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DIRECTION DES ASSURANCES

CENTRE PROFESSIONNEL DE FORMATION EN ASSURANCE


(CPFA)- BURKINA FASO

CYCLE DT-A

INTRODUCTION A
L’ASSURANCE
Par
Monsieur Thimotée GUEBRE
Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Assurances
(DESS-A)/Yaoundé
INTRODUCTION A L’ASSURANCE

Enseignant: M. Thimotée GUEBRE

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 2


PLAN
CHAPITRE I – GENERALITE

I- DEFINITIONS

1.1 Le risque
1.2 Le sinistre
1.3 La mutualisation
1.4 La prime
II- DE L’IMPORTANCE DE LA STATISTIQUE
2.1 Statistique et loi des grands nombres
2.2 Applications de la loi des Grands Nombres à l’assurance
2.2.1 La détermination de la prime
2.2.2 Application de détermination de la prime

III- CLASSIFICATION DES ASSURANCES

A) LA CLASSIFICATION REGLEMENTAIRE

1- Les assurances transports


2- Les assurances terrestres
3- Les assurances de personnes
4- les assurances de dommages
*Les assurances de biens
*Les assurances de responsabilité
B) LA CLASSIFICATION SELON LE MODE DE GESTION
1- Les assurances de répartition
2- Les assurances de capitalisation

CHAPITRE II – LE CONTRAT D’ASSURANCE


I- LES CARACTERISTIQUES JURIDIQUES DU CONTRAT D’ASSURANCE
II- LES SUPPORTS MATERIELS
A- Présentation des divers documents
B- Examen des Conditions Générales

III- LES PRODUITS D’ASSURANCE


3.1 Les assurances de Personnes
3.1.1 Assurance accident
3.1.2 Assurance maladie
3.1.3 Assurance décès
3.1.4 Assurance en cas de vie

3.2 Les assurances de Dommages direct aux Biens


3.2.1 Les événements
* Ceux qui sont assurables

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* Ceux qui sont inassurables
3.2.2 Ce qu’il faut assurer
* Les biens à garantir
** Les pertes indirectes
3.2.3 Comment s’assurer
3.2.4 Exemple de police
L’assurance Bris de Machine
L’assurance Tous Risques Objets Divers
L’assurance Vol
3.3 Les assurances de Responsabilité Civile
3.3.1 Principes et fondements de la Responsabilité Civile
3.3.2 Objectif de l’assurance Responsabilité Civile
*La réparation des préjudices
*La défense de l’Assuré
3.3.3 Exemples de polices
a) La Responsabilité Civile Automobile
b) La Responsabilité Civile Chef de Famille
c) La Responsabilité Civile Chef d’Entreprise
3.4 Les assurances dommages : regroupement des assurances de dommages directs aux
biens et des assurances de responsabilité
3.4.1 Définition des garanties
3.4.2 Dommages assurables
3.4.3 Exclusions

IV- RESUME
4.1 Les principes
4.2 La notion de risque
4.3 La confection des garanties
4.4 Les évènements exclus

CHAPITRE III – L’INDUSTRIE DES ASSURANCES

I- LES ENTREPRISES D’ASSURANCES


- Les sociétés commerciales
- Les sociétés non commerciales

II- LES INTERMEDIAIRES D’ASSURANCES


- Les Agents Généraux
- Les Courtiers

III- LES ASSURES ET BENEFICIAIRES DE CONTRAT

IV- LE CONTROLE DE LA SOLVABILITE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE


1- Les provisions pour risques en cours
2- Les provisions pour sinistre à payer
3- Les provisions mathématiques

V- LE ROLE ECONOMIQUE ET FINANCIER DE L’ASSURANCE

BIBLIOGRAPHIE

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CHAPITRE I – GENERALITES

I) DEFINITION

A l’origine, « assurer » signifiait : mettre dans un état de sécurité ou de confiance.


Par la suite, le mot est devenu synonyme de ‘’garantir par un contrat d’assurance’’.
Selon le Professeur Hémard : ‘’L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait
promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation), pour lui ou pour un tiers en cas de
réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un
ensemble de risques, les compense conformément aux lois de la statistique ‘’.
Cette définition appelle quelques commentaires et précisons sur les termes suivants :
risque, sinistre, prime, compensation des risques.

1.1) LE RISQUE
C’est un événement dommageable de réalisation incertaine.
Il peut aussi s’agit d’un évènement de réalisation certaine, mais à une date inconnue.
C’est l’éventualité (de survenance) de l’évènement aléatoire couvert par l’assurance.
Nous pouvons noter que le concept d’assurance ne peut être séparé de la notion de
risque.
NB : Il convient de noter à toutes fins utiles que le mot risque peut avoir d’autres acceptions :
il désigne la personne ou la chose placée sous la garantie de l’assurance. Exemple une usine
assurée contre l’incendie constitue un ‘’risque incendie’’ et on précise même ‘’risque
industriel’’
Il désigne en assurance Incendie la classification des murs extérieurs. Exemple : on parle de
1er risque pour un bâtiment construit en dur.

1.2) LE SINISTRE

C’est l’événement dommageable susceptible d’entraîner la garantie de l’assureur.


Ce sont les pertes et dommages que subissent les assurés lorsque se réalise l’événement
aléatoire qui a motivé la souscription du contrat d’assurance.

1.3) LA MULUALISATION
Par expérience, on sait que si le risque potentiel se réalise, les dommages dont s’accompagne
cette réalisation peuvent atteindre certaines personnes – ou certains biens – sur qui pesait la
menace ; d’autres personnes et d’autres biens (la grande majorité) seront épargnés.
Il y a donc une répartition possible de la charge de ces dommages potentiels entre tous ceux
qui redoutent la réalisation d’un même risque.

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Pour ce faire, il convient de groupe avant la survenance du sinistre tous les individus qui
accepteront de participer à la réparation des dommages subis par l’un ou l’autre d’entre eux.
C’est le fonctionnement même du concept de la mutualité.
Une notion importante apparaît ici : c’est celle de la nécessaire sélection des risques que
l’assureur doit opérer.
Il faut en effet constituer des groupes qui présentent un certain nombre de paramètres
communs, c’est-à-dire qu’il faut constituer des ensembles homogènes qui se prêtent aux
hypothèses préalablement définies dans les modèles mathématiques élaborés par les actuaires.

1.4) LA PRIME
C’est la somme payée par l’assuré en contrepartie des garanties accordées par l’assureur.
C’est le prix de vente du ‘’Produit Assurance’’ :
On connaît les principes de détermination du prix de vente d’un produit matériel.
Prix de vente = Prix de revient + Bénéfice
Une des particularités de l’assurance réside dans ce qu’on appelle l’inversion du cycle de
production.
En effet, à la différence d’un industriel, l’Assureur ne connaît pas à l’avance le prix de
revient de son produit, c’est-à-dire le coût total des paiements qui seront effectués au profit
des assurés victimes de sinistres garantis.
La difficulté en assurance réside donc dans le fait que l’Assureur doit prévoir le nombre
de sinistres qui auront lieu afin qu’ils soient compatibles avec le nombre de risques assurés. Il
doit faire à l’avance l’évaluation la plus exacte possible du nombre et du montant des sinistres
probables afin de pouvoir couvrir lesdits sinistres. Pour y parvenir, l’Assureur a recours d’une
part à des techniques mathématiques, en particulier le calcul des probabilités, et d’autre part à
la statistique.
En effet, à partir des statistiques des événements passés, le calcul des probabilités permet
à l’Assureur d’établir un montant de prime cohérent avec la masse de sinistres qu’il devra
couvrir.
Pour une meilleure compréhension du sujet, il est utile d’entamer un développement sur
le calcul des probabilités et la Loi des Grands Nombres.

II) DE L’IMPORTANCE DE LA STATISTIQUE DANS LA DETERMINATION DE LA


PRIME D’ASSURANCE

2.1. STATISTIQUE ET LOI DES GRANDS NOMBRES

L’information occupe une place importante dans la vie d’un individu, d’une unité
économique ou d’un pays. En effet, l’information permet de connaître la situation d’un fait et

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de décider de l’action en toute rationalité. Par exemple, pour fixer un prix d’achat d’un bien, il
est nécessaire de connaître les coûts des facteurs de production. En particulier, l’assureur a
plus que besoin de l’information compte tenu du phénomène de l’inversion du cycle de
production dans l’industrie de l’assurance. D’avantage d’informations devront être réunies par
l’assureur pour lui permettre de ventre au mieux ses produits d’assurances.
La recherche de l’information emprunte plusieurs directions dont l’une est la technique
d’enquête qui consiste à observer une partie de la population appelée échantillon. Cette
technique a l’avantage d’être moins coûteuse et d’obtenir des résultats identiques à ceux du
recensement en vertu de la Loi des Grands Nombres.
Essentiellement, la Loi des Grands Nombres indique que lorsque l’on fait un tirage
aléatoire dans une série de grande taille, plus on augmente la taille de l’échantillon, plus les
caractéristiques statistiques du tirage (l’échantillon) se rapprochent des caractéristiques
statistiques de la population.
L’exemple le plus fréquent utilisé pour illustrer la Loi des Grands Nombres et le lancer
d’un dé à six (6) faces. Il faut observer les différents lancers afin de déduire de la probabilité
d’apparition d’une face.
La probabilité est la modélisation du hasard parce que le calcul de probabilités pose pour
postulat que le hasard obéit à des lois.
La fréquence est différente de la probabilité mathématique ; mais plus le nombre
d’expériences tentées est grand, plus l’écart entre les deux (2) ratios se réduit ; la fréquence se
rapproche alors de la probabilité. C’est ce constat qui a amené le mathématicien suisse
Jacques BRENOULLI à énoncer au début du 18ème siècle la Loi des Grands Nombres sur
laquelle repose le fondement mathématique des assurances.

Si au bout de 10 lancers, on observe les résultats suivants :

N° de face Nombres
de dessus d’apparition Fréquence
(A) (B) (B/10)
1 2 0,2
2 1 0,1
3 1 0,1
4 2 0,2
5 1 0,1
6 3 0,3
Total 10 1

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On ne peut pas à priori donner les probabilités d’apparition de chacune des faces. Il faut
suffisamment augmenter le nombre de lancers afin de pouvoir tirer des conclusions probantes.

Supposons que maintenant le dé est lancé 6000 fois et les résultats soient les suivants :

N° de face Nombres
de dessus d’apparition Fréquence
(A) (B) (B/600)
1 990 0,165
2 1001 0,167
3 1006 0,168
4 998 0,166
5 1002 0,167
6 1003 0,167
Total 6000 1

6000 lancers est un large échantillon pouvant permettre de déduire que la probabilité d’apparition
de chaque face est la valeur limite de la fréquence d’apparition de chacune des six faces. Cette
valeur limite est de 0,1666… ou tout simplement 1/6. Avec ce dé on conclut avant même le lancer
du dé que chacune des faces à la même probabilité d’apparition soit 1/6. On dit que le dé est parfait.
Les résultats peuvent être différents si le dé n’est pas parfait, mais seul l’expérience du lancer
permet de donner les probabilités d’apparition des faces.
Il convient de signaler qu’un nombre de lancer supérieur à 6000 donnerait les mêmes
résultats car plus on lance plus on se rapproche des valeurs vraies limites.
Pour illustrer encore davantage cette loi, intéressons-nous à l’exemple suivant :
Supposons que le ministère de la santé du pays CIMA Vie décide de connaître la proportion de ses
habitants atteint d’une maladie X. Faute de moyens financiers, le ministère décide de procéder à un
sondage. Si 10 personnes sont interrogées, il est clair qu’on aura une proportion des malades qui
s’écarte de la proportion réelle des malades de la population toute entière. Mais si au lieu de 10, on
interroge 100 000 personnes, l’écart entre la proportion des malades de l’échantillon et celles de la
population totale sera réduit. Ainsi à partir d’une certaine taille n de l’échantillon, il n’y aura plus
d’écart significatif entre les deux proportions. Ce qui illustre bien la Loi des Grands Nombres.

