Vous êtes sur la page 1sur 73

Mémoire de fin d’études en vue d’obtention d’un Master

spécialisé en Management Audit et Contrôle de gestion


Sous le thème :

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES FACE AUX


RISQUES DE FRAUDE :
Cas du cycle achats-fournisseurs

Réalisé par : Encadré par :


ARBOUBBA Chaimae Mr EL BAKKOUCHI Mounir
Professeur en Sciences Economiques

Année universitaire : 2021/2022

1
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................... 4

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CAC ET SUR LE CYCLE ACHATS-


FOURNISSEURS ................................................................................................................... 6
Introduction ............................................................................................................................... 7
Section 1 : LE COMMISSAIRE AUX COMPTES .................................................................. 7
Section 2 : ORGANISATION DU PROCESSUS ACHATS-FOURNISSEURS ..................... 8
Section 3 : IMPORTANCE DU PROCESSUS ACHATS-FOURNISSEURS ....................... 10
SECTION 4: APPROCHES COMPTABLE ET FISCALE DU CYCLE
ACHATSFOURNISSEURS .................................................................................................... 11
Conclusion ............................................................................................................................... 16
CHAPITRE II : L'AUDIT DU CYCLE ACHATS FOURNISSEURS.............................. 18
Introduction .............................................................................................................................. 19
Section 1 : phase d'évaluation du contrôle interne du cycle .................................................... 20
Section 2 : phase d'examen des comptes ................................................................................. 28
Section 3 : Opinion et rapport sur les états financiers .............................................................. 39
Conclusion ............................................................................................................................... 40
CHAPITRE III : LE CAC FACE AUX RISQUES DE FRAUDES LIES AU CYCLE
ACHAT-FOURNISSEURS ................................................................................................... 41
Introduction .............................................................................................................................. 42
Section 1 : Principaux schémas de détournements d'actifs et falsification............................... 42
Section 2 : Mesures de prévention contre ces risques de fraudes ............................................. 48
Section 3: le CAC face aux risques de fraudes lies au cycle achats fournisseurs dans une
mission d'audit légal ................................................................................................................ 50
Conclusion ............................................................................................................................... 55
CHAPITRE IV : CAS PRATIQUES ................................................................................... 56
Introduction .............................................................................................................................. 57
Section 1 : Etude qualitative .................................................................................................... 57
Section 2 : Analyse du questionnaire………………………………………………………..
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 52
Annexes .................................................................................................................................... 54
Bibliographie ............................................................................................................................ 58
Webographie ............................................................................................................................ 59
Table des matières ..................................................................................................................... 6

2
REMERCIEMENT

Je souhaite adresser ici tous mes remerciements aux personnes qui m’ont apporté
leur aide et qui ont ainsi contribué à l’élaboration de ce travail de fin d’études.

Tout d’abord, je tiens à remercier toute l’équipe pédagogique de la faculté des


sciences économiques et gestion Ibn Tofail à Kénitra qui œuvre continuellement
pour nous assurer une formation de haut niveau dans les conditions les plus
adéquates. Et, je remercie particulièrement mon encadrant Monsieur EL
BAKKOUCHI Mounir pour la qualité de son encadrement, et son aide avec son
expérience et savoir- faire.

Je souhaite également remercier les auditeurs et analystes financiers qui ont bien
voulu consacrer de leur temps pour répondre à mes questions.

Enfin, je remercie ma famille pour son soutien et ses encouragements tout au long de
mon parcours.

3
INTRODUCTION GENERALE

Dans un environnement de plus en plus complexe et incertain, des ressources de plus en plus
rares, une concurrence rude et une évolution exponentielle des technologies, l'entreprise a
connu en parallèle une évolution importante des techniques de fraudes qui prennent chaque
jour, des formes de plus en plus variées avec une complexité relativement élevée. On peut
distinguer à ce niveau entre les fraudes commises par les employés à savoir les détournements
d'actifs à titre d'exemple, ou celles commises par les dirigeants d'entreprise portant
généralement sur la falsification des états de synthèse.
C'est donc principalement un examen efficace des comptes de l'entreprise, ne laissant part à
aucune ombre, qui permettra de révéler les failles du système dans sa globalité, et détecter les
éventuels détournements d'actifs et falsifications des états de synthèse avant de mesurer
l'incidence de ces derniers sur l'image et la situation financière de l'entreprise.

L'auditeur n'est pas obligé de proposer des solutions, il ne sanctionne pas non plus, mais il
soulève les zones d'ombre, pointe du doigt les anomalies et les relève aux principaux
concernés à travers leur retranscription fidèle et objective dans le rapport d'audit.

Ainsi, lorsqu'on évoque la finalité de l'audit des comptes, la première réponse qui nous vient à
l'esprit est celle de formuler une opinion objective et indépendante certifiant que les comptes
de la société ne comportent pas d'anomalies significatives. Celles-ci pouvant provenir
d'agissements frauduleux.
Toutefois, il serait illusoire de laisser croire que l'auditeur externe soit en mesure de détecter
toutes les fraudes que l'entreprise peut subir, le risque de non détection, bien que minimisé, est
toujours présent dans les missions de commissariat aux comptes.

La fonction achat occupe aujourd'hui une place stratégique au sein des entreprises. Elle est le
garant de la qualité des produits achetés, elle constitue un centre de profit, un gisement de
rentabilité non négligeable qui participe souvent de façon très pesante dans la formation du
résultat de l'entreprise. Durant ma période de stage, lors des missions de commissariat aux
comptes auxquelles j'étais affectée, j'ai pu participer à des évaluations de contrôle interne et à
l'audit des comptes annuels de plusieurs circuits, notamment le circuit achats qui représentait
souvent un cycle important pouvant comporter un risque d'erreur et de manipulations élevé.

En effet, le système achats-fournisseurs figure parmi les zones les plus sensibles au sein de
l'entreprise. Nous avons donc choisi de nous pencher de près sur ce système qui représente un

4
caractère vital pour l'entreprise, mais également une zone à risque importante qui mérite une
attention particulière de la part du commissaire aux comptes.

Intérêt du sujet :
L'intérêt du sujet est donc de mesurer les diligences mises en œuvre par le CAC pour donner
une assurance que les comptes annuels ne comportent pas d'anomalies provenant de fraudes,
et apprécier le comportement de ce dernier face aux risques relatifs au cycle achats
fournisseurs.
Problématique :
Comme mentionné dans l'intérêt du sujet, il s'agit d'une tentative de réponse à la
problématique suivante :
Dans quelle mesure les diligences du commissaire aux comptes permettent-elles de
détecter les détournements d'actifs et les falsifications relatifs au cycle achats
fournisseurs?

Pour tenter de répondre à la problématique posée, le présent mémoire est articulé autour de
quatre chapitres :
• Le premier porte sur l'organisation du processus achats-fournisseurs, son importance
au sein de l'entreprise, ainsi que les traitements comptable et fiscal des comptes relatifs
au dit cycle.
• Le deuxième chapitre s'articule autour de la démarche adoptée et des diligences mises
en œuvre par le commissaire aux comptes pour apprécier les risques d'anomalies
provenant de fraude.
• Le troisième énumère les différents types de détournements et de falsification relatifs
au cycle achats-fournisseurs, les mesures de prévention, ainsi que l'attitude que
'devrait adopter le CAC dans le cas de détection de fraudes ou de risques de fraudes et
traite son impact sur la poursuite de la mission.
• Le quatrième tente d'analyser et mettre en exergue, à travers un cas pratique, les
diligences mises en œuvre par le CAC dans le cadre de sa mission en essayant de
mettre en relief les éventuelles fraudes détectées.

5
CHAPITRE I
GENERALITES SUR LE COMMISSAIRE AUX
COMPTES ET LE CYCLE ACHATS-
FOURNISSEURS

6
INTRODUCTION
L'audit est une fonction récente dans l'entreprise contemporaine et encore plus dans
l'entreprise marocaine. Que l'entreprise dispose ou non d'une cellule d'audit interne, elle fera
toujours appel aux cabinets externes pour se faire auditer, soit sur la demande des actionnaires
et des bailleurs de fonds, soit pour répondre à des obligations légales.
L'auditeur est amené à concevoir l'entreprise en différents modules ou circuits, parmi lesquels
on retrouve le circuit achats-fournisseurs que nous nous attacherons à analyser en détail étant
donné que c'est le sujet de notre présent travail. Pour étudier ce dernier, il s'avère nécessaire
de présenter certains concepts et principes de base le caractérisant, ses différentes étapes,
acteurs, et rôle au sein de l'entreprise, ainsi que les objectifs de contrôle poursuivis dans
l'audit dudit circuit.
SECTION 1 : LE COMMISSAIRE AUX COMPTES
1- Définition
Il s'agit d'une personne exerçant une profession réglementée à titre libéral dont le rôle est de
contrôler la régularité des écritures des sociétés et la véracité de leurs constatations
comptables.
Le commissaire aux comptes, nommé par l'assemblée des associés et, en cas de carence, par
voie de justice, a pour mission permanente de vérifier et de certifier les comptes de la société,
en vue d'émettre on avis sur leur régularité, sincérité et image fidèle. Il est également chargé
par la loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
2- Ses missions
Mission du commissaire aux comptes vise les éléments suivants :
➢ Contrôle légal qui englobe :
• la vérification des livres et valeurs de l'entité,
• le contrôler de la régularité et la sincérité des comptes,
• s'assurer de la sincérité des informations données dans le rapport de gestion et
dans les documents adressés aux associés sur la situation financière et les comptes
de l'entité,
• la vérification dans les SA, que l'égalité des associés a été respectée (respects des
droits des actionnaires minoritaires).
➢ Prévention des difficultés : le CAC intervient en tant qu'observateur de l'entreprise afin
de prévenir ses difficultés contrôle le plan de financement et les documents
prévisionnels.
➢ Le CAC engage une procédure d'alerte s'il décèle des faits de nature à compromettre la
continuité de l'exploitation.

7
SECTION 2 : ORGANISATION DU PROCESSUS ACHATS-FOURNISSEURS
Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que la fonction achats a été reconnue dans les
entreprises. Cette fonction qui est passée d'une fonction support à une fonction stratégique,
constitue l'activité la plus efficiente pour préserver et améliorer les marges des entreprises.
1- Différence entre les fonctions Achat et Approvisionnement
La fonction Achat revêt un caractère vital pour l'entreprise et représente en moyenne 60% du
chiffre d'affaire de cette dernière, il s'agit de : « la fonction responsable d'acquérir produits,
services et prestations demandés par les clients internes, dans les meilleures conditions de
coûts, de qualité de service et d'innovation, tout en maîtrisant les divers risques encourus à
court et moyen termes».
Durant un nombre incalculable d'années, beaucoup on fait un amalgame entre la fonction
achat et la fonction approvisionnement, il est important de savoir distinguer entre les deux
fonctions qui sont souvent en étroite collaboration certes, mais ne réalisent absolument pas les
mêmes activités.
En effet, la fonction achat joue un rôle d'interface dans l'entreprise avec les fournisseurs
externes, et fixe le cadre contractuel de l'acquisition d'un bien ou service depuis l'expression
de son besoin jusqu'à la conclusion de son contrat. Elle se charge de l'élaboration d'une
politique et d'un budget achat, et de la détermination des objectifs. Tandis que la fonction
approvisionnement, prend en charge la gestion des stocks, le suivi des livraisons, la passation
des commandes de réapprovisionnement et de dépannage, et le contrôle des performances des
fournisseurs. Elle se penche sur la logistique matérielle et administrative des achats.
2- Stratégie et politique d'achat en entreprise :
La mise en place d'une fonction achat ne se décrète pas, elle se réfléchie et se pilote. Une
politique Achat peut être définit comme étant : « Un ensemble d'orientations, et d'intentions
générales, relatives aux achats et approvisionnements, d'un organisme, telles qu'elles sont
formulées par la direction de l'organisme acheteur. »
En effet, la politique achat s'articule autour d'un ensemble d'objectifs à savoir l'optimisation
de l'efficacité des achats, l'amélioration de leur performance globale et de la qualité des
relations avec les fournisseurs à travers un processus achat clairement défini leur permettant
de connaître les différentes étapes de cette fonction.
Les décisions prises par la direction achat doivent être hiérarchisées en fonction des priorités
stratégiques. La stratégie d'achat offre une réalité à la politique d'achat prédéfinie. Il s'agit de
la méthode qui permet la mise en œuvre de plans d'actions et la définition d'objectifs
opérationnels pour les acheteurs et les fournisseurs."
3- Les étapes du circuit Achats-fournisseurs

8
La démarche d'achats se décompose en étapes d'un processus. Il est important d'établir le
narratif des procédures concernant le cycle d'achat afin d'acquérir une meilleure
compréhension des circuits de traitements d'informations, et tenir compte de l'impact de
chacune de ces étapes sur la performance.
Les principales phases du processus achat se présentent comme suit:
• La détection des besoins
Il s'agit de l'étape qui a le plus fort impact sur la performance globale des achats, elle consiste
en l'étude du processus de détermination des demandes d'achat et leur autorisation.
Les risques à couvrir sont ici l'identification incomplète, inexacte ou tardive des besoins
prévisibles et la mise en péril d'une sélection du meilleur fournisseur.
• Présélection des fournisseurs
Il s'agit d'une étape où les acheteurs doivent examiner les conditions proposées par les
fournisseurs compte tenu des politiques définies par l'entité, sélectionner et qualifier ceux
offrant les meilleurs produits, combinant à la fois qualité et prix, délais de livraisons et
modalités de règlement, pour élaborer par la suite une liste où figure l'ensemble des
fournisseurs sélectionnés tout en distinguant les types d'achats effectués auprès de chacun
d'eux.
• La négociation
Dans le processus achat, il s'agit de l'une des plus importantes actions qui consiste à améliorer
les offres des fournisseurs retenus précédemment.
• La passation des commandes
Les acheteurs matérialisent les résultats de négociation par des prix et conditions portant sur
la nature du service, les conditions et les modalités de livraisons, d'exécution, les délais, les
modalités de règlement...
• Le suivi du sort de la commande
Il revient aux acheteurs de suivre la commande entre sa passation et sa réception par l'entité
afin d'assurer que les conditions prévues soient respectées. Il Faut s'assurer à ce stade que
l'entité contrôle l'existence d'accusés de réceptions adressés par les fournisseurs confirmant
l'acceptation de la commande dans les conditions spécifiées, et que les acheteurs procèdent au
suivi de la commande acceptée par le fournisseur.
• La réception de la commande
Une étape qui consiste pour les réceptionnaires de la firme à vérifier que les biens livrés ou les
prestations effectuées sont conformes aux spécifications de la commande compte tenu
d'éventuelles modifications acceptées.
• Contrôle des factures

9
Les factures doivent être contrôlées avant la mise en paiement. L'auditeur doit vérifier
l'existence de procédures visant à contrôler les factures en ce qui concerne un certain nombre
de points qu'on détaillera par la suite.
• La comptabilisation (Enregistrement de la dette en comptabilité)
Il s'agit de vérifier le processus de comptabilisation de la facture fournisseur, il convient
également de contrôler les achats au comptant, les pièces justificatives et les articles
commandés.
• Règlement
Le processus de paiement n'est qu'une suite logique du déroulement normal du processus
d'émission de commande, de vérification de la réception et de respect des condit convenues
avec le fournisseur.
4- Les services intervenants
• Les services initiateurs de la commande :
Ils émettent des demandes d'achats dans des limites strictement définies en nature et en
montant, mais ils n'ont pas le droit de les envoyer directement aux fournisseurs.
• Le service Achat :
Il se charge de l'établissement des bons de commande sur la base soit des demandes d'achat.
Soit de besoins spécifiques. Autrement dit, il doit s'assurer que l'entreprise achète ce dont elle
a besoin, il négocie les prix, choisit les fournisseurs et surveille les délais de livraison.
• Le service réception :
Il s'assure de la conformité de la livraison avec la commande (Quantité+Qualité).
• Service stock:
Il reçoit la marchandise du service réception et se charge d'effectuer les enregistrements
correspondants (Pour un suivi quantitatif).
• Service comptable :
Il enregistre les factures lorsque celles-ci sont approuvées par le donneur d'ordre.
• Service trésorerie:
Il se charge de la mise en paiement de la facture en s'assurant de son approbation par les
personnes compétentes.
SECTION 3 : IMPORTANCE DU PROCESSUS ACHATS-FOURNISSEURS
L'importance de la fonction Achats peut s'appréhender à plusieurs niveaux. Que ce soit sur le
plan financier ou commercial, cette fonction revêt une grande importance et contribue de
façon significative à l'amélioration de la performance des entreprises non seulement par leur
capacité à réduire les coûts, mais également en tant que fonction tactique qui doit s'ajuster aux
évolutions du marché et contribuer à l'innovation.

