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CHAPITRE 4

DIMENSIONNEMENT
DES PONTS
Le projet d’ouvrage d’art pour un ouvrage non courant :
Les objectifs principaux du projet d’ouvrage d’art (POA) sont la définition précise et le
dimensionnement de l’ouvrage ainsi qu’une définition des conditions de l’appel d’offres et des
variantes admises.
Le dossier est composé par :
- Plan de situation
- Plan général au 1/1000, 1/500, ou 1/200
- Elévation au 1/200 au 1/500
- Profil en long : longueur : échelle de l’élévation, hauteur : échelle quintuple ou décuple
de celle de la longueur.
- Coupe longitudinale : au 1/200 ou au 1/500 avec report des soudages et des
contraintes de site.
- Coupes transversales du tablier au 1/20
- Schémas de câblage
- Dessins de coffrage des appuis et des fondations
- Détails constructifs principaux (appuis, joints de dilatation, dispositifs de retenue,
etc.)
- Notes de calculs
- Note sur les conclusions des études hydrauliques, géologique, et géotechniques
- Etude paysagère et architecturale
- Avant- métré
- Mémoire
- Dispositions d’exploitation en mode dégradé
- Avant- métré et estimation
L’étude préliminaire d’ouvrage d’art (EPOA) :
Le but de l’étude préliminaire d’un ouvrage d’art type pont est de sélectionner parmi toutes
les solutions techniquement envisageables, un certain nombre de solutions qui paraissent les
plus intéressantes sur le plan financier. Cette étude constitue une phase d’une importance
extérieure dans le processus de conception et de réalisation d’un pont. Il est essentiel que le
programme de l’ouvrage apporte le maximum d’éléments au début de l’étude du projet.
Ce travail se fait avec la collaboration d’un architecte compétent. On adopte deux phases
d’études : une phase d’esquisse et une phase d’étude.
La phase d’esquisses est une phase de dégrossissage de l’étude préliminaire. Cette phase sert
de base à la consultation des architectes, qui participent à l’étude. Chaque solution est
matérialisée par une coupe transversale (A4) et une élévation longitudinale (A3).
La géométrie de l’ouvrage est calée par un ingénieur confirmé connaissant bien les principaux
types d’ouvrages, leur domaine d’emploi et les éléments fondamentaux de leur pré
dimensionnement.
On fait l’estimation pour chaque solution dessinée dans l’étude préliminaire.
L’étude préliminaire doit permettre de choisir une ou deux solutions qui seront plus finement
au niveau du projet de pont. La phase d’étude préliminaire débute lorsque l’architecte est
retenu. Elle comporte deux actions :
- Réexamen du cahier d’esquisses avec l’architecte et le maître d’œuvre.
- Définition des partis architecturaux par l’architecte.
Le projet d’ouvrage d’art (POA) :
Le niveau POA correspond à la première phase des études poussées de la conception. Il
est caractérisé par la production d’un dossier spécifique que pour les ouvrages sur la voirie
nationale. L’étude de POA peut être de composée en deux phases. La première phase peut
être qualifiée d’avant –projet et comprend l’analyse critique de l’étude préliminaire aussi par
la prise en compte des nouveaux éléments de programme. Le maître d’œuvre doit valider les
plans généraux définissant la géométrie de l’ouvrage et le choix des fondations, les modes de
construction de l’ouvrage, les hypothèses des calculs.
La deuxième phase consiste en l’étude du POA dont l’objet est de définir avec précision du
dimensionnement de l’ouvrage, de justifier par le calcul et d’établir un détail estimatif à partir
d’avant métré détaillés.
Evaluation des actions permanentes G :
Poids propre des constructions :
Evalué par la donnée des géométries nominales des ouvrages et des poids volumiques, de
matériaux utilisés. Béton 25kN/m3, acier 78,5kN/m3, bois :

EN1991-1.1 fournit les valeurs de certains poids volumiques des matériaux :


- Asphalte coulé et béton bitumineux 24 à 25kN/m3.
- Mastic d’asphalte : 18 à 22 kN/m3
- Asphalte roulé à chaud : 23kN/m3
Pour les ponts rails ballastés, il faut connaître l’épaisseur totale normale, maximale et minimale
du ballast. Les valeurs caractéristiques de l’épaisseur de ballast sont évaluées en appliquant une
fourchette de  30% de la valeur nominale de l’épaisseur.
Evaluation des actions d’origine climatique :
a) Actions thermiques dans l’Eurocode 1 :
L’Eurocode 1 définit les actions thermiques à prendre en compte lors de l’établissement
de projet de ponts. Le calcul de ces actions fait intervenir les coefficients de dilatation
thermique des matériaux employés (acier, béton  T  12.10 6 ). Les effets thermiques dans
les tabliers des ponts sont représentés par les distributions de température résultat de la
somme de quatre termes : une composante de température uniforme, deux composantes
de température variant linéairement suivant les deux axes contenus dans le plan de la
section et une composante résiduelle.

