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DÉPARTEMENT : GERST

CYCLE D’INGÉNIEUR
FILIÈRE : GÉNIE CIVIL

MODULE : BÉTON ARMÉ ET


DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES

- INITIATION À L’ART DE CALCUL DU BÉTON ARMÉ -


"INTRODUCTION ET HYPOTHÈSES"

Pr. M. MOUHINE
2023 - 2024
PLAN DE COURS

1. PRINCIPE DU BÉTON ARMÉ


2. DOMAINE D’APPLICATION DU BAEL
3. ÉTATS LIMITES POUR LE CALCUL BÉTON ARMÉ
4. ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
5. CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
6. HYPOTHÈSES DU CALCUL
7. ASSOCIATION BÉTON-ACIER

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PRÉREQUIS

1. SCIENCE DES MATÉRIAUX


2. CALCUL RDM
3. CALCUL DES STRUCTURES (RÉPONSE DES OSSATURES)

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RÉGLEMENTATION ET NORMALISATION DE L’EMPLOI DU BÉTON ARMÉ
1. Octobre 1906 : BA06 Circulaire du 20 octobre 1906.
2. 1927 : RC_1927 (majorations dynamiques et charges roulantes).
3. 1964 : BA64 fascicule 61, Titre VI – conception et calcul des ouvrages en béton armé
(normalisation des essais sur béton).
4. 1968 : CCBA_68 fascicule 61, Titre VI (convoi militaire et charges climatiques).
5. 1970 : CCBA_70 modification du fascicule 61, Titre VI (limitation des flèches).
6. 1983 : BAEL_83 fascicule n° 62 Titre I section I (remplace CCBA).
7. 1991 : BAEL_91 fascicule n° 62 Titre I section I (BAEL 91).
8. Avril 1999 : BAEL_99 fascicule n° 62 Titre I section I (BAEL 91 révisé 99).
9. 2010 : EUROCODE 2 "règles unifiées communes pour les structures en béton"
(remplace le BAEL_99).
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RÉGLEMENTATION ET NORMALISATION DE L’EMPLOI DU BÉTON ARMÉ

RÈGLEMENT APPLIQUÉ AU MAROC : RMBA_07

EQUIVALENT AU BAEL_99

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PRINCIPE DU BÉTON ARMÉ
Un exemple d’ouvrage élémentaire
Poutre en béton non armé, de section droite rectangulaire b x h, franchissant une portée de L mètres de
nu à nu des appuis.

La poutre est sollicitée par son seul "poids propre", g, densité de charge uniformément répartie par "mètre
linéaire" de poutre. Elle "travaille" en flexion "simple". A mi portée, le moment de flexion est maximum, il a
pour intensité :
𝑔𝐿²
𝑀𝑚𝑎𝑥 = 6
8
PRINCIPE DU BÉTON ARMÉ
Un exemple d’ouvrage élémentaire
Si on admet une distribution plane des
contraintes normales agissant sur le béton de la
section droite à mi-portée, les contraintes
maximales valent :
𝑀𝑚𝑎𝑥 𝜈 6𝑀𝑚𝑎𝑥
𝜎𝑏𝑐 = −𝜎𝑏𝑡 = =
𝐼 𝑏ℎ²
Si l'intensité de 𝜎𝑏𝑡 reste inférieure à la
résistance à la traction du béton, notée 𝑓𝑡𝑗 , il n'y
a pas risque de rupture.

Si on fait croître le moment de flexion en


appliquant à la poutre non armée une charge
d’exploitation, notée q, la rupture brutale se
produit si on atteint 𝜎𝑏𝑡 = 𝑓𝑡𝑗 .
La rupture se produit dans la zone où règne le
moment de flexion maxi.
7
PRINCIPE DU BÉTON ARMÉ
Dans la plupart des structures, certaines parties ou zones sont soumises à des contraintes
de compression et d’autres à des contraintes de traction. Or, le béton est un matériau qui
résiste fort bien au contraintes de compression mais très mal aux contraintes de traction, alors
que l’acier, par contre, y résiste très bien. D’où l’idée de placer des barres d’acier dans les
zones ou se produisent des efforts de traction (principe du béton armé).

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DOMAINE D’APPLICATION DU BAEL
Les règles BAEL91, modifiées 99 sont applicables à tous les ouvrages en béton armé,
dont le béton est constitué de granulats naturels normaux, avec un dosage en ciment au moins
égale à 300 𝐾𝑔Τ𝑚3 de béton mis en œuvre (A.1.1). On distingue :

• Les constructions courantes ayant une charge d’exploitation Q modérée :


𝑄 < 2𝐺 ou 𝑄 < 5 𝐾𝑁Τ𝑚²
• Les constructions industrielles à charge d’exploitation relativement élevée :
𝑄 > 2𝐺 ou 𝑄 > 5 𝐾𝑁Τ𝑚²
• Les constructions spéciales pour lesquelles certaines parties sont assimilées à des éléments
de construction courante, d’autres à des éléments de construction industrielle et d’autres
relèvent de l’application des règles générales (par exemple : un parking de voitures couvert
par un plancher sous chaussée).
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DOMAINE D’APPLICATION DU BAEL
Les constructions suivantes restent en dehors du domaine d’application :

• Les constructions en béton non armé,


• Les constructions en béton léger,
• Les constructions mixtes acier – béton,
• Les constructions en béton de résistance caractéristique supérieure à 80 MPa. Pour les
résistances de 60 à 80 MPa se reporter à l’annexe F des règles modifiées en 99,
• Les éléments soumis à des températures s’écartant de celles qui résultent des seules
influences climatiques.