10
1- Importance des achats selon la taille et l'objet social de l'entreprise
Il est évident que l'importance du processus Achats varie selon la taille et l'objet social d
l'entreprise. Les opérations qui les sous tendent dans une grande entreprise, industrielle, sont
sans commune mesure avec celles d'une PME tant du point de vue de leur complexité que de
leur particularité.
Il en est de même entre une entreprise commerciale qui revend en l'état, une entreprise
industrielle qui transforme des matières premières et consommables en produits finis et une
entreprise qui achète pour ses besoins de consommation.
2- Importance par les actifs générés
Les actifs générés par le processus Achats à savoir les stocks et les immobilisations,
constituent dans la plupart des cas la moitié, voire même les trois quarts du total de l'actif
d'une entreprise, ils sont d'un poids relativement considérable dans le patrimoine de
l'entreprise.
Cependant le processus Achats est étroitement lié à la gestion des stocks et peut, s'il est mal
conduit, influer négativement sur celle-ci. Par conséquent, les acheteurs et les gestionnaires de
stocks sont tenus de travailler selon les mêmes bases de données, nomenclatures et
codification, puisqu'une mauvaise coordination entre eux pourrait entrainer des conséquences
désastreuses au niveau des ventes et des installations techniques.
3- Importance des achats dans la réalisation des profits
La fonction achat constitue un levier privilégié permettant d'améliorer le profit l'entreprise. La
pérennité de l'entreprise est assurée par l'amélioration des ventes, alors que l'augmentation du
profit est assurée par les gains sur achats réalisés par l'entreprise.
En effet, toute économie sur le poste Achats à une incidence directe sur le résultat de
l'entreprise. Améliorer le processus Achats par une bonne organisation, des procédures
adaptées, et des contrôles efficaces contribue directement au résultat financier, et tout gain
réalisé dans ce processus se ressentira directement sur le résultat de l'entreprise.
SECTION 4: APPROCHES COMPTABLE ET FISCALE DU CYCLE ACHATS-
FOURNISSEURS
En ce qui concerne cette section, nous allons présenter d'une part le traitement comptable des
différents comptes de charges d'exploitation et de dettes. D'une autre part, nous allons nous
intéresser au traitement fiscal des charges en tenant comptes de quelques modifications
apportées par la LF 2016.
1. Traitement et principes comptables relatifs aux opérations du cycle
1.1.Principes comptables relatifs à ces opérations :
Bien que les opérations d'achats et de ventes présentent des similitudes au niveau de la
majorité des principes comptables, en application de celui de prudence, les charges sont

11
constatées dés qu'elles sont probables contrairement aux produits, qui ne sont pris en compte
que lorsqu'ils sont certains. En effet, « Il doit être tenu compte des risques et des charges nés
au cours de l'exercice ou d'un exercice antérieur, même s'ils sont connus entre la date de
clôture et celle de l'établissement des états de synthèse ».
Le principe de spécialisation des exercices quant à lui, stipule que les entreprises sont
amenées à découper leur activité en exercices comptables, et calculer le résultat de chaque
exercice en imputant à chacun d'eux les charges et les produits qui s'y rattachent. De ce fait.
les charges doivent être rattachées à l'exercice au cours duquel elles ont été utilisées ou
consommées, et non pas à celui au cours duquel elles ont été matérialisées (facturées ou
payées).

Par conséquent, à la clôture de chaque exercice, il faut enlever les charges qui ne
correspondent pas à des prestations de l'exercice (charges payées ou constatées d'avances) des
charges de l'exercice par l'intermédiaire d'un compte de régularisation-actif, et inclure celles
non comptabilisées au cours de l'exercice pour des raisons diverses notamment la non
réception des factures, par l'intermédiaire d'un compte de régularisation-passif.

Le principe de clarté selon lequel, les transactions et les informations doivent être enregistrées
dans les rubriques et sous les comptes adéquats prévus pour chaque nature d'opération.

Et enfin le principe de permanence des méthodes qui prévoit que les entreprises sont censées
établir leurs comptes annuels dans le respect des mêmes règles d'évaluation et de présentation
que les exercices précédents, ce qui permet d'avoir des informations financières comparables
d'un exercice à l'autre et d'une entreprise à l'autre.
1.2. Modalités de comptabilisation
61 Charges d'exploitation :
Le PCGE prévoit les principaux comptes suivants : 611 Achats revendus de marchandises
6114 Variation de stocks de marchandises
6118 Achats revendus de marchandises des exercices antérieurs
6119 RRR obtenus sur achats de marchandises.

612 Achats consommés de matières et fournitures

6121 Achats de matières premières

6122 Achats de matières et fournitures consommables.

6123 Achats d'emballages

12
6124 Variation de stocks des matières et de fournitures 6125 Achats non stockés de matières
et de fournitures

6126 Achats de travaux, études et prestations de services

6128 Achats de matières et de fournitures des exercices antérieurs 6129 RRR obtenus sur
achats consommés de matières et de fournitures

Les comptes d'achat de marchandises, de matières premières, fournitures et emballages


reçoivent donc à leur débit les montants relatifs aux livraisons juridiquement effectuées par le
fournisseur. Cependant, lorsque la comptabilisation des achats s'effectue en cours d'année à
partir des factures ou des livraisons, il y a lieu de procéder à la régularisation des différents
comptes d'achats en fin d'année selon le principe de rattachement de l'exercice:
• en les créditant par le débit du compte "3491 Charges constatées d'avance" pour la
valeur des factures enregistrées et correspondant aux livraisons non encore parvenues
à l'entreprise à la fin de l'exercice,
• en les débitant par le crédit du compte "4417 Fournisseurs factures non parvenues
dans le cas inverse.
Les achats sont comptabilisés au prix d'achat hors taxes récupérables, auquel if ya lieu
d'ajouter les droits de douane afférents aux biens acquis. Les entreprises non assujetties à la
TVA doivent comptabiliser leurs achats taxes comprises.
Les frais accessoires d'achat facturés par les fournisseurs sont enregistrés dans les comptes du
poste "Autres charges externes".

Les frais accessoires d'achat facturés par les fournisseurs sont enregistrés dans les comptes du
poste "Autres charges externes". Cependant, lorsque les charges accessoires peuvent être
affectées avec certitude aux achats de marchandises, de matières et fournitures, les entreprises
peuvent les comptabiliser directement dans les comptes divisionnaires des comptes d'achat
concernés.

Les rabais, remises et ristournes obtenus sur facture sont déduits directement des montants
hors taxes à comptabiliser dans les comptes d'achats

Par contre les escomptes obtenus pour règlement n'en sont pas déduits mais doivent être
constatés en produits financiers.

Les R.R.R. dont bénéficie l'entreprise auprès de ses fournisseurs sont comptabilisés au cours
de l'exercice même si l'entreprise n'a pas reçu la facture d'avoir correspondante.

13
Les comptes 6119 "RRR obtenus sur achats de marchandises" ou 6129 "RRR obtenus sur
achats consommés de matières et fournitures" sont crédités pour leur montant hors taxes.

La TVA correspondante est comptabilisée au crédit du compte 3455 "TVA récupérable". La


contrepartie est enregistrée TTC soit au débit du compte 4411 "Fournisseurs" soit à celui du
compte 3417 "Rabais, remises et ristournes à obtenir, avoirs non encore reçus".

Au niveau de la T.V.A., l'entreprise doit respecter les règles ci-après.

La TVA récupérable sur les achats et les frais accessoires doit être exclue du coût des achats
de l'exercice, et récupérée le mois qui suit celui du décaissement. La TVA sur les rabais,
remises et ristournes accordés par les fournisseurs hors factures et figurant sur une note
d'avoir, doit venir en diminution de la TVA récupérable.

Les comptes de variations de stocks enregistrent à leur débit les entrées en stocks et à leur
crédit les sorties. Les soldes de ces comptes représentent la variation de la valeur des
inventaires entre le début et la fin de l'exercice et sont utilisés comme des comptes correcteurs
des comptes d'achat pour déterminer la valeur des achats consommés qui représentent les
charges réelles de l'exercice.
441- Fournisseurs et comptes rattachés
Ce poste regroupe les dettes relatives aux achats de biens ou de services servant à
l'exploitation. Il comprend les comptes divisionnaires suivants:
4411 Fournisseurs
4413 Fournisseurs - retenues de garantie 4415 Fournisseurs - effets à payer
4417 Fournisseurs - factures non parvenues 4418 Autres fournisseurs et comptes rattachés
➢ Fournisseurs
Ce compte enregistre à son crédit le montant, toutes taxes comprises, des factures d'achat de
biens et services par le débit:
• Du compte de la classe 6 concerné:
• Du compte 3413 "Fournisseurs créances pour emballages et matériel à rendre"
• Du compte 3455 "Etat. TVA récupérable" pour le montant des taxes récupérables.

Ce compte est débité à l'occasion du règlement du fournisseur par le crédit d'un compte de
Trésorerie ou du compte "Fournisseurs - avances et acomptes". Il peut être débité en cas de
retour des marchandises, par le crédit du compte de la classe 6, ou à l'occasion de la réception
des rabais, remises, ristournes par le crédit du compte 6119 ou 6129 R.R.R. obtenus et le
crédit du compte 3455 «Etat, TVA récupérable».
➢ Fournisseurs-retenues de garantie

14
Ce compte enregistre à son crédit, le montant des retenues effectuées sur le prix convenu
jusqu'à l'échéance du terme de garantie prévue, par le débit du compte Fournisseurs intéressé.
➢ Fournisseurs effets à payer
Le crédit fournisseur peut avoir comme support un effet de commerce. Dans ce cas, la dette
est constatée en créditant le compte 4415 par le compte de charge ou d'actif concerné.
➢ Fournisseurs, factures non parvenues
Ce compte est crédité pour un montant TTC des factures non parvenues à la clôture de
l'exercice pour des livraisons qui y ont été effectuées, par le débit des comptes de la classe 6
concernés ou des comptes de la classe 2 et de la TVA récupérable.
A l'ouverture de l'exercice suivant, ces écritures sont contre-passées.
L'éventuel écart entre le compte 4417, qui est un compte de charges à payer, et le montant de
la facture fournisseur, est habituellement laissé dans les charges d'exploitation, ce qui ne
fausse pas significativement le résultat d'exploitation de l'exercice de régularisation, la
faiblesse prévisible d'un tel écart étant une condition de la constatation d'une charge à payer et
non d'une provision (à la clôture de l'exercice).

Les comptes de l'actif circulant: les fournisseurs débiteurs, avances et acomptes:


Ce poste regroupe les comptes principaux suivants :
3411 Fournisseurs, avances et acomptes versés sur commandes d'exploitation
3413 Fournisseurs, créances pour emballages et matériel à rendre
3417 Rabais, remises et ristournes à obtenir - avoirs non encore reçus
3418 Autres fournisseurs débiteurs.
• Clients, avances et acomptes reçus sur commandes en cours
Le compte 4421 enregistre à son crédit les avances et acomptes reçus par l'entreprise de ses
clients par le débit d'un compte de trésorerie. Il est débité lors de l'établissement de la facture
par le débit du compte client concerné.
• Clients, dettes pour emballages et matériel consignés
Ce compte concerne les emballages pris en consignation par les clients de l'entreprise. De ce
fait, le compte est crédité par le débit du compte clients pour le montant de la consignation et
il n'est débité qu'à la restitution de l'emballage ou éventuellement sa conservation par le client
(voir n° 775 et suivants).
• Rabais, remises et ristournes à accorder-Avoirs à établir
Ce compte est crédité à la clôture de l'exercice, du montant TTC, des RRR à accorder et des
avoirs non encore établis, par le débit du compte 7119 "RRR accordés par l'entreprise" et le
débit du compte 4455 -Etat-TVA facturées.
• Autres clients créditeurs

15
Ce compte est notamment utilisé pour les comptes clients anormalement créditeurs par suite
de règlements effectués à tort par exemple.
2. Traitement fiscal des comptes du cycle Achats-fournisseurs
2.1 Les charges déductibles:
Sont déductibles du résultat fiscal, sous réserve des conditions, les charges suivantes
• Les achats de matières et produits :
• Les frais de personnel et de main d'ouvre
• Les frais généraux notamment les loyers, les redevances, les frais d'assurance et de
publicité, les cadeaux publicitaire d'une valeur unitaire maximale de 100 DH:
• Les frais d'établissements;
• Les impôts et taxes:
• Les amortissements à partir du premier jour d'acquisition et dans la limite des Taux
admis, et les provisions lorsqu'elles sont régulièrement constitués, justifiées et
individualisées;
• Les dons octroyés en argent ou en nature.
2.2 Les charges non déductibles
Il s'agit des amendes, pénalisés et majorations de toutes nature pour infraction en matière :
• D'assiette des impôts directs et indirects;
• De paiement tardif desdits impôts ;
• De la législation du travail ;
• De réglementation de contrôle des changes ;
• De réglementation de circulation ;
• De réglementation de contrôle de prix...
Jusqu'à l'entrée en vigueur de la LF 2016, les dépenses relatives aux charges visées à l'article
10-1 (A, B et E) ainsi que les dotations aux amortissements afférentes aux immobilisations
lorsque le montant facturé dépasse 10 000 DH, et n'est pas justifié par chèque barré non
endossable, effet de commerce, virement bancaire ou moyen magnétique de paiement
n'étaient déductibles qu'à hauteur de 50% de leur montant. Cependant, la LF 2016 a modifié
cette règle, ces charges ne sont désormais déductibles que dans la limite de 10 000 DH par
jour et par fournisseur sans dépasser 100 000 DHS par mois (TVA comprise). Les dotations
aux amortissements susvisés ne sont quant à elles plus déductibles.
CONCLUSION
En guise de conclusion, nous pouvons dire que le cycle Achats-Fournisseurs représente un
système très sensible au sein de l'entreprise. En effet, il ne s'agit pas d'une simple procédure
administrative d'approvisionnement, mais un gisement de rentabilité important pour

16
l'entreprise puisqu'il participe de façon très pesante dans la formation du résultat. Toutefois,
ce système représente une zone à risque importante qui mérite une attention particulière de la
part du commissaire aux comptes.

17
CHAPITRE II
L'AUDIT DU CYCLE ACHATS
FOURNISSEURS

18
INTRODUCTION
Les types de fraudes étant multiples et variés, l'auditeur est amené à organiser sa mission et
adopter une démarche réfléchie et rationnelle afin de pouvoir émettre un avis sur la
conformité des comptes aux règles comptables et lois en vigueur, la sincérité des informations
qui y sont tenues, et l'image fidèle que donnent les états de synthèse des comptes de
l'entreprise et de sa situation financière. Il a pour but d'augmenter le niveau de confiance
inspiré par les états financiers.

Le schéma de la démarche générale d’audit peut se présenter comme suite1 :

La prise de connaissance générale

Le découpage en activités
La phase de préparation
Le plan général d’audit

Le programme de travail

L’évaluation du contrôle interne


La phase d’exécution
L’examen des comptes

La synthèse des travaux d’audit


La phase de conclusion
Le rapport et l’opinion

Pour réussir, l'auditeur doit comprendre l'entreprise dans toutes ses dimensions: son marché,
ses produits et services, ses spécificités... En effet, il est fondamental que ce dernier possède
une vue d'ensemble complète de l'entreprise, d'où la nécessité d'une prise de connaissance
générale qui, jugée indispensable à l'assimilation des principales caractéristiques de

1
Encyclopédie des controles comptable

19
l'entreprise, permet à l'auditeur d'apprécier les risques liés à son activité, identifier les
domaines et systèmes significatifs et planifier son intervention.

