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RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES

HAJMI Saaid
Cours de Mathématiques MP
Année universitaire 2016/2017
http://www.mp-math.com
TABLE DES MATIÈRES Réduction

Table des matières


1 Sous espaces stables par un endomorphisme 2

2 Valeurs propres, vecteurs propres 3


2.1 Valeurs propres, vecteurs propres d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Valeurs propres, vecteurs propres d’une matrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3 Polynôme caractéristique 5

4 Diagonalisation 7

5 Applications de la diagonalisation 10

6 Trigonalisation 11

7 Polynôme d’endomorphisme ou de matrice 14


7.1 Polynôme d’endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
7.2 Polynôme de matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

8 Application à la réduction de la notion de polynôme annulateur 19

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Sous espaces stables par un endomorphisme Réduction

K désigne R ou C, E un K-espace vectoriel .

1 Sous espaces stables par un endomorphisme

Définition 1 :
Ð
Ð Soit u ∈ L (E), un sous espace vectoriel F de E est dit stable par u (ou u-stable) si
Ð
u(F ) ⊂ F
Ð

Définition 2 :
Si
§ F est un sous espace vectoriel de E qui u-stable,a alors on définit un endomorphisme sur F en considérant
Ð
Ð
Ð F −→ F
Ð u F : x → u(x) , appelé l’endomorphisme induit par u sur F .
Ð

Proposition 1 :
Si F est un sous espace stable par deux endomorphismes f et g, alors F est stable par f ◦ g, par f + λg et
Ð
Ð
Ð on a :
Ð
Ð
Ð ( f ◦ g) F = f F ◦ g F , ( f + λg) F = f F + λg F
Ð
Ð En particulier : ∀k ∈ N, F est stable par uk et on a :
Ð
Ð
(uk ) F = (u F )k
Ð

Preuve. Soit x ∈ F , on a : f ◦ g(x) = f (g(x)) ⊂ f (F ) ⊂ F , et


f ◦ g(x) = f (g F (x)) = f F (g F (x)) = f F ◦ g F (x)
( f + λg)(x) = f (x) + λg(x) ∈ F et ( f + λg)(x) = f F (x) + λg F (x) ƒ

Proposition 2 :
La somme et l’intersection de deux sous espaces stables est un sous espace stable.
Ð

Preuve. Si F et G sont deux sous espaces tables, alors u(F +G) = u(F )+u(G) ⊂ F +G et u(F ∩G) ⊂ u(F )∩u(G) ⊂ F ∩G.
ƒ

Remarque 1 :
Cette propriété se généralise à une famille finie de sous espaces.
Ð

Proposition 3 :
Si f ◦ g = g ◦ f alors ker g et Im g sont stables par f .
Ð

Preuve. x ∈ ker g, g( f (x)) = f (g(x)) = f (0) = 0, donc f (x) ∈ ker g.


y ∈ Im g, il existe x ∈ E, g(x) = y, dans ce cas
f ( y) = f (g(x)) = g( f (x)) ∈ Im g. ƒ

Exercice 1 H = ker ϕ un hyperplan de E.


Montrer H est stable par f si, et seulement si il existe α ∈ K, ϕ ◦ f = αϕ

Proposition 4 :
Soit u ∈ L (E). On suppose que E est de dimension finie.
Ð
Ð
Ð Le sous espace F de E est stable par u si et seulement si la matrice de‹de u dans une base β = β1 ∪ β2 adaptée à F
Ð

Ð A B
Ð (de sorte que β1 soit une base de F ) est de la forme : M = 0 C . Auquel cas :
Ð
Ð
Ð A = Mat u et det M = (det A) (det C).
β1 F

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Valeurs propres, vecteurs propres Réduction

Preuve. Une telle base β s’ecrit β = (e1 , .., e p , .., en ) avec F = vect(e1 , .., ep ).
F est stable par u si et seulement si ∀ j ∈ |[1, p]|, u(e j) ∈ vect(e1 , .., ep ), ce que traduit exactement la forme de la matrice.
ƒ

n
Généralisation : On suppose que E = ⊕ Ek , alors chaque Ek est stable par u si, et seulement si M , la matrice de u
k=1
A1 0 . . . 0
 
 0 A2 . . . 0 
dans une base β = ∪βk "adaptée" à cette somme est de la forme : 
 .. .. . .
. 0 . .. 
0 0 ... An
n
Y
Dans ces conditions, si on note uk la restriction de u à Ek , alors Ak est la matrice de uk dans βk et det M = det Ak .
1

Exercice 2 p un projecteur de rang r d’un espace vectoriel E de dimension finie égale à n.


f ∈ L (E), montrer que f commute à p si, et seulement si Im p et ker p sont stables par f .
En déduire la dimension de l’espace vectoriel commutant de p :

C (p) = { f ∈ L (E)/ f ◦ p = p ◦ f }

2 Valeurs propres, vecteurs propres


2.1 Valeurs propres, vecteurs propres d’un endomorphisme

Définition 3 :
Soient u un endomorphisme de E et λ un élément de K, λ est dite valeur propre de u si ker(u − λI d) n’est pas
Ð
Ð
Ð réduit au singleton {0}, et dans ce cas Eλ = ker(u − λI d) s’appelle le sous espace propre associé à la valeur propre
Ð
λ et les éléments non nuls de ker(u − λI d) s’appellent les vecteurs propres de u associés à la valeur propre λ.
Ð

Proposition 5 :
Si λ est une valeur propre de u ,alors ∀k ∈ N, λk est une valeur propre de uk et on a Eλ (u) ⊂ Eλk (uk ).
Ð

Preuve. Si x est non nul tel que u(x) = λx, alors par récurrence uk (x) = λk x. Le résultat en découle. ƒ

Exemple 1
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð I un intervalle non trivial de R, soit
Ð
C ∞ (I, C) C∞ (I, C)
§
Ð −→
Ð ϕ:
Ð
Ð f → f0
Ð
Ð
Ð Déterminer les valeurs et vecteurs propres de f .
Soit λ ∈ C une valeur propre de ϕ, il existe f ∈ C 1 (I, C) non nulle telle que f 0 = λ f .
Ð
Ð
f 0 = λ f ⇐⇒ ∃c ∈ C, ∀t ∈ R : f (t) = c exp(tλ).
Ð
Ð
Par conséquent S p( f ) = C et pour tout λ ∈ C :
Ð
Ð
Ð Eλ (ϕ) = C fλ ; fλ : t → exp(tλ).