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ÉTATS LIMITES POUR LE CALCUL BA
Les règles B.A.E.L prévoient que les calculs en béton armé seront conduits en application de la
théorie des états limites.

Un état limite est celui pour lequel une condition (résistance, durabilité, stabilité …)
requise d’une construction (ou d’un de ses éléments) est strictement satisfaite et
cesserait de l’être en cas de modification défavorable d’une action.

On distingue deux catégories des Etats limites : les Etats limites ultimes (ELU) et les Etats
limites de service (ELS).

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ÉTATS LIMITES POUR LE CALCUL BA

LES ETATS LIMITES ULTIMES (ELU)

Elles correspondent à la valeur maximale de la capacité portante de la construction et dont le


dépassement entrainerait la ruine de l’ouvrage. Ces Etats sont relatifs à la limite :

• Soit de l’équilibre statique de la structure (L’ensemble doit rester en équilibre lorsque des
charges sont appliquées) ;
• Soit de la résistance de l’un des matériaux utilisés (le béton et l’acier ne doivent pas se
rompre) ;
• Soit de la stabilité de forme de l’un ou de plusieurs des éléments de la construction (les
éléments ne doivent pas flamber).

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ÉTATS LIMITES POUR LE CALCUL BA

LES ETATS LIMITES DE SERVICE (ELS)


Elles constituent les limites au-delà desquelles les conditions normales d’exploitation de la
construction ne sont pas satisfaites. On est ainsi amené à considérer :

• Une limite de la valeur de la compression du béton ;


• Une limite pour l’ouverture des fissures ;
• Une limite pour les déformations des éléments d’une construction (pas de flèche
excessive pour éviter les désordres dans les cloisons supportées et dans les
revêtements de ces cloisons ou dans les plafonds).

Le choix des sections de béton armé se fait selon l’état le plus défavorable.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS

ACTIONS
Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées à la construction, ainsi que
celles qui résultent des déformations dues au retrait, à la dilatation, au tassement d'appui. Les
valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal, c'est-a-dire connu dés le départ
ou donné par des textes réglementaires ou contractuels, notamment :
• NF P 06-001 : charges d’exploitation des bâtiments ;
• DTU P 06-002 : Règles définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions, dites Règles
NV 65, complétées par les règles N 84 (DTU P 06-006) ;
• NF P 06-004 : charges permanentes et charges d’exploitation dues aux forces de pesanteur ;
• CPC Fascicule 61, titre II : Programme de charges et épreuves des ponts-routes.
• …

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS

ACTIONS
Toutes ces actions peuvent être classées
en actions permanentes (notées G)
d'intensité constante ou très peu
variables, et en actions variables
(notées Q) dont l'intensité varie
fréquemment et de façon importante
dans le temps.

coupe schématique d'un immeuble

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS

ACTIONS
Actions permanentes (G) :

• Poids propre de la structure : charges 1, 2, 8 et


12.
• Poids des autres éléments de la construction :
charges 9 et 11.
• Poussées des terres, pression des liquides : 7
et 14.
• Actions dues aux déformations différées :
raccourcissement par retrait du béton dans le
plancher 8.
coupe schématique d'un immeuble

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS

ACTIONS
Actions variables (Q) :

• Charges d'exploitation : 3, 5, 6 et 13
• Charges climatiques : 4
• Action de la température climatique due aux
variations d'ambiance au cours de la journée :
10.
• Actions appliquées en cours de construction qui
proviennent des équipements de chantier.

coupe schématique d'un immeuble

17
ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
ACTIONS
Bases de calcul des charges permanentes :
Elles résultent du poids volumique des matériaux mis en œuvre et des dimensions de l'ouvrage. Nous
prendrons pour le béton armé un poids volumique de 25 𝑘𝑁Τ𝑚3 . Les équipements fixes font partie de ces
charges telles que les cloisons de distribution. Elles interviennent dans le cas ou leur poids linéique est
inferieur à 250 𝑑𝑎𝑁Τ𝑚, assimilées a une charge surfacique de 50 𝑑𝑎𝑁Τ𝑚2 pour des bâtiments à refend
porteurs transversaux rapprochés et de 100 𝑑𝑎𝑁Τ𝑚2 dans les autres cas. Cette façon de considérer ces
charges permet une grande souplesse dans la transformation éventuelle de la distribution des pièces dans
l'avenir.

