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REGLES B.A.E.L
Introduction
Dans la plupart des structures, certaines parties ou zones sont soumises à des contraintes
de compression et d’autres à des contraintes de traction. Or, le béton est un matériau qui
résiste fort bien aux contraintes de compression mais très mal aux contraintes de traction,
alors que l’acier, par contre, y résiste très bien. D’où l’idée de placer des barres d’acier dans
les zones ou se produisent des efforts de traction (principe du béton armé).
Les règles BAEL91, modifiées 99 sont applicables à tous les ouvrages en béton armé,
dont le béton est constitué de granulats naturels normaux, avec un dosage en ciment au
moins égale à 300 kg/m3. On distingue :
- les constructions spéciales pour lesquelles certaines parties sont assimilées à des éléments de
construction courante, d’autres à des éléments de construction industrielle et d’autres relèvent
de l’application des règles générales (par exemple un parking de voitures couvert par un
plancher sous chaussée).
Les règles B.A.E.L prévoient que les calculs en béton armé seront conduits en
application de la théorie des états limites.
Un état limite est celui pour lequel une condition (résistance, durabilité, stabilité…)
requise d’une construction (ou d’un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait
de l’être en cas de modification défavorable d’une action.
On distingue deux catégories d’Etats limites : les Etats limites ultimes et les Etats
limites de service.
Elles constituent les limites au-delà desquelles les conditions normales d’exploitation de
la construction ne sont pas satisfaites. On est ainsi amené à considérer :
• Une limite pour la valeur de la compression de béton ;
• Une limite pour l’ouverture des fissures ;
• Une limite pour les déformations des éléments d’une construction (pas de flèche
excessive pour éviter les désordres dans les cloisons supportées et dans les
revêtements de ces cloisons ou dans les plafonds).
III.1 Actions
Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées à la construction,
ainsi que celles qui résultent des déformations dues au retrait, à la dilatation, au tassement
d'appui. Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal, c'est-a-dire connu
dès le départ ou donné par des textes réglementaires ou contractuels. Considérons la coupe
schématique d'un immeuble :
C17
• Charges d'exploitation : 3, 5, 6 et 13
• Charges climatiques : 4
• Action de la température climatique due aux variations d'ambiance au cours de la
journée : 10.
• Actions appliquées en cours de construction qui proviennent des équipements de
chantier.
Elles résultent du poids volumique des matériaux mis en œuvre et des dimensions de
l'ouvrage. Nous prendrons pour le béton armé un poids volumique de 25 KN/m3. Les
équipements fixes font partie de ces charges telles que les cloisons de distribution. Elles
interviennent dans le cas ou leur poids linéique est inférieur à 250 daN/m, assimilées a une
charge surfacique de 50 daN/m2 pour des bâtiments à refend porteurs transversaux rapprochés
et de 100 daN/m2 dans les autres cas. Cette façon de considérer ces charges permet une grande
souplesse dans la transformation éventuelle de la distribution des pièces dans l'avenir.
Les poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides interviennent en
actions permanentes lorsque le niveau de ces derniers varie peu. Le retrait, faisant partie des
déformations imposées à une construction, est une caractéristique du béton et correspond à
une rétraction du béton pendant les phases de prise et de durcissement. On cherche
généralement à concevoir les constructions de telle sorte qu'elles ne fissurent pas. On prévoit
ainsi des joints ou des éléments fractionnés.
Les charges d'exploitation : par le poids des utilisateurs et des matériaux nécessaires à
l'utilisation des locaux. Elles correspondent à un mode normal d'utilisation.
Les bâtiments d'habitation et d'hébergement de plusieurs niveaux peuvent donner lieu a une
dégression des charges d'exploitation lorsque l'occupation de ces niveaux peut être considère
comme indépendante. Effectivement, il est particulièrement rare que tous les niveaux d'une
construction soient chargés à leur valeur maximale au même moment. La norme prévoit donc
des coefficients de pondération à appliquer aux charges de chaque niveau avant de les ajouter.
Les charges climatiques : (W pour le vent) : Le vent est assimilé à des efforts statiquement
appliqués à la construction dépendant de la région, du site, de l'altitude, des dimensions et de
la position. Ce sont en fait des efforts mettant en vibration la structure résistante, phénomène
que l'on se permet d'intégrer par la prise en compte d'un coefficient de majoration dynamique.
III.2 Sollicitations
Les sollicitations sont les éléments de réduction des forces extérieures et des couples
appliqués aux éléments de structure :
N : effort normal
V : effort tranchant
M : moment fléchissant.
Ces sollicitations sont calculées après combinaisons des actions.
γ Q1 = 1.5 Dans la majorité des cas et est égale à 1.35 dans les cas particuliers
suivants : la température, les charges d’exploitations étroitement bornées ou de
caractère particulier (convois militaires, convois exceptionnel définie par les textes…)
et les bâtiments agricoles
ψ 0i Coefficients qui n’interviennent plus dans la suite du cours sont donnés en
fonction de la nature de l’action d’accompagnement,( voir textes).
