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CYCLE DT-A
INTRODUCTION A
L’ASSURANCE
Par
Monsieur Thimotée GUEBRE
Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Assurances
(DESS-A)/Yaoundé
INTRODUCTION A L’ASSURANCE
I- DEFINITIONS
1.1 Le risque
1.2 Le sinistre
1.3 La mutualisation
1.4 La prime
II- DE L’IMPORTANCE DE LA STATISTIQUE
2.1 Statistique et loi des grands nombres
2.2 Applications de la loi des Grands Nombres à l’assurance
2.2.1 La détermination de la prime
2.2.2 Application de détermination de la prime
A) LA CLASSIFICATION REGLEMENTAIRE
IV- RESUME
4.1 Les principes
4.2 La notion de risque
4.3 La confection des garanties
4.4 Les évènements exclus
BIBLIOGRAPHIE
I) DEFINITION
1.1) LE RISQUE
C’est un événement dommageable de réalisation incertaine.
Il peut aussi s’agit d’un évènement de réalisation certaine, mais à une date inconnue.
C’est l’éventualité (de survenance) de l’évènement aléatoire couvert par l’assurance.
Nous pouvons noter que le concept d’assurance ne peut être séparé de la notion de
risque.
NB : Il convient de noter à toutes fins utiles que le mot risque peut avoir d’autres acceptions :
il désigne la personne ou la chose placée sous la garantie de l’assurance. Exemple une usine
assurée contre l’incendie constitue un ‘’risque incendie’’ et on précise même ‘’risque
industriel’’
Il désigne en assurance Incendie la classification des murs extérieurs. Exemple : on parle de
1er risque pour un bâtiment construit en dur.
1.2) LE SINISTRE
1.3) LA MULUALISATION
Par expérience, on sait que si le risque potentiel se réalise, les dommages dont s’accompagne
cette réalisation peuvent atteindre certaines personnes – ou certains biens – sur qui pesait la
menace ; d’autres personnes et d’autres biens (la grande majorité) seront épargnés.
Il y a donc une répartition possible de la charge de ces dommages potentiels entre tous ceux
qui redoutent la réalisation d’un même risque.
1.4) LA PRIME
C’est la somme payée par l’assuré en contrepartie des garanties accordées par l’assureur.
C’est le prix de vente du ‘’Produit Assurance’’ :
On connaît les principes de détermination du prix de vente d’un produit matériel.
Prix de vente = Prix de revient + Bénéfice
Une des particularités de l’assurance réside dans ce qu’on appelle l’inversion du cycle de
production.
En effet, à la différence d’un industriel, l’Assureur ne connaît pas à l’avance le prix de
revient de son produit, c’est-à-dire le coût total des paiements qui seront effectués au profit
des assurés victimes de sinistres garantis.
La difficulté en assurance réside donc dans le fait que l’Assureur doit prévoir le nombre
de sinistres qui auront lieu afin qu’ils soient compatibles avec le nombre de risques assurés. Il
doit faire à l’avance l’évaluation la plus exacte possible du nombre et du montant des sinistres
probables afin de pouvoir couvrir lesdits sinistres. Pour y parvenir, l’Assureur a recours d’une
part à des techniques mathématiques, en particulier le calcul des probabilités, et d’autre part à
la statistique.
En effet, à partir des statistiques des événements passés, le calcul des probabilités permet
à l’Assureur d’établir un montant de prime cohérent avec la masse de sinistres qu’il devra
couvrir.
Pour une meilleure compréhension du sujet, il est utile d’entamer un développement sur
le calcul des probabilités et la Loi des Grands Nombres.
L’information occupe une place importante dans la vie d’un individu, d’une unité
économique ou d’un pays. En effet, l’information permet de connaître la situation d’un fait et
N° de face Nombres
de dessus d’apparition Fréquence
(A) (B) (B/10)
1 2 0,2
2 1 0,1
3 1 0,1
4 2 0,2
5 1 0,1
6 3 0,3
Total 10 1
Supposons que maintenant le dé est lancé 6000 fois et les résultats soient les suivants :
N° de face Nombres
de dessus d’apparition Fréquence
(A) (B) (B/600)
1 990 0,165
2 1001 0,167
3 1006 0,168
4 998 0,166
5 1002 0,167
6 1003 0,167
Total 6000 1
6000 lancers est un large échantillon pouvant permettre de déduire que la probabilité d’apparition
de chaque face est la valeur limite de la fréquence d’apparition de chacune des six faces. Cette
valeur limite est de 0,1666… ou tout simplement 1/6. Avec ce dé on conclut avant même le lancer
du dé que chacune des faces à la même probabilité d’apparition soit 1/6. On dit que le dé est parfait.
