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Author(s): E. Amélineau
Source: Revue de l'histoire des religions , 1905, Vol. 51 (1905), pp. 335-360
Published by: Association de la Revue de l’histoire des religions
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religions
rencontrés le capitaine Gallieni; ils venaient d'autres pays situés plus à l'Est,
et leurs croyances ont voyagé avec eux.
1) Gallieni : Voyage au Soudan français, 1879-1881, p. 32-33.
2) Jd., p. 412.
les serpents; il n'est pas pour ainsi dire de case qui ne ren
ferme quelque reptile, un python le plus souvent. Ces ani
maux, nourris de lait, sont si familiers qu'ils obéissent à la
voix de la maîtresse du logis. Comme les Dinkas pratiquent
la polygamie, cette maîtresse est la première femme épousée
dans le cas où il se trouva plusieurs femmes*. » Pas plus que
dans les exemples précédents, l'auteur n'a l'idée de totem, et
il semble bien par les soins attentifs qu'on rend au boa, par
le choix de la première femme pour le servir et par sa pré
sence dans les cases, que nous ayons ici un serpent dont le
rôle protecteur est bien accusé, et ce rôle protecteur laisse
supposer le rôle primitif de totem dont il n'est que l'évolution
finale.
Ce passage du totémisme primitif à une protection qui
n'est qu'une des phases de l'évolution du totémisme est en
core mieux marqué par un fait queje trouve dans le récit de
l'explorateur Cameron. Il se trouvait à Hissinéné, village de
l'Ougounda, à l'est de l'Ougara et du lac Tanganyika, lorsqu'il
écrit dans son journal : « Il y a ici une curieuse superstition
à l'égard des serpents, au moins de ceux de grande espèce.
L'un de mes hommes vint en courant me dire qu'il y avait
un gros serpent dans une case. Naturellement, je pris mon
fusil avec l'intention de tirer la bête; mais les indigènes ne
voulurent pas permettre que le reptile — un boa de dix pieds
de long — fût blessé. Ils se contentèrent de le pousser dou
cement hors du village avec de grandes baguettes. Je de
mandai la raison de ce traitement si doux; il me fut ré
pondu que c'était un pépô, c'est-à-dire un esprit, et que si on
l'irritait il arriverait malheur au village». » Ici la protection
ne porte plus sur une famille, mais sur un village tout entier,
et le serpent est devenu un esprit dans lequel, sans doute,
réside l'âme de quelque ancêtre, comme j'aurai plus loin
II
Í) C'est le nom que l'on donne au ver ou au serpent en qui est passée l'âme
du mort.
2) Sorte de linceul.
3) Van Gennep : Tabou et Totémisme à Madagascur, p. 278. Il est bien pro
bable que si l'on cherchait bien on trouverait ces mêmes idées dans le continent
africain,
l'objet qu'il désigne. Cette vipère, l'un des plus beaux animaux
de la faune égyptienne, tant elle présente de couleurs variées
qui chatoient au soleil d'Egypte, entre pour une unité dans
les différents et nombreux titres qui forment ce qu'on appelle
le protocole des Pharaons égyptiens. Tous ces titres, sauf
celui de Fils de Râ entré relativement tard dans ce proto
cole puisqu'on ne le trouve pas avant la fin de la IIIe dynas
tie, étaient pris de la nature animale ou végétale : taureau,
épervier, roseau, abeille, vautour et vipère. Ces titres à
l'origine doivent avoir exprimé des totems différents que le
Pharaon aura revêtus en sa personne après avoir vaincu
ceux auxquels ils appartenaient en propre. Le capitaine
Binger a réuni à la fin de son ouvrage les noms des tribus
qui peuplent la boucle du Niger avec ce qu'il nomme leurs
tennés c'est-à-dire leurs totemsOn ν trouverait facile
ment de quoi composer un protocole semblable à celui des
Pharaons de l'Égypte pour le prince qui aurait conquis toutes
ces tribus. Je regarde donc ces divers titres comme des
totems, car, si l'on n'admet pas cette explication originelle, il
me semble qu'on ne pourra jamais arriver à expliquer suffi
samment les raisons qui ont fait choisir ces appellations si
curieuses et relativement si primitives données aux Pharaons,
tandis qu'au contraire tout s'explique aisément si l'on admet
l'appellation totémique. Or, comme on vient de le voir,
parmi les titres donnés au souverain de la vallée du Nil, se
trouve celui de vipère, et, comme dans tous ces titres, ceux
qui regardent le Midi précèdent ceux qui concernent le Nord,
on en a conclu avec raison, ce me semble, que la vipère
urseus représentait la Basse-Égypte, comme le vautour, avec
lequel elle est unie dans le protocole, représente la Haute
Égypte. C'est dire que l'une des tribus totémiques établies
dans la vallée du Nil, sans doute l'une des plus connues
dans la vallée du Nil, avait la vipère comme totem et s'était
avancée dès la plus haute antiquité jusque dans les régions
1) Clément d'Alexandrie : Pœdagogus, lib. lit, ch. 11, dans la Patr. grase, de
Migne, tom. VIII, col. 560.
2) C'est ce prêtre qui conduisait la cérémonie.
3) M. à m. : qui repousse les ennemis (allant) vers le roi.
4) Sorte de vêtement dont on usait en cette cérémonie.
cliné et non pas les degrés pour arrive'r sur la plate-forme qui
précède les salles voûtées.
2) M. à mot : vers elle, c'est-à-dire vers la salle du temple.
3) E. de Rougé :,Chestomathie égyptienne, IV, p. 59-61. Ce fascicule a été
publié par M. J. de Rougé, après la mort de son père, d'après les notes laissées
par le défunt. Cf. Mariette : Documents divers, pl. V, 1. 103-106.
4) Chestomathie égyptienne, IV, p. 60.
24
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1) Le mot <—. Ω (¿f\ est déterminé par la vipère, ce qui montre bien
l'identification du serpent avec sa déesse.
2) Même observation.
3) Le sanctuaire de la divine Mère.
4) Le mot est déterminé par la vipère.
5) C'est, je crois, une allusion aux serpents qui se trouvaient à la frise
de certains temples.
6) Mariette : Dendérah, pl. XIV, a et 6. Cf. Lefébure : Rites égyptiens, p. 51
52. Je me suis conformé presque partout à la traduction de ce savant.
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[A suivre.)