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Cours de gestion financière

P. Wafae Nada NEJJAR

Faculté des Sciences, Juridiques, Economique et Sociales


Ain Sebaâ

Année universitaire 2022-2023

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Plan

Introduction

Chapitre I : Autour du « projet d’investissement »


I- Qu’est-ce que l’investissement ?
a. Définition selon différentes approches
b. Différentes typologies de l’investissement
II-  Caractéristiques d’un projet d’investissement
a. Le capital investi
b. La durée de vie du projet
c. Flux de trésorerie généré par le projet
d. Valeur résiduelle de l'investissement
III- Modes de financement du projet d’investissement
a. Financement interne par les fonds propres ou quasi- fonds propres
b. Financement externe, direct ou indirect

Chapitre II : Les techniques d’évaluation de la rentabilité de l’investissement avec actualisation


I- La valeur actuelle nette
II- Indice de profitabilité actualisé
III- Délai de récupération du capital actualisé
IV- Taux interne de rentabilité

Chapitre III- Le plan de financement


I- Objectifs et structure du plan de financement
II- Elaboration du plan de financement

Chapitre IV- La gestion du risque projet


I- Autour de la « Gestion du risque projet »
a. Définition et caractéristiques du risque projet 
b. Sources du risque projet 
c. Typologies du risque projet 
II- Processus de la « Gestion du risque projet »
a. Identification des risques
b. Evaluation et Hiérarchisation des risques
c. Traitement des risques
d. Capitalisation des risques

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Introduction

La gestion financière regroupe l’ensemble des activités qui visent à planifier et contrôler l’utilisation
des liquidités et des biens afin de réaliser la stratégie de l’entreprise. C’est un outil de gestion
prévisionnel indispensable au pilotage de l’entreprise. Elle représente l’ensemble d’éléments qui
facilitent la prise de décision avec une confrontation entre les prévisions et les réalisations.

Elle vise comme objectifs :

- D’assurer la pérennité de l’entreprise;


- De Contribuer au bon fonctionnement et au développement de l’entreprise ;
- D’évaluer les besoins et les ressources de financement ;
- De s’assurer la prise de la bonne décision d’investissement afin d’augmenter la rentabilité de
l’entreprise.

Pour qu’une entreprise puisse réussir sa gestion financière, il est primordial de :

- Savoir analyser les états financiers ;


- Avoir une vue globale de la santé financière de l’entreprise ;
- Prendre les bonnes décisions stratégiques ;
- Évaluer les opportunités d’investissement.

Le cours de gestion financière a pour objectif de permettre aux étudiants de:


- Comprendre le processus décisionnel d’investissement;
- Mieux assimiler le circuit financier de l’entreprise;
- Savoir construire une prévision financière…

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Chapitre I :

Autour du projet d’investissement

En finance, l’investissement consiste à engager des dépenses dans le but de retirer un gain sur
plusieurs périodes successives. Il est mené par l’entreprise pour différentes raisons : augmentation ou
amélioration de sa capacité de production, lancement de nouveaux produits, réduction de couts de
production… Quel qu’en soit l’objectif, ces investissements ont une importance capitale dans la
croissance et la survie de l’entreprise puisqu’ils conditionnent sa compétitivité, sa rentabilité et sa
solvabilité future.

Dans ce premier chapitre, nous allons voir les différentes définitions et typologies de l’investissement.

I- Qu’est-ce que « l’investissement ? :

a- Définition selon différentes approches

On peut définir l'investissement par trois approches :

-Par l'approche comptable :

L'investissement est constitué de tout bien meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, acquis ou
crées par la même forme dans l'entreprise.
Cette première définition concerne les comptes de la classe 2 du plan comptable. Elle englobe :
- les immobilisations en non valeur (frais préliminaires...);
- les immobilisations corporelles (FC, brevets...) ;
- les immobilisations corporelles (terrain, constructions...) ;
- les immobilisations financières (participations, prêts à LT...).

-Par l'approche financière :

L'investissement représente un ensemble de dépenses générant sur une longue période de revenus, de
sorte que les remboursements de la dépense initiale soient assurés. Dans cette approche, l’évaluation
de l’investissement consiste à comparer un décaissement (l’investissement) aux encaissements qu’il va
générer.

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-Par l'approche économique :

L'investissement représente tout sacrifice des ressources fait aujourd'hui qui vise à obtenir le dans le
futur des résultats échelonnés dans le temps mais d'un montant total supérieur à la dépense initiale.

b- Différentes typologies de l’investissement

Les investissements peuvent être classés soit selon leur nature ou leur objet.