Les résultats peuvent être différents si le dé n’est pas parfait, mais seul l’expérience du lancer
permet de donner les probabilités d’apparition des faces.
Il convient de signaler qu’un nombre de lancer supérieur à 6000 donnerait les mêmes
résultats car plus on lance plus on se rapproche des valeurs vraies limites.
Pour illustrer encore davantage cette loi, intéressons-nous à l’exemple suivant :
Supposons que le ministère de la santé du pays CIMA Vie décide de connaître la proportion de ses
habitants atteint d’une maladie X. Faute de moyens financiers, le ministère décide de procéder à un
sondage. Si 10 personnes sont interrogées, il est clair qu’on aura une proportion des malades qui
s’écarte de la proportion réelle des malades de la population toute entière. Mais si au lieu de 10, on
interroge 100 000 personnes, l’écart entre la proportion des malades de l’échantillon et celles de la
population totale sera réduit. Ainsi à partir d’une certaine taille n de l’échantillon, il n’y aura plus
d’écart significatif entre les deux proportions. Ce qui illustre bien la Loi des Grands Nombres.
𝒏
𝒇=
𝑵 (1)
En considérant que la charge totale des sinistres supportée par l’assureur est
égale à S, le coût moyen des sinistres sera :
𝑺
𝒄=
𝒏
(2)
La prime pure P payée par chaque assuré pouvant être définie comme la
contribution de chaque membre de la mutualité à la charge totale des sinistres,
l’assureur la détermine en répartissant cette charge sur les N assurés de la mutualité
qu’il gère.
Soit :
𝑺
COURS INTRODUCTION A L’ASSURANCE_CYCLE DT-A
𝑷= 9
𝑵
(3)
𝒏∗ 𝒄 𝒏
𝑷= = ∗𝒄 = 𝒇 ∗𝒄
𝑵 𝑵
La prime pure moyenne est donc le produit du coût moyen des sinistres par la
fréquence de leur survenance.
Ces deux paramètres sont indépendants et restent sujets à des variations, le
présent ne répétant jamais exactement le passé.
L’assureur doit donc suivre leur évolution pour apporter les corrections
nécessaires de tarif. L’élaboration des données statistiques doit donc être une tâche
permanente et suivie pour minimiser les écarts entre les prévisions et les réalisations
effectives.
Supposons que l’assureur dispose des statistiques suivantes en 2006 :
- Nombre total d’assurés de son portefeuille X : 1000
- Fréquence des sinistres : 10% (100 sur 1000 des assurés sont sinistrés)
- Coût moyen des 100 sinistres : 100 000 francs
Si au terme de ses opérations de surveillance de son portefeuille, l’assureur
constate que la fréquence d’apparition des sinistres évolue de 1% chaque année et que
1000 francs s’ajoutent au coût moyen de ces sinistres, alors il demandera la prime pure P
suivante n années après 2006 :
En 2006+n, on aura les statistiques suivantes :
- Fréquence : (10% + 1%)𝑛 = (0,11)𝑛
- Coût moyen : 100 000 + 1000*n
Ainsi la prime pure𝑷 = (𝟎, 𝟏𝟏)𝒏 × (𝟏𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟏𝟎𝟎𝟎∗ 𝒏).
Soit une société d’assurance dénommée IDEAL ASSUR qui vend des contrats
d’assurance automobile et dont le portefeuille est composé d’un ensemble de 10 000 assurés à
la fin de l’exercice 2006.
On considérera pour simplifier que tous les assurés ont souscrit la garantie obligatoire (la
Responsabilité Civile) sans les autres garanties facultatives.
L’assureur, compte tenu des informations statistiques dont il dispose, sait qu’au cours de
chaque année d’assurance, 8% des assurés sont sinistrés et que le coût moyen du sinistre
s’élève à 2 000 000 francs.
Au début de l’année 2007, il demandera à chacun des assurés la prime suivante :
Prime= 2 000 000 × 8% soit un montant de 160 000 francs.
A ce montant IDEAL ASSUR peut ajouter un coefficient de sécurité (avec pour
contrainte la présence de sociétés concurrentes sur le marché) s’il estime que son portefeuille
n’est pas très suffisant pour se rassurer de la variation de ces chiffres.
