les places de marché), les dons ou encore
les legs.
Ne font pas partie de ces ressources les subventions et les emprunts.
Pour qu’il y ait autonomie financière on calcule le rapport entre le montant des
ressources propres et le total des ressources hors emprunt puis on divise.
Cette part des ressources propres dans l’ensemble des ressources hors emprunt
ne peut être inférieure au niveau constaté en 2003.
Ce calcul de l’autonomie financière est effectué par catégorie de collectivité
territoriale.
29
En ce qui concerne l’état, la réforme de son budget n’a commencé à être mise en
place qu’à partir de l’année 2006 et cela sur la base d’une loi organique, la loi
organique relative aux lois de finances du 01.08.01.
Cette réforme budgétaire n’est pas une simple réforme technique, c’est une
réforme qui modifié l’organisation de la société, une réforme qui progressivement
modifie les modes de fonctionnement et les structures des administrations de
l’état. C’est aussi une réforme qui modifie les modes de fonctionnement
politiques.
Cette réforme budgétaire de l’état ne concerne pas spécifiquement la France,
c’est un phénomène international qui concerne la quasi-totalité des états dans le
monde et qui a commencé à se développer dans certains états comme la New-
Zélande et l’Australie dès les années 80.
Cette réforme se caractérise par le rapprochement de la gestion de l’état vers la
gestion des entreprises : cette réforme consisté à adapter les dispositifs,
les instruments de gestion de l’entreprise à l’état.
Cette réforme se caractérise aussi par le fait qu’elle s’appuie sur la recherche de
la performance.
30
Ensuite, les élus ont pris le relai de l’opinion publique et ont commencé à
s’interroger sur la possibilité d’accroître leur pouvoir en matière budgétaire.
On a commencé, dès les années 80, à voir apparaître le souci de la part des
parlementaires d’accroître d’une part leur pouvoir d’initiative en matière
budgétaire et d’autre part de pouvoir contrôler l’utilisation des crédits
budgétaires : de contrôler l’exécution du budget.
2. LA PHILOSOPHIE DE LA REFORME
Ce qui la caractérise c’est l’intégration, l’association d’une logique politique et
d’une logique économique. En effet, ce sont associées 2 cultures : une
culture démocratique et une culture de gestion.
La première logique se donne pour objectif de renforcer les pouvoirs du
parlement en matière budgétaire. La seconde logique a pour objectif de
développer la capacité professionnelle des agents de l’état en mettant en avant
la nécessité de la performance.
Ces 2 cultures ont pour point commun la recherche de la transparence des
finances publiques.
- la logique politique :
Les réformes budgétaires se fondent sur le principe qui consiste à imposer plus
de transparence dans les dispositifs financiers publics : une plus grande lisibilité
des budgets et des comptes de l’état.
Par ailleurs, le pouvoir d’initiative des parlementaires est également
considérablement accru.
Enfin, cette réforme institue au profit du parlement la possibilité de contrôler et
d’évaluer l’exécution du budget.
- la logique de gestion :
Il faut souligner que la transparence est non seulement une garantie de bonne
démocratie mais aussi une garantie de bonne gestion car on ne peut gérer
convenablement dans l’opacité. Par conséquent, une bonne démocratie et une
bonne gestion se retrouvent avec la transparence budgétaire.
C’est bien cela que l’on peut qualifier de nouvelle gouvernance financière
publique, c’est-à-dire l’association d’une gestion efficace et de la démocratie.
31
3. LES ACTEURS A L’ORIGINE DE LA REFORME
La réforme budgétaire de l’état en France a été engagée par les parlementaires
alors que le droit budgétaire avait été jusqu’alors défini par le pouvoir exécutif.
Par ailleurs, en dehors des acteurs politiques, ont été également concernés les
fonctionnaires et, à l’origine, ceux des administrations financières.
