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Notion de Sécurité – Combinaisons d’Actions

CHAPITRE - 2

NOTION DE SECURITÉ - COMBINAISONS D’ACTIONS

2.1- Notion de sécurité

La notion de sécurité consiste à déterminer un coefficient dit coefficient de sécurité qui


est appliqué à la résistance connue d’un matériaux à fin de définir une contrainte
admissible.
 rupture
 adm  ;   1 ;  = Coefficient de sécurité

Cette notion de sécurité est apparue au début du 19ieme siècle avec l’invention de la
construction métallique et le développement de l’RDM. Cette méthode convenait bien aux
métaux qui ont des résistances en compression et en traction comparables.
Au début du 20ieme siècle, cette approche est mise à défaut à l’occasion du calcul des
cheminées en béton par l’ingénieur Français Caquot, vu que le béton présente une
résistance en traction nettement plus faible que celle en compression alors le domaine de
sécurité ne peut pas être centré dans le domaine de résistance.
Exemple: Soit un cheminé en béton encastré à sa base AA’ et soumis à son poids propre
(compression) et à l’effet du vent (flexion simple). Les contraintes produites sur AA’ sont
en MPa :
Action du vent Poids propre

Poids Vent Total


propre
A 9 -10 -1
A’ 9 10 19

A A’
Si le vent est de 10% plus fort, les contraintes deviennent

Poids Vent Total


propre
A 9 -11 -2 Soit une augmentation de 100%
A’ 9 11 20 Soit une augmentation de 5%

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En A’ la contrainte augmente de 5% mais la sécurité est toujours assurée par contre au


point A il apparaît une traction qui peut entraîner la fissuration du matériau, donc la
sécurité en traction n’est plus assurée.

TR/ Domaine de sécurité

TR 0 Domaine de résistance CR

On constate que le domaine de sécurité n’est pas centré dans le domaine de résistance.

En conclusion il parait qu’une variation d’action quelconque entraîne des variations


différentes dans les contraintes résultantes aux différents points de la structure. Alors un
coefficient de sécurité global  ne peut pas tenir compte de toutes variations dans les
actions. Par conséquent il faut décomposer le coefficient de sécurité global  en coefficients
de sécurité partiels afin de prendre en compte l’incertitude dans l’évaluation de chaque
action et dans la détermination des résistances des matériaux. Alors, la sécurité devient
s’exprimer par:
R
 i i  
m

i coefficient de sécurité partiel exprimant l’incertitude sur les contraintes agissantes

m Coefficient de sécurité partiel exprimant l’incertitude sur les résistances des matériaux
dont les valeurs sont données dans le tableau suivant:

Combinaison Béton Acier de béton armé en


traction ou en compression
Fondamentale 1,5 1,15
Accidentelle 1,15 1
Coefficients γm relatifs aux matériaux

2.2 - Combinaisons d’actions aux états limites:


2.2.1 - Action :
Les actions sont d’une part, les forces et les couples exercés par les charges permanentes
et variables sur la structure et d’autre part les déformations qui lui sont imposées par des

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facteurs internes (retrait et fluage du béton, température) ou externes ( tassement ou


déplacement d’appui).
Les combinaisons d’actions sont les ensembles constitués par les actions à considérer
simultanément.
a) Charges permanentes:
Les charges permanentes sont constituées essentiellement des poids propres des
éléments structuraux tels que poutres, nervures, raidisseurs, dalles pleines, poteaux,
voiles …. et les éléments non structuraux tels que revêtement du plancher, cloisons,
enduit, forme de pente sur terrasse, étanchéité, isolation…. Les charges permanentes ne
varient pas dans le temps.

b) Charges d’exploitation:
Les charges d’exploitation englobent toutes charges pouvant varier dans le temps tels
que les charges climatiques (vent, neige, température…), et les charges de service
auquel est destinée la construction (habitations, bureaux, archives, locaux recevant du
public...). Les charges d’exploitation sont généralement définies dans les pièces du
marché (cahier de charges) en fonction de l’utilisation futur des locaux. Par exemple on
ne peut pas transformer une pièce d’appartement « charge d’habitation 1,5kN/m² » en
une salle d’archive (5kN/m² ou plus).

c) Exemple d’application : Parmi les charges citées ci-dessous définir celles qui sont
permanentes et celles qui sont variables :

Action Nature Action Nature

Dalle en béton armé ……......... Voile en béton armé ……..........


coffre fort sur plancher …………. Cloison sur plancher …………..
poutre en béton armé …………. Neige sur terrasse .....……….
3
chauffe eau 200 dm …………. Voitures action des roues …………..
personnes sur plancher …………. Retrait du béton …………..
Pression de terre sur mur …………. Action de la température ………......
Vent sur façade …………. …………..
…………..

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2.2.2 - Sollicitations:
Les sollicitations sont les forces et couples appliqués à une section. Elles se déduisent
des actions qui s’exercent sur la structure en faisant appel à des méthodes de calcul
appropriées et, le plus souvent, à celle de la résistance des matériaux.

Exemple:
Considérons le cas du tablier d’un pont routier.
Les actions comprendront :
- les actions permanentes : poids propre et poids des superstructures (chaussée, bordures,
trottoirs, garde corps ...).

- les actions variables : charges du trafic sur la chaussée, action du vent, actions
éventuelles de la température, du fluage et du retrait.

- Les sollicitations sont les efforts normaux et tranchants et les moments de flexion et de
torsion engendrés dans les éléments du tablier (dalles entretoises, poutres) par les
différentes actions.

2.2.3- Combinaisons d’actions aux états limites ultimes:

a - Combinaison fondamentale

 G  Gmax  Gmin   Q  Q1  1.3  0i .Qi

Gmax = charge permanente défavorable


Gmin = charge permanente favorable
Q1 = action variable de base
Qi = action variable d’accompagnement avec i>1
 G  1,35
 Q  1,5

 0i  Coefficient minorateur qui tient compte de la non simultanéité des actions sur
l’ouvrage (voir tableau ci-dessous)

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b - Combinaison accidentelle

AD  Gmax  Gmin   11Q1k   2i Qik


i 1

Ad = valeur de l’action accidentelle (exemple: choc de bateaux ou camions sur les piliers
de pont, séisme;
 11Q1k = valeur fréquente de l’action variable de base
 2i Qik = valeur quasi-permanente des actions variables

2.2.4 – combinaison d’action aux états limites de service

G max  G min  Q1   0i Q i
i 1

Les valeurs des coefficients ψ0 ; ψ1 et ψ2 conformément au BAEL 91 sont données dans


le tableau ci-dessous selon les différents types d’actions.

Nature des charges ψ0 ψ1 ψ2


Vent 0.77 0.2 0
Neige: Altitude < 500 m 0.77 0.15 0
Neige: Altitude > 500 m 0.77 0.3 0.1
Température variation uniforme 0.6 0.5 0
Coefficients ψ0 ; ψ1 ; ψ2 pour les charge climatiques (BAEL91)

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