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Cycle: Masters Génie Civil

ETUDES TECHNIQUES DES PONTS


CHAPITRE I PARTIE II: LE CALCUL DES
PONTS EVALUATION DES ACTIONS

Présenté par: Seydou SAKANDE


UNIVERSITE NOBERT ZONGO (IUT/KDG

Cycle: Masters Génie Civil

ETUDES TECHNIQUES DES


PONTS

Présenté par: Seydou SAKANDE


Ingénieur Génie Civil / BTP
Ingénieur structure et ouvrages d’arts
Introduction
• Le calcul d’un pont comme de tout autre construction, a pour objet de vérifier que
le dimensionnement adopté lui confère le niveau (initial) de fiabilité requis compte
tenu de la qualité exigée des matériaux qui seront utilisés et du niveau de contrôle
prévu lors de son exécution .

• Pour assurer sa fonction, il doit être capable de résister, avec des marges
appropriées, non seulement aux efforts engendrés par son poids propre, mais aussi
aux efforts dus à l’ensemble des actions d’origine naturelle, fonctionnelle qui lui
seront appliquées. <dans la plupart des cas, toutes ces actions sont introduits dans
les calculs avec des valeurs codifiées, en respectant les règles de combinaison.
I.LES DIFFERENTS TYPES ACTIONS

1. Classification des actions

Une action F est une force ou ensemble de forces (charges) appliquées à la structure
(action directe) ou un ensemble de déformations ou d’accélérations imposées, ou
résultant telle qu’un tassement d’appui, le retrait et le fluage du béton, ou une
variation de température, du taux d’humidité, de tassements différentiels ou de
tremblements de terre (action indirecte). Les actions sont l’objet de diverses
classifications dans le but de faciliter le choix de leur modélisation et de leur
prise en compte dans les combinaisons.

La principale classification distingue:

a. Actions permanentes
Les actions permanentes (G) sont des actions dont la durée d’application est continue
et égale à la durée de vie de la structure, ou dont les variations sont négligeables dans
le temps, liées à des changements de la structure ou de son affectation (par exemple:
poids propre) : poids propre des structures, équipements fixes, revêtements, actions
dues au retrait du béton, aux tassements différentiels, forces de précontrainte, etc.
b. Actions variables

Ce sont des actions à occurrences discrètes plus ou moins ponctuelles dans le temps,
ou à caractères (intensité, direction…) variables dans le temps et non monotones
comme la neige, le vent, la température, le choc, l’incendie, etc.). Leur intensité varie
fréquemment et de façon importante dans le temps. Elles résultent de phénomènes à
la fois indésirables et exceptionnels, mal prévisibles.

c. Actions accidentelles

Les actions accidentelles (A) sont des actions, habituellement de courte durée
d’application par rapport à la durée de vie de l’ouvrage mais de grandeur significative,
qui ont peu de chances d’intervenir sur une structure donnée au cours de sa durée de
vie de projet. Leur probabilité d’occurrence est très faible. Dans la mesure où l’on ne
dispose généralement pas de données statistiques suffisantes, on les représente
généralement à l’aide de valeurs nominales uniques, c’est- à-dire de valeurs fixées par
le code ou par un texte réglementaire. Les actions accidentelles sont entre autres
incendies, séismes, explosions, chocs de véhicules, etc.
Les actions sismiques et charges de neige peuvent être considérées comme
accidentelles et ou variables selon les cas.
2. Valeurs caractéristiques des actions

