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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES SCIENCES
DE GESTION

DÉPARTEMENT DES SCIENCES FINANCIERES ET COMPTABILITE

Mémoire de fin de cycle d’étude


EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN SCIENCES

FINANCIERES ET COMPTABILITES

OPTION : AUDIT ET CONTROLE DE GESTION

Thème :
Commissariat Aux Comptes et Gouvernance
d’Entreprise : Normes et Applications.

Réalisé par: Encadré par :


Mlle. OUILFANE Safia. Mr. GUERCHOUH Mouloud.

Devant le jury composé de :

Présidente du jury : AMOKRANE Hakima, MAA, FSECSG/UMMTO.


Rapporteur : GUERCHOUH Mouloud. MCA, FSECSG/UMMTO.
Examinatrice : Si SALAH Karima, MAA, FSECSG/UMMTO.

6éme Promotion
REMERCIMENTS
Au terme de ce travail, je remercie Dieu le tout-puissant pour

m’avoir donné la force et la patience pour mener à terme ce

travail.

Dans un premier temps, je tiens à remercier vivement, mon

encadrant Monsieur Mouloud GUERCHOUH, pour son

orientation, ses précieux conseils, sa disponibilité, et ses

directives utiles qui ont constitué un apport considérable sans

lequel ce travail n’aurait pas pu être mené au bon port.

Je remercie également Monsieur le Commissaire Aux

Comptes Ghiles GUERRAK pour ses remarques, ses conseils et

toute la documentation qu’il a mise à ma disposition.

Mes remerciements s’adressent aussi à l’ensemble des

dirigeants de la direction général de l’ENIEM, pour leur

contribution et le temps qu’ils m’ont consacré.

Je tiens à gratifier aussi les membres de jury pour l’intérêt

qu’ils ont porté à ma recherche en acceptant examinant mon

travail.

Enfin, j’adresse mes remerciements les plus sincères aux

personnes qui nous ont apporté leurs aides et qui d’une manière

ou d’une autre, de près ou de loin, nous ont permis de mener à

terme ce travail.

I
DEDICACE
Je dédie plus particulièrement ce travail à mes très

chers parents qui ont été toujours à mes cotés tout au

long de mon parcours d’études et qui m’ont soutenu, Je

leur témoigne une grande reconnaissance et un

profond respect.

À mes chers frères et soeurs, qui m’ont soutenu tout au

long de mon travail.

À mes très chères amies et à tous ceux que j’aime.

Enfin je dédie ce travail à tous ceux et celles qui ont

marqué leurs existences dans ma vie et que mon style

n’a pas cité.

Safia

II
Liste des abréviations
Liste des abréviations

Abréviations Significations
CAC Commissaire Aux Comptes
CNCC Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
CA Conseil d’Administration
DG Direction Général
AGO Assemblé Générale Ordinaire
AGE Assemblé Générale Extraordinaire
TCR Tableau de Compte de Résultat
ISA International standards Auditing
IFAC International Federation of Accountants.
IAASB International Auditing and Assurance Standards Board
EURL Entreprise Unipersonnel A Responsabilité Limité
SARL Société A Responsabilité Limité
SPA Société Par Action
FIFO First In First Out
TVA Taxe sur La Valeur Ajoutée
CNC Conseil National de la Comptabilité
CRCC Conseils Régionaux Des Commissaires aux Comptes
NAA Normes Algériennes d’Audit
OCDE Organisation De Coopération Et De Développement Economique
ONG Organisation Non Gouvernementale
AG Assemblée Générale des Actionnaires
Acte Uniforme Relatif aux Droits des Sociétés et des Groupements
AUDSGIE d’Intérêts Economiques
NEP Norme d’Exercice Professionnel
GE Gouvernance d'Entreprise
CARE Cercle d’Action et de Réflexion Autour de L’entreprise
APAB Association des Producteurs Algériens de Boissons
FCE Forum des Chefs d’Entreprise
MPMEA Ministre de la PME et de l’Artisanat
SFI Société Financière Internationale
GOAL08 Gouvernance Algeria 2008
PME Petites et Moyennes Entreprises
SEC Securities Exchange Commission

III
Liste des abréviations

ENIEM Entreprise Nationale de l’Industrie Electroménagère


SONELEC Société Nationale de Fabrication et de Montage du Matériel Electrique.
CAM Complexes d’Appareils Ménagers
HOEMELEC Holdings Mécaniques et Electroniques
PDG Président Directeur Général
DG Directeur Général
INDELEC Industrie Electon- domestique
HSI Hygiène et Sécurité Industrielle

IV
Liste des tableaux
Liste des tableaux

N° Intitulé Page

Tableau N° 1 Les particularités de formes d’audit externe. 07


Tableau N° 2 Nature des intérêts des stakeholders. 32
Tableau N° 3 Typologie des mécanismes de gouvernance des entreprises. 37
Tableau N° 4 Apport de la GE aux droits élémentaires des actionnaires. 44
Missions du CA liées au pilotage de l’entreprise et bonne
Tableau N° 5 gouvernance. 45
Missions du CA liées au contrôle de l’entreprise et principes de
Tableau N° 6 gouvernance. 46

V
Liste des figures
Liste des figures

N° Intitulé Page

Figure N°01 Le lien entre les risques d’audit. 10


Figure N°02 Les étapes de l’approche classique. 18
Figure N°03 Les composants de la gouvernance d’entreprise. 33
Figure N°04 Les parties prenantes. 34
Figure N°05 Les relations de l’entreprise avec les parties prenantes externes. 48
52
Figure N°06 Relations entre l’audit externe et la gouvernance d’entreprise
58
Figure N°07 Audit et réduction d’asymétries d’information.
74
Figure N°08 Organigramme de l’ENIEM.

VI
Sommaire
Sommaire

Introduction générale. ............................................................................................................ 01


Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes. ........................................................................ 04
Introduction. ........................................................................................................................... 04
Section 1 : Généralités sur l’Audit Externe. ..................................................................... 04
Section 2 : Le Commissariat Aux Comptes et ses spécifiés. ............................................. 11
Section 3 : L’exercice du Commissariat Aux Comptes en Algérie.................................... 21
Conclusion............................................................................................................................... 26
Chapitre II : La Gouvernance d’entreprise et ses mécanismes. ........................................... 28
Introduction. ........................................................................................................................... 28
Section 1 : Généralité sur la Gouvernance d’Entreprise.................................................... 28
Section 2 : Les mécanismes de la Gouvernance d’Entreprise. .......................................... 36
Section 3 : La réalité de la Gouvernance d’Entreprise en Algérie. .................................... 41
Conclusion............................................................................................................................... 49
Chapitre III : L’apport du Commissariat Aux Comptes à la Gouvernance ........................ 50
Introduction. .................................................................................................................... 50
Section 1 : le rôle du commissaire aux comptes dans la gouvernance d’entreprise ........... 50
Section 2 : Le commissariat aux comptes comme solution aux problèmes de la
gouvernance d’entreprise. ................................................................................................ 54
Section 3 : La qualité de la mission du CAC et son influence sur la gouvernance
d’entrepris………………………..…………………….....………………………………. 61
Conclusion............................................................................................................................... 69
Chapitre VI : Le CAC et la GE illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM .......... 70
Introduction. .................................................................................................................... 70
Section 1 : Présentation de l’organisme d’accueil. ........................................................... 70
Section 2 : la gouvernance et le CAC au sien de l’ENIEM. .............................................. 75
Section 2 : Enquête et suivi sur le terrain.. ....................................................................... 77
Conclusion............................................................................................................................... 85
Conclusion générale... ............................................................................................................. 87
Bibliographie........................................................................................................................... 70

VII
Introduction générale
Introduction Générale

Il est généralement admis que les informations comptables et financières, diffusées


par les entreprises, bénéficient d’une grande portée, (dans la mesure où elles influencent
sur de très nombreuses décisions d'ordre économique et même politique). En effet, toutes
les parties prenantes 1 accordent de l'importance à l'information comptable et financière,
enjeu du partage des succès et des échecs de l'entreprise. Cela renvoi à la nécessité du
contrôle des résultats des firmes, d’où l’essor de l’audit légal qui est relatif au contrôle
des informations éditées par ces dernières.
L’audit légal appelé aussi commissariat aux comptes, est une activité permettant la
certification des comptes annuels d’une entité, entreprise ou association. Il est devenu une
obligation légale à laquelle de nombreuses entités doivent se soumettre par la nomination
d’un Commissaire aux Comptes. Le rôle de ce professionnel est principalement d’assurer
une fiabilité et une sincérité des comptes publiés. Et ce par l’émission d’une opinion
confirmant que les comptes sont fiables, sincères et fournissent une image fidèle de la
situation économique d’une entreprise et des résultats de l’exercice écoulé. L’auditeur doit
suivre des règles précises qu’on appelle les normes qui régissent la pratique de la
profession d’audit légal, tout comme la comptabilité qui est organisée par les normes de
comptabilité.
Le nombre important des scandales financiers qui ont secoué le monde des affaires
ces dernières années (les États-Unis, l’Europe et même le Japon) 2 , témoignent de
l’existence de différentes formes de problèmes d’imperfection des structures de
gouvernance, et rappellent fortement que les dirigeants ont toujours la possibilité et une
imagination débordante pour faire apparaître dans les comptes une situation financière très
avantageuse, profitant notamment d’une situation propice d’asymétrie d’information. La
gravité des défaillances des entreprises suite à ces scandales, a conduit à la reconsidération
du statut et de la mission de l’auditeur dans de nombreux pays.
Dans le but de remédier au souci de sauvegarder l’intérêt général, c'est-à dire l’intérêt
des différentes parties prenantes qui sont intéressés par l’information financière ; l’Algérie
à opter pour la première fois à l’adoption des normes internationales d’audit et ca par le

1
Les parties prenantes : ce sont l’ensemble des personnes physiques et morales qui sont concernées par une
entreprise, et qui influencer ses décisions. Tels les créanciers, les fournisseurs, les clients, les dirigeants, les
salariés. Elles se distinguent notamment par leur pouvoir basé sur ce qu’elles apportent à une entreprise, ainsi
que sur ce qu’elles en attentent.
2
(Enron en novembre 2001 ; Anderson en janvier 2002 ; Worldcom en mars 2002 ; Vivendi en juillet 2002 ;
Global Crossing en janvier ; Elf et Crédit Lyonnais 2004, etc.)

1
Introduction Générale

biais de la décision n° 002 du 04 Février 2016, à travers l’émission des Normes


Algériennes d’Audit (NAA).
La gouvernance d’entreprise peut être définie comme étant un ensemble de
mécanismes permettant de minimiser les coûts globaux découlant de la séparation de la
propriété (les actionnaires) et de la gestion (les dirigeants). Le concept de la GE a pour
objet d’étudier la façon dont les dirigeants sont gouvernés. Dans le but de maximiser la
performance de l'entreprise et assurer la pérennisation de ses activités, la GE à travers ses
mécanismes (interne et externe) fait en sorte d’aligner les intérêts des différentes parties de
l’organisation et essaie de rétrécir l’asymétrie d’information en particulier les données
financières circulés entre les organes d’administrations. Mais Avec les manipulations
comptables et les pratiques frauduleuses des dirigeants, qui ont était parmi les principales
causes des scandales financiers, les comptes sociaux perdent leurs crédibilités et fiabilité
requises. L’intervention d’une autorité de contrôle indépendante et compétente paraît alors
utile en vue d’assurer une crédibilité à l’information produite, et permettre aux utilisateurs
de faire confiance aux données comptables communiquées 3. Il s’agit du commissariat aux
comptes. Le commissaire aux comtes, à travers sa mission a pour principal objectif de
garantir la fiabilité des données comptables diffusées. Il permet également de prévenir et
de réduire les risques à travers l’appréciation des procédures. Ce dernier devient un
élément non négligeable dans la gouvernance de l’entreprise, pour trouver l'équilibre
entre les dirigeants et l'ensemble des autres parties prenantes.
Cette réflexion sur la gouvernance de l’entreprise et l’importance de crédibilité des
informations financières communiquées, nous a interpelé à porter le thème de notre
mémoire sur ;
Le commissaire aux comptes et la gouvernance d’entreprise : Normes et Applications.

Et à travers ce thème, on a formulé une problématique qui se résume sur cette


question centrale : Comment le commissaire aux comptes pourrait-il contribuer à
améliorer la gouvernance d’entreprise ?

3
Carassus D., Cormier D «Normes et pratiques de l’audit externe légal en matière de prévention et de
détection de la fraude», (2003), p.171-188.

2
Introduction Générale

Une analyse approfondie de cette problématique nous a amené à poser les questions
sous-jacentes suivantes :
 En quoi consiste la démarche du CAC et quelles sont les
normes qui la régissent ?
 En quoi consiste la gouvernance d entreprise ?
 Quel est le rôle du CAC dans la gouvernance d’entreprise ?
 Comment est-ce que la qualité de la mission du CAC
influence-t-elle la gouvernance de l’entreprise ?

Pour aborder cette problématique, nous allons examiner les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1: la mission du commissariat aux comptes réduit le problème


d’asymétrie d’information pour une meilleure gouvernance ;
Hypothèse 2: la mission des commissaires aux comptes peut améliorer les
conditions d’exercice de la gouvernance d'entreprise.
Le but de cette étude est de montrer que le commissariat aux comptes agit dans
l'intérêt de tous et contribue davantage à travers l’application des normes d’audit en
vigueur à la création des conditions d’une bonne gouvernance. Et afin de vérifier les
hypothèses formulées et bien mener ce travail nous nous somme appuyés sur une
démarche qui repose sur la recherche bibliographique sur le CAC et la gouvernance
d’entreprise, et sur une étude empirique au sein de l’ENIEM. Ce travail qui traite le
commissaire aux comptes et la gouvernance de l’entreprise : nomes et application,
comporte quatre chapitres.
Le premier porte sur le commissariat aux comptes, le second consiste en la
gouvernance d’entreprise et ses mécanismes, Le troisième aborde l’apport du
commissariat aux comptes à la gouvernance d’entreprise et le quatrième et dernier chapitre
sera consacré à l’étude empirique au sien de l’ENIEM.
Et en dernier ressort, une conclusion qui présente en gros les différents points
soulevés tout au long de ce mémoire. C’est aussi à ce stade que nous allons apporter une
réponse à la problématique posée pour mener à bien cette étude, et mettre en exergue une
fois de plus la confirmation des hypothèses.

3
Chapitre I :
Le Commissariat Aux Comptes
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

Introduction
L’audit externe est un examen indépendant et formel de la situation financière établie
par les sociétés. Son objectif principal est de s’assurer de la pertinence des rapports de la
direction et de la crédibilité des états financiers.
Par ailleurs, les travaux d’audit externe peuvent varier en fonction des objectifs. En
effet, un auditeur externe est en mesure d’effectuer plusieurs formes d’audit ; le plus répondu
est l’audit légal des états financiers, appelé aussi commissariat aux comptes.
Le commissariat aux comptes est une mission d’audit à caractère légal, imposée par les
lois sur les sociétés, d’où l’appellation « Audit Légal ». Le CAC a pour mission principale et
permanente de vérifier annuellement les comptes, en vue d’émettre son avis sur leur
régularité, sincérité et image fidèle, et ce, en se référant à des normes relatives a cette
profession.
Section 1 : Généralités sur L’audit externe
Aujourd’hui, l’audit externe se situe au centre des débats dans la mesure où, non
seulement il est susceptible de garantir la sincérité, l’exactitude et la pertinence des états
financiers de l’entreprise, mais aussi car il peut être appréhendé comme un moyen permettant
de répondre à l’obligation de révision des comptes1 .
A travers ce point, nous allons voir l’audit externe et ses différentes formes, les
principales différences entre ces derniers, les risques ainsi que les principes liés à l’audit
externe.
1.1. Définition et objectifs del’audit externe
Avant d’aborder l’audit externe, il semble nécessaire de voir la notion de « l’audit ».
1.1.1. L’audit
Le concept de l’audit est un concept ancien, visait à vérifier et protéger les états
financiers. C’est pour quoi la mission de l’audit à longtemps été liée à la Cour des
comptes2.Comme disait Mikol, il s’agitd’une mission de vérification comptable.
Bécour et Bouqui, définit l’audit comme « l’activité qui applique en toute indépendance
des procédures cohérentes et des normes d’examen en vue d’évaluer l’adéquation, la

1
Carassus D., Gregorio G., « Gouvernance et audit externe : une approche historique comparée à travers
l’obligation de reddition des comptes », communication à la 9 ème journée d’histoire de la comptabilité et du
management, 2003, p.4.
2
Mikol A., « forme d’audit : L’audit interne encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit »,
Economica, Paris, 2000, p.734.

4
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

pertinence, la sécurité et le fonctionnement de tout ou partie des actions menées dans une
organisation par référence à des normes »3.
En général, l'audit est défini comme un processus systématique d'objectivité et
d’évaluation des preuves concernant l'état actuel de l'entité, région, processus, compte
financier, en la comparant aux critères acceptés et prédéterminé, et communiquer les résultats
aux utilisateurs prévus.
1.1.2. Définition de l’audit externe
L’audit externe est présenté comme un examen indépendant de l’entreprise qui touche
principalement le domaine comptable et financier, et qui est exercée par des professionnels
qu’on nomme « Commissaire Aux Comptes» (CAC) leur mission consiste à certifier
l’exactitude des comptes, résultats et états financiers.
Selon la pensé de Jacques Renard« l’audit externe est une fonction indépendante de
l’entreprise dont la mission est de certifier l’exactitude des comptes, résultat et états
financiers »4.
Autrement, l’auditeur externe certifie les comptes à l’intention de tous ceux qui en ont
besoin : actionnaires, banquiers, autorités de tutelle, clients et fournisseurs, etc.5. Il constitue
un des mécanismes de régulation des relations entre actionnaires et dirigeants 6 , la raison pour
la quel le statut de l’auditeur externe financier, est défini dans un cadre légal et réglementaire.
En définitive, l’audit externe à pour finalité de porter une opinion sur les comptes et
résultats de l’entreprise, et s’intéresse à la manière dont l’entreprise définises objectifs (la
manière dont l’entreprise dirigent les moyens mis à la disposition de ses dirigeants).
1.1.3 Les objectifs de l’audit externe
L’auditeur externe vise à certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des
comptes, résultats et états financiers de l’entreprise. Par ailleurs, les objectifs généraux d’une
pratique d’audit externe consistent à vérifier que les résultats obtenus correspondent aux
résultats prévus. Il s’agit notamment de7 :
- vérifier que les procédures comptables ont été respectées ;
- détecter des dysfonctionnements éventuels, leurs causes et mettre en évidence
les améliorations nécessaires ;

3
Bécour J.C., Bouquin H., « Audit Opérationnel: Entrepreneuriat, Gouvernance et Performance », Economica,
Paris, 2008, p.12.
4
Renard J., « Théorie et pratique de l’audit interne », 5ème édition d’Organisations, Paris, 2004, p.69.
5
Idem, p. 80.
6
Jensen M., Meckling W., « Theory of the firm: managerial behavior, agency cost, and ownership structure»,
Journal of Financial Economic, 1976, p.305-360.
7
Sur le site internet, Audit externe : définition et objectifs - Ooreka, date de consultation, le 15/02/2021

5
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

- comprendre, analyser un incident, un écart, un dysfonctionnement spécifique.


Ainsi, dans le cadre d’un audit financier externe, il s’agira plus précisément de mesurer
l’organisation comptable de l’entité afin d’en déceler les insuffisances, de les améliorer.
Toutefois, un audit externe cherche plus à « donner une assurance aux actionnaires ou
à des parties prenantes équivalentes sur les états financiers annuels et sur d'autres rapports,
tel que requis par la réglementation locale »8. Par la suite, prévenir les fraudes et les
détournements y afférent.
1.2. Les formes de l’audit externe
On peut distinguer deux types d’audit externe : l’audit contractuel et le commissariat
aux comptes ou l’audit légal :
1.2.1. Le Commissariat aux comptes (audit légal)
La mission d’un audit légal est celle confiée par le législateur au mandataire des
actionnaires, appelé « commissaire aux comptes ». Sa mission est permanente, elle consiste
principalement à certifier la sincérité et la régularité des états financiers de fin d’exercice et à
vérifier la sincérité des informations fournies dans le rapport du conseil ou du directoire sur la
situation financière de la société.
Selon Mikol, le CAC est définit comme étant « une personne physique ou morale
inscrit auprès d’une compagnie régionale des CAC et, à ce titre, membre de la CNCC
(compagnie nationale des commissaires aux comptes) seul un CAC peut exercer la mission de
certification de l’image fidèle des comptes prévue par la loi sur les sociétés commerciales »9.
La mission de l’audit légal, dénommé « contrôle légal » comprend les éléments suivants 10 :
- une mission d’audit financier conduisant à la certification ;
- des vérifications spécifiques ;
- l’échéant des interventions connexes (faits délictueux devant être révélés au
procureur de la République, faites de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation et impliquant la mise en œuvre de la procédure d’alerte,…etc.).
Cela veut dire, qu’une mission d’audit des états financiers a pour objectif de
permettre à l’auditeur de vérifier si les états financiers ont été établis,
conformément à un référentiel comptable identifié.

8
Idem.
9
Mikol A., op. cit, p. 740.
10
Idem, p. 740.

6
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

1.2.2. L’audit contractuel


L’audit contractuel est un examen de vérification effectué par un Professional qui est lié
à l’entreprise par un contrat. Les termes de sa mission figurent dans le contrat. Contrairement
à l’audit légal, qui exerce une mission de certification exigée par la loi, la mission de l’audit
contractuel peut être effectuée par la demande de l’entreprise ou par celles des tiers.
Le tableau N° 1 : Les particularités de formes d’audit externe.

Audit externe
Caractéristiques
Légal Contractuel

1- Nature de la mission Institutionnelle : d’ordre public Contractuelle


2- Nomination Par les actionnaires Par la direction générale C.A
Certifier la régularité, la sincérité et l’image
Attester la régularité et la sincérité
3- Objectif fidèle. vérifier la concordance des informations
des comptes
communiquées par le conseil d’administration
Mission permanente et étendre pendant la durée Mission définie dans la lettre de mission
4- Intervention
du mandat (convention)
Doit être totale vis-à-vis du C.A et des
5- Indépendance Indépendance totale en principe.
Actionnaires

6- Principe de non A respecter scrupuleusement Conseils de gestion non exclus


immixtion
7- Destinataire des C.A/ A.G.O/ A.G.E Direction générale C.A
rapports
8- Conditions Inscription à l’Ordre National Inscription à l’Ordre National
d’exercice
9- Révélation de fait Oui Non
délictueux
De moyens ou de résultats selon le type
10- Obligations De moyens
de mission
11- Responsabilité Civile, pénale, disciplinaire Civile, pénale disciplinaire

12- Révocation Mission institutionnelle normalement par les Précisée dans le contrat
instances judiciaires sur demande de l’entreprise
Contrôlée

13- Rémunération Barème Officiel Fixée dans le contrat

7
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

Evaluation des procédures. Appréciation du Evaluation des procédures. Appréciation


14- Démarche
contrôle interne. du contrôle interne.
Contrôle des comptes Contrôle des comptes.
Contrôle juridique. Contrôle juridique.

Source : Sadi N E., Maazouz A., 1999, "Pratique de commissariat aux comptes en Algérie" 11.
1.3. Les objectifs de l’audit externe
La finalité de la mission d’audit financier est divisée en sept (07) objectifs d’audit
énumérés ci-dessous, appelés aussi assertions d’audit.
L’auditeur, tout au long de sa mission, doit s’assurer que les transactions et les éléments
qui constituent les comptes répondent aux divers critères qui assurent leur qualité. Ils’agit
également de mesures que doivent appliquer les entreprises dans l’élaboration de leurs états
financiers, ces objectifs sont comme suit 12:
 L’intégralité (Exhaustivité) : L’auditeur doit vérifier si toutes les opérations
(actifs, dettes et transactions) ont été enregistrées dans les comptes annuels, et que tous les
faits importants y ont été mentionnés dans les états financiers (bilan, TCR et annexes).
 L’exactitude : L’objectif d’exactitude signifie que toutes les informations
financièreset autres informations concernant l’activité de l’entreprise sont données fidèlement
et enregistrées dans les comptes pour leurs montants exacts et réels (arithmétiquement et
conformément aux principes comptables).
 L’évaluation : Cet objectif d’évaluation signifie que toutes les opérations
comptabilisées doivent être évaluées conformément aux principes et méthodes d’évaluation
généralement admis (bonne méthode, application de manière constante d’un exercice a un
autre) par exemple les opérations d’achat sont évaluer à leurs couts historiques.
 L’existence ou la réalité : Cet objectif signifie que pour les éléments matériels
(immobilisations, stocks...) une réalité ou existence physique, et pour les autres éléments
(actifs, passifs, charges et produits), la traduction d’opérations réelles effectuées (par
opposition à des opérations fictives), c’est-à-dire que les actifs qui apparaissent au bilan
correspondent à des droits réellement acquis, et de même les passifs représentent
desobligations réellement existantes.

11
Sadi N.E., Maazouz A., "Pratique de commissariat aux comptes en Algérie". Édition société national de
comptabilité, 1999, p.125.
12
Site web : Http //www. Fr.scribd.com, Audit comptable et financier, consulté le 13 mars 2021 à 12 :54.

8
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

 La séparation des exercices (Cut off) : Il vise une bonne démarcation entre
les exercices successifs. Il s’agit de rattacher à chaque exercice tous les produits et les charges
qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice) et ceux-là seulement.
 Les droits et obligations : Les actifs ou les dettes détenues par l’entité à une
date donnée reflètent des droits réellement acquis ou d’obligations effectivement à sa charge.
Il faut donc procéder à la vérification des titres de propriété, des actes et des conventions.
 La présentation et information : Cet objectif de présentation et d’information
signifie que les opérations sont présentées dans les comptes conformément aux règles
comptables généralement admises en la matière, appliquées de façon constante. En outre, il
signifie que les états financiers sont accompagnés de toutes les informations (annexes)
requises par les textes, et nécessaires à leur compréhension.
1.4. Les risques liés à l'audit externe
Selon l’IFAC, le risque d’audit désigne «le risque selon lequel l’auditeur exprime une
opinion incorrecte sur les états financiers soumis à son contrôle du fait d’erreurs
significatives contenues dans ces états».
Cependant, la norme ISA 315 modifiée, relative à l'identification et évaluation des
risques d’anomalies significatives par la connaissance de l'entité et de son environnement,
énonce que l’auditeur doit identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives,
provenant de fraudes ou résultant d’erreurs, au niveau des états financiers ou des assertions13,
par la connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne,
fournissant ainsi une base pour concevoir les procédures d’audit à appliquer en conséquence
et mettre en œuvre des réponses aux risques évalués d’anomalies significatives.
La notion du risque d’audit légal apparaît comme complexe et difficilement saisissable.
Toutefois, la norme internationales d'audit 200, distingue deux composantes et elle énonce
clairement que le risque d’audit est fonction des risques d’anomalies significatives et du
risque de non-détection14.
1.4.1. Le risque de non-détection
Le risque de non-détection est défini comme étant le risque que les procédures mises en
œuvre par l’auditeur, pour réduire le risque d’audit à un niveau suffisamment faible pour être
acceptable, ne détectent pas une anomalie qui existe et qui pourrait être significative, qu’elle
soit prise individuellement ou cumulée avec d’autres anomalies.
13
Assertions : Déclarations de la direction, explicites ou autres, sous-tendant les états financiers, utilisées par
l’auditeur pour examiner les différents types d’anomalies qui peuvent survenir.
14
Ayachi F., « commissariat aux comptes et gouvernance d’entreprise » Thèse de doctorat en science
commerciale, université d’Oran 2017.p 62.

