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Introduction :
Aujourd’hui, il est possible de s’assurer contre beaucoup de phénomènes. On peut distinguer
l’assurance contre un risque déterminé, contre une activité, un vol, un incendie, la maladie, et même
contre tout à la fois. On peut vouloir assurer une activité professionnelle. On peut même s’assurer
contre les risques juridiques. En pratique, les questions ne manquent pas. Peut-on s’assurer contre
n’importe quoi ? De quelle façon doit-on s’assurer ? Comment faire pour être certain que l’assureur ne
va pas devoir indemniser plus de sinistres qu’il en a prévu ? Comment être certain de bien être couvert
en tant qu’assuré ? L’objectif du cours est de répondre à l’ensemble de ces problématiques.
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A côté de l’assurance maritime, s’est développée l’assurance terrestre. Elle n’est apparue en réalité
qu’à partir du XVIIème siècle à la suite du célèbre incendie de Londres en 1666. Ce terrible sinistre a
entraîné la création des premières compagnies d’assurance contre les incendies. Ce type de société va
se répandre dans le reste de l’Europe. L’assurance terrestre en France est née presqu’un siècle après,
soit en 1750.
Il existe aussi l’assurance sur la vie. La question de l’assurance sur la vie va émerger timidement à
côté de ce que l’on appelle tontine. La tontine a connu un essor remarquable au XVIIème siècle. La
tontine est ce que l’on appelle aussi aujourd’hui le pacte tontinier ou la clause d’accroissement. C’est
une convention qui intervient entre plusieurs personnes mettant des biens ou des capitaux en commun,
avec une particularité forte : les sommes versées, leurs produits ou les biens meubles et immeubles qui
auront été achetés à l’aide du capital ainsi constitué vont appartenir au dernier survivant. Ce procédé a
été inventé par Lorenzo Tonti en 1653. Ces deux techniques ont en commun la capitalisation des
cotisations versée à l’organisme chargé de les faire fructifier. Mais, sous Louis XIV, on va considérer
que cela est en réalité une spéculation sur l’existence humaine. L’assurance vie va être prohibée pour
immoralité.
Le développement des mathématiques probabilistes. C’est ainsi que la maîtrise théorique du hasard va
supplanter la spéculation. On doit notamment ces techniques, appelées techniques raisonnées de calcul
des risques, à deux mathématiciens célèbres : Blaise Pascal et Nicolas Bernoulli.
Au début du XIXème, on est sur une période qui marque un coup d’arrêt dans l’assurance terrestre en
France (Révolution, guerres napoléoniennes). D’autres juristes bannissent l’assurance-vie (Portalis).
La période de la Restauration va faire renaître les sociétés d’assurance autour de 1815. Il va falloir
attendre la seconde moitié du XIXème siècle pour que l’assurance privée se développe. A côté de
l’assurance contre l’incendie va naître l’assurance de responsabilité, qui est une réponse au
machinisme et à l’urbanisation et l’assurance-vie va revenir sur le devant de la scène pour prémunir les
chefs de famille contre les coups du sort. Le développement de l’assurance va se poursuivre pendant la
première partie du XXème siècle avec la croissance démographique, l’amélioration du niveau de vie,
les progrès technologiques et le développement des statistiques. De nouvelles formes d’assurance vont
naître, comme l’assurance contre les risques de guerre, contre les accidents corporels, l’assurance
sportive, l’assurance aérienne ou aussi l’assurance-crédit. Face à cette évolution, le législateur va
réagir et il va y avoir la création de la loi du 13 juillet 1930 sur le contrat d’assurance. Désormais, le
contrat d’assurance n’est plus uniquement régi par le droit civil et le droit commun des conventions,
mais obéit à des règles spéciales majoritairement impératives destinées pour la plupart à protéger les
assurés. Un décret-loi du 14 juin 1938 vient réglementer le statut des entreprises d’assurance et qui va
les soumettre à un contrôle étatique et qui va mettre également en place des règles prudentielles pour
garantir leur stabilité financière.
[Que sont les règles prudentielles ? Les règles prudentielles regroupent tous les dispositifs légaux,
étiques, déontologiques permettant de protéger les épargnant contre les risques excessifs liés à leurs
placements ou à leurs investissements.]
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corporels, mutuelles, etc.). Par cette complémentarité, les individus se ménagent ainsi une meilleure
protection face aux évènements qui seront susceptibles d’atteindre leur propre personne.
La socialisation de l’assurance va s’exprimer aussi via le développement des assurances obligatoires
de responsabilité. Ce mouvement résulte de l’objectivisation progressive de la responsabilité civile.
Dès lors que se multiplièrent les hypothèses de responsabilité sans faute, il est devenu fondamental de
garantir l’indemnisation des victimes, autant que de préserver le patrimoine des responsables.
L’assurance obligatoire s’est imposée comme le moyen le plus sûr de remplir cet objectif dans
d’innombrables domaines (assurance automobile, assurance scolaire, assurance de chasse…).
Une deuxième grande tendance est ce que l’on appelle la tendance de l’européanisation. Avec la
construction du marché unique, le commerce de l’assurance devait être facilité sur l’ensemble du
territoire européen, c’est pourquoi trois générations de directives ont insufflé une harmonisation du
régime applicable aux contrats et aux organismes d’assurance européens.
On a d’abord eu le traité de Rome de 1957. En application de ce traité, on a une première génération
de directives qui ont vu le jour. Elles ont consacré le principe de liberté d’établissement en
harmonisant le régime administratif et financier des assureurs européens. En vertu de ce principe de
liberté d’établissement, une entreprise d’assurance dument agréée dans un Etat-membre (Etat
d’origine) va pouvoir librement créer une succursale sur le territoire d’un autre Etat-membre que l’on
va appeler l’Etat d’accueil. Puis, viennent les directives de deuxième génération. Elles vont introduire
le principe de libre prestation de services selon lequel un assureur régulièrement établit dans un Etat-
membre va pouvoir intervenir dans un autre Etat-membre. Elles vont pouvoir intervenir quand bien
même elles n’auraient pas d’établissement stable (succursale) sur le territoire de celui-ci. Il y a deux
directives : une directive de 1988 pour l’assurance non-vie (CEE) et une directive de 1990 (CEE) pour
l’assurance-vie. Puis, on a une troisième génération de directives. Elles vont instaurer le système de la
licence unique, qui est venu parachever la construction d’un marché unique de l’assurance. Plusieurs
directives : une directive du 18 juin 1992 (CEE) sur les assurances non-vie et une autre directive du 10
novembre 1992 (CEE) sur les assurances vie. Dorénavant, les entreprises d’assurance agréées dans un
Etat-membre de leur siège social peuvent opérer aussi bien en libre établissement qu’en libre
prestation de services dans tous les pays-membres de l’Union Européenne et sur la base du seul
contrôle de leur pays d’origine. On a ensuite eu une directive de 2009 appelée directive solvabilité II
qui est venue fixer l’ébauche du futur cadre prudentiel de ses organismes. Attention, le mouvement
d’européanisation ne s’est pas limité aux seules entreprises d’assurance. Par exemple, la directive du 9
décembre 2002 que le législateur français a transposée par la loi du 15 décembre 2005 est venue
réformer les normes applicables aux intermédiaires d’assurance. A côté de cette directive, on a par
ailleurs de nombreux textes communautaires qui sont consacrés à diverses catégories de contrats
d’assurance. Exemples : Directive du 10 décembre 1984 sur l’assurance d’assistance touristique.
