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Insertion des produits d’assurance VIE en milieu professionnel

INTRODUCTION

En remontant la chaîne du temps, donc de l‟histoire, l‟impression est frappée par la


présence de cet outil ingénieux, l‟entreprise (familiale, commerciale ou industrielle)
dont l‟objectif premier est de produire des biens utiles et de gagner du profit en
mobilisant des moyens financiers matériels et techniques énormes, des ressources
humaines de compétence.
Mais l‟homme et l‟outil de travail, sont très souvent, mis à rude épreuve par des
circonstances imprévisibles et difficilement maîtrisables : calamités naturelles, mort
subite ou maladie grave du seul soutien de la famille, accidents de toute nature,
perte d‟emploi... plongeant toute la famille dans l‟impasse quant aux possibilités de
survie.
Redoutant une telle situation le chef de famille s‟est penché sur des voies de refuge
pour se prémunir.
Cependant, on ne pouvait trouver meilleure solution à apporter à un nouveau
système naissant : l‟assurance vie qui dès ses débuts, proposait au public une
variété de produits conformes aux aspirations des familles : formule Epargne,
formule décès ou la mixte qui alliait les deux. Dans tous les cas le souscripteur ou le
bénéficiaire de contrat, percevait le capital et les intérêts prévus à la signature.
Dans cette progression combien lente, naissent déjà, les premières COMPAGNIES
d‟ASSURANCE VIE, appelées à vendre tous les produits de cette catégorie.

– A - INTRODUCTION A L’HISTOIRE DE L’ASSURANCE

Durant de longs siècles, le commerce véritablement digne de nom, courant de gros


risques pour de substantiels bénéfices, fut dès le XIème siècle, le commerce des
mers : les Assyriens, les Carthaginois , les Grecs, les Romains, furent de hardis
et assidus navigateurs, bien avant les Génois, Vénitiens, Marseillais, Portugais,
Espagnols, Anglais et Français, parcourant les océans continentaux.
Cependant, ils inventèrent « le prêt à la grosse aventure », dans lequel le prêteur
prenait à sa charge les risques du voyage, ne recevant le remboursement de ses
fonds que dans le cas d‟une heureuse arrivée du navire, mais avec en sus, une
large rémunération prélevée sur les ventes de la cargaison.

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 1347, le premier contrat d’assurance est signé à Gênes. C‟est le contrat le


plus ancien. Il est resté dans l‟histoire, conservé encore aujourd‟hui à Gênes,
aux archives officielles de cette ville.
 1424 - Naissance de la 1re société d’assurances, toujours à Gênes.

 Dès le XVème siècle, naissance de l‟assurance « VIE » car, de l‟assurance


du navire et des marchandises, naquit l‟idée d‟assurer également le
Capitaine, les membres d’équipage et les passagers (assurance de
personnes).
 En 1653, LAURENZO TONTI proposa diverses formules d‟emprunts d‟Etat
connus sous l‟appellation de « tontines », édifiées sur ce principe général de
base que « chacun croit vivre plus longtemps que les autres » et qui se
proposaient de réunir en associations ouvertes, pour une durée déterminée
(10, 15 ou 20 ans), des personnes de mêmes « classes », groupées d‟après
l‟âge. Et en chaque association, les cotisations des adhérents (recueillies
par l‟Etat), capitalisées en commun, devaient donner lieu à la répartition entre
les seuls survivants de l’association et, selon la formule retenue :
soit des intérêts annuels de ce capital au terme de la période considérée,
soit du capital lui-même au terme de cette même période.
En une telle sorte de loterie évidemment, ceux qui décédaient en cours de
période, perdaient pour leur patrimoine : ou le bénéfice ou le montant des
cotisations versées. Les nombreuses spéculations relevées amenèrent l‟Etat
à y mettre fin.
1656, plus de 13 000 habitations sont ravagées à Londres par un incendie qui
dura près de cinq jours. C’est la naissance des premières Sociétés
d’assurances terrestres contre l’INCENDIE.
Et cet incendie fut l‟élément déclencheur de la naissance des premières
Sociétés d’assurances INCENDIE, suivies de toutes celles qui ont été
développées par la suite : contre le vol, contre la Responsabilité civile,
contre l’automobile et les accidents…
A l‟issue d‟une durée définie préalablement, l‟association est dissoute et les
fonds répartis entre les personnes. Les premières tontines royales sont

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autorisées à la fin du XVIIème siècle et plusieurs emprunts tontiniers sont


lancés au cours du XVIIIème siècle. En 1770, les tontines royales sont
transformées en rentes viagères à taux fixe par arrêté du Conseil du roi de
France (arrêtés de Colbert).
En 1787, la “Compagnie royale d‟assurance vie” est créée et, en 1788, l‟édit
du 27 juillet contraint la “Compagnie d‟assurances contre les incendies” à se
diviser en deux branches : une contre l‟incendie, l‟autre sur la vie.
– B – LES GRANDES DIVISIONS JURIDIQUES DE L’ASSURANCE
- LES ASSURANCES DOMMAGES
- LES ASSURANCES DE PERSONNES OU ASSURANCES VIE

LES ASSURANCES DOMMAGES LES ASSURANCES DE PERSONNES


OU ASSURANCES VIE

GENERALITES GENERALITES
LES ASSURANCES DOMMAGES reposent - LES ASSURANCES VIE portent
exclusivement sur la personne humaine
sur les fondements du principe indemnitaire qui,
et non sur des choses ou des
en droit, a pour objectif fondamental de responsabilités.
« réparer le préjudice, tout le préjudice, mais - On constitue un capital par des
cotisations non obligatoires qui suit la
rien que le préjudice. » logique des intérêts composés pour
LES ASSURANCES DOMMAGES SE donner à terme un capital et des intérêts
servis suivant diverses formules
DECOMPOSENT EN : présentées a travers la présente étude, à
1er - ASSURANCES DE CHOSES : entreprise, savoir :
- 1er –assurance EPARGNE en cas de VIE
maison, voiture, etc. - 2ème) assurance en cas de DECES
2ème –ASSURANCES DE RESPONSABILITES - 3ème) en cas de VIE ou en cas de DECES
(appelée formule mixte).
Ici, on répond civilement de sa responsabilité, de
NB – la formule du contrat temporaire décès qui
celles des personnes dont on est responsable, ou
n’a pour seul objet que de garantir un prêt
des choses vous appartenant ou étant sous votre
contracté (bancaire ou de son employeur) et qui
garde.
n’a pas d’autre utilité que le remboursement par
3ème - CAS EXCEPTIONNELS CONSACRES
l’assureur, du solde de la dette, en cas de décès
PAR LE DROIT ET LA TECHNIQUE :
de l’assuré.
Les assurances portant sur la personne humaine
- Le principe indemnitaire ne s’applique
mais logées dans la catégorie DOMMAGES :
pas en assurance de PERSONNES, ni la
 L’assurance MALADIE
notion de DOMMAGES ;
 L’INDIVIDUELLE ACCIDENTS
 Les PERSONNES TRANSPORTEES

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Dans le langage courant, la prévoyance signifie l‟action de voir ce qui pourrait arriver
dans un avenir proche ou lointain. Posé en ces termes il ne s‟agit pas d‟envisager le
décès d‟une personne dans sa réalisation ou pas, car le décès d‟une personne est
une chose certaine. Mais on peut logiquement se demander quelles seront les
conséquences du décès d‟une personne physique. Dans un autre volet la personne
actuellement en activité professionnelle est d‟autant plus inquiète de ce qu‟il
adviendra de sa retraite. Est-ce qu‟il lui sera toujours possible au moment de sa
retraite de trouver les ressources nécessaires pour compenser la diminution de ses
revenus ?

Voici autant de questions que les acteurs du monde professionnel se posent. C‟est
en partant de ce besoin de sécurité auquel aspirent ces personnes que les sociétés
d‟assurances vie ont mis au point depuis des années des formules d‟épargnes et de
retraite, qui permettent aux assurés de constituer le complément de retraite de leur
choix ; et de prendre en compte la protection de leur famille contre les conséquences
pécuniaires du décès du chef de famille ou d‟une personne ressource.

C‟est la raison pour laquelle nous nous sommes proposé d‟analyser l‟insertion des
produits d‟assurance vie dans le secteur professionnel.

Pour réussir notre travail le plan sera axé autours de 2 principales parties :

Les généralités sur l‟assurance VIE


L‟assurance VIE en milieu professionnel.

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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE PROBLEMATIQUE

SECTION - 1 : PROBLEMATIQUE
L'existence humaine est pleine de risques, la personne de chacun est à la merci
d'événements imprévus ; les maladies, les accidents corporels, les accidents de
circulation, entraînant de manière inopinée, des invalidités, des incapacités de
travail, des décès prématurés entraînant des préjudices corporels, matériels et
pécuniaires, moraux pour la victime et ses proches.

D'autres événements inattendus frappent l'homme sur son patrimoine ; incendies,


vols, accidents, entraînant avec eux un appauvrissement réel et des pertes de
revenus. Parfois-même, tout le patrimoine disparaît avec la calamité. Parfois, lors
d'un événement inattendu de sa vie privée ou professionnelle ou du fait d'une
personne ou d'une chose dont il répond, sa responsabilité est entièrement engagée.

Pour cette victime, la survenance d'un risque imprévu peut être source de
catastrophe. De nombreux procédés ont été mis au point en vue soit de réduire les
chances de survenance du sinistre, soit d'en atténuer les effets. La prévention est
une première technique souvent utilisée; rouler prudemment réduit les risques
d'accidents sur la route. Interdire de fumer et installer des extincteurs minimise les
risques d‟incendie ; avoir une bonne serrure peut faire obstacle à un cambriolage. A
la limite, la prévention élimine le risque mais d'une façon générale le risque n'est
qu'atténué.

Il existe d'autres techniques qui ont pour objet de soulager l'infortune de la victime si
le risque se réalise.

Dans la tradition, on retient que des groupes humains cultivent l‟esprit de solidarité,
et entreprennent des actions d'assistance concrètes pour venir en aide à ceux qui
subissent les coups du sort : secours de diverses natures et de diverses formes.
Contribuent également à cet élan de solidarité, les parents, amis, les associations
philanthropiques, les organismes religieux, l'Etat ou d‟autres mécènes.