2.2. APPLICATION DE LA LOI DES GRANDS NOMBRES A L’ASSURANCE

Sans la formalisation de la Loi des Grands Nombres, l’assurance n’aurait jamais pu se


développer avec un tel essor. En effet, cette loi permet aux assureurs de déterminer les probabilités
que les sinistres dont ils sont garants se réaliseront ou non.

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L’assureur dispose d’un portefeuille d’assurés. Il dispose des informations relatives à la
sinistralité de l’année N-1 de ces assurés. A l’année N lors de la fixation du prix de vente du
produits d’assurances, il utilisera les informations de la sinistralité de l’année N-1 parce qu’en vertu
de la Loi de Grands Nombres, il sait que cette sinistralité restera identique ou variera le plus
faiblement possible. Il ne peut se rassurer de cette hypothèse que s’il dispose d’un nombre suffisant
d’assurés (Une taille assez grande de son portefeuille). Compte tenu des incertitudes de l’évaluation
des probabilités, l’assureur est amené le plus souvent à ajouter à son tarif un coefficient de sécurité.
On notera que ces statistiques qui présentent une importance capitale et qui exigent
beaucoup de rigueur dans l’analyse sont effectués par des spécialistes, en l’occurrence les actuaires.

2.2.1. LA DETERMINATION DE LA PRIME

Du fait de l’inversion du cycle de production dans l’assurance, l’assureur s’appuie sur


les statistiques du passé pour prévoir ce qui pourrait se produire dans l’avenir s’agissant
particulièrement du nombre des sinistres et de leur importance en coût.
De manière pratique, considérons une société d’assurance ayant un groupe de N
assurés dans une catégorie donnée de son activité.
Si au cours de la période de garantie n sinistres ont été enregistrés, la fréquence f des
sinistres est donnée par :

𝒏
𝒇=
𝑵 (1)

En considérant que la charge totale des sinistres supportée par l’assureur est
égale à S, le coût moyen des sinistres sera :

𝑺
𝒄=
𝒏
(2)

La prime pure P payée par chaque assuré pouvant être définie comme la
contribution de chaque membre de la mutualité à la charge totale des sinistres,
l’assureur la détermine en répartissant cette charge sur les N assurés de la mutualité
qu’il gère.
Soit :

𝑺
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𝑷= 9

𝑵
(3)

Or de (2), on déduit que 𝑺 = 𝒏∗ 𝒄


L’expression (3) devient par conséquent :

𝒏∗ 𝒄 𝒏
𝑷= = ∗𝒄 = 𝒇 ∗𝒄
𝑵 𝑵

La prime pure moyenne est donc le produit du coût moyen des sinistres par la
fréquence de leur survenance.
Ces deux paramètres sont indépendants et restent sujets à des variations, le
présent ne répétant jamais exactement le passé.
L’assureur doit donc suivre leur évolution pour apporter les corrections
nécessaires de tarif. L’élaboration des données statistiques doit donc être une tâche
permanente et suivie pour minimiser les écarts entre les prévisions et les réalisations
effectives.
Supposons que l’assureur dispose des statistiques suivantes en 2006 :
- Nombre total d’assurés de son portefeuille X : 1000
- Fréquence des sinistres : 10% (100 sur 1000 des assurés sont sinistrés)
- Coût moyen des 100 sinistres : 100 000 francs
Si au terme de ses opérations de surveillance de son portefeuille, l’assureur
constate que la fréquence d’apparition des sinistres évolue de 1% chaque année et que
1000 francs s’ajoutent au coût moyen de ces sinistres, alors il demandera la prime pure P
suivante n années après 2006 :
En 2006+n, on aura les statistiques suivantes :
- Fréquence : (10% + 1%)𝑛 = (0,11)𝑛
- Coût moyen : 100 000 + 1000*n
Ainsi la prime pure𝑷 = (𝟎, 𝟏𝟏)𝒏 × (𝟏𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟏𝟎𝟎𝟎∗ 𝒏).

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 10


2.2.2. APPLICATIONS DE DETERMINATION DE LA PRIME

Soit une société d’assurance dénommée IDEAL ASSUR qui vend des contrats
d’assurance automobile et dont le portefeuille est composé d’un ensemble de 10 000 assurés à
la fin de l’exercice 2006.
On considérera pour simplifier que tous les assurés ont souscrit la garantie obligatoire (la
Responsabilité Civile) sans les autres garanties facultatives.
L’assureur, compte tenu des informations statistiques dont il dispose, sait qu’au cours de
chaque année d’assurance, 8% des assurés sont sinistrés et que le coût moyen du sinistre
s’élève à 2 000 000 francs.
Au début de l’année 2007, il demandera à chacun des assurés la prime suivante :
Prime= 2 000 000 × 8% soit un montant de 160 000 francs.
A ce montant IDEAL ASSUR peut ajouter un coefficient de sécurité (avec pour
contrainte la présence de sociétés concurrentes sur le marché) s’il estime que son portefeuille
n’est pas très suffisant pour se rassurer de la variation de ces chiffres.
On terminera ce chapitre sur l’importance de l’information statistique en signalant que
d’autres options s’offrent à l’assureur pour se protéger contre les écarts inhérents à
l’utilisation des statistiques du passé :
En effet, la nécessité de constituer des ensembles homogènes explique également en
partie le recours à deux opérations techniques et juridiques qui permettent d’éviter que le
calcul des probabilités ne soit faussé par un nombre et/ou un montant excessif de sinistres.
Il s’agit d’une part de la coassurance et d’autre part de la réassurance.

 LA COASSURANCE
C’est l’opération par laquelle plusieurs entreprises d’assurance Garantissent un même
risque, chacune d’entre elles prenant en charge une fonction convenue de ce risque sans
solidarité avec les autres.
Les risques faisant l’objet d’une coassurance sont garantis dans le cadre d’un contrat
unique appelé police collective, qui est rédigé par la société apéritrice et signé par la suite par
chacun des coassureurs et par l’assuré.
La Société Apéritrice (également appelé l’Apériteur) agit comme le mandataire des
coassureurs. En effet, non seulement elle établit le contrat, mais elle encaisse la prime et la
repartit entre les coassureurs. En outre, elle instruit et règle les sinistres pour le compte des
autres coassureurs, mais leur réclame par la suite le remboursement de leurs quotes-parts
respectives.
NB : En réalité dans la pratique courante, il peut exister d’autres modalités de recouvrement
des quotes-parts dues par les coassureurs.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 11


 LA REASSURANCE
C’est l’opération par laquelle une entreprise d’assurance, la cédante, s’assure à son tour
auprès d’une autre société, le réassureur, (encore appelée cessionnaire), pour tout ou partie
des risques qu’elle assure.
La technique de la réassurance permet notamment à l’Assureur de diluer le risque en se
protégeant contre les écarts de probabilité et de rendre son portefeuille homogène en ne
conservant que la partie des risques correspondant à sa capacité financière.
Il est à noter que malgré l’opération de réassurance, l’assureur reste le seul garant du
règlement des sinistres à l’assuré, ce dernier n’étant lié au réassureur par aucun lien
contractuel (article 4 du Code CIMA).

Pour terminer le CHAPITRE I relatif aux Généralités, nous pourrions également donner de
l’assurance la définition suivante :
« L’Assurance est une opération par laquelle un Assureur organise en mutualité une multitude
d’assurés exposés à la réalisation de certains risques ; grâce à la masse commune des primes
collectées, l’Assureur indemnisera les membres de cette mutualité qui auront subi un
sinistre ».
L’on notera cependant que selon la nature des risques, il peut exister des particularités au
niveau du mode d’indemnisation.

Après ces définitions et notions générales, il convient de noter que l’assurance recouvre en
réalité de nombreuses catégories d’opération, ce qui nous amène à parler non pas de
l’assurance en général, mais plutôt des assurances.

III) CLASSIFICATION DES ASSURANCES

A) LA CLASSIFICATION REGLEMENTAIRE

Traditionnellement on classe les assurances en deux catégories qui sont d’une part les
assurances de transport, et d’autre part les assurances terrestres.
La répartition habituelle des catégories ou ‘’branches’’ d’assurances et représentée par
schéma suivant :

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 12


ASSURANCES

Maritimes Fluviales Aériennes Terrestres

de Personnes
 Vie (A. sur la vie-A. Décès)
de Dommages
 Accidents corporels (« individuelle »)
 Maladie

de Biens/ou de Choses
Incendie, explosions, tempêtes, vol, de Responsabilité
bris de machines, dégâts des eaux,  dommages corporels
bris de glaces, perte d’exploitation,  dommages matériels
etc…  dommages immatériels

3.1.) LES ASSURANCES DE TRANSPORTS

Elles concernent aussi bien l’assurance des marchandises transportées (‘’Faculté’’) que
celles du moyen de transport (Corps de véhicule).
Ces assurances comprennent :
- les assurances des transports par voie maritimes
- l’assurance des transports par voie aérienne
- l’assurance des transports par voie fluviale
Les deux premières sont régies respectivement par la Convention de Bruxelles et la
Convention de Varsovie.

3.2.) LES ASSURANCES TERRESTRES

Ces assurances comprennent les assurances vie, l’assurance incendie, les assurances
accident, les assurances dites « risques divers », les assurances de transports terrestres.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 13


Dans la plupart de nos Etats, les assurances terrestres sont régies depuis le 15 février
1995 par le code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances).
Les assurances terrestres peuvent être divisées en deux sous catégories, en fonction de
la nature même de ce que l’on assure, c’est-à-dire les éléments du patrimoine, les activités ou les
personnes placées sous la garantie de l’assurance. La distinction se fait entre les assurances de
personnes et les assurances de dommages.

3.2.1.) LES ASSURANCES DE PERSONNES :

Elles ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à sa personne, dans son
existence ou dans son intégrité physique.
Elles se divisent en deux catégories :
a) Les assurances dont l’exécution de garantie dépend de la durée de la vie humaine.
Cette catégorie comprend deux grands types de produits : les produits d’assurance décès
d’une part et les produits d’assurance vie d’autre part.
 Les assurances en cas de décès sont celles par lesquelles l’assureur garanti le
paiement du capital assuré aux ayant droits (ou à tout bénéficiaire désigné au
contrat) si l’assuré décède avant une date convenue d’un commun accord entre les
parties et indiquée dans la police d’assurance.
 Les assurances en cas de vie sont celles par lesquelles l’assureur garantit le
paiement à l’assuré le versement d’un capital ou d’une rente si ce dernier est
toujours vivant à la date stipulée dans le contrat.
b) L’assurance Accidents corporels (versement d’indemnités forfaitaires en cas d’accident
corporel) et l’assurance maladie.

Les assurances de personnes prévoient le versement d’une prestation forfaitaire


déterminée par le contrat, sans que n’intervienne aucune appréciation du dommage
patrimonial subi. Il n’y adonc par de rapport avec les revenus de l’assuré.

3.2.2) ASSURANCES DE DOMMAGES:

Elles ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à son patrimoine, soit
directement (assurances de bien) soit indirectement (assurances de responsabilité).
a) les assurances de biens ont pour but d’indemniser l’assuré
des pertes matérielles qu’il subit directement dans son patrimoine ; elles réparent
notamment les dommages causés aux biens lui appartenant ainsi que certaines pertes
indirectes qu’il peut subir après un sinistre.

