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FINANCIERES ET COMPTABILITES
Thème :
Commissariat Aux Comptes et Gouvernance
d’Entreprise : Normes et Applications.
6éme Promotion
REMERCIMENTS
Au terme de ce travail, je remercie Dieu le tout-puissant pour
travail.
travail.
personnes qui nous ont apporté leurs aides et qui d’une manière
terme ce travail.
I
DEDICACE
Je dédie plus particulièrement ce travail à mes très
profond respect.
Safia
II
Liste des abréviations
Liste des abréviations
Abréviations Significations
CAC Commissaire Aux Comptes
CNCC Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
CA Conseil d’Administration
DG Direction Général
AGO Assemblé Générale Ordinaire
AGE Assemblé Générale Extraordinaire
TCR Tableau de Compte de Résultat
ISA International standards Auditing
IFAC International Federation of Accountants.
IAASB International Auditing and Assurance Standards Board
EURL Entreprise Unipersonnel A Responsabilité Limité
SARL Société A Responsabilité Limité
SPA Société Par Action
FIFO First In First Out
TVA Taxe sur La Valeur Ajoutée
CNC Conseil National de la Comptabilité
CRCC Conseils Régionaux Des Commissaires aux Comptes
NAA Normes Algériennes d’Audit
OCDE Organisation De Coopération Et De Développement Economique
ONG Organisation Non Gouvernementale
AG Assemblée Générale des Actionnaires
Acte Uniforme Relatif aux Droits des Sociétés et des Groupements
AUDSGIE d’Intérêts Economiques
NEP Norme d’Exercice Professionnel
GE Gouvernance d'Entreprise
CARE Cercle d’Action et de Réflexion Autour de L’entreprise
APAB Association des Producteurs Algériens de Boissons
FCE Forum des Chefs d’Entreprise
MPMEA Ministre de la PME et de l’Artisanat
SFI Société Financière Internationale
GOAL08 Gouvernance Algeria 2008
PME Petites et Moyennes Entreprises
SEC Securities Exchange Commission
III
Liste des abréviations
IV
Liste des tableaux
Liste des tableaux
N° Intitulé Page
V
Liste des figures
Liste des figures
N° Intitulé Page
VI
Sommaire
Sommaire
VII
Introduction générale
Introduction Générale
1
Les parties prenantes : ce sont l’ensemble des personnes physiques et morales qui sont concernées par une
entreprise, et qui influencer ses décisions. Tels les créanciers, les fournisseurs, les clients, les dirigeants, les
salariés. Elles se distinguent notamment par leur pouvoir basé sur ce qu’elles apportent à une entreprise, ainsi
que sur ce qu’elles en attentent.
2
(Enron en novembre 2001 ; Anderson en janvier 2002 ; Worldcom en mars 2002 ; Vivendi en juillet 2002 ;
Global Crossing en janvier ; Elf et Crédit Lyonnais 2004, etc.)
1
Introduction Générale
3
Carassus D., Cormier D «Normes et pratiques de l’audit externe légal en matière de prévention et de
détection de la fraude», (2003), p.171-188.
2
Introduction Générale
Une analyse approfondie de cette problématique nous a amené à poser les questions
sous-jacentes suivantes :
En quoi consiste la démarche du CAC et quelles sont les
normes qui la régissent ?
En quoi consiste la gouvernance d entreprise ?
Quel est le rôle du CAC dans la gouvernance d’entreprise ?
Comment est-ce que la qualité de la mission du CAC
influence-t-elle la gouvernance de l’entreprise ?
Pour aborder cette problématique, nous allons examiner les hypothèses suivantes :
3
Chapitre I :
Le Commissariat Aux Comptes
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
Introduction
L’audit externe est un examen indépendant et formel de la situation financière établie
par les sociétés. Son objectif principal est de s’assurer de la pertinence des rapports de la
direction et de la crédibilité des états financiers.
Par ailleurs, les travaux d’audit externe peuvent varier en fonction des objectifs. En
effet, un auditeur externe est en mesure d’effectuer plusieurs formes d’audit ; le plus répondu
est l’audit légal des états financiers, appelé aussi commissariat aux comptes.
Le commissariat aux comptes est une mission d’audit à caractère légal, imposée par les
lois sur les sociétés, d’où l’appellation « Audit Légal ». Le CAC a pour mission principale et
permanente de vérifier annuellement les comptes, en vue d’émettre son avis sur leur
régularité, sincérité et image fidèle, et ce, en se référant à des normes relatives a cette
profession.
Section 1 : Généralités sur L’audit externe
Aujourd’hui, l’audit externe se situe au centre des débats dans la mesure où, non
seulement il est susceptible de garantir la sincérité, l’exactitude et la pertinence des états
financiers de l’entreprise, mais aussi car il peut être appréhendé comme un moyen permettant
de répondre à l’obligation de révision des comptes1 .
A travers ce point, nous allons voir l’audit externe et ses différentes formes, les
principales différences entre ces derniers, les risques ainsi que les principes liés à l’audit
externe.
1.1. Définition et objectifs del’audit externe
Avant d’aborder l’audit externe, il semble nécessaire de voir la notion de « l’audit ».
1.1.1. L’audit
Le concept de l’audit est un concept ancien, visait à vérifier et protéger les états
financiers. C’est pour quoi la mission de l’audit à longtemps été liée à la Cour des
comptes2.Comme disait Mikol, il s’agitd’une mission de vérification comptable.
Bécour et Bouqui, définit l’audit comme « l’activité qui applique en toute indépendance
des procédures cohérentes et des normes d’examen en vue d’évaluer l’adéquation, la
1
Carassus D., Gregorio G., « Gouvernance et audit externe : une approche historique comparée à travers
l’obligation de reddition des comptes », communication à la 9 ème journée d’histoire de la comptabilité et du
management, 2003, p.4.
2
Mikol A., « forme d’audit : L’audit interne encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit »,
Economica, Paris, 2000, p.734.
4
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
pertinence, la sécurité et le fonctionnement de tout ou partie des actions menées dans une
organisation par référence à des normes »3.
En général, l'audit est défini comme un processus systématique d'objectivité et
d’évaluation des preuves concernant l'état actuel de l'entité, région, processus, compte
financier, en la comparant aux critères acceptés et prédéterminé, et communiquer les résultats
aux utilisateurs prévus.
1.1.2. Définition de l’audit externe
L’audit externe est présenté comme un examen indépendant de l’entreprise qui touche
principalement le domaine comptable et financier, et qui est exercée par des professionnels
qu’on nomme « Commissaire Aux Comptes» (CAC) leur mission consiste à certifier
l’exactitude des comptes, résultats et états financiers.
Selon la pensé de Jacques Renard« l’audit externe est une fonction indépendante de
l’entreprise dont la mission est de certifier l’exactitude des comptes, résultat et états
financiers »4.
Autrement, l’auditeur externe certifie les comptes à l’intention de tous ceux qui en ont
besoin : actionnaires, banquiers, autorités de tutelle, clients et fournisseurs, etc.5. Il constitue
un des mécanismes de régulation des relations entre actionnaires et dirigeants 6 , la raison pour
la quel le statut de l’auditeur externe financier, est défini dans un cadre légal et réglementaire.
En définitive, l’audit externe à pour finalité de porter une opinion sur les comptes et
résultats de l’entreprise, et s’intéresse à la manière dont l’entreprise définises objectifs (la
manière dont l’entreprise dirigent les moyens mis à la disposition de ses dirigeants).
1.1.3 Les objectifs de l’audit externe
L’auditeur externe vise à certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des
comptes, résultats et états financiers de l’entreprise. Par ailleurs, les objectifs généraux d’une
pratique d’audit externe consistent à vérifier que les résultats obtenus correspondent aux
résultats prévus. Il s’agit notamment de7 :
- vérifier que les procédures comptables ont été respectées ;
- détecter des dysfonctionnements éventuels, leurs causes et mettre en évidence
les améliorations nécessaires ;
3
Bécour J.C., Bouquin H., « Audit Opérationnel: Entrepreneuriat, Gouvernance et Performance », Economica,
Paris, 2008, p.12.
4
Renard J., « Théorie et pratique de l’audit interne », 5ème édition d’Organisations, Paris, 2004, p.69.
5
Idem, p. 80.
6
Jensen M., Meckling W., « Theory of the firm: managerial behavior, agency cost, and ownership structure»,
Journal of Financial Economic, 1976, p.305-360.
7
Sur le site internet, Audit externe : définition et objectifs - Ooreka, date de consultation, le 15/02/2021
5
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
8
Idem.
9
Mikol A., op. cit, p. 740.
10
Idem, p. 740.
6
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
Audit externe
Caractéristiques
Légal Contractuel
12- Révocation Mission institutionnelle normalement par les Précisée dans le contrat
instances judiciaires sur demande de l’entreprise
Contrôlée
7
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
Source : Sadi N E., Maazouz A., 1999, "Pratique de commissariat aux comptes en Algérie" 11.
1.3. Les objectifs de l’audit externe
La finalité de la mission d’audit financier est divisée en sept (07) objectifs d’audit
énumérés ci-dessous, appelés aussi assertions d’audit.
L’auditeur, tout au long de sa mission, doit s’assurer que les transactions et les éléments
qui constituent les comptes répondent aux divers critères qui assurent leur qualité. Ils’agit
également de mesures que doivent appliquer les entreprises dans l’élaboration de leurs états
financiers, ces objectifs sont comme suit 12:
L’intégralité (Exhaustivité) : L’auditeur doit vérifier si toutes les opérations
(actifs, dettes et transactions) ont été enregistrées dans les comptes annuels, et que tous les
faits importants y ont été mentionnés dans les états financiers (bilan, TCR et annexes).
L’exactitude : L’objectif d’exactitude signifie que toutes les informations
financièreset autres informations concernant l’activité de l’entreprise sont données fidèlement
et enregistrées dans les comptes pour leurs montants exacts et réels (arithmétiquement et
conformément aux principes comptables).
L’évaluation : Cet objectif d’évaluation signifie que toutes les opérations
comptabilisées doivent être évaluées conformément aux principes et méthodes d’évaluation
généralement admis (bonne méthode, application de manière constante d’un exercice a un
autre) par exemple les opérations d’achat sont évaluer à leurs couts historiques.
L’existence ou la réalité : Cet objectif signifie que pour les éléments matériels
(immobilisations, stocks...) une réalité ou existence physique, et pour les autres éléments
(actifs, passifs, charges et produits), la traduction d’opérations réelles effectuées (par
opposition à des opérations fictives), c’est-à-dire que les actifs qui apparaissent au bilan
correspondent à des droits réellement acquis, et de même les passifs représentent
desobligations réellement existantes.
11
Sadi N.E., Maazouz A., "Pratique de commissariat aux comptes en Algérie". Édition société national de
comptabilité, 1999, p.125.
12
Site web : Http //www. Fr.scribd.com, Audit comptable et financier, consulté le 13 mars 2021 à 12 :54.
8
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
La séparation des exercices (Cut off) : Il vise une bonne démarcation entre
les exercices successifs. Il s’agit de rattacher à chaque exercice tous les produits et les charges
qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice) et ceux-là seulement.
Les droits et obligations : Les actifs ou les dettes détenues par l’entité à une
date donnée reflètent des droits réellement acquis ou d’obligations effectivement à sa charge.
Il faut donc procéder à la vérification des titres de propriété, des actes et des conventions.
La présentation et information : Cet objectif de présentation et d’information
signifie que les opérations sont présentées dans les comptes conformément aux règles
comptables généralement admises en la matière, appliquées de façon constante. En outre, il
signifie que les états financiers sont accompagnés de toutes les informations (annexes)
requises par les textes, et nécessaires à leur compréhension.
1.4. Les risques liés à l'audit externe
Selon l’IFAC, le risque d’audit désigne «le risque selon lequel l’auditeur exprime une
opinion incorrecte sur les états financiers soumis à son contrôle du fait d’erreurs
significatives contenues dans ces états».
Cependant, la norme ISA 315 modifiée, relative à l'identification et évaluation des
risques d’anomalies significatives par la connaissance de l'entité et de son environnement,
énonce que l’auditeur doit identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives,
provenant de fraudes ou résultant d’erreurs, au niveau des états financiers ou des assertions13,
par la connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne,
fournissant ainsi une base pour concevoir les procédures d’audit à appliquer en conséquence
et mettre en œuvre des réponses aux risques évalués d’anomalies significatives.
