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Courbes du plan
Définition
On appelle arc paramétré du plan toute application f : I → R2 , où I est un intervalle de
R d’intérieur non vide. On note souvent M (t) plutôt que f (t) : on dit alors que M (t) est le
point de paramètre t de l’arc (I, f ).
L’ensemble f (I) = {M (t), t ∈ I} est appelé support de l’arc paramétré (I, f ).
Remarques
– On ne confondra pas un arc paramétré (qui est une application) avec son support (qui est
l’ensemble image de cette application.)
Par exemple, les arcs paramétrés définis sur R par M (t) = (cos t, sin t) et N (t) = (cos 2t, sin 2t)
sont distincts, mais dans les deux cas le support est le cercle de centre 0 et de rayon 1.
– Notons (x(t), y(t)) les coordonnées de M (t) dans le repère canonique (O, e1 , e2 ) de R2 .
Se donner l’arc (I, f ), c’est se donner les applications t 7→ x(t) et t 7→ y(t).
On dit que (I, f ) est de classe C n si les applications t 7→ x(t) et t 7→ y(t) sont de classe C n .
On notera alors, pour tout indice k de {0, . . . , n}, et tout t de I : f (k) (t) = (x(k) (t), y (t) (t)).
On notera également souvent M 0 (t), M 00 (t), etc... les vecteurs dérivés successifs en t.
Dans la suite, on considérera toujours des arcs de classe C k , avec k “suffisamment” grand.
– Interprétation cinématique :
On considère souvent que la variable t désigne le temps. M (t) = (x(t), y(t)) désigne alors la
position d’un point mobile à l’instant t. On dit que le support de l’arc est la trajectoire de ce
point. Les vecteurs f 0 (t) = (x0 (t), y 0 (t)) et f 00 (t) = (x00 (t), y 00 (t)) sont appelés respectivement
vecteur vitesse et vecteur accélération au point M (t).
– Si f : I → R est une application, la courbe y = f (x) est le support de l’arc t 7→ (t, f (t)).
Définition
On considère deux arcs paramétrés (I, f ) et (J, g), tous les deux de classe C k .
On dit que (I, f ) et (J, g) sont deux paramétrages du même arc s’il existe une bijection ϕ
de J sur I, de classe C k ainsi que ϕ−1 , et telle que g = f ◦ ϕ.
On voit ici deux arcs paramétrés (I, f ) et (J, g) dans la situation évoquée par la définition.
Ils ont bien sûr le même support Γ (mais attention : le fait pour deux arcs d’avoir le même
support ne suffit pas pour qu’ils soient deux paramétrages du même arc.)
Sur le support Γ de ces deux arcs, on a représenté un point M , de paramètre u pour (J, g) et
de paramètre t = ϕ(u) pour la représentation paramétrique (I, f ).
Exemples
Exemple
t t2
– On considère l’arc paramétré défini sur R \ {−1, 1} par x(t) = et y(t) = .
t2 − 1 t−1
On va montrer que cet arc présente un point double.
On doit donc trouver deux réels t0 et t1 distincts tels que M (t0 ) = M (t1 ).
Remarque
Dans ce qui suit, on considérera toujours qu’un point M (t) d’un arc (I, f ) est simple, au
besoin en se restreignant à un sous-intervalle de I sur lequel l’application f est injective.
Il n’y a alors pas d’ambiguité à parler des propriétés du point M (t) de l’arc quand ces
propriétés sont en fait celles de l’application f en t. C’est le cas dans la définition suivante.
Remarques
– Interprétation cinématique :
Un point stationnaire est un point dont le vecteur vitesse est nul.
Un arc est régulier si tous ses points ont un vecteur vitesse non nulle.
– On suppose que (J, g) et (I, f ) sont deux paramétrages du même arc.
Soit ϕ : J → I le changement de paramètre, tel que f = g ◦ ϕ.
Soit M un point du support de ces deux arcs, de paramètre u sur (J, g) et t = ϕ(u) sur (I, f ).
Ce point est régulier (birégulier) sur l’un des deux arcs si et seulement s’il l’est sur l’autre.
Autrement dit, la notion de point régulier (birégulier) est indépendante de la représentation
paramétrique de l’arc considéré.
Remarques
– On verra plus loin que la tangente en M (t) est dirigée en général par le vecteur f 0 (t).
Dans certains cas, il peut être utile de revenir à la définition précédente.
y(t) − y(t0 )
On considère alors le coefficient directeur δt = de la corde (M (t0 ), M (t)).
x(t) − x(t0 )
Si lim δt = a ∈ R∗ , on trouve une tangente oblique d’équation Y = a(X − x(t0 )) + y(t0 ).
t→t0
Le signe de y(t)−a(x(t)−x(t0 ))−y(t0 ) donne alors la position par rapport à cette tangente.
