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Introduction générale
Introduction générale
En 1955, et pour la première fois, Krasnoselskii a élaboré son théorème du point fixe qui
affirme que dans un convexe compact, toute application qui se met sous la forme d'une
somme de deux applications dont l'une est contractane et l'autre compacte admet un point
fixe. Ce théorème est très efficace dans la résolution des équations différentielles non
linéaires, il apporte des réponses aux problèmes d'existence et d'unicité.
1
Enfin on étudie le théorème du point fixe pour les opérateurs α-concaves, pour lesquels
l’existence et l’unicité des solutions positives des équations du type x = Ax + x0 sont assurées.
2
Chapitre 1
Préliminaires
Chapitre1 préliminaires
Chapitre1 : Préliminaires
On commence par donner des définitions, ainsi que quelques résultats connus qui nous
seront utiles dans la suite de notre travail.
1.1 Définitions
a. Définition d’un cône :
Soit E un espace de Banach réel. Un sous ensemble convexe P de E est dit un cône
x P et 0 x P
s’il satisfait :
P est dit cône normal s’il existe une constante N 0 telle que :
c. Définition d’un cône normal :
x y y xP .
Si a, b E , l’ensemble a, b {x E / a x b} est dit intervalle ordonné entre
x y Ax Ay Ax Ay
Pour tout x, y E , la notation x y montre qu’ils existent 0, 0 telles que
x y x . est une relation d’équivalence.
Soit h un élément de E positif, tel que h et h . On note par Ph
Ph P .
Soit D E , un opérateur A : D E est dit compact si pour tout ensemble S borné dans D,
A S est relativement compact. De plus A est dit complètement continu s’il est continu et
compact.
3
Chapitre1 préliminaires
x Ax x0
Ce résultat nous donne l’existence et l’unicité des solutions positives de l’équation
(1)
avec opérateur -concave ou homogène. On suppose toujours, que E est un espace de
Banach réel avec un ordre partiel introduit par le cône normal P de E. On prend h E, h .
Théorème 1.2
Supposons que l’opérateur A satisfait (H1), (H2) et (H3). Alors l’équation (1) admet une
solution unique dans Ph .
Preuve :
Ax Ph pour tout x Ph , alors ils existent , 0 telles que h Ax h .
h Ax x0 h lh ( l )h . Alors Ax x0 Ph x Ph .
On obtient donc :
obtient un vn , n 1, 2,...
On obtient de (*) et la monotonie de C : u0 u1 un vn v1 v0 (**).
Soit tn sup{t 0 / un tvn } Alors un tn vn , n 1, 2,...
un1 un tn vn tn vn 1 , n 1, 2, or on a un1 tn1vn1 , n 1, 2,
avec tn 1 sup t 0 / un 1 tvn 1 donc tn 1 tn tn n est croissante et puisque tn n 0,1
(i.e. bornée) elle est donc convergente. Supposons que tn t * alors t * 1 . Sinon 0 t * 1 .
Si 0 t * 1 , on distingue deux cas :
4
Chapitre1 préliminaires
1. Il existe un entier N tel que t N t * . Dans ce cas, on sait que tn t * pour tout n N .
Donc pour n N on a :
un 1 Cun C t *vn t
* t * * t *
Cvn t vn 1
on a tn 1 t * (car tn t * pour tout n N )
tn 1 t * t t * d’où la contradiction.
* t *
un 1 Cun C tn vn C n* t *vn
t
t
C t *vn n*
tn tn
t t* * t*
C vn
t t*
n*
t t
t
t t* t * 1
n* t * vn 1 tn t *
vn 1
t * 1
t
Par définition de tn , tn 1 tn t *
.
Quand n , on aura : t * t * t * d’où la contradiction.
t*
Donc lim tn 1 .
n
un p un vn un vn tn vn 1 tn vn 1 tn v0
Pour tout entier p on a :
vn vn p vn un 1 tn v0
un p un N 1 tn v0 0 quand n (car tn 1 )
Puisque P est normal de constante N , on aura :
vn vn p N 1 tn v0 0 quand n
n
Donc un n et vn n sont des suites de Cauchy dans E qui est complet. Alors ils existent
u* , v* tels que un u* et vn v* quand n
D’après (**) on a : un u* v* vn avec u* , v* Ph et v* u* vn un 1 tn v0 et donc
v* u * N 1 tn v0 0 quand n .
Donc u* v* . Soit x* : u* v* , on obtient un 1 Cun Cx* Cvn vn 1 .
Quand n , on aura x* Cx* , x* est donc un point fixe de C dans Ph .
5
Chapitre1 préliminaires
Supposons que A satisfait (H1) et (H2) et x0 Ph . Alors l’équation (1) admet une solution
Corollaire 1.3 :
unique dans Ph .
Théorème 1.5 :
Soit P un cône solide et x0 P . Supposons que A satisfait :
o
Lf x f x q x f x h x
considère l’équation :
(1)
où h est une fonction donnée supposée continue par morceau,
L 2 q x
d2
et (2)
dx
1 f a 1 f a 0
est l’opérateur différentiel du type Sturm-Liouville, avec les conditions aux limites suivantes :
2 f b 2 f b 0
(3)
6
Chapitre1 préliminaires
différentielle :
d2
dx 2 q x G x, y x y
(5)
où la fonction de Green doit satisfaire les mêmes conditions aux limites en x a et x b que
la solution f de (1).
f x G x, y h y dy
Si on arrive à déterminer G, la solution f de (1) s’obtient :
b
étant une distribution, l’équation (5) s’interprète dans un sens distributionnel par :
a (6)
LxG x y .
ii) Elle doit satisfaire les conditions aux limites (3) et (4) en x a et x b .
iii) Elle doit être continue au point x y .
iv) La dérivée doit avoir une discontinuité de 1 au point x y c’est-à-dire la deuxième
dérivée de G au point x y est égale à x y .
Désignons par g a une solution de LG 0 qui satisfait la condition (3) et par gb une solution
de LG 0 qui satisfait la condition (4). ga et gb sont déterminées à des coefficients
g a x
conditions iii) et iv) et qui peuvent dépendre de y telles que :
si x y
G x, y
kgb x si x y
On détermine et k à partir de iii) et iv) au point x y , on obtient
1 g a x gb y si x y
G x, y
W y g a y gb x si x y
où W y g a y gb y g a y gb y est le Wronskien de ga , gb .