Nous distinguons ces différents types d’investissement selon l’objet.

-Investissement de remplacement :

C'est-à-dire de renouvellement, il concerne le remplacement vétuste ou obsolète par des équipements


neufs ayant les mêmes caractéristiques techniques que les anciens.

-Investissement de modernisation ou de rationalisation :

Il est aussi appelé investissement de rationalisation, il permet d'améliorer la productivité et la qualité


des produits dans l'entreprise, ce type d'investissement à minimiser les coûts de production.

-Investissement d'expansion :

Ceux-ci sont destinés pour permettre à l'entreprise de faire face à la croissance de la demande
extérieure (la demande du marché), soit par le lancement de produits nouveaux afin d'accroître les
recettes, soit par le développement de la production.

-Investissement stratégique :

Ces investissements sont menés dans le cadre de recherche et développement, de formation du


personnel. Ils peuvent être soit :

· A caractère défensif pour protéger l'entreprise contre l'évolution du marché ;

· A caractère offensif pour que l'entreprise reste à l'avant-garde de la technologie dans son domaine.

-L’investissement de restructuration :

Cet investissement vise à redresser la situation des entreprises en difficulté technique, commerciale ou
financière, et ce en gardant la même activité, ou bien en procédant à son changement vers d’autres
domaines.

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Parallèlement à la classification selon l’objet, nous distinguons aussi une classification selon la nature.

Parmi les investissements, on distingue les investissements matériels qui concernent les acquisitions
physiques (achats de terrains, bâtiments, machines, véhicules…) et les investissements immatériels (ou
incorporels) qui correspondent aux achats de logiciels, de brevets, de marques déposées, aux dépenses
de recherche et développement, de formation du personnel, de publicité, marketing et aux autres
dépenses commerciales.

-Les investissements matériels :

Les investissements matériels comprennent :

 Les investissements de remplacement qui visent à remplacer les équipements usés et


maintiennent en l’état le stock de capital fixe
 Les investissements de capacité (ou d’extension) consistant à acheter des biens de production
supplémentaires à technologie identique et qui augmentent la capacité de production
 Les investissements de productivité (ou de rationalisation ou encore de modernisation) qui
permettent d’intégrer les progrès techniques et de rendre la combinaison de production plus
efficace.

-Les investissements financiers :

Généralement, ils prennent la forme de prêts et de crédits à long terme, ou encore l'achat de titres de
participation.

-Les investissements corporels :

Sont tous les biens et les actifs physiques qui mènent à l'augmentation du patrimoine de l'entreprise.

-Les investissements incorporels :

Ils présentent tous les actifs tels que les brevets, les licences, les fonds de commerce et les dépenses
pour les études ou la recherche et l'innovation.

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II- Les caractéristiques d'un projet d'investissement

Avant de juger de la rentabilité d’un projet d’investissement, il est impératif de connaître les différents
paramètres le caractérisant. Nous distinguons entre :

a- Le capital investi

C'est la dépense que doit supporter l'investissement pour réaliser le projet. Le capital investi désigne
« le montant total des dépenses initiales d'investissement que l’entreprise engage jusqu'au démarrage
effectif de l'exploitation de son projet ». L'investissement comprend donc :

- Le prix d'achat hors taxes (ou cout de fabrication) ;

- Les frais accessoires (frais de transport, de montage, d'installation, de douane...) ;

- La variation prévisionnelle du BFR.

L'augmentation du besoin en fond de roulement (en général tout projet d'investissement accroit
l'activité de l'entreprise, ce qui a pour conséquence d'augmenter la différence (stock +créances
d'exploitation) - dettes d'exploitation. Cette différence est positive, son augmentation représente un
besoin nouveau qui appelle un financement nouveau.

Application :

Une entreprise a décidé d’acheter une machine dont le prix HT s’élève à 100 000 DH,
les frais d’installation sont évalués à 12 000 DH TTC et les frais de transport à 5 700
DH TTC.

L’augmentation du BFR est estimée à 14 000 DH (HT)

NB :

- Le taux de TVA pour machine, frais d’installation ... : 20%


- Le taux de TVA pour transport : 14%.

TAF : Déterminer le capital investi.

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II- La durée de vie du projet

La durée de vie du projet correspond à la durée de vie économique de l'investissement.

Elle représente la période pendant laquelle l’investissement est effectivement utilisé par l’entreprise et
engendre des cash flow.

Si la durée de vie du projet est difficile à prévoir, on lui substitue la durée d'amortissement de
l'équipement principal du projet.