On terminera ce chapitre sur l’importance de l’information statistique en signalant que
d’autres options s’offrent à l’assureur pour se protéger contre les écarts inhérents à
l’utilisation des statistiques du passé :
En effet, la nécessité de constituer des ensembles homogènes explique également en
partie le recours à deux opérations techniques et juridiques qui permettent d’éviter que le
calcul des probabilités ne soit faussé par un nombre et/ou un montant excessif de sinistres.
Il s’agit d’une part de la coassurance et d’autre part de la réassurance.
LA COASSURANCE
C’est l’opération par laquelle plusieurs entreprises d’assurance Garantissent un même
risque, chacune d’entre elles prenant en charge une fonction convenue de ce risque sans
solidarité avec les autres.
Les risques faisant l’objet d’une coassurance sont garantis dans le cadre d’un contrat
unique appelé police collective, qui est rédigé par la société apéritrice et signé par la suite par
chacun des coassureurs et par l’assuré.
La Société Apéritrice (également appelé l’Apériteur) agit comme le mandataire des
coassureurs. En effet, non seulement elle établit le contrat, mais elle encaisse la prime et la
repartit entre les coassureurs. En outre, elle instruit et règle les sinistres pour le compte des
autres coassureurs, mais leur réclame par la suite le remboursement de leurs quotes-parts
respectives.
NB : En réalité dans la pratique courante, il peut exister d’autres modalités de recouvrement
des quotes-parts dues par les coassureurs.
Pour terminer le CHAPITRE I relatif aux Généralités, nous pourrions également donner de
l’assurance la définition suivante :
« L’Assurance est une opération par laquelle un Assureur organise en mutualité une multitude
d’assurés exposés à la réalisation de certains risques ; grâce à la masse commune des primes
collectées, l’Assureur indemnisera les membres de cette mutualité qui auront subi un
sinistre ».
L’on notera cependant que selon la nature des risques, il peut exister des particularités au
niveau du mode d’indemnisation.
Après ces définitions et notions générales, il convient de noter que l’assurance recouvre en
réalité de nombreuses catégories d’opération, ce qui nous amène à parler non pas de
l’assurance en général, mais plutôt des assurances.
A) LA CLASSIFICATION REGLEMENTAIRE
Traditionnellement on classe les assurances en deux catégories qui sont d’une part les
assurances de transport, et d’autre part les assurances terrestres.
La répartition habituelle des catégories ou ‘’branches’’ d’assurances et représentée par
schéma suivant :
de Personnes
Vie (A. sur la vie-A. Décès)
de Dommages
Accidents corporels (« individuelle »)
Maladie
de Biens/ou de Choses
Incendie, explosions, tempêtes, vol, de Responsabilité
bris de machines, dégâts des eaux, dommages corporels
bris de glaces, perte d’exploitation, dommages matériels
etc… dommages immatériels
Elles concernent aussi bien l’assurance des marchandises transportées (‘’Faculté’’) que
celles du moyen de transport (Corps de véhicule).
Ces assurances comprennent :
- les assurances des transports par voie maritimes
- l’assurance des transports par voie aérienne
- l’assurance des transports par voie fluviale
Les deux premières sont régies respectivement par la Convention de Bruxelles et la
Convention de Varsovie.
Ces assurances comprennent les assurances vie, l’assurance incendie, les assurances
accident, les assurances dites « risques divers », les assurances de transports terrestres.
Elles ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à sa personne, dans son
existence ou dans son intégrité physique.
Elles se divisent en deux catégories :
a) Les assurances dont l’exécution de garantie dépend de la durée de la vie humaine.
Cette catégorie comprend deux grands types de produits : les produits d’assurance décès
d’une part et les produits d’assurance vie d’autre part.
Les assurances en cas de décès sont celles par lesquelles l’assureur garanti le
paiement du capital assuré aux ayant droits (ou à tout bénéficiaire désigné au
contrat) si l’assuré décède avant une date convenue d’un commun accord entre les
parties et indiquée dans la police d’assurance.
Les assurances en cas de vie sont celles par lesquelles l’assureur garantit le
paiement à l’assuré le versement d’un capital ou d’une rente si ce dernier est
toujours vivant à la date stipulée dans le contrat.
b) L’assurance Accidents corporels (versement d’indemnités forfaitaires en cas d’accident
corporel) et l’assurance maladie.
Elles ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à son patrimoine, soit
directement (assurances de bien) soit indirectement (assurances de responsabilité).
a) les assurances de biens ont pour but d’indemniser l’assuré
des pertes matérielles qu’il subit directement dans son patrimoine ; elles réparent
notamment les dommages causés aux biens lui appartenant ainsi que certaines pertes
indirectes qu’il peut subir après un sinistre.
