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Université Akli Mohand Oulhadj – Bouira

Faculté des Sciences et Sciences Appliquées


Département de Génie Civil

Niveau : 3ème Année Licence – Génie civil


Module : Béton armé 01

Chapitre II : Sollicitations de calcul et combinaisons


d’actions – Prescriptions réglementaires

I. Introduction
Les ouvrages en génie civil sont soumis à des actions diverses tout au long de leur cycle de vie (poids
propre, charge d’exploitation, charge sismique, neige, vent, etc.). Ces actions engendrent
systématiquement des sollicitations au sein des systèmes constructifs qui doivent alors être alors
conçus et calculés de manière à ce qu’ils puissent reprendre efficacement ces actions avec toute
sécurité.

Les calculs des actions et des sollicitations sont faits suivant des règlements qui, elles, définissent des
combinaisons bien adaptées à chaque situation et ce en fonction des états limites de calculs
déterminants.

II. Actions sur les structures en béton armé


II.1. Les actions
Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées sur la construction. Leurs valeurs
ont un caractère nominal, c’est-à-dire, qu’elles sont connues dès le départ ou données par des textes
réglementaires. Elles diffèrent selon leur nature et on peut les regrouper en 3 catégories.

II.1.1. Actions permanentes (notées G)


Ce sont des actions continues dans l'intensité est constante ou très peu variable dans le temps. On
distingue :

- Poids propre de la structure (poids des murs, cloisons, revêtements, etc.) ;


- Poussée des terres ;
- Pression des liquides, etc.

II.1.2. Actions variables (notées Q)


Leurs intensités sont variables dans le temps. On a :

- Charges d’exploitation ;
- Charges climatiques (neige, vent, etc.) ;
- Charges non permanentes appliquées en cours d’exécution ;
- Effet de la température.

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Chapitre II : Sollicitations de calcul et combinaisons d’actions – Prescriptions réglementaires

II.1.3. Actions accidentelles (notées FA)


Elles se produisent rarement et leur durée est assez faible. Leurs effets peuvent êtres dévastateurs.
Leurs valeurs sont fixées par des textes réglementaires (par exemple les règles parasismiques). On
site :

- Séismes ;
- Charges de véhicules ou de bateaux ;
- Explosions ;
- Incendies.

III. Sollicitations de calcul et combinaisons de charge


Les sollicitations de calcul sont le moment (de flexion ou de torsion), les efforts normaux et
tranchants, calculés avec les combinaisons d’action définies dans ce qui suit, avec la méthode de la
résistance des matériaux (RDM) ou avec d’autres méthodes appropriées.
Pour déterminer les sollicitations, on utilise les combinaisons d'actions proposées par les règlements
et les codes de calculs conventionnels. Dans notre cas, nous utiliserons la réglementation algérienne
CBA.

Soit :
- Gmax : l’ensemble des actions dont l’effet est défavorable à la justification de l’élément ;
- Gmin : l’ensemble des actions dont l’effet est favorable à la justification de l’élément ;
- Q1 : l’ensemble des actions variables dite de base ;
- Qi : l’ensemble des actions variables dite d’accompagnement.

Exemple :

Figure 1. Actions sur un mur de soutènement


La Figure 1 illustre clairement la distinction entre les actions permanentes favorables et défavorables :
- La poussée Pr (poussée résultante) du remblai (des terres) sur le mur de soutènement est une
action permanente défavorable (action déstabilisante vis-à-vis du glissement et du
renversement). Elle sera notée « Gmax » dans les calculs ;

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- Par contre, le poids des terres (Gt) et le poids propre du mur (Gm) agit dans le sens favorable
(actions stabilisantes vis-à-vis du glissement et du renversement). Elle interviendra donc dans
les calculs en tant que « Gmin ».

III.1. Sollicitation vis-à-vis de l’ELU


III.1.1. Situation durable
La combinaison fondamentale est :
n
1, 35.Gmax  Gmin   Q1.Q1  1, 30. oi .Qi
i 2

- γQ1 : Coefficient de majoration de la charge d’exploitation de base ;


o γQ1 = 1,50 dans le cas général,
o γQ1 = 1,35 pour l’effet de la température, des charges variable étroitement bornée ou à
caractères particuliers (convois militaires ou exceptionnels) et pour les bâtiments
agricoles abritant des animaux et des produits sans présence humaine permanente.
- Ψ0i : Coefficient de la charge d’accompagnement ;
o Ψ0i = 0,77 pour tous les locaux à l’exception des salles d’archives et parcs de
stationnement,
o Sinon, Ψ0i = 0,90.

Note : En général, la combinaison d’action à l’ELU durable s’écrit : 1,35.G  1,50.Q

III.1.2. Situation accidentelle


La combinaison fondamentale est :
n
Gmax  Gmin  FA   11.Q1   2 i .Qi
i 2

- FA : Action accidentelle ;
- Ψ11 et Ψ2i sont fixés par les textes réglementaires parasismiques.

III.2. Sollicitations vis-à-vis de l’ELS


La combinaison fondamentale est :
n
Gmax  Gmin  Q1   0i .Qi
i2

Note : En général, la combinaison d’action à l’ELS s’écrit : G  Q

IV. Hypothèses fondamentales de calcul aux états limites


IV.1. Hypothèses à l’ELU
Les calculs vis-à-vis de l’ELU de résistance sont conduits suivant les hypothèses suivantes :

1. Conservation des sections planes (diagrammes linéaires des déformations) ;


2. Pas de glissement relatif entre l’acier et le béton ;
3. La résistance à la traction du béton est négligeable ;

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4. Le raccourcissement ultime du béton est limité à εb=3,5‰ en flexion simple et εb=2‰ en


compression simple ;
5. L’allongement ultime des aciers est limité à εs=10‰ ;
6. Les diagrammes linéaires des déformations passent par l’un des 3 pivots A, B et C : c’est la
règle des 3 pivots (Figure 2).

Figure 2. Diagramme des trois pivots

- Pivot A si : y ≤ 0,2593 d
- Pivot B si : 0,2593 d ≤ y ≤ h
- Pivot C si : y ≥ h

IV.2. Hypothèses à l’ELS


Les calculs vis-à-vis de l’ELS de résistance sont conduits suivant les hypothèses suivantes :

1. Conservation des sections planes ;


2. Le béton tendue est négligé ;
3. Les contraintes de compression du béton et de traction des aciers sont proportionnelles aux
déformations (σb = εb×Eb et σs = εs×Es) ;
4. La résistance à la traction du béton est négligée ;
5. Le glissement relatif entre l’acier et le béton est négligé ;
6. Par convention le coefficient d’équivalence acier–béton est : n  15  Es  15
Eb

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