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Jules César va faire un coup d’Etat. Il est indispensable pour Jules César que la plaine le soutienne
envers et contre tout. Jules César va engager des mesures sociales à caractère économique :
- Redistribuer des terres.
- Engager des grands travaux (routes, temples, etc.). Le but est d’employer cette population,
rémunérée par l’Empire, pour qu’elle sorte du désespoir de la misère.
- Engager un plan colonial. Les plus démunis vont être envoyés dans les colonies pour qu’ils s’y
installent et développent une activité économique.
L’objectif est politique : Jules-César veut pérenniser son coup d’Etat.
Il va créer un système de distribution pour les plus fragiles qui ne peuvent pas travailler et organiser
des distributions de vivres. Jules César est assassiné.
Octave Auguste lui succède et instaure un régime absolutiste (détient tous les pouvoirs). Il s’inspire
des œuvres de son oncle et ne peut se permettre une révolte sociale. Il va rationnaliser ce qu’a mis en
place Jules César. Il va créer une nouvelle catégorie sociale : celle de l’indigence/des pauvres. Ceux
appartenant à ce groupe et identifiés comme tels peuvent bénéficier de ce régime. C’est une catégorie
sociale identifiée par la situation économique du moment.
L’Empire romain va continuer à connaître des moments de douleurs. A la toute fin du 3ème siècle
après Jésus-Christ, l’Empereur s’appelle Dioclétien. Il est confronté à un désastre : l’Empire romain
est gigantesque, a arrêté les conquêtes et n’a plus d’apports de richesse. Dioclétien va initier une
politique qui est l’interventionnisme. Cet interventionnisme va faire que cet Empire va être découpé,
administré de manière très proche. Dioclétien instaure un maillage administratif sur toute l’Empire,
avec une hiérarchie administrative. Ce maillage administratif va avoir aussi pour vocation l’économie.
Dioclétien va inventer l’interventionnisme économique : services de transports d’Etat de
marchandises, par exemple. Dans cet interventionnisme économique, il n’oublie pas les pauvres et
crée des mesures sociales à caractère économique. Il va employer, dans les manufactures d’Etat, sur
les chantiers, les populations les plus fragiles.
Après Dioclétien, Constantin, Empereur, va se convertir au christianisme. Tout d’abord, la religion
catholique chrétienne devient libre puisque la liberté de culte est programmée. Mais, très vite, la
religion chrétienne devient religion officielle de l’Empire (4ème siècle après Jésus-Christ). L’église, en
position de force, va se mouler dans les institutions romaines. Elle va savoir installer une institution
religieuse très performante avec des circonscriptions définies (paroisses, par exemple), avec une
hiérarchie et une justice ecclésiastique, une organisation des dons et des legs faits à l’église.
L’évangélisation commence sur tous les territoires de l’Empire. Egalement, les dogmes religieux
chrétiens se diffusent dans tout l’Empire.
Cet Empire va être confronté à des difficultés économiques et à des invasions barbares. L’Empire va
chuter au 5ème siècle après Jésus-Christ.
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Partie 1 : La pratique de la charité (5ème siècle après Jésus-Christ/1789)
A mesure que l’Empire romain décline, les zones se réorganisaient en très grandes fermes. Les Francs
voient la province Gallo-Romaine comme la possibilité de s’alimenter à moindres frais : ils vont piller
et s’emparer du territoire. Les lieux de culte vont être également pillés. Chez ce peuple Francs, un
homme s’impose comme un seul et unique chef de tribu : Clovis. Clovis se convertit au christianisme.
Une alliance politique essentielle se construit entre le royaume des Francs et l’église catholique. Parmi
les préceptes catholiques, il y en a un qui s’appelle le précepte catholique en faveur de la charité.
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3. Hincmar de Reims
Il est archevêque de Reims au milieu du 9ème siècle après Jésus-Christ. Il va réfléchir lui aussi à la
question de la pauvreté. Il est à l’origine de la construction de la capitale de Reims. Cet archevêque
était également président de très nombreux conciles. Il était même le conseiller de Charles le Chauve.