C’est la formule d’assurance la plus ancienne et la plus simple : le propriétaire d’un bien se protège
contre la réduction fortuite de la valeur de son patrimoine résultant de la détermination, de la
Dans d’autre cas, l’assurance de la responsabilité civile n’est pas légalement obligatoire, mais
elle est vivement recommandée ; c’est ainsi que le locataire répond presque toujours, de
l’incendie ou de l’explosion ayant endommagé le bâtiment loué, car il en est présumé
responsable.
S’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la
somme garantie, l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour l’excédent, et
supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention contraire.
L’Assureur est subrogé, à concurrence de l’indemnité versée, dans les droits de l’assuré contre
les tiers qui, par leur fait, ont causé le dommage indemnisé. Si par le fait de l’Assuré,
l’Assureur ne peut pas exercer son recours, l’Assuré en est responsable envers lui dans la
Pour illustrer la typologie décrite tout au long du paragraphe A ci-dessus, on peut se reporter
aux textes pour voir comment concrètement les opérations d’assurances sont classées dans le
Code CIMA.
Dans le Code CIMA, (article 328) les opérations d’assurances sont classées en branches de
la manière suivante :
Branches IARD
2 Maladie
a) prestations forfaitaires ;
b) prestations indemnitaires ;
c) combinaisons.
14 Crédit :
a) insolvabilité;
b) crédit à l’exportation;
c) vente é tempérament ;
d) crédit hypothécaire ;
e) crédit agricole.
15 Caution :
a) caution directe;
b) caution indirecte;
16 Pertes pécuniaires diverses :
a) risques d’emploi;
b) insuffisance de recettes (générale);
c) mauvais temps ;
d) pertes de bénéfices ;
e) persistance de frais généraux ;
f) dépenses commerciales imprévues ;
g) perte de la valeur vénale ;
h) pertes de loyers ou de revenus ;
i) pertes commerciales indirectes autres que celles mentionnées précédemment ;
j) pertes pécuniaires non commerciales ;
k) autres pertes pécuniaires.
17 Protection juridique:
18 Assistance :
Assistance aux personnes en difficulté, notamment au cours de déplacement.
19 (Réservé).
22 Opérations tontinières :
toutes opérations comportant la constitution d’associations réunissant des adhérents en vue
de capitaliser en commun leurs cotisations et de repartir l’avoir ainsi constitué, soit entre
les survivants, soit entre les ayant droits des décédés.
23 Capitalisation :
toute opération d’appel à épargne en vue de la capitalisation et comportant, en échange de
versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements détermines quant
à leur durée et à leur montant.
Il est possible de procéder à une classification des assurances selon un autre critère, celui
du mode de gestion. L’on distingue alors les assurances de répartition, des assurances de
capitalisation.
Selon l’article 1101 du Code Civil, ‘’le contrat est une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose’’.
Dans le cadre de l’assurance, il s’agit d’une convention passée entre une entreprise
d’assurance et un assuré (personne physique ou morale) en vue de matérialiser l’accord
conclu entre les deux parties et d’en définir toutes les modalités, de déterminer l’objet et les
conditions de l’assurance.
Au plan didactique, le contrat d’assurance peut être étudié sous plusieurs aspects,
notamment du point de vue juridique et du point de vue pratique.
a) Contrat consensuel
Le contrat d’assurance est un contrat dont la conclusion est parfaite de l’accord des parties, c’est-
à-dire dès la rencontre des volontés de l’Assureur et de l’Assuré.
Cependant ce caractère tend à s’estomper du fait de l’exigence d’un écrit (article 7 du Code
CIMA).
Même si celui-ci sert de moyen de preuve, la sanction de son défaut confère au contrat un
Par ailleurs, tout en confirmant le fait que le contrat d’assurance est un contrat de nature
consensuelle, on peut noter également que la réglementation y intervient de façon importante,
comme dans la plupart des contrats d’adhésion.
b) Contrat synallagmatique
Il met des obligations à la charge de chacune des parties contractantes, et leur confère des droits
réciproques.
Pour l’ASSUREUR :
- il est tenu avant la conclusion du contrat, de fournir une fiche d’information sur le prix,
les garanties et les exclusions (article 6 du Code CIMA).
- lors de la réalisation du risque ou à l’échéance du contrat, l’Assureur doit exécuter dans
le délai convenu la prestation déterminée par le contrat et ne peut être tenu au-delà
(Article 16 du Code CIMA). L’Assureur s’engage donc à garantir l’assuré et à régler les
sinistres.