Exemple 2
Ð
Ð
Ð
Ð Déterminer les éléments propres de l’endomorphisme :
Ð
Ð § ∞
Ð C (R, R) −→ C ∞ (R, R)
Ð φ :
Ð
Ð f → f 00
Ð
Ð Soit λ ∈ R. On cherche les fonctions non nulles f ∈ C ∞ (R, R) telles que f 00 = λ f .
Ð
1. Si λ > 0, Eλ (φ) = vect(t → cosh(λt), t → sinh(λt)).
Ð

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2.2 Valeurs propres, vecteurs propres d’une matrice. Réduction

Ð
Ð 2. Si λ < 0, Eλ (φ) = vect(t → sin(λt), t → cos(λt)).
3. Si λ = 0, Eλ (φ) = vect(t → 1, t → t).
Ð
Ð
Donc Sp(φ) = R.
Ð

Proposition 6 :
Ð
1. Eλ (u) est un sous espace vectoriel de E stable par u, et les droites stables sont exactements les droites portées
Ð
Ð
par des vecteurs propres.
Ð
Ð
Ð X
Ð
Ð 2. Si λ1 , ..., λ p sont des valeurs propres distincts de u, alors la Eλi est directe.
Ð
Ð De manière équivalente si e1 , .., e p sont des vecteurs propres associés à des valeurs propres distincts λ1 , ..., λ p .
Ð
Ð alors (e1 , ..., e p ) est libre.
Ð
Ð 3. Si f et g sont deux endomorphismes qui commutent alors tout sous espace propre de l’un est stable par
Ð
l’autre.
Preuve.
1. Eλ (u) = ker(u − λI E ), est stable par u car u − λI E commute à u.
p
X p
X
2. soit (x 1 , ..., x p ) ∈ (Eλ1 (u) , ..., Eλp (u) ) tel que x k = 0, en composant par ui , on obtient λik x k = 0. Par
k=1 k=1
p
X
combinaison linéaire, on aura pour tout P ∈ K[X ], P(λk )x k = 0. en particulier pour le ième polynôme
k=1
Y X − λj
d’interpolation de Lagrange en les λi , P = L i = , on obtient x i = 0.
j6=i
λi − λ j
3. f et g commutent, il en sera de même pour g − λI E et f , et d’où le résultat.
ƒ

Exemple 3
Ð
Ð
Montrer que la famille des fonctions ( fλ∈R∗+ ), fλ : x → cos(λx) forme une famille libre.
Ð
Ð
Ð
Ð
En effet les fλ sont des vecteurs propres de l’endomorphisme : ϕ : f → f 00 de l’exemple 2 associés au valeurs
Ð
Ð
Ð propres −λ2 respectivement. Elles formeront par conséquent une famille libre.
Ð
De même, en utilisant cette fois-ci l’exemple 1 la famille de fonctions (x → eλx )λ∈R est libre.
Ð

2.2 Valeurs propres, vecteurs propres d’une matrice.

Définition 4 :
Soient M ∈ Mn (K) et λ ∈ K.
Ð
Ð
Ð λ est dite valeur propre de M s’il existe un vecteur colonne V non nul de Mn,1 (K) tel que M V = λV .
Ð
Ð Un tel vecteur V est appelé vecteur propre de M pour la valeur propre λ.
Ð
L’ensemble des valeurs propres éventuelles de M dans K s’appelle spectre de M dans K et se note SpK (M).
Ð

Remarque 2 :
Ð
Ð si u est un endomorphisme associé à M dans n’importe quelle base β de E alors les valeurs propres de M sont
Ð
Ð exactement les valeurs propres de u et les vecteurs propres de M sont les vecteurs colonnes composantes des vecteurs
Ð
Ð propres de u dans β.

Remarque 3 :
Si K est un sous corps de L, alors SpK (M) ⊂ SpL (M)
Ð

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Polynôme caractéristique Réduction

3 Polynôme caractéristique

Théorème définition 1 :
Ð
Ð Soit M ∈ Mn (K), si on pose :
Ð χ = det(X I − M ), alors χ est polynôme de degré n et on a
Ð M n M
Ð
χ M = X n − (trM)Xn−1 + ... + (−1)n det M
Ð

Preuve. Posons M = (ai j ) et X I n − M = B = (bi j ), on a


bi j = −ai j si i 6= j et bii = X − aii

X
det(XIn − M) = "(σ)Πbσ(i)i
σ∈Sn
X
= Πni=1 bii + "(σ)Πbσ(i)i
σ∈Sn \{I d}
X
= Πni=1 (X − aii ) + "(σ)Πbσ(i)i
σ∈Sn \{I d}

Si σ 6= I d, soit alors i0 tel que σ(i0 ) 6= i0 , posons j0 = σ(i0 ), on a aussi par injectivité de σ ; σ( j0 ) 6= j0 , et donc Πni=1 bσ(i)i
est un polynôme de degré ≤ n − 2.
X n
Πni=1 (X − aii ) est un polynôme de degré exactement n, son coefficient dominant est 1, et le coefficient de X n−1 est −
i=1
aii = −tr(M ) et le coefficient constant de χ M est χ M (0) = (−1)n det M . ƒ

Remarque 4 :
En particulier pour n = 2, χ M = X 2 − tr(M)X + det M
Ð

n−1
X
Exercice 3 (Matrice compagnon :) Si P = X n + ak X k , on appelle matrice compagnon de P, la matrice
k=0

0 0 ... 0 −a0
 
.. ..
1 0 . . −a1
 
 

.. .. .. .. 
C(P) = 
 0 . . . .


 .. .. ..


. . . 0 −an−2

0 ... 0 1 −an−1

Montrer que χC(P) = P

Proposition 7 :
Si deux matrices sont semblables alors elles auront le même polynôme caractéristique.
Ð

Preuve. Si B = P −1 AP, alors :

χB (X ) = det(X I n − P −1 AP) = det(P −1 (X I n − A)P) = det(X I n − A) = χA(X )

Proposition 8 :
Le spectre de M dans K est exactement l’ensemble des racines dans K de χ M , et par conséquent SpK (M) est fini
Ð
Ð
et son cardinal est plus petit que n.
Ð

Preuve. λ ∈ K est une valeur propre de M si et seulement si ker(M − λI n ) 6= {0}, autrement dit la matrice M − λI n non
inversible et χm (λ) = det(λI n − M ) = 0. ƒ

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Polynôme caractéristique Réduction

Exemple d’application 4
Ð
Ð
u un endomorphisme non homothétie d’un K espace vectoriel de dimension 2, montrer qu’il existe une base β
Ð
Ð
Ð de E, tel la matrice de u dans β soit de la forme :
Ð
Ð
Ð  ‹
Ð 0 − det u
Ð M =
Ð
Ð 1 tr(u)
Ð
Ð En déduire que deux matrices non scalaires sont semblables si, et seulement si elles ont le même polynôme caracté-
Ð
ristique.
Ð

Proposition 9 :
Si A ∈ Mn (K), alors χA = χt A
Ð

Preuve. χt A = det(X I n − t A) = det( t (X I n − A)) = det(X I n − A) = χA ƒ

Corollaire 1 :
Ð
Ð Le spectre d’une matrice triangulaire ou diagonale est exactement l’ensemble des éléments diagonaux de la
Ð
matrice.
Preuve. Le cas triangulaire généralise le cas diagonal. Soit M = (ai j ) une matrice triangulaire supérieure, la matrice
n
Y
X I − M est encore triangulaire supérieure, donc χ M (X ) = (X − aii ), d’où le résultat : ƒ
i=1

Théorème définition 2 :
Soit E un espace vectoriel de dim n et u ∈ L (E).
Ð
Ð
Ð Pour toute base β de E, det(M atB (X I n − u)) est indépendant de la base β choisie et s’appelle le polynôme carac-
Ð
téristique de u et se note χu .
Ð