9
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

1.4.2. Le risque d'anomalies significatives


Le risque d’anomalies significatives est défini comme étant le risque que les états
financiers, avant leur audit, comportent des anomalies significatives. Ce risque comprend
deux composantes, définies comme suit au niveau des assertions:
A) Risque inhérent : C'est la possibilité qu’une assertion portant sur un flux d’opérations, un
solde de compte ou une information fournie dans les états financiers, comporte une anomalie
qui pourrait être significative, individuellement ou cumulée avec d’autres, avant la prise en
compte des contrôles y afférents.
B) Risque lié au contrôle interne : C'est le risque qu’une anomalie significative susceptible
de se produire au niveau d’une assertion portant sur un flux d’opérations, un solde de compte
ou une information fournie dans les états financiers et qui pourrait être significative
individuellement ou cumulée avec d’autres, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en
temps voulu par le contrôle interne de l’entité.
Voici ci-dessous le schéma qui explique le lien entre les risques d’audit :
Figure N°1 : le lien entre les risques d’audit.

Risque d’audit

Entité Auditeur

Risque Contrôle interne


D’anomalies détection
significatives

Risque inhérent Risque lié au contrôle Risque de non détection


detection

Source : Obert R., Mairessem., « Comptabilité et audit », 2eme Edition Dunod, Paris, p.442.

10
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

Section 2 : Le Commissariat Aux Comptes et ses specifités


Il a toujours relevé d'une saine prudence, dans les entités économiques, de confier à une
personne indépendante et compétente le soin de vérifier l'image fidèle des comptes établis par
les responsables de cette entité. Cette tâche était autrefois confiée à un vérificateur des
comptes, (réviseur des comptes). Ce dernier est aujourd'hui dénommé Commissaire Aux
Comptes (vocabulaire français), contrôleur légal ou statutory auditor (vocabulaire de l'Union
européenne), ou encore auditor dans le vocabulaire américain. 15
À travers cette section nous exposerons dans un premier lieu, un bref rappel historique
sur le commissariat aux comptes, les définitions qui lui appréhendent le mieux ainsi que son
rôle. Ensuit, nous appréhenderons les normes et les principes qui régissent cette profession.
Enfin on va voir la démanche que doit suivre le CAC pour la réalisation de sa mission du
commissariat aux comptes.
2.1. Historique du CAC
A l’origine, les commissaires aux comptes étaient nommés pour une mission de contrôle
pour une courte période qui précède généralement l'assemblée des actionnaires ; leurs rôle
consistait essentiellement à établir une brève approbation des comptes comptables, sans aucun
contrôle approfondi.
Ce métier a pris de l’ampleur suite à la crise de 1929 et les scandales financiers qui
s'en étaient suivis. L’audit des comptes est devenu ainsi domaine de loi et un instrument de
contrôle efficace, pour protéger les investisseurs et leur redonner confiance à travers une
censure légale des comptes exercée par des personnes hautement qualifiées.
D'où par exemple, la loi française du 08 août 1935, portant d'une façon générale,
assainissement des professions commerciales, les pouvoirs du commissaire aux comptes sont
élargis et une procédure d'agrément par les cours d'appel est instaurée pour les professionnels
contrôlant les sociétés faisant appel public à l'épargne et obligation est faite au commissaire
aux comptes de révéler au procureur de la république les faits délictueux dont il a eu
connaissance à l'occasion de ses investigations.
2.2. Définition et nomination du CAC
Le commissaire aux comptes est dénommé contrôleur légal dans les textes de l'Union
européenne, ou encore auditeur légal car sa mission est exigée par la loi. Il vérifie la sincérité
et la conformité descomptes annuels de la société à travers des interventions définies par la loi
ou le règlement.
15
Mikol A., « audit financier et commissariat aux comptes », 3éme édition e-thèque, 121 rue Chanzy - Lille-
Hellemmes, 2003, p.02.

11
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

2.2.1. Définition du Commissaire Aux Comptes


Le contrôle légal est une forme de vérification externe prévue par la loi, effectué par des
professionnels indépendants de la comptabilité qu’on nomme «commissaire aux comptes».
Ce contrôle consiste à vérifier la régularité et la sincérité des comptes sociaux présentés par
des entreprises publiques ou privées.
- Selon la définition fournie par la CNCC 16, le Commissariat aux comptes est « une
profession règlementée et indépendante qui contribue à la qualité et à la transparence de
l’information financière et comptable des entités contrôlées ».
- Le commissariat aux comptes est défini par L’IFAC 17comme étant : «l’examen,
effectué par un professionnel indépendant, de l’information financière émanant d’une entité à
but lucratif ou non, quelle que soit sa taille ou sa forme juridique, lorsqu’un tel contrôle a
pour objectif l’expression d’une opinion sur cette information». Le Commissaire aux
Comptes se doit ainsi de donner son opinion sur les comptes qui lui sont présentés, sur la
sincérité, la régularité et l’image fidèle que donnent les comptes de l’entité. Le commissariat
aux comptes est un métier réglementé, ce qui signifie que seuls les professionnels inscrits à
l’Ordre des Commissaires aux Comptes peuvent l’exercer.
A partir des définitions qui précèdent, on peut retenir que le commissariat aux comptes
est une profession règlementée et indépendante, ou le CAC vérifie la sincérité et la conformité
de la comptabilité de l’entreprise avec les normes en vigueurs dans le but de certifier la
situation financière et patrimoniale de l’entité auditée.
2.3. Le rôle du commissaire aux comptes
Le Commissaire aux Comptes intervient dans certaines entreprises pour renforcer la
crédibilité et la fiabilité des informations financières qui lui sont présentées au bénéfice des
tiers auxquels elle est destinée, autrement dit, garantir un certain niveau de fiabilité des états
financiers. Ainsi, l’objectif primordial attendu de l’intervention du Commissaire Aux
Comptes est la « certification » des comptes annuels de l'entreprise, c'est-à-dire - si l'on se
place dans le contexte terminologique ; vérifier si les comptes sont réguliers, sincères et
susceptibles de donner une image fidèle de la situation financière de l’entreprise.
Cependant, Que Faut-il entendre par « Régularité, Sincérité & Image Fidèle » ?

16
CNCC ; Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes.
17
IFAC; International Federation of Accountants.

12
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

 La régularité : La notion de régularité peut être cernée par rapport au respect dans
l’établissement des comptes, des dispositions légales et réglementaires (code de commerce,
législation fiscale, et des usages et principes comptables généralement admis, d’autre part) 18.
 La sincérité : La sincérité est le fait de « traduire la connaissance que les
responsables de l’établissement des comptes ont de la réalité et l’importance relative des
événement enregistrés »19.La sincérité est l’application de bonne foi des règles et
réglementations, car un bilan est sincère que si ceux qui l’on établi se sont efforcés de donner
une image fidèle de la situation de l’entreprise.
 L’image fidèle : Les données comptables doivent montrer une image objective et
aussi proche que possible de la réalité de l’entreprise. La certification du Commissaire Aux
Comptes ne débouche pas sur la certitude que les états financiers contrôlés sont fiables. La
certification constitue l’assurance, pour l’utilisateur des ces comptes, qu’un professionnel
compétent et indépendant a effectué un certain nombre de procédures de vérification,
déterminées selon les normes en vigueur de la profession, que ces vérifications se sont
révélées satisfaisantes et que les états financiers reflètent bien la situation financière de la
société à la date de clôture.
2.4. Les normes relatives à la mission du CAC
La réalisation de toute mission d’audit, quelque en soit les objectifs, par les
professionnels comptables, ne se fait pas au gré de leurs inspirations mais dans le respect de
normes. Ces dernières sont un ensemble de règles précises et formalisées édictées par l’IFAC,
ou sa commission l’IAASB (International Auditing and Assurance standards board)
généralement reconnues au plan international. Elles constituent à la fois une aide dans la mise
en œuvre des méthodes et techniques et un recours en cas de difficultés, dans le déroulement
de la mission. Ces normes externes conduit souvent les cabinets d'audit à définir, leur niveau
pour leurs collaborateurs. Ainsi, les normes en audit sont abordées généralement selon une
structure reconnue internationalement.
2.4.1. Les normes générales
Les normes générales sont personnelles par nature, le plus souvent elles sont sensées
retraduire des règles figurant au niveau de code d’éthique des organisations professionnelles
et s’appliquent donc aux professionnels, tant dans leur missions d’audit que dans leurs autres
missions. Quelles que soient les modalités de présentation, on retrouvera dans la plupart des

18
Tafighoult R., « La comptabilité financière selon les normes comptables algériennes » ; 1ereEdition, Alger,
2015. P23.
19
Idem, p. 23.

13
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

recommandations nationales ou internationales les quatre normes générales suivantes les


normes générales couvrent la compétence, l’indépendance, la qualité du travail et le secret
professionnel.
2.4.1.1. Indépendance
La loi, les règlements et la déontologie, font une obligation, à l’auditeur, d’être et de
paraître à la fois indépendant et perçu comme tel par les tiers. Il doit non seulement conserver
une attitude d’esprit indépendante lui permettant d’effectuer sa mission avec intégrité et
objectivité, mais aussi être libre de lien qui pourrait être interprété comme constituant une
entrave à cette intégrité et objectivité. C'est à dire d'éviter toute situation qui pourrait faire
présumer d'un manque d'indépendance.20
L’auditeur doit être et paraître tout à fait indépendant financièrement ou à tout autre
point de vue dans ses relations d’affaires avec ses clients, et doit s'assure également que ses
collaborateurs respectent les règles d'indépendance.
2.4.1.2. Compétence
L’audit doit être effectué par une ou plusieurs personnes ayant reçu une formation
d’auditeur et jouissant, en cette qualité, de capacités professionnelles suffisantes. La
compétence réunit la formation et l’expérience.
 La formation : l’auditeur doit avoir un diplôme d’études supérieures complété
par une formation spécialisée en audit comptable et financier. Une fois, qu’il est opérationnel,
il doit suivre, périodiquement, des sessions (stages) de formation.
 L’expérience : s’acquière avec l’exercice du métier. Le manque d’expérience
dans un secteur d’activité peut rendre l’exécution de la mission d’audit difficile. Pour cette
raison, le chef de la mission d’audit s’assure que ses propres compétences, ou celles de ses
collaborateurs sont suffisantes pour exécuter la mission avec tout le soin nécessaire.
Ainsi, ces qualifications requises pour être un auditeur ne sont pas définis sauf pour le
CAC qui est soumis aux exigences de l'agrément et de tableau. L’auditeur complète
régulièrement et met à jours ses connaissances. Il s'assure également que ses collaborateurs
ont une compétence appropriée à la nature et à la complexité des travaux à réaliser.
2.4.1.3. Qualité du travail (ou conscience professionnelle)
L’auditeur doit exercer ses fonctions avec conscience professionnelle et avec la
diligence permettant à ses travaux d’atteindre un degré de qualité suffisant compatible avec
son éthique et ses responsabilités. Il doit s'assurer que ses collaborateurs respectent les mêmes

20
Ayachi F., op. cit, p .06.

14
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

critères de qualité dans l'exécution des travaux qui leur sont délègues. L’auditeur doit exécute
sa mission, en respectant des règles d’éthique ;de déontologie et des normes d’audit
comptable et financier.
2.4.1.4. Secret professionnel
L’auditeur ou le CAC est tenu au secret professionnel non seulement à l’égard des tiers,
mais aussi à l’égard des actionnaires et administrateurs pris individuellement. Donc ,
l’auditeur doit veiller à la protection des informations de caractère confidentiel qu’il recueille
tout au long de ses missions qui ne doivent être divulguées à aucun tiers sans y être
autorisation ou une obligation légale ou professionnelle de le faire.
2.4.2. Les normes de travail
Pour garantir la qualité des travaux, l’auditeur ne doit pas seulement être compétant et
indépendant ; il faut encore que les travaux misent en œuvre soient suffisants pour aboutir à
une opinion valable sur la régularité et la sincérité des comptes. Les normes de travail en
matière d’audit définissent à la fois ce que doit être le travail de l’audit et comment il doit être
organisé. En sa qualité, l’auditeur effectue des vérifications spécifiques légales ou des
interventions connexes pour lesquelles les normes à respecter sont particulières.
2.4.2.1. Orientation et planification de la mission
L’auditeur ou CAC doit obtenir une connaissance globale des particularités de
l’entreprise à auditer, de ses zones de risques, des domaines et système significatifs, afin
d’orienter sa mission, planifier ses contrôles et éviter d’éviter ultérieurement des travaux
inutiles qui ne serviraient pas les objectifs de la mission.
2.4.2.2. Appreciation du contrôle interne
A partir des orientation élaborées à l’issue de la phase connaissance de l’entrprise à
audité par le descriptif de mission et le plan d’approche, l’auditeur effectue une etude et une
évaluation des systémes jugés significatifs en vue :
- d’identifier les contrôles internes sur lesquels il souhaite s’appuyer ;
- d’identifier les risques d’erreurs dans le traitement des données ;
- d’en deduire un programmme de contrôle des comptes adoptées.
2.4.2.3. Obtention d’éléments probants
La recherche d’éléments probants n’est pas une étape de la démarche de la mission
d’audit. En effet, l’auditeur ou CAC commence à chercher ces éléments dès la prise de
connaissance lors des entretiens avec les dirigeants, et poursuit cette recherche lors des
contrôles des comptes. l’auditeur doit mettre en œuvre, tout au long de sa mission, des

15
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

procédures d’audit et assertions pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés lui
permettant d’acquérir l’assurance raisonnable pour formuler une opinion motivée.Les
éléments probants désignent les informations collectées par l’auditeur à partir desquels, il peut
fonder une assurance raisonnable lui permettant de délivré son opinion motivée (auditeur) ou
sa certification (CAC).
Les procédures mises en œuvre par l’audit en vue d’obtention des éléments probants
suffisants et appropriés sont :
- la procédure d’évaluation des risques : afin d’acquérir la connaissance
suffisante de l’Entité auditée, et de son environnement y compris la qualité de
son contrôle interne.
- les tests de procédures : ce sont les tests de conformité et les tests de
permanence
- les contrôles de substance ;
- les demandes de confirmations directes ;
- d’autres procédures sont, également, utilisées comme : la demande
d’information, l’inspection des enregistrements ou des documents et des actifs
corporels, le contrôle arithmétique.etc.
2.4.2.4. Délégation et supervision
La taille de certaines entreprises, le volume des travaux de contrôle et les délais de
réalisation de la mission peuvent amener le Directeur de la mission d’audit à déléguer une
partie de ses travaux. L’audit est généralement un travail d’équipe. Le Directeur de la mission
peut se faire assister ou représenter par des collaborateurs.
La supervision s’exerce tout au long de la mission, afin de s’assurer que les travaux
progressent selon le programme et les délais prévus et que tout problème est résolu
rapidement. Lorsque la supervision n’entraine aucun commentaire ou prise de position, sa
trace peut être matérialise par un paraphe sur les feuilles de travail établies par le
collaborateur. Dans le cas d’une mission de commissariat aux comptes, le CAC doit assurer
personnellement les travaux suivants :
- arrêté du programme général de travail pour l’exercice à auditer ;
- désignation du chef de mission et des collaborateurs qui l’assistent ;
- supervision de l’exécution de la mission ;
- appréciation des grandes options prises par la société auditée au moment de
l’arrêté des comptes en matière d’évaluation et d’appréciation ;

16
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

- examen et signature des rapports.


2.4.2.5. Documentation des travaux
L’auditeur ou CAC doit tenir des dossiers de travail qui lui permettront de réunir les
informations nécessaires, afin de mieux organiser et contrôler sa mission, de documenter les
contrôles effectués et les travaux de vérification effectués, de justifier ses conclusions et
d’apporter les preuves des diligences accomplies.
2.4.2.6. Utilisation des travaux effectués par d’autres personnes
Pour l’accomplissement de sa mieux, l’auditeur ou CAC peut erre amené à utiliser les
travaux des auditeurs internes et de l’expert-comptable. Par ailleurs, le CAC peut engager un
expert, de son choix, pour l’éclairer sur un aspect particulier de la gestion.
2.4.3. Les normes de rapport
Dans l’ensemble que constituent les normes d’audit, la partie relative aux rapports est
par définition, celle qui sera perçue le plus directement par les utilisateurs de l’information.
L’auditeur doit certifier la régularité et la sincérité des informations et des états de
synthèse faisant l’objet de son examen. Il doit préciser dans son rapport qu’il a mis en œuvre
les recommandations en usage dans la profession. Lorsqu’il ne peut certifier ou lorsqu’il émet
desréserves, l’auditeur doit clairement exposer les raisons qui l’ont conduit à prendre cette
position et s’il y a lieu de chiffrer l’incidence des irrégularités constatées.
2.5. La démarche du commissaire aux comptes
Les normes d’audit, constituent l’ensemble des règles que l’auditeur doit respecter dans
l’exercice de ses missions. Ces normes ont pour objet la définition de la démarche d’audit et
organise ses travaux. Ainsi la démarche de l auditeur pourra être présentée comme la présente
le schéma suivant :

17
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

Figure N°2: Les étapes de l’approche classique21.

Prise de connaissance générale de l’entreprise de l'entreprise

Revue globale des états financiers

Identification des cycles significatifs

Contrôle des cycles significatifs

Revue des postes du bilan et du compte de résultat

Rédactions des Rapports

2.5.1. La prise de connaissance de l'entreprise


C’est la première étape à laquelle procèdel’auditeur pour s’informer en générale sur
l’environnement et l'évolution générale del'entreprise notamment : le marché des ventes
(produits, clientèle), le marché d'achat, la situation financière, les relations bancaires, le
personnel, les organismes sociaux, l'aspectfiscal, l'organisation générale, le système
d'information comptable, financier et de gestion, les principales modifications des procédures
et les particularités comptables, etc.
2.5.2. La revue globale des états financiers
L’auditeur fait une analyse des états financiers de l'entreprise à auditer pour se garantir
de leur cohérence générale. Cette revue consiste au rapprochement entre les états financiers, la
balance auxiliaire et le grand livre avec les données de la balance générale.
2.5.3. L’identification et contrôle des cycles significatifs
Dans cette étape, l'auditeur procède à l'analyse des cycles significatifs de l'entreprise et
de leur fonctionnement. Les cycles significatifs sont analysés comme ceux qui correspondent
aux postes significatifs des comptes annuels, ensuite l'auditeur effectue les contrôles
appropriés sur les cycles significatifsdans l’objectif de valider les postes du bilan et du compte
de résultat qui leur sont associés.

21
Source : Bertin E., Godweski CH et Khelassi R., « manuel comptabilité et audit», Alger, BERTI Editions,
2013, p.642.

18
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

2.5.4. La revue des postes du bilan et du compte de résultat


Après le contrôle des cycles significatifs, l'auditeur passe en revue les postes du bilan et
du compte de résultat qui ne fontpas partie des cycles principaux en fonction de leur
importance éventuelle dans les comptes.
2.5.5. La rédaction des rapports
C’est la dernière étape, dont laquelle l’auditeur fait un résumé de ses travaux tout au long
de sa mission.
2.6. Les différèrent degrés de certification
Le certificat est l’assurance donnée par un professionnel du contrôle légal indépendant,
agissant en vertu d’un mondât, sur la régularité et la sincérité du bilan, du compte de résultats
et des documents annexes. Généralement ondistingue trois degrés de certificat:
- La certification sans réserve ;
- La certification avec réserve ;
- Le refus de certification.
2.6.1. La certification sans réserves
Cette forme de certificat signifie que les états financiers examinés présentent un très
haut niveau de régularité et de sincérité suffisants pour que les états financiers de l’entreprise
contrôlée soient conformes aux règles comptables et juridiques en application.
Nous signalons que cette forme de certification n’exclue pas des observations du
Commissaires aux Comptes.22
2.6.2. La certification avec réserves
Cette forme de certification, malgré qu’elle est positive pour l’entreprise, marque le
désaccord du Commissaire aux Comptes avec les gestionnaires de l’entreprise contrôlée sur la
régularité et / ou la sincérité d’une ou de plusieurs opérations.
Voici à titre d’exemple quelques cas :
- La Commissaire aux Comptes a constaté des erreurs, des irrégularités, anomalies
ou insuffisances dans l’application des principes comptables et/ou dans la
présentation des états financiers dont l’incidence, bien que significative, est
insuffisante pour rejeter l’ensemble des états financiers ;
- Il existe des incertitudes concernant la réalisation de certains faits ou opérations,
dont l’importance est insuffisante pour justifier une impossibilité d’exprimer
une opinion, mais qui nécessitent une mention dans le rapport.

22
Mikol A., « audit financier et commissariat aux comptes », 3éme édition e-thèque, 121 rue Chanzy - Lille-
Hellemmes, 2003, p.59.

19
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

2.6.3. Le refus de certification


Lorsque le Commissaire aux Comptes constate l’existence des faits de nature à fausser
les informations des états financiers de la Société auditée, il le mentionne sur le rapport qu’il
adresse à l’assemblée générale. Cette mention est matérialisée par le refus de certification des
états financiers.
2.7. Responsabilités du CAC
Il convient de distinguer trois types de responsabilités du commissaire aux comptes :
- la responsabilité civile ;
- la responsabilité pénale ;
- la responsabilité disciplinaire.
2.7.1. La responsabilité civile du commissaire aux comptes
Leur responsabilité ne peut être mise en jeu à l’occasion d’une procédure d’alerte dès
lors que les dispositions légales sont respectées. Ils ne sont pas non plus responsables des
infractions commises par les administrateurs ou les membres du directoire selon le cas, sauf
si, en ayant en connaissance, ils ne les ont pas révélées dans leur rapport à l’assemblée
générale. On peut couvrir :
- Responsabilité des fautes personnelles commises dans l’exercice des fonctions
du commissaire ;
- Responsabilité pour faute d’autrui ;
- Clauses de limitation de responsabilité.
2.7.2. La responsabilité pénale du commissaire aux comptes
Sa responsabilité pénale ne peut être que s’il a véritablement commis un délit pénal.
L’article 52 de la loi 91-08 du 27/04/1991 prévoit que : « La responsabilité pénale des experts
comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés, peut être engagée
conformément à une obligation légale » ; On trouve dans l’étendue de la responsabilité :
- Infractions relatives aux incompatibilités ;
- Le délit d’informations mensongères ;
- Le délit de non-révélation des faits délictueux ;
- La violation du secret professionnel, et l’exercice illégal de la profession de
commissaire aux comptes.
2.7.3. La responsabilité disciplinaire du commissaire aux comptes
La responsabilité disciplinaire s’attache à tout membre de la profession de commissaire
aux comptes dans l’exercice de sa vie professionnelle et privée. Au terme de l’article 53 de la

20
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

loi 91/08 du 27/04/1991 : « La responsabilité disciplinaire des commissaires aux comptes


peut être engagée devant l’ordre national pour toute infraction ou manquement aux règles
professionnelles »
Section 03 : L’exercice du commissariat aux comptes en Algérie
La profession du commissariat aux comptes en Algérie, a ses spécificités dans le cadre
légale de son exercice. A travers ce point on va voir les diffirents textes et normes qui
régissent le contrôle légal algérien, le champ de leurs application, ainsi que l’organisation et
contrôle de cette profession.
3.1. L’historiquedu CAC en Algérie
En Algérie, l’historique du commissaire aux comptes est récent. En effet la loi prévoyait
le contrôle des sociétés nationales par l'intermédiaire des commissaires aux comptes qu’à
partir de 1970.
C’est ainsi que l’ordonnance 69/107 du 31/12/1969 portant "loi de finance" de l’année
1970, par le bais de son article 39 qui stipule que: «Le ministre d’Etat chargé des finances et
du plan était chargé de désigner des commissaires aux comptes dans les sociétés nationales,
les établissements publics à caractère industriel et commercial, et dans les sociétés ou l’Etat
ou un organisme public détient une part du capital social en vue de s’assurer de la régularité et
de la sincérité de leurs comptes et d’analyser leur situation active et passive» 23.
Par ailleurs L'ordonnance N°75/59 du 26 septembre 1975, portant "Code de commerce",
a introduit l'obligation du contrôle des sociétés par action par des commissaires aux
comptes24. Avec les réformes économiques mises en place depuis 1988, notamment la loi n°
88-04 du 12/01/1988 modifiant et complétant l'ordonnance n° 75-59 du 26/09/1975 portants
code de commerce et fixant les règles particulières applicables aux entreprises publiques
économiques J.O.n°2 du 13/01/1988.
Actuellement, avec la transformation de la grande majorité des entreprises publiques en
sociétés par actions, et l'entrée en vigueur des récentes reformes économique et
principalement le début de privatisation de certaines sociétés et organismes publique, le
législateur Algérien, à donné une importance accrue a la profession du commissaire aux
comptes.
3.2. Définition du commissaire aux comptes selon la législation Algérienne
Le commissariat aux comptes est une profession exercée par des professionnels agrées
assermentés, compétents et indépendants, désignés par les administrateurs de l’entreprise
23
La loi n°69/107 du 31/12/1969," J.O.N° 110 du 31/12/1969.
24
La loi N°75/59 du 26/09/1975, code de commerce.

21
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

contrôlée pour vérifier, contrôler et émettre un avis (certificat) sur la sincérité et la régularité
des comptes et des documents comptables de l’entreprise
-Au terme de loi algérienne l’article n°22 de la loi n°10-01 prévoit que: "est
commissaire aux comptes, au sens de la présente loi, toute personne qui, en son nom propre et
sous sa propre responsabilité, a pour mission habituelle de certifier la sincérité, la régularité et
l'image fidèle des comptes des sociétés et des organismes, en vertu des dispositions de la
législation en vigueur"25.
3.3. Nomination du commissaire aux comptes selon la législation algérienne
La loi 88-01 de même que la loi 88-04 du 12 janvier 1988, a prévu la nomination d’un
commissaire aux comptes dans toutes les entreprises publiques économiques quelle que soit
leur forme juridique ou leur importance 26.
Les modalités de désignation du ou des commissaires aux comptes dans les Sociétés à
Responsabilités Limitées (SARL) ont été précisées dans le décret 06-354 du 9 octobre 2006.
La loi de finances pour 2010 a apporté des modifications importantes. Désormais,
certaines sociétés créées sous la forme d’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
(EURL), SARL ou Société Par Actions (SPA) dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas
dix millions de dinars hors TVA, ne sont plus soumises à l'obligation de désignation d'un
commissaire aux comptes.
Le commissaire aux comptes peut être nommé de deux façons différentes :
3.3.1. Par les statuts
L’article 30 de la loi n°91-08, et l’article 715 bis 4, du décret législatif n°93-08,
stipulant que les commissaires aux comptes sont désignés après leur accord. Par l’assemblée
générale .des actionnaires, ou par l’organe délibérant habileté, parmi les professionnels inscrit
au tableau de l’ordre national.
3.3.2. Par justice
Selon l’article 678 du code de commerce 1975 et l’article 715 bis 4 du code de
commerce,la justice peut nommer un commissaire aux comptes, pour une société par actions,
dans les cas suivants :
- Le défaut de nomination des commissaires aux comptes par l'assemblée générale
des actionnaires.