La durée de vie fiscale, quant à elle, correspond à la durée de vie pendant laquelle le bien est amorti.

III- Flux de trésorerie générés par le projet

Les flux de trésoreries correspondent aux attentes de l'entreprise du projet d'investissement. Il s’agit
soit :

- des économies pouvant être réalisées au niveau de certains coûts d’exploitation ;

- Soit des rentrées des fonds des économies, qui sont désignées par les cashs flow et qui correspondent
à la différence entre les recettes imputables au projet et les dépenses imputables au projet.

Les FNT peuvent donc être calculés à l’aide d’un tableau correspondant à la durée de vie du projet.
P1 P2 …………………….. Pn
Chiffre d’affaires prévisionnel
- charges fixes et variables
- dotations aux amortissements
=Résultat avant impôt
-IS
Résultat net
+ dotations aux amortissements
=Flux nets de trésorerie.

Le cash flow peut aussi être calculé de deux manières différentes:

Cash flow = CA prévisionnel lié au projet – charges supplémentaires liées à l’investissement

Cash flow = Résultat net engendré par l’investissement + dotations aux amortissements

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Application :

Soit un projet d’investissement comportant un matériel d’une valeur HT de 240 000 DH


amortissable linéairement sur 5 ans.

La TVA est totalement récupérée.

Les charges fixes hors amortissements, ont été évaluées à 60 KDH et sont supposées rester à ce
niveau pendant 5 ans.

Les prévisions d’exploitation relatives à ce projet sont données ci-dessous en KDH.

Année 1 2 3 4 5
CA 350 380 310 360 280
Charges 140 160 150 140 120
variables

TAF :

Déterminer les cash flow de l’investissement sur les 5 années en utilisant les deux méthodes de
calcul.

IV- Valeur résiduelle de l'investissement

A la fin de leur utilisation, certaines immobilisations conservent une certaine valeur vénale qui résulte
soit de leur revente, soit de leur réutilisation.
Dans la majorité des cas, les immobilisations sont vendues. On parle alors de valeur résiduelle qui
correspond à la valeur de cession du bien objet d’investissement, à la fin de sa durée de vie
économique.

Valeur résiduelle = Prix de cession – Impôt sur la plus value éventuelle

III- Modes de financement du projet d’investissement

Pour financer ses investissements, l’entreprise dispose de différents moyens substituables et


complémentaires comportant chacun un coût qu’il faut bien calculer afin de pouvoir faire un choix
judicieux.
Le choix du mode de financement adéquat qui optimisera la rentabilité du projet est une décision très
importante et déterminante. Le mode de financement choisi doit fournir les ressources suffisantes afin
de couvrir les dépenses d’investissement et mises à la disposition de l’entreprise au bon moment.

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Autofinancement

Interne
Cession
d’immobilisation
Fonds propres ou quasi
fonds propres
Augmentation de
capital

Apport en comptes
Externe courants d’associés

Subventions
d’investissement Les
Modes de financement de sources de
l’investissement financement

Emprunt bancaire

Endettement Crédit bail

Marché des capitaux

a- Financement par les fonds propres ou quasi- fonds propres

Ce sont des sources de financement qui regroupent les apports en capital et en comptes courants faits
par les associés créateurs, mais aussi les subventions d'investissement.

Financement par auto-financement :

L’entreprise peut mener ses investissements grâce aux ressources générés par son activité. C’est le
financement de l’entreprise par ses propres moyens.

Le résultat généré par une entreprise, après le paiement de l’impôt peut être :

- distribué aux associés / actionnaires sous forme de dividendes ;

- mis en réserve pour permettre des investissements futurs.

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La part du bénéfice destiné à financer les investissements futurs constitue l’autofinancement.

Financement par cession d’immobilisations

La ressource est constituée des prix de cession des immobilisations. Elle ne concerne pas uniquement
l’ancien matériel qui doit être renouvelé mais elle peut être le résultat d’une stratégie de
désinvestissement.

Financement par augmentation du capital

Les associés d’une entreprise apportent des biens ou des espèces lors de la création de l’entreprise. En
contrepartie, ils perçoivent des parts sociales.

L’ensemble des apports des associés constitue le capital social de la société.

Ces apports permettent de financer les investissements de l’entreprise.

Au cours de son existence, l’entreprise peut demander à ses associés/actionnaires ou à de nouveaux


partenaires de réaliser de nouveaux apports pour financer un investissement important. L’entreprise
réalise alors une augmentation de capital.

Ce type de décision peut remettre en question le pouvoir de décision dans l’entreprise.