Nous allons essayer dans ce chapitre, de clarifier et de lever les ambigüités du métier d'audit
et répondre à tout un ensemble de questions qu'un lecteur ordinaire ou initié peut se poser
particulièrement sur l'audit du cycle achats-fournisseurs.

SECTION 1 : PHASE D'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE DU CYCLE


Depuis quelques années, la notion de contrôle interne a été introduite dans tous les domaines
d'activités économiques, aussi bien dans les pays développés que dans les payes sous
Nous allons nous focaliser dans cette première section sur la notion de contrôle interne et ses
objectifs, puis traiter sa démarche d'évaluation.
1. Définition et objectifs du contrôle interne du cycle Achats-Fournisseurs
1.1. Définition du contrôle interne
Le fonctionnement harmonieux et efficace d'un système ou d'une organisation, dépend d'un
ensemble de mécanismes de régularisation, de contrôle et de correction qui constituent le
contrôle interne. En effet, les faiblesses ou dysfonctionnements pouvant être relevé dans un
système de gestion trouve toujours leur cause première dans la défaillance de l'un des
dispositifs du contrôle interne mis en place.
Ce dernier peut être défini comme étant : " l'ensemble des systèmes de contrôle, établis par
des dirigeants pour conduire l'activité de l'entreprise d'une manière ordonnée, pour assurer e
maintien et l'intégrité des actifs, et fiabiliser, autant que possible, les flux d'informations. Le
concept de contrôle interne comprend les matières comptables et financières ainsi que la
sauvegarde des actifs de l'entreprise, mais inclut également les contrôles destinés à améliorer
efficience opérationnelle et à renforcer l'adhésion à la politique stratégique d’entreprise.

Ce dispositif repose sur un ensemble de principes à savoir:


• Le principe d'organisation: qui doit être préalable, adaptable aux objectifs de
l'entreprise, vérifiable et comportant une séparation convenable des fonctions.
• Le principe d'autocontrôle : qui stipule que les procédures mises en place doivent
permettre le fonctionnement d'un système d'autocontrôle mis en œuvre par des
recoupements, des contrôles réciproques ou des moyens techniques appropriés.
• Le principe de permanence : qui stipule que les procédures mises en place par
l'entreprise doivent être pérennes. Le principe d'universalité qui signifie que le
contrôle interne concerne toutes les personnes dans l'entreprise en tout temps et en tout
lieu.

20
• Le principe d'indépendance : qui implique que les objectifs de contrôle interne sont
à atteindre indépendamment des méthodes, procédés et moyens de l'entreprise.
• Le principe d'information : qui doit être pertinente, utile, objective, communicable
et vérifiable.
• Le principe d'harmonie : à savoir l'adéquation du contrôle interne aux
caractéristiques de l'entreprise et de son environnement en fonction de l'importance
des risques et du coût de sa mise en œuvre.
• Le principe de la qualité du personnel: où tout système de contrôle interne sans un
personnel de qualité, est voué à l'échec.
1.2 Objectifs du contrôle interne du cycle Achats-Fournisseurs
L'analyse du système de contrôle interne pour objectif de s'assurer de:
• La séparation des fonctions, tâches et contrôles d'accès: qui est d'une importance
capitale pour le contrôle interne, elle doit être claire et en mesure de permettre le
déroulement des procédures en minimisant le risque de fraude, d'oubli et de faute. En
effet, plus l'entreprise grossie, plus il est souhaitable d'attribuer les responsabilités et
les autorisations à des personnes différentes afin d'éviter toute influence ou fonctions
incompatibles. L'auditeur est amené par conséquent, à s'assurer du respect de ce
principe de l'émission des demandes d'achats jusqu'à l'enregistrement comptable des
dettes.
• L'exhaustivité: Obtenir l'assurance que toutes les charges et dettes sont correctement
enregistrées et comptabilisées
• La réalité des enregistrements: s'assurer que les achats comptabilisés correspondent
à des dépenses réelles de l'entreprise et sont faites dans l'intérêt de l'entreprise et
conformément à son objet.
• Cut-off: S'assurer que toutes les dettes concernant les marchandises et services reçues
sont enregistrées dans la bonne période.
• L'évaluation : s'assurer que tous les achats enregistrés sont correctement évalués.
• Enregistrement et exactitude: s'assurer que tous les achats, ainsi que les charges et
produits connexes sont correctement imputés, totalisés et centralisés.
2. Questionnaire de contrôle interne
Le questionnaire de contrôle interne, comportant un grand nombre de questions bien précises,
permet à l'auditeur de déceler ses forces et ses faiblesses. Des guides opératoires précédents
souvent ces questionnaires, en permettant de bien les préparer, et en assurant qu'aucune
question essentielle ne soit omise.

21
Comme mentionné précédemment, les principales phases du cycle achats-fournisseurs
peuvent se présenter comme suit:
• Déclenchement de la commande
• Acceptation et traitement des livraisons
• Réception des marchandises et services
• . Contrôle des factures
• . Enregistrement des dettes
• Paiement des factures
2.1 Déclenchement de la commande
• L'auditeur doit s'assurer à ce niveau que les commandes de marchandises ou de biens
et services sont faites en fonction des besoins de l'entreprise, pour des quantités
optimales et par des personnes autorisées à le faire.
• Les procédures mises en place doivent donc permettre de répondre de manière
satisfaisante aux questions suivantes :
➢ Existe-t-il un système de déclenchement automatique des commandes lorsque
les stocks arrivent à une quantité minimum ?
➢ Si oui, les quantités minimales sont elles revues régulièrement en fonction des
besoins réels de la fabrication?
➢ Les commandes de biens et de services ne sont elles passées que sur la base de
demandes d'achats établies par des personnes habilitées ?
➢ Chaque service demandeur dispose-t-il d'un budget de dépenses prévisionnelles ?
➢ Si oui, la consommation de ces budgets est-elle suivie régulièrement pour éviter
les dépassements?
➢ Ce suivi tient-il compte des commandes engagées mais non encore facturées ?
➢ Des bons de commandes sont-ils établis systématiquement?
➢ Si oui, sont-ils pré-numérotés? Etablis en quantité et en valeur et signés par un
responsable au vu de la demande d'achat?
➢ Existe-t-il une liste des fournisseurs autorisés pour les achats courants?
➢ Si oui, est-elle approuvée par un responsable et régulièrement mise à jour ?
➢ Les prix proposés sont ils comparés avec le marché?
➢ Existe-t-il une procédure permettant d'éviter les commandes excessives?
➢ Si des bons de commandes pré numérotés sont utilisés, leur séquence numérique
est-elle utilisée pour enregistrer les engagements pris par l'entreprise et identifier les
retards d'exécution?
➢ Existe-t-il une procédure de relance des fournisseurs en retard de livraison ?

22
➢ Ces fournisseurs sont-ils soumis à des pénalités ?
➢ Un exemplaire des bons de commandes est-il communiqué au service de
réception et à la comptabilité ?
➢ Si oui, ces services s'assurent-ils qu'ils les reçoivent tous ?
➢ La société exerce-t-elle un contrôle sur les cadeaux et autres avantages accordés
aux acheteurs par les fournisseurs?
➢ Les procédures de contrôle des achats sont elles revues périodiquement par les
auditeurs internes ou autres personnes indépendantes du service achat pour s'assurer
que la politique de la société est bien appliquée ?
2.2 Réception des marchandises et services :
➢ Existe-t-il un service de réception ?
➢ Les marchandises reçues sont elles rapprochées des bons de commande en ce qui
concerne les quantités et la qualité ?
➢ Des bons de réception sont-ils établis systématiquement, même pour les livraisons
sur des chantiers extérieurs ou chez des clients, des dépositaires ?
➢ Si oui, sont-ils pré-numérotés ? datés et signés par le réceptionnaire ?
➢ La pré-numérotation des bons est-elle utilisée pour contrôler l'exhaustivité des
bons transmis à la comptabilité et l'enregistrement des mouvements de stocks?
➢ Existe-t-il un système équivalent au bon de réception en matière de service?
➢ Les anomalies en matière de quantité et qualité constatées font-elles l'objet d'un
bon de retour?
➢ Si oui, ces bons sont-ils pré-numérotés et transmis à une personne chargée
d'obtenir les avoirs ?
2.3 Contrôle des factures:
➢ Les factures et avoirs sont-ils transmis directement par le service courrier à la
comptabilité?
➢ Le service comptable attribue-t-il un numéro d'ordre chronologique aux factures et
avoirs reçus avant de les transmettre aux personnes chargées de les vérifier?
➢ Si oui, garde-t-il une trace de ces numéros pour suivre le retour des factures et
relancer le service concerné ?
➢ Les doubles de factures et avoirs sont-ils annulés, par apposition d'un tampon «<
duplicata ?
➢ Les factures reçues sont-elles vérifiées avec les bons de commande et de réception
en ce qui concerne les quantités. la qualité, les prix unitaires et les conditions
financières ?

23
➢ Les anomalies constatées font-elles l'objet de bons de contestation ? si oui,
suivent-elles les mêmes règles que celles émises à réception (pré numérotation...)
➢ Les avoirs reçus sont-ils contrôlés avec les bons de retours et les factures d'origine
en ce qui concerne les quantités et les prix ?
➢ Les factures et avoirs reçus sont-ils contrôlés en ce qui concerne les
multiplications, les additions, le montant de la TVA et la déduction des avances,
acomptes et remises?
➢ Les contrôles effectués sur les factures et avoirs sont-ils clairement matérialisés
pour permettre une vérification a posteriori qu'ils ont été effectués ?
➢ Les imputations sont-elles données par des personnes compétentes et revues par un
responsable?
➢ L'ouverture d'un nouveau compte fournisseur est-elle soumise à autorisation?
2.4 Comptabilisation des factures et avoirs
➢ La comptabilité fournisseurs reçoit-elle un exemplaire des bons de commandes,
de réception, de retour ou de contestation ? Si oui, en contrôle-t-elle
l'exhaustivité ?
➢ Les numéros manquants sont-ils réclamés?
➢ Un rapprochement est-il fait entre les factures et avoirs reçus et les bons de
réception et de retour?
➢ Existe-t-il un contrôle permettant de s'assurer que toutes les factures et tous les
avoirs reçus sont comptabilisés dans le journal des achats, aux comptes
individuels fournisseurs et correctement imputés ?
➢ Les factures et avoirs comptabilisés sont-ils annulés pour éviter un double
enregistrement ?
➢ La comptabilisation de duplicata est elle interdite ou soumise à autorisation
particulière ?
➢ Les règles de récupération de TVA sont-elles respectées, en particulier si les
fournisseurs payent la TVA sur les encaissements?
2.5 Provisions pour factures à recevoir
➢ Le rapprochement effectué entre les factures et avoirs reçus et les bons de
réception ou de retour est-il utilisé pour établir, en fin de période, le montant des
factures à recevoir ?
➢ sinon, existe-t-il une procédure pour saisir les provisions à effectuer ?
➢ Les factures de transport sont-ils rapprochées avec les avis de transport pour
établir la provision?

24
➢ Des comptes de frais à payer sont-ils tenus pour toutes les charges qui ne
figurent pas en compte fournisseurs et qui sont payées de façon épisodique ?
➢ En matière de service, le service comptable utilise-t-il des bons de commande
non honorés pour identifier ceux qui auraient dû faire l'objet d'une provision?
➢ Analyse-t-il les charges de la période par rapport au budget ou à la période
précédente pour identifier les anomalies de provision?
➢ L'évaluation de provisions pour factures et avoirs à recevoir est-elle vérifiée par
une personne indépendante de celle qui l'établit ?
➢ est-elle rapprochée des factures et avoirs réels reçus ultérieurement ?
2.6 Justification des soldes
➢ Une balance fournisseurs est-elle établie régulièrement ?
➢ Son total est-il rapproché avec le compte collectif ?
➢ Une balance des créditeurs divers est-elle établie régulièrement ?
➢ Les écarts éventuels sont-ils analysés rapidement et corrigés après approbation?
➢ Lorsque les fournisseurs ou créditeurs envoient des relevés de compte, sont-ils
comparés avec la comptabilité ?
➢ les écarts sont-ils analysés et corrigés après approbation?
➢ Les soldes des comptes fournisseurs et créditeurs divers sont-ils régulièrement
analysés ?
➢ Porte-t-on une attention particulière aux soldes débiteurs ?
➢ Les comptes de régularisation-passif, sont-ils régulièrement analysés ?
➢ les causes des montants anciens sont-elles recherchées ? Les apurements sont-ils
autorisés ?
2.7 Suivi des litiges
➢ La personne chargée de réclamer les avoirs s'assure-t-elle qu'elle reçoit tous les
bons de retour ou de réclamation?
➢ Une demande d'avoir est-elle établie pour chaque litige ?
➢ Existe-t-il un suivi des avoirs reçus par rapport aux demandes d'avoirs émises?
➢ Les avoirs non reçus sont-ils réclamés régulièrement ?
➢ Le paiement des factures est-il bloqué tant que les avoirs n'ont pas été reçus ?
➢ La procédure du suivi des avoirs à recevoir inclut-elle les avoirs de remises ou
ristournes contractuelles?
3. Tests de conformité et évaluation préliminaire du contrôle interne
3.1.Tests de conformité:

25
L'évaluation du contrôle interne porte également sur le bon fonctionnement des procédures En
place. Cette évaluation est effectuée grâce à des tests, notamment les tests de conformité.
Il s'agit des tests qui permettent à l'auditeur de s'assurer que la description des procédures
correspond bien aux procédures appliquées dans l'entreprise, qu'elle est conforme à la réalité.
et qu'il a saisi correctement le contrôle interne de cette dernière, et ce en vérifiant un nombre
limité d'opérations. Ils permettent donc de suivre certaines opérations sélectionnées dans le
système comptable en mettant en œuvre des tests de cheminement.
Ces tests peuvent être réalisés selon différentes modalités notamment l'observation directe, la
confirmation verbale du déroulement de la procédure vérifiée par la ou les personnes qui la
mettent en œuvre.
3.2.Evaluation préliminaire du contrôle interne :
Après avoir obtenu une description fiable de l'organisation, l'auditeur procède à une première
évaluation du contrôle interne qui s'effectue sur la base du questionnaire et de la grille
d'analyse qui permet de faire ressortir les fonctions assumées par les postes de travail, en vue
de déterminer les points forts et les points faibles du contrôle interne. En effet, c'est une étape
qui permet à l'auditeur de se constituer une opinion sur la qualité des procédures de
l'entreprise. Autrement dit, il s'agit d'un rapprochement entre l'existant et les objectifs de
contrôle du cycle achats-fournisseurs, qui permet de mettre en évidence les forces et les
faiblesses du système. Ces tests sont utiles pour vérifier que les procédures existent bien, et
non pour s'assurer qu'elles sont bien appliquées.
Les points forts représentent les dispositifs de contrôle garantissant une comptabilisation
correcte des données, et signifient que l'entreprise possède un ou plusieurs moyens lui
permettant d'atteindre ses objectifs. Il s'agit de s'assurer par exemple, que tous les besoins
exprimés au sein de l'entreprise font l'objet d'une demande, que les personnes habilitées à
valider les demandes d'achat sont bien identifiées, et que l'entreprise dispose d'une base de
données des fournisseurs agréés.

