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SOMMAIRE

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INTRODUCTION : Généralités sur les assurances de personnes

1ère PARTIE : ASSURANCES INDIVIDUELLES ACCIDENTS ET MALADIE

CHAPITRE 1 : Les assurances individuelles contre les accidents

I- Objet
II- Généralités
III- Particularités juridiques
IV- Risques garantis
V- Risques exclus
VI- Bases de tarification
VII- Règlement des sinistres

CHAPITRE 2 : L’assurance maladie

I- Généralités
II- Particularités juridiques
III- Sélection des risques
IV- Risques garantis
V- Principe de tarification
VI- Exclusions

2ème PARTIE : L’ ASSURANCE VIE

CHAPITRE 1 : Généralités

I- Introduction
II- Rôle économique (épargne, crédit)
III- Avantage au plan social (prévoyance)
IV- Définitions
V- Caractères particuliers
VI- Le risque en assurance vie : la mortalité humaine

CHAPITRE 2 : Les assurances individuelles

A) La Grande Branche

I- Assurances en cas de décès


II- Assurances en cas de vie
III- Assurances mixtes

B) La Branche Populaire

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CHAPITRE 3 : Notions élémentaires des bases techniques

I- Notions de calcul de probabilité


II- Probabilités viagères
III- Intérêts composés
IV- La prime : éléments de calcul
V- Les provisions mathématiques

CHAPITRE 4 : Sélection des risques

I- Fondement
II- Les documents médicaux
III- Intérêt de la sélection des risques
IV- Conséquences de la sélection des risques
V- Fausses déclarations (art. 18 et 19 du code CIMA)
VI- Erreur d’âge (art. 80 du code CIMA)

CHAPITRE 5 : Les personnes intervenant au contrat

I- L’assureur
II- Le souscripteur
III- L’assuré (art. 58 à 61 du code CIMA)
IV- Le bénéficiaire

CHAPITRE 6 : La prime

I- Conditions de paiement de la prime


II- Défaut de paiement de la prime et ses conséquences (art.
73 du code CIMA)

CHAPITRE 7 : Les risques exclus

I- Le suicide de l’assuré (art. 66 du code CIMA)


II- Le meurtre de l’assuré par le bénéficiaire (art. 78 du code
CIMA)
III- Le risque de guerre (art. 94 du code CIMA)

CHAPITRE 8 : Les droits du souscripteur

I- La transformation du contrat
II- La réduction (art. 74 et 77 du code CIMA)
III- Le rachat (art. 74, 76 et 77 du code CIMA)
IV- L’avance sur police (art. 74 du code CIMA)

CHAPITRE 9 : Le bénéficiaire

I- Désignation du bénéficiaire
II- Révocation du bénéficiaire
III- Acceptation du bénéficiaire

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IV- Droits du bénéficiaire
V- Le règlement du contrat

CHAPITRE 10 : La participation aux bénéfices

I- Origines des bénéfices


II- Détermination des bénéfices
III- Répartition et distribution

CHAPITRE 11 : L’assurance vie face à l’inflation

I- Les contrats indexés


II- Les contrats revalorisables
III- Les contrats à capital variable

CHAPITRE 12 : Notions sur la fiscalité

I- Fiscalité des primes


II- Fiscalité des prestations

CHAPITRE 13 : Les assurances vie collectives ou de groupe

I- Définition
II- Le contrat ou convention
III- La tarification
IV- Les comptes de résultats
V- Les risques garantis
VI- Application aux régimes de retraite

3ème PARTIE : LES OPERATIONS DE CAPITALISATION

I. Caractéristiques
II. Définition

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INTRODUCTION
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Généralités sur les assurances de personnes

RAPPEL : Objet des assurances de dommages

Préserver le patrimoine de l’assuré contre


deux types d’aléas

Pertes matérielles subies Conséquences pécuniaires de la


par des biens responsabilité civile lorsqu’elle est
engagée

ASSURANCES DE CHOSES ASSURANCES DE RESPONSABILITES

Pertes de marchandises transportées Il s’agit de garantir l’assuré des conséquences pécu-


par mer – Pertes de biens par incendie niaires des dommages qu’il a causés et dont il est
par exemple responsable, soit de son fait, soit du fait des per-
sonnes dont il répond ou des choses qu’il a sous sa
garde.
 RC auto
 RC chef de famille
 RC chef d’entreprise

I-Définition et place des assurances de personnes

1-Définition :
Ce sont des assurances qui, ayant pour objet la personne humaine, comportent des
prestations indépendantes du dommage pouvant résulter de la réalisation du risque
couvert.

2-Place des assurances de personnes

Les assurances de personnes occupent une place non négligeable puisqu’elles


représentent 34% du chiffre d’affaires global réalisé par l’assurance sénégalaise en
2007, avec 24,4 milliards F CFA.
L’analyse par branche montre que l’individuelle accidents et la maladie ont
contribué à concurrence de 44% dans la réalisation du chiffre d’affaires des assurances
de personnes, les 56% étant générés par la branche vie. Catégorie la plus prépondérante
des assurances de personnes, la branche vie a enregistré en 2007 un chiffre d’affaires de

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13,58 milliards et sa marge de progression reste encore importante au regard des
besoins du marché.

II-Particularités juridiques

Le code des assurances distingue deux grandes catégories d’assurances :


 Les assurances de dommages
 Les assurances de personnes

Cette distinction est fondée sur le mode d’exécution du contrat en cas de sinistre.

 Indemnisation du préjudice subi dans le 1er cas (principe indemnitaire)


 Prestations forfaitaires déterminées par le contrat dans le 2e cas (principe
forfaitaire)

En effet dans les assurances de dommages, la prestation de l’assureur est une


indemnité qui tend à réparer le dommage subi du fait du sinistre : elle ne peut
donc ni enrichir l’assuré, ni l’appauvrir.
Ce principe n’est pas appliqué dans les assurances de personnes où la
prestation ne dépend pas du dommage mais mieux, est connue à l’avance.
D’ailleurs dans certaines assurances de personnes, il n y a pas de notion de
préjudice (vie).
Par conséquent l’assureur devra payer les sommes promises en cas de
réalisation du risque sans discuter le montant effectif du préjudice subi.

Conséquences du principe forfaitaire :

 les sommes assurées sont fixées par la police à la conclusion du contrat


 il ne peut y avoir excès d’assurance, ni sous-assurance, ni assurance
cumulative, car il n y a pas de limite à la valeur humaine chaque souscripteur
est libre de fixer le montant du capital désiré, sous réserve de payer les primes
correspondantes.
 il ne peut y avoir de recours de l’assureur contre le tiers responsable : dans les
assurances de personnes, l’assureur après paiement de la somme assurée ne
peut être subrogé aux droits du contractant ou du bénéficiaire contre des tiers à
raison du sinistre.

III-Risques couverts

Sont ici visés les contrats qui répondent à la réalisation des événements vus
précédemment à savoir :
 garantir la personne elle-même dans son intégrité physique
- contrat individuelle accidents
- contrat maladie
(décès accidentel – invalidité permanente – incapacité temporaire –
remboursement des frais médicaux)

 garantir la personne dans ses chances de survie à une époque donnée ou dans
l’éventualité de son décès au cours d’une période déterminée.

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- contrat d’assurance vie

Remarques

La garantie des frais médicaux et pharmaceutiques des contrats individuelle


accidents et maladie relève des assurances de dommages et reste soumises au
principe indemnitaire. En effet leur remboursement n’est pas forfaitaire, il
s’effectue sur justification de la dépense.

IV- Rôle économique et social

Dans les assurances de personnes, l’assurance vie constitue et de loin la


branche la plus prépondérante. Elle joue un rôle primordial sur le plan des
économies nationales, car elle constitue un instrument privilégié d’épargne et
d’investissement.
Sur le plan social, elle apporte à l’individu la sécurité nécessaire à son
épanouissement.

1- Rôle économique :

L’assurance vie constitue un moyen privilégié de susciter et de canaliser


l’épargne nationale. En effet, entre l’encaissement des primes par l’assureur et le
paiement des prestations à l’échéance, il y a un décalage et cette période peut être
assez longue.
L’assureur détient ainsi des sommes importantes qualifiées de provisions
mathématiques. Ces provisions moins importantes mais plus durables que celles
provenant des assurances de dommages, sont investies dans l’économie
nationales : elles peuvent servir à la réalisation des projets, répondre aux besoins
de financement exprimés par les agents économiques.
L’intérêt au plan économique et l’utilité au plan social de l’assurance vie
justifient amplement les mesures prises par les pouvoirs publics pour réglementer
les placements des provisions qu’elle génère.

2- Rôle social :

L’assurance vie répond au besoin de prévoyance personnelle exprimé par les


individus de plus en plus livrés à eux-mêmes.
Dans la société traditionnelle, il existait d’autres formes de prévoyance et
d’épargne qui reposaient essentiellement sur la solidarité entre les membres de la
communauté.
Cependant avec l’exode rural, cette solidarité tend à disparaître pour faire
place à l’initiative individuelle. Cette tendance est exacerbée par l’ouverture au
reste du monde qui fait que le modernisme s’impose à notre société avec comme
conséquences l’imitation des pratiques et modes de vie qui ont cours ailleurs.
Ces phénomènes conjugués ont constitué un terreau fertile pour l’assurance
vie qui pénètre de plus en plus nos marchés, contribuant ainsi à la protection
sociale des populations.
Du fait de leur utilité sociale, les produits d’assurance vie prévoyance et
retraite connaissent un grand succès dans certains pays.

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Le capital versé à la suite du décès du chef de famille ne permet-il pas à ses
ayants droit de faire face à certains besoins immédiats tels que la poursuite des
études des enfants, l’acquisition d’une maison …..etc. Il en est de même des
prestations payées en cas d’interruption d’activité (invalidité permanente ou
temporaire)
De la même façon, l’assurance vie permet de compléter les régimes
obligatoires de retraite ou de les remplacer. En effet, la protection sociale est
insuffisante en Afrique où d’importantes franges de la population ne bénéficient
encore d’aucune couverture.

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1ère PARTIE

ASSURANCES INDIVIDUELLES ACCIDENTS ET


MALADIE

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-CHAPITRE 1-

LES ASSURANCES INDIVIDUELLES CONTRE LES ACCIDENTS

I- OBJET DU CONTRAT :

L’assurance individuelle accidents est une assurance de personnes qui garantit


les dommages corporels subis par l’assuré à la suite d’accidents.
Par suite il convient de déterminer avec précision la notion d’accident qui
revêt un caractère fondamental et nous permettra d’appréhender les événements
couverts par l’assureur individuelle accidents.

II- GENERALITES

1- Définition

On entend généralement par accident :


Toute atteinte corporelle (c'est-à-dire lésion du corps humain) non
intentionnelle de la part de l’assuré et du bénéficiaire (ce qui exclut les
mutilations volontaires, le meurtre de l’assuré par le bénéficiaire) provenant de
l’action violente et soudaine (donc qui arrive brutalement) d’une cause
extérieure (par opposition à la maladie cause interne).

Le bénéficiaire de la police devra par conséquent établir qu’il y a eu à la fois,


sous réserve du jeu des exclusions prévues au contrat :

 atteinte corporelle non intentionnelle


 action violente et soudaine d’une cause extérieure
 lien direct de causalité entre l’action de cette cause extérieure et l’atteinte
corporelle subie

2- Des garanties accordées

a) Mort par accident : un capital payable au bénéficiaire est indiqué par la


police qui fixe en même temps le délai maximum qui doit exister entre l’accident et le
décès (un an ou deux ans).
b) Invalidité permanente : versement par l’assureur du capital prévu au
contrat lorsque le taux d’invalidité est égal à 100% (invalidité permanente totale). Si
le taux d’infirmité est inférieur à 100%, l’assureur verse un capital réduit
proportionnellement.
c) Incapacité temporaire : une somme est payée par jour d’incapacité : on
l’appelle indemnité journalière. Cette indemnité peut être prévue dès le premier jour
de l’accident ou être payable après que se soit écoulé un certain délai appelé franchise
ou délai de carence.

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Généralement le versement de l’indemnité journalière est limité au plus tard à
365 jours, limite rarement atteinte.
d) Remboursement des frais médicaux : Ce remboursement peut
être effectué :
 soit forfaitairement dans une certaine limite fixée dans le contrat
 soit en fonction d’un barème semblable aux tarifs de la sécurité sociale
En tout état de cause, l’assuré ne peut recevoir plus que ses débours réels.
Cette garantie sera donc souvent amenée à ne s’exercer qu’en complément d’une
autre, notamment celle de la sécurité sociale.

3- Remarques importantes

Il importe qu’en cas de sinistre l’événement dommageable réponde à la


définition ci-dessus. Cependant, bien que n’entrant pas parfaitement dans le cadre de
cette dernière, certains événements se trouvent garantis par extension de la
notion d’accident. Ce sont notamment :

 les attentats non provoqués contre la personne assurée


 les accidents survenus en cas de légitime défense ou au cours du sauvetage de
personnes
 la mort par hydrocution, noyade, asphyxie non intentionnelle
 la chute de la foudre, l’électrocution, les brûlures
 les piqûres d’insectes et morsures d’animaux
 l’empoisonnement par des aliments avariés absorbés par erreur
 etc…………

Dans tous les cas, il incombe toujours au bénéficiaire de la garantie


d’établir le caractère accidentel de l’atteinte corporelle.

III- PARTICULARITES JURIDIQUES

Ces contrats ont un caractère hybride, en effet :

1- Il s’agit d’assurance de personnes : car elle porte sur la personne


humaine et non sur un bien pour ce qui concerne la garantie de prestations en cas de
décès ou d’interruption d’activité.

2- Il s’agit d’assurance de dommages : pour ce qui concerne les


remboursements de frais de soins avec les conséquences juridiques que cela implique
à savoir, principe indemnitaire et recours de l’assureur contre le tiers responsable.

IV- RISQUES EXCLUS

1- Evénements exclus car ne répondant pas à la notion d’accident

 Les dommages résultant de la faute intentionnelle de l’assuré


- suicide ou tentative de suicide
- la participation de l’assuré à un duel, une rixe (sauf cas de légitime
défense
- les mutilations volontaires

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 le meurtre de l’assuré par le bénéficiaire
 les maladies et certains cas litigieux tels que hernies, rhumatismes, lumbagos,
tours de rein, déchirures musculaires, sauf si le bénéficiaire apporte la preuve que
ce sont les conséquences d’un accident garanti
 les conséquences d’opérations chirurgicales subies par l’assuré n’ayant pas pour
cause un accident couvert par le contrat
 l’ivresse de l’assuré

2- Evénements exclus car difficilement assurables sur le plan technique


 les dommages résultant d’événements catastrophiques
- les tremblements de terre, éruptions volcaniques, tous les cataclysmes,
les guerres étrangères, guerres civiles, émeutes, mouvements populaires,
actes de terrorisme ou de sabotage
Il convient de noter que maintenant grâce à l’existence de statistiques
permettant d’en connaître la fréquence et le coût, quelques assureurs
couvrent les émeutes, insurrections, mouvements populaires, les
cataclysmes en tout genre et les guerres civiles.
 les dommages résultant des risques atomiques, les lésions causés par les rayons x.

3- Risques exclus car considérés comme aggravants

 Ceux pouvant généralement être couverts par contrat séparé : la participation de


l’assuré à des compétitions, courses, rallyes, le pilotages d’avion privé
 Ceux pouvant être garantis par extension moyennant surprime : la pratique de
certains sports catalogués dangereux dont la liste doit figurer aux conditions
de la police.
Cette liste varie suivant les contrats et les compagnies ; nous pouvons citer à
titre d’exemples l’alpinisme, la plongée sous marine ….etc.
 L’utilisation de véhicule à moteur à deux roues de cylindrée supérieure à 50 cm3.

4- Personnes exclues

 Celles atteintes à la souscription du contrat d’une infirmité ou d’une


maladie grave : surdité, cécité, paralysie, diabète, aliénation mentale, maladies
cardio-vasculaires.
Cependant certaines compagnies acceptent d’accorder leur garantie pour les
accidents n’ayant aucune relation avec l’infirmité ou la maladie en question.
 Celles faisant usage de diverses drogues, de stupéfiants, de tranquillisants non
prescrits médicalement, d’alcool.
 Les personnes âgées de moins de 6 ans ou de plus de 70 voire 75 ans.

V-BASES DE TARIFICATION

1- Bases retenues

Les éléments retenus pour établir le tarif sont assez nombreux : l’âge, la
profession, le sexe, le genre de vie etc…. sont des facteurs importants influant sur la
fréquence ou la gravité des accidents.
La profession de l’assuré est l’élément fondamental de la tarification retenu par
les assureurs.

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Pour permettre l’étude statistique et la tarification de l’assurance individuelle,
les professions ont été groupées en 6 classes :
La combinaison du secteur d’activité professionnelle et de la nature du travail
donne le numéro de tarification de base qui permet de déterminer le taux de prime
applicable (voir ANNEXE 1).
Ce numéro de tarification de base peut subir des majorations lors de l’existence
d’un certain nombre de circonstances liées à la profession et considérées comme
aggravantes ou la pratique de sports dits dangereux (alpinisme).
Exemples :
 Circulation intense (inspecteur de vente) + 2 points
 Utilisation d’outils dangereux (bouchers) + 3 points
 Exercice d’activités dangereuses + 5 points

Cas pratique de tarification- Assurance individuelle accidents

Nous allons à présent mettre en pratique toutes ces notions en effectuant la


tarification du risque représenté par Mr GUEYE.

Mr GUEYE, menuisier âgé de 35 ans travaille à la scierie SOA BOIS et déclare par ailleurs
pratiquer le football à titre d’amateur.
Il demande les garanties suivantes :
 Capital décès : 1 500 000 F
 Capital invalidité : 1 000 000 F
 Indemnités journalières pour incapacité temporaire 5 000 F avec une franchise de 15
jours.
Sachant que :
 La pratique du football qui constitue une aggravation de risque se traduit par une
surprime de 0,6 pour mille en décès et invalidité et 3 F par F en incapacité temporaire
 La franchise de 15 jours pour l’incapacité temporaire entraîne une réduction de 20%
pour ce poste
Tarifez le risque représenté par Mr GUEYE.