La notion du risque d’audit légal apparaît comme complexe et difficilement saisissable.
Toutefois, la norme internationales d'audit 200, distingue deux composantes et elle énonce
clairement que le risque d’audit est fonction des risques d’anomalies significatives et du
risque de non-détection14.
1.4.1. Le risque de non-détection
Le risque de non-détection est défini comme étant le risque que les procédures mises en
œuvre par l’auditeur, pour réduire le risque d’audit à un niveau suffisamment faible pour être
acceptable, ne détectent pas une anomalie qui existe et qui pourrait être significative, qu’elle
soit prise individuellement ou cumulée avec d’autres anomalies.
13
Assertions : Déclarations de la direction, explicites ou autres, sous-tendant les états financiers, utilisées par
l’auditeur pour examiner les différents types d’anomalies qui peuvent survenir.
14
Ayachi F., « commissariat aux comptes et gouvernance d’entreprise » Thèse de doctorat en science
commerciale, université d’Oran 2017.p 62.
9
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
Risque d’audit
Entité Auditeur
Source : Obert R., Mairessem., « Comptabilité et audit », 2eme Edition Dunod, Paris, p.442.
10
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
11
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
16
CNCC ; Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes.
17
IFAC; International Federation of Accountants.
12
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
La régularité : La notion de régularité peut être cernée par rapport au respect dans
l’établissement des comptes, des dispositions légales et réglementaires (code de commerce,
législation fiscale, et des usages et principes comptables généralement admis, d’autre part) 18.
La sincérité : La sincérité est le fait de « traduire la connaissance que les
responsables de l’établissement des comptes ont de la réalité et l’importance relative des
événement enregistrés »19.La sincérité est l’application de bonne foi des règles et
réglementations, car un bilan est sincère que si ceux qui l’on établi se sont efforcés de donner
une image fidèle de la situation de l’entreprise.
L’image fidèle : Les données comptables doivent montrer une image objective et
aussi proche que possible de la réalité de l’entreprise. La certification du Commissaire Aux
Comptes ne débouche pas sur la certitude que les états financiers contrôlés sont fiables. La
certification constitue l’assurance, pour l’utilisateur des ces comptes, qu’un professionnel
compétent et indépendant a effectué un certain nombre de procédures de vérification,
déterminées selon les normes en vigueur de la profession, que ces vérifications se sont
révélées satisfaisantes et que les états financiers reflètent bien la situation financière de la
société à la date de clôture.
2.4. Les normes relatives à la mission du CAC
La réalisation de toute mission d’audit, quelque en soit les objectifs, par les
professionnels comptables, ne se fait pas au gré de leurs inspirations mais dans le respect de
normes. Ces dernières sont un ensemble de règles précises et formalisées édictées par l’IFAC,
ou sa commission l’IAASB (International Auditing and Assurance standards board)
généralement reconnues au plan international. Elles constituent à la fois une aide dans la mise
en œuvre des méthodes et techniques et un recours en cas de difficultés, dans le déroulement
de la mission. Ces normes externes conduit souvent les cabinets d'audit à définir, leur niveau
pour leurs collaborateurs. Ainsi, les normes en audit sont abordées généralement selon une
structure reconnue internationalement.
2.4.1. Les normes générales
Les normes générales sont personnelles par nature, le plus souvent elles sont sensées
retraduire des règles figurant au niveau de code d’éthique des organisations professionnelles
et s’appliquent donc aux professionnels, tant dans leur missions d’audit que dans leurs autres
missions. Quelles que soient les modalités de présentation, on retrouvera dans la plupart des
18
Tafighoult R., « La comptabilité financière selon les normes comptables algériennes » ; 1ereEdition, Alger,
2015. P23.
19
Idem, p. 23.
13
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
20
Ayachi F., op. cit, p .06.
14
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
critères de qualité dans l'exécution des travaux qui leur sont délègues. L’auditeur doit exécute
sa mission, en respectant des règles d’éthique ;de déontologie et des normes d’audit
comptable et financier.
2.4.1.4. Secret professionnel
L’auditeur ou le CAC est tenu au secret professionnel non seulement à l’égard des tiers,
mais aussi à l’égard des actionnaires et administrateurs pris individuellement. Donc ,
l’auditeur doit veiller à la protection des informations de caractère confidentiel qu’il recueille
tout au long de ses missions qui ne doivent être divulguées à aucun tiers sans y être
autorisation ou une obligation légale ou professionnelle de le faire.
2.4.2. Les normes de travail
Pour garantir la qualité des travaux, l’auditeur ne doit pas seulement être compétant et
indépendant ; il faut encore que les travaux misent en œuvre soient suffisants pour aboutir à
une opinion valable sur la régularité et la sincérité des comptes. Les normes de travail en
matière d’audit définissent à la fois ce que doit être le travail de l’audit et comment il doit être
organisé. En sa qualité, l’auditeur effectue des vérifications spécifiques légales ou des
interventions connexes pour lesquelles les normes à respecter sont particulières.
2.4.2.1. Orientation et planification de la mission
L’auditeur ou CAC doit obtenir une connaissance globale des particularités de
l’entreprise à auditer, de ses zones de risques, des domaines et système significatifs, afin
d’orienter sa mission, planifier ses contrôles et éviter d’éviter ultérieurement des travaux
inutiles qui ne serviraient pas les objectifs de la mission.
2.4.2.2. Appreciation du contrôle interne
A partir des orientation élaborées à l’issue de la phase connaissance de l’entrprise à
audité par le descriptif de mission et le plan d’approche, l’auditeur effectue une etude et une
évaluation des systémes jugés significatifs en vue :
- d’identifier les contrôles internes sur lesquels il souhaite s’appuyer ;
- d’identifier les risques d’erreurs dans le traitement des données ;
- d’en deduire un programmme de contrôle des comptes adoptées.
2.4.2.3. Obtention d’éléments probants
La recherche d’éléments probants n’est pas une étape de la démarche de la mission
d’audit. En effet, l’auditeur ou CAC commence à chercher ces éléments dès la prise de
connaissance lors des entretiens avec les dirigeants, et poursuit cette recherche lors des
contrôles des comptes. l’auditeur doit mettre en œuvre, tout au long de sa mission, des
15
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
procédures d’audit et assertions pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés lui
permettant d’acquérir l’assurance raisonnable pour formuler une opinion motivée.Les
éléments probants désignent les informations collectées par l’auditeur à partir desquels, il peut
fonder une assurance raisonnable lui permettant de délivré son opinion motivée (auditeur) ou
sa certification (CAC).
Les procédures mises en œuvre par l’audit en vue d’obtention des éléments probants
suffisants et appropriés sont :
- la procédure d’évaluation des risques : afin d’acquérir la connaissance
suffisante de l’Entité auditée, et de son environnement y compris la qualité de
son contrôle interne.
- les tests de procédures : ce sont les tests de conformité et les tests de
permanence
- les contrôles de substance ;
- les demandes de confirmations directes ;
- d’autres procédures sont, également, utilisées comme : la demande
d’information, l’inspection des enregistrements ou des documents et des actifs
corporels, le contrôle arithmétique.etc.
2.4.2.4. Délégation et supervision
La taille de certaines entreprises, le volume des travaux de contrôle et les délais de
réalisation de la mission peuvent amener le Directeur de la mission d’audit à déléguer une
partie de ses travaux. L’audit est généralement un travail d’équipe. Le Directeur de la mission
peut se faire assister ou représenter par des collaborateurs.
La supervision s’exerce tout au long de la mission, afin de s’assurer que les travaux
progressent selon le programme et les délais prévus et que tout problème est résolu
rapidement. Lorsque la supervision n’entraine aucun commentaire ou prise de position, sa
trace peut être matérialise par un paraphe sur les feuilles de travail établies par le
collaborateur. Dans le cas d’une mission de commissariat aux comptes, le CAC doit assurer
personnellement les travaux suivants :
- arrêté du programme général de travail pour l’exercice à auditer ;
- désignation du chef de mission et des collaborateurs qui l’assistent ;
- supervision de l’exécution de la mission ;
- appréciation des grandes options prises par la société auditée au moment de
l’arrêté des comptes en matière d’évaluation et d’appréciation ;
16
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
17
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
21
Source : Bertin E., Godweski CH et Khelassi R., « manuel comptabilité et audit», Alger, BERTI Editions,
2013, p.642.
18
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
22
Mikol A., « audit financier et commissariat aux comptes », 3éme édition e-thèque, 121 rue Chanzy - Lille-
Hellemmes, 2003, p.59.
19
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
20
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
21
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
contrôlée pour vérifier, contrôler et émettre un avis (certificat) sur la sincérité et la régularité
des comptes et des documents comptables de l’entreprise
-Au terme de loi algérienne l’article n°22 de la loi n°10-01 prévoit que: "est
commissaire aux comptes, au sens de la présente loi, toute personne qui, en son nom propre et
sous sa propre responsabilité, a pour mission habituelle de certifier la sincérité, la régularité et
l'image fidèle des comptes des sociétés et des organismes, en vertu des dispositions de la
législation en vigueur"25.
3.3. Nomination du commissaire aux comptes selon la législation algérienne
La loi 88-01 de même que la loi 88-04 du 12 janvier 1988, a prévu la nomination d’un
commissaire aux comptes dans toutes les entreprises publiques économiques quelle que soit
leur forme juridique ou leur importance 26.
Les modalités de désignation du ou des commissaires aux comptes dans les Sociétés à
Responsabilités Limitées (SARL) ont été précisées dans le décret 06-354 du 9 octobre 2006.
La loi de finances pour 2010 a apporté des modifications importantes. Désormais,
certaines sociétés créées sous la forme d’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
(EURL), SARL ou Société Par Actions (SPA) dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas
dix millions de dinars hors TVA, ne sont plus soumises à l'obligation de désignation d'un
commissaire aux comptes.
Le commissaire aux comptes peut être nommé de deux façons différentes :
3.3.1. Par les statuts
L’article 30 de la loi n°91-08, et l’article 715 bis 4, du décret législatif n°93-08,
stipulant que les commissaires aux comptes sont désignés après leur accord. Par l’assemblée
générale .des actionnaires, ou par l’organe délibérant habileté, parmi les professionnels inscrit
au tableau de l’ordre national.
3.3.2. Par justice
Selon l’article 678 du code de commerce 1975 et l’article 715 bis 4 du code de
commerce,la justice peut nommer un commissaire aux comptes, pour une société par actions,
dans les cas suivants :
- Le défaut de nomination des commissaires aux comptes par l'assemblée générale
des actionnaires.
25
Loi 10-01 du 29 juin 2010, relative aux professions d'expert-comptable, de commissaire aux comptes et de
comptable agréé.
26
La loi 10-01 du 29 juin 2010 relative aux professions d'expert-comptable, de CAC et de Comptable agréé,
J.O.N° 42 du 11-07-2010.
22
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
23
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
27
Loi n° 10-01du 29 juin 2010.Relative aux professions d’expert comptable, de commissaire aux comptes et de
comptable agrée, chapitre v, article 23.
28
Fendre H., « Les missions particulières du commissaire aux comptes », éditions Clet, 1991, p.96.
29
Kaissa I, « la réalisation d une mission d’audit externe », Mémoire en Sciences de Gestion, Université
Abderrahmane Mira-Bejaïa, 201, p.30.
24
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
3.5.2. La chambre nationale et les conseils régionaux des commissaires aux comptes :
Les missions du commissaire aux comptes sont exercées dans le cadre de la chambre
nationale des CAC qui est considérée comme un établissement d’utilité publique dotée de la
personnalité morale, chargée de présenter sa profession auprès des pouvoirs publics. Par
ailleurs, il existe des conseils régionaux des CAC (CRCC) ².
La chambre nationale et les conseils régionaux, dans la limite de leur ressort concourent
à la réalisation des objectifs pour un bon exercice de la profession par leurs membres (la loi
10-01, Article 15), en faisant respecter les règles de la profession, aussi en émettant des avis
sur toutes les questions relatives à ces professionnels, et sur leur bon déroulement.