Hincmar de Reims dit « Il faut pratiquer la charité pour répondre au commandement de Dieu. En effet,
cette charité ouvre les voies du ciel et elle permet d’éteindre les pêchés. Cela veut dire que les pauvres
ont en effet cette utilité sociale : ce sont des rédempteurs (permettent d’éteindre les pêchés). Attention,
si l’on répare la pauvreté, il est possible de supprimer la pauvreté. Où va-t-on trouver des
rédempteurs ? Il faut aider les pauvres, réparer les souffrances, mais surtout ne jamais supprimer la
pauvreté. Il importe pour la cohésion sociale de maintenir les inégalités sociales. La charité doit
permettre aux Hommes pauvres de suivre, mais ne doit jamais les sortir de leurs conditions. ».
Hincmar de Reims va citer Saint Eloi, qui disait : « Dieu aurait pu faire tous les Hommes riches, mais
il a voulu qu’il y ait en ce monde des pauvres afin que les riches puissent racheter leurs pêchés. ».
Hincmar de Reims venait de figer les pauvres dans une situation de dépendance.
1. La matricule
Entre le XVIème siècle et l’an 1 000, ces populations extrêmement fragiles qui ne sont pas absorbées
par l’économie agricole et isolées vont naturellement aller chercher un soutien auprès du curé. Elles
vont aller chercher secours dans ces villes qui s’écroulent, auprès du curé. Très rapidement, on va
organiser à l’intérieur de ces cités un système de distribution appelé la matricule. Tous les pauvres
doivent se présenter à l’autorité ecclésiastique et être inscrits sur une liste nominative. Dès lors, ils
peuvent bénéficier de distributions de blé, de vin, du lard, de l’huile et quelques racines. On va trouver
des matricules un peu partout qui, suivant la taille de ces anciennes cités, vont accueillir plusieurs
centaines de pauvres. A nouveau, ces pauvres sont secourus parce qu’incapables de subvenir seuls à
leurs besoins (maladie, vieillesse, extrême jeunesse…). La contrepartie est d’aller au paradis en retour.
Dans cette matricule, cette contrepartie va être introduite. Le curé organise ces distributions, mais le
curé doit faire tourner son « entreprise ». Il va attendre que ces pauvres participent à minima dans la
vie collective du curé, c’est-à dire qu’ils participent à la sécurité, qu’ils participent au service cultuel
en allumant les bougies. Ces villes étaient déjà en train de sombrer, et cela ne va pas aller en
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s’arrangeant. Ce système de matricule disparaît, mais les pauvres continuent d’exister. Ils vont se
disperser dans les campagnes et vont croiser sur leur route de grands bâtiments : des monastères.
2. L’accueil monastique
On est au Xème/Xième siècle et, sur le royaume, il y a des monastères partout. Ces monastères sont
les structures idéales pour développer la pratique de la charité à cette période. Les monastères sont
parfaits parce qu’ils :
- Ont installé dans les campagnes, là où les pauvres se sont dispersés.
- Sont extrêmement riches parce qu’ils bénéficient de dons et de legs, parce qu’ils produisent et
ne subissent pas les violences féodales.
- Sont politiquement très influents, très préservés.
- Sont destinés à recevoir les pauvres parce que le monastère est par définition une institution
religieuse.
Les moines vivent dans le renoncement et dans cette austérité de nourriture et de vêtements. Ce sont
des pauvres volontaires du Christ qui veulent acquérir la vertu. Le monastère coche toutes les cases.
On organise cet accueil dans les monastères suivant un cérémonial liturgique précis. Il fallait, dans ces
monastères, réconforter les pauvres (pauperes repare) de bon cœur (libente animo) avec gaité (cum
hilaritate) et largement (cum largitate). Soit les moines attendaient, soit ils allaient chercher les
pauvres. On apportait des soins corporels (vêtements, etc.) et des soins spirituels (confessions,
exercices de piété, etc.). Les moins organisaient une cérémonie « mandatun » qui signifiait
l’importance accordée aux pauvres. Cette cérémonie faisait que les pauvres étaient amenés dans une
grande salle dans laquelle se trouvaient les moines alignés. Chaque pauvre se plaçait devant un moine,
et, au signal, tous les moines s’agenouillaient, lui lavait les pieds et embrassait les pieds une fois lavés.
Cette place sociale privilégiée va laisser place à de la peur et des répressions, qui vont être canalisées
en indifférence se traduisant par une société individualiste.