Exemple :

Une entreprise dont le capital est de 100.000 MAD est possédée par deux familles.

- La famille A détient 60% des actions pour une valeur de 60.000.00 MAD
- La famille B détient 40% des actions pour une valeur de 40.000.00 MAD

Les actionnaires décident d’augmenter le capital de 50.000 MAD

La famille B apporte 40.000 MAD et la famille A apporte 10.000 MAD

Le nouveau capital de 150.000 MAD est donc réparti ainsi :

La famille A détient 70.000 MAD soit 47% des actions


La famille B détient 80.000 MAD soit 53% des actions

Le pouvoir de décision passera de la famille A à la famille B qui détient désormais plus de la moitié des
parts.

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Financement par apports en comptes courants d'associés :

Les comptes courants d'associés sont destinés à recevoir les sommes mises à la disposition de la
société par ses associés de façon temporaire. Ils sont donc destinés à être retirés à plus ou moins long
terme. C'est pourquoi on parle de quasi-fonds propres et qu'ils figurent parmi les dettes au passif du
bilan. Seuls les associés peuvent être titulaires de comptes courants.

Financement par les subventions d'investissement :

Ce sont des fonds qui sont versés à titre définitif, généralement par l’Etat, sans obligation de
remboursement.
Les subventions sont inscrites en capitaux propres au passif du bilan.
Elles ne sont pas destinées à être remboursées, mais sont définitivement acquises à l'entreprise.

Financement par emprunt bancaire

Le financement externe consiste à faire appel à l’épargne d’autres agents économiques. Il vient
généralement compléter les fonds propres.

A travers ce financement, l’entreprise recourt à des intermédiaires financiers auprès de qui on réalise
un emprunt. En général, il s’agit d’un emprunt bancaire.

L'emprunt bancaire correspond à une somme mise à la disposition de l'entreprise par un organisme
financier, avec obligation de la rembourser selon un échéancier préalablement défini.
En contrepartie de son financement, l'organisme prêteur perçoit des intérêts rémunérant l'apport de
fonds et les risques pris. Il est généralement accompagné de la prise de garantie(s) qui limite les
risques du prêteur en cas de difficultés de remboursement.
Les emprunts figurent au passif du bilan de l'entreprise.

Financement par crédit-bail :

Le crédit-bail, appelé également location avec option d'achat (LOA), est sensiblement différent de
l'emprunt, bien qu'il serve en principe à financer le même type de biens. Dans le cadre d'un crédit-bail,
pendant toute la durée du contrat, l'entreprise n'est pas propriétaire du bien. Il s'agit d'une simple
location assortie d'une promesse de vente à l'issue de la période de location. L'organisme financier
possède donc le bien, le loue à l'entreprise et s'engage à le lui vendre après une certaine période selon
des conditions prédéfinies.

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Financement par marché de capital

Le financement externe direct est, lui, réalisé sur le marché financier. Une entreprise peut y procéder à
une émission d’actions qui conduit à une augmentation de son capital social et donc de ses fonds
propres. Elle peut aussi émettre des obligations pour lever des fonds externes qu’il lui faudra
rembourser.

Chaque mode de financement présente plusieurs avantages et inconvénients :

Mode de financement Avantages Inconvénients

- Il favorise l’indépendance financière L’auto financement dépend du


niveau de l’épargne (donc des
- Il préserve les différents pouvoirs car
résultats des exercices antérieurs)
il est sans influence sur la structure du
Auto financement
est rarement suffisant dès lors que
capital
les projets d’investissements sont
- Il n’y a pas de frais liés au
importants.
financement.

L’augmentation de capital évite le elle conduit à ouvrir le capital


remboursement des dettes par social (à de nouveaux actionnaires)
Augmentation de
l’entreprise. ou à en modifier la structure (poids
capital
des différents actionnaires déjà
présents).

- L’endettement est avantageux si le Il implique des versements


rendement des investissements est d’intérêts et/ou des
durablement supérieur au taux remboursements fixes qui ne
d’intérêt. dépendent pas de l’activité. Un
Emprunt bancaire investissement n’étant pas
- Il laisse les fonds disponibles de
forcément immédiatement
l’entreprise pour d’autres utilisations
rentable, cette contrainte peut être
(sécurité)
lourde.
-Il est sans influence sur la structure du
- il est souvent difficile à obtenir
capital
pour une entreprise jeune ou de

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petite taille.