La valeur caractéristique Fk d’une action est sa principale valeur représentative. Elle


doit être spécifiée comme valeur moyenne, valeur inférieure ou supérieure, ou valeur
nominale c’est-à-dire qui ne fait pas référence à une distribution statistique connue.
Les actions permanentes sont représentées par leurs valeurs caractéristiques Gk. La
valeur caractéristique d’une action permanente sera unique si la variabilité de G peut
être considérée comme faible. Dans le cas contraire deux valeurs doivent être
utilisées : une supérieure Gk,sup et une inférieure Gk,inf. Gk,sup et Gk,inf sont
respectivement utilisées pour les cas défavorables et favorables. En cas de valeur
unique d’une action permanente, il s’agira des valeurs moyennes des poids ou des
charges. C’est le cas des actions dues au poids propre qui sont généralement
représentées par une valeur nominale calculée à partir des dessins du projet et des
poids volumiques moyens des matériaux (Gk= Gm).
On définit la valeur caractéristique d’une action variable comme étant celle qui
présente une probabilité, acceptée à priori, d’être atteinte ou dépassée du côté des
valeurs les plus défavorables au cours d’une période de temps appelée durée de
référence.
La principale valeur représentative d’une action variable est sa valeur caractéristique
Qk. Les autres valeurs représentatives sont les suivantes:
– la valeur de combinaison, notée ψ0Qk;
– la valeur fréquente, notée ψ1Qk;
– la valeur quasi permanente, notée ψ2Qk.

Pour en simplifier la présentation, ces valeurs sont définies par une fraction de la
valeur caractéristique obtenue en lui appliquant des coefficients réducteurs, mais les
valeurs fréquente et quasi permanente sont des propriétés intrinsèques de l’action
variable considérée et les coefficients ψ1 et ψ2 ne sont rien d’autre que des quotients,
par la valeur caractéristique, d’autres valeurs déterminées directement.

Par contre, le coefficient ψ0, appelé coefficient de combinaison, fixe le niveau


d’intensité d’une action variable non dominante, c’est-à-dire lorsqu’elle est prise en
compte, dans les calculs, en même temps qu’une autre action variable dite dominante
affectée de sa valeur caractéristique.

La valeur caractéristique d’une action variable Qk doit correspondre soit à une valeur
supérieure soit à une valeur nominale qui sera généralement spécifiée selon les
situations.

D’autres valeurs représentatives d’une action variable seront également utilisées :


− La valeur de combinaison ψ0Qk, pour prendre en compte la probabilité réduite de
l’existence simultanée de plusieurs actions variables (à partir de deux) atteignant des
valeurs proches de leurs valeurs caractéristiques ;
− La valeur fréquente ψ1Qk, considérée comme pouvant être régulièrement
dépassée seulement pendant un court laps de temps ;
− La valeur quasi-permanente ψ2Qk considérée comme pouvant être dépassée
pendant une période de temps assez longue et proche de la moyenne dans le temps.
Les actions accidentelles sont généralement définies par une valeur de calcul Ad,
basée sur la réalité et spécifiée pour les projets individuels.
Pour les actions sismiques, il convient d’évaluer la valeur de calcul AFd à partir de la
valeur caractéristique AFk, ou de les spécifier pour les projets individuels.
3.Evaluation des actions permanentes

• Poids propre des constructions


• Le poids propre des structures en béton est évalué dans la plupart des cas à partir
des dimensions nominales et d’une valeur nominale du poids volumique du béton égale
à 25kN/m3.
• Le poids propre des structures en acier est évalué à partir de leurs dimensions
nominales et d’une valeur du poids volumique à choisir dans une plage allant de 77 à
78.5 kN/m3.
• Poids des équipements
• En ce qui concerne le poids des équipements, des fourchettes destinées à
l’évaluation des valeurs caractéristiques sont fournies pour le revêtement des
tabliers (étanchéité et couche de roulement).
• Afin de déduire les valeurs caractéristiques du poids des équipements à partir des
valeurs nominales ou d’autres valeurs spécifiées, on applique une fourchette de +ou-
20% si elles ont été déterminées en tenent compte de rechargement ultérieurs.
Dans le cas contraire la fourchette est prise égale à+40% et -20%.
Matériaux Poids volumique g [kN/m3]
Revêtements des ponts routiers
asphalte coulé et béton bitumineux 24,0 à 25,0
mastic d'asphalte 18,0 à 22,0
asphalte roulé à chaud 23,0
Remplissages pour ponts
sable (sec) 15,0 à 16,0
ballast, graviers (non compacté) 15,0 à 16,0
pierres 18,5 à 19,5
laitier concassé 13,5 à 14,5
gabions 20,5 à 21,5
argile corroyée 18,5 à 19,5
Revêtements des ponts-rails