7
Chapitre1 préliminaires
Pour conclure ce chapitre on va donner quelques outils utiles qu’on va les utiliser dans le
chapitre 3
b) Inégalité de Hölder
Soit f Lp et g Lp alors f .g L1 et fg f p
g p
c) Inégalité de Young
Soit 1 p alors ab a b , a 0, b 0 .
1 p 1 p
p p
d) Inégalité de Poincaré
8
Chapitre 2
Quelques résultats de
la théorie du point fixe
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Dans ce chapitre, nous présentons quelques résultats de la théorie du point fixe. A savoir le
théorème du point fixe de Banach, celui de Brouwer et Schauder et enfin nous abordons le
théorème du point fixe de Krasnoselskii.
, , + , + ⋯+ ,
9
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Remarques :
− Si est une application Lipschitzienne (pas nécessairement une contraction) mais
l’une de ces itérées est une contraction, alors a encore un point fixe et un
seul.
Ceci résulte de l’unicité.
En effet, soit l’unique point fixe de on a = = ce qui convient
à dire que est aussi un point fixe de et grâce à l’unicité = .
Donc ce résultat est valable pour tous les types de contraction qui assurent l’unicité du point
fixe.
− Il se peut que ne soit pas une contraction sur tout l’espace mais juste dans le
voisinage d’un point donné. Dans ce cas on a le résultat suivant :
Soit , un espace métrique complet et : → telle que :
, , ∀ , ∈ et < ,
avec ={ ∈ , , < } ∈ et > .
En plus on suppose que , < − alors possède un unique point fixe ∈ .
Le principe du point fixe a connu diverses extensions. Dans ce qui suit nous allons
aborder quelques unes en précisant le lien entre elles.
10
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Le résultat suivant va assurer l’existence d’un unique point fixe pour une telle
application :
Théorème 2.4: [3]
Toute –contraction d’un espace métrique complet dans lui-même admet un point fixe
unique.
Remarque :
− La contraction est un cas particulier de la -contraction (il suffit de prendre
= pour tout , < ).
On va voir que si on remplace l’hypothèse que soit une contraction par l’hypothèse plus
faible qu’est : , < , , n’a pas de point fixe. En effet nous avons
l’exemple suivant :
Exemple :
Considérons l’espace suivant : = { ∈ ℝ: } muni de la métrique
, = | − |, ∀ , ∈ .
Soit : → tel que : = + alors :
−
, =| − | = | − |. <| − |= ,
donc , < , ∀ , ∈
c’est-à-dire : < tel que : , < , ∀ , ∈ .
On vérifie que ne possède aucun point fixe dans .
En effet : = ⟹ = impossible.
11
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
b. Extension d’Edelstein
Théorème 2.5 : [5]
Soit , un espace métrique complet et : → une application telle que
, < , ∀ , ∈ , ≠
Supposons qu’il existe ∈ tel que les itérations de { } données par
=
=
possèdent une sous suite { } avec lim → = ∈ . Alors est un point fixe de et
il est unique.
Remarque :
− L’application : → avec la propriété (3) ne donne pas le même résultat
que le théorème (2.4) mais si est compact alors avec la propriété (3) est
une -contraction.
− Le résultat précédent (d’Edelstein) a une importante conséquence qu’est :
Théorème 2.6 :
Soit , un espace métrique complet et : → telle que :
, < , , ∀ , ∈ , ≠ .
En plus, supposons que : : → où est un sous ensemble compact de alors possède
un unique point fixe dans .
Définition 2.7 :
Soit une application d’un espace métrique dans lui-même. On dit que est une
contraction uniformément faiblement stricte si :
∀ > , > tel que < , < + ⟹ , <
Remarque :
− Si est une -contraction alors est une contraction uniformément faiblement
stricte. La réciproque n’est pas vraie.
12
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Proposition 2.11 :
Soit un espace de Banach, un ensemble ouvert, borné et convexe de , et
: → continuement Fréchet-différentiable sur ; alors est une contraction généralisée
au sens de Kirk sur si et seulement si pour tout ∈ , < avec
Citons maintenant des théorèmes qui sont quelque peu analogues aux théorèmes (2.2) et
(2.4) mais qui donnent des résultats plus généraux.
Ils vont généraliser le théorème du point fixe de Banach aux applications dite -contraction et
condensées qu’on va définir.
Définition 2.12 :
Soit un espace métrique, et une application de dans . est dite -contraction si
pour tout borné, est borné et avec < . ( est indépendant de
) où est la mesure de non compacité c-à-d :
= inf { > / ⊂ ⋃ , < }( désigne le diamètre de ).
Plus généralement, est dite -contraction locale si pour tout borné, il existe
= : est borné et , < indépendant de .
13
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Définition 2.14 :
Soit un espace métrique et une application de dans . est dite condensée si
pour tout borné, non compact, est borné et .
Théorème 2.17 :
Soit Λ, un espace métrique et M, un espace métrique complet. : Λ × M → M
une famille de contractions de constante uniforme < .
i.e. , , , , , ∀ , ∈ et ∈ Λ
14
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
(
d ( x ( λ1 ) , x ( λ2 ) ) = d T ( λ1 , x ( λ1 ) ) , T ( λ2 , x ( λ2 ) ) )
( ) ( )
≤ d T ( λ1 , x ( λ1 ) ) , T ( λ2 , x ( λ1 ) ) + d T ( λ2 , x ( λ1 ) ) , T ( λ2 , x ( λ2 ) )
≤ d (T ( λ , x ( λ ) ) , T ( λ , x ( λ ) ) ) + kd ( x ( λ ) , x ( λ ) )
1 1 2 1 1 2
Alors : (1 − k ) d ( x ( λ ) , x ( λ ) ) ≤ d (T ( λ , x ( λ ) ) , T ( λ , x ( λ ) ) )
1 2 1 1 2 1
Théorème 2.18 :
Soit un espace de Hilbert et : → une application monotone telle que pour un
certain > , ‖ − ‖ ‖ − ‖ , ∀ , ∈ .
