Conception des ponts en arc

Section CHEM
Daniel BITAR
Pont Raymond Barre à Lyon – 2014 – Arc 150 m – Etudes exécution CTICM

Pont Citadelle (André BORD) à Strasbourg – 2017 – Arc autoporteur unique ~200 m bi-encastré– Etudes exécution CTICM

Aéroport de Heifei – Chine 68 m 2012

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1 - Spécificités de l’ARC Ʃ Le pont en arc transmet les
Ɵ(x)
Réaction majeure poussée de l’arc H N charges aux fondations par
Sollicitation majeure N H Compression
Poussée de l’Arc Ʃ
V x V

VƩ NƩ NƩ = H cosƟ(x) + V(x) sinƟ(x)

décomposition pour
une section à x ≤ L/2
Ɵ(x) VƩ = -H sinƟ(x) + V(x) cosƟ(x)
H
V(x) Fondation

A ne pas confondre avec la poutre V V

nƩ = V(x)sinƟ(x)
isostatique courbe en élévation
VƩ = V(x) cosƟ(x) 2
2- Différents types de ponts en arc
f
2-1) Arc articulé aux naissances à deux articulations

L
2-1-a Ponts en arc à tablier supérieur

3
2-1-b Ponts en arc à tablier bas/intermédiaire

Suspentes : Câbles / Ronds pleins/ montants

composés de profils (conception ancienne)

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2-1-c Ponts en arc à tirant ou bow-string

A
N
A
Traction dans le tirant

Début construction 2020 – ouverture 2022

6000 t acier – Portée 205 m

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6
 W
Arc isostatique (calcul des
2-2) Arc à trois articulations sollicitations) la
variation
Arc articulé aux naissances + une f de température
articulation à la clef (plein cintre) H n’engendre pas de
L sollicitation

𝑤𝐿2
𝑃𝑜𝑢𝑠𝑠é𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝐴𝑟𝑐 𝐻 =
8𝑓

Pont Alexandre III à Paris

f= 6,28 m - L = 107,5
f/L = 1/17 = 0,0588
W = 100 kN/ml
H= 23 MN (2300tf)

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2-3) Arc encastré aux naissances

Points importants
Réalisation du massif d’ancrage et
de la fondation pour avoir Ɵ = 0
Effet de la température

8
 12000 tf (48 Freyssibar d=58 mm – précontrainte de 2540 kN par barre)

Platine 5,5 m x 2,6 m – Ep 80 mm – Acier S460

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10
11
3- Eléments de conception (prédimensionnement)
3-1 consommation acier – poids propre de l’ouvrage (trafic routier normal)
Arc bi-articulé
W = 2,9xL + 100 (w en kg/m² de tablier , L en m)
Arc bi-encastré
W = 2,6xL + 100 (w en kg/m² de tablier , L en m)

Exemple L=150 m – tablier largeur 10 m – trafic routier normal

Arc bi-articulé
W = 2,9x150 + 100 = 535 kg/m²
Tablier largeur 10 m
Total/ml = 535*10 = 5350 kg/ml - Total arcs+tablier = 800 tonnes 150m

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3-2 Poussée de l’Arc
Sous W (charge uniforme G et UDL) P
W
H = W*L²/8f

Exemple L = 150 m , f=24 m – tablier supérieur – 2 arcs

pp acier = 55 kN/ml
f = 24 m
Revêtement + superstructure = 30 kN/ml
G=85kN/ml soit 42,5kN/ml/arc
Charge routière UDL = 40 kN/ml/arc L = 150 m
H à l’ELU = 1,35x(42,5+40)x150²/(8x24) = 13052 kN
3-3 Moment fléchissant
Sous charge concentrée appliquée à la clé Sous G
Une bonne conception consiste à définir l’équation de l’arc
H = PxL/5f pour arc bi-articulé afin d’annuler les moments fléchissant sous G (arc funiculaire
H = PxL/4f pour arc encastré des charges permanentes)
Sous charges routières
Exemple P=800 kN Mmax vers le ¼ de la portée
H=1,35x800x150/(5x24) = 1350 kN Madd au droit des montants

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 g
Equation de l’arc funiculaire à G
∑M/B = 0 ; V =gL/2 A
Y(x) f
෍ 𝑀ൗ𝐴 = 0 →
𝑔𝐿 𝐿 𝐿2
× −𝐻×𝑓−𝑔 =0→𝐻 =
2 2 2
𝑔𝐿2
8𝑓 H x
H
B
L
V
V

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3-4 Proportions
f
Rapport (flèche/portée)

f/L = 0,05 à 0,5 Domaine qui couvre la totalité des ponts en arc L
f/L = 0,12 à 0,3 couvre la majorité des ponts en arc de moyennes et grandes portées
f/L = 0,16 à 0,2 le domaine des ponts en arc de grandes portées