couche de protection en béton 25,0


ballast normal (granite, gneiss etc.) 20,0
ballast basaltique 26
4.Evaluation des actions variables
Actions dues au vent
Les efforts engendrés sont actuellement fixés par le fascicule 61 titre II du CPC et
sont introduits dans les calculs comme des pressions statiques appliquées aux surfaces
frappées. Leur intensité, assimilée à une valeur caractéristique vaut:
❑2000N/m2 pour les ouvrages en service
❑1000 ou 1250N/m2 pour les ouvrages en construction selon qu’il s’agit de phases de
chantier n’excédant pas ou excédant un mois.
Les charges de vent ne sont pas cumulables avec le trafic (une pression de 2000N/m2
correspond à une violente tempête)

Actions dues à l’eau


Les actions dues à l’eau se manifestent de plusieurs manières. Les phénomènes les plus
couramment rencontrés sont:

❑La pression hydrostatique


❑La poussée hydrodynamique du courant
❑L’action abrasive du courant (phénomène rare)
❑L’affouillement général des rivières et local autour des piles de pont
Actions dues au trafic routier

Le fascicule 61 titre II définit essentiellement:

❑Les charges routières normales avec deux systèmes différents: système A et


système B
❑Les charges routières à caractère particulier du type militaire et du type
exceptionnel
❑Les charges sur les trottoirs et sur les pistes cyclables du type local et du type
général
❑Les charges sur les remblais
❑Les charges dues au vent et les efforts dus à un choc de bateau sur les piles de pont

Les systèmes A, B, militaires et exceptionnels sont distincts et indépendants, leurs


effets ne peuvent être appliqués simultanément. Le système A ne donne pas un
effet défavorable pour le calcul des hourdis et par conséquent ne sera utilisé que
pour le calcul des sollicitations dans les autres éléments tels que celui des poutres
principales. Le système B est en général utilisé pour tous les éléments d’un pont.
Alors que les charges routières à caractère particulier ne sont à prendre en compte
que pour les itinéraires classés à cet effet.
En premier lieu, le fascicule 61 titre II introduit les quelques
définitions suivantes:
❑La largeur roulable Lr: largeur mesurée entre bordures ou
dispositifs de retenue
❑La largeur chargeable Lc=Lr s’il ya des bordures ou Lr diminuée de
50 cm le long de chaque dispositif de retenue, lorsqu’il existe
❑Nombre de voies: n=Int (Lc/3)
❑Classe des ponts
On distingue trois classe de pont en fonction de la largeur roulable
SYSTÈME DE CHARGES A
Le système de charges A(l) représente une charge uniformément repartie sur une
longueur l (m) mesurée entre le point 0 et la ligne d’influence de l’effet calculé. Elles
représentent un embouteillage ou un flot de véhicules composé de voitures légères
et de poids lourds.

La charge supportée par la chaussée est uniforme, et a une intensité A(L) égale au
produit de la valeur A(l) par les coefficients appropriés a1 et a2. On a donc :

A1(L) = max. [a1*a2*A(l) ; (4 – 0.002L)] en Kg/m 2 avec A(l) = 2.3+(360/(l+12)) kN/m2


a1 est fonction du nombre de voie et de la classe du pont.

a2 = vo / v, avec vo = largeur d’une voie = 3,50 m pour les ponts de 1ère classe, 3m pour les
ponts de deuxième classe et 2.75pour les ponts de 3ème classe et v = Lc/2, Lc étant la
largeur chargeable.
SYSTÈME DE CHARGES B
Le système de charges de type B, ou système de charges ponctuelles, est composé de
trois (3) sous systèmes différents :
• Sous système Bc ;
• Sous système Br ;
• Sous système Bt.