Directive du 22 juin 1987 qui porte sur l’assurance-crédit. Directive du 22 juin 1987 qui porte sur
l’assurance de protection juridique.
Nos lois internes en matière de droit des assurances ne sont généralement que des transpositions du
droit européen/supranational.
L’emprise du droit européen n’est pas étrangère non plus à un autre aspect que l’on retrouve dans
l’assurance moderne : c’est ce que l’on appelle sa consumérisation. L’idée que l’on exprime par
consumérisation est bien évidemment la consommation du consommateur d’assurance qui s’est
largement développé aux cours de ces dernières années. D’une part, les obligations en ce sens
foisonnent de plus en plus, notamment à l’encontre ou à l’égard des organismes et des intermédiaires
d’assurance (obligations en matière d’information ou en matière de conseil dont ils sont redevables
vis-à-vis de leurs clients). D’autre part, cette protection est vue également au travers des missions
dévolues à une autorité administrative appelée l’autorité de contrôle prudentiel à laquelle le secteur des
assurances est désormais soumis. L’autorité de contrôle prudentiel est l’organe de supervision français
de la banque et de l’assurance.
Une directive sur la distribution de l’assurance du 20 janvier 2016 vise à harmoniser la distribution des
produits d’assurance au sein de l’Union Européenne.
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Section 4. Les sources du droit des assurances
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des assurances et des mutuelles qui est une AAI et qui est aujourd’hui dénommée autorité de contrôle
prudentiel, devenue autorité de contrôle prudentiel et de résolution) ou en matière de consultation
(création du comité consultatif du secteur financier et/ou création du comité consultatif de la
législation et de la consultation financière, communs à tout le secteur financier (L411-1 et suivants).
Dans le domaine prudentiel, on a une directive très importante qui est la directive du 25 novembre
2009, appelée également solvabilité II, qui porte sur l’accès aux activités de l’assurance et de la
réassurance de et leur exercice).
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national ne parvient pas à cantonner. On regrettera donc que le législateur français, qui peine à suivre
le rythme, soit en réalité strictement réduit à faire des transpositions à la va vite par voie
d’ordonnance.
A. Le risque aléatoire
Le contrat d’assurance est par nature obligatoire. L’absence d’aléa fait encourir la nullité du contrat. Il
est par exemple difficile d’imaginer un contrat d’assurance vie sur une personne déjà morte ou dont le
décès est imminent. Le contrat est même, dans ce cas-là, susceptible d’être requalifié en donation. La
notion d’aléa a toujours inspiré la doctrine et continue toujours de l’inspirer. La doctrine considère que
l’aléa est en réalité l’incertitude qui affecte la survenance d’un évènement. Il doit donc échapper à la
volonté des parties. Exemple : L’incendie, sauf s’il est volontaire. L’aléa n’est pas défini dans le Code
des assurances. L’article 1964 du Code civil dispose que le contrat aléatoire est une convention
réciproque dont les effets quant aux avantages et aux pertes, soit pour toutes les parties, soit pour l’une
ou plusieurs d’entre-elles, dépendent d’un évènement incertain. L’exemple donné est celui du contrat
d’assurance. La doctrine considère que cet article n’est pas suffisant. L’emploi du terme incertain sous-
entend que l’aléa ne soit jamais arrivé. Malgré ces recherches infructueuses de définition, l’aléa
demeure un critère déterminant essentiel à caractériser, si bien que l’on va considérer qu’il participe de
la cause même du contrat d’assurance. De ce fait, son absence entraîne la nullité du contrat
d’assurance. En l’absence d’aléa, le contrat n’aurait jamais dû exister. On est face à une nullité
absolue. Exemples de jurisprudences : Un arrêt rendu par la troisième chambre civile le 20 juin 2019.
Présence de désordres consécutifs sur un immeuble. L’assureur ne souhaite pas indemniser les
désordres et oppose au propriétaire le défaut d’aléa en raison du manque d’entretien, de la qualité
médiocre des travaux réalisés et parce ce que l’immeuble est vétuste. La Cour de cassation estime
qu’il y a un défaut d’aléa parce que le bailleur avait connaissance du risque au moment de la
souscription du contrat.
Exemple sur la date à laquelle le juge doit se placer : Le juge doit se placer à la date de souscription du
contrat pour apprécier le défaut d’aléa et rechercher si l’assuré avait connaissance du risque dans son
ampleur et ses conséquences (Cour d’appel de Rennes, 11 décembre 2019).
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Autre exemple : Cour d’appel de Paris, 21 novembre 2018. Une société exploite des studios
d’enregistrement. Au moment où elle souscrit son contrat s’assurance, elle a connaissance de différents
désordres phoniques parce qu’elle a reçu plusieurs plaintes du voisinage à cet effet. Cette société ne
pourra pas demander la garantie à son assureur sur cet aléa.
B. Le risque assurable
Pour être assuré, encore faut-il que le risque soit assurable. Cette condition, de l’ordre de l’évidence,
n’est pas toujours facile à comprendre parce qu’il existe en effet des limites juridiques à l’assurabilité.
Autrement dit, indépendamment du choix technique d’un assureur de ne pas assurer tel ou tel risque, il
existe des cas où le législateur lui-même a considéré que le risque n’était pas assurable. Le cas le plus
connu est la faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré.
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correspond à la disparition de l’aléa. En définitive, on considère que la théorie dualiste des fautes
volontaires inassurables a été consacrée. De ce fait, on considère que la faute dolosive et la faute
intentionnelle demeurent deux notions autonomes.
C. Le risque garanti
Le risque garanti est celui qui est couvert par la police d’assurance. A côté du risque garanti, il y a au
contraire des risques non-garantis.
a. Les exclusions
Par contrat, l’assureur et l’assuré ont la possibilité d’exclure des risques. Par exemple, en pratique, on
constate que sont fréquemment exclus de la police d’assurance de responsabilité civile le coût du
produit ou le coût de la prestation de l’assuré. C’est l’article L113-1 du Code des assurances qui
autorise les parties à exclure certains risques. Mais, attention, le texte pose certaines conditions. Pour
être valable, l’exclusion doit être :
- Formelle (écrite).
- Limitée.
- Ecrite en caractères très apparents dans la police (article L112-4).
- Ne doit pas dénaturer la substance de la police et donc ne pas être sujette à interprétations.
Dès lors, cette exclusion sera valide, sauf dans l’hypothèse où elle contrevient à des dispositions
d’ordre public. En conséquence, si l’assureur oppose un refus de garantie à l’appuie d’une exclusion
prévue dans la police, l’assuré aura donc la possibilité de contester ce refus en invoquant la validé de
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la clause d’exclusion. L’ensemble de cette problématique relève bien évidemment de l’appréciation
souveraine des juges du fond. La Cour de cassation va opérer un contrôle de motivations. Exemple de
jurisprudence rendu par la deuxième chambre civile de la Cour de cassation du 8 octobre 2020 : Une
clause de police qui exclut la couverture des sinistres résultant de pratique en amateur de « sports
impliquant l’usage d’un engin à moteur » est considéré par la Cour de cassation comme étant non
formelle ni limitée d’une part parce que l’expression pratique d’un sport est peu précise, et d’autre part
la conduite d’un engin à moteur peur intervenir dans le cadre de déplacements privés. Dès lors, pour la
Cour de cassation cette clause n’est pas valide.