Si lim δt = 0, on trouve une tangente horizontale Y = y(t0 ).
t→t0
– Il se peut que la limite du taux d’accroissement δt ne puisse être calculée quand t tend vers
t0 que si t > t0 ou si t < t0 . Il se peut aussi que les limites en t0 à droite ou à gauche soient
distinctes. On parlera alors de demi-tangentes en M (t0 ). Il arrive également qu’on étudie
une éventuelle demi-tangente en un point-limite, obtenu quand t → ±∞. Dans ce cas, un
prolongement du support de l’arc est nécessaire pour servir d’origine à cette demi-tangente.
Exemple
t2 − t t2
Considérons l’arc paramétré défini par x(t) = et y(t) = .
t2 + 1 t2 − t
On constate que lim x(t) = 1 et lim y(t) = 1. Le point M (1, 1) est donc un point-limite.
t→±∞ t→±∞
Autrement dit :
y(t) > 2 − x(t) quand t → +∞ :
La courbe est alors au-dessus de sa tangente.
y(t) < 2 − x(t) quand t → −∞.
La courbe est alors en-dessous de sa tangente.
Au point-limite M (1, 1), la droite y = 2 − x est donc
une tangente d’inflexion.
Voici l’allure de la courbe au voisinage du point M (1, 1).
→
− →
−
– Le plus souvent, en un point stationnaire, on a f 0 (t0 ) = 0 et f 00 (t0 ) 6= 0 .
Dans ce cas, la tangente est dirigée par le vecteur accélération f 00 (t0 ).
– Soit M (t) = (x(t), y(t)) un point de l’arc (I, f ), avec x0 (t) 6= 0 (tangente non verticale).
y 0 (t)
En ce point, m(t) = 0 représente le coefficient directeur de la tangente.
x (t)
– Si (I, f ) et (J, g) sont deux paramétrages admissibles d’un même arc, on vérifie que l’exis-
tence de la tangente en un point M de l’arc, ainsi que la position de cette tangente, sont
indépendantes du paramétrage utilisé.
Exemple
t t2
On a vu que l’arc x(t) = et y(t) = présente le point double (−1, −1).
t2 − 1 t√− 1 √
−1− 5 −1+ 5
Ce point double est obtenu pour t0 = 2 et t1 = 2 (solutions de t2 + t − 1 = 0.)
y 0 (t) t(2 − t)(t + 1)2
En ce point, il y a deux tangentes de coefficient directeur m(t) = 0 = .
x (t) t2 + 1
Pour chacune des valeurs t0 et t1 , on peut simplifier m(t) en utilisant t2 = 1 − t.
On trouve :
m(t) = t(t + 1)2 = t(t2 + 2t + 1)
= t(2 + t) = 2t + t2 = 1 + t
On constate donc que :
m(t0 )m(t1 ) = (1 + t0 )(1 + t1 )
= t0 t1 + (t0 + t1 ) + 1 = −1
Cela prouve que les deux tangentes en M (−1, −1)
sont orthogonales.
On a représenté ici l’allure de la courbe au voisi-
nage du point double.
Notations
→
−
– On note p le plus petit entier strictement positif tel que f (p) (t0 ) 6= 0 .
– On note q le plus petit entier strictement supérieur à p tel que f (p) (t0 ) et f (q) (t0 ) soient libres.
– Pour p, le cas le plus fréquent est p = 1, c’est-à-dire f 0 (t0 ) 6= 0 (quand M0 est régulier.)
– Si p = 1, le cas le plus fréquent est p = 1, q = 2, c’est-à-dire f 0 (t0 ), f 00 (t0 ) libres.
Ce cas correspond à la définition d’un point birégulier.
On effectue un développement limité des fonctions x(t) et y(t), en t0 , à l’ordre q.
Ces développements limités sont a priori obtenus pas la formule de Taylor-Young :
1 1
0 2 00 q (q) q
x(t) = x(t0 ) + (t − t0 ) x (t0 ) + 2! (t − t0 ) x (t0 ) + · · · + q (t − t0 ) x (t0 ) + o(t − t0 )
1 1
y(t) = y(t0 ) + (t − t0 ) y 0 (t0 ) + (t − t0 )2 y 00 (t0 ) + · · · + (t − t0 )q y (q) (t0 ) + o(t − t0 )q
2 q!
Ces deux développements peuvent être regroupés en un seul développement limité vectoriel :
1 1
f (t) = f (t0 ) + (t − t0 ) f 0 (t0 ) + (t − t0 )2 f 00 (t0 ) + · · · + (t − t0 )q f (q) (t0 ) + −
→
o (t − t0 )q
2! q!