3.6. Les normes Algériennes d’audit (NAA) :
Dans le but toujours d’améliorer la pratique professionnelle de l’audit comptable et
financier en Algérie, le ministère des finances a pris des décisions très importantes. Ces
dernières interprètent l’adoption officielle des normes internationales d’audit (ISA), à travers
l’émission des NormesAlgériennes d’Audit (NAA) conformément aux normes internationales
d’audit (ISA). L’ordre national des experts comptables a mis en œuvre ces normes algériennes
des états financiers qui visent toutes les formes de missions d’audit qu’elles soient légales ou
contractuelles .Ces normes ont pour rôle de définir les procédures et des principes
fondamentaux, de préciser les modalités d’application concernant l’objectif et les principes
généraux de cette profession. A travers ce point on va mettre en avant les quatre décisions du
Ministère des finances qui ont donné naissances aux seize (16) normes d’audit algériennes.
3.6.1. La Décision N°002 du 04 Février 2016 Portant Normes Algériennes d’Audit :
Cette décision a pour objectif la mise en œuvre des (04) premières normes Algériennes
d’audit ci-après 30:
NAA 210 : accord sur les termes des missions d’audit ;
NAA 505 : confirmation externe ;
NAA 560 : événement postérieurs à la clôture ;
NAA 580 : déclaration écrites.
3.6.2. La Décision N°150 du 11 Octobre 2016 Portant Normes d’Audit Algériennes :
La seconde décision a adoptée les normes suivantes31 :
NAA 500 : Eléments probants;
NAA 300: Planification d'un audit d'états financiers;
30
La décision n° 002 du 04 Février 2016 du ministère des finances, donne naissance aux premières Normes
Algériennes d’Audit.
31
La décision n°150 du ministère des finances du 11 octobre 2016 portant Normes Algériennes.
25
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
32
La décision n°23 de ministère des finances du 15 mars 2017 portant Normes Algériennes.
26
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes
L’auditeur doit respecter la démarche d’audit qui est basée et fondée sur les normes
d’audit. Il doit atteindre un but dans chaque phase de cette démarche, afin de rassembler des
éléments probants nécessaires pour tirer des conclusions sur lesquelles il va fonder son
opinion.
27
Chapitre II :
La Gouvernance d’Entreprise et ses
mécanismes
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Introduction
C’est depuis quelques années que le thème du corporate governanc, fait l'objet d'une
attention nouvelle, notamment de la part des médias, en raison des différents scandales qui ont
marqué la vie des affaires. Il s’agit en fait de se donner les moyens d’un bon équilibre des
pouvoirs au sein de l’organisation, afin d’éviter les dérives personnelles et les malversations les
plus graves.
L'objectif de ce chapitre est de tenter d’analyser la gouvernance d’entreprise. À cet effet,
pour mieux cerner le concept de la gouvernance d’entreprise, nous aborderons, dans un premier
lieu les différentes définitions qui appréhendent la gouvernance d’entreprise ainsi que ses
origines, ses composantes et les approches sur lesquels elle se fonde. En second lieu, nous
présenterons les divers mécanismes développés par ce système, en mettant en avant les
organes essentiels de la gouvernance de l’entreprise. Enfin nous présenterons la réalité de la
gouvernance en Algérie.
Section1 : Généralités sur la gouvernance de l’entreprise
À travers cette section, nous allons voir ce qui est la gouvernance d’entreprise, les
origines de son apparition, ses composantes et les approches sur lesquels repose cette dernière.
1.1. Définition et origines de la gouvernance
Avant d’évoquer les origines de la gouvernance d’entreprise, il nous semble nécessaire
d’aborder les différentes définitions qui appréhendent le mieux à cette dernière.
1.1.1. Définition de la gouvernance
La notion de la gouvernance est ancienne, son histoire provient de grec « kubernan » qui
signifie piloter un char ou un navire ; qui s’est transformé en latin « gubernare » : désignant le
gouvernement des hommes ; il a été employé comme synonyme de « l’art de mieux gouverner
»34.
L’utilisation de ce concept dans la littérature économique, remonte au débat entamé par
Adolf Berle et Gardiner Means (1932) pour expliquer le dysfonctionnement de la firme
managériale et la crise de 1929. En effet, c’est qu’à partir de la fin des années 70, qu’on
commence à parler de corporate governance traduit en français par «gouvernance
d’entreprise» qui évoque l’éveil des actionnaires pour participer à la direction de l’entreprise.
La gouvernance d’entreprise renvoie à une pluralité de définitions. Elle est définie par
Charreaux comme étant « l’ensemble des mécanismes qui ont pour effet de délimiter les
pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants autrement dit qui gouvernent leur conduite
34
Maufgeri S., « Gouvernance », Edition Dunod, Paris, 2014, p.13.
28
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
et délimitent leur espace discrétionnaire »35. Il s’agit de mettre en place au sein de l’entreprise
des moyens de contrôle, qui permettent aux actionnaires (investisseurs) de contrôler au mieux
les dirigeants et éviter toutes malversations.
Selon l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) 36 la
gouvernance d’entreprise est « une référence aux relations entre la direction d’une entreprise,
son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Elle détermine
également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les
moyens de les atteindre et s’assurer une surveillance des résultats» 37.
D’un autre côté, les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit
interne (ISA) définissent la gouvernance comme étant « un dispositif comprend les processus et
les structures mis en place par le conseil afin d’informer, de diriger et de piloter les activités de
l’organisation en vue de réaliser ses objectifs ».38
D’après ces définitions on peut retenir au sens large que la gouvernance est comme
l’organisation et la répartition des pouvoirs entre les différentes instances d’une entreprise. Plus
précisément, elle s’agit de l’ensemble des procédures et structures mises en place qu’on
dénomme Mécanismes de Gouvernance, ces derniers ont pour objectif de permettre aux
actionnaires (propriétaires) de contrôler au mieux les dirigeants et éviter toute malversation
provenant de ces derniers, ces systèmes permettent de diriger et gérer les affaires d’une
entreprise de façon à assurer la transparence et l’équilibre des pouvoirs entre, les propriétaires
et les dirigeant de l’entreprise.
1.1.1.1. Les enjeux de la gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise concerne avant tout le besoin de création de la valeur.
Sachant que gouverner est avant tout la gestion efficace de l’entreprise, qui permet d’assurer
son bon fonctionnement par l’atteinte des objectifs. Ce qui suppose, la mise en place de moyens
permettant de supprimer tout événement qui entraverait la création de la valeur, donc aligné
autant que possible les intérêts des individus, dans l’entreprise.
Par conséquence, la gouvernance d’entreprise recouvre deux aspects : d’une part, la mise
en place des mécanismes permettant de contrôler les dirigeants afin d’éviter qu’ils ne
détournent la valeur créée au détriment des propriétaires, et d’autre part, la mise en place des
35
Charreaux G., « le gouvernement des entreprises », édition Economica, 1997, p.05.
36
(OCDE) l’organisation de coopération et de développement économique, en 1961, succède à l’organisation
européenne de coopération économique, fondée en 1948 pour gérer l’aide américain d’après-guerre (plan Marshal)
siège à Paris.
37
Principes de gouvernement d’entreprise de L’OCDE. Disponible sur l’adresse suivante www.oecd.org.
38
L’ISA 2009, « International Standards for the Professional practice of internalauditing »: disponible sur
www.theiia.org.
29
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
dispositifs de contrôle interne efficace pour maîtriser tout ce qui menace l’atteinte de l’objectif
de création de valeur. 39
La gouvernance d’entreprise doit protéger l’ensemble des parties prenantes et celle-ci repose
sur cinq principes définis par l’OCDE :
- Protéger le droit des actionnaires ;
- Traiter équitablement les actionnaires en ce qui concerne la défense de leurs
droits ;
- Respecter les autres partenaires de l’entreprise et les dédommager en cas de
violation de leurs droits ;
- Divulguer les informations et être transparente ;
- Responsabiliser la direction.
1.1.2. Origine de l’évolution de la gouvernance d’entreprise
Du départ et jusqu’à la fin du 19ème siècle, l’entreprise avait essentiellement un caractère
fondé sur le lien familial. Cette période était caractérisée par une faible concurrence et une
disponibilité de l’information (sans coût). Le propriétaire dans ce type d’entreprise est en règle
générale, le manager de l’entreprise ou un membre de la famille. Ses missions étaient
l’organisation, la fixation des objectifs, le contrôle des résultats et la mesure des écarts. Les
problèmes de gouvernance, à savoir : l’autorité et les conflits d’intérêts, n’étaient pas posés,
tant que l’autorité est détenue par un membre de la famille, (la gouvernance est familiale) donc
nul ne pouvait contester.
Avec le développement de l'économie et du capitalisme, des entreprises commencent à
grandir et à prendre de l’ampleur, cette croissance a posé deux principaux problèmes à savoir :
- Les besoins de financement qui se retrouvent en augmentation continue,
- Les progrès technologique, organisationnel, juridique et autres.
Pour y faire face, ses entreprises devaient s’ouvrir et recourir aux capitaux extérieurs.
Ainsi l’entreprise familiale perd peu à peu des parts dans le capital social et par conséquent le
contrôle de l’entreprise. D’un autre côté, la complexité de la gestion due au développement,
conduit à faire appel à des managers professionnels.
Par la suite va s’opérer une rupture avec les anciennes formes d’organisation pour laisser
place à de nouvelles, dont la caractéristique principale est la séparation entre la propriété et le
management. Berle & Means identifient plusieurs situations découlant de la séparation entre la
propriété et le management. Même si ses travaux sont anciens, ils nous donnent un repérage sur
39
https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/23813-gouvernance-définition.
30
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
les types de contrôle40 pouvant découler de cette séparation. Selon ces auteurs, la forte
dispersion du capital entraîne un renforcement du pouvoir des managers ce qui est l’origine des
problèmes que rencontrent les actionnaires. Ceci peut entraîner une divergence d’intérêts entre
les managers et les actionnaires d’une part, et les autres parties prenantes d’autre part.
La problématique de la gouvernance s’intéresse précisément à la réaction des actionnaires
face aux excès de pouvoir des managers en cherchant à rééquilibrer la situation. Cette
problématique découle essentiellement de la relation d’agences qui nait entre les actionnaires et
les managers.
1.1.2.1. La relation d’agence
M. Jensen et W. Meckling (1976) définissent une relation d'agence comme un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engagent une autre personne (l'agent) pour
accomplir quelques services en leur nom, impliquant la délégation d'une partie de l'autorité de
prise de décision à l'agent. De sa nature, la relation d'agence pose problème dans la mesure où
les intérêts personnels du principal et de l'agent sont divergents.
C’est sur cette relation principal-agent que la théorie d’agence s'appuie. Cette théorie et
elle s'applique à l'analyse de l'entreprise, elle décrit les relations entre les actionnaires
(principal) et le manager (agent) dans un contexte d'asymétrie d'information.
Ces managers et actionnaire ont des intérêts contradictoires. Les actionnaires cherchent
avant tout à maximiser la valeur de la firme tandis que le manager cherche à maximiser son
revenu et donc la taille de l'entreprise.
A) Divergence d’intérêts entre les dirigeants et actionnaires
Dans les Sociétés Par Actions, le management est assuré par les dirigeants qui sont
amenés à gérer les intérêts des actionnaires par la gestion des ressources qu’ils apportent et par
le contrôle des investissements et la pérennité de l’entreprise. Les actionnaires bénéficiaient
certes des profits générés par l’entreprise, ils se contentent de percevoir des dividendes
substantiels et souhaitent que le cours de leurs actions soit le plus élevé, il est donc peu
probable que les dirigeants prennent soin des intérêts des actionnaires avec la même vigilance
que s’il s’agit de leur propre capital car ils ne détiennent au mieux qu’une partie des actions de
la firme. Alors les managers peuvent avoir d’autres objectifs en tête en poursuivant leurs
propres intérêts au détriment des intérêts des actionnaires, ils peuvent privilégier la croissance
de la firme pour renforcer leur pouvoir et accroitre le prestige de leur fonction et surtout d’avoir
des projets grandioses et non rentables.
40
(Berles A., Means G., 1932), cite par Charreaux G., (vers une théorie du gouvernement des entreprises), revue
THEOGE, 1996, p.3.
31
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Clients : Ils cherchent des produits de qualité aux meilleurs prix, des conditions
de paiement avantageuses et le service après vente.
32
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Source : Lahlou C., « La gouvernance des entreprises publiques en Algérie, cas du groupe INJACO
OUEST», Thèse de doctorat, Faculté des sciences commerciales, Université d'Oran. 2013, p. 132.