Pour des rapports < 0,1 la solution n’est pas économique (instabilité prononcée) le choix est plutôt
architectural. Exemple Pont Alexandre III à Paris (f/L=1/17= 0,059) la solution est de construire 12 arcs
attachés ensemble sous le tablier pour former un arc unique

Rapport (Portée/Hauteur de la section transversale)

L/d < 44 + 1,1 𝐿 pour des arcs bi-articulés et section en caisson ou I

L/d < 35 + 0,8 𝐿 pour des arcs encastrés et section en caisson ou I

Pour des rapports L/d supérieurs aux valeurs précédentes la flèche sous charges de trafic sera importante
(idem instabilité)
3-5 Elancement des parois

Section métallique – Caisson – Elancement des parois

(les parois sont soumises majoritairement à la compression)

Semelles : Largeur / Epaisseur < 50

(possibilité de prendre ’utilisation Raidisseur au milieu de la semelle

très rare)

Ames : Hauteur / Epaisseur < 60 – sans raidisseur

Hauteur / Epaisseur < 90 – avec 1 raidisseur/âme
Hauteur / Epaisseur < 130 – avec deux raidisseurs

3-6 contrainte normale de prédimensionnment

Au stade de prédimensionnement et sous N seul on se limite à 0,25 fy

le taux de travail des parois

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17
 4- Instabilités
Trois modes d’Instabilité des arcs

1- Flambement et déversement hors plan. Ce mode est

généralement empêché par la présence de contreventement

2- flambement par affaissement dans le plan de l’arc

«Snap-Through »

3- Flambement asymétrique
dans le plan
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4-2) Flambement par affaissement de l’arc dans le plan – « Snap-Through »

A : aire de la section transversale f

y y Iy : moment d’inertie
r : Rayon de giration = 𝐼𝑦/𝐴
L

Le flambement par affaissement de l’arc dans le plan

peut être supposé empêché si
0,28L/r > (L/r)critique
(L/r)critique est fonction de conditions d’appui et de l’élancement f/L
Arcs bi-articulés Arcs bi-encastrés
f/L (L/r) critique f/L (L/r) critique
0,05 35 0,05 319
0,075 23 0,075 97
0,10 17 0,10 42
0,15 10 0,15 13

0,20 8 0,20 6
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Exemple
Enoncé : Vérifier le flambement par affaissement dans le plan – « Snap-Through » de l’arc suivant

15m

L=150 m

Semelles 1000x80
Âmes 2000x40

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 corrigé

Iy = 0,2265 m4 15m

A = 0,32 m² L=150 m
r : 0,8413 m

Critère : 0,28x150/0,8413 = 49,92

Arcs bi-articulés Arcs bi-encastrés

f/L (L/r) critique f/L (L/r) critique
0,05 35 0,05 319
0,075 23 0,075 97
0,10 17 0,10 42
0,15 10 0,15 13

0,20 8 0,20 6
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4-3) Flambement dans le plan
Arcs circulaires bi-articulés
𝜋 2 𝐸𝐼𝑦 Ncr
𝑁𝑐𝑟 = 2 Pour 0,1 ≤ f/L < 0,3
1,1 × 𝑠 S

𝜋 2 𝐸𝐼𝑦 Ncr αS
𝑁𝑐𝑟 = 2 Pour 0,3 ≤ f/L ≤ 0,5
1,2 × 𝑠

Arcs circulaires bi-encastrés

𝜋 2 𝐸𝐼𝑦
𝑁𝑐𝑟 = 2 Pour 0,1 ≤ f/L ≤ 0,5
0,8 × 𝑠
Arcs paraboliques bi-articulés Arcs paraboliques bi-encastrés
𝜋 2 𝐸𝐼𝑦 𝜋 2 𝐸𝐼𝑦
𝑁𝑐𝑟 = Pour 0,1 ≤ f/L ≤ 0,5 𝑁𝑐𝑟 = Pour 0,1 ≤ f/L < 0,3
1,0 × 𝑠 2 0,8 × 𝑠 2

𝜋 2 𝐸𝐼𝑦
𝑁𝑐𝑟 = 2
Pour 0,3 ≤ f/L ≤ 0,5
0,7 × 𝑠

Formules de prédimensionnement sous charges verticales valables en l’absence de « snap-through »

(ou flambement par affaissement) 22
On calcule l’effort normal NEd au niveau de la section située à L/4

Première vérification : Ncr > 3 fois Ned sinon refaire la conception, changer les sections….

