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CHAPITRE II: Prescriptions réglementaires

Prescriptions réglementaires

 Principe de béton armé aux états limites,


 Actions et sollicitations,
 Déformation et contrainte de calcul,
 Condition de non fragilité

1. PRINCIPE DE BÉTON ARMÉ AUX ÉTATS LIMITES


1.1. États limites :
On appelle état limite, un état particulier au-delà duquel une structure cesse de remplir
les fonctions pour lesquelles elle a été conçue : (Exemple : résister, porter et transmettre). Des
fonctions qui nécessitent des conditions de stabilité, durabilité et de déformation minimale. On
distingue deux catégories d’état limite :
1.2. Les états limites ultimes (ELU) :
Ce sont des états dont le dépassement entrainerait la ruine de l’ouvrage. Ils correspondent à
la valeur maximale de la capacité portante sans risque d’instabilité. Ils correspondent à la
limite :
 Soit de l'équilibre statique (ELUES) (Exemple: non renversement de la structure, poutres
avec consoles sur des appareils d’appuis) ;
 Soit de la résistance de l'un des matériaux (ELUR) (Exemple: non rupture par
écrasement du béton) ;
 Soit de la stabilité de forme (ELUSF) (Exemple: non flambement d’un poteau)

1.3. Les états limites de service (E.L.S) ou d’utilisation:


Les États Limites de Service (E.L.S.) correspondent à des conditions au-delà desquelles les
exigences d'aptitude au service spécifiées pour une structure ou un élément structural ne sont
plus satisfaites. Ces exigences concernent le fonctionnement de la structure ou des éléments
structuraux en utilisation normale, le confort des personnes, l'aspect de la construction. Leur
dépassement peut entraîner des dommages à la structure mais pas sa ruine.
Ils correspondent à :
 La valeur limite de compression du béton ;
 La valeur limite de l’ouverture des fissures ;
 La valeur limite des déformations acceptables pour les éléments de la construction
(bonne tenue de revêtements, des cloisons et des plafonds, limitation de flèche
ex :𝑓 < 𝐿/500 avec L : longueur de l’élément).

2. ACTIONS ET SOLLICITATIONS
 Notations
On désigne par :
Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables,
Gmin : ensemble des actions permanentes favorables,
Qi : action variable de base (valeur caractéristique, Ψ = 1),
Qi : action variable d'accompagnement (i>l) :
FA : action accidentelle.

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2.1. Les actions


2.1.1. Définitions et Généralités :
Les actions sont des forces et couples dus aux charges appliquées à une structure
(permanentes, climatiques, d'exploitation, sismiques, etc.). Et aux déformations imposées à
celle-ci (variation de température, retrait, tassement d'appui etc.).
Pour l'application de ce qui suit, On distingue trois types d'actions:
a) Les actions permanentes, notées G : dont l'intensité est constante ou très peu variable dans
le temps, ou varie toujours dans le même sens en tendant vers une limite.
Les actions variables, notées Q (Charges d'exploitation, charges climatiques (neige et
vent)): dont l'intensité varie fréquemment et de façon importante dans le temps.
 La valeur nominale de l'action considérée désignée par Qi,
 La valeur de combinaison Ψ0i.Qi,
 La valeur fréquente Ψli .Qi
 La valeur quasi-permanente Ψ2i.Qi
Les coefficients Ψ0, Ψ1 et Ψ 2 sont fixés par les textes réglementaires.
T : variations uniformes de la température,
b) Les actions accidentelles notées FA : provenant de phénomènes rares (séismes, chocs...).
Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal, c'est-a-dire connu dès le
départ ou donné par des textes réglementaires ou contractuels.

2.2. Les sollicitations:


Ce sont les efforts normaux et tranchants et les moments fléchissant et de torsions qui sont
calculés à partir des actions en utilisant les procédés de la RDM.