Remarque 5 :
Ð
1. Si λ ∈ K alors χu (λ) = det(λI E − u) et
Ð
Ð
Ð
Ð λ valeur propre de u ssi χu (λ) = 0
2. χu est un polynôme de degré égal à n et
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð χu = X n − truXn−1 + . . . + (−1)n det u

Exemples 5
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð 1. Si p est un projecteur en dimension n, alors :
Ð
χ p = (X − 1)q X n−q
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð avec q = rg(p).
2. Si f est un endomorphisme en dimension n de rang 1, alors :
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð χ f = X n−1 (X − tr(f))

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Diagonalisation Réduction

Proposition 10 :
Soient E un espace vectoriel de dimension finie et u ∈ L (E).
Ð
Ð
Ð Si F est un sous espace vectoriel de E stable par u alors :
Ð
Ð
Ð
Ð χ /χ uF u
 ‹
A B
Preuve. Dans une base β = β1 ∪ β2 adaptée à F , la matrice de u s’écrit : , où A = M at β1 u F . Par conséquent :
0 C
χu = χAχB = χuF χB . ƒ

Généralisation
p
M
Soit u ∈ L (E), on suppose que E = Fk où les Fk sont des sous espace vectoriels de E stables et non réduits à {o E } et
k=1
on note vk = u/Fk alors :
p
Y
χu = χ vk
k=1

Définition 5 :
u ∈ L (E) (resp M ∈ Mn (K)) soit λ une valeur propre de u (resp de M ).
Ð
Ð
On appelle multiplicité de λ sa multiplicité comme étant une racine de χu (resp χ M ).
Ð

Propriété 1 :
Ð
Ð Soit u ∈ L (E). Soit λ une valeur propre de u. Si on note
Ð d(λ) = dim E et m(λ) la multiplicité de λ alors :
Ð λ
Ð
Ð
1 ≤ d(λ) ≤ m(λ)

Preuve. Eλ (u) est stable par u et la restriction v de u à Eλ (u) est l’homothétie de rapport λ dont le polynôme caracté-
ristique est χ v (X ) = (X − λ)dimEλ (u) . La proposition précédente implique donc que

d(λ) ≤ m(λ)

De plus Eλ (u) 6= {0}, donc 1 ≤ dimEλ (u). ƒ

Remarque 6 :
Il en résulte que si λ est une valeur propre de u de multiplicité 1, alors la dimension de l’espace propre associé
Ð
Ð
est toujours égale à 1.
Ð

4 Diagonalisation
Dans tout ce paragraphe E est un K espace vectoriel de dimension finie égale à n.

Définition 6 :
Un endomorphisme u est dit diagonalisable s’il existe une base β de E telle que M atB u soit diagonale.
Ð

Remarque 7 :
Si β = (e1 , ..., en ) est une base de E, alors :
Ð
Ð
Ð Mat u = diag(λ , ..., λ ) si et seulement si ∀i ∈ |[1, n]|, u(e ) = λ e . D’où la proposition suivante :
β 1 n i i i

Proposition 11 :
u est diagonalisable si et seulement si il admet une base de vecteurs propres.
Ð

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Diagonalisation Réduction

Théorème 3 :
Ð
Ð u ∈ L (E), les psse :
Ð
Ð 1. u est diagonalisable.
M
2. χu est scindé et E = Eλ (u)
Ð
Ð
λ∈Sp(u)
Ð
Ð
Ð X
3. χu est scindé et dim E = dim(Eλ (u))
Ð
Ð
λ∈Sp(u)
Ð
Ð
4. χu est scindé et ∀λ ∈ Sp(u), d(λ) = m(λ).
Ð

Preuve. 1) =⇒ 2) Supposons que u est diagonalisable. M M


Soit β une base propre de u. Tout vecteur e ∈ β est vecteur propre de u donc e ∈ Eλ (u) puis E ⊂ Eλ (u) et
M λ∈Sp(u) λ∈Sp(u)
enfin E = Eλ (u).
λ∈Sp(u)
2) c’est équivalente à 3) du fait que la somme est directe.
p
M p
2) =⇒ 4)En calculant le polynôme caractéristique dans une base adaptée à E = Eλi , on obtient χu = Πi=1 (λi −
i=1
X )dimEλi (u) , et par unicité de la multiplicité d(λ) = m(λ).
p
X
4) =⇒ 2) supposons que χu est scindé et ∀λ ∈ Sp(u), d(λ) = m(λ). On a toujours n = deg χu = m(λi ) et donc
i=1
p
X
n= dim Eλi .
i=1
2) =⇒ 1)Dans une base adaptée à cette décomposition la matrice est diagonale. ƒ

Preuve. u diagonalisable, il existe P scindé à racines simples tel que P(u) = 0, ce polynôme sera aussi annulateur de v,
d’où la diagonalisabilité de v. ƒ

Proposition 12 :
Si le polynôme caractéristique est scindé à racines simples (c’est à dire que u admet n valeurs propres distinctes)
Ð
Ð
alors u est diagonalisable et la dimension de chaque sous espace propre est égale à 1.
Ð

Remarque 8 :
Bien sur la condition de la proposition n’est pas nécessaire, en considérant par exemple l’identité de E.
Ð

Définition 7 : Matrices diagonalisables


Soit M un élément de Mn (K).
Ð
Ð
Ð On dit que M est diagonalisable si M est semblable à une matrice diagonale D, c’est-à dire s’il existe une matrice
Ð
inversible P telle que M = P DP −1 . On dit alors que D est une réduite diagonale de M .
Ð

Remarque 9 :
Ð
Ð Avec les notations ci-dessus, les coefficients de la diagonale de D sont les valeurs propres de M , chacune figurant
Ð autant de fois que son ordre de multiplicité.
Ð

Propriété 2 :
Soit M un élémnt de Mn (K).
Ð
Ð
Ð M est diagonalisable si et seulement si tout endomorphisme u d’un K-espace vectoriel E de dimension n dont la
Ð
Ð matrice est M dans une base β de E est diagonalisable, et en particulier l’endomorphisme de K de matrice M dans
Ð n

la base canonique.
Ð

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Diagonalisation Réduction

Remarque 10 :
Ð
1. Soit M un élément de Mn (R).
Ð
Ð
Ð
Ð Si M est diagonalisable dans R alors M est diagonalisable dans C, avec les mêmes valeurs et vecteurs propres
Ð
Ð et la même égalité M = P DP −1 , les matrices P et D étant à coefficients réels.
Ð
Ð En revanche, toujours avec M dans Mn (R), M peut être diagonalisable dans C sans l’être dans R, si des
Ð valeurs propres sont complexes mais non réelles.
Dans l’égalité M = P DP −1 , P et D sont alors à coefficients complexes.
Ð
Ð
Ð
2. Dans l’égalité M = P DP −1 , P est la matrice de passage de la base canonique de Kn à une base de vecteurs
Ð
Ð
propres de M .
Ð

Méthode et exemples :
Soit à diagonaliser une matrice M de Mn (K).
1. On calcule le polynôme caractéristique χ M de la matrice M puis les racines dans K de ce polynôme.
2. Si χ M nest pas scindé dans K, alors M n’est pas diagonalisable dans K.
3. Si χ M est scindé alors pour chaque racine λ qui sera une des valeurs propres de M on résoud le système homogène
(M − λI n )X = 0, où X est une matrice colonne de Kn .
La résolution conduit à une base βλ de Eλ , donc à dim Eλ .
Xp
4. Si, dim(Eλi ) < n , alors M n’est pas diagonalisable.
i=1
p
X
5. Sinon, c’est à dire dim(Eλi ) = n alors M est diagonalisable, et la juxtaposition des bases βλi donne une base
i=1
de Kn , formée de vecteurs propres.
 