Quant à l’ASSURE, il est obligé :
- de répondre exactement aux questions posées par l’Assureur, notamment dans le
formulaire de déclaration du risque ;
- de payer la prime aux époques convenues ;
- de déclarer tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l’Assureur.
Du fait de la réciprocité des obligations, le non-respect par l’une des parties de ses obligations
décharge l’autre de ses obligations ; on comprend aisément que l’obligation de l’Assureur ne
soit plus due à l’Assuré qui n’a pas respecté les siennes.
C’est ainsi qu’un assuré qui n’a pas convenablement déclaré le risque est exposé à la nullité du
contrat ou à la réduction proportionnelle de indemnité. Celui qui n’a pas convenablement
déclaré le sinistre s’expose à la déchéance, et celui qui ne paie pas sa prime s’expose à la
suspension de la garantie.
c) Contrat aléatoire
Ce caractère aléatoire est de loin celui qui particularise le contrat d’assurance par rapport aux
autres. En effet, l’exécution du contrat, au moins par l’assureur, dépend de l’aléa. Ce qui
justifie la nécessaire modicité des primes par rapport aux risques pris en charge, car si la
survenance de sinistres était certaine ou presque, l’assureur ne serait pas en mesure de faire face
à ses engagements et il n’y aurait pas d’assurance.
Il convient de noter que même en cas de risque certain comme en matière d’assurance décès-
en ce sens que l’on meurt toujours un jour ou l’autre - il subsiste un élément aléatoire résident
dans les dates de sinistre et dans le nombre d’années de paiement des primes.
f) Contrat d’adhésion
Les parties au contrat d’assurance ne définissent pas ensemble et à ‘’armes égales’’ les termes
du contrat. Ceux-ci sont parfaitement connus de l’Assureur. Quant à l’Assuré, il ne peut qu’y
adhérer ou non.
C’est pourquoi l’on dit que le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion
Ce caractère n’est plus suffisamment distinctif, dès lors qu’en pratique la tendance est à la
généralisation des contrats dont les termes ne sont pas discutés, à égalité, par les parties, mais
bien au contraire, imposés à l’une d’elles. La validité du contrat n’en est pas moins admise en
jurisprudence. Tout au plus ce caractère du contrat d’assurance aiguise la suspension des
tribunaux et les amène à être attentifs aux différentes clauses du contrat.
Cette position jurisprudentielle reste constante même pour les contrats qui sont placés auprès
des compagnies d’assurance par des courtiers (l’on sait que ceux-ci sont des professionnels
qui discutent au mieux des intérêts de leurs clients dont ils sont les mandataires, et ne
consentent généralement à placer leurs contrats que s’ils estiment que ces intérêts ne sont pas
lésés.
En plus des caractéristiques sues mentionnées, l’on ne saurait passer sous silence le fait que le
contrat d’assurance est un Contrat de bonne foi.
L’Assureur a confiance en l’assuré, aussi accepte-t-il d’établir le contrat d’assurance sur la base
des déclarations de celui-ci.
En acceptant de payer la prime en contrepartie de la promesse que lui fait l’Assureur de régler
des sinistres qui pourraient survenir au cours du contrat, l’Assuré exprime sa confiance en
l’Assureur.
La bonne foi est donc fondamentale pour la conclusion du contrat d’assurance.
Compte tenu de l’importance de ses engagements, l’Assureur serait gravement lésé, si la bonne
foi du souscripteur n’était pas garantie. Elle revêt également un caractère fondamental pour la
prise du contrat d’assurance par le souscripteur qui ne peut s’engager que parce qu’il considère
que l’Assureur est de bonne foi et qu’il tiendra sa promesse de l’indemniser encas de sinistre.
Du point de vue pratique, nous allons recenser les supports matériels du contrat d’assurance
avant d’en examiner le contenu.
a) PRESENTATION DU CONTRAT
Le contrat d’assurance (également dénommé police d’assurance) comporte :
Le sommaire des conditions Générales d’une police mentionne généralement les chapitres
suivants :
L’Assuré peut éprouver le besoin de faire assurer les personnes transportées dans son
véhicule car le contrat d’assurance automobile qu’il a souscrit pour la garantie des
risques mis à sa charge par le livre II du Code CIMA ne couvre pas dans tous les cas
toutes les personnes se trouvant à bord du véhicule, notamment le conducteur.
de son usage
de la nature et des protections des locaux dans lesquels il se trouve
3. FORME DE LA GARANTIE
Assurance Golf : Assurance au premier risque absolu
Autres risques : possibilité d’assurance en valeur totale
Il est possible de garantir dans un même contrat à la fois les dommages que l’assuré peut éprouver et
les responsabilités pouvant être mises à sa charge.
