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fertilisation croisée
Arnaud RIVIERE*
Maître de Conférences
VALLOREM
Rémi MENCARELLI
IREGE
* Quartier des Deux Lions - 50, avenue Jean Portalis - BP 0607 - 37206 Tours cedex 03 -
Résumé :
Alors que la valeur perçue constitue une préoccupation managériale centrale, l’effervescence
de la communauté scientifique sur ce sujet, ainsi que des approches cloisonnées en B2B et
B2C, ont entraîné une confusion théorique autour de la valeur perçue. En réponse, plusieurs
auteurs ont développé, dans une perspective macro-analytique, un cadre théorique unifié de la
valeur. Par contraste avec cette approche actuellement dominante, cet article conceptuel
adopte une posture micro-analytique. Ainsi, une analyse comparative des recherches sur la
valeur en B2B et en B2C est réalisée. Puis, par fertilisation croisée entre les deux champs
Abstract:
While the perceived value holds an important role for managers, the excitement of the
scientific community on this subject, associated with approaches developed in parallel in B2B
and B2C, have produced theoretical confusion around the perceived value. To solve these
theoretical framework of value. By contrast with this dominant and actual perspective, this
research into value in B2B and B2C. Then, by cross-fertilisation between the two fields of
Introduction
Pour bon nombre d’entreprises, la proposition d’une valeur supérieure aux clients constitue un
objectif managérial majeur (Aurier, Evrard et N’Goala, 2004 ; Gummerus, 2013). Cette
perçue de leur offre c’est à dire la valeur issue d’un produit / service, d’une expérience et / ou
d’une relation, perçue par les clients ou par l’ensemble des parties prenantes de l’échange.
Sur le plan académique, après avoir été pendant longtemps un concept peu exploré, la valeur
perçue a fait l’objet de développements conséquents. Ces travaux ont notamment été menés
en B2B et B2C, amenant les chercheurs à reconnaître ces deux champs comme un axe
ambigüités théoriques, conduisant des auteurs à plaider en faveur d’un travail de clarification
(Lindgreen & al., 2012 ; Gummerus, 2013). L’évolution du comportement des acheteurs et des
pratiques managériales a, par ailleurs, rendu nécessaire le renouvellement des réflexions sur la
(2004) à travers la Service Dominant Logic (SDL) a constitué une première voie d’exploration
perspective « actor to actor » conférant à tous les acteurs économiques et sociaux engagés
en B2C (Vargo et Lusch, 2011). Cette approche « zooming out », privilégiant un niveau
1
macro-analytique, a permis de proposer un cadre théorique unifié et enrichi de la valeur
(Leroy, Cova et Salle 2013). Cependant, cette unification s’est réalisée au détriment de la
valeur dans différents contextes. Par contraste avec cette perspective actuellement dominante
en marketing, une seconde voie d’exploration théorique consiste à étudier la valeur dans une
type « zooming in » consiste à mobiliser les réflexions les plus abouties et/ou les plus récentes
et à les transférer d’un champ à l’autre. Plusieurs auteurs ont déjà démontré les multiples
intérêts d’une telle démarche de fertilisation croisée (Gummesson, 2003 ; Cova et Salle, 2008a).
En adoptant une perspective « zooming in », cet article vise deux objectifs. Tout d’abord, il
perçue en B2B et B2C afin d’en identifier les principaux points de convergence et de
divergence. Puis, par fertilisation croisée des deux champs, un agenda de recherche est
proposé en vue de mettre à jour des formes d’enrichissement mutuel de la valeur perçue.
ambitionne, tout d’abord, de réaliser un état des lieux des recherches sur cette notion en B2C
perçue, au sein des deux champs d’application, sont examinées puis mises en perspective.