8 0 9
Exemple 1 :M =  −3 −1 −3 
−6 0 −7
χ M = −(X − 2)(X + 1)2 .
— Sous espace propre associé à la valeur propre -1. On résoud le système :

9x + 9z = 0

(M + I)V = 0 ⇐⇒ −3x − 3z = 0 ⇐⇒ x + z = 0
−6x − 6z = 0

   
1 0
Il s’agit du plan engendré par  0  et  1 
−1 0
On peut déja en déduire la diagonalisabilité de M .
— Sous espace propre associé à la valeur propre 2. On résoud le système :
 3
x =− z
6x + 9z = 0
 
2


(M − 2I)V = 0 ⇐⇒ −3x − 3 y − 3z = 0 ⇐⇒ y = − 1 z

−6x − 9z = 0

 2
z=z

 
3
Il s’agit de la droite engendrée par  −1 
−2
Conclusion : Lasomme des dimensions
 des
 sous espaces propres
 est 3, donc M est diagonalisable.
−1 0 0 1 0 3
Si on pose D =  0 −1 0  et P =  0 1 −1 , alors
0 0 2 −1 0 −2
M = P DP −1 .  
2 1 0
Exemple 2 : M =  −6 −3 −2  χ M = −(X − 1)(X − 2)(X − 3).
15 9 7

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Applications de la diagonalisation Réduction

Le polynôme caractéristique
 est scindé 
à racines simples, donc M est diagonalisable.
7 −11 −2
Exemple 3 : M =  −3 −1 −6 . χ M = −(X + 4)(X − 8)2 .
−1 1 6
 
2
Si on cherche le sous espace propre associé à la valeur propre 8, on trouve que c’est la droite engendrée par  0 , on
−1
conclut que M n’est pas diagonalisable.
 ‹
1 2
Exercice 4 u l’endomorphisme de R2 associé à la matrice : A =
2 1
Montrer que A est diagonalisable et exprimer par leurs matrices dans la base canonique les projecteurs propres
associés à u.

5 Applications de la diagonalisation
• Calcul des puissances d’une matrice.
Soit à calculer M k pour tout k ∈ N.
Si M est diagonalisable, soient alors P inversible et D diagonale tel que : M = P DP −1 .
Dans ce cas on a M k = P D k P −1 , c’est à dire que le calcul de M k se ramène à celui de
D k = diag (λ1k , ..., λkn ).
 
8 0 9
Exemple : M =  −3 −1 −3 
−6 0 −7
χ M = −(X − 2)(X + 1)2 .
Avec les mêmes notations que 4.Exemple 1 on a :

M = P DP −1 =⇒ M k = P D k P −1
 
(−1)k 0 0
D =
k
0 (−1)k 0 , finalement on obtient :
0 0 2k
 
−2(−1)k + 3(2k ) 0 −3(−1)k + 3(2k )
Mk =  (−1)k − 2k (−1)k (−1)k − 2k 
2(−1) − 2(2 )
k k
0 3(−1) − 2(2 )
k k

• Systèmes de suites récurrentes de pas 1.


Soient (x n(1) )n , ...(x n(p) )n des suites d’éléments de K. On pose
X n = t (x n(1) , ..., x n(p) ) et on suppose qu’il existe une matrice M telle que, pour tout n, X n+1 = M X n , Dans ce cas on aura :
∀n ∈ N : X n = M n X 0 , ce qui nécessite le calcul des puissances successives de M : on est donc ramené au cas précédent...
• Etude d’une récurrence linéaire de pas p.
Soit à déterminer une suite (x n ) définie par une relation de récurrence du type :
∀n ≥ 0 : x n+p + a p−1 x n+p−1 + ... + a1 x n+1 + a0 x n = 0.
En posant pour tout n ∈ N, X n = t (x n , ..., x n+p−1 ) on obtient la formule de récurence :
 
0 1 0 ... ... 0
 0 0 1 0 ... 0 
.. ..
 
 0

0 0 . . 0 
X n+1 = M X n , avec M =  .

 . .. .. ..

 . . . 0 . 0 

 0 0 0 0 1 
−a0 −a1 . . . . . . . . . −a p−1
Le polynôme caractéristique de M est χ M = [X p + a p−1 X p−1 + ... + a1 X + a0 ].
(d’où la nomination "équation caractéristique").
On est donc encore ramené au problème précédent.

Exemple 6 En relation avec les probabilités


Ð
Ð
Ð
Ð Un joueur participe à un jeu se jouant en plusieurs parties. Ses observations lui premettent d’affirmer que
2
Ð
— S’il gagne deux parties consécutives, alors il gagne la prochaine avec la probabilité .
Ð
Ð
3

– http://www.mp-math.com – 10/21
Trigonalisation Réduction

Ð 1
Ð — S’il perd une partie et gagne la suivante, alors il gagne la prochaine avec la probabilité
2
Ð
1
Ð
Ð
Ð — S’il gagne une partie et perd la suivante, alors il gagne la prochaine avec la probabilité .
Ð 2
Ð 1
Ð — S’il perd deux parties consécutives, alors il gagne la prochaine avec la probabilité Pour tout entier naturel
Ð 3
n non nul, on note An l’événement "Le joueur gagne la n-ième partie".
Ð
Ð
De plus, pour tout entier naturel n ≥ 2, on pose :
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð En = An−1 ∩ An , Fn = An−1 ∩ An , Gn = An−1 ∩ An , Fn = An−1 ∩ An
Ð
Exprimer pour tout n ∈ N,
Ð
Ð
P(En+1 ), P(Fn+1 ), P(Gn+1 ), P(H n+1 ) en fonction de P(En ), P(Fn ), P(Gn ), P(H n ).
Ð
Ð
En déduire l’expression de P(En ), P(Fn ), P(Gn ), P(H n ), puis leurs limites quand n tend vers l’infini.
Ð

 5 On considère
Exercice  l’équation dans M3 (R) (E) : X 2 = A où
1 1 2
A =  0 2 2 .
0 0 3
1. Montrer que A est diagonalisable sur R.
2. Montrer que si la solution existe, elle commute avec A puis qu’elle est diagonaliable sur R.
3. En déduire toutes les solutions de l’équation (E).
 
2 1 1
Exercice 6 On considère la matrice A = 1 2 1 ∈ M3 (R).
0 0 3
1. Effectuer la réduction de A.
2. Déterminer le commutant de A, C(A) = {M ∈ M3 (R) telle que AM = M A}.
3. Trouver les droites et les plans deR3 stables par A.
 