Autre exemple : Arrêt en date du 16 juillet 2020 de la deuxième chambre civile. Il s’agit d’une clause
qui prévoit d’exclure la garantie si « au moment de l’accident le conducteur assuré a fait l’usage de
substances ou plantes classées comme stupéfiantes ». Cette clause a été considérée par la Cour de
cassation comme étant une clause ambiguë qui nécessite obligatoirement une interprétation de la part
des juges du fond en cas de litige. Elle a été considérée comme non-valide.
Attention, la liberté des parties n’est pas pour autant totale. Dans certaines assurances particulières, il
est interdit aux parties d’exclure certains risques. L’exemple le plus connu est l’assurance dommages-
ouvrage (obligatoirement souscrite par le maître d’ouvrage, c’est-à-dire le propriétaire à l’occasion de
la réalisation travaux). L’assureur ne pourra en aucun cas exclure de la garantie la réparation des
dommages de nature décennale puisque c’est l’objet même de cette assurance. En matière d’assurance
automobile, il y a des dommages qui peuvent être exclus, tel est le cas notamment dans l’hypothèse où
le conducteur n’aurait pas l’âge requis.
A) La répartition du risque
Il existe plusieurs techniques pour assurer le risque et le partager (mutualisation du risque,
coassurance, réassurance). En outre, il existe également d’autres mécanismes que l’on appelle des
mécanismes de solidarité nationale. Ces mécanismes de solidarité nationale ont permis de créer ce que
l’on appelle les fonds de garantie. Ils auront vocation à se substituer à l’auteur du dommage. Il existe à
ce titre de nombreux fonds :
- Les fonds qui indemnisent les victimes de dommages accidentels (accidents de chasse,
accidents de la circulation, office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM),
fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA)).
- Les fonds qui indemnisent les victimes de dommages intentionnels (fonds des victimes d’actes
de terrorisme (FGTI, 6 juillet 1990), fonds des victimes de dommages intentionnels).
- Les fonds de garantie des assurés contre la défaillance des sociétés d’assurance de personnes
(FGAP) et les fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO).
Il est possible pour plusieurs assureurs d’intervenir ensemble sur le même risque : c’est le système de
la coassurance. On parle en pratique de partage horizontal du risque. Chaque compagnie va soutenir sa
quotepart de risque garanti. Cette technique est utilisée pour les risques les plus importants que l’on
puisse connaître. Exemples : Constructions de centrales nucléaires ou ouvrages de génie civil. Pour
faire simple, la coassurance concerne principalement les grands risques. L’intérêt pour l’assuré, la
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victime est qu’il aura une action directe contre chacun des coassureurs. Un seul et unique assureur
gère la police au nom et de tous les coassureurs. Il a un mandant général et on le qualifie
juridiquement d’apériteur.
La question de la réassurance : La réassurance est l’assurance de la compagnie d’assurance. Le risque
sera partagé entre l’assureur et le réassureur, mais cette fois-ci de façon verticale. On considère que
l’assureur est ducroire (solidaire) des engagements transférés au réassureur. Le fondement juridique se
trouve à l’article L310-1-1 et nous donne une définition : Il considère que la réassurance est l’activité
d’un organisme qui consiste à accepter les risques d’assurance cédés, soit par une entreprise
d’assurance ou par une autre entreprise d’assurance, soit par des mutuelles ou des unions, soit enfin
par des institutions de prévoyance.
Pour simplifier, la coassurance est donc un contrat souscrit par un assuré auprès plusieurs assureurs
qui se partagent le même risque. La répartition est horizontale. La réassurance, en revanche, est un
contrat souscrit par un assureur auprès d’un ou plusieurs réassureurs. La répartition est verticale.
Exemple – Coassurance : 3 sociétés d’assurance appelées A, B et C. Ces trois sociétés assurent un
bâtiment contre l’incendie. L’assureur A s’engage à assurer 10% du risque. L’assureur B, lui, va
assurer 20% du risque. L’assureur C va assurer 70% du risque. Le risque incendie est avéré et le
bâtiment brûle dans l’incendie. Le principe de la coassurance veut que le ces pourcentages vont
s’appliquer pour la répartition des primes et pour les indemnités à verser en cas de sinistre.
Exemple – Réassurance : Dans la réassurance, il n’y a qu’un seul assureur que l’on va appeler A. Cet
assureur sera réassuré par un autre assureur que l’on appellera B, notamment pour des sinistres
supérieurs à 1 million d’euros. Prenons l’exemple d’un sinistre à 2 millions d’euros. L’assureur A sera
mobilisé pour les 2 millions d’euros, mais il va percevoir également 1 million d’euros de la part de
l’assureur B. Finalement, A n’aura payé qu’un seul million d’euros.
B) Le risque calculé
L’assurance ne fonctionne pas comme les autres secteurs économiques. On considère que le cycle de
production est même inversé parce que le vendeur connaît son coût de production et c’est à partir de ce
coût qu’il va lui-même déterminer son prix de vente. Au contraire, l’assureur, lui, ignore le coût total
du sinistre garanti, mais il doit tout de même vendre sa police d’assurance et donc calculer sa prime.
En d’autres termes, l’assureur demande une prime sans connaître le montant réel des sinistres que
l’assuré peut subir, ce qui fait une véritable spécificité de la matière, avec 2 conséquences générales.
La première conséquence est que l’assurance nécessite obligatoirement la mise en place d’outils
mathématiques de probabilités et de statistiques. Il est aussi nécessaire de procéder à l’exploitation des
données connues. C’est pour cela que l’assurance va se doter de véritables spécialistes dans
l’application des calculs des probabilités (actuaires). Les actuaires ont rôle très important pour les
compagnies d’assurance parce qu’ils valorisent les contrats d’assurance par le calcul des primes. Plus
important encore, ils doivent garantir la solvabilité de la compagnie d’assurance. Autrement dit,
garantir que la compagnie aura assez de capitaux pour satisfaire ses engagements de paiement des
risques souscrits par ses assurés.
C) Le risque géré
Il existe deux modes de gestion de gestion du risque. Le risque assuré est géré soit en capitalisation,
soit en répartition :
- En gestion de capitalisation, l’assureur place une partie du montant de la prime dans des
produits financiers afin de les faire fructifier. Ces revenus financiers vont alors être réinvestis
sur la durée du contrat de manière à augmenter la somme initiale. Exemple : L’assurance-vie.
- En gestion de répartition, le montant des primes n’est plus capitalisé mais mutualisé. Les
primes ainsi collectées par l’assureur sont utilisées pour indemniser les sinistres survenus la
même année.
Section 2. L’indemnisation
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L’indemnisation, appelée aussi principe indemnitaire, est le cœur des assurances de dommages. Ce
principe se retrouve également pour certaines assurances de personnes, comme les assurances
maladies et les assurances accidents. Le principe est assez simple, la prise en charge du sinistre et
corrélativement le paiement de l’indemnité n’est d’autre que la contrepartie attendue de l’assurée. En
droit des assurances, l’indemnisation constitue donc l’obligation principale de l’assureur. L’article
L113-5 du Codes des assurances qui dispose que lors de la réalisation du risque l’assureur doit
exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le contrat. Cet article précise que
l’assureur ne sera pas tenu au-delà de ce qui est déterminé par le contrat. On considère que l’indemnité
a pour vocation de réparer tout le sinistre, mais rien que le sinistre. Autrement dit, lorsque l’évènement
assuré se réalise matériellement, l’indemnité sera due par l’assureur. Il existe plusieurs formes
d’indemnités : le paiement d’une somme d’argent ou encore une prestation en nature. Exemple : Un
accident de voiture. On couvre avec une somme d’argent la réparation du véhicule, mais également on
peut prêter un véhicule de courtoisie le temps de la réparation du véhicule. Exemple : Une assurance
voyage. L’assureur va devoir organiser le rapatriement de son assuré avec prise en charge des coûts.