2.1. Les combinaisons d'actions :


Pour déterminer les sollicitations, on utilise les combinaisons d'actions proposées par le CBA.
(Règles de conception et de calcul des structures en béton armé C.B.A. 9 3)
2.1.1. Principes et méthodes de justification :
Les justifications font intervenir :
1. Les valeurs représentatives des actions ;
2. Les combinaisons d’actions spécifiques aux états limites considérés, pour obtenir les
sollicitations les plus défavorables. Pour cela pour chaque état limite donné, chaque
action est multipliée par un coefficient 𝛾𝑄 fonction de l’action envisagée.
Vis-à-vis de l’état limite ultime (ELU) on distingue :
a. Les combinaisons d’actions fondamentales : elles comprennent :
 Soit les actions permanentes seules,
 Soit un ensemble formé par les actions permanentes, une action variable dite
« de base » avec sa valeur caractéristique et s’il ya lieu une ou plusieurs
actions dite « d’accompagnement » avec leur valeur de combinaison.
b. Les combinaisons accidentelles : elles comprennent : les actions permanentes, une
action accidentelle et s’il ya lieu une ou plusieurs actions d’accompagnement avec
leurs valeurs fréquentes ou quasi-permanentes.

Vis-à-vis de l’état limite de service (ELS) on distingue :


a. Les combinaisons rares : avec une action permanente, une action variable de base
avec sa valeur caractéristique et s’il y a lieu une ou plusieurs actions
d’accompagnement avec leurs valeurs de combinaison.
b. Les combinaisons fréquentes : avec les actions permanentes, une action variable de
base avec sa valeur fréquente et s’il y a lieu d’autres actions avec leurs valeurs
quasi-permanentes.

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3. La résistance caractéristique de l’acier fe et du béton fc28


4. Les coefficients de sécurité 𝛾𝑠 et 𝛾𝑏 : ces coefficients appliqués aux résistances
caractéristiques des matériaux permettant d’obtenir la valeur à faire inférieure pour la
détermination de la sollicitation résistante de calcul. Nous aurons donc pour
𝑓 𝑓
résistance de calcul 𝛾𝑒 pour l’acier et 𝛾𝑐28 pour le béton.
𝑠 𝑏
Les coefficients 𝛾𝑠 et 𝛾𝑏 dépendent des situations :
𝛾𝑠 = 1.15 Pour le cas courant (situation fondamentale).
𝛾𝑠= 1.00 Pour les combinaisons accidentelles.
𝛾𝑏 = 1.50 Pour le cas général (situation fondamentale).
𝛾𝑏= 1.15 Pour les combinaisons accidentelles.

2.1.2. Combinaisons d'actions fondamentales pour bâtiments :


2.1.2.1. États limites ultimes de résistance (ELUR) :
A. Cas général :

Gmax → actions permanentes défavorables.


G
Gmin → actions permanentes favorables.

Q1 → actions variables de bases, qui peut etre :


- Soit la charge d’exploitation QB
Q - Soit le vent W
- Soit la neige Sn
Qi → actions variables d'accompagnement

1.35Gmax ou Gmin+1.5QB+(0 ou 0.8T)


1.35Gmax ou Gmin+1.5QB+W+(0 ou 0.8T) QB : Action de base
1.35Gmax ou Gmin+1.5QB+Sn+(0 ou 0.8T)
1.35Gmax ou Gmin+1.5QB+(W+ Sn)+ (0 ou 0.8T)

1.35Gmax ou Gmin+1.5W+(0 ou 0.8T)


1.35Gmax ou Gmin+1.5W+QB+(0 ou 0.8T) W : Action de base (W : Wind=Vent)
1.35Gmax ou Gmin+1.5W+Sn+(0 ou 0.8T)

1.35Gmax ou Gmin+1.5 Sn +QB+(0 ou 0.8T)


1.35Gmax ou Gmin+1.5 Sn +W+(0 ou 0.8T) Sn : Action de base (Sn : Snow=La neige)
1.35Gmax ou Gmin+1.5QB+Sn+(0 ou 0.8T)

1.35Gmax ou Gmin+1.35T+W+ QB

B. Cas particulier des bâtiments avec G et QB


Les seules combinaisons à considérer à l’ELUR sont :
1.35G+1.5QB
1.35G (travée déchargée)
G+1.5QB
G (travée déchargée)

2.1.2.2. États limites ultimes de service (ELS) :


A. Cas général :

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Gmax ou Gmin+QB
Gmax ou Gmin+QB+0.77W QB : Action de base
Gmax ou Gmin+QB+0.77Sn