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Face donc à la menace qui pèse en permanence et décrite dans les circonstances
précédentes, l‟homme se tourne inexorablement vers la prévoyance, cet outil
accessible qu‟offrent les structures d‟épargne.

Le premier mode de prévoyance consiste à constituer une épargne suffisante pour


éviter d'être pris au dépourvu en cas de sinistre. Le compte bancaire, le livret de
dépôt, l‟achat d‟actions dans des sociétés rentables, permettront de compenser la
perte du salaire, de remplacer l'objet volé, de réparer le véhicule endommagé.

D'autres formes de prévoyance résident dans le report sur autrui de la charge du


risque. Les techniques disponibles sont nombreuses ; tel peut être par exemple
l'objet de clauses contractuelles. Il y a encore une forme de prévoyance en
assurance, avec un champ d'application plus vaste : en s'assurant, l'assuré reporte
sur l'assureur, en contrepartie du paiement de primes, le poids des sinistres dont il
pourrait être victime.

L'assurance apparaît ainsi comme l'un des nombreux procédés par lesquels l'homme
s‟est protégé contre les risques qui le menacent. Elle occupe une place privilégiée
parmi les procédés, car elle seule, pourrait couvrir les risques nombreux et variés
déjà énumérés. A juste raison, on dit que « l'assurance joue un rôle économique
et social de première grandeur.»

Les sociétés d‟assurance vie mettent à la disposition des populations surtout des
salariés, une gamme de produits d‟assurances accessibles et adaptés aux besoins
et à la bourse du travailleur moyen Sénégalais. Mais force est de constater que du
fait de son caractère non obligatoire l‟assurance vie ne constitue pas une priorité
pour certains qui préfèrent, s‟ils en ont les capacités épargner dans les banques,
s‟endetter à long terme sur le prêt immobilier, etc.

Partant de cette analyse, la question fondamentale que l‟on se pose est de savoir :
au sein de l‟Entreprise, les travailleurs ont-ils la culture des produits d‟assurance
vie ?

Si oui quels sont les produits auxquels ils souscrivent le plus ?

Si non quelles méthodes de sensibilisation et d‟information peut-on mettre en place ?

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SECTION 2 : HYPOTHESES DE TRAVAIL& OBJECTIFS DE LA RECHERCHE


L‟hypothèse de travail est une proposition de réponse provisoire que nous formulons
et qui est susceptible d‟être confirmée ou infirmée.

Ainsi les hypothèses ci dessous constituent l‟ossature de notre étude .

Les travailleurs ne souscriraient pas aux produits d‟assurance vie à cause de


l‟ignorance ou de son caractère non obligatoire.
Les travailleurs ne souscriraient pas aux produits d‟assurance vie suite à
l‟insolvabilité de certaines compagnies d‟assurance vie dans leurs
engagements et aussi à cause de la culture sénégalaise qui ne favoriseraient
pas ces pratiques au sein de la société.

L‟objectif de notre étude est d‟identifier les contrats d‟assurance vie vendus sur le
marché sénégalais, et de connaître le degré d‟insertion des produits d‟assurance vie
en milieu professionnel, savoir si les travailleurs ont la culture de l‟assurance vie.
Dans le cas contraire détecter les causes qui seraient à la base de la non
souscription à l‟assurance vie par ces travailleurs.

SECTION 3 : APPROCHE CONCEPTUELLE

L‟assurance par sa définition universelle se présente comme : « une opération par


laquelle une partie appelée assureur s’engage à délivrer, dans le cadre
réglementaire d’un contrat, une prestation en cas de réalisation d’un risque à
une autre personne l’assuré moyennant le paiement d’une prime ou
cotisation »

Le dictionnaire Larousse (2006, p52) définit l‟assurance comme étant la garantie


accordée par l‟assureur à un assuré de l‟indemniser en cas d‟éventuels dommages
moyennant le paiement d‟une prime ou d‟une cotisation.

L‟assurance est divisée en deux grandes branches : les assurances de dommages et


les assurances de personnes.

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L’assurance de dommages est un contrat d‟indemnité ; l‟indemnité due par


l‟assureur à l‟assuré ne peut pas dépasser le montant de la valeur de la chose
assurée au moment du sinistre (c‟est le PRINCIPE INDEMNITAIRE, consacré par le
droit et inscrit dans un article du CODE DES OBLIGATIONS CIVILES ET
COMMERCIALES DU SENEGAL, sous ce libellé « réparer le préjudice, rien que le
préjudice, mais tout le préjudice).

En aucun cas, le bénéficiaire de l‟assurance ne doit s‟enrichir en recevant des


indemnités supérieures à son préjudice : c‟est le principe indemnitaire sur lequel
sont fondées les assurances de dommages.

Les assurances de dommages se subdivisent en deux catégories :

les assurances de choses ayant pour but de protéger les biens de l‟assuré en
cas de pertes matérielles (telles que l‟assurance Incendie, vol Dégâts des
eaux etc.)
L‟assureur couvre le risque relatif à un élément d‟actif patrimonial.
les assurances de responsabilité ayant pour but de garantir les conséquences
pécuniaires incombant à l‟assuré à la suite des dommages causés à autrui et
dont il est juridiquement responsable.
L‟assureur couvre une dette de responsabilité, c'est-à-dire un élément du
passif patrimonial.

Les assurances de personnes : L‟assureur doit une somme forfaitaire déterminée


au moment de la conclusion du contrat.

Les risques garantis dans ces assurances affectent la personne physique de l‟assuré
(vie- décès, accident corporel, maladie, invalidité. Etc.…).

Seule la garantie Frais médicaux respecte le Principe indemnitaire.

Une entreprise d‟assurance est en droit de pratiquer soit les assurances de


dommages, soit les assurances de personnes, mais jamais les deux à la fois. C‟est
pourquoi l‟on trouve souvent, au sein d‟un groupe la compagnie X-VIE aux côtés de
la compagnie X-IARD.

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 L’historique des Assurances.

L‟assurance en tant que “secours mutuel” ou “recherche de protection” existait dès la


plus haute Antiquité. Des traces de pratiques s‟apparentant à de l‟assurance existent
notamment en Mésopotamie, où s‟effectuait une répartition entre commerçants des
coûts engendrés par les vols et pillages des caravanes. D‟autres exemples sont
également présents en Égypte et dans la Rome Antique.

Mais ces pratiques restent éloignées de l‟assurance moderne qui trouve


véritablement ses sources dans le “prêt à la grosse aventure”.

Ce type de prêt adapté au commerce maritime était déjà pratiqué par les Grecs et les
Romains. Les marchands faisaient appel aux banquiers pour financer leurs
expéditions maritimes qui coûtaient souvent très cher. Si le bateau faisait naufrage,
les marchands n‟avaient rien à rembourser aux banques ; par contre, s‟il arrivait à
bon port le banquier était remboursé et pouvait recevoir une compensation financière
très élevée.

Repris à partir du XIIème siècle, le prêt “à la grosse aventure” connut plusieurs abus
au niveau des taux d‟intérêt qui encouragèrent le pape Grégoire IX à interdire le prêt
usuraire en 1234.

Dès lors, il fallut trouver un système permettant au prêteur d‟être certain du


remboursement de son prêt : des banquiers ou d‟autres commerçants acceptèrent de
garantir la valeur du navire et de ses marchandises en échange d‟une somme
d‟argent fournie auparavant. L‟assurance maritime était née et continua à se
développer dans les ports de la Méditerranée puis de l‟Atlantique. Le plus
ancien contrat d‟assurance a été souscrit à Gênes en 1347 et c‟est également à
Gênes que fut fondée la première société d‟assurance maritime en 1424.

A partir du XIIIème siècle, la profession s‟est organisée et des législations sont


apparues dans différentes villes. Le développement est moins rapide en France que
dans d‟autres pays, en raison de blocages principalement religieux. Il faut donc
attendre 1681 et Colbert pour que l‟activité d‟assurance maritime soit légiférée.

La “Compagnie générale des assurances et grosses aventures” voit le jour par un


édit de Louis XIV en 1686 et, en 1786, sont créées la “Société d‟assurances

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générales contre l‟incendie” des frères Périer et la “Compagnie d‟assurances contre


l‟incendie” de Clavière et Batz.

Le développement de l’assurance vie

Si l‟assurance maritime est la première assurance sous sa forme moderne, d‟autres


types d‟assurance sont apparues par la suite, et notamment l‟assurance vie au
XVIIème et XVIIIème siècle.

Avec les tontines, le financier italien Lorenzo TONTI crée en 1652 une forme de
contrat d‟assurance avec un mode opératoire proche de l‟assurance vie. Les tontines
sont, encore aujourd‟hui, des associations de personnes constituées pour une
certaine durée et qui mettent en commun des fonds. A l‟issue d‟une durée définie
préalablement, l‟association est dissoute et les fonds répartis entre les personnes.
Les premières tontines royales sont autorisées à la fin du XVIIème siècle et plusieurs
emprunts tontiniers sont lancés au cours du XVIIIème siècle. En 1770, les tontines
royales sont transformées en rentes viagères à taux fixe par arrêté du Conseil du roi
de France (arrêtés de Colbert).

En 1787, la “Compagnie royale d‟assurance vie” est créée et, en 1788, l‟édit du 27
juillet contraint la “Compagnie d‟assurances contre les incendies” à se diviser en
deux branches : une contre l‟incendie, l‟autre sur la vie.

 L’assurance vie : définition particularités formation du contrat

L‟assurance vie est un contrat par lequel, moyennant le paiement d‟une prime,
l‟assureur s‟engage à servir au souscripteur ou à une tierce personne désignée par
lui, une somme déterminée sous forme de capital ou de rente, en cas de décès de la
personne assurée ou de survie à une époque déterminée. L‟assurance vie fait partie
des assurances des personnes qui couvrent les risques pouvant atteindre la
personne de l‟assuré : vie ou mort accident maladie invalidité…Elle intervient dans la
couverture du risque en cas de vie, décès, et à la fois vie et décès.