C) L’asymétrie d’information
L’asymétrie d’information décrit une situation dans laquelle toutes les parties prenantes
d’une entreprise ne disposent pas de la même information. C’est une déficience du système
d’information d’une entreprise qui peut aboutir à une sélection adverse ou à un aléa moral. La
mise en place des stratégies pour agacer cette asymétrie d’information est indispensable pour
mieux gérer l’organisation.
Le plus clair du temps, on remarque que dans une entreprise les dirigeant dispose d’une
meilleure information, étant donné que ces dernier se trouve au sien de l’entreprise, par contre
les actionnaires propriétaire ne pourrons pas avoir toutes les information qui concerne
l’entreprise, par conséquent les dirigeant peuvent profiter de cette situation et être rationnels
afin de maximisent leur utilité, il seront donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui
risquent de compromettre le fonctionnement efficace de l’entreprise.
1.1.3. Les composants de la gouvernance d’entreprise
Les actionnaires, les dirigeants et le conseil d’administration sont parmi les parties
prenantes les plus actifs et les plus décisifs au sein de l’entreprise et dans la littérature.
Figure N°03: les composants de la gouvernance d’entreprise.
33
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Groupe de
Gouvernement Investisseurs
pression
Communauté
Associations locale
Employés
professionnels
41
Cité par Kirsi M., ‹‹ Stakeholder management in international projects ››, doctoral dissertation, alto univercity,
Helsinki finlande, 2010, p.25. Disponible sur semanticschoglar.
34
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
42
Guerchouh M., « Système de gouvernance et efficience organisationnelle des entreprises algériennes: une étude
comparative des formes d’organisation à travers l’approche intégrale de la gouvernance » Thèse de
doctorat université de mouloud Mammeri Tizi-ouzou, 2017, p.81.
35
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Théoriquement, ce modèle repose sur l’idée que l’efficacité des organisations dépond de sa
capacité à satisfaire les objectifs de l’ensemble de ses parties prenantes.
1.2.2. Approche cognitive de la gouvernance
Cette approche perçoit la firme comme un programme ou un répertoire de connaissances
qui organise et coordonne les activités et les compétences cognitives pour lui permette de créer
de nouvelles opportunités. La firme est orientée vers l’objectif de croissance durable, qui
dépend non pas de l’information, mais de la capacité de la firme à apprendre et des
connaissances et l’introduction de la recherche de développement.
Dans cette perspective, la création et l’appropriation de valeur ne se limitent pas à un
système informationnel permettant une répartition équitable de la rente organisationnelle entre
les différents stakeholders, mais elle réside dans la création de valeur durable.
Section 2 : Les mécanismes de gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise est un ensemble de règles et de procédures qui sert à gérer et
à diriger l’organisation d’une firme, cela ce résume dans l’ensemble de mécanismes mis en
place par les théoriciens pour discipliner les dirigeants et minimiser les conflits d’intérêts entre
dirigeants et actionnaires, nous parlons donc de mécanismes internes et externes.
À cet effet on va présenter les types de mécanisme de la gouvernance d’entreprise, en
mettant en avant les organes essentiels de ce système.
2.1. Typologie des mécanismes de la gouvernance d’entreprise
Suivant la définition de la gouvernance d’entreprise « le système de la gouvernance
recouvre l’ensemble des mécanismes ayant pour objet de discipliner les dirigeants et de
réduire les conflits d’intérêts entre les dirigeants et les différents stakeholders de la firme,
notamment, les actionnaires »43. Charreaux a proposé de classer les mécanismes de
gouvernance en fonction de deux critères, leur degré de spécificité et leur degré
d’intentionnalité.
2.1.1. Mécanismes internes
Nous distinguons deux catégories de mécanismes internes de gouvernance d’entreprise ;
les mécanismes internes intentionnels et les mécanismes internes spontanés. Les mécanismes
internes intentionnel sont de nature réglementaire ou institutionnel, et ils sont définis et conçus
volontairement pour gouverner et discipliner les dirigeants, et sont attaché à la hiérarchie. 44 Ils
se composent des mécanismes tels que le Conseil d’Administration, l’Assemblé Général des
Actionnaires et la structure formelle. Par contre les mécanismes internes spontanés sont de
43
Charreaux G., 1997, opt cité, p. 1.
44
Guerchouh., M., « Système de gouvernance et efficience.... »opt cité, p.100.
36
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
nature contractuel, et ils jouent à l’intérieur de l’espace discrétionnaire délaisser par les
mécanismes intentionnels, et se composent des mécanismes suivants : la surveillance mutuelle
entre dirigeants, les structures informels, la culture et la réputation de l’entreprise. 45
2.1.2 Mécanismes externes
Les mécanismes externes de gouvernance regroupent différents éléments, provenant de
l’environnement externe de la société, qui contribuent à minimiser les actions opportunistes des
gestionnaires. Ces mécanismes, se divisent tout comme les mécanismes interne en mécanismes
intentionnels, ou on trouve le système légal de protection des investisseurs, et en des
mécanismes spontanés ; le marché des produits, le marché des prises de contrôle des sociétés,
l’éthique et la morale ainsi que le marché des dirigeants. 46
Le tableau suivant proposé par Charreaux, résume les différents typologies des
mécanismes de la gouvernance et leurs spécifiés.
45
Charreaux. G., (vers une théorie du gouvernement des…), opt cité, p.7 et 8.
46
Gerchouh , M., « Système de gouvernance et efficience.... », opt cité, p. 104.
37
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
38
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
par les organes qu’ils nomment : les commissaires aux comptes et surtout le conseil
d’administration.
2.2.2 Les Conseils d’Administration
Le CA est un mécanisme majeur dans la gouvernance d’entreprise, car il peut influencer
l’action des dirigeants en matière de création de valeur, comme il est susceptible de leur
faciliter le repérage des meilleurs projets, ainsi que l’élaboration de la stratégie
d’investissement (Wirtz, 2008, p.29) 49. Le conseil d’administration a deux fonctions
principales. La première consiste à surveiller les hauts dirigeants pour le compte des
actionnaires ; veiller à ce qu’ils ne développent leur latitude discrétionnaire et lutter contre leur
enracinement et la deuxième vise à apporter des conseils, des avis et à participer à l’élaboration
de la stratégie C’est à dire intervenir dans le processus décisionnel relatif à l’élaboration des
stratégies d’investissement de l’entreprise. L’est caractérisé par sa composition, sa taille et le
partage des responsabilités de président du conseil et de directeur général. La composition du
conseil s’intéresse aux compétences, âges, ancienneté et aux proportions d’administrateurs liés
ou indépendants.
Pour Williamson (1985), le conseil d’administration constitue un mécanisme
organisationnel permettant de garantir la sécurité des transactions entre l’ensemble des
partenaires au sein de la firme. Pour Charreaux (2000), le conseil d’administration « intervient
comme un organe hiérarchique qui, outre son rôle d’arbitre dans le partage de la rente, doit
encourager le travail en équipe ». D’après ces définitions le CA intervient pour protéger
l’ensemble des relations créatrices de valeur, préserver et accroître le caractère productif du
nœud de contrats, et contribue au processus d’innovation. Le rôle du conseil d’administration
est le même pour toutes les sociétés, mais sa constitution diffère d’une société à l’autre. Les
différentes structures du conseil d’administration occasionnent des inefficacités dans le rôle de
gouvernance puisque les administrateurs, par manque d’indépendance, n’agissent pas toujours
dans l’intérêt des actionnaires.
L’approche actionnariale met l’accent sur certains attributs du CA qui lui permettent de
minimiser la perte de la rente organisationnelle, tels que l’indépendance du CA et son rôle
disciplinaire qui dépend du type du CA.
L’efficacité du CA liée à son pouvoir disciplinaire est relative, car les dirigeants
disposent de stratégies pouvant neutraliser la fonction de contrôle du CA par leurs stratégies
d’enracinement, telles que, la nomination d’administrateurs qui leur sont favorables (cadres
49
(Wirtz, 2008). Cité par Guerchouh M., « Système de gouvernance et efficience.... », opt cité, p.100.
39
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
internes, conseillers divers…). Par conséquent, le CA doit être associé à d’autres mécanismes
(internes ou externes). Comme le souligne Charreaux (2000, p. 6) le CA « n’est qu’un
instrument particulier du système de gouvernance; il intervient, soit de façon complémentaire,
soit pour substituer à d’autres mécanismes internes ou externes » 50. Tel que :
Le comité d’audit.
L’audit externe.
2.2.2.1. Le comité d’audit
Le comité d’audit est à la fois une émanation structurelle du conseil d’administration ou
de surveillance. Le comité d’audit protège les intérêts des parties prenantes de l’entreprise, en
surveillant les actions des dirigeants et des opérationnels en termes de reporting financier, de
management des risques et de contrôle interne
Le conseil d’administration fait recours à des comités d’audit pour augmenter son
efficacité. Ces comités permettent au conseil d’administration de déléguer un certain nombre de
ses attributions qu’il n’a pas le temps d’exercer ou qui ne nécessitent pas la présence de tous les
administrateurs ou encore qui requièrent des compétences spécifiques.
Là encore, les parties prenantes comprennent certes les actionnaires, mais aussi les autres
stakeholders.
En vertu des dispositions de la 8ème directive européenne (article 39-2), le comité d’audit
a pour missions de51 :
- suivre le processus d’élaboration de l’information financière ;
- contrôler l’efficacité des systèmes de contrôle interne, de l’audit interne et de la
gestion des risques de la société ;
- superviser le contrôle légal des comptes annuels et de comptes consolidés ;
- examiner et suivre l’indépendance du contrôleur légal ou du cabinet d’audit ;
- procéder à une sélection préalable du contrôleur légal ou du cabinet d’audit dont
la désignation est proposée.
Ainsi, le comité d’audit doit non seulement protéger l’indépendance de l’audit interne et
de l’audit externe, mais aussi adopter une vision intégrée de la fonction d’audit et veiller à la
coordination entre audit interne et audit externe.
2.2.2.2. L’audit externe
Dans certaines catégories d’organisations, la nomination d’un auditeur externe pour une
mission de commissariat aux comptes est obligatoire. Ce dernier est un agent mandaté par
50
Idem, p.102.
51
Ayachi F., «Commissariat aux comptes et…..», opt cité, p.167.
40
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
52
Razgani H., «Réseaux sociaux et compétence de l’auditeur de terrain le cas du Cabinet Audit & Co», Thèse de
doctorat en science de gestion, université de Paris DAUPHINE 2011, p. 45.
53
Ziani A.., « le rôle de l’audit interne dans l’amélioration de la gouvernance d’entreprise », thèse de doctorat en
science économie, 2014, p.178
41
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
54
Boussadia H., « la gouvernance d’entreprise et le contrôle du dirigeant », thèse de doctorat, p.13.
55
Composition de GOAL 08 : Président : Slim OTHMANI, Taieb TAIBI (Coordinateur), Abdelkrim
BOUGHADOU (Interface Ministère de la PME et de l’Artisanat – MPMEA), et d’autres membres : Meriem
BELLIL – MEDJOUBI, Hind BENMILOUD, Hela BENATTIA – LAGHOUATI, Sabrina BOUHERAOUA,
Insaf KHELLADI, Jean BEUCHER, Mohamed BOUCHAKOUR, Naceur BOURENANE, Richard FREDERICK,
Réda HAMIANI, Ali HARBI, Lies KERRAR.
42
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
qui veulent améliorer leurs performances et leur compétitivité sur le marché intérieur et
extérieur, ont expliqué ses initiateurs, à leur tête le Forum des chefs d’entreprises (FCE).56
3.2.1. Les entreprises concernées
D’une façon générale, toutes les entreprises algériennes sont concernées par les principes
de bonne gouvernance. Cependant, le présent code n’intègre pas les entreprises dont les
capitaux sont intégralement étatiques et dont la problématique renvoie à une approche
spécifique relevant notamment du bon usage des deniers publics. Ce code s’adresse de manière
très particulière : à la grande masse des PME privées. Celles-ci sont enquête de pérennité et
ambitionnent de s’imposer comme base d’une économie de marché moderne et performante et
moteur du développement économique.
3.2.2. Principaux standards de Gouvernance d’Entreprise
Les standards de gouvernance d’entreprise couvrent les relations qui s’établissent entre,
d’une part, les parties prenantes internes de l’entreprise ; d’autre part, entre celles-ci et les
parties prenantes externes. Elles visent à améliorer le respect des principes d’Equité, de
transparence, de responsabilité et d’imputabilité 57 :
Equité : Les droits et devoirs des parties prenantes, ainsi que les privilèges et
obligations qui y sont attachés, doivent être répartis de manière équitable.