Gmax ou Gmin+W
Gmax ou Gmin+W+(0.77QB+ou 0.90QB) W : Action de base

Gmax ou Gmin+Sn
Gmax ou Gmin+Sn +(0.77QB+ou 0.90QB) Sn : Action de base

B. Pour les bâtiments courants : (G et QB) G +QB et G (travée déchargée).

2.1.2.3. Situations accidentelles :


Dans le cas de l’Algérie elles sont définies par le règlement parasismique algérien
(RPA99/version 2003). L’action sismique est considérée comme une action accidentelle au
sens de la philosophe de calcul aux États Limites.
Les combinaisons d’actions à considérer pour la détermination des sollicitations et des
déformations de calcul sont :
Pour les poutres et les planchers :
• G + Q ±E
• 0.8 G ± E
Pour Les poteaux :
• G + Q + 1.2E
G : charges permanentes
Q : charges d’exploitation non pondérées
E : action du séisme représentée par ses composantes horizontales
2.1.2.4. Remarques :
Dans le cas le plus courant, l'unique combinaison d'actions à considérer pour les fondations et
les poteaux est: 1,35. G + 1,5. Q.
 Pour le cas des planchers (poutres ou dalles) :
a. Cas d’une seule travée sans porte-à-faux :
* La combinaison à considérer aux états limites E.L.U.R. est : 1,35.G + 1,5.Q.
* La combinaison à considérer aux états limites E.L.S. est : G + Q
b. Cas d'une poutre reposant sur deux appuis, prolongée par un porte-à-faux
b.1 Aux états limites E.L.U.R.

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Selon le (BAEL) la 4ème combinaison est prise en considération pour la justification de


l'équilibre statique mais avec 0,9G au lieu de G dans la travée adjacente au porte-à-faux.
b.2 Aux états limites E.L.S.

2.1.3. Conduite de justification :


La démarche est la suivante :
1- Faire l’inventaire des actions et distinguer les actions permanentes et les actions
variables ainsi que celles accidentelles.
2- Déterminer leurs intensités :
a. Les actions permanentes selon les volumes et les masses volumiques etc.
b. Les actions variables selon les textes et les normes
c. Les actions accidentelles selon les règlements spécifiques
3- Calculer les efforts engendrés par les actions selon les méthodes de calcul
4- Combiner les efforts pour calculer les sollicitations les plus défavorables de calcul
selon l’ELU et l’ELS
5- Justifier pour chaque état.

3. DÉFORMATION ET CONTRAINTE DE CALCUL


3.1. Hypothèse de calcul :
 Conservation des sections :
Hypothèse de Navier-Bernoulli: les sections planes et droites (normales à la ligne moyenne
avant) avant déformation, restent planes et droites après déformation ;
 Non intervention du béton tendu :
La résistance à la traction du béton est négligée;
 Il n'y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton (les déformations sont les
mêmes pour les deux matériaux béton et acier);
 Les diagrammes déformations-contraintes sont définis par :
- Le béton en compression
- L’acier en compression et en traction
 Les positions que peut prendre le diagramme des déformations d'une section droite passent
au moins par l'un des trois pivots définis par la figure 4 « Règle des trois pivots » ;
 Les déformations des sections sont limitées pour l'allongement unitaire de l'acier à 10 ‰,
pour le raccourcissement unitaire du béton à 3,5 ‰ en flexion et 2 ‰ en compression
simple ;

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 Le diagramme déformations-contraintes du béton est défini au paragraphe 4.2. ;


 Le diagramme déformations-contraintes de l’acier est défini au paragraphe 4.3.

3.2. Diagramme déformations-contraintes du béton


En compression pure, le diagramme est constitué par la partie parabolique ci-dessous. Les
déformations relatives étant limitées à 2 ‰.
En compression avec flexion (ou induite par de la flexion), le diagramme qui peut être utilisé
dans tout les cas est le diagramme de calcul dit « parabole-rectangle ». Figure 1
𝜎𝑏𝑐
0.85 𝑓𝑐𝑗
𝑓𝑏𝑢 =
𝛾𝑏.𝜃

Parabole Rectangle

𝜀𝑏𝑐

0 2‰ 3.5‰
Figure 1. : Diagramme de calcul « parabole-rectangle ».
3.2.1. Diagramme rectangulaire
Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée (cas de la flexion simple), on peut à la
place du diagramme : parabole-rectangle, on utilise le diagramme rectangulaire équivalent où
(yu) désigne la distance de l’axe neutre à la fibre la plus comprimée ‘Figure 2);

Figure.2 : Diagrammes déformations-contraintes du béton


- Sur une distance 0.2yu compté a partir de l’axe neutre, la contrainte est nulle.