Les poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides interviennent en actions
permanentes lorsque le niveau de ces derniers varie peu. Le retrait, faisant partie des déformations
imposées à une construction, est une caractéristique du béton et correspond à une rétraction du béton
pendant les phases de prise et de durcissement. On cherche généralement à concevoir les constructions
de telle sorte qu'elles ne fissurent pas. On prévoit ainsi des joints ou des éléments fractionnés.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
ACTIONS
Bases de calcul des actions variables :
Les charges d'exploitation : par le poids des utilisateurs et des matériaux nécessaires à l'utilisation des
locaux. Elles correspondent à un mode normal d'utilisation.
Les bâtiments d'habitation et d'hébergement de plusieurs niveaux peuvent donner lieu a une dégression
des charges d'exploitation lorsque l'occupation de ces niveaux peut être considère comme indépendante.
Effectivement, il est particulièrement rare que tous les niveaux d'une construction soient chargés à leur
valeur maximale au même moment. La norme prévoit donc des coefficients de pondération à appliquer aux
charges de chaque niveau avant de les ajouter.

Les charges climatiques : (W pour le vent) : Le vent est assimilé à des efforts statiquement appliqués à
la construction dépendant de la région, du site, de l'altitude, des dimensions et de la position. Ce sont en
fait des efforts mettant en vibration la structure résistante, phénomène que l'on se permet d'intégrer par la
prise en compte d'un coefficient de majoration dynamique.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
ACTIONS
Bases de calcul des actions variables :

Les charges appliquées en cours de construction : Ces charges proviennent en général des
équipements de chantier, de coffrage, de transport et de levage ou de dépôt de matériaux, mais il peut
s'agir aussi de problèmes d'étaiement. En effet, les méthodes de construction interviennent sur la
répartition des efforts et amènent parfois à solliciter les ouvrages prématurément avec des charges
importantes alors que le béton n'a pas encore atteint sa résistance de calcul.

Les actions de la température climatique : Lorsqu'une construction est soumise a une variation brutale
de sa température, ses dimensions ont tendance à se modifier proportionnellement à son coefficient de
dilatation 𝛼 égal 10−5 Τ°𝐶 pour le béton armé. Si cette dilatation ne peut pas s'effectuer librement, il se
produit des contraintes dans la construction qui provoquent des efforts internes.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
SOLLICITATIONS
Les sollicitations sont les éléments de réduction des forces extérieures et des couples appliqués
aux éléments de structure :
N : effort normal
V : effort tranchant
M : moment fléchissant.
Ces sollicitations sont calculées après combinaisons des actions.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

On utilise les combinaisons d’actions définies avec les notations suivantes :


𝑮𝒎𝒂𝒙 : ensemble des actions permanentes dont l’effet est défavorable pour la justification d’un
élément donné,
𝑮𝒎𝒊𝒏 : ensemble des actions permanentes dont l’effet est favorable,
𝑸𝟏 : action variable dite de base,
𝑸𝒊 : autres actions variables, dites d’accompagnement (i > 1)

Les états limites sont représentés par des combinaisons de valeurs caractéristiques de ces
actions pondérées par des coefficients 𝜓 prenant en compte l’occurrence d’apparition de
chacune d’elle. Chaque combinaison prend en compte la probabilité d’occurrence et la
concomitance des actions variables suivants les situations.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

a) Combinaisons d’actions à considérer pour les états limites ultimes de résistance :

Situation fondamentale : les combinaisons d’actions sont représentées par :

1,35.Gmax  Gmin   Q1 .Q1   1,3. 0 i .Qi

𝜸𝑸𝟏 = 𝟏, 𝟓 Dans la majorité des cas et est égale à 1,35 dans les cas particuliers suivants :
• la température;
• les charges d’exploitations étroitement bornées ou de caractère particulier (convois
militaires, convois exceptionnel définie par les textes…);
• Les bâtiments agricoles à faible densité d’occupation humaine.
𝝍𝟎𝒊 Coefficients qui n’interviennent plus dans la suite du cours sont donnés en fonction de la nature
de l’action d’accompagnement, (voir textes en vigueur ou par les documents particuliers).
23
ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

a) Combinaisons d’actions à considérer pour les états limites ultimes de résistance :

Situation accidentelle : les combinaisons d’actions à considérer sont :

Gmax  Gmin  FA   11.Q1   2i .Qi

𝑭𝑨 Valeur nominale de l’action accidentelle (séismes ou chocs),


𝝍𝟏𝟏 . 𝑸𝟏 Valeur fréquente d’une action variable,
𝝍𝟐𝒊 . 𝑸𝒊 Valeur quasi permanente d’une autre action variable.

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ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

b) Combinaisons d’actions à considérer pour les états limites ultimes de service :

Elles résultent des combinaisons d’actions ci-après, dites combinaisons rares :

Gmax  Gmin  Q1   0 i .Qi

25
ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

Coefficients 𝜓0𝑖 , 𝜓11 , 𝜓2𝑖 selon les règles BAEL

26
ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS
COMBINAISONS D’ACTIONS

A retenir …

Dans le cas général, les combinaisons à prendre en compte se résument comme suit :

1,35 G  1,5 Q pour les justification à l’ELU

G Q pour les justification à l’ELS

Dans les cas particuliers, il faut faire attention lors de la définition des combinaisons vis-à-vis
les exigences réglementaires.