→
−
Le cas courant est p = 1, q = 2 : f 0 (t0 ) 6= 0 , f 00 (t0 ) lié à f 0 (t0 ) et f (3) (t0 ) libre avec f 0 (t0 ).
– L’entier p est pair, et l’entier q est impair.
Exemple
Pour l’arc t 7→ f (t) = (et−1 − t, t3 − 3t), on a f 0 (t) = (et−1 , 3t2 − 3).
→
−
On constate que f 0 (1) = 0 . Le point M (1) = (0, −2) est donc stationnaire.
→
−
On a f 00 (t) = (et−1 , 6t) donc f 00 (1) = (1, 6) 6= 0 .
L’entier p est donc égal à 2.
De même f (3) (t) = (et−1 , 6) donc f (3) (1) = (1, 6).
On constate que f (3) (1) est lié avec f 00 (1). Donc q > 3.
Enfin f (4) (t) = (et−1 , 0) donc f (4) (1) = (1, 0).
f (4) (t) est libre avec f 00 (1) : l’entier q vaut 4.
M (0, −2) est un rebroussement de seconde espèce.
Voici l’allure de l’arc au voisinage de ce point
(la tangente est tracée en pointillés.)
Remarques
– Pour le développement de f (t) au voisinage de t = t0 , on utilise assez rarement la formule de
Taylor (qui oblige à calculer les dérivées successives des fonctions t 7→ x(t) et t 7→ y(t).)
On a le plus souvent recours à des techniques classiques de développement limité.
x(t0 + h) = x(t0 ) + ap hp + · · · + aq hq + o(hq )
On écrit ainsi les développements
y(t0 + h) = y(t0 ) + bp hp + · · · + bq hq + o(hq )
Dans cette notation, p est l’indice minimum pour lequel ap 6= 0 ou bp 6= 0, et q est le plus petit
indice strictement supérieur à p tel que les vecteurs (ap , bp ) et (aq , bq ) soient indépendants (ce
sont les mêmes indices que dans les calculs précédents.)
Ces deux développements peuvent être groupés pour écrire :
ap aq
M (t0 + h) = M0 + h p
+ ··· + h q
+−
→
o (hq )
bp bq
h2 h3
!
eh − 1 − h
h2 1 h3 1
3
+ + o(h )
M (1+h) = = 2 6 = M (1)+ 2 +6 +−
→
o (h3 )
(1 + h)3 − 3(1 + h) −2 + 3h2 + h3 6 6
−−−−−−−−−−−−→ h3 1
Pour tout h > 0, on en déduit M (1−h)M (1+h) = 3 +−→
o (h3 )
6
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Cours de Mathématiques
Courbes du plan
Partie I : Arcs paramétrés du plan
−−−−−−−−−−−−→
Ainsi, au voisinage de h = 0, et avec h > 0, le vecteur M (1−h)M (1+h) est colinéaire
de même sens que le vecteur (1, 6). Cette observation permet de distinguer entre les deux
branches de l’arc au voisinage de M (1) (on se reportera à la figure tracée à la page précédente :
la branche la plus “basse” correspond à t < 1.)
Dans la pratique
– Points d’inflexion
Les points d’inflexion sont caractérisés par les conditions “p, q impairs”.
En un tel point, les vecteurs f 0 (t), f 00 (t) sont nécessairement liés. 0
x (t) x00 (t)
On cherchera donc les inflexions parmi les points M (t) tels que D(t) = 0 = 0.
y (t) y 00 (t)
dm y 0 (t)
On a D(t) = x0 (t)y 00 (t) − x00 (t)y 0 (t) = −x02 (t) , avec m(t) = 0 .
dt x (t)
On peut interpréter ce résultat en considérant que les inflexions sont les points en lesquels le
coefficient directeur m(t) de la tangente à l’arc passe par un extrémum.
Dans la pratique, on ne fait pas une recherche systématique des points d’inflexion. De tels
points apparaissent en fait lors d’un premier tracé approximatif de l’arc.
– Points de rebroussement
Les points de rebroussement sont caractérisés par la condition “p pair”.
En un tel point, on a donc p ≥ 2. Autrement dit, un point de rebroussement est nécessairement
un point stationnaire (mais la réciproque est fausse.)
On cherchera donc les points de rebroussement parmi les points tels que x0 (t) = y 0 (t) = 0.
Les points stationnaires apparaissent assez tôt dans l’étude de l’arc, dès qu’on connait les
variations des applications t 7→ x(t) et t 7→ y(t).