25
Loi 10-01 du 29 juin 2010, relative aux professions d'expert-comptable, de commissaire aux comptes et de
comptable agréé.
26
La loi 10-01 du 29 juin 2010 relative aux professions d'expert-comptable, de CAC et de Comptable agréé,
J.O.N° 42 du 11-07-2010.

22
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

- Cas d'empêchement pour un commissaire aux comptes d'accomplir sa mission


(maladie grave, décès, etc.).
- Refus d'un ou plusieurs commissaires aux comptes nommés d'effectuer la
mission.
Il est procédé à leur nomination ou à leur remplacement par ordonnance du tribunal du
siège de la société à la requête de conseil d’administration ou de direction.
3.4. Les missions du CAC
Le commissariat aux comptes constitue un ensemble complexe de missions qui peuvent
se classer en deux catégories principales :
- Une mission principale d’audit permanente conduisant à certifier la sincérité et la
régularité des comptes.
- Des missions légales spécifiques ou particulières relatives à certaines opérations.
3.4.1 Les missions permanentes
Les commissaires aux comptes ont pour missions permanentes de :
 Certifier : que les comptes annuels sont réguliers et sincères et qu'ils donnent
une image fidèle des résultats des opérations de l'exercice écoulé, ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société.
 Vérifier : la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des
informations données dans le rapport de gestion fourni pour les dirigeants aux
actionnaires, associés ou sociétaires.
 Donner un avis : sur les procédures de contrôle interne adoptées par le conseil
d'administration, le directoire ou le gérant.
 Apprécier : les conditions de conclusion des conventions entre l'entreprise
contrôlée et les entreprises organismes qui lui sont affiliés ou avec les entreprises dans
lesquelles les administrateurs et dirigeants de la dite entreprise ont contact direct ou
indirect.
 Signaler : aux dirigeants et à l'assemblée générale ou à l'organe délibérant
habilité, toute insuffisance de nature à compromettre la continuité d'exploitation de
l'entreprise et dont il a pu avoir connaissance.

23
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

Ces missions consistent à l'exclusion de toute immixtion dans la gestion à vérifier la


valeur des documents des sociétés ou des organismes, et à contrôler la conformité de la
comptabilité aux règles en vigueur. 27
4.2. Les missions spécifiques ou spéciales
A l'occasion de certaines opérations de la société, la loi a prévu l'intervention
particulière et ponctuelle du commissaire aux comptes. Il s'agit des missions mener par ce
dernier à la suite d'un événement exceptionnel c'est à dire à la suite d'une résolution prise en
assemblée générale extraordinaire concernant les modifications statutaires de la société.
Nous nous limiterons aux opérations ou les résolutions les plus courantes :
- modification du capital social : augmentation, amortissement ou réduction du capital.
- Modification de l'objet social.
- Modification de la nature juridique de la société (transformation du statut juridique de
la société) ex : transformation d'une société par actions à une SARL ou autre.
- Ouverture du capital (modification du nombre des actions dans le cadre d'une Spa) 28.
3.5. L’organisation et le contrôle de la profession du CAC en Algérie :
L’organisation de la profession ainsi que son contrôle est assuré par les organisations
professionnelles à savoir:
3.5.1. Le Conseil National de la Comptabilité (CNC) :
C’est un organisme qui dépend du ministère de l’économie et des finances. Il est paritaire
et consultatif, il émit des recommandations et des avis. L’article 9 de la loi 10-01 du 11 juillet
2010 donne pour mission au CNC29 :
- de garantir la surveillance de la profession par exemple l’appréciation de la
validité professionnelle des titres et diplômes.
- d’assurer que les commissaires aux comptes respectent les règles de la
déontologie et de l’indépendance.
- de veiller à la bonne exécution des contrôles périodiques et occasionnels selon des
principes définis par la loi 10-01.
- d’élaborer des relations avec les autres états exerçant des compétences analogues.
- d’identifier les bonnes pratiques professionnelles.
- de garantir comme instance d’appel des décisions de discipline des CAC.

27
Loi n° 10-01du 29 juin 2010.Relative aux professions d’expert comptable, de commissaire aux comptes et de
comptable agrée, chapitre v, article 23.
28
Fendre H., « Les missions particulières du commissaire aux comptes », éditions Clet, 1991, p.96.
29
Kaissa I, « la réalisation d une mission d’audit externe », Mémoire en Sciences de Gestion, Université
Abderrahmane Mira-Bejaïa, 201, p.30.

24
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

3.5.2. La chambre nationale et les conseils régionaux des commissaires aux comptes :
Les missions du commissaire aux comptes sont exercées dans le cadre de la chambre
nationale des CAC qui est considérée comme un établissement d’utilité publique dotée de la
personnalité morale, chargée de présenter sa profession auprès des pouvoirs publics. Par
ailleurs, il existe des conseils régionaux des CAC (CRCC) ².
La chambre nationale et les conseils régionaux, dans la limite de leur ressort concourent
à la réalisation des objectifs pour un bon exercice de la profession par leurs membres (la loi
10-01, Article 15), en faisant respecter les règles de la profession, aussi en émettant des avis
sur toutes les questions relatives à ces professionnels, et sur leur bon déroulement.
3.6. Les normes Algériennes d’audit (NAA) :
Dans le but toujours d’améliorer la pratique professionnelle de l’audit comptable et
financier en Algérie, le ministère des finances a pris des décisions très importantes. Ces
dernières interprètent l’adoption officielle des normes internationales d’audit (ISA), à travers
l’émission des NormesAlgériennes d’Audit (NAA) conformément aux normes internationales
d’audit (ISA). L’ordre national des experts comptables a mis en œuvre ces normes algériennes
des états financiers qui visent toutes les formes de missions d’audit qu’elles soient légales ou
contractuelles .Ces normes ont pour rôle de définir les procédures et des principes
fondamentaux, de préciser les modalités d’application concernant l’objectif et les principes
généraux de cette profession. A travers ce point on va mettre en avant les quatre décisions du
Ministère des finances qui ont donné naissances aux seize (16) normes d’audit algériennes.
3.6.1. La Décision N°002 du 04 Février 2016 Portant Normes Algériennes d’Audit :
Cette décision a pour objectif la mise en œuvre des (04) premières normes Algériennes
d’audit ci-après 30:
 NAA 210 : accord sur les termes des missions d’audit ;
 NAA 505 : confirmation externe ;
 NAA 560 : événement postérieurs à la clôture ;
 NAA 580 : déclaration écrites.
3.6.2. La Décision N°150 du 11 Octobre 2016 Portant Normes d’Audit Algériennes :
La seconde décision a adoptée les normes suivantes31 :
 NAA 500 : Eléments probants;
 NAA 300: Planification d'un audit d'états financiers;

30
La décision n° 002 du 04 Février 2016 du ministère des finances, donne naissance aux premières Normes
Algériennes d’Audit.
31
La décision n°150 du ministère des finances du 11 octobre 2016 portant Normes Algériennes.

25
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

 NAA 510: Missions d'audit initiales- soldes d'ouverture;


 NAA 700: Fondement de l'opinion et rapport d'audit sur des états financiers.
3.6.3. La Décision N°23 du 15 Mars 2017 Portant Normes d’Audit Algériennes :
La présente décision du ministère des finances, a adoptée les normes suivantes32 :
 NAA 520 : Procédures analytiques ;
 NAA 570 : Continuité de l’exploitation ;
 NAA 610 : Utilisation des travaux des auditeurs internes ;
 NAA 620 : Utilisation des travaux d’un expert désigné par l’auditeur.
3.6.4. La Décision N°77 du 24 Septembre 2018 Portant Normes d’Audit Algériennes :
La présente décision à adopter les dernières normes jusqu’à présent qui sont les
suivantes :
 NAA 230 : Documentation d’audit ;
 NAA501 : Elémentsprobants - caractéristiquesspécifiques;
 NAA530: Sondages en audit ;
 NAA540 : Audit des estimations comptables y, compris des estimations
comptables en juste valeur des informations fournies les concernant.
Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons dire que la pratique du commissariat aux comptes
est devenue indispensable pour l’entreprise, grâce à l’assurance qu’elle apporte aux différents
intervenants sur la qualité des informations produites.
Les commissaires aux comptes occupent une place particulière dans les sociétés.
D’abord, ils se distinguent des comptables salariés chargés de tenir les comptes au jour le
jour, et des experts comptables qui assurent la révision. En effet, ces personnes sont unies à la
société par un lien contractuel, dans une situation légale. Sa mission ne consiste pas à refaire
une comptabilité déjà tenue, ou à la vérifier dans tous ses détails, mais seulement en la
certification des comptes annuels, par l’expression d’une opinion sur la régularité et la
sincérité des états financiersde l’entité auditée.
Le commissaire aux comptes doit exercer ses fonctions avec conscience professionnelle
et avec diligence, en se référant aux normes qui énoncent les principes généraux de la pratique
de sa profession. L’objectif principal à travers la mise en place de ces dernières est
d’atteindre un degré élevé de qualité, et améliorer la pratique de la mission l’audit.

32
La décision n°23 de ministère des finances du 15 mars 2017 portant Normes Algériennes.

26
Chapitre I : Le Commissariat Aux Comptes

L’auditeur doit respecter la démarche d’audit qui est basée et fondée sur les normes
d’audit. Il doit atteindre un but dans chaque phase de cette démarche, afin de rassembler des
éléments probants nécessaires pour tirer des conclusions sur lesquelles il va fonder son
opinion.

27
Chapitre II :
La Gouvernance d’Entreprise et ses
mécanismes
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

Introduction
C’est depuis quelques années que le thème du corporate governanc, fait l'objet d'une
attention nouvelle, notamment de la part des médias, en raison des différents scandales qui ont
marqué la vie des affaires. Il s’agit en fait de se donner les moyens d’un bon équilibre des
pouvoirs au sein de l’organisation, afin d’éviter les dérives personnelles et les malversations les
plus graves.
L'objectif de ce chapitre est de tenter d’analyser la gouvernance d’entreprise. À cet effet,
pour mieux cerner le concept de la gouvernance d’entreprise, nous aborderons, dans un premier
lieu les différentes définitions qui appréhendent la gouvernance d’entreprise ainsi que ses
origines, ses composantes et les approches sur lesquels elle se fonde. En second lieu, nous
présenterons les divers mécanismes développés par ce système, en mettant en avant les
organes essentiels de la gouvernance de l’entreprise. Enfin nous présenterons la réalité de la
gouvernance en Algérie.
Section1 : Généralités sur la gouvernance de l’entreprise
À travers cette section, nous allons voir ce qui est la gouvernance d’entreprise, les
origines de son apparition, ses composantes et les approches sur lesquels repose cette dernière.
1.1. Définition et origines de la gouvernance
Avant d’évoquer les origines de la gouvernance d’entreprise, il nous semble nécessaire
d’aborder les différentes définitions qui appréhendent le mieux à cette dernière.
1.1.1. Définition de la gouvernance
La notion de la gouvernance est ancienne, son histoire provient de grec « kubernan » qui
signifie piloter un char ou un navire ; qui s’est transformé en latin « gubernare » : désignant le
gouvernement des hommes ; il a été employé comme synonyme de « l’art de mieux gouverner
»34.
L’utilisation de ce concept dans la littérature économique, remonte au débat entamé par
Adolf Berle et Gardiner Means (1932) pour expliquer le dysfonctionnement de la firme
managériale et la crise de 1929. En effet, c’est qu’à partir de la fin des années 70, qu’on
commence à parler de corporate governance traduit en français par «gouvernance
d’entreprise» qui évoque l’éveil des actionnaires pour participer à la direction de l’entreprise.
La gouvernance d’entreprise renvoie à une pluralité de définitions. Elle est définie par
Charreaux comme étant « l’ensemble des mécanismes qui ont pour effet de délimiter les
pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants autrement dit qui gouvernent leur conduite

34
Maufgeri S., « Gouvernance », Edition Dunod, Paris, 2014, p.13.

28
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

et délimitent leur espace discrétionnaire »35. Il s’agit de mettre en place au sein de l’entreprise
des moyens de contrôle, qui permettent aux actionnaires (investisseurs) de contrôler au mieux
les dirigeants et éviter toutes malversations.
Selon l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) 36 la
gouvernance d’entreprise est « une référence aux relations entre la direction d’une entreprise,
son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Elle détermine
également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les
moyens de les atteindre et s’assurer une surveillance des résultats» 37.
D’un autre côté, les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit
interne (ISA) définissent la gouvernance comme étant « un dispositif comprend les processus et
les structures mis en place par le conseil afin d’informer, de diriger et de piloter les activités de
l’organisation en vue de réaliser ses objectifs ».38
D’après ces définitions on peut retenir au sens large que la gouvernance est comme
l’organisation et la répartition des pouvoirs entre les différentes instances d’une entreprise. Plus
précisément, elle s’agit de l’ensemble des procédures et structures mises en place qu’on
dénomme Mécanismes de Gouvernance, ces derniers ont pour objectif de permettre aux
actionnaires (propriétaires) de contrôler au mieux les dirigeants et éviter toute malversation
provenant de ces derniers, ces systèmes permettent de diriger et gérer les affaires d’une
entreprise de façon à assurer la transparence et l’équilibre des pouvoirs entre, les propriétaires
et les dirigeant de l’entreprise.
1.1.1.1. Les enjeux de la gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise concerne avant tout le besoin de création de la valeur.
Sachant que gouverner est avant tout la gestion efficace de l’entreprise, qui permet d’assurer
son bon fonctionnement par l’atteinte des objectifs. Ce qui suppose, la mise en place de moyens
permettant de supprimer tout événement qui entraverait la création de la valeur, donc aligné
autant que possible les intérêts des individus, dans l’entreprise.
Par conséquence, la gouvernance d’entreprise recouvre deux aspects : d’une part, la mise
en place des mécanismes permettant de contrôler les dirigeants afin d’éviter qu’ils ne
détournent la valeur créée au détriment des propriétaires, et d’autre part, la mise en place des

35
Charreaux G., « le gouvernement des entreprises », édition Economica, 1997, p.05.
36
(OCDE) l’organisation de coopération et de développement économique, en 1961, succède à l’organisation
européenne de coopération économique, fondée en 1948 pour gérer l’aide américain d’après-guerre (plan Marshal)
siège à Paris.
37
Principes de gouvernement d’entreprise de L’OCDE. Disponible sur l’adresse suivante www.oecd.org.
38
L’ISA 2009, « International Standards for the Professional practice of internalauditing »: disponible sur
www.theiia.org.

29
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

dispositifs de contrôle interne efficace pour maîtriser tout ce qui menace l’atteinte de l’objectif
de création de valeur. 39
La gouvernance d’entreprise doit protéger l’ensemble des parties prenantes et celle-ci repose
sur cinq principes définis par l’OCDE :
- Protéger le droit des actionnaires ;
- Traiter équitablement les actionnaires en ce qui concerne la défense de leurs
droits ;
- Respecter les autres partenaires de l’entreprise et les dédommager en cas de
violation de leurs droits ;
- Divulguer les informations et être transparente ;
- Responsabiliser la direction.
1.1.2. Origine de l’évolution de la gouvernance d’entreprise
Du départ et jusqu’à la fin du 19ème siècle, l’entreprise avait essentiellement un caractère
fondé sur le lien familial. Cette période était caractérisée par une faible concurrence et une
disponibilité de l’information (sans coût). Le propriétaire dans ce type d’entreprise est en règle
générale, le manager de l’entreprise ou un membre de la famille. Ses missions étaient
l’organisation, la fixation des objectifs, le contrôle des résultats et la mesure des écarts. Les
problèmes de gouvernance, à savoir : l’autorité et les conflits d’intérêts, n’étaient pas posés,
tant que l’autorité est détenue par un membre de la famille, (la gouvernance est familiale) donc
nul ne pouvait contester.
Avec le développement de l'économie et du capitalisme, des entreprises commencent à
grandir et à prendre de l’ampleur, cette croissance a posé deux principaux problèmes à savoir :
- Les besoins de financement qui se retrouvent en augmentation continue,
- Les progrès technologique, organisationnel, juridique et autres.
Pour y faire face, ses entreprises devaient s’ouvrir et recourir aux capitaux extérieurs.
Ainsi l’entreprise familiale perd peu à peu des parts dans le capital social et par conséquent le
contrôle de l’entreprise. D’un autre côté, la complexité de la gestion due au développement,
conduit à faire appel à des managers professionnels.
Par la suite va s’opérer une rupture avec les anciennes formes d’organisation pour laisser
place à de nouvelles, dont la caractéristique principale est la séparation entre la propriété et le
management. Berle & Means identifient plusieurs situations découlant de la séparation entre la
propriété et le management. Même si ses travaux sont anciens, ils nous donnent un repérage sur

39
https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/23813-gouvernance-définition.

30
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

les types de contrôle40 pouvant découler de cette séparation. Selon ces auteurs, la forte
dispersion du capital entraîne un renforcement du pouvoir des managers ce qui est l’origine des
problèmes que rencontrent les actionnaires. Ceci peut entraîner une divergence d’intérêts entre
les managers et les actionnaires d’une part, et les autres parties prenantes d’autre part.
La problématique de la gouvernance s’intéresse précisément à la réaction des actionnaires
face aux excès de pouvoir des managers en cherchant à rééquilibrer la situation. Cette
problématique découle essentiellement de la relation d’agences qui nait entre les actionnaires et
les managers.
1.1.2.1. La relation d’agence
M. Jensen et W. Meckling (1976) définissent une relation d'agence comme un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engagent une autre personne (l'agent) pour
accomplir quelques services en leur nom, impliquant la délégation d'une partie de l'autorité de
prise de décision à l'agent. De sa nature, la relation d'agence pose problème dans la mesure où
les intérêts personnels du principal et de l'agent sont divergents.
C’est sur cette relation principal-agent que la théorie d’agence s'appuie. Cette théorie et
elle s'applique à l'analyse de l'entreprise, elle décrit les relations entre les actionnaires
(principal) et le manager (agent) dans un contexte d'asymétrie d'information.
Ces managers et actionnaire ont des intérêts contradictoires. Les actionnaires cherchent
avant tout à maximiser la valeur de la firme tandis que le manager cherche à maximiser son
revenu et donc la taille de l'entreprise.
A) Divergence d’intérêts entre les dirigeants et actionnaires
Dans les Sociétés Par Actions, le management est assuré par les dirigeants qui sont
amenés à gérer les intérêts des actionnaires par la gestion des ressources qu’ils apportent et par
le contrôle des investissements et la pérennité de l’entreprise. Les actionnaires bénéficiaient
certes des profits générés par l’entreprise, ils se contentent de percevoir des dividendes
substantiels et souhaitent que le cours de leurs actions soit le plus élevé, il est donc peu
probable que les dirigeants prennent soin des intérêts des actionnaires avec la même vigilance
que s’il s’agit de leur propre capital car ils ne détiennent au mieux qu’une partie des actions de
la firme. Alors les managers peuvent avoir d’autres objectifs en tête en poursuivant leurs
propres intérêts au détriment des intérêts des actionnaires, ils peuvent privilégier la croissance
de la firme pour renforcer leur pouvoir et accroitre le prestige de leur fonction et surtout d’avoir
des projets grandioses et non rentables.

40
(Berles A., Means G., 1932), cite par Charreaux G., (vers une théorie du gouvernement des entreprises), revue
THEOGE, 1996, p.3.

31
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

B) Conflits d’intérêts entre les parties prenantes (stakeholders)


Parmi les intervenants qui peuvent être intégrés dans la sphère des stakeholders, on
distingue, principalement, les actionnaires, les dirigeants, les salariés et les clients. Les
fournisseurs, les créanciers, les bailleurs de fonds, les syndicats et l’Etat. Chacune de ces
composantes possède des préférences qui sont à l’origine des conflits, ces préférences sont
composées des intérêts particuliers et d’autres partagés. Par conséquent il est indispensable de
mettre en place des systèmes aptes à résoudre les conflits.
Ces intérêts peuvent être résumés dans le tableau qui suit:
Tableau 02 : Nature des intérêts des stakeholders.
 Actionnaires : Ils recherchent à maximiser les dividendes à court terme et les
plus-values sur les titres à long terme

Intérêt personnel : Intérêt partagé :


- Dividendes élevés, - Notoriété et rayonnement de l’entreprise.
- Plus-value à long terme sur - Renforcement de la position de
investissement, l’entreprise sur le marché.
- Accroissement du pouvoir.

 Dirigeants : ils cherchent à maximiser leurs attributions matérielles


(rémunération) et le renforcement du pouvoir.
Intérêt personnel : Intérêt partagé :
- Maximiser la rémunération, - Pérennité et viabilité de l’entreprise,
- Evolution de carrière, - Rentabilité et croissance,
- Réseau relationnel, - Rayonnement.
- Maximum de pouvoir
 Salariés : Ils cherchent à maximiser leurs revenus, une évolution de leurs carrières
et la sécurité de l’emploi.
Intérêt personnel : Intérêt partagé :
- Salaire attrayant, - Bonnes conditions de travail
- Perspectives de carrière, - Notoriété et image de marque de
- Sécurité de l’emploi l’entreprise.

 Clients : Ils cherchent des produits de qualité aux meilleurs prix, des conditions
de paiement avantageuses et le service après vente.

32
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

Intérêt personnel : Intérêt partagé :


- Meilleur rapport qualité / prix, - Performance de l’entreprise,
- Minimum de délai, - Notoriété et image de marque.
- Continuité du service (approvisionnement),
- Conditions avantageuses de paiement.

Source : Lahlou C., « La gouvernance des entreprises publiques en Algérie, cas du groupe INJACO
OUEST», Thèse de doctorat, Faculté des sciences commerciales, Université d'Oran. 2013, p. 132.
C) L’asymétrie d’information
L’asymétrie d’information décrit une situation dans laquelle toutes les parties prenantes
d’une entreprise ne disposent pas de la même information. C’est une déficience du système
d’information d’une entreprise qui peut aboutir à une sélection adverse ou à un aléa moral. La
mise en place des stratégies pour agacer cette asymétrie d’information est indispensable pour
mieux gérer l’organisation.
Le plus clair du temps, on remarque que dans une entreprise les dirigeant dispose d’une
meilleure information, étant donné que ces dernier se trouve au sien de l’entreprise, par contre
les actionnaires propriétaire ne pourrons pas avoir toutes les information qui concerne
l’entreprise, par conséquent les dirigeant peuvent profiter de cette situation et être rationnels
afin de maximisent leur utilité, il seront donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui
risquent de compromettre le fonctionnement efficace de l’entreprise.
1.1.3. Les composants de la gouvernance d’entreprise
Les actionnaires, les dirigeants et le conseil d’administration sont parmi les parties
prenantes les plus actifs et les plus décisifs au sein de l’entreprise et dans la littérature.
Figure N°03: les composants de la gouvernance d’entreprise.

Les composants de la gouvernance de l'entreprise

Les Le conseil Les dirigeants Les parties


actionnaires d’administrations prenantes

Source : Bencel F., « la gouvernance d’entreprises ».éd Economica, Paris.1997.p.11.

33
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

 Les actionnaires « shareholders »


Ils sont les détenteurs du pouvoir au sein de l’entreprise, et sont appelés à allouer partiellement
ou totalement aux mandataires sociaux. En se débarrassant de la gestion, ils cèdent au dirigeant
le droit de propriété virtuel contre la perception d’une rémunération équitable.
 Les dirigeants
Ils sont lies aux actionnaires par un contrat et sont appelés à exercer le pouvoir alloué par ces
dernier pour maximiser leurs intérêts
 Le conseil d’administration
Il est appelé à évaluer et à ratifier les décisions stratégiques et à contrôler l’exercice du pouvoir
et la latitude managériale des dirigeants.
 Les parties prenantes « stakeholders »
Le concept des parties prenantes désigne tous les partenaires extérieurs de l’entreprise, cette
expression d’origine anglais (elle est la traduction du mot stakeholder) englobe ainsi tout à la
fois les partenaires économiques de l’entreprise en particulier, les fournisseurs et clients, et
pourquoi pas concurrents, les actionnaires, investisseurs institutionnels, syndicats, mais aussi et
surtout ceux qui sont touchés par l’activité de l’entreprise, même si celle-ci n’en a pas toujours
conscience au même degré : collectivités locales, défenseurs de l’environnement, et les
Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Figure N°04 : les parties prenantes

Groupe de
Gouvernement Investisseurs
pression

Fournisseurs Entreprise Clients

Communauté
Associations locale
Employés
professionnels

Source: (Donaldson and Preston, 1995)41

41
Cité par Kirsi M., ‹‹ Stakeholder management in international projects ››, doctoral dissertation, alto univercity,
Helsinki finlande, 2010, p.25. Disponible sur semanticschoglar.

34
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

1.2. Les Approches de la Gouvernance d’Entreprise


Les théories dominantes de la gouvernance d’entreprise ont structuré deux approches de
la gouvernance: l’approche actionnariale et l’approche partenariale. Celles-ci abordent la
question de la répartition de entre le dirigeant et les autres parties prenantes de l’entreprise ou
de son environnement. Dans le but de maximiser la fonction utilité des dirigeants, ces dernières
agissent par le contrôle et la discipline. Il s’agit d’approches dites disciplinaires de la
gouvernance d’entreprise. Une troisième approche dite approche cognitive de la gouvernance a
émergé qui appréhende la problématique de l’efficience des systèmes de gouvernance
d’entreprise, sur les capacités des organisations ou des structures à apporter des réponses aux
problèmes de processus de création et de répartition de la rente organisationnelle. 42
1.2.1. Les approches contractuelles ou disciplinaires de la firme
On peut distinguer deux approches l’approche actionnarial et l’approche partenarial :
1.2.1.1. Approche actionnariale (Shareholdering)
Dans cette approche l’entreprise est représentée comme un nœud de contrats dont
l’objectif unique est de créer de la valeur pour les actionnaires. Le rôle des dirigeants est de
maximiser cette création de valeur au profit exclusif des actionnaires, car ils sont supposés être
les seuls créanciers résiduels. Les autres parties prenantes sont supposées être protégées par des
contrats garantissant leurs investissements et les contres parties qui leur reviennent. Le conflit
d’intérêts principal est celui qui oppose les actionnaires et les dirigeants, ces derniers pouvant
avoir des intérêts divergents et ne pas agir au seul profit des actionnaires. Dans cette
perspective, le but de la gouvernance est de sécuriser l’investissement financier des
actionnaires par la mise en place des règles et mécanismes disciplinaires visant à encadrer les
droits et obligations des dirigeants, et à sauvegarder la valeur actionnariale.
1.2.1.2. Approche partenariale (stakeholdering) de la gouvernance
Cette approche repose sur l’hypothèse que l’entreprise doit s’attacher à défendre les
droits de l’ensemble des parties prenantes de son organisation (actionnaires mais aussi clients,
salariés, fournisseurs, créanciers…), et que la valeur crée doit être répartie sur l’ensemble des
partie prenantes. Ces dernier sont influencés et influencent sur la firme, ce qui implique que les
actionnaires ne sont pas les seules à assumer les risques. Notons que sur le pla n pratique, le
système de gouvernance cette approche rencontre une difficulté opératoire importante relative à
la définition des parties prenantes pertinentes pour l’entreprise.