Chapitre II

Les techniques d’évaluation de la rentabilité de l’investissement

Nous allons, dans ce chapitre, analyser les différentes techniques d’évaluation de la rentabilité d’un
projet d’investissement sans actualisation. Ainsi, nous distinguons entre :

Il existe plusieurs autres critères d’appréciation des projets d’investissement qui permettent de calculer
la rentabilité attendue, de manière à pouvoir comparer les différents projets et permettre à l’entreprise
de faire des bons choix.
Ces critères se basent tous sur le même principe : comparer le capital investi avec l’ensemble des CF
générés ; et pour neutraliser l’effet du temps, l’évaluation doit être faite à une même date (t0) ;
autrement dit, il faut actualiser l’ensemble des flux à la date d’investissement.

La valeur actuelle nette VAN


L’indice de profitabilité actualisé
Critères de choix avec actualisation
Le délai de récupération de capital actualisé
Le taux interne de rentabilité (TIR)

I- La valeur actuelle nette (VAN)

Le projet sera considéré comme rentable s’il dégage une VAN positive, il peut alors être retenu. Elle
représente l’excédent de cash flows annuels actualisés sur l’investissement initial, soit:

VAN = CF Actualisés – Capital investi

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D’une façon plus détaillée, La VAN consiste à calculer la différence entre la dépense d’investissement
et l’ensemble des CF actualisés générés par le projet.

P=n -P
VAN = ∑ CF p ( 1+ i) - I0
P=1

Avec:
I0 : Investissement initial
CF p : Cash flow de l’année p
n : Nombre d’années
I : Taux d’actualisation

Le cas échéant, la valeur résiduelle à la fin de la durée de vie est ajoutée aux cash flows, soit:

cash flow Capital Valeur


actualisés investi résiduelle

P=n -P n
VAN = ∑ CF p ( 1+ i) - I0 + VR / (1+i)
P=1

Si le projet génère des CF constants, on utilise la formule suivante :

-n

VAN = CF x 1 – (1+ i) - I0
i
Avec:

I0 : Investissement initial
CF : Cash flow

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n : Nombre d’années
i : Taux d’actualisation

Application 1

La société « Lite on » projette de réaliser un projet d’investissement mais hésite entre deux machines dont
les caractéristiques sont les suivantes :

Machine A Machine B

Cash flow n1 1000 1250

Cash flow n2 1200 1300

Cash flow n3 1150 1100

Cash flow n4 950 1000

Taux d’actualisation 10% 10%

Investissement initial 2 000 3000

TAF : Calculer la VAN dégagée par les deux machines.

Application 2 :

Un investissement I0 est de 100 KDH est amortissable sur 4 ans. Les bénéfices prévisionnels s’élèvent à 32
KDH par an. Sa valeur résiduelle est nulle en fin d’amortissement.

TAF:
Calculer la VAN en actualisant les flux au taux de 13%.

Application 3 :

L’entreprise envisage de réaliser un autre projet dont les caractéristiques sont les suivantes :
Dépense d’investissement : 125.000.
Recettes estimées constantes sur les 5 années d’exploitation : 45.000 dhs. 16

TAF:
II- l’indice de profitabilité actualisé:

Il s’agit de rapporter l’ensemble des cash flow dégagés par le projet à la dépense d’investissement.

Indice de profitabilité
actualisé

∑ CF actualisés / I0

L’IP est un indicateur de la rentabilité par rapport à la dépense engagée.


Le projet est jugé rentable s’il présente un IP supérieur à 1.
Entre plusieurs projets possibles, le projet à retenir est celui qui présente l’IP le plus élevé.

D’une manière plus détaillée l’IP actualisé correspond à

P=n
IP actualisé = ∑ CF p (1+ i)- p / I0

P=1

IP actualisé avec VR =
P=n
∑ CF p ( 1+ i)- p+ VR (1+i) - n / I0

P=1

Application 1 : Une entreprise investi un capital de 1 000 000 de DH à l’époque 0. Ce projet produira les
cash flows suivants:
TAF: Calculer l’IP sachant que le taux d’actualisation est de 10%.

Année Cash flows


1 200 000 17
2 300 000
3 350 000
4 250 000
Application 2:

Une entreprise investit un capital de 1 000 000 de DH à l’époque 0. Les équipements acquis produiront
les cash flow suivants :

Année Cash flows

1 200 000
2 300 000
3 350 000
4 250 000
5 200 000

TAF : Calculer l’indice de profitabilité.

Application 3 :

Une entreprise investi un capital de 750 000 de DH à l’époque 0. Ce projet produira des cash flows de 150 000
les deux premières années. A partir de la troisième année, ils augmentent de 40% chaque année jusqu’à la 5eme
année.
TAF: Calculer l’IP sachant que le taux d’actualisation est de 11%.

