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Cours de réassurance INSAG

Sommaire

1. Rappel des lois fondamentales de l’Assurance


1. La nécessité de la production
2. L’homogénéité des risques
3. La dispersion des risques
4. La division des risques
i. Le plein de conservation
ii. Le plein de souscription
iii. La coassurance
2. La réassurance
1. Définitions
2. Objectifs et parties de la réassurance
3. Caractéristiques juridiques de la réassurance
4. Ses fonctions
5. Ses modalités ou méthodes
6. Le traité de réassurance
7. Ses formes
8. Ses marchés
9. La notation financière des réassureurs
Bibliographie

A.REHAL 1 Mars - Avril 2014


Cours de réassurance INSAG

1. Rappel des lois fondamentales de l'Assurance

1.1. La nécessité de la production


L'assureur doit s'efforcer de réunir le maximum d'assurés, et de réaliser en permanence
des affaires nouvelles.

 Plus le nombre des assurés est grand, plus la compensation au sein de la


mutualité est réalisée.

 Les contrats déjà réalisés ne restent pas éternellement en portefeuille

 Résiliations, décès, disparitions de risques, ….

 Compenser les sorties de risques par de nouvelles affaires

1.2. L'homogénéité des risques


Pour permettre la compensation des risques, il faut réunir un grand nombre de risques
semblables.

 ont les mêmes chances de se réaliser et occasionnent des débours du même ordre

 Risques homogènes
Exemple
- Un portefeuille Incendie de logements résidentiels serait déséquilibré si on y incluait
une raffinerie de pétrole ou un grand château.
- Tarifer séparemment les maisons individuelles construites en bois ou celles
construites en maçonnerie ou en béton.

 Construction de sous-mutualités

 Examen de chaque risque

 Classement du risque dans une catégorie de tarif bien déterminée en


fonction de ses principaux éléments.

 Proposition d'un tarif majoré pour l'assurance d'un risque plus grave
que la normale

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Exemples de risques aggravés :


- vol des maisons isolées et susceptibles d'être inhabitées pendant un certain temps.
- Assurance décès d'une personne ayant une tension artérielle ou surpondération
anormale pour son âge.
- Assurance d'un transporteur dont les véhicules circulent jour et nuit.

 Refus d'assurer les risques dont la probabilité de survenance est quasi


certaine

Conséquence  La sélection des risques par l'assureur

1.3. La dispersion des risques


Pour permettre la compensation des risques, il faut éviter que tous les risques assurés ne
se réalisent en même temps.

Exemple
1. Assurance contre la grêle de tous les exploitants agricoles d'une même région.

 Un orage de grêle peut anéantir les récoltes de tous les assurés.

 Examen de chaque risque

2. Assurance en cas de décès d'un groupe de personnes susceptibles de prendre le même


avion pour se rendre à un congrès.

3. On couvre contre l'incendie, un groupe d’appartements situés dans le même


immeuble.

Ainsi, l'assureur s'efforce de diversifier ses souscriptions.

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1.4. La division des risques


Il ne suffit pas de sélectionner et de disperser les risques

il faut éviter d'accepter un trop gros risque dont le coût, en cas de sinistre, ne
pourrait être compensé par les primes

 un seul sinistre pourrait menacer la mutualité.


Exemple
1. Assurance contre l'incendie de maisons individuelles

 Refus d'accepter l'assurance en totalité des appartements situés dans le même


immeuble.

En pratique, l'assureur n'accepte qu'une partie d'un risque trop important pour sa
mutualité.

 Il pratique des techniques de divisions (ou de répartition) de risques

 La coassurance
 La réassurance

Remarque : ces deux techniques peuvent être mises en œuvre en même temps.

 C'est le cas de l'acceptation par un assureur d'une part sur un risque très important
et que ce dernier décide de réassurer une partie de cette même acceptation vu son
importance.