Sur le plan juridique l‟assurance vie est un contrat par lequel en échange d'une
prime, l'assureur s‟engage à verser au souscripteur ou au tiers désigné, une somme

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déterminée (capital ou rente) en cas de mort de la personne assurée ou de sa survie


à une époque déterminée.

Sur le plan technique, il s‟agit d‟une opération d'assurance comportant des


engagements dont l'exécution dépend de la durée de la vie humaine.

Caractéristiques propres aux assurances de personnes : cas de l‟assurance vie

-En assurance de personnes précisément en assurance vie les capitaux sont


librement fixés au contrat (Art 56 alinéa 1er du code CIMA). Ainsi lorsque le sinistre
couvert survient, l‟assureur doit indemniser à hauteur de la somme prévue au contrat
peu importe que la dite somme soit inférieure ou supérieure à la valeur du dommage
réellement subi.

-Pas de subrogation (Art 57 du code CIMA) l‟assureur ne peut en effet agir contre le
tiers responsable du sinistre, ni sur le fondement d‟une action dérivée de celle de
l‟assuré, ni en vertu d‟un droit propre.

-Pas de principe indemnitaire : En effet à l‟inverse des assurances de dommages


l‟assurance vie ne vise pas à réparer stricto sensu un dommage. Ex : Le versement
d‟un capital au bénéficiaire désigné en cas de vie de l‟assuré à une date déterminée.

-Pas de règlement cumulatif et de règle proportionnelle de capitaux : on ne peut


reprocher à un assuré d‟avoir souscrit une ou plusieurs polices d‟assurances d‟un
montant trop important par rapport au dommage encouru. La notion d‟assurance
excessive n‟a en effet ici aucune application, pour autant qu‟elle ne soit pas
dissimulée à l‟assureur. Il est donc en droit de cumuler la prestation de l‟assureur
avec la réparation du responsable du dommage. Ce dernier ne peut se prévaloir de
la prestation versée par l‟assureur, celle ci n‟étant pas une réparation mais la
contrepartie des primes acquittées par l'assuré.

L‟assurance des personnes constitue le régime propre de ce que l‟on appelle


« capitalisation », souscrite donc à long terme.

Il ne s‟agit pas d‟une reconduction automatique, d‟année en année, dans le cadre de


ces contrats; mais de contrat à durée déterminée et dont le terme est fixé assez loin
dans l‟avenir.

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Cette démarche permet de capitaliser les primes, c‟est à dire de les considérer
comme un capital dont les intérêts deviennent à leur tour producteurs d‟intérêts; d‟où
le terme de capitalisation.

Dans cette forme d‟assurance, c‟est donc l‟assuré, lui même qui est exposé au
risque. Ainsi, il sera question de prévoir des prestations en cas de réalisation des
risques qui menacent sa personne elle même, tels que l‟infirmité, le décès.

Ce sera alors un capital (décès ou vie) ou une fraction de capital (infirmité partielle
permanente) qui lui sera versé.

La vie ou la santé d‟une personne étant impossible à évaluer en argent, les


prestations de l‟assureur seront forfaitaires et c‟est le souscripteur qui fixe lui même
le montant du capital (cf. art 56 code CIMA alinéa 1er).

Formation du contrat d’assurance vie

Quatre parties peuvent être intéressées au contrat :

- L'assureur : C'est une personne morale (société) qui garantit le risque : elle a la
forme juridique d‟une société anonyme, société à forme mutuelle à cotisations fixes
ou organisme public tel que la Caisse Nationale de Prévoyance, en France.

- Le souscripteur ou contractant : C'est une personne morale ou physique qui signe


le contrat, paie les primes, désigne les bénéficiaires.

- L'assuré : C'est toujours une personne physique dont le décès ou la survie


entraînera la garantie de l'assureur;

Pour les assurances comportant le risque de décès, l'assuré doit donner son
consentement par écrit avec indication de la somme assurée.

Il est interdit de souscrire un contrat reposant sur la tête d'un mineur de 12 ans, d'un
aliéné mental, d'un interdit, sous peine de nullité du contrat.

Il est également interdit de souscrire un contrat sur la tête d'un mineur de plus de 12
ans sans l'autorisation de ses parents, de son tuteur ou de ses curateurs

- Le bénéficiaire :

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C'est une personne physique ou morale, désignée par le contractant pour recevoir
les sommes stipulées au contrat.

Notons que le contractant, l'assuré et le bénéficiaire peuvent être une seule et même
personne.

La proposition et ses annexes :

Par règle publique, l'assureur est tenu d‟établir un projet chiffré des garanties et des
primes.

La proposition:

La proposition d'assurance-vie est un imprimé qui se décompose en deux parties.

La première contient les informations nécessaires concernant :

- l'identité et le domicile du contractant;

- l'identité, la date de naissance de l'assuré, sa profession;

- la nature et la combinaison choisie ainsi que le capital assuré;

- la date d'effet du contrat, la durée du contrat et du paiement des primes;

- le mode de paiement des primes, les options choisies;

- le ou les bénéficiaires.

Le questionnaire médical:

La deuxième partie est un questionnaire médical que le proposant devra remplir avec
attention, ses déclarations servant de base à l'acceptation du risque par l'assureur;
en plus de ce questionnaire, l'assuré devra se soumettre dans certains cas (capital
élevé, état de santé médiocre) à un examen médical complet auprès d'un médecin
de son choix ou indiqué par la compagnie.

La déclaration du risque en assurance vie

La déclaration du risque constitue l‟objet principal de la proposition d‟assurance. Elle


permet à l‟assureur d‟avoir une idée précise sur le risque que le souscripteur lui

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propose de prendre en charge; et de déterminer exactement le coût de la garantie


correspondante.

Comme dans toutes les branches d‟assurance ; le proposant doit faire connaître à la
société d‟assurance sur la vie tous les éléments qui permettront à cette dernière
d‟accepter ou de refuser le risque en toute connaissance de cause et d‟appliquer un
tarif correspondant. Le proposant doit remplir avec loyauté le questionnaire joint à la
proposition et répondre honnêtement aux questions du médecin - examinateur de la
société d‟assurance s‟il y a lieu.

La déclaration du risque; pour une assurance en cas de décès porte sur:

- l‟état de santé et les maladies antérieures du proposant;

- son ascendance et s‟il y a lieu; l‟âge et la cause du décès de ses parents

- sa profession

- ses habitudes de vie...

Sanctions en cas de fausses déclarations

Si le futur assuré commet une fausse déclaration, qu‟elle soit de bonne ou mauvaise
foi, l‟assureur peut mettre en œuvre les sanctions légales prévues pour l ‟ensemble
des branches d ‟Assurance (article 12 code CIMA).

Des règles spécifiques sont prévues en matière d‟assurance quand l‟irrégularité porte
sur l‟âge de l‟assuré ou lorsque le contrat comporte une clause d‟incontestabilité.

Si la mauvaise foi de l‟assuré n‟est pas prouvée par l‟assureur, deux cas peuvent se
présenter selon que la découverte de l‟élément non déclaré soit faite avant ou après
le sinistre.

-La constatation avant le sinistre : l‟assureur a le choix entre deux positions

*soit maintenir le contrat moyennant une majoration de la prime,

*soit résilier le contrat dix jours après notification de la décision par lettre de
résiliation avec restitution de la provision mathématique et de la portion de prime de
risque payée pour le temps où l‟assurance n‟as plus de validité.

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-La constatation après sinistre : Dans ce cas l‟assureur peut réduire les prestations
proportionnellement à l‟insuffisance des primes, le capital est réduit suivant le rapport
prime payée sur prime réellement due.

En cas de mauvaise foi de l‟assuré, la sanction des irrégularités commises consiste


purement et simplement en la nullité absolue du contrat (art 18 code Cima).

Si l‟assuré est décédé, c‟est en général à ce moment là qu‟on découvre l‟irrégularité,


le bénéficiaire ne touchera pas le capital prévu au contrat. La société d‟assurance
conserve les primes payées à titre de dommages et intérêts.

La preuve de la mauvaise foi de l‟assuré étant à la charge de l‟assureur, celle ci est


souvent difficile à établir; notamment en raison du secret professionnel auquel sont
tenus les médecins.

Les exclusions du contrat

Afin d‟éviter toutes contestations ultérieures, l‟assureur doit clairement mentionner au


moment de la souscription, la garantie qu‟il entend couvrir.

S‟agissant d‟un contrat en cas de vie, aucune réserve particulière n‟est à émettre, le
versement des prestations devant intervenir dès lors que l‟assuré est en vie à une
époque déterminée.

La situation est en revanche plus complexe pour un contrat d‟assurance en cas de


décès.

Si à priori, toutes les causes de mort sont garanties, ce principe n‟est pas absolu et
ne s‟impose pas impérativement aux parties.

Certaines causes de décès ne peuvent en effet légalement entraîner la garantie de


l‟assureur et ce dernier peut en outre, conventionnellement, exclure certains risques
s‟il les estime trop lourds ou difficiles à apprécier.

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On distingue donc :

-Les exclusions légales

-Les exclusions conventionnelles

Les exclusions légales

Le suicide volontaire et conscient de l‟assuré au cours des deux premières années:


(cf. art 66 code Cima)

Elle conforte l‟idée selon laquelle les fautes intentionnelles ou dolosives de l‟assuré
ne sont pas assurables.

En cas de suicide volontaire et conscient, l‟assureur ne verse pas le capital ou la


rente prévue au contrat, il restitue simplement la provision aux ayants droits de
l‟assuré;

L‟assureur devra faire la preuve du suicide, le bénéficiaire, celle de l‟inconscience.

Si l‟inconscience est établie, l‟assureur sera tenu de régler le capital assuré.

Le meurtre de l‟assuré par le bénéficiaire:

Comme en matière de suicide, le caractère aléatoire du contrat disparaît en cas de


meurtre de l‟assuré par le bénéficiaire (Art 78 code Cima).

S‟il paraît contraire à l‟ordre public et à la morale que celui qui provoque la mort
d‟autrui puisse en tirer profit, les dispositions de l‟art ne sont toutefois applicables que
s‟il est établi que le bénéficiaire a volontairement attenté aux jours de l‟assuré.