A la différence de ce qui s’était passé autrefois pour la création des règles
budgétaires, la réforme budgétaire de 2001 a été le produit d’une initiative
parlementaire. Le démarrage du processus de réforme s’est fait avec la création
en octobre 98, à l’initiative du président de l’assemblée nationale (Fabius), d’un
groupe de travail chargé de réfléchir sur l’efficacité de la dépense publique et sur
le pouvoir des parlementaires en matière de finances publiques.
Le rapporteur de ce groupe était le député Migaud Didier (actuel président de la
commission des finances de l’assemblée nationale).
Le 16.03.00, lors d’une intervention à la télévision, le premier ministre, Jospin,
développa l’idée qu’il fallait réformer l’ordonnance du 01.59.
Ensuite, le 11.07.00, le rapporteur général de la commission des finances de
l’assemblée nationale Migaud déposa une proposition de loi qui allait dans le
sens de la réforme.
Puis une commission spéciale est installée par le président de l’assemblée
nationale le 19.10.00. cette commission a pour fonction d’étudier la proposition
Migaud.
De son côté, la commission des finances du sénat, alors présidée par Alain
Lambert, a immédiatement adopté une position constructive : elle n’a pas
déposé de projet concurrent et a choisi de procéder par vois d’amendement.
Cette attitude du sénat sera fondamentale pour le succès de la réforme.
Par ailleurs, la mise en place de la réforme dans sa phase de préparation a
conduit à créer une administration spécifique au sein du ministère des finances
appelée la direction de la réforme budgétaire. Elle avait pour objectif de mettre
en place la réforme et était placée sous la responsabilité du ministre délégué au
budget. Elle a été dissoute le 01.01.06, lorsque la réforme budgétaire a été mise
en place.
32
SECTION 1. LES ORIGINES HISTORIQUES DE LA NOUVELLE GESTION
PUBLIQUE
1. LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE AUX ETATS-UNIS
Les Etats-Unis ont été pionniers en matière de conceptualisation de la nouvelle
gestion publique.
La réflexion concernant la gestion publique, et plus particulièrement la recherche
d’une gestion efficace, a commencé à prendre naissance fin 19e mais elle s’est
surtout développée début 20e.
En effet, dès fin 19e, Wilson Weedrow en 1887 a écrit un article qui développait
l’idée qu’il fallait créer, édifier un concept de gouvernance publique largement
inspiré de celui de l’entreprise. Il estimait qu’il fallait dégager la gestion publique
d’une part des querelles politiques et d’autre part des risques de corruption : il
fallait confier la gestion publique à des experts.
Par ailleurs, début 20e, on a commencé à s’interroger très sérieusement sur les
moyens à mettre en place pour gérer efficacement l’état et une commission
parlementaire fut créée en 1910 : la commission pour l’économie et
l’efficacité appelée commission Taft (car instituée par William Taft, président des
Etats-Unis). Taft était désireux de gérer plus rationnellement le secteur public.
La commission a produit un rapport en 1912. ce rapport propose de mettre en
place au sein de l’état ce qui est appelé budget de programme. Il s’agit
d’une présentation du budget sous la forme d’objectifs à réaliser,
appelés programmes.
La commission à proposer que ces programmes soient annuels ou pluriannuels.
Par ailleurs, le rapport propose aussi qu’une fois les programmes réalisés, il en
soit fait une évaluation, autrement dit que soit faite une évaluation du résultat
obtenu.
Cette proposition tranchait considérablement avec la manière dont était conçu
les budgets à l’époque. En effet, les budgets, n’étaient pas présentés sous le
forme d’objectifs à réaliser. Etaient seulement présentés les moyens financiers
attribués à chaque ministère sans obligation de résultat. On appelle ces budgets
des budgets de moyens.
Cette proposition ne fut pas mise en pratique.
Par la suite, d’autres commissions se sont réunies et étaient toutes préoccupées
par l’idée qu’il convenait de gérer plus rationnellement le secteur public. Toutes
étaient d’accord pour faire adapter les méthodes du management privé au
secteur public.