Alors pour tout ∈ , l’équation + = a une unique solution = et
l’application ↦ est continue.
Démonstration
Si β < 1 , alors l’application u ω − T ( u ) est une contraction et le résultat s’obtient du
principe de l’application contractante.
Si β ≥ 1 : Notons que pour λ ≠ 0 , u est une solution de :
u = (1 − λ ) u − λT ( u ) + λω si et seulement si u est solution de u + T ( u ) = ω .
Posons : Tλ ( u ) = (1 − λ ) u − λT ( u ) + λω .
Usant des propriétés du produit scalaire, on obtient :
Tλ ( u ) − Tλ ( v ) = (1 − λ )( u − v ) − λ (T ( u ) − T ( v ) )
( )
2
Tλ ( u ) − Tλ ( v ) ≤ λ 2 β 2 u − v − 2R e λ (1 − λ ) (T ( u ) − T ( v ) , u − v ) + (1 − λ ) u − v
2 2 2
1
En choisissant λ = , T serait Lipschitzienne de constante k donnée par :
β +1 λ
2
β2
k2 = < 1 est donc Tλ serait une contraction, d’où le résultat.
β 2 +1
15
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
2
= w1 − w2
2 2 2
T étant monotone, on aura u − v + T ( u ) − T ( v ) ≤ w1 − w2 d’où la continuité de
l’application ω u (ω )
Et pour achever ce paragraphe, nous allons montrer que les hypothèses du théorème de
point fixe de Banach sont essentielles : si nous en négligeons seulement une, alors le point
fixe n’existe pas.
1) n’est pas stable par :
= √ + sur = [ , ].
Or est fermé dans ℝ, et complet car ℝ est complet. De plus :
′
= < ⇒ sup T ' x < 1 T est contractante ; mais n’a pas de point fixe car
√ x∈M
16
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
17
Chapitree 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Remarqques:
− IIl est imporrtant de voirr que l’uniciité n’est pass assurée paar le théorèm
me de Brouw
wer du
d est un ppoint fixe de
ffait que chaaque point de d l’applicattion identitéé.
− N Nous allonss donner un résultat de Brouwer qu u’on aura besoin dans lla démonstrration
ddu théorème de Schaud der :
Définitiion 2.19:
On dit qu’un espace
e topollogique a la propriété du
d point fixee si toute appplication co
ontinue
T : E → E possèdee un point fiixe. On notee par Bn la boule unitéé fermée de n . On a lee
résultat suivant :
18
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Théorème 2.20 :
La boule Bn a la propriété du point fixe pour tout n ∈ .
{
De plus, il existe un ensemble fini des points x1 , x2 ,..., x p } ⊂ K tel que les boules ouvertes de
rayon δ centrées aux xi recouvrent K ; i.e.
K⊂
1≤ j ≤ p
B( x j , δ ) . Si on désigne L := Vect (T ( x j ))1≤ j ≤ p , alors L est de dimension finie, et
0
si x − x j ≥ δ
ψj =
1 −
x − xj
sinon
δ
Et on voit que ψ j est strictement positive sur B( x j , δ ) et nulle dehors.
On a donc, pour tout x ∈ K , ψ j ( x ) > 0 , et donc on peut définir sur K les fonctions
p
j =1
ϕ ( x)
ϕ j ( x) = p
ϕ
k =1
p
Pour lesquelles on a j ( x ) = 1 pour tout x ∈ K .
j =1
19
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
On pose alors, pour x ∈ K , g ( x) := ϕ j ( x )T ( x j ) . g est continue (car elle est la somme des
p
j =1
fonctions continues) et prend ses valeurs dans K * (car g ( x ) est un barycentre des T ( x j ) ).
Donc, si on prend la restriction g / K * : K * → K * , (d’après *) g possède un point fixe y ∈ K * .
De plus :
T ( y) − y = T ( y) − g ( y)
= ϕ j ( y )T ( y ) − ϕ j ( y )T ( x j )
p p
= ϕ j ( y )(T ( y ) − T ( x j ))
j =1 j =1
p
j =1
f ( y ) − y ≤ ϕ j ( y )(T ( y ) − T ( x j )
p
≤ εϕ j ( y ) = ε
j =1
p
j =1
Donc, pour tout entier m , on peut trouver un point ym ∈ K tel que T ( ym ) − ym < 2− m . Et
puisque K est compact, de la suite ( ym )m∈Z on peut extraire une sous-suite ( ymk ) qui
converge vers un point y * ∈ K . Alors f étant continue, la suite (T ( ymk )) converge vers
Remarque :
− De nombreux théorèmes d’existence sont obtenus à partir des théorèmes précités, en
réduisant le problème d’existence à un problème de point fixe citons à titre d’exemple
le théorème de Peano (voir [18][24]).
par : = + ,
où = ∈ ∈ , , é ∀ ∈
20
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Le résultat suivant est une autre conséquence du théorème de Schauder qui donne lieu à de
nombreuses applications dans les équations aux dérivées partielles :
− Le théorème de Schauder reste vrai dans le cas des espaces localement convexes, nous
allons le confirmer par les théorèmes suivants(voir [18][21]) :
Théorème 2.26 :
Soit un e.l.c. séparé, et un fermé et convexe de ; alors toute application
continue de dans telle que soit continue dans un compact de admet un point fixe.
Dans la partie qui suit, nous allons étudier l’existence d’un point fixe pour les
applications qui s’écrivent sous la forme d’une somme de deux applications et dont voici le
résultat principal :
21
Chapitre 2 Quelques résultats de la théorie du point fixe
Démonstration :
Soit y fixé dans D , comme U est une contraction, l’équation x = Ux + Cy admet une
solution unique x dans D .
On définit l’application
L: D → D
, Ly = ULy + Cy ( y ∈ D) (7)
Ly = x
On a LD ⊂ D .
On montre que L est compacte et continue et d’après le théorème de Schauder, on pourra
conclure qu’il existe y ∈ D tel que Ly = y , d’où Uy + Cy = y .
Soit yn un point arbitraire de D , alors de (7) :
Lyn = ULyn + Cyn
Ly − Lyn = ULy − ULyn + Cy − Cyn
Ly − Lyn ≤ ULy − ULyn + Cy − Cyn
Et puisque U est une contraction on a :
Ly − Lyn ≤ k Ly − Lyn + Cy − Cyn
1
≤ Cy − Cyn (8)
1− k
d’où la continuité de L
Il reste à montrer que LD est relativement compact.