Les exclusions conventionnelles :

Les assureurs acceptent de couvrir sans surprime les risques de décès courus par
l‟assuré civil ou militaire au cours de voyages aériens accomplis à bord d‟appareils

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munis d‟un certificat valable de navigabilité et conduits par des personnes titulaires
d ‟un brevet de pilote valable pour l ‟appareil considéré.

En revanche, ils se refusent à accorder leur garantie lorsque l‟assuré participe même
à titre de simple passager, à des compétitions, vols d‟essais, vols sur prototypes ou
lorsqu‟il appartient même momentanément à une formation de parachutistes.

Cependant, l‟assureur est en principe autorisé à exclure tous les risques qu‟il ne
souhaite pas garantir.

Les fondements techniques de l’assurance vie

Il existe deux définitions de l‟assurance vie l‟une technique, l‟autre juridique.

Du point de vue juridique l‟assurance vie est un contrat par lequel, en échange d‟une
ou plusieurs primes payables par le souscripteur, l‟assureur s‟engage à verser au
bénéficiaire désigné une somme déterminée, soit sous forme de capital, soit sous
forme de rentes, en cas de décès de la personne assurée, ou de sa survie à une
époque déterminée, ou à un terme fixé. Il découle de cette définition que le contrat
d‟assurance sur la vie est un contrat d‟assurances de personnes.

Du point de vue technique l‟assurance vie est une opération comportant des
engagements dont l‟exécution dépend de la durée de la vie humaine. Elle permet le
versement de prestations lorsque certaines circonstances précises, trouvant leur
origine uniquement dans la durée de la vie humaine, sont réalisées. Ces
circonstances sont soit le décès de l‟assuré, soit sa survie.

Selon les définitions technique et juridique, nous constatons que le risque servant de
base à l‟assurance vie est déterminé ainsi :

- Soit le décès de la tête assurée. Cependant, le décès pour un être humain,


étant un événement certain, l‟aléa réside dans la date de sa survenance.
- Soit la survie à une époque déterminée.

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L‟assurance vie se fonde donc sur la mortalité humaine pour évaluer ses
engagements, et ceux de l‟assuré. L‟observation et l‟étude de la mortalité humaine lui
permettant de mesurer les risques de décès et de survie de la population humaine.
Ces mesures sont contenues dans la table de mortalité.

La table de mortalité

Le décès ou la survie servant de base à l‟opération d‟assurance vie, l‟étude


statistique de la mortalité au sein de la population est nécessaire afin de déterminer
les probabilités de décès et de survie de toute personne à un moment donné.

En théorie, il s‟agit de prendre un grand nombre de personnes à la naissance et de


les observer durant toute leur vie pour dégager chaque année le nombre de
personnes décédées, et le nombre de survivants. Cette méthode suppose que
l‟observation porte sur plusieurs années, pouvant aller jusqu‟à 100 ans.

Dans la pratique, les observations sont faites à partir de données réelles sur
plusieurs générations d‟individus en même temps, et ces données sont corrigées
pour tenir compte des mouvements d‟immigrations et d‟émigrations. Il résulte de ces
observations l‟établissement d‟une table de mortalité qui donne pour chaque
personne d‟âge x, par sexe, sa probabilité de décès et de survie à différents âges
x+n.

Jusqu‟à présent, en absence de tables de mortalité typiquement africaines, les pays


de la CICA utilisent les tables françaises construites, après observation de la
mortalité dans la population de ce pays, entre 1960 et 1964. Ces tables ont été
établies par un programme public français l‟Institut National de la Statistique et des
Etudes Economiques. Elles portent sur la population masculine (PM) et la population
féminine (PF)

Certaines compagnies africaines la majorent de 20% pour tenir compte des réalités
démographiques africaines (plus grande mortalité en Europe). D‟autres non
seulement ne la majorent pas, mais la réduisent pour offrir au public des conditions
tarifaires attrayantes.

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Le code CIMA, en son article 338, dispose que les tarifs qui seront soumis à son visa
dès l‟entrée en vigueur de ce code, doivent être établis selon les tables de décès
(TD) et les tables de vie (TV) annexées au code.

Nous observons que la table de mortalité TD correspond exactement à la table PM


1960-1964 et la table de mortalité TV à la table PF 1960-1964. En France, des tables
de mortalité plus récentes ont été établies : une table décès TD pour les assurances
en cas de décès et des tables vie TV pour les assurances en cas de vie construites
après observation de la population française entre 1973 et 1977. Ces nouvelles
tables sont favorables aux assurés en cas de vie puisque l‟espérance de vie a
augmenté.

Les causes de la mortalité

La première cause de mortalité sous tous les cieux, est l‟usure physiologique due à
l‟âge. Le risque de décès augmente évidemment avec l‟âge. D‟autres facteurs en
dehors de l‟âge, influent sur la mortalité et l‟assureur doit en tenir compte dans son
appréciation du risque.

-Le sexe : La mortalité et la survie varient en fonction du sexe de l‟assuré. Il est


constaté que les personnes du sexe féminin ont un taux de mortalité moins élevé
que les personnes de sexe masculin. Cette constatation amène certains assureurs à
utiliser une table de mortalité différente par sexe pour le calcul des primes.

-La profession : La profession d‟une personne a une influence sur la mortalité.


Lorsque l‟assuré exerce une profession jugée dangereuse l‟assureur considère qu‟il
sort de la mortalité normale, et soit refuse de l‟assurer soit l‟accepte moyennant une
surprime.

-Les tares physiques et physiologiques : Selon que l‟assuré jouisse d‟un bon état de
santé ou pas (maladies récurrentes ou graves) sa probabilité de décès est plus
élevée que la normale ; l‟assureur étudiera donc ce risque pour l‟assurer moyennant
une surprime ou le refuser.

Diverses autres causes de mortalité : L‟hygiène de vie (boissons alcoolisées tabac


mauvaise alimentation…)

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Aux Etats Unis par exemple certaines compagnies d‟assurances ont des tarifs
« Fumeurs » et « Non fumeurs » ; les conditions de vie le niveau de développement
du pays peuvent influer sur la mortalité.

Les aspects techniques de l’assurance-vie

L‟assurance-vie se fonde sur les bases techniques suivantes pour calculer aussi bien
ses engagements vis-à-vis des assurés que ceux des assurés à son égard :

- Les probabilités viagères tirées des tables de mortalité


- Les intérêts composés (Mathématiques financières)
Les probabilités viagères :

Les probabilités viagères sont les probabilités de vie et celles de décès tirées des
tables de mortalité.

Ainsi, la probabilité de vie d‟une personne d‟âge x d‟atteindre l‟âge x+n donc d‟être
vivante dans n années est tirée des calculs de la table de mortalité de la façon
suivante :

Considérons Zx le nombre de personnes vivantes à l‟âge x. Ce nombre est donné


par la table de mortalité.

Considérons ensuite Zx+n (toujours donné par la table de mortalité) le nombre de


personnes vivantes à l‟âge x+n.

Ainsi la probabilité pour une personne d‟âge x d‟atteindre l‟âge x+n sera

Probabilité de vie notée nPx= Zx+n/ Zx

Les intérêts composés :

L‟assurance vie utilise la technique des intérêts composés pour tenir compte de la
durée très longue des contrats et des engagements qu‟ils comportent.

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Un placement est dit à intérêts composés lorsque les intérêts produits au fil des
années sont ajoutés aux capitaux et produisent à leur tour des intérêts dans les
mêmes conditions que ces derniers.

On distingue la valeur acquise ou capitalisation qui représente la valeur d‟un capital


placé pendant n années au taux d‟intérêt composé i%

Valeur acquise= Co (1+i)n

La valeur actuelle c‟est le capital Co qu‟il faudrait placer maintenant au taux i% pour
obtenir un capital C dans n années. C‟est donc l‟opération inverse de la
capitalisation. Elle est encore appelée actualisation.

La connaissance de la probabilité de vie et de décès d‟un assuré d‟âge x à l‟âge x+n


ainsi que la connaissance du capital Co à placer pour obtenir un capital C (et
l‟inverse) permettent à l‟assureur de maîtriser ses engagements et le prix à
demander à l‟assuré : le calcul de la prime.

Différentes notions de primes en assurance vie.

-La prime pure : C‟est la contrepartie des engagements futurs de l‟assureur envers
les assurés. Elle est calculée à partir de la table de mortalité et du taux d‟intérêt
minimum. Elle est appelée prime de risque dans les assurances en cas de décès et
prime d’épargne dans les assurances en cas de vie.

-La prime d’inventaire : C‟est la prime pure augmentée des chargements de gestion
qui sont constitués par les frais de gestion de la prime (frais d‟encaissement des
primes commissions d‟encaissement et autres frais de renouvellement) et les frais de
gestion de la police ou du capital qui comprennent tous les frais exposés par
l‟assureur pour gérer la police pendant la validité du contrat ( salaires loyers
matériels etc.)

-La prime commerciale : C‟est la prime d‟inventaire augmentée des frais


d‟acquisition. Les frais d‟acquisition sont les frais de production de la prime et
comprennent, entre autres les commissions pour agents, les frais de transport, de
publicité, examens médicaux etc.

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-La prime TTC : C‟est la prime effectivement payée par l‟assuré. Elle est égale à la
prime commerciale majorée des taxes qui sont reversées à l‟Etat.

Le calcul de la prime pure

La prime pure d‟un contrat d‟assurance vie est calculée de sorte qu‟elle réalise
l‟équilibre technique des engagements de l‟assureur et ceux de l‟assuré à la date de
souscription du contrat. Ainsi donc, l‟équation fondamentale en assurance vie
permettant de déterminer la prime pure est : Valeur à la souscription des
engagements de l’assuré = valeur à la souscription des engagements de
l’assureur

Les valeurs à la souscription des engagements de l‟assureur et de l‟assuré


dépendent du décès ou de la survie de l‟assuré et des taux d‟intérêt. Il est aisé de
comprendre que le calcul de la prime pure va prendre en considération deux outils
fondamentaux : une table de mortalité et un taux d‟intérêt. Ces deux outils sont fixés
par l‟article 338 du code CIMA. La table de mortalité est la table TD de décès pour
les assurances en cas de décès et la table TV pour les assurances en cas de vie. Le
taux d‟intérêt est au plus égal à 3.5%, sauf pour les contrats de rentes viagères
immédiates souscrits par des personnes âgées d‟au moins 65 ans, et des contrats
vie et capitalisation à prime unique d‟une durée maximale de 10 ans, qui peuvent
être établis avec un taux d‟intérêt supérieur à 3.5%.