La crise de 29 a provoqué une relance des recherches dans le domaine de la
gestion publique et au cours des années 30 ainsi que pendant la 2nde guerre
mondiale, on est allé plus loin dans la réflexion concernant la gestion publique.
Une commission importante fut notamment créée en 1936 par le président
Roosevelt. Il s’agit d’une commission composée de 3 membres et présidée par un
universitaire, Brownlow : la commission Brownlow qui a produit un rapport
développant l’idée du budget de programmes ainsi que l’idée de nécessité de
mettre en place des indicateurs permettant d’évaluer si les objectifs avaient été
atteints. On appelle ces indicateurs des indicateurs de résultats ou encore
de performance.
Egalement une autre commission, mise en place en 1947 par le président
Truman, présidée par Hoover, appelée commission Hoover, qui a produit un
rapport en 1949 et propose ce qu’elle appelle un budget de performance,
présenté sous la forme de programmes à réaliser.
Plus tard, en 1960, va naître ce que l’on appelle le planning programming
budgeting system (PPBS). Il consiste à poursuivre l’idée qu’il était indispensable
d’adapter à la gestion de l’état les méthodes utilisées dans les grandes
entreprises américaines.
33
L’homme qui a développé cette conception s’appelait Robert Mac Namara. Il était
le directeur général de l’usine Ford et a été nommé secrétaire d’état à la défense
par le président Kennedy.
Son objectif a été d’adapter les méthodes de gestion qu’il utilisait chez Ford à son
ministère. Il a réunit une équipe de chercheurs et leur a demandé de lui proposer
un modèle de gestion adapté à l’entreprise (le PPBS).
Mac Namara expérimente ce modèle dans son ministère puis l’expérience a été
étendue aux autre ministères par le président Jonhson.
Le principe du PPBS est basé sur le fait que l’administration produit des biens
qu’on appelle biens publics, mais comme il n’y a pas de marché pour eux il est
indispensable de fixer des objectifs et de mesurer les résultats obtenus.
L’autre principe de base est que le budget doit être un instrument d’une stratégie
de l’état.
Le planning est la prévision, les grands objectifs stratégiques à atteindre.
Le programming est la tactique pour réaliser ces objectifs, l’identification des
moyens à utiliser, leur coût.
Le budgeting est la formalisation chiffrée dans un budget sous la forme de
programmes.
Le budget regroupe des dépenses nécessaires à la réalisation d’un programme.
Cette culture de la performance introduite par le PPBS fut suivie par d’autres
améliorations mais la mise en place de ce modèle ne bénéficiait pas des moyens
informatiques que l’on connaît aujourd’hui.
34
SECTION 2. LES ORIGINES INTERNATIONALES DE LA CULTURE DE LA
PERFORMANCE DANS LE SECTEUR PUBLIC
1. LE CONSENSUS DE WASHINGTON
les grandes caractéristiques du consensus de Washington
Le qualificatif de consensus de Washington a été créé par un économiste
américain, John Willamson. Cet économiste a voulu qualifier par là les différentes
propositions qui, en 1989, faisaient selon lui l’unanimité d’une part parmi les
économistes et d’autre part parmi les organisations internationales (FMI, banque
mondiale…). Il propose une liste de 10 recommandations pour les pays dont
l’économie était en crise, regroupées sous le terme de consensus de Washington.
Elle résume la position de la plupart des experts financiers internationaux ainsi
que celle du département du trésor américain. Elles sont les suivantes :
- mettre en place une discipline budgétaire pour réduire les déficits publics.
- Une orientation des dépenses publiques aussi bien vers la croissance
économique que vers une répartition équitable des revenus. Il s’agit de
mettre en place des priorités en matière de dépenses publiques et tout
particulièrement d’orienter ces dépenses vers le financement de
l’éducation, d’infrastructure ou encore de santé.
- Il faut réformer la fiscalité et pour cela il faut élargir l’assiette des impôts
(par exemple, supprimer les « niches fiscales ») et réduire les taux
d’imposition pour les revenus les plus élevés et les plus bas (= réduire les
taux aux marges).