III- Le délai de récupération de capital investi « actualisé »:

Le délai de récupération peut être défini comme la période nécessaire pour que le cumul des cash
flows générés par un projet soit égal à son coût. Autrement dit, il représente le délai de récupération du
capital

D’après ce critère, l’investissement choisi sera celui dont le délai est le plus court.

Nous appliquons le même principe que l’indice de profitabilité, précédemment calculé, en tenant
compte de l’actualisation des cash flows.

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Délai de récupération du capital actualisé correspond au délai nécessaire pour que :
∑ CF actualisés = I0

Application 1 :

Une entreprise investi un capital de 750 000 de DH à l’époque 0.


Ce projet produira des cash flows de 150 000 les deux premières années. A partir de la troisième année, ils
augmentent de 40% chaque année jusqu’à la 5eme année.

TAF: Calculer le délai de récupération du capital sachant que le taux d’actualisation est de 11%.

Application 2 :

Nous avons deux projets d’investissement A et B :

Années Flux nets de trésorerie


Projet A Projet B
1 40 000 30 000
2 40 000 30 000
3 40 000 40 000
4 40 000 20 000
5 40 000 60 000

Le capital investi dans les deux projets est de 120 000 DH.

TAF :

Déterminer le délai de récupération du capital investi pour les deux projets.

VI- Le taux Interne de Rendement:

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Le TIR d’un projet est le taux qui permet d’égaler le décaissement dû à l’investissement aux cashs
flows prévisionnels générés par ce même investissement.
En d’autres termes, c’est le taux d’actualisation qui annule la VAN.
Le taux i recherché est la solution de l’équation:

P=n
I0 = ∑ CF p ( 1+ i)
P=1

Le TIR est déterminé de manière itérative, par essais successifs jusqu’à annulation de l’équation de la
VAN.

Pour fonder sa décision de réaliser ou non l’investissement, l’entreprise doit comparer le TIR avec un
taux de rendement minimum exigé par l’entreprise, appelé taux de rejet.
L’entreprise acceptera de réaliser son investissement si le TIR est supérieur au taux de rejet.

Application 1 :

Un investissement a coûté 327 400 DH au début de l’année n. Il génère des cash flow annuels de 100 000 DH par
an pendant 5 ans. Ces cash flow sont encaissés à la clôture de chaque exercice.

TAF:
Déterminer le TRI.

Application 2 :

Déterminer le TRI d’un investissement dont les caractéristiques sont les suivantes:
Investissement de 100 KDH, durée sur 4 ans, bénéfices prévisionnels annuels de 32 KDH.

Application 3 :

Une machine est achetée 50 000 DH au début de l’année. Les cash flow prévisionnels à la clôture des années n,
n+1 et n+2 sont respectivement de 30 000 DH, 20 000 DH et 20 000 DH.

TAF:
Déterminer le TRI.

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TD 1

La société « Alpha » projette de réaliser un projet d’investissement mais hésite entre deux
machines dont les caractéristiques sont les suivantes :

Mode d’amortissement linéaire


Taux d’IS : 30%
Taux d’actualisation : 10%

Eléments Machine A Machine B


Dépense d’investissement 4 000 000 5 000 000

CA par an 7 000 000 8 000 000

Charges annuelles 4 000 000 4 500 000

Valeur résiduelle 70 000 80 000

Durée de vie 5 ans 5 ans

TAF :

Calculer la VAN dégagée par les deux machines.

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TD 2

Un projet « A » d’un montant de 200 000 DH est amortissable sur cinq ans est génère un cash flow
constant de 56 000 DH par an. Sa valeur résiduelle est nulle en fin d’amortissement.

Un projet « B » d’un montant de 200 000 DH est amortissable sur cinq ans, et génère un cash flow
constant de 48 000 DH la première année, en augmentation de 8 000 DH chacune des années suivantes. Sa
valeur résiduelle est de 12 000 DH en fin d’amortissement.

TAF:

1. Déterminer les différents cash flows des deux projets


2. Calculer le TIR des deux projets A et B.

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TD 3

La réalisation d’un projet par une entreprise nécessite (en Dh):


- Dépense: 4 800 000.
- La construction de 2 bâtiments: 450 000.
- L’acquisition de mobilier : 150 000.
- L’acquisition d’une machine A: 500 000.
L’acquisition d’une machine B: 400 000.
Le projet se caractérise par un taux de variabilité de 25%.