A l’intérieur du monastère, une organisation va vite apparaître. Une institution va être créée à
l’intérieur du monastère pour gérer le budget et les distributions. Cette institution s’appelle
l’aumônerie. Des moines particuliers vont gérer l’aumônerie avec un trésorier. On institutionnalise.
Au XIIème siècle, un évènement majeur va permettre au roi de se rapprocher des populations. Pendant
un temps très long, la météo et le climat sont favorables aux bonnes récoltes. On se nourrit mieux. De
ce fait, les femmes enceintes et qui allaitent sont mieux nourries, les jeunes enfants sevrés le sont
également. Tous ces éléments font que le nombre d’enfants qui survivent augmente. La démographie
est multipliée par 2. Cette explosion démographique intervient dans la structuration agricole. Il va
falloir absorber cette main d’œuvre nouvelle, alors on va défricher, déboiser, assécher, étendre les
terres cultivables pour que cette population travaille dessus. On a plus de bras, mais aussi plus de
cerveaux, et on va réfléchir et améliorer les techniques agricoles. On multiplie la production agricole
par 3. Mais toute cette population ne va pas trouver les moyens de travailler dans les espaces agricoles.
Tous ces bras et ces cerveaux en trop dans les domaines agricoles vont chercher tous les moyens de
travailler hors des fermes. Cette population va s’installer dans ces si vieilles cités. Ce sont des
personnes jeunes, des bras et des cerveaux valides. Ils ne vont pas cultiver à l’intérieur des cités, ils
vont développer l’artisanat. Des villes vont être repeuplées avec une production artisanale et des
espaces agricoles qui ont tellement augmenté leur production qu’ils ont un surplus de production.
C’est la renaissance de l’économie de marché. L’échange renaît également. C’est ce que l’on appelle le
renouveau urbain. On va trouver dans ces cités renaissantes plein de pauvres.
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On est au XIIème siècle et à cette période la papauté et l’église catholique connaissent quelques
difficultés. Il y a de très nombreuses critiques à l’encontre de l’église catholique qui dénoncent un
certain nombre de crimes commis par les ecclésiastiques. Par exemple, on les dénonce pour crime de
nicolaïsme, c’est-à-dire des prêtres qui vivent en concubinage. On les dénonce aussi pour crime de
simonie, c’est-à-dire la vente d’objets sacrés. Toutes ces dénonciations vont amener le Saint-Siège afin
d’engager une réforme. Cette réforme est ce que l’on appelle la réforme grégorienne. A cette période,
tout le monde n’a qu’une seule préoccupation et qu’un seul sujet de discussion : cette réforme. Cela va
provoquer une dynamique collective pour encourager/dynamiser la pratique de la piété. Cet élan de
spiritualité va amener à la constitution de groupes qui vont se réunir à l’intérieur des villes et qui vont
s’exercer à la pitié, organiser des professions pour manifester leur foi, leur spiritualité. Ces groupes
s’appellent des confréries de dévotion. Dans ces groupes, il faut répondre au commandement de Dieu.
Ces confréries vont lancer un processus de pratique de la charité. Jusqu’à présent, seule l’église
organisait l’assistance. Mais, dès à présent, des laïques organisent l’assistance, sur un fondement
religieux qui est de répondre au commandement de Dieu. Les villes étaient organisées par quartiers en
fonction des métiers pour l’engagement spirituel. Ces gens qui se réunissaient exerçaient le même
métier. Il a été décidé d’organiser une réunion spirituelle et une réunion pour échanger autour des
mêmes métiers. Cette deuxième réunion a fait naître les corps de métiers. Ces corporations vont
décider que tout membre doit payer une cotisation. Au sein de ces corporations, on va parler de la
règlementation des métiers, de la difficulté des métiers et des membres de ces corporations. Un
fonctionnement solidaire va se constituer. C’est un système d’entraide qui va permettre la survie de
l’ensemble des membres de la corporation. Ces corporations vont disparaître avec la loi Le Chapelier.
Elles vont renaître au XIXème siècle au travers des sociétés de recours mutuel, qui vont se fédérer et
faire naître la mutualité française et le syndicalisme.