- Il faut libéraliser les marchés financiers et notamment les taux d’intérêt.
- Il faut créer un taux de change stable.
- Il faut libéraliser le commerce.
- Il faut abolir les barrières à l’entrée des marchés et permettre une
libéralisation des investissements internationaux.
- Il faut privatiser.
- Il faut déréglementer les marchés.
- Il faut rigoureusement protéger la propriété privée.
Ce consensus de Washington exprime parfaitement les conceptions libérales
classiques qui étaient développées à l’époque.
Par la suite, en 2008, ce consensus a été remis en question par une commission
qui s’appelle la commission croissance et développement.
35
prises en compte. Par ailleurs, les aspects institutionnels ont été négligés par
rapport aux aspects économiques qui ont été privilégiés.
On a ainsi pris conscience que la qualité des institutions publiques était
nécessaire au développement économique. On a également pris conscience que
la suprématie du marché avait trop souvent conduit à écarter l’intervention de
l’état alors que celle-ci était indispensable.
Un post consensus se décide et a pour axe une réhabilitation du rôle de
l’état. En effet, l’état doit investir dans les dépenses d’avenir, c’est-à-dire
dans les infrastructures de santé, d’éducation et de recherche.
Par ailleurs, il est indispensable que soit mise sur pied une administration
compétente.
Il faut considérer chaque pays en particulier et ne jamais appliquer des solutions
uniformes.
36
4 grands principes de base :
- une définition claire des fonctions et des responsabilités. Cela signifie que
doit exister une différence très nette entre le secteur public et le secteur
privé. Au sein du secteur public, la répartition des fonctions d’une part de
décision et d’autre part de gestion doit être clairement définie.
- Les procédures budgétaires doivent être parfaitement transparentes. Les
informations doivent être présentées de manière à faciliter l’analyse et les
documents budgétaires doivent préciser les objectifs de la politique
budgétaire.
- Le public doit avoir accès à l’information : les informations doivent être
publiées.
- Principe de garantie d’intégrité. Ce principe concerne la qualité des
informations budgétaires qui doivent être sincères.
37
Cette coordination s’inscrit dans le cadre de ce qu’on appelle le pacte de stabilité
et de croissance. Il s’agit d’un dispositif qui a pour objectif de conduire les états à
se rapprocher le plus possible d’un équilibre budgétaire strict.
Ce pacte a été introduit par une résolution du conseil européen, la résolution
d’Amsterdam du 17.06.97.
Ensuite, les règlements du 07.07.97 ont précisé les éléments de ce pacte. Il a
notamment été décidé que les états devaient produire chaque année un
programme, un plan à moyen terme de leurs objectifs relatifs à leur solde
budgétaire, sachant que ces soldes budgétaires devraient progressivement se
rapprocher de l’équilibre voire même être excédentaire.
38
Parmi les missions internationales on peut citer la mission recherche et
enseignement supérieur ou encore la mission travail et emploi et la mission ville
et logement.
B. LES PROGRAMMES
le passage d’une culture de moyens à une culture de
résultats
Les programmes sont des sous objectifs de la mission. Il devrait en avoir 171
pour le budget 2010.
Le programme constitue la clef de la réforme budgétaire car il est au cœur de la
mise en place de ce qu’on appelle un budget de résultats.
En effet, les crédits sont budgétisés par objectifs, ce qui conduit les décideurs
politiques mais également les gestionnaires des administrations à ne plus
concevoir les finances publiques seulement en termes de moyens attribués à des
administrations.
A l’ancien budget de moyens a succédé un budget de résultats.
La nouvelle pratique budgétaire ne se borne plus à allouer des moyens financiers
aux administrations mais à attribuer des moyens pour que puisse être réalisée
une politique publique, c’est-à-dire un objectif, un résultat.
La logique de résultats est une logique d’entreprise.