La prime pure permet donc l‟équilibre technique entre les engagements pris par les
deux parties. L‟assureur devant faire face à des frais divers, il courrait à la ruine s‟il
ne faisait payer à l‟assuré que la prime pure. D‟où la nécessité d‟introduire les
chargements.

Notion de provisions mathématiques

Afin de pouvoir verser à l‟échéance le capital promis, l‟assureur est tenu de


constituer peu à peu des provisions. Ces provisions sont dites mathématiques car
elles sont calculées selon des techniques mathématiques actuarielles. Selon le code
des assurances, c‟est la différence entre les valeurs actuelles des engagements
respectivement pris par l‟assureur et les assurés.

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Constitution des provisions mathématiques

Deux cas sont à distinguer selon qu‟il s‟agisse d‟une assurance en cas de décès ou
d‟une assurance en cas de vie.

Pour les contrats comportant une garantie décès, le risque croît pour l‟assureur
puisque la probabilité de décès augmente avec l‟âge. Par conséquent, l‟assureur
devrait demander à l‟assuré une prime croissante d‟année en année.

Mais pour des raisons commerciales, l‟assureur demande au souscripteur une prime
constante pendant la durée du contrat. Par conséquent l‟équilibre par exercice n‟est
plus réalisé. En effet la prime constante ou prime nivelée est supérieure à la prime de
risque dans les premières années, tandis que c‟est le contraire qui se produit au
cours des dernières années. Ainsi, l‟assureur devra garder l‟excédent des premières
primes et constituer des provisions mathématiques afin de palier plus tard à
l‟insuffisance des dernières cotisations.

Pour les contrats comportant une garantie vie, l‟assureur respecte ses engagements
en capitalisant une partie des primes reçues par le système des intérêts composés.
Ainsi donc, les provisions mathématiques sont constituées par l‟accumulation des
primes d‟épargnes et des intérêts versés sur elles.

Ainsi la provision mathématique apparaît comme étant la somme des excédents qui
devraient permettre à l‟assureur, après les avoir capitalisés au taux légal de
respecter ses engagements. La provision mathématique est donc la différence
entre les engagements futurs de l’assureur et ceux du souscripteur.

Le calcul des provisions mathématiques

Il existe principalement trois méthodes de calcul des provisions mathématiques.

La méthode prospective
Elle consiste à appliquer la définition des provisions mathématiques c‟est à dire
déterminer à la date de calcul, la différence entre la valeur actuelle des engagements
de l‟assureur et celle de l‟assuré.

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La méthode rétrospective
Elle consiste à dire qu‟évaluées en valeurs actuelles à l‟origine du contrat, les primes
payées par l‟assuré serviront à couvrir les engagements de l‟assureur et à constituer
les provisions mathématiques si l‟assuré est en vie.

La méthode de récurrence ou méthode de FOURET


La méthode de récurrence est l‟application année par année de la méthode de
rétrospective. Elle consiste à déterminer la provision mathématique à la fin de la K ième
année d‟assurance à partir de la provision de la K-1ième année.

CHAPITRE 2 : L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DE L’ASSURANCE VIE

SECTION 1 : LA CIMA

HISTORIQUE

Tout est parti de la Conférence Internationale des Contrôles d‟Assurances (CICA) qui
est née en 1962. Elle était soucieuse de préserver le bon fonctionnement des
sociétés et agences d‟assurances implantées dans les anciennes colonies françaises
d‟Afrique Occidentale, Centrale et à Madagascar.

Ainsi, le 27 juillet 1962, une Convention est signée entre treize Etats africains qui
sont : Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d‟Ivoire, Gabon, Mali,
Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Madagascar et France.

Les principaux objectifs étaient :

a) l'harmonisation des législations et réglementations nationales ;

b) la coordination de l‟exercice du contrôle des entreprises;

c) la coordination de la formation des cadres africains en assurances.

Au fur et à mesure que les cadres africains sont formés et que les Etats ont pris
conscience de l‟importance de ce secteur pour l‟économie de leur pays, d‟autres
mesures sont envisagées pour assurer le développement des marchés nationaux

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d‟assurances. L‟idée se répand avec le concours de la CNUCED de créer des


sociétés à capitaux totalement ou majoritairement nationaux et dirigées par des
cadres nationaux. L‟autre préoccupation était de limiter la fuite des capitaux par le
biais de la réassurance.

En vue de concrétiser ces objectifs, il fallait une CICA plus africaine. Une nouvelle
convention est signée entre douze (12) Etats africains (ceux désignés ci-dessus), à
l‟exception de Madagascar et de la France) le 27 novembre 1973. Le siège de la
CICA est alors transféré de Paris à Libreville en 1976. La France demeure simple
observatrice.

En 1990, un diagnostic a permis de constater une dégradation persistante des


marchés d‟assurances :

· Mauvaise gestion de la plupart des sociétés nationales ;

· Inefficacité des services de contrôle au niveau national ;

· Impuissance de la CICA comme organe de contrôle et d‟harmonisation au


niveau régional ;

· Tarifs inadaptés ;

· Nombre pléthorique des intermédiaires ;

· Absence de marchés financiers ;

· Absence de barème d‟indemnisation adapté au tarif en assurance automobile,


d‟où des condamnations disparates et exagérées au niveau des tribunaux ;

· Faiblesse de l‟assurance-vie ;

· Marchés nationaux trop exigus pour permettre un développement satisfaisant


de l‟industrie des assurances.

Ce triste tableau indique que les différentes conventions n‟ont pas permis en trente
ans de voir un développement harmonieux des marchés d‟assurances de la CICA. Il
s‟en est suivi une diminution notoire du chiffre d‟affaires, un déséquilibre de gestion
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des sociétés d‟assurances avec d‟énormes difficultés financières qui ont conduit à la
faillite de beaucoup de compagnies d‟assurances.

Le 20 septembre 1990 à Paris, lors d‟une réunion de la Zone Franc, une nouvelle
convention de coopération est signée par les mêmes Etats africains. Il s‟agit de la
"Convention de Coopération pour la Promotion et le Développement de l‟Industrie
des Assurances" (CCDPIA). Elle se caractérise par la création d‟un Conseil des
Ministres des Assurances (CMA) et d‟une Commission Interétatique de Contrôle des
Assurances.

La CCDPIA est initiée par les africains eux-mêmes qui ont compris l‟absence de
pouvoir de décision de la CICA et l‟indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis des
études et contrôles effectués par la CICA. Cependant, avant la ratification par la
majorité des Etats signataires, survient l‟idée de la CIMA dont les initiateurs
s‟appuient fortement sur le diagnostic de la CICA indiqué ci-dessus. Ainsi, un groupe
de travail a été mis en place à l‟initiative des Ministres des Finances de la Zone
Franc à Ouagadougou (Burkina Faso) le 25 avril 1991.

Malgré ce triste constat, force est de reconnaître que quelques précieuses


réalisations ont vu le jour sous l‟égide de la CICA à savoir la création :

des sociétés nationales ;


des services nationaux de contrôle d‟assurance ;
de l‟Institut International des Assurances (IIA) ;
de la Fédération des Sociétés d‟Assurances de Droit National Africaine
(FANAF)
de la Compagnie Commune de Réassurance des Etats membres de la CICA
(CICA-RE)

Mais il apparaît clairement à nos yeux que la formation des cadres africains aussi
bien des compagnies que du contrôle dans un même moule (l‟Institut International
des Assurances de Yaoundé) des échanges d‟expériences partagées au cours des
mêmes séminaires organisés par l‟IIA, la CNUCED ou la FANAF, l‟usage d‟une
législation harmonisée (et non unique ou unifiée) d‟inspiration commune, sont autant
de facteurs qui ont facilité la création et aujourd‟hui le fonctionnement de la CIMA.

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La CPDIA va donc céder le pas au Traité instituant une Organisation Intégrée de


l‟Industrie des Assurances dans les Etats africains avec comme organisme
communautaire la Conférence Interafricaine des Marchés d‟Assurances en abrégé
CIMA signé le 10 juillet 1992 à Yaoundé (République du Cameroun) par les
gouvernements des Etats membres suivants : Bénin, Burkina, Cameroun,
Centrafrique, Comores, Côte d‟Ivoire, Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger,
Sénégal, Tchad et Togo. Des quatorze (14) Etats signataires, seules les Comores
n‟ont pas encore ratifié le Traité.

Le Traité de la CIMA est entré en vigueur le 15 février 1995. Il prévoit l‟adhésion de


tout autre Etat Africain qui le désire.

Le nombre des Etats membres de la CIMA est passé de treize (13) à quatorze (14)
avec l‟adhésion de la Guinée Bissau le 15 avril 2002.

LES ORGANES DE LA CIMA

1. LE CONSEIL DES MINISTRES DES ASSURANCES

Le CMA est l‟instance suprême de la CIMA. Il assure la réalisation des objectifs du


traité. Pour se faire, le CMA :

Adopte la législation unique des assurances, la modifie ou la complète au besoin par


voie de règlement ;

Définit la politique de la Conférence en matière de formation dans les secteurs des


assurances ;

Veille à l‟application de la législation unique par les Etats membres et à l‟exécution


par eux des obligations découlant du traité.

Constitue l‟unique instance de recours contre les sanctions disciplinaires prononcées


par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.

Le CMA arrête le budget de la CIMA, nomme les membres de la Commission


Régionale de Contrôle des Assurances ainsi que les Responsables du Secrétariat
Général de la CIMA.

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Il est composé des Ministres chargés du secteur des assurances dans les Etats
membres. Chaque Etat est représenté par un Ministre.

A présent le CMA se réunit deux (2) fois par an en marge des réunions des Ministres
des Finances de la Zone Francs.

La présidence est assurée à tour de rôle par chaque Etat membre pour une durée
d‟un an selon un ordre établi par le traité.