6 −6 5
Exercice 7 On considère la matrice A = 14 −13 10
7 −6 4
1. La matrice A est-elle diagonalisable ?
 
−1 0 0
2. Montrer que A est semblable à  0 −1 1
0 0 −1
3. Déterminer l’ensemble des matrices qui commutent avec la matrice A

6 Trigonalisation

Définition 8 :
Un endomorphisme f est dit trigonalisable s’il existe une base β de E telle que M atB f soit triangulaire supé-
Ð
Ð
Ð
rieure.

Remarque 11 :
Si f ∈ L (E) est trigonalisable et β = (e1 , ..., en ) une base telle que M atB f est triangulaire supérieure alors si
Ð
Ð
on pose β 0 = (en , ..., e1 ), la matrice de f dans β 0 est triangulaire inférieure.
Ð

Définition 9 :
Une matrice M ∈ Mn (K) est dite trigonalisable si elle est semblable à une matrice triangulaire supérieure.
Ð

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Trigonalisation Réduction

Remarque 12 :
M est trigonalisable si et seulement si tout endomorphisme f d’un K-espace vectoriel E de dimension n dont la
Ð
Ð
Ð matrice est M dans une base β de E est trigonalisable, et en particulier l’endomorphisme de Kn de matrice M dans
Ð
la base canonique.
Ð

Théorème 4 :
Ð
Ð Soit u ∈ L (E). les psse :
Ð
Ð 1. u trigonalisable.
2. χu est scindé
Ð
 
a11 ∗ ∗
Preuve. 1) =⇒ 2) : Si M =  0 . ∗ , alors on a :
0 0 ann

χu (X ) = χ M (X ) = Πni=1 (aii − X )

Donc χu est scindé.


2) =⇒ 1) Par récurrence sur n . Il n’y a rien à démontrer si n = 1. Supposons la propriété vraie pour n − 1, soient E un
espace vectoriel de dimension n et u un endomorphisme de E tel que χu scindé.
Soit λ une racine de χu . Soit e1 un vecteur propre associé à λ, que l’on complète en β = (e1 , .., en ) base de E. Soit
F = Vec t(e2 , .., en ), p la projection sur F parallèlement à Ke1 et v : F → F défini par v(x) = p(u(x)) si x ∈ F . Alors
λ ∗ ∗ ∗
 
0
M = M atB (u) =  avec A = M at e2 ,..,en (v). On en déduit que χu (X ) = (X − λ)χ v (X ). Donc χ v est aussi

. A 
0
scindé. Par hypothèse de récurrence, il existe une base ("2 , .., "n ) de F telle que M at ("2 ,..,"n ) v soit triangulaire supérieure
λ ∗ ∗ ∗
 
0
et alors M at (e1 ,"2 ,..,"n ) u =   est triangulaire supérieure.

. M at ("2 ,..,"n ) v
0
ƒ

Remarque 13 :
1. Ces propositions passent immédiatement aux matrices.
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð 2. La démonstration du théorème constitue un algorithme de trigonalisation d’une matrice.

 
2 2 −3
Exemple :  5 1 −5 .
−3 4 0
— χ M = (1 − X )3 , M n’est donc pas diagonalisable.
— Le sous espace propre associé à la valeur propre 1 est la droite engendée par : e1 = (1, 1, 1), notons C = (c1 , c2 , c3 )
la base canonique et posons e20 = c2 = (0, 1, 0), e30 = c3 , déterminons la matrice N de f (canoniquement associé
à M ) dans cette nouvelle base : (e1 , e20 , e30 ).
f (e1 ) = e1 , f (e20 ) = 2c1 + e20 + 4e30 , f (e30 ) = −3c1 − 5e20 .
c1 = e1 − e20 − e30 =⇒ f (e20 ) = 2e1 − e20 + 2e30 , f (e30 ) = −3e1 − 2e20 + 3e30 .
 
1 2 −3
Finalement N =  0 −1 −2 .
0 2 3
0 0
— On pose G = vect(e2 , e3 ), p désigne la projection sur G parallélement à vect(e1 ).
 ‹
−1 −2
C = M atB (p ◦ f/G ) = , χC = (1 − X )2 .
2 3
x = αe20 + β e30 est un vecteur propre de C associé à 1 ⇐⇒ α + β = 0, par exemple
e2 = e20 − e30 = (0, 1, −1).
— En complétant (e1 , e2 ) par e3 = c3 (par exemple) pour obtenir une base β de E, et en calculant la matrice de f
dans β, on trouve :

– http://www.mp-math.com – 12/21
Trigonalisation Réduction

 
1 5 −3
M atB f =  0 1 −2 .
0 0 1

Exercice 8 Trigonaliser la matrice suivante :


 
−3 −20 14
A = −3 −24 18
1 −20 10

Corollaire 2 :
— Tout endomorphisme sur un C-espace vectoriel de dimension finie est trigonalisable.
Ð
Ð
— Toute matrice de Mn (K) est trigonalisable dans Mn (C).
Ð

Preuve. Ceci est dû au fait que tout polynôme est scindé sur C. ƒ

Corollaire 3 :
Si M ∈ Mn (K) alors : ∀k ∈ N :
Ð
Ð
SpC (Mk ) = {λk , λ ∈ SpC (M)}
Ð
Ð
Ð X
tr(M k ) = m(λ)λk
Ð
Ð
Ð
Ð λ∈SpC (M)
Ð
Ð En particulier :
Ð X
tr(M ) = m(λ)λ
Ð
Ð
λ∈SpC (M)
Ð

Preuve. C’est un résultat de la trigonalisation de M dans Mn C ƒ

Exercice 9 Montrer que matrice A est nilpotente si et seulement ∀k ∈ N∗ , tr(Ak ) = 0.

Proposition 13 :
Soit F un sous espace vectoriel stable par u ∈ L(E)
Ð
Ð
Si u trigonalisable alors u F est aussi trigonalisablale.
Ð

Preuve. Vient du fait que χuF divise χu . ƒ

Proposition 14 :
Soit u ∈ L(E). On a équivalence entre :
Ð
Ð
Ð
Ð 1. u est nilpotent ;
Ð
Ð 2. u est trigonalisable avec 0 pour seule valeur propre.
Ð
Ð Ce résultat se transpose aux matrices de la façon suivante :
A ∈ Mn (K) est nilpotente si, et seulement si, A est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte
Ð

Preuve. 2 =⇒ 1 Soit β = (e1 , ..., en ) une base d’une telle trigonalisation de u, on aura pour tout k ∈ |[1, n]|, u(ek ) ∈
vect{e1 , ..., ek−1 }, et par une petite récurrence u p (ek ) ∈ vect{e1 , .., ek−p }, p = 1, .., k − 1 jusqu’à ce que uk (ek ) = 0. En
particulier un (ek ) = 0 pour tout k, et finalement u nilpotent.
1 =⇒ 2 Raisonnons matriciellement. Par récurrence sur n ∈ N∗ , montrons que si A ∈ Mn (K) est nilpotente, alors A est
semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte.
Cas n = 1 : Une matrice nilpotente de taille 1 est nécessairement nulle.
Supposons la propriété établie au rang n − 1 ≥ 1.
Soit A ∈ Mn (K) nilpotente.
La matrice A ne peut être inversible et donc ker A 6= {0}. Soit e1 un vecteur non nul de ker A. On complète ce vecteur e1 en
une base de Kn de la forme e = (e1 , ..., en ).
La matrice de l’endomorphisme canoniquement associé à A dans la base e est de la forme
 ‹
0 ∗
B= avec A0 ∈ Mn−1 (K)
0 A0