Chacun de ces cas de charges sont pondérés par un coefficient de majoration


dynamique δ :

L= Longueur de l’élément ou portée de la travée (m) ;


G= Charges permanentes sur élément (t);
Q= Surcharges maximum B relatives à l’élément (t).
Sous système Bc
• Il est composé de camions de 30T. Transversalement, on peut disposer autant de files
de 2 camions que de voies de circulation et longitudinalement, on ne doit dépasser 2
camions par file. En plus du coefficient de majoration dynamique, ces charges sont
affectées des coefficients de dégressivité transversale bc.

Valeurs du coefficient bc
Disposition des camions du
sous système bc
Sous système Br
• La surcharge prise en compte dans ce cas de figure est une roue isolée de 10t qui
peut prendre n’importe quelle position sur la largeur roulable.
• Sa zone d’impact est formée par un rectangle, chargé d’une façon uniforme, et
ayant 0,60m de côté transversal et 0,30m de côté longitudinal.
Sous système Bt
• Un tandem de sous-système Bt est composé de 2 essieux de 16t chacun. Ces 2
essieux, à roues simples munies de pneumatiques, possèdent les caractéristiques
suivantes :
• la surface d'impact de chaque roue est de : (0,60*0,25) m²
• on peut disposer transversalement sur la chaussée au maximum deux tandems Bt et
longitudinalement le nombre de tandem est limité à 1
• Un coefficient bt=1 pour les ponts de 1ère classe et 0.9 pour les ponts de 2ième classe.,
est affecté aux valeurs de charges du sous-système Bt.
Efforts de freinage
Charges routières à caractère
particulier
CHARGES MILITAIRES

Les charges militaires sont de deux classes: M80 et M120. Chaque classe se compose de
2 système distincts:
❑Mc: véhicule type à chenilles
❑Me: groupe de 2 essieux.

Ainsi on distingue Mc80, Mc120, Me80 et Me120. Le système à chenille est le plus
utilisé. Les charges militaires doivent être multipliées par un coefficient de majoration
dynamique δ

Ou L est la longueur de l’élément considéré en m; G le poids propre de l’élément


considéré et S la charge Mc ou Me maximale susceptible d’être placé sur l’élément
considéré. Les charges militaires ne développement aucune action de freinage ni de
forces centrifuge.
Système Mc à chenille
Ce système est plus utilisé que le système à essieux. Un véhicule type du système
Mc80 ou Mc120 comporte 2 chenilles dont les caractéristiques sont représentées
respectivement:
Système Mc120
Règles sur les charges
militaires
Charges de trottoir
Le règlement prévoit deux systèmes de charges: un système local destiné à la
justification des éléments de couverture du tablier (hourdis et entretoises) et un
système général pour le calcul des poutres principales. Les diverses charges de trottoir
ne sont pas majorées pour les effets dynamiques

Charges locales (calcul des hourdis et entretoises)

Le système local comprend une charge uniformément repartie d’intensité qtr de valeur
qtr=4.5kN/m2. Cette charge est placée pour produire l’effet le plus défavorable. Ses
effets peuvent se cumuler avec ceux du système B. De plus, le système local comprend
une roue de Ptr=6t dont la surface d’impact est un carré de 0.25m de côté à disposer
sur les trottoirs en bordure de chaussée. Pour un tel cas, le trottoir est supposé non
séparé de la chaussée par un obstacle infranchissable aux véhicules par exple une
barrière normale ou lourde (une bordure de trottoir, une glissière ou une barrière
légère sont considérées comme franchissables). Dans ce cas on prend: Mtr=Sup (Mqtr,
Mptr)
Charges générales (calcul des poutres principales)

Charges sur les passerelles et les pistes cyclables


Charges sur les remblais
Coefficient de majoration dynamique pour les PPBA
2ème cas: Poutres principales
Effet d’un convoi: Théorème de
Barré
Combinaisons d’actions
• Gmax : Ensemble des actions permanentes
défavorables ;
• Gmin : Ensemble des actions permanentes
favorables ;
• Q1 : Action variable de base ;
• Qi : Action variable d’accompagnement ;
• Qr : Surcharge routière normale, constituée
des systèmes A(l) et B accompagnés de la
surcharge du trottoir ;
• W : Action du vent.

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