4. Branches infinies
Définition
On dit que l’arc (I, f ) présente une branche infinie au voisinage de t0 si lim k f (t) k = +∞.
t→t0
y(t)
Si de plus lim = a, on dit que l’arc présente (quant t → t0 ) :
x(t)
– Une branche parabolique dans la direction Oy si a = ±∞.
– Une branche parabolique dans la direction Ox si a = 0.
– La direction asymptotique y = ax si a est un réel non nul.
Définition
On suppose que l’arc (I, f ) présente la direction asymptotique y = ax quand t → t0 .
– Si lim (y(t) − ax(t)) = ±∞, on parle de branche parabolique dans la direction y = ax.
t→t0
– Dans ce dernier cas, le signe de y(t) − ax(t) − b donne la position de la courbe par rapport
à l’asymptote. Si cette quantité est positive (resp. négative) quand t → t0 , alors la courbe
est localement (quand t → t0 ) “au-dessus” (resp. “en dessous”) de l’asymptote.
Exemple
t t2
– L’arc x(t) = 2 et y(t) = présente une branche infinie quand t tend vers 1.
t −1 t−1
Plus précisément : lim x(t) = −∞, lim y(t) = −∞, lim x(t) = +∞, lim y(t) = +∞.
t→1− t→1− t→1+ t→1+
y(t)
– Quand t tend vers 1, = t(t+1) tend vers 2. Il y a donc la direction asymptotique y = 2x.
x(t)
t3 + t2 − 2t t(t + 2) 3
D’autre part, y(t) − 2x(t) = 2
= tend vers quand t tend vers 1.
t −1 t+1 2
2
3 2t + t − 3 (t − 1)(2t + 3) 5
Enfin y(t) − 2x(t) − = = ∼ (t − 1) quand t → 1.
2 2(t + 1) 2(t + 1) 4
– On aurait également pu procéder de la manière suivante, en posant t = 1 + h.
1+h 1 h h2 1 1 h
D’une part : x(t) = = (1 + h) 1 − + + o(h2 ) = + − + o(h).
h(2 + h) 2h 2 4 2h 4 8
(1 + h)2 1 3 5h
D’autre part : y(t) = = + 2 + h. On en déduit y(t) − 2x(t) = + + o(h).
h h 2 4
3
On retrouve donc l’équation y = 2x + ,
2
et le placement donné par le signe de h = t − 1.
Voici l’allure de la courbe au voisinage de t = 1.
Par rapport à son asymptote, la courbe est :
– “au-dessus” quand t → 1+
– “en-dessous” quand t → 1− .
Sans que l’application f soit périodique, il arrive que le point M (t + T ) dépende toujours du
point M (t) par une transformation géométrique très simple. Il suffit alors d’étudier l’arc sur un
certain intervalle [θ, θ+T ], puis d’appliquer cette transformation géométrique (éventuellement
de façon répétée) pour obtenir toute la courbe.
Considérons par exemple l’arc défini par x(t) = R(t − sin t) et y(t) = R(1 − cos t).
Pour tout réel t, on constate que M (t + 2π) = M (t) + 2πR(1, 0).
Ainsi le point M (t + 2π) se déduit de M (t) par la translation de vecteur 2πR−
→
ı.
Il suffit donc d’étudier la courbe sur un certain intervalle [θ, θ + 2π], puis de procéder à des
translations répétées de vecteur ±2πR− →ı pour obtenir “toute” la courbe.
Le résultat est bien connu, c’est une cycloı̈de :
Le tableau de variations peut faire apparaı̂tre des situations particulières, qu’il faut étudier
rapidement, en représentant l’allure de la courbe au voisinage du point considéré.
– Asymptotes verticales, quand lim y(t) = ±∞ et lim x(t) = x0 ∈ R.
t→t0 t→t0
L’allure est donnée par le signe de y(t) et par le placement de x(t) par rapport à x0 .
On se contente de signaler ces points, qui sont étudiés plus précisément à l’étape suivante.
d . Études locales
On fait une étude détaillée des points stationnaires (points de rebroussements ? de première
ou de seconde espèce ?) et des branches infinies (asymptotes obliques ? placement ?)
On représentera l’allure de la courbe au voisinage du point étudié.
Remarque
L’étude d’un point de reboussement est parfois facilitée par des considérations de symétrie.