Solution :
D’abord mettons en évidence les différents critères entrant dans le calcul de la prime.
1) les critères relatifs à la profession
En se référant au tableau de classification des professions :
Secteur d’activité : Travail du bois et Nature du travail : manuel habituel
Le numéro de tarification à retenir est 8 et les taux de primes correspondants sont :

Décès Invalidité Incapacité temporaire


2,30°/°° 2,30°/°° 8 F par F

2) les éléments susceptibles d’entraîner l’application d’une surprime


Il s’agit, comme indiqué dans l’énoncé, de la pratique du football par l’assuré : les taux de prime
de base passent à :

Décès Invalidité Incapacité temporaire


2,90°/°° 2,90°/°° 11 F par F

3) les autres critères relevant du contrat et ayant une influence sur la prime

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La franchise de 15 jours concernant l’incapacité temporaire entraîne une réduction de 20% et le
taux de prime devient alors :
11 – (20% * 11) soit 8,8 F par F.
En définitive les taux retenus sont les suivants :

Décès Invalidité Incapacité temporaire


2,90°/°° 2,90°/°° 8,8 F par F
Et la prime pure totale s’obtient en additionnant les primes correspondant aux différentes
catégories de garanties :

Décès Invalidité Incapacité temporaire


1 500 000 * 2,90°/°° 1 000 000 * 2,90°/°° 5000 * 8,8
4 350 + 2 900 + 44 000 = 51 250 F

2 – Tarif applicable pour les différentes garanties

a) Mort : La prime est fixée en taux pour mille du capital garanti

b) Infirmité permanente : la prime est fixée en taux pour mille du capital garanti en
cas d’infirmité permanente totale (100%). Une réduction est appliquée si le contrat
prévoit une franchise.

c) Incapacité temporaire : la prime est fixée forfaitairement en fonction de la somme


prévue pour l’indemnité quotidienne.

d) Frais médicaux : la prime est fixée forfaitairement selon le barème de


remboursement choisi. Cette partie de la prime est généralement indexée pour tenir
compte des variations du coût des actes médicaux.

VI-REGLEMENT DES SINISTRES

Sur le plan juridique l’assurance individuelle accidents a une nature mixte :

Les garanties :

Décès
Invalidité
Incapacité temporaire Frais de soins

relèvent du relève du
Principe forfaitaire Principe indemnitaire

Les diverses prestations à régler sont fondées sur la distinction ci-dessus.

A- Les prestations en espèces relevant du principe forfaitaire

1) Le capital décès :

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Le versement est effectué aux bénéficiaires désignés dans la police ou à défaut, tombe
dans la succession du souscripteur. Une condition est fondamentale pour le paiement
de la prestation : le décès doit être survenu dans un délai maximum d’un an ou deux
après l’accident.
L’acte de décès doit attester de la nature accidentelle du sinistre.

2) Le capital invalidité :

Il n’est versé intégralement qu’en cas d’infirmité permanente totale.

Le règlement effectué = capital x taux d’invalidité

Cas pratique :
Capital invalidité assuré= 1 000 000 F
Taux d’invalidité = 60%

Capital à régler = 1 000 000 x 60% = 600 000 F

Il convient donc en premier lieu de déterminer ce taux.

L’invalidité s’apprécie à la date de consolidation des blessures et le taux, qui ne


tient compte que de l’incapacité fonctionnelle (c'est-à-dire des blessures) est défini
selon un barème annexé au contrat (barème des accidents du travail – barème
conventionnel général).
En principe le taux est proportionnel aux blessures.
Après ces considérations générales concernant la détermination du taux d’invalidité,
il y a lieu d’examiner les cas particuliers susceptibles de se présenter.

 Cas des infirmités multiples à la suite d’un même accident sur des
membres distincts
Les assureurs prévoient dans les conditions générales des polices la règle
qu’ils souhaitent appliquer. Il existe deux règles :

Règle du cumul : c’est l’addition pure et simple des différents taux d’invalidité
sans qu’il soit possible de dépasser 100%.

Règle de Balthazar : elle tient compte des capacités restantes : il est d’abord
évalué une infirmité, puis les autres infirmités successives sont ensuite estimées
proportionnellement à la capacité restante après l’application des précédentes.

Exemple : soit un assuré atteint de 3 infirmités :


10% pied droit
20% jambe droite
30% main gauche
Règlement par la règle de :

Cumul Balthazar
10 1ère
infirmité 10% de 100% 10%
20 capacité restante 100 – 10 = 90

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30 2ème infirmité 20% de 90% 18%
Taux global d’invalidité : 60% capacité restante 90 – 18 = 72
3ème infirmité 30% de 72% 21, 6%
capacité restante 72 – 21,6 = 50,4%
Taux global d’invalidité : 49,6%

La comparaison des deux taux obtenus montre que le règle de cumul est plus favorable à l’assuré ;
néanmoins dans la pratique, c’est de loin la règle de Balthazar qui est la plus utilisée.
Remarque : l’ordre d’application des différents taux importe peu.

 Cas des infirmités multiples à la suite d’un même accident atteignant un


même membre

Afin de déterminer le taux d’invalidité qui devra être retenu, il existe encore
ici deux modes de calcul :
a)- il peut être déclaré que les différentes infirmités ne se cumulent pas entre elles,
c’est alors la plus grave qui sera retenue.

Cas pratique
A la suite d’un accident le bras droit est atteint et présente les infirmités suivantes :
 Fracture du pouce : taux d’infirmité 15%
 Atteinte du coude : taux d’infirmité 40%
 Fracture de l’avant bras : taux 25%
Taux définitif à appliquer = 40%, taux le plus élevé.

b)- il est possible d’additionner les diverses infirmités sans dépasser bien entendu
le taux d’infirmité prévu pour la perte totale de ce membre.

Cas pratique
Il s’agit d’appliquer la seconde règle à l’exemple ci-dessus
Addition des différents taux d’infirmité : 15% + 40% + 25% = 80%
En consultant le barème conventionnel (annexe 2) le taux prévu pour la perte totale du bras droit est de
60%, maximum qu’on ne saurait dépasser.
Le taux à retenir est de 60%

 Cas de la lésion de membres ou d’organes déjà infirmes au moment du


sinistre
Le taux d’invalidité ne pourra être fixé qu’en tenant compte de la différence
entre l’état antérieur de l’assuré et celui postérieur au sinistre.

Il est souvent fait application de la Règle de Gabrielli

Cas pratique :

Soit une personne atteinte d’une infirmité de 30% ; si elle subit à la suite d’un accident une autre infirmité
qui serait égale à 40% chez un être valide, chez cette dernière le taux s’élève en réalité à :

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Taux = 70% * 40% = 28%

Cette personne n’ayant plus en effet avant l’accident qu’une capacité de 100 – 30 = 70% compte tenu de
son infirmité antérieure de 30%.

Remarque générale : le taux d’invalidité ne peut être fixé que par voie médicale.

 Non cumul des prestations Décès – Invalidité

Il faut retenir que si après avoir reçu la prestation au titre de la garantie invalidité
l’assuré décède des suites de l’accident dans les délais permettant le versement du
capital décès au bénéficiaire, ce dernier ne pourra obtenir que la différence existant
entre le capital décès et la prestation antérieurement versée à l’assuré pour l’invalidité.

Il n’y a jamais de cumul entre la prestation due en cas de décès et celle payée
au titre de l’invalidité.

Cas pratique :

Considérons un contrat prévoyant les garanties suivantes :


Capital décès : 1 000 000 F
Capital invalidité : 2 000 000 F
Si le taux d’invalidité consécutif à un accident garanti s’élève à 40%, la prestation versée à l’assuré
sera égale à :
2 000 000 * 40% = 800 000 F
En supposant que ce dernier meurt quelques temps après, le bénéficiaire recevra :
1 000 000 – 800 000 = 200 000 F
Si le taux d’invalidité s’élève à 60%, la prestation reçue par l’assuré sera égale à :
2 000 000 * 60% = 1 200 000 F
Si celui-ci meurt par la suite, le bénéficiaire ne recevra aucune prestation car la prestation au titre du
poste invalidité est supérieure à celle prévue en cas de décès.

3) Les indemnités journalières

Elles sont versées pendant le temps où l’assuré est dans l’impossibilité de vaquer à
ses occupations, en général à partir du premier jour d’incapacité (sauf cas de franchise)
et durant 365 jours au plus. Passé ce délai, c’est la garantie invalidité qui est susceptible,
s’il y a lieu d’intervenir.
En principe, sauf dérogation dans certaines sociétés, il est fait application de

la règle du quart pour mille des capitaux décès et/ou invalidité

Le montant maximum des prestations journalières payées au titre de l’incapacité


temporaire ne peut pas excéder le quart pour mille des capitaux souscrits au titre des
postes décès et invalidité.

Cas pratique :

Considérons un contrat prévoyant les garanties suivantes :


Capital décès : 600 000 F

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Capital invalidité : 1 000 000 F
Montant maximum des indemnités journalières : 1/4 * (600 000 + 1 000 000)/1 000 = 400 F

Remarques :

Durant la période où l’assuré sera éventuellement contraint de travailler à mi-


temps, les indemnités journalières versées seront égales à la moitié de celles prévues
pour un arrêt total de travail.
Les justificatifs exigés pour ce poste par les assureurs sont tous les certificats
d’arrêt de travail ou précisant l’incapacité temporaire de l’assuré.

B- Les prestations en nature relevant du principe indemnitaire

Le remboursement des frais de soins

C’est le paiement des dépenses d’ordre médical : frais pharmaceutiques médicaux,


d’hospitalisation, chirurgicaux etc….
L’assuré ne pouvant jamais dans ce cas recevoir une indemnité supérieure au
montant de son préjudice, c'est-à-dire de la somme qu’il a effectivement dépensée et,
dans l’hypothèse où un régime de prévoyance tel que la Sécurité sociale intervient,
l’assurance individuelle accidents n’entre en jeu que pour le complément.
Le remboursement s’effectue toujours suivant un barème annexé au contrat :
Ce barème peut être :
soit un barème fixé en pourcentage du barème Sécurité Sociale
soit à concurrence d’un plafond forfaitaire mentionné dans la police

Les justificatifs devant être fournis sont toutes les ordonnances, feuilles de soins,
notes d’honoraires diverses attestant la nature de l’acte pratiqué.

Cas pratique : Règlement de sinistre- Assurance individuelle accidents

Cet exercice est destiné à permettre une maîtrise des différents principes et des diverses règles à
suivre lors du règlement d’un sinistre mettant en jeu les garanties du contrat individuelle accidents.
Mr DIOP souscrit un contrat d’assurance individuelle accidents prévoyant les garanties ci-après :
- capital décès : 3 000 000 F
- capital invalidité : 2 000 000 F
- indemnités journalières : maximum possible avec une franchise déduite de 10 jours.
La police précise qu’en cas d’infirmités multiples, il sera fait application de la règle de Balthazar.
Quelques mois après la souscription du contrat, il est victime d’un grave accident occasionné par un
tiers responsable et présente plusieurs infirmités permanentes :
- 20% épaule
- 25% jambe droite
- 30% main droite
Il se voit également dans l’obligation de cesser son travail pendant 45 jours et doit par ailleurs
débourser 150 000 F de frais médicaux dont 40 000 F lui sont remboursés par la Sécurité Sociale et
60 000 F par son IPM
Dans un premier temps son assureur règle le sinistre sans omettre d’effectuer les recours qui
s’imposent ; mais peu de temps après avoir reçu les prestations de celui-ci, Mr DIOP décède des suites
de ses blessures, soit 6 mois après l’accident.

- 17 -
1°) Déterminer le montant des prestations versées par l’assureur au titre de la garantie invalidité.
2°) Calculez en utilisant la règle du quart pour mille, la prestation due au titre de l’incapacité temporaire
ainsi que la prestation due au titre des frais médicaux.
3°) Quelle prestation recevra le bénéficiaire du contrat à la suite du décès de Mr DIOP ?

Solution

 En ce qui concerne l’ INVALIDITE


Il est fait application de la règle de Balthazar pour déterminer le taux d’invalidité :
Première infirmité 20% de 100% = 20%
Capacité restante = 80%
Deuxième infirmité 25% de 80% = 20%
Capacité restante = 60%
Troisième infirmité 30% de 60% = 18%
Taux global 58%

La prestation versée au titre de l’invalidité : 2 000 000 * 58% = 1 160 000 F

 En ce qui concerne l INCAPACITE TEMPORAIRE


Le montant maximum des indemnités journalières doit être déterminé par application de la règle du
quart pour mille des capitaux décès et invalidité :

¼ * (3 000 000 + 2 000 000)/ 1 000 = 1 250 F

La franchise déduite étant de 10 jours, l’ indemnité sera payée pendant 35 jours (45 -10).

La prestation payée par l’assureur : 1 250 * 35 = 43 750 F

 En ce qui concerne le REMBOURSEMENT DES FRAIS MEDICAUX


En vertu du principe indemnitaire, l’assureur ne pourra indemniser l’assuré que d’un montant égal à la
différence entre les dépenses effectuées par ce dernier et les sommes qui lui ont déjà été remboursées
par les divers organismes sociaux.

Indemnité = 150 000 – (40 000 + 60 000) = 50 000 F

L’invalidité et l’incapacité temporaire relevant du principe forfaitaire, il n’ y aura pas de subrogation. Par
contre l’assureur va exercer son recours subrogatoire à l’encontre du tiers responsable pour l’indemnité
qu’il a été amené à verser au titre du remboursement des frais médicaux.

 Suite au décès de Mr DIOP, l’assureur versera au bénéficiaire la différence entre le capital décès et
les prestations invalidité, soit 3 000 000 – 1 160 000 = 1 840 000 F

- 18 -
-CHAPITRE 2-

L’ ASSURANCE MALADIE

I – GENERALITES

L’assurance maladie a pour objet de protéger les personnes contre les


conséquences pécuniaires de la maladie mais aussi celles de l’accident et de la
maternité

Cette protection s’effectue à partir d’un ensemble de garanties appelées


« prestations » que l’on distingue en deux catégories :

 Les prestations en nature : le remboursement des frais médicaux

 Les prestations en espèces : la compensation de la perte de revenus

II – PARTICULARITES JURIDIQUES

De même que l’individuelle accidents, ces contrats sont de caractère hybride ; en


effet :

1- Il s’agit d’assurances de dommages :


Pour ce qui concerne le remboursement des frais médicaux soumis au principe
indemnitaire ; l’assuré n’est indemnisé que dans la limite des frais réellement
engagés, l’assureur disposant par ailleurs d’un droit de recours contre le tiers
responsable.

2- Il s’agit d’assurances de personnes :


Pour ce qui concerne la garantie de sommes fixées indépendamment de toute
notion de préjudice (rente, indemnités journalières ….) Pas de subrogation de
l’assureur aux droits du souscripteur.

III – SELECTION DES RISQUES

La maladie se définit comme toute altération de la santé constatée par une


autorité médicalement compétente.
Un des problèmes majeurs posés à l’assureur maladie est le problème de l’anti-
sélection.

- 19 -
En effet, à partir de quand une personne ressent-elle le plus vivement le besoin
de se protéger pécuniairement si ce n’est au moment où les premiers symptômes de
la maladie apparaissent ?
L’assureur devra donc prendre toutes les précautions en vue :
- d’une part d’apprécier les risques qu’il prend en charge
- d’autre part d’éviter d’avoir à intervenir sur une affection survenue avant la
souscription du contrat.

1- Appréciation du risque :

Toute demande d’assurance est formulée à partir d’une proposition


comportant un questionnaire médical détaillé qui ne doit comporter de la part de
l’assuré aucune omission ou inexactitude sous peine des sanctions prévues aux
articles 18 et 19 du code CIMA.(voir ANNEXE 3)
Lorsque le proposant déclare des antécédents pathologiques susceptibles de
constituer une aggravation du risque, l’assureur prend l’avis de son médecin conseil
qui peut prescrire :
 Soit une majoration de la prime
 Soit une exclusion de prestation
 Soit une majoration de la prime et une exclusion de prestation

S’il juge l’aggravation trop importante, le médecin conseil prescrit le refus temporaire
(ajournement à 1 an par exemple) ou définitif d’assurance.

2- Antériorité

L’assureur se prémunit de l’antériorité éventuelle des affections en imposant


au début de l’assurance un délai pendant lequel aucune prestation ne peut être
versée.
Ce délai est appelé :
 Délai de carence dans le cadre de l’assurance « remboursement des frais
médicaux »
 Délai d’attente dans le cadre des autres garanties
Le contrat précise les conditions d’application de ce délai, dont la durée
variable (3 ou 12 mois) est déterminée en fonction, soit de la nature de la maladie,
soit de la nature des actes médicaux. Il est supprimé pour les soins, les arrêts de
travail ou les hospitalisations consécutifs à des accidents postérieurs à la date de
souscription.

IV – LES RISQUES GARANTIS

A – Assurance maladie remboursement des frais médicaux

Le remboursement total ou partiel des frais exposés peut être prévu à l’occasion :
 soit d’une intervention chirurgicale et l’hospitalisation qu’elle entraîne
 soit d’une hospitalisation sans intervention chirurgicale
 soit d’actes médicaux tels que consultations, piqûres, visites médicales, achat de
produits pharmaceutiques ….
 Soit d’analyses, de radiographie, de traitements spéciaux tels que soins
dentaires…..etc

- 20 -
 soit enfin d’une maternité

Le niveau des prestations dépend :

de la forme d’assurance :

 Assurance au 1er franc : les prestations sont décomptées d’après un barème


forfaitaire contractuel dans la limite des frais exposés
 Assurance complémentaire : les prestations accordées représentent la différence
entre les frais exposés et le remboursement du régime obligatoire auquel l’assuré
appartient.

de la nature des prestations

 Prestations calculées par référence aux tarifs de la Sécurité Sociale


 Prestations exprimées en % des frais réellement exposés (avec ou sans plafond de
garantie)
 Prestations représentées sous la forme d’une somme forfaitaire

La tarification :

La prime est fonction :


- de la catégorie d’assurance choisie (assurance au 1er franc ou assurance
complémentaire)
- de l’âge de l’assuré
- de son état de santé

B – L’ASSURANCE PERTES DE REVENUS

L’assurance pertes de revenus couvre les risques


 d’incapacité temporaire totale de travail
 d’incapacité permanente totale ou partielle de travail
à la suite de maladie ou d’accident.