Nous allons distinguer les conditions de l’indemnisation et des effets de l’indemnisation.
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b. Les difficultés d’évaluation de la valeur de la chose assurée
Ces difficultés se retrouvent essentiellement dans deux cas. Premièrement, le cas de sur assurance.
Deuxième cas, le cas de sous assurance. Il y a sur assurance lorsque la valeur déclarée à l’assureur est
supérieure à la valeur réelle de la chose assurée. C’est également le cas lorsque plusieurs polices ont
été souscrites pour assurer le même bien. Le traitement de la difficulté liée à cette sur assurance va
dépendre de la bonne foi ou non de l’assuré.
Sur assurance :
Hypothèse de valeur déclarée supérieure à la valeur réelle du bien assuré : Si l’assuré est de bonne foi,
le contrat est valable à concurrence de la valeur réelle des objets assurés et l’assureur n’a pas droit aux
primes pour l’excédent. Si l’assuré est de mauvaise foi, la jurisprudence est impitoyable puisqu’elle
considère que le contrat est nul. Elle estime que l’assureur a droit à des dommages et intérêts.
Sous assurance :
Hypothèse de la valeur déclarée à l’assureur insuffisante et sous-estimée. Cette fois-ci, le législateur
apporte une solution, un traitement différent. Si la valeur de la chose assurée excède la somme
garantie, l’assuré est considéré comme étant son propre assureur. Il va donc supporter une part
proportionnelle du dommage. C’est ce que l’on appelle la règle proportionnelle de capitaux, qui
s’appliquera donc (sauf stipulation contractuelle contraire).
Assurances multiples :
L’assuré est assuré pour un même bien auprès de plusieurs compagnies d’assurance. Il est couvert par
plusieurs assureurs et plusieurs polices pour le même bien. Dans cette hypothèse, l’assuré devra
déclarer le sinistre à tous ses assureurs. Quels sont les effets de ce cumul d’assurance ? La loi va
distinguer selon le comportement de l’assuré (article L121-4). Dans l’hypothèse où l’assuré est de
mauvaise foi, la sanction est très lourde puisque c’est la nullité des contrats qui est encourue +
dommages et intérêts pour les assureurs. Dans l’hypothèse où l’assuré est de bonne foi, il pourra
demander à obtenir une indemnisation de son sinistre en s’adressant à l’assureur de son choix.
1. Le plafond de garantie
Le principe de réparation intégrale du préjudice va se heurter en pratique à une limite de taille. En
effet, les parties peuvent librement convenir de fixer des limites à l’indemnisation. En pratique, le
plafond de garantie est tout simplement le montant maximal que l’assureur accepte de garantir pour le
risque couvert. Il existe plusieurs types de plafonds de garantie : des plafonds légaux, des plafonds
réglementaires ou des plafonds contractuels. Ces limitations peuvent aussi dépendre du nombre de
sinistres survenus ou du nombre d’années d’assurance voire les deux. Exemple : On a un plafond de
garantie par sinistre avec un montant maximum pour chacun des sinistres. Ou on a un plafond de
garantie cette fois-ci par an avec le montant de la garantie qui est fixé pour l’année. Certaines
assurances prévoient un plafond qui cumule les deux (par an et par sinistre). On distingue également
deux types de plafonds : des plafonds fixes (garantie dommages matériels dans l’assurance automobile
fixée à 1 220 000 euros) et des plafonds calculés en pourcentage du montant des dégâts (assureur
prendra par exemple 40% des dommages ou 60%).
2. La franchise
On définit habituellement la franchise comme la part non-assurable d’un sinistre. C’est ce que l’on
qualifie en langage courant par le reste à charge de l’assuré. Le fondement juridique est l’article L121-
1 du Code des assurances qui dispose qu’on peut stipuler que l’assuré reste obligatoirement son propre
assureur pour une somme ou une quotité déterminée. Plus le montant de la franchise est élevé et plus
l’assuré sera son propre assureur. A l’inverse, plus le montant de la franchise est bas, plus un grand
nombre de sinistres sera pris en charge par l’assureur. Attention, toutefois, il ne faut pas croire qu’il
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vaut mieux avoir une petite franchise. Cela va dépendre des situations. En effet, fixer une petite
franchise peut conduire à une augmentation de la sinistralité et donc avec une conséquence essentielle
qui est que l’assureur va augmenter sa prime et même la possibilité pour l’assureur de résilier la police
d’assurance.
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2. Le moment du paiement (Quand payer ?)
Le moment du paiement est fixé de deux façons : soit directement par la loi, soit par la volonté des
parties au contrat. L’article L125-2 alinéa 4 en matière de risque de catastrophe naturelle prévoit à titre
d’exemple que l’assureur doit verser l’indemnité dans un délai de 3 mois à compter de l’estimation des
pertes. Mais, en pratique, le délai est fixé et prévu par la police d’assurance. La question du paiement
est d’une importance certaine parce qu’en cas de retard l’assureur peut être condamné au paiement
d’intérêts moratoires (deuxième chambre civile, 12 février 2012). Plus encore, l’assureur peut faire
preuve de résistance abusive. Dans cette hypothèse, l’assuré aura droit à des dommages et intérêts.
B) La subrogation
Par principe, après le paiement de l’indemnité d’assurance, l’assureur dispose normalement d’un
recours. Ce recours est de la logique même du droit de l’assurance. L’assureur doit certes payer, mais
il n’est pas responsable du sinistre. Tout simplement, il paye pour éviter à son assuré d’avoir à
rechercher le responsable et donc ensuite obtenir la réparation de ses préjudices. Par ailleurs, on
considère qu’une fois que l’indemnité est versée le préjudice est réparé. De ce fait, en toute logique,
l’assuré n’a donc plus d’intérêt à mettre en cause l’auteur du dommage qu’il a subi. On considère que
juridiquement il est désintéressé. C’est dans ce cadre que la subrogation légale n’intervient qu’après le
versement des indemnités et à « due concurrence », c’est-à-dire que l’assureur ne pourra pas récupérer
plus que ce qu’il a versé. La subrogation suppose donc le désintéressement de l’assuré ou de la
victime, c’est-à-dire son indemnisation complète. S’il y a un découvert, une franchise, une insuffisance
de garantie, l’assuré victime conserve une priorité de recours pour le responsable contre la partie non-
indemnisée. La subrogation est donc un principe assez simple. Pour résumer, après avoir indemnisé
son assuré, il va pouvoir agir à son nom à l’encontre du ou des responsables du sinistre. Cette
subrogation peut être légale ou conventionnelle.
1. La subrogation légale
La subrogation est d’une importance telle en droit des assurances que deux articles s’appliquent. Tout
d’abord, l’article L121-12 du Code des assurances. L’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance est
subrogé jusqu’à concurrence de cette indemnité, c’est-à-dire jusqu’au montant de cette indemnité,
dans les droits et actions de l’assuré contre les tiers, qui, par leur fait, ont causé le dommage ayant
donné lieu à la responsabilité de l’assureur. Le même principe est fixé par l’article L172-19 en matière
d’assurances maritimes. Attention, toutes les assurances ne bénéficient pas de l’action subrogatoire. Il
va falloir le vérifier pour chaque type d’assurance. Par exemple, l’article L131-2 précise qu’il n’y a
pas de subrogation légale dans le domaine des assurances de personnes. En effet, il y a deux conditions
pour la mise en œuvre de l’action subrogatoire :
- Il doit y avoir eu paiement effectif de l’indemnité à l’assuré. Cela veut dire que l’assureur doit
être en mesure de rapporter la preuve de ce paiement et il ne sera subrogé qu’à hauteur de ce
montant. Autrement dit encore, tant que l’assureur n’a pas indemnisé la victime, il ne dispose
pas de l’action subrogatoire et l’assuré conserve son action, c’est-à-dire qu’il va pouvoir agir
directement contre la victime.