27
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

Le Béton (BAEL A.2.1) :

28
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

BÉTON : COMPOSITION

29
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES

Eij  30000 MPa

 max  20 40 MPa

 max rupture  2 103

30
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES

o Résistance caractéristique à la compression (BAEL A.2.1,1)


Le béton est défini au point de vue mécanique par la résistance à la compression à 28 jours
(notée 𝑓𝑐28 ). Cette résistance caractéristique du béton est mesurée par compression sur des
cylindres en béton de 𝟐𝟎𝟎 𝒄𝒎𝟐 de section et de hauteur double du diamètre (𝟑𝟐 𝒄𝒎 ).

Éprouvette 1632 31
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES

o Résistance caractéristique à la compression (BAEL A.2.1,1)


Cette résistance varie en fonction de l’âge du béton et le règlement donne des lois
d’évolution de 𝑓𝑐𝑗 (résistance en compression à j jours) en fonction de l’âge "j" en jours.

Evolution de la résistance en compression


d’un béton en fonction de son âge 32
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Résistance caractéristique à la compression (BAEL A.2.1,11)

REMARQUE :
Lorsque des sollicitations s’exercent sur un béton dont l’âge de j jours (en cours d’exécution)
est inférieur à 28, on se réfère à la résistance caractéristique 𝑓𝑐𝑗 obtenue au jour considéré.
On peut admettre que pour j inférieur ou égale à 28, la résistance 𝑓𝑐𝑗 des bétons non traités
thermiquement suit approximativement les lois suivantes (BAEL) :
 Pour des résistances 𝑓𝑐28 ≤ 40 𝑀𝑃𝑎 :
 j
f 
 cj 4,76  0,83 j f c 28 si j  60 jours

 f cj  1,1 f c 28 si j  60 jours

 Pour des résistances 𝑓𝑐28 > 40 𝑀𝑃𝑎 :
 j

 cj 1, 40  0,95 j f c 28
f si j  28 jours

 f cj  f c 28 si j  28 jours 33

CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Résistance caractéristique à la traction (BAEL A.2.1,12)

La résistance caractéristique à la traction du béton à j jours, notée 𝑓𝑡𝑗 , est


conventionnellement définie par la relation suivante :

ftj  0,6  0,06 f c 28

 Exemple :
𝑓𝑐28 = 20 𝑀𝑃𝑎, 𝑓𝑡28 = 1,8 𝑀𝑃𝑎 (presque le 1/10 de 𝑓𝑐28 )

Cette définition, conventionnelle, suffit pour les calculs ; elle n’exclut pas la réalisation
d’essais de traction en conformité avec les prescriptions du fascicule 65.

34
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Résistance en compression pour le calcul à l’ELU
La valeur de calcul de la résistance en compression du béton 𝑓𝑏𝑢 est donnée par :
0,85 f cj
fbu 
 b

- Le coefficient de sécurité partiel 𝛾𝑏 vaut 1,5 pour les combinaisons fondamentales et
1,15 pour les combinaisons accidentelles.
- 𝜃 est un coefficient qui tient compte de la durée d’application des charges (𝜃 = 1 si la
durée est supérieure à 24h, 𝜃 = 0,9 si la durée est comprise entre 1h et 24h et 𝜃 =
0,85 sinon.

o Résistance en compression pour le calcul à l’ELS

 bc  0,6 f cj
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CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Déformation longitudinales du béton (BAEL A.2.1,2)
Un essai de compression simple sur éprouvette 16x32 permet d'obtenir le diagramme expérimental
"contrainte - déformation" du béton ci-dessous. Réglementairement, on applique des coefficients de
sécurité sur la résistance du béton et le diagramme qui sera utilisé pour les calculs à l'ELU (Etats
Limites Ultimes) sera le diagramme dit "de calcul". La résistance de calcul à la traction sera négligée.
Le béton est un matériau fragile (par opposition à ductile), il se déforme peu avant rupture.
La loi de comportement fait apparaître une zone élastique (quasiment linéaire) et une zone plastique.

Diagramme réel

Diagramme
réglementaire de
calcul à l’ELU
Faible résistance
en traction 36
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Déformation longitudinales du béton – Module de Young

i. Module de Young instantané (BAEL A.2.1,21)

On admet, à défaut de mesures, qu’à l’âge de j jours, le module de déformation longitudinale

instantanée du béton 𝐸𝑖𝑗 est égal à :

 
1/3
Eij  11000  fcj

𝑓𝑐𝑗 (exprimé en MPa) désigne la résistance caractéristique à la compression à j jours.