C’est la formule d’assurance la plus ancienne et la plus simple : le propriétaire d’un bien se protège
contre la réduction fortuite de la valeur de son patrimoine résultant de la détermination, de la

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 14


destruction, de la disparition de ce bien par incendie, vol, etc….
b) Les assurances de responsabilité garantissent également le patrimoine de l’assuré,
mais de façon indirecte dans la mesure où il s’agit de faire face aux conséquences
pécuniaires incombant à l’assuré à la suite de dommages causés à autrui et dont il est
juridiquement responsable.

Ces dommages peuvent être causés :


- par l’assuré lui-même
- par les personnes dont il répond (enfant, préposé),
- du fait des choses que l’assuré a sous sa garde.
Les dommages causés aux tiers sont soit matériels (à leurs biens), soit corporels (atteinte à leur
personne).

Les assurances de responsabilité (également appelées assurances de dettes) sont obligatoires


dans certains cas : assurances ‘’aux tiers’’ dans la branche automobile.

Dans d’autre cas, l’assurance de la responsabilité civile n’est pas légalement obligatoire, mais
elle est vivement recommandée ; c’est ainsi que le locataire répond presque toujours, de
l’incendie ou de l’explosion ayant endommagé le bâtiment loué, car il en est présumé
responsable.

A l’issue de ce survol de la classification, nous devons formuler trois observations importantes


concernant les assurances de dommages.

- le principe indemnitaire : (Article 31 du code CIMA)


Les assurances les assurances de dommages sont régies par un principe fondamental selon
lequel l’Assuré ne peut recevoir une indemnité supérieure au montant du dommage subi par son
patrimoine.
Il ne peut, du fait de l’assurance, se trouver dans une situation meilleure à celle qui aurait été la
sienne si le sinistre ne s’était pas produit.

NB : Les assurances de personnes ne sont pas soumises au principe indemnitaire.


Un assuré peut par exemple souscrire un ou deux contrats prévoyant des indemnités
journalières dont le montant total est supérieur à son revenu habituel.

- la règle proportionnelle : (Article 35 du Code CIMA)

S’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la
somme garantie, l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour l’excédent, et
supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention contraire.

La subrogation : (Article 42 du Code CIMA)

L’Assureur est subrogé, à concurrence de l’indemnité versée, dans les droits de l’assuré contre
les tiers qui, par leur fait, ont causé le dommage indemnisé. Si par le fait de l’Assuré,
l’Assureur ne peut pas exercer son recours, l’Assuré en est responsable envers lui dans la

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 15


mesure du préjudice ainsi causé à l’Assureur.

Pour illustrer la typologie décrite tout au long du paragraphe A ci-dessus, on peut se reporter
aux textes pour voir comment concrètement les opérations d’assurances sont classées dans le
Code CIMA.

Dans le Code CIMA, (article 328) les opérations d’assurances sont classées en branches de
la manière suivante :

Branches IARD

1 Accidents (y compris les accidents de travail et les maladies professionnelles)


a) prestations forfaitaires ;
b) prestations indemnitaires ;
c) personnes transportées.

2 Maladie
a) prestations forfaitaires ;
b) prestations indemnitaires ;
c) combinaisons.

3 Corps de véhicules terrestres (autres que ferroviaires) :


a) véhicules terrestres à moteur ;
b) véhicules terrestres non automoteurs.

4 Corps de véhicules ferroviaires :


Tout dommage subi par les véhicules ferroviaires.

5 Corps de véhicules aériens :


Tout dommage subi par les véhicules aériens.

6 Corps de véhicules maritimes, lacustres et fluviaux :


Tout dommage subi par :
a) véhicules fluviaux ;
b) véhicules lacustres ;
c) véhicules maritimes.

7 Marchandises transportées (y compris les marchandises, bagages et tous autres biens) :


tout dommage subi par les marchandises, bagages, quel que soit le moyen de transport.

8 Incendie et élément naturels :


tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et
7) lorsqu’il est causé par :
a) incendie ;
b) explosion ;
c) tempête ;
d) éléments naturels autres que la tempête ;
e) énergie nucléaire ;

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 16


f) affaissement de terrain.

9 Autres dommages aux biens :


tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et 7)
et lorsque ce dommage est causé par la grêle ou la gelée, ainsi que par tout événement, tel le
vol, autre que ceux compris dans la branche 8.

10 Responsabilité civile véhicules terrestres automoteurs :


Toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules terrestres automoteurs (y compris la
responsabilité du transporteur).

11 Responsabilité civile aériens :


toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules aériens (y compris la responsabilité
du transporteur).

12 Responsabilité civile véhicules maritimes, lacustres et fluviaux :


toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules fluviaux, lacustres et maritimes (y
compris la responsabilité du transporteur).

13 Responsabilité civile générale :


toute responsabilité autre que celles mentionnées sous les paragraphes 10, 11 et 12.

14 Crédit :
a) insolvabilité;
b) crédit à l’exportation;
c) vente é tempérament ;
d) crédit hypothécaire ;
e) crédit agricole.
15 Caution :
a) caution directe;
b) caution indirecte;
16 Pertes pécuniaires diverses :
a) risques d’emploi;
b) insuffisance de recettes (générale);
c) mauvais temps ;
d) pertes de bénéfices ;
e) persistance de frais généraux ;
f) dépenses commerciales imprévues ;
g) perte de la valeur vénale ;
h) pertes de loyers ou de revenus ;
i) pertes commerciales indirectes autres que celles mentionnées précédemment ;
j) pertes pécuniaires non commerciales ;
k) autres pertes pécuniaires.
17 Protection juridique:
18 Assistance :
Assistance aux personnes en difficulté, notamment au cours de déplacement.
19 (Réservé).

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 17


Branches Vie :
20 Vie-décès
Toute opération comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine.

21 Assurances liées à des fonds d’investissement :


Toutes opérations comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la
vie humaine et liée à un fonds d’investissement.
Les branches mentionnées aux 20 et 21 comportent la pratique d’assurances
complémentaires au risque principal, notamment celles ayant pour objet des garanties en
cas de décès accidentel ou d’invalidité.

22 Opérations tontinières :
toutes opérations comportant la constitution d’associations réunissant des adhérents en vue
de capitaliser en commun leurs cotisations et de repartir l’avoir ainsi constitué, soit entre
les survivants, soit entre les ayant droits des décédés.

23 Capitalisation :
toute opération d’appel à épargne en vue de la capitalisation et comportant, en échange de
versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements détermines quant
à leur durée et à leur montant.

B) LA CLASSIFICATION SELON LE MODE DE GESTION

Il est possible de procéder à une classification des assurances selon un autre critère, celui
du mode de gestion. L’on distingue alors les assurances de répartition, des assurances de
capitalisation.

1) LES ASSURANCES DE REPARTITION


La caractéristique essentielle tient au fait que dans le cas de ces assurances, les
sinistres d’une année considérée sont couverts par la masse des primes collectées au
cours de la même année.
Exemple : le régime de retraite des Caisses de Prévoyance Sociale de nos Etats, les
accidents corporels, l’assurance maladie, les assurances de dommages.

2) LES ASSURANCES DE CAPITALISATION


Ce sont des assurances souscrites à long terme dont les primes sont capitalisées
selon la méthode des intérêts composés.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 18


CHAPITRE II – LE CONTRAT D’ASSURANCE

Selon l’article 1101 du Code Civil, ‘’le contrat est une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose’’.

Dans le cadre de l’assurance, il s’agit d’une convention passée entre une entreprise
d’assurance et un assuré (personne physique ou morale) en vue de matérialiser l’accord
conclu entre les deux parties et d’en définir toutes les modalités, de déterminer l’objet et les
conditions de l’assurance.

Nous pourrions donner deux définitions techniques du contrat d’assurance.


- Le contrat d’assurance est un contrat par lequel un Assureur garantit à un Assuré
moyennant le paiement d’une prime ou d’une cotisation le versement d’une somme
connue à l’avance en cas de réalisation d’un risque prédéterminé.
- Le contrat d’assurance est un contrat par lequel un souscripteur se fait promettre par un
Assureur une prestation en cas de réalisation d’un risque moyennant le paiement d’un
prix appelé prime ou cotisation.

Au plan didactique, le contrat d’assurance peut être étudié sous plusieurs aspects,
notamment du point de vue juridique et du point de vue pratique.

I) LES CARACTERISTIQUES JURIDIQUES DU CONTRAT D’ASSURANCE


Les juristes relèvent un certain nombre de notions et de critères pour définir le contrat
d’assurance. On retiendra :
- qu’il s’agit d’un contrat consensuel
- qu’il s’agit d’un contrat synallagmatique
- qu’il s’agit d’un contrat aléatoire
- qu’il s’agit d’un contrat à titre onéreux
- qu’il s’agit d’un contrat successif
- qu’il s’agit d’un contrat d’adhésion
- qu’il s’agit d’un contrat de bonne foi…

a) Contrat consensuel
Le contrat d’assurance est un contrat dont la conclusion est parfaite de l’accord des parties, c’est-
à-dire dès la rencontre des volontés de l’Assureur et de l’Assuré.

Cependant ce caractère tend à s’estomper du fait de l’exigence d’un écrit (article 7 du Code
CIMA).
Même si celui-ci sert de moyen de preuve, la sanction de son défaut confère au contrat un

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 19


caractère solennel, sinon formaliste.

Par ailleurs, tout en confirmant le fait que le contrat d’assurance est un contrat de nature
consensuelle, on peut noter également que la réglementation y intervient de façon importante,
comme dans la plupart des contrats d’adhésion.

b) Contrat synallagmatique
Il met des obligations à la charge de chacune des parties contractantes, et leur confère des droits
réciproques.
Pour l’ASSUREUR :
- il est tenu avant la conclusion du contrat, de fournir une fiche d’information sur le prix,
les garanties et les exclusions (article 6 du Code CIMA).
- lors de la réalisation du risque ou à l’échéance du contrat, l’Assureur doit exécuter dans
le délai convenu la prestation déterminée par le contrat et ne peut être tenu au-delà
(Article 16 du Code CIMA). L’Assureur s’engage donc à garantir l’assuré et à régler les
sinistres.
Quant à l’ASSURE, il est obligé :
- de répondre exactement aux questions posées par l’Assureur, notamment dans le
formulaire de déclaration du risque ;
- de payer la prime aux époques convenues ;
- de déclarer tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l’Assureur.

Du fait de la réciprocité des obligations, le non-respect par l’une des parties de ses obligations
décharge l’autre de ses obligations ; on comprend aisément que l’obligation de l’Assureur ne
soit plus due à l’Assuré qui n’a pas respecté les siennes.

C’est ainsi qu’un assuré qui n’a pas convenablement déclaré le risque est exposé à la nullité du
contrat ou à la réduction proportionnelle de indemnité. Celui qui n’a pas convenablement
déclaré le sinistre s’expose à la déchéance, et celui qui ne paie pas sa prime s’expose à la
suspension de la garantie.

c) Contrat aléatoire
Ce caractère aléatoire est de loin celui qui particularise le contrat d’assurance par rapport aux
autres. En effet, l’exécution du contrat, au moins par l’assureur, dépend de l’aléa. Ce qui
justifie la nécessaire modicité des primes par rapport aux risques pris en charge, car si la
survenance de sinistres était certaine ou presque, l’assureur ne serait pas en mesure de faire face
à ses engagements et il n’y aurait pas d’assurance.