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0.85 𝑓𝑐𝑗
- Sur la distance restante 0.8yu la contrainte à pour valeur 𝑓𝑏𝑢 = pour les zones
𝛾𝑏.𝜃
comprimées
Où :
γb : coefficient de sécurité
b =1,5 dans le cas général
b =1,15 pour les combinaisons accidentelles
θ : coefficient d’application de la charge
θ = 1 : lorsque la durée probable d'application des charges considérées est supérieure à 24
heures ;
θ = 0,9 : lorsque cette durée est comprise entre 1 heure et 24 heures ;
θ = 0,85 : lorsqu'elle est inferieure à 1 heure.
yu : position de la fibre neutre ;
σbc : contrainte de compression du béton ;
fbu : résistance conventionnelle ultime à la compression ;
εbc : déformation du béton en compression.
fcj : résistance caractéristique du béton en compression à j jour

3.3. Diagramme déformations-contraintes des aciers

Figure 3. : Diagramme déformations-contraintes de l’acier

Pour les ELU, les contraintes de calcul des aciers longitudinaux (σs) sont données en fonction
des déformations (εs) par le diagramme de calcul conventionnellement défini. Ce diagramme
qui est valable pour tous les aciers quelque soit leur mode d’élaboration comporte :
𝑓 𝑓
- De l’origine au point A 𝐴 (𝐸 𝑒𝛾 , 𝛾𝑒 ) une droite d’équation : σs=Es.εs
𝑠 𝑠 𝑠
𝑓
- Du poit A au point B : une horizontale d’origine : 𝛾𝑒
𝑠
Avec :
- fe : Limite d'élasticité garantie;
- γs : Coefficient de sécurité :
* Cas courants: γs = 1,15

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* Combinaisons accidentelles : γs = 1
- Module d'élasticité longitudinale : Es =200 000 MPa

3. 4. Diagramme déformations limites d’une section « Règle des pivots »


En fonction des sollicitations normales, la rupture d’une section en béton armé peut intervenir
soit :
 Par écrasement du béton comprimé ;
 Par épuisement de la résistance de l’armature tendue
Les positions limites que peut prendre le diagramme des déformations sont déterminées à
partir des déformations limites du béton et de l’acier.
Le diagramme des déformations limites de la section, selon la nature de la sollicitation
agissant sur cette section, représenté par une droite est supposé passer par l’un des trois pivots
A, B et C appelés « Pivots » Figure 4.

Figure 4. Diagramme de déformations « Règle des pivots »

 Le point A correspond à un allongement unitaire de 10 ‰ de l’armature tendue ;


 Le point B correspond à un raccourcissement unitaire de 2 ‰ de la fibre de béton
comprimée située à (3/7h) de la fibre comprimée (en effet d’après les triangles
𝑦 3,5−2 3 3
semblables ℎ𝑢 = 3,5 = 7 → 𝑦𝑢 = 7 ℎ
On peut donc distinguer 3 domaines :
1- Domaine 1: Le diagramme passe par le pivot A, il peut occuper les positions
suivantes :
1-a : Cas de la traction simple (εs=10 ‰ ; yu=∞) : le béton est toujours tendue et ne participe
pas à la résistance de la section (Figure 4.1-a.)
1-b : Section entièrement tendue, cas de la flexion composée avec un effort normal de traction
important (εs=10 ‰) pour la fibre la plus tendue et (εs <10 ‰) pour celle moins tendue. Dans
ce cas (yu) est en dehors de la section.
1-c : section partiellement comprimée lorsque le béton n’a pas atteint son raccourcissement
limite 3,5‰, c’est le cas de la flexion simple ou composée (εst=10 ‰ ; εbc <3,5 ‰).
1-d : Cas limite (εst=10 ‰ ; εbc =3,5 ‰). Le diagramme passe par le point A si ( yu≤0,259d)
d: hauteur utile (distance du centre de gravité des aciers à la fibre la plus comprimée).
Après pivotage autour du point A, le diagramme des déformations va pivoter autour du point
B.

