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INTRODUCTION

Dans le cadre de notre cours de législation en matière économique, il nous a


été demandé de traiter d'un sujet au choix cadrant avec le cours.

Le sujet que nous avons choisi est celui du:"Droit congolais de change et la
lutte contre le cambisme de rue."

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail sera structuré en deux


chapitres:

 Le premier chapitre traitera du DROIT CONGOLAIS DE CHANGE. Il sera


scindé en deux sections :

1. La première section portera sur l'évolution de la réglementation du change


en RDC

2. La deuxième section portera sur l'évolution historique de la réglementation


des changes

 Le deuxième chapitre traitera du CAMBISME DE RUE. Il sera également


scindé en deux sections :

1. La première section portera sur le cambisme et le change en RDC

2. La deuxième section portera sur la réglementation du cambisme et la lutte


contre le cambisme de rue

CHAPITRE I. LE DROIT CONGOLAIS DE CHANGE

Section l. Évolution de la réglementation du change en RDC

§1. Définition et type de change

On entend par « change », l’action ou l’opération de conversion d’une monnaie


nationale en une autre monnaie nationale appelée « devise ». Les échanges
économiques entre différents États ne pouvant dès lors pas se réaliser au
moyen d’une seule et même monnaie, les monnaies nationales sont destinées
à s’échanger les unes contre les autres.
Voyant l’ampleur des opérations de change qu’implique la multitude
d’échanges économiques qui se tissent quotidiennement entre États bien
évidemment cela pourrait engendrer des conflits, d'où la nécessité de
réglementer ce secteur,ainsi la nécessité pour chaque États de disposer d'une
réglementation des changes.

La monnaie nationale est un des symboles de la souveraineté́ étatique. Ce qui a


fait dire à Constance Gwen que la réglementation des changes est « un
ensemble de mesures qui ont pour objectif de définir les conditions dans
lesquelles les monnaies nationales peuvent être échangées contre des devises
étrangères et ce, dans le but de protéger et de conserver la valeur des
monnaies nationales »

Le droit congolais distingue deux types de change, à savoir le change manuel et


le change scriptural.

En RDC le mode de change le plus pratiqué est celui du change manuel qui
consiste à échanger une somme d'argent en monnaie d'un pays déterminé
contre la somme équivalente dans la monnaie d'un pays.

§2. Évolution historique de la réglementation des changes

L’histoire de la réglementation des changes a été marquée, au niveau


international, par un processus de libéralisation résultant lui-même de la
libéralisation des échanges économiques entre États et de l’ouverture des
marchés ayant conduit ces derniers à assurer la convertibilité́ de leurs
monnaies nationales respectives.

La plupart des États sont ainsi passés d’une politique dite de « contrôle des
changes» à celle de «libéralisation des changes». Il s’est donc agi d’un
mouvement de « déréglementation » consécutif au changement de politique
en matière des changes.

Dans l’ensemble, la réglementation congolaise a été influencée par ces grandes


mutations internationales même si à certaines périodes de l’histoire récente du
pays l’on a eu l’impression de voguer à contre-courant.
Cette évolution peut être déclinée à travers les trois grandes étapes ci-après :

a) De 1967 à 1976 : Contrôle des changes avec rattachement du Zaïre-monnaie


au dollar américain. A travers l’ordonnance-loi n° 67/272 du 23 juin 1967
relative aux pouvoirs réglementaires de la Banque Nationale du Congo en
matière de réglementation du change, le régime du contrôle des changes
hérité du système colonial est reconduit avec cette particularité́ que la nouvelle
monnaie nationale, le Zaïre, est rattaché au dollar américain au moyen d’un
taux de change fixe.

b) De 1976 à 1983 : Contrôle des changes avec rattachement du Zaïre-monnaie


aux DTS. Si pendant cette période la politique antérieure est maintenue et avec
les mêmes instruments (cessions de devises, contrôle des importations et
exportations...), le Zaïre-monnaie s’est affranchi du dollar américain pour être
rattaché aux Droits de Tirages Spéciaux (D.T.S.). Ce changement était justifié
par l’instabilité́ des monnaies fortes dont le dollar américain.