Par exemple, dans le cas de l’astroı̈de x(t) = a cos3 (t), y(t) = a sin3 (t).
y(t) sin3 t sin3 t 2t
On a x(0) = a, y(0) = 0, et : = ∼ ∼ .
x(t) − a 1 − cos3 t 3(1 − cos t) 3
y(t)
Ainsi lim = 0, ce qui prouve qu’il y a une tangente horizontale en (a, 0).
x(t) − a
t→0
Sachant que x0 Ox est axe de symétrie, cela signifie qu’il y a en ce point un rebroussement
de première espèce : il était donc inutile de calculer les dérivées successives en ce point.
y 0 (t)
Toujours pour l’astroı̈de, on peut remarquer que : m(t) = 0 = − tan t.
x (t)
La tangente en tout point M (t), avec x0 (t) 6= 0, a donc un coefficient directeur égal à −t.
Par passage à la limite, on retrouve la tangente horizontale en (a, 0).
e . Premier tracé
On procède (au brouillon, ou avec sa calculatrice) à un tracé sommaire de la courbe. Celui-ci
peut faire apparaı̂tre un point d’inflexion, ou un point double.
– Les points doubles sont importants pour la précision du tracé.
x(t0 ) = x(t1 )
On recherche un point double en résolvant , avec t0 6= t1 .
y(t0 ) = y(t1 )
Ce système est symétrique en t0 , t1 , et admet la solution évidente (mais à rejeter) t0 = t1 .
En général (notamment quand x(t) et y(t) sont des fractions rationnelles), on peut facto-
riser (t1 − t0 ) dans les deux égalités de ce système.
Après simplification par (t1 − t0 ), et compte tenu du caractère symétrique du problème,
on obtient un système par rapport à p = t0 t1 et s = t0 + t1 , et qui permet de trouver la ou
les paires solutions {t0 , t1 } et donc le ou les points doubles.
0
x (t) y 0 (t)
– Les points d’inflexion s’obtiennent en résolvant 00 = 0 (facultatif.)
x (t) y 00 (t)
C’est une condition nécessaire mais non suffisante. Mais si on a localisé une portion de
l’arc contenant ce point, il n’y a en général pas de vérification à effectuer.
y 0 (t)
On peut également chercher les extrémums de m(t) = 0 (qui se simplifie parfois).
x (t)
f . Tracé définitif
Toute l’étude de l’arc trouve son aboutissement dans le tracé final, qui doit être soigné.
On commencera par placer les différents éléments sur lesquels “repose” la courbe (tangentes
horizontales ou verticales, asymptotes, rebroussements, intersections avec les axes.) Il n’est
pas nécessaire (au contraire) de faire figurer les autres points intermédiaires (et n’ayant
aucune propriété particulière) ayant servi au tracé.
Dans le cas fréquent où x(t) et y(t) sont des fonctions rationnelles, une mise au dénominateur
commun permet de transformer (E) en une équation polynômiale, ce qui permet de parler
de la multiplicité d’une racine de cette équation.
On peut généraliser cette notion de multiplicité à des fonctions non polynomiales.
Pour cela, on peut considérer :
– L’équation dérivée (E 0 ) : ax0 (t) + by 0 (t) = 0.
Une solution double (au moins) de (E) est une solution du système (E), (E 0 ).
– L’équation dérivée seconde (E 00 ) : ax00 (t) + by 00 (t) = 0.
Une solution triple (au moins) de (E) est une solution du système (E), (E 0 ), (E 00 ).
On peut également effectuer un développement limité de ϕ(t) en t = t0 + h.
– Si ax(t0 + h) + by(t0 + h) + c = αh + o(h), avec α 6= 0, alors t0 est racine simple.
– Si ax(t0 + h) + by(t0 + h) + c = αh2 + o(h2 ), avec α 6= 0, alors t0 est racine double.
– Si ax(t0 + h) + by(t0 + h) + c = αh3 + o(h3 ), avec α 6= 0, alors t0 est racine triple.
Soit M (t0 ) un point non stationnaire de l’arc.
La tangente à Γ en ce point est donc dirigée par le vecteur f 0 (t0 ) = (x0 (t0 ), y 0 (t0 )).
Voici comment interpréter la multiplicité de t0 comme racine de (E)
– Si t0 est une solution simple de (E), alors la droite D est sécante à l’arc en M (t0 ).
– Si t0 est solution au moins double de (E), alors D est tangente en M (t0 ) à Γ.
Tout se passe comme si deux points d’intersection étaient venus se superposer en M (t0 ).
– Si t0 est solution triple de (E), alors D est une tangente d’inflexion en M (t0 ).
Tout se passe comme si trois points d’intersection étaient venus se superposer en M (t0 ).
Définition
Soit M (x, y) un point de R2 .
−−→
On appelle couple de coordonnées polaires de M tout couple (ρ, θ) tel que OM = ρ−
→
u (θ).
Remarques
– Tout point du plan possède une infinité de couples de coordonnées polaires.
Ceux de l’origine sont les couples (0, θ), pour tout réel θ.
