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Dans tous les mécanismes, la transmission des efforts en En pratique, au bureau d’études, on peut se servir
fonctionnement se fait par l’intermédiaire des surfaces d’un certain nombre de modèles simples qui permettront
de liaisons. Le problème de la détermination d’obtenir des résultats dans le cas d’un contact
des pressions de contact au niveau de ces surfaces où la surface commune est petite (contact étroit) et
est complexe. Il met en jeu leur géométrie et la nature dans celui où elle est grande (contact large ou étendu),
de la déformation des matériaux en présence. l’objectif final restant pour le concepteur
MOTS-CLÉS mécanique, liaison, le dimensionnement des liaisons.
modélisation, postbac
LE CONTACT ÉTROIT :
PONCTUEL OU LINÉIQUE (THÉORIE DE HERTZ) Avant chargement Après chargement
→ →
La théorie de Hertz permet de déterminer : z z
– les dimensions de la surface de contact ;
– le rapprochement des deux solides ;
– la pression de contact maximale ;
– les contraintes engendrées en surface et en profondeur. (π) 1 (π) 1
Les résultats de cette théorie ne sont pas sans erreurs, mais 2 2
ils donnent un ordre d’idée qui permet avec l’expérience de dimen-
sionner les liaisons ponctuelles ou linéiques, et de choisir les maté-
riaux et les traitements thermiques adaptés (voir annexe).
Deux solides sont en contact ponctuel ou linéique lorsqu’ils sont Répartition
elliptique de P
tangents en un point ou suivant un segment de droite.
Figure 2. Déformation et champ des pressions dans un contact étroit
Pratiquement, on rencontre ce type de contact : au contact
came-poussoir, au contact d’un galet sur un rail, aux appuis des
pièces dans les montages d’usinages, dans les engrenages, dans Les résultats
les roues libres, etc. Tout d’abord, rappelons que :
– la surface de contact appartient au plan tangent (π) des deux
Hypothèses → surfaces ; elle dépend de la nature des surfaces en contact ;
On suppose que (figure 1) : z – le rapprochement δ des deux solides est la différence de dis-
– l’aire de contact est très petite tance prise perpendiculairement au plan (π) de deux points situés
par rapport aux surfaces latérales loin des zones de déformation, entre la position initiale et la posi-
respectives des solides en contact; 1 tion finale ; il dépend lui aussi de la nature des surfaces en
– les rayons de courbures sont A contact ;
connus au point de contact ; π – la répartition du champ de pression de contact est modélisée :
– les corps sont élastiques, homo- – de manière uniforme dans le sens de la longueur et selon une
2
gènes et isotropes ; demi-ellipse dans le sens de la largeur pour un contact linéique,
– la surface de contact est plane ; – selon une demi-ellipse dans n’importe quel sens de regard
le contact se fait sans frottement Figure 1. pour un contact ponctuel (figure 2).
Exemple de contact étroit
et les solides sont sans mouvement On définit :
1 1 1
relatif. – le rayon de courbure relatif rr : = ± (figures 3 et 4)
rr r1 r2
0 0 signe + pour une tangence extérieure
→ →
{ }
T 2/1 = 0 0 = ZA ⋅ z 0 signe – pour une tangence intérieure ;
ZA 0 A 1 1 1 1
A – le module d’élasticité E pour les calculs : = +
E 2 E1 E2
Les matériaux composant les corps sont caractérisés par leurs
modules d’élasticité longitudinale : E1 et E2. 1. Professeurs de construction mécanique au lycée Jean-Jaurès d’Argenteuil.
→
F1/2
r1
2b
1
r2
ᐍ
2b
pmax
→ →
F ⋅ rr F ⋅E
b = 1,52 pmax = 0,418
E ⋅l rr ⋅ l
→
F1/2
2r
1
r2
2r
pmax
( )
3 → 3
F ⋅ rr → E 2
r = 1,11 pmax = 0,388 F ⋅
E rr
O
φD → → S2
z x
O
L
> 1,5 M’
D
L
Figure 7. S1
→ M
x →
y
Soit O le centre géométrique de la liaison, les efforts appliqués
par l’arbre sur le palier sont représentables par un torseur qui
→→→ Figure 8.
s’écrit dans le repère (O, x, y, z ) :
Déformation pour un contact plan
– dans le cas de la liaison pivot glissant :
0 0
{ }
T Arbre/Palier = YO MO δ(M) est de la forme : δ(M) = Ax + By + C,
d’où p(M) = K⋅ δ(M) = Kax + Kby + KC = ax + by + c.
ZO NO
O La répartition des pressions de contact p(M) est donc linéaire.
– dans le cas de la liaison pivot : La détermination des coeffi- →
n (M)
XO 0 cients a, b et c s’effectue à partir
{ }
T Arbre/Palier = YO MO
de l’expression du torseur
d’efforts transmissibles cor-
ZO NO G
O respondant à une liaison
N.B. : Dans le cas du pivot, la composante XO est supportée par parfaite :
O
une surface latérale du palier et non par sa surface cylindrique → M
Z z
{ }
→
(voir cas de la couronne). Teffort trans = → → →
y →
x
O
Si le chargement est centré (cas très rare), on a alors : L x + M y z
– W = √(YO2 + ZO2 qui appartient au plan de symétrie du palier
O Figure 9.