A cette période médiévale, une étape est franchie dans la protection des laïques. Les laïques protègent
les membres des corps de métiers pour répondre à la charité et pour protéger la corporation en tant que
telle. C’est un pas de plus vers la sécularisation de l’assistance. On va voir également apparaître les
hôpitaux.
B) L’assistance hospitalière
C’est un endroit qui pratique l’hospitalité. Cette hospitalité est offerte dans un lieu/dans un bâtiment
aux pauvres, aux malheureux, aux malades, aux enfants, etc. C’est-à-dire tout ceux qui n’ont aucune
ressource leur permettant de subvenir à leurs besoins. L’hôpital est donc un lieu d’accueil qui permet
d’éviter que certains ne meurent. On apporte aussi un soutien spirituel à ces pauvres, en offrant des
prières par exemple. Dès le VIème/VIIème, on voit apparaître des petites baraques à côté des églises.
Au XIIème siècle, avec les villes, on va assister à une évolution de cette question. Dans les villes, on
est confronté à une difficulté majeure qui devient un véritable fléau. D’abord, les villes accueillent et
attirent la pauvreté. Mais, évidemment, c’est aussi un espace où il y a beaucoup de populations réunies
au même endroit. Les villes attirent la misère et vont être un espace de propagation de la maladie. Les
villes vont prendre conscience que si elle ne peuvent pas lutter contre la peste il faut au moins qu’elles
luttent contre la lèpre. Elles vont utiliser ce modèle d’hospitalité pour gérer la lèpre.
1. Les léproseries
L’idée est de mettre les personnes malades dans un même espace. Ces espaces s’appellent les
léproseries. L’objectif de ces léproseries est double. Le premier objectif est la spiritualité, c’est-à-dire
répondre au commandement de Dieu. Le deuxième objectif est un objectif sanitaire, c’est-à-dire qu’on
écarte les malades du reste de la société. Il n’y a pas uniquement une destination spirituelle et
religieuse, il y a une destination sanitaire et d’ordre public. Ces léproseries étaient construites à
l’extérieur de la ville et étaient peintes en rouge. D’abord, il fallait diagnostiquer la lèpre. Pour vérifier
qu’une personne était porteuse ou non de la lèpre on constituait une commission d’experts composée
de lépreux. Les premiers symptômes étaient des taches sous la peau, puis des morceaux qui tombaient.
Ceux qui étaient atteints de la lèpre étaient conduits jusqu’à la léproserie. Il était primordial qu’il ne
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ressortent pas de la léproserie. Une tombe était creusée, les lépreux étaient accompagnés de personnes
saines, de leur famille et devaient descendre dans la tombe. Ils en sortaient grâce aux lépreux. Cela
permettait de faire comprendre aux lépreux qui n’en sortiraient jamais, et de faire comprendre aux
proches que s’ils n’étaient pas morts tout de suite ils allaient mourir. Les léproseries sont des petites
maisons avec des jardins. Ces lépreux s’organisent comme une microsociété et on est à nouveau dans
un processus de charité. Des personnes investies dans leur foi qui ne sont pas atteintes de la lèpre
viennent donner leur vie aux lépreux pour les accompagner avec leur spiritualité (chanoines). C’est un
don de soi. On est dans de la sécularisation de la protection sociale. C’est un objet laïque, mais qui
concerne bien sûr sa part de religieux.
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A) L’interventionnisme royal en matière hospitalière : l’hôpital au service de l’Etat
L’objectif de la monarchie est cette reconquête d’autorité. Dans ce processus, le roi va utiliser tout ce
qu’il peut pour reconquérir son autorité, notamment les hôpitaux.
c. La contre-offensive de l’Eglise
Le roi contrarie une Eglise qui se considère comme seule détentrice de cette mission. Ce combat mène
dans le cadre d’une vaste réflexion engagée par les catholiques. Au XVIème siècle, un évènement
majeur est organisé par la papauté : le concile de Trente. Cette énorme réunion va durer plusieurs
années. Ce concile va ouvrir une énorme session qui va concerner la question hospitalière.
L’Eglise catholique va se repositionner. Pour marquer que c’est l’Eglise catholique qui contrôle la
mission hospitalière, elle va marquer un point en expliquant que si les structures hospitalières ne sont
pas remplies par leurs destinataires, les salles peuvent être ouvertes à d’autres bénéficiaires.