- La somme subrogatoire est conditionnée à la présence d’un tiers débiteur, c’est-à-dire qu’il
faut un responsable identifié. Sans responsable, l’action subrogatoire n’est pas possible.
2. La subrogation conventionnelle
Les parties peuvent stipuler une subrogation conventionnelle dans les polices d’assurance. Cette
stipulation n’a d’intérêt que si les conditions de subrogation légale ne sont pas remplies. Par exemple,
la subrogation conventionnelle dispense l’assureur de prouver qu’il était tenu de payer en vertu des
stipulations de la police (Cour de cassation, chambre commerciale, 16 juin 2009). Toutefois, attention,
cette subrogation conventionnelle reste parfaitement possible, même dans les cas dans lesquels la
subrogation légale pourrait s’appliquer. En effet, la jurisprudence considère que la subrogation légale
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n’exclut pas la subrogation conventionnelle. Mais, en pratique, il existe certains cas où ni la
subrogation légale, ni la subrogation conventionnelle ne pourront être mis en œuvre parce que dans ce
cas l’assureur va pouvoir prétendre mettre en œuvre un autre mécanisme juridique : c’est la notion
d’enrichissement sans cause.
Enfin, il existe, en pratique, certains obstacles à l’action subrogatoire. 2 types d’obstacles :
- Des obstacles d’origine légale. Exemple : L’article L121-12 prévoit qu’un assureur ne peut pas
exercer de recours contre les enfants, les ascendants ou les descendants ou alliés en ligne
directe de l’assuré, sauf si le sinistre résulte d’un acte de malveillance de l’une de ces
personnes.
- Des obstacles d’origine contractuelle. Exemple : Il arrive que dans certains contrats
d’assurance l’assureur puisse renoncer expressément à son droit de subrogation. L’assureur
fera payer une surprime.
1. L’assurance automobile
Elle trouve son fondement à l’article L211-1 du Code des assurances, qui dit que toute personne
physique ou morale dont la responsabilité civile peut être engagée en raison des dommages subis par
des tiers résultant d’atteintes aux personnes ou aux biens dans la réalisation desquelles un véhicule est
impliqué doit obligatoirement, pour faire circuler ce véhicule, être couverte par une assurance
garantissant cette responsabilité. Le principe est celui de l’assurance obligatoire.
Le champ d’application de l’assurance automobile dépasse largement celui du véhicule terrestre à
moteur. En effet, le véhicule terrestre à moteur est un véhicule automoteur destiné à circuler sur le sol
et qui peut être actionné par une force mécanique sans être lié à une voie ferrée, ainsi que toute
remorque, même non-attelée. Autrement dit, plusieurs moyens de transports qui ne sont pourtant pas
des véhicules terrestres à moteur peuvent être assurés : on les appelle en droit des assurances les
engins de déplacement (EPD). Autrement dit, certains risques vont relever de l’assurance obligatoire,
16
et d’autres relèveront cette fois-ci de l’assurance facultative. La fédération française de l’assurance
classe ces moyens de transport en plusieurs catégories :
- Les véhicules terrestres à moteur : voitures, camions, tracteurs.
- Les motos et les scooters.
- Les hover boards, hover skates, trottinettes électriques, gyropodes.
- Les vélos et les vélos électriques.
L’assurance des véhicules terrestres à moteur est un terme générique qui englobe une partie
d’assurance obligatoire (L211-1), la garantie responsabilité civile et pourquoi pas des options
facultatives. Le terme VTAM désigne donc tout véhicule automoteur destiné à circuler sur le sol et qui
peut être actionné par une force mécanique sans être lié à une voie ferrée, ainsi que toute remorque,
même non-attelée.
On peut remarquer qu’il n’est fait aucune référence au conducteur. Il n’y a pas la nécessité de la
présence d’un conducteur transporté. Cette définition sera même adaptée aux véhicules autonomes.
Donc, l’obligation de s’assurer pèse sur la personne physique ou morale dont la responsabilité civile
pourra être recherchée, lorsqu’elle circule avec un VTAM. C’est donc celui qui prend le risque de
circulation qui doit prendre l’initiative de souscrire et d’assumer le coup de la couverture.
D’une part, seront obligatoirement garanties par l’assureur les accidents, les incendies et les
explosions causées par le véhicule, mais également les accessoires et les produits servant à son
utilisation, ainsi que les objets et substances qu’il transporte. D’autre part, la chute de ces accessoires,
et les objets substances ou produits en application de l’article R211-5 du Code des assurances.
L’assurance obligatoire est une garantie de responsabilité civile qui couvre le conducteur ou le gardien
du véhicule terrestre à moteur (ainsi que ses remorques) impliqué dans un accident de la circulation et
qui a causé des dommages corporels et/ou matériels à des tiers. L’assurance obligatoire est toujours
une assurance pour le compte de qui il appartiendra, ce qui veut dire que le conducteur, même s’il
n’est pas le conducteur du VTAM, sera assuré. Plus largement, seront couverts tous les dommages
corporels ou matériels qui découlent des évènements obligatoirement garantis, c’est-à-dire les
préjudices immatériels subis par les proches (souffrances psychiques/morales) et les dommages
matériels consécutifs et non-consécutifs. En somme, la garantie de responsabilité civile va permettre
l’indemnisation des dommages causés aux tiers par la faute du conducteur ou de l’un de ses passagers.
Attention, le non-respect de l’obligation d’assurance constitue un délit pénal.
Parallèlement à ce volet obligatoire, l’assuré va pouvoir souscrire des options facultatives appelées les
garanties facultatives, comme la garantie bris de glace.
Le premier degré d’assurance est l’assurance aux tiers. Elle va dédommager l’ensemble des dommages
causés aux tiers. Mais, ni le véhicule, ni le conducteur, ne seront couverts.
Le deuxième degré est l’assurance aux tiers enrichie : vol du véhicule, bris de glace, incendie
volontaire.
Le dernier degré est l’assurance tous risques, qui offre la meilleure protection.
Pour les motos et les scooters, le mécanisme juridique est exactement le même : il y a une obligation
d’assurance responsabilité civile pour les dégâts/dommages causés aux tiers, à laquelle l’on peut
rajouter les garanties facultatives.
Concernant les nouveaux moyens de déplacement urbains, comme le vélo, l’assurance civile est
obligatoire.
2. L’assurance habitation
Au sens large du terme, l’assurance habitation couvre une grande variété de risques. Les évènements
garantis seront précisés dans la police, mais, habituellement, sont assurés les risques suivants :
l’incendie, l’explosion et la chute de la foudre. L’article L122-1 du Code des assurances rappelle que
l’assureur doit répondre de tous les dommages causés par conflagration, embrasement ou simple
combustion. La notion d’incendie n’est pas juridiquement définie, mais la plupart du temps sa
définition se retrouve dans la police. Il est ici aussi possible de souscrire une assurance dite de base, et,
encore, des options facultatives comme les dommages électriques ou les dommages ménagers. Pour
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éviter les incendies, le législateur a mis à la charge de l’assuré plusieurs obligations. Par exemple, la
loi du 9 mars 2010 a imposé l’installation de détecteurs de fumée.