En B2C, si le terme de valeur recouvre de nombreux sens (Woodall, 2003), deux critères
peuvent être retenus pour structurer les différentes approches : le moment de formation de la
2
Le premier critère fait référence au moment de formation effective de la valeur au cours du
définie, par Zeithaml (1988), comme le résultat d’une confrontation entre les bénéfices et les
sacrifices perçus associés à l’achat d’un produit. Ce type de valeur, se manifestant avant
l’acquisition finale de l’offre, reflète une évaluation de nature essentiellement utilitaire. Dans
intéressés à une valeur spécifique : la valeur de magasinage (Babin, Darden et Griffin, 1994 ;
chaland retire de sa visite au magasin, cette dernière étant considérée comme source de
valorisation en soi. La valeur de consommation a quant à elle été définie par Holbrook (1999)
objet. Cette approche conduit à proposer une conceptualisation plus symbolique de la valeur.
Parallèlement, les différentes approches développées en B2C peuvent être classées selon la
Dans un premier cas, la valeur perçue peut être représentée selon une approche agrégée
valorisation d’une offre, a pendant longtemps abordé la valeur d’un produit au travers d’un
simple ratio qualité / prix et a donc été considérée comme un construit unidimensionnel
(Dodds, Monroe et Grewal, 1991). Toutefois, la nature des bénéfices et des sacrifices perçus
perçue ont également été proposées (Lai, 1995 ; Aurier, Evrard et N’Goala, 2004). Dans un
second cas, la valeur perçue a pu également être conceptualisée selon une approche analytique
(Holbrook, 1999). Cette dernière consiste, non pas à évaluer un niveau général de valeur, mais
3
à distinguer, au sein même de la valeur, différentes composantes qui constituent alors autant
En B2B, s’il existe de nombreuses acceptions de la valeur (Lindgreen & al., 2012), deux
critères de structuration peuvent être utilisés pour clarifier les approches développées : la
(Lindgreen & al., 2012). Historiquement, les travaux en marketing industriel se sont
concentrés sur la première approche qui apprécie la valeur, dans le cadre d’un échange,
comme un ratio coûts-bénéfices relatifs à l’offre d’un fournisseur, perçu par les décisionnaires
dans l’organisation cliente (Ulaga et Chacour, 2001 ; Eggert et Ulaga, 2002). Dans cette
perspective, certains chercheurs ont assimilé la valeur perçue à un ratio qualité/prix (La,
Patterson et Styles, 2009). Par la suite, des auteurs ont élargi ce ratio à d’autres bénéfices
Purchasing Group (IMP Group) – ont considéré la valeur dans une perspective relationnelle
(Ford, 2011). La valeur perçue est alors associée aux avantages générés pendant la relation et
conduit à adopter une vision agrégée et cumulée de tous les échanges se déroulant entre deux
entreprises (Hogan, 2001). Dans le cadre de cette approche, la relation au même titre que
l’offre est considérée comme une source de valorisation en soi (Ravald et Grönroos, 1996 ;
Lapierre, 2000). De nombreux travaux ont identifié les dimensions du construit, articulées soit
autour d’une vision détaillée des bénéfices et coûts relationnels (Lapierre, 2000 ; Ulaga et
4
Fiol & al., 2009 ; Biggemann et Buttle, 2012). En complément de ces investigations, d’autres
Le deuxième critère consiste à classer les approches en B2B en fonction de la partie prenante
bénéficiaire de la création de valeur. Trois perspectives peuvent être distinguées selon que les
chercheurs aient retenu une approche client, vendeur ou dyadique (Ulaga, 2001). Dans le
premier cas, la valeur de l’offre de l’entreprise est définie du point de vue des clients. Les
(Jaakkola et Hakanen, 2013). Pourtant, dans une relation, la valeur n’est pas seulement créée
pour le client mais également pour le vendeur (Möller et Törrönen, 2003; Purchase, Goh et
Dooley, 2009). Ainsi, Walter, Ritter et Gemunden (2001) définissent la valeur perçue du point
favorisant les interactions du fournisseur avec d’autres acteurs). Enfin, certains travaux ont
adopté une perspective dyadique intégrant les perspectives vendeur et client, en s’interrogeant
par exemple sur la création de valeur dans un contexte relationnel collaboratif (Sweeney et
Webb, 2002 ; Wagner, Eggert et Lindemann, 2010). Face à une reconnaissance croissante de
l’importance des relations dans un contexte B2B, et en cohérence avec la SDL, cette
la dyade (Ballantyne et Varey, 2006), élargie parfois à un contexte de réseau (Frow et Payne,
2011). Plusieurs travaux empiriques ont cherché à caractériser ces processus de co-création de
valeur, ainsi que la nature de la valeur co-créée par les acteurs (Sweeney et Webb, 2002 ;
Jaakkola et Hakanen, 2013). Cette perspective a permis de se décentrer d’une vision client
5
1.3 Synthèse
nécessairement exhaustive, les recherches sur la valeur en B2C et B2B (Tableau 1).