42
Guerchouh M., « Système de gouvernance et efficience organisationnelle des entreprises algériennes: une étude
comparative des formes d’organisation à travers l’approche intégrale de la gouvernance » Thèse de
doctorat université de mouloud Mammeri Tizi-ouzou, 2017, p.81.

35
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

Théoriquement, ce modèle repose sur l’idée que l’efficacité des organisations dépond de sa
capacité à satisfaire les objectifs de l’ensemble de ses parties prenantes.
1.2.2. Approche cognitive de la gouvernance
Cette approche perçoit la firme comme un programme ou un répertoire de connaissances
qui organise et coordonne les activités et les compétences cognitives pour lui permette de créer
de nouvelles opportunités. La firme est orientée vers l’objectif de croissance durable, qui
dépend non pas de l’information, mais de la capacité de la firme à apprendre et des
connaissances et l’introduction de la recherche de développement.
Dans cette perspective, la création et l’appropriation de valeur ne se limitent pas à un
système informationnel permettant une répartition équitable de la rente organisationnelle entre
les différents stakeholders, mais elle réside dans la création de valeur durable.
Section 2 : Les mécanismes de gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise est un ensemble de règles et de procédures qui sert à gérer et
à diriger l’organisation d’une firme, cela ce résume dans l’ensemble de mécanismes mis en
place par les théoriciens pour discipliner les dirigeants et minimiser les conflits d’intérêts entre
dirigeants et actionnaires, nous parlons donc de mécanismes internes et externes.
À cet effet on va présenter les types de mécanisme de la gouvernance d’entreprise, en
mettant en avant les organes essentiels de ce système.
2.1. Typologie des mécanismes de la gouvernance d’entreprise
Suivant la définition de la gouvernance d’entreprise « le système de la gouvernance
recouvre l’ensemble des mécanismes ayant pour objet de discipliner les dirigeants et de
réduire les conflits d’intérêts entre les dirigeants et les différents stakeholders de la firme,
notamment, les actionnaires »43. Charreaux a proposé de classer les mécanismes de
gouvernance en fonction de deux critères, leur degré de spécificité et leur degré
d’intentionnalité.
2.1.1. Mécanismes internes
Nous distinguons deux catégories de mécanismes internes de gouvernance d’entreprise ;
les mécanismes internes intentionnels et les mécanismes internes spontanés. Les mécanismes
internes intentionnel sont de nature réglementaire ou institutionnel, et ils sont définis et conçus
volontairement pour gouverner et discipliner les dirigeants, et sont attaché à la hiérarchie. 44 Ils
se composent des mécanismes tels que le Conseil d’Administration, l’Assemblé Général des
Actionnaires et la structure formelle. Par contre les mécanismes internes spontanés sont de
43
Charreaux G., 1997, opt cité, p. 1.
44
Guerchouh., M., « Système de gouvernance et efficience.... »opt cité, p.100.

36
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

nature contractuel, et ils jouent à l’intérieur de l’espace discrétionnaire délaisser par les
mécanismes intentionnels, et se composent des mécanismes suivants : la surveillance mutuelle
entre dirigeants, les structures informels, la culture et la réputation de l’entreprise. 45
2.1.2 Mécanismes externes
Les mécanismes externes de gouvernance regroupent différents éléments, provenant de
l’environnement externe de la société, qui contribuent à minimiser les actions opportunistes des
gestionnaires. Ces mécanismes, se divisent tout comme les mécanismes interne en mécanismes
intentionnels, ou on trouve le système légal de protection des investisseurs, et en des
mécanismes spontanés ; le marché des produits, le marché des prises de contrôle des sociétés,
l’éthique et la morale ainsi que le marché des dirigeants. 46

Le tableau suivant proposé par Charreaux, résume les différents typologies des
mécanismes de la gouvernance et leurs spécifiés.

Tableau N°03 : Typologie des mécanismes de gouvernance des entreprises.

Mécanismes internes Mécanismes externes


Mécanismes  Contrôle direct des  Environnement légal
intentionnels actionnaires (assemblée et réglementaire
des actionnaires)
 Conseil d’administration.
 Structure formelle.
Mécanismes  Structure informelle.  Marchés des biens et des
spontanés  Surveillance mutuelle. services, financier, du
 Culture d’entreprise. travail, politique, du
 Réputation interne. capital social.
 Intermédiation financière.
 Environnement ‘sociétal’,
médiatique.
Source : Charreaux, (2000), p.08.

45
Charreaux. G., (vers une théorie du gouvernement des…), opt cité, p.7 et 8.
46
Gerchouh , M., « Système de gouvernance et efficience.... », opt cité, p. 104.

37
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

2.2. Les organes essentiels de la gouvernance d’entreprise


L’Assemblée Générale des Actionnaires (AG) et le Conseil d’Administration (CA), sont
les organes ou les mécanismes essentiels de la gouvernance de l’entreprise, qui permettent le
contrôle des dirigeants.
2.2.1. L’Assemblée Générale des Actionnaires
L’assemblée générale des actionnaires (AG) peut permettre de suppléer les insuffisances du
conseil d’administration47. Elle est le rassemblement de l’ensemble des membres d’une
organisation afin qu’il rencontre les dirigeants ou les membres de son conseil d’administration et
puissent éventuellement prendre des décisions. Son objet est d’examiner les comptes de l’année
précédente et de prendre des décisions concernant le CA.
Par conséquent, il pourrait rejeter certaines des résolutions proposées, notamment des
modifications statutaires favorisant la position des dirigeants. Toutefois, dans la pratique, les
contrôles exercés par l’Assemblée Générale sont rarement efficaces, en particulier dans les
entreprises au capital dispersé. Le coût du contrôle d’une minorité d’actionnaires peut être
prohibitif et empêcher ceux-ci de mettre en place des mécanismes de surveillance efficaces. Les
actionnaires doivent avoir la possibilité de voter pour déterminer la rémunération des dirigeants.
L’Assemblée Générale annuelle ou ordinaire des actionnaires qui se réunit au moins une
fois par an, est l’organe souverain de la société anonyme. Elle exerce toutes les attributions qui
relèvent de ce pouvoir délibérant.
Selon l’article 546 de l’Acte Uniforme relatif aux Droits des Sociétés et des Groupements
d’Intérêts Economiques(AUDSGIE), l’Assemblée Générale48 :
- nomme ou révoque les membres du conseil d’administration, ou l’administrateur
général;
- nomme le commissaire aux comptes;
- statue sur les états financiers de synthèse et sur toutes les questions relatives aux
comptes annuels de l’exercice écoulé et vote le quitus des organes d’administration;
- décide de la répartition du résultat : la distribution des dividendes ou le
réinvestissement du bénéfice;
- approuve ou refuse d’approuver les conventions conclues entre les dirigeants
sociaux (administrateurs et dirigeants) et la société.
En définitive, les actionnaires ne sont pas présents dans l’entreprise et ne participent pas à
l’administration de la société. Ils exercent néanmoins un contrôle permanent sur les dirigeants
47
Parrat F., « le Gouvernement d’Entreprise », Dunod, France, 2003, p. 65.
48
Akollor A., Shalom K., « la contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise », Master
professionnel en ACG, 2010-2012, p.21.

38
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

par les organes qu’ils nomment : les commissaires aux comptes et surtout le conseil
d’administration.
2.2.2 Les Conseils d’Administration
Le CA est un mécanisme majeur dans la gouvernance d’entreprise, car il peut influencer
l’action des dirigeants en matière de création de valeur, comme il est susceptible de leur
faciliter le repérage des meilleurs projets, ainsi que l’élaboration de la stratégie
d’investissement (Wirtz, 2008, p.29) 49. Le conseil d’administration a deux fonctions
principales. La première consiste à surveiller les hauts dirigeants pour le compte des
actionnaires ; veiller à ce qu’ils ne développent leur latitude discrétionnaire et lutter contre leur
enracinement et la deuxième vise à apporter des conseils, des avis et à participer à l’élaboration
de la stratégie C’est à dire intervenir dans le processus décisionnel relatif à l’élaboration des
stratégies d’investissement de l’entreprise. L’est caractérisé par sa composition, sa taille et le
partage des responsabilités de président du conseil et de directeur général. La composition du
conseil s’intéresse aux compétences, âges, ancienneté et aux proportions d’administrateurs liés
ou indépendants.
Pour Williamson (1985), le conseil d’administration constitue un mécanisme
organisationnel permettant de garantir la sécurité des transactions entre l’ensemble des
partenaires au sein de la firme. Pour Charreaux (2000), le conseil d’administration « intervient
comme un organe hiérarchique qui, outre son rôle d’arbitre dans le partage de la rente, doit
encourager le travail en équipe ». D’après ces définitions le CA intervient pour protéger
l’ensemble des relations créatrices de valeur, préserver et accroître le caractère productif du
nœud de contrats, et contribue au processus d’innovation. Le rôle du conseil d’administration
est le même pour toutes les sociétés, mais sa constitution diffère d’une société à l’autre. Les
différentes structures du conseil d’administration occasionnent des inefficacités dans le rôle de
gouvernance puisque les administrateurs, par manque d’indépendance, n’agissent pas toujours
dans l’intérêt des actionnaires.
L’approche actionnariale met l’accent sur certains attributs du CA qui lui permettent de
minimiser la perte de la rente organisationnelle, tels que l’indépendance du CA et son rôle
disciplinaire qui dépend du type du CA.
L’efficacité du CA liée à son pouvoir disciplinaire est relative, car les dirigeants
disposent de stratégies pouvant neutraliser la fonction de contrôle du CA par leurs stratégies
d’enracinement, telles que, la nomination d’administrateurs qui leur sont favorables (cadres

49
(Wirtz, 2008). Cité par Guerchouh M., « Système de gouvernance et efficience.... », opt cité, p.100.

39
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

internes, conseillers divers…). Par conséquent, le CA doit être associé à d’autres mécanismes
(internes ou externes). Comme le souligne Charreaux (2000, p. 6) le CA « n’est qu’un
instrument particulier du système de gouvernance; il intervient, soit de façon complémentaire,
soit pour substituer à d’autres mécanismes internes ou externes » 50. Tel que :
 Le comité d’audit.
 L’audit externe.
2.2.2.1. Le comité d’audit
Le comité d’audit est à la fois une émanation structurelle du conseil d’administration ou
de surveillance. Le comité d’audit protège les intérêts des parties prenantes de l’entreprise, en
surveillant les actions des dirigeants et des opérationnels en termes de reporting financier, de
management des risques et de contrôle interne
Le conseil d’administration fait recours à des comités d’audit pour augmenter son
efficacité. Ces comités permettent au conseil d’administration de déléguer un certain nombre de
ses attributions qu’il n’a pas le temps d’exercer ou qui ne nécessitent pas la présence de tous les
administrateurs ou encore qui requièrent des compétences spécifiques.
Là encore, les parties prenantes comprennent certes les actionnaires, mais aussi les autres
stakeholders.
En vertu des dispositions de la 8ème directive européenne (article 39-2), le comité d’audit
a pour missions de51 :
- suivre le processus d’élaboration de l’information financière ;
- contrôler l’efficacité des systèmes de contrôle interne, de l’audit interne et de la
gestion des risques de la société ;
- superviser le contrôle légal des comptes annuels et de comptes consolidés ;
- examiner et suivre l’indépendance du contrôleur légal ou du cabinet d’audit ;
- procéder à une sélection préalable du contrôleur légal ou du cabinet d’audit dont
la désignation est proposée.
Ainsi, le comité d’audit doit non seulement protéger l’indépendance de l’audit interne et
de l’audit externe, mais aussi adopter une vision intégrée de la fonction d’audit et veiller à la
coordination entre audit interne et audit externe.
2.2.2.2. L’audit externe
Dans certaines catégories d’organisations, la nomination d’un auditeur externe pour une
mission de commissariat aux comptes est obligatoire. Ce dernier est un agent mandaté par

50
Idem, p.102.
51
Ayachi F., «Commissariat aux comptes et…..», opt cité, p.167.

40
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

l’assemblée générale des actionnaires, pour contrôler et certifier l’information comptable et


financière produite par l’entreprise. La norme ISA 200 et la norme d’Exercice Professionnel
(NEP) 200 « Principes applicables à l’audit des comptes », précise que l'objectif d’un audit
d'états financiers est de permettre à l'auditeur d'exprimer une opinion, selon laquelle les états
financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel
comptable applicable. Un audit d'états financiers relève des missions d'assurance. Cette
assurance élevée, mais non absolue du fait des limites de l'audit, est qualifiée (d'assurance
raisonnable).
Les administrateurs ont accès aux informations internes de gestion alors que les
actionnaires n’ont accès qu’aux comptes annuels et aux informations financières diffusées pour
évaluer la pertinence des stratégies mises en œuvre et l’efficacité du contrôle exercé par le
conseil d’administration. Il est donc nécessaire que les informations transmises soient
fiabilisées. C’est l’objectif de la certification des comptes annuels et du contrôle exercé par les
commissaires aux comptes52.
Section 3 : La réalité de la gouvernance d’entreprise en Algérie
L’application de la gouvernance d’entreprise devient incontournable et déterminante car
la vie ou la mort de l’entreprise en dépend.
D’ailleurs, il est évident que ce sont les pays qui ont pris conscience de cela et qui ont su
exploiter cette science (la GE), qui ont émergé et ont su mettre à profit le capitalisme.
Raison pour laquelle, l’Algérie pays qui aspire à s’ouvrir à l’économie mondiale et à se
propulser au rang des pays émergeant, doit y accorder davantage importance à la gouvernance
d’entreprise53.
En Algérie la prise de conscience de la gouvernance d’entreprise est tardive, et ce qui
explique les raisons qui ont provoqué ce développement tardif par rapport aux pays développés,
le vécu historique social et politique. À cet effet, nous présenterons la définition et le code de
la gouvernance d’entreprise dans le contexte algérien.
3.1. Définition de la gouvernance selon la législation algérienne
Le Code Algérien de Gouvernance d’Entreprise(2009), de sa part définit la gouvernance
d’entreprise comme : « une philosophie managériale et un ensemble de dispositions pratiques
visant à assurer la pérennité et la compétitivité de l’entreprise par le biais de :

52
Razgani H., «Réseaux sociaux et compétence de l’auditeur de terrain le cas du Cabinet Audit & Co», Thèse de
doctorat en science de gestion, université de Paris DAUPHINE 2011, p. 45.
53
Ziani A.., « le rôle de l’audit interne dans l’amélioration de la gouvernance d’entreprise », thèse de doctorat en
science économie, 2014, p.178

41
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

 la définition des droits et des devoirs des parties prenantes ;


 le partage des prérogatives et responsabilités qui en résultent » 54.
3.2. Code de la gouvernance en Algérie
La GE est une démarche libre et volontaire, mais qui s’affirme comme une condition
essentielle à la croissance des entreprises et à leur survie dans les contextes de crise.
Aujourd’hui, les pratiques de la bonne gouvernance d’entreprise sont adoptées dans touts les
pays du monde, ce qui est le cas en Algérie.
La première action initiée en Algérie en vue de vulgariser les principes de cet ensemble
de règles est intervenue l'année 2009, la tenue de 2007 à Alger du séminaire international sur la
gouvernance d’entreprise (le premier en Algérie) a initié cette démarche, il a permis au milieu
des affaires et aux institutions de prendre conscience sur les avantages multiples de la
promotion de la gouvernance d’entreprise en Algérie.
A partir de là, il est apparu nécessaire que le premier pas effectué dans cette démarche
était d’élaborer un code algérien de GE. Le CARE (le cercle d’action et de réflexion autour de
l’entreprise), le FCE(le forum des chefs d’entreprise) et l’APAB (l’association des producteurs
algériens de boissons) se sont engagés à traduire l’idée en projet et à assurer sa concrétisation
avec l’appui et le soutien du ministre de la PME et de l’artisanat (MPMEA) ainsi que de la
société financière internationale (SFI).
Pour l’élaboration de ce code une Taskforce représentative du monde des affaires et de
l’ensemble des institutions a été mise en place, dés novembre 2007, sous la dénomination
GOAL0855, allusion à « Gouvernance Algeria 2008 ».
Dans le cadre de ses travaux, GOAL08 a utilisé comme référence « les principes de
gouvernance de l’entreprise de l’OCDE » et s’est inspiré des expériences internationales
marquantes en tenant compte des spécificités du contexte économique algérien.
Le Goal trace les grandes lignes des standards de gouvernance qui visent à améliorer « le
respect des principes d’équité, de transparence, de responsabilité et d’imputabilité». Il est
considéré comme un document de base pour les entreprises algériennes, publiques et privées,

54
Boussadia H., « la gouvernance d’entreprise et le contrôle du dirigeant », thèse de doctorat, p.13.
55
Composition de GOAL 08 : Président : Slim OTHMANI, Taieb TAIBI (Coordinateur), Abdelkrim
BOUGHADOU (Interface Ministère de la PME et de l’Artisanat – MPMEA), et d’autres membres : Meriem
BELLIL – MEDJOUBI, Hind BENMILOUD, Hela BENATTIA – LAGHOUATI, Sabrina BOUHERAOUA,
Insaf KHELLADI, Jean BEUCHER, Mohamed BOUCHAKOUR, Naceur BOURENANE, Richard FREDERICK,
Réda HAMIANI, Ali HARBI, Lies KERRAR.

42
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

qui veulent améliorer leurs performances et leur compétitivité sur le marché intérieur et
extérieur, ont expliqué ses initiateurs, à leur tête le Forum des chefs d’entreprises (FCE).56
3.2.1. Les entreprises concernées
D’une façon générale, toutes les entreprises algériennes sont concernées par les principes
de bonne gouvernance. Cependant, le présent code n’intègre pas les entreprises dont les
capitaux sont intégralement étatiques et dont la problématique renvoie à une approche
spécifique relevant notamment du bon usage des deniers publics. Ce code s’adresse de manière
très particulière : à la grande masse des PME privées. Celles-ci sont enquête de pérennité et
ambitionnent de s’imposer comme base d’une économie de marché moderne et performante et
moteur du développement économique.
3.2.2. Principaux standards de Gouvernance d’Entreprise
Les standards de gouvernance d’entreprise couvrent les relations qui s’établissent entre,
d’une part, les parties prenantes internes de l’entreprise ; d’autre part, entre celles-ci et les
parties prenantes externes. Elles visent à améliorer le respect des principes d’Equité, de
transparence, de responsabilité et d’imputabilité 57 :

 Equité : Les droits et devoirs des parties prenantes, ainsi que les privilèges et
obligations qui y sont attachés, doivent être répartis de manière équitable.

 Transparence : Ces droits et devoirs, ainsi que les prérogatives et responsabilités


qui en découlent, doivent être claires et explicites pour tous.

 Responsabilité : Les responsabilités des uns et des autres ont des objets précis non
partagés.

 Imputabilité : Chaque partie prenante est comptable devant une autre pour la chose
sur laquelle est responsabilisée.

Les relations dont parle le code ainsi que leur procédure sont déjà traités dans
l’entreprise, soit à travers le droit des affaires ou bien dans les statuts de l’entreprise. Les
standards de bonne gouvernance peuvent apporter un plus dans la manière dont ces relations
sont régies dans un cadre d’éthique et d’efficience.

56
Le code de gouvernance d’entreprise en Algérie, p.19. Disponible sur le site
https://www.algeriacorporategovernance.org.
57
Idem, p.27.

43
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

3.2.3. Le cadre législatif, réglementaire des entreprises algériennes


Il est composé de :
3.2.3.1. Droit élémentaire des actionnaires
Par actionnaires, on entend, au sens large, les détenteurs d’actions au sein des SPA et les
porteurs de parts dans les entreprises ayant un statut de SARL également appelées associés.Ils
jouissent de droits définis par la loi et les éventuels documents contractuels.
A travers les standards de gouvernance, il s’agit moins de régenter ces droits que de
faciliter leur exercice réel par le biais de dispositions spécifiques. Il s’agit aussi de faire en sorte
que chaque actionnaire puisse faire valoir ses droits de manière équitable, transparente et fiable.

L’exercice de ces droits relève de la responsabilité de l’assemblée générale


comme exposé dans le tableau ci-dessous:

Tableau N°04 : Apport de la gouvernance d’entreprise aux droits élémentaires des actionnaires

Droits élémentaires des Valeur ajoutée apportée par la Gouvernance d’Entreprise


actionnaires

Etre associé au partage des Le partage des bénéfices doit être juste et transparent.
bénéfices de la société

Faire enregistrer leurs titres Les méthodes d’enregistrement des titres doivent être fiables.

Pouvoir céder et transférer leurs Les conditions et procédures de cession et de transfert de titres ne
titres doivent pas entraver de façon déraisonnable la négociabilitédes
titres

Les informations relatives aux ordres du jour et aux résolutions à


prendre en Assemblée Générale doivent parvenir en temps opportun
Participer et voter aux
et sous une forme adéquate. Les procédures de
assemblées générales des
fonctionnement de l’assemblée générale doivent être accessibles
actionnaires aux actionnaires et ne doivent pas entraver de façon
déraisonnable l’exercice effectif des droits.

Obtenir les informations Les informations pertinentes et significatives sur la société


nécessaires à l’exercice de leurs doivent parvenir en temps opportun et sous une forme adéquate.
droits et prérogatives

Source : Goal 08, 2009, p.31.

44
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

3.2.3.2. Conseil d’administration


Le conseil d’administration est l’entité collégiale regroupant l’ensemble des
administrateurs représentants des actionnaires. Ses missions prennent deux formes, la première
est celle de la mise en œuvre et le pilotage des stratégies de l’organisation et la seconde
consiste au contrôle des activités de l’entreprise.
 Les missions du conseil d’administration
Les deux missions de conseil doivent intégrer les principes de gouvernance.
- Pour le volet pilotage de l’entreprise, la mission prend la forme décrite dans le
tableau ci-dessous :
Tableau N°05 : Missions du conseil d’administration liées au pilotage de l’entreprise et bonne
gouvernance

Missions de pilotage Principes de gouvernance d’entreprise liés à sonpilotage

Doter l’entreprise d’une stratégie à - mettre la stratégie et ses déclinaisons, en cohérence


moyen terme et veiller à la traduire avec les intérêts de l’entreprise;
en programmes, projets et budgets. - expliciter la stratégie dans un plan d’affaires
régulièrement mis à jour et l’encadrer par une politique de
risque.

Recruter les membres de l’équipe - définir des critères de sélection et des systèmesd’évaluation
exécutive etprocéder à leur transparents ;
installation. - prévoir des plans de succession.

Fixer les rémunérations de l’équipe - aligner ces rémunérations sur les intérêts à longterme de
exécutive
l’entreprise et de ses actionnaires.

et des administrateurs eux-mêmes.

S’assurer de la nomination, du - veiller à mettre en place une procédure formelle et


renouvellementet de l’élection transparente.
des administrateurs.

45
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

- anticiper et traiter les conflits d’intérêt pouvant survenir


(notamment entre l’équipe exécutive, les administrateurs et
les actionnaires) ;

Veiller à la stabilité et à la bonne - anticiper et éliminer les risques de dérives (abusde biens

marche del’entreprise dans le sociaux, abus de pouvoir et malversations pouvant être

cadre de la loi. commis dans le cadre de transactions avec des parties liées) ;
- introduire des mécanismes de prévention des
risques.
Source : Goal 08, 2009, p.36.
- Pour ses missions de contrôle, le conseil d’administration, doit en premier lieu, s’assurer
de l’existence des mécanismes de contrôle, et surtout ceux relatifs à la gestion des risques et au
respect des dispositifs législatifs régissant l’entreprise. Quant au contrôle financier, il doit être
déjà assuré par un commissaire aux comptes.

Tableau N°06: Missions du conseil d’administration liées au contrôle de l’entreprise et


principes de gouvernance

Missions de Principes de gouvernance d’entreprise liés à son contrôle


contrôle

Contrôler la mise - s’assurer de l’intégrité des systèmes d’information, et notamment du système de la


en œuvre et les comptabilité ;
résultats des - s’assurer de l’indépendance effective et de l’impartialité de la vérification des
programmes, comptes (par le commissaire aux comptes) ;
projets et budgets - se doter de son propre système de contrôle par le recours à des audits externe.

Superviser - veiller à la mise en place d’un système de reporting fiable et d’un système
l’équipe exécutive d’évaluation transparent ;

- veiller à la définition des responsabilités.

Organiser les - mettre en place une procédure d’organisation et de fonctionnement du


activités du Conseil d’Administration efficace et transparente ;
conseil - veiller à la définition des responsabilités.
d’administration
lui-même

46
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

- surveiller les pratiques effectives de la société en matière de gouvernance


d’entreprise et procéder aux changements qui s’imposent ;
Suivre les
- surveiller le processus de diffusion de l’information et de communication de
conditions de
l’entreprise en direction des parties prenantes externes, obtenir et exploiter le
stabilité et de
retour d’information, et veiller à l’efficience des systèmes et processus liés à
l’entreprise
l’information.

Source : Goal 08, 2009, p.37.


Pour l’accomplissement de ses missions, le conseil d’administration, selon le code de
gouvernance d’entreprises, doit impérativement remplir les trois conditions suivantes :

- Les administrateurs doivent pouvoir s’investir véritablement dans l’accomplissement de


leurs missions.
- Ils doivent avoir accès à des informations exactes, pertinentes et disponibles en temps
opportun.
- Ils doivent jouir des compétences nécessaires à l’exercice de leurs responsabilités.
Pour l’exercice de ses missions, le conseil d’administration pourrait faire appel à des
comités spécialisés, ces derniers peuvent assurer une assistance au conseil dans ses différents
travaux ou prises de décisions. Ces comités peuvent, à titre d’exemple, prendre les formes
suivantes : comité de contrôle financier de l’entreprise, comité de sélection et de rémunération
des cadres dirigeants, etc.
3.2.3.3. La direction
La direction de l’entreprise peut être composée de multitudes de cadres dirigeants, chacun
dans sa fonction respective, et le tout coordonné et dirigé par un directeur général. La
structuration et l’encadrement de la direction doit être assuré et supervisé par le conseil
d’administration.