39
la direction générale de la modernisation de l’état (DGME)
Créée en 01.06. cette administration qui appartient également au ministère du
budget, des comptes publics et de la fonction publique et a pour fonction de
mettre en œuvre les grandes orientations concernant la modernisation de l’état.
Elle doit notamment rendre compréhensible aux usagers l’action de l’état. Elle
doit permettre de réduire la complexité des procédures et également développer
l’administration électronique et la dématérialisation des démarches
administratives.
B. LES COMITES
le comité des normes comptables de la comptabilité
publique
Ce comité réunit des experts et est composé de représentants des
administrations de différents ministères mais aussi de représentants de la
profession comptable.
La fonction de ce comité est de se prononcer sur la nouvelle organisation
comptable de l’état et de proposer si nécessaire des adaptations, des solutions
aux problèmes.
40
L’objectif est d’organiser une consultation pour informer le gouvernement et lui
permettre d’indiquer ses préférences.
Les débats qui ont lieu au parlement s’appuient sur une série de documents
transmis aux parlementaires et ont lieu en milieu d’année.
Nota : cette procédure ne doit pas être confondue avec celle qui concerne
l’adoption de la loi de finances et qui se déroule du mois d’octobre jusqu’à la fin
de l’année.
41
Néanmoins, les commissions des finances ont une place essentielle par rapport
aux autres commissions. Cette importance tient d’une part à leur organisation
mais surtout au rôle qu’elle joue dans l’information des parlementaires.
En ce qui concerne leur organisation, elles sont assistées d’un corps
d’administrateurs hautement qualifiés.
Par ailleurs, chaque commission des finances élit en son sein un rapporteur
général du budget et des rapporteurs spéciaux. Le rapporteur général a un rôle
très important, sa compétence s’étend à tous les textes des lois de finances et
son rapport (rapport général) constitue un document de synthèse essentiel pour
comprendre le projet de loi de finances.
La LOLF a considérablement renforcé la fonction des commissions des finances
notamment en associant ces commissions au contrôle de l’exécution des lois de
finances.
Enfin, les commissions des finances bénéficient depuis la LOLF d’une assistance
importante de la cour des comptes. En effet, elle a pour obligation de répondre
aux demandes d’assistance formulées par le président de la commission des
finances et par le rapporteur général.
42
Autrement dit, le 1e dispositif a pour objectif d’assurer la régularité des
opérations financières effectuées par le secteur public, et l’objectif du
nouveau dispositif est d’assurer l’efficacité de l’action publique.
43
2. LES COMPTABLES PUBLICS
Ils sont des fonctionnaires qui appartiennent à la direction générale des
finances publiques. La majorité de ces comptables encaissent ou décaissent des
fonds publics. Ils recouvrent les recettes de l’état ou des collectivités locales et ils
paient les dépenses engagées par eux.
Ces comptables n’ont aucun rapport hiérarchique avec les ordonnateurs, ils leur
sont indépendants.
Ils sont des exécutants des décisions prises par les ordonnateurs et leur fonction
est double. En effet, en dehors de celle qui concerne le paiement des dépenses
et l’encaissement des recettes, ils ont pour fonction de contrôler la régularité des
décisions des ordonnateurs, contrôle minutieux qui porte sur la validité de l’ordre
qui leur est adressé par l’ordonnateur. Ils vérifient la qualité de l’ordonnateur
mais également si les crédits sont disponibles, si la dépense ou la recette figure
bien au budget de l’ordonnateur.
Si le comptable public observe des irrégularités, il refuse d’exécuter l’ordre qui lui
est donné. S’il ne refusait pas, il engagerait sa responsabilité pécuniaire.
Une fois les contrôles effectués, le comptable paie la dépense ou recouvre la
recette et enregistre ces opérations dans sa comptabilité.
La responsabilité des comptables publics :
Ils peuvent être responsable pénalement en cas de détournement de fonds
publics. Ils encourent également une responsabilité disciplinaire. Celle-ci est
engagée en cas de manquement aux obligations professionnelles.
