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Chapitre I : INDICATIONS GENERALES SUR LES

REGLES B.A.E.L

Introduction

Dans la plupart des structures, certaines parties ou zones sont soumises à des contraintes
de compression et d’autres à des contraintes de traction. Or, le béton est un matériau qui
résiste fort bien aux contraintes de compression mais très mal aux contraintes de traction,
alors que l’acier, par contre, y résiste très bien. D’où l’idée de placer des barres d’acier dans
les zones ou se produisent des efforts de traction (principe du béton armé).

I. Domaine d’application du BAEL

Les règles BAEL91, modifiées 99 sont applicables à tous les ouvrages en béton armé,
dont le béton est constitué de granulats naturels normaux, avec un dosage en ciment au
moins égale à 300 kg/m3. On distingue :

- les constructions courantes ayant une charge d’exploitation Q modérée :


Q < 2G ou Q < 5 kN/m2.

- les constructions industrielles à charge d’exploitation relativement élevée :


Q > 2G ou Q > 5 kN/m2.

- les constructions spéciales pour lesquelles certaines parties sont assimilées à des éléments de
construction courante, d’autres à des éléments de construction industrielle et d’autres relèvent
de l’application des règles générales (par exemple un parking de voitures couvert par un
plancher sous chaussée).

Les constructions suivantes restent en dehors du domaine d’application :


- les constructions en béton non armé,
- les constructions en béton léger,
- les constructions mixtes acier-béton,
- les constructions en béton de résistance caractéristique supérieure à 80MPa. Pour les
résistances de 60 à 80MPa se reporter `a l’Annexe F des règles modifiées en 99,
- les éléments soumis à des températures s’écartant de celles qui résultent des seules
influences climatiques.

II. Définition des Etats limites

Les règles B.A.E.L prévoient que les calculs en béton armé seront conduits en
application de la théorie des états limites.
Un état limite est celui pour lequel une condition (résistance, durabilité, stabilité…)
requise d’une construction (ou d’un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait
de l’être en cas de modification défavorable d’une action.
On distingue deux catégories d’Etats limites : les Etats limites ultimes et les Etats
limites de service.

II.1 Les Etats limites ultimes

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Elles correspondent à la valeur maximale de la capacité portante de la construction et
dont le dépassement entrainerait la ruine de l’ouvrage. Ces Etats limites sont relatifs à la
limite :
• Soit de l’équilibre statique de la structure ;
• Soit de la résistance de l’un des matériaux utilisés ;
• Soit de la stabilité de forme de l’un ou de plusieurs des éléments de la construction.

II.2 Les Etats limites de service

Elles constituent les limites au-delà desquelles les conditions normales d’exploitation de
la construction ne sont pas satisfaites. On est ainsi amené à considérer :
• Une limite pour la valeur de la compression de béton ;
• Une limite pour l’ouverture des fissures ;
• Une limite pour les déformations des éléments d’une construction (pas de flèche
excessive pour éviter les désordres dans les cloisons supportées et dans les
revêtements de ces cloisons ou dans les plafonds).

III. Actions et Combinaisons d’actions

III.1 Actions

Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées à la construction,
ainsi que celles qui résultent des déformations dues au retrait, à la dilatation, au tassement
d'appui. Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal, c'est-a-dire connu
dès le départ ou donné par des textes réglementaires ou contractuels. Considérons la coupe
schématique d'un immeuble :

C17

Coupe schématique d’un immeuble

1. Mur de façade ; 2. Mur de refend ; 3.Charge concentrée ; 4. Action du vent ; 5. Personnes ;


6. Meuble ; 7. Poussée des terres ; 8. Plancher en B.A ; 9. Cloisons ; 10. Température ; 11.
Revêtement de plancher ; 12. Poutre en B.A. ; 13. Automobile ; 14. Sous-pression d'eau
Toutes ces actions peuvent être classées en actions permanentes d'intensité constante ou très

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peu variables, et en actions variables dont l'intensité varie fréquemment et de façon
importante dans le temps.

Actions permanentes (notées G) :


• Poids propre de la structure : charges 1, 2, 8 et 12.
• Poids des autres éléments de la construction : charges 9 et 11.
• Poussées des terres, pression des liquides : 7 et 14
• Actions dues aux déformations différées : raccourcissement par retrait du béton dans
le plancher 8.

Actions variables (notées Q) :

• Charges d'exploitation : 3, 5, 6 et 13
• Charges climatiques : 4
• Action de la température climatique due aux variations d'ambiance au cours de la
journée : 10.
• Actions appliquées en cours de construction qui proviennent des équipements de
chantier.