Définitions • Ratio coûts / bénéfices associés à l’achat • Ratio coûts / bénéfices relatifs à l’offre d’un
Ce tableau met en évidence la variété des conceptualisations de la valeur entre les deux
champs d’application mais également au sein de chacun des champs. Une analyse
théoriques entre B2B et B2C, tout en repérant certaines contributions spécifiques liées aux
investigations réalisées par les chercheurs dans chacun des champs. Concernant ce dernier
analytiques, uni- ou multidimensionnels). En B2B, les chercheurs ont plutôt affiché la volonté
de se décentrer d’une vision transactionnelle et axée sur le client pour se diriger vers des
6
visions relationnelles et intégrant des formes de co-création de valeur. En s’appuyant sur ces
seconde partie, une fertilisation croisée entre les deux champs d’investigation.
B2B et B2C vise à combler certaines lacunes identifiées dans la littérature de chacun des
champs et à adapter les approches actuelles aux évolutions du marché. Deux voies de
En B2B, la valeur perçue d’une offre a surtout été abordée au travers de considérations
Cette conceptualisation a conduit à accorder une très faible place aux aspects plus affectifs et
littérature en B2B souligne l’intérêt de considérer davantage le rôle des émotions, notamment
A l’origine, l’importance des aspects émotionnels dans les marchés industriels a été mise en
exergue par l’IMP Group et par la perspective du marketing relationnel (Bagozzi, 2006 ;
sentiments, l’ambiance ou les émotions positives sont apparus comme importants dans
7
et Kumar, 2006). Concernant les produits commercialisés sur les marchés industriels,
l’existence d’une valeur symbolique a également été suggérée (Lindgreen & Wynstra, 2005).
L’analyse de la valeur d’une offre en B2B doit donc intégrer davantage d’éléments non liés
Pour mieux cerner la diversité potentielle des composantes de la valeur dans un contexte
inter-organisationnel, les travaux plus avancés sur la question en B2C peuvent être mobilisés.
perçue. Ils offrent ainsi une variété de cadres, susceptibles de faciliter l’identification des
de l’acheteur en milieu industriel ne sont pas identiques à celles du consommateur, mais elles
(1999) pourrait servir de point d’ancrage à une réflexion sur la nature multidimensionnelle de
la valeur d’une offre en invitant à élargir les sources de valorisation au-delà de dimensions
extrinsèques largement dominantes en B2B (Faroughian & al., 2012). Elle pourrait permettre
d’introduire des formes de valorisation plus intrinsèques ou sociales (jeu, statut, estime,
éthique) en vue de développer une vision élargie de la valeur perçue d’une offre en B2B.
Par ailleurs, et dans le prolongement de cette proposition, les aspects symboliques relatifs à la
valeur délivrée par les distributeurs industriels pourraient être mieux considérés. En effet,
jusqu’à présent, les sources de valeur identifiées sont essentiellement d’ordre utilitaire, en lien
fréquentation du lieu de vente (offline ou online) peut constituer une source de valorisation en
soi. Ainsi, il pourrait être intéressant de conceptualiser la notion de valeur de magasinage dans
8
Mathwick, Malhotra et Rigdon (2001). Cette piste permettrait de mieux refléter l’expérience
d’une entreprise lors de la fréquentation du point de vente ou du site web d’un revendeur.