(2) G+1.5QB G
En pratique, si la travée n’est pas prolongée par une porte à faux, c’est la combinaison
(1) qui est déterminante.
Lorsque les éléments du plancher, en plus de l’action des charges permanentes et des charges
d’exploitation, sont soumis à l’action du vent (W), aux combinaisons envisagées si dessus
s’ajoutent celles données par le tableau suivant :
1.3ψ0 a pour valeur : 1 pour les constructions courantes, à l’exception des salles de
spectacles et 1.3 pour les salles de spectacles, les bâtiments de stockage ou d’archives et
éventuellement certaines constructions industrielles.
Si le bâtiment est susceptible d’être soumis à l’action de la neige (Sn), les combinaisons
à envisager sont celles définies ci-dessus pour le vent en remplaçant W par Sn.
IV. Matériaux
IV.1 Le béton
• Résistance caractéristique à la compression : le béton est défini au point de vue
mécanique par la résistance à la compression à 28 jours (notée fc28). Cette résistance
Lorsque des sollicitations s'exercent sur un béton dont l'âge de j jours (en cours d'exécution)
est inférieur à 28, on se réfère à la résistance caractéristique fcj obtenue au jour considéré.
On peut admettre que pour j inférieur ou égale à 28 la résistance fcj des bétons non traités
thermiquement suit approximativement les lois suivantes (BAEL) :
j.fc28
𝑓cj = pour fc28 ≤ 40 MPa
4.76 + 0.83j
j.fc28
𝑓cj = pour fc28 ≥ 40 MPa
1.40 + 0.95j
III.2 L’acier
• Module d’élasticité longitudinale
On le désigne par Es et on prend par convention : Es = 200 000MPa
• Diagramme contrainte – déformation
Il est défini conventionnellement par :
fe
-100/00 -fe/Es εs
fe/Es 100/00
𝑓𝑒 /γ𝑠
7. Pour le béton, le diagramme de calcul est constitué par un arc de parabole dont le
sommet correspond à un raccourcissement de 20/00 et une contrainte de :
0.85 f
𝜎bc = 𝛾 c28
𝑏
Avec 𝛾𝑏 = 1.15 pour les combinaisons accidentelles ;
𝛾𝑏 = 1.50 pour les autres combinaisons.
Le diagramme de calcul est prolongé au-delà du sommet de l’arc de parabole par un
segment de droite parallèle à l’axe de déformation jusqu’à ce que le raccourcissement
atteint la valeur de 3.50/00 .
0.85fc28
𝜎bc =
𝛾𝑏
𝜀bc
20/00 3.50/00
Remarques :
• Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée, on peut à la place du diagramme
parabole rectangle utiliser le diagramme rectangulaire suivant :
𝜀bc 𝜎bc
0.8y𝑢
h 𝑦𝑢
0.2y𝑢
x x’ σ
b
Diagramme des déformations Diagramme des contraintes
Domaine 1 : Le diagramme des déformations passe par le point A. Il peut alors occuper l’une
des positions a, b, c ou d représentées comme suit :
a b c d
y 3/7h
20/00
A A
e f g
B
20/00
3/7h
20/00
C C
h i
La figure a correspond au cas de la traction simple, les allongements sont tous égaux à
0
10 /00 .
La figure b correspond au cas ou la section est entièrement tendue. Ceci se présente
lorsque l’effort normal est un effort de traction et que son excentricité est faible.
Domaine 2 : Le diagramme des déformations passe par le point B. Il peut alors occuper l’une
des positions d, e, f et g.
La figure d correspond au cas limite examiné ci-dessus ;
La figure e correspond au cas de la flexion simple, ou cas de la flexion composée,
lorsque le béton atteint son raccourcissement ultime ; l’allongement de l’acier est alors
inférieur à 100/00 .
La figure f correspond au même cas que e mais l’allongement de l’acier est devenu nul,
la contrainte dans les armatures est aussi nulle.
La figure g correspond au cas de la flexion composée avec effort normal de
compression, lorsque le béton de la fibre la plus comprimée a atteint son raccourcissement
ultime et lorsque le béton de la fibre la moins comprimée a un raccourcissement nul. C’est un
cas limite pour le domaine 2, puisqu’après le diagramme des déformations va pivoter autour
du point C. Dans ce cas limite, on a y = h.
Il résulte de ce qui précède que le diagramme des déformations passera par le point B
si :
0.2593d < y < h
L’E.L.S consiste à vérifier que les contraintes maximales dans la section la plus
sollicitée restent inférieures à des valeurs limites fixées réglementairement. On distingue :
a) La contrainte maximale du béton comprimé σ b ne doit pas dépasser σ b = 0.6 f c28
(contrainte admissible du béton comprimé) σ b σ b = 0.6 f c28 .
b) La contrainte maximale des armatures tendues : dans le but de réduire le risque de
fissuration et pour diminuer l’importance de leur ouverture, on a été amené à limiter
les contraintes des armatures tendues. On distingue 3 cas :