 Composante uniforme : Pour le calcul des joints de chaussées, des appareils d’appui,
on commence par déterminer les amplitudes caractéristiques de variation de la
température autour d’une valeur effective moyenne T 0.
TN , meg  Te ,min  T0
TN , pog  Te ,max  T0
En l’absence des prescriptions différentes, on dimensionne les joints de chaussée et les
appareils d’appui à partir des valeurs :
TN , pos  20C
TN , nég  20C
Groupe de Différence de température Différence de température
structures positive positive
TM, positive °C TM, négative °C
Groupe 1 18 -13
Tabliers métalliques
Groupe 2
Ossatures mixtes 15 -18
Poutres caissons
Groupe 3
Tabliers en béton
- Caissons 10 -5
- Poutres 15 -8
en T 15 -8
- Dalles
Actions dues au vent :

Le Fascicule 61 Titre II du CPC :


Les efforts engendrés par l’action du vent sont actuellement fixés par le fascicule 61 TitreII du
CPC et sont introduits dans les calculs comme pressions statiques appliquées aux surfaces
frappées. Leur intensité assimilée à une valeur caractéristique vaut :
- 2000N/m2 pour les ouvrages en services.
- 1000 ou 1200N/m2pour les ouvrages en cours de construction
(1 mois ou 2 mois).
- Une pression de 2000N/m2 correspond à une violente tempête
On peut être amené de faire une analyse dynamique lorsque le pont présente des parties
situées à une grande hauteur au- dessus du sol, et aussi pour des ouvrages présentant une
sensibilité aux sollicitations dues à l’écoulement de l’air.
Au cours de certaines phases d’exécution, la structure d’un pont construit en
encorbellement se réduit à une pile et un fléau sur cette pile. La vitesse du vent à un
instant donné peut être différente sur les deux cotés du fléau en engendrant des forces
de traînée et de portance différentes. Les effets de traînée différentielle induisant un
moment de torsion d’axe vertical dans les piles peuvent devenir déterminants pour
des hauteurs de piles d’une quarantaine de mètre et au-delà.
Il est alors nécessaire de procéder à des essais en soufflerie sur maquettes rigides afin
de déterminer les coefficients aérodynamiques du tablier et à une analyse
climatologique du vent dans le site.
Action de la neige :

Action de la neige sur les dispositifs de retenue et les obstacles : On supposera que le
coefficient de frottement neige toiture est nul. La force FS exercée par le glissement d’une masse
de neige, dans la direction de ce glissement est donnée par la formule suivante : FS  i Sk b sin 
, par unité de largeur où  est l’angle du versant sur l’horizontale ; b la distance en plan entre le
dispositif de retenue ou l’obstacle et le faîte de la toiture.
Actions dues à l’eau et à la glace :
Actions dues à l’eau :
Les actions dues à l’eau se manifestent de multiples manières. Les phénomènes les plus
couramment rencontrés sont :
- La pression hydraulique.
- La poussée hydrodynamique du courant
- L’action abrasive du courant
- L’affouillement général des rivières et local autour des piles de ponts

La prise en compte de la pression hydrostatique ne pose généralement aucun problème.


L’action abrasive du courant est un phénomène physique assez rare dont on se prémunit à l’aide
de dispositions constructives appropriées.
Les affouillements autour des appuis de ponts implantés dans un cours d’eau est un phénomène
naturel dont le mécanisme est suivant mal connu.
L’affouillement local se traduit par le creusement d’une fesse à l’avant des obstacles
implantés dans le cours d’eau, dont nous étudions le mécanisme.
Aspect qualitatif de l’affouillement local :
Le phénomène d’affouillement local ne débute que pour une vitesse correspondant à
la force tractrice critique de l’écoulement. Si la vitesse reste inférieure à cette vitesse
critique, la profondeur d’affouillement augmente de façon monotone et tend vers une
limite asymptotique. Pour une vitesse de courant supérieure à la vitesse critique, la
profondeur d’affouillement croit beaucoup plus rapidement puis fluctue autour d’une
valeur maximale moyenne. Cette fluctuation est due au fait que si la vitesse est supérieure
à la vitesse critique, le cours d’eau charrie des sédiments et la fosse se remplit au fur et à
mesure qu’elle se vide.
a) Calcul de la profondeur d’af ouil ement local :
0,3
Plim y
 1,5K K s  
D D
Plim profondeur maximale d’affouillement local
D diamètre de l’obstacle
y tirant d’eau de l’écoulement à l’avant de l’obstacle
Ks coefficient dépendant de la forme de l’avant – bec de la pile
K coefficient dépendant de l’angle  entre la direction principale du courant et la
direction principale de l’obstacle.

Forme de l’avant- bec Ks


Pile de section rectangulaire 1
Pile à avant bec semi circulaire,
colonne cylindrique, file de colonnes 0,90
cylindriques
Pile à avant bec elliptique 0,75 à 0,80
Pile à avant bec lenticulaire 0,70 à 0,80
a) L’action de la glace sur les piles de ponts :
Dans les régions froides, les cours d’eau et les estuaires gèlent durant certaines périodes de
l’année. Au moment de la débâcle, la couche de glace se brise et entraînée par les courants,
vient s’écraser contre les obstacles fixes implantés dans le milieu aquatique en développant
des efforts dont l’intensité peut être déterminante dans la conception et le calcul des dits
ouvrages. Les piles de ponts peuvent subir ce type d’action.

La force horizontale maximale due à la glace est donnée par la formule

Q  k * fi * b * h
b largeur de la pile
h épaisseur de la couche de la glace
fi résistance moyenne de la glace en compression
k coefficient de forme
fi=750KPa au moment où la glace se met en mouvement
fi=450KPa pendant la période de débâcle
La norme polonaise donne (PN-85/S-10030), k = 1 avant bec rectangulaire, k=0,9 avant bec
demi- circulaire, k=0,6 à 0,81 avant bec en dièdre vertical d’angle d’ouverture allant de 45° à
120°.

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