→→ Il est égal au torseur d’action
(O, y, z ) ;
∫
→ →
de contact, soit : Z z = S– p(M) n(M) dS
– M0 = N0 = 0.
∫
→ → → →
On se retrouve dans le cas d’un palier « court » ; la pression L x + M y = SOM ∧ – p(M) n(M) dS
en un point M est égale à : p(M) = ax + by + c.
→ →
p(M) = W ≤ padm. La normale au plan de contact s’écrit n(M) = – z.
D⋅1
JANVIER-FÉVRIER 2002 ■ TECHNOLOGIE 117 ■ 55
→ →
OM = x y + y y (si O appartient à la surface de contact) 12 α 12 β
→ → → → 2
x + 2 y + 1 ≥ 0.
OM ∧ n(M) = – x y + y x a b
∫ ∫
Z = S(ax + by +c) ds = a Sx dS + b Sy dS + b SdS ∫ ∫ Cette condition est vérifiée si le point central se trouve à l’inté-
rieur du losange tracé sur la figure 10.
∫
→ → → →
L x + M y = S[(x x + y y) ∧ (ax + by + c)] dS
∫ ∫
L = a Sxy dS + b Sy2 dS + c Sy dS ∫ → →
∫ ∫ ∫
y y D
M = – a Sx2 dS – b Sxy dS + c Sx dS 4
En se plaçant au centre de gravité de la surface de contact et b
en supposant que celle-ci est symétrique par rapport à l’un des 6 → →
x x
deux axes (condition qui est vérifiée pour les surfaces de contact
b
a
des liaisons usuelles), on a alors : 6
∫
– les moments statiques Sx dS = Sy dS = 0 ; ∫
∫
– le produit d’inertie Sxy dS = 0.
∫S ∫
x2 dS et Sy2 dS sont les moments quadratiques de la surface
a
Figure 10. Contact plan,
D=2R
Figure 11. Contact plan,
IGy et IGx. Ce qui nous donne : surface rectangulaire surface circulaire
Z = c s,
L = b IGx,
M = – a IGy. ANNEXE
L’expression de la pression pour un point M de coordonnées x PRESSION DE CONTACT MAXIMALE
et y par rapport à son centre de gravité s’écrit : SUIVANT LES MATÉRIAUX CAS DES ENGRENAGES
M L Z
p(M) = – x + y + . 1600
IGy IGx S
1500
Recherchons le point central de cette surface ; c’est le point
où l’axe central du torseur d’effort transmissible par la liaison 7 1400
6
coupe la surface de contact. Soit Q ce point :
5
→ → → →
1300
→
M (Q) = 0 = M (G) + Z z ∧ GQ ;
→ → → 1200
Posons GQ = α x + β y
→ → → → →
M (Q) = L x + M y + Zα y – Zβ y ; 1100
tout point de la surface commune au deux solides soit positive. 100 150 200 250 300 400 500 600 700 HB
Ce qui se traduit par la condition, si Z est positif :
α β 1 23 32 43 51 57 HB
0≤ x+ y + .
IGy IGx S 1 Fontes 5 + trempe superficielle
2 Aciers au carbone 6 Aciers de nitruration
x et y représentent les coordonnées du point du contour de la 3 Aciers alliés coulés 7 Aciers de cémentation alliés
surface commune où le décollement risque de se produire. 4 Aciers alliés forgés
Si l’on connaît la forme de la surface de contact, à partir de Ergot dans rainure Vis de pression
cette inéquation, on peut déterminer un domaine à l’intérieur duquel Fixe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 Mpa Matage nul : . . . . . . . . . . . . . 100 Mpa
doit passer le glisseur Z pour que les deux surfaces restent tota- Glissant sous charge : . . . . . . 10 Mpa Matage léger : . . . . . . . . . . . . 100 à 250 Mpa
lement en contact. On appelle ce domaine le noyau central de non- Matage fort : . . . . . . . . . . . . 250 Mpa
décollement. Clavettes et cannelures
Conditions de fonctionnement Mauvaises Moyennes Excellentes
Exemple 1
La surface commune est plane rectangulaire (figure 10). À partir Glissant sous charge 3 à 10 5 à 15 10 à 20
de l’inéquation précédente et de la forme de la surface, on a : Glissant sans charge 15 à 30 20 à 40 30 à 50
ᐍ
2
→ 2
y ᐍ
1 →
y 1
b
d P1
Actions
mécaniques
A
c
O → O →
x x
→
M02/1 →
F2/1
→ L
z
→
z
→ 2 2 → →
y y y
→
z 1
Répartition c d
→
des O M02/1 P1 P1
pressions → → →
de contact x x z
1 → →
pmax F2/1 F2/1
→
6 F 2/1 d c
⋅ 1+ 6
→
Pression 6 Mo 2/1 pmaxi = +
maximale pmaxi = L⋅1 1 L
b ⋅12
(en P1)