A côté de l’incendie ou de la foudre, on a un autre type de risque, qui est le dégât des eaux. Peuvent
être garantis les dommages consécutifs à un fait accidentel provoqué par des fuites ou des ruptures de
canalisation, les débordements d’eau, voie des infiltrations d’eau au travers de la façade, de la
couverture d’un immeuble, d’une terrasse ou d’un balcon. Autrement dit, l’assureur va garantir les
dommages matériels causés au bien assuré par l’action de l’eau, mais uniquement dans les
circonstances énumérées par le contrat. Attention, il doit s’agir néanmoins d’un accident, ce qui veut
dire que l’assurance ne constitue pas une garantie d’entretien des biens et n’a pas non plus pour objet
de couvrir l’usure ou les conséquences d’un vice interne de la chose.
Il existe encore le vol. Le vol peut être garanti par la police et seront habituellement couverts les
dommages provoqués notamment par :
- Les détériorations causées à l’immeuble lorsqu’elles ont pour seul objet le vol ou la tentative
de vol.
- Le vol des biens immobiliers et le vandalisme subit sur ces biens.
L’article 311-1 du Code pénal définit le vol comme étant la soustraction frauduleuse de la chose
d’autrui. Le vol devra donc être distingué de l’escroquerie et de l’abus de confiance. En réalité,
l’effraction demeurera une condition de la garantie. Il est d’ailleurs fréquent que la police définisse
elle-même l’effraction. En pratique, le rôle de l’assuré va éclairer la prise en charge par l’assureur.
Dans de nombreuses polices d’assurance, il est très fréquent de stipuler dans la police que l’assuré
doive verrouiller ses portes et fermer ses fenêtres dans la journée en cas d’absence. Ces clauses
peuvent donc constituer des conditions ou des exclusions de garantie.
Le bris de glace peut être lié à la projection ou à la chute d’un objet extérieur ou intérieur : la tempête,
le vol ou la tentative de vol. Il y a en pratique encore une grande hétérogénéité. En effet, certaines
polices s’appliquent uniquement aux produits verriers et d’autres aux produits plastiques. De même,
certaines ne s’appliqueront pas au marbre, aux panneaux photovoltaïques, aux sanitaires.
Il existe plusieurs autres types d’assurances. Il n’existe pas que l’assurance automobile ou l’assurance
habitation. Il y a également, par exemple, les assurances dommages-ouvrages, assurances décennales
des constructeurs, assurances biennales des constructeurs.
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contrats proposent encore le versement d’un capital ou d’une rente en cas de décès ou d’invalidité d’un
animal.
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il doit protéger la santé de ses salariés au travail. En revanche, tout manquement de
l’employeur à cette obligation va revêtir le caractère de faute inexcusable lorsque l’employeur
avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé son salarié (1 ère condition) et
qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour préserver le salarié de ce danger (2 ème
condition). Sans avoir intentionnellement causé le dommage, l’employeur a manqué à son
obligation de sécurité à l’égard de son salarié. Sur ce risque-là l’employeur peut souscrire une
assurance qui va couvrir le risque.
- Les dommages prévisibles. Pendant longtemps les polices RC exploitation ont limité la
garantie aux dommages accidentels, c’est-à-dire un fait soudain, fortuit et indépendant de la
volonté de l’assuré. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En revanche, attention, sont toujours
exclus les dommages dits prévisibles, c’est-à-dire ceux qui sont dépourvus d’aléa.
- Le fait des sous-traitants. Sauf si le sous-traitant est expressément listé dans la liste des
bénéficiaires de la garantie, la police exclut quasiment toujours le fait des sous-traitants.
B) La RC des personnes
De nombreuses assurances viennent garantir la responsabilité civile des personnes.
1. La RC de famille
a. La RC scolaire
La RC scolaire est souscrite par les parents pour leur propre compte et celui de leur enfant scolarisé.
Elle consiste à prendre en charge les conséquences responsabilité civile de l’enfant ou des parents
lorsqu’il provoque un dommage dans ses activités scolaires.
b. La RC chef de famille
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La RC chef de famille a pour but de garantir les responsabilités encourues au cours de la vie privée, à
l’exclusion des risques professionnels. Il s’agit donc de la responsabilité personnelle de l’assurée
fondée sur les dispositions des articles 1240 et suivants du Code civil. Il s’agit de la responsabilité des
parents, mais également du fait de leurs enfants et des choses qu’ils ont sur leur garde. En pratique, il
n’est pas rare de voir stipuler les assurances RC chef de famille dans les assurances multirisques
souscrites par les particuliers.
2. La RC de loisir
Le législateur est intervenu pour imposer deux assurances obligatoires pour les activités de chasse et
de pêche. En dehors de ces deux domaines, il n’existe aucune obligation légale d’assurance. Les
assurances de loisir sont donc là pour protéger les personnes dans leurs activités extraprofessionnelles.
Ces assurances peuvent être proposées sous forme individuelle ou collective. Bien souvent, la garantie
des dommages corporels sera en rapport avec une pratique sportive. On peut avoir une police
individuelle souscrite pour une activité particulière pour une période particulière. L’assurance peut
également prendre la forme d’une assurance de groupe souscrite par une fédération sportive pour le
compte de leurs membres.
a. La chasse
L’article L423-16 du Code de l’environnement précise que le chasseur doit avoir souscrit auprès d’un
organisme d’assurance une assurance liée à l’exercice de la chasse. Cette assurance doit garantir sa
responsabilité civile pour une somme illimitée sans qu’aucune déchéance soit opposable aux victimes
ou à leurs ayants-droits en raison des accidents corporels occasionnés par tout acte de chasse ou tout
acte de destruction d’animaux nuisibles. L’assurance doit également couvrir dans les mêmes
conditions la responsabilité civile encourue par le chasseur du fait de ses chiens.
b. L’assurance voyage
Il s’agit en pratique de l’assurance annulation et/ou perte de bagages. L’assurance annulation est une
garantie du remboursement de ce qui a déjà été versé si une cause est imprévisible et indépendante de
la volonté de l’assuré l’oblige à annuler le voyage ou son séjour. Les risques couverts par cette
assurance annulation varient très fortement d’une assurance à une autre.
21
1. Les assurances en cas de vie
La compagnie d’assurance va s’engager à verser un capital ou une rente à une date déterminée si
l’assuré est encore en vie à ce moment-là. Il y a véritablement deux intérêts à avoir recours à une
assurance en cas de vie. Ce type de contrat est justifié par l’objectif de s’attribuer un complément de
retraite. L’autre objectif est d’échapper au moins partiellement au droit des successions en cas de
décès. En effet, en application de l’article L132-13 du Code des assurances les sommes payables lors
du décès de l’assuré à un bénéficiaire déterminé ou à ses héritiers ne font pas partie de la succession de
l’assuré sous certaines conditions. Parmi ces conditions, seules les primes versées après le 70 ème
anniversaire de l’assuré donnent ouverture au droit de mutation par décès. Ce régime de faveur fiscale
(750-B et 990-1 du CGI) va toutefois cesser si les primes sont manifestement exagérées par rapport
aux facultés du souscripteur. Ce contrat peut prendre encore plusieurs formes :
- Le versement d’un capital différé. Le capital différé est le contrat qui prévoit le versement du
capital garanti à l’assuré lorsqu’il est en vie aux termes fixés au moment de la souscription. La
prime pourra être unique ou périodique. La durée du contrat est librement fixée, mais une
durée minimale de huit ans est en pratique très souvent choisie parce que cette durée permet
d’éviter l’imposition sur les plus-values (dispositions CGI).