Il convient de noter que même en cas de risque certain comme en matière d’assurance décès-
en ce sens que l’on meurt toujours un jour ou l’autre - il subsiste un élément aléatoire résident
dans les dates de sinistre et dans le nombre d’années de paiement des primes.

d) Contrat à titre onéreux


Le contrat d’assurance n’est gratuit ni pour l’Assureur ni pour l’Assuré. Il est conclu
moyennant une contrepartie financière réciproque.
L’Assuré est tenu au paiement de la prime, même s’il peut attribuer gratuitement le bénéficie
du contrat à une tierce personne, comme dans les assurances-vie par exemple.
S’agissant de l’Assureur il consiste au règlement des sinistres ; même lorsqu’il n’y a pas eu de

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 20


sinistre au cours de l’année d’assurance, la prime perçue ne constitue pas pour lui un avantage
gratuit parce qu’elle contribue à l’équilibre statistique de la mutualité à travers la pratique de la
compensation des risques.
e) Contrat successif
Le contrat s’exécute dans le temps. Les prestations sont dues au cours de sa période de validité
et la prime payée est valable pour l’ensemble de cette période. Ce caractère successif constitue
le fondement de la diversité de la prime.

f) Contrat d’adhésion
Les parties au contrat d’assurance ne définissent pas ensemble et à ‘’armes égales’’ les termes
du contrat. Ceux-ci sont parfaitement connus de l’Assureur. Quant à l’Assuré, il ne peut qu’y
adhérer ou non.
C’est pourquoi l’on dit que le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion

Ce caractère n’est plus suffisamment distinctif, dès lors qu’en pratique la tendance est à la
généralisation des contrats dont les termes ne sont pas discutés, à égalité, par les parties, mais
bien au contraire, imposés à l’une d’elles. La validité du contrat n’en est pas moins admise en
jurisprudence. Tout au plus ce caractère du contrat d’assurance aiguise la suspension des
tribunaux et les amène à être attentifs aux différentes clauses du contrat.

Cette position jurisprudentielle reste constante même pour les contrats qui sont placés auprès
des compagnies d’assurance par des courtiers (l’on sait que ceux-ci sont des professionnels
qui discutent au mieux des intérêts de leurs clients dont ils sont les mandataires, et ne
consentent généralement à placer leurs contrats que s’ils estiment que ces intérêts ne sont pas
lésés.

En plus des caractéristiques sues mentionnées, l’on ne saurait passer sous silence le fait que le
contrat d’assurance est un Contrat de bonne foi.

L’Assureur a confiance en l’assuré, aussi accepte-t-il d’établir le contrat d’assurance sur la base
des déclarations de celui-ci.

En acceptant de payer la prime en contrepartie de la promesse que lui fait l’Assureur de régler
des sinistres qui pourraient survenir au cours du contrat, l’Assuré exprime sa confiance en
l’Assureur.
La bonne foi est donc fondamentale pour la conclusion du contrat d’assurance.

Compte tenu de l’importance de ses engagements, l’Assureur serait gravement lésé, si la bonne
foi du souscripteur n’était pas garantie. Elle revêt également un caractère fondamental pour la
prise du contrat d’assurance par le souscripteur qui ne peut s’engager que parce qu’il considère
que l’Assureur est de bonne foi et qu’il tiendra sa promesse de l’indemniser encas de sinistre.

Du point de vue pratique, nous allons recenser les supports matériels du contrat d’assurance
avant d’en examiner le contenu.

II) LES SUPPORTS MATERIELS

a) PRESENTATION DU CONTRAT
Le contrat d’assurance (également dénommé police d’assurance) comporte :

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 21


1. Eventuellement : la proposition qui constitue, en vertu des déclarations de l’Assuré, le
fondement même de son contrat.
2. Les conditions Générales qui comprennent :
- les définitions,
- un fascicule, où sont détaillées toutes les dispositions relatives :
* aux garanties pouvant être accordées,
* aux déclarations concernant le risque assuré,
* à la prime,
* aux sinistres
* à la durée du contrat,
- un tableau récapitulatif des garanties, des montants et des franchises proposés.
On peut dire des conditions Générales qu’elles sont le mode d’emploi du contrat. Ce sont
les règles qui régissent, dans le cas général, le contrat. Elles s’appliquent à l’ensemble des
contrats de même type et expliquent, exhaustivement, le fonctionnement de toutes les
garanties. Pour connaître les garanties souscrites le client devra se reporter aux conditions
particulières.
3. Les conditions Particulières :
Par opposition aux conditions Générales, les conditions particulières sont personnelles
aux clients. Elles adaptent les conditions Générales au cas personnel de l’Assuré. Elles
définissent les garanties pour lesquelles le client a opté. Il pourra se reporter aux
conditions Générales pour avoir plus de précisions sur leur fonctionnement.
4. Eventuellement des Annexes ou des conventions Spéciales.
A noter que la terminologie actuelle utilise plutôt les termes suivant :
- Disposition Générales
- Dispositions Particulières
- Dispositions Spéciales

b) EXAMEN DES CONDITIONS GENERALES

Le sommaire des conditions Générales d’une police mentionne généralement les chapitres
suivants :

CHAPITRE1 : LES GARANTIES


Objet du contrat
Exclusion générales
Territorialité
CHAPITRE2 : LE RISQUE ASSURE
Déclaration du risque
- déclaration à la souscription du contrat (Article 12-2 du Code CIMA)
- déclaration en cours de contrat (Article 12-3 du Code CIMA)
Déclaration des autres assurances(Article 34 du Code CIMA)
Sanction en cas d’inobservation des obligations de déclaration (Article 18 et 19
du Code CIMA)
Diminution du risque (Article 15 du code CIMA)
Transfert de propriété des biens assurés (Article 40 du Code CIMA)
CHAPITRE3 : LA PRIME
Calcul de la prime
Paiement de la prime (Article 13 du Code CIMA)

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 22


Non-paiement de la prime (Article 13 du Code CIMA)
Adoption des primes, garanties et franchises Révision du Tarif
CHAPITRE4 : LAES SINISTRES
Ce que l’assuré doit faire en cas de sinistre (Article 12-4 du Code
CIMA)
Evaluation des dommages
Expertise
Paiement d’indemnité (Article 16 du Code CIMA)
Assurances multiples (Article 34 du Code CIMA)
Subrogation (Article 42 du code CIMA)
CHAPITRE5 : DEBUT ET FIN DU CONTRAT
Prise d’effet (Article 13-paragraphe 2 du Code CIMA)
Durée (Article 24 du Code CIMA)
Résiliation (Article 21 et 25 du Code CIMA)
Cas où le contrat est résiliable
Formes de la résiliation (Article 26 du Code CIMA)
Prise d’effet de la résiliation (Article 27 du code CIMA)
Quelles sont les indemnités de résiliation, et que devient la prime d’avance ?
Prescription (Article 28 du Code CIMA)

III) APERCU SUR LES PRODUITS D’ASSURANCES

3.1) LES ASSURANCES DE PERSONNES

3.1.1) ASSURANCE ACCIDENT (Article 328 -1 du Code CIMA)


L’objet de cette assurance est de garantir aux assurés ou aux bénéficiaires désignés au
contrat des prestations en cas d’accident entraînant des dommages corporels.
L’accident corporel est défini comme suit : toute atteinte corporelle, non intentionnelle
de la part de l’Assuré, et provenant de l’action fortuite et soudaine d’une cause
extérieure et par voie de conséquence, les altérations de la santé qu’en résultent.
La protection accordée par un tel contrat s’articule autour de 3 catégories de garanties :
- une garantie Décès
- une garantie Invalidité
- et des garanties prévoyant la couverture d’autres types de préjudices.
La garantie décès ouvre droit au versement d’un capital en cas de décès accidentel.
La garantie Invalidité a pour objet principal l’indemnisation du préjudice lié à
l’incapacité permanente de l’assuré.
L’indemnité est destinée à compenser le préjudice physiologique de l’assuré ; elle se calcule
en fonction de deux éléments : le taux d’invalidité et le capital indiqué au contrat.
Le taux d’incapacité est évalué à partir d’un barème annexé au contrat.
En ce qui concerne la garantie des autres types de préjudices, l’on peut citer
notamment :
 le remboursement des frais dus à des soins médicaux.
 des frais d’assistance, de rapatriement, de prestation d’aide à domicile
 une indemnité journalière pendant la durée de l’incapacité temporaire de travail

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 23


de l’assuré (ITT) ou pendant la durée de son hospitalisation consécutive à un
accident.
CAS ‘’PARTICULIER’’ : L’ASSURANCE DES PERSONNES
TRANSPORTEES AUTOMOBILE
Les garanties offertes par ce contrat sont celles citées ci-dessus.

L’Assuré peut éprouver le besoin de faire assurer les personnes transportées dans son
véhicule car le contrat d’assurance automobile qu’il a souscrit pour la garantie des
risques mis à sa charge par le livre II du Code CIMA ne couvre pas dans tous les cas
toutes les personnes se trouvant à bord du véhicule, notamment le conducteur.

3.1.2) ASSURANCE MALADIE (Article 328-2 du code CIMA)


Cette garantie a pour objet le remboursement des frais de traitement nécessités par une
maladie ou un accident. Il s’agit des frais suivants :
- les honoraires des médecins, chirurgiens, dentistes, auxiliaires médicaux ;
- les frais pharmaceutiques ;
- les frais de séjour à l’hôpital ;
- les frais d’appareillage et de prothèse.

3.1.3) ASSURANCE DECES (Article 328-20 du code CIMA)


Les assurances en cas de décès sont celles par lesquelles l’assureur garantit le paiement
du capital assuré aux ayants droit (ou à tout bénéficiaire désigné au contrat) si l’assuré
décède avant une date convenue d’un commun accord entre les parties et indiquée dans
la police d’assurance.

3.1.4) ASSURANCE SUR LA VIE (Article 328-21 et 328-23 du Code CIMA)


Les assurances en cas de vie sont celles par lesquelles l’Assureur garantit à l’Assuré le
versement d’un capital ou d’une rente si ce dernier est toujours vivant à la date stipulée
dans le contrat.

3.2) LES ASSURANCES DE DOMMAGES DIRECTS AUX BIENS

La démarche à adopter consiste à définir ou à déterminer systématiquement quels sont les


événements (assurable ou non), ce sur quoi l’assurance doit porter et comment s’assurer.

3.2.1) LES EVENEMENTS


*assurables
*inassurables
L’on peut noter deux observations à ce niveau :
- Il y a des définitions conventionnelles : exemple dans la branche Incendie, pour la
garantie toutes explosions Monsieur DADE a écrit dans son ouvrage le Manuel
du Technicien incendie, que ‘’les explosions de colère sont exclues de la
garantie’’
- La police ne couvre pas tout : il y a des ‘’frontières’’ à connaître.

3.2.2) CE QU’IL FAUT ASSURER


* Les biens à garantir

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 24


Les Bâtiments- Le Matériel- Le Mobilier- les Marchandises
Il est important de définir de façon précise les biens garantis
** Les pertes indirectes : ce sont tous les autres dommages pouvant être entraînés par
un sinistre. Exemple : la perte d’exploitation après sinistre
Ces pertes ne sont pas toujours apparentes. Il faut parfois en faire une Recherche systématique.

3.2.3) COMMENT S’ASSURER


Ace niveau l’attention doit porter sur :
- les différentes formules offertes par les assurances selon les branches
- la fixation des montants à garantir
L’on peut noter que si l’étude et la rédaction de la police sont bien menées, les
conditions seront alors établies pour un règlement satisfaisant du sinistre.