Cette garantie ne peut être souscrite que par des personnes justifiant de
l’exercice d’une profession.

1 – La garantie incapacité temporaire totale

Elle garantit le versement d’une indemnité journalière en cas d’arrêt de travail


constaté médicalement à la suite d’un accident ou d’une maladie.

L’indemnité journalière est représentée par une somme forfaitaire fixée par les
parties lors de la souscription du contrat. L’assureur doit veiller à ce que le montant
choisi par l’assuré corresponde bien à la perte de revenus que ce dernier est
susceptible de réellement subir. Pour cela, il doit tenir compte
- du revenu journalier moyen de l’assuré
- des indemnités de même nature qui peuvent être perçues par ailleurs, soit au titre
d’un régime obligatoire, soit auprès d’un autre assureur.

- 21 -
L’indemnité est versée au maximum pendant 365 jours. Cette durée peut être
prolongée de deux ans en cas de maladie de longue durée (cancer, tuberculose ……..)
Lorsque l’incapacité résulte d’une maladie, l’indemnité journalière est toujours
versée sous déduction d’une franchise d’au moins 15 jours.
L’incapacité résultant d’un accident peut quant à elle, être indemnisée dès le 1er jour.

2 – L’invalidité permanente totale ou partielle

Elle garantit le versement d’une rente destinée à compenser la perte de revenus


subie par l’assuré en cas d’invalidité permanente totale ou partielle entraînée par
une maladie ou par un accident.

On entend par invalidité permanente, toute diminution présumée définitive de


l’intégrité physique de l’assuré entraînant une diminution totale ou partielle de sa
capacité de travail.
Elle s’apprécie dès lors que les conséquences de l’accident ou de la maladie
peuvent être considérées comme définitives :
- à la date de consolidation des blessures déterminée à dire d’expert s’il s’agit
d’un accident
- à l’expiration d’une période d’incapacité temporaire et absolue de travail d’au
moins un an s’il s’agit d’une maladie

Elle est matérialisée par un taux variant de 0 à 100% et est appréciée à l’amiable
ou par expertise.

Le montant maximum de la rente annuelle est fixé lors de la souscription du


contrat d’un commun accord entre l’assureur et l’assuré, en fonction des revenus de
celui-ci.
La rente est servie en totalité si le taux d’invalidité atteint 66%, en dessous, son
montant est réduit pour être nul à 33%.

Deux formules de réduction sont rencontrées :

(1) montant de la rente annuelle x (Taux – 33)


---------------------------------------------------
33

(2) montant de la rente annuelle x Taux d’invalidité


---------------------------------------------------------
66
La seconde formule est nettement plus avantageuse.

Tarification :

La prime est fonction de l’âge de l’assuré , de sa profession et de l’étendue de la


garantie.

V – LES RISQUES EXCLUS

- 22 -
Outre les exclusions déjà énumérées au titre de l’individuelle accidents, sont exclus de la
garantie :
- les traitements ayant un but esthétique ou de rajeunissement
- les renouvellements de médicaments non ordonnés par le médecin
- les cures thermales, les appareils d’orthopédie, de prothèse
- etc……
Cette énumération n’est pas exhaustive et varie selon les compagnies.

2ème PARTIE

L’ ASSURANCE VIE

- 23 -
-CHAPITRE 1-

GENERALITES
==========

I – INTRODUCTION :

Les pays africains sont caractérisés par un faible niveau de développement de


l’assurance en général, de l’assurance vie en particulier.
L’assurance vie a vu le jour dans nos pays avant la seconde guerre mondiale mais
elle occupait une place très marginale: elle était pratiquée essentiellement par les agences
des sociétés françaises installées dans les grandes villes côtières comme Dakar, Abidjan
Douala etc….. et ces agences avaient pour cibles exclusives la clientèle européenne et
quelques africains privilégiés, employés de l’administration coloniale ou des comptoirs
commerciaux.

La faiblesse des revenus, le manque de communication ainsi que la structure de nos


sociétés basée sur la solidarité du groupe ont longtemps constitué un obstacle à l’éclosion
de l’assurance vie.

Bien après les indépendances des sociétés de droit national ont vu le jour et il a fallu
attendre la fin des années 1970 pour voir émerger véritablement les premières sociétés
spécialisées dans la branche vie. Cette période a coïncidé avec un mouvement massif
d’exode rural favorisé par la dégradation de l’environnement climatique, mouvement qui
a poussé les populations rurales vers les centres urbains. Cette ouverture au monde
moderne a entraîné l’effritement progressif de la solidarité originelle, pour laisser la place
à l’initiative individuelle.
Dès lors l’assurance vie a trouvé un terreau fertile pour pénétrer un marché en
devenir. Malgré tout, encore de nos jours, les marges de progression de l’assurance vie
restent élevées, tout le potentiel n’ayant pas été exploité.
L’assurance vie joue un rôle primordial au niveau des économies nationales, car elle
constitue un instrument privilégié de collecte de l’épargne destinée à l’investissement.
Au plan social, elle apporte à l’individu la sécurité nécessaire à son épanouissement.

II – ROLE ECONOMIQUE

- 24 -
L’assurance vie constitue un moyen privilégié de susciter et de canaliser l’épargne
nationale selon les besoins prioritaires de l’économie.
En effet, entre l’encaissement des primes par l’assureur et le paiement du capital à
son échéance il y a un décalage et cette période peut être assez longue.
Pour faire face à ses engagements futurs, l’assureur est tenu de mettre de côté une
bonne partie des sommes ainsi encaissées. Il détient par ce biais des sommes importantes
appelées provisions mathématiques.
Ces provisions mathématiques, certes moins importantes en volume que les
provisions techniques des assurances dommages, présentent l’avantage d’être plus
durables. N’est ce pas les capitaux à long terme qui financent le développement à travers
des actions telles que l’achat d’actions de sociétés, la souscription d’emprunt d’état, le
placement en banque etc…..
Cette place de l’assurance vie au plan économique a amené les pouvoirs publics à
réglementer le placement des provisions mathématiques. (art. 335 du code CIMA)

III- ROLE SOCIAL

L’assurance vie répond au besoin de prévoyance personnelle exprimé par les


individus. Elle contribue à la protection sociale et économique des populations.
Le capital versé à la suite du décès d’un chef de famille ne permet-il pas de procurer
à la famille un revenu de remplacement pendant un certain temps, pour permettre par
exemple aux enfants de poursuivre leurs études ou l’acquisition d’une maison.
Sur un autre plan, l’assurance vie permet également de compléter les régimes
obligatoires de retraite ou de les remplacer. En effet la protection sociale est très
insuffisante en Afrique où d’importantes couches de la population ne bénéficient encore
d’aucune couverture.

IV – DEFINITIONS

L’assurance vie constitue la branche la plus importante des assurances de personnes.


Il existe deux définitions de l’assurance vie, l’une juridique et l’autre technique.

1°) Définition juridique

L’assurance sur la vie est un contrat par lequel, en échange d’une prime, l’assureur
s’engage à verser au souscripteur ou au tiers par lui désigné (le bénéficiaire) une somme
déterminée, soit sous forme de capital, soit sous forme de rente, en cas décès de la
personne assurée, ou de sa survie à une époque déterminée.

2°) Définition technique

L’assurance sur la vie est une opération d’assurance comportant des engagements
dont l’exécution dépend de la durée de la vie humaine.

Ces deux définitions se complètent :


La première montrant qu’il s’agit d’un contrat qui va créer des relations entre 4
personnes : l’assureur, le souscripteur, l’assuré et le bénéficiaire.
La deuxième mettant en évidence que l’objet de l’assurance est la vie humaine.

- 25 -
Le contrat d’assurance vie est un contrat d’assurance de personnes régi sur le plan
juridique par les titres III et IV du Livre I du code CIMA.

V – CARACTERES PARTICULIERS

L’assurance vie se distingue des autres catégories d’assurances en raison des


spécificités suivantes :

1°) Caractère non indemnitaire

L’assurance vie a pour objet la personne humaine, qui n’a pas de valeur quantifiable.
A ce titre, l’assurance vie est uniquement une promesse de capital, qui n’a d’autres limites
que le capital promis.
Les sommes assurées dans un contrat d’assurance vie sont librement fixées par le
souscripteur en fonction de ses besoins et de ses possibilités financières.
L’assurance vie est par conséquent un contrat non indemnitaire.

Conséquences :

- les sommes assurées sont fixées par la police à la souscription du contrat


- il n’existe pas de notion d’excès d’assurance ni de sous assurance
- absence de recours de l’assureur contre le tiers responsable(art. 57 du code CIMA)
- le contrat vie est une stipulation pour autrui hors du droit commun : le
souscripteur ayant la latitude de désigner le bénéficiaire de son choix sans tenir
compte des règles successorales.

2°) L’assurance sur la vie est une double opération de prévoyance et


d’épargne.

 Comme acte de prévoyance, l’assurance vie permet au souscripteur de


préserver sa famille ou un quelconque bénéficiaire des conséquences
pécuniaires de sa disparition prématurée.

 Comme acte d’épargne, elle permet au souscripteur de se constituer


progressivement un capital ou une rente disponible à une époque déterminée
dans le futur (retraite par exemple).

Conséquences

- le paiement de la prime n’est pas obligatoire, en raison du caractère facultatif et


personnel de l’épargne. Le contrat d’assurance vie est essentiellement une
opération volontaire (art. 73 du code CIMA)
- il est indispensable de constituer des réserves importantes, afin de permettre le
paiement des capitaux assurés à longue échéance : elles sont appelées provisions
mathématiques en raison des procédés qui permettent de les déterminer.

3°) Autres particularités

- c’est la branche la plus scientifique des assurances, d’où le recours à des


techniciens particuliers, les actuaires qui sont les mathématiciens de l’assurance

- 26 -
- organisation particulière de la production : l’assurance vie est une opération peu
connue du grand public et son caractère spécifique fait qu’il n’attire pas beaucoup
de monde au niveau des compagnies. Pour développer leur production, les
sociétés d’assurances sont obligées de mettre en place une structure commerciale
spécialisée dans la vente des produits vie au public.

VI – LE RISQUE EN ASSURANCE VIE : LA MORTALITE HUMAINE

Les définitions juridiques et techniques indiquent que le risque qui sert de base à
l’assurance vie est constitué :
- soit par le décès de l’assuré : le décès pour un être humain étant un événement
certain, l’aléa réside dans la date de sa survenance.

- soit par sa survie à une époque déterminée

L’assureur vie se fonde donc sur la mortalité humaine pour évaluer ses engagements
et ceux de l’assuré. L’observation et l’étude de la mortalité humaine lui permettent de
mesurer les risques de décès et de survie de la population. Ces données sont consignées
dans ce qui est appelé la Table de Mortalité.

A – L’étude de la table de mortalité

Le décès ou la survie servant de base à l’opération d’assurance vie, l’étude statistique


de la mortalité au sein de la population est nécessaire afin de mesurer les probabilités de
décès et de survie de toute personne à un instant donné.

Théoriquement, il s’agit de prendre un grand nombre de nouveaux nés (par exemple


1 000 000) et de les observer pendant toute la durée de la vie. On note chaque année le
nombre de d’individus décédés et le nombre de survivants.

Cette approche suppose que l’observation porte sur plusieurs années, pouvant aller
jusqu’à 100 ans. Mais au bout de cette période, il est probable que les résultats obtenus à
la mort du dernier, ne seraient plus utilisables. C’est pourquoi on observe simultanément
plusieurs générations d’individus, les données étant corrigées pour tenir compte des flux
migratoires.

Il résulte de ces observations l’établissement d’une table dite de mortalité, qui donne
pour chaque personne d’âge x et par sexe, sa probabilité de décès et de survie à différents
âges x+n.

De nos jours encore, en l’absence de tables de mortalité propres à l’Afrique, les pays
de la CIMA utilisent les tables françaises construites après observation de la mortalité
dans la population de ce pays entre 1960 et 1964. Ces tables ont été établies par un
organisme public français, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
(INSEE). Elles portent sur la population masculine (PM) et la population féminine (PF).

Le code CIMA, en son article 338, dispose que les tarifs qui seront soumis à son visa
dès l’entrée en vigueur de ce code, doivent être établis selon les tables TD (décès) et TV
(vie). (Voir modèle page suivante)

- 27 -
La table de mortalité TD (décès) correspond exactement à la table PM 1960-1964 et
la table TV (vie) à la table PF 1960-1964.

En France, des tables de mortalité plus récentes ont été construites qui sont basées
sur l’observation de la population française entre 1973 et 1977 (tables TD 73-77 et TV 73-
77).

Ces nouvelles tables sont favorables aux assurés en cas de décès (car la mortalité en
France a baissé entre temps) mais défavorables aux assurés en cas de vie (puisque
l’espérance de vie a augmenté).

B – Les causes influant sur la mortalité

La première cause de mortalité, sous tous les cieux, est l’usure physiologique
provoquée par l’âge ; le risque de décès augmente avec l’âge.

En dehors de l’âge, d’autres facteurs influent sur la mortalité et l’assureur est obligé
d’en tenir compte dans son appréciation du risque.

 Le sexe

Des études démographiques ont révélé que la mortalité varie selon le sexe : les
personnes de sexe féminin présentant un taux de mortalité moindre que les personnes de
sexe masculin. D’où l’utilisation de table différente par sexe pour le calcul des primes.

 La profession

La profession exercée par une personne a une influence sur sa mortalité. Certaines
professions sont plus dangereuses que d’autres : par exemple les mineurs sont plus
exposés au risque de décès que les travailleurs de bureau.

 Les tares physiques et physiologiques

L’état de santé peut accroître la probabilité de décès : l’assureur intégrera cet


élément dans son appréciation du risque : cela peut se traduire soit par un refus ou une
acception moyennant surprime.

 Diverses autres causes peuvent influer sur la mortalité

Le progrès de la médecine, l’hygiène de vie (usage de tabac), les conditions de vie


(état de pauvreté), le niveau de développement du pays etc…… ont une influence sur la
mortalité.

- 28 -
-CHAPITRE 2-
PRESENTATION DES BRANCHES DE L’ASSURANCE VIE
==========

L’assurance vie comporte trois branches principales qui sont :

 La grande branche
 La branche populaire
 La branche collective ou branche groupe

I – LA GRANDE BRANCHE

Elle s’adresse individuellement aux assurés, par opposition à l’assurance de groupe.


Les termes « contrat individuel » et « contrat Grande Branche » sont synonymes.

Ce sont des contrats souscrits à titre individuel par des particuliers bénéficiant de
revenus relativement élevés. Ils sont étudiés en fonction des besoins des assurables.

Les contrats Grande Branche se caractérisent essentiellement par :

 Des garanties illimitées : les garanties sont en général élevées


 Des frais de gestion élevés
 Des conditions d’acceptation rigoureuses

Les garanties offertes sont celles qui seront étudiées au chapitre suivant.

II – LA BRANCHE POPULAIRE

Pratiquée par des compagnies spécialisées, elle est destinée à une clientèle ayant des
moyens modestes.

- 29 -
Les techniques utilisées seront celles de l’assurance vie mais les tarifs seront
différents ainsi que les méthode de vente (vente à domicile).
Les contrats sont souscrits sans formalités médicales préalables, les capitaux assurés
sur une même tête plafonnés et les primes perçues fractionnées selon la périodicité de
perception des revenus (primes mensuelles, à la quinzaine etc….).

La Branche populaire est souvent très critiquée, mais il est clair que, sans elle,
beaucoup de personnes ayant des moyens modestes ne s’assureraient pas si elles n’étaient
pas sollicitées à domicile et si elles n’avaient pas la possibilité de payer leurs primes selon
la périodicité de perception de leurs revenus.

Elle n’est plus pratiquée bien qu’ ayant joué un grand rôle dans la pénétration de
l’assurance au sein des populations des pays développés.
Un chapitre est consacré à l’étude de cette branche.

III- L’ASSURANCE COLLECTIVE OU ASSURANCE DE GROUPE

Elle s’adresse à des collectivités, à des organisations, à des personnes morales


publiques ou privées.
Elle se caractérise par des frais de gestion modérés et des conditions d’acceptation
plus souple qu’en Grande Branche.
Son étude fait l’objet d’un chapitre particulier.

PHYSIONOMIE DE L’ASSURANCE VIE

Grande Branche Groupe Branche populaire

Forme de contrats Individuelle Collective Individuelle

Particuliers - -Entreprises Particuliers


Clientèle (classes - -Groupes (Classes
favorisées) - -Collectivités modestes)
- -syndicats
- -Contrats sur - contrats étudiés - contrats
Besoins de la mesure en fonction des préconfectionnés
clientèle - -Nombreuse besoins du groupe - nombre de
combinaisons combinaisons
- -Fixation libre limité
des capitaux
assuré
-

- 30 -
-CHAPITRE 3-
LES PRINCIPALES COMBINAISONS
==========

L’assurance sur la vie est l’opération par laquelle un assureur, moyennant


encaissement d’une prime, garantit une prestation pécuniaire au bénéficiaire désigné
dans le contrat lors de la réalisation du risque assuré, ce risque dépendant de la durée
de la vie humaine.

Dans la pratique, l’assurance vie revêt des formes multiples, la gamme des
produits proposés étant fonction de quatre critères :

1°) le risque assuré : la police peut comporter, soit une garantie en cas de vie,
soit une garantie en cas de décès, soit une combinaison variable vie-décès.

2°) la contre-assurance : il s’agit d’une garantie optionnelle qui permet le


remboursement des primes payées si le risque principale n’est pas survenu et si, par
conséquent, aucune prestation n’est due au titre du contrat.

3°) la prestation versée au bénéficiaire : il peut s’agir d’un capital dont le


montant est fixé au contrat et qui est versé une fois pour toute lors de la réalisation de
l’événement assuré. La prestation peut également être une rente versée
périodiquement sous forme d’arrérages.