Jusqu’à présent, un nombre limité d’études se sont intéressées à la mesure de la valeur perçue
et à l’identification de ses dimensions sur les marchés industriels (Lapierre, 2000 ; Ulaga et
Eggert, 2006). Les quelques échelles, développées dans la littérature B2B, restent souvent des
outils globaux, mesurant un degré général de valorisation (Ritter et Walter, 2012). Celles plus
détaillées ne proposent qu’une vision partielle du construit, n’intégrant que certaines formes
soulignent de nombreux auteurs, la mesure de la valeur est une question centrale en B2B
(Lindgreen & al., 2012), représentant l’une des priorités de recherche sur la valeur posée par
l’Institute for the Study of Business Market (2011). Par ailleurs, un examen de la littérature en
B2B peut conduire à considérer la valeur comme un concept multidimensionnel intégrant des
En B2C, de nombreux modèles de mesure ont été proposés afin d’appréhender la valeur
perçue (Kantamneni et Coulson, 1996 ; Sweeney et Soutar, 2001). Les instruments de mesure
multidimensionnelles. Ainsi, même s’il convient d’être prudent quant à la transposition dans
un contexte inter-entreprises d’outils de mesure validés en B2C, les modèles développés sont
susceptibles de fournir des éléments de réflexion concernant aussi bien la structure à adopter
que les dimensions à intégrer dans les modèles de mesure de la valeur perçue en B2B
• de l’échelle GLOVAL (GLObal purchase perceived VALue) de Sanchez & al. (2006) :
9
l’avantage d’adopter une perspective dynamique (évaluations pré-achat, au moment de
Au-delà des spécificités de ces instruments de mesure, ces modèles (agrégés ou analytiques)
perspective managériale, un potentiel élevé pour identifier des leviers de création de valeur.
Si cette fertilisation croisée est opérante en B2B, elle l’est également en B2C. Là encore, deux
voies d’enrichissement sont proposées afin de mieux considérer les aspects relationnels et
cumulatifs de la valeur dans le temps, ainsi que les processus de co-création de valeur.
contexte B2C
notamment en marketing des services où certains travaux ont mis à jour le caractère
relationnel de la valeur compte tenu des échanges au sein de la dyade personnel en contact /
2009). Cependant, à l’exception notable des travaux de Gwinner, Gremler et Bitner (1998),
les analyses proposées dans la littérature restent parcellaires. En particulier, elles se limitent
10
(Petrick, 2002), sont associées à d’autres concepts comme la confiance (Martin-Ruiz & al.,
L’examen des nombreux travaux en B2B – identifiant une approche relationnelle et cumulée
de la valeur - invite à élargir le cadre de réflexion déployé jusqu’à présent en B2C. Ainsi, en
vue de cerner la proposition totale de valeur, une démarche similaire à celle proposée par
sacrifices relationnels), peut être suivie. En particulier, l’application empirique de Gao, Sirgy
et Bird (2005), relative à cette articulation des sources de valeur dans un contexte B2B, peut
inspirer les réflexions des chercheurs en B2C. Comme préconisé par Lapierre (2000), une
relatifs à l’offre (par exemple, la qualité du produit), au service (par exemple, la flexibilité du
fournisseur) et à la relation (par exemple, la solidarité entre les parties). Ulaga et Eggert
(2006) proposent, quant à eux, de distinguer les sources de création et de destruction de valeur
d’approvisionnement (la réactivité d’un fournisseur), ou les opérations du client (la capacité
Bien que les relations entre acheteur et vendeur ne soient pas identiques en B2B et en B2C, la
transposition de ces travaux en B2C peut permettre d’approfondir les quelques travaux
ils pourraient faciliter l’appréciation de la valeur perçue dans une perspective de long terme.