Les missions de l’équipe exécutive, selon le code de gouvernance, se résument à :


- Exécuter cette stratégie après son adoption, dans le cadre des plans
annuels et desbudgets approuvés.
- Assurer le coaching et la supervision de la gestion de l’entreprise.
- Rendre compte au conseil d’administration des résultats atteints par rapport aux
objectifs fixés, en application de la stratégie adoptée.
- Assurer au conseil d’administration le reporting de l’information, en vue de lui
permettre de piloter, suivre et contrôler les activités de l’entreprise.

47
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

La rémunération des différents cadres dirigeants doit se faire dans le cadre d’un
compromis entre les intérêts de l’entreprise et ceux de la direction, ainsi que sur des critères
basés sur les compétences et le mérite. L’élaboration du système de rémunération est à la
charge du conseil d’administration. Il peut être assisté par un comité spécialisé (comité de
rémunération), ou par une expertise externe.
3.2.4. Relation de l’entreprise avec les parties prenantes externes
L’entreprise est un système ouvert sur plusieurs parties prenantes externes avec les
quelles elle est en contact quotidiennement. Les recommandations suivantes devraient,
moyennant s’adapter au contexte de chaque entreprise, lui permettre d’améliorer ses relations
avec les parties prenantes externes et d’accroitre son attractivité auprès d’elles.
Aussi l’amélioration des relations avec les administrations publiques passent par le respect de
la loi, notamment dans trois domaines : celui de la législation du travail, celui de la fiscalité et
celui de la protection de l’environnement. Il en résulte, pour l’entreprise, la nécessité de suivre
de prés l’évolution des textes réglementaires dans ces trois domaines et de s’acquitter de ses
obligations.58

Figure N°05: les relations de l’entreprise avec les parties prenantes externes.

POUVOIR
PUBLIC
CONCURRANCE

BANQUERS ET FOURNISSEURS
FOURNISSEURS ENTREPRISE
Source : Goal 08, 2009,

CLIENTS
EMPLOYES

Source : Goal 08, 2009, p.44.


Conclusion

ZIANI A., « le rôle de l’audit interne dans l’amélioration de la gouvernance d’entreprise : cas entreprises
58

Algérienne », thèse de doctorat à l’Université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen, 2014, p.181.

48
Chapitre II : La Gouvernance d’Entreprise et ses mécanismes

Pour éviter les scandales financiers, les conflits d’intérêts entre les personnes au sein
d’une organisation et d’assurer la pertinence et la fiabilité du système comptable et de
l’information financière, il est indispensable de renforcer les systèmes de gouvernance des
entreprises. La gouvernance d’entreprise est un ensemble de mécanismes et procédures de
contrôle, qui ont pour but d’encadrer le pouvoir des dirigeants et d’harmoniser les intérêts des
actionnaires et ceux des dirigeants, afin de préserver la pérennité de l’entreprise. Une bonne
gouvernance d’entreprise peut réduire les conflits d’intérêts entre les propriétaires et managers,
et de se prémunir contre tous risques qui peuvent endommager la réalisation d’objectifs d’une
organisation.
Le codes de bonne conduite qui cadrent la gouvernance d’entreprise présentent dans leur
majorité, des recommandations visant à améliorer les systèmes de contrôle des entreprises et
ceci à travers le renforcement de la structure de propriété ainsi que les droits des actionnaires.
La gouvernance est considérée comme un moyen de protection pour les investissements
et les actionnaires qui ne sont pas présents dans l’entreprise, et ne participent pas à
l’administration de la société

49
Chapitre III :
L’apport du CAC à la Gouvernance
d’Entreprise
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Introduction
La nécessité d’améliorer le gouvernement d’entreprise s’est progressivement imposée à
l’ensemble des pays avec la globalisation des marchés et la mondialisation des
investissements et, notamment, à la suite des graves scandales financiers qui ont secoué la vie
économique et financière des pays, la gouvernance d’entreprise est devenue un ensemble de
mécanismes et procédures de contrôle dans le but de résoudre les conflits d’intérêts entre les
propriétaires et managers. Elle est considérée comme un moyen de protection des
investissements des actionnaires. Elle vise à renfoncer la confiance entre les managers et
propriétaires.
Les différentes parties prenantes accordent une importance accrue aux informations
communiquées par l'entreprise pour la prise de décision, les différents utilisateurs des états
financiers ont donc besoin d’être sécurisés quant à la qualité de ses informations, et comme
déjà vu dans ce qui précède, le CAC a pour objectif principal d’assurer la fiabilité des données
comptables diffusées par les entreprises ; sa finalité est de certifier la sincérité, la régularité et
l’image fidèle des comptes de l’entreprise auditée et de rassurer aux actionnaires et aux
différents intervenants sur la qualité des informations. C’est à cet égard que le CAC se trouve
le garant privilégié quant à la fiabilité et la sincérité des informations communiquées.
L’objectif de ce chapitre est d’étudier la relation existante entre le Commissariat Aux
Comptes et la gouvernance d’entreprise, ainsi que sa contribution pour une meilleure
gouvernance.
Section 01 : le rôle du commissaire aux comptes dans la gouvernance
d’entreprise
Le Commissariat Aux Comptes est un moyen d’assurer la qualité des informations finan
cières diffusées par les entreprises. À travers cette section on va essayer de voir quel est le
rôle du Commissaire Aux Comptes dans la gouvernance d’entreprise ainsi que sa relation
avec les différents organes du système de gouvernance.
1.1. Le CAC comme dispositif de la gouvernance d’entreprise
Le CAC apparait comme un agent mandaté par les propriétaires de la firme pour
remplir particulièrement un rôle de certification de la sincérité, de la régularité et de l’image
fidèle des états financiers publiés par les entités économiques concernées. 59

59
Boumedienne M R., « Qualité de l’audit légal à la lumière des mécanismes internes de gouvernance
d’entreprise », Thèse de doctorat, univercité de tlemcen, 2014. p129-131.

50
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Le commissaire aux comptes vient renforcer le contrôle effectué par les actionnaires sur
les dirigeants. Il vérifie que les états financiers présentés en fin d’exercice par les dirigeants,
sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat, de la situation financière et
du patrimoine de l’entreprise. Il effectue trois missions spécifiques dans l’entreprise:
-Une mission permanente de contrôle comptable ;
-Une mission d’information ;
-Une mission d’alerte.
Les informations communiquées aux actionnaires (états financiers, rapport de gestion,
les conventions règlementées…etc.) sont contrôlées par le CAC qui certifie de leur régularité
et de leur sincérité. En conséquence, l’efficacité de la fonction du commissaire aux comptes,
devrait réduire l’asymétrie de l’information entre la classe dirigeante et les actionnaires et
contraindre les dirigeants à la transparence 60 . Ainsi la relation entre le commissaire aux
comptes (auditeur externe) peut être schématisée comme suit :

Figure n°06 : relations entre l’audit externe et la gouvernance d’entreprise.

Audit

Comptabilité Audit externe


Autres Mecanismes
De Gouvernance

Auditant Auditeur
Méta-Reporting

Source : Carassus D., Gardes N., op. cit, p.20.

60
Www.l-expert-comptable.com. Consulté le 25/03/2021 à 21h32

51
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Dans ce schéma, l’audité représente l’entreprise maintenue aux Commissariat Aux


Comptes, cette dernière doit rendre des comptes aux actionnaires (propriétaires) qui figure
comme auditant, dans ce contexte l’auditeur externe (CAC) joue un rôle central en tant que
tierce partie, il assure la crédibilité des informations produites par l’audité en produisant une
opinion d’audit considéré comme un méta-reporting.
Dans cette analyse, Carassus et Gardès précisent que les autres mécanismes de
gouvernance ne peuvent pas seuls assurer la limitation du pouvoir des dirigeants et réduire
l’asymétrie informationnelle. Et comme ils le soulignent, l’audit externe vient pour compléter
les autres mécanismes de gouvernement d’entreprise.
1.2. La relation du CAC avec les intervenants de la gouvernance
A travers ce point nous allons essayer d’éclairer la relation étroite qui existe entre le
CAC et les différents acteurs de la gouvernance d’entreprise à savoir ; le Conseil
d’Administration, le Comité d’Audit ainsi que l’audit interne.
1.2.1. La relation entre le conseil d’Administration et le CAC
Le CA en tant que mécanisme disciplinaire doit définir et respecter les chaînes de
responsabilités et la façon de rendre des comptes dans l’ensemble de l’organisation afin de
garantir l’intégrité des principaux systèmes d’information et de surveillance.
Il attribut un rôle central aux administrateurs externes, c’est de contrôler les dirigeants
afin de préserver les intérêts des actionnaires. Afin de participer aux processus décisionnels et
assurer leur mission de contrôle des dirigeants, ces administrateurs, ont besoin d’avoir accès à
une information comptable et financière pertinente et fiable. La qualité de cette information
est assuré par l’intervention du CAC qui atteste les états financiers produits et diffusés par les
dirigeants, et fournit ainsi au Conseil d’administration une information complémentaire et une
assurance que le risque d’erreur et /ou de fraude lié aux comptes sociaux est non significatif.
1.2.2. La relation entre le comité d’audit et du CAC
La loi Sarbanes-Oxley et le règlement relatif au comité d’audit de la Securities
Exchange Commission (SEC) prévoient que61:
- Le comité d’audit est directement responsable de la nomination, de la rémunération et
de la supervision des auditeurs de la société et de la surveillance de leurs travaux (y
compris la résolution de tout conflit entre la direction et les auditeurs à propos du
reporting financier) ;

61
Ayachi F., op. cit, p.166.

52
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

- L’auditeur externe doit informer le comité d’audit des traitements de l’information


comptable qui ne respecteraient pas les principes comptables généralement reconnus,
et des échanges écrits avec la direction ;
- Le comité d’audit doit pré-approuver tout service fourni par l’auditeur (autre que la
certification).
Le comité d’audit peut être considéré comme un médiateur aidant à la résolution des
conflits entre auditeurs externes et direction.62
Par ailleurs, l’auditeur externe, en faisant part au comité d’audit des questions
fondamentales soulevées par le contrôle légal, notamment des faiblesses majeures du contrôle
interne en rapport avec le processus d’élaboration de l’information financière, assiste le
comité d’audit dans l’accomplissement de ses prérogatives.
1.2.3. La relation entre le CAC et l’audit interne
Le Commissariat Aux Comptes est mandaté par les actionnaires pour contrôler la
fiabilité des informations financières produites par les dirigeants. Il a pour principale mission
de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes, en s’appuyant sur les
procédures qui concourent à la production des comptes, c’est-à-dire, l’information comptable
et financière. En ce sens, l’audit interne joue un rôle de complémentarité avec la mission du
commissaire aux comptes.
L’existence de la fonction d’audit interne au sein de l’entreprise aide et facilite les
travaux du CAC. En effet, là où existe une fonction d’audit interne, les responsabilités du
commissaire aux comptes sont réduites et inversement, en présence de l’audit externe la
maîtrise des activités se trouve renforcée 63.Selon l’IFACI, l’audit interne fournit au CAC une
assurance raisonnable sur le degré de maîtrise de l’activité de l’entreprise sur la base d’une
analyse des risques opérationnels, de conformité et financiers et sur une évaluation du
dispositif de contrôle interne y afférent sous-entendu que, les travaux du CAC sur les comptes
dépendent des conclusions sur l’évaluation du contrôle interne. Afin d’éviter de possibles
redondances dans l’évaluation du contrôle interne par ces deux acteurs, l’IFA et l’IFACI,
préconisent :
- la coordination des travaux des commissaires aux comptes et des auditeurs internes ;
- l’établissement en commun du planning d’interventions afin de minimiser les
dérangements causés par les audits ;
62
Bertin E., Godowski C., «Audit interne : enjeux et pratique à l’international», Editions Eyrolles, Paris, 2007,
p.4-5.
63
Schick P., Vera J., Bourrouilh-Parège O., « audit interne et référentiels de risques », édition, Dunod, paris,
2010, p 33.

53
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

- des réunions de travail périodiques une ou deux fois par an, où chacun rend compte de
ses investigations et de ses conclusions ;
- l’utilisation par les commissaires aux comptes des travaux de l’audit interne pour
réduire d’autant leurs propres investigations tout en conservant l’’entière
responsabilité de l’opinion exprimée sur les comptes.
Section 2 : Le commissariat aux comptes comme solution aux problèmes de la
gouvernance d’entreprise
Comme déjà vu dans le chapitre précédent, les problèmes fondamentaux de la
gouvernance d’entreprise découlent de la relation d’agence qui nait entre les actionnaires et
les dirigeants. La résolution de ces problèmes est parmi les raisons principales derrière la mise
en place des mécanismes de gouvernance.
A travers cette section, nous allons voir comment le Commissaire Aux Comptes
intervient dans la relation d’agence pour réduire les problèmes
existant entre les dirigeants et les autres parties prenantes.
2.1. Le CAC au cœur d'une relation d'agence
En reprenant les hypothèses de la théorie d’agence, on peut envisager qu’en cherchant à
maximiser son utilité, le dirigeant adopte parfois un comportement discrétionnaire.
Le recours à un auditeur externe et indépendant constitue l'un des mécanismes qui permettent
de discipliner les dirigeants.64
L’audit constitue un moyen visant à vérifier les actes des agents quant aux risques qu’ils
peuvent faire courir au principal, ou simplement lorsqu’ils exposent le principal à des
asymétries d’information. Le CAC apparaît, dans le cadre de la relation d’agence, comme un
puissant moyen de réduire l’asymétrie d’information mais aussi comme un moyen l’informer
et de protéger les autres parties sur le point de savoir si le dirigeant gère dans le sens des
intérêts bien compris de tous les acteurs.65
2.2. La résolution d’asymétrie d’information et des conflits d’intérêts par le CAC
L’asymétrie d’information et les conflits d’intérêts peuvent être résolus par
l’engagement d’un troisième intervenant, qui pourra faire un rapport aux actionnaires
concernant les actions et les décisions des dirigeants.

64
Bertin E., Godowski C., op. cit, p.7-8.
65
Ebondo Wa Mandzila E., «la contribution du contrôle interne et de l’audit au gouvernement d’entreprise»,
Thèse de doctorat en Science de Gestion, Université Paris XII Val de Marne, 2004, p.64.

54
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Dans ce contexte, le CAC apparaît comme une solution aux problèmes de gouvernance
permettant de réduire les comportements opportunistes des dirigeants et de donner plus de
crédibilité quant aux états financiers établis par ces derniers.
Comme les résultats comptable sont établis par les dirigeants eux-mêmes, il y aura un
risque que ces derniers utilisent des méthodes comptables qui maximisent le résultat
comptable et par conséquant leur rémunération.66
D’où la nécessité de contrôler les dirigeants à travers un audit effectué par un expert
indépendant (Commissaire Aux Comptes) afin d’éviter d’éventuelles manœuvres et
manipulations qui peuvent affecter la valeur de la firme.
La mission du commissariat aux comptes qui va mener cet auditeur externe, attestera la
sincérité et la fiabilité des comptes et le respect des principes et méthodes comptables
généralement admis.
2.2.1. Réduction d’asymétrie d’information par le commissaire aux comptes
L’asymétrie de l’information apparaît comme l’une des causes ou conséquences
majeures des conflits susceptibles d’opposer les dirigeants non seulement aux actionnaires et
investisseurs, mais aussi aux autres parties prenantes. Si l’asymétrie de l’information entre
dirigeants et actionnaires est comme le conflit majeur sur lequel reposent actuellement les
études sur le gouvernement d’entreprise, l’audit apparaît donc comme étant le mécanisme de
réduction d’asymétries d’information.
Un auditeur réputé est celui qui est capable de satisfaire les attentes de toutes les parties
prenantes en détectant non seulement les fraudes mais aussi en les révélant aux parties
intéressées.
Une information particulièrement asymétrique pourrait engendrer un déséquilibre
mettant en cause l’existence même de l’entreprise. Dans ce cadre, l’auditeur apparaît de façon
naturelle comme un réducteur d’asymétrie informationnelle 67.
Pigé (1998) distinguent trois niveaux d’asymétrie d’information liée au gouvernement
d’entreprise68 :
- L’asymétrie d’information entre les dirigeants et les représentants des actionnaires ;
- L’asymétrie d’information existant entre les actionnaires et les administrateurs ;
- L’asymétrie d’information entre les actionnaires et les investisseurs potentiels.

66
Mnif Y., «l’utilité du rapport d’audit» mémoire de fin d’etude, maroc, 2001, p 08. Disponible sur
http://www.procomptable.com.
67
Ayachi F., op. cit, p146.
68
Pige B., « Gouvernance, contrôle et audit des organisations », Edition Economica, Paris, 2008, p 198.

55
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

2.2.1.1. La réduction de l’asymétrie de l’information entre dirigeants et les représentants


des actionnaires (Conseil d'Administration)
À ce niveau l’asymétrie d’information porte essentiellement sur les informations privées
nécessaires aux prises de décisions stratégiques, ces informations sont detenues
principalement par les salaries, les administrateurs et les dirigeants.
Le rapport de l’auditeur légal est destiné aux actionnaires. Il émet son opinion et
éclaircie pour utilisateurs la régularité et la sincérité des comptes présentés ainsi que sur la
situation financière et du patrimoine de la société. C’est un rapport d’opinion qui constitue
également un élément d’information pour les autres partenaires réels ou potentiels de
l’entreprise telle que les banques, les investisseurs (marché financier) et l’état.
Le rapport détaillé du commissaire aux comptes dont la mission est d’examiner les
risques dès lors qu’ils peuvent avoir une traduction comptable. Alors on peut dire que les
commissaires aux comptes remplissent principalement deux fonctions complémentaires
contribuant à réduire l’asymétrie d’information existant au sein de la relation d’agence, entre
les actionnaires et les dirigeants : Ils détectent la non-conformité éventuelle des comptes avec
les principes comptables généralement admis et limitent les pratiques comptables
discrétionnaires des managers. C’est à cet égard, que les informations communiquées dans le
rapport du CAC représentent un support majeur de communication de l’information intégrée
dans le processus décisionnel des utilisateurs.
2.2.1.2. La réduction de l’asymétrie de l’information existant entre les actionnaires et les
administrateurs
Il existe deux types d’administrateurs au sein du conseil d’administration ; les
administrateurs internes et les administrateurs externes.

 Les administrateurs externes : n’exercent aucune fonction à l’intérieur de


l’entreprise que celle d’administrateur interne. Les administrateurs externes sont des personne
extérieures choisies en raison de leur compétence, elles se situent en position d’asymétrie de
l’information par rapport aux dirigeants et aux administrateurs internes dans la mesure où ils
ne peuvent juger de l’activité de l’entreprise qu’à partir des informations qui leur est sont
fournies par les dirigeants.
 Les administrateurs internes : vivent dans l’environnement de la
firme, disposent des informations objectives et d’autres qu’ils sont amenés à connaitre du fait
de leur fonction à l’intérieur de l’entreprise (des informations non comptables).

56
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Ces informations non comptables qui relèvent de la politique comptable de la firme, ils
sont à l’origine de la variation du résultat ou de la modification de l’aspect des documents. Il
est connu que la comptabilité créative brouille la lisibilité des informations financières, leur
décryptage nécessite par conséquent une parfaite maitrise de la politique comptable de
l’entreprise.
Le rapport du CAC est destiné aux actionnaires. Il leur éclaire sur la régularité et la
sincérité des comptes, il est construit par référence à des textes légaux et des normes de relatif
à la profession.
Entre administrateurs et actionnaires, l’asymétrie concerne les états financiers, et c’est
alors la certification des commissaires aux comptes qui véhiculent un degré d’assurance
raisonnable sur la fiabilité de l’information comptable.
2.2.1.3. La réduction d’Asymétrie d’information dans le cas des appels publics à
l’épargne
Ce troisième niveau existe quand les actionnaires d’une entreprise, souhaitent ouvrir
leur capital et faire un appel public à l’épargne, dans le cas d’une introduction en bourse.
L’asymétrie d’information entre les dirigeants-propriétaires et les investisseurs potentiels est
au maximum puisque la valeur d’une entreprise ne dépend pas tant de sa valeur comptable
nette que de l’évaluation de ses flux de liquidités futures (cash-flow). Le rôle de l’audit dans
la réduction de l’asymétrie d’information dans le cas des appels publics à l’épargne est
d’établir des documents financiers prévisionnels (situation de l’actif réalisable et disponible,
valeur d’exploitations exclues et du passif exigible) et annuels (le plan de financement, le
compte de résultats prévisionnel et le tableau de financement en même temps que les comptes
annuels).
La transmission de ses documents au commissaire aux comptes pour contrôle, peut
permettre de déclencher la procédure d’alerte si la situation de l’entreprise est
irrémédiablement compromise, et par conséquent informer ou sensibiliser tous les
stakeholders sur la probabilité de non-réalisation de la situation prévue.
Pigé (2001) 69 a dressé un schéma mettant en évidence les différents niveaux de
réduction d’asymétrie d’information par l’audit que nous reproduisons dans la Figure n°2.

69
Pigé B., op. cit, p.198.

57
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Figure N°07 : Audit et réduction d’asymétries d’information

Marche des
investisseurs
potentiels

Notice
D’introduction
Actionnaires
En bourse Droits de propriétés

Audit Certification
Des comptes

Conseil d’administration
Examen Fonction de contrôle
Des procédures
De contrôle interne

Dirigeants

Entreprise

Fonction de direction
Légende :
Asymétrie =
D’information

Réduction de =
L’asymétrie
D’information

Source : Pigé B., op. cit, p.198

58
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

2.2.2. La résolution des conflits d’intérêts par l’audit


Selon la théorie de l'agence, les dirigeants sont les agents des actionnaires au sein de
l'entreprise, et ont vocation à gérer l'entreprise dans le sens de l'intérêt des actionnaires. Ces
derniers occupent une position centrale dans le fonctionnement de l’entreprise. De ce fait, ils
sont exposés à la tentation d’appropriation d’une partie de la rente organisationnelle. Ils
peuvent entreprendre des investissements qui favorisent leur fonction d’utilité, ils peuvent
également faire de la rétention d’information ou encore rendre leur remplacement coûteux
pour l’organisation, ce qui leur permet d’augmenter leur pouvoir ainsi que leur espace
discrétionnaire70. Ce comportement du dirigeant est une source de conflits que seul l’audit est
capable de régler en s’assurant de la régularité et de la sincérité des comptes. À ce titre, l’audit
s’impose comme un arbitre impartial.
En définitive, à l’issue de son travail de vérification des comptes, l’auditeur peut
détecter des irrégularités ou des manipulations comptables visant à faire varier le résultat à la
hausse ou à la baisse. Il ne suffit pas de les découvrir mais aussi de les révéler. Cette
révélation peut prend deux formes :
L’auditeur peut les révéler en certifiant avec réserves ou en refusant de certifier, tout
dépendant de l’impact que ces anomalies peuvent entrainer sur le résultat de l’exercice.
La procédure d’audit permet aussi de limiter la latitude de manipulation comptable par
les dirigeants en dénonçant des pratiques comptables irrégulières.
2.2.3. La détection et la révélation des manipulations comptables par le CAC
Le commissariat aux comptes est un processus visant à détecter les anomalies
comptables. La qualité de l'audit implique que lorsque l‘auditeur découvre d'éventuelles
fraudes ou irrégularités dans les états financiers du client, soit alors en mesure de les révéler
effectivement.
2.2.3.1. La détection des manipulations comptables relative aux stocks
Les dirigeants de l’entreprise peuvent recourir aux méthodes de valorisation des stocks
pour faire varier le résultat à la baisse ou la hausse. Afin de détecter d’éventuelles anomalies
sur la fiabilité de l’inventaire permanent, l’auditeur compare la valeur des stocks entre les
données issue de l’état récapitulatif des comptages d’inventaires physiques annuels, et la
valeur des stocks issus de l’inventaire permanent.
Si des écarts significatifs apparaissent, le CAC pourra conclure soit à une défaillance
dans la gestion courante ou à des irrégularités dans l’inventaire permanent. Il s’assure

70
Ebondo Wa Mandzila E., op. cit, p.87.

59
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

également que d’un exercice à un autre, la société respecte bien la permanence des méthodes
de valorisation des stocks sur tout au niveau de la valorisation des sorties (FIFO, cout unitaire
moyen pondéré) 71 . La démarche de l’auditeur légal consiste dans un premier temps à
connaitre la méthode de valorisation des sorties retenue par la société. Et cela peut être obtenu
à partir de l’examen des charges directes incluses dans le calcul du coût de production. De
même un examen de la méthode d’évaluation des entrées en stocks des produits ou matières
interne et externe doit être réalisé.
Il est aussi possible de comparer après avoir procédé à la sélection de quelques
références d’une valeur en stock significative, le coût de production d’un exercice à l’autre.
Si une variation apparaît, elle peut être due à un changement de méthode dans l’évaluation des
stocks. Il appartiendra à l’auditeur de rechercher les causes réelles de cette variation avant de
conclure à une manipulation. Il n’est pas interdit de changer de méthodes de valorisation des
sorties. Ce qui est important est qu’en cas de changement de méthode comptable, il faut
mesurer l’impact et le faire figurer dans l’annexe.72
2.2.3.2. La détection des manipulations comptables relatives aux provisions pour
dépréciation d’éléments d’actif circulant
Les dirigeants peuvent surestimer la valeur de la perte probable d’un élément d’actif
circulant, ce qui permettrait d’obérer le résultat net comptable, dans le but de minimiser les
coûts et d’afficher un résultat bénéficiaire
Le CAC peut découvrir cette manipulation en partant de la méthode de dépréciation
retenue par la société pour la constitution de provisions. Ils devront alors s’assurer que le
principe de permanence de méthode a été respecté et que les stocks présentant un faible taux
de rotation où sont en mauvais état et qui ont été effectivement provisionnés.
2.2.3.3. La détection des manipulations comptables relatives à l’activation de certaines
charges
Le dirigeant de l’entreprise peut utiliser les possibilités que lui offre la comptabilité
pour faire varier le résultat en transférant certaines charges au niveau du bilan. Du point de
vue du principe de prudence, toute charge doit être rattachée à son exercice. Mais du point de
vue du principe de la continuité de l’exploitation, le dirigeant peut être amené à transférer
certaines de ces charges dans l’actif du bilan en les considérants comme des investissements
qu’il convient d’amortir sur plusieurs années. Le CAC s’assure alors de la cohérence et de la
71
FIFO et les couts unitaires moyens pondérés ce sont des méthodes de valorisation de stocks utilisés par les
comptables dans la comptabilité analytiques.
72
Ebondo Wa Mandzila E., « la gouvernance de l’entreprise : une approche par l’audit et le contrôle interne »,
Edition Harmattan, Paris, 2006, p. 124-125.