En effet, comme CD est relativement compact,
∀ε > 0, ∃(1 − k )ε -réseau Cy1 ,..., Cyn c’est-à-dire les boules B (Cyk , (1 − k )ε ) (1 ≤ k ≤ n) telles
n
que CD ⊂ B(Cyk , (1 − k )ε )
k =1
Remarques :
− Ce théorème peut être formulé d’une façon plus générale voir ([13][17]) en
considérant une seule application G : D × Q ( D ) → D où Q est un opérateur de D
dans un autre espace de BanachY et tel que :
i) G ( x , y ) est une contraction en x pour tout y ∈ Q ( D )
ii) G ( x , y ) est continue en y ∈ Q ( D ) uniformément par rapport à x ∈ D .
iii) Q est compact et continu.
Sous ces conditions x ∈ G ( x, Q ( x )) a une solution dans D
− la condition (iii) peut être remplacée par Ux + Cx ∈ D (∀x ∈ D ) grâce au théorème de
Darbo.
− Dans un espace d’Hilbert (iii) peut être aussi remplacée par Ux + Cx ∈ D (∀x ∈ D )
(voir [23]).
22
Chapitre 3
Applications
Chapitre 3 Applications
Chapitre 3 : Applications
Dans cette partie, on discutera les résultats d’existence des solutions pour les inégalités
variationnelles définies par des formes bilinéaires sur un espace de Banach et pour lesquelles
on peut appliquer le principe du point fixe.
Le résultat le plus important est un résultat du type Lax-Milgram. Voir [7], [11].
23
Chapitre 3 Applications
≥ a (u , u ) + a (u , u ) − a (u , u )
lim a( u n , u n ) ≥ a ( u , u ) (a est faiblement semi-continue inférieurement) donc :
1
f ( u ) ≥ α ≥ lim f ( un ) = lim a( un , un ) − b, u
2
1
≥ a( u, u ) − b, u = f ( u )
2
Alors f (u ) = min f (v)
v∈K
Supposons que K est aussi convexe il serait donc fermé puisque les ensembles convexes sont
fermés si et seulement si ils sont faiblement fermés.
Et donc pour tout v ∈ K et on aura : f (u ) ≤ f (u + t (v − u ))
Car u ∈ K , v ∈ K , K convexe tv + (1 − t )u = u + (tv − u ) ∈ K
Calculons f ( u + t ( v − u ) ) − f ( u ) en utilisant les propriétés de a :
0 ≤ ta ( u , v − u ) − t b, v − u + t 2 a ( v − u , v − u ) , 0 ≤ t < 1, v ∈ K
En divisant par t et en faisant tendre t vers 0, on aura :
Il existe u ∈ K tel que f ( u ) = min f ( v ) (1) ou a ( u , v − u ) ≥ b, v − u , ∀v ∈ K (2).
v∈K
Tbi = ui , i = 1, 2 , on a :
a ( u1 , v − u1 ) ≥ b1 , v − u1 , ∀v ∈ K
Et
a ( u 2 , v − u 2 ) ≤ b2 , v − u 2 , ∀v ∈ K
En sommant, on obtient :
2
c2 u1 − u 2 ≤ a ( u1 − u 2 , u1 − u 2 ) ≤ b1 − b2 , u1 − u 2 ≤ b1 − b2 *
u1 − u 2
d’après la coercivité de a et l’inégalité de Cauchy-Schwartz ( c2 la constante de coercivité de
a) et donc
1
u1 − u2 = Tb1 − Tb2 ≤ b1 − b2 *
(3)
c2
Alors (1) et (2) possèdent une solution unique pour tout b ∈ E * . Et on a le théorème suivant :
Théorème 3.1 :
Soit : × → ℝ une forme bilinéaire, symétrique coercive et continue et K un sous
ensemble convexe et fermé de E. Alors pour tout b ∈ E * , l’inégalité variationnelle :
a ( u , v − u ) ≥ b, v − u (2), ∀v ∈ K possède une solution unique u ∈ K , et définit une
application solution :
T : E* → K
b Tb = u
24
Chapitre 3 Applications
1
qui est Lipschitzienne de constante .
c2
Remarque :
− D’après la discussion précédente, on constate que si a satisfait toutes les conditions du
théorème (3.1) sauf la symétrie et si l’inégalité (2) possède une solution pour tout
b ∈ E * , alors l’application solution T est bien définie et satisfait la condition de
Lipschitz (3) ; et on a le résultat suivant :
Lemme 3.2 :
Soit t ∈ [ 0, ∞ ) tel que le problème :
at ( u , v − u ) ≥ b, v − u , ∀v ∈ K possède une unique solution pour tout b ∈ E * .
Alors il existe une constante c > 0 qui dépend uniquement des constantes de coercivité et de
continuité de a telle que le problème at +τ ( u , v − u ) ≥ b, v − u , ∀v ∈ K (3) admet une unique
solution pour tout b ∈ E * et 0 ≤ τ ≤ c .
Preuve :
Pour w ∈ K , t ≥ 0 , considérons : at ( u , v − u ) ≥ b, v − u − τ a0 ( w, v − u ) (4). Posons pour w fixé
dans K bw := b − τ a0 ( w, ⋅ ) ∈ E * . Alors il existe un unique u = Tw qui est solution de (4) et :
1
Tw 1 −Tw 2 ≤ bw − bw 2 .
c2 1 *
Par ailleurs on a :
25
Chapitre 3 Applications
bw 1 − bw 2 = supτ a0 (w 1 ,u ) − a0 (w 2 ,u )
* u =1
≤ τ c1 w 1 −w 2
c1 c
et donc : Tw1 − Tw2 ≤ τ w1 − w2 et T : K → K est une contraction si τ 1 < 1 . Alors il
c2 c2
c c
existe une unique solution de (3) si τ < 2 . On peut donc choisir c = 2 par exemple.