Si M est distinct de l’origine, et si (ρ, θ) est un couple de coordonnées polaires de M , alors
les autres sont les couples (ρ, θ + 2kπ) et (−ρ, θ + (2k + 1)π), pour tout k de π.
– Pour M 6= (0, 0), voici les formules de changements de coordonnées :
x = ρ cos θ
Des coordonnées polaires vers les coordonnées cartésiennes, il n’y a que :
p p y = ρ sin θ
ρ = x2 + y 2 ρ = − x2 + y 2
Dans le sens inverse : x y ou x y
cos θ = , sin θ = cos θ = − , sin θ = −
ρ ρ ρ ρ
Chacun des deux systèmes ci-dessus fournit une unique classe de réels θ modulo 2π.
– On remarquera qu’un point M distinct de O possède un unique couple de coordonnées polaires
(ρ, θ) à condition de choisir ρ > 0 (et dans ce cas ρ = d(O, M )) et de supposer que θ est dans
un intervalle semi-ouvert de longueur 2π (en général [0, 2π[ ou [−π, π[.)
Définition
Une courbe en coordonnées polaires est la donnée d’une application θ ∈ I 7→ ρ(θ) et de l’arc
−−→
paramétré θ 7→ M (θ), où OM (θ) = ρ(θ)−
→u (θ).
On dit que le support Γ de cet arc est la courbe d’équation ρ = ρ(θ).
Autrement dit, Γ est l’ensemble des points M du plan dont un couple de coordonnées
polaires est (ρ(θ), θ), pour au moins un réel θ de l’intervalle I.
Remarques
– Soit λ un réel. La courbe ρ = λ est le cercle de centre 0 et de rayon |λ|.
– Si un arc paramétré s’écrit t 7→ M (t) = (f (t) cos t, f (t) sin t), alors c’est la courbe ρ = f (θ).
x(θ) = ρ(θ) cos θ
– Réciproquement l’arc ρ = ρ(θ) s’écrit et est donc un arc paramétré
y(θ) = ρ(θ) sin θ
“comme les autres”. Mais les arcs “en polaires” donnent lieu à des méthodes particulières.
On aura donc tout intérêt à voir quand une courbe peut être paramétrée en polaires.
Quand ρ s’annule sans changer de signe, on est en présence d’un point de rebroussement de
première espèce (il n’y a jamais de rebroussement de seconde espèce.)
Points d’inflexions
−−→0 −−→00
– Il y a un point d’inflexion quand det(OM (θ), OM (θ)) s’annule en changeant de signe.
Pour calculer ce déterminant, on peut se placer dans n’importe quelle base orthonormée
directe, et notamment dans la base mobile (où les calculs sont beaucoup plus simples.)
0
ρ ρ00 − ρ
−−→0 −−→00 = ρ2 + 2ρ02 − ρρ00 .
On a alors det(OM (θ), OM (θ)) =
ρ 2ρ0
Pour trouver les points d’inflexion de la courbe ρ = ρ(θ), on cherchera donc les valeurs de θ
qui annulent la quantité ρ2 − 2ρ02 − ρρ00 .
– On a vu les différents cas de figure au voisinage de l’origine et on a constaté qu’il ne pouvait
y avoir de point d’inflexion. On ne perd donc pas de généralité en supposant ρ(θ) 6= 0.
1 1 00 1 ρ0 0 1 2ρ02 − ρρ00 ρ2 + 2ρ02 − ρρ00
Or on constate que : + = + − 2 = + = .
ρ ρ ρ ρ ρ ρ3 ρ3
1 1 00
On peut donc trouver les points d’inflexion en cherchant les valeurs de θ annulant + .
ρ ρ
Ceci est utile bien sûr quand ρ = ρ(θ) est l’inverse d’une fonction simple.
Points doubles
ρ(θ1 ) = −ρ(θ0 )
ρ(θ1 ) = ρ(θ0 )
– Il y a un point double M (θ0 ) = M (θ1 ) si ou
θ1 = θ0 (2π) θ1 = θ0 + π (2π)
On devra donc résoudre ρ(θ + 2kπ) = ρ(θ) ou ρ(θ + π + 2kπ) = −ρ(θ), avec k ∈ Z.
– Le plus souvent, le point double est obtenu après un tour complet autour de l’origine (donc
ρ(θ + 2π) = ρ(θ)) ou après un simple demi-tour du vecteur − →u (θ) mais accompagné d’un
passage par l’origine (changement de ρ(θ) en son opposé donc équation ρ(θ + π) = −ρ(θ).)
– Parfois le point double est assez évident, notamment quand il résulte d’une symétrie axiale
de la courbe, et il n’est alors pas besoin de résoudre d’équation pour le trouver.