Responsabilité : Les responsabilités des uns et des autres ont des objets précis non
partagés.
Imputabilité : Chaque partie prenante est comptable devant une autre pour la chose
sur laquelle est responsabilisée.
Les relations dont parle le code ainsi que leur procédure sont déjà traités dans
l’entreprise, soit à travers le droit des affaires ou bien dans les statuts de l’entreprise. Les
standards de bonne gouvernance peuvent apporter un plus dans la manière dont ces relations
sont régies dans un cadre d’éthique et d’efficience.
56
Le code de gouvernance d’entreprise en Algérie, p.19. Disponible sur le site
https://www.algeriacorporategovernance.org.
57
Idem, p.27.
43
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Tableau N°04 : Apport de la gouvernance d’entreprise aux droits élémentaires des actionnaires
Etre associé au partage des Le partage des bénéfices doit être juste et transparent.
bénéfices de la société
Faire enregistrer leurs titres Les méthodes d’enregistrement des titres doivent être fiables.
Pouvoir céder et transférer leurs Les conditions et procédures de cession et de transfert de titres ne
titres doivent pas entraver de façon déraisonnable la négociabilitédes
titres
44
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Recruter les membres de l’équipe - définir des critères de sélection et des systèmesd’évaluation
exécutive etprocéder à leur transparents ;
installation. - prévoir des plans de succession.
Fixer les rémunérations de l’équipe - aligner ces rémunérations sur les intérêts à longterme de
exécutive
l’entreprise et de ses actionnaires.
45
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Veiller à la stabilité et à la bonne - anticiper et éliminer les risques de dérives (abusde biens
cadre de la loi. commis dans le cadre de transactions avec des parties liées) ;
- introduire des mécanismes de prévention des
risques.
Source : Goal 08, 2009, p.36.
- Pour ses missions de contrôle, le conseil d’administration, doit en premier lieu, s’assurer
de l’existence des mécanismes de contrôle, et surtout ceux relatifs à la gestion des risques et au
respect des dispositifs législatifs régissant l’entreprise. Quant au contrôle financier, il doit être
déjà assuré par un commissaire aux comptes.
Superviser - veiller à la mise en place d’un système de reporting fiable et d’un système
l’équipe exécutive d’évaluation transparent ;
46
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
47
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
La rémunération des différents cadres dirigeants doit se faire dans le cadre d’un
compromis entre les intérêts de l’entreprise et ceux de la direction, ainsi que sur des critères
basés sur les compétences et le mérite. L’élaboration du système de rémunération est à la
charge du conseil d’administration. Il peut être assisté par un comité spécialisé (comité de
rémunération), ou par une expertise externe.
3.2.4. Relation de l’entreprise avec les parties prenantes externes
L’entreprise est un système ouvert sur plusieurs parties prenantes externes avec les
quelles elle est en contact quotidiennement. Les recommandations suivantes devraient,
moyennant s’adapter au contexte de chaque entreprise, lui permettre d’améliorer ses relations
avec les parties prenantes externes et d’accroitre son attractivité auprès d’elles.
Aussi l’amélioration des relations avec les administrations publiques passent par le respect de
la loi, notamment dans trois domaines : celui de la législation du travail, celui de la fiscalité et
celui de la protection de l’environnement. Il en résulte, pour l’entreprise, la nécessité de suivre
de prés l’évolution des textes réglementaires dans ces trois domaines et de s’acquitter de ses
obligations.58
Figure N°05: les relations de l’entreprise avec les parties prenantes externes.
POUVOIR
PUBLIC
CONCURRANCE
BANQUERS ET FOURNISSEURS
FOURNISSEURS ENTREPRISE
Source : Goal 08, 2009,
CLIENTS
EMPLOYES
ZIANI A., « le rôle de l’audit interne dans l’amélioration de la gouvernance d’entreprise : cas entreprises
58
Algérienne », thèse de doctorat à l’Université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen, 2014, p.181.
48
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes
Pour éviter les scandales financiers, les conflits d’intérêts entre les personnes au sein
d’une organisation et d’assurer la pertinence et la fiabilité du système comptable et de
l’information financière, il est indispensable de renforcer les systèmes de gouvernance des
entreprises. La gouvernance d’entreprise est un ensemble de mécanismes et procédures de
contrôle, qui ont pour but d’encadrer le pouvoir des dirigeants et d’harmoniser les intérêts des
actionnaires et ceux des dirigeants, afin de préserver la pérennité de l’entreprise. Une bonne
gouvernance d’entreprise peut réduire les conflits d’intérêts entre les propriétaires et managers,
et de se prémunir contre tous risques qui peuvent endommager la réalisation d’objectifs d’une
organisation.
Le codes de bonne conduite qui cadrent la gouvernance d’entreprise présentent dans leur
majorité, des recommandations visant à améliorer les systèmes de contrôle des entreprises et
ceci à travers le renforcement de la structure de propriété ainsi que les droits des actionnaires.
La gouvernance est considérée comme un moyen de protection pour les investissements
et les actionnaires qui ne sont pas présents dans l’entreprise, et ne participent pas à
l’administration de la société
49
Chapitre III :
L’apport du CAC à la Gouvernance
d’Entreprise
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Introduction
La nécessité d’améliorer le gouvernement d’entreprise s’est progressivement imposée à
l’ensemble des pays avec la globalisation des marchés et la mondialisation des
investissements et, notamment, à la suite des graves scandales financiers qui ont secoué la vie
économique et financière des pays, la gouvernance d’entreprise est devenue un ensemble de
mécanismes et procédures de contrôle dans le but de résoudre les conflits d’intérêts entre les
propriétaires et managers. Elle est considérée comme un moyen de protection des
investissements des actionnaires. Elle vise à renfoncer la confiance entre les managers et
propriétaires.
Les différentes parties prenantes accordent une importance accrue aux informations
communiquées par l'entreprise pour la prise de décision, les différents utilisateurs des états
financiers ont donc besoin d’être sécurisés quant à la qualité de ses informations, et comme
déjà vu dans ce qui précède, le CAC a pour objectif principal d’assurer la fiabilité des données
comptables diffusées par les entreprises ; sa finalité est de certifier la sincérité, la régularité et
l’image fidèle des comptes de l’entreprise auditée et de rassurer aux actionnaires et aux
différents intervenants sur la qualité des informations. C’est à cet égard que le CAC se trouve
le garant privilégié quant à la fiabilité et la sincérité des informations communiquées.
L’objectif de ce chapitre est d’étudier la relation existante entre le Commissariat Aux
Comptes et la gouvernance d’entreprise, ainsi que sa contribution pour une meilleure
gouvernance.
Section 01 : le rôle du commissaire aux comptes dans la gouvernance
d’entreprise
Le Commissariat Aux Comptes est un moyen d’assurer la qualité des informations finan
cières diffusées par les entreprises. À travers cette section on va essayer de voir quel est le
rôle du Commissaire Aux Comptes dans la gouvernance d’entreprise ainsi que sa relation
avec les différents organes du système de gouvernance.
1.1. Le CAC comme dispositif de la gouvernance d’entreprise
Le CAC apparait comme un agent mandaté par les propriétaires de la firme pour
remplir particulièrement un rôle de certification de la sincérité, de la régularité et de l’image
fidèle des états financiers publiés par les entités économiques concernées. 59
59
Boumedienne M R., « Qualité de l’audit légal à la lumière des mécanismes internes de gouvernance
d’entreprise », Thèse de doctorat, univercité de tlemcen, 2014. p129-131.
50
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Le commissaire aux comptes vient renforcer le contrôle effectué par les actionnaires sur
les dirigeants. Il vérifie que les états financiers présentés en fin d’exercice par les dirigeants,
sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat, de la situation financière et
du patrimoine de l’entreprise. Il effectue trois missions spécifiques dans l’entreprise:
-Une mission permanente de contrôle comptable ;
-Une mission d’information ;
-Une mission d’alerte.
Les informations communiquées aux actionnaires (états financiers, rapport de gestion,
les conventions règlementées…etc.) sont contrôlées par le CAC qui certifie de leur régularité
et de leur sincérité. En conséquence, l’efficacité de la fonction du commissaire aux comptes,
devrait réduire l’asymétrie de l’information entre la classe dirigeante et les actionnaires et
contraindre les dirigeants à la transparence 60 . Ainsi la relation entre le commissaire aux
comptes (auditeur externe) peut être schématisée comme suit :
Audit
Auditant Auditeur
Méta-Reporting
60
Www.l-expert-comptable.com. Consulté le 25/03/2021 à 21h32
51
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
61
Ayachi F., op. cit, p.166.
52
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
53
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
- des réunions de travail périodiques une ou deux fois par an, où chacun rend compte de
ses investigations et de ses conclusions ;
- l’utilisation par les commissaires aux comptes des travaux de l’audit interne pour
réduire d’autant leurs propres investigations tout en conservant l’’entière
responsabilité de l’opinion exprimée sur les comptes.
Section 2 : Le commissariat aux comptes comme solution aux problèmes de la
gouvernance d’entreprise
Comme déjà vu dans le chapitre précédent, les problèmes fondamentaux de la
gouvernance d’entreprise découlent de la relation d’agence qui nait entre les actionnaires et
les dirigeants. La résolution de ces problèmes est parmi les raisons principales derrière la mise
en place des mécanismes de gouvernance.
A travers cette section, nous allons voir comment le Commissaire Aux Comptes
intervient dans la relation d’agence pour réduire les problèmes
existant entre les dirigeants et les autres parties prenantes.
2.1. Le CAC au cœur d'une relation d'agence
En reprenant les hypothèses de la théorie d’agence, on peut envisager qu’en cherchant à
maximiser son utilité, le dirigeant adopte parfois un comportement discrétionnaire.
Le recours à un auditeur externe et indépendant constitue l'un des mécanismes qui permettent
de discipliner les dirigeants.64
L’audit constitue un moyen visant à vérifier les actes des agents quant aux risques qu’ils
peuvent faire courir au principal, ou simplement lorsqu’ils exposent le principal à des
asymétries d’information. Le CAC apparaît, dans le cadre de la relation d’agence, comme un
puissant moyen de réduire l’asymétrie d’information mais aussi comme un moyen l’informer
et de protéger les autres parties sur le point de savoir si le dirigeant gère dans le sens des
intérêts bien compris de tous les acteurs.65
2.2. La résolution d’asymétrie d’information et des conflits d’intérêts par le CAC
L’asymétrie d’information et les conflits d’intérêts peuvent être résolus par
l’engagement d’un troisième intervenant, qui pourra faire un rapport aux actionnaires
concernant les actions et les décisions des dirigeants.
64
Bertin E., Godowski C., op. cit, p.7-8.
65
Ebondo Wa Mandzila E., «la contribution du contrôle interne et de l’audit au gouvernement d’entreprise»,
Thèse de doctorat en Science de Gestion, Université Paris XII Val de Marne, 2004, p.64.
54
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Dans ce contexte, le CAC apparaît comme une solution aux problèmes de gouvernance
permettant de réduire les comportements opportunistes des dirigeants et de donner plus de
crédibilité quant aux états financiers établis par ces derniers.
Comme les résultats comptable sont établis par les dirigeants eux-mêmes, il y aura un
risque que ces derniers utilisent des méthodes comptables qui maximisent le résultat
comptable et par conséquant leur rémunération.66
D’où la nécessité de contrôler les dirigeants à travers un audit effectué par un expert
indépendant (Commissaire Aux Comptes) afin d’éviter d’éventuelles manœuvres et
manipulations qui peuvent affecter la valeur de la firme.
La mission du commissariat aux comptes qui va mener cet auditeur externe, attestera la
sincérité et la fiabilité des comptes et le respect des principes et méthodes comptables
généralement admis.
2.2.1. Réduction d’asymétrie d’information par le commissaire aux comptes
L’asymétrie de l’information apparaît comme l’une des causes ou conséquences
majeures des conflits susceptibles d’opposer les dirigeants non seulement aux actionnaires et
investisseurs, mais aussi aux autres parties prenantes. Si l’asymétrie de l’information entre
dirigeants et actionnaires est comme le conflit majeur sur lequel reposent actuellement les
études sur le gouvernement d’entreprise, l’audit apparaît donc comme étant le mécanisme de
réduction d’asymétries d’information.