c1 2c1
On peut appliquer ce lemme pour t = 0 , a0 = ae ( car at = ae + ta0 ) et puisque ae est
symétrique, on obtient : at ( u , v − u ) ≥ d , v − u ∀v ∈ K (5) possède une solution unique pour
tout d ∈ E * et 0 ≤ t ≤ c . Et encore par lemme précédent, on déduit que (5) possède une
solution unique pour 0 ≤ t ≤ 2c
En répétant le même raisonnement, on déduit que (5) possède une unique solution pour
t ∈ [ 0, ∞ ) . Et en particulier pour t = 1 le problème (2) possède une solution unique. Et on aura
donc le théorème suivant :
Théorème 3.3 :
Soit : × → ℝ une forme bilinéaire, coercive et continue et K un convexe fermé de
E. Alors pour tout b ∈ E * l’inégalité variationnelle : a ( u , v − u ) ≥ b, v − u ∀v ∈ K possède
une unique solution. Et cette inégalité définit une application solution :
T : E* → K
b Tb = u
1
qui est Lipschitzienne de constante ( c2 est la constante de coercivité de a).
c2
Usant de ce résultat, on peut immédiatement, trouver un résultat d’existence de solutions des
inégalités variationnelles linéairement perturbées de la forme :
, − , − ,∀ ∈ (6)
*
où F : E → E est Lipschitzienne i.e. F ( u1 ) − F ( u 2 ) * ≤ k u1 − u 2 et nous avons le résultat
suivant :
Théorème 3.4 :
Soient a , K et F définis comme précédemment. Alors l’inégalité variationnelle (6)
possède une unique solution si k < c2 où k est la constante de Lipschitz de F et c2 est la
constante de coercivité de a.
Preuve :
Il suit du théorème (3.3) que l’inégalité variationnelle (6) est équivalente au problème du
point fixe u = T ( F ( u ) ) puisque: TF : K → K , K fermé convexe de E donc un espace
métrique complet. On peut appliquer le principe de l’application contractante et le théorème
(3.3).
26
Chapitre 3 Applications
Pour illustrer ce qui a été énoncé, voici les deux exemples suivants
1. Problème d’obstacle
Soit Ω un domaine borné de N et E = L2 ( Ω ) . Soit ψ ( x ) ∈ E donnée et :
K := {u ∈ E , u ( x ) ≥ ψ ( x ) p.p sur Ω}
.
Vérifions les hypothèses du théorème 1 :
K est-il convexe ?
Soient u1 , u2 ∈ K et λ ∈ [ 0,1] , λ u1 + (1 − λ ) u2 ∈ K ?
u1 ∈ K u1 ( x ) ≥ ψ ( x ) p.p sur Ω λu1 ( x ) ≥ λψ ( x ) (1)
u2 ∈ K u2 ( x ) ≥ ψ ( x ) p.p sur Ω (1 − λ ) u2 ( x ) ≥ (1 − λ )ψ ( x ) ( 2 )
De (1) et (2), on obtient : λ u1 ( x ) + (1 − λ ) u2 ( x ) ≥ ψ ( x ) p.p sur Ω donc K est convexe.
K est fermé ?
Soit ( un )n ⊂ K telle que un → u dans L2 ( Ω ) , u ∈ K ?
On a : un ( x ) ≥ ψ ( x ) p.p sur Ω ∀n , et un − u L2 ( Ω )
→ 0 donc il existe une sous suite ( u nk ) de
k
k →∞
Ω
2
= a ( u , u ) où ⋅ est la norme dans E
a est continue. En effet : a ( u , v ) ≤ uv dx ≤ u v
u
Ω
2
a est coercive. En effet : a ( u , u ) = u
a est symétrique et bilinéaire (évident).
*
Soit b ∈ E (car E = L2 ( Ω ) = ( L2 ( Ω ) ) = E * ). Définissons f : E → telle que
1 1 2
f ( u ) := a ( u, u ) − b, u = u − b, u
2 2
Toutes les hypothèses du théorème 1 sont vérifiées donc : il existe un unique u ∈ K
tel que : f ( u ) = min f ( v ) c'est-à-dire u est solution de l’inégalité variationnelle :
v∈K
27
Chapitre 3 Applications
a ( u , v − u ) ≥ b, v − u , ∀v ∈ K donc ( u − b )( v − u ) dx ≥ 0, ∀v ∈ K
Ω
(*) admet une unique
solution.
u := u 2 dx +
2 ∞ ∞ 2 2 2
0 0
( u′ ) dx = u L2
+ u′ L2
0 0 0
≤c u v
0 0 0 0
∞ 1 ∞ 1 2
0 2
uu′ ≤
0
( u 2 + u′2 ) = u ( a 2 + b 2 ≥ 2ab d'après l'inégalité de Young )
2
2 1 2 1 2
donc a ( u, u ) ≥ u − u = u
2 2
1
donc a est coercive et sa constante de coercivité c’est .
2
− a bilinéaire.
− a est non symétrique.
Notre convexe fermé et tout l’espace E. D’après le théorème (3.3), l’inégalité variationnelle
a ( u , v − u ) ≥ b, v − u , ∀v ∈ E et b ∈ L2 ( 0, ∞ ) ⊂ E * admet une unique solution dans E.
Et puisqu’il s’agit de tout l’espace E, l’équation a ( u , v ) = b, v , ∀v ∈ E admet une solution
0 0 0 0
Puisque C0∞ ( 0, ∞ ) est dense dans E, on peut interpréter (*) dans un sens distributionnel, on
0 0
28
Chapitre 3 Applications
La partie qui suit est consacrée à appliquer le théorème du point fixe en considérant des
itérées.
3.3 Approche numérique du théorème du point fixe
Dans ce qui suit, on étudie une application du théorème du point fixe en faisant appel à une
méthode itérative convergente.
Soit f : S → K n , n ∈ N K compact
sur S et f :
S est un ensemble fermé de K n .
f est une application contractante sur S :
∃ 0 ≤ θ ≤ 1 tel que ∀x, y ∈ S, f ( x) − f ( y ) ≤ θ x − y ,
n
⋅ est une norme quelconque dans K S est stable par f : f ( S ) ⊂ S .
Théorème 3.5 :
Soit S une partie fermé de K n , et f une application définie sur S et à valeur dans S,
contractante sur S, telle que x ∈ S → f ( x ) ∈ S . Alors
f admet un unique point fixe x* dans S.