3.2.4) EXEMPLES DE POLICE


EXEMPLE N°1 :L’ASSURANCE BRIS DE MACHINES

Les biens assurés


Pratiquement toutes les machines et installations industrielles peuvent être assurées, à
condition qu’elles soient prêtes pour l’exploitation commerciale et qu’elles se situent
dans les locaux spécifiés dans l’inventaire des machines.
Les biens exclus
Sont exclus de l’assurance, les outils interchangeables, les socles de fondation, les
briques réfractaires des fourneaux, les combustibles, les catalyseurs, etc.
Les événements assurés
La police Bris de machines couvre en principe tout dommage matériel survenu de
façon soudaine et imprévisible et nécessitant réparation ou remplacement.
L’on peut citer notamment les causes suivantes :
1-CAUSES INTERNES : défaut de matière, vice de construction ou montage.
2- CAUSES EXTERIEURES :introduction, chute ou heurt de corps étranger, chute de
tout ou partie d’appareil de navigation aérienne, effondrement partiel ou total de
bâtiment, franchissement du mur du son.
3-INCCIDENTS D’EXPLOITATION :
- grippage, déréglage, fatigue moléculaire, vibration, desserrage de pièces, forces
centrifuge, survitesse, échauffement mécanique, chute.
- coup d’eau, coup de bélier, coup de feu dans les appareils à
eau chaude ou autres liquides, appareils à vapeur et installations hydrauliques.
- défaillance des appareils de régulation, de contrôle de sécurité.
- maladresse, négligence, inexpérience ou malveillance des préposés de l’Assuré

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 25


ou des tiers
4-EFFET DU COURANT ELECTRIQUE : échauffement, court-circuit, surtension ou
chute de tension, surintensité, formation d’arc, défaillance d’isolement, influence de
l’électricité atmosphérique.
5-PHENOMENE NATUREL : Tempête
Risque exclus
Les principaux risques exclus sont ceux qui sont normalement couverts par
d’autres branches de l’assurance comme l’incendie, la foudre, l’explosion, etc. Les
principes exclusions prévues dans la police sont les suivantes :
Les dommages dus à la guerre ou à des événements assimilés, la rébellion, la
guerre civile, les périls naturels à l’exception de la tempête, la négligence ou la
faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré ou de son personnel de direction.
Tout défaut ou vice existant au moment de la prise d’effet du contrat et dont
l’assuré aurait dû avoir connaissance.
Les bris résultant d’essais ou de surcharges intentionnelles pratiquées dans les
conditions de fonctionnement non admise par les fabricants ;
Les pertes ou dommages dont répond le fabricant ou le fournisseur de l’objet,
selon la loi en vertu de conventions contractuelles ;
En outre, tout dommages résultant de la corrosion, l’érosion ou la fatigue des
pièces de machines dues à l’usage normal qui en est fait pour travailler, ou à toute
autre influence chimique ou atmosphériques continue, dépôt excessifs de suie, de
boue de tartre etc.

EXEMPLE N°2 : ASSURANCE TOUS RISQUES OBJETS DIVERS


1. GARANTIE
 Garantie ‘’TOUS RISQUES’’ :
Incendie, Explosion, Foudre

 Dégât des eaux


 Vol par agression, par effraction des locaux
 Dommages accidentels
 Actes de vandalisme
 Attentats
2. EXCLUSION PREVUES AUX DISPOSITINS GENERALES ET PRICIPALES
EXCLUSIONS PREVUES AUX CONDITIONS PARTICULIERES
 Dommages dont l’origine n’a pas un caractère aléatoire
 Faute intentionnelle ou dolosive de la part de l’Assuré
 Guerre étrangère - guerre civile
 Cataclysmes autres que ‘’catastrophes naturelles’’

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 26


 Energie nucléaire
 Saisie, confiscation, embargo, réquisition
 Vols commis par les membres de la famille de l’Assuré
 Vols commis par les gérants, associés, administrateurs de l’entreprise assurée
 Pertes, disparition inexpliquée, manque à l’inventaire
 Dommages électriques
 Variations climatique et atmosphérique
 Eraflures et défaut d’aspect
 Exclusion propres à chaque objet en fonction :
de sa nature

 de son usage
 de la nature et des protections des locaux dans lesquels il se trouve
3. FORME DE LA GARANTIE
 Assurance Golf : Assurance au premier risque absolu
 Autres risques : possibilité d’assurance en valeur totale

EXEMPLE N°3 : LE VOL DES BIENS D’UNE ENTREPRISE


Le dictionnaire définit ainsi le vol : action de voler, de dérober ce qui appartient à
autrui.
1- LES EVENEMENTS ASSURANCES
- vol ou tentative de vol avec effraction
Dans ce cas, il doit être matériellement prouvé que les voleurs ont pénétré dans les
locaux par effraction (enfoncement de porte, bris de glace, trou pratiqué dans une
cloison etc…)

- vol commis ou tenté avec escalade des locaux assurés


- Vol ou tentative de vol avec usage de fausses clés
- vol commis ou tenté lorsqu’il a pu être prouvé que les voleurs se sont laissé enfermer
dans les locaux assurés, à l’issu de l’assuré et des personnes de son entourage
(membres de sa famille, préposés..) et malgré la présence de ces personnes dans les
locaux
(Ce genre de vol est souvent appelé ‘’vol clandestin’’)
- vol avec meurtre, tentative de meurtre ou violences caractérisés sur la personne de
l’assuré ou de l’un de ses préposés
- vol commis ou tenté pendant un incendie
- vol ou perte des clés des locaux
- vol sans pénétration dans les locaux par bris des glaces des devantures (dit ‘’vol à la
pèche’’)

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 27


- détournement (c’est à-dire, la soustraction frauduleuse) en tous lieux de fonds et
valeurs appartenant à l’assuré par un préposé de celui-ci
- vol en cours de transport
- actes de vandalisme commis par des personnes ayant pénétré dans les locaux assurés
avec effraction, escalade ou usage de fausses clés ou avec meurtre, tentative de
meurtre ou violences caractérisées sur la personne de l’assuré ou de ses préposés.

2. LES EVENEMENTS CONSIDERES C0MME NON ASSURABLES


- les vols commis par les membres de la famille de l’assuré ou avec leur complicité
- le vol dans les locaux s’il n’y a pas eu effraction, escalade, usage de fausses clés,
meurtres, tentative de meurtre, violences caractérisés ou ‘’vol clandestin’’
- le vol de matériel ou de marchandises déposés dans un lieu non clos, ni couvert,
(vol sur chantier, dans les cours, jardins, etc…, ou dans un local non fermé à clé)
- le vol ‘’à la tire’’ (dû à un pickpocket par exemple)
- le vol de bien déposés dans des véhicules automobiles sans vol concomitant du
véhicule, dit ‘’vol à la roulotte’’
- la perte ou la disparition inexpliquée de matériel ou de marchandises, sans qu’un
vol puisse être prouvé (sauf en ce qui concerne les clés)
- les pertes financières subies par l’entreprise, victime d’une escroquerie ou d’un
abus de confiance (à l’exception de la possibilité d’assurance en cas de
détournements de fonds et valeurs par le personnel).
- cas de dommages subséquents causés par le voleur : un vol peut être à l’origine de
dommages d’incendie, dégâts des eaux et de bris de glaces, etc…
3. COMMENT S’ASSURER
Des formules ont été mises au point par les Assureurs pour les biens se trouvant dans
les locaux de l’entreprise :
- assurance en valeur totale
- assurance en valeur partielle
- assurance au premier risque absolu
- assurance au premier risque conditionnel.
3.3) LES ASSURANCESDE RESPONSABILITE CIVILE
3.3.1) PRINCIPE ET FONDEMENTS DE LA RESPONSABILITE CIVILE
Le principe édicté par le Code Civile est suivant : quiconque cause même
involontairement un dommage à autrui doit supporter les conséquences de son acte.
- article 1382 et suivant du code civil pour la Responsabilité Civile délictuelle et
quasi délictuelle.
- article 1134 pour le Responsabilité Contractuelle (c’est-à-dire découlant d’une
convention, d’un contrat). En effet cet article dispose que ‘’les conventions

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 28


légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites’’.
Le fondement de la Responsabilité Contractuelle est la sanction d’une violation
d’une loi particulière que l’on accepte de s’imposer, dès lors que l’on conclut
avec un tiers.
3.3.2) OBJET DE L’ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE
L’Assureur ‘’Responsabilité Civile’’ prend en charge les conséquences de la
responsabilité civile que l’Assuré peut encourir dans des circonstances déterminées,
vis-à-vis des tiers (tierces personnes).
L’Assureur indemnise donc la victime d’un dommage causé par l’Assuré et engageant
sa responsabilité, à condition que cette victime ne soit ni l’Assuré lui-même, ni ses
ascendants ou descendants, ni son conjoint, ni ses préposés ou salariés.
Il y a deux volets dans l’intervention de l’Assureur :
a) la réparation des préjudices :
Les Assureurs distinguent trois sortes de dommages susceptibles d’être
indemnisés :
- les dommages corporels : toute atteinte corporelle subie par une personne
physique.
En matière de Responsabilité Automobile, il existe divers types de
préjudices ; ils sont énumérés aux articles 258 à 266 du Code CIMA.
- les dommages matériels : toute détérioration ou destruction d’une chose ou
substance, toute atteinte physique à des animaux
- les dommages immatériels : tout préjudice pécuniaire résultant de la privation
de jouissance d’un droit (perte de loyer correspondant à des locaux détruits),
de l’interruption d’un service rendu par une personne ou un bien, ou de la
perte d’un bénéfice et qu’entraine directement la survenance d’un dommage
corporel.
b) la défense de l’Assuré :
- Défense civile
En cas d’action mettant en cause la responsabilité civile de l’Assuré, au titre
de dommages garantis par le contrat, l’Assureur :
- devant les juridictions civiles, commerciales ou administratives, assume la défense de l’Assuré,
dirige le procès et a le libre exercice des voies de recours,
- devant les juridictions pénales, si la ou les victimes n’ont pas été désintéressées, a la faculté de
diriger la défense ou de s’y associer et, au nom de l’assuré civilement responsable, d’exercer les
voies de recours.
- Défense pénale
En cas de poursuites dirigées contre l’assuré ou ses préposés à la suite de
dommages garantis par le contrat, l’Assureur assume leur défense devant les

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 29


juridictions répressives, les voies de recours étant laissées à leur seule initiative.

3.3.3) EXEMPLES DE POLICES GARANTISSANT LA RESPONSABILITE CIVILE

a) L’assurance Responsabilité Civile Automobile :


L’assurance automobile vise à titre principal l’assurance de la Responsabilité
Civile du fait de la circulation des véhicules terrestres à moteur. Cette assurance
est obligatoire pour garantir l’assuré contre les conséquences des accidents,
incendies ou explosions causés aux tiers ainsi que pour les dommages causés par
la chute des objets ou produits transportés.
Détail important dans le Code CIMA : les membres de la famille du
conducteur ou de l’assuré sont considérés comme des tiers
b) La Responsabilité Civile Chef de Famille :
Les responsabilités garanties sont notamment les suivantes :
- le fait personnel
- le fait des personnes dont l’assuré est reconnu civilement responsable dont :
- les vols commis par les enfants mineurs
- la conduite d’un véhicule-jouet par les enfants mineurs
- le fait des animaux et des choses dont :
 les animaux domestiques
 les bicyclettes
 l’intoxication alimentaire
 les immeubles – résidence principale et/ou résidence secondaire
 les cours, jardins, clôtures
c) La Responsabilité Civile Chef d’Entreprise :
- pendant travaux (ou en cours d’exploitation)
- après travaux/après livraison (R.C. Produits)

3.4) LES ASSURANCES DOMMAGES : REGROUPEMENT DES ASSURANCES


DE DOMMAGES DIRECTS AUX BIENS ET DES ASSURANCES DE RESPONSABILITE

Il est possible de garantir dans un même contrat à la fois les dommages que l’assuré peut éprouver et
les responsabilités pouvant être mises à sa charge.
L’illustration en est donnée par la police incendie que nous examinons ci-après.