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CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Déformation longitudinales du béton – Module de Young

ii. Module de Young différé (BAEL A.2.1,22)

Les déformations différés du béton comprennent le retrait et le fluage ;

Si on exprime les résistances en MPa (ou en N/mm²), ce module est donné par la formule :

 
1/3
E j  3700  fcj

38
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
o Déformation longitudinales du béton – Module de Young

Quelques valeurs en MPa


𝒇𝒄𝟐𝟖 𝑬𝒊𝒋 𝑬𝝂𝒋
25 32160 10820
30 34180 11500
40 37620 12650
60 43060 17220

39
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX
BÉTON : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES

o Coefficient de Poisson
Sauf cas particuliers (par exemple coques minces), le coefficient de Poisson du béton est pris égal à 0
(zéro) pour le calcul des sollicitations (ELU) et à 0,2 pour le calcul des déformations (ELS).

40
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

L’acier (BAEL A.2.2) :

41
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

L’acier (BAEL A.2.2) :

• Le caractère mécanique servant de base aux justifications est la limite d’élasticité garantie,
désignée par 𝒇𝒆 .

• Cette valeur, ainsi que le diagramme, sont introduits dans les calculs compte tenu du coefficient 𝛾𝑠 .

• Dans ce qui suit, le module d’élasticité longitudinale de l’acier 𝐸𝑠 est pris égal à 200 000 MPa
(valeur conventionnelle).

42
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

L’acier (BAEL A.2.2) :

o Diagramme contrainte – déformation (BAEL A.2.2,2)

Il est défini conventionnellement par :

Diagramme contraintes-déformations de l’acier


43
CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX

L’acier (BAEL A.2.2) :

Tableau de barres
commercialisées

44
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELU

1. Les sections droites restent planes après déformation ;

2. Il n’y a pas de glissement relatif entre l’acier et le béton ;

3. La résistance du béton à la traction est négligée ;

4. Le raccourcissement relatif du béton est limité à 3,5 0Τ00 en flexion simple et à 2 0Τ00 en
compression simple ;

5. L’allongement unitaire de l’acier est limité à 10 0Τ00.

45
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELU

6. Le diagramme de calcul de l’acier est déduit du diagramme caractéristique contrainte -


déformation par une affinité parallèlement à la tangente à l’origine de rapport 1Τ𝛾𝑠 .

Avec 𝛾𝑠 = 1.00 pour les actions accidentelles ;


Et 𝛾𝑠 = 1.15 pour les autres cas. 46
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELU

7. Pour le béton, le diagramme de calcul est constitué par un arc de parabole dont le sommet
correspond à un raccourcissement de 2 0Τ00 et une contrainte de :

0,85𝑓𝑐28
𝜎𝑏𝑐 =
𝛾𝑏

Avec 𝛾𝑏 = 1.15 pour les combinaisons accidentelles ;


Et 𝛾𝑏 = 1.50 pour les autres combinaisons.

47
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELU

Le diagramme de calcul est prolongé au delà du sommet de l’arc de parabole par un segment
de droite parallèle à l’axe de déformation jusqu’à ce que le raccourcissement atteint la valeur
de 3,5 0Τ00.

48
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELU
Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée, on peut à la place du diagramme parabole
rectangle utiliser le diagramme rectangulaire suivant :

𝑦𝑢 : La distance entre l’axe neutre et la fibre la plus comprimée. 49


HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)

Le diagramme des déformations limites de la section pour l’E.L.U est linéaire et supposé passer par l’un
des trois points A, B ou C. Ces points, appelés pivots, sont définis de la manière suivante :

 Le pivot A : correspond à un allongement unitaire de 10 0Τ00 de l’armature la plus tendue supposée


concentrée en son centre de gravité (CDG) ;
 Le pivot B : correspond à un raccourcissement de 3,5 0Τ00 de la fibre la plus comprimée ;
 Le pivot C : correspond à un raccourcissement de 2 0Τ00 de la fibre située à une distance de (3/7) h
de la fibre la plus comprimée.

50
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)

Allongements Raccourcissements (compression)


(traction)
A’

Traction simple

Compression simple
Section avant déformation

51
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)
Domaine 1 : Le diagramme des déformations passe par le point A. Il peut alors occuper l’une des
positions a, b, c ou d représentées comme suit :

A’

correspond au cas de la flexion simple


correspond au cas de la correspond au cas ou la section ou de la flexion composée, lorsque le
traction simple, les est entièrement tendue. Ceci se béton n’atteint pas son raccourcissement
allongements sont tous présente lorsque l’effort normal ultime. La section comporte alors une
égaux à 10 0Τ00. est un effort de traction et que zone comprimée et une zone tendue.
son excentricité est faible. 52
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)

Déterminons la position de l’axe neutre correspondant à


ce cas limite. Si y est la distance de l’axe neutre à la fibre
la plus comprimée et d est la hauteur utile de la section ;
on peut définir le domaine du pivot A par :