Un auditeur réputé est celui qui est capable de satisfaire les attentes de toutes les parties
prenantes en détectant non seulement les fraudes mais aussi en les révélant aux parties
intéressées.
Une information particulièrement asymétrique pourrait engendrer un déséquilibre
mettant en cause l’existence même de l’entreprise. Dans ce cadre, l’auditeur apparaît de façon
naturelle comme un réducteur d’asymétrie informationnelle 67.
Pigé (1998) distinguent trois niveaux d’asymétrie d’information liée au gouvernement
d’entreprise68 :
- L’asymétrie d’information entre les dirigeants et les représentants des actionnaires ;
- L’asymétrie d’information existant entre les actionnaires et les administrateurs ;
- L’asymétrie d’information entre les actionnaires et les investisseurs potentiels.
66
Mnif Y., «l’utilité du rapport d’audit» mémoire de fin d’etude, maroc, 2001, p 08. Disponible sur
http://www.procomptable.com.
67
Ayachi F., op. cit, p146.
68
Pige B., « Gouvernance, contrôle et audit des organisations », Edition Economica, Paris, 2008, p 198.
55
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
56
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Ces informations non comptables qui relèvent de la politique comptable de la firme, ils
sont à l’origine de la variation du résultat ou de la modification de l’aspect des documents. Il
est connu que la comptabilité créative brouille la lisibilité des informations financières, leur
décryptage nécessite par conséquent une parfaite maitrise de la politique comptable de
l’entreprise.
Le rapport du CAC est destiné aux actionnaires. Il leur éclaire sur la régularité et la
sincérité des comptes, il est construit par référence à des textes légaux et des normes de relatif
à la profession.
Entre administrateurs et actionnaires, l’asymétrie concerne les états financiers, et c’est
alors la certification des commissaires aux comptes qui véhiculent un degré d’assurance
raisonnable sur la fiabilité de l’information comptable.
2.2.1.3. La réduction d’Asymétrie d’information dans le cas des appels publics à
l’épargne
Ce troisième niveau existe quand les actionnaires d’une entreprise, souhaitent ouvrir
leur capital et faire un appel public à l’épargne, dans le cas d’une introduction en bourse.
L’asymétrie d’information entre les dirigeants-propriétaires et les investisseurs potentiels est
au maximum puisque la valeur d’une entreprise ne dépend pas tant de sa valeur comptable
nette que de l’évaluation de ses flux de liquidités futures (cash-flow). Le rôle de l’audit dans
la réduction de l’asymétrie d’information dans le cas des appels publics à l’épargne est
d’établir des documents financiers prévisionnels (situation de l’actif réalisable et disponible,
valeur d’exploitations exclues et du passif exigible) et annuels (le plan de financement, le
compte de résultats prévisionnel et le tableau de financement en même temps que les comptes
annuels).
La transmission de ses documents au commissaire aux comptes pour contrôle, peut
permettre de déclencher la procédure d’alerte si la situation de l’entreprise est
irrémédiablement compromise, et par conséquent informer ou sensibiliser tous les
stakeholders sur la probabilité de non-réalisation de la situation prévue.
Pigé (2001) 69 a dressé un schéma mettant en évidence les différents niveaux de
réduction d’asymétrie d’information par l’audit que nous reproduisons dans la Figure n°2.
69
Pigé B., op. cit, p.198.
57
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Marche des
investisseurs
potentiels
Notice
D’introduction
Actionnaires
En bourse Droits de propriétés
Audit Certification
Des comptes
Conseil d’administration
Examen Fonction de contrôle
Des procédures
De contrôle interne
Dirigeants
Entreprise
Fonction de direction
Légende :
Asymétrie =
D’information
Réduction de =
L’asymétrie
D’information
58
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
70
Ebondo Wa Mandzila E., op. cit, p.87.
59
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
également que d’un exercice à un autre, la société respecte bien la permanence des méthodes
de valorisation des stocks sur tout au niveau de la valorisation des sorties (FIFO, cout unitaire
moyen pondéré) 71 . La démarche de l’auditeur légal consiste dans un premier temps à
connaitre la méthode de valorisation des sorties retenue par la société. Et cela peut être obtenu
à partir de l’examen des charges directes incluses dans le calcul du coût de production. De
même un examen de la méthode d’évaluation des entrées en stocks des produits ou matières
interne et externe doit être réalisé.
Il est aussi possible de comparer après avoir procédé à la sélection de quelques
références d’une valeur en stock significative, le coût de production d’un exercice à l’autre.
Si une variation apparaît, elle peut être due à un changement de méthode dans l’évaluation des
stocks. Il appartiendra à l’auditeur de rechercher les causes réelles de cette variation avant de
conclure à une manipulation. Il n’est pas interdit de changer de méthodes de valorisation des
sorties. Ce qui est important est qu’en cas de changement de méthode comptable, il faut
mesurer l’impact et le faire figurer dans l’annexe.72
2.2.3.2. La détection des manipulations comptables relatives aux provisions pour
dépréciation d’éléments d’actif circulant
Les dirigeants peuvent surestimer la valeur de la perte probable d’un élément d’actif
circulant, ce qui permettrait d’obérer le résultat net comptable, dans le but de minimiser les
coûts et d’afficher un résultat bénéficiaire
Le CAC peut découvrir cette manipulation en partant de la méthode de dépréciation
retenue par la société pour la constitution de provisions. Ils devront alors s’assurer que le
principe de permanence de méthode a été respecté et que les stocks présentant un faible taux
de rotation où sont en mauvais état et qui ont été effectivement provisionnés.
2.2.3.3. La détection des manipulations comptables relatives à l’activation de certaines
charges
Le dirigeant de l’entreprise peut utiliser les possibilités que lui offre la comptabilité
pour faire varier le résultat en transférant certaines charges au niveau du bilan. Du point de
vue du principe de prudence, toute charge doit être rattachée à son exercice. Mais du point de
vue du principe de la continuité de l’exploitation, le dirigeant peut être amené à transférer
certaines de ces charges dans l’actif du bilan en les considérants comme des investissements
qu’il convient d’amortir sur plusieurs années. Le CAC s’assure alors de la cohérence et de la
71
FIFO et les couts unitaires moyens pondérés ce sont des méthodes de valorisation de stocks utilisés par les
comptables dans la comptabilité analytiques.
72
Ebondo Wa Mandzila E., « la gouvernance de l’entreprise : une approche par l’audit et le contrôle interne »,
Edition Harmattan, Paris, 2006, p. 124-125.
60
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
permanence des durées d’amortissement retenue d’une année à une autre, il vérifie aussi si
l’entreprise pratique des amortissements dérogatoires. Si tel est le cas, il s’assure que ses
amortissements dérogatoires sont fiscalement autorisés.
Section 3 : La qualité de la mission du CAC et son influence sur la
gouvernance d’entreprise
L’audit légal est devenu une discipline transversale au centre des préoccupations des
managers, il est positionné dans les normes internationales comme une véritable source
d’amélioration continue pour accroitre l’efficacité du système d’information de l’entreprise
afin d’assurer la fiabilité de l’information comptable. Les fraudes et les états financiers
fallacieux ont contribué à accroître et à généraliser une crise de confiance en affectant à la fois
les dirigeants et tous ceux qui participent dans la production, l’analyse et le contrôle de
l’information d’entreprise. Les différentes parties prenantes de l’entreprise et utilisateurs des
états financiers ont besoin d’être sécurisés quant à la qualité de cette information. Dans ce
sens, l’intervention de l’audit légal comme outil indépendant et compétent apparaît alors
nécessaire en vue d’assurer la crédibilité de l’information produite et la qualité de l’audit
parait constituer un élément-clé. A travers cette section on va voir l’importance de la qualité
d’audit et ses déterminants on va voir également l’influence de cette qualité sur la
gouvernance d’entreprise.
3.1. Définition de la qualité d’audit
La qualité de l’audit a été définie par Angelo (1981) comme « l’appréciation par le
marché de la probabilité jointe qu’un auditeur va simultanément découvrir une anomalie ou
irrégularité significative dans le système comptable de l’entreprise cliente, il mentionne et
publie cette anomalie ou irrégularité » 73
3.1.2. Les déterminants de la qualité de l’audit légal
Il existe deux approches pour mesurer la qualité d’audit externe: une mesure fondée sur
la compétence et l’indépendance de l’auditeur ; une autre fondée sur l’adaptabilité des travaux
d’audit à l’entreprise auditée. Dans la première approche, l’auditeur est au cœur de
l’évaluation. Sa capacité à détecter des anomalies, les techniques qu’il saura appliquer pour
être efficace seront analysées, également l’indépendance sera vérifiée car c’est un point
essentiel, son jugement doit être objectif et non biaisé par quelconques influences. Une
73
Manita R., «la qualité des processus d’audit : une étude empirique sur le marché financier Tunisien», France,
2009, p. 05.
61
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
seconde approche consiste en l’évaluation de la qualité orientée sur la nature des travaux
d’audit effectués.74
3.1.2.1. L’indépendance « qualité de révélation »
L’indépendance est une condition nécessaire pour l’exercice de la profession d’auditeur,
son importance ne cesse pas d’augmenter dans le contexte économique actuel. De multiples
définitions ont été adressées à la notion de l’indépendance à savoir ;
« L’indépendance a été définie par la capacité réelle de l’auditeur à révéler dans son rapport
d’audit des manipulations ou erreurs comptables qui auraient une incidence significative sur
les comptes. Elle se mesure par la capacité réelle de l’auditeur à s’assurer du respect des
règles afin de donner une certification de qualité en révélant toute erreur, fraude,
manipulation ou collusion des producteurs de l’information comptable et financière ».75
L’indépendance s’analyse par l’indépendance d’esprit et également par l’apparence
d’indépendance.
A. L’indépendance d’esprit (ou de fait)
L’indépendance d’esprit (ou de fait) constitue une attitude mentale permettant à
l’auditeur d’être toujours en alerte par rapport aux dangers de la dépendance.
Selon le code d’éthique de l’IFAC « c’est l’état d’esprit qui permet d’émettre une opinion
sans être affecté par des influences qui compromettent le jugement professionnel permettant à
un professionnel d’agir avec intégrité et d’exercer l’objectivité et le scepticisme professionnel
adéquat ».
L’auditeur en tant que personne n’est un être humain tout différent l’un de l’autre.
L’état d’esprit est une notion relative à chaque personne et dépend de lui, et de ce fait
l’indépendance d’esprit dans le sens où elle ne peut être mesurée en se référant à des règles
des normes ou même une loi.
B. L’apparence de l’indépendance
L’auditeur produit une information destinée aux parties prenantes sur la régularité, la
sincérité et l‘image fidèle des états comptables et financiers, en suite sur l’absence
d’anomalies étant assimilées à des fraudes ou des erreurs, et en fin, sur la continuité de
l’exploitation de l’entreprise concernée. L’apparence de l’indépendance implique que le
professionnel évite les faits ou les circonstances ayant connaissance de tous les éléments
74
Favier M., « l’audit légal : un outil de qualité et de pilotage de performance des entités », 2013, p.22-23.
Article disponible sur https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00455733.
75
Azoune B., Mouhoub M., « les facteurs déterminants de la qualité d’audit légal en algérie» memoir decfin
d’étude, Université Abderrahmane Mira, Bejaïa, 2017, p.37.
62
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
76
Christian Prat dit Hauret, «L'indépendance du commissaire aux comptes : une analyse empirique fondée sur
trois composantes psychologiques du comportement». Association Francophone de Comptabilité, Revue de
Comptabilité - Contrôle - Audit'. 2003/2 Tome 9, p .31-58.
63
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
Les équipes d’audit doivent disposer des compétences nécessaires pour mener à bien les
missions d’audit des comptes annuels (quelles soient comptables, financières, juridiques,
sociales ou informatiques).
L’éthique
L’éthique est un ensemble de convictions personnelles et professionnelles qui mènent
les auditeurs à croire que certains actes vont entraver l’objectivité et l’intégrité nécessaire
pour protéger l’intérêt général.
Selon la théorie de Jones (1991), un individu doit franchir quatre étapes psychologiques pour
adopter un comportement éthique :
- Tout d’abord, il doit interpréter une situation donnée comme un problème
éthique (sensibilité éthique). Cette étape inclut notamment le fait d’identifier les
options possibles de leurs conséquences.