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1.4.1. Le plein de conservation


Pour homogénéiser leurs portefeuilles de contrats, les assureurs déterminent par avance
les valeurs maximales des risques acceptés.

 Pleins de conservation

La somme maximale qu'un assureur est prêt à débourser pour compte propre (au net de
la coassurance et de la réassurance).

Exemple
- Un plein de conservation de 100 millions DA en Incendie.
- Un plein de conservation de 50 millions DA en Transports sur facultés.

 Organisation de la politique de souscription et le programme de réassurance des


assureurs.

 L'engagement net maximal de l'assureur ne doit pas dépasser les montants de


pleins de conservation.

Les montants des pleins sont déterminés en fonction de moyens financiers de l'assureur
et de la taille du portefeuille dans chaque branche.

En pratique, le montant de plein est de :

- 2 - 3% des fonds propres.


- 3 - 5% du chiffre d'affaires de la branche

En pratique, l'assureur doit pouvoir prendre des engagements bruts plus importants que
ceux fixés par les pleins de conservation.

 Accords conclu avec les réassureurs

 Détermination d'un plein de souscription qui est supérieur au plein de


conservation

Exemple
- En incendie ou en Transport, le plein de souscription = 15-20 du plein de
conservation ;
- En incendie
- le plein de conservation est de 100 millions DA ;
- le plein de souscription est de 2 milliards DA ;

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1.4.2. Le plein de souscription


Le pourcentage accepté par chaque assureur est fonction de critères fixés à l'avance
reflétant ses propres capacités financières.

 L'assureur définit son plein de souscription ou plein d'acceptation

Le plein de souscription est la somme maximale qu'un assureur peut accepter sur un
risque déterminé

Les pleins sont déterminés par catégories d'assurance et par nature des risques.

 Plus le risque encouru est important, moins le plein est élevé.

 Les souscripteurs doivent respecter les pleins de souscription :

 S'ils dépassent ces montants, la société d'assurance court un risque de faillite.

Exemple n°1

En Assurance "Individuelle Accidents", les capitaux garantis en cas de décès ou


d'infirmité ne peuvent excéder les sommes suivantes :
- 6 000 000 DA pour les assurés exerçant des professions sans activités dangereuses et
sans circulation automobile
- 5 000 000 DA pour les professions avec circulation automobile intense, mais sans
activités dangereuses
- 4 000 000 DA pour les professions activités dangereuses et/ou circulation automobile
intense

Exemple n°2

En Assurance "Incendie & Risques Annexes", les capitaux garantis ne peuvent excéder
les sommes suivantes :
- 2 000 000 000 DA pour les risques simples,
- 1 000 000 000 DA pour les risques de l’industrie de plastique, textile, tabac, papier,

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1.4.3. La coassurance
Elle consiste en un partage proportionnel d'un même risque entre plusieurs assureurs.

 Chaque assureur accepte un certain pourcentage du risque


 Il reçoit en échange ce même pourcentage de la prime
 En cas de sinistre, il sera tenu au paiement de la même proportion des
prestations dues.

 Juridiquement, le souscripteur du contrat d'assurance connaît tous les coassureurs.


 Il les a tous agréés et a un recours contre chacun d'eux
 Chaque coassureur n'est tenu qu'à concurrence du pourcentage "quote part" qu'il a
accepté.

Dans la pratique, on établit une seule police dite "police collective à quittance unique".

Une annexe spéciale est prévue pour indiquer :


 la répartition du risque entre les différentes sociétés d'assurance
 le coassureur chargé de représenter tous les autres dans les relations
avec les clients

 l'apériteur ou société apéritrice

L'apériteur est :

 l'assureur que le souscripteur a contacté à l'origine.


 Il définit les garanties et fixe les primes,
 puis recherche les partenaires nécessaires à la couverture totale du risque.
 Ensuite, il établit la police avec l'annexe spéciale en autant d'exemplaires que de
coassureurs, plus un pour le souscripteur.
 Il fait signer la police, encaisse les primes, les répartira entre tous les coassureurs.