60
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

permanence des durées d’amortissement retenue d’une année à une autre, il vérifie aussi si
l’entreprise pratique des amortissements dérogatoires. Si tel est le cas, il s’assure que ses
amortissements dérogatoires sont fiscalement autorisés.
Section 3 : La qualité de la mission du CAC et son influence sur la
gouvernance d’entreprise

L’audit légal est devenu une discipline transversale au centre des préoccupations des
managers, il est positionné dans les normes internationales comme une véritable source
d’amélioration continue pour accroitre l’efficacité du système d’information de l’entreprise
afin d’assurer la fiabilité de l’information comptable. Les fraudes et les états financiers
fallacieux ont contribué à accroître et à généraliser une crise de confiance en affectant à la fois
les dirigeants et tous ceux qui participent dans la production, l’analyse et le contrôle de
l’information d’entreprise. Les différentes parties prenantes de l’entreprise et utilisateurs des
états financiers ont besoin d’être sécurisés quant à la qualité de cette information. Dans ce
sens, l’intervention de l’audit légal comme outil indépendant et compétent apparaît alors
nécessaire en vue d’assurer la crédibilité de l’information produite et la qualité de l’audit
parait constituer un élément-clé. A travers cette section on va voir l’importance de la qualité
d’audit et ses déterminants on va voir également l’influence de cette qualité sur la
gouvernance d’entreprise.
3.1. Définition de la qualité d’audit
La qualité de l’audit a été définie par Angelo (1981) comme « l’appréciation par le
marché de la probabilité jointe qu’un auditeur va simultanément découvrir une anomalie ou
irrégularité significative dans le système comptable de l’entreprise cliente, il mentionne et
publie cette anomalie ou irrégularité » 73
3.1.2. Les déterminants de la qualité de l’audit légal
Il existe deux approches pour mesurer la qualité d’audit externe: une mesure fondée sur
la compétence et l’indépendance de l’auditeur ; une autre fondée sur l’adaptabilité des travaux
d’audit à l’entreprise auditée. Dans la première approche, l’auditeur est au cœur de
l’évaluation. Sa capacité à détecter des anomalies, les techniques qu’il saura appliquer pour
être efficace seront analysées, également l’indépendance sera vérifiée car c’est un point
essentiel, son jugement doit être objectif et non biaisé par quelconques influences. Une

73
Manita R., «la qualité des processus d’audit : une étude empirique sur le marché financier Tunisien», France,
2009, p. 05.

61
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

seconde approche consiste en l’évaluation de la qualité orientée sur la nature des travaux
d’audit effectués.74
3.1.2.1. L’indépendance « qualité de révélation »
L’indépendance est une condition nécessaire pour l’exercice de la profession d’auditeur,
son importance ne cesse pas d’augmenter dans le contexte économique actuel. De multiples
définitions ont été adressées à la notion de l’indépendance à savoir ;
« L’indépendance a été définie par la capacité réelle de l’auditeur à révéler dans son rapport
d’audit des manipulations ou erreurs comptables qui auraient une incidence significative sur
les comptes. Elle se mesure par la capacité réelle de l’auditeur à s’assurer du respect des
règles afin de donner une certification de qualité en révélant toute erreur, fraude,
manipulation ou collusion des producteurs de l’information comptable et financière ».75
L’indépendance s’analyse par l’indépendance d’esprit et également par l’apparence
d’indépendance.
A. L’indépendance d’esprit (ou de fait)
L’indépendance d’esprit (ou de fait) constitue une attitude mentale permettant à
l’auditeur d’être toujours en alerte par rapport aux dangers de la dépendance.
Selon le code d’éthique de l’IFAC « c’est l’état d’esprit qui permet d’émettre une opinion
sans être affecté par des influences qui compromettent le jugement professionnel permettant à
un professionnel d’agir avec intégrité et d’exercer l’objectivité et le scepticisme professionnel
adéquat ».
L’auditeur en tant que personne n’est un être humain tout différent l’un de l’autre.
L’état d’esprit est une notion relative à chaque personne et dépend de lui, et de ce fait
l’indépendance d’esprit dans le sens où elle ne peut être mesurée en se référant à des règles
des normes ou même une loi.
B. L’apparence de l’indépendance
L’auditeur produit une information destinée aux parties prenantes sur la régularité, la
sincérité et l‘image fidèle des états comptables et financiers, en suite sur l’absence
d’anomalies étant assimilées à des fraudes ou des erreurs, et en fin, sur la continuité de
l’exploitation de l’entreprise concernée. L’apparence de l’indépendance implique que le
professionnel évite les faits ou les circonstances ayant connaissance de tous les éléments

74
Favier M., « l’audit légal : un outil de qualité et de pilotage de performance des entités », 2013, p.22-23.
Article disponible sur https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00455733.
75
Azoune B., Mouhoub M., « les facteurs déterminants de la qualité d’audit légal en algérie» memoir decfin
d’étude, Université Abderrahmane Mira, Bejaïa, 2017, p.37.

62
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

pertinents y compris les mesures préventives appliquées peuvent raisonnablement conclure


que l’intégrité, l’objectivité ou le scepticisme professionnel sont compromis.
C. Les facteurs influençant l’indépendance de l’auditeur
Prat dit Hauret 2003, présente une synthèse des facteurs qui expliquent l’indépendance
des auditeurs (la qualité de leur audit) et leurs perceptions par les utilisateurs de l’information
financière. Ces facteurs sont résumés en quatre catégories, regroupant chacune d'elles un
certain nombre de facteurs que nous présentant comme suit 76:
- les facteurs relatifs à l’auditeur : l’expérience, la compétence et la sensibilité éthique.
- Les facteurs liés à la relation auditeur audité : la situation financière du client, la
concurrence entre les cabinets et les appels d’offre.
- Les facteurs afférents au cabinet : la réalisation de missions de conseil, la taille du
cabinet, la réputation du cabinet, la revue indépendante du dossier d’un coassocié, la
rotation des associés sur les dossiers, la mise en place d’une charte éthique interne par
le cabinet.
- Les facteurs externes, tels que : la durée du mandat, la mise en place de comités
d’audit, la flexibilité des règles et méthodes comptables et les sanctions judiciaires.
a). Les facteurs dépendant de l’auditeur
Pour les facteurs dépendants de l’auditeur nous distinguons :
 L’expérience de l’auditeur
L’auditeur doit disposer de l’expérience et de la formation nécessaire afin de s’assurer
une indépendance intellectuelle à l’égard des équipes financières de l’entreprise auditée, de ce
fait une formation, une qualification, une expérience et des connaissances suffisantes sont
indispensables pour bien mener à un audit financier. Le manque d’expérience diminue le
niveau d’indépendance de l’auditeur.
 La compétence
C’est la capacité à résoudre un problème dans un contexte donné, elle peut être définie à
un niveau individuel ; comme étant un ensemble de connaissances, capacités et volonté
professionnelle. La compétence est définie par le niveau de technicité, de connaissance, et
d’expérience de l’auditeur, c’est une condition nécessaire à son indépendance.

76
Christian Prat dit Hauret, «L'indépendance du commissaire aux comptes : une analyse empirique fondée sur
trois composantes psychologiques du comportement». Association Francophone de Comptabilité, Revue de
Comptabilité - Contrôle - Audit'. 2003/2 Tome 9, p .31-58.

63
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Les équipes d’audit doivent disposer des compétences nécessaires pour mener à bien les
missions d’audit des comptes annuels (quelles soient comptables, financières, juridiques,
sociales ou informatiques).
 L’éthique
L’éthique est un ensemble de convictions personnelles et professionnelles qui mènent
les auditeurs à croire que certains actes vont entraver l’objectivité et l’intégrité nécessaire
pour protéger l’intérêt général.
Selon la théorie de Jones (1991), un individu doit franchir quatre étapes psychologiques pour
adopter un comportement éthique :
- Tout d’abord, il doit interpréter une situation donnée comme un problème
éthique (sensibilité éthique). Cette étape inclut notamment le fait d’identifier les
options possibles de leurs conséquences.
- Ensuite l’individu doit décider quelle option est correcte du point de vue moral.
- Puis, il doit avoir la volonté de se comporter de manière éthique, même si son
propre intérêt lui dicte une attitude contraire.
- Enfin, l’individu doit avoir une force de caractère suffisante pour se comporter
de manière conforme à son intention éthique (comportement éthique).
L’éthique joue un rôle très important en matière de comportement des auditeurs, car
beaucoup de jugements exprimés en audit dépendent des croyances et des valeurs de
l’individu. 77
b). Les facteurs liés au cabinet d’audit
Les facteurs lies aux cabinets sont les suivants :
 La taille du cabinet
La taille du cabinet d’audit est un autre déterminant de la qualité de l’audit pouvant être
mesuré par le nombre de clients par cabinet. La relation entre la taille du cabinet et la qualité
de l’audit s’explique notamment par le phénomène de pression concurrentielle qui s’exerce
sur les auditeurs.
Les grandes entreprises sont supposées effectuer un nombre plus important de
transaction et nécessitent une plus grande quantité de travaux d’audit. La taille de l’entreprise
doit avoir une influence positive sur la qualité d’audit.

77
FAVIER M., « l’audit légal : un outil de qualité et de pilotage de performance des entités », Business
administration, 2013, p.20.

64
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

 La réputation
La réputation joue un rôle de régulateur, en faveur de l’indépendance, les cabinets
d’audit sont incités à assurer le haut niveau de qualité des prestations qu’ils fournissent pour
maintenir et valoriser leur image de marque. La qualité des audits et la réputation est un
facteur d’attraction des clients qui leur assure une information financière correcte à divulguer
aux investisseurs.
 La revue du dossier par un coassocié
Piot et Janin (2007), suggèrent que le coassocié procure un double avantage. D’une part
il offrirait la possibilité d’un contrôle réciproque des diligences mise en place par les
coassociés. D’autre part, il consoliderait l’indépendance de chacun d’entre eux, limitant les
jeux de pouvoir et par conséquent les effets de dominations potentielles, des audités tout
spécialement. L’existence de deux auditeurs externes permettrait de comparer les avis et
donner un poids plus important à l’opinion d’audit. La révision du dossier d’un audit par un
deuxième collègue peut réduire le risque de certification des états financiers frauduleux.
 La rotation des associés
La rotation constitue une occasion de porter un regard neuf sur les comptes. Dans ce
cadre se pose la question du rapport entre la durée de la relation auditeur-audités,
l’indépendance des auditeurs et la qualité de l’audit.
L’influence de la rotation ou la durée sur l’indépendance de l’auditeur est illustrée par Carey
et Simnett (2006), qui identifient trois phases dans le mandat d’audit: la première phase peut
être faible à cause de la méconnaissance de l’entreprise et son environnement. La deuxième
est caractérisée par une excellente qualité d’audit lié au développement d’une certaine
expertise. La troisième phase reflète un risque de détérioration de la qualité d’audit provenant
de la naissance de liens de familiarité, la baisse de la vigilance et l’absence d’un œil critique.
 Charte éthique du cabinet
L’éthique joue un rôle important dans le comportement des auditeurs, elle s’applique à
l’ensemble du processus d’audit qui part de l’acceptation de la mission à la production du
rapport final. La charte d’éthique permet de guider et de contrôler les comportements afin de
maintenir la cohésion du cabinet d’audit. La règle d’éthique permet de mettre en lumière les
situations dans lesquelles un individu peut être amené à avoir des réactions contraires à
l’intérêt de cabinet.78

78
Ayachi F., op. cit, p.97.

65
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

Le code éthique est vu comme un modèle de comportement : toute organisation


humaine fondée sur des relations entre personnes amenée à établir une règle de jeu qui fixe les
normes fondamentales de son fonctionnement.
c). Les facteurs liés à la relation auditeur audité
On distingue trois à savoir :
 Situation financière de l’audité
Les sociétés qui sont en mauvaise santé financière sont plus sujettes à manipuler les
comptes. Or, ces événements sont à l’origine de la plupart des mises en cause de la
responsabilité des auditeurs, une mauvaise situation financière d’un client peut être un risque
d’audit.
 Les honoraires d’audit
Les honoraires d’audit sont les honoraires perçus par les commissaires aux comptes
pour la réalisation de leur mission légale de contrôle des comptes. Cette mission correspond à
la vérification et à la certification des comptes individuels et consolidés.
La publication des honoraires d’audit va renforcer la transparence sur les liens entre les
auditeurs et les entreprises en vue de permettre aux utilisateurs des états financiers de se
forger une opinion sur l'indépendance des auditeurs et d’évaluer ainsi la qualité des états
financiers.
 La concurrence
La pression de la concurrence pourrait inciter les auditeurs à compromettre leur
indépendance, en effet une forte concurrence sur le marché réduit l’indépendance perçue des
auditeurs.79
Une concurrence intensive entre les auditeurs peut les conduire à accepter les méthodes
comptables non autorisés et ainsi diminuer la qualité de leur opinion.
3.1.2.2. La compétence « qualité de détection »
La compétence joue un rôle important dans la garantie de la qualité de l’audit, en effet
l’auditeur doit disposer la formation et l’expérience nécessaires lui permettant de faire face
aux diverses pressions.
La compétence de l'auditeur est fondée sur :
-ses qualités personnelles et comportementales : son « savoir-être ».
-Ses connaissances et aptitudes dans les domaines de l'audit, des systèmes de
management et des référentiels, des situations organisationnelles pour comprendre

79
Boumedienne M R., op. cit, p.75.

66
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

les contextes opérationnels, des lois et des réglementations applicables : c'est son «
savoir-faire ».
3.2. L’influence de la qualité d’audit légal sur la gouvernance d’entreprise
L’intervention de l’audit légal comme un contrôle compétent et indépendant influence
sur la gouvernance d’entreprise, surtout quand ce dernier serait d’une meilleure qualité.
3.2.1. La qualité de l’audit pour renforcer la confiance dans les rapports d’audit
Les états financiers annuels constituent une synthèse de l’activité de l’entreprise
exploitable par les tiers, ils servent aux différents acteurs dans une optique d’évaluation de
prise de décision ou de diagnostic. Les scandales financiers qui sont accrus depuis une
décennie ont fait naitre un écart important entre les informations livrées aux investisseurs et la
réalité économique des entreprises. Ainsi, les marchés sont sujets à une crise de confiance,
quand on parle de l’information comptable et financière, il convient d’invoquer le rôle de
l’auditeur légal. En effet, l’audit légal est un examen des états financiers de l’entreprise, visant
à certifier que les comptes sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle de la situation
de l’entreprise. Donc les tiers ont besoin d’être sure quant à la qualité de cet audit.80
3.2.2. La qualité de l’audit comme outil concurrentiel
La concurrence sur la base de la qualité de l’audit fait partie des éléments de
différenciation entre les cabinets d’audit. Cette concurrence est considérée comme une
alternative à la concurrence sur les prix et doit aboutir à une plus grande attraction des clients
et renforcer la crédibilité des rapports d'audit ainsi que leur degré de fiabilité. Par conséquent,
la qualité de l’audit redevient un bon instrument stratégique pour obtenir un avantage
concurrentiel sur le marché des services et de développer plus de part de marché et
d'améliorer la rentabilité et d'atteindre la satisfaction et la fidélité des clients.81
3.2.3. La qualité de l’audit comme régulateur des conflits d’agence
La théorie de l’agence reconnaît l’audit comme un des principaux mécanismes de
gestion des conflits et de réduction des coûts d’agence. En conséquence, une modification
dans l’intensité des conflits d’agence devrait influencer, dans le même sens, le niveau de
qualité requise sur l’audit.
La relation contractuelle qui lie les actionnaires (le principal) propriétaires du capital
financier aux dirigeants de l’entreprise (agents) est considérée par Jensen et Meckling, comme
une dimension contractuelle porteuse de conflits d’intérêts au sein de l’entreprise, conflits

80
Azoune B., Mouhoub M., « les facteurs déterminants de la qualité d’audit légal en algérie» memoir decfin
d’étude, Université Abderrahmane Mira, Bejaïa, 2017, p.39.
81
Idem, p.40.

67
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

d’intérêts qui sont des facteurs de couts. La théorie de l’agence analyse le recours à l’audit
externe comme un moyen de réguler les conflits d’agence, notamment entre actionnaires et
dirigeants.
Dans ce sens, le CAC intervient pour réduire les comportements opportunistes des
dirigeants et de donner plus de crédibilité aux états financiers établis par ces derniers. Il
apparaît donc comme une solution adéquate à ce problème d'agence.
En effet, le recours à un audit légal de qualité est considéré comme un mécanisme
obligeant le ou les individus, à qui une responsabilité partielle a été déléguée, à agir suivant
l’intérêt des partenaires de l’organisation. En d’autre termes, un audit de qualité est considéré
comme une des composantes d’un système de contrôle chargé de compenser l'incapacité de
l'actionnariat à surveiller et à contrôler les manipulations comptables des managers.
3.2.4. La qualité de l’audit pour réduire l'écart des attentes (l’expectation gap)
L’expectation gap est la différence qui existe entre les attentes des tiers et la
performance des commissaires aux comptes. L’auditeur produit une information pour les
parties prenantes, il rend compte de sa mission dans un rapport général d’audit des comptes
annuels présenté aux actionnaires et mis à la disposition des tiers. Ce rapport est le support
légal de l’expression de la mission de l’auditeur légal sur les comptes, en premier temps il doit
s’assurer sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des états comptables et financiers,
après, sur la continuité d’exploitation de l’entreprise. Toutefois, un écart demeure entre la
qualité de l’audit attendu par les utilisateurs, celle payée par les entreprises auditées et celle
produite par les auditeurs. L’expectation gap est une expression propre aux commissaires aux
comptes.
Elle traduit l’écart qu’il y a entre la mission telle que le commissaire aux comptes et
l’attente qu’ont les destinataires de la mission du commissaire aux comptes.
La principale cause de l’expectation gap est le niveau faible du rendement effectif de
l’auditeur par rapport aux normes de l’audit et les normes de qualité reconnues. La faiblesse
de l’audit est donc considérée comme la principale cause de l’écart entre les attentes des
utilisateurs et le travail réel de l’auditeur. L’amélioration qualitative de la procédure d’audit
est à même de réduire cet écart.82

82
Idem, p.40.

68
Chapitre III : L’apport du CAC à la Gouvernance d’Entreprise

3.2.5. La qualité de l’audit pour renforcer la gouvernance d’entreprise


En tant que mécanisme de gouvernance, le rôle essentiel de l’audit est de réduire en
grande partie l’asymétrie d’information entre les gestionnaires et les actionnaires ou les tiers
contractants. En garantissant l’image fidèle des informations financières communiquées,
l’audit semble constituer un facteur clé permettant à ces derniers de prendre leurs décisions
propres. Étant donnés son importance pour la prise de décision, les différents utilisateurs des
états financiers ont besoin d’être sécurisés quant à la qualité de cet audit.
Conclusion
L’objectif de ce troisième chapitre est de présenter la relation entre le Commissaire Aux
Comptes et la gouvernance d’entreprise. L’analyse de cette relation nous montre que le CAC
joue un rôle important dans le système de gouvernance, qui permet à l’entreprise de se
prémunir contre tous risques qui peuvent endommager la réalisation de ses objectifs.
Tout au long du processus de production et de transmission de l'information financière,
le Commissaire Aux Comptes apparait, vis à vis les parties prenantes, comme étant un
mécanisme privilégié de contrôle, du fait que son rapport de certification constitue un signal
qui montre comment ce dernier a accompli sa mission et quelles sont ses conclusions quant à
la fiabilité de l’information financière.
En effet, le commissaire aux comptes apparaît dans le cadre de la théorie de l’agence,
comme un puissant moyen de régulation des conflits existant entre l’agent et le principal (la
réduction d’asymétrie d’information et des conflits d’intérêts). La mission du CAC permet
non seulement de réduire cette asymétrie mais permet aussi de détecter et de révéler les
manipulations comptables.
Toutefois, la nature et la valeur de la mission du CAC comme réducteur des conflits et
détecteur des manipulations comptables, est contingente de sa qualité. Donc l’évaluation et la
conception de cette dernière, constitue une garantie fondamentale de la vraisemblance des
contrôles et de la crédibilité des rapports divulgués par les auditeurs.

69
Chapitre IV :
LE CAC et la GE illustration empirique a
travers le cas de l'ENIEM
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Introduction
Après la revue de la littérature sur le commissariat aux comptes et la
gouvernance d’entreprise, nous avons jugé utile de la compléter par un cas pratique.
Et ce pour faire des comparaisons entre ce que nous avons vu en théorie et ce qui se
passe réellement sur le terrain, dans le but est pouvoir répondre à notre problématique
de recherche.
Ce chapitre sera consacré à l’étude empirique, et notre choix a porté sur
l’entreprise nationale de l’industrie électroménagère (ENIEM) de TIZI-OUZOU.
Nous commencions par une présentation sur son historique et son organisation ainsi
que ses mission et objectifs, par la suite nous allons voir le commissariat aux comptes
et les mécanismes de la gouvernance au sien de celle ci. Enfin, nous procéderons à
une enquête menée dans la direction générale de l’ENIEM, qui nous servira à mieux
comprendre la contribution du Commissariat aux comptes dans l’amélioration de la
gouvernance d’entreprise.
Section 1: Présentation de l’organisme d’accueil
Dans cette première section, qui se veut introductive, nous aborderons une
présentation générale de l’organisme d’accueil afin de nous familiariser avec notre
terrain d’étude. Pour cela nous allons présenter l’historique l’ENIEM, ses domaines
d’activités son organisation structurelle ainsi que son organigramme.
1.1. L’historique sur l’ENIEM
A travers ce point nous allons voir la création de l’ENIEM, sa forme juridique et
sa position géographique.
1.1.1. La création de l’ENIEM
L’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est une
entreprise issue de la restriction organique de SONELEC, société nationale de
fabrication et de montage du matériel électrique. Elle a été crée par le décret № 83-19
du 02/01/1983 depuis, l’ENIEM fut unité de l’ex-SONELEC. L’ENIEM a été chargée
de la production et la commercialisation des produits Complexes d’appareils
ménagers (CAM) de Tizi Ouzou entrée en production en électroménagers.
Ce dernier résulte d’un contrat signé le 21 Août 1971 avec un groupe
d’entreprises allemandes pour une valeur de 400 millions de dinars. Les travaux de
génie civil ont été entamés en 1972 tandis que la réception des bâtiments et des
équipements nécessaires a eu lieu en juin 1977. La production sur le site a été lancée

70
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

le 16 juin 1977. ENIEM est indépendante de l’Etat suite à la signature des statuts de
l’autonomie holdings (SGP) mécaniques et électroniques(HOEMELEC).
Lors de sa création, l’ENIEM disposait d’un Complexe d’Appareil Ménager
(CAM) situé à Tizi-Ouzou dont les activités ont débuté en juin 1977 et d’une filiale
lampe situé à Mohamadia dans la wilaya de Mascara entrée en production en février
1979.
1.1.2. La forme juridique et le capital social
Le 08 /10/1989, l’ENIEM a été transformée juridiquement en société par actions, avec
un capital de 40.000.000.00 DA. Celui-ci a été augmenté à 70.000.000.00 DA dans le
cadre des mesures d’assainissement arrêtées par la direction centrale du trésor public.
Le capital social actuel est de 10 279 800 000 ,00 DA, détenu en totalité (100 %) par
le Groupe industriel Equipements Electriques, Electrodomestiques & Electroniques
SPA ELEC Eldjazair Ex SGP «Industrie électon- domestique » (INDELEC) à partir
du 10 juin 2015.
1.1.3. Situation géographique
La direction générale de l’entreprise « ENIEM » est située au chef lieu de la
wilaya de Tizi Ouzou, Boulevard Stiti Ali.
Le complexe d’appareils ménagers ENIEM se situe à 110km à l’est d’Alger,
localisé dans la zone industrielle Ouad Aissi distante de 10 km du chef lieu de la
wilaya de Tizi Ouzou.
1.2. Missions et les objectifs de l’ENIEM
L’ENIEM est une entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication, le
montage, les développements et la commercialisation des appareils ménagers. Elle
possède des capacités de production et une expérience de plus de 30 ans dans la
fabrication et le développement dans les différentes branches de l’électroménager,
notamment les appareils ménagers domestiques, les appareils de collectivités et les
produits sanitaires.
1.2.1. Missions de l’ENIEM
La mission essentielle de l’entreprise est la production, le développement et la
recherche dans le domaine de l’électroménager. L’ENIEM à une gamme extrêmement
large, elle produit tout type de réfrigérateurs, cuisinières, climatiseurs. Elle assure
aussi la sous-traitance (usinage, outillage). Ses activités sont :
- La transformation de tôles ;

71
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

- le traitement des revêtements de surface (peinture, plastification) ;


- l’injection plastique et polystyrène ;
- le rétablissement du déséquilibre financier ;
- la réduction du découvert bancaire ;
- la réorganisation des créances ;
- la réorganisation du circuit de distribution ;
- l’augmentation des parts de marche.
1.2.2. Les objectifs de l’ENIEM
L’ENIEM s’est assignée plusieurs objectifs afin d’assurer un impact plus
performant au niveau de ses fonctions.
1.2.2.1. Objectifs à atteindre
L’ENIEM a fixé des objectifs importants pour l’année 2017 à savoir :
- L’accroissement de la satisfaction des clients ;
- la diversification des produits ;
- l’amélioration des compétences du personnel ;
- la réduction des rebuts et l’amélioration de la gestion des déchets ;
- l’amélioration du chiffre d’affaires ;
- développement des compétences et de la communication ;
- l’amélioration en continue de l’efficacité du système de
management qualité ;
- la prévention des risques de pollution et la mesurer des rejets
atmosphériques ;
- la valorisation des ressources humaines ;
- l’augmentation du volume de production en corrélation avec les
variations de la demande (marché local, externe) ;
- la réduction des charges de structure ;
1.3. Organisation de l’ENIEM
L’organisation structurelle de l’ENIEM se présente comme suit :
- LA Direction Générale (DG) située au chef lieu de la wilaya de Tizi-
Ouzou, Boulevard Stiti Ali.
- Le Complexe d’Appareils Ménagers (CAM) implanté à la zone
industrielle Aissat Idir de Oued-Aissi.