Depuis de nombreuses années, la SDL constitue l’un des renouvellements théoriques ayant
contribué à une nouvelle approche de la création de valeur par l’organisation (Vargo et Lusch,
11
Ramaswamy, 2008 ; Andreu, Sanchez et Mele, 2010), la plupart des travaux en B2C sur le
sujet restent à l’état de propositions théoriques, conduisant certains auteurs à s’interroger sur
l’applicabilité d’un tel cadre théorique (Baron et Warnaby, 2008). Le thème de la co-création
de valeur a été davantage investigué en B2B, permettant aux chercheurs de relever des
• en mobilisant des méthodologies variées comme les études de cas (Cova et Salle,
2008a ; Jaakkola et Hakanen, 2013) ou des modèles de mesure (Blocker et al., 2011).
La stabilité des relations entre acteurs, la multiplicité des intervenants, la nature des
difficilement transférables les résultats obtenus en B2B vers le B2C. Pour autant, ils peuvent
constituer une source d’inspiration en vue d’affiner la compréhension des phénomènes de co-
création de valeur en grande consommation, dont la vision est à l’heure actuelle relativement
sommaire comparativement à celle proposée en B2B. Par exemple, face à l’attractivité des
procédures de customisation, les quelques études empiriques menées sur ce thème se sont
concentrées sur l’analyse de la valeur du côté des consommateurs (Merle, Chandon et Roux,
2008). Afin de mieux rendre compte du phénomène et à l’instar des tentatives d’intégration de
12
ces deux perspectives (acheteur / vendeur), développées en B2B (Jaakkola et Hakanen, 2013),
une vision de la valeur, perçue par l’ensemble des acteurs de la dyade, pourrait être déployée.
Par ailleurs, dans le prolongement des travaux d’O’Cass et Ngo (2012) en B2B, une approche
valeur de co-création (ces deux concepts reflétant le résultat et non le processus sous-jacent).
Au final, les différentes propositions présentées dans cette seconde partie peuvent constituer
un agenda de recherche susceptible d’enrichir les travaux sur la valeur perçue (Annexe 3).
Conclusion
Cela fait près de trente ans que les chercheurs s’attachent à analyser la valeur perçue en B2B
cloisonnement des recherches dans chacun des champs et sur l’émergence de multiples
développer, dans une perspective « zooming out », une théorie générale et unifiée de la valeur.
Par contraste, cet article invite à reconnaître les spécificités des marchés professionnels et de
analytique de la valeur. Loin d’être stérile, cette alternance des approches « zooming out » et
« zooming in » est considérée comme utile afin de faire progresser la réflexion académique
Outre cette alternance nécessaire, ce travail présente deux apports fondamentaux. Tout
apprécier la nature de la valeur perçue, ont pu être clarifiées en B2C et en B2B. Une approche
comparative a permis de mettre à jour des critères de classification des approches de la valeur
13
et des éléments de convergence autour d’une définition plus consensuelle de ce concept. Puis,
quatre voies de recherche prioritaires ont été développées, dans une logique de fertilisation
croisée, en s’appuyant sur un transfert des développements théoriques les plus récents et / ou
les plus aboutis entre B2B et B2C. Si les voies de recherches sont également nombreuses dans
les travaux adoptant une perspective « zooming out », elles se caractérisent avant tout par leur
fort degré d’abstraction (Vargo et Lusch, 2011). En mobilisant une approche « zooming in »,
théorique n’est cependant pas exempt de limites. Tout d’abord, cette mutualisation des savoirs
doit se réaliser avec prudence. Ainsi, compte tenu des caractéristiques spécifiques des
dupliquées avec précaution. C’est le cas par exemple des aspects symboliques et émotionnels
liés à la valeur de consommation. S’ils doivent être pris en compte en B2B, il est difficilement
envisageable que de telles sources de valeur puissent revêtir un rôle aussi important que celui
fréquemment constaté en B2C. Par ailleurs, la dimension collective de l’achat en B2B rend
caractéristiques des marchés B2B peuvent même aller jusqu’à altérer l’importance du rôle de
Par ailleurs, ce travail n’aborde pas la question des antécédents et conséquences de la valeur
alors que la littérature laisse supposer une absence de consensus en B2C et en B2B (Menon,
Homburg et Beutin, 2005 ; Blocker, 2011). De futures investigations sont donc nécessaires afin
de résoudre les confusions théoriques liées aux relations entre la valeur et d’autres concepts
recherche proposé, témoignent de la fertilité des travaux futurs sur la valeur perçue.