 Il est l'interlocuteur du client

Remarque
1. L'apériteur n'est pas nécessairement l'assureur qui a accepté la plus grosse "quote
part".
2. L'apériteur n'est tenu qu'à concurrence du pourcentage qu'il a retenu bien que l'assuré
le considère comme "son assureur"
3. Pour des risques importants, on fait appel à des dizaines voir des centaines de
coassureurs.

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Exemple

Un bâtiment d'une valeur de 200 000 000 DA à assurer contre l'incendie.

- L'assureur A contacté par le propriétaire a un plein de souscription de 100 000 000


DA.
Il contacte deux autres assureurs B et C :

- L'assureur B a un plein de souscription de 60 000 000 DA.


- L'assureur C a un plein de souscription de 40 000 000 DA.

La société A fixe la prime nette à la somme de 100 000 DA.

Le souscripteur a accepté ces conditions et la coassurance des sociétés A, B et C qui ont


garanti la totalité du risque.

On obtient le partage proportionnel qui suit :

Assureurs Capital garanti Quote Prime Règlement pour Règlement pour un


Part nette un sinistre total sinistre partiel de
perçue 100 000 000
A 100 000 000 50% 50 000 100 000 000 50 000 000
B 60 000 000 30% 30 000 60 000 000 30 000 000
C 40 000 000 20% 20 000 40 000 000 20 000 000
Totaux 200 000 000 100% 100 000 200 000 000 100 000 000

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2. La réassurance
Lorsque les risques sont plus importants que la moyenne des risques assurés, la
survenance des sinistres, peut mettre en péril l’équilibre de la mutualité des risques et par
conséquence l’équilibre financier de la société d’assurance.
D’autre part, cet équilibre peut être menacé par un cumul des risques qui malgré proches
de la moyenne, ils sont susceptibles d’être sinistrés à l’occasion d’un même événement.
Pour éliminer ou minimiser le risque de déséquilibre de la mutualité des risques, les
assureurs ont recours à plusieurs techniques de division des risques. Ces techniques permettent
de pulvériser le risque et le rendre supportable et compatible avec la capacité financière de
l’assureur.

Ces techniques sont les suivantes :

1. la coassurance
2. la réassurance

2.1. Définitions de la réassurance

La réassurance est souvent définie comme l’assurance de l’assurance. C’est une


opération par laquelle une société d’assurance (la cédante) transfère moyennant une somme
convenue une partie des risques qu’elle a pris en charge à une autre société (le réassureur ou
cessionnaire). En d’autres termes, la cédante s’assure elle-même auprès d’une autre société
pour une partie des risques qu’elle a souscrits.

La réassurance permet à l’assureur de souscrire des risques d’une valeur plus


importante, individuellement ou en cumuls.

De plus, elle permet une division des risques à l’échelle planétaire en fonction des
capacités financières des différents marchés. Ceci est du au fait que les réassureurs
professionnels activent sur plusieurs marchés locaux et régionaux.

A.REHAL 9 Mars - Avril 2014


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La division des risques à l’échelle planétaire se fait lorsque le réassureur qui a déjà
accepté une part du risque proposé par la cédante, se réassure lui-même auprès d’un autre
réassureur étranger en général. Il protège ainsi son équilibre financier en rétrocédant une part
des primes reçues au rétrocessionnaire.

La réassurance peut être classée en :

1. Réassurance passive, où l’assureur se contente de céder les risques qui dépassent sa capacité
de rétention, aux réassureurs. C’est la cession.
2. Réassurance active, où l’assureur recherche et accepte la couverture des risques des autres
compagnies. C’est l’acceptation.

Assurés Assurés

Cédante Assureurs Cédante Assureurs Cédante


directs directs

Cessionnaire Réassureurs Cessionnaire

Rétrocessionnaire Rétrocessionnaire

Schéma de l’opération de réassurance

A.REHAL 10 Mars - Avril 2014

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