Pendant ce concile, l’Eglise va dire aussi que le roi a bien fait de relever les dysfonctionnements dans
les hôpitaux, ces dysfonctionnements existent et elle va les censurer. Elle va aussi dire qu’un mandat
de 3 ans c’est bien pour un administrateur. A la fin, le concile de Trente explique que le roi a raison sur
tout, mais que la seule autorité pour exercer ce contrôle, c’est l’évêque.
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La monarchie fait deux pas en arrière à cause du concile de Trente, mais pour mieux avancer par la
suite.
2. L’hôpital au service des politiques royales
Les catholiques vont gagner la guerre de religion grâce à Henri IV, protestant qui renie sa confession et
qui va signer l’édit de Nantes. Henri IV ramène la paix et va être plébiscité par beaucoup de puissants
du royaume. Lorsqu’Henri IV signe l’édit de Nantes, il apparaît comme le seul comme capable de
ramener la paix. Une très importante doctrine va naître de ce contexte. Henri IV apparaît comme un
homme providentiel, et il importe qu’un homme providentiel détienne la totalité des pouvoirs : c’est
l’absolutisme. Henri IV, alors qu’il exerce le pouvoir absolu, va se rappeler de la question hospitalière.
En effet, il n’est pas question qu’il souffre des pouvoirs intermédiaires. Il va faire en sorte de maîtriser
toutes les institutions pour éliminer ces pouvoirs intermédiaires. Parmi ces institutions, il y a l’hôpital.
Il va créer, pour le contrôle des hôpitaux, une chambre de la charité chrétienne. Après des guerres de
religion, les hôpitaux sont dans un piteux état. Il y a notamment 2 types d’hôpitaux qui ne fonctionnent
pas du tout. Une structure hospitalière n’est plus du tout adaptée à la situation au début du XVIIème
siècle : ce sont les léproseries. Henri IV considère que des structures hospitalières sont désaffectées. Il
importe pour Henri IV de trouver une utilité à ces structures. Pendant les guerres de religion, la
monarchie s’est dotée d’une armée royale qui compte 150 000 soldats. Cette armée royale a été créée à
la fin du XVIème siècle. Mais, ces hommes vieillissent, sont blessés, invalides de guerre. Henri IV
rencontre donc un problème : il ne peut pas abandonner ces hommes, sinon son armée se retourne
contre lui. Henri IV va décider que l’hôpital est là pour répondre au commandement de Dieu, répandre
la charité, apporter des soins, répondre au problème militaire du roi. Henri IV va inventer un hôpital au
service des besoins de l’Etat. Il va attribuer ces structures hospitalières aux besoins des militaires. Il va
accompagner ces soldats et l’hôpital entre au service de l’Etat. L’hôpital est d’abord récupéré par la
monarchie et devient un instrument qui répond aux besoins de l’Etat.
Henri IV est assassiné en 1610 par Ravaillac et Louis XIII lui succède. Il ne va rien faire en matière
hospitalière. Louis XIV, quant à lui, a des projets pour la France. Son maître mot c’est l’ordre. Il est
voué à l’ordre et entend que son royaume ne subisse plus les atteintes des désordres. Il a pour objectif
de restaurer l’ordre et va employer de nombreux instruments, créer un code de procédure criminelle,
recruter des magistrats… Parmi les instruments pour assurer l’ordre public, Louis XIV va utiliser
l’hôpital.
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d’abord, il va émettre une législation qui interdit la mendicité et le vagabondage. Et si ces individus ne
respectent pas cette interdiction et mendient, Louis XIV va les réprimer, les enfermer (répression,
ordre public). Attention, comme il doit aussi respecter la charité et les membres souffrant du Christ, il
va les enfermer dans des hôpitaux, où ces mendiants seront logés et nourris. Louis XIV invente une
politique hybride de répression et d’assistance. Cette politique s’appelle la politique du grand
renfermement. Les hôpitaux qui vont être destinés à cette politique vont être appelés les hôpitaux
généraux. On enferme les pauvres, tout en leur apportant secours. Louis XIV va créer 180 hôpitaux
généraux sur le royaume. Ces hôpitaux généraux sont financés par des dons et par des legs et par une
taxe. Louis XIV participe au financement. Toute l’administration est sous le contrôle du roi. Les
administrateurs doivent gérer l’hôpital, les revenus, les arrestations, la libération et l’ordre au sein de
ces hôpitaux généraux. Bien évidemment, aucuns soins médicaux ne sont apportés dans ces hôpitaux.