- Ensuite l’individu doit décider quelle option est correcte du point de vue moral.
- Puis, il doit avoir la volonté de se comporter de manière éthique, même si son
propre intérêt lui dicte une attitude contraire.
- Enfin, l’individu doit avoir une force de caractère suffisante pour se comporter
de manière conforme à son intention éthique (comportement éthique).
L’éthique joue un rôle très important en matière de comportement des auditeurs, car
beaucoup de jugements exprimés en audit dépendent des croyances et des valeurs de
l’individu. 77
b). Les facteurs liés au cabinet d’audit
Les facteurs lies aux cabinets sont les suivants :
La taille du cabinet
La taille du cabinet d’audit est un autre déterminant de la qualité de l’audit pouvant être
mesuré par le nombre de clients par cabinet. La relation entre la taille du cabinet et la qualité
de l’audit s’explique notamment par le phénomène de pression concurrentielle qui s’exerce
sur les auditeurs.
Les grandes entreprises sont supposées effectuer un nombre plus important de
transaction et nécessitent une plus grande quantité de travaux d’audit. La taille de l’entreprise
doit avoir une influence positive sur la qualité d’audit.
77
FAVIER M., « l’audit légal : un outil de qualité et de pilotage de performance des entités », Business
administration, 2013, p.20.
64
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
La réputation
La réputation joue un rôle de régulateur, en faveur de l’indépendance, les cabinets
d’audit sont incités à assurer le haut niveau de qualité des prestations qu’ils fournissent pour
maintenir et valoriser leur image de marque. La qualité des audits et la réputation est un
facteur d’attraction des clients qui leur assure une information financière correcte à divulguer
aux investisseurs.
La revue du dossier par un coassocié
Piot et Janin (2007), suggèrent que le coassocié procure un double avantage. D’une part
il offrirait la possibilité d’un contrôle réciproque des diligences mise en place par les
coassociés. D’autre part, il consoliderait l’indépendance de chacun d’entre eux, limitant les
jeux de pouvoir et par conséquent les effets de dominations potentielles, des audités tout
spécialement. L’existence de deux auditeurs externes permettrait de comparer les avis et
donner un poids plus important à l’opinion d’audit. La révision du dossier d’un audit par un
deuxième collègue peut réduire le risque de certification des états financiers frauduleux.
La rotation des associés
La rotation constitue une occasion de porter un regard neuf sur les comptes. Dans ce
cadre se pose la question du rapport entre la durée de la relation auditeur-audités,
l’indépendance des auditeurs et la qualité de l’audit.
L’influence de la rotation ou la durée sur l’indépendance de l’auditeur est illustrée par Carey
et Simnett (2006), qui identifient trois phases dans le mandat d’audit: la première phase peut
être faible à cause de la méconnaissance de l’entreprise et son environnement. La deuxième
est caractérisée par une excellente qualité d’audit lié au développement d’une certaine
expertise. La troisième phase reflète un risque de détérioration de la qualité d’audit provenant
de la naissance de liens de familiarité, la baisse de la vigilance et l’absence d’un œil critique.
Charte éthique du cabinet
L’éthique joue un rôle important dans le comportement des auditeurs, elle s’applique à
l’ensemble du processus d’audit qui part de l’acceptation de la mission à la production du
rapport final. La charte d’éthique permet de guider et de contrôler les comportements afin de
maintenir la cohésion du cabinet d’audit. La règle d’éthique permet de mettre en lumière les
situations dans lesquelles un individu peut être amené à avoir des réactions contraires à
l’intérêt de cabinet.78
78
Ayachi F., op. cit, p.97.
65
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
79
Boumedienne M R., op. cit, p.75.
66
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
les contextes opérationnels, des lois et des réglementations applicables : c'est son «
savoir-faire ».
3.2. L’influence de la qualité d’audit légal sur la gouvernance d’entreprise
L’intervention de l’audit légal comme un contrôle compétent et indépendant influence
sur la gouvernance d’entreprise, surtout quand ce dernier serait d’une meilleure qualité.
3.2.1. La qualité de l’audit pour renforcer la confiance dans les rapports d’audit
Les états financiers annuels constituent une synthèse de l’activité de l’entreprise
exploitable par les tiers, ils servent aux différents acteurs dans une optique d’évaluation de
prise de décision ou de diagnostic. Les scandales financiers qui sont accrus depuis une
décennie ont fait naitre un écart important entre les informations livrées aux investisseurs et la
réalité économique des entreprises. Ainsi, les marchés sont sujets à une crise de confiance,
quand on parle de l’information comptable et financière, il convient d’invoquer le rôle de
l’auditeur légal. En effet, l’audit légal est un examen des états financiers de l’entreprise, visant
à certifier que les comptes sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle de la situation
de l’entreprise. Donc les tiers ont besoin d’être sure quant à la qualité de cet audit.80
3.2.2. La qualité de l’audit comme outil concurrentiel
La concurrence sur la base de la qualité de l’audit fait partie des éléments de
différenciation entre les cabinets d’audit. Cette concurrence est considérée comme une
alternative à la concurrence sur les prix et doit aboutir à une plus grande attraction des clients
et renforcer la crédibilité des rapports d'audit ainsi que leur degré de fiabilité. Par conséquent,
la qualité de l’audit redevient un bon instrument stratégique pour obtenir un avantage
concurrentiel sur le marché des services et de développer plus de part de marché et
d'améliorer la rentabilité et d'atteindre la satisfaction et la fidélité des clients.81
3.2.3. La qualité de l’audit comme régulateur des conflits d’agence
La théorie de l’agence reconnaît l’audit comme un des principaux mécanismes de
gestion des conflits et de réduction des coûts d’agence. En conséquence, une modification
dans l’intensité des conflits d’agence devrait influencer, dans le même sens, le niveau de
qualité requise sur l’audit.
La relation contractuelle qui lie les actionnaires (le principal) propriétaires du capital
financier aux dirigeants de l’entreprise (agents) est considérée par Jensen et Meckling, comme
une dimension contractuelle porteuse de conflits d’intérêts au sein de l’entreprise, conflits
80
Azoune B., Mouhoub M., « les facteurs déterminants de la qualité d’audit légal en algérie» memoir decfin
d’étude, Université Abderrahmane Mira, Bejaïa, 2017, p.39.
81
Idem, p.40.
67
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
d’intérêts qui sont des facteurs de couts. La théorie de l’agence analyse le recours à l’audit
externe comme un moyen de réguler les conflits d’agence, notamment entre actionnaires et
dirigeants.
Dans ce sens, le CAC intervient pour réduire les comportements opportunistes des
dirigeants et de donner plus de crédibilité aux états financiers établis par ces derniers. Il
apparaît donc comme une solution adéquate à ce problème d'agence.
En effet, le recours à un audit légal de qualité est considéré comme un mécanisme
obligeant le ou les individus, à qui une responsabilité partielle a été déléguée, à agir suivant
l’intérêt des partenaires de l’organisation. En d’autre termes, un audit de qualité est considéré
comme une des composantes d’un système de contrôle chargé de compenser l'incapacité de
l'actionnariat à surveiller et à contrôler les manipulations comptables des managers.
3.2.4. La qualité de l’audit pour réduire l'écart des attentes (l’expectation gap)
L’expectation gap est la différence qui existe entre les attentes des tiers et la
performance des commissaires aux comptes. L’auditeur produit une information pour les
parties prenantes, il rend compte de sa mission dans un rapport général d’audit des comptes
annuels présenté aux actionnaires et mis à la disposition des tiers. Ce rapport est le support
légal de l’expression de la mission de l’auditeur légal sur les comptes, en premier temps il doit
s’assurer sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des états comptables et financiers,
après, sur la continuité d’exploitation de l’entreprise. Toutefois, un écart demeure entre la
qualité de l’audit attendu par les utilisateurs, celle payée par les entreprises auditées et celle
produite par les auditeurs. L’expectation gap est une expression propre aux commissaires aux
comptes.
Elle traduit l’écart qu’il y a entre la mission telle que le commissaire aux comptes et
l’attente qu’ont les destinataires de la mission du commissaire aux comptes.
La principale cause de l’expectation gap est le niveau faible du rendement effectif de
l’auditeur par rapport aux normes de l’audit et les normes de qualité reconnues. La faiblesse
de l’audit est donc considérée comme la principale cause de l’écart entre les attentes des
utilisateurs et le travail réel de l’auditeur. L’amélioration qualitative de la procédure d’audit
est à même de réduire cet écart.82
82
Idem, p.40.
68
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise
69
Chapitre IV :
LE CAC et la GE illustration empirique a
travers le cas de l'ENIEM
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
Introduction
Après la revue de la littérature sur le commissariat aux comptes et la
gouvernance d’entreprise, nous avons jugé utile de la compléter par un cas pratique.
Et ce pour faire des comparaisons entre ce que nous avons vu en théorie et ce qui se
passe réellement sur le terrain, dans le but est pouvoir répondre à notre problématique
de recherche.
Ce chapitre sera consacré à l’étude empirique, et notre choix a porté sur
l’entreprise nationale de l’industrie électroménagère (ENIEM) de TIZI-OUZOU.
Nous commencions par une présentation sur son historique et son organisation ainsi
que ses mission et objectifs, par la suite nous allons voir le commissariat aux comptes
et les mécanismes de la gouvernance au sien de celle ci. Enfin, nous procéderons à
une enquête menée dans la direction générale de l’ENIEM, qui nous servira à mieux
comprendre la contribution du Commissariat aux comptes dans l’amélioration de la
gouvernance d’entreprise.
Section 1: Présentation de l’organisme d’accueil
Dans cette première section, qui se veut introductive, nous aborderons une
présentation générale de l’organisme d’accueil afin de nous familiariser avec notre
terrain d’étude. Pour cela nous allons présenter l’historique l’ENIEM, ses domaines
d’activités son organisation structurelle ainsi que son organigramme.
1.1. L’historique sur l’ENIEM
A travers ce point nous allons voir la création de l’ENIEM, sa forme juridique et
sa position géographique.
1.1.1. La création de l’ENIEM
L’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est une
entreprise issue de la restriction organique de SONELEC, société nationale de
fabrication et de montage du matériel électrique. Elle a été crée par le décret № 83-19
du 02/01/1983 depuis, l’ENIEM fut unité de l’ex-SONELEC. L’ENIEM a été chargée
de la production et la commercialisation des produits Complexes d’appareils
ménagers (CAM) de Tizi Ouzou entrée en production en électroménagers.
Ce dernier résulte d’un contrat signé le 21 Août 1971 avec un groupe
d’entreprises allemandes pour une valeur de 400 millions de dinars. Les travaux de
génie civil ont été entamés en 1972 tandis que la réception des bâtiments et des
équipements nécessaires a eu lieu en juin 1977. La production sur le site a été lancée
70
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
le 16 juin 1977. ENIEM est indépendante de l’Etat suite à la signature des statuts de
l’autonomie holdings (SGP) mécaniques et électroniques(HOEMELEC).
Lors de sa création, l’ENIEM disposait d’un Complexe d’Appareil Ménager
(CAM) situé à Tizi-Ouzou dont les activités ont débuté en juin 1977 et d’une filiale
lampe situé à Mohamadia dans la wilaya de Mascara entrée en production en février
1979.
1.1.2. La forme juridique et le capital social
Le 08 /10/1989, l’ENIEM a été transformée juridiquement en société par actions, avec
un capital de 40.000.000.00 DA. Celui-ci a été augmenté à 70.000.000.00 DA dans le
cadre des mesures d’assainissement arrêtées par la direction centrale du trésor public.
Le capital social actuel est de 10 279 800 000 ,00 DA, détenu en totalité (100 %) par
le Groupe industriel Equipements Electriques, Electrodomestiques & Electroniques
SPA ELEC Eldjazair Ex SGP «Industrie électon- domestique » (INDELEC) à partir
du 10 juin 2015.
1.1.3. Situation géographique
La direction générale de l’entreprise « ENIEM » est située au chef lieu de la
wilaya de Tizi Ouzou, Boulevard Stiti Ali.
Le complexe d’appareils ménagers ENIEM se situe à 110km à l’est d’Alger,
localisé dans la zone industrielle Ouad Aissi distante de 10 km du chef lieu de la
wilaya de Tizi Ouzou.