4°) le règlement de la prime : elle est payable d’avance. La prime peut être
unique, c'est-à-dire acquittée une fois lors de la souscription. Mais le plus souvent elle
est périodique. La prime périodique est en principe payable annuellement. Les
assureurs acceptent cependant des paiements semestriels ou trimestriels, moyennant

- 31 -
une légère majoration de leur tarif. Enfin en « assurance populaire », les règlements de
primes peuvent s’effectuer chaque mois, chaque quinzaine, voire exceptionnellement
chaque semaine. Dans tous les cas, le paiement des primes périodiques cesse dès
l’instant où l’assureur verse au bénéficiaire le capital ou commence à lui servir la rente.

Les risques sont classés en trois catégories :

 les assurances en cas de décès


 les assurances en cas de vie
 les assurances dites « Mixtes »

I – LES ASSURANCES EN CAS DE DECES

Les contrats d’assurance en cas de décès prévoient le paiement du capital ou de la


rente assuré(e) à un bénéficiaire désigné en cas de décès de l’ assuré, soit avant le
terme fixé au contrat, soit à n’importe quelle période de la vie.

Les principales formules en vigueur sont les suivantes :

1 – La vie entière
C’est une assurance qui garantit le paiement d’un capital fixé à l’avance, au décès
de l’assuré, à quelque époque qu’il survienne.

La prime peut être payée de différentes manières au choix du souscripteur :

 prime unique
 prime périodique : dans ce cas, la prime est soit viagère (payable jusqu’au
décès de l’assuré), soit temporaire (payable pendant une période définie)

La prestation étant dans tous les cas acquise, la contre-assurance n’est d’aucune
utilité.
C’est l’assurance de prévoyance par excellence, qui permet de garantir la famille
contre les conséquences pécuniaires du décès du chef de famille.

La vie entière peut être «différée », c'est-à-dire que le capital n’est payé qu’à
condition que le décès de l’assuré survienne après une date déterminée (le différé).
Les primes sont dues généralement pendant la période de différé, pour autant que
l’assuré soit en vie. Si l’assuré décède avant l’expiration du délai de différé les primes
cessent d’être exigibles, mais celles qui sont versées restent acquises à l’assureur.
La combinaison avec contre-assurance permet le remboursement des primes
versées si l’assuré décède pendant la période de différé.

2 – La Temporaire Décès

C’est une assurance qui garantit le paiement d’un capital au décès de l’assuré,
mais à condition que ce décès survienne avant une date déterminée fixée au contrat,
qui coïncide avec son terme.

-2-
Cette combinaison peut être souscrite avec contre-assurance, c’est-à-dire avec
remboursement des primes versées si l’assuré est encore en vie au terme du contrat, la
dite combinaison étant plus coûteuse.

Il existe des temporaires décès à capital décroissant particulièrement indiqués


lorsque le contrat est souscrit en garantie d’une dette amortissable.

La prime est soit unique, soit périodique sur la durée du contrat.

II – LES ASSURANCES EN CAS DE VIE

Les formules d’assurance en cas de vie permettent au bénéficiaire, à condition que


l’assuré soit vivant à une date déterminée, de recevoir une prestation qui peut être un
capital ou une rente.

Dans la pratique, le souscripteur (qui paie la prime) réunit souvent les qualités
d’assuré (sur qui repose le risque) et de bénéficiaire (qui encaisse la prestation).
L’assurance en cas de vie est donc essentiellement une opération d’épargne. Cette
épargne est assortie d’un risque qui est le décès prématuré de l’assuré. Le contractant
peut se prémunir contre ce risque, soit en adjoignant à la garantie principale une
garantie de contre-assurance, soit en optant simplement pour une formule mixte.

Les principales formules proposées par les compagnies vie sont les suivantes :
1 – Le capital différé

C’est une assurance qui garantit le paiement du capital assuré au terme fixé dans
le contrat, à condition que l’assuré soit vivant à cette date.

En cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, aucun capital n’est dû et les
primes payées sont acquises à l’assureur. Cependant si le contrat comporte l’option de
contre-assurance, les primes payées sont remboursées au bénéficiaire.

La prime peut être acquittée soit sous forme unique, soit sous forme périodique
(constante ou indexées)

Cette assurance est surtout destinée à l’assuré prévoyant qui désire se constituer
un capital pour l’époque où il prendra par exemple sa retraite.

2 – La rente viagère

Les rentes sont des combinaisons qui garantissent le paiement périodique d’une
somme appelée « arrérage », aussi longtemps que l’assuré est en vie. On distingue :

 la rente viagère immédiate :

L’assureur s’engage à verser d’avance ou à terme échu et dès la conclusion du


contrat, une rente (semestrielle ou trimestrielle) à l’assuré, aussi longtemps que celui-
ci est vivant.

-3-
Etant donné que la prestation commence immédiatement, la prime est unique et
doit être payée en bloc à la souscription : elle est appelée « capital constitutif de la
rente ».

Pour la même raison, la contre-assurance n’a pas lieu d’être.

 la rente viagère différée :

L’assureur s’engage à payer d’avance ou à terme échu une rente (semestrielle ou


trimestrielle) à l’assuré, après l’expiration d’un délai (différé » et aussi longtemps que
celui-ci est vivant. La rente est servie jusqu’au décès du bénéficiaire.

Cette formule est plus souple que la rente viagère immédiate puisque la prime
peut être périodique (payée en général jusqu’au terme du contrat). Le souscripteur a en
outre le choix de la durée du différé. C’est le moyen classique pour se constituer au
moyen de son épargne, une retraite complémentaire.

Les primes sont payées pendant la période de différé et aussi longtemps que
l’assuré est en vie. Si l’assuré décède avant l’expiration du délai de différé les primes
cessent d’être exigibles mais celles qui sont versées restent acquises à l’assureur. La
combinaison avec contre-assurance permet de récupérer les primes versées si l’assuré
décède avant l’échéance du contrat.

3 - les rentes temporaires :

Ce sont des combinaisons identiques aux précédentes qui présentent néanmoins


la particularité que l’engagement de l’assureur est limité dans le temps : les arrérages
de rente cessent d’être versées au décès de l’assuré et au plus tard à une date fixée au
contrat et qui en est le terme.
Il existe des rentes temporaires immédiates et des rentes temporaires différées.

III – LES ASSURANCES MIXTES

Les assurances en cas de vie ou décès présentent en général l’inconvénient de ne


pas garantir une prestation certaine. La contre-assurance, lorsqu’elle est envisageable
constitue un palliatif mais un palliatif limité car les primes sont remboursées sans
intérêt.
Pour ces raisons et pour d’autres raisons d’ordre psychologique (le désir du
bénéficiaire de percevoir en toute circonstance une prestation fixée à l’avance), les
formules combinées ou mixtes connaissent beaucoup de succès. Elles garantissent
simultanément mais sous certaines réserves, les deux risques de vie et de décès.

Les combinaisons les plus couramment pratiquées sont les suivantes :

1 – La Mixte proprement dite :

Elle garantit le paiement d’un capital soit à l’échéance du contrat si l’assuré est
vivant à cette date, soit à son décès s’il survient avant ladite échéance.

-4-
C’est la somme d’un capital différé et d’une temporaire décès ayant même durée
et même capital.
La prime est unique ou périodique sur la durée du contrat.
C’est une formule coûteuse, mais elle garantit une prestation certaine.

2 – La terme fixe :

C’est une assurance qui garantit le paiement d’un capital donné à une date
donnée, que l’assuré soit vivant ou non à cette époque.
La seule différence avec la mixte tient au fait que la prestation décès, s’il y a lieu,
n’est pas versée au moment du décès mais à l’échéance du contrat.
La prime est nécessairement périodique sur la durée du contrat et cesse d’être
payable au décès au décès de l’assuré.
Elle sert essentiellement à faciliter l’établissement d’un enfant ou à régler une
dette à terme.

3 – L’assurance dotale :

C’est une terme fixe dans laquelle le paiement du capital est subordonné à la
survie du bénéficiaire au terme du contrat.
Si le bénéficiaire décède avant l’échéance, les primes restent acquises à l’assureur.
La contre-assurance peut pallier partiellement le risque de décès prématuré du
bénéficiaire.
Comme l’indique son nom, elle sert à la constitution d’une dot au bénéfice d’un
enfant.

4 – Autres formules mixtes

a) Assurance combinée :

C’est une mixte dans laquelle le capital en cas de décès est différent du capital en
cas de vie : (le capital décès est en général plus faible que le capital vie)
C’est ainsi qu’on parle de mixte 10/15, mixte 10/20 ….etc, la fraction exprimant le
rapport entre le capital décès et le capital vie.
De plus l’assuré vivant au terme du contrat a le choix entre plusieurs options :
capital, rente viagère, garantie vie entière ….etc.

b) Capital (ou rente) de survie

C’est une combinaison qui garantit le paiement d’un capital à une personne Y à
condition qu’elle survive à une autre personne X.
Dans la variante rente de survie, le capital est remplacé par une rente.
Dans les deux cas, les primes sont dues pendant toute la durée de vie de l’assuré
ou jusqu’à la mort du bénéficiaire si celui-ci décède avant l’assuré ; dans cette
hypothèse les primes versées restent acquises à l’assureur, d’où l’option de contre-
assurance.

IV – ASSURANCES COMPLEMENTAIRES

-5-
Les assurances complémentaires viennent compléter les garanties principales des
contrats vie.
Elles ont pour but :

 d’augmenter les garanties en cas de décès


 de fournir des prestations en cas d’invalidité permanente ou d’incapacité
temporaire
 de donner la possibilité à l’assuré de conserver ses garanties sans avoir à
payer de primes en cas d’interruption d’activité due soit à un accident, soit
à une maladie.

Leur sort suit celui du contrat vie : si celui-ci vient à être résilié, il en sera de
même du contrat complémentaire.

Les garanties accordées sont les suivantes :

a. Invalidité

Elle peut être totale (temporaire ou définitive) ou partielle :

 Invalidité totale temporaire : l’assuré est exonéré du paiement des primes


afférentes à la garantie principale et aux autres garanties complémentaires.
 Invalidité totale définitive : elle est assimilée au décès, la plupart des
contrats prévoyant pour l’assuré le versement par anticipation du capital
assuré en cas de décès.
 Invalidité partielle (temporaire ou permanente) : l’assureur peut garantir,
outre l’exonération du paiement des primes, le service d’une rente.

b. Garantie « doublement » par suite de décès par accident ou «


triplement par suite de décès par accident de la circulation

Cette garantie permet de doubler ou de tripler le capital décès en cas de décès par
accident ou par accident de la circulation.

-6-
-CHAPITRE 4-
LES ASSURANCES POPULAIRES
==========

Le portefeuille de l’assureur vie comprend généralement, en plus des contrats


d’importance élevée ou moyenne constituant la grande Branche, les assurances dites
populaires qui s’adressent à la clientèle plus modeste des classes laborieuses et des
salariés.

Le législateur, soucieux de développer l’esprit de prévoyance et d’épargne parmi


ces travailleurs, a prévu pour les assurances populaires quelques dérogations dans le
but de favoriser leur développement.

I – DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES GENERALES

« Sont considérées comme assurances populaires, les assurances sur


la vie à primes périodiques, sans examen médical obligatoire, dont le
montant ne dépasse pas, sur la même tête, le maximum fixé par le décret
et dans lesquelles, en l’absence d’examen médical, le capital stipulé n’est
intégralement payable en cas de décès que si le décès survient après un
délai spécifié au contrat ».

-7-
D’après ce texte, l’assurance populaire se caractérise par trois éléments
essentiels :

 La périodicité de la prime
 La limitation du capital assuré
 L’existence d’un délai de carence pour les combinaisons en cas de décès

1°) La périodicité de la prime

La prime de l’assurance populaire est périodique, excluant la souscription en


prime unique. Cependant le texte ne précise pas les limites de cette périodicité. Afin de
la déterminer, il convient de s’inspirer de l’esprit de la loi qui a pour but d’étendre les
bienfaits de l’assurance vie à ceux qui vivent du produit de leur travail et disposent de
ressources modestes ne leur permettant pas d’épargner des sommes relativement
importantes pour régler des primes annuelles.
La périodicité doit être calquée sur celui de la perception des salaires qui sont
hebdomadaires, bimensuels ou mensuels.

2°) La limitation du capital assuré

Dans l’assurance populaire le montant du capital assuré proportionné aux


revenus du contractant, ne saurait excéder un maximum fixé par la loi qui prévoit que
ce montant est réajusté par décret.
Plusieurs contrats pourraient être souscrits auprès d’assureurs différents, pourvu
que le capital de chacun d’eux n’excède pas le chiffre limite.
La limitation du capital assuré est une disposition qui vise à protéger l’assureur,
inspirée par l’absence d’examen médical.
3°) Délai de carence

Afin de simplifier les formalités de souscription et d’éviter des frais de visite


médicale pour des contrats relativement peu importants, le législateur a prévu que la
conclusion d’une assurance populaire pourrait être réalisée sur le seul vu d’un
questionnaire médical succinct. Mais en contrepartie, l’assureur avait la possibilité de
n’accorder sa garantie qu’à l’expiration d’un délai de carence.

En réalité, il s’agit là d’un problème de sélection des risques que chaque assureur
peut résoudre à sa guise.

II – LE REGIME DEROGATOIRE DES ASSURANCES POPULAIRES

Dans les assurances populaires les combinaisons offertes au public sont moins
nombreuses qu’en Grande Branche, l’assureur estimant que les besoins des classes
laborieuses sont plus uniformisés et principalement orientés vers le caractère
d’épargne familiale.

On ne trouve généralement dans l’assurance populaire que les mixtes, les


assurances combinées et les dotales.

1°) Le paiement des primes

-8-
Les primes de l’assurance populaire ne sont pas obligatoirement quérables :
l’assureur prévoit généralement que celles-ci sont payables au siège social, mais en
pratique fait opérer l’encaissement à domicile.

Contrairement au principe du caractère facultatif du paiement, les primes de


première année des contrats populaires pouvaient être exigées en justice par
l’assureur ; néanmoins, celui-ci renonçait souvent à exercer son droit en raison du
caractère peu social et du coût de telles poursuites.

2°) Le défaut de paiement des primes

L’assureur est libre de prévoir à son gré les modalités de résiliation par suite de
non paiement des primes.

Les contrats contiennent généralement une clause aux termes de laquelle si à


l’expiration d’un délai de 90 jours à dater de son échéance une prime reste impayée, le
contrat est résilié de plein droit sans formalité, ni avis de la compagnie.

Bien entendu, le contrat est réduit s’il comporte une provision mathématique et a
donné lieu au paiement de trois annuités au moins de primes.

3°) La forme des polices

Dans un souci de simplification, la loi prévoit que la police peut être établie en un
seul exemplaire.

Par ailleurs contrairement à la grande Branche, une pratique répandue consiste à


faire payer la première prime lors de l’établissement de la proposition ; ainsi, si
l’assureur l’accepte, il lui suffit d’adresser un seul exemplaire de la police au
souscripteur sans la lui faire signer. S’il la refuse, il rembourse alors le montant de la
prime.

-9-
-CHAPITRE 5-
BASES TECHNIQUES DE L’ASSURANCE VIE
==========

I – NOTION DE CALCUL DE PROBABILITE

1°) Définition

La probabilité est le rapport du nombre de cas favorables à la survenance d’un


événement au nombre total de cas possibles, tous les cas étant supposés également
possibles.

Elle est comprise entre 0 (probabilité nulle) et 1 (probabilité totale)

0 exprime donc l’impossibilité

1 exprime donc la certitude

2°) Exemples

- 10 -
a) Jeu de pile ou face : On jette une pièce de monnaie en l’air et on considère
qu’elle a la même chance de tomber sur pile que sur face.

La probabilité d’obtenir pile est égale à ½ puisqu’il y a 2 cas possibles (pile et


face) et 1 seul cas favorable (pile).

b) Jeu de dé : On jette un dé, la possibilité d’obtenir le 4 est égale à 1/6, puisque


sur 6 cas possibles (les 6 faces du dé) il y aura 1 seul cas favorable (la face 4).

c) Jeu de cartes : La probabilité d’amener un as en tirant une seule carte au


hasard d’un jeu de 32 cartes est égale à 4/32 = 1/8, puisqu’il y a 4 cas favorables (les 4
as) sur 32 cas possibles.

3°) Probabilités contraires

On appelle événements contraires, deux événements qui ne peuvent se produire


simultanément et tels que la non arrivée de l’un entraîne obligatoirement l’arrivée de
l’autre.

Un sac contient a boules noires et b boules blanches, soit au total a+ b boules.

Il y a donc a+b cas possibles lors de l’extraction d’une boule, mais seulement a cas
favorables de sortir une boule noire et b cas favorables de sortir une boule blanche.

La probabilité p d’extraire une boule noire est :


a
P = -----------
a+b
La probabilité q d’extraire une boule blanche est :
b
q = ------------
a+b

La somme de ces probabilités contraires est :


a b a+b
p + q = ------------ + ------------ = ----------- = 1
a+b a+b a+b

La somme des probabilités de deux événements contraires est toujours égale à 1.

II – PROBABILITES VIAGERES

1°) Probabilité de vie

La table de mortalité permet de calculer immédiatement la probabilité qu’a une


tête d’âge x d’atteindre l’âge x+n, c'est-à-dire d’être vivante dans n années.

Cette probabilité se désigne par n p x (x et n étant des indices).

- 11 -
Le nombre de cas possibles vivants à l’âge x s’écrit lx
Le nombre de cas favorables : vivants à l’âge x + n s’écrit lx + n
l x+n
donc n p x = --------------
lx
Exemple : La probabilité pour qu’une personne âgée de 20 ans soit encore
vivante à 50 ans est égale à :
870 347
30 p 20 = ------------------ = 0,905 (Table TD)
961 961

2°) Probabilité de décès

La probabilité pour une tête d’âge x de décéder avant d’atteindre l’âge x + n est
désignée par n q x.
Elle est égale au rapport du nombre de personnes décédées entre les âges x et x +
n , au nombre de vivants à l’origine (à l’âge x)
l x - l x+n
n q x = ---------------------------
lx
Exemple : Il s’agit ici de calculer la probabilité de décès de la même personne
âgée de 20 ans avant d’atteindre l’âge de 50 ans.
961 961 - 870 347
30 q 20 = -------------------------- = 0,095 (Table TD)
961 961

Il est aisé de vérifier que : 30 p 20 + 30 q 20 = 0,905 + 0,095 = 1


S’agissant de probabilités contraires, leur somme est égale à 1.