Les points faibles constituent quant à eux, les dispositifs faisant naître des risques de fraudes
ou d'erreurs qui peuvent entacher les factures, comme le risque de non enregistrement des
factures après réception des marchandises, de non suivi des commandes et avoirs de
l'entreprise... Autrement dit, ces points faibles correspondent à des objectifs non atteints, ou à
des défaillances importantes des procédures mises en place et dont les documents sont absents
ou détruits.
4. Tests de permanence et évaluation définitive du système
4.1.Tests de permanence

26
En effet, ces tests ont pour objectif de s'assurer par sondage que toutes les opérations ont été
effectivement traitées comme décrit, ils sont réalisés sur l'ensemble d'une période et pour
toutes les classes d'acteurs concernés pour déterminer si les points forts qui assurent la
fiabilité des procédures fonctionnent effectivement tout au long de l'exercice.
4.2.Evaluation définitive du contrôle interne
La phase définitive du contrôle interne vient après avoir effectué les tests de permanence
permettant à l'auditeur d'évaluer le système de manière définitive. En effet, après avoir
déterminé les faiblesses du système lors de la première évaluation, l'auditeur procède à la
détermination des points faibles issus de la mauvaise application des points forts, ce qui lui
permettra de déterminer leur influence sur la régularité des comptes.
L'évaluation définitive du contrôle interne est d'une importance prépondérante dans la mesure
où elle traduit la pertinence de la mission de l'auditeur à travers les forces et les faiblesses
relevées du système, et lui permet de communiquer son évaluation aux décideurs de
l'entreprise à travers des documents de synthèse.

5. Mise en place des FRAP et de la matrice des recommandations

Il s'agit d'une technique qui permet d'analyser et de documenter les dysfonctionnements qui
méritent d'être signalés et guider le raisonnement de l'auditeur afin de l'amener à formuler des
recommandations. En effet, Elle comporte les problèmes à l'origine des dysfonctionnements,
les faits et constats qui les prouvent, les causes qui les expliquent, les conséquences qui les
entraînent et les recommandations qui les résolvent.

La matrice de contrôle comporte les différents risques ou erreurs énumérés par l'auditeur,
ainsi que les recommandations susceptibles de prévenir ou corriger ces risques. C'est un outil
qui lui permet d'apprécier efficacement les contrôles élaborés par l'organisation au niveau de
chaque système.

27
Le schéma suivant résume le processus du contrôle interne :2

Description du systhéme

Vérification d’existence

Evaluation préliminaire du contrôle


interne

Points forts Points faibles


théoriques théoriques

Vérification du fonctionnement Etude des faiblesses solutions de rechanges

Evaluation finale du contrôle interne


Avis et conseils

Programme de contrôle des


comptes

Evaluation définitive du CI

SECTION II: PHASE D'EXAMEN DES COMPTES


Au terme de l'évaluation définitive du contrôle interne, l'auditeur se doit de rechercher
l'impact des points forts et des points faibles relevés sur la régularité et la sincérité des
comptes.
Autrement dit, il détermine aussi précisément que possible, les garanties que lui apportent les
points forts, et les risques que génèrent les points faibles, en se basant sur les présomptions
tirées du contrôle interne lui permettant de connaître plus ou moins les éléments de preuve
manquants pour donner à son opinion un caractère objectivement raisonnable, et par
conséquent adapter le programme de travail d'audit de manière à les obtenir sans déployer
d'efforts inutiles.

2
Encyclopédie des controles comptable

28
1. Objectifs de l'examen des comptes et les contrôles à effectuer sur les comptes du
cycle
En effet, la phase d'examen des comptes constitue une étape importante qui dépend de la prise
de connaissance et de l'évaluation du contrôle interne pour compléter l'intervention de
l'auditeur. Elle consiste à comparer les chiffres des comptes annuels avec divers justificatifs
qui vont servir de preuve à savoir : les factures d'achats et de ventes, les bons de commandes
et de livraisons, les relevés bancaires Il revient toujours à justifier les chiffres par des pièces
comptables ou par tous autres éléments probants.
Lorsque le contrôle interne est fort, ceci signifie que l'auditeur en a tiré des présomptions
favorables sur les états financiers, il se contente alors de vérifier à ce niveau le caractère
vraisemblable du solde des comptes et d'acquérir des éléments de preuves directes. En ce qui
concerne les points faibles de l'organisation, il incombe à l'auditeur de déterminer leur impact
sur la régularité et la sincérité des comptes, renforcer les tests mis en œuvre, et recourir si c'est
nécessaire à des tests complémentaires.
En examinant les comptes du cycle achats-fournisseurs, l'auditeur à la charge de :
• S'assurer que les charges et les produits provenant des opérations d'achats et inscrits au
compte de résultat concernent uniquement les transactions réalisées au cours de
l'exercice comptable concerné ;
• S'assurer que toutes les dettes fournisseurs figurant sur le bilan correspondent
• effectivement à des dettes réelles dues aux fournisseurs et autres créditeurs de
• l'entreprise et sont toutes comptabilisées au bilan à la date de clôture;
• S'assurer que les comptes fournisseurs et comptes rattachés reflètent les sommes dues
à la date de clôture de l'exercice, qu'ils sont correctement imputés et décrits dans les
comptes annuels conformément aux principes comptables généralement admis:
• Comparer la balance des comptes individuels avec celle des exercices précédents et
enquêter sur les changements inattendus:
• Comparer le ratio de rotation de l'exercice avec les exercices précédents;
• Vérifier la séparation des exercices en examinant le journal des achats; les bons de
réception; les factures de fournisseurs sur des périodes précédant immédiatement et
suivant immédiatement les dates de clôtures et vérifier que les opérations ont été
comptabilisées sur le bon exercice:
• Examiner les rapprochements bancaires de l'entreprise afin de s'assurer des dates
d'encaissements et de décaissements;

29
• Effectuer une recherche des passifs non enregistrés à la date de l'inventaire physique
ou celle de clôture; les factures fournisseurs reçues et non enregistrées et les bons de
réception émis avant la clôture et non rapprochés des factures:
• Procéder à une confirmation directe des soldes fournisseurs et effets à payer:
• Comparer les natures des produits achetés avec les intitulés des comptes :
• Pointer le solde des comptes fournisseurs et effets à payer avec la balance fournisseurs
ou éventuellement avec le total de l'échéancier des effets à payer:
• Vérifier que les comptes fournisseurs débiteurs correspondent à des avances et
acomptes versés et sont classés à l'actif du bilan;
• S'assurer que les dettes en devises sont converties au taux de clôture que la différence
de change figure dans le compte 666 Pertes de changes » ou 766 «< Gains de
changes» ;
• Revoir les principaux contrats signés avec les fournisseurs afin de s'assurer qu'il
n'existe pas d'engagement d'achats avec des prix excédents leurs valeurs probables de
réalisation.
2. Etablissement de la feuille maîtresse et analyse de la revue analytique :
Nombreuses sont les techniques utilisées par l'auditeur afin de collecter les éléments probants
lui permettant de fonder son opinion, Parmi lesquelles, la revue analytique et les feuilles
maîtresses sont régulièrement et particulièrement utilisées en raison de leur importance et de
leur présence dans toutes les étapes de la mission de l'auditeur.
2.1. Etablissement de la feuille maîtresse du cycle achats fournisseurs
Il s'agit tout simplement d'un document de travail de l'auditeur lors de l'analyse des comptes.
Utilisé par tous les cabinets d'audit et d'expertise comptable dans le monde entier, la feuille
maîtresse est conçue pour chaque cycle et contient des données issues de la balance générale
et de la balance auxiliaire. Elle explique les écarts entre les données de N et N-1 pour chaque
cycle.
La feuille maîtresse du cycle achats fournisseurs par exemple, contient les données issues de
la balance auxiliaire et de la balance générale des comptes suivants :

441- Fournisseurs créditeurs

341- Fournisseurs débiteurs

611- Achats revendus de marchandises

612-Achats consommés de matières et fournitures

613/614- Autres charges externes

30
2.2 Analyse de la revue analytique :
La revue analytique représente un outil de contrôle efficace et nécessaire afin d'obtenir un
degré d'assurance satisfaisant, élaborer son plan d'audit et déterminer les différents risques
potentiels susceptibles d'impacter le résultat de l'entreprise et son évolution au sein de son
environnement. Elle consiste à analyser les diverses variations des comptes avec des données
internes et externes à l'entreprise, susceptibles de révéler l'existence d'un risque d'inexactitude.
Les procédures de revue analytique comprennent les travaux suivants :

➢ Prendre en considération l'activité du client et son environnement en tenant compte


des systèmes d'information et des procédures de contrôle interne ;
➢ Apprécier les éléments comptables en fonction de notre anticipation, notamment:
• Analyser les variations des soldes par catégorie pour la nécessité d'obtenir un
détail par filiale, par ligne de produit, par division, etc.;
• Détailler le solde par catégorie et examiner chaque catégorie pour détecter
d'éventuelles anomalies;
• Analyser les variations importantes. S'assurer de la concordance entre les
variations et les différents postes liés à celles-ci;
• Préparer une analyse mettant en relation les variations d'une année sur l'autre.
➢ Evaluer la fiabilité des données, en tenant compte des résultats de l'évaluation de
l'environnement de contrôle :
➢ Déterminer à partir de quel niveau (en valeur et en %) les écarts constatés entre les
comptes et nos attentes devront déclencher des recherches d'explications détaillées;
➢ Obtenir des explications des écarts par rapport à l'évolution attendue, qui puissent être
contrôlés par d'autres éléments de preuve (passer en revue les balances auxiliaires,
examiner les documents justificatifs...).
3. . Analyse des données de l'entreprise (Echantillonnage et seuil de signification):
3.1. L'échantillonnage
La responsabilité civile de l'auditeur naissant d'une obligation de moyens, signifie notamment
que sa mission soit un travail de révision par sondage et non une validation exhaustive. 30 En
effet, l'auditeur à une obligation de moyens et non de résultat, il est tenu d'effectuer sa mission
avec compétence et soin, mais il n'est pas tenu à une obligation de résultat. On ne peut alors
lui reprocher de ne pas avoir détecté une fraude dans l'entreprise du moment où il a déployé
ses meilleurs efforts et a mis en œuvre toutes les règles nécessaires pour ce type de contrôle.
le sondage en audit désigne : << la mise en œuvre de procédures d'audit sur moins de 100%
des éléments d'une population pertinente pour l'audit, d'une manière telle que toutes les unités

31
d'échantillonnage aient une chance d'être sélectionnées et dans le but de fournir à l'auditeur
une base raisonnable pour tirer des conclusions sur l'ensemble de la population».

Ces sondages permettent à l'auditeur de recueillir et d'évaluer des éléments probants quant à
certains des attributs des éléments sélectionnés afin de fonder, ou de l'aider à fonder, une
conclusion relative à la population dont l'échantillon a été extrait. Ils peuvent être mis en
œuvre en utilisant une approche statistique ou non statistique. L'échantillonnage non
statistique consiste pour l'auditeur à se fonder sur son expérience et ses connaissances pour
construire un échantillon. Il est souvent utilisé lorsque l'auditeur souhaite obtenir rapidement
des résultats ou tester une hypothèse et non pour projeter les conclusions de point de vue
mathématique.

L'échantillonnage statistique quant à lui, se base sur l'évaluation mathématique des


conclusions pour l'extrapolation à la population considérée.
3.2. Détermination du seuil de signification
Le seuil de signification désigne la limite en deçà de laquelle les erreurs commises par
l'entreprises sont considérées comme non significatives et sont sans incidence sur l'image
fidèle des comptes annuels, et au-delà de laquelle les décisions économiques et le jugement
fondé sur les comptes sont susceptibles d'être influencés.
« Lorsqu'il établit sa stratégie générale d'audit l'auditeur doit fixer un seuil de signification
pour les états financiers pris dans leur ensemble, Si, dans des circonstances propres à l'entité,
il existe un ou plusieurs flux d'opérations, soldes de comptes ou informations à fournir pour
lesquels des anomalies de montants inférieurs au seuil de signification fixé pour les états
financiers pris dans leur ensemble, dont on pourrait raisonnablement s'attendre à ce qu'elles
soient susceptibles d'influencer les décisions économiques des utilisateurs prises sur la base
des états financiers, l'auditeur doit également fixer un ou des seuils pour ces flux d'opérations,
soldes de comptes ou informations à fournir.
4. Circularisassions des fournisseurs :
La circularisassions ou ce qu'on appelle procédure de confirmation directe consiste à
demander à un tiers, ayant des relations d'affaires avec l'entreprise, de confirmer directement
au réviseur des comptes toutes opérations, soldes ou autres renseignements. Elle peut être
faite auprès des clients, fournisseurs, banques... Elle fait partie des diligences légales du
commissaire aux comptes et a pour objectif de vérifier la qualité du fonctionnement des
procédures et s'assurer de la comptabilisation exhaustive des factures fournisseurs et des
règlements reçus correspondant au solde de fin d'année.
L'auditeur procède tout d'abord à une sélection des fournisseurs à circulariser à partir des
balances auxiliaires ou même d'une balance antérieure à la date de clôture en se basant sur les

32
mouvements créditeurs de l'année, le but étant d'obtenir les confirmations des fournisseurs
dont les échanges sont les plus significatifs.

Il prépare et envoi alors des lettres de confirmations ouvertes qui consistent à demander aux
fournisseurs de fournir eux même l'information demandée, sans préciser la nature ou le
montant de cette dernière. (Contrairement aux demandes de conformation fermées envoyées
aux clients qui indiquent la nature et le montant des opérations ou soldes sur lesquels porte la
demande de confirmation), met en place un tableau de suivi et relance les tiers n'ayant pas
répondu dans un délai raisonnable en envoyant une deuxième lettre.
5. Travaux de contrôle
5.1. Tests de cohérence et de validation
Durant la phase d'examen des comptes, il existe deux types de tests à effectuer. Il s'agit
notamment des :
5.1.1 Tests de cohérence :
Il s'agit de l'ensemble des tests qui permettent à l'auditeur de vérifier l'homogénéité des
informations comptables ou opérationnelles mises à sa disposition. Autrement dit, il s'agit
d'une technique qui permet aux auditeurs d'analyser la cohérence de l'ensemble des comptes
au regard des éléments collectés au cours de l'audit.
Ces tests se réalisent soit en comparant les données des comptes de l'année concernée avec
celles des années précédentes pour déterminer si l'évolution est cohérente. L'auditeur peut
effectuer une revue de vraisemblance qui consiste à examiner les composantes d'un solde pour
identifier celles qui sont anormales, ce qui lui permettra d'identifier les comptes nécessitant un
examen approfondi. Ou encore procéder à une analyse des tendances qui consiste à se baser
sur les différentes analyses décrites précédemment. Au niveau du cycle achats fournisseurs, il
s'agit par exemple d'analyser les variations du montant des dettes fournisseurs d'un exercice à
l'autre avec les variations d'achats, ou effectuer un rapprochement entre la comptabilité et les
informations à caractère extra comptable.
5.1.2 Tests de validation:
Ils correspondent à un rapprochement entre un élément comptable et la réalité qu'il représente.
Au niveau du cycle achats-fournisseurs il s'agit essentiellement de la validation des soldes des
comptes fournisseurs qui consiste à justifier un pourcentage plus ou moins élevé des montants
qui apparaissent sur la balance.
Différentes formes de validation peuvent être envisagées notamment une validation par
demandes de confirmation à des tiers, par inspection physique ou par exploitation de la
documentation interne de l'entreprise permettant de valider les soldes comptables.
5.1.3 Validation par exploitation des documents internes de l'entreprise :

33
Elle consiste à valider et justifier les soldes des fournisseurs à l'aide des factures, bons
de réception ou de livraison et bons de commande.
5.1.4 Validation par examen de dénouement:
Les auditeurs sont permis de s'appuyer pour le contrôle de certaines estimations comptables
sur l'examen du dénouement postérieur à la clôture de l'exercice des opérations objets de ces
estimations.
Il s'agit par exemple pour le compte TVA à récupérer de s'assurer de la concordance entre les
déclarations de TVA et les sommes qui figurent dans le bilan. Ce compte de TVA doit en
principe correspondre à la TVA sur les achats du dernier mois de l'exercice ou du premier
mois de l'exercice suivant si le contrôle est effectué après la clôture.