1.2. Missions et les objectifs de l’ENIEM
L’ENIEM est une entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication, le
montage, les développements et la commercialisation des appareils ménagers. Elle
possède des capacités de production et une expérience de plus de 30 ans dans la
fabrication et le développement dans les différentes branches de l’électroménager,
notamment les appareils ménagers domestiques, les appareils de collectivités et les
produits sanitaires.
1.2.1. Missions de l’ENIEM
La mission essentielle de l’entreprise est la production, le développement et la
recherche dans le domaine de l’électroménager. L’ENIEM à une gamme extrêmement
large, elle produit tout type de réfrigérateurs, cuisinières, climatiseurs. Elle assure
aussi la sous-traitance (usinage, outillage). Ses activités sont :
- La transformation de tôles ;
71
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
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Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
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Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
Secrétaire
Direction Finance Et
Principale
Comptabilité
Direction planification et
contrôle de gestion et Chef Département
audit Sécurité
(Assistant DG)
Direction Qualité
Environnement
Service
Direction Administration
Siège
Systèmes D’Information
Département
Juridique Contentieux
Département
Intervention Sécurité
Département
Source : Document interne de l’ENIEM (2021). Informatique
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Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
1
L’évaluation des CAC est faite par une commission d’évaluation des commissaires aux comptes. Le
rapport de cette commission sera remis a l’assemblé général qui procédera de son tour à la sélection
d’un seul CAC qui certifierait les comptes de l’ENIEM.
75
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
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Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
2
Guerchouh., M., opt. cité, p.320.
3
Le comité de participation est un comité par le quel les travailleurs de l’entreprise exprimes leurs
pouvoir décisionnel.
77
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
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Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM
profession. Au sein de l’ENIEM, nous n’avons pas pu juger la qualité d’audit fourni,
car cela nécessiterait une analyse des facteurs qui influencent la qualité d’audit sur le
CAC désigné par l’ENIEM, ce qui pourrait faire l’objet d’un autre thème d’étude.
Le rapport du commissaire aux comptes est communiqué aux organes de la
gouvernance de l’ENIEM, ainsi qu’au Directeur Général. Il constitue un instrument
efficace pour protéger les intérêts des parties prenantes de l’entreprise et pour assurer
ses actionnaires sur la pertinence et l’effectivité du bon fonctionnement de
l’entreprise. Etant donné le seul actionnaire de l’ENIEM, l’assemblée générale des
actionnaires constitue un pouvoir décisionnel plus fort que celui du conseil
d’administration, ce qui rend le rapport du CAC l’un des majeurs rapports de prise de
décision par cet organe.
Le commissaire aux comptes au sein de l’ENIEM, réduit l’asymétrie
d’information et règle les conflits d’intérêts par la détection des manquements et les
erreurs qui peuvent être commises par la fonction ou le service audité. Ce qui
contribue à une bonne gouvernance d’entreprise.
86
Conclusion générale
Conclusion générale
Conclusion générale
L’objet de cette recherche est d’étudier la contribution du commissaire aux comptes à la
gouvernance d’entreprises. La question principale à laquelle nous avons tenté de répondre
dans notre recherche était la suivante : Comment le commissaire aux comptes pourrait-il
contribuer à améliorer la gouvernance d’entreprise ? Et afin de répondre à cette
problématique nous avons scindé notre recherche en quatre chapitres, dont les trois premiers
reposent sur la recherche bibliographique et la revue de littérature, quant au quatrième, celui-
ci consiste en une étude empirique au sein de la direction générale de l’ENIEM.
La revue de littérature effectuée sur le commissariat aux comptes, démontre une grande
richesse en ce qui concerne l’importance du commissariat aux comptes, qui est considéré
comme un instrument de prévention et de détection des irrégularités des procédures
comptables d’une entreprise
La pratique du Commissariat Aux Comptes a pour objet principal de renforcer la
fiabilité des informations financières publiées par l’entreprise. En effet, le CAC remplit
particulièrement un rôle de certification de la sincérité, de la régularité et de l’image fidèle des
états financiers publiés par les entités concernées.
Le commissariat aux comptes est une fonction réglementée qui doit s’exercer avec
conscience professionnelle et diligence, en se référant aux normes qui énoncent les principes
généraux de la pratique de sa profession. L’objectif principal, à travers la mise en place de ces
normes est d’atteindre un degré élevé de qualité, et améliorer la pratique de la mission
l’audit.
Dans le deuxième chapitre nous avons tenté de fournir un aspect complet de la
gouvernance d’entreprise et ses mécanismes et d’expliquer tous les points importants dont
nous avons besoin.
La gouvernance d’entreprise constitue pour les entreprises une condition essentielle de
leur croissance et de leur pérennité. Elle est un ensemble de mécanismes et procédures de
contrôle dans le but est de résoudre les conflits d’intérêts entre les propriétaires et managers et
faire face aux manoeuvres des dirigeants qui peuvent être sujets de déviances anormalement
avantageuses en profitant d'une situation d'asymétrie de l'information.
A travers le troisième chapitre, nous avons essayé de présenter la relation entre le
commissaire aux comptes et la gouvernance d’entreprise. Et on a constaté que cette relation
montre que le CAC joue un rôle important dans gouvernance d’entreprises, en lui permettant
de se prémunir contre tous risques qui peuvent endommager la réalisation de ses objectifs. En
87
Conclusion générale
effet, le CAC apparaît dans le cadre de la théorie de l’agence, comme un moyen puissant de
régulation des conflits existant entre l’agent. Il contribue à atténuer l’asymétrie d’informations
qui sous-entend les déviances des dirigeants et les conflits entre parties prenantes considérées
comme entraves majeures au développement et à la pérennité des entreprises.
Nous signalions que la garantie de l’image comptable fidèle relève du commissariat aux
comptes, qui en tant qu’intervenant professionnel compétent et indépendant exprime une
opinion motivée sur la régularité et la sincérité des états financiers.
Notre étude empirique au sein de l’ENIEM, nous a permis de constater que la mission
du CAC contribue à l’amélioration des conditions de bonnes gouvernance en réduisant les
problèmes d'asymétrie d'information et en révélant les erreurs et manipulations qui peuvent
être commises par la fonction auditée. Et en fournissant également à celle-ci une information
fiable sincère sur laquelle elle va se baser lors de prises de décisions. Ce qui nous a permis de
confirmer notre première hypothèse «le commissaire aux comptes réduit le problème
d’asymétrie d’information pour une meilleure gouvernance ».
De même, on a mis en évidence que le respect de l’auditeur aux normes d’audit a une
influence relativement positive sur la qualité de l’audit légal qui influence de son tour sur la
gouvernance d’entreprise.
Une bonne gouvernance d’entreprise repose impérativement sur la conformité aux
règles et sur des informations fiables. Le commissariat aux comptes au sein de l’ENIEM a
comme finalités d’assurer aux actionnaires et aux organes de la gouvernance et aux différents
intervenants la qualité des informations produites ; ce qui nous a permis de confirmer notre
deuxième hypothèse «la mission des commissaires aux comptes peut améliorer les conditions
d’exercice de la gouvernance d'entreprise.»
La perception de l’utilité et de l’importance du rapport du commissaire aux comptes au
sein de l’ENIEM se diffère en fonction de l’opinion émise par ce professionnel, d’un organe à
un autre et d’une fonction à une autre.
Pour finir, nous pouvons dire que la pratique du Commissariat Aux Comptes par un
professionnel compétent et indépendant, a pour objet principal de renforcer la fiabilité des
informations financières en vérifiant sa sincérité, régularité, conformité et son exactitude qui
reflète une image fidèle des performances et de la situation financière de l’entreprise. Cette
pratique permet de réduire l’asymétrie d’informations vis-à-vis des parties prenantes,
discipliner les dirigeants, et régler les conflits d’intérêts entre les dirigeants et responsables
88
Conclusion générale
Donc nous pouvant dire que le commissariat aux comptes contribue à l’amélioration de
la gouvernance de l’entreprise.
Notre étude se limite seulement au sein de l’ENIEM, du fait que nous n’avons pas pu
collecter des informations qu’auprès de quelques personnes au cours de l’entretien, les
données recueillies étaient limitées et cela a eu des impacts sur notre analyse. Par ailleurs,
cette étude reste encore très limitée, étant donné notre manque d’expérience dans le domaine
autre que les connaissances théoriques de base. Nous souhaitons à l’avenir que ce travail soit
approfondi et élargi avec un échantillon plus vaste.
89
Bibliographie
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Ouvrages
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2017.
Boumedienne Mohammed Rachid., « Qualité de l’audit légal à la lumière des
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Ebondo Wa Mandzila Eustache., «la contribution du contrôle interne et de l’audit
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Université Paris XII VAL de MARNE, 2004.
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91
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92
Bibliographie
semanticscholar.
www.oecd.org
www.theiia.org.
93
Annexes
Annexes
Entreprise : ENIEM
Fonction :
Date :
94
Annexes
……………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
95
Annexes
……………………………………………………………………………
………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..
96
Table des matières
Table des matières
Page
Remerciement…………………………………………………………………. I
Dédicac………………………………………………………………………… II
Liste des tableaux……………………………………………………………... III
Liste des figures……………………………………………………………….. IV
Liste des abréviations………………………………………………………….. V
Sommaire………………………………………………………………………. VI
Introduction générale ………………………………………………………..... 1
Chapitre I : Le commissariat aux comptes………………………………….. 4
Introduction…………………………………………………………………… 4
Section 1 : Généralités sur L’audit externe 4
1.1. Définition et objectifs del’audit externe ………………………………...... 4
1.1.1. L’audit …………………………………………………………………. 4
1.1.2. Définition de l’audit externe…………………………………………….. 5
1.1.3 Les objectifs de l’audit externe ………………………………………..... 5
1.2. Les formes de l’audit externe …………………………………………….. 6
1.2.1. Le Commissariat aux comptes (audit légal)……………………………... 6
1.2.2. L’audit contractuel ……………………………………………………… 7
1.3. Les objectifs ou Les assertions de l’audit externe ……………………....... 8
1.4. Les risques liés à l'audit externe…………………………………………… 9
1.4.1. Le risque de non-détection………………………………………………. 9
1.4.2. Le risque d'anomalies significatives…………………………………...... 10
A) Risque inhérent……………………………………………………………... 10
B) Risque lié au contrôle interne……………………………………………….. 10
Section 2 : Le Commissariat Aux Comptes et ses specifités 11
2.1. Historique du CAC………………………………………………………… 11
2.2. Définition et nomination du CAC…………………………………………. 11
2.2.1. Définition du commissaire aux comptes ………………………………... 12
2.3. Le rôle du commissaire aux comptes …………………………………....... 12
2.4. Les normesrelatives à la mission du CAC………………………………… 13
2.4.1. Les normes générales …………………………………………………… 13
2.4.1.1. Indépendance………………………………………………………….. 14
2.4.1.2. Compétence …………………………………………………………… 14
2.4.1.3. Qualité du travail (ou conscience professionnelle)……………………. 14
2.4.1.4. Secret professionnel …………………………………………………... 15
2.4.2. Les normes de travail ………………………………………………….... 15
2.4.2.1. Orientation et planification de la mission…………………………....... 15
2.4.2.2. Appreciation du contrôle interne………………………………………. 15
2.4.2.3. Obtention d’éléments probants ……………………………………….. 15
2.4.2.4. Délégation et supervision……………………………………………… 16
2.4.2.5. Documentation des travaux……………………………………………. 17
97
Table des matières
98
Table des matières
99
Table des matières
100
Table des matières
101
Résumé
La gouvernance d’entreprise est un concept vivant, riche, prolifique qui a connu au
cours de ces dernières années des développements de grande ampleur. Suite aux scandales
financiers qui ont secoué le monde des affaires, l’audit légal (exercé en Algérie dans le
cadre du Commissariat Aux Comptes) est devenu un outil incontournable dans le système
de la gouvernance d’entreprise.
Nous nous sommes intéressés, dans le cadre de notre étude, à démontrer le rôle du
Commissaire Aux Comptes dans la pratique de la gouvernance d’entreprise, ainsi que sa
contribution à la création des conditions de bonne gouvernance.
Abstract
Corporate governance is a living, rich and prolific concept that has experienced
major developments in recent years. Following the financial scandals that shook the
business world, the legal audit (carried out in Algeria within the framework of the statutory
audit) has become an essential tool in the system of corporate governance.
As part of our study, we focused on demonstrating the role of the Statutory Auditor in
the practice of corporate governance, as well as his contribution to the creation of good
governance conditions.