c) De 1983 à ce jour : libéralisation des changes. Face aux effets pervers du


contrôle des changes accentués par l’environnement économique et politique
de l’époque, l'autorité monétaire s’est résolue à libéraliser le marché́ des
changes en adoptant, à l’instar de ses partenaires internationaux, un régime de
changes flottants. 1

Section II. Politique et régime de change en RDC

§1. Politique de change

La politique ou le système de change présent en RDC est celui de la Libération


du change,Cette libéralisation implique notamment la liberté de détention des

1 Constance Gwen,«La réglementation des changes: une mesure de contrôle de la monnaie», in


Aquadesign.be, mars 2007

la loi n°2010-33 du 20 juillet 2010.

Aimé Lambala,«Le régime de change flottant de la Banque centrale du Congo défavorise la politique
monétaire et de change»,in Analyses, sep 2022

Wilfred GALAG Christian,«Le Cambisme en RDC est-ce légal ou pas ?», avocat.cd[ en ligne], 2023
monnaies étrangères, la libre fixation des cours de change par les banques
commerciales et la création des bureaux de change.

La détention des monnaies étrangères en République Démocratique du


Congo est libre. La détention par les voyageurs résidents et non‐résident des
moyen de paiementen monnaies étrangères, à l’entrée du territoire
national est libre.

§2. Régime de change en RDC

Le régime de change désigne l’ensemble des règles par lesquelles un pays ou


un ensemble de pays organisent la détermination des taux de change. Il existe
une grande variété de taux de change correspondant plus ou moins à deux
grands types de régimes : le régime de changes fixes et le régime de changes
flottants (ou flexibles).

La banque centrale du Congo a opté pour le régime de changes flottant.

Les changes flottants (ou régime de changes flottants) est le régime de change
dans lequel la valeur des monnaies c'est-à-dire leur taux de change entre elles
varie librement sur un marché spécialisé. Les États ne déterminent donc pas
directement leurs taux de change, mais laissent la valeur de leur monnaie être
déterminée par la rencontre de l'offre et de la demande de leur devise sur le
marché des changes.

Le régime de change flottant (flexible) est difficile pour la RDC. Avec une petite
économie, la RDC n'attire pas les capitaux étrangers suite aux fluctuations dans
les marchés des changes et souvent, avec des écarts de spread qui défavorisent
le franc congolais dans son émergence économique malgré le retour dans le
programme économique formel avec le FMI.

Le taux de change flottant permet à la Banque centrale du Congo de conserver


le taux directeur et taux de change flottant comme instrument de la politique
économique, mais avec 2 monnaies (dollar, franc congolais). Ce régime freine
la stabilité des cours et de la monnaie nationale dans l'économie locale et
cause l'instabilité dans le commerce extérieur (imports et exports). Le régime
flottant n'incite pas à l'épargne en monnaie nationale ni à l'investissement,
suite à l'ancrage et la présence permanente du dollar américain dans toutes les
transactions (internes et externes).
En plus, le taux de change flexible engendre souvent d'importantes fluctuations
du taux de change réel. Ce qui rend la stabilité de l'économie plus difficile.

CHAPITRE II. LE CAMBISME DE RUE

Section l. Cambisme et change en RDC

§1. Définition du concept

On entend par cambisme : les Opérations relatives au change des monnaies.

Le cambiste, également appelé forex trader en anglais, désigne au plan général


un opérateur professionnel spécialiste des opérations de change et de façon
plus précise aujourd'hui un métier lié au marché des changes.

§2. Cambisme et réglementation du change

Au paravent la matière de change en RDC était régie exclusivement par


l'ordonnance-loi n°67-272 du 23 juin 1967 relative aux pouvoirs règlementaires
de la Banque centrale du Congo.