Il n’y a pas de soignants, hormis un chirurgien qui rasait la tête des individus pour éviter les parasites.
Louis XIV est très attaché à l’ordre public, mais il est aussi très attaché au développement économique
du royaume.
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soldats. Il va avoir connaissance de ces milliers de petits hôpitaux, où il ne se passe rien, mais qui ont
des terres et des revenus. Il faut 20 ans à Louvois pour réussir à constituer un dossier avec tous les
livres de recettes de tous ces petits hôpitaux. Une fois qu’il réussit ça, l’objectif est que cette somme
serve à créer un hôtel des invalides pour les soldats. Or, ces dons et ces legs étaient alloués aux
pauvres et à l’accueil des pauvres. Ils n’étaient pas alloués aux soldats. Louvois va utiliser un petit
stratagème juridique et va dire que ces dons et legs sont alloués aux pauvres et que pour les gérer il va
les attribuer à un ordre qui est l’ordre de Saint-Lazare. Cet ordre a pour mission l’hospitalité. En même
temps, il va fondre dans cet ordre de Saint-Lazare un ordre dédié au soldat (ordre du Mont-Carmel).
Ces ordres ont donc un budget et une double destination : l’hospitalité et les soldats. Louvois peut
créer son hôtel des invalides, mais il va mourir. Louis XIV va observer la réalisation de Louvois et va
dire qu’il faut régler le problème des soldats, débloquer des fonds, mais réalise que ce travail
considérable créé par Louvois va permettre pour créer une politique de santé indispensable au
développement économique du pays. Plutôt que de donner ces sommes aux soldats, il va les donner
aux gros hôpitaux des villes. En échange, ces gros hôpitaux s’engagent à accueillir les malades de tous
ces petits villages. Louis XIV a engagé un processus de structuration de la santé. Il va créer une
administration hospitalière uniforme. Chaque hôpital va disposer d’une même forme d’administration.
Cela est nécessaire parce que Louis XIV a besoin de contrôler à minima. Il est possible dès lors de
vérifier que la santé publique est réalisée correctement.
Chapitre 1 :
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La question sociale est l’aboutissement d’une réflexion des lumières. Les penseurs des lumières ont
réfléchi à la question sociale et vont apporter leur réflexion aux révolutionnaires. Il y a notamment
Montesquieu, qui explique que l’Etat à ses citoyens la subsistance, le vêtement et un genre de vie qui
ne soit pas contraire à sa santé. Rousseau dit pareil et parle presque de responsabilité parentale. Il dit
que la patrie doit être la mère des citoyens. A côté de cette pensée des lumières, des acteurs de la vie
collective s’en emparent. Par exemple, deux contrôleurs généraux des finances (Turgot et Necker). Ces
deux contrôleurs des finances vont faire écho à la pensée des lumières sur la question sociale. Turgot
va dire que c’est un devoir des autorités que de s’occuper et de se préoccuper de ceux qui souffrent.
Necker va plus loin et dit que oui, l’Etat a cette responsabilité et doit s’occuper des hommes qui
souffrent, mais il doit aussi anticiper et tenter d’éviter que ces hommes tombent dans la souffrance.
Necker introduit un concept essentiel en matière de protection sociale. Il ne s’agit pas d’intervenir
lorsque le mal existe, mais le prévenir. Necker introduit l’idée même de la prévention de la souffrance.
Cette prévention doit permettre et est un enjeu majeur pour protéger l’indépendance des bénéficiaires.