(si Ncr > 10 fois NEd – c’est très rare pour les arcs de grande et moyenne portée- la situation est
favorable pour réaliser les vérifications de la structure en se basant sur les sollicitations issues du
calcul global au premier ordre

Si 3 < αcr = Ncr/NEd < 10 il faut prendre en compte les effets de deuxième ordre

 Soit par la réalisation d’une analyse globale de deuxième ordre et faire un calcul non-linéaire
géométrique

 soit en multipliant les moments fléchissant issus du calcul au premier ordre par un facteur
d’amplification

 Facteur = αcr / (αcr – 1) c-à-d M(2ième ordre) = M (premier ordre) x Facteur

Exemple : si αcr = 3,1 le facteur d’amplification vaut = 1,48

23
En cours de finalisation au CTICM – Passerelle de Thionville

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La réalisation des articulations est habituellement réalisé par des axes

Plaque
centrale
Axe couverte
par la plaque de
oreilles fermeture

Attache par axe d’articulation : une plaque centrale et deux oreilles

(projet en cours de construction)
Attache par axe d’articulation : deux plaques centrales et deux oreilles
26
Hypothèses pour le calcul de la résistance : Document de réf : NF EN1993-1-8
• Les pièces attachées (des oreilles) constituent des appuis simples,
• En général, les réactions entre l’axe et les oreilles sont uniformément réparties sur la longueur en contact sur
chaque pièce.

Vue en coupe

Oreilles

Plaque centrale
(chape)

Réaction uniformément
répartie

Moment dans l’axe

𝐹𝐸𝑑
Exigence pour la géométrique pour les plaques centrales et les plaques
𝑀𝐸𝑑 = 𝑏 + 4𝑐 + 2𝑎
8
latérales
Critères pour la vérification de la résistance

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Si l’axe est prévue pour être remplaçable, outre des critères indiquées dans
le tableau ci-contre, il convient de vérifier la pression de contact en
satisfaisant la condition suivante :
Exemple Enoncé : On considère l’attache de la passerelle de Thionville
et On demande de vérifier les différents éléments sous
FX = 8750 kN - FY = 409 kN - FZ = 550 kN
 Épaisseur de la plaque latérale (oreille) : tl = 120mm
Épaisseur de la plaque centrale : tc = 180mm Diamètre de perçage : d0 = 203mm - Jeu : c = 2mm
Diamètre de perçage : d0 = 203mm
 1. Définition des dispositifs + matériaux + exigences géométriques

Définition des dispositifs :
Coefficient de sécurité :
Matériaux :
Exigences géométriques :
Diamètre de l’axe : d = 200mm => A = 31 416 mm²; Wel = 785 398 mm3
Épaisseur de la plaque centrale : tc = 180mm
Épaisseur de la plaque latérale (oreille) : tl = 120mm
Diamètre de perçage : d0 = 203mm - Jeu : c = 2mm
𝛾𝑀0 = 1,00; 𝛾𝑀2 = 1,25; 𝛾𝑀6,𝑠𝑒𝑟 = 1,00
Plaque centrale : S460NL => fy = 370 MPa, fu = 430 Mpa
Plaques latérales : S460ML => fy = 380 MPa, fu = 490 Mpa
Axe : 42CrMo4 => fy = 500 MPa, fu = 750 Mpa

Effort d’enveloppe sur l’axe : 𝐹𝐸𝑑 = 𝐹𝑋 2 + 𝐹𝑍 2 = 87502 + 5502 = 8768 𝑘𝑁 = 8,77 𝑀𝑁

𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 2𝑑0 8,77 × 1,00 2 × 0,203

Pour la plaque centrale : 𝑎𝑚𝑖𝑛 = + = + = 0,268𝑚
𝑡𝑐 𝑓𝑦 3 0,18 × 370 3
𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 𝑑0 8,77 × 1,00 0,203 On choisit :
𝑐𝑚𝑖𝑛 = + = + = 0,200𝑚
𝑡𝑐 𝑓𝑦 3 0,18 × 370 3 Pour la plaque centrale : a = 270mm; c = 308mm
𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 8,77 × 1,00
𝑡𝑚𝑖𝑛 = 0,7 = 0,7 = 0,108𝑚 Pour la plaque latérale : a = 260mm; c = 260mm
𝑓𝑦 370
Et on vérifie : d0 < 2,5 t et t > tmin
Pour la plaque latérale : 𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 2𝑑0 8,77 × 1,00 2 × 0,203
𝑎𝑚𝑖𝑛 = + = + = 0,232𝑚
2 𝑡𝑙 𝑓𝑦 3 2 × 0,12 × 380 3
𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 𝑑0 8,77 × 1,00 0,203
𝑐𝑚𝑖𝑛 = + = + = 0,165𝑚
2 𝑡𝑙 𝑓𝑦 3 2 × 0,12 × 380 3
0,5 𝐹𝐸𝑑 𝛾𝑀0 0,5 × 8,77 × 1,00
𝑡𝑚𝑖𝑛 = 0,7 = 0,7 = 0,096𝑚
𝑓𝑦 380
Exigences géométriques