Le chiffre d’affaires par année :

Année 1 2 3 4 5

CA (HT) 3 600 000 5 900 000 7 200 000 9 100 000 7 100 000

Les charges fixes du projet:

Année 1 2 3 4 5

Charges fixes 250 000 250 000 380 000 380 000 320 000

Pour l’amortissement:

Immobilisation Mode Amortissement Durée de vie


Bâtiment Linéaire 25 ans

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Machine A Linéaire 5 ans
Machine B Linéaire 5 ans
Mobilier Linéaire 5 ans

Chapitre III
Le plan de financement

Pour pouvoir analyser les flux prévisionnels générés par les projets d’investissement, l’entreprise doit
établir un tableau prévisionnel appelé «  plan de financement » qui regroupe l’ensemble des emplois et
des ressources futures de l’entreprise.

I- Définition et objectifs du plan de financement :

Le plan de financement est défini comme un tableau de financement prévisionnel et pluriannuel qui
traduit, en termes de flux de trésorerie, les conséquences futures d’un projet d’investissement.
L’horizon des prévisions est généralement de 3 à 5 ans.

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I. Vérifier la cohérence de la décision de
l’entreprise

La capacité des ressources disponibles à couvrir les


dépenses futures du projet.

Objectifs II. Négocier les financements

Afin d’étudier la demande de financement, les


établissements de crédit demandent à voir le plan de
financement de l’entreprise.

III. Prévenir les difficultés financières et le manque


de liquidité

La dégradation de la trésorerie prévisionnelle permet de


prendre les actions correctives.

Il faut noter que:

 Le plan de financement n’est pas standardisé: sa présentation n’est pas normalisée. Chaque
investisseur a la liberté de le présenter à sa manière.
 Le plan de financement doit montrer année par année:
- Les recettes générées par le projet;
- Les dépenses liées au projet.

II- Elaboration du plan de financement

Le plan de financement contient généralement trois parties distinctes :


- les emplois;
- les ressources;
- les soldes.

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Le plan de financement se présente généralement comme suit :

Années N+1 N+2 N+3 N+4 N+5


Ressources :
 Augmentation de capital
 Subventions d’investissement
 Apports en comptes courants
d’associés
 Augmentation des dettes de
financement
 CAF (ou Cash Flow).
 Cessions ou réduction d’actifs.
Total des ressources
Emplois :
 Acquisition d’immobilisations
 Augmentation du BFR
 Réduction du capital
 Remboursements de dettes de
financement
 Dividendes distribués.
Total des emplois
Soldes simples (ressources –
emplois)
Soldes cumulés

2.1 Les emplois:

Ils représentent les dépenses liées au projet d’investissement, étalées sur plusieurs années. Il
s’agit:
- des dépenses d’investissement (acquisition et augmentation d’immobilisation...);
- de l’augmentation du BFR dûe à l’investissement;
- du remboursement des dettes de financement (de l’emprunt contracté pour couvrir le
projet);
- des dividendes calculés sur la base du bénéfice dégagé par le projet.

2.2 Les ressources :

Elles représentent les recettes générées par le projet d’investissement étalées sur plusieurs années.
Il s’agit de:
- l’augmentation des capitaux propres et assimilés (augmentation de capital et nouvelles
subventions d’investissement);

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- l’augmentation des dettes de financement (nouveaux emprunts, nouvelles avances... liés au
projet);
- les flux générés par le projet (CAF);
- les apports en comptes courants d’associés dédiés au projet;
- les cessions et les réductions d’immobilisations.

2.3 Les soldes :

Ils représentent la différence entre les ressources et les emplois relevée pour chaque exercice.
Les ressources > les emplois = Solde positif à Excédent
Les ressources < les emplois = Solde négatif à Déficit.

Application 1 :

Une entreprise envisage de réaliser un investissement de 6 MDH en année 1. Un matériel ancien sera repris à sa
VNC de 250 000 DH en année 1. La CAF dégagée par le projet s’élève à 2 866 666 et restera stable pendant les
3 années. Le BFR augmentera de 2 MDH l’année 1. L’entreprise touchera des subventions d’investissement de
500 000 DH la première année.
TAF: Etablir le plan de financement.