Ils encourent également une responsabilité pécuniaire en cas d’irrégularité de
leur gestion. Par exemple, elle peut être mise en œuvre par la cour des comptes
et dans ce cas ils peuvent être déclarés responsables sur leurs biens personnels
des sommes qui manquent dans sa comptabilité.
Le trésor public dispose d’un privilège général sur tous les biens appartenant au
comptable ou sa femme, même s’ils sont séparés de biens. Il dispose par ailleurs
d’une hypothèque légale sur tous les immeubles qui appartiennent aux
comptables.
44
Un contrôle a posteriori est effectué sur la base d’un autre document qu’ils
produisent, appelé rapport annuel de performance (RAP). Ce RAP est
annexé au projet de la loi de règlement.
Le responsable de programmes va diviser son programme en sous-programmes
que l’on appelle des budgets opérationnels de programmes (BOP).
45
Enfin, un comité interministériel d’audit des programmes (CIAP) est chargé de
contrôler la fiabilité ou encore la pertinence des indicateurs.
46
SECTION 1. LE PRINCIPE DE SINCERITE BUDGETAIRE ET COMPTABLE
Ce principe financier a été institué par la LOLF à l’article 32. Selon elle, les lois de
finances doivent présenter de façon sincère l’ensemble des ressources et des
charges de l’état.
Cette exigence de sincérité concerne le budget de l’état (=les prévisions) mais
aussi les comptes de l’état (=l’exécution). Autrement dit, le budget et les
comptes de l’état doivent donner une image fidèle de son patrimoine et de sa
situation financière.
La cour des comptes a par ailleurs pour mission de certifier la régularité et la
sincérité des comptes de l’état de la même manière qu’une commission aux
comptes vérifie la sincérité des comptes des sociétés privées.
47
Plus de 2/3 des membres de ce corps sont détachés dans des administrations,
dans des entreprises publiques ou encore mis à disposition des cabinets
ministériels.
Les inspecteurs des finances qui restent rattachés à l’IGF effectuent des missions
d’une part de contrôle et d’autre part d’évaluation des politiques publiques.
Les contrôles :
L’IGF est chargée de contrôler les comptables publics mais elle peut également
vérifier les comptes d’institutions privées qui bénéficient de fonds publics (par
exemple les subventionnées). Ils effectuent des contrôles qu’on appelle inopinés
et sur place.
L’évaluation :
L’IGF est également chargée de missions, d’enquêtes, et d’évaluations des
politiques publiques, ceci représentant l’essentiel de leur travail (2/3).
fonctions
e
La 1 est de contrôler les comptes des comptabilités publiques : elle en vérifie la
régularité, produit un rapport puis prononce un arrêt.
La 2e est le contrôle de gestion : pas un contrôle juridictionnel, pas de jugement à
la suite du contrôle. C’est un contrôle qui concerne le bon emploi des fonds
publics par les ordonnateurs. Les conclusions de ce contrôle peuvent faire l’objet
d’une publication dans le cadre de rapports publics présentés par la cour.
La 3e est la certification de la sincérité des comptes de l’état.
La 4e est le fait qu’elle assiste le parlement et le gouvernement, en vertu de
l’article 47 de la constitution « la cour des comptes assiste le parlement dans le
contrôle de l’action du gouvernement. Elle assiste le parlement et le
gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances et de
l’application des lois de financement de la sécurité sociale ainsi que dans
l’évaluation des politiques publiques. Par ses rapports publics, elle contribue à
l’information des citoyens ».
48
B. LES CHAMBRES REGIONNALES ET TERRITORIALES DES COMPTES
Ces chambres exercent les mêmes fonctions que la cour des comptes mais au
niveau des collectivités locales.
La crise financière qui a engendré une crise économique ainsi qu’une crise des
finances publiques s’est déclenchée en février 2007 avec la crise des sub primes.