L’illustration en est donnée par la police incendie que nous examinons ci-après.
1. GARANTIE DE BASE
Sont garantis les dommages résultant des évènements suivants, que ces évènements dans les biens
assurés ou dans ceux d’autrui.
- INCENDIE
- EXPLOSION, ainsi que le coup d’eau des appareils à vapeur.
- CHUTE DE LA FOUDRE
2. GARANTIES OPTIONNELLES
Peuvent être garantis, moyennant mention expresse aux Conditions Particulières.
A- Les dommages aux appareils électriques, c’est-à-dire :
l’incendie ou les explosions prenant naissance à l’intérieur de ces objets,
les dommages d’ordre électrique.
Cette garantie est accordée aux Conditions de l’Annexe dite P9 (Garantie des
accidents aux appareils électriques) qui doit être jointe au contrat.
B- Les dommages causés par le d’un véhicule terrestre à moteur identifié
C- Les dommages autres que ceux d’incendie ou d’explosion, causées par le choc ou la
chute de tout ou partie d’un appareil de navigation aérienne ou d’un engin spatial ou encore
d’objets tombant de ceux-ci.
Les garanties accordées par le contrat s’exercent exclusivement pour ceux des dommages dont
l’assurance, proposée ci-après, est expressément mentionnée aux Conditions Particulières.
1. Dommages matériels
Peuvent être assurés, qu’il s’agisse de la garantie de base ou des garanties optionnelles, les
dommages matériels atteignant les biens suivant, appartenant à l’assuré ;
A- les bâtiments ainsi que tous leurs aménagements et installations qui ne peuvent en être
détachés sans être détérioré la construction.
Sont assimilés à ces biens et doivent être compris dans le capital garanti à cet article des
Conditions Particulières, les aménagements immobiliers ou mobiliers tels que les installations
privatives de chauffage ou de climatisation ainsi que tout revêtement de sol, de mur et de
plafond :
Les aménagements réalisés aux frais d’un locataire deviennent la propriété du bailleur :
soit dès leur réalisation si le bail le prévoit,
soit à l’expiration du bail si celui-ci est muet sur ce point,
soit au départ du locataire.
Ces mêmes règles sont applicables à l’occupant.
B- le mobilier personnel (y compris les objets de valeur sous réserve que leur valeur totale
n’excède pas la limite fixée dans la rubrique aux capitaux garantis).
Sont assimilés à ces biens et doivent être compris dans le capital garanti à cet article des Conditions
Particulières, les aménagements immobiliers tels que les installations privatives de chauffage ou de
climatisation, les revêtements de sol, de mur et de plafond que le locataire a réalisé à ses frais ou
repris avec un bail en cours, dès lors qu’ils ne sont pas devenus la propriété du bailleur. Tel est le
cas, en cours de bail, des aménagements réalisés par un locataire lorsque le bail ne contient aucune
disposition sur ce point.
Ces mêmes règles sont applicables à l’occupant.
C- le matériel (sauf les supports d’informations qui peuvent être couverts en souscrivant les
assurances proposées).
D-Les marchandises*
C’est-à-dire tous objet destinés à être transformés ou vendus (matières premières, produits semi
œuvrés, produits finis) ainsi que les approvisionnements et les emballages se rapportant à la
profession de l’assuré.
2. Frais et pertes
Peuvent être assurés les frais et pertes suivant dans la mesure où ils résultent de dommages matériels
assurés :
A- les frais de démolition et de déblai ainsi que les frais exposés à la suite des mesures
conservatoires imposées par décision administrative.
Cette assurance s’étend aux frais de destruction ou de neutralisation avant mise en décharge des
biens assurés, contaminés par une substance toxique à la suite d’un évènement garanti, imposée par
la Législation ou la Réglementation, ainsi qu’aux frais de transport, éventuellement jusqu’aux lieux
désignés par les Pouvoirs Publics pour l’accomplissement de ce traitement ou pour une mise en
décharge.
On désigne par ‘’coût de reconstitution’’ les frais effectivement engagés aux fins suivantes
C- les frais de duplication des supports informatiques d’informations, y compris les dossiers
d’étude et d’analyse, appartenant à l’assuré.