Bases de calcul des charges permanentes :

Elles résultent du poids volumique des matériaux mis en œuvre et des dimensions de
l'ouvrage. Nous prendrons pour le béton armé un poids volumique de 25 KN/m3. Les
équipements fixes font partie de ces charges telles que les cloisons de distribution. Elles
interviennent dans le cas ou leur poids linéique est inférieur à 250 daN/m, assimilées a une
charge surfacique de 50 daN/m2 pour des bâtiments à refend porteurs transversaux rapprochés
et de 100 daN/m2 dans les autres cas. Cette façon de considérer ces charges permet une grande
souplesse dans la transformation éventuelle de la distribution des pièces dans l'avenir.
Les poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides interviennent en
actions permanentes lorsque le niveau de ces derniers varie peu. Le retrait, faisant partie des
déformations imposées à une construction, est une caractéristique du béton et correspond à
une rétraction du béton pendant les phases de prise et de durcissement. On cherche
généralement à concevoir les constructions de telle sorte qu'elles ne fissurent pas. On prévoit
ainsi des joints ou des éléments fractionnés.

Bases de calcul des actions variables :

Les charges d'exploitation : par le poids des utilisateurs et des matériaux nécessaires à
l'utilisation des locaux. Elles correspondent à un mode normal d'utilisation.
Les bâtiments d'habitation et d'hébergement de plusieurs niveaux peuvent donner lieu a une
dégression des charges d'exploitation lorsque l'occupation de ces niveaux peut être considère
comme indépendante. Effectivement, il est particulièrement rare que tous les niveaux d'une
construction soient chargés à leur valeur maximale au même moment. La norme prévoit donc
des coefficients de pondération à appliquer aux charges de chaque niveau avant de les ajouter.

Les charges climatiques : (W pour le vent) : Le vent est assimilé à des efforts statiquement
appliqués à la construction dépendant de la région, du site, de l'altitude, des dimensions et de
la position. Ce sont en fait des efforts mettant en vibration la structure résistante, phénomène
que l'on se permet d'intégrer par la prise en compte d'un coefficient de majoration dynamique.

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Les charges appliquées en cours de construction : Ces charges proviennent en général des
équipements de chantier, de coffrage, de transport et de levage ou de dépôt de matériaux, mais
il peut s'agir aussi de problèmes d'étaiement. En effet, les méthodes de construction
interviennent sur la répartition des efforts et amènent parfois à solliciter les ouvrages
prématurément avec des charges importantes alors que le béton n'a pas encore atteint sa
résistance de calcul.

Les actions de la temperature climatique : Lorsqu'une construction est soumise a une


variation brutale de sa temperature, ses dimensions ont tendance à se modifier
proportionnellement à son coefficient de dilatation α égal a 10-5/°C pour le béton armé. Si
cette dilatation ne peut pas s'effectuer librement, il se produit des contraintes dans la
construction qui provoquent des efforts internes.

III.2 Sollicitations

Les sollicitations sont les éléments de réduction des forces extérieures et des couples
appliqués aux éléments de structure :
N : effort normal
V : effort tranchant
M : moment fléchissant.
Ces sollicitations sont calculées après combinaisons des actions.

III.3 Combinaisons d’actions :

On utilise les combinaisons d’actions définies avec les notations suivantes :


Gmax : ensemble des actions permanentes dont l’effet est défavorable pour la justification d’un
élément donné,
Gmin : ensemble des actions permanentes dont l’effet est favorable,
Q1 : action variable dite de base,
Qi : autres actions variables, dites d’accompagnement (i > 1)

a) Combinaisons d’actions à considérer pour les états limites ultimes de résistance :

• Situation fondamentale : les combinaisons d’actions sont représentées par :

1.35Gmax + Gmin + γ𝑄 𝑄1 + ∑ 1.3ψ0i 𝑄𝑖


1

γ Q1 = 1.5 Dans la majorité des cas et est égale à 1.35 dans les cas particuliers
suivants : la température, les charges d’exploitations étroitement bornées ou de
caractère particulier (convois militaires, convois exceptionnel définie par les textes…)
et les bâtiments agricoles
ψ 0i Coefficients qui n’interviennent plus dans la suite du cours sont donnés en
fonction de la nature de l’action d’accompagnement,( voir textes).