3.4.1) DEFINITION DES GARANTIES


Au titre des garanties, sont couverts ceux des dommages que le preneur d’assurance a choisi de

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 30


garantir, résultant d’un évènement cité dans la police.
Ces garanties s’exercent :
 pour des dommages survenant aux lieux indiqués dans le contrat ou en tous lieux s’il s’agit
de l’assurance de la responsabilité à l’égard des tiers.
 sous réserve des exclusions prévues dans le contrat.
Elles s’étendent aux dommages causés par l’intervention des secours et par les mesures de
sauvetage à l’occasion d’un évènement garanti, qu’il survienne dans les biens assurés ou dans
ceux d’autrui.

1. GARANTIE DE BASE
Sont garantis les dommages résultant des évènements suivants, que ces évènements dans les biens
assurés ou dans ceux d’autrui.
- INCENDIE
- EXPLOSION, ainsi que le coup d’eau des appareils à vapeur.
- CHUTE DE LA FOUDRE

2. GARANTIES OPTIONNELLES
Peuvent être garantis, moyennant mention expresse aux Conditions Particulières.
A- Les dommages aux appareils électriques, c’est-à-dire :
 l’incendie ou les explosions prenant naissance à l’intérieur de ces objets,
 les dommages d’ordre électrique.
Cette garantie est accordée aux Conditions de l’Annexe dite P9 (Garantie des
accidents aux appareils électriques) qui doit être jointe au contrat.
B- Les dommages causés par le d’un véhicule terrestre à moteur identifié

C- Les dommages autres que ceux d’incendie ou d’explosion, causées par le choc ou la
chute de tout ou partie d’un appareil de navigation aérienne ou d’un engin spatial ou encore
d’objets tombant de ceux-ci.

D- Les dégâts des eaux, c’est-à-dire :


Les dommages matériels occasionnés par des fuites d’eau accidentelles provenant exclusivement :
- des conduites non souterraines,
- de tous appareils fixes à effet d’eau, de vapeur ou de chauffage,
- de la rupture ou de l’engorgement des chêneaux ou des conduites d’évacuation des eaux
pluviales,
- des infiltrations au travers des toitures, terrasses, balcons ou des ciels vitrés.
E- Les tempêtes, ouragans et cyclones :
Sont garantis les dommages aux biens assurés ayant eu pour cause déterminante l’action du vent dû
aux tempêtes, ouragans ou cyclones ainsi que le choc d’un corps renversé ou projeté par le vent dû à
ces phénomènes.
En cas de construction et à titre de complément de preuve, l’assuré devra produire une attestation de
la station de la météorologie nationale la plus proche du lieu du sinistre indiquant qu’au moment du

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 31


sinistre le vent dépassait la vitesse de 100 km/heure.
Cette garantie s’étend en outre aux dommages de mouille causés par la pluie lorsque cette pluie
pénètre à l’intérieur du bâtiment assuré (ou renfermant les biens assurés) du fait de dommages
matériels causés audit bâtiment par l’action du vent dû aux tempêtes, ouragans ou cyclones, sous
réserve que les dommages de mouille aient pris naissance dans les 48 heures suivants le moment de
la survenance des dommages matériels au bâtiment. Sont considérés comme constituant un seul et
même sinistre les dommages survenu dans les 48 heures qui suivent le moment où les biens assurés
ont subi les premiers dommages.

3-4-2 DOMMAGES ASSURABLES

Les garanties accordées par le contrat s’exercent exclusivement pour ceux des dommages dont
l’assurance, proposée ci-après, est expressément mentionnée aux Conditions Particulières.

1. Dommages matériels

Peuvent être assurés, qu’il s’agisse de la garantie de base ou des garanties optionnelles, les
dommages matériels atteignant les biens suivant, appartenant à l’assuré ;

A- les bâtiments ainsi que tous leurs aménagements et installations qui ne peuvent en être
détachés sans être détérioré la construction.

Sont assimilés à ces biens et doivent être compris dans le capital garanti à cet article des
Conditions Particulières, les aménagements immobiliers ou mobiliers tels que les installations
privatives de chauffage ou de climatisation ainsi que tout revêtement de sol, de mur et de
plafond :

 qui ont été réalisés aux frais du propriétaire,


 ou qui, réalisés aux frais d’un locataire sont devenus la propriété du bailleur.

Les aménagements réalisés aux frais d’un locataire deviennent la propriété du bailleur :
 soit dès leur réalisation si le bail le prévoit,
 soit à l’expiration du bail si celui-ci est muet sur ce point,
 soit au départ du locataire.
Ces mêmes règles sont applicables à l’occupant.

B- le mobilier personnel (y compris les objets de valeur sous réserve que leur valeur totale
n’excède pas la limite fixée dans la rubrique aux capitaux garantis).

Sont assimilés à ces biens et doivent être compris dans le capital garanti à cet article des Conditions
Particulières, les aménagements immobiliers tels que les installations privatives de chauffage ou de
climatisation, les revêtements de sol, de mur et de plafond que le locataire a réalisé à ses frais ou
repris avec un bail en cours, dès lors qu’ils ne sont pas devenus la propriété du bailleur. Tel est le
cas, en cours de bail, des aménagements réalisés par un locataire lorsque le bail ne contient aucune
disposition sur ce point.
Ces mêmes règles sont applicables à l’occupant.

C- le matériel (sauf les supports d’informations qui peuvent être couverts en souscrivant les
assurances proposées).

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 32


Sont assimilés à ces biens et doivent être compris dans le capital garanti à cet article des Conditions
Particulières, qu’ils soient meubles ou immeubles, les aménagements tels que définis au § B ci-
dessus ainsi que les équipements à usage professionnel, commercial ou industriel suivant :
informatiques, électroniques, de télécommunication, d’essais, de sécurité, de lavage et manutention
ainsi que les transformateurs et installations électriques.

D-Les marchandises*

C’est-à-dire tous objet destinés à être transformés ou vendus (matières premières, produits semi
œuvrés, produits finis) ainsi que les approvisionnements et les emballages se rapportant à la
profession de l’assuré.

2. Frais et pertes

Peuvent être assurés les frais et pertes suivant dans la mesure où ils résultent de dommages matériels
assurés :

A- les frais de démolition et de déblai ainsi que les frais exposés à la suite des mesures
conservatoires imposées par décision administrative.

Cette assurance s’étend aux frais de destruction ou de neutralisation avant mise en décharge des
biens assurés, contaminés par une substance toxique à la suite d’un évènement garanti, imposée par
la Législation ou la Réglementation, ainsi qu’aux frais de transport, éventuellement jusqu’aux lieux
désignés par les Pouvoirs Publics pour l’accomplissement de ce traitement ou pour une mise en
décharge.

B- le coût de reconstitution des supports non informatiques d’informations appartenant à


l’assuré*.

On désigne par ‘’coût de reconstitution’’ les frais effectivement engagés aux fins suivantes

 la reconstitution ou le remplacement des supports matériels (papiers, films bois, métal…),


 la reconstitution (conception, étude …) de l’information ;
 le report de l’information ainsi reconstituée sur un support matériel identique ou équivalent à
celui qui a été endommagé ou détruit.
Ne relèvent pas de la présente assurance, mais peuvent être couverts au titre de celle mentionnée au §
C ci-après :
 les dommages résultant de la destruction ou de la détérioration des supports informatiques et
informations qu’ils contiennent intervenant dans l’élaboration des supports non informatiques
d’informations.
 les dossiers d’études et d’analyse informatiques.

C- les frais de duplication des supports informatiques d’informations, y compris les dossiers
d’étude et d’analyse, appartenant à l’assuré.
On désigne par ‘’frais de duplication’’ les frais effectivement engagés aux fins suivantes :

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 33


 Le remplacement des supports matériels (disques disquettes, bandes…) par un support
identique ou équivalent ;
 Le report des informations sur ce support, étant entendu que seuls seront pris en charge les
frais correspondant à la simple copie automatique d’un double sur un support identique ou
équivalent au support d’informations endommagé ou détruit.

D- les honoraires de décorateurs, de bureaux et de contrôle technique et d’ingénierie dont


l’intervention serait nécessaire, à dire d’expert, à la reconstruction ou à la réparation des biens
sinistrés.

E- aux conditions fixées par une clause appropriée, les frais nécessités par une mise en état du
bâtiment en conformité avec la législation et la Réglementation en matière de construction en
cas de reconstruction ou de réparation de l’immeuble.

F- les frais de déplacement et de relogement rendus indispensables à la suite d’un sinistre, c’est-à-
dire :
a) les frais de déplacement et de réinstallation des objets garantis au contrat, les frais de
garde-meubles (transport compris)
b) éventuellement, le loyer ou l’indemnité d’occupation exposée par l’assuré pour se
réinstaller temporairement dans les conditions identiques. Le loyer ou l’indemnité
d’occupation payée antérieurement au sinistre par l’assuré locataire ou occupant, ou bien
la valeur locative des locaux occupés par le propriétaire viendra sn déduction de
l’indemnité due au titre de cette garantie.
G- la perte d’usage représentant tout ou partie de la valeur locative des locaux occupés par le
propriétaire ou le locataire responsable en cas d’impossibilité pour lui d’utiliser temporairement
tout ou partie de ces locaux.

H- La perte de loyers c’est-à-dire le montant des loyers des locataires dont l’assuré, peut comme
propriétaire, se trouver légalement privé.

I- la perte financière résultant pour le locataire ou l’occupant des frais qu’il a engagés pour réaliser
les ménagements immobiliers ou mobiliers tels que les installations privatives de climatisation ainsi
que tout revêtement de sol, de mur et de plafond, et qui seraient devenus la propriété du bailleur dès
lors que, par le fait du sinistre,
 Il y a résiliation de plein droit du bail ou cessation de l’occupation,
 Ou, en cas de continuation du bail ou de l’occupation, refus du propriétaire de reconstituer les

aménagements tels qu’ils existaient au moment du sinistre.

J- les pertes indirectes qui peuvent être couvertes aux conditions fixées par les clauses ad-hocs.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 34


K- le remboursement des honoraires d’expert :
L’assureur garantit, en cas de sinistre, le remboursement des frais et honoraires de l’expert qu’il aura
lui-même choisi et nommé conformément aux dispositions des Conditions Générales.
Le montant de ce remboursement ne pourra jamais excéder :
 ni la limite de remboursement calculée en application du barème en vigueur sur le territoire
national au jour du sinistre
 ni le montant des horaires réellement payés s’ils sont inférieurs à la limite de remboursement
calculée comme indiquée ci-dessus.
 ni le montant de l’indemnité de sinistre.
La présente garantie ne s’applique pas aux pertes indirectes.

3- Responsabilités
Peuvent être assurés si mention en est faite aux Conditions Particulières, les conséquences
pécuniaires des responsabilités suivantes découlant des textes légaux ou réglementaires dans la
mesure où elles résultent d’un événement garanti atteignant les biens objets du contrat, que l’assuré
en soit le propriétaire, le locataire ou le gardien.

3.1 Responsabilité du locataire ou de l’occupant à l’égard du propriétaire des biens

A- responsabilité locative ‘’bâtiment’’ (risques locatifs) :

La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de locataire ou d’occupant des bâtiments, peut encourir à
l’égard de leur propriétaire pour des dommages matériels causés à ces biens (articles 1302, 1732,
1734 et 1735 du Code Civil).

B- responsabilité locative matériel et mobilier :

La responsabilité que l’assuré peut encourir à l’égard du propriétaire du matériel et du mobilier qui
sont loués ou qui sont mis à mis à sa disposition pour des dommages matériels causés à ces biens
(article 1302, 1732, 1733,1734 et 1735 du Code Civil).

C- responsabilité ‘’trouble de jouissance’’ :

La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de locataire, peut encourir à l’égard du propriétaire pour
des dommages matériels occasionnés à un ou plusieurs colocataires et les dommages immatériels qui
en sont la conséquence.