𝑦 3,5 × 10−3
𝛼= = = 0,2593
𝑑 3,5 × 10−3 + 10 × 10−3

Ainsi, la règle pratique pour la détermination des pivots


est :
correspond au mêmes cas que ceux  y = 0.2593d, droite de déformation AB : pivots A et B.
de la figure c lorsque le béton
 y < 0.2593d, le diagramme des déformations passe par
atteint son raccourcissement
le pivot A.
ultime. C’est un cas limite pour le
domaine 1, puisqu’après le  y > 0.2593d, le diagramme des déformations passe par
diagramme des déformations va le pivot B.
pivoter autour du point B. 53
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)
Domaine 2 : Le diagramme des déformations passe par le point B. Il peut alors occuper l’une des
positions d, e, f et g.

correspond au mêmes cas que ceux de correspond au cas de la flexion correspond au même cas que (e)
la figure c lorsque le béton atteint son simple, ou cas de la flexion mais l’allongement de l’acier est
raccourcissement ultime. C’est un cas composée, lorsque le béton atteint devenu nul, la contrainte dans les
limite pour le domaine 1, puisqu’après son raccourcissement ultime ; armatures est aussi nulle.
le diagramme des déformations va l’allongement de l’acier est alors
pivoter autour du point B. inférieur à 10 0Τ00. 54
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)

C’est un cas limite pour le domaine 2, puisqu’après le


diagramme des déformations va pivoter autour du point C.
Dans ce cas limite, on a y = h. Il résulte de ce qui précède
que le diagramme des déformations passera par le point B
si :

0,2593 ≤ 𝛼 ≤
𝑑

correspond au cas de la flexion composée


avec effort normal de compression, lorsque
le béton de la fibre la plus comprimée a
atteint son raccourcissement ultime et
lorsque le béton de la fibre la moins
comprimée a un raccourcissement nul.
55
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul de l’ELU (pivots)
Domaine 3 : Le diagramme des déformations passe par le point C et la section est entièrement
comprimée. Ce diagramme des déformations peut alors occuper l’une des positions représentées en g,
h et i.

correspond au cas de la flexion composée avec effort correspond au cas de la compression simple ; le
normal de compression lorsque la section est entièrement raccourcissement du béton est égal à 2 0Τ00 sur
comprimée. Dans ce cas, l’axe neutre se trouve en dehors toute la hauteur de la section. Le diagramme
de la section et le raccourcissement du béton est, dans des déformations passe par le pivot C si : y > h.
toute la section, inférieure à son raccourcissement ultime. 56
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Hypothèses de calcul de l’ELS
Ces hypothèses sont différentes de celles prévues pour l’E.L.U :
1. Les sections droites restent planes après déformation ;
2. Il n’ y a pas de glissement relatif entre l’acier et le béton ;
3. Le béton tendu est négligé ;
4. Le béton et l’acier sont considérés comme des matériaux linéairement élastiques ;
5. Par convention, le rapport n de module d’élasticité longitudinale de l’acier et celui du béton a
pour valeur 15 et est appelé « coefficient d’équivalence » :
𝐸𝑠
𝑛=
𝐸𝑏
6. On ne déduit pas dans les calculs, les sections d’acier de l’air du béton comprimé.
7. On peut remplacer dans les calculs la section totale d’un groupe de barres tendues ou
comprimées par la section d’une barre unique situé au CDG du groupe ;

57
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Conséquences des hypothèses de calcul à l’ELS
1. Les contraintes 𝜎𝑏 du béton et 𝜎𝑠 de l’acier sont proportionnelles aux déformations :
𝜎𝑏 = 𝐸𝑏 𝜀𝑏 et 𝜎𝑠 = 𝐸𝑠 𝜀𝑠 .
2. On peut appliquer au béton les règles de la RDM établies pour les corps homogènes si la
section du béton armé est homogénéisée au préalable à savoir :
En remplaçant une section d’acier A par une section du béton d’air 𝑛𝐴 = 15𝐴 ayant même CDG
que la section d’acier considérée.
3. La contrainte dans une fibre d’acier est égale à 15 fois la contrainte qui existerait dans la fibre de
béton ayant même CDG que cette fibre d’acier.

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HYPOTHÈSES DE CALCUL
Vérifications à effectuer pour l’ELS
L’E.L.S consiste à vérifier que les contraintes maximales dans la section la plus sollicitée restent
inférieures à des valeurs limites fixées réglementairement. On distingue :
a) La contrainte maximale du béton comprimé 𝜎𝑏 ne doit pas dépasser 𝜎ത𝑏 = 0,6 × 𝑓𝑐28 (contrainte
admissible du béton comprimé) 𝜎𝑏 ≤ 𝜎ത𝑏 = 0,6 × 𝑓𝑐28 .
b) La contrainte maximale des armatures tendues : dans le but de réduire le risque de fissuration
et pour diminuer l’importance de leur ouverture, on a été amené à limiter les contraintes des
armatures tendues. On distingue 3 cas :
 1er cas : Fissuration peu nuisible
 2ème cas : Fissuration préjudiciable
 3ème cas : Fissuration très préjudiciable

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HYPOTHÈSES DE CALCUL
Vérifications à effectuer pour l’ELS