3°) - Taux annuel de mortalité

C’est la probabilité qu’a une tête d’âge x de mourir dans l’année (dans ce cas n = 1)

Nombre de cas possibles : l x


Nombre de cas favorables : d x
Exemple : Calcul du taux annuel de mortalité d’une personne âgée de 40 ans
3 601
1 q 40 = ------------ = 0,0039
922 556

III – INTERETS COMPOSES

1°) - Définition :

- 12 -
Un placement est fait à intérêts composés lorsqu’à la fin de chaque unité de temps
(généralement l’année) l’intérêt simple obtenu au cours de cette période est ajouté au
capital pour produire à son tour intérêt simple pendant l’unité de temps suivant.

2°) – Formules fondamentales :

 Notion de valeur acquise :

Soit un capital c placé à intérêts composés pendant n années au taux annuel i.


Appelons C le capital définitif (ou valeur acquise) à la fin de la n ème année.

L’intérêt obtenu à la fin de la 1ère année est ci et la valeur acquise à cette époque
est : c + ci = c (1 + i)

L’intérêt produit pendant la 2ème année est c(1 + i) i et la valeur acquise :


c (1 + i) + c( 1 + i ) = c ( 1 + i ) ( 1 + i ) = c ( 1 + i ) 2

L’intérêt produit pendant la 3ème année est c (1 + i ) 2 * i et la valeur acquise à cette


époque est :
c (1 + i) 2 + c(1 + i) 2 i = c(1 + i) 2 (1 + i) = c (1 + i) 3

En poursuivant ce raisonnement on obtient à la fin de la n ème la formule générale


suivante pour la valeur acquise :

C = c (1 + i ) n

 Notion de valeur actuelle

C’est la somme c qui, après n années de placement, acquiert la valeur C ; c est dite
valeur actuelle du capital C

Si C = c (1 + i) n ,

on a inversement :

C
c = ------------ = C (1 + i) -n
(1 + i) n

Pour résoudre rapidement les problèmes d’intérêts composés, il a été dressé des
tables spéciales, dites tables financières, qui, pour les principales valeurs de i et de n,
donnent les valeurs correspondantes de (1 + i) n et de (1 + i) –n .

(voir modèle de table financière en annexe)

IV – LA PRIME EN ASSURANCE VIE : COMPOSANTES ET ELEMENTS


DE CALCUL.

- 13 -
L’assureur couvre un risque lié à la durée de la vie humaine ; comme tout
assureur, son problème majeur réside dans le calcul d’une prime lui permettant de
payer les sinistres c'est-à-dire représentant sur le plan technique la contrepartie de ses
engagements futurs envers les bénéficiaires de contrats.

L’étude de la prime comporte deux parties essentielles que nous allons exposer ci-
après :
 sa composition
 son calcul

A – Les différentes notions de primes

La prime payée par l’assuré pour couvrir un risque donné est composée des
éléments suivants :

La prime pure :

C’est la portion de la prime payée par le contractant, qui permet à l’assureur de


garantir le risque selon les lois de la statistique et du calcul des probabilités, c'est-à-
dire de faire face à ses engagements.

Elle est appelée :

- prime de risque dans les assurances en cas de décès


- prime d’épargne dans les assurances en cas de vie

La prime d’inventaire :

L’assureur doit non seulement faire face à ses engagements, mais aussi assurer la
gestion du contrat. Pour couvrir ces frais, il doit ajouter à la prime pure un supplément
appelé « Chargement de gestion ». La prime pure augmentée du chargement de gestion
donne la prime d’inventaire.

La prime commerciale nette :

Outre les frais de gestion, l’assureur doit faire face aux frais de production. Pour
cela, il ajoute les frais d’acquisition (commissions aux intermédiaires) à la prime
d’inventaire et obtient la prime commerciale nette.

La prime commerciale brute ou prime TTC

C’est la prime effectivement payée par le contractant. Elle égale à la prime


commerciale nette majorée des taxes d’assurances.

De façon schématique on a :

Prime pure (Coût mathématique du risque)

- 14 -
( Frais de gestion)

Prime d’inventaire

+
( Frais d’acquisition) (Commissions aux intermédiaires)

Prime commerciale nette

+
(Taxes) (versées à l’état)

Prime commerciale brute

B – Le calcul de la prime pure

La prime pure d’un contrat d’assurance vie est déterminée de sorte qu’elle réalise
l’équilibre technique des engagements de l’assureur et ceux de l’assuré à la date de
souscription de contrat. Ainsi donc, l’équation fondamentale permettant de déterminer
la prime pure en assurance vie est la suivante :

Valeur à la souscription des engagements de l’assuré =


Valeur à la souscription des engagements de l’assureur

Les valeurs à la souscription des engagements de l’assureur et de l’assuré


dépendent du décès ou de la survie de l’assuré et des taux d’intérêt. Dès lors le calcul de
la prime pure va prendre en considération deux outils

- les tables de mortalité


- les tables financières à intérêts composés

Applications pratiques

Exemple 1 :Calcul de prime unique pure d’une temporaire décès

Soit un assuré âgé de 30 ans désirant être garanti durant 1 an pour un capital de 100 000 F.

 Considérons d’abord « l’élément statistique »

S’agissant de calculer la prime d’une formule d’assurance en cas de décès, nous utiliserons la table
TD.
- sur 1 000 000 de personnes nées vivantes :

946 990 sont en vie à l’âge x 30 sur la table l x = l 30

- 15 -
945 261 sont en vie à l’âge x + 1 31 sur la table l x+1 = l 31

On constate donc :
1729 décès entre 30 et 31 ans, c'est-à-dire 1729 décès dans l’année. Nous retrouvons ce
résultat à d x = d 30

Si l’assureur devait garantir en cas de décès pendant un an 946 990 personnes âgées de 30
ans pour un montant de 100 000 F par tête assurée, il aurait à verser :

100 000 x 1729 = 172 900 000 F

Ignorant à l’origine la date à laquelle ces décès vont survenir, on considère généralement par
souci de simplification qu’ils ont lieu en milieu d’année et par conséquent l’assureur devra
verser au 1er Juillet tous les capitaux garantis.

 Considérons maintenant « l’élément financier »

Il faut se servir de la table d’escompte à intérêts composés, le taux technique d’intérêt à


retenir étant de 3,50% et la durée à prendre en considération de 6 mois selon notre
hypothèse de travail.

Ce faisant, l’assureur doit disposer actuellement d’une somme qui, placée à 3,50% lui
permettra d’obtenir 172 900 000 F dans 6 mois.

Sur la table nous voyons que pour avoir 100 F dans 6 mois à 3,50%, il faut 98,29 F.
98,29 * 100 000
Donc pour avoir 100 000 F, il faut : -------------------------------- = 98 290 F
100
et en ce qui concerne les 1729 décès : 98 290 x 1729

Mais il s’agit ici d’un seul assuré et, par conséquent la prime pure à lui demander est égale
à:
98 290 x 1729
---------------------------- = 179,45 F
946 990

De cet exemple, nous pouvons en déduire la formule permettant de calculer la


prime unique pure d’une temporaire décès.

Nbre de décès (depuis l’âge de l’assuré à la souscription à son âge à l’échéance)


Capital escompté x -----------------------------------------------------------------------
Nbre de personnes en vie à l’âge de l’assuré à la souscription

Soit encore :

lx - lx+n
Capital escompté x ------------------
lx

Exemple 2 : Calcul de la prime unique pure d’un capital différé

- 16 -
Soit un assuré de 20 ans garanti pour un capital de 100 000 F, si celui-ci est toujours en vie à l’âge
de 30 ans, c'est-à-dire dans 10 ans.

 Considérons d’abord l’élément financier

Le taux technique d’intérêt retenu est de 4,50% ; par ailleurs la période à prendre en considération
est égale à 10 ans.

D’après la table financière pour obtenir 100 F dans 10 ans à 4,50%, il faut 64,39 F

Donc pour avoir 100 000 F il faut : 100 000 x 64,39/100 = 64 390 F

 Considérons ensuite l’élément statistique

Nous devons utiliser la table de mortalité TV puisqu’il s’agit de déterminer la prime d’une formule
d’assurance en cas de vie.

Pour 1 000 000 de personnes nées vivantes,

- 972 320 sont en vie à l’âge x 20 { l x = l 20 }


- 964 820 sont encore en vie à l’âge x + 10 = 30

Par suite si l’assureur devait garantir en cas de vie 972 320 personnes âgées de 20 ans pour un
montant chacune de 100 000 F, il aurait à verser :

100 000 x 964 820

c'est-à-dire qu’il devrait disposer actuellement de :

64 390 x 964 820


Mais il s’agit ici d’un seul assuré et, par conséquent la prime pure à lui demander est égale à :

64 390 x 964 820


---------------------------- = 63 893 F
972 320

De cet exemple, nous en déduisons la formule permettant de calculer la prime unique pure d’un
capital différé :

Nbre de personnes en vie de même âge que l’assuré au terme du contrat


Capital escompté x ---------------------------------------------------------------------------------------------------------
Nbre de personnes en vie de même âge que l’assuré à la souscription du contrat

Soit encore :
lx + n
Capital escompté x ------------------------
lx

V – LA PROVISION MATHEMATIQUE

- 17 -
Les sociétés d’assurances doivent constituer des réserves techniques destinées à
faire face aux engagements qu’elles ont pris envers les assurés ou les bénéficiaires,
réserves que la loi a étroitement réglementées.

En matière d’assurance sur la vie, ces réserves présentent des caractères propres :

 elles sont calculées mathématiquement


 elles constituent une masse sur laquelle les assurés ont des droits particuliers

1 – Définition

C’est la différence entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris
par l’assureur et les assurés

2 – Constitution des provisions mathématiques

Deux cas sont à distinguer selon qu’il s’agit d’une assurance en cas de décès ou
d’une assurance en cas de vie.

a) Assurance en cas de décès

La probabilité de décès augmentant en fonction de l’âge, tout assuré en cas


de décès devrait donc normalement payer des primes annuelles augmentant
chaque année.

Mais pour des raisons commerciales, les assureurs ont établi des primes
uniformes, constantes ou primes nivelées.

Il en résulte que l’équilibre par exercice n’est plus réalisé. En effet, la prime
nivelée est supérieure à la prime de risque durant les premières années du
contrat, inférieure dans les dernières années.

Pour couvrir le risque pendant les années où les primes sont insuffisantes,
l’assureur doit mettre en réserve les excédents de primes des premières années.

b) Assurance en cas de vie

Dans les assurances comportant le paiement d’un capital à l’échéance,


l’opération est à la fois une assurance et un placement.

Dans ce type de contrat, l’assureur respecte ses engagements en capitalisant


une partie des primes reçues par le système des intérêts composés.

Ainsi au terme du contrat, la provision mathématique est égale au capital


assuré.

3 – Méthodes de détermination des provisions mathématiques

- 18 -
Il existe fondamentalement trois méthodes de calcul des provisions
mathématiques.

a) La méthode par récurrence

Cette méthode consiste à suivre le mécanisme de constitution de la provision


et enregistre successivement les opérations comptables qui intéressent le contrat :

1ère année : encaissement de la prime p nette de frais, capitalisation au taux


d’intérêt i pendant 1 an : en fin d’année, répartition entre les survivants.

2ème année : capitalisation pendant 1 an de l’ensemble formé par la provision


de l’année précédente et la 2e prime, nette de frais, en fin d’année répartition
entre les survivants.

Et ainsi de suite jusqu’à l’échéance du contrat.

b) La méthode rétrospective

On se place à la fin de la ke année du contrat et on examine ce qui s’est


passé : l’assuré a payé k primes annuelles, mais l’assureur a garanti l’assuré
pendant ces k années. La provision mathématique est donc la somme qui subsiste
c'est-à-dire la différence capitalisée entre ce que l’assuré a payé et ce que
l’assureur a utilisé.

c) La méthode prospective

A la fin de la ke année, on examine l’avenir, c'est-à-dire ce qui se passera


jusqu’à l’échéance du contrat.
La provision mathématique est égale à la différence entre les valeurs
actuelles des engagements à venir de l’assureur (couvrir le risque pendant k
années) et ceux de l’assuré (payer la prime pendant n-k années).

- 19 -
-CHAPITRE 6-
LA SELECTION DES RISQUES
==========

I – LA PROPOSITION

En assurance sur la vie, la proposition se présente comme un document


renseignant l’assureur sur :

- l’identité du souscripteur, de l’assuré et éventuellement du bénéficiaire


- la nature de la combinaison choisie (par exemple Mixte)
- le montant du capital ou de la rente
- la durée du contrat et celle de paiement des primes

Elle vaut déclaration de risque. L’assureur apprécie le risque en fonction des


déclarations contenues dans la proposition et ses annexes. La proposition doit être
revêtue de la signature du contractant ; elle n’engage ni l’assureur ni le contractant.

II – LA SELECTION DES RISQUES

Les primes de l’assurance sur la vie sont calculées à partir des données
statistiques que constituent les tables de mortalité.
Les taux de prime indiqués dans les tarifs tiennent compte des risques
normaux, c'est-à-dire ceux dont la probabilité de décès est conforme aux statistiques
en fonction de l’âge de l’assuré et de la durée du contrat.
Il s’agit pour l’assureur d’éviter l’anti-sélection des risques. A défaut d’une
sélection médicale, ce serait surtout les mauvais risques qui viendraient s’assurer,
rendant ainsi caduques les statistiques qui servent de base à la tarification.

La sélection des risques s’opère dans les combinaisons d’assurances qui


prévoient une prestation de l’assureur en cas de décès de l’assuré. Elle n’est pas
nécessaire dans les contrats en cas de vie.
C’est un moyen pour l’assureur de se faire une opinion exacte du risque qui
lui est proposé. Pour cela, il examinera avec attention la proposition ainsi que les
documents qui y sont annexés à savoir, le questionnaire médical, le rapport médical
et les divers examens médicaux.

1) Les documents médicaux

a) Le questionnaire médical

Ce document est annexé à la proposition d’assurance et doit être rempli par


l’assuré lui-même, aucune question ne devant être éludée.
Il comporte des questions relatives :

- à sa morphologie, notamment sa taille et son poids


- à son état de santé actuel et passé : interventions chirurgicales,
hospitalisations …..
- à d’éventuelles infirmités qui doivent être déclarées

- 20 -
- à ses antécédents familiaux
- à l’exercice de sa profession et sa nature
- à sa situation comme assuré d’autres assureurs vie

b) Le rapport médical

En fonction :

 des réponses de l’assuré au questionnaire médical


 de son âge
 de l’importance des capitaux à assurer

l’assureur peut demander à l’assuré de se soumettre à un examen médical


partiel ou complet, afin d’avoir une meilleure connaissance du risque et de ce fait,
une appréciation mieux étayée.

Les normes d’acceptation ainsi que les formalités médicales demandées


diffèrent suivant les compagnies.
Elles sont cependant toujours fonction de l’âge de l’assuré lors de la
souscription du contrat, ainsi que du montant des capitaux garantis.
Le médecin examinateur est désigné par l’assureur et ce dernier prend en
charge ses honoraires.
L’examen médical qui comporte toujours une prise de tension artérielle et
une analyse simple d’urine (recherche de sucre et de l’albumine) peut être complété
d’examens et d’analyses plus approfondis (analyse de sang, radios,
électrocardiogrammes etc…….)
En outre, le médecin examinateur est invité à porter un jugement général sur
l’état de santé de l’assuré.

2) Importance de la sélection des risques

L’assureur veut éviter :

 de garantir les risques dont la réalisation est quasi certaine (anti- sélection)
 un mauvais ajustement de la prime au risque assuré

L’assuré a donc intérêt à répondre loyalement aux questions qui lui sont posées
au risque de s’exposer aux sanctions prévues aux articles 18 et 19 du code CIMA.

4) Conséquences de la sélection des risques

Au vu de la proposition et des documents annexes, l’assureur va se faire une


opinion sur le risque proposé après avoir éventuellement pris l’avis de son médecin
conseil.
L’assureur pourra alors refuser le risque ou l’accepter à des conditions
spéciales.

a) Risques aggravés – risques tarés

- 21 -
Les risques aggravés ont en général pour origine la profession de l’assuré,
qui jugée particulièrement dangereuse, est de nature à accroître la probabilité de
survenance du sinistre (ex pilote d’essai) ; ils peuvent avoir également pour cause la
pratique de certains sports catalogués dangereux : parachutisme, plongée sous
marine)

Les risques tarés sont liés à l’état de santé de l’assuré, qui est tel que sa
probabilité de survie apparaît inférieure à la moyenne indiquée par la table de
mortalité qui correspond à celle d’une personne normale.

b) Compensation de la surmortalité

L’assureur cherchera à compenser les risques de surmortalité par l’un ou la


conjugaison de plusieurs des moyens suivants :

 Appliquer une surprime payable à la souscription du contrat ou


pendant toute sa durée.
 Tarifer le risque à un âge supérieur à l’âge du proposant (vieillissement)
 Proposer une combinaison différente de celle demandée (mixte au lieu
de vie entière)
 Proposer une durée plus courte

Il reste entendu que l’assuré conserve le droit en cours de contrat de solliciter


une nouvelle étude de son cas s’il estime par exemple que l’amélioration de son état
de santé ne justifie plus l’application d’une surprime. L’assureur demandera à
l’assuré de se soumettre à un nouvel examen médical au vu duquel il se prononcera.
L’assureur ne donnera pas suite à la proposition qui lui est faite, même si le
risque est apparemment sain, dans le cas où l’âge de l’assurable se situe hors des
limites des tarifs pratiqués.

III – OMISSIONS – FAUSSES DECLARATIONS

Les dispositions des articles 18 et 19 du code CIMA sont applicables :

Art 18 : Sous réserve des dispositions de l’article 80, le contrat d’assurance est
nul en cas de réticence ou fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré.

Art 19 : L’omission ou la déclaration inexacte de la part de l’assuré de bonne


foi n’entraîne pas la nullité du contrat.
 Si elle est constatée avant tout sinistre, l’assureur a le droit soit de
maintenir le contrat moyennant une prime additionnelle acceptée par
l’assuré, soit de résilier le contrat dix jours après notification adressée à
l’assuré par lettre recommandée ou contresignée, en restituant la
portion de prime payée pour le temps où l’assurance ne court plus.
 Dans le cas où la constatation n’a lieu qu’après sinistre, le capital est
réduit.