Ce point fixe est calculable comme limite de la suite des approximations successives ( xl )l ≥ 0 :
x0 ∈ S quelconque
xl +1 = f ( xl ) , l ∈ N
pour tout indice l ∈ N * , on a les inégalités de majoration d’erreur suivantes :
l
* θl
x − x ≤ x1 − x0
1−θ
x − x* ≤ 1 x − x
l 1−θ
l l +1
Remarque :
− Ce théorème reste vrai dans le cadre général d’un espace vectoriel quelconque (de
dimension infinie) à condition qu’il soit complet pour la norme en question.
29
Chapitree 3 Applicattions
Exemplle : calcul de
d la racine carrée d’u
un nombre positif
p
Soit ∈ ℝ∗ un noombre positiif. le théorèème du poin
nt fixe précédent va nouus permettree de
développper une mééthode de caalcul de c et justifierr sa converg
gence. Pour ∈ ℝ∗ soiit
1 c
f ( x ) := x + . Calculons sa dérivée ppremière : f ′ ( x ) = − 2 =
1 c 1 x 22 − c
2 x
et seco
onde :
2 2x 2 x2
c
f ′′ ( x ) = 3 . On dééduit que f ′ s’annule aau seul poinnt c , que f ′ ( x ) est nnégative surr
x
0, c , positive suur ] c , ∞ ) , avec décrooissance de f sur 0,
0 c puis croissance sur
30
Chapitre 3 Applications
yl − c ≤
( 0.5) y2 − y1 = ( 0.5 )
l −2
y2 − y1
1 − 0.5 .
Par ailleurs si on prend x0 quelconque dans ]0, ∞ ) alors les termes xl +1 = f ( xl ) pour l ≥ 0
restent dans I et la suite ( xl )l ≥0 converge vers c d’après ce qui précède et l’inégalité de
Remarque :
− La touche d’une calculette utilise ce même procédé itératif convergeant pour
déterminer la racine carrée d’un nombre positif quelque soit le point de départ dans
ℝ∗ .
Le théorème du point fixe de Krasnoselskii est très solicité dans les problèmes à valeurs sur le
bord, il assure l’existance et l’unicité des solutions positives comme nous allons le constater
dans l’application suivante :
31
Chapitre 3 Applications
On va prouver l’existence d’une solution positive du problème (1) sous certaines hypothèses
sur f et g et pour un paramètre λ suffisamment petit. L’approche est basée sur le théorème du
point fixe de krasnoselskii. On considère le problème dans l’espace de Banach E = C [ 0,1]
muni de la norme : u = sup u ( t ) .
t∈[0,1]
−u′′ + m u = 0, 0<t<1
2
u′ ( 0 ) = u′ (1) = 0
(2)
Alors :
1 ϕ ( s ) ϕ (1 − t ) ,
0 ≤ s ≤ t ≤1
ρ ϕ ( t ) ϕ (1 − s ) ,
G (t, s ) =
0 ≤ t ≤ s ≤1
1 1
où ρ = m(em − e− m ), ϕ (t ) = (emt + e− mt )
2 2
ϕ (t ) est croissante sur [ 0 ,1] et G ( s, t ) ≤ G ( s, s), 0 ≤ s, t ≤ 1 .
Nous énonçons les deux lemmes suivants qui nous seront utiles :
Lemme 3.6 :
Soit G ( t , s ) la fonction de Green associée au problème (2).
1
Supposons que 0 < θ < , alors : G ( t , s ) ≥ M θ G ( s, s ) , θ ≤ t ≤ 1-θ , 0 ≤ s ≤ 1
2
e mθ + e − mθ
où M θ =
em + e− m
G ( t , s ) ≥ Cϕ ( t ) ϕ (1 − t ) G ( t0 , s ) , t , t0 , s ∈ [ 0,1]
1
où C =
ϕ (1)
2
Lemme 3.7 :
Neumann :
−ω ′′ + m 2ω = y ( t ) , 0<t<1
ω ′ ( 0 ) = ω ′ (1) = 0
(3)
y ( s ) ds.
1 1
C ω ϕ (t ) ϕ (1 − t ) ≤ ω (t ) ≤ C y ϕ (t ) ϕ (1 − t ) avec C y =
ρ 0
32
Chapitre 3 Applications
Remarque :
M
− On déduit du lemme (3.7) que si y ( t ) ≡ M alors C y = CM = .
ρ
On impose les hypothèses suivantes :
(H1) f ( t , u ) ≤ p ( t ) q ( u ) où p : ( 0,1) → [ 0, +∞ ) et q : [ 0, +∞ ) → [ 0, +∞ ) sont continues.
(H2) g ( t , u ) ≤ M , M > 0 est une constante.
f (t, u )
(H4) lim = +∞ uniformément sur tout sous intervalle compact de [ 0,1] .
u →∞ u
{
Soit C + [ 0,1] = {u ∈ [ 0,1] , u ( t ) ≥ 0,0 ≤ t ≤ 1} , et K = u ∈ C + [ 0,1] , min u ( t ) ≥ Mθ u .
θ ≤t ≤1−θ
}
On vérifie, aisément, que C + [ 0,1] et K sont deux cônes de E.
Soit v ( t ) la solution du problème à valeur sur le bord :
−v′′ + m v = M , 0<t<1
2
v′ ( 0 ) = v′ (1) = 0
(4)
M
D’après le lemme (3.7) v ( t ) ≤ CM ϕ ( t ) ϕ (1 − t ) = ϕ ( t ) ϕ (1 − t ) .
ρ
Posons :
y ( t ) , y ( t ) ≥ 0
y ( t ) =
*
0
0<t < 1
y (t ) < 0
( *
) ( *
)
et F ( λ, t , u ) = λ f t , [u − v] + g t , [u − v] + M , 0 ≤ t ≤ 1 .
Considérons le problème à valeur sur le bord :
−
u′′ + m u = F ( λ , t , u )
2
u′ ( 0 ) = u′ (1) = 0
(5)
Il n’est pas difficile de prouver que u = u 0 − v est une solution positive du problème (1) si et
seulement si u0 est une solution positive du problème (5), v est la solution du problème (4) et
u0 ( t ) > v ( t ) , 0 < t < 1 .