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2- Domaine 2: Le diagramme peut occuper les positions suivantes :


1-d : Cas limite ou frontière entre A et B.
2-a : le béton à atteint son raccourcissement limite, mais l’allongement des aciers est inférieur
à 10‰ (εst<10 ‰ ; εbc =3,5 ‰). C’est le cas de la flexion simple ou composée.
2-b : L’allongement des aciers est nul (εst=0 ; εbc =3,5 ‰). Dans ce cas l’axe neutre coïncide
avec le centre de gravité des aciers, les armatures ne sont pas sollicitées.
2-c : Cas limite (εbc =3,5 ‰ pour la fibre de béton la plus comprimée, εbc =2 ‰ pour la fibre
de béton se trouvant à 3/7h de la fibre la plus comprimée, les aciers sont comprimées, l’axe
neutre coïncide avec la limite inférieur de la section). Cas de la flexion simple ou composée ;
section entièrement comprimée.
Le diagramme passe par le point B lorsque : 0,259d ≤ yu ≤ h
Le diagramme va ensuite pivoter autour du point C.
3- Domaine 3 : Le diagramme passe par le point C et la section est entièrement
comprimée, il peut alors occuper les positions :
2-c : Cas limite frontière entre B et C
3-a : Flexion composée avec effort normal de compression important, (yu > h).
3-b : Compression simple : εbc =2 ‰ pour toute les fibres (yu=∞).
Le diagramme passe par le point C si (yu≥ h).

B B
3,5‰

10‰ 10‰ A 10‰ A 10‰


A A

1-a 1-b 1-c 1-d

3,5‰ 3,5‰ B 3,5‰ B

2‰
C

A 10‰
A 10‰

2-b 2-c
2-a

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B 2‰

2‰ C
C

3-a 3-b
3.5. État limite ultime de stabilité de forme
Les éléments en BA soumis à un effort normal de compression (Exemple : poteaux et voiles) doivent
être justifiés vis-à-vis de l’état limite de stabilité de forme. Des règles de calcul simplifiées sont
applicables pour le calcul des poteaux.
3.6. État limite de service vis-à-vis de la durabilité de la structure
Les vérifications à effectuer concernent :
- Un état limite de compression du béton ;
- Un état limite d’ouverture de fissures.
Les combinaisons d’actions à considérer pour cet état sont celles relatives à l’ELS.
3.6.1. Hypothèses de calcul :
 Les sections droites planes avant déformation restent planes après déformation ;
 Pas de glissement relatif entre les armatures et le béton ;
 Le béton tendu est négligé ;
 Les contraintes sont proportionnelles aux déformations : 𝜎𝑏𝑐 = 𝐸𝑏 . 𝜀𝑏𝑐 ; 𝜎𝑠 = 𝐸𝑠 . 𝜀𝑠
 Le coefficient d’équivalence (n) à pour valeur :15.
𝐸
- Par convention (n) correspond au rapport de Es et Eb 𝑛 = 𝐸𝑠 = 15
𝑏
 Les aires des aciers sont comptées pour (n) fois leur surface tout en gardant le même
déplacement.
 L’effort normal de traction des aciers tendus étant égal à l’effort normal de traction
dans la section homogénéisée donc :
𝜎
𝐴𝑠 . 𝜎𝑠𝑡 𝑛. 𝐴𝑠 . 𝑛𝑠𝑡
=
𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑖𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
 La contrainte de l’acier est comptée pour (n) fois celle de la fibre de béton ayant même
position de section :
𝜎 𝜎 𝐸
𝜎𝑠 = 15. 𝜎𝑏 En effet puisque 𝜀𝑏𝑐 = 𝜀𝑠 → 𝐸𝑏𝑐 = 𝐸𝑠 → 𝜎𝑠 = 𝐸𝑠 . 𝜎𝑏𝑐 = 𝑛. 𝜎𝑏𝑐
𝑏 𝑠 𝑏
 Les aires des aciers ne sont pas déduites dans le calcul de l’aire du béton comprimé.