72
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

A l’heure actuelle l'entreprise ENIEM est constituée de plusieurs unités à savoir


unité froid, cuisson, climatisation, commerciale et unité prestations techniques, qui
sont rattachées au président de la direction général.
Le PDG de l’ENIEM dispose d’une secrétaire principal, d’un assistant DG HSI,
d’un assistant DG Audit, d’un auditeur sénior, d’un assistant DG chef département
sécurité et d’un service d’administration de siège, notamment, elle se subdivise en
direction des ressources humaines, de la direction de finance et comptabilité, direction
développement et partenariat, direction gestion industrielle, direction marketing et
communication, direction planification et contrôle gestion et audit, et d’une direction
systèmes d’information qui gère le département informatique
La direction de planification et contrôle de gestion et audit est rattachée au
PDG. Le directeur de cette direction analyse et exploite les données économiques et
financières d’une entreprise, pour procéder à l'optimisation des résultats et à
l’explication des écarts pouvant exister entre le budget prévu et celui réalisé. Il adhère
à la prise de décisions par la création d’outils tels que des tableaux de bord, et à
l’édification de l'information financière qui est mise à la disposition de la direction
générale, l’auditeur interne d’une autre part, procède à l’analyse du fonctionnement
des diverses activités et des services de sa société il vise à améliorer le
fonctionnement et l’efficacité, en assurant une action d'assistance et de conseil à la
gestion auprès de la direction.
L’ENIEM dispose également d’une direction qualité et environnement et d’un
département juridique contentieux.
L’organisation complète de cette entreprise peut être présentée dans
l’organigramme suivant :

73
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Figure 08 : Organigramme de l’ENIEM

Président Directeur Général (PDG)

Direction Des Ressources


Humaines

Secrétaire
Direction Finance Et
Principale
Comptabilité

Direction Développement Assistant DG


HSI
Et Partenariat

Direction Gestion Assistant DG


Industrielle Audit

Direction Marketing Et Auditeur


Communication Sénior

Direction planification et
contrôle de gestion et Chef Département
audit Sécurité
(Assistant DG)
Direction Qualité
Environnement

Service
Direction Administration
Siège
Systèmes D’Information

Département
Juridique Contentieux

UNITE UNITE UNITE UNITE UNITE


COMMERCIALE CUISSON CLIMATISATION PRESTATIONS
FROID TECHNIQUES

Département
Intervention Sécurité

Département
Source : Document interne de l’ENIEM (2021). Informatique

74
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Section 02 : le Commissariat Aux Comptes et la gouvernance au sein


de l’ENIEM
A travers cette nous allons essayer de voir comment l’ENIEM désigne un
commissaire aux comptes, la mission du CAC et la destination du rapport etabli par ce
dernier, nous allons voir egalemnet les mécanismes de gouvernance existant au sein
de l’ENIEM avec les quels le group ELEC ELDJAZAIR (actionnaire principal de
l’ENIE) contrôle l’entreprise.
2.1. Le Commissariat Aux Comptes et l’ENIEM
Les comptes de l’ENIEM doivent être certifiés obligatoirement par un CAC, le
rapport de ce dernier est réalisé une fois par an pour une durée de six mois.
L’ENIEM est une entreprise publique ce qui l’oblige de passer par un marché
public (faire un appel d’offre) pour répondre à ses besoins en matière de travaux, de
fournitures ou de services.
Comme les travaux du CAC sont une prestation de servie, la désignation de ce
dernier est faite à travers un appel d’offre.
Le Group ELEC ELDJAZAIR (actionnaire principal de l’ENIEM) par le biais
de l'Assemblée Générale Ordinaire, fixent les honoraires des commissaires aux
comptes, dont leur niveau est souvent apprécié et proposé (soumis à approbation
même du Conseil d'Administration, après cahier des charges et négociation) par les
dirigeants de l’ENIEM1.
2.1.1. La mission du CAC dans l’ENIEM
La mission du CAC consiste à exprimer une opinion sur les comptes annuels
arête par la direction générale de l’ENIEM.
La mission du commissaire aux comptes doit être exercée conformément aux
normes professionnelles, qui requièrent l'exercice de sa responsabilité pour obtenir
l'assurance raisonnable que les comptes annuels ne comportent pas d'anomalies
significatives.
L'audit consiste à examiner par sondages les éléments justificatifs des données
contenues dans ces comptes.

1
L’évaluation des CAC est faite par une commission d’évaluation des commissaires aux comptes. Le
rapport de cette commission sera remis a l’assemblé général qui procédera de son tour à la sélection
d’un seul CAC qui certifierait les comptes de l’ENIEM.

75
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Il comporte également une revue des principes comptables suivie des


estimations significatives retenues pour l'arrêté des comptes et l'appréciation de leur
présentation d'ensemble.
Les services de l'ENIEM fournissent au CAC toutes les informations
nécessaires à l'accomplissement de la mission.
2.1.2. Le rapport du CAC
Le rapport du commissaire aux comptes est communiqué auprès du conseil
d’administration (Dirigeants de l’ENIEM) en rendant compte des contrôles réalisés
(recommandations sur le contrôle interne et synthèse des contrôles comptables).
Le rapport du CAC est également communiqué a l’assemblé général (le groupe
ELEC), lors de cette assemblé le CAC fait la lecture de son rapport général sur les
comptes annuels et éventuellement de son rapport spécial au titre des conventions
réglementées.
C’est dans le rapport général que le Commissaire aux Comptes va formuler son
opinion sur les comptes. C’est sur la base de ce rapport que l’Assemblée Générale de
l’Entité peut se prononcer sur l’approbation des comptes qui lui est proposée. Ce
rapport sera ensuite déposé au Greffe du Tribunal de Commerce avec les comptes
annuels.
2.2. Organes et mécanismes de gouvernance de L’ENIEM
L’ENIEM est une filiale du Groupe ELEC El Djazair, ce dernier a mis en place deux
mécanismes de gouvernance dans le bute de la gérer et la contrôler à savoir ;
- Un Conseil d’Administration
- Une Assemblé Générale des Actionnaires
2.2.1. Le Conseil d’Administration
Le CA se l’ENIEM est composé du président du conseil qui est également le
directeur général (Président Directeur Général), de trois administrateurs externes (03)
désignés par le Président du Groupe d’affiliation, de deux (02) administrateurs
internes (Président et Vice-président du Comité de Participations, qui sont également
les représentants des travailleurs), du secrétaire du CA, le commissaire aux comptes
est invité aussi mais sa présence n’est pas obligatoire car ce dernier il n’as pas à
s’émincer dans la gestion de l’entreprise. D’après un constat d’une étude, parmi les
raisons qui peuvent réduire le pouvoir du CA de l’ENIEM est la confusion
fonctionnelle entre le président du CA et le Directeur général. En outre, cette faiblesse

76
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

du CA est accentuée par la présence d’administrateurs manquant de formation et mal


informés sur les rouages de l’entreprise. Selon leurs témoignages, la seule force
d’opposition réside dans la présence des représentants des travailleurs (membres du
CA). 2
2.2.2. L’Assemblée Générale
Elle se réunie une fois par an en cession ordinaire sur demande du CA, ou en
cession extraordinaire qui réunie tous les travailleurs de l’entreprise lorsqu’elle est
convoquée par le Comité de Participation3 et uniquement les adhérents au syndicat de
l’entreprise lorsqu’elle est convoquée par ce dernier, contrairement aux CA la
présence du Commissaire aux compte dans l’AG est obligatoire car son rapport est
une référence principale afin de se prononcer sur la stratégie, les choix
d’investissement et les comptes annuels. Au sein de l’ENIEM, l’assemblée générale
constitue un pouvoir décisionnel plus fort que celui du CA, même vis-à-vis de la
direction du Groupe d’affiliation.
Section 3 : Enquête et suivi sur le terrain
Dans cette section nous allons essayer d’étaler l’étude menée au sein de
l’ENIEM.
Pour cela, il nous semble nécessaire de définir la méthode de recherche suivie pour
bien mener cette dernière, par la suite nous allons presenter les informations
recueillies à travers l’enquête par entretien que nous avons mené au sein de cette
entreprise, qui nous servira de savoir si le commissariat aux comptes contribue à
l’amélioration de la gouvernance d'entreprise.
3.1. Methodoloogie de recherche
Pour mener une enquête lors d’un mémoire de fin d’étude plusieurs méthodes
peuvent être utilisées afin de pouvoir repondre à la problématique soulevée.
3.1.1. Choix de la méthode
Deux typologies de méthodes permettent de répondre à une enquête :
- La méthode quantitative permet de prouver, de valider ou réfuter une
hypothèse et les résultats sont exprimés en chiffres.
- La méthode qualitative, quant à elle, permet de récolter des informations
descriptives. Elle se base sur des discours et des expériences.

2
Guerchouh., M., opt. cité, p.320.
3
Le comité de participation est un comité par le quel les travailleurs de l’entreprise exprimes leurs
pouvoir décisionnel.

77
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

La méthode choisie pour répondre à notre problématique est une méthode


qualitative. L’entretien semi directif nous semble être la méthode la plus pertinente.
Cette méthode permet de récolter des informations en guidant la personne interrogée
grâce à des thèmes définis au préalable. Au contraire de l’entretien directif, il
n’enferme pas la personne dans des questions fermées. Il laisse la possibilité à
l’interlocuteur de développer ou de revenir sur certains thèmes.
3.1.2. Méthodologie
Pour mener un entretien semi-directif, il convient de réaliser une grille au
préalable. La construction de cette grille doit aider l’enquêteur à suivre un fil directeur
afin d’avoir l’ensemble des réponses attendues.
Les questions sont établies mais l’ordre n’est pas forcément à respecter. Des
questions peuvent être ajoutées lors de l’entretien en fonction des réponses afin
d’approfondir certaines infirmations.
Les questions ne doivent pas être des questions fermées et doivent permettre à
interlocuteur d’être libre dans son discours.
La connaissance du contexte de l’établissement est importante, celle-ci va nous
permettre de commencer l’entretien avec les informations essentielles pour le mener à
bien.
3.1.3. Les limites de la méthode choisie
Les entretiens semi-directifs prennent du temps et les personnes ne sont pas
toujours disponibles pour recevoir l’enquêteur.
S’il n’est pas préparé suffisamment, le risque de l’entretien semi-directif est de
se perdre et de dévier du sujet de recherche. Il faut savoir recentrer le sujet si le
discours est hors-sujet.
3.1.4. Le déroulement des entretiens
Afin de pouvoir rencontrer les directeurs, il est indispensable de prévoir un
rendez-vous. L’entretien peut se faire par téléphone mais il est préférable de
rencontrer la personne et de pouvoir discuter de vive voix.
3.1.5. L’analyse des données
Pour analyser les données recueillies, les notes prises lors de l’entretien
permettent de pouvoir reprendre l’ensemble des propos.
Il convient de retranscrire les entretiens afin de pouvoir les analyser. Il est
nécessaire de relier les informations entre elles selon les thèmes. Toutes les

78
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

propositions faites sont bonnes à prendre, et certaines se regroupent sous le même


élément clé. Ensuite, il faut regrouper les informations selon les éléments « clé ».
Enfin, le but est de reprendre les éléments principaux et faire des liens entre les
informations qui ressortent. L’analyse sera effectuée en lien avec la Revue de
littérature qui apporte des théories importantes dans la démarche à suivre pour mener
à bien ce travail.
3.2. La contribution du CAC dans la gouvernance de l’ENIEM
A tarvers ce point nous allons présenteret analyser les informations recueillis au
sein l’ENIEM. En se référant informations recueillis de l’ENIEM à travers les
réponses au questionnaire que nous avons établi. (Voir annexe 01).
3.2.1. Les résultats du questionnaire
Les réponses que nous avons obtenues par l’entretien avec les responsables de
l’entreprise sont présentées ci-après :
Question 1 : Avez-vous une fonction d’audit interne ? Si oui a quel organe est-elle
ratachée ?
Réponse 1 : oui l’ENIEM dispose d’une fonction d’audit interne, elle est reliée à la
direction générale.
Question 2 : Votre entreprise fait-elle recours à un CAC ? Quand ? Comment ?
Réponse 2 : Oui la certification du CAC est indispensable pour l’ENIEM car elle est
imposée par la loi. L’ENIEM fait appel à un commissaire aux comptes pour certifier
ses comptes chaque année, le mondat de ce dernier dure 3ans et il est renouvelable
une seule fois. La désignation du CAC se fait par un appel d’offre dans un
quotidien.
Question 3 : Comment jugé vous la qualité des informations communiquées par le
CAC dans l’ENIEM ?
Réponse 3 : La qualité des informations communiquées par le CAC dépond du
commissaire aux comptes et de la qualité des travaux menés par ce dernier.

Question 4 : Qu’entendez-vous par un rapport de qualité ?


Réponse 4 : Le rapport de qualité est le rapport ou le CAC détecte des anomalies
d’ordre comptable fiscal ou outre et les signale dans son rapport pour correction.

79
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Question 5 : Qu’est-ce qui pourra améliorer la qualité du rapport du CAC ?


Réponse 5 : La qualité du rapport est meilleure lorsque le CAC est competant et
independant aussi.
Question 6 : Voyez-vous que le rapport du commissaire aux comptes apporte un plus
dans votre entreprise ?
Réponse 6 : Oui lorsque le CAC fait son travail comme il se doit fait manifester tous
les manquements et erreurs qui peuvent être faites par la fonction auditée. Lors de la
présentation de son rapport à l'assemblée générale il met l’accent sur les réserves
trouvées. L'assemblée générale de son tour fait en sorte et s’assure que les réserves et
erreurs trouvées seront prises en charge et corrigées.
Question 7 : Est-ce que le rapport du CAC réduit les problèmes qui peuvent survgir
au sein de votre entreprise ? Comment ?
Réponse 7 : Oui le rapport du commissaire aux comptes fait apparaitre les erreurs
d’ordre fiscal et comptable, par la suite c'est au service concerné de ses erreurs de les
corriger par conséquent le CAC règle les problèmes d’ordre comptable.
Question 8 : A qui le rapport du CAC est-il communiqué ?
Réponse 8 : Le rapport du CAC est communiqué à
Membres d’Assemblé Générale
Président-Directeur Général
Conseil d’administration
Question 9 : Quels sont les mécanismes de gouvernance de votre entreprise ?
Réponse 9 : Les mécanismes dont l’ENIEM dispose sont le conseil d’administration
et l’assemblée générale.
─ Le conseil d’administration est composé du président du conseil qui est également
le directeur général, de trois administrateurs externes désignés par le Président du
Groupe d’affiliation, de deux membres de droit (Président et Vice-président du
Comité de Participations, qui sont également les représentants des travailleurs), du
secrétaire du CA, et occasionnellement d’un commissaire aux comptes.
─ L’assemblé générale elle se réunie une fois par an en session ordinaire sur
demande du CA.

80
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Question 10 : Le Conseil d’Administration s’appui-t-il sur le rapport du CAC lors de


la prise des décisions ? Pourquoi ?
Réponse 10: Le CA dans l’ENIEM s’appui sur trois rapports majeurs lors de la prise
de ses décisions à savoir :
Le rapport du CAC
Le budget prévisionnel
Le rapport de gestion
pour le conseil d’administration le rapport du CAC permet de validé et de
confirmer les états financiers, il permet également une présentation crédible sincère
et fidèle de ces états.
Question 12 : Comment est ce que le CAC améliore-t-il les conditions d’exercice de
la gouvernance de l’ENIEM ?

Réponse 12 : Les organes de la gouvernance ont besoin d’avoir une information


fiable sincère et crédible sur les comptes annuels de l’entreprise, afin qu’ils puissent
mieux gouverner celle-ci. Et c est à travers la mission du commissaire aux comptes
qu’on puisse obtenir ces informations de qualité.

3.2.2. Interprétation des résultats


- D’après les données recueillies et les notes prises lors de l’entretien au niveau
de l’ENIEM, l’auditeur interne de celle-ci est rattaché directement à la direction
génélae. Théoriquement L'audit interne a pour objectif d'aider les membres de
l'organisation à exercer efficacement leurs responsabilités. Cette activité doit être
indépendante des autres services de l'entreprise et rattacher directement à la Direction
Générale pour que cette dernière soit efficace. Mais d’après les réponses qu’on a
obtenues, on a constaté que le conseil d’administration de l’ENIEM est de forme
duale, qui veut dire que le directeur général de l’ENIEM est lui-même le président du
conseil d’administration de celle-ci. Cette confusion entre la fonction de Directeur
Général et celle du Président du Conseil d’Administration, remet en cause l’efficacité
d’audit interne qui est rattaché à la direction générale. Par conséquent cela rend
l’intervention d’un auditeur externe (Commissaire Aux Comptes) indispensable afin
d’atteindre un certain niveau d’indépendance, qui va permettre de réduire l’asymétrie
d’information entre les dirigeants et le Groupe ELEC EL Djazaer (l’actionnaire
principal).

81
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

- L’ENIEM est une entreprise publique économique, la certification de ses


comptes annuels lui est imposée par la loi algérienne4. En effet l’ENIEM fait recours
à un commissaire aux comptes pour la certification de ses comptes qui sont arretés par
la Direction Générale. Le commissaire aux comptes mandaté, fournit une opinion
motivée, en se basant sur des contrôles et sur l’ensemble des informations mises à sa
disposition par l’entreprise pour l’accomplissement de sa mission.
- En ce qui concerne la qualité des travaux du commissaire aux comptes ;
d’après les réponses obtenues par un responsable de l’ENIEM «….L’ENIEM a
designé beaucoup de commissaire aux comptes depuis sa création, la qualité des
informations communiquées par le CAC dépond du commissaire aux comptes et de la
qualité des travaux menés par ce dernier.…». La qualité des informations
communiqués par le CAC dépond des travaux mener par lui-même; (si les travaux du
CAC sont conformes aux normes de sa profession et respectent la procédure de la
mission d’audit, la qualité des travaux de ce dernier sera de bonne qualité), donc pas
tous les travaux menés par un CAC sont de haute qualité chaque travail dépond de
leur réalisateurs. Dans la théorie les travaux du commissaire aux comptes sont de
qualité, lorsque ce dernier découvre des anomalies ou irrégularités significatives dans
le système comptable, soit en masure de les révéler, et d’après les entretiens qu’on a
eus au sein de l’ENIEM le commissaire aux comptes a déjà découvert et révélé des
anomalies. D’après cela, théoriquement nous pouvons dire que les travaux du CAC au
sein de l’ENIEM sont de qualité, or, la question de qualité d’audit est reliée à
plusieurs facteurs qui doivent être analysés afin de dire si les travaux du CAC sont de
haute qualité ou pas. En effet, l’ENIEM est une grande entreprise qui dispose de trois
unités de production, chaque unité mène sa propre comptabilité, ainsi les comptes de
ses trois unités doivent être consolidés au sein de la direction générale, le commissaire
aux comptes certifie les comptes consolidés, mais ses contrôles vont s’étaler sur
l’ensemble de l’entreprise ainsi toutes les unités de production, ce qui rendra sa
mission complexe et qui demandera beaucoup de ressources davantage. Dans les
grandes entreprises comme le cas de l’ENIEM, le commissaire aux comptes doit
maintenir un haut degré de compétence et de qualité pour que sa mission soit efficace,
pour cela il doit avoir une connaissance très large des techniques d’audit, du droit des
affaires, de la fiscalité, de l’organisation d’entreprise. Il devrait également consacrer
4
Loi 10-01 du 29 juin 2010, relative aux professions d'expert-comptable, de commissaire aux comptes
et de comptable agréé

82
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

annuellement un certain nombre d’heures à la formation permanente, et veiller à celle


de ses collaborateurs.
- Le rapport du CAC et la réduction de l’asymétrie d’information : d’après un
dirigeant interviewé «…le rapport du CAC au sein de l’ENIEM, permet de faire
apparaitre les problèmes d’ordre comptable, fiscal ainsi que les manquements et les
erreurs qui peuvent être commises par la fonction ou le service auditée». Lorsqu’un
CAC découvre des anomalies et les émis sur son rapport, ces dernières vont être
prises en charge pour correction par le service concerné. D’après cette information on
peut dire que le CAC peut réduire l’asymétrie d’information qui peut exister entre les
dirigeants et les actionnaires en découvrant les anomalies et les erreurs.
- Le rapport élaboré par commissaire aux comptes à la fin de sa mission au sein
de l’ENIEM, est remis à l’Assemblée Générale, au Conseil d’Administration et au
Directeur Général qui est lui-même le président du conseil d’administration.
D’après ce qu’on a vu dans la revue de la littérature, les actionnaires ne sont pas
présents dans l’entreprise et ne participent pas à l’administration de la société. Ils
exercent néanmoins un contrôle permanent sur les dirigeants par les organes qu’ils
nomment : les commissaires aux comptes et surtout le conseil d’administration
On a constaté qu’au sein de l’ENIEM, l’organe qui accorde une plus grande
importance au rapport du commissaire aux comptes ; c’est l’Assemblée Générale des
Actionnaires, les membres de cette assemblée se réunissent en assemblée dite
ordinaire une fois par année, spécialement pour l’approbation des comtes arrêtés par
l’entreprise, son objet est d’examiner les comptes de l’année précédente et de prendre
des décisions concernant le CA, pour se faire il se réfère au rapport du CAC. Lors de
cette assemblée la présence du commissaire aux comptes est obligatoire afin de
présenter et lire son rapport sur les membres de l’assemblée.
Tendit que pour les dirigeants ce qui les intéresse le plus ; c’est l’opinion
exprimer par le CAC, on a constaté que leurs perceptions de la valeur de ce document
varient selon la nature de l’opinion qu’il contient. Un intérêt particulier est accordé
aux rapports du CAC comportant des réserves. Dans ce sens, tous les professionnels
interrogés considèrent les rapports avec réserves comme un facteur déclencheur qui
incitent les membres concernés à approfondir leurs analyses et les pousse à
comprendre les facteurs ayant conduit le CAC à émettre ces réserves.

83
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

Pour le Conseil d’Administrions, d’après les réponses obtenues à travers


l’entretien, le rapport du commissaire aux comptes est un rapport majeur qui
confirmera la validation de la sincérité des états financier arrêté par la direction. En
effet, les administrateurs ont accès aux informations internes de gestion alors que les
actionnaires n’ont accès qu’aux comptes annuels et aux informations financières
diffusées. Il est donc nécessaire que les informations transmises soient fiabilisées et ce
par l’intervention du CAC. Pour que les administrateurs externes peuvent évaluer la
pertinence des stratégies mises en œuvre et l’efficacité du contrôle exercé par le
conseil d’administration.
- La gouvernance de l’ENIEM est composé de deux mécanismes à savoir ;
 Le Conseil d’Administration il est présidé par le directeur général, il se
compose de trois administrateurs externes (03) désignés par le Président du Groupe
d’affiliation, de deux (02) membres de droit (Président et Vice-Président du Comité
de Participations, qui sont également les représentants des travailleurs), du secrétaire
du CA, et occasionnellement d’un commissaire aux comptes( le commissaire aux
comptes est invité aux réunions du conseil d’administration, mais sa présence n’est
pas obligatoire) . Théoriquement, cette composition du CA, notamment avec la
présence d’administrateurs externes, le contrôle exercé sur le dirigeant devrait être
fort est effectif. Néanmoins la confusion entre la fonction du directeur générale et le
président du conseil d’administration réduit considérablement son pouvoir.

 L’Assemblée Générale des Actionnaires elle se réunit une fois par an


en session ordinaire sur demande du CA. Elle nomme les membres du conseil
d’administration et le commissaire aux comptes, elle statue sur les états financiers de
synthèse et sur toutes les questions relatives aux comptes annuels de l’exercice écoulé
et décide de la répartition du résultat : la distribution des dividendes ou le
réinvestissement du bénéfice. En général dans la pratique, les contrôles exercés par
l’Assemblée Générale sont rarement efficaces, en particulier dans les entreprises au
capital dispersé, mais ce n’est pas le cas de l’ENIEM. En effet le capital de l’ENIEM
est concentré sur un seul actionnaire qui est le groupe ELEC EL Djazaier qui détient
la totalité des actions de cette entreprise, ce qui lui donne un grand pouvoir
décisionnel sur celle-ci, par conséquent l’assemblée générale des actionnaires
constitue un pouvoir décisionnel plus fort que celui du CA.

84
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

- L’amélioration des conditions d’exercice de la gouvernance d’entreprise : pour


qu’un commissaire aux comptes arrive à améliorer les conditions d’exercice de la
gouvernance d’entreprise sue le plan théorique, il doit représenter un outil de
surveillance permettant de détecter et révéler les manipulations comptables
(participent à la réduction de l’asymétrie d’information). De notre enquête au sein de
l’ENIEM, on a constaté que le commissaire aux comptes contribue à la réduction de
l’asymétrie d’information, en détectant les anomalies et les erreurs existantes, et en
fournissant aux organes de la gouvernance de celle-ci (le Conseil d’Administration et
l’Assemblée Générale des Actionnaires) une information fiable sincère et crédible sur
les comptes annuels de l’entreprise. Ce qui permettra aux organes de gouvernance de
prendre des décisions efficaces basées sur des informations fiables. A cet effet, on
peut dire que la mission du CAC au sein de l’ENIEM améliore les conditions
d’exercice de la gouvernance de celle-ci.
Conclusion
Dans ce chapitre, on a essayé d’expliquer et de présenter notre thème par une
enquête menée au niveau de la direction générale de l’ENIEM, qui a consisté en une
sérié des questions d’entretien avec les responsables de l’entreprise.
Pour cela, on a d’abord essayé de faire une présentation générale de l’entreprise
en montrant son historique, ses missions, ses objectifs, ainsi que son organisation.
Ensuite on a vu comment l’ENIEM procède-t-elle pour désigner un
commissaire aux comptes, la mission du CAC, et la destination du rapport établi par
ce dernier. On a également présenté les organes de la gouvernance de l’ENIEM et leur
composition, avec lesquels le groupe ELEC EL Djazair (actionnaire principale de
l’entreprise) exerce son contrôle sur l’entreprise.
Et enfin, on a présenté l’étude empirique menée au sein de l’entreprise, et après
l’analyse des résultats obtenus par les entretiens menés avec les responsables de
l’entreprise, on a conclu que la certification des comptes annuels de l’ENIEM par un
commissaire aux comptes, permet aux organes de gouvernance de celle-ci
d’augmenter le degré de confiance accordée à l’information comptable et financière
communiquée par l’entreprise, à travers l’assurance de la fiabilité et la crédibilité des
états financiers qu’il apporte dans son rapport.
La qualité des travaux d’audit dépond de l’auditeur lui-même, et ce qui lui
permet d’augmenter cette qualité l’application des normes qui régissent cette

85
Chapitre VI : Le CAC et la GE ; illustration empirique à travers le cas de l'ENIEM

profession. Au sein de l’ENIEM, nous n’avons pas pu juger la qualité d’audit fourni,
car cela nécessiterait une analyse des facteurs qui influencent la qualité d’audit sur le
CAC désigné par l’ENIEM, ce qui pourrait faire l’objet d’un autre thème d’étude.
Le rapport du commissaire aux comptes est communiqué aux organes de la
gouvernance de l’ENIEM, ainsi qu’au Directeur Général. Il constitue un instrument
efficace pour protéger les intérêts des parties prenantes de l’entreprise et pour assurer
ses actionnaires sur la pertinence et l’effectivité du bon fonctionnement de
l’entreprise. Etant donné le seul actionnaire de l’ENIEM, l’assemblée générale des
actionnaires constitue un pouvoir décisionnel plus fort que celui du conseil
d’administration, ce qui rend le rapport du CAC l’un des majeurs rapports de prise de
décision par cet organe.
Le commissaire aux comptes au sein de l’ENIEM, réduit l’asymétrie
d’information et règle les conflits d’intérêts par la détection des manquements et les
erreurs qui peuvent être commises par la fonction ou le service audité. Ce qui
contribue à une bonne gouvernance d’entreprise.