Lemme 3.8 :
Supposons que les hypothèse (H1)–(H3) sont vérifiées. Alors : Tλ : K → K est
complètement continu (i.e. continu et compact).
Le théorème du point fixe de krasnoselskii dans un cône va jouer un rôle important pour
prouver le résultat cherché.
33
Chapitre 3 Applications
( )
Soit T : K ∩ Ω2 \ Ω1 → K un opérateur complètement continu tel que :
Théorème 3.10 :
0≤τ ≤ r
1 −1
où
r = max 1 + 2M G ( s , s ) ds ,
M
0
1
0 ρC
Démonstration :
D’après le lemme (3.8), Tλ est complètement continu.
Soit Ω 1 = {u ∈ C [ 0,1] , u < r } .
Pour tout u ∈ K ∩ ∂Ω 1 , t ∈ [ 0,1] , on a :
(T λu )(t ) = 0 G (t , s ) F ( λ , s ,u ( s ) )
1
= G (t , s ) λ f s , u ( s ) − x ( s ) + g s , u ( s ) − x ( s ) + M ds
( ( ) ( ) )
1 * *
≤ G (t , s ) λ p ( s ) q ( u ( s ) − x ( s ) ) ds + 2M G ( s , s ) ds
0
1 * 1
≤ λ max q (τ ) p ( s )G ( s , s ) ds + 2M G ( s , s ) ds
0 0
1 1
G ( s , s ) ds ≤ r = u
0 ≤τ ≤ r 0 0
1
≤ 1 + 2M
0
Ce qui implique que Tλ u ≤ u pour u ∈ K ∩ ∂Ω 1 . Par ailleurs, choisissons N assez grand tel
λ Mθ NCϕ 2 (θ ) G ( s, s ) ds ≥ 1
1 1−θ
que :
2 θ
pour ( s, u ) ∈ [θ ,1 − θ ] × [ B, ∞ ) .
34
Chapitre 3 Applications
Posons :
Ω 2 = {u ∈ C [ 0,1] , u < R}
2 M 2 B
où R = max 2r ,
ρ C Cϕ 2 (θ )
,
CR 2
≥ ϕ (θ ) ≥ B
2
(Tλ u )( t ) = 0 G ( t , s ) F ( λ , s, u ( s ) )
1
= G ( t , s ) λ f s, u ( s ) − v ( s ) + g s, u ( s ) − v ( s ) + M ds
( ( ) ( ) )
1 * *
≥
0
G ( t , s ) λ f ( s, u ( s ) − v ( s ) ) ds
1−θ *
≥ λ Mθ
θ
1−θ
G ( s, s ) N ( u ( s ) − v ( s ) ) ds
≥ λ Mθ
θ
1−θ u (s)
G ( s, s ) N
ds
≥ λ M θ G ( s, s )
θ 2
1−θ NC
u ϕ ( s ) ϕ (1 − s ) ds
≥ λ M θ NCϕ 2 (θ ) G ( s, s ) u ds ≥ u
θ 2
1 1−θ
2 θ
35
Chapitre 3 Applications
u0 ( t ) ≥ C u0 ϕ ( t ) ϕ (1 − t )
≥ Crϕ ( t ) ϕ (1 − t )
Cρr M
≥ ϕ ( t ) ϕ (1 − t )
M ρ
M
≥ ϕ ( t ) ϕ (1 − t ) = v ( t ) .
ρ
Et u ( t ) = u0 ( t ) − v ( t ) , u ( t ) ∈ C [ 0,1] ∩ C 2 ( 0,1) est une solution positive du problème (1).
u ′ ( 0 ) = u ′ (1) = 0
Où m est une constante positive, f : [ 0,1] × [ 0, ∞ ) → [ 0, ∞ ) et g : [ 0,1] → [ 0, ∞ ) sont continues.
Soit E un espace de Banach réel, P un cône dans E et θ l’élément nul de P.
Soit donnée h > θ , on définit Ph = { x ∈ P / ∃λ ( x ) , µ ( x ) > 0 E telles que λ ( x ) h ≤ x ≤ µ ( x ) h} .
Le théorème suivant est un théorème du point fixe pour des opérateurs généraux
α -concaves (qu’on va définir). Il nous sera très utile pour établir l’existence et l’unicité des
solutions pour ( P− ) et ( P+ ) . (Voir résultat principal dans préliminaires).
Théorème 3.11 :
Supposons que le cône P est normal et que A satisfait les conditions suivantes :
(B1) A : Ph → Ph est croissant dans Ph .
(B2) ∀x ∈ Ph et t ∈ ( 0,1) , il existe α ( t ) ∈ ( 0,1) tel que A ( tx ) ≥ t α ( t ) Ax . A est alors dit
opérateur général α − concave .
(B3) il existe une constante l ≥ 0 telle que x0 ∈ [θ , lh ]
Alors l’équation x = Ax + x 0 admet une solution unique dans Ph .
On applique le théorème 1 pour déduire l’existence et l’unicité des solutions positives pour
( P− ) et ( P+ ) dans Ph . On impose les hypothèses suivantes :
(H1) f ( t , x ) est croissante en x pour t fixé et g ≡ 0 .
(H2) Pour tout γ ∈ ( 0,1) et x ≥ 0 , il existe ϕ ( γ ) ∈ ( γ ,1] tel que f ( t , γ x ) ≥ ϕ ( γ ) f ( t , x ) , pour
t ∈ [ 0,1] .
36
Chapitre 3 Applications
1 m −m
(H3) pour tout t ∈ [ 0,1] , f ( t , a ) > 0 où a =
4
( e + e + 2) .
Dans ce qui suit E = C [ 0,1] est l’espace de Banach dont la norme est : u = sup u ( t ) et
t∈[0,1]
{ }
P = x ∈ C ([ 0,1]) / x ( t ) ≥ 0, t ∈ [ 0,1] P est un cône normal de constante de normalité égale à 1.