En ce qui concerne les fournisseurs qui facturent en monnaie étrangère, l'auditeur est amené à
demander une liste de ces fournisseurs, et vérifier pour les montants importants que les dettes
correspondantes ont fait l'objet d'un ajustement à la clôture de l'exercice.
5.2. Exploitation des données de circularisassions
L'auditeur effectue un rapprochement entre les réponses des fournisseurs et les montants
figurant sur la balance, et procède à un contrôle des pièces ou à des entretiens avec les
responsables pour chercher des explications en cas de constatations d'écarts.
En cas de non obtention de réponses aux circularisassions des fournisseurs, l'auditeur met en
place une procédure alternative qui consiste à sélectionner sur la base de la balance auxiliaire
fournisseur, les soldes fournisseurs significatifs non confirmés par la circularisassions,
demander une édition du détail du solde à savoir le grand livre, sélectionner les principaux
montants qui composent le solde, et remonter aux pièces justificatives pour les contrôler.

5.3. Contrôle du Cut-off

L'auditeur est tenu de s'assurer à travers ce test que la séparation des exercices est
correctement respectée, en réalisant des tests sur les journaux d'achats pour valider que les
achats du mois précédent et suivant la clôture, sont rattachés au bon exercice. Il doit vérifier la
comptabilisation des factures et contrôler le fait générateur. La facture ne constitue pas un
justificatif en soi du transfert de propriété, il faut remonter au bon de réception puisque la
facture ne correspond pas à la date du fait générateur qui détermine l'exercice de
comptabilisation.

Si les factures comptabilisées en N+1 avec un fait générateur relatif à N ont été
comptabilisées en factures non parvenus à la date d'arrêté des comptes, l'auditeur valide le
Cut-off. Dans le cas contraire, il demande une régularisation des écritures.

34
Si les factures comptabilisées en N avec un fait générateur relatif à N+1 ont été
comptabilisées en charges constatées d'avance à la date d'arrêté des comptes il valide le Cut
off. Dans le cas contraire, il demande la régularisation des écritures.

5.4. Revue des factures non parvenues:

L'auditeur est tenu d'établir un tableau comparatif des FNP entre N et N-1 par nature et par
année d'ancienneté pour s'assurer que les FNP comptabilisées en N-1 se retrouvent bien en N.
et si tel n'est pas le cas il convient d'obtenir les explications et les justificatifs correspondants.
Une analyse des variations entre N et N-1 permet également de détecter les éventuels oublis
ou surévaluation des FNP.

Pour les factures non parvenues, le contrôle le plus probant est celui de l'obtention des
factures lorsque celle-ci a été reçue à la date d'intervention. Cependant, il est possible que la
clôture relative à la charge à payer comptabilisée n'ait pas été encore reçue. Dans ce cas,
auditeur recueille les éléments sur la base desquels la société a procédé à son estimation on de
livraison. de commande...) et valide le fait générateur sur l'exercice de comptabilisation.

• Le document justificatif doit permettre de valider la cohérence du montant


comptabilisé en FNP. L'éventuel écart entre la charge à payer (FNP) et le montant de
la facture fournisseur est habituellement laissé en charges d'exploitation, ce qui ne
saurait fausser de façon significative le résultat d'exploitation de l'exercice de
régularisation, la faiblesse d'un tel écart étant une condition de la constatation d'une
charge à payer et non d'une provision.
• Par ailleurs, il est indispensable de valider le fait générateur de la charge afin de
s'assurer qu'elle devait bien être rattachée à l'exercice N.
• L'auditeur conclu sur le correct rattachement des charges à l'exercice, et établit un
tableau d'ajustements.
5.5. Analyse des fournisseurs débiteurs:
L'auditeur sélectionne les soldes significatifs, analyse et valide les raisons de l'existence de
ces soldes et la recevabilité de la créance en contrôlant les pièces en vue de s'assurer de la
correcte évaluation et de la bonne classification.
5.6. Dettes en monnaies étrangères :
L'auditeur obtient les états récapitulatifs des dettes fournisseurs classés par devises, il valide
les cours retenus pour la valorisation au 31/12 pour les soldes en devises significatifs et
analyse le comptes des écarts de conversion.
5.7. Détails des examens à effectuer pour le cycle achats-fournisseurs ;
5.7.1 Examen des comptes de tiers:

35
Il s'effectue de la manière suivante :
• Procéder à une analyse des ratios significatifs (à déterminer pour chaque société) et
des variations par rapport à l'exercice précédent afin d'identifier les anomalies
apparentes.
• Appliquer la procédure de confirmation directe. Si cette procédure est appliquée avant
la date d'arrêté des comptes (pas plus de 3 mois) elle doit être suivie par :
✓ Une revue globale du compte collectif fournisseurs et notamment des débits
(rapprocher au journal de trésorerie) et crédits (rapprocher au journal des
achats).
✓ une justification des nouveaux soldes importants apparus entre la date de
vérification et celle du bilan.
✓ une revue des dettes importantes soldées depuis la date de vérification.
• Lorsque la procédure de confirmation directe ne peut pas être appliquée (ou donne des
résultats insuffisants):
✓ vérifier que les soldes individuels sont correctement analysés.
✓ Pour les soldes principaux, rapprocher les soldes des relevés reçus ou de tout
élément justificatif (factures, bons de livraison...).
NB: La procédure doit couvrir également les effets à payer et les factures à recevoir.
• Vérifier les additions de la balance fournisseurs.
• Vérifier le rapprochement de la balance avec le compte collectif.
• Pointer la balance avec les comptes individuels. S’assurer que les fournisseurs
débiteurs figurent à l'actif du bilan. Vérifier l'ancienneté de ces soldes et s'assurer que
ces soldes sont toujours recouvrables (absence de fournisseurs tombés en faillite ou de
litiges).
• Passer en revue les balances et analyses de comptes de la société pour :
✓ Identifier les comptes dont les libellés sont imprécis (ou inexistants) ou toute
autre anomalie apparente.
✓ Obtenir les explications nécessaires (insister particulièrement sur les O.D.).
Pointer l'ensemble des comptes concernés avec le grand-livre.
✓ S'assurer que les dettes en devises sont converties au taux de clôture.
✓ Vérifier que les dettes dont l'échéance est à plus d'un an sont présentées
séparément. Vérifier que les dettes font l'objet, dans l'annexe d'un classement
selon la durée restant à couvrir jusqu'à leur échéance en distinguant les dettes
à un an au plus, entre un et cinq ans et à plus de cinq ans lorsque ces éléments
ont un caractère significatif.

36
✓ Vérifier la ventilation des fournisseurs entre fournisseurs normaux et
fournisseurs d'immobilisations.
5.7.2 Examen des Comptes de charges:
➢ Contrôles généraux :
✓ La majeure partie du contrôle des comptes de charges est assurée :
✓ Soit par les sondages sur le contrôle interne, soit par le biais de la revue
analytique, soit à travers le contrôle des postes correspondants au bilan.
✓ Ces travaux conduisent normalement à : Comparer les différentes catégories de
charges avec les comptes de l'exercice précédent
✓ Expliquer les principales variations.
✓ Calculer les ratios des différentes catégories de charges par rapport au chiffre
d'affaire.
✓ Expliquer les variations importantes.
✓ Evaluer l'incidence sur le programme de contrôle de toute variation anormale.
✓ S'assurer que les charges n'ont pas fait l'objet d'écritures anormales à la fin de
l'exercice contrôlé (écritures qui auraient été régularisées au cours de l'exercice
suivant).
✓ S'assurer que les charges non déductibles fiscalement sont réintégrées dans le
résultat fiscal et que celles dont la déductibilité est soumise à des règles de
déclarations (relevé des frais généraux) sont bien déclarées.
✓ S'assurer que les informations fournies dans l'annexe et concernant les comptes
de charges sont complètes et correctes.
➢ Contrôles spécifiques :
Les comptes Achats :
✓ En ce qui concerne les Achats sur stocks il faut vérifier que :
✓ Les derniers bons de réception ont donné lieu à l'enregistrement de factures ou de
provisions.
✓ Les derniers bons de retour de l'exercice ont donné lieu à l'enregistrement d'avoirs
ou de provisions pour avoirs à recevoir.
✓ Les dernières factures et les derniers avoirs comptabilisés correspondent à des
✓ mouvements de l'exercice.
✓ Les premières livraisons (et retours) de l'exercice suivant n'ont fait l'objet d'aucune
facture (ou avoir) ou provision.
✓ Les premières factures (ou avoir) enregistrées sur l'exercice suivant ne
correspondent pas à des mouvements de stocks de l'exercice.

37
✓ Si la société tient un état de rapprochement entre les réceptions (retours) et les
facturations (avoirs), il faut vérifier que les éléments qui apparaissent en écart ont
bieN fait l'objet d'écritures de régularisation.
✓ Si certains fournisseurs ont une politique de ristourne annuelle, vérifier que toutes
les ristournes relatives aux achats de l'exercice ont été comptabilisées.
✓ Pour les Achats autres que les achats sur stock, il faut :
✓ Vérifier la concordance entre les charges de sous-traitance et les travaux qui leur
sont
✓ confiés (travaux de fin d'exercice non facturés). Si l'entreprise s'approvisionne sur
la base de contrats annuels avec quotas, vérifié le respect de ces derniers.
✓ Pour les achats qui bénéficient de ristournes annuelles, vérifier que ces ristournes
ont été provisionnées.
✓ Examiner les opérations diverses passées, en particulier à la fin de l'exercice, sur
les comptes d'achats.
✓ Pour les achats à des sociétés du groupe ou ayant des administrateurs communs.
vérifier les conditions.
✓ Pour les achats de matériel, équipements, travaux, entretien...... vérifier ne contient
pas des éléments qui sont en fait des immobilisations.
✓ Vérifier que tous les frais accessoires relatifs aux achats de l'exercice ont été
comptabilisés.
Les comptes Autres charges externes :
✓ Pour les charges récurrentes (loyers, assurances ... ), vérifier, avec les contrats que
les] comptes incluent bien toutes les charges de l'exercice.
✓ Pour les autres charges, utiliser les documents et contrôles mis en place par
l'entreprise pour saisir les services rendus afin de vérifier que toutes les charges de
l'exercice ont été comptabilisées, il s'agit essentiellement des comptes :
✓ Rémunérations d'intermédiaires et honoraires : Vérifier la déclaration DAS. Et
pour les conseils, s'assurer qu'ils ont bien fait l'objet de demande de confirmations
directes. Dépouiller les réponses pour vérifier que tous les litiges suivis ont été
analysés et ont fait, si nécessaire, l'objet de provisions pour risques.
✓ Publicité :
o Vérifier le respect des règles fiscales en matière de cadeaux.
o Vérifier avec les budgets de publicité que les honoraires ont été
correctement comptabilisés pour les campagnes publicitaires engagées.
✓ Assurances :

38
o Mettre à jour l'état recensant les polices d'assurance souscrites par la
société.
o Vérifier les déclarations faites par l'entreprise aux compagnies d'assurance
(cas de risques flottants) et constituant la base de la prime.
o Vérifier les sommes versées avec les quittances et s'assurer que les primes
versées ont fait l'objet de régularisation si elles ne correspondent pas à
l'exercice.
o Vérifier que les polices concernent bien la société. Comparer la charge
d'assurance d'une année à l'autre.
o Faire un sondage sur les déclarations de sinistres notamment les sinistres
importants.
o Evaluer les dommages qui risquent de rester à la charge de la société.
o Vérifier les provisions faites.
o S'assurer des sommes à récupérer sur les sinistres couverts par une police
régulièrement souscrite.
o Examiner s'il existe des polices d'assurance souscrites au profit de la
société sur la tête du dirigeant.
✓ Déplacement - Missions - Réceptions:
o Vérifier que les règles de remboursement de frais ne peuvent pas conduire
à des cumuls (forfait et réel).
o Vérifier que les remboursements ne cachent pas des avantages en nature
non déclarés.
o Vérifier le relevé des frais généraux.
✓ Compte de répartition périodique (abonnements):
o Examiner le mode de calcul et les imputations des classements périodiques
pratiqués en cours d'exercice.
o Rechercher si les écritures enregistrées en vue de solder les comptes font
apparaître des écarts importants, et à quels comptes les écarts ont été virés.
o S'assurer de la justification des soldes éventuels.
o S'assurer que:
▪ Les soldes des sous comptes d'abonnements ne sont pas virés aux
comptes de régularisation (passifs ou actifs).
▪ Le compte est, dans le cas général, soldé à la clôture de l'exercice
s'agisse de sous comptes d'abonnements ou de sous comptes
d'attente),

39
▪ Les écarts sur abonnements constatés à la clôture d'un exercice@
sont réintégrés dans les comptes de charges par nature (ou
éventuellement de produits par nature).

SECTION III: OPINION ET RAPPORT SUR LES ETATS FINANCIERS


L'étape finale du processus de l'audit est consacrée à l'évaluation des éléments probants
recueillis, à la considération de l'incidence de toutes les anomalies relevées, à la formation
d'une opinion sur les états financiers et à la préparation d'an rapport d'audit rédigé de manière
appropriée.
1. La synthèse des travaux d'audit
Il s'agit d'une synthèse qui doit porter sur l'étendue des travaux et sur l'ensemble des erreurs et
inexactitudes identifiées non prises en compte par l'entreprise.
L'auditeur décide si tous les travaux nécessaires ont été effectués et récapitule les erreurs et
les inexactitudes relevées et examine leurs ajustements, en comparant le total de leurs
montants au seuil de signification tel qu'il l'a défini au début de sa mission.
2. Rapport et opinion de l'auditeur

L'auditeur doit se faire une opinion sur le fait de savoir si les états financiers sont établis dans
tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable ». 36 En
effet, la conclusion d'une mission d'audit est l'opinion émise. L'auditeur est tenu d'établir un
rapport général relatant une opinion sur les états financiers exprimant si les comptes sont
établis dans tous leurs aspects significatifs conformément au référentiel comptable qui leur est
applicable.
La certification du commissaire aux comptes peut revêtir trois formes:
• Certification sans réserves de la régularité, de la sincérité, et de l'image idèle des
comptes :
• Certification avec réserves dont les causes sont indiquées ;
• Refus de certification avec indication des motifs et refus.
CONCLUSION
En guise de conclusion, nous pouvons dire que l'audit financier est une activité très ancienne.
Sa prolifération est liée au volume et à la qualité des informations requises par les organismes
de régulation au niveau local et international.
Ainsi, l'auditeur, lors de sa mission, se contente de réaliser des tests qui semblent nécessaires
pour pouvoir exprimer son opinion tout en tenant compte de la responsabilité qu'il engage.
C'est alors que les auditeurs sont fixés du bout du doigt et doivent concilier autant de
compétences et de déontologies afin de garantir les intérêts de toutes les parties prenantes de
l'entreprise.