• Situation accidentelle : les combinaisons d’actions à considérer sont :

𝐺max + Gmin + F𝐴 + ψ11 𝑄1 + ψ2i 𝑄𝑖

𝐹𝐴 Valeur nominale de l’action accidentelle,

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𝜓11 𝑄1 Valeur fréquente d’une action variable,
𝜓2i 𝑄𝑖 Valeur quasi permanente d’une autre action variable.

b) Combinaisons d’actions à considérer pour les états limites de service :

𝐺max + Gmin + Q1 + ∑ 𝜓0i 𝑄𝑖

c) Combinaisons d’actions pour les bâtiments :


Dans le cas des bâtiments les relations ci-dessus peuvent être simplifiées :
Pour les planchers soumis uniquement aux actions des charges permanentes (G) et des
charges d’exploitation (QB), les seules combinaisons à considérer vis-à-vis des états limites
sont les suivants:

Combinaisons Travées chargées Travées déchargées

(1) 1.35G+1.5QB 1.35G

(2) G+1.5QB G

En pratique, si la travée n’est pas prolongée par une porte à faux, c’est la combinaison
(1) qui est déterminante.
Lorsque les éléments du plancher, en plus de l’action des charges permanentes et des charges
d’exploitation, sont soumis à l’action du vent (W), aux combinaisons envisagées si dessus
s’ajoutent celles données par le tableau suivant :

Combinaisons Travées chargées Travées déchargées

(3) 1.35G + 1.5QB + W 1.35G + W

(4) G + 1.5QB + W G+W

(5) 1.35G + 1.5W + 1.3ψ0 𝑄𝐵 1.35G +1.5W

(6) G + 1.5W + 1.3ψ0 𝑄𝐵 G+W

1.3ψ0 a pour valeur : 1 pour les constructions courantes, à l’exception des salles de
spectacles et 1.3 pour les salles de spectacles, les bâtiments de stockage ou d’archives et
éventuellement certaines constructions industrielles.
Si le bâtiment est susceptible d’être soumis à l’action de la neige (Sn), les combinaisons
à envisager sont celles définies ci-dessus pour le vent en remplaçant W par Sn.

IV. Matériaux

IV.1 Le béton
• Résistance caractéristique à la compression : le béton est défini au point de vue
mécanique par la résistance à la compression à 28 jours (notée fc28). Cette résistance

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caractéristique du béton est mesurée par compression sur des cylindres en béton de
200cm2 de section et de hauteur double du diamètre (15.96cm # 16cm).

Les valeurs généralement admises pour fc28 sont :

Dosage CPA 45 (kg/m3) fc28


300 16
350 20
350 25

Lorsque des sollicitations s'exercent sur un béton dont l'âge de j jours (en cours d'exécution)
est inférieur à 28, on se réfère à la résistance caractéristique fcj obtenue au jour considéré.
On peut admettre que pour j inférieur ou égale à 28 la résistance fcj des bétons non traités
thermiquement suit approximativement les lois suivantes (BAEL) :

j.fc28
𝑓cj = pour fc28 ≤ 40 MPa
4.76 + 0.83j
j.fc28
𝑓cj = pour fc28 ≥ 40 MPa
1.40 + 0.95j

• Résistance caractéristique à la traction :


Elle est notée ft28 et définie par la relation ft28 = 0.6 + 0.06fc28 (MPa)
Exemple : fc28 = 20MPa, ft28 = 1.8MPa (presque le 1/10 de fc28)

III.2 L’acier
• Module d’élasticité longitudinale
On le désigne par Es et on prend par convention : Es = 200 000MPa
• Diagramme contrainte – déformation
Il est défini conventionnellement par :

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σs

fe

-100/00 -fe/Es εs
fe/Es 100/00

IV. Hypothèses de calcul


IV.1 Hypothèses de calcul de l’E.L.U
1. Les sections droites restent planes après déformation ;
2. Il n’y a pas de glissement relatif entre l’acier et le béton ;
3. La résistance du béton à la traction est négligée ;
4. Le raccourcissement relatif du béton est limité à 3.50/00 en flexion simple et à 20/00 en
compression simple ;
5. L’allongement unitaire de l’acier est limité à 100/00 ;
6. Le diagramme de calcul de l’acier est déduit du diagramme caractéristique contrainte
déformation par une affinité parallèlement à la tangente à l’origine de rapport 1/γ s
Avec γs = 1.00 pour les actions accidentelles ;
Et γs = 1.15 pour les autres cas.
𝜀𝑠

𝑓𝑒 /γ𝑠

-100/00 -f𝑒 /E𝑠 𝛾𝑠 𝜀𝑠


𝑓𝑒 /E𝑠 𝛾𝑠 100/00

7. Pour le béton, le diagramme de calcul est constitué par un arc de parabole dont le
sommet correspond à un raccourcissement de 20/00 et une contrainte de :
0.85 f
𝜎bc = 𝛾 c28
𝑏
Avec 𝛾𝑏 = 1.15 pour les combinaisons accidentelles ;
𝛾𝑏 = 1.50 pour les autres combinaisons.
Le diagramme de calcul est prolongé au-delà du sommet de l’arc de parabole par un
segment de droite parallèle à l’axe de déformation jusqu’à ce que le raccourcissement
atteint la valeur de 3.50/00 .