2 - LA COMMISSION REGIONALE DE CONTROLE DES ASSURANCES

La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) est l‟organe


régulateur de la CIMA. Il est chargé du contrôle sur place des compagnies
d‟assurance. A cette fin, elle dispose d‟un corps de contrôle composé de
Commissaires Contrôleurs, relevant du Secrétariat Général de la CIMA.

La CRCA assure la surveillance générale des marchés nationaux d‟assurances et


concourt à leur organisation. Elle donne son avis aux demandes d‟agrément des
sociétés d‟assurance, veille au respect des dispositions du code des assurances et
possède des pouvoirs de sanction qui vont de l‟avertissement au retrait d‟agrément.

La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) est composée de


quatorze (14) membres dont onze (11) avec voix délibérative. Le quorum est atteint
dès lors que neuf (9) membres ayant voix délibérative sont présents ou représentés.
Les décisions se prennent à la majorité simple. La voix du Président est
prépondérante en cas d‟égalité de vote.

Actuellement la CRCA tient quatre (4) sessions ordinaires par an.

La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) a été présidée de


1995 à 2001 par l‟ivoirien Ahmadou KOUROUMA. Depuis le 15 avril 2002, par
Monsieur DABIRA Nikienta Frédéric, de nationalité burkinabé.

3 - LE SECRETARIAT GENERAL DE LA CIMA

Le Secrétariat Général est l‟organe permanent de la CIMA. Il assure la préparation,


l‟organisation et le suivi des travaux du Comité des Experts, de la CRCA et du CMA.

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Le Secrétariat Général exécute toute mission que lui confient le CMA et la CRCA.

Il est dirigé par un Secrétaire Général assisté de deux Secrétaires Généraux


Adjoints chargés respectivement des problèmes techniques et de contrôle d‟une part
et des problèmes administratifs et financiers d‟autre part.

Le corps de Commissaires Contrôleurs est directement rattaché au Secrétaire


Général Adjoint chargé des problèmes techniques et de contrôle. Son effectif qui
était de cinq au démarrage a été porté à sept avec le recrutement de deux nouveaux
commissaires. Il est constitué en ce moment de six Commissaires Contrôleurs.

Le Secrétaire Général et les Secrétaires Généraux Adjoints sont nommés pour une
durée de cinq (5) renouvelable une fois.

Les premiers responsables du Secrétariat Général de la CIMA ont été installés le 1er
août 1995. Il s‟agit de :

- M. NONYU MOUTASSIE Erard de nationalité Camerounaise, Secrétaire Général,

- M. DRAME Mamadou de nationalité Malienne, Secrétaire Général Adjoint,

- M. SOULAMA SOULEYMANE Robert de nationalité Burkinabé, Secrétaire Général Adjoint.

Les responsables actuels sont :

- M. NONYU MOUTASSIE Erard de nationalité Camerounaise, Secrétaire Général,

- M. SY Mamadou de nationalité Malienne, Secrétaire Général Adjoint,

- M. KEÏTA Abdoulaye de nationalité Nigérienne, Secrétaire Général Adjoint.

L‟effectif actuel du Secrétariat Général de la CIMA est de trente (30) personnes.

Le siège du Secrétariat de la CIMA est à Libreville Boîte Postale :2750,


Téléphone : (241) 73 41 91, Fax : (241) 73 42 88, TELEX : 5533 GO,

E-mail : cima@internetgabon.com - Site : www.cimaonline.net

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SECTION 2 : L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE SENEGALAIS

En 2007 les sociétés d‟assurance vie au Sénégal ont réalisé un chiffre d‟affaire de
13379 millions de FCFA contre 12159 millions de FCFA en 2006, soit un taux de
progression de 9,7% (source : bulletin d‟information économique n° 760 du 03 au 10
mai 2007. Cette croissance largement supérieure à l‟évolution moyenne annuelle (au
niveau de la CIMA) à long terme sur la période 1995-2005, qui se situe à 7,81% est
néanmoins en perte de vitesse par rapport à 2004 où le marché avait réalisé son
taux de croissance le plus élevé depuis 1995, soit 14,92%.

Cette évolution à la hausse est observée dans la plupart des pays de la CIMA à
l‟exception du Tchad et de la République Centrafricaine qui ont enregistré en 2005
une chute de leur production respectivement 14,53 et 5,95. la plus grande croissance
en valeur relative a été réalisée par le Bénin avec un taux de 47,10%. En valeur
absolue, la Côte d‟Ivoire enregistre la plus importante augmentation avec une
hausse de 5892 millions de FCFA.

La croissance globale a été favorisée par le développement spectaculaire des


produits épargne retraite qui ont connu en 2005 un taux moyen de croissance annuel
de 31% viennent ensuite les produits collectifs qui enregistrent en 2005 un taux
moyen de croissance annuel de 28%.

En terme de performance des marchés nationaux, le Bénin et le Burkina enregistrent


de 1995 à 2005 les taux de croissance les plus élevés mêmes si le Bénin est parti en
1995 d‟un niveau de production très faible (175 millions de F CFA). Sur la période, le
Bénin a multiplié par 23 sa production de 1995.

Le taux de pénétration de l‟assurance vie dans la zone CIMA est quasi constant. Il se
situe en moyenne à 0,20% du PIB sur la période allant de 1995 à 2005. En 1995, il
était à 0,22%,et s‟établit à 0,20% en fin 2005, soit une légère régression depuis
l‟entrée en vigueur du code CIMA. Ce qui traduit un rythme de croissance des primes
« vie » moins rapide que celui de l‟économie sous jacente. Ce taux de pénétration
agrégé masque une très grande hétérogénéité entre les différents membres de la
CIMA. En effet, à l‟exception de la Cote d‟Ivoire (0,60%), du Togo (0,31% et du
Sénégal (0,24%), tous les autres pays de la zone se situent en deçà de la moyenne

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du marché. Au Tchad, le chiffre d‟affaires de l‟assurance ne représente que 0,0065%


du produit intérieur brut.

Ces taux apparaissent très faibles comparés à la moyenne mondiale et à ceux


d‟autres marchés africains. En effet, le taux de pénétration mondial de l‟assurance
vie ressort en 2005 à 4,34% contre 3,33% pour l‟Afrique. Avec 11,17%, Taiwan
réalise le taux de pénétration le plus élevé du monde. En Afrique, la meilleure
performance est réalisée par l‟Afrique du Sud avec 10,84% (deuxième meilleur taux
mondial) suivi par la Namibie (5,81%), les Iles Maurice (2,62%), le Kenya (0,62%), et
le Maroc avec 0,71%.

Le tableau ci-après donne une vue d‟ensemble du marché en 2005 en ressortant la


production par marché, la pénétration et la prime moyenne par habitant pour chaque
marché.

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2005

Pays Nombre de Primes pénétration Primes/ha PIB/ha


sociétés

Bénin 3 3 990 000 0,17% 473 276 573

Burkina 3 4 507 000 0,15% 341 225 658

Cameroun 8 16 074 000 0,18% 985 537 342

RCA 47 000 0,01% 12 185 934

Congo 0,00% 6 782 346

Cote d‟Ivoire 10 50 946 000 0,60% 2806 465 501

Gabon 2 6 103 000 0,14% 4410 3 257 009

G. Equat. 0,00% 5 783 077

Mali 1 1 454 000 0,05% 108 214 240

Niger 1 1 031 000 0,06% 74 122 627

Sénégal 6 10 676 000 0,24% 916 389 218

Tchad 202 000 0,01% 21 316 750

Togo 3 3 282 000 0,31% 534 170 675

Total 17 98 312 000 0,20% 811 395 643

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CHAPITRE 3 : ETUDE DES DIFFERENTS CONTRATS VIE VENDUS SUR LE


MARCHE SENEGALAIS

SECTION 1 : ASSURANCE EN CAS DE DECES

Ce type de contrat donne la possibilité à un souscripteur d‟assurer un capital ou une


rente à un bénéficiaire dans le cas où l‟assuré viendrait à décéder au cours d‟une
période déterminée. C‟est essentiellement une assurance de prévoyance.

La vie entière : C‟est une assurance qui garantit le paiement d‟un capital fixé
d‟avance au décès de l‟assuré à quelque époque qu‟il survienne. Le souscripteur
peut payer les primes sa vie durant. Dans ce cas la vie entière est dite à primes
viagères.

S‟il choisit de n‟acquitter la prime que pendant une certaine période seulement la vie
entière est dite à prime temporaire.

C‟est l‟assurance de prévoyance par excellence qui garantit la famille contre les
conséquences pécuniaires du décès du chef de famille.

La vie entière différée : C‟est une assurance qui garantit le paiement d‟un capital en
cas de décès de l‟assuré après une date déterminée.

Les primes sont dues généralement pendant le même délai, tant que l‟assuré est en
vie.

Si l‟assuré décède avant l‟expiration du délai, les primes cessent d‟être exigibles
mais celles déjà versées restent acquises à l‟assureur.

Cette combinaison peut être souscrite avec une contre-assurance c‟est à dire avec
remboursement des primes si l‟assuré décède pendant la période de différé.

La temporaire décès : C‟est une assurance qui garantit le paiement d‟un capital au
décès de l‟assuré à condition que ce décès survienne avant une date déterminée.

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C‟est la combinaison la moins onéreuse. Elle répond au besoin de préserver la


famille pendant quelques années après la disparition de l‟assuré (entretien éducation
des enfants…).

Cette combinaison peut être souscrite avec contre-assurance c‟est à dire avec
remboursement des primes versées si le décès ne s‟est pas produit au terme de la
période contractuelle (remboursement total de la prime, moyennant surprime très
élevée non remboursable)

Il existe également des temporaires décès à capital décroissant particulièrement


indiqué quand le contrat est souscrit en garantie d‟un prêt ou d‟une dette
amortissable.

SECTION 2 : ASSURANCE EN CAS DE VIE

On parle d‟assurance en cas de vie quand le souscripteur veut constituer un capital


ou une rente au profit du bénéficiaire si l‟assuré est encore vivant au terme d‟une
période déterminée.

Le capital différé : C‟est une assurance qui garantit le paiement d‟un capital fixé à
l‟avance si l‟assuré est encore vivant à l‟échéance du contrat.