3.6.2. État limite de compression du béton


Dans tout les cas où la section étudiée comporte une partie comprimée, on doit vérifier que
sous la sollicitation de service la plus défavorable, la contrainte maximale du béton
comprimée 𝜎𝑏𝑐 ne dépasse pas ̅̅̅̅
𝜎𝑏𝑐 = 0,6 𝑓𝑐28 ; 𝜎𝑏𝑐 ≤ ̅̅̅̅
𝜎𝑏𝑐 = 0,6 𝑓𝑐28
** Cac particulier
Les poutres rectangulaires soumises à la flexion simple dont les armatures sont Fe E400, il est
admis de ne pas vérifier 𝜎𝑏𝑐 par rapport à ̅̅̅̅
𝜎𝑏𝑐 dans une section donnée si sous sollicitation
ultime :

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𝑦𝑢 𝛾−1 𝑓𝑐𝑗 𝑀𝑢
𝛼𝑢 = ≤ + avec 𝛾 = et fcj en MPa.
𝑑 2 100 𝑀𝑠𝑒𝑟

3.6.3. État limite de fissuration


Les principaux paramètres qui interviennent dans la limitation de l’ouverture des fissures
sont :
- Le pourcentage des armatures tendues ;
- Les diamètres de ces armatures qu’il faut proportionner aux dimensions transversales
des pièces ;
- Leurs répartitions et leur contrainte de traction.
On distingue trois cas :
1- Cas où la fissuration est considérée comme peu préjudiciable ou peu nuisible : pour
limiter la fissuration, il convient dans la mesure du possible de :
 N’utiliser les gros diamètres que dans les pièces épaisses ;
 Éviter les très petits diamètres dans les pièces exposées aux intempéries.
2- Cas où la fissuration est considérée comme préjudiciable. En plus des règles déjà
énoncées en 1, la contrainte de traction des armatures est limitée à :

2
𝜎𝑠𝑡 = 𝑚𝑖𝑛 ( 𝑓𝑒 ; 110√𝜂. 𝑓𝑡𝑗 . ) 𝑒𝑛 𝑀𝑃𝑎
̅̅̅̅
3
Elle concerne les éléments soumis aux intempéries, le diamètre des armatures doit être
≥ 6mm.
3- Cas où la fissuration est considérée comme très préjudiciable, la contrainte de traction
des armatures est limitée à :
1
𝜎𝑠𝑡 = 𝑚𝑖𝑛 ( 𝑓𝑒 ; 90√𝜂. 𝑓𝑡𝑗 . ) 𝑒𝑛 𝑀𝑃𝑎
̅̅̅̅
2
Ce cas concerne les éléments exposés à un milieu agressif ou qui doivent assurer une
étanchéité : (Ø≥8mm).

η: coefficient de fissuration ;
η=1,00 pour les ronds lisses ou T.S.L
η=1,60 pour les aciers HA.

3.6.4. État limite des déformations


Dans le cas des bâtiments courants, la flèche d’une poutre ne doit pas dépasser :
𝑙(𝑐𝑚) 𝑙(𝑐𝑚)
 500 si la portée l ≤ 5 m ; et 0,5 𝑐𝑚 + 1000 si l>500
𝑙(𝑐𝑚)
 Les éléments en console 250 𝑠𝑖 𝑙 ≤ 2𝑚
 Les justifications de la flèche sont à pour présenter lorsque les déformations peuvent
gêner l’utilisation de la construction, le confort des usagers…etc.

4. CONDITION DE NON- FRAGILITÉ (A.4.2.1) CBA93


"Par définition est considérée comme non fragile, une section tendue ou fléchie telle que la
sollicitation provoquant la fissuration du béton dans le plan de la section considérée entraîne
dans les aciers une contrainte au plus égale à leur limite d'élasticité garantie".
Dans ce cas, une section minimum d'armatures longitudinales est imposée selon le règlement.
Cette section doit équilibrer la sollicitation de fissuration du béton non armé.
Pour des pièces soumises à la traction simple, la condition de non-fragilité est s'exprimée par
la condition suivante :

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𝑓𝑡28
𝐴𝑠𝑡 ≥ 𝐵
𝑓𝑒

Avec :
fe : limite d'élasticité de l'acier ;
B : section totale du béton tendu;
ft28 : résistance caractéristique du béton à la traction

Dans le cas des pièces de section rectangulaire soumises à la flexion simple:

𝑓𝑡28
𝐴𝑠𝑡 ≥ 0.23 𝑏. 𝑑
𝑓𝑒
b et d : sont les dimensions de la section.

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