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Polynôme d’endomorphisme ou de matrice Réduction

La matrice B est semblable à A et donc elle aussi nilpotente. On en déduit que le bloc A0 est nilpotent. Par hypothèse de
récurrence, il existe P 0 ∈ G L n−1 (K) telle que P 0−1 A0 P 0 soit triangulaire supérieure stricte. Formons alors
 ‹
1 0
P= ∈ G L n (K)
0 P0

Par produit par blocs



 ‹
0
P −1 BP =
0 P 0−1 A0 P 0
est triangulaire supérieure stricte. Finalement, A est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte. Récurrence
établie. ƒ

Exercice 10 Trigonaliser la matrice suivante :


 
−3 −20 14
A = −3 −24 18
1 −20 10

7 Polynôme d’endomorphisme ou de matrice


7.1 Polynôme d’endomorphisme

Définition 10 :
Ð
Ð Soit u un endomorphisme de E.
Ð p
X
Ð
Ð
Ð Soit P = a0 + a1 X + . . . a p X p = ak X k .
Ð k=0
Ð On note
Ð p
X
Ð
Ð
Ð P(u) = a0 I d E + a1 u + a2 u2 + . . . a p u p = ak uk
Ð k=0
Ð
0
où u = I d E et u = u ◦ u ◦ . . . ◦ u (p fois).
p
Ð
Ð
On dit que : P(u) est un polynôme de l’endomorphisme u.
Ð
Ð
Ð
Ð Par exemple, si P = X p , alors P(u) = u p . En particulier
Ð si P = 1 alors P(u) = I d E .

L (E) est une K-algèbre l’application :


ϕ : K[X ] → L (E)
n
X p
X
P= ak X k → P(u) = ak uk
k=0 k=0

est un morphisme d’algèbre.


— 1(u) = I E
— ∀α, β ∈ K, ∀P, Q ∈ K[X ], (αP + βQ)(u) = αP(u) + βQ(u).
— ∀P, Q ∈ K[X ], (PQ)(u) = P(u) ◦ Q(u). et donc les endomorphismes P(u) et Q(u) commutent.

Proposition 15 :
Si P divise Q, alors ker P(u) ⊂ ker Q(u) et Im(Q(u)) ⊂ Im(P(u))
Ð

Preuve. P/Q, il existe R ∈ K[X ] tel que : Q = RP et donc Q(u) = R(u) ◦ P(u), ainsi :

P(u)(x) = 0 =⇒ Q(u)(x) = R(u)(P(u)(x)) = R(u)(0) = 0


et Im(Q(u)) = Im(P(u) ◦ R(u)) ⊂ Im(P(u)) ƒ

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7.1 Polynôme d’endomorphisme Réduction

Proposition 16 :
u ∈ L (E), ∀P ∈ K[X ], ker P(u) et Im P(u) sont stables par u.
Ð

Preuve. Vient du fait P(u) commute à u. ƒ

Proposition 17 :
Si F est un sous espace vectoriel de E stable par F , alors ∀P ∈ K[X ], F est stable par P(u) et l’endomorphisme
Ð
Ð
(P(u)) F induit par P(u) sur F est P(u F ).
Ð

Preuve. Si x ∈ F , alors par récurrence ∀k ∈ N, uk (x) ∈ F et par combinaison linéaire, on obtient P(u)(x) ∈ F, ∀P ∈
K[X ].
p
X p
X p
X
Si on pose P = ak X k , pour x ∈ F, P(u)(x) = ak uk (x) = ak (u F )k (x), on déduit que (P(u)) F = P(u F ) ƒ
k=0 k=0 k=0

Théorème définition 5 :
K[X ] L (E)
Ð §
−→
ϕ:
Ð
P → P(u)
Ð
Ð
Ð
ker ϕ : Ensemble des polynômes annulateurs de u est un idéal de K[X ].
Ð
Ð
Im ϕ = K[u] est une sous algèbre de L (E).
Ð
Ð
Ð
Ð Si E est de dimension finie alors il existe un unique polynôme unitaire πu , tel que {P ∈ K[X ], P(u) = 0} = ker ϕ =
Ð
Ð 〈πu 〉.
Ð
Ð πu s’appelle le polynôme minimal de u. Il est caractérisé par :
Ð
πu unitaire, et ∀P ∈ K[X ], P(u) = 0 ⇐⇒ πu /P
Ð

Preuve. E est de dimension finie, il en est de même pour L (E), et dans ce cas ϕ ne peut pas etre injective, l’idéal
ker ϕ 6= {0}, d’où l’existence d’un tel πu . ƒ

Exemple 7 Endomorphisme nilpotent


Ð
Ð
Ð
Ð u un endomorphisme nilpotent d’un espace E de dimension finie.
L’indice de nilpotence est p si et seulement si πu = X p .
Ð

Proposition 18 :
E un espace de dimension finie, si u ∈ L(E), alors p = deg(πu ) si et seulement si (I d , u, ..., u p−1 ) est une base
Ð
Ð
de K[u].
Ð

Preuve.
On suppose Πu de degré égal à p. Soit P(u) ∈ K[u], on effectue la division euclidienne de P par Πu , il existe Q, R ∈ K[X ]
tel que P = QΠu + R, avec R = 0 ou deg R < p, on applique à u, on obtient
n−1
X
P(u) = R(u) = bk uk ∈ vect{1, u, .., un−1 }
k=0

n−1
On en déduit que la famille {1, ..., u } est génératrice de K[u].
Il reste à vérifier que cette famille est libre.
p−1
X
Soit (ak )0≤k≤p−1 des scalaires tels que ak uk = 0, le polynôme
k=0
p−1
X
P= uk X k est donc un polynôme annulateur de u de degré strictement inférieur à p, par minimalité de Πu , P ne peut
k=0
être que le polynôme nul, ce qui fait que les scalaires ak sont tous nuls.
Inversement On suppose que (I d , .., u p−1 ) est une base de K[u].
la famille (uk )0≤k≤p est constituée de p + 1 vecteurs, donc elle est liée, c’est à dire l’existence de scalaires (ak )0≤n non tous

– http://www.mp-math.com – 15/21
7.2 Polynôme de matrice Réduction

nuls tels que


Xn n
X
ak a k = 0, P = ak X k est donc un polynôme non nul annulateur de u, d’où deg(πu ) ≤ p. Comme il ne peut exister
k=0 k=0
de polynôme annulateur de degré strictement inférieur à p, car au cas contraire (I d , u, .., u p−1 ) sera liée, donc deg(πu ) = p
ƒ

Proposition 19 :
E un K-ev de dimension finie, u ∈ L (E) , si F est un sous espace vectoriel de E u-stable, alors πuF /πu .
Ð