- La rente viagère. Elle garantit le versement d’une rente à l’assuré, soit à effet immédiat, soit
après une période de différé, pendant la durée de vie de l’assuré. L’assurance rente viagère
garantit ainsi à l’assuré un versement régulier et revalorisé jusqu’à la fin de ses jours. La
souscription de ce type de contrat pose parfois des difficultés en pratique en cas de décès de
l’assuré épargnant. Afin de faciliter la recherche des contrats d’assurance vie non-réclamés en
cas de décès de l’assuré, le législateur a introduit deux dispositifs complémentaires :
Le dispositif AGIRA 1, que l’on retrouve à l’article L132-9-2 du Code des assurances, par
lequel toute personne physique ou morale peut demander par lettre aux organismes
professionnels représentatifs de l’assurance de l’existence d’une stipulation effectuée à
son bénéfice. Cette organisme devra alors transmettre la demande à l’assureur dans un
délai de 15 jours, et l’assureur devra répondre si la personne est effectivement désignée ou
non bénéficiaire. Ce premier dispositif a été complété par un autre dispositif.
Le dispositif AGIRA 2, que l’on retrouve à l’article L132-8. Les dispositions imposent à
l’assureur, qui est informé du décès de l’assuré, de rechercher lui-même le bénéficiaire et
l’informer de l’existence de ce type de contrat.
Parallèlement à ces deux dispositifs, les assureurs ont une double obligation. Ils doivent
s’informer au moins chaque année du décès éventuel de leurs assurés en consultant le fichier
des personnes décédées. Ils doivent aussi rechercher les bénéficiaires des contrats.
Depuis le 1er janvier 2016, le transfert des sommes non-réclamées se fait directement à la
CDC. Elle dispose d’un délai de 10 ans pour retrouver un bénéficiaire à compter de la date à
laquelle l’assureur a eu connaissance du décès de l’assuré ou 10 ans à compter de l’échéance
du contrat. Le texte prévoit que les sommes déposées à la CDC sont acquises à l’Etat après 20
ou 27 ans selon les cas.
22
B) Le régime juridique
A) La maladie et l’accident
23
- Les sociétés d’assurance.
- Les mutuelles.
- Les institutions de prévoyance.
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chaque membre du groupement est à la fois assureur et assuré, même si juridiquement l’organisme ne
se confond pas avec ses membres. Elles ont une nature civile et non commerciale et elles
fonctionnement sans capital social. En revanche, elles doivent disposer d’un fonds d’établissement
destiné à faire face aux dépenses des cinq premières années et à garantir les engagements de la société.
Elles pratiquent elles aussi le système de cotisations fixes ou variables et elles fonctionnent selon une
structure pyramidale, à la base on va retrouver des caisses locales qui vont recueillir les adhésions et
les cotisations, à l’échelon intermédiaire on va retrouver des caisses régionales qui vont réassurer les
caisses locales, et au sommet on va retrouver une caisse centrale qui va réassurer les caisses régionales
(Exemple : Groupama).
26
I. Les courtiers d’assurance
A) L’obligation d’information
Comme en matière de droit de la consommation, les dispositions du Code des assurances sont
particulièrement précises. Il faut se référer à l’article L112-2 du Code des assurances suivant lequel
27
l’assureur va devoir fournir une fiche d’information sur le prix et les garanties proposées. Il va devoir
également fournir un projet de contrat avec des pièces annexées ou une notice d’information décrivant
précisément les garanties, les exclusions et les obligations de l’assuré. Depuis l’ordonnance du 16 mai
2018, l’assureur doit en outre fournir un document d’information normalisé qui est rédigé par le
concepteur du produit. Le texte mentionne à deux reprises que l’information est due avant la
conclusion du contrat, c’est notamment le cas lorsqu’à l’expiration d’un premier contrat un assuré
sollicite à nouveau la garantie de l’assureur (2 ème chambre civile, 16 septembre 2021). Attention, en
aucun cas la remise de ces différents documents ne vaut offre de contrat de la part de l’assureur, mais
c’est uniquement l’exécution de son obligation légale d’information. L’exécution de son obligation est
constatée par une mention datée et signée par le souscripteur de la police qui reconnait avoir reçu les
documents (R112-3). L’assureur doit donc ménager la preuve de l’exécution de son obligation
d’information. A proprement parler, l’obligation d’information n’a pas de sanction propre, mais dans
ce cas on peut toujours revenir à l’application de la théorie des vices du consentement. En effet, la
jurisprudence donne un effet particulier à l’obligation mal exécutée. Par exemple, lorsque celle-ci
donne une fausse idée du contrat conclu, et notamment de l’étendue de la garantie due par l’assureur,
la jurisprudence peut décider que certaines clauses du contrat sont inopposables à l’assuré (1 ère
chambre civile, 27 février 1996). Elle peut aussi consister, lors du renouvellement du contrat, dans un
manque de précision sur les garanties non reconduites. La sanction est encore ici originale puisque
l’assuré est indemnisé à hauteur de l’indemnité perdue (2 ème chambre civile, 8 mars 2006).
B) Le devoir de conseil
L’obligation légale de l’assureur se limite normalement à la transmission d’information. Il n’est pas
censé conseiller le consommateur d’assurance. Avant tout, quelle est la différence entre l’obligation
d’information et le devoir de conseil ? Philippe Letourneau explique dans ses écrits que la distinction
est plus intellectuelle que pratique. Pour lui, l’information peut se définir comme une transmission de
données affiliées à la transparence entre les parties. Quant au conseil, pour lui c’est une discussion sur
l’opportunité de l’opération affiliée à la bonne foi. La différence est assez importante puisque
l’information ne suffit pas toujours à juger de l’opportunité de l’opération. Le devoir de conseil se
conçoit facilement dans des hypothèses spécifiques. Par exemple, la jurisprudence a estimé qu’un
contrat de courtage donne naturellement naissance à cette obligation de conseil : c’est l’essence même
de la mission du courtier que de conseiller son client. Il en est le guide et le conseiller expérimenté.
L’obligation s’étend en définitive à tout ceux qui présentent des opérations d’assurance. L’agent
d’assurance et les salariés de l’assureur sont donc tenus par le devoir de conseil (arrêt du 21 janvier
1997). Dès lors, le devoir de conseil va consister pour l’ensemble des personnes citées à s’assurer que
le souscripteur s’assure pour les risques qu’il court. Ce devoir induit donc de déconseiller un produit
inadapté. En revanche, la jurisprudence décide que le conseil ne porte que sur l’opération d’assurance.
L’assureur ou son agent ne sont donc pas tenus de conseiller l’assuré à propos de toute sa situation
juridique (2ème chambre civile, 5 juillet 2006). Par ailleurs, l’assureur n’est pas non plus censé vérifier
l’exactitude des déclarations faites par l’assuré pour être certain qu’il a souscrit un contrat adapté à la
qualité qu’il devrait avoir (2ème chambre civile, 17 janvier 2019). De façon assez classique, la
jurisprudence considère que l’ampleur du devoir dépend de la qualification de l’assuré. Par exemple,
pour une personne qui s’assure pour son activité professionnelle, il est censé être conseillé sur certains
aspects de l’opération mais pas sur d’autres. La portée de l’opération semble également dépendre de la
nature de l’opération. Par exemple, lorsqu’elle réalise un placement financier, on comprendra bien que
le devoir de conseil s’étende sur les attentes et l’adéquation de l’opération à la situation de l’assuré
(chambre commerciale, 14 décembre 2010). Attention toutefois, cela ne revient pas à obliger
l’assureur à devenir conseiller en restructuration du patrimoine (2 ème chambre civile, 5 février 2015).