Un homme a même conçu un plan de prévention et de prévoyance. C’est un philanthrope. Cet homme
va proposer les clés de la prévention : c’est Chamousset. Il imagine en matière de prévoyance et de
prévention des maisons d’associations. Il faut que les individus soient membres de ces maisons
d’associations, qu’il paient des cotisations en fonction de leurs revenus (principe de solidarité, et
également d’équité), et qu’en retour ces maisons d’associations les protège tous de la même manière
(principe de solidarité, et également d’égalité). On a une pensée, un modèle de mise en pratique qui va
permettre à la Révolution française, et aux députés des assemblées notamment de traduire cette pensée
en principe. Des députés s’emparent de cette réflexion et les transforme en principes de droit public. Il
importe que l’Etat assume et accompagne les populations. L’Etat est responsable de ces populations
qui souffrent parce qu’il doit assurer l’équilibre social, l’équilibre économique, et bien entendu l’ordre
public. Les députés souhaitent que cela soit inscrit dans la Constitution. Lambert, Malouet, Laroche-
Foucault sont des députés révolutionnaires qui veulent que la responsabilité de l’Etat vis-à-vis de sa
population, et donc que la protection sociale comme responsabilité de l’Etat soit inscrite dans la
Constitution. Les montagnards et Robespierre vont l’inscrire dans leur Constitution de 1794. La
Constitution porte un article 21 qui dit que la société et l’Etat doit subsistance aux citoyens
malheureux.
§2. Grande pauvreté et multiplication des doctrines sociales dans le monde nouveau du XIXème
siècle
A) L’apparition du paupérisme
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La configuration sociale du pays va être modifiée. Il va y avoir des déplacements de populations qui
vont provoquer un certain nombre de ruptures. Pour cette raison, on va voir apparaître une nouvelle
pauvreté. On a une population à 95% rurale et on va découvrir une population urbaine. Cette nouvelle
population est dite ouvrière. Qui dit transformation de société dit transformation de pauvreté. On avait
une population rurale qui comptait une pauvreté rurale. Cette pauvreté rurale était très nombreuse. En
moyenne, 20% de la population rurale appartenait à la population indigente. Avec cette nouvelle
population qui arrive en périphérie des villes, il y a un accès au travail. Le nombre d’indigents par
rapport à la population rurale est moins nombreux, mais extrêmement au-dessous du seuil de pauvreté.
Il y a un certain nombre de raisons au fait que la pauvreté rurale n’était jamais le gouffre, tandis que la
pauvreté industrielle fait naître le paupérisme. Il y a tout d’abord des raisons attachées au
fonctionnement du monde rural. Il existait un certain nombre de chemins et de solutions qui permettait
de ne pas sombrer totalement dans la misère et qui étaient attachés à un mode de vie.
En premier lieu, ce qui permettait de ne pas sombrer dans la misère, c’étaient les méthodes d’emploi.
Les ouvriers agricoles étaient des journaliers employés la journée. Il y avait une population fragile qui
un jour travaillait et le lendemain ne travaillait pas. Un usage communautaire voulait qu’il y ait un
roulement dans l’emploi. Cela permettait de répartir cette pauvreté.
Ensuite, d’autres usages communautaires existaient pour que cette population fragile puisse avoir
quelques ressources. Le glanage consistait à toujours laisser au sol une petite partie des récoltes pour
que les plus pauvres viennent les récupérer. Il y avait la veine pâture, où des propriétaires de terres
autorisaient cette population fragile à avoir une chèvre, par exemple. Il y avait toute une organisation
ancienne, spontanée veillant à ce que toute une population ne sombre pas en même temps.
Dès lors qu’une population se déplace pour trouver un métier industriel, il n’y a plus ces usages
communautaires. Il y a la barrière de la langue. C’est une population analphabète. Cette population
doit trouver les moyens de s’en sortir, un emploi. Pour entrer dans une usine, il faut présenter un livret
de travail qui donne la preuve de ce que l’on sait faire. Or, on a des journaliers qui doivent entrer dans
une usine avec un livret de travail rempli par les employeurs précédents. Une partie de cette
population va traverser son isolement total, le fait qu’il soit analphabète et qu’il ne puisse pas
communiquer. Cependant, il y en a qui ne vont pas y parvenir. Ils n’ont aucun espace de secours,
aucun lieu de refuge, aucun interlocuteur. Cette population va entrer dans la petite débrouille, et va
pratiquer des petits métiers. Ils vont être porteurs d’eau, chiffonniers, ramasseurs de crottes. Il y avait
également des côtiers, qui étaient des hommes qui se mettaient en bas d’une rue pentue et
aidaient/poussaient les chariots. Cette population tombe dans le paupérisme. Ces petits boulots ne
permettent pas d’avoir un logement, de se nourrir. Ceux qui occupent ces petits boulots ne sont pas
absorbés dans l’industrie, par l’économie et ne possèdent rien. Ils n’ont pas de revenus, de maison, de
propriétés, et certains sont dans des conditions aggravées parce que père ou mère isolé, veuf ou veuve.