D-responsabilité ‘’perte de loyers’’ :

La responsabilité que l’assuré peut comme locataire encourir à l’égard du propriétaire pour le loyer
de ses locaux, pour celui de ses colocataires et pour la perte d’usage des locaux occupés par le
propriétaire. Cette garantie ne s’exerce que pendant le temps nécessaire à dire d’expert, à la remise
en état des locaux sinistrés et dans la limite d’une durée d’un an à compter du jour du sinistre.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 35


3.2 Responsabilité du propriétaire à l’égard du locataire

A- recours des locataires :

La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de propriétaire, peut encourir à l’égard des locataires
pour des dommages matériels causés à leurs biens par suite de vice de construction ou de défaut
d’entretien de l’immeuble (article 1721 du Code Civil).

Cette garantie s’étend aux frais de déplacement et de relogement que seraient amenés à exposer les
locataires atteints par le sinistre.

B- responsabilité ‘’trouble de jouissance’’ :

La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de propriétaire, peut encourir pour des dommages
matériels occasionnés à un ou plusieurs colocataires et les dommages immatériels qui en sont la
conséquence (article 1719 du Code Civil).

3.3 Responsabilité du locataire d’ouvrage ou du déposition

La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de locataire d’ouvrage ou de déposition, peut encourir à


l’égard des propriétaires du mobilier, des matériels, des marchandises ou des véhicules qui lui ont été
confiés ou qu’il a reçus en dépôt pour des dommages matériels causés à ces biens (articles 1789,1927
et suivant du Code Civil).

3.4 Assurance pour le compte de qui il appartiendra

L’assuré peut garantir, pour le compte de qui il appartiendra, les bâtiments, le mobilier, le matériel,
les marchandises et les véhicules dont il est détenteur ou dépositaire. Cette assurance joue d’abord
comme une assurance de responsabilité ou comme une assurance de choses si la responsabilité de
l’assuré n’est pas engagée.

Les assurances de responsabilités ci-dessus peuvent être étendues aux dommages immatériels*
qui sont la conséquence de dommage matériels occasionnés aux biens de cocontractants ou de
tiers.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 36


3-5 Responsabilité de l’assuré à l’égard des tiers : recours des voisins et des tiers

La responsabilité que l’assuré peut encourir pour des dommages matériels causés aux biens de tiers et
pour les dommages immatériels qui en sont la conséquence (articles 1382, 1383 et 1384 du Code
Civil).

3-4-3 EXCLUSIONS

Les exclusions 1.B7, 1.B.9, 1.B.10, 2 à 5 ci-après ne concernent pas les assurances de
responsabilités.
1. Exclusions applicables à toutes les garanties accordées par le contrat.
A- Ne sont pas garantis :
1) les dommages corporels*
2) les dommages intentionnellement causés ou provoqués par l’assuré ou avec sa
complicité ainsi que par les mandataires sociaux de l’assuré lorsqu’il s’agit d’une
personne morale.
- les dommages occasionnés par un des événements suivant :
*guerre étrangère : il appartient à l’assuré de prouver que le sinistre résulte
d’un fait autre que celui de la guerre étrangère ;
*guerre civil : il appartient à l’assureur de prouver que le sinistre résulte de ce
fait.
- les dommages ou aggravation des dommages causés par :
*des armes ou engins destinés à exploser par modification de structure du
noyau de l’atome ;
*tout combustible nucléaire, produit ou déchet radioactif, ou par toute autre
source de rayonnements ionisants et qui engagent la responsabilité exclusive
d’un exploitant d’installation nucléaire, ou trouvent leur origine dans la
fourniture de biens ou de services concernant une installation nucléaire à
l’étranger, ou frappent directement une installation nucléaire.

*toute source de rayonnement ionisants (en particulier tout radio isotope,


utilisés ou destinés à être utilisés hors d’une installation nucléaire dont
l’assuré ou toute personne dont il répond, a la propriété, la garde ou l’usage,
ou dont il peut être tenu responsable du fait de sa conception, de sa
fabrication ou de son conditionnement.

*les sanctions pénales et leurs conséquences.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 37


*Les conséquences d’engagements contractuels pris par l’assuré dans la
mesure où elles excèdent celles auxquelles il serait tenu en vertu des textes
légaux ou règlementaires.

B- Ne sont pas garantis, sauf convention contraire :


1. les dommages occasionnés par les grèves, émeutes et mouvements populaires, les actes
de vandalisme, d’insurrection et de rébellion
2. les dommages, autres que ceux d’incendie couverts au titre de la garantie de base (3-4-1,
§ 1), résultant de la pression d’un gaz ou d’un fluide introduit volontairement dans une
installation à l’occasion d’essais.
3. les dommages résultant de vols y compris ceux perpétrés à l’occasion d’un évènement
garanti.
4. les dommages occasionnés directement ou indirectement, même en cas d’orage, par les
eaux de ruissellement, l’engorgement et le refoulement des canalisations enterrées* et
des égouts, par le inondations, les raz de marée, les marées, les débordements de sources,
de cours d’eau et, plus généralement, par la mer et autres plans d’eau naturels ou
artificiels, par un tremblement de terre, une éruption volcanique, l’effondrement,
l’affaissement ou le glissement du sol, les coulées de boues, chutes de pierres et autres
cataclysmes.
5. les conséquences pécuniaires de la responsabilité que l’assuré peut encourir, même à
l’occasion d’un évènement garanti au titre du contrat, pour les dommages causés aux
voisins ou aux tiers par émission, dispersion, rejet et/ou dépôt de toute substance solide ,
liquide ou gazeuse polluant le sol, l’atmosphère, les eaux, y compris la nappe phréatique,
la flore et la faune.
6. les dommages suivants s’ils ne résultent pas de dommages matériels couverts au titre de
la garantie de base (3-4-1 ; §1) ou de la garantie optionnelle définie au 3-4-1-2 §D :
*conséquences pécuniaires de responsabilités mentionnées au 3-4-2 paragraphe 3 ;
*frais et pertes suivants, mentionnés au 3-4-2§ 2, subis par l’assuré :
- frais de déplacement et de relogement,
- perte d’usage,
- perte de loyers,
- perte indirectes,
7. les frais exposés par l’assuré, pour remédier à un vice propre ou à un défaut de
fabrication. Restent toutefois garantis les dommages de le nature de ceux couverts au
titre du contrat qui, dans leur origine ou leur étendue, résultent d’un vice propre ou
d’un défaut de fabrication, y compris les dommages atteignant la partie d’un bien viciée
ou défectueuse.
8. les dommages, autres que ceux d’incendie ou d’explosion couverts au titre de la

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 38


garantie de base (3-4-1§1), causés aux biens assurés par leur fermentation ou leur
oxydation.
9. les dommages aux biens suivants dont l’assuré est propriétaire :
*les appareils à vapeur pour des dommages consistant en crevasses et fissures dues
notamment à l’usure et aux coups de feu ;
*le terrain, les pelouses, les arbres et plantations, las clôtures et les ouvrages de génie
civil.
*les fonds et valeurs* de toute nature.
Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, ces biens peuvent être couverts.
Dans ce cas, cette exclusion est sans objet.

*les véhicules terrestres à moteur ainsi que leurs remorques et semi-remorques dont la
mise en circulation est soumise à l’obligation d’assurance de responsabilité civile
instituée par le Code CIMA (article 200)
*les marchandises périssables pour des dommages ayant eu pour cause déterminante la
détérioration, la destruction, l’arrêt ou le dysfonctionnement de l’installation assurant le
maintien des conditions de leur conservation pour quelque cause que ce soit.

Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, ces marchandises peuvent être
couvertes pour des dommages résultant d’un défaut ou de l’arrêt du matériel * assurant le
maintien des conditions de conservation, consécutif à un dommage matériel causé à un bien
assuré par un des évènements couverts au titre des garanties définies à l’article premier §1.
Dans ce cas, cette exclusion est réputée modifiée comme suit :
‘’Les marchandises périssables’’ pour des dommages ayant eu pour cause déterminante
la détérioration, la destruction, l’arrêt ou le dysfonctionnement de l’installation assurant
le maintien des conditions de leur conservation, pour toute autre cause qu’un dommage
matériel causé à un bien assuré par un évènement couvert au titre des garanties
préalablement définies (3-4- 1§1).

10. les supports d’informations de toute nature.


Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, les dommages à ces biens ainsi
que certaines de leurs conséquences peuvent être couverts en souscrivant celle des garanties
mentionnées au 3-4-2, §§ 2-B et 2-C qui correspond à la nature des supports d’informations.
Dans ce cas, il convient de limiter la présente exclusion aux supports d’informations que le
preneur d’assurance n’aurait pas choisi de garantir, et d’en compléter le texte comme suit :
Frais suivants, exposés par l’assuré :
*frais de reconstitution des informations contenues sur des supports informatiques* ;
*frais exposés pour enregistrer sur un support informatique des informations qui

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 39


existaient, avant le sinistre, sur un support non informatique d’information*.

11. les dommages occasionnés par :


*les grèves, émeutes et mouvements populaires, les actes de vandalisme, d’attentats,
d’insurrection et de rébellion ;
*des éruptions de volcans, tremblements de terre, glissements ou affaissements de
terrain, avalanches, inondations, raz-de-marée, ou autres cataclysmes naturels ;
*la pollution de l’atmosphère, de la terre et des eaux ;
Les déchets, diminutions et pertes subis par la chose assurée et qui proviennent de son
vice propre ;
2. Exclusions applicables à la garantie de base (paragraphe 3-4-1§1)

A- Ne sont pas garantis :


*les dommages résultant des évènements suivants :
*l’explosion de compresseurs, moteurs, turbines et d’objets ou structures gonflables ;
*les déformations sans rupture causées à des récipients ou réservoirs par une explosion
ayant pris naissance à l’intérieur de ceux-ci.
B- Ne sont pas garantis, sauf convention contraire :
*les dommages résultant d’un incendie ou d’une explosion causé par un tremblement de
terre ou une éruption volcanique.
*les dommages suivants subis par les matériels électriques et électroniques et leurs
accessoires, ainsi que les canalisations électriques :
- les dommages d’incendie ou d’explosions à moins qu’ils ne résultent de dommages
d’incendie ou d’explosion couverts au titre de la garantie de base (3-4-1, §1) et atteignant
un objet voisin ;
- les dommages causés par la chute de la foudre, ainsi que les conséquences pécuniaires
de la responsabilité que l’assuré peut encourir à l’égard du propriétaire de tels biens
pour des dommages de la nature de ceux visés par la présente exclusion.

Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, certains de ces dommages peuvent
être couverts en souscrivant la garantie mentionnée au 3-4-1, §2A, accordée aux conditions
de l’Annexe dite P9 (Garantie des accidents aux appareils électriques) qui doit être jointe au
contrat. Dans ce cas, l’exclusion ci-dessus est sans objet.
3. Exclusions applicables à la garantie des dommages causés par le choc d’un véhicule terrestre
identifié (3-4 1, §2B)

*les dommages occasionnés par les véhicules dont l’assuré est propriétaire ou usager
*les dommages subis par tout véhicule et son contenu.

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 40


4. Exclusions applicables à la garantie des dégâts des eaux (3-4-1, §2D)

A- Ne sont pas garantis :


*les dommages causés par les fuites accidentelles des installations d’extinction
automatique à eau, type sprinklers (y compris celles dues au gel ainsi que le gel de ces
installations)

B- Ne sont pas garantis, sauf convention contraire :


Les dommages causés aux chêneaux, aux conduites d’évacuation d’eaux pluviales, aux
appareils fixes à effet d’eau ou de vapeur ou de chauffage et aux conduites.
Les frais que nécessiteraient les recherches de fuites, les dégorgements, les réparations,
déplacements ou remplacements des chéneaux, conduites ou appareils.