1er cas : Fissuration peu nuisible (peu préjudiciable) : la fissuration est considérée comme peu
nuisible à la tenue de l’ouvrage dans le temps lorsque l’élément est situé dans des locaux couverts
et clos et n’est pas soumis à des conditions de condensations, Exemple : bâtiment d’habitation,
bureaux, Ecoles, hôpitaux, bâtiments industrielles à charges modérées. Dans ce cas de fissuration
peu nuisible, la contrainte 𝜎𝑠 des armatures tendues n’est soumise à aucune vérification. On aura
alors :

 b  0,6  fc 28
 s  fe

60
HYPOTHÈSES DE CALCUL
Vérifications à effectuer pour l’ELS

2ème cas : Fissuration préjudiciable : La fissuration d’un élément est considérée comme
préjudiciable lorsque cet élément est exposé à des intempéries ou à des conditions de
condensation ou peut être alternativement noyé et émergé en eau douce. Dans ce cas, on devra
s’assurer des conditions suivantes :

 b  0,6  fc 28
2

 s  Min  fe Max 0,5fe ; 110  ftj 
3
 

η est un coefficient de fissuration qui dépend du type d’acier :


η = 1 Pour les ronds lisses, η = 1,6 pour les HA > 6 mm, η = 1,3 pour les HA < 6 mm.

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HYPOTHÈSES DE CALCUL
Vérifications à effectuer pour l’ELS
3ème cas : Fissuration très préjudiciable : La fissuration d’un élément est considérée comme très
préjudiciable lorsque cet élément est exposé à un milieu agressif (eau de mer, sol agressif…), on
doit assurer une étanchéité

 b  0,6  fc 28
2
 
 s  0,8  Min  fe Max 0,5fe ; 110  ftj 
3

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HYPOTHÈSES DE CALCUL
En pratique le problème se présente comme suit :
 On détermine les armatures de la section étudiée vis-à-vis de l’E.L.U et on calcul les valeurs de
𝜎𝑏 et 𝜎𝑠 ;
 Si on obtient 𝜎𝑏 ≤ 𝜎ത𝑏 = 0,6 × 𝑓𝑐28 et 𝜎𝑠 ≤ 𝜎ത𝑠 alors les armatures déterminées à l’E.L.U
conviennent pour l’E.L.S, si non il est nécessaire de déterminer sous l’effet de moment de
service Ms les valeurs de A et A’ et on retiendra les valeurs supérieures.
 Une deuxième méthode consiste à calculer directement les valeurs des armatures A et A’
résultant du calcul de l’E.L.U et celles de l’E.L.S et on retiendra les valeurs supérieures
trouvées.

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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
A – CONTRAINTE D’ADHÉRENCE

On désigne sous le nom d'adhérence les forces de liaison qui s'opposent au glissement des
armatures par rapport au béton qui les enrobe.
Cette adhérence est principalement due à :
 Des forces d'origine chimique correspondant à un "collage". ces forces sont de valeur médiocre
et peu fiables;
 À des forces de frottement dues aux irrégularités de surface naturelles de la barre. Ces forces,
plus importantes, sont encore assez limitées. C'est le principal mode d'adhésion des barres
lisses;
 À des forces d'engrènement mécanique dues aux saillies et aux aspérités des barres dites à
haute adhérence HA. Ces forces mettent en jeu la résistance du béton en compression et au
cisaillement à proximité de la barre.

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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
A – CONTRAINTE D’ADHÉRENCE

Supposons une barre scellée dans un massif en béton. Si on exerce un effort d'arrachement
suivant I’axe de la barre, on peut avoir trois modes de rupture :

Glissement relatif de l'acier par Rupture par traction de Destruction du béton (d’un
rapport au béton par l’acier (scellement parfait) cône de béton)
arrachement (extraction de la
barre dans une gaine de béton)

Essai d'arrachement d'une barre scellée dans un massif en béton


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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
A – CONTRAINTE D’ADHÉRENCE

Dans le premier cas, l’action du béton sur l’acier peut se décomposer en :


• Un effort perpendiculaire à la barre.
• Une composante tangentielle : la contrainte d’adhérence notée 𝝉𝒔 .

Si l’on suppose une répartition uniforme des contraintes tangentes 𝝉𝒔 le long de la barre, l’équation
d’équilibre s’écrit :
F  s     L

La valeur limite ultime réglementaire de la contrainte d’adhérence est notée 𝜏𝑠𝑢 et vaut :

 su  0,6  s2  ftj

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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS

1- Longueur de scellement droit (ancrage droit)

La longueur de scellement droit, notée L , est la longueur sur laquelle il faut associer I 'acier et le
béton pour qu’à la sortie de l’ancrage, l’acier puisse travailler en traction à sa limite élastique 𝑓𝑒 .