Preuve. πu (u F )) = (πu (u)) F = 0, donc πuF /πu . ƒ

Proposition 20 :
Si λ est une valeur propre de u, alors P(λ) est une valeur propre de P(u), et on a Eλ (u) ⊂ E P(λ) P(u) autrement
Ð
Ð
Ð dit :
Ð
u(x) = λx =⇒ P(u)(x) = P(λ)x
Ð
Ð
Ð
En particulier toute valeur propre de u est une racine du polynôme annulateur de u.
Ð

Preuve. Se déduit de la proposition 5, par combinaison linéaire. ƒ

Proposition 21 :
Si E est un K espace vectoriel de dimension finie, alors Sp(u) est exactement l’ensemble des racines dans K du
Ð
Ð
polynôme minimal.
Ð

Preuve. On sait déja que si λ est une valeur propre de u, alors λ est racine de tout polynôme annulateur de u et en
particulier de πu .
Inversement soit λ une racine de πu et écrivons πu (X ) = (X − λ)Q(X ). Supposons que λ n’est pas valeur propre de u. On
a 0 = πu (u) = (u − λI E ) ◦ Q(u). Mais comme λ n’est pas valeur propre de u, u − λI E est injectif et donc Q(u) = 0. Ceci
impose que πu divise Q ce qui est impossible pour une question de minimalité. ƒ

Preuve. Vient du fait que πu sera aussi un polynôme annulateur de v. ƒ

7.2 Polynôme de matrice


De même, on définit polynôme de matrice comme suit
n
X n
X
P= ak X k , P(M ) = ak M k
k=0 k=0

Mn (K) est une K-algèbre l’application :


ϕ M : K[X ] → Mn (K)
n
X p
X
P= ak X k → P(M ) = ak M k
k=0 k=0

est un morphisme d’algèbre.


— 1(M ) = I n
— ∀α, β ∈ K, ∀P, Q ∈ K[X ], (αP + βQ)(M ) = αP(M ) + βQ(M ).
— ∀P, Q ∈ K[X ], (PQ)(M ) = P(M )Q(M ), et par suite deux polynôme de la même matrice commutent.

Remarque 14 :
β une base de E supposé de dimension fini.
Ð
Ð
Ð
Ð
φ : L (E) → Mn (K)
Ð
Ð
Ð
Ð u → M atB (u)

– http://www.mp-math.com – 16/21
7.2 Polynôme de matrice Réduction

Ð est un isomorphisme d’algèbre.


n n
Ð
Ð X X
Ð M = M at (u), P = a X k
, P(u) = ak uk
Ð B k
Ð k=0 k=0
M atB P(u) = P(M ) et donc P(u) = 0 si, et seulement si P(M ) = 0 ainsi πu = π M
Ð

Propriété 3 :
Si M = QBQ−1 , alors ∀P ∈ K[X ] : P(M ) = QP(B)Q−1 , et si en plus
Ð
Ð
λ1 0 . . . 0
Ð  
Ð
.. 
Ð
..
 0 λ2
Ð  . . 
1. B =  .
Ð
Ð  est diagonale, alors :
Ð  . ... ...
. 0
Ð 
0 . . . 0 λn
Ð
Ð
P(λ1 )
Ð
0 ... 0
 
Ð
.. 
Ð
.
P(λ2 ) . .
Ð
 0 . 

P(B) =  .
Ð
Ð
.. ..

Ð  . . .
. 0
Ð 
0 P(λn )
Ð
Ð 0 ...
Ð
λ1
Ð  
Ð
Ð  0 λ2 ∗ 
2. B = 
Ð  est triangulaire supérieure, alors :
 .. . . . . . .
Ð
.
Ð 
Ð
Ð
Ð 0 . . . 0 λn
P(λ1 )
Ð  
Ð
Ð  0 P(λ2 ) ∗ 
P(B) = 
Ð  est triangulaire supérieure.
Ð  .. ..
.
..
.
.
Ð 
Ð
Ð 0 ... 0 P(λn )

Propriété 4 :
π M = πt M et si A et B sont semblables alors πA = πB .
Ð

Proposition 22 :
Ð
Ð  ‹
A C
Si M = est une matrice triangulaire par blocs, alors πA, πB divisent π M et π M divise πAπB .
Ð
0
Ð
Ð B
Ð C’est à dire :
Ð
ppcm(πA, πB )/π M /πAπB
Ð

Preuve. Par une petite récurrence on montre que M k à la forme suivante :


 k 
A Ck
M =k
0 Bk

Par combinaison linéaire, on aura pour tout P ∈ K[X ] il existe une matrice C(P) de type (p, n − p) tel que :
 ‹
P(A) C(P)
P(M ) =
0 P(B)

Par conséquent, en écrivant le fait que π M (M ) = 0, on aura : π M (A) = π M (B) = 0, le fait que πA, πB divisent π M en
sera une conséquence immédiate.
0 C(πA) πB (A) C(πB )
 ‹ ‹
En plus (πAπB )(M ) = πA(M )πB (M ) = = 0, d’où le résultat. ƒ
0 πA(B) 0 0

Remarque 15 :
Les propositions 20 et 21 passent aussi aux matrices.
Ð

– http://www.mp-math.com – 17/21
7.2 Polynôme de matrice Réduction

Théorème 6 : de Cayley hamilton


Si u ∈ L (E), alors χu (u) = 0.
Ð
Ð
Autrement dit : πu χu .
Ð

Exercice 11 Soit E un K espace vectoriel de dimension finie, n > 0 et


u ∈ L (E).
n−1
X
1. On suppose qu’il existe x 0 ∈ E tel que (ui (x 0 ))i=0...n soit une base de E. on pose : un (x 0 ) = ak uk (x 0 ).
k=0
Calculer χu en fonction des ak , en déduire que χu (u) = 0.
2. pour x ∈ E\{0}, on pose Eu (x) = vect{uk (x), k ∈ N}.
Montrer que Eu (x) a une base de la forme (x, u(x), ..., u p−1 (x)) en déduire que χu (u)(x) = 0.
3. Retrouver le théorème de cayley hamilton.

Remarque 16 :
Ð
Ð Dans sa version matricielle, le théorème de Cayley-Hamilton devient :
Ð
Ð
Ð Si M ∈ Mn (K), alors χ M (M ) = 0

Théorème 7 : Théorème de décomposition des noyaux


Ð
Ð Si P = QR avec Q et R deux polynômes premiers entre eux alors :
Ð
ker P(u) = ker Q(u) ⊕ ker R(u)
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð En plus si P est un polynôme annulateur de u alors :
Ð
Ð
E = ker Q(u) ⊕ ker R(u)
Ð

Preuve. Soient U et V tels que UQ + V R = 1 (Bezout). On a déjà ker Q(u) ⊂ ker P(u) et ker R(u) ⊂ ker P(u). De plus
on a : U(u)Q(u) + V (u)R(u) = I E .
Soit x ∈ ker Q(u) ∩ ker R(u). On a
x = U(u)Q(u)(x) + V (u)P(u)(x) = 0 + 0 = 0, donc ker Q(u) ∩ ker R(u) = 0. Soit x ∈ ker P(u). On a encore x = x 1 + x 2 ,
avec x 1 = V (u)R(u)(x) et
x 2 = U(u)Q(u)(x). Mais alors
Q(u)(x 1 ) = Q(u)V (u)R(u)(x) = V (u)(QR)(u)(x) = V (u)P(u)(x) = 0.
donc x 1 ∈ ker Q(u). De même x 2 ∈ ker R(u) et d’où le résultat. ƒ

Théorème 8 : Généralisation
Si (Pk )1≤k≤p est une famille de polynômes premiers entres eux deux à deux alors :
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð Y r M r
ker( Pk )(u) = ker Pk (u)
Ð
Ð
k=1
Ð k=1
Ð
Ð
Ð Yr
Ð
Ð Et si en plus Pk est un polynôme annulateur de u, alors :
Ð
Ð k=1
Ð
r
Ð
Ð M
Ð
Ð E= ker Pk (u)
k=1

Preuve. Pour r = 2, le résultat est vrai.