On le voit, le devoir de conseil est donc à géométrie variable. La jurisprudence est venue en délimiter
les limites, notamment dans ses rapports avec l’information donnée à l’assuré. A ce titre, elle estime
que le devoir de conseil ne s’impose pas en présence d’une clause claire, précise et dénuée
d’ambiguïté. Autrement dit, l’assuré qui n’a pas lu les documents d’information et qui a reçu des
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stipulations claires ne pourra pas se plaindre au titre du devoir de conseil de sa propre méconnaissance
de l’étendue de la garantie (2ème chambre civile, 22 novembre 2007).
A) Le principe du consensualisme
Contrairement aux apparences, il faut préciser que le contrat d’assurance est un contrat consensuel, ce
qui veut dire que l’écrit n’est donc exigé qu’à titre probatoire (ad probationem et non ad validatem).
En effet, selon la Cour de cassation, si le contrat d’assurance doit, dans un but probatoire, être rédigé
par écrit, il constitue un contrat consensuel parfait dès la rencontre des volontés de l’assureur et de
l’assuré (1ère chambre civile, 9 mars 1999). En pratique, le candidat à l’assurance répond à la fiche
d’information par une proposition d’assurance destinée à l’assureur. L’article L112-2 prévoit que cette
proposition n’engage ni l’assureur ni l’assuré tout simplement parce que l’assureur doit avoir la
possibilité d’examiner la situation de l’assuré avant de s’engager. S’agissant de l’assuré, la situation
est plus complexe parce que le texte affirme que l’assuré peut rétracter sa proposition tant que
l’assureur n’a pas manifesté de consentement. En pratique, la détermination du moment à partir duquel
le contrat d’assurance est conclu devient un art.
Exemple : Un homme contacte un agent d’assurance le 1 er décembre et verse immédiatement un
acompte. Le 5 décembre, il signe un questionnaire d’assurance. Le 4 décembre, son épouse a un
accident avec le véhicule assuré ou à assurer. Selon la date que l’on va retenir pour la conclusion du
contrat d’assurance, l’assureur va devoir sa garantie ou non. En l’espèce, les juges du fonds ont
considéré que le contrat avait été en réalité conclu le 5 décembre et donc les juges ont décidé que
l’acception sans réserve de la prime manifeste l’accord de l’assureur, ce qui n’a pas été le cas dans
notre exemple (1ère chambre civile, 9 mars 1999).
Pour éviter ces difficultés liées à la date de conclusion du contrat, le contrat peut comporter ce que l’on
appelle une clause de signature. La conclusion, la perfection du contrat est subordonnée à la signature
du contrat par l’assuré. La jurisprudence admet de procédé. Autre procédé encore utilisé : décider que
le silence de l’assureur pendant un certain temps vaut acceptation (1 ère chambre civile, 7 octobre 2004).
Une dernière solution est d’ajouter une date de prise d’effet du contrat dans les conditions générales.
En définitive, ni l’écrit ni les documents divers ne caractérisent en eux-mêmes la formation du contrat.
Selon la jurisprudence, il y a contrat d’assurance lorsqu’il y a accord sur l’ensemble des éléments du
contrat (2ème chambre civile, 5 juillet 2006).
B) Le contenu de l’écrit
L’écrit est ce que l’article L112-4 du Code des assurances nomme police. Le terme vient de l’italien
poliza qui veut dire certificat. Cette police est soumise au principe de liberté contractuelle et contient
des mentions souvent facultatives que l’assureur juge bon de faire figurer. Mais le législateur a
souhaité toutefois qu’elle comporte des mentions obligatoires :
- Le nom et le domicile des parties.
- L’objet ou le sujet assuré.
- La nature des risques.
- Les éléments concernant la durée de la garantie.
- La prime ou la cotisation.
- La loi applicable.
- L’adresse ou le siège social de l’assureur.
- Les personnes physiques chargées du contrôle.
L’article R112-1 fixe des mentions supplémentaires par type d’assurance. Pour les assurance de
dommages en particulier, la police doit indiquer la durée des engagements des parties, les conditions
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de tacite reconduction, les cas de résiliation et de prorogation du contrat. En quelques sortes,
l’essentiel des rapports entre les parties doit être mentionné dans le contrat. La police est datée au jour
où elle est établie.
Il ne faut pas oublier que ces différentes mentions doivent figurer en caractères apparents. Dans
l’apparence, le législateur établit une graduation. En effet, les clauses édictant des déchéances, des
nullités ou des exclusions doivent apparaître en caractères très apparents (2 ème chambre civile, 15 avril
2010). Le contrat reste valable, mais la clause dépourvue de clarté est inopposable à l’assuré.
Autrement dit, l’assureur doit sa garantie.
Afin de parfaire la protection de l’assuré, le législateur décide que les parties n’ont pas le choix de la
loi du contrat. Le contrat doit être rédigé en français (L112-3). L’assuré n’a pas droit à une autre
langue, même s’il la comprend mieux (2ème chambre civile, 22 novembre 2007).
L’article L113-15 prévoit la mention de la durée du contrat, qui doit être faite en caractères très
apparents dans la police. Le législateur va plus loin parce que si la durée est supérieure à 3 ans, elle
doit figurer en caractères très apparents au-dessus de la signature du souscripteur.
Attention, le contrat ne doit pas comporter certaines clauses. Ce sont les clauses qui pourront être
qualifiées de clauses abusives par le Code de la consommation, puisque le contrat d’assurance est
soumis à cette règlementation. C’est ainsi que la commission des clauses abusives intervient
régulièrement pour retirer certaines clauses des contrats d’assurance.
1. La charge de la preuve
La preuve de l’existence du contrat d’assurance incombe à celui qui se prétend assuré ou qui prétend
bénéficier de l’assurance (2ème chambre civile, 22 janvier 2009). Celui-ci est censé également prouver
le contenu du contrat (2ème chambre civile, 11 décembre 2014). En revanche, il appartient à l’assureur
de démontrer la limitation de sa garantie. La jurisprudence a d’ailleurs eu l’occasion de préciser que le
contrat doit être prouvé par écrit (2 ème chambre civile, 2 mars 2004). Cela signifie d’une part que tout
écrit est recevable, mais cela veut dire aussi qu’un écrit est nécessaire. La jurisprudence admet des
exceptions, l’aveu est admis pour pallier l’absence d’écrit (1 ère chambre civile, 9 mars 2004). Par
exemple, cela peut être le paiement des primes pour l’assuré ou une mise en demeure pour l’assureur.
Au-delà de l’aveu, la jurisprudence admet le commencement de preuve par écrit (L1347 Code civil).
En droit des assurances, on a également la remise d’attestation. Cette attestation d’assurance n’est pas
considérée comme un écrit au sens classique du terme, mais la jurisprudence lui donne un rôle
important puisqu’elle fait présumer l’existence d’un contrat d’assurance : c’est une présomption
simple, cela veut dire que l’assureur pourra prouver le contraire par tout moyen.
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