Les enfants sont très nombreux à vivre dans ce monde souterrain. A Paris, on compte 200 000 enfants
des rues à la fin du XIXème siècle. Ils logent dans la rue et on les appelle déjà SDF. Commence la
pratique de dormir sous les ponts. Ils vont trouver parfois une grange où ils vont se faire sortir au lever
du soleil par le propriétaire, parfois s’installer dans un café où ils vont être réveillés pour consommer
toutes les heures. Parfois, des marchands de sommeil vont créer une pièce pour une nuit où il vont
entasser des personnes (demandent tout ce que la personne a gagné le même jour) : ce sont les niches à
rats, garnis. Cette population est mal nourrie, totalement sous-alimentée. Ils mangent les arlos, qui sont
les poubelles payantes.
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maladies pulmonaires, des fièvres, le typhus… Bien évidemment, avant qu’ils ne meurent, sont
profondément et définitivement exclus. On les assimile à des criminels. Même des penseurs socialistes
du XIXème lient et associent ce paupérisme à la criminalité. Pour eux, il est impossible qu’il y ait une
distinction entre ce monde et la criminalité. Cette population misérable vit dans la violence
quotidienne.
Pour résumer, au XIXème on a ces misérables. Comment la population l’appréhende-t-elle ? Elle
craint la contagion, les vols, pour notre propriété, pour notre moralité : ils ne peuvent développer
qu’un monde immoral, ils ont des mœurs immorales. On craint que leur seule vie soit attentatoire aux
bonnes mœurs, qu’ils se greffent aux socialistes. On leur reproche de ne pas participer à l’effort
collectif pour enrichir la France. On les nommes la végétation immonde.
2. La solution catholique
Les catholiques ont plusieurs options. Certains pensent que pour combattre le paupérisme il faut
pratiquer la charité traditionnelle. Pour d’autres, il faut que l’Etat organise la charité catholique. Un
autre pense préconise que l’Etat verse, par respect des préceptes catholiques, un salaire minimum.
D’autres considèrent que la charité doit s’imposer au patronat : c’est le patronat qui doit organiser la
charité traditionnelle en direction de ses salariés. Egalement, le Pape Léon XIII va considérer qu’il
faut généraliser et organiser la redistribution du superflu. Il préconise le collectivisme, c’est-à-dire que
tout le monde a la même chose.
5. Le solidarisme = solution
Le solidarisme refuse le libéralisme excessif. Pour lui, cela ne peut pas être une solution parce qu’il
indique que c’est de l’individualisme égoïste. Le solidarisme rejette le catholicisme excessif comme
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unique solution parce que ce n’est qu’une impulsion donnée. Le solidarisme refuse aussi le socialisme
comme unique solution parce qu’il déresponsabiliserait les hommes en ne s’en remettant qu’à l’Etat.
Le solidarisme, en fait, c’est employer l’ensemble de ces solutions (hormis le droit de nature). Celui
qui porte cette idée est Durkheim. Pour lui, il faut que l’Etat coordonne la protection sociale et que des
associations professionnelles participent à la distribution. Pour le solidarisme, l’Etat coordonne et des
intermédiaires réalisent. Léon Bourgeois va venir graver ça dans le marbre. Il est immédiatement le
docteur de notre protection sociale actuelle. Il considère que cette protection sociale est une dette que
chaque individu doit aux autres et que le garant du paiement de cette dette doit être l’Etat. C’est une
dette parce que tous bénéficient de la vie collective et qu’il y a un dû qui responsabilise vis-à-vis des
autres. D’une certaine manière, il faut donner ce que l’on reçoit. Tout cela avec un garant qui est
l’Etat : c’est le principe sur lequel repose notre législation sociale. Il va falloir attendre 1898 pour une
première législation. Il va ensuite falloir attendre le modèle allemand sur les assurances sociales pour
qu’une loi sur les assurances sociales soit adoptée.
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