Si l‟assuré vient à décéder avant l‟échéance, aucun capital n‟est dû par l‟assureur.

Cette assurance est surtout destinée à l‟assuré prévoyant qui désire se constituer un
capital pour ses vieux jours.

Cette formule présente un inconvénient, si l‟assuré vient à décéder avant l‟échéance


les primes seront perdues pour ses héritiers. Aussi pratique-t-on la combinaison avec
contre-assurance garantissant le remboursement des primes versées si l‟assuré
venait à décéder avant l‟échéance du contrat.

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Les rentes : Ce sont des combinaisons qui garantissent le versement périodique


d‟une somme appelé arrérage aussi longtemps que l‟assuré reste en vie. On
distingue :

- Les rentes viagères immédiates : L‟assureur s‟engage à verser d‟avance et à


terme échu, une rente soit trimestrielle ou semestrielle à l‟assuré, aussi
longtemps que celui ci est vivant.
Elle est nécessairement souscrite à prime unique. Dans ce cas la prime est appelée
capital constitutif de la rente.

- Les rentes viagères différées : L‟assureur s‟engage à payer d‟avance ou à


terme échu une rente trimestrielle ou semestrielle à l‟assuré après expiration
d‟un délai déterminé (période de différé) aussi longtemps que l‟assuré reste en
vie.
Le souscripteur s‟engage à payer les primes pendant le même délai et au moins
tant que l‟assuré est vivant.

Si l‟assuré décède avant l‟expiration du délai, les primes cessent d‟être exigibles
mais celles qui sont versées restent acquises à l‟assureur. La combinaison avec
contre-assurance moyennant une prime un peu plus élevée, permet à l‟assureur
de rembourser les primes versées si l‟assuré décède avant la fin de l‟expiration
du différé.

- Les rentes temporaires : C‟est une combinaison identique aux précédentes à


ceci près que l‟assureur limite dans le temps son engagement.
Les arrérages de rentes cessent d‟être versés au décès de l‟assuré, au plus tard
à une date fixée au contrat (terme du contrat).

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SECTION 3 : ASSURANCE MIXTE

L‟assurance mixte garantit le paiement d‟un capital, soit au décès de l‟assuré si


ce décès survient avant une certaine date, soit en cas de vie de l‟assuré à
l‟échéance. C‟est donc la somme d‟une assurance temporaire décès et d‟une
assurance de capital différé.

On distingue :

-La mixte proprement dite : C‟est la combinaison la plus pratiquée. Elle est
coûteuse mais elle répond au désir de la majeure partie des assurés qui pensent
ainsi ne pas payer les primes pour rien.

Elle permet soit de préserver la famille pendant un certain temps, soit de


constituer une épargne pour l‟assuré s‟il est vivant au terme du contrat.

-L’assurance terme fixe : C‟est une assurance qui garantit le paiement d‟un
capital à une date déterminée que l‟assuré soit vivant ou non. Cette combinaison
est incompatible avec le versement de prime unique.

-L’assurance dotale : C‟est une assurance « terme fixe » dans laquelle le


paiement d‟un capital est subordonné à la survie du bénéficiaire.

Si le bénéficiaire décède avant l‟échéance, les primes restent acquises à


l‟assureur.

Une garantie de contre-assurance permet le remboursement des primes versées.

-Les autres formules mixtes :

.Assurances combinées : C‟est une assurance mixte dans laquelle le capital


décès est plus faible que le capital en cas de survie.

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De plus, l‟assuré vivant toujours au terme du contrat a le choix entre plusieurs


options : capital, rentes viagères, ou alors la transformation de son contrat en vie
entière.

.Capital de survie : C‟est une combinaison qui garantit le paiement d‟un capital à
une personne à condition qu‟elle survive à une autre personne.

.Rente de survie : Combinaison dont la particularité réside dans le remplacement


du capital par une rente.

SECTION 4 :QUELQUES AUTRES FORMULES D’ASSURANCE VIE

L’assurance groupe emprunteur :

Ce sont des contrats d‟assurance couvrant le décès, l‟arrêt de travail et l‟invalidité.


Les banques exigent généralement de leurs clients, candidats à la souscription d‟un
prêt immobilier, qu‟ils adhèrent au contrat d‟assurance collective qu‟elles ont elles
mêmes souscrit auprès d‟un assureur exception faite lorsqu‟il s‟agit d‟un contrat
identique pour tous les emprunteurs. En cas de décès par exemple, c‟est l‟assureur
qui rembourse la banque pour les échéances de prêts encore à courir. C‟est aussi le
cas d‟invalidité ou pendant la durée d‟un arrêt de travail. Pour couvrir ces risques, et
sous réserves de l‟accord de la banque, il est possible d‟apporter en garantie un
contrat individuel souscrit auprès d‟un autre assureur, mais rares sont les
établissements financiers qui acceptent le principe. Tout dépend donc de la capacité
de négociation et des relations entretenues avec sa banque.

Lorsqu‟un emprunt est fait au près d„un organisme financier, celui-ci demande
d‟adhérer à une assurance groupe, qui en cas d‟accident ou de maladie, couvre les
risques de décès et le plus souvent, d‟invalidité ou d‟incapacité de travail pouvant
empêcher de rembourser des échéances.

Cette assurance emprunteur est un élément clé de protection pour les familles. Elle
permet, dans les circonstances difficiles évoquées ci-dessus, de conserver le bien
acheté et d‟éviter de transmettre la dette à des héritiers en cas de décès.

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Assurance titulaire de compte :

C‟est une assurance souscrite par certaines banques au profit de leurs clients qui, au
moment d‟un accident, sont titulaires d‟un compte assuré, de sorte qu‟en cas de
sinistre un rapport de droit direct se crée entre l‟assureur et les assurés.

Toutefois, les comptes présentant une position débitrice illégitime ne sont assurés
que dans la mesure où ce débit a été apuré avant l‟accident.

 Si plusieurs personnes sont titulaires en commun d‟un compte assuré, tous les
co-titulaires sont considérés comme des assurés.
 Si le compte assuré se trouve au nom d‟enfants de moins de cinq ans, les
deux parents, et à défaut l‟auteur sont considérés comme les titulaires assurés
jusqu‟au moment où l‟enfant atteint l‟âge de cinq ans.
 En ce qui concerne les comptes assurés ouverts avec une stipulation pour
autrui, le titulaire du compte est considéré comme l‟assuré jusqu‟à la date de
libération de l‟objet de la stipulation au bénéficiaire telle qu‟elle est prévue
dans la stipulation au profit de tiers ; que le tiers bénéficiaire ait accepté ou
non la stipulation au profit de tiers.
 En ce qui concerne les comptes ouverts au nom d‟un nu-propriétaire et d‟un
usufruitier, le nu-propriétaire est considéré comme le seul assuré.
 Lorsque le titulaire d‟un compte assuré décède par le fait d‟une cause autre
qu‟un fait assuré, ce compte reste assuré à titre de compte commun au nom
de tous les héritiers, proportionnellement à leur part dans les avoirs de ce
compte, à condition qu‟ils soient tous des personnes physiques.

SECTION 5 : CAS PARTICULIERS

Malgré la division nette et claire, tant au plan technique que juridique des assurances
dommages et de l‟assurance vie, on retrouve exceptionnellement des contrats de
personnes (donc portant sur la vie humaine) logés et gérés traditionnellement par
des compagnies dommages. Ceux sont les contrats d‟assurance Individuelle
Accidents, Maladie, voyages Schengen et Individuelle Aviation.

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A l‟exception de la maladie ces contrats fonctionnent tous suivant le même principe.

Les garanties sont similaires :

La couverture en cas de décès accidentel


Le versement d‟un capital invalidité ou incapacité permanente totale
Ou le versement d‟une indemnité journalière
Le remboursement des frais médicaux

Les contrats maladie et Schengen couvrent à la fois la maladie et l‟accident

Aucune compagnie vie n’accorde ces garanties.

CHAPITRE 4 : LES PROBLEMES DE L’ASSURANCE VIE EN MILIEU


PROFESSIONNEL

SECTION 1 : SITUATION PRESENTE

Très peu de Sénégalais sont assurés et le chiffre d'affaires total des compagnies
d'assurances vie ne représente que 1,8 % du PIB. Cette situation s'explique par le
fait que le secteur informel, qui concentre l'essentiel de l'activité économique, est très
faiblement assuré. Un chiffre très évocateur sur la situation du secteur des
assurances. Moins de 2 % des Sénégalais sont assurés. Parmi la population non-
assurée, 60 % sont du monde rural et 25 %, du secteur informel. Le manque d'intérêt
du secteur informel pour les assurances constitue un problème. Quant au secteur
professionnel, la clientèle se limite quasiment à des fonctionnaires et des salariés
des entreprises publiques et privées, ayant un revenu élevé.

Plusieurs éléments contribuent réellement au freinage du développement de


l‟assurance vie ou ralentissent sa lancée :

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1) Les facteurs exogènes :


Le poids des traditions musulmanes : le Sénégal est un pays à forte
prédominance musulmane et la religion musulmane interdit toute
opération d‟assurance portant sur la vie humaine.
Jusqu‟à une date très récente, l‟assurance vie était peu connue du
public et les compagnies qui vendaient cette catégorie d‟assurance
étaient peu nombreuses.
La tranche des salariés des secteurs publics et privés et les niveaux de
leurs revenus étaient faibles.
Les banques et établissements financiers, la micro-finance, les
organismes de crédits matériels, l‟immobilier, attirent plus que
l‟assurance.
L‟épargne reste peu ancrée dans la tradition des sénégalais, qui
préfèrent la vie mondaine et les événements familiaux ou religieux sans
lendemain.

2) Les facteurs endogènes :

Il s‟agit ici, de chercher le mal dans la racine

Il y a un manque de personnels bien formés, compétents (tels que


des actuaires, des scientifiques, des techniciens VIE, des spécialistes
de la force de vente, des managers de tout bord, etc.),.
La plupart des acteurs du marché sont des techniciens d‟assurances
reconvertis, formés sur le tas avec de simples tâches de routine.
La faiblesse du taux de pénétration du marché : donc l‟absence
notoire des supports et leviers (matériels, techniques, financiers…)
dont la publicité demeure un volet incontournable.
La faiblesse des investissements : peu de capitaux, des structures
d‟accueil très modestes par rapport aux exigences du métier ;
Des systèmes quelque fois défaillants qui découragent le client.