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𝜎bc

0.85fc28
𝜎bc =
𝛾𝑏

𝜀bc
20/00 3.50/00

Remarques :
• Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée, on peut à la place du diagramme
parabole rectangle utiliser le diagramme rectangulaire suivant :

𝜀bc 𝜎bc

0.8y𝑢
h 𝑦𝑢

0.2y𝑢
x x’ σ

b
Diagramme des déformations Diagramme des contraintes

𝑦𝑢 : La distance entre l’axe neutre et la fibre la plus comprimée.


Le diagramme rectangle conduit pratiquement aux mêmes résultats et il facilite les calculs.
• Le diagramme des déformations limites de la section pour l’E.L.U est linéaire et
supposé passer par l’un des trois points A, B ou C. Ces points, appelés pivots, sont
définis de la manière suivante :
➢ Le pivot A : correspond à un allongement unitaire de 100/00 de l’armature la
plus tendue supposée concentrée en son centre de gravité (CDG) ;
➢ Le pivot B : correspond à un raccourcissement de 3.50/00 de la fibre la plus
comprimée ;
➢ Le pivot C : correspond à un raccourcissement de 20/00 de la fibre située à une
distance de (3/7) h de la fibre la plus comprimée.

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20/00 3.50/0
0
B
3/7h
d
h Domaine 1 C
Domaine 2
4/7h
A Domaine 3
100/00
0

Domaine 1 : Le diagramme des déformations passe par le point A. Il peut alors occuper l’une
des positions a, b, c ou d représentées comme suit :

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B 3.50/00 B

A 100/00 A 100/00 A 100/00 A 100/00

a b c d

3.50/00 B 3.50/00 B 3.50/00 B

y 3/7h
20/00

A A

e f g

B
20/00
3/7h
20/00

C C

h i

La figure a correspond au cas de la traction simple, les allongements sont tous égaux à
0
10 /00 .
La figure b correspond au cas ou la section est entièrement tendue. Ceci se présente
lorsque l’effort normal est un effort de traction et que son excentricité est faible.

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La figure c correspond au cas de la flexion simple ou de la flexion composée, lorsque le
béton n’atteint pas son raccourcissement ultime. La section comporte alors une zone
comprimée et une zone tendue.
La figure d correspond aux mêmes cas que ceux de la figure c lorsque le béton atteint
son raccourcissement ultime. C’est un cas limite pour le domaine 1, puisqu’après le
diagramme des déformations va pivoter autour du point B. Déterminons la position de l’axe
neutre correspondant à ce cas limite. Si y est la distance de l’axe neutre à la fibre la plus
comprimée et d est la hauteur utile de la section :
y 3.5
= y = 0.2593d
d-y 10
Donc si :
• y < 0.2593d, le diagramme des déformations passe par le pivot A,
• y > 0.2593d, le diagramme des déformations passe par le pivot B.

Domaine 2 : Le diagramme des déformations passe par le point B. Il peut alors occuper l’une
des positions d, e, f et g.
La figure d correspond au cas limite examiné ci-dessus ;
La figure e correspond au cas de la flexion simple, ou cas de la flexion composée,
lorsque le béton atteint son raccourcissement ultime ; l’allongement de l’acier est alors
inférieur à 100/00 .
La figure f correspond au même cas que e mais l’allongement de l’acier est devenu nul,
la contrainte dans les armatures est aussi nulle.
La figure g correspond au cas de la flexion composée avec effort normal de
compression, lorsque le béton de la fibre la plus comprimée a atteint son raccourcissement
ultime et lorsque le béton de la fibre la moins comprimée a un raccourcissement nul. C’est un
cas limite pour le domaine 2, puisqu’après le diagramme des déformations va pivoter autour
du point C. Dans ce cas limite, on a y = h.
Il résulte de ce qui précède que le diagramme des déformations passera par le point B
si :
0.2593d < y < h

Domaine 3 : Le diagramme des déformations passe par le point C et la section est


entièrement comprimée. Ce diagramme des déformations peut alors occuper l’une des
positions représentées en g, h et i.
La figure g correspond au cas limite examiné ci-dessus
La figure h correspond au cas de la flexion composée avec effort normal de
compression lorsque la section est entièrement comprimée. Dans ce cas, l’axe neutre se trouve
en dehors de la section et le raccourcissement du béton est, dans toute la section, inférieure à
son raccourcissement ultime.
La figure i correspond au cas de la compression simple ; le raccourcissement du béton
est égal à 20/00 sur toute la hauteur de la section. Le diagramme des déformations passe par le
pivot C si : y > h.