86
Conclusion générale
Conclusion générale

Conclusion générale
L’objet de cette recherche est d’étudier la contribution du commissaire aux comptes à la
gouvernance d’entreprises. La question principale à laquelle nous avons tenté de répondre
dans notre recherche était la suivante : Comment le commissaire aux comptes pourrait-il
contribuer à améliorer la gouvernance d’entreprise ? Et afin de répondre à cette
problématique nous avons scindé notre recherche en quatre chapitres, dont les trois premiers
reposent sur la recherche bibliographique et la revue de littérature, quant au quatrième, celui-
ci consiste en une étude empirique au sein de la direction générale de l’ENIEM.
La revue de littérature effectuée sur le commissariat aux comptes, démontre une grande
richesse en ce qui concerne l’importance du commissariat aux comptes, qui est considéré
comme un instrument de prévention et de détection des irrégularités des procédures
comptables d’une entreprise
La pratique du Commissariat Aux Comptes a pour objet principal de renforcer la
fiabilité des informations financières publiées par l’entreprise. En effet, le CAC remplit
particulièrement un rôle de certification de la sincérité, de la régularité et de l’image fidèle des
états financiers publiés par les entités concernées.
Le commissariat aux comptes est une fonction réglementée qui doit s’exercer avec
conscience professionnelle et diligence, en se référant aux normes qui énoncent les principes
généraux de la pratique de sa profession. L’objectif principal, à travers la mise en place de ces
normes est d’atteindre un degré élevé de qualité, et améliorer la pratique de la mission
l’audit.
Dans le deuxième chapitre nous avons tenté de fournir un aspect complet de la
gouvernance d’entreprise et ses mécanismes et d’expliquer tous les points importants dont
nous avons besoin.
La gouvernance d’entreprise constitue pour les entreprises une condition essentielle de
leur croissance et de leur pérennité. Elle est un ensemble de mécanismes et procédures de
contrôle dans le but est de résoudre les conflits d’intérêts entre les propriétaires et managers et
faire face aux manoeuvres des dirigeants qui peuvent être sujets de déviances anormalement
avantageuses en profitant d'une situation d'asymétrie de l'information.
A travers le troisième chapitre, nous avons essayé de présenter la relation entre le
commissaire aux comptes et la gouvernance d’entreprise. Et on a constaté que cette relation
montre que le CAC joue un rôle important dans gouvernance d’entreprises, en lui permettant
de se prémunir contre tous risques qui peuvent endommager la réalisation de ses objectifs. En

87
Conclusion générale

effet, le CAC apparaît dans le cadre de la théorie de l’agence, comme un moyen puissant de
régulation des conflits existant entre l’agent. Il contribue à atténuer l’asymétrie d’informations
qui sous-entend les déviances des dirigeants et les conflits entre parties prenantes considérées
comme entraves majeures au développement et à la pérennité des entreprises.
Nous signalions que la garantie de l’image comptable fidèle relève du commissariat aux
comptes, qui en tant qu’intervenant professionnel compétent et indépendant exprime une
opinion motivée sur la régularité et la sincérité des états financiers.
Notre étude empirique au sein de l’ENIEM, nous a permis de constater que la mission
du CAC contribue à l’amélioration des conditions de bonnes gouvernance en réduisant les
problèmes d'asymétrie d'information et en révélant les erreurs et manipulations qui peuvent
être commises par la fonction auditée. Et en fournissant également à celle-ci une information
fiable sincère sur laquelle elle va se baser lors de prises de décisions. Ce qui nous a permis de
confirmer notre première hypothèse «le commissaire aux comptes réduit le problème
d’asymétrie d’information pour une meilleure gouvernance ».
De même, on a mis en évidence que le respect de l’auditeur aux normes d’audit a une
influence relativement positive sur la qualité de l’audit légal qui influence de son tour sur la
gouvernance d’entreprise.
Une bonne gouvernance d’entreprise repose impérativement sur la conformité aux
règles et sur des informations fiables. Le commissariat aux comptes au sein de l’ENIEM a
comme finalités d’assurer aux actionnaires et aux organes de la gouvernance et aux différents
intervenants la qualité des informations produites ; ce qui nous a permis de confirmer notre
deuxième hypothèse «la mission des commissaires aux comptes peut améliorer les conditions
d’exercice de la gouvernance d'entreprise.»
La perception de l’utilité et de l’importance du rapport du commissaire aux comptes au
sein de l’ENIEM se diffère en fonction de l’opinion émise par ce professionnel, d’un organe à
un autre et d’une fonction à une autre.
Pour finir, nous pouvons dire que la pratique du Commissariat Aux Comptes par un
professionnel compétent et indépendant, a pour objet principal de renforcer la fiabilité des
informations financières en vérifiant sa sincérité, régularité, conformité et son exactitude qui
reflète une image fidèle des performances et de la situation financière de l’entreprise. Cette
pratique permet de réduire l’asymétrie d’informations vis-à-vis des parties prenantes,
discipliner les dirigeants, et régler les conflits d’intérêts entre les dirigeants et responsables

88
Conclusion générale

Donc nous pouvant dire que le commissariat aux comptes contribue à l’amélioration de
la gouvernance de l’entreprise.
Notre étude se limite seulement au sein de l’ENIEM, du fait que nous n’avons pas pu
collecter des informations qu’auprès de quelques personnes au cours de l’entretien, les
données recueillies étaient limitées et cela a eu des impacts sur notre analyse. Par ailleurs,
cette étude reste encore très limitée, étant donné notre manque d’expérience dans le domaine
autre que les connaissances théoriques de base. Nous souhaitons à l’avenir que ce travail soit
approfondi et élargi avec un échantillon plus vaste.

89
Bibliographie
Bibliographie

Ouvrages
 Bécour Jean Charles., Bouquin Henri., « Audit Opérationnel: Entrepreneuriat,
Gouvernance et Performance », Economica, Paris, 2008.
 Bencel Franck., « la gouvernance d’entreprises ».éd Economica, Paris.1997
 Bertin Élisabeth., Godowski Christophe., «Audit interne : enjeux et pratique à
l’international», Editions Eyrolles, Paris, 2007.
 Bertin Élisabeth., Godweski Christophe et Khelassi R., « manuel comptabilité et
audit, Berti », Alger, 2013.
 Carassus David., Gregorio Georges., « Gouvernance et audit externe : une approche
historique comparée à travers l’obligation de reddition des comptes »,
communication aux 9èmes journées d’histoire de la comptabilité et du management,
2003.
 Charreaux Gérard., « le gouvernement des entreprises », édition Economica, 1997.
 Ebondo Wa Mandzila Eustache., « la gouvernance de l’entreprise : une approche par
l’audit et le contrôle interne », Edition Harmattan, Paris, 2006.
 Favier Marianne., « l’audit légal : un outil de qualité et de pilotage de performance
des entités », Business administration, 2013.
 Hubert Fendre., « Les missions particulières du commissaire aux comptes », éditions
Clet 1991.
 Manita Riadh., « la qualité des processus d’audit : une étude empirique sur le marché
financier Tunisien », France, 2009.
 Maufgeri Salvator., « Gouvernance », Edition Dunod, Paris, 2014.
 Mikol Alin., « audit financier et commissariat aux comptes », 3éme édition e-thèque,
121 rue Chanzy - Lille-Hellemmes, 2003.
 Mikol Alin., « forme d’audit : L’audit interne encyclopédie de comptabilité, contrôle
de gestion et audit », Economica, Paris, 2000.
 Obert R., Mairessem., « Comptabilité et audit », 2eme Edition Dunod.
 Pige Benoit., « Gouvernance, contrôle et audit des organisations », Edition
Economica, Paris, 2008.
 Renard Jaques., « Théorie et pratique de l’audit interne », 5ème édition
d’Organisations, Paris, 2004.
 Sadi Nacer Eddine., Maazouz Ali., « Pratique de commissariat aux comptes en
Algérie ». Édition société national de comptabilité, 1999.

90
Bibliographie

 Schick Pierre., Vera Jacques., Bourrouilh-Parège Olivier., « audit interne et


référentiels de risques », édition, Dunod, paris, 2010.
 Tafighoult Rabah., « La comptabilité financière selon les normes comptables
algériennes » ; Edition 2015.

Thèses et Mémoires
 Akollor.A., Shalom K., « la contribution de l’audit interne dans la gouvernance
d’entreprise », Master professionnel en ACG, 2012.
 Ayachi Fela., « commissariat aux comptes et gouvernance d’entreprise » Thèse de
doctorat en science commerciale, université d’Oran 2017
 Azoune Besma., Mouhoub Malika., « les facteurs déterminants de la qualité d’audit
légal en Algérie» mémoire de fin d’étude, Université Abderrahmane Mira, Bejaïa,
2017.
 Boumedienne Mohammed Rachid., « Qualité de l’audit légal à la lumière des
mécanismes internes de gouvernance d’entreprise », Thèse de doctorat, univercité
de tlemcen, 2014.
 Ebondo Wa Mandzila Eustache., «la contribution du contrôle interne et de l’audit
au gouvernement d’entreprise», Thèse de doctorat en Science de Gestion,
Université Paris XII VAL de MARNE, 2004.
 Guerchouh Mouloud., « Système de gouvernance et efficience organisationnelle des
entreprises algériennes: une étude comparative des formes d’organisation à travers
l’approche intégrale de la gouvernance » Thèse de doctorat université de mouloud
Mammeri Tizi-ouzou, 2017.
 Kassa Imène, « la réalisation d une mission d’audit externe », Mémoire en Sciences
de Gestion, Université Abderrahmane Mira-Bejaïa, 2010.
 Lahlou Chérif., « La gouvernance des entreprises publiques en Algérie, cas du
groupe INJACO OUEST», Thèse de doctorat, Faculté des sciences commerciales,
Université d'Oran. 2013.
 Razgani Hasnae., « Réseaux sociaux et compétence de l’auditeur de terrain le cas
du Cabinet Audit & Co », Thèse de doctorat en science de gestion, université de
Paris DAUPHINE 2011.
 Ziani Abdelhak., « le rôle de l’audit interne dans l’amélioration de la gouvernance
d’entreprise », thèse de doctorat en science économie, 2014.

91
Bibliographie

Articles et Revues
 Charreaux Gérard., (vers une théorie du gouvernement des entreprises), revue
THEOGE, 1996
 Jensen Michael., Meckling William., « Theory of the firm: managerial behavior,
agency cost, and ownership structure », Journal of Financial Economic, 1976.
 Prat dit Hauret C., «L'indépendance du commissaire aux comptes : une analyse
empirique fondée sur trois composantes psychologiques du comportement».
Association Francophone de Comptabilité, Revue de Comptabilité - Contrôle - Audit'.
2003/2 Tome 9.

Lois, Normes et Décrets


 J.O.N° 110 du 31/12/1969.
 J.O.N° 42 du 11-07-2010.
 La décision n° 002 du 04 Février 2016 du ministère des finances, donne naissance
aux premières Normes Algériennes d’Audit.
 La décision n°150 du ministère des finances du 11 octobre 2016 portant Normes
Algériennes
 La décision n°23 de ministère des finances du 15 mars 2017 portant Normes
Algériennes.
 Le code de commerce algerien.
 Loi 10-01 du 29 juin 2010, relative aux professions d'expert-comptable, de
commissaire aux comptes et de comptable agréé.

Sites internet
 Audit externe : définition et objectifs - Ooreka
 Goal 08, 2009
 Http //www. Fr.scribd.com, Audit comptable et financier
 http://www.procomptable.com
 http://www.procomptable.com
 https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/23813-gouvernance-définition.
 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00455733
 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00455733.
 https://www.algeriacorporategovernance.org.

92
Bibliographie

 semanticscholar.
 www.oecd.org
 www.theiia.org.

93
Annexes
Annexes

Enquête par entretien

Entreprise : ENIEM
Fonction :
Date :

1) Comment estimez-vous l’indépendance de l’auditeur interne dans votre


entreprise?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
2) Votre entreprise fait-elle recours à un CAC ? Quand ? Comment ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
3) A qui le rapport du CAC est-il communiqué ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
4) Est-ce que le rapport du CAC remis au conseil d’administration réduit les
problèmes existant entre les dirigeants et les actionnaires dans votre
entreprise ? Comment ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………

94
Annexes

……………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………

5) Comment est ce que le CAC améliore-t-il les conditions d’exercice de la


bonne gouvernance ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
6) Comment jugé vous la qualité des informations communiquées par le
CAC ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………...
7) Accordez vous une grande importance à la gouvernance d’entreprise ?
Pourquoi ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..
8) La bonne gouvernance influence-t-elle sur l’activité de votre entreprise ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………….

95
Annexes

9) Le Conseil d’Administration s’appui-t-il sur le rapport du CAC lors de la


prise de décisions ? Pourquoi ?
……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………

10) La certification des comptes est-elle indispensable dans votre entreprise ?


Pourquoi ?
……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………..

96
Table des matières
Table des matières

Page
Remerciement…………………………………………………………………. I
Dédicac………………………………………………………………………… II
Liste des tableaux……………………………………………………………... III
Liste des figures……………………………………………………………….. IV
Liste des abréviations………………………………………………………….. V
Sommaire………………………………………………………………………. VI
Introduction générale ………………………………………………………..... 1
Chapitre I : Le commissariat aux comptes………………………………….. 4
Introduction…………………………………………………………………… 4
Section 1 : Généralités sur L’audit externe 4
1.1. Définition et objectifs del’audit externe ………………………………...... 4
1.1.1. L’audit …………………………………………………………………. 4
1.1.2. Définition de l’audit externe…………………………………………….. 5
1.1.3 Les objectifs de l’audit externe ………………………………………..... 5
1.2. Les formes de l’audit externe …………………………………………….. 6
1.2.1. Le Commissariat aux comptes (audit légal)……………………………... 6
1.2.2. L’audit contractuel ……………………………………………………… 7
1.3. Les objectifs ou Les assertions de l’audit externe ……………………....... 8
1.4. Les risques liés à l'audit externe…………………………………………… 9
1.4.1. Le risque de non-détection………………………………………………. 9
1.4.2. Le risque d'anomalies significatives…………………………………...... 10
A) Risque inhérent……………………………………………………………... 10
B) Risque lié au contrôle interne……………………………………………….. 10
Section 2 : Le Commissariat Aux Comptes et ses specifités 11
2.1. Historique du CAC………………………………………………………… 11
2.2. Définition et nomination du CAC…………………………………………. 11
2.2.1. Définition du commissaire aux comptes ………………………………... 12
2.3. Le rôle du commissaire aux comptes …………………………………....... 12
2.4. Les normesrelatives à la mission du CAC………………………………… 13
2.4.1. Les normes générales …………………………………………………… 13
2.4.1.1. Indépendance………………………………………………………….. 14
2.4.1.2. Compétence …………………………………………………………… 14
2.4.1.3. Qualité du travail (ou conscience professionnelle)……………………. 14
2.4.1.4. Secret professionnel …………………………………………………... 15
2.4.2. Les normes de travail ………………………………………………….... 15
2.4.2.1. Orientation et planification de la mission…………………………....... 15
2.4.2.2. Appreciation du contrôle interne………………………………………. 15
2.4.2.3. Obtention d’éléments probants ……………………………………….. 15
2.4.2.4. Délégation et supervision……………………………………………… 16
2.4.2.5. Documentation des travaux……………………………………………. 17

97
Table des matières

2.4.2.6. Utilisation des travaux effectués par d’autres personnes ……………... 17


2.4.3. Les normes de rapport ………………………………………………....... 17
2.5. La démarche du commissaire aux comptes………………………………... 17
2.5.1. La prise de connaissance de l'entreprise……………………………........ 18
2.5.2. La revue globale des états financiers …………………………………… 18
2.5.3. L’identification et contrôle des cycles significatifs……………………... 18
2.5.4. La revue des postes du bilan et du compte de résultat …………………. 19
2.5.5. La rédaction des rapports ………………………………………………. 19
2.6. Les différèrent degrés de certification …………………………………… 19
2.6.1. La certification sans réserves …………………………………………… 19
2.6.2. La certification avec réserves …………………………………………… 19
2.6.3. Le refus de certification………………………………………………..... 20
2.7. Responsabilités du CAC…………………………………………………... 20
2.7.1. La responsabilité civile du commissaire aux comptes …………………. 20
2.7.2. La responsabilité pénale du commissaire aux comptes……………........ 20
2.7.3. La responsabilité disciplinaire du commissaire aux comptes …………... 20
Section 03 : L’exercice du commissariat aux comptes en Algérie…………. 21
3.1. L’historiquedu CAC en Algérie…………………………………………… 21
3.2. Définition du commissaire aux comptes selon la législation Algérienne…. 21
3.3. Nomination du CAC selon la législation algérienne……………………….. 22
3.3.1. Par les statuts…………………………………………………………..... 22
3.3.2. Par justice……………………………………………………………….. 22
3.4. Les missions du CAC……………………………………………………. 23
3.4.1 Les missions permanentes……………………………………………….. 23
4.2. Les missions spécifiques ou spéciales …………………………………..... 24
3.5. L’organisation et le contrôle de la profession du CAC en Algérie……….. 24
3.5.1. Le Conseil National de la Comptabilité (CNC) ………………………… 24
3.5.2. La chambre nationale et les conseils régionaux des CAC ………………. 25
3.6. Les normes Algériennes d’audit (NAA) ………………………………….. 25
3.6.1. La Décision N°002 du 04 février 2016 portant NAA…………………… 25
3.6.2. La Décision N°150 du 11 octobre 2016 portant NAA………………….. 25
3.6.3. La Décision N°23 du 15 mars 2017 portant NAA……………………… 26
3.6.4. La Décision N°77 du 24 septembre 2018 portant NAA…………………. 26
Conclusion……………………………………………………………………... 26
Chapitre II : Gouvernance d’entreprise et ses mécanismes………………... 28
Introduction ………………………………………………………………….... 28
Section1 : Généralités sur la gouvernance de l’entreprise…………………. 28
1.1. Définition et origines de la gouvernance …………………………………. 28
1.1.1. Définition de la gouvernance …………………………………………… 28
1.1.1.1. Les enjeux de la gouvernance d’entreprise……………………………. 29
1.1.2. Origine de l’évolution de la gouvernance d’entreprise………………… 30

98
Table des matières

1.1.2.1. La relation d’agence …………………………………………………... 31


A) Divergence d’intérêt entre les dirigeants et actionnaires………..................... 31
B) Conflits d’intérêts entre les parties prenantes (stakeholders)…....................... 32
C) L’asymétrie d’information…………………………………………............... 33
1.1.3. Les composants de la gouvernance d’entreprise………………………… 33
1.2. Les Approches de la Gouvernance d’Entreprise………………………….. 35
1.2.1. Les approches contractuelles ou disciplinaires de la firme……………… 35
1.2.1.1. Approche actionnariale (Shareholdering)……………………………... 35
1.2.1.2. Approche partenariale (stakeholdering) de la gouvernance ………….. 35
1.2.2. Approche cognitive de la gouvernance…………………………………. 36
Section 2 : Les mécanismes de gouvernance d’entreprise …………………. 36
2.1. Typologie des mécanismes de la gouvernance d’entreprise………………. 36
2.1.1. Mécanismes internes ………………………………………………….... 36
2.1.2 Mécanismes externes …………………………………………………… 37
2.2. Les organes essentiels de la gouvernance d’entreprise…………………… 38
2.2.1. L’Assemblée Générale des Actionnaires………………………………... 38
2.2.2 Les Conseils d’Administration…………………………………………… 39
2.2.2.1. Le comité d’audit……………………………………………………… 40
2.2.2.2. L’audit externe ……………………………………………………….. 40
Section 3 : La réalité de la gouvernance d’entreprise en Algérie………….. 41
3.1. Définition de la gouvernance selon la législation algérienne……………… 41
3.2. Code de la gouvernance en Algérie……………………………………...... 42
3.2.1. Les entreprises concernées ……………………………………………… 43
3.2.2. Principaux standards de Gouvernance d’Entreprise……………….......... 43
3.2.3. Le cadre législatif, réglementaire des entreprises algériennes…………... 44
3.2.3.1. Droit élémentaire des actionnaires…………………………………….. 44
3.2.3.2. Conseil d’administration………………………………………………. 45
3.2.3.3. La direction……………………………………………………………. 47
3.2.4. Relation de l’entreprise avec les parties prenantes externes…………….. 48
Conclusion …………………………………………………………………….. 49
Chapitre III : L’apport du CAC à la gouvernance d’entreprise…………... 50
Introduction…………………………………………………………………… 50
Section 01 : le rôle du CAC dans la gouvernance d’entreprise……………. 50
1.1. Le CAC comme dispositif de la Gouvernance d’Entreprise…………......... 50
1.2. La relation du CAC avec les intervenants de la gouvernance……………... 52
1.2.1. La relation entre le conseil d’Administration et le CAC………………… 52
1.2.2. La relation entre le comité d’audit et du CAC………………………….. 52
1.2.3. La relation entre le CAC et l’audit interne………………………………. 53
Section 2 : Le commissariat aux comptes comme solution aux problèmes 54
de la gouvernance d’entreprise……………………………………………….
2.1. Le CAC au cœur d'une relation d'agence……………………………......... 54

99
Table des matières

2.2. La résolution d’asymétrie d’information des conflits d’intérêts pat le CAC 54


2.2.1. Réduction d’asymétrie d’information par le commissaire aux comptes… 55
2.2.1.1. La réduction de l’asymétrie de l’information entre dirigeants et les 56
représentants des actionnaires (Conseil d'Administration)…………..................
2.2.1.2. La réduction de l’asymétrie de l’information existant entre les 56
actionnaires et les administrateurs…………………………………………........
2.2.1.3. La réduction d’Asymétrie d’information dans le cas des appels publics 57
à l’épargne………………………………………………………………………
2.2.2. La résolution des conflits d’intérêts par l’audit ………………………... 59
2.2.3. La détection et la révélation des manipulations comptables par le 59
CAC…………………………………………………………………………….
2.2.3.1. La détection des manipulations comptables relative aux stocks…........ 59
2.2.3.2. La détection des manipulations comptables relatives aux provisions 60
pour dépréciation d’éléments d’actif circulant………………………………….
2.2.3.3. La détection des manipulations comptables relatives à l’activation de 60
certaines charges…………………………………………………………..........
Section 3 : La qualité de la mission du CAC et son influence sur la 61
gouvernance d’entreprise……………………………………………………..
3.1. Définition de qualité d’audite……………………………………………… 61
3.1.2. Les déterminants de la qualité de l’audit légal…………………………… 61
3.1.2.1. L’indépendance « qualité de révélation »…………………………........ 62
A.L’indépendance d’esprit (ou de fait)…………………………………………. 62
B. L’apparence de ’indépendance ……………………………………………... 62
C. Les facteurs influençant l’indépendance de l’auditeur……………................. 63
a). Les facteurs dépendant de l’auditeur………………………………………… 63
b). Les facteurs liés au cabinet d’audit……………………………….................. 64
c). Les facteurs liés à la relation auditeur audité…………………….................. 66
3.1.2.2. La compétence « qualité de détection »……………………………...... 66
3.2. L’influence de la qualité d’audit légal sur la gouvernance 67
d’entreprise……………………………………………………………………...
3.2.1. La qualité de l’audit pour renforcer la confiance dans les rapports d’audit 67
3.2.2. La qualité de l’audit comme outil concurrentiel……………………..…... 67
3.2.3. La qualité de l’audit comme régulateur des conflits d’agence…………… 67
3.2.4. La qualité de l’audit pour réduire l'écart des attentes (l’expectation gap).. 68
3.2.5. La qualité de l’audit pour renforcer la gouvernance d’entreprise……… 69
Conclusion……………………………………………………………………… 69
ChapitreVI : Le CAC et la GE illustration empirique à travers le cas de 70
l'ENIEM………………………………………………………………………..
Introduction……………………………………………………………………. 70
Section 01: Présentation de l’organisme d’accueil ………………………… 70
1.1. L’historique de l’ENIEM ……………………………………………… 70
1.1.1. La création de l’ENIEM…………………………………………………. 70
1.1.2. La forme juridique et le capital social…………………………………… 71

100
Table des matières

1.1.3. Situation géographique………………………………………………….. 71


1.2. Missions et les objectifs de l’ENIEM………………………………….. 71
1.2.1. Missions de l’ENIEM………………………………………………….. 71
1.2.2. Les objectifs de l’ENIEM……………………………………………….. 72
1.2.2.1. Objectifs à atteindre …………………………………………………... 72
1.3. Organisation de l’ENIEM ………………………………………………… 72
Section 02 : le Commissariat Aux Comptes et la gouvernance au sein de 75
l’ENIEM……………………………………………………………………….
2.1. Le Commissariat Aux Comptes au sein de l’ENIEM……………………... 75
2.1.1. La mission du CAC dans l’ENIEM…………………………………….. 75
2.1.2. Le rapport du CAC ……………………………………………………… 76
2.2. Organes et mécanismes de gouvernance de L’ENIEM…………………… 76
2.2.1. Le Conseil d’Administration …………………………………………… 76
2.2.2. L’Assemblée Générale…………………………………………………... 77
Section 3 : Enquête et suivi sur le terrain…………………………................ 77
3.1. Methodoloogie de recherche……………………………………………… 77
3.1.1. Choix de la méthode…………………………………………………….. 77
3.1.2. Méthodologie……………………………………………………………. 78
3.1.3. Les limites de la méthode choisie……………………………………….. 78
3.1.4. Le déroulement des entretiens…………………………………………… 78
3.1.5. L’analyse des données…………………………………………………… 78
3.2. La contribution du CAC dans la gouvernance de l’ENIEM……………… 79
3.2.1. Les résultats du questionnaire…………………………………………… 79
3.2.2. Interprétation des résultats ……………………………………………… 81
Conclusion……………………………………………………………………… 85
Conclusion générale ………………………………………………………….. 87
Bibliographie………………………………………………………………..….. 70
Annexe………………………………………………………………..…..……. 94
Table des matières…………………………………………………………….. 97

101
Résumé
La gouvernance d’entreprise est un concept vivant, riche, prolifique qui a connu au
cours de ces dernières années des développements de grande ampleur. Suite aux scandales
financiers qui ont secoué le monde des affaires, l’audit légal (exercé en Algérie dans le
cadre du Commissariat Aux Comptes) est devenu un outil incontournable dans le système
de la gouvernance d’entreprise.
Nous nous sommes intéressés, dans le cadre de notre étude, à démontrer le rôle du
Commissaire Aux Comptes dans la pratique de la gouvernance d’entreprise, ainsi que sa
contribution à la création des conditions de bonne gouvernance.

Mots clés : Commissariat Aux Comptes, Gouvernance d’Entreprise, asymétrie


d’information, mécanisme de gouvernance, normes d’audit, fiabilité des informations.

Abstract
Corporate governance is a living, rich and prolific concept that has experienced
major developments in recent years. Following the financial scandals that shook the
business world, the legal audit (carried out in Algeria within the framework of the statutory
audit) has become an essential tool in the system of corporate governance.
As part of our study, we focused on demonstrating the role of the Statutory Auditor in
the practice of corporate governance, as well as his contribution to the creation of good
governance conditions.

Key words: statutory audit, Corporate Governance, information asymmetry,


governance mechanism, audit standards, reliability of information.

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