Tout le monde ne peut pas souscrire à un contrat d‟assurance en l‟occurrence un


contrat d‟assurance vie. La souscription suppose un niveau de revenu. Cependant le
système tel qu‟il est conçu actuellement, considère que tout individu commence à

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travailler à l‟âge de vingt (20) ans et part à la retraite à l‟âge de soixante (60) ans
donc il est actif pendant quarante (40) ans ou tout au moins trente-cinq (35) ans. Or,
l‟individu actif est supposé préparer sa retraite pendant qu‟il travaille. Mais cette
culture de préparation de la retraite n‟existe pas en Afrique.

Parmi les indicateurs du développement de l‟assurance, plus l‟assurance vie est


développée, plus proche est le niveau de développement économique. Par contre,
plus l‟assurance dommages est élevée plus proche est le niveau de pauvreté, parce
que les individus privilégient la protection des biens au détriment de celle de la
personne humaine.

Ce schéma de l‟assurance est le propre de la plupart des pays africains à l‟instar


Sénégal où l‟ensemble des primes collectées tourne autour de cinquante-sept (57)
milliards dont neuf (09) milliards à peine pour l‟assurance vie. En Afrique du Sud,
l‟assurance vie représente près de quatre-vingt-treize pour cent (93%) et l‟assurance
dommages sept pour cent (07%).

Aujourd‟hui, il est patent que si l‟assurance dommage en particulier l‟assurance


automobile fait l‟objet d‟une obligation, ce n‟est pas le cas de l‟assurance vie qui
peine à être acceptée par les Africains qui sont réticents à y souscrire.

Par ailleurs, les procédures administratives trop longues que doit accomplir l‟assuré
avant de se faire indemniser par la compagnie d‟assurance en cas de sinistre
n‟encouragent pas la souscription volontaire d‟un contrat d‟assurance vie. Mais ce
problème a connu un début de solution depuis l‟institution du CIMA (Code
International du Marché des Assurances).

Depuis lors, le secteur des assurances a été assaini et il y a moins de brebis


galeuses. Le vrai problème qui demeure, c‟est l‟absence d‟un environnement
économique, social et financier favorable au développement des assurances. Il
faudrait donc travailler à créer cet environnement.

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SECTION 2 : LES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DE L’ASSURANCE VIE

Le développement de l‟assurance est corrélé à des préoccupations majeures de


l‟économie nationale parmi lesquelles le financement des infrastructures. Il y a une
forte corrélation entre le taux d‟épargne et le taux d‟investissement, et
l‟investissement le plus durable et le plus stratégique, reste l‟investissement en
infrastructures dont la durée de vie est de 10 à 15ans.

Le système public actuel de l‟assurance vie ne prend pas en compte toutes les
réalités du système de répartition de la retraite qui a prouvé ses limites. Pour que la
technique de répartition de la retraite puisse fonctionner de manière convenable, il
faut trois hypothèses valides

La première est qu‟il faut normalement cinq cotisants pour un retraité. Or, ce qui se
passe aujourd‟hui, c‟est qu‟il y a deux ou moins de trois cotisants pour un retraité ce
qui fait que le rapport démographique nombre de cotisants / nombre de retraités n‟est
pas respecté.

La deuxième hypothèse est que le schéma est conçu de telle sorte que l‟on cotise
pendant quarante ans ou trente-cinq ans. Or en Afrique et au Sénégal en particulier
l‟on rentre très tard dans la vie active et on en sort de façon prématurée pour la
retraite ; ce qui réduit encore le taux de prévision qui tourne autour de vingt pour
cent.

La troisième hypothèse aggravante est l‟espérance de vie à la retraite. Le système


est conçu de telle sorte qu‟à la retraite on ne perçoit la pension que pendant quinze
ans ; donc au bout des quinze ans si l‟on est toujours vivant il se crée un déséquilibre
du système. Or aujourd‟hui, les gens vivent après leur retraite entre vingt-deux et
vingt-cinq ans ; grâce aux progrès de la médecine d‟où la nécessité de revoir le
système.

Par ailleurs il faudrait rendre obligatoire la prévoyance retraite et travailler à la


compétitivité des compagnies d‟assurance vie.

Vendre l‟assurance vie, notamment en milieu africain est une gageure. Les revenus
faibles ou saisonniers, tendent à exclure toute opération d‟épargne, d‟autant plus que
les charges inhérentes à la « Grande Famille Africaine » sont lourdes.

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Autant d‟obstacles au développement de l‟assurance vie dans notre milieu, et un


environnement de crise économique et mentale qui vient tout compliquer.

Pour vendre il faut d‟abord informer. Or l‟information par écrit ne peut atteindre un
nombre considérable et important de personnes dans une société quasi
analphabète. Il convient donc de diversifier les supports en utilisant la presse écrite
mais surtout la télévision, outil très vivant de sensibilisation. Pour le moment,
l‟information est surtout assurée par les employés des compagnies d‟assurance,
alors qu‟ils ne bénéficient pas pour la plupart d‟une formation.

Les assureurs doivent engager des réflexions et développer des expériences sur la
distribution des produits d‟assurances vie.

Ils doivent dépasser le stade du produit seul et offrir des bouquets de services. La
distribution doit être adossée à :

Des producteurs salariés : spécialisés dans la distribution d‟assurances de


personnes en milieu professionnel, ils interviennent en appui des agents généraux et
des courtiers.

Une bonne maîtrise des produits permettra à ces producteurs salariés de mieux
vendre. Il leur faut impérativement une bonne formation dans le domaine du
marketing et d l‟assurance.

Des agents généraux : exerçant une profession libérale, ils sont mandataires d‟une
ou plusieurs sociétés d‟assurances.

Des courtiers : ce sont des commerçants qui officient pour le compte de leurs
clients sans lieu de droit avec les sociétés d‟assurance.

Le recrutement des jeunes constitue également une solution ; par exemple en


France, nous avons noté selon la fédération française des sociétés d‟assurance
(FFSA), que le secteur de l‟assurance employait quelque 240 000 personnes en
2003.

Si la majorité des recrutements de jeune (5 000 au total chaque année) concerne


des métiers transversaux, non spécifiques de l‟assurance, environ 2 000 jeunes

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diplômés issus des formations spécialisées en assurance se destinent aux


entreprises de ce secteur.

Attirer les jeunes constitue un enjeu important pour les sociétés d‟assurances.

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Nous venons de voir l‟impact considérable de l‟assurance VIE sur l‟existence


humaine, car, de tout temps, la vie humaine est jalonnée de difficultés de tous
ordres, surtout matériels pour assurer sa survie.

A cet effet, dans sa recherche effrénée de solution, l‟homme trouve à travers ses
recherches, l‟assurance VIE, la première forme d‟assurance apparue dès le XVème
siècle et qui donnait un semblant de satisfaction. Il est vrai, le système n‟était pas
des meilleurs et il fallait l‟améliorer avec le temps, ce qui a donnés la version
moderne utilisée aujourd‟hui dans toutes les Compagnies VIE. Malgré les
performances enregistrées dans l‟élargissement du marché Sénégalais de
l‟assurance vie, malgré l‟importance d‟une épargne vie sur le système économique,
marché reste totalement embryonnaire, et touche très peu de travailleurs. Ces
derniers se suffisent souvent de la couverture maladie, offerte par l‟employeur, pour
lui et pour sa famille.

Plusieurs facteurs tant endogènes qu‟exogènes développés par ailleurs, justifient


très largement la situation et des tendances de solutions se dégagent également.

Aujourd‟hui le travailleur Sénégalais moyen est assez conscient et sensible à sa


protection et à celle de sa famille à partir de moyens durables, constitués à partir de
ses propres forces : l‟assurance VIE EPARGNE, même si, par ailleurs, le facteur
religieux, la fatalité ou la précarité, constituent des éléments réels défavorables. Y
contribuent également, le faible revenu des ménages, la faiblesse des compagnies
d‟assurances vie en personnels qualifiés, et surtout une absence de communication
à tous les niveaux : au sein du marché sénégalais la communication ne passe guère,
tout comme l‟échange d‟expérience ou l‟harmonisation de la profession. Le public,
principale cible, ne reçoit pas l‟information exacte, certains clients ayant enregistré
beaucoup de déboires sur des contrats souscrits auprès de Compagnies disparues
avant le terme prévu.

Pour booster ce secteur, les compagnies d‟assurance vie du Sénégal doivent miser
sur une communication au sein des entreprises, afin de mieux faire connaître les
produits et d‟inciter les travailleurs à avoir la culture de l‟assurance vie. Ceci reste
possible en organisant régulièrement des journées portes ouvertes et en vulgarisant
les produits « assurance » lors des grands fora économiques telles la Foire
Internationale de Dakar ou de la CEDEAO, les rencontres portes ouvertes ;

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Les dépliants publicitaires qui pullulent dans les tiroirs des rédacteurs doivent être
distribués par voie publicitaire à travers tous les supports possibles : radios, T.V.,
Internet, SMS, affiches, etc.

Le développement de l‟assurance vie ne se fera qu‟à travers ce schéma qui, déjà, a


été mis en pratique partout ailleurs dans le secteur de la distribution des services.

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BIBLIOGRAPHIE

 Cours d‟assurance vie Mr Moussa GAYE

 Cours d‟assurance vie Mr Khalifa NDIAYE

 Assurance-vie : mode d'emploi, ouvrage collectif.

 Assurance Vie Placement Et Gestion De Patrimoine, de Sophie Gonsard.

 Assurance-vie - Le guide pratique, d'Eric Giraud.

 Assurances de personne et complémentaire retraite, Paul Sene

 Code CIMA

 Dictionnaire Larousse 2006

WEBOGRAPHIE

 http://www.cima-afrique.org/pg.php?caller=cima

 http://www.index-assurance.fr/pratique/introduction/histoire-assurance

 http://www.fssa.sn/ (fédération sénégalaise des sociétés d’assurance)

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