La réparation des éléments de construction assurant le couvert du bâtiment.

5. Exclusions applicables à la garantie des dommages causés par l’action du vent dû aux
tempêtes, ouragans ou cyclones (3-4-1, § 2 E)

Ne sont pas garantis, sauf convention contraire :


*les dommages résultant d’un incendie ou d’une explosion causé par un évènement
couvert au titre de ces garanties ;
*les dommages résultant d’un défaut de réparations ou d’entretien indispensables
incombant à l’assuré (tant avant qu’après sinistre) sauf cas de force majeure ;
*les dommages aux bâtiments suivants et à leur contenu
- bâtiments dont la construction ou la couverture comporte, en quelque proportion que
ce soit, des plaques de toute nature non posées et non fixées selon les règles de l’art ;
- bâtiments clos au moyen de bâches ou dont la construction ou la couverture comporte,
en quelque proportion que ce soit, des matériaux tels que carton ou feutre bitumé, toile
ou papier goudronné, feuille ou film de matière plastique, non fixés sur panneaux ou
voligeage jointifs selon les règles de l’art.
- bâtiments non entièrement clos et couverts, et à leur contenu.
*les dommages :
-aux volets et persiennes, aux gouttières et chêneaux, aux enseignes et panneaux
publicitaires, aux panneaux solaires, aux antennes de radio et de télévision, aux fils
aériens et à leur support ;
- aux éléments ou parties vitrés de construction ou de couverture (tels que vitres,
vitrages, vitraux, glaces châssis, vérandas, marquises, serres) ainsi que ceux résultant de

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 41


leur destruction partielle ou totale.
Toutefois, le bris des volets, des persiennes, des gouttières, des chêneaux et des éléments
ou parties vitrés de construction ou de couverture est couvert lorsqu’il est la
conséquence de la destruction partielle ou totale du reste du bâtiment ;
*les dommages au matériel, au mobilier personnel, aux marchandises, aux animaux ou
aux récoltes lorsque ces biens se trouvent en plein air.
*les dommages occasionnés par le vent aux constructions dont les éléments porteurs ne
sont pas ancrés selon les règles de l’art dans des fondations, des soubassements ou dès de
maçonnerie, ainsi que les dommages au contenu de telles constructions.

IV- RESUME

L’opération ou le mécanisme de l’assurance se caractérise par un acte juridique et


commercial :
Le contrat.
Le contrat se construit sur :
 Des principes
 La notion de risque
 La confection de garantie
 Des évènements exclus

4-1 Les principes

 La bonne foi : déclaration de l’assuré


 L’autonomie de la volonté des parties
 La notion d’aléa : événement fortuit, soudain et extérieur à l’objet de l’assurance
 Le principe indemnitaire : le règlement du sinistre ne peut être une source
d’enrichissement
 La mutualisation : les primes payées permettent de régler les sinistres

4-2 La notion de risque

L’assurance a pour but de couvrir des risques.


On distingue 4 :
 Les risques d’assurance de responsabilité civile
 Les risques d’assurance de dommages
 Les risques d’assurance de personnes
 Les risques d’assistance

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 42


4-3 La confection des garanties (Pour mémoire)

4-4 Les évènements exclus


Il s’agit d’exclusions générales et classiques à tout contrat :
Pour des raisons morales :
 Le fait intentionnel de l’assuré
 La faute de la victime
 La force majeure
Pour des raisons économiques :
 L’incapacité financière de sociétés d’assurance à répondre aux dommages
occasionnés par des évènements d’une importance, d’une intensité et d’une
extrême gravité.
 Les catastrophes naturelles
 Les risques atomiques
 La guerre étrangère, la guerre civile, les émeutes, les mouvements
populaires

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 43


CHAPITRE III – L’INDUSTRIE DES ASSURANCES

L’Assurance ayant déjà été définie dans les développements antérieurs, nous parlerons ici
essentiellement des partenaires du contrat d’assurance c’est-à-dire les entreprises d’assurances, les
intermédiaires et les assurés. Nous parlerons également du contrôle de l’Etat et des enjeux
économiques de l’assurance.

A) LES ENTREPRISES D’ASSURANCE


Elles peuvent être classées selon différents critères ; nous retiendrons celui de l’objectif. De ce
point de vue, on distinguera les Sociétés commerciales (qui sont à but lucratif) des Sociétés
non commerciales qui visent essentiellement le service qu’elles rendent à leurs membres.
Les Sociétés commerciales sont généralement constituées sous forme des sociétés anonymes.
Dans la catégorie des entreprises non commerciales, se trouvent les sociétés mutuelles, les
sociétés à forme mutuelle (article 330 du Code CIMA) et les sociétés tontinières (article
331 du Code CIMA).
Les Sociétés non commerciales illustrent mieux que les sociétés commerciales le mécanisme
de la compensation des risques au sens d’une mutualité, soit parce que leurs sociétaires sont
en même temps les assurés, soit parce que l’excédent d’exploitation est souvent redistribué
aux adhérents (dans les conditions fixées par leurs statuts).

B) LES INTERMEDIAIRES D’ASSURANCE


L’on en distingue deux grands types, à savoir les agents généraux et les courtiers, tous deux
rémunérés à la commission.

1- LES AGENTS GENERAUX


Ils sont des mandataires des sociétés d’assurance et sont liés à ces dernières par des traités de
nomination qui précisent les conditions de collaboration entre l’agent général et la compagnie.
Ces traités de nomination fixent les taux de commissions pour les affaires que l’Agent apporte
et peuvent délimiter la circonscription géographique dans laquelle l’agent général est autorisé
à intervenir.
L’agent général réserve en priorité sa production à la société qui l’a nommé dans la
souscription et les branches où il a mandat pour la représenter. L’on dit à ce titre qu’il y a
exclusivité de production.

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2- LES COURTIERS
Les Courtiers d’assurance sont des commerçants sans qu’il y ait lieu de distinguer suivant que
les actes qu’ils accomplissent sont civils ou commerciaux. Contrairement aux agents
généraux, ils interviennent en tant que mandataires des assurés.
Les courtiers peuvent placer leurs affaires auprès de l’entreprise de leur choix.
On notera que le courtier doit à l’assuré une obligation de conseil.
Il y a incompatibilité entre la profession d’Agent général et celle de Courtier. Cela est précisé dans
les derniers paragraphes de l’article 532 du Code CIMA, ‘’Il est interdit aux agents généraux de
gérer et d’administrer directement ou par personne interposée, un cabinet de courtage et plus
généralement un intérêt quelconque dans un tel cabinet. La même interdiction s’applique par
réciprocité aux Courtiers et Sociétés de courtage’’.

C) LES ASSURES ET BENEFICIAIRES DE CONTRAT


- l’Assuré : c’est la personne physique ou morale sur la tête ou sur les intérêts de laquelle
repose une assurance.
Il peut s’agir de l’assuré lui-même qui souscrit pour son propre compte.
Mais il existe des contrats d’assurance qui sont souscrits pour le compte d’autrui. Dans
ce cas, on a d’une part le souscripteur, et d’autre par l’assuré.
- le Souscripteur : c’est la personne physique ou morale qui demande l’établissement du
contrat, le signe et s’engage à en payer les primes.
- le Tiers : pour mémoire
- le Bénéficiaire : pour mémoire

D) L’ETAT : LE CONTROLE DE LA SOLVABILITE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE


Les entreprises d’assurances sont soumises au contrôle de l’Etat et leurs statuts sont
étroitement réglementés.
Le contrôle de l’Etat s’exerce dans l’intérêt des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de
contrats d’assurance et de capitalisation (article 300 du Code CIMA).
Il s’agit d’un contrôle technique portant sur la solvabilité et d’un contrôle administratif.
Au-delà de l’opération d’assurance, le contrôle de l’Etat vise à encourager, surveiller et
orienter l’épargne collectée par les investisseurs institutionnels que sont les entreprises
d’assurances.
L’épargne dégagée par les sociétés d’assurances est placée selon des règles édictées par le
Code CIMA.
En effet les entreprises d’assurances ont l’obligation de constituer des provisions techniques
suffisantes pour garantir le règlement intégrale de leurs engagements vis-à-vis des assurés ou
bénéficiaires de contrat (article 334 du Code CIMA).

COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A 45


Les dispositions législatives reconnaissent plusieurs types de provisions dont les plus importants
sont :
- la Provision pour Risques e En Cours (PREC)
- la Provision pour Sinistre à Payer (PSAP)
- la provision Mathématique pour les sociétés –vie.

1) Les provisions pour risques en cours


Les Sociétés pratiquant des opérations de répartition doivent passer des provisions pour
risques en cours (Art. 334-8 du Code CIMA) destinées à couvrir les risques et les frais
généraux afférents, pour chacun des contrats à prime payable d’avance, à la période comprise
entre la date de l’inventaire et la prochaine échéance de prime ou, à défaut, le terme fixé par le
contrat. Leur mode de calcul est fixé à l’article 334-10 du Code CIMA et le montant
minimum de la PREC à constituer est obtenu par la méthode de 36% : méthode imposée par le
législateur.

2) Les provisions pour sinistres à payer


Les sociétés d’assurances par répartition doivent aussi constituer des provisions au titre des
sinistres restant à régler à la clôture de l’exercice, qui font l’objet d’une évaluation selon les
modalités indiquées aux articles 334-12 et 334-13 du Code CIMA.

3) Les provisions mathématiques


Ce sont des provisions constituées par les sociétés-vie. Elles se définissent comme étant la
différence entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l’assuré et l’assureur.
Article 334-3 à 334-6 du Code CIMA.

E) LE ROLE ECONOMIQUE ET FINANCIER DE L’ASSURANCE

Nous pouvons circonscrire l’importance de l’assurance dans une économie en deux grands points :
1- Sur le plan social
En rappel, le besoin d’assurance est né de la prise de conscience par les personnes physiques et
morales de leurs expositions à des risques qu’elles ne peuvent pas maîtriser et dont elles jugent
préférable de transférer la gestion à des spécialistes. Ainsi, l’assureur, de par son activité préserve le
patrimoine national.
Dans une économie nationale globale, l’intervention de l’assurance garantit la restauration des
patrimoines détruits ou affectés par la réalisation accidentelle des risques.
Donc, en tant qu’apporteur de sécurité, l’assurance :
- Garantit la réalisation des projets, donc favorise la création des emplois ;
- Réduit les perturbations consécutives à des accidents en versant aux assurés et bénéficiaires

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des contrats d’assurance des prestations en terme d’indemnité.
Le grand industriel américain Henry FORD a déclaré : « Sans assurance, aucun capitaliste
n’investirait des millions pour construire de pareils building (gratte-ciel…) qu’un simple mégot de
cigarette peut détruire en cendres ».

2- Sur le plan économique et financier


La comptabilité nationale classe les sociétés d’assurance parmi les investisseurs institutionnels. En
effet, l’importance des primes qu’elles collectent montre à l’évidence la capacité de ce secteur à
mobiliser des ressources et à investir sur le marché des capitaux (bourse).
C’est donc un moyen direct de protection des investissements même indirectement, l’assurance
permet de promouvoir ces investissements. En effet, les sommes importantes que les entreprises et
les physiques devraient consacrer pour faire face aux cas malheureux sont valablement par les
prestations attendues de l’assureur : Indemnités.
A ces fonctions, il faut ajouter la stimulation de la fonction de distribution de crédit des autres
institutions financières, notamment les banques. Ces dernières octroient d’autant plus facilement de
crédit que leurs créances sont protégées par des contrats d’assurances de décès, de caution,
d’insolvabilité ou l’assurance portant sur l’hypothèque des biens meubles ou immeubles. Aussi, il
faut compter avec les facilités offertes par l’assurance au commerce international (transport de
marchandises, crédit à l’exportation etc.).

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