40
CHAPITRE III
LE CAC FACE AUX RISQUES DE FRAUDES LIES AU
CYCLE ACHAT FOURNISSEURS

41
INTRODUCTION :

Le monde des affaires a connu une évolution importante au cours des trente dernières années
grâce au développement technologique. Les entreprises sont devenues plus compétitives et
leurs structures ont largement changé.
Cette évolution a eu pour conséquence des flux importants aussi bien à l'intérieur des
entreprises qu'à destination ou en provenance des tiers (Clients, fournisseurs, organismes de
crédit) certes, mais également un développement important des techniques de fraudes au sein
des entreprises.
En effet, les fraudes ont connu une croissance rapide et affectent désormais tous les niveaux
hiérarchiques et tous les secteurs d'activité.
L'American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) a défini la fraude dans le cadre
de la norme SAS No.99 comme un acte intentionnel qui aboutit à une falsification
significative des états financiers qui font l'objet d'un audit. Deux types d'anomalies doivent
être considérés par l'auditeur, à savoir, les anomalies découlant de la préparation frauduleuse
des états financiers et celles qui résultent de détournements d'actifs »."7
Aucune organisation n'est à l'abri de ce phénomène et tous les cycles sont concernés,
notamment le cycle achat-fournisseurs. Ce cycle présente des risques importants étant donner
qu'il regroupe différents types de transactions d'achats avec différents types de fournisseurs et
concentre par conséquent, l'essentiel des mouvements de sortie de fonds de l'entité.
Le CAC est concerné par tout type de fraude ayant une incidence significative sur les comptes,
il a donc un rôle important à jouer dans la prévention et la détection de ces types de
manipulations.
Nous allons essayer dans ce chapitre, de présenter les différents types de malversations liées
au cycle achats-fournisseurs, comment et dans quelles conditions elles se manifestent, les
mesures de prévention ainsi que la démarche adoptée par le CAC pour apprécier les risques
correspondants.
SECTION I: PRINCIPAUX SCHEMAS DE DETOURNEMENTS D'ACTIFS ET
FALSIFICATION

Afin de pouvoir détecter les différents types de détournements et de falsifications commis au


sein de l'entreprise, il s'avère nécessaire de connaître et maîtriser les différents schémas de
fraude, leurs méthodes, mais surtout les techniques de leur dissimulation qui constitue la
partie la plus importante du délit.
Nous allons donc essayer dans cette première section, de présenter les schémas des différents
types de détournements et de falsifications liés au cycle achats-fournisseurs.
1. Falsification de la facturation:

42
Le principe des schémas de falsification de la facturation consiste à ce que l'entreprise victime
accepte de régler une facture fictive ou surévaluée qu'elle reçoit. Elle permet au fraudeur
d'encaisser l'argent à son propre compte.
1.1. La création des fausses factures :
1.1.1 L'établissement d'une fausse facture :
La fausse facturation est une pratique courante de la vie des affaires, elle fait partie des plus
grands classiques de la fraude en entreprise. Ce maquillage comptable ayant pour objectif
d'authentifier une sortie de fonds injustifiée passe par plusieurs étapes:
Tout d'abord, l'émission de la fausse facture qui consiste à ce que l'employé fraudeur
introduise dans le circuit de paiement une facture totalement fictive ne correspondant à
aucune marchandise ou service reçu en contrepartie. La plupart des factures fictives utilisées
pour détournement concernent les prestations de services, étant donné que les procédures de
contrôles d'achats de biens ou de services sont beaucoup plus difficiles à contourner
puisqu'elles nécessitent la présentation d'un bon de commande et d'un bon de réception pour
que le paiement soit autorisé, et par conséquent, la nécessité de créer ou de falsifier d'autres
documents. Contrairement aux prestations de services où le maquillage sera nettement plus
aisé, puisque les bons de commandes ne sont pas toujours formalisés, et par conséquent il
serait beaucoup plus difficile de justifier de la matérialité des factures.
L'employé fraudeur dispose de deux possibilités pour émettre une fausse facture : La première
consiste à créer un fournisseur fictif lorsqu'il a la possibilité d'accéder à la base des
fournisseurs référencés. La seconde à utiliser le compte d'un fournisseur, dans la plupart des
cas un qui est inutilisé depuis un certain temps. Il remplace ses coordonnées bancaires et
postales par les siennes, ou par celles d'une entreprise fictives créées spécialement pour les
malversations.
1.1.2 Le paiement de la fausse facture :
Pour que la facture soit payée, il est nécessaire que celle-ci soit approuvée par une personne
habilitée, et qu'elle ne comporte rien d'anormal pouvant attirer l'attention du service payeur. Si
le fraudeur occupe un poste hiérarchique l'autorisant à valider les factures, la fausse facture
permettra au service payeur d'être conforté dans l'absence d'anomalie. Si au contraire, le
fraudeur n'est pas habilité à valider les factures, la facture devra apparaître réelle et comporter
un libellé qui soit crédible vis-à-vis de l'autorité signataire. Après avoir obtenu le bon à payer.
Le règlement s'effectuera régulièrement, et le fraudeur récupérera le chèque à l'adresse du
fournisseur fictif, si le paiement est effectué par virement, l'argent sera versé directement dans
le compte du fraudeur qui aura précédemment enregistré ses coordonnées bancaires dans le
fichier des fournisseurs, et sans déséquilibrer les comptes de l'entreprise. Une charge fictive
dans les comptes restera la seule trace qui disparaître avec le changement de l'exercice. Si la

43
procédure frauduleuse est bien effectuée, et que le fraudeur la réitère plusieurs fois, ceci
pourrait dégager une apparence de régularité et donc de normalité.
La falsification de la facture ne pose pas de difficulté pour les entreprises disposant d'un
minimum de matériel informatique permettant de formaliser les bons à payer, bon de
commande... les défaillances dans les procédures de suivi des fournisseurs facilitent
également ce genre de malversations.
1.2. La surfacturation:
Cette deuxième méthode nécessite plus de moyens et consiste en une connivence entre le
salarié et le fournisseur qui se mettent d'accord sur la majoration des prix de certains achats et
font payer l'excédent à l'entreprise victime. Le fournisseur et le fraudeur partagent ensuite les
gains du surcoût soit en rétrocédant des commissions ou en accordant des cadeaux ou autres
avantages en nature. Ce type de fraude réalisé par toute personne habilitée à passer des
commandes est souvent difficile à détecter étant donner qu'il se base sur des documents réels.
Cependant, il est possible qu'un spécialiste des achats s'aperçoive que le prix des achats est
anormalement élevé.
Afin de pouvoir limiter se genre de malversations, il s'avère nécessaire d'instaurer des règles
claires et précises de sélection des fournisseurs et des prestataires, étant donner que le fait de
travailler souvent avec les mêmes prestataires multiplie les risques de fraude.
2. Falsification des moyens de paiement
Au niveau de ces schémas de fraude par falsification des moyens de paiement, le fraudeur
Émet directement le règlement à son bénéfice, contrairement aux cas précédents où il falsifiait
directement ou indirectement les factures et amenait l'entreprise à les régler en sa faveur.
2.1. L'émission de chèques falsifiés et des virements frauduleux:
2.1.1 Les chèques falsifiés :
Emettre des chèques falsifiés nécessite que le fraudeur ait l'accès aux chéquiers, comme il est
le cas par exemple, des directeurs financiers, trésoriers, ou des comptables fournisseurs qui
sont habilités à préparer des chèques. Si au contraire le fraudeur ne possède pas cette faculté,
il procède à une imitation de la signature des personnes habilitées et détourne directement ou
indirectement les sommes souhaitées à sont profit.
Il est possible également qu'une entreprise mette à la disposition d'un employé en qui elle a
particulièrement confiance, des chèques signés en blanc pour payer un fournisseur. Cet
employé profite de l'occasion, il paye lui-même le fournisseur et encaisse le chèque pour lui
avec un montant supérieur.
2.1.2 Les virements frauduleux :
Les fraudes par virements nécessitent que le fraudeur récupère les coordonnées bancaires
ainsi que les modèles de signatures autorisées, et qu'il fasse connaissance des procédures de

44
validation des virements mises en œuvre par la société (signatures simples ou conjointes.
confirmations écrites ou orales...). Il confectionne alors de faux documents et envoi le faux
ordre de virement à la banque de l'entreprise victime qui procédera au transfert des fonds sur
son compte, après s'être assuré du respect de ses procédures de validation. Les entreprises
ayant des équipes peu sensibilisées à la fraude et un formalisme en matière de relations avec
les banques faible, sont les plus exposées à ce risque de fraude.
2.2. La falsification de l'endossement des chèques
Les employés les mieux placés au sein des entreprises notamment ceux du service comptable,
courrier, ou du secrétariat et ayant la possibilité de manipuler et distribuer les chèques,
peuvent intercepter un chèque émis par la société à destination d'un tiers en règlement d'une
facture et l'encaisser à leur profit. Dans les entreprises peu structurées au niveau du contrôle
interne, les chèques sont souvent facilement accessibles.
L'employé fraudeur dispose de deux possibilités pour encaisser le chèque à son profit : Il
procède soit à une falsification du nom du bénéficiaire du chèque en remplaçant son nom par
le sien après avoir intercepté le chèque, ou à la création d'une société avec une dénomination
sociale similaire à celle du fournisseur et encaisse le chèque sur le compte de cette nouvelle
société.
La dissimulation de la fraude:
Dissimuler la fraude constitue un élément clé pour le fraudeur, qui doit faire en sorte que son
identité soit masquée et que la société victime ne se rende pas compte de la malversation. La
dissimulation de la fraude s'avère souvent plus difficile dans le cas d'une falsification des
moyens de paiement, contrairement à d'autres types de décaissements frauduleux comme la
fausse facturation, où le paiement abusif déclenché par la production de faux documents, est
enregistré en comptabilité par une autre personne comme étant une opération légitime. Par
conséquent, le fraudeur n'a rien à craindre au niveau de l'enregistrement comptable de la
fraude, effectué par d'autres personnes ayant considéré que l'argent est réellement dû à la
société concernée.
En effet, quand il s'agit d'une émission de chèques falsifiés ou de virements frauduleux, le
fraudeur se doit de fournir une justification à la comptabilité puisque c'est lui qui émet le
règlement frauduleux. Des écarts peuvent être relevés entre le solde en banque et le solde en
comptabilité, étant donné que le chèque ou le virement frauduleux peut figurer sur le relevé
bancaire mais pas en comptabilité, ce qui apparaîtra sur le rapprochement bancaire. Mais le
fraudeur qui a accès aux comptes, peut maquiller la malversation en créditant le compte de
banque d'un montant égal à la fraude par le débit d'un compte judicieusement choisi. Le solde
doit être élevé et le compte doit contenir beaucoup de mouvements pour être difficile à auditer,
et pour que les sommes détournées n'apparaissent plus sur le rapprochement bancaire. Il est

45
alors important que l'entreprise assure une séparation des fonctions entre l'émetteur du
règlement, le signataire et la personne qui effectue les rapprochements bancaires, et contrôler
régulièrement (de préférence mensuellement) la réconciliation des soldes entre les relevés de
banque et les soldes en comptabilité avec une analyse détaillée (contrôle arithmétique,
contrôles des sommes anciennes et des périodes d'encaissement, analyse des chèques
annulés...).
3. Autres cas fréquents de détournements
3.1. La suppression d'un enregistrement :
La suppression d'un enregistrement constitue l'une des techniques de dissimulation des
malversations relatives au cycle achats. Elle intervient dans le cas d'un vol de marchandises
ou d'un bien acheté, et consiste à ce que le fraudeur annule la transaction d'achat afin de ne
laisser dans le système, ni la trace de la réception du bien ni celle de la constatation de la
charge relative à l'achat. Le fournisseur livreur du bien réclamera évidemment son règlement,
mais il sera difficile d'identifier le fraudeur et d'attribuer les responsabilités avec l'absence de
trace dans le système.
Ce type de détournement met en évidence l'importance des procédures de contrôle interne et
des contrôles informatisés qui permettent de prévenir ces schémas de malversations soit en
rendant impossible l'annulation de la transaction ou en conservant et en vérifiant la trace de
chaque annulation.
3.2. Le double règlement
Il s'agit d'une manipulation qui consiste à ce que le fraudeur fasse en sorte que l'entreprise
règle deux fois la même facture, le fournisseur ne risque pas de réclamer puisqu'il sera payé
conformément à sa facture, et le fraudeur détournera le deuxième règlement.
Pour ce faire, le fraudeur présente à la validation une copie de la facture originale pour qu'elle
soit réglée une seconde fois et ce, en faisant en sorte que le délai entre les deux validations de
factures soit suffisamment long, et que la facture concerne des biens régulièrement achetés
auprès de ce fournisseur pour s'assurer que la personne chargée de l'autorisation du paiement
ne se souvienne pas de la première facture. Après avoir adressé le deuxième règlement au
fournisseur, le fraudeur réclame le paiement erroné, le fournisseur constate effectivement un
double règlement, et renvoie le chèque à la société que le fraudeur interceptera.
Cependant, un écart d'inventaire peut être constaté si le détournement concerne une facture
d'achats de biens ou de marchandises. Dans le cas d'une prestation de service, la surévaluation
d'un poste de charge sera la seule trace.
3.3. L'achat injustifié
Il s'agit d'une technique par laquelle le fraudeur fait réaliser des achats par l'entreprise victime
pour son intérêt personnel et ce, soit en effectuant personnellement l'achat mais en faisant en

46
sorte que la facture soit au nom de l'entreprise pour qu'elle soit réglée par cette dernière, ou en
réalisant l'achat suivant le circuit normal de validation des factures mais en récupérant les
biens acquis par one interception de la livraison, en se mettant d'accord avec le fournisseur, ou
en changeant l'adresse de la livraison.
Ce type de manipulation est souvent utilisé dans le cas des prestations de services à titre
personnel (billets d'avion...) où le nombre de document à falsifier est généralement moindre
(Absence de bon de réception et du bon de commande). Il est plus facile à réaliser dans les
entreprises peu vigilantes au niveau du processus d'autorisation des dépenses et leur
documentation et justification. Encore plus, s'il est effectué par les personnes habilitées à
valider les factures en l'absence de procédure évitant que ces personnes puissent approuver
leurs propres achats.
3.4. Le détournement d'un remboursement reçu d'un fournisseur
Dans certains cas, il arrive que les fournisseurs soient amenés à procéder à des
remboursements partiels ou globaux au bénéfice de l'entreprise, lorsqu'il s'agit par exemple
d'un retour de marchandises détériorées ou incorrectes par rapport à la commande, ou
lorsqu'une prestation inadaptée ou effectuée partiellement a été payée intégralement d'avance.
Le fraudeur profite de ces situations pour tenter de dérober les remboursements reçus du
fournisseur et les encaisser à son propre compte. L'argent en provenance du fournisseur est
alors intercepté par une personne du circuit réception, et est détourné à son bénéfice pour
encaisser les fonds, et le fraudeur tente de dissimuler la malversation par un jeu d'écritures
comptables.
4. Falsification des états de synthèse
Les principales manipulations de comptes peuvent être classées selon deux catégories : Des
manipulations ayant pour objectif de surestimer la situation financière de l'entreprise, et
d'autres de la sous-estimer.
La prédominance du souci fiscal chez les auditeurs les rend plutôt concernés par la sous
estimation du résultat. Toutefois, le degré du risque est souvent plus élevé lorsque la situation
financière de l'entreprise a été frauduleusement surestimée que dans le cas inverse, pour les
actionnaires qui sont les destinataires privilégiés du rapport du commissaire aux comptes.
4.1. La surestimation de la situation financière de l'entreprise
Il s'agit d'une manipulation qui consiste à majorer les produits pour traduire faussement une
meilleure performance de l'entreprise en faisant accroître son chiffre d'affaire, et à minorer les
charges pratiquée par la remise de certaines charges aux exercices suivants afin d'améliorer le
résultat d'un exercice au détriments des exercices futurs.