Les sub primes, ou sous solvables, sont des prêts hypothécaires accordés par des
courtiers, des financiers, des banques peu regardantes, à des personnes qui
étaient manifestement incapables de rembourser leur dette. Ces créances sont
ensuite transférées en titre par les banques puis elles sont revendues.
Ce dispositif a mis en difficultés 2 millions de personnes aux États-Unis en 2008.
L’état américain s’est alors montré particulièrement interventionniste
puisqu’un plan d’aide de 300 milliards de dollars a immédiatement été adopté
pour soutenir le secteur immobilier qui était en pleine déroute.
Cette crise financière a entraîné une crise économique qui a des répercussions
sur les finances publiques. D’une part la crise a engendré une augmentation des
dépenses publiques et d’autre part elle a provoqué une diminution des recettes
publiques. Il s’est produit ce qu’on appelle un effet de ciseaux. Celui-ci a pour
conséquence une augmentation du déficit public qui oblige à emprunter et les
intérêts des emprunts viennent s’ajouter aux dépenses publiques et accroissent
encore le déficit public, ce qui peut amener de nouveau à emprunter, nouveaux
intérêts… c’est ce qu’on appelle l’effet boule de neige.
49
Or il n’existe pas de document qui permette de visionner l’ensemble de ces
composantes.
Par ailleurs, les comptes de ces composantes ne sont pas rassemblés, intégrés.
On dit qu’ils ne sont pas consolidés.
Cette dispersion de l’argent public a des conséquences négatives d’une part sur
le contrôle de la gestion publique mais également sur la démocratie financière
car elle traduit un manque de transparence des finances publiques.
Par conséquent, il conviendrait, pour maîtriser l’évolution des finances publiques
et les gérer plus rationnellement, d’intégrer ces 3 éléments dans un seul
ensemble.
Certaines pratiques comptables et budgétaires vont dans ce sens aux Etats-Unis,
au canada ou encore en suède.
50
SECTION 2. LA MAITRISE DES SUBVENTIONS DE L’ETAT
Les concours de l’état aux collectivités locales représentent environ 110 milliards
d’euros (à peu près la moitié du budget des collectivités locales).
Il existe 2 catégories de subventions :
51
Elles ont aujourd’hui pris une ampleur considérable et représentent plus que le
budget de l’état (environ 500 milliards d’euros) et depuis 1996 elles ont
progressivement été intégrées dans le champ des finances publiques.
52
- l’évolution démographique
Les finances sociales sont concernées par l’allongement très important de la
durée de la vie qui augmente la charge représentée par les retraites. Les
solutions proposées consistent soit à faire cotiser les personnes à ce qu’on
appelle des fonds de pension (organismes privés qui placent les fonds du cotisant
et qui leur servent au moment de la retraite) soit à augmenter les cotisations
mais le problème est que le montant des prélèvements obligatoires pèse déjà
très lourd sur les entreprises comme sur les personnes privées. L’autre solution
consiste à constituer des réserves sous la forme d’un fonds national de retraite
(cas de la Suède). Enfin, une autre solution consiste à augmenter l’âge de la
retraite (= faire cotiser plus longtemps les personnes qui travaillent).
- la crise de l’emploi
La situation de l’emploi a des conséquences sur le niveau des dépenses sociales
pour les organismes de sécurité sociale mais aussi pour l’état et les collectivités
locales.
En effet, l’accroissement du chômage engendre mécaniquement un
accroissement des dépenses sociales dans la mesure où la situation des
demandeurs d’emploi entraîne souvent des conséquences sur leur santé, leur
logement auxquelles le secteur public dans son ensemble doit faire face.
Autrement dit, ces dépenses viennent s’ajouter aux indemnités versées aux
chômeurs.
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SECTION 2. LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES COMMUNES D’AIDE
A LA DECISION
Dans la période récente ont été mises en place des structures de concertation
entre l’état, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale
pour réfléchir sur l’évolution et la maîtrise des dépenses publiques.