Clause d’incontestabilité :

- 22 -
En fait, ces procédés supposent la possibilité d’établir au préalable dans quelle
mesure l’erreur ou l’omission faite de bonne foi auront dénaturé le risque aux yeux de
l’assureur, ce qui de toute évidence pose des problèmes délicats.
Dans quelle proportion par exemple, l’assureur réduira t-il le capital payable à
la suite du décès d’un assuré qui aurait omis de lui signaler, de bonne foi, une
maladie d’une gravité telle que, s’il en avait eu connaissance, l’assureur aurait refusé
la proposition qui lui est faite ?
Pour pallier ces difficultés, les assureurs vie ont pris pour habitude de faire
figurer, dans les conditions générales de leur contrat, une clause dite
d’incontestabilité
Aux termes de cette clause, l’assureur s’interdit à l’avance de se prévaloir des
dispositions de l’article 19 du code CIMA, sans couvrir la mauvaise foi bien entendu.

IV – L’ERREUR D’AGE (ART. 80 CODE CIMA)

L’erreur commise de bonne ou de mauvaise foi sur l’âge de l’assuré n’entraîne


la nullité du contrat que si l’âge véritable se trouve en dehors des limites admises par
l’assureur pour la conclusion de contrats.

Dans tous les autres cas, l’erreur sur l’âge ne peut avoir que les effets suivants :

 La prime payée est inférieure à celle qui aurait dû être acquittée, le


montant du capital ou de la rente est alors réduit en proportion de la
prime payée et de celle qui aurait correspondu à l’âge véritable de
l’assuré.
 La prime payée est supérieure à celle qui aurait dû être versée,
l’assureur est tenu de ristourner le trop perçu sans intérêts.

- 23 -
- CHAPITRE 7-
LES PERSONNES INTERVENANT AU CONTRAT
==========

L’assurance sur la vie au point de vue juridique se présente comme un contrat


passé entre deux personnes : l’assureur et le souscripteur.

Aux termes de ce contrat, l’assureur s’engage à verser au bénéficiaire désigné


par le souscripteur, un capital ou une rente dont le montant a été fixé à l’avance et ce,
sous certaines conditions, par exemple en cas de décès de la personne sur la tête de
qui repose l’assurance, ou encore en cas de vie de cette personne à une date
déterminée.

Il apparaît donc que le contrat va intéresser non seulement l’assureur et le


souscripteur, mais également la personne tête assurée ou assuré et le bénéficiaire.

Il convient de définir le rôle de chacune de ces personnes et les conditions


auxquelles elles devront satisfaire.

I – L’ASSUREUR

L’assureur ne peut être qu’une personne morale. La réglementation limite


toutefois ces personnes morales aux sociétés ayant reçu l’agrément.
Les sociétés qui peuvent obtenir cet agrément sont :

 Les sociétés anonymes


 Les sociétés en commandite par actions
 Les sociétés à forme mutuelle

II – LE SOUSCRIPTEUR

Le souscripteur ou contractant peut être une personne physique ou une


personne morale.
C’est celui qui s’engage juridiquement vis-à-vis de l’assureur. Signataire du
contrat, il est le débiteur de la prime et il lui revient de désigner le bénéficiaire.
Souvent le souscripteur et l’assuré sont une seule et même personne. Le
souscripteur peut aussi être le bénéficiaire du contrat qu’il s’agisse d’une assurance
en cas de vie ou d’une assurance en cas de décès, l’assuré étant alors un tiers.

Pour souscrire un contrat d’assurance vie, il faut être capable de s’engager,


d’où l’exclusion, lorsqu’elles agissent seules de deux catégories de personnes,
écartées, soit en raison de leur âge, soit en raison de leur état de santé. Il s’agit :

 Des mineurs non émancipés


 Des majeurs en tutelle

- 24 -
Par conséquent, avec l’autorisation et l’assistance de leurs représentants
légaux, la souscription d’un contrat vie par ces incapables devient possible.

III – L’ASSURE (art. 59 – 60 et 61 du code CIMA )

C’est la personne dont le décès ou la survie entraîne la réalisation du risque et


la prestation de l’assureur ; il ne peut donc s’agir que d’une personne physique.
Dans les assurances en cas de vie, c’est la survie à une date donnée de la
personne assurée qui entraîne le versement par l’assureur de la prestation prévue au
contrat. Aucune restriction n’a été apportée à la désignation de l’assuré, dont le
consentement à l’opération n’est même pas nécessaire.
Dans les assurances en cas de décès au contraire, le bénéficiaire peut avoir
intérêt à la disparition de l’assuré, ce qui lui permettrait de recevoir le capital assuré.
Aussi, des situations machiavéliques peuvent être imaginées, du fait de
l’intérêt financier du bénéficiaire à la disparition de l’assuré.
Pour protéger ce dernier et éviter toute spéculation de ce type, le législateur a
pris trois mesures :

a) L’assuré doit donner son consentement par écrit à l’assurance en cas de


décès souscrite sur sa tête avec indication de la somme assurée, sous peine de nullité
du contrat.

b) Il est interdit de souscrire une assurance en cas de décès sur la tête d’un
mineur âgé de moins de 12 ans, d’un majeur en tutelle, d’une personne placée dans
un établissement psychiatrique.
Il s’agit d’éviter la souscription de contrats en cas de décès sur la tête de
personnes incapables en raison, soit de leur âge, soit de leur état mental, d’apprécier
véritablement les conséquences de leur acceptation. Sanction prévue par le code,
nullité du contrat en sus d’une amende contraventionnelle.

c) Si l’assurance en cas de décès est faite sur la tête d’un mineur de plus de
douze ans, il existe alors une double condition de validité :
 Consentement personnel du mineur
 Autorisation écrite de son représentant légal, de son tuteur ou de son
curateur, avec indication de la somme assurée.

Sanction prévue par le code, nullité du contrat.

IV – LE BENEFICIAIRE

Il s’agit de la personne physique ou morale désignée au contrat et qui va


recevoir les sommes assurées en cas de réalisation du risque.
Le droit de désigner le bénéficiaire appartient au souscripteur.
Aucune qualité particulière n’est exigée du bénéficiaire dont les droit seront
étudiés ultérieurement.
Si aucun bénéficiaire n’est désigné, on considère que le contractant a stipulé
pour lui-même ou ses ayants droit.

- 25 -
- CHAPITRE 8-
LA PRIME : CONDITIONS ET DEFAUT DE PAIEMENT
==========

Les conditions générales des polices précisent les modalités de paiement de


la prime en indiquant les conséquences qu’entraînera le défaut de paiement à
l’échéance fixée.
En assurance sur la vie le paiement de la prime est facultatif. La caractère
facultatif du paiement des primes est un trait caractéristique du contrat vie ; il ne se
retrouve pas dans les autres branches, même pour les assurances contre les accidents
corporels sauf si celles-ci constituent un accessoire au contrat vie, comme l’assurance
complémentaire.

I – CONDITIONS DE PAIEMENT DES PRIMES

Le débiteur des primes est le souscripteur qui s’est engagé à les acquitter en
signant la police.
Cependant, certaines personnes comme le bénéficiaire, un parent ou un
créancier, peuvent avoir un intérêt moral ou matériel au maintien des garanties :
aussi l’article 72 du code CIMA prévoit il que, dans le cas où le souscripteur cesse le
paiement des primes, tout intéressé peut se substituer à lui pour payer et faire ainsi
obstacle à la résiliation.
Les primes peuvent être acquittées sans le consentement du souscripteur, ni
de l’assuré. Cela ne modifie en rien les droits du contractant sur le contrat ; mais le
paiement des primes effectué par le bénéficiaire vaut acceptation de sa désignation
avec toutes ses conséquences.

En ce qui concerne le lieu de paiement, les primes qui étaient autrefois


quérables, sont devenues portables. L’initiative revient donc au souscripteur. La
prime est payable au domicile de l’assureur ou du mandataire qu’il a désigné.
L’assureur est tenu d’aviser la personne chargée du paiement des primes de la date
d’échéance et du montant dont elle est redevable.

II – LE DEFAUT DE PAIMENT DES PRIMES (art. 73 code CIMA)

En assurance sur la vie, l’art. 73 du code CIMA dispose que l’assureur n’a pas
d’action pour exiger le paiement des primes.

- 26 -
Si une prime ou une fraction de prime n’est pas payée dans les 10 jours de
son échéance, l’assureur accomplit les formalités requises à savoir, envoi d’une lettre
recommandée de mise en demeure, et à l’expiration d’un délai de 40 jours, si le
souscripteur ne régularise pas sa situation, deux voies s’offrent à l’assureur :

 soit la résiliation pure et simple, dans le cas des contrats ne


comportant pas de provisions mathématiques.

 soit la réduction des effets du contrat dans le cas de contrats


comportant des provisions mathématiques, lorsque deux primes
annuelles au moins ou que 15% des primes ou cotisations prévues au
contrat ont été payées.

Le contrat est remis en vigueur sans frais ni formalités si la prime est payée
au cours du délai de 40 jours de mise en demeure.

Par contre, si la résiliation ou la réduction est intervenue, la remise en


vigueur est possible, parfois après des formalités de visite médicale s’il s’agit d’une
assurance en cas de décès. La remise en vigueur s’opère par avenant, avec paiement
des primes arriérées majorées des intérêts de retard.

- 27 -
- CHAPITRE 9 -
LES RISQUES EXCLUS
==========

En principe, toutes les causes de décès sont couvertes par l’assurance vie,
qu’elles résultent d’une maladie ou d’un accident.

Néanmoins, certaines restrictions vont devoir être apportées à ce constat


initial. En effet, des exclusions d’origine légale vont se justifier par des motivations
d’ordre moral ou technique ; il s’agit de décès se réalisant dans les conditions
suivantes :

 suicide de l’assuré

 meurtre de l’assuré par le bénéficiaire

 le risque de guerre

A cela s’ajoute des exclusions conventionnelles, dont le domaine tend à se


restreindre. Celles-ci ne concernent plus aujourd’hui que l’aviation dans des
conditions précises, et les professions particulièrement dangereuses.
Ainsi pour le risque aviation, son exclusion porte sur la participation de
l’assuré à des vols autres que les vols réguliers et professionnels à bord d’appareils
munis d’un certificat de navigabilité et pilotés par des pilotes brevetés pour ce type
d’appareils. Sont donc exclues les participations à des vols d’essais, compétition,
duels aériens, etc….
S’agissant des professions dangereuses exclues, celles-ci concernent les
acrobates, les parachutistes avec chute libre etc…

Nous nous intéresserons ici aux exclusions légales.

I – LE SUICIDE DE L’ASSURE ( art. 66 et 67 du code CIMA)

« L’assurance en cas de décès est de nul effet si l’assuré se donne


volontairement et consciemment la mort au cours des deux premières années du
contrat ».
L’analyse du texte montre qu’il doit y avoir suicide, c'est-à-dire volonté
délibérée de se donner la mort. La réalité du suicide revêt donc une grande

- 28 -
importance pour l’assureur. Le législateur met à la charge de l’assureur la preuve du
suicide et la charge du bénéficiaire la preuve de l’inconscience de l’assuré.
L’exclusion légale ne porte que sur le suicide conscient, ce qui signifie a
contrario que l’assureur reste tenu en cas de suicide inconscient.
Par ailleurs, l’autorisation est donnée à l’assureur de couvrir le suicide
volontaire et conscient passé un délai de deux ans après la conclusion du contrat.
L’article 67 précise que l’assureur devra verser au bénéficiaire la provision
mathématique du contrat.
Cette exclusion repose sur une raison d’ordre public, le suicide étant un acte
immoral et nuisible, et sur un motif technique, car le fait pour l’assuré de réaliser
volontairement le risque, élimine le caractère aléatoire du contrat d’assurance.
En résumé, passé un délai de deux ans, la qualification du suicide importe
peu (conscient ou inconscient). En effet, l’assureur doit verser au bénéficiaire la
prestation promise.
Dans les deux premières années du contrat, n’est donc garanti que le
suicide inconscient. Si le bénéficiaire ne parvient pas à l’établir, il ne recevra alors
que le montant de la provision mathématique.

II – LE MEURTRE DE L’ASSURE PAR LE BENEFICIAIRE (art. 78)

L’assurance souscrite cesse d’avoir effet si le bénéficiaire a causé


volontairement la mort de l’assuré.
Cette disposition repose sur l’idée qu’il serait immoral et choquant de voir le
bénéficiaire profiter d’un meurtre ou d’un assassinat qu’il a commis. Au plan
technique, la mise en jeu intentionnelle de la garantie élimine la notion de risque du
contrat.
L’intention bien arrêtée de donner la mort est donc requise, ce qui exclut le
cas de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort mais sans intention de la
donner, mais englobe la simple complicité de meurtre.

Le texte précise par ailleurs que la provision mathématique doit être versée
au contractant ou à ses héritiers.
Dans l’éventualité où plusieurs bénéficiaires auraient été désignés sur un
même plan, seul le bénéficiaire coupable serait déchu de ses droits, et sa provision
viendrait alors augmenter la part des autres bénéficiaires.

En cas de tentative de meurtre de l’assuré par le bénéficiaire la loi


offre la possibilité légitime du reste au contractant de révoquer le bénéficiaire et ce
même si celui-ci est acceptant.
Si le contractant et l’assuré sont une seule et même personne, la révocation
du bénéfice ne se fera pas attendre. Mais dans l’hypothèse où il s’agirait de deux
personnes différentes, on peut rencontrer la situation suivante :

 le contractant qui n’est pas l’assuré ne veut pas changer de


bénéficiaire
 l’assuré est à juste raison inquiet et n’a plus qu’une seule possibilité,
retirer son consentement à la poursuite du contrat.

III – LE RISQUE DE GUERRE (art. 94 du code CIMA)

- 29 -
Il est interdit aux assureurs sur la vie de prendre des engagements fermes
concernant la garantie du risque de guerre.

Les dispositions applicables sont les suivantes :

Tout contrat doit contenir une clause aux termes de laquelle, en cas de
guerre, la garantie de la police n’aura d’effet que dans les conditions qui seront
déterminées par chaque Etat membre après la cessation des hostilités.

- CHAPITRE 10 -
LES DROITS DU SOUSCRIPTEUR
==========

La provision mathématique constituée dans un contrat est la propriété du


contractant. Celui-ci dispose d’un droit de créance garanti par privilège sur cette
provision mathématique.
Ce droit de créance lui permet d’effectuer un certain nombre d’opérations
liées à l’existence de cette provision.

I – LA TRANSFORMATION

En cours de contrat, le souscripteur peut souhaiter obtenir des garanties


différentes de celles dont il bénéficiait jusque là, ou modifier certaines données de
son contrat : capital, durée par exemple.
L’assureur va donc être amené à transformer le contrat d’origine, à condition
que celui-ci comporte une provision mathématique.

Dans la plupart des cas, cette opération s’effectue de la manière suivante :

Le contractant dispose dans les comptes de l’assureur d’une somme d’un


montant égal à celui de la provision mathématique du contrat d’origine.
L’assureur considère que cette somme lui est versée comme une prime
unique d’inventaire à la souscription du nouveau contrat.
Pour déterminer le montant du capital assuré correspondant au versement
de cette prime unique, l’assureur applique la somme en question en prime unique
d’inventaire de la nouvelle combinaison pour l’âge atteint par l’assuré au moment de
la transformation et la durée du nouveau contrat.

Exemple

Si C est le capital du nouveau contrat, le capital C1 obtenu comme il vient d’être dit
représentera donc la portion du capital C qui sera acquise au souscripteur sans paiement ultérieur de
prime.
Par différence entre C et C1, l’assureur connaîtra C2 portion du capital C qui, dans le
nouveau contrat, ne sera acquise que moyennant le versement des primes périodiques.

- 30 -
Le paiement de ces primes périodiques sur le nouveau contrat permet normalement à
l’assureur d’amortir les commissions d’acquisition réglées aux intermédiaires au titre du contrat primitif,
ce qui justifie l’emploi de la prime unique d’inventaire pour la détermination du capital C1.

Il convient de noter que l’assureur pourra refuser de donner suite à certaines


transformations proposées par le contractant pour des raisons d’antisélection.

II – LA REDUCTION ( art. 74 et 75 du code CIMA)

Comme son nom l’indique, cette opération a pour effet de diminuer dans
leur montant, les garanties données par l’assureur.
La réduction est un droit pour le souscripteur qui, sur son contrat a acquitté
deux primes annuelles ou 15% des primes prévues au contrat selon l’art. 74 du code
CIMA.
Elle intervient le plus souvent après accomplissement par l’assureur des
formalités de mise en demeure et donne lieu à l’émission d’un avenant.

La réduction est liée à l’existence de la provision mathématique ; c’est


pourquoi les assurances temporaires décès n’ont pas de valeur de réduction en raison
du peu d’importance de leur provision.

Dans cette opération, l’assureur n’utilise pas la totalité de la provision ; celle-


ci est diminuée d’une certaine somme retenue pour compenser sinon totalement du
moins partiellement les commissions d’acquisition que l’assureur règle d’avance aux
intermédiaires (montant retenu : maximum 1% du capital assuré).

Le capital réduit est au moins égal au montant de l’assurance de même


nature que le souscripteur obtiendrait en versant une prime unique égale à la
provision mathématique du contrat diminuée de la somme retenue.

Les modalités de calcul de la valeur de réduction de chaque type de contrat


doivent être agrées par les autorités de contrôle.

Un contrat réduit peut toujours être remis en vigueur par le versement des
primes arriérées dues majorées des intérêts, et dans certains cas, avec de nouvelles
formalités médicales.
La réduction ne met donc pas fin au contrat, c’est ce qui la distingue du
rachat.

III – LE RACHAT (art. 74 et 76 du code CIMA)

Le souscripteur d’une assurance sur la vie peut souhaiter à un moment


donné réaliser sa créance. A sa demande, l’assureur lui versera par anticipation la
provision mathématique du contrat, après déduction d’une certaine somme retenue à
la fois à titre de pénalisation et de remboursement de certains frais (5% si le rachat
inter vient avant 10 ans et 0% s’il se produit 10 ans au moins après la prise d’effet du
contrat).