47
• Parmi les techniques utilisées pour minorer les charges, on retrouve essentiellement :
L'activation inappropriée des charges: qui consiste à les passer en immobilisation, à
les imputer aux stocks, ou à les remettre en charges constatées d'avance.
• L'omission des provisions pour risques et charges: qui améliore faussement le résultat
contrairement à la constatation de la provision qui aggrave le passif et réduit le
bénéfice.
• L'extension de la durée de vie de certains actifs : puisqu'une durée de vie plus longue
de l'amortissement des immobilisations permet de maintenir ces éléments longuement
dans l'actif, et par conséquent engendrer un actif net élevé, et accroître les résultats des
premiers exercices en réduisant les charges.
• D'autres variantes comme la dissimulation des dettes : qui pourrait induire en erreur le
lecteur des états de synthèse qui aurait une impression satisfaisante de la situation de
l'entreprise alors qu'elle connaît des difficultés de financement.
4.2. La sous estimation de la situation financière de l'entreprise
Certaines entreprises cherchent à sous estimer leurs résultats en manipulant les comptes de
façon à reporter les produits d'un exercice aux exercices futurs, et à ramener les charges des
exercices futurs aux résultats de l'exercice.
Ce type de fraude par majoration des charges et minoration des produits, est souvent utilisé
dans les entreprises dans l'objectif de réduire l'impôt à payer en minorant le résultat fiscal.
Pour ce type de manipulations, les techniques les plus utilisées sont :
• Le changement de la durée d'amortissement des immobilisations ;
• Le non respect du principe de séparation des exercices, notamment la comptabilisation
des charges de l'ouverture de l'exercice suivant dans les comptes de l'exercice en cour ;
• La comptabilisation de provisions non justifiées et/ou l'omission de la reprise des
provisions devenues sans objet ;
• La non comptabilisation des produits et/ou la comptabilisation de charges fictives
(Double comptabilisation, pièces justificatives inexistantes ou falsifiées...).
Ce type de fraude est généralement commis avec l'accord de la direction et la prévention ne
peut se faire que par des mesures de contrôle interne. L'intervention des auditeurs externes ou
du commissaire aux comptes joue un rôle important dans la détection de ce type de fraude. La
revue analytique et la revue de vraisemblance sont des techniques très efficaces pour la
détection de ces fraudes.
SECTION II: MESURES DE PREVENTION CONTRE CES RISQUES DE FRAUDES
La pression découlant de contraintes financières motivées par l'envie de s'enrichir, l'opportunité
qui se présente essentiellement lorsque les procédures du contrôle interne sont défaillantes, la

48
rationalisation et la justification des actes frauduleux par le fraudeur pour les rendre
acceptable, constituent selon plusieurs études, les principales raisons derrière les fraudes.
Nous allons donc analyser dans cette section, la qualité de ces éléments faisant partie du
contrôle interne, et qui jouent un rôle déterminant dans l'évaluation du risque de fraude et la
politique de prévention de l'entreprise.
1. Mise en place d'un contrôle interne efficace
La prévention de la fraude au sein des entreprises passe par la réalisation de trois objectifs qui
nécessitent la présence d'un contrôle interne efficace dans l'entreprise à savoir:
• L'identification et la gestion des pressions personnelles et professionnelles :
• La suppression des opportunités :
• La promotion d'une éthique de l'entreprise
En effet, un contrôle interne bien conçu au sein d'une entreprise, donne une garantie
raisonnable contre le risque de fraude qui devient faible voir même inexistant. Il permet de
réduire au maximum voir de supprimer les opportunités pour commettre la fraude, d'être
alerté en temps opportun pour limiter les dégâts, et même créer un blocage psychologique
chez les fraudeurs potentiels du fait de leur conscience que le système mis en place peut les
identifier.
1.1. L'identification Et la gestion des pressions personnelles et professionnelles
La direction de l'entreprise doit minimiser les pressions sur le personnel de l'entreprise qui
peuvent motiver la réalisation de la fraude et ce en s'assurant :
• Que les objectifs fixés par la direction sont des objectifs atteignables, qui ne
conduiront pas le personnel, sous l'effet de la pression, à commettre des erreurs
volontairement ;
• De l'adéquation entre les objectifs et les moyens ;
• De l'existence d'une politique salariale juste et équitable ;
• De l'existence d'un système équitable de reconnaissances des mérites personnelles du
salarié de l'entreprise...
1.2. Suppression des opportunités
Plusieurs actions doivent être mises en œuvre par la direction pour supprimer les opportunités
de fraudes par les salariés notamment :
• L'identification des risques et plan d'action sur les faiblesses ;
• Séparation des tâches;
• Assurer une formation en matière de prévention et de détection de la fraude pour les
auditeurs internes et les contrôleurs de gestion ;
• Mise en place d'une politique de motivation des salariés ;

49
• Mise en place d'une politique anti-fraude comportant les procédures de dénonciation et
les sanctions également...
1.3. Promotion des valeurs éthiques :
Il s'agit d'utiliser les moyens offert par le système d'information pour diffuser le code
d'éthique dans l'entreprise. L'audit interne se charge de la diffusion de ce dernier, s'assure de
la bonne compréhension des principes de ce dernier et veille à leur respect par le personnel de
l'entreprise. Ce code constitue une source d'inspiration des procédures de contrôle interne, et
renforce la compréhension des règles d'éthique de l'entreprise.
2. Rôle préventif du commissaire aux comptes
Les CAC sont responsables d'une appréciation des mesures de prévention prises par
l'entreprise. Ils sont tenus d'effectuer des entretiens avec la direction, documenter les facteurs
de risques identifiés de fraudes, mettre en œuvre des travaux complémentaires permettant
d'obtenir l'assurance raisonnable que les anomalies résultant de fraudes sont détectées, et les
communiquer à la direction, aux instances réglementaires ou aux utilisateurs du rapport
d'audit."
L'intervention des CAC ne comporte pas la recherche systématique de fraudes, ils sont plutôt
tenus d'identifier et évaluer les risques d'anomalies significatives dans les comptes résultant de
fraudes tout en adaptant leur approche générale et la conception des procédures d'audit à cette
évaluation," qu'il s'agisse de détournements d'actifs ou d'actes intentionnels portant 55 atteinte
à l'image fidèle des comptes.
Lors de la planification et de la réalisation des procédures d'audit, ainsi que l'évaluation et la
communication de ses conclusions, l'auditeur doit prendre en compte le risque d'anomalies
significatives dans les états de synthèse provenant d'une fraude ». 56

Le rôle des CAC est donc d'évaluer et de rechercher les failles dans les procédures de contrôle
interne (séparation des tâches, doubles signatures...), pouvant induire un risque de fraude, en
adoptant une démarche d'appréciation du risque de détournements d'actifs et de falsification
des comptes qu'on détaillera dans la prochaine section.

SECTION III: LE CAC FACE AUX RISQUES DE FRAUDES LIES AU CYCLE


ACHATS FOURNISSEURS DANS UNE MISSION D'AUDIT LEGAL
Le commissaire aux comptes n'est pas garant de la pérennité de l'entreprise. Son rôle ne
consiste pas à rechercher de manière active les difficultés des entreprises et encore moins
leurs solutions. Toutefois, il doit conserver son esprit critique, et une attitude attentive et
vigilante vis-à-vis des situations porteuses de risques, il doit mettre en œuvre les diverses

50
actions permettant à l'équipe d'être suffisamment consciente des risques de détournements et
développer un niveau scepticisme raisonnable lors de l'exécution de la mission.
Nous allons essayer de développer à travers la présente section, la démarche que pourrait
adopter le commissaire aux comptes pour apprécier le risque de détournements d'actifs et de
falsification des comptes du client.
1. Responsabilités et obligations du CAC face à la fraude
1.1. Obligations du CAC
La loi 17-95 stipule que le CAC doit donner une opinion sur la régularité, la sincérité et
l'image fidèle, qu'il doit révéler aux organes concernés les faits délictueux dont il eu
connaissance et apprécier les risques d'anomalies provenant de fraudes. Plus précisément, il a :
• Une obligation de contrôle : qui stipule qu'il a pour mission la vérification des
documents comptables de la société, contrôler la conformité de la comptabilité aux
règles en vigueur, et vérifier la sincérité et la concordance avec les états de synthèse ;
• Une obligation d'information: à savoir l'information des dirigeants sociaux et des
actionnaires ;
• Une obligation d'alerte: il doit déclencher la procédure d'alerte dés qu'il découvre que
la continuité d'exploitation est menacée : Une obligation de révélation des faits
délictueux;
• Secret professionnel pour tous les faits et actes dont il a pu avoir connaissance au
cours de sa mission.
1.2. Responsabilité civile
Comme le prévoit la loi 17-95, le CAC n'est pas civilement responsable des fraudes commises
au sein de l'entreprise. Cependant, sa responsabilité est engagée si des procédures non mises
en œuvre par lui, ce qui constitue une faute, étaient en mesure de détecter les fraudes. En effet,
il est tenu d'une obligation de moyen et est responsable des conséquences dommageables des
fautes et négligences commises par lui dans l'exercice de sa fonction, notamment lorsqu'une
faute, un préjudice et un lien de causalité suffisamment direct entre la faute et le préjudice
sont réunis.
1.3. Responsabilité pénale
La responsabilité pénale dans le contexte de la fraude est liée à l'information mensongère sur
la situation de la société confirmée par le CAC.
<< Sera punie d'un emprisonnement de un à six mois et d'une amende de 8 000 à 40 000
dirhams, toute personne qui, soit en son nom personnel, soit au titre d'associé dans une société
de commissaires aux comptes, aura, sciemment, accepté, exercé ou conservé les fonctions de
commissaires aux comptes nonobstant les incompatibilités légales».
1.4. Responsabilité disciplinaire

51
Une responsabilité disciplinaire est engagée en cas d'infractions aux lois, règlements et règles
professionnels, toute négligence grave ou tout fait contraire à la probité ou à l'honneur
commis par un CAC. Ces peines peuvent aller de la simple réprimande à la radiation du
tableau comportant interdiction définitive d'exercer la profession.
2. Démarche à adopter pour apprécier le risque de détournements d'actifs
2.1. Appréciation du risque de détournements d'actifs
Comme mentionné précédemment, le rôle du CAC est d'apprécier le risque de détournements
pouvant avoir un impact sur les états financiers de l'entreprise, en organisant sa mission, en
cas de présomption de telles fraudes, en vue de ramener le risque de non-détection à un niveau
raisonnable.
Pour une meilleure appréciation de ces risques, le CAC en contrôlant les chiffres, doit être
attentif et doit user de son jugement professionnel pour déterminer le degré d'exposition des
actifs de l'entreprise au risque de détournements, et ce en appliquant certaines diligences
professionnelles à savoir:
• Les entretiens avec les dirigeants et les personnes concernées qui doivent être engages
avec esprit critique et porter sur les zones les plus exposées aux risques de
détournements dans l’objectif de s'assurer que l'entreprise considère sérieusement ces
risques, que le personnel prend en compte le souci de la direction pour combattre la
fraude, et que l'entreprise met à jour les contrôles mis en place.
• La revue analytique: détaillée dans les 20 chapitres, est une technique présente dans
les différentes phases du déroulement de la mission. Lors de la prise de connaissance
de l'entreprise, elle sert à identifier les zones présentant un risque potentiel. Lors du
contrôle des comptes, elle est utilisée comme moyen de collecte des éléments probants
sur la vraisemblance des comptes. Et lors de l'examen final des états de synthèse, elle
permet de tirer une conclusion générale sur la cohérence de l'ensemble des états, et
identifier les domaines devant faire l'objet de procédures complémentaires.
• L'appréciation des facteurs de risque : le CAC en usant de son examen critique, pour
identifier des événements émettant des signaux d'alarme, et noter par conséquent
l'existence de facteurs de risques de détournement dus soit à des défaillances du
contrôle interne comme l'absence de séparation des tâches ou faiblesse de
l'environnement de contrôle, ou à des anomalies comptables.
• Comme mentionné précédemment, les risques de fraudes qui se présentent au niveau
du cycle achats fournisseurs sont essentiellement : des achats ou des charges non
autorisés ou enregistrés, des charges fictives, une double comptabilisation ou encore
un non respect du principe de séparation des exercices. Il convient donne au CAC de
procéder également à une revue du contrôle interne pour déterminer la validité de

52
l'autorisation des charges, compléter la revue par des tests détaillés à savoir une revue
analytique des comptes de charges, une confirmation des soldes fournisseurs, revue
des contrats récurrents et d'abonnement, revue des bons de commande et de livraison
établis à une date proche de la clôture et dont les factures n'ont pas été réceptionnées
comme il est plus détaillé au niveau du 2 chapitre.
2.2. Démarche du CAC en cas de présomption de détournements d'actifs
2.2.1 En cas de détournement présumé

Si le CAC estime que la démarche initialement adopté n'est pas en mesure de juger
raisonnablement l'incidence éventuelle du risque de détournement, il entreprend un certain
nombre d'actions à savoir:
• Actions d'ordre général : qui concernent la composition de l'équipe d'intervention qui
doit être bien formé et expérimenté pour faire face aux diverses malversations. Il
pourrait être amené à intégrer des collaborateurs ayant plus d'expérience en matière de
détection des fraudes.
• Extension des travaux d'audit : que ce soit au niveau du timing ou des procédés d'audit
à exécuter. Il peut être amené à procéder à des vérifications supplémentaires pour
collecter les preuves suffisantes se rapportant au risque présumé.
• Recommander une mission spéciale d'audit de fraude dans le cas où le CAC suspecte
par exemple une collusion masquée par des pièces justificatives probantes mais
fausses.
• Se retirer de la mission dans le cas où il s'aperçoit que le changement des procédures
de son contrôle ne servira en aucun cas à réduire le risque de sa mission à un niveau
raisonnable.
2.2.2 En cas de détection de détournements
En cas de détection de malversations, le CAC est tenu de juger leur incidence sur les comptes
et discuter les conclusions avec le client :
• Appréciation de l'incidence sur les comptes: En ce qui concerne les détournements qui
affectent le résultat comptable, ils nécessitent que le fraudeur débite un compte de
charge pour dissimuler les montants soustraits. Le CAC chiffre le montant détourné et
évalue son impact sur le résultat de l'entreprise. Il doit apprécier les fondements de la
position de l'entreprise face à la perte subie. Toutefois, en ce qui concerne les
détournements non comptabilisés en charge et n'affectant pas comptable ment les
résultats de l'entreprise, il doit identifier les comptes d'actifs surestimés, et ceux du
passif sous-évalués et proposer les ajustements correspondants.

53
• Discuter la question avec le client, non seulement pour satisfaire l'obligation légale de
communiquer au conseil d'administration les irrégularités détectées, mais également
pour prendre les décisions nécessaires pour améliorer le contrôle interne et la
démarche à entreprendre pour récupérer les actifs détournés.
3. Démarche à adopter face au risque de falsification des comptes
3.1. Appréciation du risque de production d'états de synthèse frauduleux

La fraude peut être détectée par diverses façons, elle peut même être dénoncée par un tiers qui
est en est au courant. Le CAC doit avoir un esprit critique approprié pour mesurer le degré
d'exposition des états de synthèse aux agissements frauduleux. Pour se faire, il doit collecter
suffisamment d'informations en se servant de plusieurs techniques notamment :
• Les entretiens avec les responsables du processus d'information financière puisque le
CAC ne peut apprécier la qualité des états de synthèse sans juger de celle des
différents acteurs qui interviennent à leur production, ils lui permettent de savoir si les
actionnaires influencent le processus de préparation des comptes, et surtout connaître
la politique fiscale de l'entreprise afin d'apprécier le degré de présence du souci fiscal
dans la production des états de synthèse.
• La revue analytique qui lui permet d'être attentif vis-à-vis des fluctuations inattendues
et des faits surprenants pouvant entacher les informations financières.
• L'appréciation des facteurs de risque répartis selon trois catégories à savoir: les
caractéristiques du management qui s'intéressent à la qualité et l'efficacité des
dirigeants de l'entreprise, les caractéristiques de la stabilité financière et d'exploitation
et les conditions du secteur d'activité de l'entreprise.
3.2. Démarche du CAC en cas de présomption de fraudes sur les comptes
3.2.1 En cas de présomption de comptes frauduleux
Suite à une présomption de manipulations frauduleuses, le CAC pourrait estimer nécessaire
d'entreprendre certaines actions notamment:
• Des actions d'ordre général : comme le renforcement de l'équipe de la mission en
intégrant des collaborateurs bien expérimentés pour pouvoir faire face aux diverses
malversations;
• L'extension des travaux d'audit en cas de détection d'insuffisance au niveau des
contrôles initialement programmés pour la mission ou d'inadéquation dans le timing
prévu pour leur exécution ;
• La démission du CAC: des restrictions et des limitations comme le refus de la
direction que certains clients fassent l'objet d'une confirmation extérieure ou qu'elle
refuse la présence du CAC dans l'inventaire physique privent ce dernier de sont droit

54
d'utiliser ses diligences professionnelles nécessaires pour exprimer une opinion su les
états de synthèse de l'entreprise ce qui le poussera à se retirer de la mission et refuser
de certifier les comptes.
322 Diligences en cas de détection de comptes frauduleux
En cas de détection de manipulations comptables frauduleuses, il appartient au CAC de:
• Proposer des ajustements pouvant porter sur des écritures comptables si certains
comptes sont erronés ou sur la présentation des états de synthèse si l'entreprise a
procédé à des reclassements au niveau du bilan ou du CPC.
• Communiquer aux organes de surveillance les irrégularités découvertes, les postes qui
devront être modifiés ainsi que les jugements professionnels qu'il porte sur les aspects
des principes comptables appliqués dans la préparation des états de synthèse en vue
d'aider le conseil d'administration dans l'examen de ses comptes et éviter tout
malentendu sur les ajustements proposés par le CAC.