Branches infinies
– L’arc ρ = ρ(θ) présente une branche infinie dans la direction θ = θ0 si lim ρ(θ) = ±∞.
θ→θ0
A ce stade, la droite d’angle polaire θ = θ0 est déjà une direction asymptotique.
– Pour savoir s’il y a une asymptote, on se place dans le répère mobile (O, −
→u (θ0 ), −
→
v (θ0 )).
Soit ∆θ la droite passant par M (θ) et qui est parallèle à l’axe OX = (0, −
→
v (θ0 )).
L’équation de cette droite dans le repère
(O, −→
u (θ0 ), −
→
v (θ0 )) est Y = ρ(θ) sin(θ − θ0 ).
Il y a une asymptote ∆ quand θ → θ0 si la limite
α = lim ρ(θ) sin(θ − θ0 ) existe dans R.
θ→θ0
L’équation de l’asymptote ∆ est alors Y = α dans
le repère (O, −
→
u (θ0 ), −
→
v (θ0 )).
Le signe de ρ(θ) sin(θ − θ0 ) − α renseigne sur le
placement de la courbe par rapport à l’asymptote.
Mais attention : ce placement est relatif au repère
mobile (dans sa position θ0 .)
– Avec les notations précédentes, et si lim ρ(θ) sin(θ − θ0 ) = ±∞, on dit qu’il y a une branche
θ→θ0
parabolique dans la direction θ = θ0 .
– L’équation d’une asymptote, et le placement par rapport celle-ci, s’obtiennent le plus souvent
par un développement limité de ρ(θ) sin(θ − θ0 ), après avoir posé θ = θ0 + h.
Suposons par exemple qu’on trouve : ρ(θ0 + h) sin h = α + βh + o(h), avec β 6= 0.
On en déduit l’asymptote Y = α dans le repère mobile, le placement étant donné par le signe
de βh. Par exemple, si β > 0, et si h → 0+ (c’est-à-dire si θ → θ0 par valeurs supérieures),
alors la courbe est au-dessus de son asymptote (mais “au-dessus” dans le repère mobile.)
Exemple
θ
On considère l’arc défini en polaires par ρ = .
π(θ − π)
Il y a une direction asymptotique quand θ → π. En effet lim ρ(θ) = −∞ et lim ρ(θ) = +∞.
θ→π− θ→π+
π + h h3 h h2 h
On trouve ρ(π +h) sin(h) = h− +o(h3 ) = 1+ 1− +o(h2 ) = 1+ +o(h).
πh 6 π 6 π
La courbe est à l’intérieur du cercle si |ρ(θ)| < |λ|, et à l’extérieur si |ρ(θ)| > |λ|.
– Si lim ρ(θ) = 0, l’origine est un point-limite de l’arc.
θ→∞
θ
– A titre d’exemple, voici le tracé de ρ(θ) = θ (branche spirale), puis de ρ(θ) =
π(θ − π)
Si ρ( 3π
2 − θ) ≡ ρ(θ), il y a symétrie par rapport à y = −x.
Si ρ( 3π
2 − θ) ≡ −ρ(θ), il y a symétrie par rapport à y = x.
Plan d’étude
– Après avoir réduit si possible le domaine d’étude, on dresse le tableau des variations de la
fonction θ 7→ ρ(θ). Mais plus que le sens de variation de cette fonction, c’est son signe qui
est important. On précisera en particulier les valeurs θ0 pour lesquelles ρ(θ0 ) = 0 (en un tel
point, la courbe passe par l’origine avec pour tangente la droite d’angle polaire θ0 .)
ρ
– Il est utile de préciser tan V = ρ0 , au moins pour des valeurs particulières de θ.
Cette quantité donne le coefficient directeur de la tangente en M (θ) dans le repère mobile.
Le coefficient directeur de la tangente dans le repère canonique est tan ϕ, avec ϕ = V + θ.
– L’examen du tableau de variation de θ 7→ ρ(θ) fait éventuellement apparaı̂tre des situations
particulières, qu’il convient d’étudier avant de chercher à tracer la courbe :
−−→
Des points en dehors de 0 où ρ0 = 0 (tangente orthogonale au rayon-vecteur OM .)
Des directions asymptotiques, pour chaque θ0 tel que lim ρ(θ) = ±∞.
θ→θ0
Une branche spirale, ou un cercle asymptote, ou 0 comme point limite (quand θ → ±∞.)
Avant de tracer l’arc, on précisera assez de points particuliers (en dehors des précédents),
notamment les intersections avec les axes de coordonnées : θ = kπ ou θ = π2 + kπ.