Etudions le problème ( P− ) :
Soit G ( t , s ) la fonction de Green pour le problème à valeur sur le bord :
u′ ( 0 ) = u′ (1) = 0
Alors
1 ψ ( s )ψ (1 − t ) , 0 ≤ s ≤ t ≤ 1
ρ ψ ( t )ψ (1 − s ) , 0 ≤ t ≤ s ≤ 1
G (t, s ) =
1 1
( )
où ρ = m em − e− m = et ψ ( t ) = emt + e− mt
2 2
( )
Le théorème suivant va affirmer que sous les hypothèses (H1)–(H3) les conditions(B1), (B2) et
(B3) sont vérifiée.
Théorème 3.12 :
Sous les hypothèses (H1)–(H3) le problème ( P− ) admet une solution positive unique
u* dans Ph où h ( t ) = ψ ( t )ψ (1 − t ) , t ∈ [ 0,1] . Et nous avons la remarque suivante qui est très
importante :
Remarque :
1
( )
− Soit b = m em + e− m . Alors il est facile de vérifier que a = min {h ( t ) , t ∈ [ 0,1]} et
2
b = max {h ( t ) , t ∈ [ 0,1]} ( a donnée dans (H3)).
Exemple 1 :
Considérions le problème à valeur sur le bord :
−u ′′ ( t ) + ( ln 2 )2 u ( t ) = u β ( t ) + q ( t ) + t 2 0<t<1
(1)
u ′ ( 0 ) = u ′ (1) = 0
où β ∈ ( 0,1) , q : [ 0,1] → [ 0, ∞ ) continue.
On doit vérifier les hypothèses (H1)–(H3) pour appliquer le théorème (3.12) et déduire que le
problème (1) admet une unique solution positive dans Ph .
37
Chapitre 3 Applications
On a :
m = ln 2
f ( t , x ) = x β + q ( t ) et g ( t ) = t 2
1 9
e + e + 2) = 2 + + 2 = a =
1 ln 2 − ln 2 1 9
4 8
a=
4
( 2 8
1 1 5
e +e ) = 2+ = b =
1 ln 2 − ln 2 10
2 2 4
b=
2
( 8
1 t ln 2 − t ln 2
ψ (t ) =
2
(e + e )
1
(
ψ (1 − t ) = e(1−t ) ln 2 + e−(1−t ) ln 2
2
)
1
h ( t ) = ψ ( t )ψ (1 − t ) = ( e ln 2 + e − ln 2 + 21− 2t + 22t −1 )
4
1
= 2 + + 21− 2t + 22t −1
1
4 2
5 1
= + ( 21− 2t + 22t −1 ) , t ∈ [ 0,1]
8 4
Pour t fixé, il est claire que f ( t , x ) est croissante en x et g ≡ 0 .
9 9
f ( t, a ) = f t, = + q ( t ) > 0
β
8 8
Posons ϕ ( γ ) = γ β , β ∈ ( 0,1)
f ( t, γ x ) = ( γ x ) + q ( t ) = γ β xβ + q ( t ) ≥ γ β ( xβ + q ( t ) ) ≥ ϕ ( γ ) f ( t, x )
β
Ainsi le théorème (3.12) est applicable et le problème ( P− ) admet une unique solution
positive dans Ph . .
π
Etudions le problème ( P+ ) avec m ∈ 0, :
2
Soit G ( t , s ) la fonction de Green pour le problème :
u′′ ( t ) + m 2u ( t ) = 0, 0<t<1
u′ ( 0 ) = u′ (1) = 0
Alors
1 cos ms cos m (1 − t ) ,
0 ≤ s ≤ t ≤1
m sin m cos mt cos m (1 − s ) ,
G (t, s ) =
0 ≤ t ≤ s ≤1
Le théorème suivant va assurer l’existence et l’unicité de la solution de P+ dans Ph .
38
Chapitre 3 Applications
Théorème 3.13 :
Supposons que (H1) et (H2) sont satisfaites et f ( t , cos 2 m ) > 0 pour t ∈ [ 0,1] . Alors le
problème P+ admet une unique solution positive dans ℎ avec
h ( t ) = cos m (1 − t ) cos mt , t ∈ [ 0,1].
Exemple 2 :
Considérions le problème à valeur sur le bord :
π
u ′′ (t ) + u (t ) = u 3 (t ) + q (t ) + t , 0<t<1
2 1
( 2) 3
3
u ′ 0 = u ′ 1 = 0
( ) ()
où q : [ 0,1] → [ 0, +∞ ) est continue.
π
∈ 0, et h ( t ) = cos t cos (1 − t ) , t ∈ [ 0,1]
π π π
3 2
On a : m =
3 3
1
f ( t, x ) = x 3 + q ( t ) , g ( t ) = t 3.
Pour t fixé, il est évident que f ( t , x ) soit croissante pour x ≥ 0 et g ≡ 0
π π 3
1
f t , cos 2 = cos 2 + q ( t )
3 3
1 3
1
= + q (t ) > 0
4
1 1 1
Posons : ϕ (γ ) = γ 3 + q (t ) = γ 3 x 3 + q (t ) , γ ∈ (0,1) alors :
1 1 1
f ( t, γ x ) = (γ x ) + q ( t ) = γ x + q ( t )
3 3 3
1
≥ γ 3 x 3 + +q ( t ) ≥ ϕ (γ ) f ( t, x )
1
Toutes les conditions du théorème (3.13) sont vérifiées, par conséquent le problème 2 possède
une unique solution positive dans .
39
Conclusion
Conclusion
La théorie du point fixe est d’une importance capitale dans l’étude de l’existence de
solution pour les équations d’opérateurs non linéaires.
Le résultat de Brouwer est l’un des théorèmes-clef caractérisant la topologie d’un espace
euclidien. Il intervient pour établir des résultats fins sur les équations différentielles ; il est
présent dans la géométrie différentielle. Il apparait dans diverses branches, comme la théorie
des jeux.
Ce théorème est généralisé en 1930 aux espaces de Banach. Cette généralisation est due
à Schauder. Ce théorème affirme qu’une application continue sur un convexe compact admet
un point fixe, qui n’est pas nécessairement unique, mais qui nous permet de résoudre
plusieurs problèmes.
Mais en 1955, Krasnoselskii a joint les deux résultats de Banach et Schauder afin d’en
tirer son théorème qui affirme sous certaines conditions sur l’espace de Banach, l’application
de la forme : +
De cette théorie découlent plusieurs applications qui constituent un domaine très actif
de la recherche.
40
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42