CONCLUSION
Les détournements présentent un risque réel pour l'entreprise, et l'utilisation de divers moyens
frauduleux complique l'appréciation du risque de détournement. Les dirigeants sont tenus de
déployer des efforts très importants pour créer un environnement honnête et de valeurs
morales élevées, et mettre en place des contrôles efficaces et fiables pour assurer par la même
occasion une maîtrise des risques de fraude. Leur responsabilité prime alors sur celle du CAC,
mais le rôle de ce dernier reste primordial puisqu'il a l'obligation de mettre en exergue tous les
moyens dont il dispose pour déceler le risque, évaluer son impact et le communiquer aux
utilisateurs du rapport.

55
CHAPITRE VI :

CAS PRATIQUES ̏ LE CAC FACE AUX


RISQUES DE FRAUDES DANS UNE SOCIETE
Cas du cycle achats-fournisseurs

56
Introduction
Face à la responsabilité qu'ils ont, les commissaires aux comptes modélisent
leur travail sous forme de diligences normalisées et admises pour toutes leurs
missions.

Ces diligences s'articulent autour de plusieurs étapes qui tentent de minimiser le


risque de non détection en contrôlant les processus et les comptes de la manière
la plus exhaustive possible.

Nous allons donner entamer ce chapitre en présentant le milieu de travail dans


lequel nous avons développé le thème de notre rapport, et essayer de récapituler
tous les travaux effectués au sein d'une mission type de commissariat aux
comptes, et pointer du doigt les tests relatifs à la détection de fraudes qu'un
commissaire aux comptes pourrait rencontrer en auditant le cycle Achats-
Fournisseurs.

SECTION 1 : : ETUDE QUALITATIVE

1/7
2/7
Quels sont les types de fraude que le commissaire aux comptes est censé
détecter ?
13 réponses
Blanchiment d’argents
Fraude fiscale, vol
Détournements de fonds
Fraude fiscale
Vol, fraude fiscale
Blanchiment d’argent
Fausse déclaration
Vol, détournements de fonds, fraude fiscale
Détournements de fonds
Vol, fraude salariale
Aucun type
Fraude fiscale, vol
Détournements de fonds

3/7
4/7
5/7
6/7
7/7
8/7
ANNEXES

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES FACE AUX RISQUES


DE FRAUDE

1. Quel poste occupez-vous actuellement au sein de votre cabinet ?

Une seule réponse possible.

Associé
Manager
Auditeur senior
Auditeur junior

2. Combien d’années d’expérience ?

Une seule réponse possible.

Moins de 2 ans
Entre 2 et 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Plus de 10 ans

3. Est-ce que vous prenez en considération le risque de fraude en intervenant


dans l’entreprise auditée ?

Une seule réponse possible.

Oui, toujours
Pas forcement
Non, pas du tout

4. Est-ce que vous avez déjà confronté des cas de fraude durant vos années
d’expériences ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

9/7
5. Si oui, est ce que vous l’avez découvert suite à une investigation ou bien vous
l’avez constaté par coïncidence ?

Une seule réponse possible.

Détection
Constatation

6. Quels sont les types de fraude que le commissaire aux comptes est censé
détecter ?

7. Durant vos expériences et missions, étiez-vous amené à élargir les échantillons


choisis pour pouvoir détecter la fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

8. En auditant le cycle Achats-fournisseurs vous soupçonnez l’existence d’un


risque de fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

9. Quels sont les contrôles anti-fraude prédominants ?

Une seule réponse possible.

Audit externe des états financiers


Service d’audit interne
Formation anti-fraude des employés
Rotation de poste

Récompenses pour les lanceurs d’alerte

10
/7
10. Quelles sont les principales faiblesses du contrôle interne qui contribuent à la
fraude interne ?

Une seule réponse possible.

Absence de mécanisme de signalement


Hiérarchie peu claire,
Absence de formation anti-fraude des employés
Absence de contrôles indépendants/audits,
Absence de personnel compétent dans les rôles de supervision,
Autre :

11. Quels services présentent le plus grand risque de fraude ?

Une seule réponse possible.

Conseil d'administration
Achats
Ventes
Finance
Comptabilité
Ressources humaines
Autre :

12. Comment les organisations victimes sanctionnent-elles les fraudeurs ?

Une seule réponse possible.

Licenciement

L'auteur ne fait plus partie de l'organisation


Accord transactionnel
Démission permise ou requise
Mise à l'épreuve ou suspension
Absence de sanction

11
/7
13. Pourquoi certaines organisations renoncent-elles à signaler les cas aux
autorités ?

Une seule réponse possible.

Peur de la publicité négative


Manque de preuves
Disparition de l'auteur
Sanctions internes
Mesures disciplinaires
Accords transactionnels privés

14. Est-ce qu’il y a des cycles de formations qui visent à vous préparer pour
détecter, prévenir le risque de fraude et développer un esprit vigilant ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

15. L’absence de telles formations peuvent-elles impacter négativement la


capacité de l’auditeur à détecter la fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui sûrement
Peut être
Non

16. En parallèle avec vos missions de certifications, est ce que vous offrez des
services de conseils à vos clients ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

17. Si oui, est ce que ce genre de services met en cause votre indépendance ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

12
/7
18. La répétition des missions, peut-elle impactée votre indépendance en matière
de détection des anomalies significatives liées de la fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui

Peut-être
Non

19. Quelles sont les signes comportementaux des fraudeurs ?

Une seule réponse possible.

Vivre au-dessus de ses moyens


Difficultés financières
Relation inhabituellement étroite avec un fournisseur/client
Problèmes de contrôle, refus de partager les tâches
Divorce/Problèmes familiaux

Autre :

20. Avez-vous déjà pris connaissance de l’existence d’un audit de fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

21. Une telle mission peut-elle être efficace pour détecter et prévenir les cas de
fraude ?

Une seule réponse possible.

Oui
Non

22. Est-ce que les entreprises marocaines demandent ce type d’audit ?

Une seule réponse possible.

Oui
Rarement
Non
13
/7
Bibliographie

• Rachid HASNAOUI « Technique D’audit et de Contrôle Interne » Edition 2022.


• Cours d’Audit Comptable et Financier , Pr Zakaria EZ-ZARZARI,2022
• Olivier BRUEL « Management des Achats : Décisions Stratégiques, Structurelles et
Opérationnelles » Edition Economica 2007.
• Lionel Collins, GERARD V « Audit et Contrôle Interne : Aspects financiers,
opérationnels et stratégiques » 4éme édition DALLOZ ,1992.
• Mohamed MAHYANI « Audit Et Contrôle Interne » Edition Audit et Analyse
• EL HASSANI M, « La fraude », Edition EL Harmattan, 1995.
• GALLET O, «< Halte aux fraudes: Guide pratique pour les managers et auditeurs »,
Editions DUNOD, 3ème édition 2014.
• MASNAOUI, « Mémento comptable marocain », Editions Masnaoui & Associés, 1ère
Edition 1995.
• PERROTIN R, SOULLET F, «Le manuel des achats: Processus, Management, Audit
»>, Editions d'organisation, 2007.
• RENARD J, « Théorie et pratique de l'audit interne ». Paris Edition d'organisation,
2002.
• YAICH A. «Normes pratiques et procédures de contrôle interne », Comptabilité
financière, Editions Raouf Yaich, 1997.

14
/7
Webographie :
• APIA (Administrateurs Professionnels Indépendants Associés) Le risque de fraude
dans les entreprises rôle administrateurs
http://www.apia.asso.fr/offres/doc_inline_src/373/APIA+nB017+BaT.pdf
• Audit et reporting financier : http://www.auditfinancier.net/ Compagnie nationale des
commissaires aux comptes (Normes internationales d'audit ISA):
https://www.cncc.fr/publications.html
• Guide pour l'utilisation des normes internationale d'audit dans l'audit des PME:
https://www.ifac.org/system/files/uploads/Trans/ISA
• Ordre des experts comptables (Manuel des normes): http://www.oecmaroc.com/

15
/7
Table des matières :
SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………….
INTRODUCTION GENERALE …………………………………………………………………………….
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE CYCLE ACHATS-
FOURNISSEURS……………………………………………………………………………………………
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………..
Section 1 : le commissaire aux comptes………………………………………………………………………
1- Définition………………………………………………………………………………………………..
2- Ses missions …………………………………………………………………………………….
Section 2 : organisation du processus achats-fournisseurs……………………………………………………
1- Différence entre les fonctions Achat et Approvisionnement ………………………………………..
2- Stratégie et politique d'achat en entreprise : ………………………………………………………………
3- Les étapes du circuit Achats-fournisseurs …………………………………………………………………
4- Les services intervenants ………………………………………………………………………………….
Section 3 : importance du processus achats-fournisseurs……………………………………………………..
1- Importance des achats selon la taille et l'objet social de l'entreprise …………………………………………
2- Importance par les actifs générés ……………………………………………………………….
3- Importance des achats dans la réalisation des profits ………………………………………………………
Section 4: approches comptable et fiscale du cycle achats-fournisseurs…………………………………..
1. Traitement et principes comptables relatifs aux opérations du cycle …………………………………………….
1.1. Principes comptables relatifs à ces opérations ……………………………………………………………
1.2. Modalités de comptabilisation ……………………………………………………………………………….
2. traitement fiscal des comptes du cycle achats-fournisseurs …………………………………………………….
2.1 Les charges déductibles………………………………………………………………………………………..
2.2 Les charges non déductibles………………………………………………………………………………….
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………….

CHAPITRE II : L'AUDIT DU CYCLE ACHATS FOURNISSEURS………………………………


INTRODUCTION………………………………………………………………………………………….
Section 1 : phase d'évaluation du contrôle interne du cycle…………………………………………..
1. définition et objectifs du contrôle interne du cycle achats-fournisseurs ……………………………………
1.1. Définition du contrôle interne………………………………………………………………………………..
1.2 Objectifs du contrôle interne du cycle achats-fournisseurs…………………………………………………….
2. questionnaire de contrôle interne…………………………………………………………………………
2.1 Déclenchement de la commande ………………………………………………………………………………
2.2 Réception des marchandises et services……………………………………………………………….
2.3 Contrôle des factures……………………………………………………………………………………………
2.4 Comptabilisation des factures et avoirs……………………………………………………….
2.5 Provisions pour factures à recevoir ………………………………………………………………….
2.6 Justification des soldes……………………………………………………………………………………..
2.7 suivi des litiges………………………………………………………………………………………………….
3. tests de conformité et évaluation préliminaire du contrôle interne …………………………………………
3.1. Tests de conformité ………………………………………………………………………………..
3.2.évaluation préliminaire du contrôle interne ………………………………………………………….
4. tests de permanence et évaluation définitive du système ………………………………………………………..
4.1. Tests de permanence ……………………………………………………………………………………….
4.2.évaluation définitive du contrôle interne………………………………………………………………….
5. mise en place de la frape et de la matrice des recommandations ………………………………………………
Section 2 : phase d'examen des comptes……………………………………………………………………
1. objectifs de l'examen des comptes et les contrôles à effectuer sur les comptes du cycle …………………
2. établissement de la feuille maîtresse et analyse de la revue analytique ……………………………….
2.1. établissement de la feuille maîtresse du cycle achats fournisseurs ……………………………….
2.2 Analyse de la revue analytique………………………………………………………………………
3. analyse des données de l'entreprise (échantillonnage et seuil de signification)……………………………
3.1. L’échantillonnage ……………………………………………………………………………………….
3.2. Détermination du seuil de signification …………………………………………………………………..
4. circularisassions des fournisseurs ……………………………………………………………………….
5. travaux de contrôle …………………………………………………………………………………………
5.1. Tests de cohérence et de validation ……………………………………………………………………
5.1.1 Tests de cohérence ……………………………………………………………………………………..
5.1.2 Tests de validation…………………………………………………………………………………….
5.1.3 Validation par exploitation des documents internes de l'entreprise…………………………………..

16
/7
5.1.4 Validation par examen de dénouement…………………………………………………………………..
5.2. Exploitation des données de circularisassions ………………………………………………………..
5.3. Contrôle du cut-off …………………………………………………………………………………….
5.4. Revue des factures non parvenues…………………………………………………………….
5.5. Analyse des fournisseurs débiteurs……………………………………………………………………..
5.6. Dettes en monnaies étrangères …………………………………………………………………………
5.7. Détails des examens à effectuer pour le cycle achats-fournisseurs …………………………………….
5.7.1 Examen des comptes de tiers……………………………………………………………………….
5.7.2 Examen des comptes de charges…………………………………………………………………….
Section 3: opinion et rapport sur les états financiers………………………………………………….
1. la synthèse des travaux d'audit …………………………………………………………………………
2. rapport et opinion de l'auditeur ………………………………………………………………………..
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………

CHAPITRE III : LE CAC FACE AUX RISQUES DE FRAUDES LIES AU CYCLE ACHAT-
fournisseurs……………………………………………………………………………………………..
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………
Section1: principaux schémas de détournements d'actifs et falsification…………………………….
1. falsification de la facturation …………………………………………………………………..
1.1. La création des fausses factures ……………………………………………………………………
1.1.1 L’établissement d'une fausse facture …………………………………………………………….
1.1.2 Le paiement de la fausse facture :…………………………………………………………………
1.2. La surfacturation: ……………………………………………………………………………………
2. falsification des moyens de paiement ……………………………………………………………………
2.1. L’émission de chèques falsifiés et des virements frauduleux: ………………………………………….
2.1.1 Les chèques falsifiés :……………………………………………………………………………………..
2.1.2 Les virements frauduleux…………………………………………………………………………………….
2.2. La falsification de l'endossement des chèques ……………………………………………………………..
3. autres cas fréquents de détournements ………………………………………………………………………
3.1. La suppression d'un enregistrement : …………………………………………………………………..
3.2. Le double règlement ……………………………………………………………………………………………
3.3. L’achat injustifié ……………………………………………………………………………………………..
3.4. Le détournement d'un remboursement reçu d'un fournisseur …………………………………………
4. falsification des états de synthèse ………………………………………………………………………………
4.1. La surestimation de la situation financière de l'entreprise …………………………………………………..
4.2. La sous estimation de la situation financière de l'entreprise ……………………………………………….
Section2: mesures de prévention contre ces risques de fraudes………………………………………….
1. mise en place d'un contrôle interne efficace ………………………………………………………………….
1.1. L’identification et la gestion des pressions personnelles et professionnelles ………………………………..
1.2. Suppression des opportunités …………………………………………………………………………………
1.3. Promotion des valeurs éthiques …………………………………………………………………………..
2. rôle préventif du commissaire aux comptes
Section 3 : le CAC face aux risques de fraudes lies au cycle achats fournisseurs dans une mission d'audit
légal……………………………………………………………………………………………………
1. responsabilités et obligations du CAC face à la fraude ……………………………………………….
1.1. Obligations du CAC …………………………………………………………………………………
1.2. Responsabilité civile ………………………………………………………………………………………..
1.3. Responsabilité pénale …………………………………………………………………………………….
1.4. Responsabilité disciplinaire ……………………………………………………………………………
2. démarche à adopter pour apprécier le risque de détournements d'actifs ………………………………………….
2.1. Appréciation du risque de détournements d'actifs …………………………………………………..
2.2. Démarche du CAC en cas de présomption de détournements d'actifs …………………………….
2.2.1 En cas de détournement présumé ……………………………………………………………………….
2.2.2 En cas de détection de détournements……………………………………………………………………….
3. démarche à adopter face au risque de falsification des comptes ……………………………………………
3.1. Appréciation du risque de production d'états de synthèse frauduleux ………………………………………
3.2. Démarche du CAC en cas de présomption de fraudes sur les comptes ………………………………………
3.2.1 En cas de présomption de comptes frauduleux………………………………………………………………
3.2.2 Diligences en cas de détection de comptes frauduleux…………………………………………………
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………..

17
/7

Vous aimerez peut-être aussi