Par ce paiement, l’assureur rachète les obligations qu’il avait contractées, le


rachat mettant fin définitivement au contrat.

- 31 -
Le rachat est obligatoire pour l’assureur. Il consiste pratiquement à
rembourser au contractant une partie substantielle de la Provision Mathématique, la
portion de cette PM conservée par l’assureur servant à l’indemniser de la rupture
unilatérale du contrat et des frais d’acquisition non amortis.
Les modalités de calcul de la valeur de rachat doivent figurer dans la note
technique du contrat approuvée par les autorités de contrôle.

Le droit au rachat est subordonné au paiement de 15% des primes prévues


au contrat ou au moins deux primes annuelles.

Cependant il y a lieu de souligner que tous les contrats ne sont pas


rachetables. Ne comportent pas de rachat :
 les assurances temporaires décès
 les assurances en cas de vie sans contre assurance

Ces dispositions s’expliquent pour les assurances temporaires par le peu


d’importance des PM, pour les autres combinaisons par leur caractère conditionnel et
le risque d’anti-sélection que le rachat ferait courir à l’assureur.

Le droit au rachat est propre au souscripteur qui, seul peut l’exercer, sauf s’il
y a un bénéficiaire acceptant dont l’accord préalable est requis.

IV – AVANCES SUR POLICE (art. 74 du code CIMA)

Le souscripteur d’un contrat d’assurance sur la vie peut souhaiter à un


certain moment disposer d’une somme d’argent pour faire face à des besoins. Il peut
demander le rachat de son contrat, mais cette opération comme nous venons de le
voir présente l’inconvénient de mettre fin au contrat.

L’avance au contraire, présente l’avantage de préserver le contrat. Cependant


elle n’est pas obligatoire pour l’assureur contrairement à la réduction et au rachat.

Néanmoins, toutes les polices prévoient cette mesure favorable à l’assureur


qui ne voit pas la stabilité de son portefeuille compromise, et au souscripteur qui
conserve les garanties de son contrat.

Le bénéficiaire du contrat reçoit en cas de sinistre, le capital sous déduction


des sommes dues au titre de l’avance.
L’avance étant accordée par prélèvement sur la provision mathématique,
l’assureur va exiger du souscripteur le versement d’intérêts afin de compenser la
perte de revenu subie.

L’avance n’est consentie que sur les contrats qui ont une valeur de rachat et
pour une somme inférieure à cette valeur de rachat.

Par ailleurs, une clause précise dans l’acte d’avance, qu’en cas de non
paiement des intérêts sur avance à la date de leurs exigibilités, l’assureur pourra
procéder au rachat du contrat : c’est le rachat d’office.

- 32 -
L’avance peut être remboursée à tout moment par le contractant. Elle est
déduite de tout règlement intervenant avant son remboursement.

L’avance ne peut être demandée que par le contractant seul, avec l’accord du
bénéficiaire si ce dernier est acceptant.

- CHAPITRE 11 -
LE BENEFICIAIRE
==========

C’est la personne physique ou morale, généralement désignée à l’avance, à


qui l’assureur verse le capital ou la rente dont le montant a été fixé au contrat, en cas
de réalisation du risque assuré.

La désignation d’un ou de plusieurs bénéficiaires est facultative.

Lorsque aucun bénéficiaire n’a été désigné, le contractant est réputé avoir
stipulé pour lui-même, et lorsqu’il s’agit d’un contrat en cas de décès, pour ses ayants
droit (art. 70 du code CIMA).
Le cas est cependant assez rare. En effet, le contractant souscrit
généralement le contrat parce qu’il s’intéresse à une ou plusieurs personnes à qui il
voudrait que ce contrat profite.

I – DESIGNATION DU BENEFICIAIRE

La désignation doit être faite sous une forme telle que le bénéficiaire soit
aisément déterminé ou déterminable.
A cet égard la désignation nominative est la plus sûre, puisqu’elle évite tout
risque de confusion sur l’identité du bénéficiaire.

Elle n’est cependant pas la seule admise. En effet, il faut considérer que le
bénéficiaire sera suffisamment déterminé chaque fois que les termes utilisés pour la
désignation ne pourront prêter à aucune confusion de personne : mon épouse, mes
enfants, mes héritiers etc….. (art. 68 du code CIMA).

Dans tous les cas, le droit de désignation appartient exclusivement au


contractant qui peut l’exercer pendant toute la durée du contrat.
Le contractant manifeste sa volonté par tous les moyens à sa convenance :
mention dans la police, par avenant, par testament ou par simple lettre à l’assureur.

- 33 -
Une seule obligation est faite au contractant, celle de recueillir l’assentiment
de la personne assurée à la désignation qu’il compte faire.

Quant au bénéfice lui-même, il peut être attribué soit à titre gratuit, soit à
titre onéreux :
 dans le premier cas, l’attribution de bénéfice n’aura d’effet dans les
assurances en cas de décès, que si le bénéficiaire survit à la tête
assurée, ses héritiers, sauf convention contraire passée avec le
contractant, n’ayant aucun droit sur bénéfice.

 dans le second cas au contraire, le bénéfice de l’assurance constitue la


garantie d’une créance. Cette créance passe aux héritiers du
bénéficiaire désigné s’il vient à décéder, et l’attribution du bénéfice,
garantie de cette créance, leur profite également.

II – LA REVOCATION DE LA DESIGNATION (art. 69 du code


CIMA)

Comme le doit de désignation, le droit de révocation appartient au


contractant seul, qui peut faire connaître sa volonté par les moyens de son choix.
Le droit de révocation peut cependant être exercé après la mort du
contractant par ses héritiers.

La révocation est expresse, si le contractant avise l’assureur de son désir


d’annuler la désignation précédemment faite ou s’il désigne un autre bénéficiaire.

Elle est tacite, quand par exemple il demande le rachat.

La révocation n’est toutefois possible que si le bénéficiaire désigné n’a pas


accepté la stipulation faite à son profit. En cas d’acceptation, la désignation devient
irrévocable sauf accord du bénéficiaire acceptant.

Le législateur a cependant prévu une exception à cette règle : le bénéficiaire,


même acceptant peut être déchu de son droit au bénéfice s’il est l’auteur d’une
tentative de meurtre sur la personne de l’assuré.
Cette déchéance est automatique lorsqu’il a volontairement causé la mort de
l’assuré.

III – ACCEPTATION DU BENEFICIAIRE (art. 69 du code CIMA)

Le bénéficiaire du contrat peut manifester son acceptation du bénéfice du


contrat par tout procédé à sa convenance :

 soit qu’il signe la police ou l’avenant constatant la désignation


 soit qu’il adresse une lettre à l’assureur
 soit qu’il se substitue au contractant pour payer les primes

Le bénéficiaire ne peut cependant donner son acceptation, seul, que s’il est
capable. Par conséquent le mineur non émancipé, l’aliéné mental et l’interdit
judiciaire devront se faire assister par leur représentant légal.

- 34 -
L’acceptation retire au souscripteur la libre disposition de son contrat,
puisqu’il ne peut plus ni racheter, ni demander une avance sans l’accord du
bénéficiaire.

IV – DROITS DU BENEFICIAIRE (art. 71 du code CIMA)

Le fait pour le souscripteur d’avoir contracté non pour lui-même mais pour
le bénéficiaire désigné, fait que celui-ci possède sur le contrat un droit direct et
personnel.

Ce droit direct et personnel que le bénéficiaire a sur les sommes assurées,


fait que celles-ci doivent être considérées comme n’ayant jamais fait partie du
patrimoine du contractant.
En conséquence, elles ne peuvent être réclamées ni par ses héritiers, ni par
ses créanciers puisqu’elles ne tombent ni dans la succession, ni dans la masse.

V – LE REGLEMENT DU CONTRAT

Le règlement intervient soit parce que le contrat est arrivé à échéance, soit
par suite du décès de l’assuré, soit par rachat. Cette opération de règlement met
naturellement fin au contrat.
Selon les dispositions des conditions générales du contrat, le règlement se
fait de la manière suivante :

 Contrat en cas de vie arrivé au terme :


En cas de vie de l’assuré au terme du contrat, il convient d’établir non
seulement qu’il est vivant à cette date, mais encore qu’il n y a pas eu erreur
sur l’âge.
- Remise à l’assureur de l’original du contrat
- Certificat de vie de l’assuré
- Pièce d’état civil.

 Contrat en cas de décès :


Le ou les bénéficiaires devront fournir à l’assureur les pièces suivantes :
- Remise à l’assureur de l’original du contrat
- Certificat médical de genre de mort
- Les actes de naissance et de décès de l’assuré

 Demande de rachat :
- Demande formulée par le contractant
- Remise de l’original de la police

- 35 -
- CHAPITRE 12 -
LA PARTICIPATION AUX BENEFICES
==========

La loi impose aux assureurs de faire participer les assurés aux bénéfices
réalisés, tout en précisant le montant minimal de cette participation, sauf pour les
contrats collectifs en cas de décès.

I – ORIGINES DES BENEFICES

Trois sources alimentent les bénéfices que peut réaliser l’assureur.

A) Bénéfices de mortalité

1) Assurances en cas de décès :

L’assureur vie réalise des bénéfices sur cette catégorie, dès que la mortalité
réelle des assurés est inférieure à la mortalité théorique, c'est-à-dire celle indiquée
par la table de mortalité utilisée pour les calculs.

2) Assurances en cas de vie :

Les bénéfices sont réalisés sur cette catégorie, lorsque la survie réelle est
inférieure à la survie théorique indiquée par la table de mortalité.

B) Bénéfices de gestion

La prime de l’assurance vie comporte comme nous l’avons déjà vu des


chargements de gestion. Lorsque les frais de gestion réels exposés par l’assureur sont
inférieurs aux chargements prévus dans la prime, l’assureur réalise un bénéfice de
gestion.

C) Bénéfices financiers

Ces bénéfices proviennent :

- 36 -
 De la différence entre les taux d’intérêt réels et les taux appliqués
pour l’établissement des tarifs ou taux techniques.
 Des plus values réalisées lors de la vente de valeurs mobilières ou
immobilières à un prix plus élevé que leur prix d’achat.

Traditionnellement et pendant très longtemps, les assureurs redistribuèrent


en tout ou en partie, entre les assuré, les bénéfices de mortalité et de gestion
(bénéfices techniques). C’était un moyen de corriger les écarts provenant d’une table
de mortalité ne reflétant pas parfaitement la mortalité réelle.

Les bénéfices financiers, par contre, du moins pour les sociétés anonymes,
revenaient normalement aux actionnaires.
Depuis un certain nombre d’années, les assureurs, désireux de lutter plus
efficacement contre la dépréciation de la monnaie, ont pris l’habitude de répartir
également une partie de leurs bénéfices financiers. La loi a consacré cet usage.

II – DETERMINATION DES BENEFICES

Les assureurs doivent établir deux comptes :

 Un compte technique pour les bénéfices techniques (mortalité et


gestion)
 Un compte financier pour les bénéfices financiers

Ces comptes une fois établis, l’assureur répartit une fraction du solde de
chaque compte entre les assurés.

III – MODE DE REPARTITION

Le mode de répartition a varié dans le temps :

La part attribuée à chaque contrat étant déterminée proportionnellement :

 Aux capitaux assurés


 Aux primes ou au cumul des primes
 Aux provisions mathématiques

IV – MODE DE DISTRIBUTION

La part de bénéfice attribuée à chaque contrat étant fixée, il convient de


déterminer le mode de distribution. Dans le principe, il existe différents modes de
distribution :

 Le règlement direct au contractant


 La déduction de la part attribuée de la prochaine prime à échoir
 La capitalisation en compte pour venir en augmentation du capital
 L’affectation en augmentation de la provision mathématique

- 37 -
L’article 86 du code CIMA indique que le montant des participations aux
bénéfices peut être affecté directement aux provisions mathématiques ou porté,
partiellement ou totalement, à la provision pour participation aux excédents.

- CHAPITRE 13 -
L’ASSURANCE VIE FACE A L’INFLATION
==========

Un des problèmes majeurs rencontrés par les assureurs vie consiste à savoir
comment faire pour mettre le capital de l’assurance vie à l’abri de l’érosion
monétaire.

L’inflation n’a épargné aucun des collecteurs d’épargne à long terme, dont
les assurances vie.
Elle pour effet :

 de détourner la clientèle des assurances traditionnelles en raison de la


dégradation du pouvoir d’achat des prestations garanties
 d’entraîner un déficit d’exploitation : les chargements compris dans la
prime et payés en monnaie dépréciée ne permettant pas d’amortir les
commissions réglées par anticipation (commissions escomptées) en
monnaie forte, ni de couvrir les frais de gestion.

Le problème est de garder dans toute la mesure du possible son pouvoir


d’achat au capital souscrit.
Pour lutter contre l’inflation, les sociétés d’assurances vie ont mis en place
divers systèmes : l’indexation, les systèmes de revalorisation (revalorisation et
bonus), les assurances à capital variable.

I – L’INDEXATION

C’est la première formule à avoir été utilisée par les compagnies d’assurance
pour redorer le blason de l’assurance sur la vie ; elle consistait à indexer soit la prime,
soit le capital du contrat sur un indice qui est en général l’indice des prix ou la valeur
du point de retraite. L’indexation n’est en aucun cas obligatoire.

Exemple :

- 38 -
Soit un contrat mixte au capital de 100 000 F souscrit le 01.01.2000 par une personne âgée
de 40 ans pour une durée de 20 ans et dont la prime est indexée sur le point de retraite.
La prime payable la première année est de 5 200 F, la valeur du point de retraite de 88,4 F

Au 01.01.2001, la valeur du point de retraite passe à 95,24 F, soit une augmentation de


7,74%.
La prime va donc augmenter de 5 200 F x 7,74% = 402 F
Cette prime correspond en fait à un nouveau contrat souscrit le 01.01.2001 par une personne
de 41 ans pour une durée de 19 ans.
Cette prime correspond à un capital de 7 283 F, soit une augmentation de 7,28% du capital
initial.
La nouvelle prime payée est de 5 602 F et le nouveau capital de 107 283 F.

II – LES SYTEMES DE REVAORISATION

Les sociétés d’assurance sur la vie sont tenues de distribuer une part de leurs
bénéfices aux assurés. L’attribution de cette participation aux bénéfices peut se faire
suivant deux méthodes différentes :

 la revalorisation
 le bonus

1 – La revalorisation

Dans les contrats dits «revalorisables», la participation aux bénéfices vient


augmenter la provision mathématique déjà constituée d’un certain pourcentage. En
contrepartie, il est demandé à l’assuré d’augmenter ses primes pour l’avenir d’un
pourcentage égal à la revalorisation effective sur les provisions mathématiques, ce
qui entraîne une revalorisation parallèle des garanties du contrat pour l’avenir.
L’avantage de cette formule, est l’augmentation parallèle des primes et des
garanties. Son inconvénient majeur est la modicité des augmentations qui en
résultent.
Exemple :

Un assuré a souscrit à l’âge de 35 ans et pour une durée de 30 ans, une mixte revalorisable
au capital de 100 000 F moyennant paiement d’une prime annuelle de 3420 F
Deux ans après la souscription, la part attribuée à ce contrat s’élève à 211,3 F. Elle vient
s’ajouter à la PM qui de 4226,0 F passe ainsi à 4473,3 F.
Or, si 4226 F représentent la PM d’un capital de 100 000F, après deux ans, 4437,3 F
représentent la PM d’un capital majoré dans la même proportion de 5%, soit 105 000 F.
Garanti pour un capital de 105 000 F, l’assuré devra payer les primes à échoir sur ce
nouveau capital au taux d’origine soit : 105 000 x 3,42% = 3 591 F

2 – le bonus

Les compagnies qui ne pratiquent pas la revalorisation classique accordent


purement et simplement la participation aux bénéfices qui se fait habituellement en

- 39 -
augmentation des capitaux garantis, sans majoration de prime : c’est le système du
bonus.
L’efficacité de ce système dans la lutte contre l’érosion monétaire est très
limitée car l’assuré ne participe pas à l’effort de revalorisation des garanties.

III – LES ASSURANCES A CAPITAL VARIABLE

Dans ces contrats, le moyen de compte n’est plus la monnaie, mais les
capitaux et les primes à payer sont exprimés par référence à une unité de compte qui
peut être soit une valeur mobilière, soit une valeur immobilière.

L’intérêt d’un tel système est de mettre l’assuré à l’abri de la dépréciation


monétaire, cela bien entendu, à la condition que la valeur choisie ne se déprécie pas
au même rythme que l’argent.
Un tel contrat sera lié aux variations propres de la monnaie de compte, en
hausse ou en baisse. L’assuré avant de souscrire, doit en être conscient et accepter les
aléas d’un système dont les avantages lui profitent.

Il exister deux formules :

 les S.I.C.A.V. (Sté d’Investissement à Capital Variable)


 les A.C.A.V.I. (Assurance sur la vie à Capital Variable Immobilier)

Exemple :

Le tarif de la société X prévoit pour un âge d’entrée de 43 ans et une durée d’assurance de
18 ans un capital décès ou en cas de vie au terme du contrat de 100 actions.
La prime annuelle contractuelle est de 6 actions.
Si la souscription s’est faite alors que l’action valait 1000 F, la première prime sera de 6 000
F, le capital décès minimum garanti de 100 000
Au moment du paiement de la 3ème prime, la valeur de l’action est de 1 250 F, la prime payée
est de 7 500 F.
Lors du versement de la prestation, la valeur atteinte pour cette action est de 1 800 F, le
bénéficiaire pourra choisir soit de se faire payer 180 000 F, soit de se faire remettre 100
actions.

Du fait que ces contrats sont libellés en unités de compte, le règlement des
capitaux garantis peut être effectué soit en francs pour une somme correspondant à
la valeur de l’unité de compte au jour du règlement multipliée par le nombre de cette
unité de comptes détenu par l’assuré, soit par remise au bénéficiaire du nombre
d’unités acquise.
Les fluctuations de la bourse pouvant amener la valeur de l’unité de compte
en dessous de celle qu’elle avait le jour de la souscription du contrat, la loi a instauré
une garantie plancher à ce niveau.
Le montant de la prime est en général, lui aussi, déterminé en fonction de la
valeur de l’unité de compte : exprimé en francs, il peut subir d’amples variations en
fonction de cette valeur.