Il était prévu que : « Hormis les intermédiaires agréés autorisés par la Banque
centrale, personne ne peut sur le territoire national faire le commerce de
monnaie et les moyens de paiement en monnaie étrangère ». Étant donné que
le change est un acte de commerce, les opérateurs de change sont également
considérés comme commerçants.

Mais eu raison de la sensibilité de ce secteur ; le fait pour quelqu'un d'être


commerçant ne lui donne pas l'autorisation d'exercer dans le secteur de
change, il faut en plus de la qualité de commerçant l'agrément conféré par
l'autorité régulatrice du secteur de change qu' est laBanque Centrale du Congo
par le biais de son Gouverneur qui délivre un acte signé par lui après requête
préalable du concerné.

En suite le secteur du change a été régit par la loi n°2010-33 du 20 juillet 2010.

De nos jours la matière est régie par la réglementation de changement du 25


mars 2014 telle que modifiée à ce jour par le règlement n°001/19 du 29 janvier
2019 ; cette loi (lato sensu) dans son chapitre 8 Section 1ère en son article 97
parle des intermédiaires de changement et les catégorisent en deux groupes :

_Les intermédiaires agréés bancaires (banques agréés) ;

_Les intermédiaires agréés non bancaires

a.Les intermédiaires agréés bancaires

La banque est un établissement de crédit habilité de façon générale à recevoir


du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme et à effectuer
toutes les opérations de banque à l'occurrence les dépôts, mieux les
placements, les virements, les crédits,les opérations de change, l'émission et la
gestion des monnaies électroniques etc…

b. Les intermédiaires agréés non bancaires

Ce sont des institutions financières qui poursuivent des activités financières


autres que les opérations bancaires traditionnelles. On peut citer à juste titre
les coopératives d'épargne et de crédit, les institutions de micro-finance,les
bureaux de change,les messageries financières et les établissements de
monnaie électronique.

Section II. Réglementation du cambisme et lutte contre le cambisme de rue

§1. Legalité du cambisme en RDC

Prenant compte ce qui est dit à la section précédente nous constatons


ensemble qu'en principe les seules personnes habilitées à procéder aux
opérations de change sont soit les banques « agréées » soit encore les
intermédiaires agréés mais qui ne sont pas des banques.

De ce qui précède, nous pouvons comprendre que les Cambistes sont dans ce
qu'on appelle le marché de change parallèle, parce que le marché de change,
lui, est règlementé et tous les acteurs qui y participent de manière active sont
reconnus légalement. Mais malheureusement cette activité de « négociation »
est rendue en toute illégalité par certains et pourtant c'est un secteur sensible
qui est très protégé par la loi.
En revanche, au fil du temps le cambisme s'est vu être incontournable d'où
l'État s'est senti dans l'obligation soit de l'interdire com2plètement soit encore
de l'encadrer, pour ce faire la Banque Centrale avait pris en son temps
l'instruction n°007 portant règlement de l'activité de change

manuel ; à ce niveau il s'agit de la reconnaissance par la Banque centrale du


cambiisme.

Selon l’instruction N° 007 de la Banque centrale du Congo, réglementant le


métier de cambiste, cette activité doit essentiellement se faire dans un bureau
de change agréé, ayant respecté toute la procédure en la matière.

Et cette procédure exige que les bureaux de change soient constitués sous
forme de Société à Responsabilité Limitée, SARL. Ils doivent obtenir un
agrément auprès de la BCC moyennant une caution et les frais d’agrément.

La caution varie selon la catégorie à laquelle le bureau de change appartient : 2


500 dollars pour la première catégorie ou de niveau national ; 1 000 dollars
pour la deuxième catégorie ou de niveau provincial ; 150 dollars pour les
cambistes manuels ou physiques.

Quant aux frais d’agrément, ils sont fixés à 20% de la caution de chaque
catégorie.