– Une première ébauche peut faire apparaı̂tre des points doubles ou des points d’inflexion.
Les points doubles doivent être précisés, car ils influent sur la précision du tracé.
– Il ne reste plus qu’à tracer la courbe, de façon très soignée bien sûr.
peut en fait trouver l’équation polaire d’une droite (ne passant pas par 0) en remplaçant x
par ρ cos θ et y par ρ sin θ dans toute équation cartésienne ax + by + c = 0 : ax + by + c =
−c
0 ⇔ ρ(a cos θ + b sin θ) + c = 0 ⇔ ρ =
(a cos θ + b sin θ)
λ λ
– L’équation ρ = est celle de la droite x = λ ; ρ = est celle de la droite y = λ.
cos θ sin θ
Voici une illustration du cas général, puis de deux cas particuliers fréquents :
Remarque et réciproque
p d
On voit que ρ = = est l’équation de la directrice D associée à O.
e cos(θ − θ0 ) cos(θ − θ0 )
Réciproquement, soit (α, β, γ), avec γ 6= 0 et (α, β) 6= 0.
1
Soit C la courbe d’équation ρ = (E).
α cos θ + β sin θ + γ
Posons (α, β) = δ(cos θ0 , sin θ0 ), avec δ > 0.
1 p δ 1
Alors (E) ⇔ ρ = ⇔ρ= avec e = |γ| et p = |γ| .
δ cos(θ − θ0 ) + γ 1 + e cos(θ − θ0 )
δ
On trouve donc une conique de foyer O, d’excentricité e = |γ| et dont la directrice associée
p 1 1
à O a pour équation ρ = = = .
e cos(θ − θ0 ) δ cos(θ − θ0 ) α cos θ + β sin θ
γ 6= 0
L’équation (E), avec caractérise donc toutes les coniques ayant un foyer au pôle.
(α, β) 6= 0
Propriétés communes à toutes les coniques
On peut toujours se placer dans le repère orthonormé direct (O, − →u (θ0 ), −
→
v (θ0 )).
Cela revient à poser θ0 = 0 dans ce qui précède. L’équation de la conique Γ d’excentricité e,
p
de foyer O et de directrice associée x = d > 0 est donc ρ = , avec p = ed.
1 + e cos θ
L’application θ 7→ ρ(θ) est 2π-périodique. On peut donc se limiter à un intervalle de longueur
2π (et toute la courbe est obtenue.) Ensuite l’application θ 7→ ρ(θ) est paire. La droite θ = 0
est donc un axe de symétrie de la conique : c’est l’axe focal.
On limite donc l’étude à [0, π], avant de procéder à cette symétrie.
On voit que si θ = ± π2 (2π), alors ρ = p. La droite passant par O et orthogonale à l’axe focal
rencontre donc la conique en deux points, à une distance p = ed de O.
On va maintenant considérer les trois cas 0 < e < 1, puis e = 1 et e > 1.
Les trois types de coniques :
– L’ellipse (0 < e < 1) :
p
L’application θ 7→ ρ(θ) = est définie sur R, et elle est croissante sur [0, π].
1 + e cos θ
pe sin θ
On constate que ρ0 = s’annule pour θ ∈ {0, π}.
(1 + e cos θ)2
Pour θ = 0 et θ = π, on a donc une tangente orthogonale au rayon vecteur (donc à Ox.)
Pour la représentation graphique, on a choisi e = 51 et d = 2 (donc p = 1.)
– La parabole (e = 1) :
p
L’application θ 7→ ρ(θ) = est définie pour θ 6= π (2π), et est croissante sur [0, π[.
1 + cos θ
On a la direction aysmptotique θ = π car lim = +∞.
θ→π
p sin h 2p
C’est une branche parabolique car ρ(π + h) sinh = ∼ → ∞ quand h → 0.
1 − cosh h
Pour la représentation graphique, on a choisi p = d = 1.
– L’hyperbole (e > 1) :
p
L’application θ 7→ ρ(θ) = est définie pour θ 6= ±ϕ (2π), avec ϕ = arccos (− 1e ).
1 + e cos θ
p
On peut alors écrire l’équation de Γ sous la forme ρ = .
e(cos θ − cos ϕ)
Sur [0, π] on a la direction asymptotique θ = ϕ (avec π2 < ϕ < π car cos ϕ < 0.)
p sin h p d
On trouve ρ(ϕ + h) sinh = ∼ =− .
e(cos(ϕ + h) − cos ϕ) −e sin ϕ sin ϕ
d
Il y a donc une asymptote, d’équation Y = − dans le repère mobile.
sin ϕ
Pour la représentation graphique, on a choisi e = 2 et d = 12 (donc p = 1.)