1. LA CONFERENCE NATIONALE DES FINANCES PUBLIQUES
Un organisme qualifié de conférence nationale des finances publiques a été
institué par un décret du 05.05.06. Il s’agit d’une institution qui rassemble les
représentants des 3 grandes composantes des finances publiques.
Cette conférence se réunit chaque année pour effectuer un examen des
dépenses publiques et pour proposer des moyens pour maîtriser ces dépenses et
notamment pour maîtriser la dette publique.
Elle n’a aucun pouvoir de décision.
Conclusion : en fait si l’on y regarde de près, les directions qui sont prises
actuellement ne concernent que les dépenses publiques or il conviendrait
également que ces institutions concernent aussi les ressources publiques et tout
particulièrement la fiscalité et les autres prélèvements obligatoires
(essentiellement les cotisations sociales).
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2E SOUS PARTIE. LA PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DES FINANCES
PUBLIQUES
L’une des questions les plus importantes qui se pose en ce qui concerne la
gestion financière publique est celle de la gestion des dépenses dans le temps.
Il est essentiel de parvenir à programmer les dépenses publiques au-delà de
l’année civile. Mais il faut également pouvoir réagir en cours d’année face aux
imprévus.
Les difficultés à programmer proviennent d’une part de la rigidité des règles des
finances publiques mais surtout de l’incertitude croissante de l’environnement
économique et financier.
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aux autorisations d’engagement sont associées systématiquement des crédits de
paiement. Elles sont pluriannuelles et ils sont annuels.
C’est là un dispositif permettant de respecter le principe d’annualité tout en
réalisant des opérations pluriannuelles.
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Nota : une loi de programmation pluriannuelle a été votée en 02.09 et concerne
les années 2009 à 2012.
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laquelle chacun contribue à la réalisation de l’intérêt général en fonction de ses
capacités.
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les moyens de réduction du déficit
- l’augmentation de la croissance économique : l’augmentation des
ressources.
- L’inflation qui permet de réduire le poids de la dette mais seulement si le
taux d’intérêt n’augmente pas dans les mêmes proportions que le taux
d’inflation.
- L’aliénation (= la vente) d’une partie du patrimoine publique.
- Inscrire dans une loi constitutionnelle une limite du déficit.
En ce qui concerne la France, l’engagement a été pris par le gouvernement (sous
la pression de la communauté européenne) de réduire notre déficit de 1% du PIB
chaque année à partir de 2011 (environ 20 milliards d’euros chaque année).
3. LE GRAND EMPRUNT
Il est national, de 35 milliards d’euros, et destiné à financer ce qu’on appelle les
dépenses d’avenir (cf école croissance endogène, Barro) : l’enseignement (11
milliards), la recherche (8 milliards), le développement des PME (6.5 milliards),
les actions concernant le développement durable (5 milliards) et enfin le
développement du numérique (4.5 milliards).
Financé par remboursement de 13 milliards qui représente une somme prêtée
par l’état aux banques pour réagir à la crise financière. Les 22 milliards restant
seraient dégagés par un appel aux marchés financiers (= prêteurs
institutionnels).
L’exécution de l’emprunt sera faite par un commissaire général qui devra piloter
cette exécution sous l’autorité du 1e ministre.
Sera également créé un comité de surveillance des investissements financés par
l’emprunt. Ce comité sera composé par des parlementaires et des personnalités
qualifiées (= experts). Il aura pour charge de suivre et d’évaluer le financement
des projets d’investissements.
Ce dispositif fera l’objet d’une loi de finances rectificative pour 2010 qui devrait
être présentée en conseil des ministres dans la 2nde moitié du mois de janvier.
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On estime que l’emprunt fait par l’état ou les collectivités locales empêche,
prend la place de certaines dépenses ou encore oblige à supprimer des dépenses
car l’emprunt engendre le paiement d’intérêts et le remboursement du capital.
Autrement dit, la dette se substitue à la réalisation d’autres dépenses.
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