On désigne par ‘’frais de duplication’’ les frais effectivement engagés aux fins suivantes :
E- aux conditions fixées par une clause appropriée, les frais nécessités par une mise en état du
bâtiment en conformité avec la législation et la Réglementation en matière de construction en
cas de reconstruction ou de réparation de l’immeuble.
F- les frais de déplacement et de relogement rendus indispensables à la suite d’un sinistre, c’est-à-
dire :
a) les frais de déplacement et de réinstallation des objets garantis au contrat, les frais de
garde-meubles (transport compris)
b) éventuellement, le loyer ou l’indemnité d’occupation exposée par l’assuré pour se
réinstaller temporairement dans les conditions identiques. Le loyer ou l’indemnité
d’occupation payée antérieurement au sinistre par l’assuré locataire ou occupant, ou bien
la valeur locative des locaux occupés par le propriétaire viendra sn déduction de
l’indemnité due au titre de cette garantie.
G- la perte d’usage représentant tout ou partie de la valeur locative des locaux occupés par le
propriétaire ou le locataire responsable en cas d’impossibilité pour lui d’utiliser temporairement
tout ou partie de ces locaux.
H- La perte de loyers c’est-à-dire le montant des loyers des locataires dont l’assuré, peut comme
propriétaire, se trouver légalement privé.
I- la perte financière résultant pour le locataire ou l’occupant des frais qu’il a engagés pour réaliser
les ménagements immobiliers ou mobiliers tels que les installations privatives de climatisation ainsi
que tout revêtement de sol, de mur et de plafond, et qui seraient devenus la propriété du bailleur dès
lors que, par le fait du sinistre,
Il y a résiliation de plein droit du bail ou cessation de l’occupation,
Ou, en cas de continuation du bail ou de l’occupation, refus du propriétaire de reconstituer les
J- les pertes indirectes qui peuvent être couvertes aux conditions fixées par les clauses ad-hocs.
3- Responsabilités
Peuvent être assurés si mention en est faite aux Conditions Particulières, les conséquences
pécuniaires des responsabilités suivantes découlant des textes légaux ou réglementaires dans la
mesure où elles résultent d’un événement garanti atteignant les biens objets du contrat, que l’assuré
en soit le propriétaire, le locataire ou le gardien.
La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de locataire ou d’occupant des bâtiments, peut encourir à
l’égard de leur propriétaire pour des dommages matériels causés à ces biens (articles 1302, 1732,
1734 et 1735 du Code Civil).
La responsabilité que l’assuré peut encourir à l’égard du propriétaire du matériel et du mobilier qui
sont loués ou qui sont mis à mis à sa disposition pour des dommages matériels causés à ces biens
(article 1302, 1732, 1733,1734 et 1735 du Code Civil).
La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de locataire, peut encourir à l’égard du propriétaire pour
des dommages matériels occasionnés à un ou plusieurs colocataires et les dommages immatériels qui
en sont la conséquence.
La responsabilité que l’assuré peut comme locataire encourir à l’égard du propriétaire pour le loyer
de ses locaux, pour celui de ses colocataires et pour la perte d’usage des locaux occupés par le
propriétaire. Cette garantie ne s’exerce que pendant le temps nécessaire à dire d’expert, à la remise
en état des locaux sinistrés et dans la limite d’une durée d’un an à compter du jour du sinistre.
La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de propriétaire, peut encourir à l’égard des locataires
pour des dommages matériels causés à leurs biens par suite de vice de construction ou de défaut
d’entretien de l’immeuble (article 1721 du Code Civil).
Cette garantie s’étend aux frais de déplacement et de relogement que seraient amenés à exposer les
locataires atteints par le sinistre.
La responsabilité que l’assuré, en sa qualité de propriétaire, peut encourir pour des dommages
matériels occasionnés à un ou plusieurs colocataires et les dommages immatériels qui en sont la
conséquence (article 1719 du Code Civil).
L’assuré peut garantir, pour le compte de qui il appartiendra, les bâtiments, le mobilier, le matériel,
les marchandises et les véhicules dont il est détenteur ou dépositaire. Cette assurance joue d’abord
comme une assurance de responsabilité ou comme une assurance de choses si la responsabilité de
l’assuré n’est pas engagée.
Les assurances de responsabilités ci-dessus peuvent être étendues aux dommages immatériels*
qui sont la conséquence de dommage matériels occasionnés aux biens de cocontractants ou de
tiers.