Toutefois, cette reconnaissance est interdite par le fait que sont autorisées à
procéder aux opérations de change sans préjudice de l'art 9 de l'ordonnance-loi
n°67-272 du 23 juin 1967 relatif aux pouvoirs réglementaires de la Banque
Centrale du Congo , les cambistes affiliés à un bureau de change agréé cfr
article 2 alinéa 1 in fine de l'instruction reprend ci-haut, en claire nous
constatons que vu l'impossibilité qu'a la BCC à couvrir toutes demandes de
devises elle ne peut que permettre de manière implicite la continuation du
marché parallèle mais marché sur lequel elle aimerait garder un œil regardant.

Ces bureaux de change accordés aux cambistes doivent s'affilier sont de deux
ordres :

2 la loi n°2010-33 du 20 juillet 2010.


_Les bureaux de change de catégorie 1, ils sont de la première catégorie en
fonction de leurs extensions, ceux-ci peuvent procéder aux opérations de
change sur toute l'étendue du territoire national ;

_Les bureaux de change de catégorie 2, ceux-ci sont restreints et ne peuvent


exercer leurs activités que dans une province, c'est-à-dire dans la province où
l'agrément leur a été donné.

§2. Lutte contre le cambisme de rue en RDC

Nous avion dit plus haut que les bureaux de change sont repris sur la liste de
ceux qui peuvent effectuer les opérations de change ainsi qu'une poignée des
cambistes donc ceux affiliés aux bureaux x de change agréés.

Compte tenu de l'invasion du marché parallèle dans le secteur formel, on


assiste à un effritement de la clientèle des bureaux de change au profit des
cambistes non affiliés.

La Banque Centrale du Congo via l'Institut d'émission de monnaie interdit aux


bureaux de change agréés ainsi qu'aux cambistes manuels personnes physiques
affiliées d'afficher les cours de change à l'extérieur de leurs locaux comme il en
est de coutume sur l'étendue du territoire national. Mais pour ceux qui sont
des cambistes œuvrant dans le marché parallèle il leur est strictement interdit
de non seulement procéder aux opérations de change mais aussi d'en afficher
les cours car cette spéculation occasionne le déséquilibre du cadre macro-
économique du fait que le taux de Changer constitue l'un des indicateurs de la
qualité du cadre.

Conclusion

Pour clore nous disons que les opérations de change ne pouvaient se faire que
les intermédiaires bancaires et non bancaires agréés car ceux-ci le font selon
l'art et les principes arrêtés par la Banque Centrale afin qu'il ait une traçabilité
sur ce marché de change.
Lorsque les cambistes le font ces derniers ne sont pas en principe autorisés
d'œuvrer dans ce secteur à l'exception des cambistes affiliés aux bureaux de
change agréés et tout ceci dans le mais d'éviter la spéculation dans le marché
de change causant ainsi l 'inflation et le déséquilibre du cadre
macroéconomique.

BIBLIOGRAPHIE

1. Textes légaux publiés

_l'ordonnance-loi n°67-272 du 23 juin 1967 relative aux pouvoirs


règlementaires de la Banque Centrale du Congo.

_ la réglementation de changement du 25 mars 2014 telle que modifiée à ce


jour par le règlement n°001/19 du 29 janvier 2019

_ la loi n°2010-33 du 20 juillet 2010.


2. Articles

_ Constance Gwen,«La réglementation des changes: une mesure de contrôle de


la monnaie», in Aquadesign.be, mars 2007

_ Aimé Lambala,«Le régime de change flottant de la Banque centrale du Congo


défavorise la politique monétaire et de change»,in Analyses, sep 2022

_ Grâces Muwawa L,«Ce qu’il faut savoir sur la réglementation de change en


RDC», in justice, 2022

_ Wilfred GALAG Christian,«Le Cambisme en RDC est-ce légal ou pas ?»,


avocat.cd[ en ligne], 2023

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