Application 2 :

La société « Albert » envisage le programme d’investissement suivant :


- Achat d’un terrain au cours de l’année N : 600.000 ;
- Construction d’un bâtiment dont les travaux seront payés par tiers en N, N+1 et N+2 : 1.800.000 ;
- Aménagements et installations en N+1 : 700.000 ;
- Achats et installation des machines en N+2 : 900.000 .
- Les CAF prévisionnelles sont les suivantes :
- En N et N+1 : 650.000 ;
- A partir de N+2 : 850.000 ;
- En N+1, la cession d’actif rapportera 300.000 DH ;
- Le BFR augmentera de 400.000 en N+1 et de 200.000 en N+2.
Les financements envisageables sont :
- Une augmentation de capital de 700.000 en N+2.
- Une subvention d’investissement de 350.000 qui serait reçue en N+2 ;
27
Un emprunt de 600.000 sur 6 ans, contracté en N+1 remboursable en 6 fractions annuelles de 100.000
(taux d’intérêt de l’emprunt 10%) à partir de N+2.
Chapitre IV :
La gestion du risque projet

I- Autour de la « Gestion du risque projet » ?

Nous définissions le risque comme la possibilité, la probabilité d’un fait, d’un événement considéré
comme mal ou un dommage. Il combine la probabilité d’un événement et ses consequences.
De plus, le risque est l’effet de incertitude sur l’atteinte des objectifs, c'est-à dire la possibilité qu’il y
ait un écart positif ou négatif par rapport à une attente.

En effet, analyser les risques revient à se poser trois questions :

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- Comment naissent les situations de risque?
- Quelles sont les probabilités et conditions pour qu’elles se produisent?
- Quelles seront les conséquences si elles se produisent?

Nous distinguons entre deux sources de risques :


• Risques externes
• Les risques externes proviennent des changements ou des menaces dans
l’environnement de l'entreprise (changements politiques, économiques,
technologiques, sociologiques, changements dans les marchés, les clients, les
concurrents, les produits, les fournisseurs) qui peuvent exercer une influence négative
sur les objectifs et les stratégies de l'entreprise.
• Risques internes
• Les risques internes peuvent provenir de différentes sources : de la stratégie de
l'entreprise, des processus, des ressources, des facteurs intangibles, de l’information
de gestion.

Nous pouvons distinguer entre deux catégories de risques projet, soit des risques organisationnels et
humains, soit des risques liés au management du projet.

Risques liés à la prise de decision et aux processus décisionnels.


Les risques organisationnels
et humains Risques liés à la définition des rôles et des responsabilités.

Risques liés à la gestion des conflits et au management des ressources

La définition du projet présente des risques internes

Durant la phase de liés à l’imprécision de certaines tâches, à


définition et planification l’ambiguïté des objectifs, aux incohérences du
du projet
cahier des charges ainsi que des risques techniques.

Les risques liés au


management d’un
projet
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D’une part, les risques Issus des insuffisances et
Durant la phase de des dysfonctionnements du projet, et d’autre part
réalisation
les risques dus à une détection tardive des
problèmes, à un diagnostic erroné de la situation
ou à la formulation de réponses inappropriées.

II- Processus de la « Gestion du risque projet » 

Le processus de gestion du risque projet est structuré en plusieurs phases.

Phase I : Identification des risques 

• Cette étape consiste en l’identification et l’analyse des risques: elle doit être initiée dès le
début du projet et réitérée au cours du projet
• Il est indispensable d’étudier les éventuelles causes et conséquences liés au projet
• Le recensement des risques peut être fait par les interviews, des consultations de bases de
données, des risques des projets similaires

Phase II : Evaluation des risques 

Cette phase consiste à


• Chiffrer la probabilité d’apparition de chaque risque et estimer la gravité des conséquences sur
les objectifs du projet.
• Calculer la criticité en multipliant sa probabilité d’occurrence par la note de sa gravité
• Hiérarchiser les risques dans le but de distinguer les risques acceptables pour le projet.

Fré que nt
Risques majeurs

O ccasionne l

Risques min eurs

Rare
N é glige able m arginale critique 30
catastrophique
Nous distinguons entre :
- Les risques mineurs qui se qualifient par une survenance / gravité faible, ils ne remettent pas
en cause les objectifs de l’entreprise.
- Les risques intermédiaires: Les deux paramètres d’évaluation (survenance / gravité) ne sont
pas simultanément élevés ou faibles donc le risque est qualifié d’intermédiaire.
- Les risques majeurs. Ils se qualifient par une survenance / gravité élevées, ils remettent en
cause les objectifs de l’entreprise.

Phase III : Traitement des risques 

La maîtrise des risques repose sur la définition et la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions
visant soit à supprimer ses causes, soit à externaliser le risque à un tiers soit à réduire sa criticité.
Le suivi et le contrôle des risques au fur et à mesure de l’avancement du projet permettent de
réévaluer leur criticité en fonction des informations recueillies et d’ajuster les actions de Prévention
et de réduction des risques.

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