La responsabilité que l’assuré peut encourir pour des dommages matériels causés aux biens de tiers et
pour les dommages immatériels qui en sont la conséquence (articles 1382, 1383 et 1384 du Code
Civil).
3-4-3 EXCLUSIONS
Les exclusions 1.B7, 1.B.9, 1.B.10, 2 à 5 ci-après ne concernent pas les assurances de
responsabilités.
1. Exclusions applicables à toutes les garanties accordées par le contrat.
A- Ne sont pas garantis :
1) les dommages corporels*
2) les dommages intentionnellement causés ou provoqués par l’assuré ou avec sa
complicité ainsi que par les mandataires sociaux de l’assuré lorsqu’il s’agit d’une
personne morale.
- les dommages occasionnés par un des événements suivant :
*guerre étrangère : il appartient à l’assuré de prouver que le sinistre résulte
d’un fait autre que celui de la guerre étrangère ;
*guerre civil : il appartient à l’assureur de prouver que le sinistre résulte de ce
fait.
- les dommages ou aggravation des dommages causés par :
*des armes ou engins destinés à exploser par modification de structure du
noyau de l’atome ;
*tout combustible nucléaire, produit ou déchet radioactif, ou par toute autre
source de rayonnements ionisants et qui engagent la responsabilité exclusive
d’un exploitant d’installation nucléaire, ou trouvent leur origine dans la
fourniture de biens ou de services concernant une installation nucléaire à
l’étranger, ou frappent directement une installation nucléaire.
*les véhicules terrestres à moteur ainsi que leurs remorques et semi-remorques dont la
mise en circulation est soumise à l’obligation d’assurance de responsabilité civile
instituée par le Code CIMA (article 200)
*les marchandises périssables pour des dommages ayant eu pour cause déterminante la
détérioration, la destruction, l’arrêt ou le dysfonctionnement de l’installation assurant le
maintien des conditions de leur conservation pour quelque cause que ce soit.
Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, ces marchandises peuvent être
couvertes pour des dommages résultant d’un défaut ou de l’arrêt du matériel * assurant le
maintien des conditions de conservation, consécutif à un dommage matériel causé à un bien
assuré par un des évènements couverts au titre des garanties définies à l’article premier §1.
Dans ce cas, cette exclusion est réputée modifiée comme suit :
‘’Les marchandises périssables’’ pour des dommages ayant eu pour cause déterminante
la détérioration, la destruction, l’arrêt ou le dysfonctionnement de l’installation assurant
le maintien des conditions de leur conservation, pour toute autre cause qu’un dommage
matériel causé à un bien assuré par un évènement couvert au titre des garanties
préalablement définies (3-4- 1§1).
Moyennant mention expresse aux Conditions Particulières, certains de ces dommages peuvent
être couverts en souscrivant la garantie mentionnée au 3-4-1, §2A, accordée aux conditions
de l’Annexe dite P9 (Garantie des accidents aux appareils électriques) qui doit être jointe au
contrat. Dans ce cas, l’exclusion ci-dessus est sans objet.
3. Exclusions applicables à la garantie des dommages causés par le choc d’un véhicule terrestre
identifié (3-4 1, §2B)
*les dommages occasionnés par les véhicules dont l’assuré est propriétaire ou usager
*les dommages subis par tout véhicule et son contenu.
5. Exclusions applicables à la garantie des dommages causés par l’action du vent dû aux
tempêtes, ouragans ou cyclones (3-4-1, § 2 E)
IV- RESUME
L’Assurance ayant déjà été définie dans les développements antérieurs, nous parlerons ici
essentiellement des partenaires du contrat d’assurance c’est-à-dire les entreprises d’assurances, les
intermédiaires et les assurés. Nous parlerons également du contrôle de l’Etat et des enjeux
économiques de l’assurance.
Nous pouvons circonscrire l’importance de l’assurance dans une économie en deux grands points :
1- Sur le plan social
En rappel, le besoin d’assurance est né de la prise de conscience par les personnes physiques et
morales de leurs expositions à des risques qu’elles ne peuvent pas maîtriser et dont elles jugent
préférable de transférer la gestion à des spécialistes. Ainsi, l’assureur, de par son activité préserve le
patrimoine national.
Dans une économie nationale globale, l’intervention de l’assurance garantit la restauration des
patrimoines détruits ou affectés par la réalisation accidentelle des risques.
Donc, en tant qu’apporteur de sécurité, l’assurance :
- Garantit la réalisation des projets, donc favorise la création des emplois ;
- Réduit les perturbations consécutives à des accidents en versant aux assurés et bénéficiaires