IV.2 Hypothèses de calcul de l’E.L.S

Ces hypothèses sont différentes de celles prévues pour l’E.L. U :


1. Les sections droites restent planes après déformation ;
2. Il n’y a pas de glissement relatif entre l’acier et le béton ;
3. Le béton tendu est négligé ;

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4. Le béton et l’acier sont considérés comme des matériaux linéairement élastiques ;
5. Par convention, le rapport n de module d’élasticité longitudinale de l’acier et celui du
béton a pour valeur 15 et est appelé « coefficient d’équivalence » :
E
n = a = 15
Eb
6. On ne déduit pas dans les calculs, les sections d’acier de l’air du béton comprimé.
7. On peut remplacer dans les calculs la section totale d’un groupe de barres tendues ou
comprimées par la section d’une barre unique situé au CDG du groupe ;

Conséquences des hypothèses de calcul à l’E.L.S

1. Les contraintes σ b du béton et σs de l’acier sont proportionnelles aux


déformations : σ b = E b ε b et σs = E s ε s .
2. On peut appliquer au béton les règles de la RDM établies pour les corps
homogènes si la section du béton armé est homogénéisée au préalable à savoir :
En remplaçant une section d’acier A par une section du béton d’air n A = 15A
ayant même CDG que la section d’acier considérée.
3. La contrainte dans une fibre d’acier est égale à 15 fois la contrainte qui existerait
dans la fibre de béton ayant même CDG que cette fibre d’acier.

Vérifications à effectuer pour l’E.L.S :

L’E.L.S consiste à vérifier que les contraintes maximales dans la section la plus
sollicitée restent inférieures à des valeurs limites fixées réglementairement. On distingue :
a) La contrainte maximale du béton comprimé σ b ne doit pas dépasser σ b = 0.6 f c28
(contrainte admissible du béton comprimé) σ b  σ b = 0.6 f c28 .
b) La contrainte maximale des armatures tendues : dans le but de réduire le risque de
fissuration et pour diminuer l’importance de leur ouverture, on a été amené à limiter
les contraintes des armatures tendues. On distingue 3 cas :

➢ 1er cas : Fissuration peu nuisible (peu préjudiciable) : la fissuration est


considérée comme peu nuisible à la tenue de l’ouvrage dans le temps
lorsque l’élément est situé dans des locaux couverts et clos et n’est pas
soumis à des conditions de condensations, Exemple : bâtiment
d’habitation, bureaux, Ecoles, hôpitaux, bâtiments industrielles à charges
modérées. Dans ce cas de fissuration peu nuisible, la contrainte σs des
armatures tendues n’est soumise à aucune vérification. On aura alors :
σ b  0.6 f c28
σs  f e
➢ 2eme cas : Fissuration préjudiciable : La fissuration d’un élément est
considérée comme préjudiciable lorsque cet élément est exposé à des
intempéries ou à des conditions de condensation ou peut être
alternativement noyé et émergé en eau douce. Dans ce cas, on devra
s’assurer des conditions suivantes :

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σ b  0.6 f c28
2 
σs  Min  f e , Max(0.5f e ; 110 ηf tj ) 
3 
η est un coefficient de fissuration qui dépend du type d’acier :
η = 1 Pour les ronds lisses, η = 1.6 pour les HA > 6mm, η = 1.3 pour
les HA < 6mm.
➢ 3eme cas : Fissuration très préjudiciable : La fissuration d’un élément est
considérée comme très préjudiciable lorsque cet élément est exposé à un
milieu agressif (eau de mer, sol agressif…), on doit assurer une étanchéité
σ b  0.6 f c28
et : 2 
σs  0.8Min  f e , Max(0.5f e ; 110 ηf tj ) 
3 

En pratique le problème se présente comme suit :


• On détermine les armatures de la section étudiée vis-à-vis de l’E.L. U et on calcul les
valeurs de σ b et σ s ;
• Si on obtient σ b  σ b = 0.60 f c28 et σ s  σs alors les armatures déterminées a l’E.L.
U conviennent pour l’E.L.S, sinon il est nécessaire de déterminer sous l’effet de
moment de service Ms les valeurs de A et A’ et on retiendra les valeurs supérieures.
• Une deuxième méthode consiste à calculer directement les valeurs des armatures A et
A’ résultant du calcul de l’E.L. U et celles de l’E.L.S et on retiendra les valeurs
supérieures trouvées.

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