14
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22
Annexe 1 : Axes de structuration de la valeur perçue en B2C
d’utilisation de l’offre.
valeur
Rigdon (2001)
Conceptualisation
Conceptualisation agrégée et Conceptualisation analytique et
agrégée et
multidimensionnelle de la multidimensionnelle de la
unidimensionnelle de la
Selon la nature de la conceptualisation de la valeur
valeur valeur
valeur
non-monétaires).
23
Annexe 2 : Axes de structuration de la valeur perçue en B2B
valeur
Selon la perspective temporelle
d’un échange.
Perspective
Selon le bénéficiaire identifié
fournisseur
24
Annexe 3 : Synthèse des propositions de recherche
Enrichissement de la valeur en B2B Enrichissement de la valeur en B2C
P1 : intégrer davantage les P2 : enrichir les outils de mesure P3 : développer une approche relationnelle et P4 : mieux prendre en
dimensions non-rationnelles de la valeur perçue en B2B cumulée de la valeur dans un contexte B2C compte les phénomènes de
Propositions
dans l’appréciation de la valeur co-création de valeur en B2C
perçue en B2B
Affiner la conceptualisation de Mieux appréhender la Dépasser une vision de la valeur centrée sur Approfondir la
la valeur perçue par intégration structuration et la dimensionnalité l’échange transactionnel pour conceptualiser une compréhension des processus
Apports
de sources de valorisation non- du concept de valeur perçue en valeur relationnelle et cumulée. de co-création de valeur en
théoriques
utilitaires liées à une offre ou à B2B. B2C.
potentiels
un lieu de vente (valeur de
magasinage).
Concevoir un modèle de mesure Enrichir la variété des modèles de Développer un modèle multidimensionnel de Adopter une approche
Apports intégrant des dimensions mesure de la valeur perçue en mesure de la valeur relationnelle et cumulée, dyadique et intégrative de la
méthodologiques émotionnelles, symboliques, B2B. adapté au contexte B2C. mesure de la valeur en B2C.
potentiels éthiques (…) de la valeur dans
un contexte B2B.
Considérer les formes de Utiliser les outils de mesure de la Identifier les conditions d’efficacité des processus Apprécier l’enjeu des
Apports valorisation non-utilitaires valeur comme des aides au de création d’une valeur relationnelle et de long processus de co-création de
managériaux comme sources d’avantages diagnostic et à la prise de décision terme sur les marchés B2C. valeur sur les marchés B2C
potentiels compétitifs durables sur les pour les managers. et leur attractivité pour
marchés B2B. chaque partie prenante.
- Valeur perçue de l’offre : - Approche agrégée, - Approche relationnelle articulée autour des - Approche dyadique de la
Holbrook (1999). multidimensionnelle et valeurs épisodique et relationnelle : Gao, Sirgy et valeur : Byramjee, Bhagat
- Valeur de magasinage : dynamique de la valeur : Bird (2005). et Klein (2010) ; Jaakkola
Babin, Darden et Griffin Sanchez et al. (2006). - Approche relationnelle articulée autour de et Hakanen (2013).
Exemples de
(1994) ; Matwick, Malhotra et - Approche analytique et l’offre, du service et de la relation : Lapierre - Approche globale et
travaux
Rigdon (2001). multidimensionnelle de la (2000). intégrative de la valeur :
mobilisables
valeur (croisement des - Approche relationnelle articulée autour de O’Cass et Ngo (2012).
dimensions active et réactive) : l’offre, du processus d’approvisionnement et des
Matwick, Malhotra et Rigdon opérations du client : Ulaga et Eggert (2006).
(2001).
25