L’effort de traction dans la barre en traction simple est :

F  section  contrainte =    ² 4   fe

Ancrage droit et répartition des contraintes 67


ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS

1- Longueur de scellement droit (ancrage droit)

Les contraintes d’adhérence supposées maximum et constantes le long de la barre ont pour
résultante :

F      Ls   su
L’équilibre de la barre se traduit par :

   ² 4  fe      Ls   su
Soit : Ls    fe 4   su
En général …
𝐿𝑠 = 50 × 𝜙 est une valeur forfaitaire adoptée généralement pour les aciers HA à défaut de
calculs plus précis (BAEL A.6.1,221).
68
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS
2- Longueur de recouvrement des armatures tendues
Dans certains cas, pour assurer la continuité de la transmission des efforts, il faut réaliser une
jonction par recouvrement entre deux barres identiques sur une certaine longueur appelée
" longueur de recouvrement " et notée " 𝑳𝒓 ".
Effort repris par
𝑠𝑖 𝑐 ≤ 5𝜙 ; 𝐿𝑟 = 𝐿 𝑠 Effort l’ensemble des deux
barres
𝑠𝑖 𝑐 > 5𝜙 ; 𝐿𝑟 = 𝐿 𝑠 + 𝑐

Effort repris par la barre


Effort repris par la
de droite
barre de gauche

Recouvrement de barres

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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS

3- Ancrage courbe

Dans certains cas, la géométrie de l'élément en béton ne permet pas d'assurer un ancrage correct
de la barre d'acier par scellement (cas d'un appui de rive d'une poutre par exemple). Dans ce cas,
pour diminuer la longueur d'encombrement de I'ancrage, on fait recours à un ancrage courbe. Le
tableau qui suit donne les longueurs de scellement équivalentes à chaque angle 𝜃 .

𝜽° 𝑳𝒔
90 1,87𝐿1 + 𝐿2 + 2,19𝑅
120 2,31𝐿1 + 𝐿2 + 3,28𝑅
135 3,51𝐿1 + 𝐿2 + 6,28𝑅
180 2,57𝐿1 + 𝐿2 + 3,92𝑅

70
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS

3- Ancrage courbe

Attention ! …

Au niveau des zones de forte sismicité, l’emploi des coudes ou crochets dans les pièces
comprimées ou les parties des pièces fléchies est interdit. Toutefois, en cas de nécessité (liaison
avec une semelle de fondation, voisinage d’une surface libre, etc.), les ancrages d’extrémité peuvent
être assurés au moyen de coudes à 90°.

Ancrage en zones sismiques 71


ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
B – ANCRAGES ET RECOUVREMENTS

3- Ancrage courbe

Problème de mise en œuvre

Enrobage et adhérence très difficile …


Ancrage difficile …

72
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
1- Protection des armatures
L’enrobage de toute armature qu’elles soient principales ou secondaires est au moins égal à :
• 5 cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou aux brouillards salins, ainsi que
pour les ouvrages exposés à des atmosphères très agressives ;
• 3 cm pour les parois coffrées ou non qui sont soumises (ou sont susceptibles de l'être) à des
actions agressives, ou à des intempéries, ou des condensations, ou encore, en égard à la
destination des ouvrages, au contact d'un liquide ;
• 1 cm pour des parois qui seraient situées dans des locaux couverts et clos et qui ne seraient pas
exposées aux condensations.

En outre, l'enrobage de chaque armature est au moins égale à son diamètre si elle est isolée ou à la
largeur du paquet dont elle fait partie.
Afin de permettre le passage de l'aiguille vibrante, il convient de laisser des espacements d'au
moins 5 cm.
73
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
2- Bétonnage correcte
Les armatures peuvent être groupées en paquets à condition de les disposer de façon compacte et
d’opposer le minimum de gêne à la mise en place du béton. Dans tous les cas, la hauteur du paquet
doit être au plus égale au double de sa largeur.

Protection des armatures et conditions de bétonnage correcte 74


ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
2- Bétonnage correcte

En plus de ces conditions, et pour éviter les problèmes de ségrégation et pour améliorer
l’adhérence, les diamètres des barres doivent être limitées comme suit :

Aciers longitudinaux pour les dalles et voiles d’épaisseur h, on limite le diamètre des aciers
longitudinaux à :
h
l 
10
Aciers transversaux pour les poutres de hauteur h, on limite le diamètre des aciers transversaux à :

 h b 
t  Min  ;l ; 0 
 35 10 

75
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
3- Espacement minimum

La Figure ci-contre permet de déterminer le


nombre maximum de fils d'armatures d'un
diamètre donné en fonction de Ia largeur de la
poutre pour le cas d'un enrobage de 3 cm.

Nombre de barres en fonction de la largeur de béton


76
ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
4- Poussée au vide

Il convient d'adopter un mode constructif qui permettre d'éviter tout désordre engendré par la
poussée au vide des armatures. On adoptera les dispositions suivantes :

Dispositions constructives à mettre en œuvre pour se prémunir


des désordres dus à la poussée au vide
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ADHÉRENCE ACIER-BÉTON
C – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
5- Ancrage des Cadres, Etriers, Epingles

On admet que les ancrages des extrémités de barres façonnées en cadres, étriers, épingles sont
assurés par courbure, si les parties courbes sont prolongées par des parties rectilignes au moins
égales aux valeurs suivantes :

Ancrage des aciers transversaux

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