Supposons que le résultat vrai pour r − 1. Comme Pr et P1 ...Pr−1 sont premiers entre eux, le cas r = 2 nous donne :

ker P(u) = ker P1 ...Pr−1 (u) ⊕ ker Pr (u)

puis grâce à l’hypothèse de récurrence ker P(u) = ker P1 (u) ⊕ ... ⊕ ker Pr (u). ƒ

– http://www.mp-math.com – 18/21
Application à la réduction de la notion de polynôme annulateur Réduction

Exercice 12 Soient P et Q deux polynômes de KX ]. Soit f un endomorphisme du K-espace vectoriel E. On pose


D = P ∧ Q ; M = P ∨ Q. Montrer que

ker M ( f ) = ker P( f ) + ker Q( f ), ker D( f ) = ker P( f ) ∩ ker Q( f )

Im D( f ) = Im P( f ) + I mQ( f ), Im M ( f ) = Im P( f ) ∩ Im Q( f )

8 Application à la réduction de la notion de polynôme annulateur

Proposition 23 :
Soit u ∈ L (E), on suppose que u est diagonalisable de spectre
Ð
Ð
Ð Mp
Ð Sp(u) = {λ1 , ..., λr }, et soit (pλ1 , ..pλp ) la famille des projecteurs associée à E = Eλi , alors :
Ð
i=1
Ð
Ð
Ð
Ð X r
IE =
Ð
Ð pλi
Ð
Ð i=1
Ð
Ð
Ð Xr

Ð
Ð ∀k ∈ N : u k
= λki pλi
Ð i=1
Ð
Ð ∀i ∈ |[1, r]| : p ∈ K[u]
λi

r
X r
X
Preuve. L’égalité I E = pλi est triviale, une simple récurrence permet de démontrer pour tout k ∈ N∗ : uk = λki pλi .
i=1 i=1
Par combinaison linéaire, on obtient :
r
X
∀Q ∈ K[X ] : Q(u) = Q(λi )pλi
i=1

En particulier, lorsque Q = L i le i-ème polynôme d’interpolation en les λ j , j = 1..r, on obtient

pλi = L i (u) ∈ K[u]

Proposition 24 :
Un endomorphisme u est diagonalisable si, et seulement si, il existe un polynôme scindé à racines simples
Ð
Ð
annulant u, ou encore si, et seulement si, son polynôme minimal est scindé à racines simples.
Ð

Preuve. D’abord l’équivalence entre πu scindé à racines simples et l’existence d’un polynôme scindé à racines simples
annulateur de u est évidente.
p
Y
Supposons que u est diagonalisable, soit λ1 , ..., λ p les valeurs propres distincts de u. Posons P = (X − λk ), comme
k=1
X − λk est diviseur de P, alors P(u) est nul sur chaque sous espace propre, et comme E est la somme des sous espaces
propres, alors P(u) est nul. P est un polynôme scindé à racines simples annulateur de u. Par conséquent πu qui est un
diviseur de P sera lui aussi scindé à racines simples.
Supposons maintenant πu est scindé à racines simples, écrivons
Y p
p
P = (X − λi ). Par le lemme des noyaux E = ⊕i=1 ker(u − λI d ), et dans une base adaptée à cette décomposition la
i=1
matrice est diagonale. u est donc diagonalisable. ƒ

Remarque 17 :
Ð
Ð Une matrice M est diagonalisable si et seulement si il existe un polynôme scindé à racines simples annulateur
Ð
de M .

– http://www.mp-math.com – 19/21
Application à la réduction de la notion de polynôme annulateur Réduction

Remarque 18 :
Si u est diagonalisable et Sp(u) = {λ1 , ..., λr }, alors :
Ð
Ð
Ð Y r
Ð πu = (X − λi )
Ð
Ð
i=1

Corollaire 4 :
u ∈ L(E), F un sous espace vectoriel de E stable par u.
Ð
Ð
Si u est diagonalisable alors u F est aussi diagonalisable
Ð

Preuve. Vient du fait que πuF divise πu . ƒ

Exercice 13 u un endomorphisme de E bijectif.


Montrer que u est diagonalisable si et seulement si u2 est diagonalisable.

Proposition 25 :
Un endomorphisme u de E est trigonalisable si et seulement si il existe P scindé annulateur de u
Ð

Preuve. Pour le sens direct, il suffit de prendre le polynôme caractéristique lui même.
Inversement Supposons qu’il existe un polynôme P scindé annulateur de u, β une base quelconque de E et M = M atB (u),
on injecte M dans Mn (C), aussi bien que χu = χ M qu’on peut considérer comme un polynôme de C[X ], si λ est une racine
complexe de χ M , alors c’est une valeur propre de M et comme P est aussi annulateur de M donc λ est une racine de P et
par suite λ est dans K, ainsi toutes les racines complexes de χu sont dans K, ce qui veut dire que χu est bien scindé dans
K[X ], et donc u est trigonalisable. ƒ

Remarque 19 :
Ce résultat passe aux matrices.
Ð

Proposition 26 :
Soit u ∈ L(E), supposons que χu est scindé, soit
Ð
Ð
Ð
r
Ð
Y
(λi − X )αi
Ð
Ð
Ð χ A (X ) =
Ð i=1
Ð
Ð
Ð les λi sont des elements de K deux à deux distincts et les entiers αi sont ≥ 1.
Ð
Ð
Ð Alors
Ð
dim(ker(u − λi I E )αi ) = αi
Ð
Ð
Ð
Ð et il existe une base de E dans laquelle la matrice de u est de la forme :
Ð
Ð
Ð
M1 0 . . . 0
Ð  
Ð
Ð
Ð  0 M2 . . . 0 
 . .. .. 
Ð  . .
. 0 .
Ð 
Ð
Ð
Ð 0 0 . . . Mr
Ð
Mi = λi I n + Ni avec Ni nilpotente et Mi ∈ Mαi (K)
Ð

Remarque 20 :
Une des conséquence de ce résultat est que les propriétés suivantes sont équivalentes.
Ð
Ð
Ð
Ð 1. lim uk = 0
Ð k→+∞

lim tr(uk ) = 0
Ð
Ð 2.
k→+∞

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Application à la réduction de la notion de polynôme annulateur Réduction

3. ρ(u) = max |λi | < 1


Ð
Ð
i

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