- 40 -
- CHAPITRE 14 -
NOTIONS SUR LA FISCALITE
==========

I – FISCALITE DES PRIMES

Les primes de l’assurance sur la vie subissent des majorations dues aux taxes
qu’elles supportent.
Elles peuvent par contre, par suite de la déductibilité du revenu imposable,
entraîner une économie fiscale.
Ces facteurs influent grandement sur la rentabilité d’un contrat d’assurance
vie.
1) Taxe unique sur les conventions d’assurance

(art. 466 et 467 du code des impôts)

« Toute convention d’assurance ou de rente viagère conclue avec une


société ou compagnie d’assurance, avec tout autre assureur sénégalais ou
étranger est soumis, quel que soit le lieu et la date auxquels elle a été conclue, à
une taxe spéciale annuelle et obligatoire.
La taxe est perçue sur le montant des sommes stipulées au profit de
l’assureur et de tous accessoires dont celui-ci bénéficie directement ou
indirectement du fait de l’assuré »

Le tarif de cette taxe spéciale est fixée à :(loi n° 98-54 du 31/12/98)

 3% pour les assurances de groupe y compris les contrats de rente


différée de moins de 3 ans
 6% pour les contrats de rente viagère, y compris les contrats de rente
différée de moins de 3 ans.

- 41 -
Remarque :Avant la sus-dite loi le texte comprenait « les assurances sur la
vie et assimilés » désormais exonérées de la taxe spéciale sur les conventions
d’assurances (depuis 2000). C’est un moyen d’avoir des produits plus incitatifs et
par conséquent plus performants.

2) Déductibilité des primes du revenu imposable (art. 36)

« Sont déductibles de l’impôt sur les revenus :


 les versements volontaires pour la constitution de retraite dans la
limite de 10% du montant total des traitements, salaires, indemnités,
émoluments et avantages en nature.
 Les primes d’assurance sur la vie dans la limite de 5% du revenu net,
le maximum de la déduction autorisée étant fixé à 200 000 F CFA
augmenté de 20 000 F CFA par enfant à charge »

Exemple :

Soit un assuré marié et ayant 3 enfants à charge.


Au titre de son contrat vie il paie annuellement une prime de 200 000 F, son revenu net annuel
étant de 3 000 000 F.
A quelle déduction aura-t-il droit ?
Déduction minimum autorisée : 3 000 000 x 5% = 150 000 F
Déduction maximum autorisée compte tenu situation de famille : 200 000 + 20 000 x 3 = 260 000
Le montant de la prime acquittée étant de 200 000 F, donc inférieur au maximum autorisé,
l’assuré peut déduire de son revenu imposable 200 000 F ;

Cas particuliers

Sont exonérés de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (art. 695 du
code des impôts)

 les sociétés de réassurance


 les contrats sur la vie ou les rentes viagères souscrits par des
personnes n’ayant au Sénégal ni domicile, ni résidence habituelle.
 les assurances sur la vie et assimilées

II – FISCALITE DES PRESTATIONS

1- Impôt sur le revenu

a) capital décès
Le C.G.I. n’a expressément rien prévu en ce qui concerne le capital décès
versé par la compagnie d’assurance.
b) capital vie

- 42 -
Le capital qu’un particulier reçoit lorsqu’il est assuré sur la vie ne constitue
pas un revenu imposable.
Par contre lorsque le contrat prévoit le versement d’une rente viagère, celle-
ci est imposable.
c) capital retraite
L’art. 100-6e du CGI exonère de l’IR les indemnités légales de départ à la
retraite versées par l’employeur.
Le CGI n’a rien prévu en ce qui concerne le capital retraite versé par les
compagnies d’assurances.

2- Droits de mutation

Le capital de l’assurance vie est hors succession sur le plan fiscal comme sur
le plan civil, toutes les fois que le contrat a été souscrit au profit d’un bénéficiaire
déterminé. Dans ce cas, il s’agira d’un bien qui ne sera pas frappé par les droits de
mutation en cas de décès.
Lorsque l’assurance en cas de décès a été conclue sans désignation d’un
bénéficiaire, le capital fait alors partie de la succession du contractant. Il sera alors
soumis aux dispositions du code civil et sera frappé des droits de mutation.

- CHAPITRE 15 –
LES ASSURANCES VIE COLLECTIVES OU DEGROUPE
==========

I – DEFINITION

L’assurance collective ou assurance de groupe, est l’assurance d’un ensemble


de personnes présentant des caractères communs et relevant des mêmes conditions
techniques pour la couverture d’un ou de plusieurs risques dépendant, soit de la
durée de la vie humaine, soit d’accident ou de maladie.

L’assurance de groupe tire son origine de deux constations simples :

 une collectivité présente normalement un taux de mortalité moindre


que des individus isolés venant d’eux-mêmes à l’assurance
 les risques croissants comme le décès, peuvent être couverts
moyennant une prime constante grâce à une compensation collective

L’assurance de groupe ne peut être souscrite que par un ou plusieurs chefs


d’entreprise ou personnes morales publiques ou privées.

Il existe deux sortes de groupe :

1 – Groupe à adhésion obligatoire

L’assurance de groupe est dite à adhésion obligatoire lorsqu’elle satisfait à


toutes les conditions suivantes :

- 43 -
 être souscrite par un organisme ayant un objet autre que cette
souscription
 englober en tant qu’assurés 75% des assurables pouvant former le
groupe considéré
 comporter des garanties uniformes et d’un montant forfaitaire, ou des
garanties dont la base dépend, non pas du libre choix de l’assuré, mais
d’un critère objectif
 compter au moins 25 têtes

Le contrat doit contenir une clause subordonnant la prise d’effet et les


renouvellements à la réalisation des conditions ci-dessus.

2 – Groupe à adhésion facultative

L’assurance est dite à adhésion facultative, lorsqu’une au moins des


conditions prévues au paragraphe ci-dessus n’est pas parfaite.
L’assurance de groupe dite à adhésion facultative comprend deux catégories
de contrats :
 ceux dans lesquels la base des garanties ne peut être choisie librement
par chaque assurable, mais dépend comme dans l’assurance à
adhésion obligatoire d’un critère objectif
 ceux dans lesquels plusieurs bases des garanties sont proposées à
l’assurable entre lesquelles il peut librement choisir.

3 – Remarque importante

Il convient d’éviter toute confusion en ce qui concerne la définition d’un


groupe.
Un groupe de touristes se présentant dans une agence de voyage peut
obtenir un tarif forfaitaire réduit.
Par contre ce même groupe ne peut pas, par le simple jeu de sa commune
volonté, constituer valablement un groupe au sens où ce mot est entendu en
assurances.
Un groupe doit être défini de telle manière que sa permanence et son
renouvellement soient autant que possible assurés : c'est-à-dire qu’il est impossible
de considérer comme groupe un certain nombre d’individus réunis dans le but
unique de contracter une assurance.
Ce souci de créer des groupes ayant des caractéristiques démographiques
aussi stables que possible, permet le maintien des taux de cotisation établis à
l’origine.

II – LE CONTRAT OU CONVENTION

La police d’assurance de groupe est établie en double exemplaire, dont l’un


est destiné à l’organisme contractant et l’autre à l’assureur.
Les assurés du groupe (ou adhérents) ne reçoivent pas copie de la police,
mais plutôt un certificat individuel d’adhésion attestant de leur couverture par le
contrat.

- 44 -
Ils auront au préalable donné leur consentement à l’assurance en
remplissant et en signant des bulletins individuels d’adhésion.

Une convention d’assurance est conclue entre :


 les sociétés d’assurance d’une part,
 l’organisme souscripteur ou contractant d’autre part.

La convention est normalement conclue pour une durée d’un an ; elle est
renouvelable annuellement, sauf dénonciation dans les délais prévus par l’un des
signataires (tacite reconduction).
Une convention d’assurance comprend des conditions générales précisant
notamment :
 sa base juridique
 sa date d’effet et ses conditions de durée
 les conditions à remplir pour être assuré
 la définition générale de la base des garanties et des conditions
 le mode de calcul et le paiement des cotisations
 etc……….

Ces conditions générales sont complétées par des titres définissant les
modalités propres à chaque garantie.

Acceptation des risques

L’assuré souvent appelé adhérent, donne son consentement à l’assurance en


signant un bulletin d’adhésion.

Sauf cas de réticence, omission ou déclaration fausse ou inexacte faite de


mauvaise foi, l’assuré une fois admis, ne peut être éliminé de l’assurance contre son
gré tant qu’il fait partie des assurables du groupe et à la condition que la prime ait
été payée.
L’assureur a toujours le droit de subordonner la signature ou chaque
renouvellement du contrat au paiement de toute surprime jugée par lui
techniquement nécessaire.

III – LA TARIFICATION

Les compagnies d’assurance utilisent dans leur calcul, en assurance en cas de


décès, deux techniques :

 la technique de l’âge moyen arithmétique


 la technique de l’âge moyen actuariel

L’âge moyen arithmétique résulte de la division de la somme des âges


par le nombre des assurés.

Exemple : Soit un groupe composé de cinq têtes âgées respectivement de 20, 30, 40, 50 et
60 ans.
L’âge moyen arithmétique du groupe sera de :

- 45 -
20 + 30 + 40 + 50 + 60
---------------------------- = 40 ans
5

A cet âge de 40 ans correspond par exemple un taux de prime de 0,54% dans le tarif de
l’assureur.
C’est ce taux qui va servir à appeler la prime provisionnelle payée en début d’exercice.

L’âge moyen actuariel : c’est l’âge moyen des assurés pondéré en


fonction du capital assuré.

Exemple : il s’agit du même groupe de cinq personnes à qui on voudrait accorder les
garanties suivantes :
 75% du salaire annuel pour les célibataires, veufs,divorcés
 100% du salaire annuel pour les mariés
 plus 50% du salaire annuel par enfant à charge

Les résultats ressortent dans le tableau ci-dessous :

Age Situation Salaires Capitaux Garantis Taux de Cotisations


de famille En % des Montant prime %
salaires
20 C 20 000 75% 15 000 0,26 39,00
30 M1 30 000 150% 45 000 0,31 139,50
40 M3 40 000 250% 100 000 0,54 540,00
50 M2 40 000 200% 80 000 1,09 872,00
60 M0 30 000 100% 30 000 2,42 726,00

Totaux 160 000 270 000 2316,50

Le taux de la prime moyen sera égal à la cotisation divisée par les capitaux
garantis, soit :
2316,50
----------- = 0,85%
270 000

Ce qui, reporté au tarif, donnera un âge moyen actuariel d’environ 47 ans.

Il sert au calcul de la provisionnelle payée en début d’exercice, prime


ajustable en fin d’exercice.

- 46 -
S’agissant d’un groupe de salariés, la prime doit être déterminée par rapport
aux salaires, soit :
2316,50
------------ = 1,42%
160 000

IV – LES COMPTES DE RESULTATS

En fin d’exercice, il est établi pour chaque garantie un compte de résultats


comprenant :

Au crédit :

 la prime calculée en appliquant le tarif réglementaire aux capitaux


garantis.

Au débit :

 les sommes payées du fait des risques réalisés (les sinistres)


 les frais de gestion de la société évalués forfaitairement
 les sommes mises en réserve pour faire face aux sinistres survenus
dans l’exercice et non réglés (ces réserves appelées provisions
figureront l’année suivante au crédit du compte de résultats)

Si le solde est débiteur, il est en principe reporté au débit du compte de


l’exercice suivant.
Si le solde est créditeur, la majeure partie est attribuée aux assurés.

V – LES RISQUES GARANTIS


1°) Le décès :

L’assurance en cas de décès a pour but le versement d’un capital au


bénéficiaire désigné par l’assuré en cas de décès de ce dernier.

2°) Le décès accidentel :

Cette garantie a pour but le paiement d’un capital supplémentaire lorsque le


décès de l’assuré résulte d’un accident (y compris les accidents du travail).
Le capital supplémentaire est égal à une fraction du capital prévu dans la
garantie décès principale.

3°) Exonération du paiement des primes

lorsque l’assuré perçoit l’indemnité d’incapacité temporaire ou la rente


d’invalidité, les garanties prévues ci – dessus sont maintenues.
Les cotisations cessent d’être dues dans la mesure où l’intéressé ne perçoit
plus de salaire.

4°) Incapacité de travail :

- 47 -
Cette garantie est assurée en complément d’une assurance décès et se
renouvelle chaque année dans les mêmes conditions que celle-ci .
Généralement, le service de l’indemnité en cas d’incapacité de travail ne
débute pas dès le premier jour d’arrêt de travail, mais seulement à l’issue d’une
période d’une certaine durée fixée dans chaque cas, appelée « délai de carence ».

5°) Invalidité permanente :

L’invalidité totale et définitive survenant avant 60 ans ou 65 ans selon


les contrats, est assimilée au décès et ouvre droit au versement à l’assuré lui-même
du capital garanti en cas de décès.
Pour bénéficier du règlement anticipé du capital décès, l’assuré doit être
définitivement et totalement incapable de se livrer à un travail, ni même à aucune
occupation.
L’invalidité permanente partielle permet quant à elle, le versement
d’une rente destinée à compenser la perte de revenus subie par l’assuré.

6°) remboursement des frais de maladie :

La garantie peut porter soit sur l’ensemble des frais remboursables par les
assurances sociales, soit sur une catégorie seulement (chirurgie par exemple).
L’existence d’une franchise permet de réduire le coût de la garantie.

6°) Application aux régimes de retraite

a) Capitalisation :

Cette retraite est garantie par la constitution d’une rente différée avec ou
sans contre assurance.
Cette prestation vient en complément de la retraite par répartition offerte
par les régimes obligatoires tel que par exemple l’IPRES au Sénégal.
Certaines compagnies d’assurances utilisent les possibilités offertes par la
capitalisation et la répartition pour offrir des retraites intéressantes. Les contrats
groupe présentés par les compagnies d’assurances combinent ces différentes
prestations pour offrir des garanties convenant parfaitement à la catégorie
envisagée ( cadres, salariés non cadres, non salariés……)

b) La répartition :

Cette retraite repose sur la technique de la répartition : la masse annuelle


des ressources constituées par les cotisations des actifs est répartie entre les
retraités au prorata des droits reconnus à chacun ; ces droits étant exprimés en un
certain nombre d’unités appelées « points de retraite »
Le versement des cotisations constitue la source normale d’acquisition des
points de retraite.
Le montant d’une retraite est égal au produit de la valeur du point par le
nombre de points de retraite inscrits au compte du bénéficiaire. La valeur du point
de retraite est fixée annuellement au 1er juillet de chaque exercice par le Conseil

- 48 -
d’Administration de l’IPRES. Elle est égale au rapport des ressources de l’exercice
précédent à la moyenne annuelle des charges en points.
La retraite par répartition connaît des limites pour une double raison :
 elle s’adresse à l’ensemble des salariés
 la cotisation est assise sur les salaires plafonnés.

- 49 -
3ème PARTIE

LES OPERATIONS DE CAPITALISATION

- CHAPITRE 1 -
LA CAPITALISATION
==========

I - PRINCIPE

La capitalisation n’est pas une opération d’assurance mais une simple


opération d’épargne. La société de capitalisation qui émet des titres ou des bons
généralement au porteur, s’engage à payer au détenteur une somme déterminée à
l’avance :

 soit à l’échéance prévue sur le titre


 soit par anticipation en cas de sortie du titre par tirage au sort

Il convient de souligner que la société de capitalisation ne délivre pas de


police d’assurance, mais un document dénommé « titre » ou « bon ».

- 50 -
Ce qui rend cette forme d’épargne attractive, c’est qu’en cas de tirage au sort
du titre en cours de contrat, le capital promis à terme est immédiatement versé à
l’adhérent, et ce versement met fin au contrat.

II – ASPECT TECHNIQUE

Il est voisin de celui de la mixte en assurance sur la vie. Dans les deux cas, la
somme prévue au contrat est payable :

 soit à l’échéance
 soit à la suite d’un événement déterminé : le décès pour la mixte, le
tirage au sort pour le titre de capitalisation.

Une différence cependant :

 en assurance sur la vie, il est impossible de connaître à l’avance le


nombre de décès qui vont survenir au cours d’une certaine période
avec une certitude absolue, ni la date de leur survenance.
 en capitalisation, la société fixe à l’avance le nombre de titres qui
seront tirés au sort chaque mois. Il n’y a pas d’aléa et les formules
sont plus simples.

III – ASPECT JURIDIQUE

Le titre de capitalisation qui peut être au porteur ou nominatif doit


comporter les mentions suivantes (art 64 du code CIMA) :

1°) le montant du capital remboursable à l’échéance et le montant à toute


époque du capital remboursable par anticipation ;

2°) le montant et la date d’exigibilité des versements ou cotisations ;


3°) la date de prise d’effet ainsi que la date d’échéance du contrat ;

4°) la valeur de rachat garantie du contrat d’année en année pendant au


moins 6 ans ;

5°) les conditions dans lesquelles l’entreprise peut consentir des avances ;

6°) les conditions de déchéance opposables aux souscripteurs pour retard


dans les versements, sans que ces déchéances puissent avoir effet avant un délai
d’un mois à dater du jour de l’échéance ; ce délai ne court, si le contrat est
nominatif, qu’à partir d’une mise en demeure par lettre recommandée ;

7°) la substitution de plein droit de tous les héritiers des titulaires de


contrats nominatifs auxdits titulaires, ainsi que l’interdiction pour l’entreprise de
stipuler à leur décès aucun versement supplémentaire ou aucune retenue spéciale ;

8°) la limitation des sommes à prélever pour frais de gestion en proportion


des versements ;

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9°) le numéro ou la combinaison de lettres dont la désignation par le sort
peut entraîner le remboursement anticipé à la suite de tirages ;

10°) le nombre des tirages par an, ainsi que leurs dates ;

11°) le mécanisme des tirages et les conditions de publicité dans lesquelles ils
s’effectuent ;

12°) les ressources qui alimentent les tirages lorsqu’ils ne sont pas garantis,
la proportion des titres remboursés par anticipation avec la spécification de la
méthode employée pour la désignation des titres par le sort.

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